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Opex 360

Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

Opex 360

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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The Saturday Profile

A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

***BREAKING***Here -> https://t.co/J7vRt6Wlcv#Russian Navy deploys unique 110-year-old ship to investigate Moskva wreck. Likely carrying a DSRV minisub. #UkraineInvasion pic.twitter.com/fqyZ1DE14Q

— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Toronto Dispatch

Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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New York Times - World

La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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Por Max Fisher

Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

Un ideal en franco deterioro

El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

El orden emergente

La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

L'Humanité

En direct. Présidentielle : dernière ligne droite avec le second tour, législatives en vue : l'essentiel de l'actu politique du 22 avril

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New York Times - World

En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas

El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.

Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...

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Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.

PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.

“A la de-re!”, gritaba su instructor.

Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.

Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.

“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.

Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.

El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.

Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.

Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.

No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.

Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.

Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.

“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.

Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.

En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.

Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.

Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.

Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.

Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.

“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.

‘Todo se maneja por la plata’

Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.

Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.

El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.

Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.

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200 miles

By The New York Times

Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.

“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.

Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.

Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.

Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.

Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.

Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.

Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.

Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).

“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.

‘Nos destruyeron la vida en un momentico’

En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.

El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.

Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.

En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.

En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.

Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.

“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.

Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.

“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.

El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.

“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.

Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.

Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.

El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.

El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.

Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.

Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.

“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.

‘Huele a guerra’

Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.

Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.

“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.

Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.

La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.

“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.

Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.

De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.

Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.

Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.

El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.

“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.

Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.

Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.

Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.

“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.

Federico Rioscolaboró con la reportería.

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Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Rattled by Ukraine War, Moldova Strives to Dodge Russia’s Long Shadow

Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

CHISINAU, Moldova — Before war erupted next door, Moldovans had big plans for their country.

But the Russian invasion of Ukraine put Moldova, a former Soviet republic and one of Europe’s poorest nations, in an extremely vulnerable situation, threatening its economic development, straining its society with waves of refugees and evoking existential fears of yet another Russian occupation.

The war jitters are also adding another chapter to Moldova’s long and increasingly desperate effort to untangle itself from Moscow’s clutches. In pursuit of that, it recently applied to join the European Union, but the prospect of gaining admission anytime soon is remote.

“We are a fragile country in a fragile region,” said Maia Sandu, Moldova’s president, in an interview.

Moldovans’ fears swelled anew on Friday, when a Russian general said his country’s military now plans to seize the entire southern coast of Ukraine. That would establish a land bridge from Russia in the east to Transnistria, a heavily armed, breakaway region in Moldova’s east — bordering Ukraine — that is controlled by Russia.

Whether Russia has the wherewithal to swallow up such a large stretch of Ukrainian territory is debatable, especially in view of the enormous losses its military suffered in the battle for Kyiv. But whether real or just an effort to stir up trouble in the region, the Moldovans are taking the general’s threat seriously.

The Moldovan government has long been nervous about Transnistria, a thin sliver of territory that is controlled by at least 12,000 separatists and Russian troops. Since the war erupted, the Moldovan and Ukrainian militaries have faced the extra concern of whether the Transnistrians were going to jump into the battle and start attacking Ukraine from the west. So far, that has not happened.

Tucked between Romania and Ukraine, Moldova is tiny — with less than three million people — and for centuries has been torn between greater powers: first the Ottomans and Russia, and now Europe and Russia. The theme, clearly, is Russia, and Russia does not want to let it go.

Moscow exerts a stranglehold over nearly 100 percent of Moldova’s energy supply. And the Kremlin is constantly trying to stir up Moldova’s many Russian speakers who are susceptible to its propaganda, especially in Transnistria.

That is what seemed to have happened on Friday, when, according to the Russian news media, Maj. Gen. Rustam Minnekayev said, “Russian control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are cases of Russian-speaking people being oppressed.”

The Moldovan government immediately summoned the Russian ambassador to complain about the general’s statement, saying it was “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

For Ms. Sandu, 49, the country’s first female president, it was another hurdle along a dangerous pathway she has been trying to navigate since the crisis began.

Moldova has condemned Russia’s invasion of Ukraine and barred Moldovans from sticking pro-Russia symbols on their cars. At the same time, the country did not fully join the European Union’s sanctions on Russia, for fear of being cut off from Russian gas.

“No one said it was going to be easy,” Ms. Sandu, 49, said from her office on Stefan cel Mare, the grand boulevard in the capital, Chisinau, that cuts past a patchwork of hulking, Soviet-style office buildings. “But no one said it was going to be this hard.”

The war has been hard not only on her but on most everyone here. Before the hostilities started, Adrian Trofim, whose family owns a 19th-century countryside winery and resort, thought that he was finally catching a break after two years of struggling during the coronavirus pandemic. He was adding a wing to the hotel, setting up a spa focused on wine-based treatments and gearing up to produce a sparkling wine.

But now his operations have fallen into peril. Brandy worth a quarter of a million dollars that he needs to ship to Belarus has been blocked in his warehouses. His regular Ukrainian customers have no way of paying him, costing him several more hundreds of thousands of dollars. And he cannot ship his chardonnays to China, one of his new markets, because the port in Odesa, Ukraine, that he uses for exports shut down as soon as the first bombs fell in February.

“I don’t know what to do,” said Mr. Trofim, who may soon have to lay off almost half of his staff. “Everything is frozen until we understand how to live with this situation.”

It could be a while. When the war began in Ukraine, residents of Chisinau said they were awakened by the sounds of not-so-far-off explosions. Then Ukrainian refugees started streaming in — more than 400,000 have arrived, Moldovan officials have said — putting a severe strain on public services in a country where the average annual income is less than $6,000.

Prices for basic goods then shot up as supply chains were disrupted. And business owners had to persuade their employees, terrified that the war might cross into Moldova, not to flee the country, following the hundreds of thousands of Moldovans who moved abroad in the past decade.

“We were already considered a high risk,” said Carmina Vicol, the head of the American Chamber of Commerce in Moldova. “We had just started convincing investors to take a shot on us. Now everyone has backed out.”

It is not all bad news. Some Ukrainian companies are considering moving to Moldova, in search of a safer environment. And with all of the foreign dignitaries (and news crews) swooping in, its international profile has received a lift, leading the government last month to rebrand Moldova as “a small country with a big heart.”

Many Russians discovered that big heart long ago. During Soviet times, retired officers flocked to Moldova, drawn by the scenery, good food and sunshine. After the Soviet Union collapsed, the country was run by pro-Russian elites, who kept strong links with Moscow, especially regarding energy.

Moldova receives all its gas from companies controlled by Russia. And even though Moldovan leaders have talked a big game about weaning the country off Russian gas and getting energy from other countries like Azerbaijan, Turkey and Romania, none of those, at the moment, could come close to what Russia provides.

And so Russia continues to use its sway over gas prices to push Moldova around. Russia has intimated, for instance, that it would lower prices if Moldova agreed to make concessions on Transnistria, which Moldova has refused.

Moldova’s twin problems, of energy and Transnistria, are interconnected. In the Soviet era, Moldova’s biggest power plant, and its two biggest gas-pumping stations, were built in Transnistria.

“If you look at the map, it doesn’t make sense,” said Victor Parlicov, an energy analyst and a former government official. “It was built this way in case Moldova would try to pursue its own path.”

Transnistria has its own flag, complete with a Soviet-style hammer and sickle, and a separate identity from the rest of Moldova. Its roots go back to the 1920s, when the Soviet Union carved out a small republic in the same area, before incorporating parts of it into the Moldavian Soviet Socialist Republic during World War II.” Mr. Parlicov said that this fit a pattern of the Soviet authorities reshaping the borders of republics against historical realities, which created the potential for conflict.

Transnistria’s situation mirrors that of Ukraine’s Donbas region, where Russia-backed separatists rebelled after the anti-Russian 2014 rebellion, setting off a chain of events that led to war. Transnistria also complicates Moldova’s aspirations to join the European Union.

“We’d be happy to be part of the E.U.,” said Serghei Diaconu, the deputy interior minister. But, he added, half-jokingly, Transnistria was “a big pain” that could discourage the E.U. from accepting Moldova.

Joining NATO would be an even taller order. Neutrality is enshrined in Moldova’s constitution, a holdover from the early 1990s, when it tried to stand on its own without antagonizing Russia. Now, Moldova’s leaders are questioning the wisdom of that approach.

“If you ask me whether neutrality is going to keep us safe, I don’t know,” said Ms. Sandu, the president. “It did not help over the last three decades to convince Russia to take its troops out of the country.”

The geopolitical tightrope the country is forced to walk, in the eyes of many Moldovans, means its future is intertwined with Russia’s. Mr. Trofim, the winemaker, for one, said that almost half of his business depended on Russia, Ukraine and Belarus.

As he looked at the winery’s vast, neat gardens, empty but for a few visitors, he said that he was appalled by what Russia had done in Ukraine, but that he could not condemn anyone forever.

“I cannot say I will never do business with Russia,” Mr. Trofim said. “It is a matter of the well-being of my company.”

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Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

New York Times - World

Live Updates: Zelensky Says U.S. Officials to Visit Kyiv and Expresses Confidence on Fight in East

Kyiv April 24, 3:56 a.m.

Moscow April 24, 3:56 a.m.

Washington April 23, 8:56 p.m.

The American secretaries of state and defense will make a trip to the embattled Ukrainian capital, President Volodymyr Zelensky said. Russian missiles killed at least eight people in a residential area of Odesa.

Marc SantoraMichael Schwirtz and Michael Levenson

As Western arms pour into Ukraine, Zelensky promises a victory.

President Volodymyr Zelensky, bolstered by an influx of heavy weapons from Western nations, expressed increasing confidence on Saturday that Ukraine was prepared to defeat Russian forces in what is expected to be a long and brutal battle for control of the eastern industrial heartland.

“We will be able to show the occupiers that the day when they will be forced to leave Ukraine is approaching,” Mr. Zelensky said in an overnight address to the nation.

The statement seemed to mark a decisive shift for Mr. Zelensky, who has spent months begging and shaming allies around the world to provide Ukraine with longer-range, heavy weapons to repel Russian forces as they assault the east in the latest offensive in the two-month-old war.

At a news conference on Saturday, Mr. Zelensky said that the American secretary of state, Antony J. Blinken, and the defense secretary, Lloyd J. Austin III, planned to visit Kyiv, the capital, on Sunday to discuss the “military assistance we need.” They would be the highest-ranking American officials to visit since the invasion began. The Pentagon and the State Department declined to comment.

World leaders “should not come to us with empty hands, not just presents and cakes,” Mr. Zelensky said, but with “specific weapons.”

Military analysts said that the tanks, howitzers, deadly drones, armored vehicles and mountains of ammunition pouring into Ukraine from Western allies have been a significant factor in helping the country’s troops fend off the larger and better-equipped Russian military.

Despite increased fighting, Russian forces have made “no major gains” in the past 24 hours, as Ukrainian counterattacks continue to hinder their efforts, Britain’s Ministry of Defense said on Saturday, in its latest assessment of the war.

The ministry said that, despite Russia’s claim that it had conquered the heavily battered southern port of Mariupol, where the last remaining Ukrainian fighters have holed up in a steel plant with civilians, “heavy fighting” continued to frustrate Russian attempts to capture the city, slowing their progress into the Donbas region.

The fighting in the eastern theater has increased the sense of urgency among Western allies to bolster Ukraine’s defenses with more powerful arms. The terrain there is mostly open farmland, which tends to favor tanks and other heavy weapons over the quick-hit, guerrilla-style tactics that the Ukrainians employed to such devastating effect in the country’s north.

Canada on Friday announced that it had delivered heavy artillery, including M777 howitzers and anti-armor ammunition, to Ukrainian forces in conjunction with the United States.

The shipment came after President Biden announced another $800 million in military aid to Ukraine on Thursday, saying he wanted to send the “unmistakable message” to Russia’s president, Vladimir V. Putin, that he would “never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”

At Saturday’s news conference, Mr. Zelensky reiterated his willingness to meet directly with Mr. Putin, saying while “I don’t want” to meet with him, “I have to see the president” in order to end the war. He also appealed to the Russian people, saying, “Living in the Russian Federation is like virtual reality, like a video game. Come back to the world. It’s more beautiful and more truthful.”

While Russia has failed to make any significant territorial gains since launching its renewed assault in Donbas this week, the Ukrainian defense intelligence agency warned that Russian forces were trying to identify the Ukrainian military’s most vulnerable points in order to mount a larger offensive. It also said that some of the elite Russian troops who had been fighting in Mariupol had begun moving east to join the battle in Donbas.

The secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council, Oleksiy Danilov, said Ukraine had managed to deliver weapons via helicopter under cover of darkness to the steel plant in Mariupol, The Associated Press reported.

The city has been the scene of growing desperation for the 100,000 people who are trapped there and struggling to survive under Russian occupation, said Iryna Vereshchuk, Ukraine’s deputy prime minister. On Saturday, an aide to the city’s mayor said that Russian forces had thwarted the latest attempt to evacuate civilians from Mariupol.

Most of the fighting over the past week has been for control of towns and villages directly on the front line, which stretches across 300 miles in Ukraine’s east and includes many communities already devastated by weeks of war.

In villages and towns largely in the country’s north that have been retaken by Ukrainian troops, officials have been working with international investigators to document violence against civilians.

Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said she was examining more than 8,000 reported atrocities, including summary executions, sexual violence and the forced deportation of children to Russia.

Moscow shifted its focus to Donbas after failing to seize Kyiv in the north, where Russian troops were hampered by logistical and tactical problems as well as sagging morale. Those issues are likely to persist in the battle for Donbas, according to independent analysts, who said Russia did not adequately rest, reinforce or resupply its troops before beginning its latest assault.

While Russia has been focused on seizing the east, at least eight people were killed and 18 were wounded on Saturday when two cruise missiles struck a residential neighborhood on the outskirts of the southern city of Odesa, Ukrainian officials said. Among the dead was a 3-month-old child, said Andriy Yermak, the head of the presidential administration.

Mr. Zelensky reacted angrily to the attack, denouncing Mr. Putin as “this bastard” and asking “what sort of God they believe in” that the Russians could kill a 3-month-old.

Photographs and video from the scene appeared to show extensive damage to a large housing complex, which was partly obscured by plumes of thick black smoke. Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, said on Twitter that “terror” was the “only aim” of the strike on Odesa.

Three people were also killed and seven wounded in shelling on the northeastern city of Kharkiv on Saturday, the region’s governor said.

For its part, the Ukrainian military claimed to have blown up a Russian forward command post in the southern region of Kherson, which is largely under Russian control.

In his overnight address, Mr. Zelensky seized on a Russian general’s statement on Friday that Moscow intended not only to dominate the east, but to roll through southern Ukraine all the way to Moldova, Ukraine’s southwest neighbor.

“This only confirms what I have said many times,” Mr. Zelensky said. “The Russian invasion of Ukraine was intended only as a beginning, then they want to capture other countries.”

Military and political analysts have cast doubt on the claim by the Russian general, Rustam Minnekayev, suggesting that it might have been intended to confuse Ukraine and its supporters, and that it would be difficult for Russian forces, already engaged in heavy fighting in the east, to fight their way deeper into the south.

But the commander’s hint that Russia had far broader ambitions rattled the region, setting off alarms in Moldova, a former Soviet republic where Moscow-backed separatists have controlled a breakaway territory known as Transnistria since 1992.

Responding to General Minnekayev’s claim that Russian speakers were being oppressed in Transnistria, the Moldovan government summoned the Russian ambassador to complain that such comments were “not only unacceptable, but also unfounded” and led to “increased tension.”

Moldova is among the nations along Ukraine’s border that have accepted the more than five million refugees who have fled since the war began on Feb. 24. But even as many have raced to leave Ukraine, more than one million Ukrainians have returned to the country, according to Ukraine’s Ministry of Internal Affairs.

Some have risked the journey back home after Russian forces withdrew from areas around Kyiv, bringing a sense of stability to the area and allowing some business and foreign embassies to reopen there.

Poland, which has absorbed nearly three million Ukrainian refugees, more than any other country, said that nearly 24,000 crossed back into Ukraine on Saturday alone. Lesia Vasylenko, a Ukrainian lawmaker, shared a photograph on Twitter of cars that she said were lined up and waiting to cross from Poland into Ukraine for Orthodox Christian Easter, which will be celebrated on Sunday.

“Ukrainians are coming home,” she wrote. “Easter is a time to stand united and pray for Ukraine.”

Victoria Kim and Alexandra E. Petri contributed reporting.

Thomas Gibbons-Neff

Reporting from Kharkiv, Ukraine

Artillery strikes hit Kharkiv in eastern Ukraine, a scene of fighting since the earliest days of the war.

A series of artillery strikes hit an industrial area in central Kharkiv and an abandoned mall in the city’s east on Saturday, as Russia’s campaign in eastern Ukraine continued to batter cities and test Ukrainian defensive positions.

There were no casualties in the strike on central Kharkiv, officials said. In recent days, shelling has intensified around the city, which had been Ukraine’s second-largest before the invasion set off the flight of thousands of people. Ukrainian forces have tried to counterattack Russian units arrayed around the city's periphery, and fighting has taken place in the vicinity of the city since the earliest days of the war.

One of the three areas bombed Saturday afternoon included a large residential area in Kharkiv. A strike there hit a warehouse in the Saltivka neighborhood, and in the aftermath of the bombings emergency crews raced to respond to fires.

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Eduardo Medina

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky said that he had spoken to Prime Minister Boris Johnson of Britain by phone and “thanked him for the significant defensive and financial support” on the day before the American secretaries of state and defense are to visit Kyiv, the Ukrainian capital.

Eduardo Medina

President Volodymyr Zelensky told reporters that Ukraine had appealed to Pope Francis to try to help civilians in Mariupol, the southern city left in ruins by Russian bombardment and cut off for weeks from supplies of food, water and power. He suggested the pope help with negotiations to try “to unblock the humanitarian corridors” into the city. “He is trusted by a large number of people," Mr. Zelensky said.

Lynsey Addario

Volunteers in Zaporizhzhia in south-central Ukraine on Saturday prepared humanitarian aid for people fleeing from eastern parts of the country, where Russian forces are expanding the territory they control.

Marc Santora

Tens of thousands in the ruined city of Mariupol are in dire need of assistance.

Ukrainian officials warned on Saturday that tens of thousands of people remaining in Mariupol are in mortal danger if desperately needed humanitarian assistance is not allowed into the city, as new satellite images emerged showing a possible mass burial site on its outskirts.

“This is the biggest genocide in Europe since the Holocaust,” Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, said in a statement. “At least 15,000 elderly and those with chronic diseases may die in Mariupol. There is a catastrophic shortage of drinking water, food and medicine in the besieged city.”

Local officials have acknowledged that it has been impossible to get an exact toll of those injured and killed in the city as government agencies stopped functioning weeks ago and independent observers like the Red Cross have been barred from the city by Russian forces.

But Ukrainian officials have said that more than 20,000 people may have been killed in the city since the start of the war. An estimated 120,000 civilians remain in the city — including hundreds believed to be holed up in a sprawling steel factory with the last remaining Ukrainian fighters.

Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said the government was hoping to evacuate some civilians from the city on Saturday, but noted that past evacuation efforts have failed because of heavy fighting and that there was no indication yet that the Russians would allow safe passage.

While it is impossible to verify much of the information released by local officials, eyewitness accounts from those who have fled Mariupol support the descriptions of a hellscape where the streets were littered with dead bodies.

Ukrainian officials have accused Russian forces of burying those bodies in at least two mass burial sites as part of an orchestrated effort to cover up atrocities committed in their two-month long campaign to gain control over the southern port city.

One such site is in Manhush, a village about nine miles west of Mariupol. Satellite images released this past week by the U.S.-based space technology company Maxar Technologies and reviewed by The New York Times show 300 pits — each about 6 by 10 feet in diameter — dug over a two-week period between March and April, while Russian forces were in control of the town.

Late Friday, the Ukrainians pointed to another set of images from a different company specializing in earth observation from space, Planet Labs. The City Council of Mariupol said the images, taken April 29, showed another possible mass burial site outside the village of Vynohradne, which is just east of Mariupol.

Radio Free Europe reported the imagery on Friday, and Maxar released its own images of the same location.

The site is smaller than the one that was discovered in Manhush, but the images show what appear to be long trenches, instead of pits. The site is close to an existing cemetery.

Digging there started somewhere between mid and late March, according to a New York Times analysis of the images. The village was under Russian control at the time. The size of the apparent trenches dramatically increased in size between early April and the time the satellite images were captured.

Though the imagery showed that the apparent trenches had grown in size, it was not clear whether they had been filled with bodies or how many they could potentially hold.

“We are begging the world to save our people,” Mr. Boichenko, the mayor of Mariupol, said. “The city must finally be evacuated. Immediately.”

Christiaan Triebert contributed reporting.

Andrew E. Kramer

Reporting from Kyiv, Ukraine

A defiant Zelensky tells reporters the U.S. secretaries of state and defense will visit Kyiv.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine gave a defiant news conference in Kyiv on Saturday and revealed that the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, and the defense secretary, Lloyd J. Austin III, would visit Kyiv on Sunday.

There was no immediate comment or confirmation from the U.S. State Department or the Pentagon, which has said Mr. Austin would be in Germany next week for meetings about Ukraine’s future needs.

Mr. Zelensky spoke to reporters in a subway station in Kyiv, the capital, as Russia continued to press its offensive in the east and batter Ukrainian cities, including with a missile strike that killed at least eight people in the southern port of Odesa.

Mr. Zelensky lingered over questions of Western weapon supplies and Russian war crimes. He sat on a low stage, far enough underground to be secure from airstrikes, framed by escalators and an array of Ukrainian flags. He apologized for the racket at several points as trains rumbled by.

As he has done in many social media videos, Mr. Zelensky hammered home a message about Ukraine’s need for more advanced weapons to defeat the Russian army, though he said the United States and other allies had finally been answering his pleas for heavier armaments and longer-range weapons.

Mr. Zelensky praised the United States for pouring howitzers, armed drones and large quantities of artillery ammunition into Ukraine. Then he announced the American secretaries of state and defense were coming to Kyiv the next day, joining a parade of high-ranking officials and elected leaders who have made the pilgrimage to the embattled capital to show their support.

“I do believe in the strategic partnership,” Mr. Zelensky said, “But I want everything to go faster, to move faster.”

Asked if the weapons shipments from the United States and other allies might provoke Russia to escalate its war, Mr. Zelensky answered with a barb at the Russian forces that had been forced to withdraw after failing to capture the capital. “In their retreat, they left a lot of tanks behind and I’m grateful to them for that,” he said.

He added that he did not care what the Russian government thought about the weapons that NATO allies were providing his army. In light of evidence of human rights abuses and war crimes by retreating Russian soldiers around Kyiv, Mr. Zelensky said that stopping Russia’s forces elsewhere should be viewed as a moral imperative for Ukraine’s allies.

“For the civilized world it is important, and we can see that from the level of support we are receiving,” Mr. Zelensky said.

Mr. Zelensky said he intended to continue talks with Russia over a possible peace treaty or a cease-fire, but he said he would consider breaking them off if Russia staged a referendum in the Kherson region aimed at giving legitimacy to a separatist state. He also said he may pull out of negotiations if Russian forces stormed the last pocket of Ukrainian soldiers holding out in a steel plant in the besieged city of Mariupol, where hundreds of civilians are believed to be taking refuge.

Mr. Zelensky, a former actor, said Russia had continually shifted its demands in negotiations. He described the talks as “just theater with very bad actors.” But he said negotiations were nonetheless needed. “It’s not about trust,” he said. “It’s about pragmatic dialogue.”

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Michael Schwirtz

Russian forces resume attacks on the Mariupol steel plant where Ukrainian soldiers are holding out, officials say.

Russian forces have resumed attacks on the Azovstal steel plant in Mariupol, attempting to root out the last bastion of Ukrainian resistance in the decimated port city, Ukrainian and Western officials said on Saturday.

Oleksiy Arestovich, an adviser to Ukraine’s president, said that Russia had carried out airstrikes against the facility and Russian ground forces had attempted to storm it. But he said the Ukrainian fighters still inside had put up fierce resistance.

“Our defenders are holding on despite the very difficult situation, and have even launched counterattacks,” Mr. Arestovich said.

His description of events at the plant was backed up by a British Defense Ministry report published on Saturday that said heavy fighting continued to take place in Mariupol, frustrating Russia’s attempts to capture the entirety of the city.

Those assessments contradicted the Kremlin’s recent assertion that Mariupol had fallen fully under Russian control. Last week, President Vladimir V. Putin of Russia ordered his defense minister to put off a final assault on the Azovstal plant and blockade it instead.

Staff Sgt. Leonid Kuznetsov, a Ukrainian National Guard soldier fighting inside the factory, told The New York Times last week that, despite Mr. Putin’s order, Russian forces continued to shell the plant and had come to within 20 meters of the place where he and his comrades were positioned.

The Times has not been able to reach Sergeant Kuznetsov, or any other soldiers at the factory, for two days.

Ukrainian officials estimate that besides the soldiers still holding the plant, there are about 2,000 civilians, including women and children, who took shelter in bunkers there during the two-month long siege. Efforts to negotiate safe passage out for them have so far failed.

Alan Yuhas

The mayor of Odesa, Gennady Trukhanov, said in a Telegram video that the death toll from a Russian missile strike on the city had risen to at least eight people, including a 3-month-old child.

Cassandra Vinograd

President Volodymyr Zelensky of Ukraine told a news conference that the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, and the defense secretary, Lloyd J. Austin III, would visit Ukraine's capital on Sunday to discuss "the military assistance we need." There was no immediate comment or confirmation from the U.S. State Department or the Pentagon, which has said Mr. Austin would be in Germany next week for meetings about Ukraine’s future needs.

Cassandra Vinograd

Boris Johnson, Britain’s prime minister, told President Volodymyr Zelensky of Ukraine that Britain would give Ukraine more military aid, including protected mobility vehicles, drones and anti-tank weapons, according to Mr. Johnson’s office. It added that the two leaders also condemned Russian attacks against civilian targets in Mariupol and Odesa.

Cassandra Vinograd

Russia’s military “thwarted” the evacuation of civilians from the besieged port of Mariupol, according to Pyotr Andryushchenko, an aide to the city's mayor. He said on Telegram that Russian troops had dispersed some 200 civilians who’d assembled to await evacuation buses, telling them “there will be shelling now.” Previous evacuation efforts have repeatedly failed due to heavy fighting.

Jane ArrafMarc Santora and Emma Bubola

Ukrainians lean on Easter traditions in the shadow of a devastating war.

LVIV, Ukraine — On the eve of the most important Christian religious festival of the year, Ukrainians clung to centuries-old Easter traditions in the shadow of a war that has brought devastation and sorrow to much of the country.

At the Greek Catholic Church of the Transfiguration in Lviv’s historic city center, a line of churchgoers stood next to wicker baskets they had brought, covered with embroidered cloths and filled with sausages, smoked hams, Easter breads, butter and cheeses to be blessed by the priest.

It was a ritual celebrated throughout Ukraine, in Eastern Orthodox and Eastern Rite Catholic churches, which follow the Julian calender and will celebrate Easter this year on Sunday.

The food was destined to be eaten in elaborate Easter breakfasts after Mass on Sunday.

Other residents carried Easter baskets through the cobblestone streets on their way to churches of every denomination that line the central market district, which was declared a UNESCO World Heritage site.

As air raid sirens sounded, cafes closed their doors and a group of street musicians took a break from the folk music they were playing on traditional Ukrainian stringed instruments.

At a nearby intersection, some residents had laid bouquets of flowers at the feet of a statue of the Virgin Mary, next to piles of white sandbags intended to protect the statue from bombings. Since the start of the war, churches have shrouded religious statues in protective wrapping and have boarded up stained glass windows.

Russia, which is also predominantly Eastern Orthodox, rejected calls this week by Ukraine and the United Nations for an Easter cease-fire.

Though most Ukrainians and Russians are Orthodox Christians, long-simmering tensions between church leaders in the two nations have deepened in recent years. In 2019, the church in Ukraine, which had been subordinate to Moscow since 1686, was granted its independence.

This week Russian airstrikes killed at least seven people in Lviv, but the city has been spared most of the fighting raging in the east of the country for the past two months. Hundreds of thousands of Ukrainians have sought refuge here or have passed through on the way to Poland and other countries.

At Lviv’s central train station, volunteers handed out Easter chocolates to displaced children arriving from other cities. One family who received the treats had walked for five days with their four children from the devastated southern port of Mariupol on their way to the relative safety of western Ukraine.

Many Ukrainians said they were sticking to their traditions in the face of a pervasive sadness and fear the war had brought.

“This year there’s not so much happiness in people’s faces and eyes,” said Myroslava Zakharkiv, a college English instructor. “Many people are grieving, many men are gone to the front.”

Ms. Zakharkiv, 48, said that she had done a traditional Easter cleaning of her home in a village near Lviv. She also had baked Easter bread and prepared foods to put in a basket to be blessed at the church.

“We hope there will be no bombs and no alarms but no one knows what will happen so we are a bit afraid,” she said.

For many of the displaced, the war has also meant separation from their families.

Anna Mukoida, 22, said this was the first Easter she would spend away from her family, who stayed in Bila Tserkva, a town 50 miles south of the capital, Kyiv, while she fled to the southwestern city of Chernivtsi.

Despite the danger and uncertainty, many Ukrainians were determined to hold on to tradition.

“Easter in the time of the war is like the sun on a rainy day,” said Ms. Mukoida. “It is very important now to have such days just to feel alive and remember that there was life before the war.”

Neonila Vodolska, 22, was also displaced. She was staying in the western city of Kalush, far from her family in Kyiv. To ease the pain of separation from her family, she said she bought a white shirt with traditional dark red embroidery to wear on Easter Day.

“Now I fully understand the importance of saving such traditions,” Ms. Vodolska said. “Doing something normal, celebrating something that reminds me of the good times, of my childhood, brings me hope.”

In most parts of the country, curfews remained in place over Saturday night, when many Christians traditionally hold vigils and celebrate a midnight Mass in memory of those who waited on Holy Saturday by Christ’s tomb. Instead many people planned to watch the Mass on television.

“We must understand that the gathering of civilians at a predetermined time of all-night service can be a target for missiles, aircraft and artillery,” the Ukrainian Ministry of Defense said in a statement on Saturday morning.

In Lviv, the authorities initially announced the curfew would be lifted but then reimposed it after receiving intelligence that pro-Russia saboteurs could be planning attacks in the city.

Earlier in the week, the head of Orthodox Church in Ukraine, the Metropolitan Epifaniy, asked clergy to forgo nighttime Easter services in areas of the country affected by fighting, fearing Russian bombardments.

“It is not hard to believe this will really happen, because the enemy is trying to completely destroy us,” he said in a televised speech.

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Michael Schwirtz

Missiles hit a residential neighborhood in Odesa, killing at least eight, officials say.

At least eight people were killed when two cruise missiles struck a residential neighborhood on the outskirts of the Black Sea port city of Odesa on Saturday, Ukrainian officials said. Given the extent of the damage, officials said the number of victims was certain to climb.

“There will be more,” Sergei Nazarov, an aide to Odesa’s mayor, said in a text message.

He said the missiles struck a residential neighborhood in the Tairove district in the far west of the city. Photographs and video from the scene, including those posted to the city government’s Telegram channel, appeared to show extensive damage to a large housing complex, which was partially obscured by plumes of thick, black smoke.

“All of this is while peaceful Odesa was preparing for Easter Sunday,” the mayor of Odesa, Gennady Trukhanov, said in a statement posted to the city’s Telegram channel. Orthodox Christians, who make up the majority in Ukraine, celebrate Easter this Sunday, and some in the Ukrainian military had expected, or hoped, that there might be some letup in the shelling.

At least 18 were wounded in the strike, according to Andriy Yermak, the head of the presidential administration. He said a three-month-old baby was among the dead.

The missile attack on Odesa comes a day after a Russian general outlined what appeared to be a broad new set of military objectives, including the seizure of all Ukrainian lands along the Black Sea, including Odesa.

While taking Odesa had appeared to be a major goal of the Russian military at the outset of the war, efforts by Russian forces to march westward along the coastline have been hindered by fierce Ukrainian resistance and logistical issues. The sinking this month of the Moskva, a warship in Russia’s Black Sea fleet, seemed to put an end to speculation that Moscow could mount an amphibious assault on the city.

In the past, Russian forces have launched rocket attacks against Odesa and the surrounding region by both air and sea, but those strikes have largely been aimed at military targets and strategic infrastructure. Until Saturday, Odesa had been largely spared the high-casualty attacks on civilians suffered by other Ukrainian cities.

Saturday’s attack was carried out by a Russian Tu-95 strategic bomber flying over the Caspian Sea, according to a statement by Ukraine’s southern air defense forces. It said the bomber fired six cruise missiles, two of which were taken out by Ukraine’s missile defense system.

“Unfortunately two missiles hit military targets and two hit residential homes,” the statement said, adding that Ukrainian forces also destroyed two Russian drones that were being used to help target the missiles.

Russia’s Defense Ministry later said that it had fired “high-precision long-range” missiles at a logistics terminal at a military airfield near Odesa, which it said was storing weapons provided by the United States and European countries.

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, described the missile strikes as a terrorist attack.

“The only aim of Russian missile strikes on Odesa is terror,” Mr. Kuleba wrote on Twitter. “We need a wall between civilization and barbarians striking peaceful cities with missiles.”

Marc Santora

At least two people were killed when Russian missiles struck residential and military buildings in Odesa, local officials said, and an aide to the president said the toll was at least five dead and 18 wounded. It was the first missile strike on the city since early April, and the assault came one day after a Russian general said that Moscow was intent on controlling all of southern Ukraine.

Marc Santora

Top Kyiv official says Ukraine has destroyed a Russian command post in Kherson.

The Ukrainian military claimed on Saturday that it destroyed a Russian command post in the southern region of Kherson, which has been largely under Russian control since the early days of the war.

The intelligence agency of the Ukrainian defense ministry said in a statement that the Russian command center was located near a location of active clashes between the two forces and two high-ranking Russian officers were present at the time of the strike.

The claim could not be independently verified and there was no immediate comment from Russia’s military, which rarely acknowledges battlefield setbacks.

In a separate statement, Oleksiy Arestovych, a former Ukrainian military intelligence officer who is now an adviser to the Ukrainian president’s office, said that about 50 senior Russian officers were in the command center at the time of the attack.

“Their fate is unknown, but I think it must be miserable,” he said in an interview with a well-known Russian human rights activist. The Ukrainian military claimed later that two Russian generals were killed and another critically injured and had to be evacuated.

While fighting is raging in eastern Ukraine, Russia has been seeking to solidify its control in the south.

The Black Sea port city of Kherson was the first major urban center to fall to Russian forces after their invasion. Situated just north of the Russia-annexed Crimean Peninsula, Kherson has been critical in Moscow’s broader effort to control territory in the south. It is a vital link in Russia’s logistical chain stretching to Crimea, allowing for the movement of heavy artillery and equipment into southern Ukraine by rail.

In the first weeks of the war, Russia used Kherson as a springboard in its push toward Odesa. That offensive was ultimately halted by stiff Ukrainian resistance in the city of Mykolaiv.

After stopping the Russian advance, the Ukrainians staged several counterattacks and have reclaimed some villages in the region. But Russia has been fortifying its positions.

President Voldymyr Zelensky of Ukraine and other officials in his government have claimed that Russia is preparing to conduct a “referendum” to create a “Kherson People’s Republic.”

Moscow used a similar tactic with a disputed referendum in Crimea, which it invaded in 2015 and subsequently annexed.

“I want to say straight away: any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Mr. Zelensky said earlier this week.

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Marc Santora

A missile strike has hit the southern city of Odesa and damaged infrastructure, the City Council said in a post on Telegram.

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, said that “terror” was the “only aim” of a strike on Odesa. “We need a wall between civilization and barbarians striking peaceful cities with missiles,” he said on Twitter.

Marc Santora

Ukraine’s military warns against gathering for nighttime Easter vigils.

After Russia rejected Ukrainian calls for a pause in fighting for the Orthodox Christian Easter period, Ukraine’s military said that curfews would remain in place for traditional vigils held the night before the holy day on Sunday.

“We must understand that the gathering of civilians at a predetermined time of all-night service can be a target for missiles, aircraft and artillery,” the Ukrainian Ministry of Defense said in a statement issued Saturday morning.

Earlier in the week, Metropolitan Epifaniy, the head of Ukraine’s Orthodox church, asked clergy to forgo night Easter services in areas of the country affected by fighting, fearing Russian bombardments.

“It is hard to believe this will really happen, because the enemy is trying to completely destroy us,” he said in a televised speech.

Both Ukrainians and Russians are predominantly Orthodox Christians. But long-simmering tensions between church leaders deepened in recent years. In 2019, the church in Ukraine, which had been subordinate to Moscow since 1686, was granted its independence. The war is now dividing the Orthodox faithful around the world.

The Orthodox Easter service starts late on Saturday and goes into Sunday morning, when a traditional feast begins. Orthodox Christians celebrate Easter a week later than most other churches.

“Already, many religious communities, with the blessing of their leaders, have decided to postpone Easter services,” the military said in its statement. “We urge priests and the faithful to follow such decisions and choose an alternative time of night for liturgies.”

Marc Santora

Armed with new powerful weapons, Ukraine is limiting Russian advances, military analysts say.

Bolstered by a growing arsenal of heavy weapons supplied by Western allies, Ukraine’s military has launched counteroffensives across their country’s northeast and claimed to have driven Russian forces out of several towns and villages.

The Ukrainian military intelligence agency, however, warned on Saturday that Russia was completing efforts to regroup in eastern Ukraine’s Donetsk region and was probing Ukrainian defenses for weak points before launching a major offensive. It also said that some of the elite Russian fighters who had been engaged in the battle for the southern city of Mariupol are now being dispatched to the Donbas region of eastern Ukraine.

Russian forces control a swath of territory in eastern Ukraine in the shape of a crescent moon — with Izium in the Kharkiv province to the north, the cities of Donetsk and Luhansk to the east, and large parts of the Kherson and Zaporizhia regions to the south. Russian forces are looking to advance from multiple directions, encircling tens of thousands of entrenched Ukrainian forces.

Russia has so far failed to make any major territorial gains in eastern Ukraine since Moscow announced the start of its renewed offensive this past week, including in the last 24 hours, according to an assessment from Britain’s military’s intelligence agency.

Ukraine’s military said on Saturday that it had taken back settlements around the cities of Kharkiv and Izium, while repelling Russian thrusts in Donetsk.

Russian forces have also been unable to establish dominance in the air or on the sea, according to the British military intelligence agency’s assessment released on Saturday.

While Russia has claimed victory in the besieged city of Mariupol — a port key to its goal of securing a land corridor between eastern Ukraine and the Russia-annexed Crimean Peninsula — a band of Ukrainian fighters remain blockaded inside a sprawling steel factory. The British intelligence agency said that “heavy fighting continues to take place, frustrating Russian attempts to capture the city, thus further slowing their desired progress in the Donbas.”

The Donbas is the industrial territory that stretches across the eastern provinces of Luhansk and Donetsk, bordering Russia. Since 2014, Russian proxies have controlled about a third of the territory, which is now serving as a springboard for part of the wider Russian offensive in the region.

Most of the fighting over the past week has been for control of towns and villages directly on the front line — many of which were already devastated by weeks of war. Many of the five million people who have fled Ukraine over the past two months have come from urban centers in eastern Ukraine.

Russia continued to pound civilian targets, Ukrainian officials said. Local leaders said several civilians were killed in overnight shelling in the Donetsk region.

Moscow has shifted its focus to the Donbas after a failed attempt to seize Kyiv, the capital, in the north, where its military was beset by problems of logistics, tactics and morale. Those issues are likely to persist in the battle for Donbas, independent analysts say.

Russia has suffered heavy losses in first two months of the war and military analysts have questioned if they have taken the time to properly regroup. The British intelligence agency said that any shift in Russian tactics would take time.

“Therefore, in the interim there is likely to be a continued reliance on bombardment as a means of trying to suppress Ukrainian opposition to Russian forces,” according to the assessment. “As a result, it is likely that Russian forces will continue to be frustrated by an inability to overcome Ukrainian defenses quickly.”

Ukrainian forces are also far better armed now than at the start of the war, with increasingly powerful weapons pouring into the country.

The United States recently approved an additional $800 million assistance package and other nations — from regional neighbors like Slovakia, Poland and the Baltics to Canada — have started delivering heavier and longer-range weapons. They include tanks, howitzers, anti-aircraft systems, anti-ship missiles, armed drones, armored trucks and personnel carriers.

“I am grateful to all our partners who finally heard us,” President Volodymyr Zelensky said on Saturday. “We know for sure that with these weapons we will be able to save the lives of thousands of people.”

Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine

Here’s how Russia wants to seize eastern Ukraine, its main objective in the war.

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Victoria Kim

Where is Transnistria, and why is it relevant to the war in Ukraine?

When a Russian commander said this week that gaining full control of southern Ukraine was one of the Kremlin’s military goals, he noted that doing so would give Russia “yet another point of access” to a little-known and internationally unrecognized breakaway republic known as Transnistria.

The 250-mile sliver of land that largely runs along the eastern bank of the Dniester River is controlled by Moscow-backed separatists who broke away from Moldova, Ukraine’s neighbor to the southwest, in 1992. Here is a closer look at the enclave.

Where is Transnistria?

The self-declared republic known as Transnistria, which formally calls itself the Pridnestrovian Moldavian Republic, is the strip bordered mostly by the Dniester River on the west and Ukraine on the east. It is a small piece of Moldova, a former Soviet republic sandwiched between Romania and Ukraine. It has its own flag, featuring a Soviet-style hammer and sickle, and its own currency.

The Russian-speaking area fought a bloody battle for its independence from Romanian-speaking Moldovans in 1992, and many of the people there are susceptible to Moscow’s disinformation around the war in Ukraine. Even though Russia doesn’t recognize Transnistria as a nation, it maintains 1,500 soldiers there, nominally to keep the peace and guard a large Soviet-era munitions cache.

How does Transnistria relate to the war in Ukraine?

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said early in the war that the situation in Transnistria was analogous to the fight over the Donbas region of eastern Ukraine.

Russia has for years claimed that Russian speakers in the Donbas were being persecuted as a pretense to back separatist forces in eastern Ukraine. On the eve of the full-scale invasion in February, President Vladimir V. Putin of Russia recognized the independence of two separatist republics in the Donbas. That set the stage for their leaders to request Russia’s assistance — and lay the pretext for Mr. Putin’s military incursion.

“They have already done such things in other countries,” Mr. Zelensky said in his nightly address on March 11, referring to Russian forces. “They tore apart Moldova with Transnistria.”

Maj. Gen. Rustam Minnekayev of Russia said on Friday that there was “evidence of oppression of the Russian-speaking population” in Transnistria, echoing false claims that Russia had made about eastern Ukraine before it invaded the country on Feb. 24. The Moldovan government responded by calling the claims “not only unacceptable but also unfounded.”

Will Russian troops in Ukraine move toward Transnistria?

The Institute for the Study of War, a think tank based in Washington, said on Friday that General Minnekayev’s comments did not appear to signal an imminent Russian offensive toward Moldova, and that he seemed to say that control over southern Ukraine would give Russia future capability to reach Transnistria.

Russian forces, battered and weakened from their unsuccessful campaign for Kyiv and focused on the fight in the east, were “highly unlikely” to have the capability to make any significant push toward Moldova, the assessment said.

That hasn’t allayed fears in Moldova, where Russia’s invasion of Ukraine has prompted the country to file an emergency, long-shot application to join the European Union.

Moldova has condemned the invasion, but it is wary of provoking Moscow because it is almost entirely dependent on Russia for its energy supply. Russia has in the past intimated that it would lower energy prices if Moldova agreed to make concessions on Transnistria, an offer Moldova has refused.

Marc Santora

More than one million Ukrainians who fled the war to escape fighting have returned to the country, according to Ukraine’s Ministry of Internal Affairs.

Marc Santora

The Ukrainian government on Saturday said that it will try to evacuate civilians from the ruined city of Mariupol, where more than 100,000 people are struggling to survive under Russian occupation, according to Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk. Past efforts have failed because of heavy fighting and there was no indication the Russians would allow safe passage to the public or the hundreds of civilians blockaded in a sprawling steel factory where Ukrainian soldiers are trapped.

Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

Rattled by the Ukraine war, Moldova strives to dodge Russia’s long shadow.

CHISINAU, Moldova — Before war erupted next door, Moldovans had big plans for their country.

But the Russian invasion of Ukraine put Moldova, a former Soviet republic and one of Europe’s poorest nations, in an extremely vulnerable situation, threatening its economic development, straining its society with waves of refugees and evoking existential fears of yet another Russian occupation.

The war jitters are also adding another chapter to Moldova’s long and increasingly desperate effort to untangle itself from Moscow’s clutches. In pursuit of that, it recently applied to join the European Union, but the prospect of gaining admission anytime soon is remote.

“We are a fragile country in a fragile region,” said Maia Sandu, Moldova’s president, in an interview.

Moldovans’ fears swelled anew on Friday, when a Russian general said his country’s military now plans to seize the entire southern coast of Ukraine. That would establish a land bridge from Russia in the east to Transnistria, a heavily armed, breakaway region in Moldova’s east — bordering Ukraine — that is controlled by Russia.

Whether Russia has the wherewithal to swallow up such a large stretch of Ukrainian territory is debatable, especially in view of the enormous losses its military suffered in the battle for Kyiv. But whether real or just an effort to stir up trouble in the region, the Moldovans are taking the general’s threat seriously.

The Moldovan government has long been nervous about Transnistria, a thin sliver of territory that is controlled by at least 12,000 separatists and Russian troops. Since the war erupted, the Moldovan and Ukrainian militaries have faced the extra concern of whether the Transnistrians were going to jump into the battle and start attacking Ukraine from the west. So far, that has not happened.

Tucked between Romania and Ukraine, Moldova is tiny — with less than three million people — and for centuries has been torn between greater powers: first the Ottomans and Russia, and now Europe and Russia. The theme, clearly, is Russia, and Russia does not want to let it go.

Moscow exerts a stranglehold over nearly 100 percent of Moldova’s energy supply. And the Kremlin is constantly trying to stir up Moldova’s many Russian speakers who are susceptible to its propaganda, especially in Transnistria.

That is what seemed to have happened on Friday, when, according to the Russian news media, Maj. Gen. Rustam Minnekayev said, “Russian control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are cases of Russian-speaking people being oppressed.”

The Moldovan government immediately summoned the Russian ambassador to complain about the general’s statement, saying it was “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

For Ms. Sandu, 49, the country’s first female president, it was another hurdle along a dangerous pathway she has been trying to navigate since the crisis began.

Moldova has condemned Russia’s invasion of Ukraine and barred Moldovans from sticking pro-Russia symbols on their cars. At the same time, the country did not fully join the European Union’s sanctions on Russia, for fear of being cut off from Russian gas.

“No one said it was going to be easy,” Ms. Sandu, 49, said from her office on Stefan cel Mare, the grand boulevard in the capital, Chisinau, that cuts past a patchwork of hulking, Soviet-style office buildings. “But no one said it was going to be this hard.”

The war has been hard not only on her but on most everyone here. Before the hostilities started, Adrian Trofim, whose family owns a 19th-century countryside winery and resort, thought that he was finally catching a break after two years of struggling during the coronavirus pandemic. He was adding a wing to the hotel, setting up a spa focused on wine-based treatments and gearing up to produce a sparkling wine.

But now his operations have fallen into peril. Brandy worth a quarter of a million dollars that he needs to ship to Belarus has been blocked in his warehouses. His regular Ukrainian customers have no way of paying him, costing him several more hundreds of thousands of dollars. And he cannot ship his chardonnays to China, one of his new markets, because the port in Odesa, Ukraine, that he uses for exports shut down as soon as the first bombs fell in February.

“I don’t know what to do,” said Mr. Trofim, who may soon have to lay off almost half of his staff. “Everything is frozen until we understand how to live with this situation.”

It could be a while. When the war began in Ukraine, residents of Chisinau said they were awakened by the sounds of not-so-far-off explosions. Then Ukrainian refugees started streaming in — more than 400,000 have arrived, Moldovan officials have said — putting a severe strain on public services in a country where the average annual income is less than $6,000.

Prices for basic goods then shot up as supply chains were disrupted. And business owners had to persuade their employees, terrified that the war might cross into Moldova, not to flee the country, following the hundreds of thousands of Moldovans who moved abroad in the past decade.

“We were already considered a high risk,” said Carmina Vicol, the head of the American Chamber of Commerce in Moldova. “We had just started convincing investors to take a shot on us. Now everyone has backed out.”

It is not all bad news. Some Ukrainian companies are considering moving to Moldova, in search of a safer environment. And with all of the foreign dignitaries (and news crews) swooping in, its international profile has received a lift, leading the government last month to rebrand Moldova as “a small country with a big heart.”

Many Russians discovered that big heart long ago. During Soviet times, retired officers flocked to Moldova, drawn by the scenery, good food and sunshine. After the Soviet Union collapsed, the country was run by pro-Russian elites, who kept strong links with Moscow, especially regarding energy.

Moldova receives all its gas from companies controlled by Russia. And even though Moldovan leaders have talked a big game about weaning the country off Russian gas and getting energy from other countries like Azerbaijan, Turkey and Romania, none of those, at the moment, could come close to what Russia provides.

And so Russia continues to use its sway over gas prices to push Moldova around. Russia has intimated, for instance, that it would lower prices if Moldova agreed to make concessions on Transnistria, which Moldova has refused.

Moldova’s twin problems, of energy and Transnistria, are interconnected. In the Soviet era, Moldova’s biggest power plant, and its two biggest gas-pumping stations, were built in Transnistria.

“If you look at the map, it doesn’t make sense,” said Victor Parlicov, an energy analyst and a former government official. “It was built this way in case Moldova would try to pursue its own path.”

Transnistria has its own flag, complete with a Soviet-style hammer and sickle, and a separate identity from the rest of Moldova. Its roots go back to the 1920s, when the Soviet Union carved out a small republic in the same area, before incorporating parts of it into the Moldavian Soviet Socialist Republic during World War II.” Mr. Parlicov said that this fit a pattern of the Soviet authorities reshaping the borders of republics against historical realities, which created the potential for conflict.

Transnistria’s situation mirrors that of Ukraine’s Donbas region, where Russia-backed separatists rebelled after the anti-Russian 2014 rebellion, setting off a chain of events that led to war. Transnistria also complicates Moldova’s aspirations to join the European Union.

“We’d be happy to be part of the E.U.,” said Serghei Diaconu, the deputy interior minister. But, he added, half-jokingly, Transnistria was “a big pain” that could discourage the E.U. from accepting Moldova.

Joining NATO would be an even taller order. Neutrality is enshrined in Moldova’s constitution, a holdover from the early 1990s, when it tried to stand on its own without antagonizing Russia. Now, Moldova’s leaders are questioning the wisdom of that approach.

“If you ask me whether neutrality is going to keep us safe, I don’t know,” said Ms. Sandu, the president. “It did not help over the last three decades to convince Russia to take its troops out of the country.”

The geopolitical tightrope the country is forced to walk, in the eyes of many Moldovans, means its future is intertwined with Russia’s. Mr. Trofim, the winemaker, for one, said that almost half of his business depended on Russia, Ukraine and Belarus.

As he looked at the winery’s vast, neat gardens, empty but for a few visitors, he said that he was appalled by what Russia had done in Ukraine, but that he could not condemn anyone forever.

“I cannot say I will never do business with Russia,” Mr. Trofim said. “It is a matter of the well-being of my company.”

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Victoria Kim

Britain said it would reopen its embassy in Kyiv next week for the first time since closing it in February, joining other nations that have been resuming diplomatic operations in the capital after Russian troops withdrew from northern Ukraine. President Zelensky said Britain was the 21st country to do so.

Alexandra Petri

Canada has delivered heavy artillery, including M777 howitzers and anti-armor ammunition, to Ukrainian forces in conjunction with the United States, its Department of National Defense said. The country is also finalizing contracts for armored vehicles and for the maintenance and repair of specialized drone cameras it has already supplied to Ukraine, the department said.

Marc Santora and Maria Abi-Habib

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Russian forces on Saturday launched deadly missile strikes on targets in Odesa, hitting a residential neighborhood and inflicting the kind of civilian carnage the Black Sea port city had so far avoided in two months of fighting, Ukrainian officials said.

At least eight people were killed and another 18 wounded when two cruise missiles struck the residential area in the city’s west, and officials warned the toll would likely climb given the extent of the damage. The missile attacks were the first to strike Odesa since early April and also destroyed two Ukrainian military targets, according to a statement by Ukraine’s southern air defense forces.

The attacks dashed hopes that there would be a letup in the fighting for Easter, as many Ukrainians who attend Orthodox or Eastern Rite churches were preparing to celebrate on Sunday.

The strikes also came a day after a Russian general outlined a new set of military objectives for Moscow that included the seizing of all Ukrainian lands along the Black Sea. Capturing Odesa would be a critical part of that strategy.

“They call the apartment building a military installation,” the mayor of Odesa, Gennady Trukhanov, said on Telegram, adding that a 3-month-old child had been killed in the strike.

In Kyiv, President Volodymyr Zelensky told reporters that the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, and the defense secretary, Lloyd J. Austin III, would visit Ukraine’s capital on Easter Sunday. There was no immediate confirmation from the Pentagon and the State Department in Washington.

In earlier remarks, he warned Russia in that Ukraine would be better able to defend itself now that its international allies were finally supplying the heavy weaponry the Ukrainian president had been asking for since the war began in late February.

In other major developments:

While Russia has failed to make any significant territorial gains in the east, the Ukrainian defense intelligence agency warned that Russian forces are trying to identify the Ukrainian military’s most vulnerable points in order to launch a large-scale offensive.

The Russians continued to pound military and civilian targets along the 300-mile long front line even as the Ukrainian military claimed to have repulsed multiple Russian thrusts and staged counterattacks to reclaim Russian-occupied communities.

Western allies were speeding up efforts to deliver heavy arms to Ukraine. Prime Minister Boris Johnson of Britain said on Friday that his country was considering sending tanks to Poland so that Warsaw could then send its own tanks to Ukraine. Canada announced that it had sent heavy artillery, including M777 howitzers and additional anti-armor ammunition, to Ukraine in conjunction with the United States.

Russian authorities opened a criminal case against Vladimir Kara-Murza, a Russian pro-democracy activist and a contributing columnist for The Washington Post, for spreading “false information” about the war in Ukraine, his lawyer said on Friday. Secretary of State Antony J. Blinken called for his release.

Hackers claimed to have broken into dozens of Russian institutions over the past two months, including the Kremlin’s internet censor and one of its primary intelligence services, leaking emails and internal documents to the public.

Alexandra Petri

Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine has wrapped up days of meetings in Washington, where he discussed support for Ukraine and its recovery with President Biden and other U.S. officials and international organizations. On his last day, Shmyhal met with Samantha Power, the administrator for U.S. Agency for International Development, or U.S.A.I.D., who announced an additional $131 million in development assistance for Ukraine.

Andrea Kannapell

Following reports that a Russian general had said Russia’s goal of taking control of southern Ukraine would create “yet another point of access” to a pro-Russian Moldovan enclave where he alleged Russian-speakers were oppressed, the Moldovan government summoned the Russian ambassador to complain, saying the comments were “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

Alexandra Petri

The U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, called for the immediate release of a Russian pro-democracy activist, Vladimir Kara-Murza, who was arrested earlier this month, and then charged with “spreading false information” under a new law that effectively criminalizes any public opposition to or independent news reporting about the war against Ukraine. Kara-Muzra faces 10 years in prison. Blinken called charges “preposterous” and “yet another cynical attempt to silence those who speak the truth.”

Alexandra E. Petri

‘Ukraine was intended only as a beginning’: Zelensky responds to a Russian claim of broader war aims.

The wider ambitions a Russian general expressed on Friday — to take southern Ukraine all the way to Moldova, Ukraine’s southwest neighbor — reveal larger truths about Moscow’s agenda, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Friday.

“This only confirms what I have said many times,” Mr. Zelensky said in his nightly address to the nation. “The Russian invasion of Ukraine was intended only as a beginning, then they want to capture other countries.”

His comments referred to remarks by Gen. Rustam Minnekayev of Russia, who in a defense industry meeting on Friday said that the Kremlin’s forces aimed to take “full control of the Donbas and southern Ukraine.” According to Russian news agencies, the general said that would cut off Ukraine’s access to the Black Sea, allowing Russia to gain “yet another point of access” to a pro-Russian Moldovan enclave, Transnistria.

General Minnekayev also claimed that there was “evidence of oppression of the Russian-speaking population” in Transnistria, echoing false allegations of a “genocide” against Russian speakers in eastern Ukraine that Russia’s president, Vladimir V. Putin, used to help justify the Feb. 24 invasion.

Since the onset of the invasion, Mr. Zelensky has stressed the country’s need for heavier weapons, including armored vehicles, tanks and missiles, at times expressing frustration that getting them has been so time-consuming. In his nightly address on Friday, Mr. Zelensky praised allies’ deliveries of military equipment, saying the matériel would help save thousands of lives. Equipping Ukrainian forces has been “the Number One task for our state,” he said. “I am grateful to our partners who finally heard us.”

He thanked Britain for deciding to reopen its embassy in Kyiv, saying that it was the 21st country to do so. Britain closed its doors in Kyiv in February, relocating its staff to the western city of Lviv.

Mr. Zelensky also highlighted the return to normalcy in parts of the country from which Russia has retreated, where access to gas, electricity, water, mobile and medical services has been restored in recent days.

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Alexandra Petri

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky noted the coming Eastern Orthodox Easter weekend, saying that Good Friday was “one of the most sorrowful days of the year” for Christians. (Zelensky is Jewish.) Good Friday, Zelensky said, is a “day when death seems to have won," but, he added, "We hope for a resurrection.”

Farnaz Fassihi

António Guterres, the United Nations secretary general, will meet with President Volodymyr Zelensky on Thursday in Ukraine, two days after meeting President Vladimir V. Putin of Russia in Moscow, to try to negotiate a peace deal. Guterres will also meet with the staffs of U.N. agencies working in Ukraine to discuss how to increase humanitarian aid to the country.

Julian E. Barnes

Military analysts forecast that the problems bedeviling Russia’s forces will continue in the east.

The problems that beset the Russian military in its failed attempt to seize Kyiv are likely to continue into the next phase of the war, according to independent analysts, giving the Ukrainian military a chance to drive back the invading force.

Big militaries fight with tight organization and strict hierarchy, with multiple levels of command ensuring that large forces can move in a coordinated way, but during the current invasion, analysts and U.S. officials have said, the Russian military has abandoned that structure. It has formed 800-person-strong battalion tactical groups, and to fill them out it has combined units that had not previously worked together, and gutted the middle layers of its battlefield command structure.

Those choices contributed to the logistics and communication problems that hampered the Russian military, leading to its defeat in the battle for Kyiv, and exposed deep weaknesses in its forces, outside analysts said.

Both allied governments and independent analysts had seen the Russian military perform well in large-scale military exercises that Moscow conducts each year. But those turned out to be scripted and rehearsed events, not actual drills meant to improve the military.

“The Russian military appears to have been a Potemkin army in the sense that it was really optimized to look good on training exercises rather than to fight well,” said Frederick W. Kagan, a military expert with the American Enterprise Institute’s Critical Threats Project.

Russia’s forces, in both the slow but largely successful fight for the southern city of Mariupol and the unsuccessful battle for Kyiv, have been battered and weakened. But rather than resting, reinforcing and re-equipping the forces, Moscow is pressing forward to try and make gains in the east.

Some Russian forces are beginning a drive to encircle Ukrainian Army forces that are in entrenched positions in the eastern area known as Donbas. The Russian military appears to be trying to secure battlefield gains — including capturing all of the Donetsk and Luhansk regions, or oblasts — ahead of May 9, when Moscow holds its annual celebration of victory in World War II.

“They’re not taking the pause that would be necessary to re-cohere these forces, to take the week or two to stop, and prepare for a wider offensive,” said Mason Clark, an analyst at the Institute for the Study of War. “They’ll likely be able to take some territory. We do not think they’re going to able to capture the entirety of the oblasts in the next three weeks.”

While the terrain in eastern Ukraine is more open, the soft muddy ground will likely force Russian tanks onto existing roads, much as occurred during the march toward Kyiv, making their movements more predictable and easier to thwart.

If Western supplies continue to flow to Ukraine, its military may be able to mount counterattacks against the Russians, Mr. Kagan said

“It is quite possible for the Ukrainian military, if properly resourced over time, to drive the Russian Army back a long way,” he said.

Michael Schwirtz

Dug in on the front lines, Ukrainian soldiers fight to repel the Russian onslaught.

ZAPORIZKA REGION, Ukraine — The day after the war began, after their unit was nearly wiped out in a missile strike, Ukrainian Sgt. Oleksandr Gorvat presented his girlfriend and commanding officer, First Lt. Olena Petyak, a ring he had twisted together from wire and asked for her hand in marriage.

“Officially we’re not supposed to serve together, but we are not officially married,” he explained on Friday, amid the whoosh of Grad rockets being fired at nearby Russian positions. “That is for after the war. As soon as we win.”

Together with their unit, the 128th Separate Mountain Assault Brigade, the couple, both 25, were dug into a frontline position in the Zaporizka region of south-central Ukraine, east of the Dnipro River and only about two miles from where Russian forces were attempting to overrun more territory.

Fierce fighting was underway on Friday across a band of southeastern Ukraine, in and around major towns like Polohy, Orikhiv and Vasylivka, which is on the banks of the Dnipro. It fell to the troops of the 128th to prevent Russian forces from pushing farther north toward the important industrial city of Zaporizhzhia, just 20 miles north of Vasylivka on the river.

The Kremlin has achieved one of its strategic goals, seizing a strip of land along the Azov Sea, linking the Donbas region in the east, now the focus of the war, with Crimea, the peninsula President Vladimir V. Putin invaded and annexed in 2014. The only significant pocket of resistance remaining is a sprawling steel mill complex in the ruined port city of Mariupol, where Ukrainian fighters and civilians are in underground bunkers, under heavy bombardment.

But the Russians were attempting this week to expand that ribbon of territory, pushing north from the coast toward Zaporizhzhia. Other Russian forces were pushing west through Donbas, where on Friday some of the heaviest combat was being waged around the city of Sievierodonetsk and the town of Popasna. Moscow’s army was also advancing southward from the city of Izium. Altogether, the front line is about 300 miles long.

Moscow’s separatist proxies in Donbas, backed by Russian equipment and troops, have held part of the region since 2014, and Russia has said that it aims to expand its territory there. How far Mr. Putin will go is unclear, but the Kremlin appears intent on trapping much of the Ukrainian military in a pincer and destroying it.

Lieutenant Petyak, who is second in command of the brigade, said the goal in the Zaporizhzhia region — the southwestern part of that front line — was not just to hold the Russians at a standstill but to push them back.

“The enemy is constantly firing with artillery, tanks, Grads, and aviation in our direction,” she said. “They want to knock out this section, but they won’t be able to do it because we’re here. On the contrary they are going to have to give up their positions because I’m certain that sometime soon we will push forward and take the remainder of the land that they’ve been able to temporarily occupy.”

That may prove a challenge, even for the Ukrainian forces, which have surprised military analysts and professional soldiers with their fierce and effective defense since the start of the war.

After Mr. Putin ordered the invasion of Ukraine, Russian forces based in the Crimean Peninsula, some of the country’s most skilled and well-equipped, lunged north, gobbling up territory in southern Ukraine both in the direction of Kherson, west of the Dnipro, and east toward Mariupol.

Early in the morning of Feb. 24, the soldiers of the 128th brigade learned the war had begun when a Russian cruise missile hit their base, just missing the barracks where they slept. The troops were able to escape into the nearby woods.

It was the next day, as they scrambled to regroup and join the combat against the invading Russians, that Sergeant Gorvat proposed.

At first the brigade was deployed in the vicinity of Melitopol, a southern city about midway between Crimea and Zaporizhzhia. But they have been pushed back nearly 70 miles to the north. They are now entrenched in a patch of woods wedged between wheat fields that are bright green with spring growth.

Ukrainians who live in the coastal territory that Russia has seized continue to surge north seeking refuge in Ukrainian-held lands. Convoys of cars and buses, laden with suitcases, arrive regularly at the parking lot of a home goods store in Zaporizhzhia. Many arrive with unsettling tales of the Russian occupation.

“It’s total lawlessness,” said Natalya Gorbova, who arrived in Zaporizhzhia on Thursday with her 17-year old son, Egor. They had fled Melitopol, whose mayor was kidnapped by Russian forces and dragged from his office with a bag over his head. He was only released after Ukraine agreed to a prisoner swap.

“If you stay home, it’s fine,” Ms. Gorbova said, “but there are these guys walking around with guns who do whatever they want.”

In Ukrainian territory, she said, “it’s easier to breathe.”

Ukraine’s front line positions buzz with surveillance drones that Russian forces use to target their artillery. At one point on Friday, Capt. Vitaliy Nevinsky, the commander of the 128th, dispersed a group of soldiers chatting close together around a campfire, lest a drone direct an artillery strike into the middle of their gathering.

The first weeks of the war were a baptism by fire for the 128th. At one point, Captain Nevinsky explained, his forces were surrounded and had to punch their way through the Russian lines. Captain Nevinsky, 25, said he was riding on a tank, covering the unit’s escape when it was hit by a shell. He suffered shrapnel wounds and a concussion, but returned to the front lines two weeks later.

His brigade is better equipped now, he said, with antitank missiles provided by the Americans and the British, as well as Stinger antiaircraft missiles and other advanced weapons systems. These have helped slow the Russian forces down, he said. This week, he said, the brigade has taken out two Russian T-72 tanks that strayed too close to their positions.

“We are on our own land,” he said. “We are defending ourselves and knocking out this horde, this invasion of our territory.”

L'Humanité

La renaissance d'Alice, voltigeuse et rescapée des attentats du 13-Novembre

Histoire de la semaine

Il y a sept ans, Alice Barraud a reçu une balle dans le bras. La voltigeuse a été privée d’une aile. Rescapée du 13-Novembre, elle a témoigné au procès en cours, mais c’est par la scène, avec « MEMM, Au mauvais endroit, au mauvais moment », spectacle truffé d’humour et de poésie, qu’elle se répare. Les chirurgiens voulaient qu’elle arrête le cirque mais l’acrobate a repris son envol.

Kareen Janselme

« Un jour, j’en ferai un spectacle de clowns », a envisagé tout de suite Alice Barraud, à l’hôpital ; dès les premières semaines qui ont suivi l’attentat.

« 14 novembre 2015, poursuit la circassienne, après cette nuit-là, j’ai vu mon père qui venait de passer la nuit et la journée à chercher ses enfants. Il est rentré dans ma chambre d’hôpital. La première chose qu’il a faite, c’est une blague. Et on a ri tous les deux. Je me suis dit : “Mon père a ce pouvoir-là, ma famille a ce pouvoir de rire n’importe quand. C’était ça la solution”. »

Une psy la met en joue...

Face aux émotions qui débordent, aux sensations en patchwork, au bras détruit devenu inutile, à l’irruption soudaine de la peur, du vide, des montagnes russes, Alice noircit des carnets. « Je vivais un truc trop gros pour moi, dans ma vie et dans l’histoire de la France. L’idée de faire un spectacle me permettait de prendre un peu de recul et de voir cela à travers un œil artistique professionnel. Pour ne pas tout prendre en plein cœur. »

Très vite, quelques saynètes se dessinent. Des images aussi. Un perroquet qui s’envole. Pas l’oiseau, mais la potence au-dessus du lit qui lui permet de se redresser. « J’étais sous morphine et je me disais : c’est dingue, au moment où on me dit que je ne peux plus voler, c’est le moment où je sens le plus mon corps léviter… »

D’autres sketchs s’imposent dans ses brouillons, comme le souvenir surréaliste de cette psychiatre qui se cabre un jour devant elle, en pleine séance, et la met en joue pour la faire réagir. Une folie. À trois jours du massacre du Petit Cambodge. De cette fusillade qui fit 13 morts parmi les 130 tués cette nuit-là.

« Dans ma famille et parmi mes amis présents le soir des attentats, on a tous été obligés de voir des psychiatres. Et on a tous une histoire de dingues à raconter. On a dû les appeler en urgence. Certains n’étaient pas à la hauteur. Tout le monde était dépassé. Les médecins nous disaient : ce sont des blessures de guerre et nous ne sommes pas spécialistes. Nous essayons des trucs… En sortie d’opération, mon chirurgien m’a dit “j’ai fait une greffe, j’ai relié des tendons brûlés, des bouts avec des bouts, mais je ne suis même pas sûr que ce soient les bons entre eux”. Les psychiatres, les chirurgiens, nous, tout le monde devait agir dans des proportions qui n’étaient pas les nôtres. »

La voltige, un rêve d’enfant

Pour se réparer par la scène, les carnets ne peuvent tout résoudre. Les gestes doivent accompagner les mots. Et le corps retrouver un équilibre. « J’ai décidé de choisir ce que je voulais entendre. Tous les chirurgiens voulaient que j’arrête, que je change de métier. Sauf un seul, qui m’a dit “personne ne sait”. Il m’a laissé espérer ce que je voulais espérer. »

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Son os est cassé. Son bras aussi. Elle ne pourra plus l’utiliser. Alice insiste : elle ne quittera pas l’hôpital sans être suivie par ce spécialiste. La voltige est un rêve d’enfant depuis ses huit ans. Après quatre années de formation professionnelle, les chapiteaux l’attendaient. Y renoncer maintenant ? Non.

La jeune femme repense à Ray Charles, Django Reinhardt, tous ces artistes qui ont créé différemment grâce à leur handicap… « Ces chirurgiens me demandaient d’arrêter mon métier sans savoir ce qu’était mon métier. J’allais trouver d’autres chemins et continuer. »

TOUT ÉTAIT SÉPARÉ. IL N’Y AVAIT PLUS DE LIEN. C’EST LÀ QUE JE ME SUIS REMISE  À DANSER, JUSTE POUR MOI ; JE POUVAIS LIER MON BRAS AVEC LE RESTE DE MON CORPS. »

À ses côtés, jamais bien loin, son compagnon Raphaël de Pressigny finit parfois ses phrases. Il pense avec Alice et a écrit le spectacle avec elle. « À l’extérieur, certains perçoivent le cirque comme un truc de performance pure, analyse le musicien. C’est peut-être le cas pour un sport de haut niveau comme celui de ton frère. Même s’il y a de la créativité sur un terrain de rugby, la performance reste un des éléments clés. Dans l’art, elle n’est qu’une petite partie. »

Aristide Barraud a également été blessé ce soir-là, touché par trois balles en tentant de recouvrir sa sœur pour la protéger. Le rugbyman a stoppé net sa carrière de sportif professionnel.

Faire reculer le possible

Alice se remémore les conseils de sa mère, danseuse : « L’important n’est pas le but mais le chemin. » En un an et demi, cinq opérations se succèdent. Tous les mois, la jeune femme retrouve son chirurgien et fait reculer le possible. « Il me disait ce que l’opération allait me faire gagner, me faire perdre, comment on pouvait imaginer la suite. »

Retour au centre de rééducation. À chaque rendez-vous, les progrès réalisés par Alice permettent d’envisager une nouvelle intervention. « Au centre, j’étais focalisée le matin sur mon bras. Et l’après-midi, je continuais à muscler mon corps. Mais tout était séparé. Il n’y avait plus de lien entre mon bras et le reste de mon corps. Deux entités comme mes deux personnalités d’avant et d’après. C’est là où je me suis remise à danser. Juste pour moi. En dansant, je retrouvais un mouvement plus doux où je pouvais lier ce bras handicapé au reste de mon corps. J’ai pris de plus en plus confiance dans ma main, mon bras… »

Alice n’est pas trapéziste, mais voltigeuse en portée acrobatique et cadre coréen. Elle travaille avec des porteurs. Qu’importe l’agrès, elle emprunte un nouveau chemin : « Le trapèze, c’est un truc que j’ai fait toute seule, pendue à une poutre de la chambre de mon frère, chez mes parents. J’ai tenu cinq secondes la première fois. Le lendemain six. »

« Pouvoir rire de ça, c’est rester vivant »

Au-dehors, la vie continue. Le couple abîmé, qu’elle forme avec son frère, est souvent interrogé. « Mon frère Aristide était en fauteuil, moi j’avais encore mon fixateur, avec deux broches qui sortaient, un truc énorme dans le bras. Alors les gens s’étonnaient qu’on soit tous les deux blessés. Nous, on expliquait qu’on avait été victimes des attentats. Les gens étaient tellement mal qu’après, ils nous posaient des questions très louches, de la curiosité malsaine. Genre : vous avez vu les terroristes ? Vous avez eu mal ? Des questions qui nous choquaient. On leur répondait : en vrai, vous n’avez pas envie de savoir. »

Chaque semaine Retrouvez la chronique philo de Cynthia Fleury.

Et en bouée de sauvetage, le rire, toujours présent pour ne pas couler. « Avec Ari, quand on se retrouvait le soir dans son lit, on se racontait le top 10 des pires anecdotes du 13-Novembre, celles que les gens avaient besoin de nous raconter quand on disait avoir été victimes des attentats. Des fois, c’était très juste, des fois non. Parfois, on n’avait pas du tout envie d’entendre. Ensuite, quand on s’est rendu compte que ça gênait les gens, on a décidé de mentir. Devant un serveur, on a même improvisé en direct ! Du coup, on tenait un top 10 des meilleures histoires qu’on avait inventées. Rire de ça était le moyen de survivre. De rester vivants. »

« On est devenus un triangle »

Alice Barraud finit par apprivoiser sa fragilité. Continuant à remplir ses carnets, elle reprend pied sur scène, retrouve la compagnie les Dodos, regagne progressivement un sentiment de légitimité à rester une acrobate. Elle demande une résidence au Prato, à Lille (Nord), prête à rouvrir ces cahiers griffonnés depuis cinq ans. Le spectacle se veut alors solo.

Raphaël de Pressigny, batteur dans le groupe Feu ! Chatterton s’arrête au théâtre, sort quelques percus de son van. « J’ai débarqué avec mes instruments. On a commencé à interagir corps-musique sur des endroits où elle n’avait pas de mots. Je jouais, elle dansait », se souvient le musicien. Quand la résidence se termine, le solo s’est transformé en duo.

LA FOLIE EST UN ÉTAT QUE TU PEUX RETROUVER, ÇA M’ARRIVE ENCORE. MAIS GRÂCE À LA SCÈNE, JE SAIS PLONGER ET RESSORTIR, JOUER AVEC CETTE MATIÈRE. »

Une troisième personne viendra prêter main-forte : Sky de Sela. « Elle était là en tant que “regard extérieur” sur le spectacle des Dodos, se souvient Alice. Pendant toute cette période où j’étais en train de vivre des trucs psychologiques extrêmement durs face à mon métier, mon handicap, Sky a été incroyablement présente dans tous ces moments difficiles de la création, mais aussi à côté, quand je partais chialer dans ma caravane. Surtout, c’est une femme avec un regard très poétique et drôle. Et une bienveillance incroyable dont j’avais besoin. On est devenus un triangle. »

Comme le complète Raphaël : « À la fois, on l’a écrit à trois, mais c’est comme si on avait été deux catalyseurs et qu’Alice avait le dernier mot. Si ça ne lui semblait pas juste, ça ne pouvait pas marcher. On jouait à être un miroir qui se déplace jusqu’à trouver les mots de dialogue. »

Ombre chinoise sur drap d’hôpital

Ensemble, ils affrontent la création et ses accidents. Ravivent la folie que la voltigeuse a côtoyée aussi. « J’ai suivi cinq années de psychothérapie, reconnaît Alice, mais c’est un état que tu peux retrouver. Ça m’arrive encore dans le métro et je ne le contrôle pas. Ça me faisait peur de rouvrir cette porte. Maintenant c’est génial car la scène de la folie est une des scènes que je préfère faire. Je sais plonger et ressortir, jouer avec cette matière, choisir devient jouissif pour moi. »

Sur les planches du Théâtre Monfort à Paris, coproducteur de la création, une danse badine se fait violente quand la jeune femme s’empêtre dans la perfusion. Une ombre chinoise sur un drap d’hôpital se trouble et renvoie au corps déformé. Le compagnon musicien se transforme en perchoir et abri. Le burlesque pointe, s’attarde, repart.

« On négocie avec le malheur »

Les mots s’invitent sur la piste pour expliquer ou juste essayer de comprendre. Le corps, parfois, ne peut suffire. « Aujourd’hui, six ans après, j’avais besoin d’en parler avec ce spectacle, éclaire Alice. Pour dire ce que j’ai vécu. Pour dire aussi qu’on est toujours là, que le fonds de garantie ne fait pas son travail. On négocie avec le malheur. Les autres gens ont raison de continuer leur vie, mais nous, on en est encore là. Le fonds de garantie, notre interlocuteur face à l’État, est indécent avec toutes les victimes. La seule chose qui pourrait me soutenir, me confirmer que c’est vraiment arrivé, que je suis vraiment une victime, le fonds ne le fait pas. Pire, il réduit tous les impacts pour négocier les choses. »

Itinéraire d’une reb-Elle

La trapéziste a témoigné au procès, mais n’y retourne plus désormais. Avec M.E.M.M. « Au mauvais endroit, au mauvais moment », elle témoigne encore de toute la vie qui a suivi cette nuit-là. Ce mauvais moment où les balles ont claqué, à répétition.

« Dès le début, j’ai eu l’idée de pétards sur scène. En création, j’ai vraiment essayé et ça a été une catastrophe. Horrible. J’ai couru à l’autre bout de la pièce, je me suis mise en boule. Je me confrontais à mes limites dans ce trauma et mes envies d’artiste. C’était un obstacle, il fallait que je m’en serve. Mais je n’ai pas essayé avant la première. C’est jamais facile. Mais c’est se réapproprier le son des explosions dans un autre contexte, où c’est moi qui choisis. Où c’est pour du beau, pour le partager avec des gens, et transcender ça. »

Retrouvez le spectacle d'Alice Barraud les 23, 24, 25 septembre au Théâtre de la Cité internationale à Paris 

https://MEMM.officiel.com

procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015cirquerescapés
New York Times - World

Discreetly, the Young in Japan Chip Away at a Taboo on Tattoos

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Exposed to body art on social media, more young Japanese are getting tattoos, even if that means hiding them at work.

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By Hikari Hida

TOKYO — Ayaka Kizu, a web designer in Tokyo, stood by her office desk one recent day, peeling Band-Aids off an apple-size portion of her right arm. A meeting with clients had ended, so she was now free to reveal what lay underneath: a tattoo of a multicolored unicorn.

Ms. Kizu, 28, is one of a growing number of young people who are bucking Japan’s longstanding taboos against tattoos, which remain identified with organized crime even as the Japanese mob has faded and body art has become widely popular in the West.

Inspired by Japanese influencers and foreign celebrities, Ms. Kizu decided at 19 to get a tattoo of a crescent moon on her right thigh, a homage to her favorite manga series, Sugar Sugar Rune. She has since gotten five more.

As she has cycled through jobs since college, including public relations at a big traditional firm and sales work in a department store, she has had to get creative to conceal her tattoos, whose display remains essentially forbidden in all but the most liberal of workplaces. That means, for instance, that she must leave her hair down to cover the ink behind her ears.

“It’s a pain, but as long as I hide them when doing business, I don’t mind,” she said, adding: “I wanted to be fashionable. I just decided to go for it.”

With each scroll of their phones, young Japanese have become more exposed to tattoos worn by famous singers and models, chipping away at the stigma against body art and emboldening them to challenge entrenched social expectations about their appearance.

Around 1.4 million Japanese adults have tattoos, almost double the number from 2014, according to Yoshimi Yamamoto, a cultural anthropologist at Tsuru University who studies traditional “hajichi” tattoos worn on the hands of Okinawan women.

In 2020, tattooing took a huge leap toward broader acceptance when Japan’s Supreme Court ruled that it could be performed by people other than licensed medical professionals. Sixty percent of people in their 20s and younger believe that general rules regarding tattoos should be relaxed, according to a survey conducted last year by an information technology company.

In big cities like Tokyo and Osaka, visible tattoos are becoming more commonplace among food service workers, retail employees and those in the fashion industry. In the back alleys of Shinjuku, a buzzing Tokyo neighborhood, Takafumi Seto, 34, wears a T-shirt that shows off his red and black inked sleeve while he works as a barista at a trendy cafe.

Mr. Seto got most of his tattoos after moving to Tokyo 10 years ago from the suburbs of western Japan, where he still gets stares when he visits his family. His grandmother doesn’t know about his tattoos, so he sees her only in the winter, when he can wear long sleeves.

“I think that the hurdle to getting a tattoo has gone down,” he said. “On Instagram, people show off their ink. Tattoos are OK now. It’s that kind of generation.”

Hiroki Kakehashi, 44, a tattoo artist who has won a cult following among women in their 20s for his coin-size fine-line tattoos, said his clients now came from a broader range of professions: government workers, high school teachers, nurses.

“They’re often in places that can be hidden, but more people have tattoos than you would imagine,” Mr. Kakehashi said.

Tattoos have a long history in Japan, and they were important to women in Indigenous Okinawan and Ainu communities. Their association with organized crime goes back about 400 years. They were used to brand criminals on their arms or foreheads with marks that varied by region and crime: for instance, a circle, a large X or the Chinese character for dog.

After Japan ended more than two centuries of isolation in 1868, the country started promoting Western-style modernization policies. Among them: a law banning tattoos, which were seen as “barbaric.”

Although that ban was lifted in 1948, the stigma remained. Yakuza, or Japanese gangsters, often have neck-to-ankle “wabori,” a traditional Japanese-style tattoo done by hand using needles. Because of this gangster association, many hot springs resorts, beaches and gyms bar people with tattoos. Office jobs that allow tattoos are still sparse to nonexistent, with many companies expressly prohibiting applicants who have them.

Tattoos are also frowned upon as a violation of communal codes for how Japanese people should look — codes that can carry severe penalties for anyone who deviates from them.

Two subway drivers made headlines when they were given a negative evaluation after refusing to shave off their facial hair. A naturally brown-haired high school student in Osaka did too after she was punished for not dyeing her hair black. (When Ms. Kizu, the web designer, was in elementary school, her parents had to talk to her principal about her own naturally brown hair, saying that under no circumstances would she dye it black.)

But after protests by students, workers and school administrators, there have been some steps to loosen up.

In 2019, Coca-Cola Bottlers Japan announced that it would allow workers to wear jeans and sneakers in order to “encourage individuality.” Last month, the Tokyo government’s Board of Education announced that nearly 200 public schools would drop five rules on appearance, including requirements that students have black hair or wear certain types of undergarments.

The case that led to the breakthrough Supreme Court decision on tattooing began in 2015, when Taiki Masuda, 34, a tattoo artist in Osaka, had his home studio raided and was slapped with a fine. Instead of paying it — as many veteran tattoo artists who had agreements with the police advised him to do — he went to court.

The lawsuit, Mr. Masuda said, “changed the image of the tattoo industry in Japan.”

During the trial, a group of veteran tattoo artists, suppliers and lawyers came together to create the Japan Tattooist Organization. In consultation from two doctors, they created an online course on hygiene and safety. Tattoo artists can now receive certification to display in their studios, modeled after practices abroad. The organization is currently in talks with the health ministry, with hopes that the government will eventually recommend all tattoo artists take the course.

Last year, about 100 artists took the course. Currently, at least 3,000 are working in Japan, and with more legitimacy, there is hope that more societal acceptance will follow.

Some veteran tattoo artists advocate a gradual approach, worrying about some in the younger generation who ignore signs banning tattoos or take newly secured privileges for granted.

“We need to be extra well-mannered and follow the rules,” said one 50-year-old artist, who goes by the name Asami. “Although a good impression takes time to sink in, a bad impression is created in a second,” he added. Asami himself gained membership at his local gym only two years ago.

Among the new initiates into the world of the tattooed is Rion Sanada, 19, who one recent afternoon was lying nervously on a studio bed in the Setagaya ward of Tokyo, anxious to get her first tattoo.

Although she was about to start looking for full-time work, she said she was not worried about her job prospects.

“I’ll just get work where I can cover up my arms and legs in baggy clothes,” she said. “These days, tattoos are so much more commonplace.”

Three-quarters of an hour later, Ms. Sanada glanced down at her forearm, where an outline of a mouse, sprawled out on its stomach with little wings in the shape of hearts, now rested.

“I’ll work where I can until society catches up to me and I can be free,” she said.

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New York Times - World

A Boston Consulting Firm Became a Power Broker, and Then a Pariah, in South Africa

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A new judicial inquiry found that corruption at South Africa’s tax agency was because of “collusion” between Bain & Company and South Africa’s former president.

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By Lynsey Chutel

JOHANNESBURG — As a tax fraud investigator with the South African Revenue Service for 18 years, Ronel van Wyk led a squad that tracked down smugglers and other criminals, with a 90 percent conviction rate.

Then she got an email that left her mystified: A team from the American consulting firm Bain & Company had been hired to overhaul the revenue service, even though the agency had been regarded as effective by the International Monetary Fund and other international organizations. Consultants with Bain, empowered to make personnel decisions, soon told her that she and her entire team were being demoted — stripped of their ability to go after tax cheats.

Ms. van Wyk was one of dozens of revenue service employees who were sidelined in 2015 in what is now widely seen as an effort by Jacob Zuma, the country’s president at the time, to control the tax agency, according to a report that emerged in January from a far-reaching judicial inquiry into the nine graft-ridden years of his administration.

During Mr. Zuma’s tenure as president, corruption seeped into nearly every facet of South Africa’s government, the inquiry has found, and the corruption of the tax collection agency stymied the country’s ability to provide basic services, like housing and electricity.

The report, which followed a series of hearings over four years, said that Bain & Company worked in “collusion” with Mr. Zuma in “one of the few instances where President Zuma was himself directly and personally involved in the activities and plans to take over a government entity.”

Bain was one of several international companies, including McKinsey and KPMG, that helped facilitate that corruption, according to the report, which was overseen by Raymond Zondo, the deputy chief justice of South Africa’s Constitutional Court at the time. (He has since become the chief justice.) The first part of the report covered Bain’s role at the tax agency.

Bain, according to the report, struck up a “collaboration” with Ambrobrite, a local communications and project management company that had little experience in the public sector but a direct link to Mr. Zuma. Ambrobrite was co-founded by a soap-opera producer, Duma ka Ndlovu, who produced a telenovela with one of Mr. Zuma’s daughters.

Bain’s managing partner in South Africa, Vittorio Massone, hired Ambrobrite in 2013 to help expand Bain’s business with government agencies. Ambrobrite eventually became Bain’s second-highest-paid local “adviser” out of 53 worldwide, according to the judicial commission’s report, which relied on a trove of emails.

Bain said that a forensic investigation of its work at the South African Revenue Service by the law firm Baker McKenzie found that while the company had made mistakes, it had not “intentionally harmed” the tax agency.

In a statement to The New York Times, Bain singled out Mr. Massone for wrongdoing. Bain said that he had set up meetings with Mr. Zuma on his own time, and that he had developed that relationship without the approval of the firm’s leadership.

Mr. Massone, who left Bain in 2018, did not respond to a request for comment.

In the emails submitted as evidence to the inquiry, Mr. Massone’s colleagues, fearing a political scandal, raised concerns about Ambrobrite’s poor track record. Mr. Massone dismissed his colleagues’ warnings, according to those emails.

An employee in the Johannesburg office alerted her colleagues in London to what she believed was Ambrobrite’s fraudulent tax compliance certificate. “This whole situation seems very dodgy,” read one email from Geoff Smout, Bain’s director of finance in London.

Ambrobrite did not respond to requests for comment, and it did not testify before the commission, either. It was never charged with fraud.

Wendy Miller, Bain’s global head of marketing at the time, wrote to Mr. Massone as concerns over the Ambrobrite deal reached the head office in Boston. She feared that by hiring a virtually unknown local company with ties to Mr. Zuma, it would look like Bain was just trying to buy influence.

“I am concerned that we are trading off short term access for long term issues,” Ms. Miller wrote in an internal email in 2014.

She wrote that Bain was trying to recover its reputation after the presidential election in 2012, when the Republican candidate, Mitt Romney, was criticized for his work at the consulting firm. Ms. Miller, who has since left Bain, did not respond to a request for comment.

Internal presentations by Bain, handed over to the commission as evidence, show that the company pitched proposals to Mr. Zuma to restructure other state-owned agencies, like the ones that oversee communications and energy, so that Mr. Zuma would have direct oversight of them. This, the judicial commission said, could break South African laws that forbid the head of state from directly controlling state enterprises.

Mr. Massone and Mr. Zuma met 17 times from 2012 to 2014. The commission’s report suggested that those meetings, and the fact that Bain knew who would become the new head of the tax agency — Tom Moyane — before it was made public, were evidence of a plan between the consulting firm and the presidency to infiltrate the revenue service “and cause damage to the institution.”

Bain helped to prepare Mr. Moyane, a Zuma loyalist, to take over the tax agency as its new commissioner. Mr. Moyane is blamed for destabilizing the agency and losing millions of dollars in tax revenue.

At the time, Mr. Zuma was facing accusations of tax evasion, and the first order of business was to “neutralize” revenue service employees seen as obstacles, according to evidence presented during the inquiry. The inquiry report described Bain’s work with Mr. Moyane as “one of the clearest demonstrations of state capture,” a term used to describe politically connected individuals and businesses getting rich off state agencies.

Mr. Zuma was forced to step down in 2018, after Cyril Ramaphosa became head of the governing African National Congress. Promising to root out graft, Mr. Ramaphosa soon fired Mr. Moyane. Mr. Moyane did not respond to a request for comment.

Mr. Zuma, through his foundation, did not respond to a request for comment. He also refused to testify before the commission, leading to his imprisonment for contempt of court.

It is not clear to what extent Bain had a direct role in the day-to-day running of the tax agency during the four years it was under contract. But tax agency executives who left told the commission that once Bain arrived, officials stopped holding town hall-style meetings and instead made big decisions behind closed doors.

Under a new commissioner appointed after Mr. Moyane, the revenue service filed a criminal case against Bain in August 2019 for contravening South Africa’s financial laws because its annual contract was renewed several times without the proper public process. That case is still open. The judicial commission also suggested that prosecutors investigate Bain’s conduct, and that all of its contracts with the South African government be reviewed.

In January, Bain was forced to resign from Business Leadership SA, an association of corporations in South Africa.

Criminally prosecuting Bain may be difficult partly because of South Africa’s weakened prosecution authority, also a victim of years of corruption, said Karam Singh, the executive director of Corruption Watch, an independent watchdog.

Bain’s work at the South African Revenue Service was first scrutinized during an inquiry in 2018 that led to Mr. Moyane’s firing. This latest report, however, accuses Bain of a lack of transparency and cooperation with South African investigators.

Bain has sought to make amends, apologizing to South Africans and paying back its fees. The consulting firm also launched two internal investigations into its conduct in South Africa, including the inquiry by Baker McKenzie.

The other investigation backfired on Bain.

In 2018, the company hired Athol Williams, a former employee who was from South Africa, to review what happened in its South African operations. But Mr. Williams quickly turned against the company, saying that Bain officials ignored his questions about gaps in the internal investigation. His role felt ceremonial, he said in an interview.

Mr. Williams became a whistle-blower and was the source of many of the emails and other information that the judicial commission relied on to produce its report. He has written a book about Bain’s work at the tax agency and has been very critical of the company on social media.

“It was only one consulting firm sitting at the table, with Jacob Zuma and his cronies, designing the state capture plan,” he said.

Ms. van Wyk, the tax fraud investigator, said that after she was demoted, she was threatened by criminals emboldened after they learned that the tax agency’s policing and investigations units were paralyzed by internal strife.

She was subjected to seven internal investigations at the revenue agency in what she believes were attempts to push her out as she tried to press on with sensitive investigations. She later had two mild strokes, and said she still struggles to recover from the physical and mental effects of what happened to her on the job.

“You start questioning yourself and your own decisions, and you see conspiracies everywhere,” she said. “But then you realize, after five years, that it was not conspiracies. You were right. And nobody wanted to listen to us.”

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L'Humanité

Dans l’espace, de nouvelles fenêtres s’ouvrent sur l’Univers

Le débat

En quelques années, l’observation directe dans l’espace a permis des percées inédites, et même surprenantes, dans la connaissance de nos origines. De nouvelles moissons d’informations sont attendues. Remontons le temps avec l’astrophysicienne Françoise Combes, à la pointe de ces recherches.

Dans le cadre de notre partenariat avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.

Françoise Combes

astrophysicienne

Du télescope spatial James-Webb qui vient d’être lancé par Ariane pour rejoindre son site opérationnel à 1,5 million de km de la Terre jusqu’aux missions d’exploration de planètes comme Mars ou Jupiter à plus de 600 millions de km, les agences spatiales américaine et européenne ouvrent des fenêtres sur l’Univers.

Le James-Webb : de chrysalide à papillon

Le télescope James-Webb, le plus grand observatoire astronomique spatial, a été mis en orbite le jour de Noël 2021, du Centre spatial de Kourou en Guyane. Il va nous permettre de remonter le temps et d’assister à la naissance des premières étoiles et galaxies. Le projet, préparé depuis trente ans par les agences spatiales américaine (Nasa), canadienne (ASC) et européenne (ESA), a connu des contretemps et un surcoût d’un facteur supérieur à 3 : le budget final atteint 10 milliards de dollars (dont 700 millions d’euros pour l’Europe).

Le télescope a atteint son orbite autour du point de Lagrange L2, à 1,5 million de km de la Terre, le 24 janvier 2022, après que tous ses composants se sont déployés d’une manière spectaculaire (bouclier thermique en millefeuille de 20 m, miroirs primaire et secondaire). Le miroir primaire a pour diamètre 6,5 m ; il est composé de 18 segments hexagonaux.

Pour le lancement, le télescope était replié comme une chrysalide à l’intérieur de la coiffe de la fusée Ariane. Maintenant que le papillon est parfaitement déployé, il faut cinq mois de réglages et de vérifications. Les premières observations astronomiques commenceront en juin 2022. En février, le télescope a fait l’image d’une étoile, qui s’est en fait décomposée en 18 images qui vont permettre d’aligner les 18 segments avec une précision bien inférieure au micron.

Contrairement à son prédécesseur, le télescope spatial Hubble (HST), qui fonctionne dans le visible, le télescope James-Webb (JWST) fonctionne dans l’infrarouge, à des longueurs d’onde comprises entre 0,6 et 28 microns. Car l’Univers est en expansion, et la dilatation de l’espace allonge aussi la longueur d’onde de la lumière émise par les objets lointains. Plus la source est lointaine, plus le décalage vers le rouge est grand. Dans l’espace, regarder loin, c’est remonter le temps, car les signaux émis par ces galaxies primordiales ne peuvent pas aller plus vite que la lumière. Le JWST verra les galaxies en train de se former, peu de temps après le big-bang qui remonte à 13,8 milliards d’années.

Comment se forment les galaxies : à la recherche de nos origines

Bien que le HST ait aussi observé des galaxies très lointaines, il n’a pu détecter que les plus brillantes. Avec son diamètre de 6,5 m (contre 2,4 m pour le HST), le JWST captera sept fois plus de lumière et va ainsi dévoiler toute la population de ces jeunes galaxies qui sont à l’origine des premières lueurs de l’Univers, après l’âge sombre. Cette période, quelques centaines de millions d’années après le big-bang, est appelée l’aube cosmique. L’Univers est encore essentiellement rempli de gaz d’hydrogène atomique, neutre. Peu à peu, le rayonnement ultraviolet des premières étoiles dans les premières galaxies va ré-ioniser l’Univers ; cette période de ré-ionisation va se terminer environ après un milliard d’années. Le JWST va permettre une percée dans ce domaine de la connaissance de nos origines.

Le JWST embarque quatre instruments de pointe. Trois d’entre eux fonctionnent de 0,6 à 5 microns : Nircam, pour faire des images ; Nirspec, pour observer le spectre de 200 objets simultanément ; Niriss, un spectro-imageur à basse résolution spectrale, étudiant la température, la masse et la composition chimique des astres. Seul Miri va fonctionner de 5 à 28 microns, prenant des images et des spectres des objets froids et lointains. Miri a été construit par les Européens – une grande partie en France. L’Europe dispose ainsi de 15 % du temps de télescope.

Un élément essentiel dans l’évolution des galaxies est la présence d’un trou noir supermassif dans leur noyau. Mais ce noyau est le plus souvent caché par un dense nuage de poussière. Le JWST va permettre de traverser la poussière et de mieux comprendre ce qui se passe près des noyaux actifs, comme les quasars, et comment ces noyaux régulent la formation des étoiles dans les galaxies.

Les nouvelles étoiles, l’atmosphère des planètes extra-solaires

Le JWST en infrarouge pourra traverser les cocons de gaz et de poussière qui donnent naissance aux nouvelles étoiles dans notre Galaxie. L’infrarouge est aussi le domaine du rayonnement thermique des objets froids, plus froids que les étoiles comme le Soleil, qui rayonnent dans le visible. C’est le domaine des étoiles naines, et aussi des exoplanètes, ces planètes qui orbitent autour d’une autre étoile que le Soleil.

Depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, près de 6 000 exoplanètes ont été identifiées, en orbite autour d’étoiles dans le voisinage du Soleil. Les astronomes cherchent aujourd’hui à mieux les connaître, et, en particulier, à étudier la composition de leur atmosphère. Une exoplanète est dite « habitable » lorsque les conditions sont réunies pour qu’il puisse exister de l’eau liquide à sa surface, elle ne doit pas être trop près de son étoile, car l’eau aurait déjà été évaporée, ou trop loin, complètement gelée.

Mais rien ne vaut la mesure directe. Grâce à sa grande sensibilité en infrarouge, le JWST pourra traquer ces exoplanètes et, lors de leur transit devant leur étoile, mesurer le spectre de leur atmosphère en absorption sur le disque stellaire. Un seul transit ne suffira peut-être pas, mais on pourra cumuler plusieurs transits, si la période de révolution autour de l’étoile est petite. Cette période est égale à un an pour la Terre autour du Soleil, mais il est possible de trouver des exoplanètes plus proches, avec des périodes bien plus courtes, de l’ordre de quelques jours.

C’est le cas du système Trappist-1, à quarante années-lumière de la Terre, dans lequel sept planètes rocheuses ont été découvertes. Certaines ont des caractéristiques proches de la nôtre, tournant autour d’une étoile plus froide que notre Soleil. Comme leur étoile est une naine rouge froide, les planètes habitables se trouvent bien plus proches, avec des révolutions de un à dix jours. Dans leur atmosphère, les astronomes espèrent trouver des bio-signatures, des spectres de molécules telles que nous pourrions les voir dans le spectre infrarouge de l’atmosphère terrestre : comme eau, oxygène, ozone, méthane, dioxyde de carbone et ammoniac.

Notre Galaxie, la voie lactée

L’Agence spatiale européenne a lancé le satellite astrométrique Gaia, en 2013, afin de mesurer la distance et les mouvements propres de plus d’un milliard d’objets, essentiellement des étoiles dans notre Galaxie. Le satellite fonctionne toujours, au point de Lagrange L2, avec grand succès. Il balaie l’ensemble de la voûte céleste de manière à cumuler, à l’issue de sa mission, au minimum 60 observations de tous les objets identifiables par ses instruments. La mission est un défi immense de collecte d’informations et de traitement des centaines de téra-octets collectés. Les résultats, dont les derniers seront présentés en 2022, sont surprenants. Ils montrent que notre Galaxie est loin d’être à l’équilibre : au contraire, elle est sans cesse perturbée par l’interaction avec des petites galaxies compagnons et par la barre stellaire en son centre. Il a pu être montré que la Voie lactée a subi une fusion majeure avec une autre galaxie massive, il y a huit milliards d’années, appelée Gaïa-Encelade, et ce fut l’occasion d’une flambée de formations d’étoiles.

L’exploration spatiale

De multiples missions ont exploré pratiquement toutes les planètes ou satellites du Système solaire, la planète Mars étant la plus visitée. L’ESA a même réussi à mettre en orbite, autour de la comète Tchouri, la sonde spatiale Rosetta, qui y a fait atterrir le robot Philae en 2014. Les comètes n’ont pas été beaucoup transformées depuis le début du Système solaire, il y a 4 milliards d’années, et sont des témoins précieux de sa formation. Aujourd’hui, de multiples robots sillonnent la surface de Mars, nous envoient des photos du paysage, prélèvent des échantillons, et font parvenir leur composition sur Terre. Actuellement, le rover Perseverance de la Nasa sublime des échantillons de roches par laser et examine le spectre produit. Le robot avance 3 mètres par jour et explore l’ancien grand lac Jezero. Il ramasse des carottes de roche, qui seront déposées sur plusieurs sites et récupérées par une autre mission. Le retour des échantillons sur Terre, comme pour la Lune, devrait apporter encore plus d’informations.

Après le succès des missions Apollo et des voyages de l’homme sur la Lune, certains pensent que la prochaine étape serait d’envoyer des humains sur Mars. Mais il s’agit surtout d’un énorme défi, d’une mission à grand prestige politique, certainement pas d’une nécessité scientifique, puisque les robots nous permettent déjà d’explorer la planète. Une telle mission, outre le fait d’être extraordinairement coûteuse, serait extrêmement périlleuse pour les humains. Durant le temps du voyage, de six mois à un an, il serait impossible d’être à l’abri des radiations, source de cancers, alors que, sur Terre, la magnétosphère nous protège. Autre souci, une rencontre à 30 000 km/h avec des poussières et petits débris peut faire beaucoup de dégâts dans le vaisseau pressurisé. La planète Mars n’est pas habitable. S’il y a de l’eau, elle est confinée dans le sous-sol, à l’état de glace. De quelle énergie disposer pour se chauffer, pour trouver l’oxygène ? À ce jour, ces problèmes sont loin d’être résolus, les crédits énormes pour une telle expérience ne sont pas réunis, et, pendant ce temps, les missions robotiques permettent d’explorer peu à peu toute la planète.

Profil

Astrophysicienne, professeure au Collège de France, titulaire de la chaire « Galaxies et cosmologie », Françoise Combes est membre de l’Académie des sciences. Elle travaille à l’Observatoire de Paris sur la formation et l’évolution des galaxies, leur dynamique et leur coévolution avec les trous noirs supermassifs, ainsi que sur la matière noire.

 

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Ryanair, Vueling et Volotea... Pourquoi les grèves s'enchaînent chez les salariés du low cost

Actu

Les conflits se multiplient dans les compagnies aériennes low cost. En cause : la compression des coûts et les conditions de travail déplorables. Explications.

C’est une simple canette de Coca qui a mis le feu aux poudres. Deux hôtesses de l’air de la compagnie Ryanair ont été menacées de licenciement pour avoir bu, en mars, un soda à bord d’un avion. Mais la politique est claire : « Ni à manger ni à boire à bord ». En conséquence, le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) a lancé un préavis de grève. Une large mobilisation qui a permis l’abandon des sanctions contre les hôtesses.

Derrière cet incident chez Ryanair, c’est toute la logique low cost en matière de conditions de travail qui est aussi dénoncée par les grévistes. Ce qui explique pourquoi la colère a fait tache d’huile.

Chez Volotea, après la grève massive du week-end pascal, démarre ce vendredi un nouveau mouvement qui promet d’être très suivi. D’autant que le personnel navigant de la compagnie a été rejoint par les pilotes de ligne, qui se sont mis en grève le week-end dernier et recommenceront les 23 et 24 avril. « Le préavis de grève du SNPNC, initialement prévu sur la période du 15 au 30 avril, vient d’ailleurs d’être prolongé jusqu’au 31 mai », annonce Alizée Bonnaure, déléguée syndicale de la compagnie.

« Que ce soit Ryanair ou Volotea, le PNC (personnel navigant commercial – NDLR) est super mal payé, il n’y a pas de temps de repos et la plupart des demandes ne sont pas écoutées », déplore Stéphane Salmon, secrétaire général adjoint du SNPNC.

La direction de  Vueling  a cédé

Revalorisations salariales, amélioration de la reconnaissance des vols de nuit et application de la législation française en matière de temps de pause sont autant de revendications portées par le syndicat. Par ailleurs, le SNPNC vient d’assigner la compagnie low cost espagnole en justice, qu’il accuse de casser le mouvement en faisant venir des salariés non grévistes d’autres pays d’Europe.

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Malgré les attaques de la direction, mercredi, le trafic est resté extrêmement perturbé, avec quatre vols annulés sur cinq, et un avion en direction de Strasbourg qui a dû atterrir à Nantes, laissant le soin aux passagers de se débrouiller pour rentrer en Alsace.

Chez Vueling aussi, le SNPNC avait déposé un préavis de grève du 22 avril au 9 mai. Revendiquant de meilleures conditions de travail, le syndicat dénonçait des revalorisations salariales insuffisantes. Face à la mobilisation des compagnies concurrentes, et à la pression de ses propres salariés, qui, consultés, se sont déclarés à 98 % en faveur de la grève, la direction de Vueling a cédé. Elle qui ne proposait que des hausses de 150 euros par mois au maximum a décidé de faire de ce montant un minimum. « Notre force est d’avoir su nous solidariser entre personnels des différentes compagnies, se félicite un élu SNPNC de l’entreprise, qui préfère rester anonyme. “Un effet levier”, poursuit-il, permis par le fait que nous nous connaissons tous, peu importe la compagnie, on connaît les conditions de travail et de vie de nos collègues, on sait où appuyer. »

« Nous demandons reconnaissance et dignité »

Une victoire qui motive les salariés de Ryanair. Bien que les menaces pesant sur les deux hôtesses aient été levées, les salariés n’ont pas obtenu le droit de boire et manger à bord. Une provocation de la part de la compagnie low cost, qui « contrôle continuellement nos moindres faits et gestes et nous réprimande très sévèrement au moindre écart, en exerçant une forte pression », explique Damien, élu syndical chez Ryanair, bien décidé à poursuivre le mouvement.

Les grévistes exigent également l’application du Code de l’aviation civile. Car, explique Stéphane Salmon, « Ryanair refuse de se soumettre au droit français à propos des temps de repos ». Or, avec les normes de sécurité européennes auxquelles se réfère la compagnie, un steward pourrait se retrouver à travailler vingt-quatre heures d’affilée, le temps d’un aller-retour Paris-Tokyo, s’il a de quoi se reposer durant le vol, explique le représentant syndical.

« Il serait plus stratégique de se coordonner »

La mobilisation des personnels des compagnies low cost pourrait bien s’étendre encore. L’élu syndical Vueling le confirme : « Il va sûrement y avoir des vagues de grèves à plus grande échelle. » La présidente du bureau exécutif du SNPNC, Christelle Auster, appelle de ses vœux cette concordance des luttes.

« Il serait plus stratégique de se coordonner entre PNC de toute l’Europe pour les grèves. Afin d’éviter qu’elles ne soient cassées par des renforts d’autres pays, poursuit la syndicaliste. Mais surtout, j’espère que nos actions et nos revendications s’étendront à terme : nous demandons simplement de la reconnaissance et de la dignité dans notre travail. »

Damien promet d’ores et déjà que, « si Ryanair ferme encore les yeux, nous referons grève cet été en nous coordonnant avec d’autres pays d’Europe : nous avons déjà des discussions avec la Belgique et l’Italie ».

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L'Humanité

Julia Escudero, disquaire courage

Un jour avec

Le Disquaire Day, qui se déroule samedi, permet de braquer les projecteurs sur ce métier de passionnés. Rencontre avec une Parisienne qui s’est lancée dans l’aventure à Montmartre.

Clément Garcia

The Mixtape se mérite. Il faut d’abord grimper la rue des Trois-Frères, qui serpente à travers la butte Montmartre, pour atteindre ce nouveau magasin de disques monté par Julia Escudero et son compagnon, Kévin Gombert. Lorsque l’on cueille Julia à l’heure du repas, attablée dans sa boutique portes ouvertes en cette belle journée de printemps, le temps presse. Dans quelques heures, The Mixtape accueillera, au milieu des vinyles, un concert du duo Ottis Cœur et l’exposition d’une jeune photographe, Lucie Marmiesse.

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« Il y avait un ras-le-bol des boutiques à touristes »

Julia tient à ce que son magasin soit irrigué par la vie, la création, un lieu de découvertes et de rendez-vous entre potes, anciens ou futurs. « Le bar d’en face, le Cocon, nous fournit des bières et du vin les soirs de concert. La patronne est devenue une amie. » Dans le local contigu de cet ensemble de logements sociaux construit par la Mairie de Paris sur une dent creuse, un brasseur compte s’installer.

On devine sans peine un pacte se sceller pour accompagner quelques soirées. « Il y avait une attente dans le quartier, un ras-le-bol de la succession de boutiques à touristes. Beaucoup de gens nous ont fait savoir leur satisfaction de voir un lieu culturel sortir de terre. Nous avons été superbement accueillis. Vous voyez ce disque d’or ? Il nous a été offert par un voisin ! »

La passion de la musique a gagné Julia à l’adolescence. Rien de bien original, jusqu’à ce qu’elle se fasse dévorante. La jeune femme tient, en groupie, les premiers rangs des nombreux concerts auxquels elle assiste, notamment à Pigalle, le quartier qui s’étend au pied de la butte, avec sa ribambelle de salles fameuses. Elle signe rapidement un contrat en CDI dans un média en ligne qui, faute de moyens, périclite : « C’était addictif d’être dans l’écoute permanente, dans la découverte. »

Julia dirige son propre média en ligne

La future disquaire entre ensuite à Longueur d’ondes, le magazine gratuit des musiques actuelles, « un magazine militant dans son approche musicale. On peut avoir Étienne Daho en une, puis au numéro suivant un artiste inconnu. Là-bas, je me suis tout de suite sentie chez moi ». Depuis 2016, elle n’a pas quitté cette rédaction, qui fourmille de bénévoles enthousiastes.

La passionnée d’écriture, qui tenait les rênes du canard de son collège avant d’entrer dans une école de journalisme, lance, en parallèle de sa boutique, son propre média en ligne. Il s’appelle Pop & Shot et Julia le dirige fièrement du haut de ses 34 ans, entourée d’une brochette de jeunes, ses « petits », auxquels elle enjoint de « croire en leurs rêves ». « Quand on travaille dans un média en ligne, on conseille des artistes aux lecteurs. Et maintenant, on le fait “en vrai”. Pour moi, c’est une continuité, la même passion qui s’exprime autrement. Des jeunes groupes que je suivais viennent dans la boutique pour mettre en dépôt leurs vinyles. On tient à jouer ce rôle. »

Le disque n’est-il pas devenu trop cher ?

Au cours de la conversation, une évidence se fait jour : les disquaires nourrissent entre eux une vraie complicité : « Quand nous nous sommes installés, les disquaires voisins sont venus nous soutenir et ont prêté du matériel pour nos showcases sans que nous le leur demandions. La concurrence se parle beaucoup et nous nous envoyons les clients lorsque nous n’avons pas les références. »

Mais, en ces temps de pénurie et de hausse des prix des matières premières, le disque n’est-il pas devenu trop cher ? « Les majors augmentent les prix des vinyles, mais on a besoin d’elles pour faire fonctionner le commerce. Nous ressentons moins les effets de cette hausse avec nos choix ciblés. Mais des artistes indépendants vont avoir du mal à presser leurs albums. Entre la sortie d’un CD et le pressage d’un vinyle, il faut parfois attendre sept mois. »

Patience et ténacité

Kévin sort le nez de sa caisse : « Vous savez qu’Adele a privatisé une usine et bloqué la production pour presser ses 500 000 disques ? Merci pour les autres ! » La disquaire note aussi la stratégie du rappeur Orelsan : « Ses disques ont été réservés pour les grandes surfaces, pas pour les disquaires indépendants. Ça nous a fait un gros manque à gagner… »

L’aventure réclame patience et ténacité. Les disquaires ne courent plus les rues, mais, grâce au retour du vinyle, la courbe des ventes des supports physiques de musique s’est inversée. L’entreprise, toutefois, tient du sacerdoce. Deux ans passés à trier la paperasse, à courir les banques, à essuyer des refus, à se décourager, à recommencer. Et finir par réussir, à force de passion : « Pour l’instant, on ne se paye pas. Mais on compte bien y arriver l’année prochaine. »

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L'Humanité

Logique

Billet

Maurice Ulrich

Il a fallu, dit-on, qu’un des conseillers d’Emmanuel Macron demande aux opérateurs un peu moins de plans sur ce dernier pendant que parlait Marine Le Pen. Son petit sourire commençait à se voir trop souvent. Parfois, une sorte d’ennui qui laissait penser qu’il prenait son mal en patience. L’exercice était assez ennuyeux. Vers la fin, la candidate est repartie en croisade, décrivant une France tellement mise à mal par l’insécurité liée selon elle à l’immigration, s’emboîtant comme les poupées russes dans l’islamisme radical, le terrorisme et au final le port du voile, plus exactement du foulard, qu’on se demandait comment l’herbe pouvait repousser dans ce paysage. C’était sans surprise, mais on avait surtout le sentiment qu’il manquait quelque chose dans tout ça. Comme un silence partagé sur les inégalités, les salaires insensés du CAC 40, l’imposition des hauts revenus, la taxation des dividendes, l’égalité et la fraternité… On en oublie. Logique, puisque c’était un débat sans la gauche.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Madrid abandonne le Sahara occidental

Décryptage

À rebours des positions de son pays, le premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a décidé de s’aligner scrupuleusement sur la doxa du monarque marocain. Un revirement brutal qui, tout en piétinant les droits du peuple sahraoui, fragilise la coalition de gauche au pouvoir.

Thomas Lemahieu

Le Maroc avait déterré la hache de guerre au printemps 2021 après l’accueil en Espagne, pour des « raisons humanitaires », de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), gravement malade du Covid-19. Le 7 avril dernier, reçu par le souverain marocain Mohammed VI dans son palais de Rabat, le premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, a brandi le calumet de la paix. Au cours de cette visite officielle organisée pour marquer la fin d’une crise diplomatique majeure et relancer les relations bilatérales entre les deux pays, le monarque a offert de partager l’iftar, le repas célébrant la rupture du jeûne lors du ramadan, « en l’honneur de son illustre hôte ». Un geste salué par José Manuel Albares, le ministre espagnol des Affaires étrangères, comme un « signe d’amitié fort ». Lors de son déplacement en grande pompe, Pedro Sanchez offre à la puissance invitante ce qu’elle attend : « Cette nouvelle étape contribuera de manière concrète à garantir les intérêts, la stabilité et l’intégrité de nos pays. »

Pedro Sanchez fait fi de la neutralité historique

Dans un message envoyé le 18 mars, Madrid a renié sa doctrine officielle, constante pendant des décennies, en s’alignant purement et simplement sur la position de Rabat. Depuis les années 1970, l’Espagne tenait une ligne de « neutralité » sur le sort du Sahara occidental, territoire considéré comme « non autonome » par l’Organisation des Nations unies (ONU) dont la population peut ainsi prétendre au droit à l’autodétermination. Mais dans sa lettre à Mohammed VI, Pedro Sanchez a présenté le plan marocain d’« autonomie » comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution du contentieux sahraoui ». Un plan largement fallacieux puisqu’il maintient sous le joug marocain l’essentiel des étendues désertiques mais aux sous-sols extrêmement riches en phosphate, notamment.

Dans les rets de la menace marocaine

Le chantage a payé pour la Turquie lors de la crise des réfugiés syriens et irakiens à partir de 2016. Rebelote avec le Maroc, au cynisme consommé. L’année dernière, au plus fort de la crise après les soins accordés en Espagne à un « ennemi juré » de son monarque, le royaume avait subitement détourné les yeux de ses frontières avec les enclaves de Ceuta et Melilla : plus de 10 000 candidats à l’exil avaient ainsi pu entrer dans l’Union européenne. Cette menace a, d’après la presse espagnole, joué à plein dans la retraite en rase campagne du premier ministre espagnol. « Quand les relations sont bonnes avec le Maroc, les flux migratoires sont beaucoup plus faibles », note un observateur à Madrid. Autre preuve que le crime contre l’accueil paie : trois jours après son courrier à Rabat, le 22 mars dernier, l’Espagne a recommencé à renvoyer des migrants considérés comme « irréguliers ».

Contreparties douteuses pour l’espagne

Même après le départ de Brahim Ghali, le chef des indépendantistes sahraouis, à l’été 2021, le Maroc ne relâche pas la pression sur l’Espagne. Mohammed VI décrit le Sahara occidental comme les « provinces du Sud » de son royaume : il avait obtenu, dès décembre 2020, un appui décisif de Washington contre l’établissement de relations diplomatiques directes avec Israël. Au sein de l’Union européenne, Berlin et, dans une moindre mesure, Paris se sont alignés sur le régime alaouite marocain contre les droits du peuple sahraoui. Mais, pour présenter cette reculade alors que tous les regards sont détournés vers la guerre en Ukraine, les socialistes espagnols n’hésitent pas à recourir à une fable : selon Miquel Iceta, ministre de la Fonction publique et proche de Pedro Sanchez, l’accord avec le souverain marocain contiendrait un abandon des revendications territoriales sur les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Une affirmation qui, au-delà du marchandage éhonté, n’est pas corroborée par grand-chose.

Une trahison pour les Sahraouis

Pour les partisans de la reconnaissance d’un État au Sahara occidental, déjà trahis une première fois par la puissance coloniale espagnole lors de la partition du territoire en 1975 entre le Maroc et la Mauritanie, c’en est trop ! « L’Espagne a cédé au chantage et à la politique de la peur », a réagi le Front Polisario. « C’est la guerre, il y a des efforts de la part de l’ONU de relancer le processus politique et Madrid intervient maintenant pour faire cette interférence dangereuse avec le processus », dénonce Aoubi Bouchraya Bachir, représentant des indépendantistes sahraouis auprès de l’Union européenne. Le 10 avril, le mouvement franchit le pas en rompant ses contacts avec le gouvernement espagnol « afin qu’il se dissocie de l’instrumentalisation de la question sahraouie dans le cadre du marchandage lamentable avec l’occupant ». Derrière cette colère, l’Algérie, soutien traditionnel du Front Polisario, dit envisager par mesure de rétorsion de « recalculer » le prix du gaz livré à l’Espagne. De quoi rendre le virage encore un peu plus périlleux pour Sanchez.

Un alignement sur Rabat qui irrite et divise

Le changement radical de la position de l’Espagne ne passe pas, loin de là, dans la société espagnole. En l’occurrence, les socialistes espagnols sont les seuls à soutenir Pedro Sanchez. Au sein de la coalition gouvernementale, Unidas Podemos conteste vertement l’alignement sur Mohammed VI. À la veille de son voyage à Rabat, le 7 avril, le premier ministre espagnol a subi un camouflet : lors d’un vote sur une résolution à l’Assemblée – certes consultative –, sa position a été mise en minorité. La gauche a voté contre, rejointe par les représentants des forces indépendantistes basques, catalanes et autres, ainsi que par les conservateurs du Parti populaire. L’extrême droite, Vox, et les néolibéraux de Ciudadanos, qui présentent le Front Polisario comme un groupe « terroriste », se sont abstenus, et seuls les députés PSOE ont approuvé. Le texte dénonce une « modification unilatérale » de l’approche espagnole qui « entre en contradiction avec les résolutions de l’ONU et avec le droit international ».

sahara occidental
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A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

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A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

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5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne

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Depuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.

Franck Cartelet

Certains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril. 

« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».  

S'abstenir ou non 

« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.  

Génération

Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.  

La Sorbonne fermée 

Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.

« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.

Froid, insalubrité, nuisibles... Ces résidences étudiantes qui confinent à l’enfer

Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.  

L'Humanité

VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne

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Au QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.

Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.

Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".

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Éditorial. La seule option possible

Éditorial

Fabien Gay

Par Fabien Gay

« Ni Macron ni Le Pen », entend-on chez une partie de la population déçue du résultat du premier tour, attristée de voir la gauche éliminée et surtout inquiète pour son avenir dans les cinq prochaines années. Ce « ni-ni » est un cri de colère. Il arrive après vingt ans de stratégie de dédiabolisation et de banalisation d’une extrême droite extrêmement dangereuse ; après cinq ans de présidence Macron faite de politiques libérales avec un bulldozer antisocial et méprisant, aggravant les inégalités sociales tout en ne ­relevant pas le défi environnemental. Pour in fine sauvegarder les intérêts financiers.

Mais celles et ceux qui brandissent ce slogan oublient une ­réalité. Dimanche soir, à 20 heures, ce sera bien l’un ou l’autre. Il n’y a pas de troisième choix. Et les deux finalistes ne peuvent pas être renvoyés dos à dos. Si aucun des deux projets ne répond aux aspirations de justice sociale, écologique et démocratique des classes populaires, de la jeunesse, du monde du travail et de la création, les deux projets ne sont toutefois pas de même nature. Les deux sont des libéraux, même si la candidate de l’extrême droite ­essaie de se cacher sous un masque socialisant. Les deux nous promettent du sang et des larmes pour relever les défis de la dette. Mais Le Pen ajoute la haine et le racisme comme moteur de son projet de société.

Si elle venait à être élue, la démocratie et nos institutions seraient menacées pour qu’elle garde le pouvoir, les libertés de chacune et chacun seraient rognées sous prétexte de sécurité, et la ­préférence nationale créerait deux catégories de citoyens, ce qui est inacceptable. Dimanche, la seule option possible est de prendre le bulletin de l’adversaire Emmanuel Macron pour battre celui de l’ennemie Marine Le Pen. Et dès le lendemain, une autre perspective s’ouvrira, celle des élections législatives avec le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de gauche. Mais pour cela, dimanche, aucune voix ne doit manquer ni se taire.

Présidentielle 2022
L'Humanité

Dans le « 9-3 », Macron fait du pied aux cités

Actu

Pour son avant-dernier déplacement de campagne, Emmanuel Macron a fait le choix très symbolique de Saint-Denis. Un terrain jeune, multiculturel et très mélenchoniste au premier tour, parfait négatif de la France vendue par Marine Le Pen. Mais les habitants attendent plus qu’une visite express et électoraliste.

Cyprien CaddeoLola Ruscio

En 2017, le candidat Emmanuel Macron, jupitérien en devenir, avait fait un crochet par la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. Autre campagne, autres mœurs. Pas question, cette fois, d’aller consulter les spectres de l’Ancien Régime. En 2022, le monarque (républicain, certes) c’est lui. Et il restera sur le trône élyséen cinq ans de plus, à condition que le barrage à l’extrême droite tienne bon cette fois encore.

On comprend aisément pourquoi Emmanuel Macron a choisi le « 9-3 », jeudi 21 avril, pour son avant-dernier déplacement avant le second tour (le dernier sera pour Figeac, dans le Lot, vendredi). 61 % des voix sont allées à Jean-Luc Mélenchon, à Saint-Denis. 49 %, à l’échelle de ce département épouvantail de l’extrême droite, dont le président a plusieurs fois vanté la jeunesse et les « potentialités » durant son quinquennat, allant jusqu’à le comparer à la Californie. « Il ne manque plus que la mer », disait-il. Et, avec le bruit des vagues, les bulletins de vote de ses habitants.

Face au risque Le Pen, le « 9-3 », un terrain conquis pour Macron ? Tant s’en faut. En témoignent les harangues - « Président des riches ! », « Rends l’ISF » - qui l’attendent à son arrivée. Dans ce département très jeune (35 ans en moyenne), immigré (30 % de la population n’est pas née en France) et précaire (28 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté), beaucoup risquent de s’abstenir dimanche.

Flanqué de Mathieu Hanotin, maire PS de la ville qui a appelé à voter pour lui au deuxième tour (comme le maire PCF de Bobigny ou le président socialiste du département), Emmanuel Macron a pu tester l’effet de son débat télévisé face à Marine Le Pen auprès de la foule. L’incompétence de la candidate du RN est soulevée, mais aussi le langage corporel du chef de l’État. « Fanfaron » critiquent quelques-uns, « trop arrogant » reprennent d’autres. Réponse de l’intéressé : « Si je n’aimais pas les gens, vous croyez que j’irai au contact comme ça avec vous ? » « Vous l’avez endormi, elle a bégayé », se réjouit tout de même un habitant. « Contre le racisme, on est avec vous. »

Victor, 57 ans et sans emploi, fera barrage, mais « à contrecœur ». « Je m’en fiche complètement qu’il soit à Saint-Denis, soupire-t-il.  Il vient juste gratter quelques voix et puis il s’en ira, comme tous les autres. Macron et nous, ce n’est pas le même monde. Il ne nous représente pas du tout, et j’ai peur qu’il se lâche complètement pendant son second mandat. » Amel, animatrice de 23 ans, fait « confiance » à Macron et pointe la dangerosité de Le Pen : « Je ne partage pas ce qu’elle dit sur le voile qu’elle souhaite interdire dans la rue. C’est très choquant. Il y a plein de femmes qui le portent par choix. Comment ça va se passer pour elles, si elle gagne dimanche ? »

Emmanuel Macron s’est fait l’écho de ces craintes, en évoquant le « programme de guerre civile » de son adversaire : « Une jeune dame marocaine, qui a deux enfants, qui travaille à l’hôpital, qui permet de le faire tourner, qu’on a applaudie tous les soirs pendant le Covid, avec le programme de madame Le Pen, cette dame qui respecte les lois de la République, qui est là avec des titres réguliers, on lui enlèvera son logement social et ses allocations familiales. » Puis, s’adressant à la population des quartiers populaires : « Vous avez passé des mois à ne pas être au cœur des ambitions du pays, mais à être désignés comme le problème par une partie des candidats. Être là, pour moi, c’est dire « Vous êtes une partie de la solution ». »

La visite du président-candidat laisse toutefois les habitants amers. « J’ai dit au président que le séparatisme commence quand l’éducation, la santé, les services publics ne sont plus à la hauteur », confie Mohammed Mechmache, fondateur du collectif « Pas Sans Nous », qui veut faire entendre la voix des cités. À bon entendeur… Car il faudra plus qu’un bain de foule et une visite express à visée électoraliste pour convaincre de l’importance de la politique et du vote. Et bien plus encore pour que meure le sentiment d’être les oubliés de la République.

Cyprien Caddeo avec Lola Ruscio

Présidentielle 2022Emmanuel Macron
L'Humanité

Marine gentille, Le Pen la haine

Chronique

Pierre Serna

Durant le débat qui les opposait, certes, le président fut tel qu’il est, condescendant, sans aucune empathie, voire hautain et un brin méprisant. Rien que de très habituel pour les observateurs politiques de son parcours depuis cinq ans. En face, Marine Le Pen sembla avoir retenu les leçons de 2017, prudente, mieux préparée, comme plus à l’écoute des Français. En dressant l’oreille pourtant, nul ne peut s’y tromper et les mots prononcés obligent encore une fois, depuis 2002, à construire une ligne républicaine de gauche qui empêche l’extrême droite d’accéder au pouvoir dimanche soir.

Le programme énoncé propose de plonger la France sous un éteignoir qui serait la négation de tout ce qui depuis 1789 constitue le socle de notre pacte social, démocratique et républicain. Qui peut seulement imaginer que la police puisse aller contre ce socle républicain de la loi de 1905 qui laisse libre chacun de sa conscience ? Qui peut tolérer que le droit du sol puisse être remis en cause dans ce pays qui s’est construit par arrivées successives d’étrangers et dont les enfants sont devenus français ? Qui peut concevoir que le pays puisse vivre durablement dans la peur, avec des populations dressées les unes contre les autres, dans une forme de guerre civile ? C’est le programme des anti-Lumières, de ceux qui depuis la Révolution française rejettent l’universalité du message porté par le siècle de la raison, de la loi tel que Montesquieu l’a pensée pour lutter contre le pouvoir exécutif arbitraire, du contrat social tel que Rousseau l’a imaginé pour rendre chacun égal dans la construction de la cité, et du combat contre l’intolérance tel que l’engagement de Voltaire l’a démontré lorsque l’intrus religieux s’appelait alors le protestant.

Dès les premières minutes, Marine Le Pen a évoqué « l’ensauvagement et la barbarie ». C’est exactement le discours de la contre-révolution, dès la naissance de la République en 1792, pour désigner le peuple. À cette époque, l’étranger, c’est le peuple qui est entré en politique, comme aujourd’hui le péril pour l’extrême droite, c’est l’étranger entré dans le pays s’y réfugier, trouver du travail. Dès lors, toutes les libertés conquises de haute lutte sont menacées. Derrière la volonté d’endormir le peuple en lui promettant la tranquillité, le programme sécuritaire dessine les contours d’un pays refermé, enfermé sur lui-même, incapable de rayonner.

Rapetissée, la France ne pourrait compter dans un monde qui a besoin de paix, de sérénité et d’entraide entre les peuples. Repousser l’extrême droite, c’est, à n’en pas douter, préparer le troisième tour d’un vote pour un front de gauche.

Présidentielle 2022la chronique de pierre serna
L'Humanité

Ni Le Pen ni Macron, et vous aurez Le Pen

Chronique

Barbara Cassin

Ni Le Pen ni Macron, et vous aurez Le Pen.

C’est juste comme ça, très doucement, sur des pattes de colombe, que ce dont on ne veut pas arrive.

Regardez autour de vous et regardez dans le passé. Des gens normaux, comme vous et moi, rationnels et émotifs, lassés et déçus, des gens de bonne volonté, ont pour plein de bonnes raisons genre ras-le-bol fait arriver Hitler au pouvoir, de glissement en glissement et de banalisation en banalisation, sans vraiment lire et entendre ce qui était pourtant dit et écrit, transparent sous une minuscule rhétorique de camouflage. C’est comme ça que le peu ragoûtant Trump est arrivé au pouvoir, le petit gros capitaliste nationaliste fier de vous attraper par la chatte. Hillary avait un côté Macron, technocrate intelligente et présidente des riches, et voilà que Trump… C’est arrivé comme ça… Et c’est comme ça que Bolsonaro, l’idiot nationaliste paramilitaire – « Et si vos fils ramenaient une Noire à la maison – Mes fils ont été bien élevés » –, a mis Lula en prison.

Bolsonaro, Modi, Orban, Erdogan, Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un, la junte birmane, même Boris Johnson, je suis vraiment mieux en France. Pour l’instant ! Mais je tremble, nous devons trembler en comptant les voix et les reports, avec Mélenchon propriétaire des gauches. Il faut savoir ce qu’est le nationalisme. Il faut comprendre à quel point l’Europe est bien moins pire, justement parce qu’au fond elle est un peu vide, comme l’humanisme, les Lumières, et nos valeurs.

Lisez, écoutez pour de bon ce que dit et ce qu’écrit Marine Le Pen. Tout y est, du racisme à la démagogie antidémocratique. Du n’importe quoi gouvernemental et du gravissime à l’international. Vieux comme le monde, dangereux et irrespirable, un monde dans lequel on ne peut pas respirer, vous ne pourrez plus respirer.

Votez Macron et emmerdez-le, manifestez contre l’université de plus en plus payante, l’hôpital de plus en plus submergé, la technocratie dématérialisée de plus en plus invalidante, la pauvreté de plus en plus inégale, l’ascenseur social encore et toujours encalminé, l’écologie nullardisée, parent pauvre du capitalisme mondial. Donnons tous les jours des coups de pied dans la fourmilière. Mais Marine Le Pen n’est pas un coup de pied dans la fourmilière : c’est un danger connu et patenté, et c’est seulement cela !

Mélenchon, au boulot. Tu prétends incarner la gauche. Arrête de finasser, j’appelle, non, oui, j’appelle à ne pas, je vise la suite, moi pas moi, mon ego, les législatives. C’est bon, dis-le à ceux qui te croient de voter Macron. Prouve-le que tu es de gauche, non échangeable avec l’extrême de la droite. C’est le moment. Sinon, j’espère bien que plus personne ne te croira jamais.

Allez, les jeunes, mes amis jeunes et vous les vieux comme moi, sachez-le, « ni-ni », c’est Le Pen !

la chronique de barbara cassin
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Le référent Descartes

Chronique

Cynthia Fleury

Il existe des auteurs qui ne sont pas uniquement en partage, comme autant de références théoriques tenues à distance, mais qui forment une colonne vertébrale implicite – donc un référent en tant que tel, irréductible – des œuvres des philosophes qui leur succèdent : Locke, par exemple, pour la pensée anglo-saxonne et, pour la philosophie française, sans nul doute René Descartes.

Métamorphoses de Descartes, de Camille Riquier (Gallimard, 2022), narre les différents visages du penseur du XVIIe siècle, que l’on trouve chez Husserl, Alain, Bergson… et Sartre. « Le secret de Sartre », sous-titre de l’ouvrage, rappelle la passion folle que l’écrivain de la Nausée eut pour Descartes, s’idéalisant comme un Descartes des temps modernes, aux « vérités simples », le nouveau « penseur à explosions ». Cartésianisme et existentialisme sont les faces d’une même médaille, au sens où « l’existentialisme n’est pas autre chose qu’un effort pour tirer toutes les conséquences d’une position athée cohérente ». Cette possibilité, écrit Sartre, « pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : c’est la liberté ». Et Riquier de commenter : « Bref, Descartes en 1939, en 1943, sans le poids de la vérité mathématique et du dogme catholique qui pesaient lourdement sur lui, il ne faut plus en douter, c’est Sartre lui-même, un Descartes tout autre, qui enfin avance à découvert. »

Autrement dit, Sartre serait fidèle à l’audace cartésienne en lui devenant infidèle, et dès lors serait capable de réécrire les Méditations métaphysiques, en supprimant Dieu de l’équation . « Il faudra deux siècles de crise – crise de la Foi, crise de la Science – pour que l’homme récupère cette liberté créatrice que Descartes a mise en Dieu et pour qu’on soupçonne enfin cette vérité, base essentielle de l’humanisme : l’homme est l’être dont l’apparition fait qu’un monde existe » (Sartre ). En reprenant la figure cartésienne, pour la faire aboutir – un instant – à Sartre, Riquier propose une historiographie nouvelle de la philosophie française, non par le « moment » (Worms), non par le courant ou simplement l’influence, mais par la « métamorphose », comme s’il se jouait l’esprit d’une philosophie sur plusieurs siècles, avec l’émergence de différents « réels ».

Et, surtout, Riquier nous permet de mieux comprendre les philosophes en décelant leurs « secrets », nullement psychologiques, mais conceptuels, problématiques, théoriques, souvent tus mais irrémédiablement présents dans l’œuvre, comme une trame invisible. Sartre s’avère le continuateur de Descartes lorsqu’il défend une morale du faire et de la générosité. Comme si, par-delà l’inachèvement et la disparité de ses écrits (essais, romans, nouvelles, théâtre, etc.), l’œuvre dont il avait eu le projet se révélait un grand tout.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

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Christian Salmon : « Le succès de Marine Le Pen, c’est ce qu’elle a su masquer »

Actu

L’essayiste Christian Salmon analyse la stratégie de la candidate du RN, qui présente une image sympathique tout en multipliant les impostures. Entretien

Florent LE DU

Marine Le Pen possède de réelles chances de remporter la présidentielle, ce dimanche. La conséquence d’une campagne aux discours lissés, sans polémique, lui permettant de masquer le fond de son projet, estime Christian Salmon, auteur de plusieurs ouvrages sur la communication politique dont Storytelling (la Découverte, 2007) et la Tyrannie des bouffons (Les liens qui libèrent, 2020).

Marine Le Pen a sans doute réalisé sa campagne la plus discrète depuis 2012. S’agissait-il au final d’une stratégie payante ?

Dans sa relation contradictoire avec Éric Zemmour, c’est lui qui a emprunté les termes d’un récit violent, qui a volé le fond raciste et xénophobe au RN. Ce n’est pas seulement qu’il a dédiabolisé Marine Le Pen, il a également saturé la scène. Habilement, elle l’a laissé faire. Elle a pu se contenter de présenter l’image d’une candidate institutionnelle, qui veut rassurer. Avant le premier tour et même ces derniers jours, Marine Le Pen mène une campagne à bas bruit. Ses prises de parole sont assez pauvres en termes de contenu, il n’y a rien de spectaculaire. Elle offre une surface de projection. Comme un personnage de série télé qui doit provoquer chez le spectateur la possibilité de rêver sur son compte. Dans sa dernière affiche pour le second tour, elle apparaît avec un grand sourire, l’image est extrêmement léchée, et il n’y a pas son nom. Pas le nom de son père, ni celui de son parti. Une image sympathique, qui tranche avec ses modèles. Elle n’a jamais été dans le clash, dans une stratégie à la Trump, ce qui m’a moi-même étonné.

Cette stratégie lui a-t-elle permis de faire oublier la dangerosité de son projet d’extrême droite ?

Le succès de sa campagne, c’est ce qu’elle réussit à masquer, plutôt que ce qu’elle dit. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle porte en elle son logiciel, elle est l’héritière de l’histoire du FN, de son père. Celle qui va lisser le message, le dissimuler derrière une image de personne rassurante, mais le fond n’a pas changé. Jusqu’à présent, elle convoquait l’électorat populaire sur le discrédit du discours qui dénonçait la haine de l’autre. C’est-à-dire détourner la violence contre le système, contre les réformes extrêmement dures du libéralisme, sur le voisin, le réfugié, etc. Ce qui colle avec un programme libéral. C’était le marqueur anti-immigrationniste qu’elle a mis un peu en réserve, le message étant acquis.

Pourtant, son programme libéral ne l’empêche pas de viser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant le libéralisme d’Emmanuel Macron, sur la retraite à 65 ans notamment…

C’est la grosse arnaque. Sur toutes les mesures sociales importantes défendues par la gauche, elle est totalement en retrait. C’est faire avaler un programme néolibéral sous les traits sympathiques et sociaux, avec quelques mesurettes. Son discours est de « rendre l’argent aux Français ». Ce qui fonctionne, apparemment, c’est une posture compassionnelle. C’est-à-dire que le rejet de l’autre n’est plus affirmé comme une idéologie raciste, mais plutôt comme un moyen pour que les Français vivent mieux, c’est « rendre aux Français ce qu’on leur a volé », comme avec la suppression de l’aide médicale d’État.

Extrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen
L'Humanité

Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience

Premier plan

Présidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.

Julia Hamlaoui

C’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.

L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.

Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale  finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… ­certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.

« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »

Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon

« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »

« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »

Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon

« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.

Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.

Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »

« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »

Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle

« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »

« Une menace pour les droits des femmes »

Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial

« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »

« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »

Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)

« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »

Présidentielle 2022Extrême droite
L'Humanité

Trois mobilisations nécessaires pour un foyer de résistance

Le débat

Patrick Le Hyaric

La République est au bord de l’abîme. À force d’avoir déçu, trompé, maltraité le peuple travailleur, la jeunesse et les créateurs, les mandataires du grand capital ont ouvert une voie royale à l’extrême droite. Mieux, ils ont considéré qu’elle pouvait être leur assurance pour canaliser les colères et empêcher un changement de pouvoir, de politique et de société. Dans la France dans laquelle a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, elle est à la porte du pouvoir. De toutes nos forces, nous devons refuser que notre pays rejoigne le camp des Trump, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, Poutine...

C’est parce que le président de la République n’a jamais voulu tirer les leçons des conditions de son élection, imposant violence sociale, autoritarisme, mépris des citoyens et des corps intermédiaires, que nombre d’électrices et d’électeurs progressistes ne veulent pas voter dimanche. Nous comprenons d’autant mieux cette attitude qu’il s’en est fallu de peu que ce scénario soit évité. Il n’a manqué qu’une poignée de voix à Jean-Luc Mélenchon pour qu’un autre choix s’offre à nous.

Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République.

Cette fois encore, M. Macron ne veut pas admettre que 73 % de celles et ceux qui se sont rendus aux urnes ont voté contre lui, et qu’il est pour une large part comptable du fort taux d’abstention. C’est un immense cri de colère sur fond d’usure démocratique qui s’est exprimé le dimanche 10 avril 2022. Contrairement à d’autres périodes, le candidat-président ne peut compter sur un autre candidat républicain pour sceller un compromis en vue d’une majorité de second tour. Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République. Ils ont la responsabilité de conjurer le pire.

Contrairement aux vœux des deux candidats, il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre leur projet. Il est dommageable que M. Macron et une partie de la grande presse continuent de banaliser l’extrême droite en cherchant le rassemblement autour de son programme plutôt que contre le « lepéno-zemmourisme », tout en se gargarisant de bonnes paroles et de ronds de jambe de dernière minute en direction de l’électorat de gauche, assortis de promesses auxquelles il ne croit pas un mot lui-même.

Dimanche, en saisissant le bulletin portant le nom de M. Macron, il n’est pas question d’approuver la retraite à 65 ans, la conditionnalité du RSA à un travail forcé, la mise en concurrence des écoles au sein d’une même ville, les nouveaux cadeaux envisagés pour le capital sous le doux mot d’« impôts de production », l’entaille à la Sécurité sociale et une nouvelle austérité sous couvert de paiement d’une dette qui ne profite qu’aux fonds financiers. Ce ne sera pas un vote pour M. Macron. Le bulletin portant son nom est le seul outil dont nous disposons pour barrer la route à l’extrême droite. Ne pas procéder ainsi dans le cadre de ce mode de scrutin revient à donner malgré soi une voix au « lepéno-zemmourisme ».

Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Le projet idéologique et politique de ce duo est tout le contraire d’un rempart social. Non seulement ces deux extrêmes droites ont repris tout le programme de la droite la plus radicale au service des puissances d’argent, mais la clef de voûte de leur projet est xénophobe et autoritaire, identitaire, raciste et antisémite, liberticide et sécuritaire, alignée sur les politiques des extrêmes droites européennes, comme le montrent abondamment leurs votes au Parlement européen contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, contre une utilisation plus juste des crédits de la politique agricole commune pour la ruralité et les petits paysans, pour soutenir le pouvoir polonais contre le droit à l’avortement, contre les stages et apprentissages rémunérés pour les jeunes. Mme le Pen, de surcroît, n’est ni pour l’augmentation du Smic, ni pour une plus juste répartition des richesses, ni pour la retraite à 60 ans.

Mais, il y a pire ! La candidate d’extrême droite veut désormais – sous couvert de référendum – procéder à un coup de force constitutionnel. Elle refuserait, a-t-elle expliqué, que les actions de l’État soient soumises au droit et aux juridictions qui l’encadrent. Le principe de ce qui est appelé un État de droit conduit à se conformer au principe de constitutionnalité dont des instances dédiées garantissent le respect, notamment le Conseil constitutionnel. Or, en voulant appliquer le principe de « priorité nationale », la candidate d’extrême droite bafoue tous les textes fondamentaux et notre Constitution.

Cela va de pair avec l’amoindrissement des pouvoirs de la justice, la restriction des libertés publiques, du pluralisme de la presse et de la création culturelle avec la privatisation du pôle public de l’audiovisuel, les manuels scolaires ou la recherche soumis au pouvoir politique. Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.

Le pire est souvent durable. Et, en démocratie, il faut éviter le pire. C’est la première mobilisation indispensable. Les deux autres mobilisations populaires se complètent. Résistance et actions dans la rue, les entreprises, les lieux de création pour rejeter la politique que voudra imposer le pouvoir macroniste. C’est la création d’un foyer de résistance en soutien aux mouvements populaires à l’Assemblée nationale avec l’élection d’une majorité de députés de gauche et de l’écologie sur la base d’un contrat de législature à partir des programmes des différents candidats de gauche à la présidentielle, en respectant le pluralisme politique.

Autrement dit, la volonté commune devrait être de travailler à faire réélire tous les députés sortants, d’en gagner d’autres, certes en tenant compte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, mais aussi de la diversité des sensibilités politiques et sociales rassemblées dans le vote Mélenchon, tout en respectant les réalités de chaque circonscription. Ainsi pourra être présenté, ensemble, le maximum de candidatures uniques des forces de gauche et de progrès.

Triple mobilisation, donc. Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. La société, le peuple travailleur, les créateurs ont l’impérieux devoir d’inventer et de se mobiliser dans l’unité.

Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022
L'Humanité

Quand Marine Le Pen montre son vrai visage au Parlement

Premier plan

RASSEMBLEMENT NATIONAL. Droit du sang, stigmatisation des musulmans, encouragement à l’autodéfense, hostilité envers les lanceurs d’alerte, négation des droits des femmes… Lorsqu’ils votent à Paris et à Bruxelles, les députés d’extrême droite dévoilent leur véritable projet.

Aurélien SoucheyreGaël De Santis

Marine Le Pen n’est pas loin d’être une députée fantôme. La candidate d’extrême droite s’abstient presque tout le temps depuis qu’elle est entrée à l’Assemblée nationale, il y a cinq ans. Dès la première loi du quinquennat Macron, visant à « moraliser » la vie politique, elle s’est abstenue. Mais au moins était-elle dans l’Hémicycle, car, la plupart du temps, elle ne prend pas part au vote.

Elle n’a d’ailleurs rédigé aucun rapport, n’a participé à aucune mission d’évaluation, et n’a déposé aucune contribution écrite. Il serait pourtant faux d’écrire que Marine Le Pen ne fait rien du tout au Parlement. Elle a déposé 1 805 amendements, dont 764 qui n’ont même pas été défendus en séance. Surtout, elle a soutenu 57 propositions de loi. Celles-ci sont éclairantes sur ce qu’elle pourrait faire si elle venait au pouvoir.

Car Marine Le Pen ne prend pas la plume pour rien. Elle le fait pour proposer d’équiper toujours plus les polices municipales en armes à feu, alimentant une surenchère sécuritaire. Elle le fait pour faciliter la suppression des menus de substitution dans les écoles, dévoyant le principe de laïcité et stigmatisant les enfants juifs et musulmans. Elle le fait pour interdire le port de signes religieux lors des sorties scolaires (comprendre le voile). Dans les textes qu’elle signe, la dirigeante du RN cible régulièrement l’islam et les musulmans sans forcément le dire. Et elle l’a fait tout au long du quinquennat.

Ainsi, le 25 janvier 2022, à quelques mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté une loi visant à « lutter contre les débordements » lors des mariages. Un fléau qui mine le pays, selon elle. « Les effusions de joie laissent place aux scènes de jungle et de mises en danger de la vie des riverains et des représentants de l’État : usages abusifs du k laxon, excès de vitesse, conduites à contresens, rodéos urbains, règlements de comptes, agressions de policiers et gendarmes, menaces sur les élus, utilisations de fumigènes, dégradations des biens publics, tirs de mortiers et même tirs à l’a rme à feu », écrit-elle. À qui la faute ? « Ces agissements résultent de mariages communautaires (…). Il est d’ailleurs courant de voir des drapeaux étrangers brandis dans ces mariages qui posent de graves problématiques de sécurité publique », poursuit la candidate, en plein amalgame entre délinquance et immigration. Heureusement qu’elle entend armer un maximum de polices municipales…

Ces textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a approuvés

Marine Le Pen a également profité de pouvoir entrer au Palais-Bourbon pour soutenir un texte visant à « faciliter l’expulsion des gens du voyage et des squatteurs », notamment en réduisant les « peines encourues par les propriétaires cherchant à déloger par eux‑mêmes ». Elle encourage ici les citoyens à se faire justice eux-mêmes, plutôt que de renforcer les moyens d’agir de la police et de la justice. Au sujet de ces deux pouvoirs régaliens, elle a aussi signé un texte législatif visant à ce que l’administration pénitentiaire, qui dépend depuis 1911 du ministère de la Justice, soit désormais rattachée au ministère de l’Intérieur, comme c’était le cas sous Vichy.

La candidate prépare en outre le règne de l’arbitraire, puisque sa proposition de loi visant à « combattre les idéologies islamistes » donne une définition très vague de ce que serait l’islamisme, tout en permettant d’interdire les journaux et chaînes de télévision qui en feraient « l’apologie de manière explicite ou implicite » ou qui témoigneraient d’une « quelconque complaisance dans leur évocation ». Dénoncer les ravages d’une loi s’attaquant concrètement aux musulmans, au lieu de s’attaquer à l’islamisme, pourrait donc valoir fermeture d’un journal.

Très peu investie dans le travail législatif au quotidien, Marine Le Pen n’en a pas moins soutenu une proposition de loi visant à rendre obligatoire les « tests osseux » afin de déterminer l’âge des mineurs isolés, au motif que leur prise en charge représente un « coût colossal » à ses yeux. Afin de lutter contre l’immigration, elle a également défendu à l’Assemblée l’interdiction du droit du sol au profit du droit du sang, ainsi que la constitutionnalisation de la « priorité nationale ». Cela dans le but d’exclure les étrangers « en matière d’expression publique des opinions, d’association, de réunion, de déplacement sur le territoire national ou d’action syndicale », en plus de limiter leur accès « à l’emploi dans le secteur privé ou public, à la propriété immobilière, à l’exercice de certaines professions ou activités économiques ainsi qu’au bénéfice de certaines prestations sociales ou des services publics ».

Mais il y a aussi les textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a votés des deux mains. Celui dit de « sécurité globale », qui interdisait aux journalistes et citoyens de filmer la police avant d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. La candidate d’extrême droite a beau jeu de se dire du côté des gilets jaunes mutilés, alors même qu’elle vote une loi qui visait à invisibiliser les violences qu’ils subissent. Elle a également voté pour la réforme de la justice pénale des mineurs, qui rend cette justice expéditive, oublie l’intérêt supérieur de l’enfant et prône un ordre public aveuglé.

Feu vert du RN à la directive sur le secret des affaires

Enfin, Marine Le Pen n’était pas présente, comme par hasard, au moment de voter l’allongement du délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais les six députés d’extrême droite ayant pris part au scrutin en février dernier ont voté contre. Une prise de position qui correspond à celle des 23 eurodéputés RN, qui constituent le plus gros contingent de députés européens français, à égalité avec LaREM. En janvier 2020, ils ont voté contre une résolution condamnant les inégalités de rémunérations entre femmes et hommes. En novembre de la même année, ils votent de nouveau contre une résolution dénonçant l’interdiction de l’IVG par la Pologne. Dans la foulée, les eurodéputés RN votent là encore contre un texte européen hostile à la multiplication des zones anti-LGBT en Pologne… Au Parlement français, Marine Le Pen a de son côté défendu une loi afin d’interdire l’écriture inclusive «  pour toute personne morale publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique », ce qui concernerait donc de nombreuses associations.

Toujours depuis Paris, elle a voté contre les ordonnances Pénicaud. La candidate serait-elle du côté des travailleurs ? Il suffit de lire son programme pour se convaincre que non, puisqu’elle entend affaiblir les syndicats et servir les plats au patronat. Il suffit aussi de regarder ce que font les eurodéputés RN à Strasbourg et Bruxelles. En septembre 2021, ils s’abstiennent au moment de défendre les travailleurs ubérisés et de leur offrir la protection sociale et les droits liés au salariat. Quelques mois plus tôt, en mars, ils avaient même voté contre un rapport visant à obtenir une directive sur le devoir de vigilance des multinationales. Après l’effondrement du toit de l’usine de textile de Rana Plaza, qui a fait plus d’un millier de morts au Bangladesh en 2013, les eurodéputés de droite comme de gauche exigent alors des grands groupes qu’ils soient responsables des agissements de leurs fournisseurs ou filiales, en matière de respect des droits humains, sociaux et environnementaux. Pas les élus RN, alors même que ce texte présentait aussi l’occasion de lutter contre le dumping social.

Sur la quasi-totalité des textes défendant les droits des travailleurs à Strasbourg et Bruxelles, l’extrême droite est ainsi aux abonnés absents. Le RN fait mine d’être contre les accords de libre-échange mais ne participe quasiment jamais à les faire tomber. En 2016, ses élus ont même voté en faveur de la directive sur le secret des affaires, qui empêche les lanceurs d’alerte de dévoiler les arrangements avec la légalité des entreprises dans lesquelles ils travaillent. En 2019, ils ont aussi voté contre le socle de droits fondamentaux, soit l’une des principales avancées sociales jamais obtenues au niveau européen. Preuve qu’aux Parlements français comme européen, le RN n’est jamais du côté de la démocratie, des droits sociaux, du partage des richesses et des intérêts des peuples quand il siège dans la minorité. Ce qui ne changerait pas le moins du monde s’il devait devenir demain majoritaire.

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L’Allemagne dans la nasse de la récession

Actu

L’envol des coûts de l’énergie, dopé par la guerre, alimente une inflation record qui tarit les débouchés intérieurs, quand la crise des pays émergents fragilise les exportations.

Bruno Odent

La récession serre l’Allemagne de plus en plus près. Techniquement, elle est déjà là. Aux yeux de la science économique, on la mesure en effet à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Après un recul observé au cours des trois derniers mois de l’année 2021 (– 0,3 %), l’Allemagne a enregistré un nouvel « affaissement sensible » de sa production au cours du premier trimestre de l’année 2022, selon le rapport mensuel qu’a publié, dès février, la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

Les auteurs de cette étude se voulaient alors pourtant rassurants, malgré des signes de fragilité manifestes de la première économie de la zone euro. Ils relevaient divers indicateurs encourageants, préalables à un rebond sensible de l’activité avant la fin de l’année. Seulement, ce rapport a été réalisé avant le déclenchement de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Les observateurs les plus optimistes tablent désormais sur une activité au ralenti en 2022. Le groupe des sages, ces économistes triés sur le volet qui conseillent le gouvernement allemand, a dû, pour sa part, ramener ses prévisions de croissance à 1,8 % pour l’ensemble de l’année, contre 4,6 % encore en janvier dernier. Et tous les signes d’un décrochage bien plus sérieux s’accumulent. L’institut de conjoncture Ifo indique ainsi que son indicateur pour l’automobile, l’un des fleurons industriels du pays, est passé de + 14,4 en février à – 43,1 au mois de mars. Quant aux grands groupes exportateurs, piliers du « modèle allemand », tous broient du noir. Leurs prévisions ont été abaissées, en moyenne, de près de 20 points en mars.

Pénuries de pièces détachées

Enfin, après une certaine amélioration au début de l’année, la situation se détériore à nouveau sur le front des chaînes de fabrication. « Le nombre des goulots d’étranglement repart à la hausse, alimentant des pénuries d’équipement et de pièces détachées », souligne l’institut de recherche économique berlinois DIW. Résultat : le chômage technique s’étend et la liste des retards de livraisons s’allonge.

Parmi les menaces qui assombrissent désormais si fort la conjoncture économique, l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie occupent une place centrale. Le système énergétique et de production électrique est devenu le talon d’Achille de l’économie nationale. En vertu de la doxa ordolibérale, le recours au gaz naturel russe, plus compétitif, a été systématisé. Si bien que l’Allemagne dépend aujourd’hui à plus de 60 % de cette source d’approvisionnement.

Les prix du gaz, qui avaient déjà atteint des niveaux record avant même le déclenchement du conflit ukrainien, flambent depuis lors de plus belle. Et ce n’est pas la course aux ersatz, dont le gaz naturel liquéfié (GNL) que recherche frénétiquement le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck (les Verts), auprès du Quatar ou des États-Unis, qui va pouvoir changer rapidement la donne. Leur acheminement est plus complexe, les infrastructures d’accueil sont encore inexistantes et leur coût sera donc beaucoup plus élevé.

La hausse des prix est un facteur majeur du ralentissement engagé. À + 7,3 % en mars, elle a enregistré un record outre-Rhin. Du jamais-vu depuis plus de quarante ans. « En amputant le pouvoir d’achat des salariés, cette inflation refroidit la consommation et donc l’activité », pointe l’économiste Marcel Fratzscher, président du DIW berlinois. De quoi alimenter des enchaînements funestes pour une économie dont les équilibres étaient déjà passablement fragilisés.

En 2021, l’Allemagne avait commencé à être touchée par les contrecoups de la crise d’origine essentiellement financière qui frappe désormais de plein fouet l’ensemble des pays émergents, de l’Afrique du Sud à l’Argentine et au Brésil en passant par la Turquie et… la Russie. Gros exportateurs de biens d’équipement et de machines-outils, les grands groupes industriels allemands profitaient jusqu’alors de la dynamique de ces nations sorties du sous-développement. Seulement, intégrées à la globalisation à force de gros emprunts en dollars, toutes tirent désormais la langue face au renchérissement du billet vert. L’inflation galopante (+ 60 % en Turquie le mois dernier) et la hausse vertigineuse des taux d’intérêt y ont conduit à une terrible atonie de l’activité.

Cet appauvrissement de leurs clients « émergents » a nourri les premiers déboires des exportations allemandes (-2,8 % en janvier). Comme un suraccident, la guerre et sa flambée des coûts de l’énergie s’y sont ajoutées. De quoi plomber durablement l’économie allemande et, derrière elle, celle du reste de la zone euro.

Scénario noir en cas d’embargo

Plusieurs instituts de conjoncture allemands envisagent une croissance très ralentie, voire négative sur l’ensemble de l’année 2022. Cependant, ils font observer que la récession, et surtout son degré de gravité seront largement tributaires de l’évolution des rapports avec la Russie. Si les alliés occidentaux en viennent à décréter, comme le réclame Washington, un embargo sur le gaz et les hydrocarbures russes, il n’y aura, selon l’immense majorité des prévisionnistes, « aucune échappatoire à un scénario noir, de recul sévère de la croissance ». Compte tenu des fortes pénuries de combustibles prévisibles, « des mesures incontournables » de fermetures de secteurs gros consommateurs d’énergie seraient nécessaires. Un dispositif de soutien public pourrait même être envisagé. Jusqu’au recours au « chômage partiel » qui, durant la pandémie, a permis aux entreprises de surmonter les confinements en gardant leur personnel pour pouvoir mieux redémarrer dès que la situation s’est éclaircie.

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Direct. Guerre en Ukraine : la Russie vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine», la France livre des canons Caesar à l'Ukraine. L'actualité du 22 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

L'Humanité

En Ukraine, envoi d'armes lourdes et négociations en suspens

Actu

Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires.

Vadim Kamenka

Au terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal, le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».

De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en ­sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, ­appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».

En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.

Nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe

Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.

Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.

Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.

Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.

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Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol

Actu

Donbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.

Vadim Kamenka

Azovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.

Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.

des kilomètres de souterrains

L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.

« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.

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Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée

Actu

Depuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.

Vadim Kamenka

Après les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.

La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.

Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.

Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.

L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.

L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.

Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.

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L'Humanité

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Actu

Les pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.

Bruno Odent

L’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.

le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile

Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.

La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.

La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »

Opposition des cadres du parti social-démocrate

À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.

Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.

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Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

Actu

Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

Vadim Kamenka

Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

1. Une opération limitée au Donbass ?

À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

2. Une nécessaire victoire militaire ?

Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

3. Des armes lourdes promises par l’Occident

Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

4. Aucune issue diplomatique

Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

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L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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L'Humanité

Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

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L'Humanité

« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »

Chronique

Francis Wurtz

La manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »

« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.

Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.

Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires
L'Humanité

Les VOD de la semaine - « The Velvet underground » de Todd Haynes — « Songs for Drella » de Edward Lachman

Nos recommandations culturelles

Deux documentaires pour tout savoir sur The Velvet Underground, groupe parrainé par Andy Warhol qui a révolutionné le rock à New York dans les années 1960

Vincent Ostria

Plusieurs années après « Velvet Goldmine », sa brillante fiction recréant le phénomène du glam-rock britannique, mouvement musical des années 1970, Todd Haynes revient avec un documentaire sur l’une des sources américaines de ce mouvement, le groupe The Velvet Underground. Lancé dans les années 1960 par le peintre et cinéaste Andy Warhol, le Velvet, dont les figures de proue furent le barde Lou Reed et l’expérimentateur John Cale, révolutionna le genre « en combinant le rhythm’n’blues et Wagner ». Une comparaison hasardeuse de John Cale lui-même, qui donne néanmoins une idée de l’audace dissonante de ce groupe à l’avant-garde du rock, dont des chansons noires et réalistes comme « Heroin » évoquaient les cloaques new-yorkais et la jeunesse dépressive. Pour retracer l’effervescence et la créativité du Velvet, Todd Haynes fait feu de tout bois en recourant aussi bien au split-screen, aux images stroboscopiques, qu’aux collages tous azimuts. Un style agité et fracturé rappelant certains films de Warhol, dont de nombreux extraits figurent dans ce documentaire. Un récit certes chronologique mais à la facture alambiquée, mêlant des témoignages récents, des photos d’époque, et les musiques du Velvet ; un travail de patchwork insensé qui décrit avec lyrisme comment le groupe fit partie d’un plus vaste phénomène artistique new-yorkais, dont Warhol était le centre. Ce qui n’enlève rien au génie des musiciens du Velvet dont les chansons heurtées et dérangeantes eurent une grande influence dix ans après (notamment sur la vague punk).

En complément de ce documentaire, nous en conseillons un autre, « Song for Drella » d’Ed Lachman (chef-opérateur de « The Velvet Underground »), qui est la version filmée en concert (mais sans public) d’un disque enregistré en 1990 par les têtes pensantes du Velvet, Lou Reed et John Cale, en hommage à leur mentor Andy Warhol disparu en 1987. « Songs for Drella » peut être considéré comme un opéra-rock intimiste sur les grandes étapes de la vie de Warhol et sur son rapport avec les membres du Velvet. On ne pouvait pas rêver meilleure célébration de ce créateur polymorphe qui bouleversa l’art de son temps — y compris le rock, par le biais de la bande de Lou Reed, génial chroniqueur de la post-beat-generation.

Vincent Ostria

« Songs for Drella » de Edward Lachman. Etats-Unis, 0 h 57, 1990

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Le Figaro

La Pologne a fourni pour 1,6 milliard de dollars d'armes à l'Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 23 avril 2022 à 22:39

La Pologne a fourni à l'Ukraine des armes d'une valeur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros) pour l'aider face à l'invasion russe, a déclaré samedi le Premier ministre polonais. «À ce jour, la Pologne a transmis à notre voisin oriental des équipements militaires d'une valeur d'environ 7 milliards de zlotys, soit plus de 1,6 milliard de dollars», a déclaré Mateusz Morawiecki à l'issue d'une rencontre à Cracovie (sud) avec son homologue ukrainien Denys Chmygal. «Cet équipement sauve la souveraineté ukrainienne, polonaise et européenne», a-t-il justifié dans un communiqué.

Depuis de début de l'invasion russe en Ukraine fin février, le gouvernement polonais a annoncé avoir fourni à l'Ukraine notamment des missiles antichars, des missiles anti-aériens, des mortiers, des munitions, ainsi que des drones. Quarante chars, ainsi qu'une soixantaine de transporteurs blindés feraient également partie du matériel fourni par la Pologne à Kiev, selon les médias polonais, sans que le gouvernement ne le confirme officiellement.

Lors de leur rencontre à Cracovie, les Premiers ministres des deux pays ont signé un accord de coopération dans le domaine des chemins de fer et du frêt pour le transport des marchandises ukrainiennes et permettre à Kiev de contourner le blocus des ports ukrainiens par la Russie. Ils ont également jugé les sanctions contre la Russie de «clairement inadéquates» et appelé une nouvelle fois à des nouvelles sanctions sur le pétrole, le gaz et le charbon russes.

Six civils tués samedi dans des frappes russes dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée le gouverneur régional. «Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes», a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram. «Six habitants de la communauté sont morts», a-t-il ajouté.

Zelensky dénonce la décision «illogique» du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«C'est simplement erroné d'aller d'abord en Russie, puis en Ukraine», a déclaré Zelensky lors d'une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev. «Il n'y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre», a-t-il déploré.

>> LIRE AUSSI : Le chef de l'ONU se rendra à Moscou et à Kiev la semaine prochaine

Au moins huit morts dans des frappes russes sur Odessa, et une vingtaine de blessés, affirme Zelensky

«Huit personnes sont mortes à ce stade, et 18 ou 20 autres sont blessées», a affirmé Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev. Un précédent bilan, donné par le service d’État ukrainien pour les situations d'urgence, faisait état de six morts, dont un bébé, et plusieurs blessés.

Selon Zelensky, «sept missiles ont visé Odessa» samedi, dont un qui «a touché un immeuble d'habitations» et «deux qui ont été abattus» par le système de défense antiaérienne ukrainienne.

L'armée de l'air ukrainienne avait, elle, affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation, selon l'armée de l'air. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, toujours selon cette même source.

Zelensky appelle à une rencontre avec Poutine pour «mettre fin à la guerre»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de nouveau samedi à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine «pour mettre fin à la guerre». «Je pense que celui qui a commencé cette guerre pourra y mettre fin», a affirmé Zelensky lors d'une conférence de presse à l'intérieur d'une station de métro du centre-ville de Kiev, répétant qu'«il n'avait pas peur de rencontrer» (Poutine) si cela permettait de parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.

«J'ai insisté dès le début sur les négociations avec le président russe», a-t-il rappelé. Et d'ajouter: «Ce n'est pas que je veux (le rencontrer), c'est que je dois le rencontrer de façon à régler ce conflit par la voie diplomatique». «Nous avons confiance en nos partenaires, mais il n'y a aucune confiance avec la Russie», a-t-il toutefois déclaré.

Zelensky annonce qu’il recevra Anthony Blinken demain à Kiev

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra à Kiev dimanche, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux mois jour pour jour après le début de l'invasion russe.

«Demain, des officiels américains viendront chez nous: je rencontrerai le ministre de la Défense (Lloyd Austin) et Antony Blinken», a déclaré Zelensky lors d'une conférence de presse organisé dans une station de métro sur la place centrale de Kiev. Ce sera la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le 24 février.

Le Secrétaire d’État américain ne s’était pas rendu en Ukraine depuis le début du conflit : il s’était seulement rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine au mois de mars.

La Turquie ferme son espace aérien aux avions russes en route vers la Syrie

La Turquie a fermé son espace aérien aux avions russes à destination de la Syrie, ont rapporté samedi des médias turcs citant le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

«Nous avons fermé l'espace aérien aux avions militaires de la Russie - et aussi aux avions civils - à destination de la Syrie», a-t-il déclaré.

Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si les militaires retranchés à Azovstal, près de Marioupol, sont tués

C’est ce qu’a affirmé Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse dans le métro de la capitale. Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, sont tués par l'armée russe, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Si nos hommes sont tués à Marioupol et si des pseudo-referendums sont organisés dans la région de Kherson (sud, ndlr), alors l'Ukraine se retirera de tout processus de négociation», a prévenu Zelensky.

«Nous ne sommes pas encore prêts pour débloquer militairement le siège de Marioupol» a-t-il également reconnu. Il s'est aussi dit «prêt» à «un échange de nos militaires qui défendent Marioupol», sous «n'importe quel format», pour sortir «ces gens qui se trouvent dans une situation horrible, encerclés». Il a précisé que «le dernier contact» avec les soldats retranchés dans les souterrains de l'immense usine Azovstal remontait «à il y a une heure». «Aujourd'hui est l'un des jours les plus durs» depuis le début du siège russe sur Marioupol, début mars, a-t-il dit.

L’Ukraine affirme que la guerre risque d’empêcher l’acheminement d’au moins un tiers du gaz russe exporté en Europe

Un tiers du gaz exporté de Russie vers l'Union européenne risque d'être perdu en raison de la guerre en Ukraine, a déclaré samedi Iouri Vitrenko, PDG du groupe public ukrainien Naftogaz. «Nous estimons qu'un tiers du gaz exporté de Russie vers l'Union européenne à travers l'Ukraine sera perdu si les forces (russes) d'occupation ne cessent pas de perturber le fonctionnement des stations dans les territoires récemment occupés», a-t-il écrit sur Twitter.

«Je n’ai pas le droit d’avoir peur !» : Volodymyr Zelensky se confie à la presse depuis un souterrain du métro de Kiev

Le président ukrainien a convoqué les journalistes dans l’une des stations de métro de la capitale, lors d’une conférence de presse interrompue de temps à autre par le passage d’une rame de métro - ou des alertes de la part de ses équipes de sécurité. Il s’est notamment confié sur son leadership pendant la guerre, et a exprimé ses difficultés à comprendre les intentions de Vladimir Poutine.

«N’aidez pas l’occupant !» a-t-il en outre lancé à l’intention des habitants des provinces de l’est, affirmant que les troupes russes n’hésitent pas à entrer dans les maisons pour recueillir des renseignements directement auprès des populations civiles.

Le président ukrainien a également traité de «lâches» les hommes ukrainiens qui ont fui malgré l’interdiction d’abandonner leur région. «Nous sommes un État forteresse, toujours prêt à se défendre, nous serons demain l’un des États les plus forts de l’Europe !" a-t-il encore déclaré.

L'armée russe affirme avoir visé un important dépôt d'armes étrangères près d'Odessa

L'armée russe a affirmé samedi avoir visé avec des «missiles de haute précision» un important dépôt d'armes livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.

«Les forces armées russes ont mis aujourd'hui hors service, avec des missiles de haute précision et de longue portée, un terminal logistique de l'aérodrome militaire près d'Odessa où était stocké un important lot d'armes étrangères livrées par les États-Unis et des pays européens», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Au total, les missiles russes de haute précision ont visé samedi 22 sites militaires ukrainiens, notamment trois dépôts d'armes et de munitions près d'Ilitchiovka et de Kramatorsk qui ont été détruits, selon le ministère. Pour sa part, l'aviation russe a effectué samedi des frappes aériennes contre 79 sites militaires ukrainiens, en visant notamment 16 dépôts d'armes d'artillerie et de carburants, selon la même source.

Moscou annonce aussi avoir tué plus de 200 soldats ukrainiens, ainsi qu’une trentaine de blindés, dans la seule journée du samedi 23 avril.

Les Ukrainiens accusent les Russes d’avoir «perturbé» l'évacuation des civils à Marioupol

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis la ville ukrainienne de Marioupol, encerclée et presque entièrement sous contrôle russe, vers Zaporijjia a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram. Selon Petro Andriouchtchenko, quelque 200 résidents de cette ville portuaire et industrielle sur la mer d'Azov avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été «dispersés» par l'armée russe. Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour Dokoutchaïevsk, une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord.

«Les gens n'avaient pas le droit de quitter le bus», a fustigé l'adjoint au maire, précisant que les Russes auraient évoqué «des tirs de la part des nationalistes (ukrainiens) sur le lieu d'évacuation» pour justifier ce changement d'itinéraire. «Une fois encore les Russes ont perturbé une évacuation», a-t-il déploré.

Samedi matin, les autorités ukrainiennes avaient annoncé tenter à nouveau d'évacuer des civils depuis Marioupol, vers Zaporijjia, à quelque 200 kilomètres au nord-ouest. La vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, avait averti que les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d'évacuation en parallèle, vers la Russie cette fois. «Soyez prudents», avait-elle lancé. «Ne succombez pas à la tromperie et la provocation».

Deux morts après un tir d’artillerie russe dans la région de Louhansk

Vers 15 heures locales, les soldats russes ont ouvert le feu dans le centre-ville de Zolote, dans l’oblast de Louhansk. «Deux personnes sont mortes sur place et deux autres ont été blessées», a rapporté Serhiy Haidai, gouverneur de l’oblast, sur sa chaîne Telegram. Le bombardement russe a touché des immeubles résidentiels. 15 habitants ont été évacués de justesse, dont huit handicapés, selon le gouverneur.

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Deux généraux russes auraient été grièvement blessés près de Kherson

«Les forces armées ukrainiennes ont porté un coup destructeur» à la 49e armée russe, s’est félicité le ministère ukrainien de la Défense sur Facebook. Lors d’un bombardement autour de Kherson, ville occupée par les Russes depuis le début de la guerre, deux généraux russes auraient ainsi été touchés. «L’un est grièvement blessé, l’autre dans un état critique», a assuré le ministère.

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Ioulia Timochenko: «La seule solution pour l’Ukraine est de remporter une victoire militaire»

«Ce n’est pas parce que l’armée de Poutine se replie dans l’Est que son principal objectif a changé. Celui-ci reste la capture et l’asservissement de l’Ukraine dans sa totalité. Seule la tactique militaire a changé. Son but est de briser le peuple et le moral de l’armée et c’est pourquoi Marioupol constitue une ville très importante pour lui. Mais notre armée est là, notre régiment Azov, et ils combattent», confie l’ancienne première ministre de l’Ukraine, qui dirige désormais le parti d’opposition Batkivchina. Lisez notre entretien.

«Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

«Les gars, s'il vous plaît, diffusez cette information». Ce cri de détresse vient de Dmitry Chkrebets, habitant de Sébastopol. Son fils Yegor, 19 ans, a embarqué comme aide-cuisinier sur le croiseur lance-missiles «Moskva». Mais depuis que le navire amiral russe a sombré, le 15 avril dernier, au fond de la mer Noire, il n'a aucune nouvelle. Seul un bref échange, le lendemain du drame, avec le commandant adjoint de la division Alexei Alexandrovich Bugorsky. Lisez notre récit.

Au moins cinq morts dans des frappes russes sur Odessa

Au moins cinq personnes ont été tuées et 18 autres blessées dans des frappes russes samedi sur la ville portuaire d'Odessa dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne. «Odessa: cinq Ukrainiens tués et 18 blessés. Et ce ne sont que ceux qu'on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toutes vraisemblances, le bilan sera plus lourd», a indiqué sur Telegram Andriï Iermak, précisant qu'«un bébé de trois mois» faisait partie des victimes.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, selon l'armée de l'air.

«Le seul objectif des frappes de missiles russes contre Odessa, c'est la terreur», a accusé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba en appelant à dresser «un mur entre la civilisation et les barbares qui attaquent des villes pacifiques avec des missiles».

Les fidèles orthodoxes appelés à suivre la veillée pascale en ligne

Les autorités ukrainiennes ont appelé samedi les fidèles orthodoxes à suivre les cérémonies de la veillée pascale orthodoxe en ligne, et à ne pas déroger au couvre-feu, redoutant des «provocations» lors des cérémonies qui attirent habituellement les foules. Dans la capitale Kiev, le maire Vitali Klitschko a rappelé que le couvre-feu serait en vigueur de 23 heures locales samedi à 5 heures dimanche. «Respectez les règles du couvre-feu, célébrez en toute sécurité», a-t-il indiqué sur son compte Telegram, en soulignant que les services seraient «transmis en ligne». «Pas de foules ! Il ne doit pas y avoir de situations où les croyants se rassemblent autour de l'église sur plusieurs rangées», a averti également sur Telegram Dmytro Lounine, gouverneur de la région de Poltava, à près de 350 km au sud-est de Kiev.

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L'ensemble des régions ukrainiennes, y compris celle de Lviv, dans l'ouest du pays près de la frontière polonaise, sont placées sous un régime de couvre-feu. Dans les régions du sud et de l'est du pays, les plus visées par les frappes russes, il commence dès 19 heures locales. «Nous soutenons les défenseurs de l'Ukraine et restons à la maison pour notre sécurité à tous», a aussi déclaré sur Telegram le chef-adjoint de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, appelant les Ukrainiens, «comme les années précédentes pour cause de confinement», à suivre la messe qui sera retransmise à la télévision nationale.

La Pâque orthodoxe est la fête principale du calendrier orthodoxe, durant laquelle les prêtres bénissent les plats préparés pour l'occasion - oeufs décorés, gâteaux au fromage blanc ou briochés en forme de toque de pope.

L’évacuation de Marioupol de nouveau reportée

Sur BFMTV, le maire-adjoint de Marioupol, Sergeï Orlov, a annoncé que l’évacuation humanitaire des civils résidant à Marioupol n’allait pas pouvoir avoir lieu ce samedi, comme il était prévu. «L’évacuation est impossible aujourd’hui […] Les Russes n’autorisent pas l’évacuation vers les territoires contrôlés par l’Ukraine», a déclaré Sergeï Orlov. Le maire-adjoint a aussi fait état de «28.000 habitants» tués et 40.000 «déportés» vers la Russie.

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal tiennent tête aux assiégeants russes

En évoquant la dernière bataille de Marioupol, les historiens parleront peut-être d'un Camerone ou d'un Alamo ukrainien. Depuis la mi-avril, les dernières forces engagées pour protéger la ville portuaire du Donbass se sont repliées dans l'usine Azovstal, immense complexe sidérurgique de plus de 10 km² érigé en 1933 au bord de la mer d'Azov. Productrice de fer et d'acier, grâce aux gigantesques fours à coke dont elle est dotée, l'usine est un des emblèmes de la production industrielle dans la région. Depuis plusieurs jours, elle est surtout devenue le bastion des derniers soldats ukrainiens face à l'avancée de l'armée russe dans Marioupol. Lisez notre décryptage.

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Le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et allié de Poutine, souhaite la fin de la guerre «le plus tôt possible»

Le chef de l'Église orthodoxe russe, dont le soutien à «l'opération militaire spéciale» de Moscou en Ukraine a consterné de nombreux chrétiens, a déclaré samedi qu'il espérait que la guerre se terminerait rapidement, sans pour autant la condamner.

Lors d'une cérémonie en extérieur à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou à la veille de Pâques orthodoxe, le patriarche Kirill a aspergé d'eau bénite des miches de pain de Pâques -connues sous le nom de kulichi- pour les envoyer dans la région du Donbass. «Que Dieu accorde que ce cadeau de Pâques aide ceux qui sont impliqués dans ce conflit difficile à calmer leurs cœurs, leurs esprits, leurs âmes, afin que cette guerre intestine se termine le plus tôt possible et que la paix tant attendue règne», a-t-il déclaré dans une prière.

Le patriarche Kirill, un allié du président russe Vladimir Poutine, a déclaré soutenir l'intervention militaire de Moscou en Ukraine. Cette position avait divisé l'Église orthodoxe dans le monde. Tout en parlant samedi de la nécessité d'une réconciliation, il n'a pas remis en cause ni critiqué la campagne militaire. «Que le Seigneur réconcilie d'abord notre peuple en Ukraine, dans le Donbass, où le sang coule encore», a déclaré le patriarche qui considère, comme Poutine, que Russes et Ukrainiens ne forment qu'un seul peuple.

Une frappe russe touche Odessa, selon les autorités locales

Un missile a frappé samedi des infrastructures dans la ville portuaire ukrainienne d'Odessa, ont indiqué les autorités locales dans un communiqué en ligne sans donner plus de détails. «Odessa a été touchée par une frappe de missile. L'infrastructure a été touchée», indique le communiqué.

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Des civils seraient retranchés dans l’usine Azovstal avec les combattants ukrainiens, selon bataillon Azov

Le bataillon Azov a posté samedi matin sur Youtube une nouvelle vidéo montrant des dizaines de femmes et des enfants, présentés comme vivant dans les souterrains d'un bâtiment du complexe. On les voit installés dans un dortoir de fortune, chaudement habillés, avec du linge accroché à un fil. Interrogée par un soldat ukrainien, une femme explique notamment à la caméra vivre dans ce souterrain depuis début mars. Une autre, un bébé dans les bras, affirme s'être réfugiée là car son mari travaillait à Azovstal.

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Plusieurs enfants s'expriment également devant la caméra, indiquant qu'ils voudraient pouvoir «rentrer à la maison». La date de la vidéo n'a pas pu être immédiatement vérifiée, mais deux femmes interrogées indiquent que la date du jour est le 21 avril. Marioupol, qui comptait environ 450.000 habitants avant le début du conflit le 24 février, est devenue un champ de ruines, avec des habitants terrés dans les caves manquant de tout, sans communication avec l'extérieur.

Autour de Kherson dans le sud, les Russes «consolident» leur contrôle des frontières, selon Kiev

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste «partiellement bloquée» par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui «renforcent leurs positions» au sud de la ville.

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Entre les villes de Mykolaïv et Kherson, proches de la mer Noire, «l'ennemi tente d'améliorer ses positions tactiques et consolider» son contrôle sur les frontières administratives de la région de Kherson, selon l'armée ukrainienne. La ville de Kherson, traversée par le Dniepr, est la seule capitale administrative capturée par les Russes lors des premiers jours de l'invasion.

L'Ukraine annonce avoir repris trois localités proches de Kharkiv

L'Ukraine a affirmé samedi avoir repris trois localités proches de Kharkiv, deuxième ville du pays située dans l'est et régulièrement frappée par l'artillerie, tandis que l'armée russe continue à porter son effort dans le Donbass et dans le sud. «Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka», a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

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Parmi ces trois villages situés au nord de Kharkiv, Proudïanka, le plus septentrional, se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe. Oleg Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et 19 été blessés par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939

Lorsque Staline  décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace.

Lire notre récit historique : Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939

Marioupol : les Russes lancent un nouvel assaut contre l’usine Azovstal, affirme Kiev

Les forces russes ont repris les frappes aériennes à Marioupol et tentent de prendre d'assaut l’usine d'Azovstal où les forces ukrainiennes restantes dans la ville résistent, a déclaré ce samedi le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovych. «L'ennemi essaie d'étrangler la résistance ultime des défenseurs de Marioupol dans la zone d'Azovstal», a déclaré Oleksiy Arestovych à la télévision ukrainienne.

Vladimir Poutine a pourtant annoncé avoir annulé jeudi l’assaut voulu par son ministre de la Défense Sergueï Choïgou qui pensait quant à lui pouvoir prendre l’aciérie site en «trois ou quatre jours». Le chef du Kremlin affirmait préférer l'établissement d'un siège autour du vaste site industriel. «Il faut penser (...) à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre», déclarait-il jeudi. «Bloquez toute cette zone de manière que pas une mouche ne passe.»

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«Les Russes veulent capturer d’autres pays», affirme Zelensky

Selon un haut responsable militaire russe, «l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le Sud de l'Ukraine». Il s'agit désormais d'«assurer un couloir terrestre» vers la Crimée et un accès à la Transdniestrie, région moldave prorusse où se trouve une garnison russe, a détaillé ce vendredi le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.

Ces propos ont fait réagir dans la soirée le président ukrainien. «Cela ne fait que confirmer ce que j'ai dit à plusieurs reprises: l'invasion russe de l'Ukraine n'était censée être que le début, et ensuite ils veulent capturer d'autres pays», a estimé Volodymyr Zelensky, commentant les plans russes. «Tous les peuples qui, comme nous, croient en la victoire de la vie sur la mort, doivent se battre avec nous», a poursuivi Volodymyr Zelensky. Il a accusé la Russie d'avoir «apporté la mort en Ukraine», ajoutant: «la mort n'a aucune chance de gagner sur la vie, tout chrétien le sait».

«Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

Sur les réseaux sociaux russes, des parents de marins, confrontés à une communication officielle opaque, lancent des appels à témoins pour retrouver leurs fils.

Lire notre article : Guerre en Ukraine : «Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

La situation militaire en cartes

Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Suivre la situation militaire en trois cartes : Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Washington invite ses alliés à discuter de la défense de l'Ukraine à long terme

Le Pentagone a invité 40 pays alliés à se retrouver en Allemagne mardi prochain pour discuter des besoins sécuritaires à long terme de l'Ukraine, alors que Kiev poursuit les combats contre l'armée russe dans le sud et l'est du pays.

Des ministres de la Défense et des hauts généraux de 20 pays, membres ou non de l'Otan, ont déjà accepté l'invitation du ministre américain de la Défense Lyoyd Austin de se retrouver sur la base américaine de Ramstein à l'ouest de l'Allemagne, a annoncé vendredi le porte-parole du Pentagone John Kirby. Selon lui, la rencontre permettra de se pencher sur la question de l'aide qui pourrait être apportée par les partenaires de l'Ukraine pour renforcer sa puissance militaire, une fois la guerre terminée.

L'une des choses souhaitées par Lyoyd Austin à cette occasion «est le début de discussions entre pays aux vues similaires sur les relations de défense à long terme dont l'Ukraine aura besoin» par la suite, a précisé John Kirby à la presse. «Il s'agit surtout de modernisation et de faire en sorte que leur armée soit toujours puissante et capable de fonctionner à l'avenir. Il ne s'agit pas de garanties de sécurité, mais bien de leur dispositif militaire réel», a ajouté le porte-parole de la défense américaine.

Ce rendez-vous intervient après près de deux mois de guerre durant lesquels l'armée de Kiev est parvenue à repousser les assauts russes dans le nord, autour de la capitale, tandis que l'est du pays, partiellement sous contrôle russe, doit faire face à une nouvelle offensive de l'armée de Vladimir Poutine. Les États-Unis ont coordonné la fourniture d'équipement militaire, notamment des munitions, de la part d'une trentaine de pays pour venir en aide aux forces ukrainiennes.

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Bombardements très intenses dans la région de Louhansk

Toutes les villes sous contrôle ukrainien de la région orientale de Louhansk sont lourdement bombardées par les forces russes ce samedi, a déclaré à la télévision le gouverneur de la région, Serhiy Haidai. L’armée ukrainienne a quitté certaine de ses positions pour se regrouper, a indiqué le gouverneur qui s’est défendu d’un revers critique pour le moment.

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Le ministère russe a en parallèle déclaré ce samedi que son armée a abattu un avion de chasse ukrainien (un soukhoï 25) et trois hélicoptères MI-8 sur un aérodrome de la région de Kharkiv. «Les forces russes ont repris l’initiatives et grignotent du terrain», a commenté ce matin sur Twitter l’expert en stratégie militaire et observateur assidu du conflit Cédric Mas.

Nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis Marioupol à partir de midi, selon Kiev

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis le port ukrainien de Marioupol, en grande partie contrôlé par l'armée russe, est prévue ce samedi, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. «Aujourd'hui, nous essayons à nouveau d'évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées», a indiqué la responsable sur Facebook, en précisant que les civils avaient commencer à se rassembler près d'un centre commercial de la ville et espéraient pouvoir commencer à évacuer vers 12h00 locales (09h00 GMT).

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Cette tentative survient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à nouveau réclamé vendredi soir, à la veille du weekend de la Pâque orthodoxe, une «pause humanitaire» pour évacuer les civils des villes ukrainiennes assiégées par les Russes, à commencer par Marioupol, assiégée et pilonnée par l'armée russe depuis début mars. Si ce port stratégique de la mer d'Azov est désormais contrôlé en grande partie par l'armée russe, les derniers combattants ukrainiens, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal.

Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués «avec des garanties» de sécurité. Le bataillon a posté samedi matin une nouvelle vidéo montrant des dizaines de femmes et des enfants, présentés comme vivant dans les souterrains du complexe. On les voit installés dans un dortoir de fortune, chaudement habillés, avec du linge accroché à un fil.

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Au tournoi de Wimbledon, l'exclusion des Russes passe mal

Wimbledon a pris mercredi une décision politique qui risque de ternir son image de plus grand tournoi du monde: exclure les joueurs russes et bélarusses de l'édition 2022 satisfait une poignée de joueurs ukrainiens mais braque le reste du monde du tennis. «Je sens un procès arriver», a rapidement tweeté le joueur américain Reilly Opelka. En effet, l'ATP a réagi dans un communiqué d'une virulence peu habituelle, jugeant l'exclusion de joueurs en raison de leur nationalité «discriminatoire» et «injuste». L'instance a indiqué se pencher sur d'éventuelles mesures à prendre, considérant que Wimbledon avait rompu l'accord qui veut que le tournoi prenne les meilleurs joueurs du classement ATP, comme la WTA.

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Le N.1 mondial Novak Djokovic, six fois vainqueur à Wimbledon et triple tenant du titre, a qualifié de «folle» la décision du tournoi. Ex-N.1 mondiale et fondatrice de la WTA en 1973, l'Américaine Billie Jean King s'est également prononcée contre la décision de Wimbledon. «Un des principes qui ont guidé la création de la WTA était que toute fille dans le monde, si elle a le niveau, doit avoir l'opportunité de jouer (...). Je ne peux pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuellement, quel que soit le tournoi, au seul prétexte de leur nationalité», a tweeté l'ancienne joueuse qui codétient avec Martina Navratilova le record de 20 titres à Wimbledon (6 en simple, 10 en double dames et 4 en double mixte).

Outre les retombées sur les joueurs et joueuses, c'est l'aspect politique de la décision de Wimbledon qui est largement critiqué. La Fédération biélorusse considère qu'une «décision aussi dure» de Wimbledon n'a pu être prise que «sous les pressions directes exercées par le gouvernement britannique». D'autant que si Wimbledon avait déjà exclu les joueurs allemands et japonais durant plusieurs années après la Seconde guerre mondiale, les joueurs sud-africains ont été autorisés à jouer durant les années d'apartheid.

«Les forces russes ont repris l’initiative»

Régulièrement consulté par Le Figaro pour sa connaissance de la guerre en Ukraine, l’historien et expert en stratégie militaire Cédric Mas estime ce samedi sur Twitter que les les forces russes «ont repris l’initiatives et grignotent du terrain». L’armée russe avance lentement dans le Donbass en s’appuyant sur d’intenses bombardements. «Ce genre de tactique économise les forces mais ne produit que des résultats lents et parcellaires», explique le spécialiste.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou

La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Lire le récit de l’envoyé spécial du Figaro à Kiev : Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Après avoir été évacué à Lviv, il se réjouit de retrouver son ambassade.

Lire notre entretien exclusif : De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

L’initiative de paix de l’Eglise orthodoxe ukrainienne

Autre initiative de paix, celle de l'Eglise orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou: selon son chef, le métropolite Onoufriï, elle est «prête à organiser une procession» pour «apporter une aide d'urgence et évacuer les civils» ainsi que «les militaires blessés». «Nous nous adressons à qui de droit et nous demandons d'assurer un cessez-le-feu à Marioupol et dans ses banlieues ainsi qu'un couloir humanitaire pour ladite procession de prière du Vendredi Saint, le 22 avril, à Pâques», célébrée par les orthodoxes le 24 avril, a précisé le dignitaire dans le communiqué publié par le site de son église.

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Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, l'Eglise ukrainienne relevant du Partiarcat de Moscou, dont le métropolite Onoufriï a appelé les fidèles à soutenir l'armée ukrainienne, a pris ses distances par rapport au patriarche de Moscou Kirill, qui a béni la guerre. Mais trêve ou pas, les capitales s'attendent à un conflit appelé à durer. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié vendredi de «réaliste» la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu'à la fin de l'année 2023 en raison de la détermination de la Russie à poursuivre son offensive «épouvantable».

Aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou. La guerre entrera dimanche dans son troisième mois, mais la «deuxième phase de l'opération spéciale» lancée par Moscou vient de commencer, cette semaine. «L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a assené vendredi un haut responsable militaire russe.

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Y aurait-il eu une accalmie dans le conflit dans la nuit de vendredi à samedi? De fait, de manière inhabituelle, les canaux d'information ukrainiens n'ont fait état d'aucun déclenchement nocturne de sirènes d'alerte aérienne sur le territoire du pays. Mardi, le secrétaire général de l'ONU avait dénoncé la nouvelle offensive russe et demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

Après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se rendra en Ukraine la semaine prochaine pour rencontrer jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la suite d'une rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine, a annoncé vendredi l'organisation dans un communiqué.

Antonio Guterres «aura un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba et sera reçu par le président Volodymyr Zelensky le 28 avril», précise l'ONU. Sa rencontre avec le président russe est prévue mardi à Moscou.

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La Pologne a fourni pour 1,6 milliard de dollars d'armes à l'Ukraine

La Pologne a fourni à l'Ukraine des armes d'une valeur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros) pour l'aider face à l'invasion russe, a déclaré samedi le Premier ministre polonais. «À ce jour, la Pologne a transmis à notre voisin oriental des équipements militaires d'une valeur d'environ 7 milliards de zlotys, soit plus de 1,6 milliard de dollars», a déclaré Mateusz Morawiecki à l'issue d'une rencontre à Cracovie (sud) avec son homologue ukrainien Denys Chmygal. «Cet équipement sauve la souveraineté ukrainienne, polonaise et européenne», a-t-il justifié dans un communiqué.

Depuis de début de l'invasion russe en Ukraine fin février, le gouvernement polonais a annoncé avoir fourni à l'Ukraine notamment des missiles antichars, des missiles anti-aériens, des mortiers, des munitions, ainsi que des drones. Quarante chars, ainsi qu'une soixantaine de transporteurs blindés feraient également partie du matériel fourni par la Pologne à Kiev, selon les médias polonais, sans que le gouvernement ne le confirme officiellement.

Lors de leur rencontre à Cracovie, les Premiers ministres des deux pays ont signé un accord de coopération dans le domaine des chemins de fer et du frêt pour le transport des marchandises ukrainiennes et permettre à Kiev de contourner le blocus des ports ukrainiens par la Russie. Ils ont également jugé les sanctions contre la Russie de «clairement inadéquates» et appelé une nouvelle fois à des nouvelles sanctions sur le pétrole, le gaz et le charbon russes.

Six civils tués samedi dans des frappes russes dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée le gouverneur régional. «Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes», a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram. «Six habitants de la communauté sont morts», a-t-il ajouté.

Zelensky dénonce la décision «illogique» du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«C'est simplement erroné d'aller d'abord en Russie, puis en Ukraine», a déclaré Zelensky lors d'une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev. «Il n'y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre», a-t-il déploré.

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Au moins huit morts dans des frappes russes sur Odessa, et une vingtaine de blessés, affirme Zelensky

«Huit personnes sont mortes à ce stade, et 18 ou 20 autres sont blessées», a affirmé Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev. Un précédent bilan, donné par le service d’État ukrainien pour les situations d'urgence, faisait état de six morts, dont un bébé, et plusieurs blessés.

Selon Zelensky, «sept missiles ont visé Odessa» samedi, dont un qui «a touché un immeuble d'habitations» et «deux qui ont été abattus» par le système de défense antiaérienne ukrainienne.

L'armée de l'air ukrainienne avait, elle, affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation, selon l'armée de l'air. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, toujours selon cette même source.

Zelensky appelle à une rencontre avec Poutine pour «mettre fin à la guerre»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de nouveau samedi à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine «pour mettre fin à la guerre». «Je pense que celui qui a commencé cette guerre pourra y mettre fin», a affirmé Zelensky lors d'une conférence de presse à l'intérieur d'une station de métro du centre-ville de Kiev, répétant qu'«il n'avait pas peur de rencontrer» (Poutine) si cela permettait de parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.

«J'ai insisté dès le début sur les négociations avec le président russe», a-t-il rappelé. Et d'ajouter: «Ce n'est pas que je veux (le rencontrer), c'est que je dois le rencontrer de façon à régler ce conflit par la voie diplomatique». «Nous avons confiance en nos partenaires, mais il n'y a aucune confiance avec la Russie», a-t-il toutefois déclaré.

Zelensky annonce qu’il recevra Anthony Blinken demain à Kiev

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra à Kiev dimanche, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux mois jour pour jour après le début de l'invasion russe.

«Demain, des officiels américains viendront chez nous: je rencontrerai le ministre de la Défense (Lloyd Austin) et Antony Blinken», a déclaré Zelensky lors d'une conférence de presse organisé dans une station de métro sur la place centrale de Kiev. Ce sera la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le 24 février.

Le Secrétaire d’État américain ne s’était pas rendu en Ukraine depuis le début du conflit : il s’était seulement rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine au mois de mars.

La Turquie ferme son espace aérien aux avions russes en route vers la Syrie

La Turquie a fermé son espace aérien aux avions russes à destination de la Syrie, ont rapporté samedi des médias turcs citant le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

«Nous avons fermé l'espace aérien aux avions militaires de la Russie - et aussi aux avions civils - à destination de la Syrie», a-t-il déclaré.

Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si les militaires retranchés à Azovstal, près de Marioupol, sont tués

C’est ce qu’a affirmé Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse dans le métro de la capitale. Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, sont tués par l'armée russe, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Si nos hommes sont tués à Marioupol et si des pseudo-referendums sont organisés dans la région de Kherson (sud, ndlr), alors l'Ukraine se retirera de tout processus de négociation», a prévenu Zelensky.

«Nous ne sommes pas encore prêts pour débloquer militairement le siège de Marioupol» a-t-il également reconnu. Il s'est aussi dit «prêt» à «un échange de nos militaires qui défendent Marioupol», sous «n'importe quel format», pour sortir «ces gens qui se trouvent dans une situation horrible, encerclés». Il a précisé que «le dernier contact» avec les soldats retranchés dans les souterrains de l'immense usine Azovstal remontait «à il y a une heure». «Aujourd'hui est l'un des jours les plus durs» depuis le début du siège russe sur Marioupol, début mars, a-t-il dit.

L’Ukraine affirme que la guerre risque d’empêcher l’acheminement d’au moins un tiers du gaz russe exporté en Europe

Un tiers du gaz exporté de Russie vers l'Union européenne risque d'être perdu en raison de la guerre en Ukraine, a déclaré samedi Iouri Vitrenko, PDG du groupe public ukrainien Naftogaz. «Nous estimons qu'un tiers du gaz exporté de Russie vers l'Union européenne à travers l'Ukraine sera perdu si les forces (russes) d'occupation ne cessent pas de perturber le fonctionnement des stations dans les territoires récemment occupés», a-t-il écrit sur Twitter.

«Je n’ai pas le droit d’avoir peur !» : Volodymyr Zelensky se confie à la presse depuis un souterrain du métro de Kiev

Le président ukrainien a convoqué les journalistes dans l’une des stations de métro de la capitale, lors d’une conférence de presse interrompue de temps à autre par le passage d’une rame de métro - ou des alertes de la part de ses équipes de sécurité. Il s’est notamment confié sur son leadership pendant la guerre, et a exprimé ses difficultés à comprendre les intentions de Vladimir Poutine.

«N’aidez pas l’occupant !» a-t-il en outre lancé à l’intention des habitants des provinces de l’est, affirmant que les troupes russes n’hésitent pas à entrer dans les maisons pour recueillir des renseignements directement auprès des populations civiles.

Le président ukrainien a également traité de «lâches» les hommes ukrainiens qui ont fui malgré l’interdiction d’abandonner leur région. «Nous sommes un État forteresse, toujours prêt à se défendre, nous serons demain l’un des États les plus forts de l’Europe !" a-t-il encore déclaré.

L'armée russe affirme avoir visé un important dépôt d'armes étrangères près d'Odessa

L'armée russe a affirmé samedi avoir visé avec des «missiles de haute précision» un important dépôt d'armes livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.

«Les forces armées russes ont mis aujourd'hui hors service, avec des missiles de haute précision et de longue portée, un terminal logistique de l'aérodrome militaire près d'Odessa où était stocké un important lot d'armes étrangères livrées par les États-Unis et des pays européens», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Au total, les missiles russes de haute précision ont visé samedi 22 sites militaires ukrainiens, notamment trois dépôts d'armes et de munitions près d'Ilitchiovka et de Kramatorsk qui ont été détruits, selon le ministère. Pour sa part, l'aviation russe a effectué samedi des frappes aériennes contre 79 sites militaires ukrainiens, en visant notamment 16 dépôts d'armes d'artillerie et de carburants, selon la même source.

Moscou annonce aussi avoir tué plus de 200 soldats ukrainiens, ainsi qu’une trentaine de blindés, dans la seule journée du samedi 23 avril.

Les Ukrainiens accusent les Russes d’avoir «perturbé» l'évacuation des civils à Marioupol

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis la ville ukrainienne de Marioupol, encerclée et presque entièrement sous contrôle russe, vers Zaporijjia a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram. Selon Petro Andriouchtchenko, quelque 200 résidents de cette ville portuaire et industrielle sur la mer d'Azov avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été «dispersés» par l'armée russe. Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour Dokoutchaïevsk, une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord.

«Les gens n'avaient pas le droit de quitter le bus», a fustigé l'adjoint au maire, précisant que les Russes auraient évoqué «des tirs de la part des nationalistes (ukrainiens) sur le lieu d'évacuation» pour justifier ce changement d'itinéraire. «Une fois encore les Russes ont perturbé une évacuation», a-t-il déploré.

Samedi matin, les autorités ukrainiennes avaient annoncé tenter à nouveau d'évacuer des civils depuis Marioupol, vers Zaporijjia, à quelque 200 kilomètres au nord-ouest. La vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, avait averti que les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d'évacuation en parallèle, vers la Russie cette fois. «Soyez prudents», avait-elle lancé. «Ne succombez pas à la tromperie et la provocation».

Deux morts après un tir d’artillerie russe dans la région de Louhansk

Vers 15 heures locales, les soldats russes ont ouvert le feu dans le centre-ville de Zolote, dans l’oblast de Louhansk. «Deux personnes sont mortes sur place et deux autres ont été blessées», a rapporté Serhiy Haidai, gouverneur de l’oblast, sur sa chaîne Telegram. Le bombardement russe a touché des immeubles résidentiels. 15 habitants ont été évacués de justesse, dont huit handicapés, selon le gouverneur.

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Deux généraux russes auraient été grièvement blessés près de Kherson

«Les forces armées ukrainiennes ont porté un coup destructeur» à la 49e armée russe, s’est félicité le ministère ukrainien de la Défense sur Facebook. Lors d’un bombardement autour de Kherson, ville occupée par les Russes depuis le début de la guerre, deux généraux russes auraient ainsi été touchés. «L’un est grièvement blessé, l’autre dans un état critique», a assuré le ministère.

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Ioulia Timochenko: «La seule solution pour l’Ukraine est de remporter une victoire militaire»

«Ce n’est pas parce que l’armée de Poutine se replie dans l’Est que son principal objectif a changé. Celui-ci reste la capture et l’asservissement de l’Ukraine dans sa totalité. Seule la tactique militaire a changé. Son but est de briser le peuple et le moral de l’armée et c’est pourquoi Marioupol constitue une ville très importante pour lui. Mais notre armée est là, notre régiment Azov, et ils combattent», confie l’ancienne première ministre de l’Ukraine, qui dirige désormais le parti d’opposition Batkivchina. Lisez notre entretien.

«Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

«Les gars, s'il vous plaît, diffusez cette information». Ce cri de détresse vient de Dmitry Chkrebets, habitant de Sébastopol. Son fils Yegor, 19 ans, a embarqué comme aide-cuisinier sur le croiseur lance-missiles «Moskva». Mais depuis que le navire amiral russe a sombré, le 15 avril dernier, au fond de la mer Noire, il n'a aucune nouvelle. Seul un bref échange, le lendemain du drame, avec le commandant adjoint de la division Alexei Alexandrovich Bugorsky. Lisez notre récit.

Au moins cinq morts dans des frappes russes sur Odessa

Au moins cinq personnes ont été tuées et 18 autres blessées dans des frappes russes samedi sur la ville portuaire d'Odessa dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne. «Odessa: cinq Ukrainiens tués et 18 blessés. Et ce ne sont que ceux qu'on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toutes vraisemblances, le bilan sera plus lourd», a indiqué sur Telegram Andriï Iermak, précisant qu'«un bébé de trois mois» faisait partie des victimes.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, selon l'armée de l'air.

«Le seul objectif des frappes de missiles russes contre Odessa, c'est la terreur», a accusé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba en appelant à dresser «un mur entre la civilisation et les barbares qui attaquent des villes pacifiques avec des missiles».

Les fidèles orthodoxes appelés à suivre la veillée pascale en ligne

Les autorités ukrainiennes ont appelé samedi les fidèles orthodoxes à suivre les cérémonies de la veillée pascale orthodoxe en ligne, et à ne pas déroger au couvre-feu, redoutant des «provocations» lors des cérémonies qui attirent habituellement les foules. Dans la capitale Kiev, le maire Vitali Klitschko a rappelé que le couvre-feu serait en vigueur de 23 heures locales samedi à 5 heures dimanche. «Respectez les règles du couvre-feu, célébrez en toute sécurité», a-t-il indiqué sur son compte Telegram, en soulignant que les services seraient «transmis en ligne». «Pas de foules ! Il ne doit pas y avoir de situations où les croyants se rassemblent autour de l'église sur plusieurs rangées», a averti également sur Telegram Dmytro Lounine, gouverneur de la région de Poltava, à près de 350 km au sud-est de Kiev.

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L'ensemble des régions ukrainiennes, y compris celle de Lviv, dans l'ouest du pays près de la frontière polonaise, sont placées sous un régime de couvre-feu. Dans les régions du sud et de l'est du pays, les plus visées par les frappes russes, il commence dès 19 heures locales. «Nous soutenons les défenseurs de l'Ukraine et restons à la maison pour notre sécurité à tous», a aussi déclaré sur Telegram le chef-adjoint de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, appelant les Ukrainiens, «comme les années précédentes pour cause de confinement», à suivre la messe qui sera retransmise à la télévision nationale.

La Pâque orthodoxe est la fête principale du calendrier orthodoxe, durant laquelle les prêtres bénissent les plats préparés pour l'occasion - oeufs décorés, gâteaux au fromage blanc ou briochés en forme de toque de pope.

L’évacuation de Marioupol de nouveau reportée

Sur BFMTV, le maire-adjoint de Marioupol, Sergeï Orlov, a annoncé que l’évacuation humanitaire des civils résidant à Marioupol n’allait pas pouvoir avoir lieu ce samedi, comme il était prévu. «L’évacuation est impossible aujourd’hui […] Les Russes n’autorisent pas l’évacuation vers les territoires contrôlés par l’Ukraine», a déclaré Sergeï Orlov. Le maire-adjoint a aussi fait état de «28.000 habitants» tués et 40.000 «déportés» vers la Russie.

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal tiennent tête aux assiégeants russes

En évoquant la dernière bataille de Marioupol, les historiens parleront peut-être d'un Camerone ou d'un Alamo ukrainien. Depuis la mi-avril, les dernières forces engagées pour protéger la ville portuaire du Donbass se sont repliées dans l'usine Azovstal, immense complexe sidérurgique de plus de 10 km² érigé en 1933 au bord de la mer d'Azov. Productrice de fer et d'acier, grâce aux gigantesques fours à coke dont elle est dotée, l'usine est un des emblèmes de la production industrielle dans la région. Depuis plusieurs jours, elle est surtout devenue le bastion des derniers soldats ukrainiens face à l'avancée de l'armée russe dans Marioupol. Lisez notre décryptage.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'usine Azovstal de Marioupol à nouveau bombardée

Le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et allié de Poutine, souhaite la fin de la guerre «le plus tôt possible»

Le chef de l'Église orthodoxe russe, dont le soutien à «l'opération militaire spéciale» de Moscou en Ukraine a consterné de nombreux chrétiens, a déclaré samedi qu'il espérait que la guerre se terminerait rapidement, sans pour autant la condamner.

Lors d'une cérémonie en extérieur à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou à la veille de Pâques orthodoxe, le patriarche Kirill a aspergé d'eau bénite des miches de pain de Pâques -connues sous le nom de kulichi- pour les envoyer dans la région du Donbass. «Que Dieu accorde que ce cadeau de Pâques aide ceux qui sont impliqués dans ce conflit difficile à calmer leurs cœurs, leurs esprits, leurs âmes, afin que cette guerre intestine se termine le plus tôt possible et que la paix tant attendue règne», a-t-il déclaré dans une prière.

Le patriarche Kirill, un allié du président russe Vladimir Poutine, a déclaré soutenir l'intervention militaire de Moscou en Ukraine. Cette position avait divisé l'Église orthodoxe dans le monde. Tout en parlant samedi de la nécessité d'une réconciliation, il n'a pas remis en cause ni critiqué la campagne militaire. «Que le Seigneur réconcilie d'abord notre peuple en Ukraine, dans le Donbass, où le sang coule encore», a déclaré le patriarche qui considère, comme Poutine, que Russes et Ukrainiens ne forment qu'un seul peuple.

Une frappe russe touche Odessa, selon les autorités locales

Un missile a frappé samedi des infrastructures dans la ville portuaire ukrainienne d'Odessa, ont indiqué les autorités locales dans un communiqué en ligne sans donner plus de détails. «Odessa a été touchée par une frappe de missile. L'infrastructure a été touchée», indique le communiqué.

>> LIRE AUSSI : À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

Des civils seraient retranchés dans l’usine Azovstal avec les combattants ukrainiens, selon bataillon Azov

Le bataillon Azov a posté samedi matin sur Youtube une nouvelle vidéo montrant des dizaines de femmes et des enfants, présentés comme vivant dans les souterrains d'un bâtiment du complexe. On les voit installés dans un dortoir de fortune, chaudement habillés, avec du linge accroché à un fil. Interrogée par un soldat ukrainien, une femme explique notamment à la caméra vivre dans ce souterrain depuis début mars. Une autre, un bébé dans les bras, affirme s'être réfugiée là car son mari travaillait à Azovstal.

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Plusieurs enfants s'expriment également devant la caméra, indiquant qu'ils voudraient pouvoir «rentrer à la maison». La date de la vidéo n'a pas pu être immédiatement vérifiée, mais deux femmes interrogées indiquent que la date du jour est le 21 avril. Marioupol, qui comptait environ 450.000 habitants avant le début du conflit le 24 février, est devenue un champ de ruines, avec des habitants terrés dans les caves manquant de tout, sans communication avec l'extérieur.

Autour de Kherson dans le sud, les Russes «consolident» leur contrôle des frontières, selon Kiev

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste «partiellement bloquée» par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui «renforcent leurs positions» au sud de la ville.

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Entre les villes de Mykolaïv et Kherson, proches de la mer Noire, «l'ennemi tente d'améliorer ses positions tactiques et consolider» son contrôle sur les frontières administratives de la région de Kherson, selon l'armée ukrainienne. La ville de Kherson, traversée par le Dniepr, est la seule capitale administrative capturée par les Russes lors des premiers jours de l'invasion.

L'Ukraine annonce avoir repris trois localités proches de Kharkiv

L'Ukraine a affirmé samedi avoir repris trois localités proches de Kharkiv, deuxième ville du pays située dans l'est et régulièrement frappée par l'artillerie, tandis que l'armée russe continue à porter son effort dans le Donbass et dans le sud. «Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka», a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

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Parmi ces trois villages situés au nord de Kharkiv, Proudïanka, le plus septentrional, se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe. Oleg Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et 19 été blessés par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939

Lorsque Staline  décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace.

Lire notre récit historique : Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939

Marioupol : les Russes lancent un nouvel assaut contre l’usine Azovstal, affirme Kiev

Les forces russes ont repris les frappes aériennes à Marioupol et tentent de prendre d'assaut l’usine d'Azovstal où les forces ukrainiennes restantes dans la ville résistent, a déclaré ce samedi le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovych. «L'ennemi essaie d'étrangler la résistance ultime des défenseurs de Marioupol dans la zone d'Azovstal», a déclaré Oleksiy Arestovych à la télévision ukrainienne.

Vladimir Poutine a pourtant annoncé avoir annulé jeudi l’assaut voulu par son ministre de la Défense Sergueï Choïgou qui pensait quant à lui pouvoir prendre l’aciérie site en «trois ou quatre jours». Le chef du Kremlin affirmait préférer l'établissement d'un siège autour du vaste site industriel. «Il faut penser (...) à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre», déclarait-il jeudi. «Bloquez toute cette zone de manière que pas une mouche ne passe.»

>> LIRE AUSSI : Poutine revendique «la libération de Marioupol»

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«Les Russes veulent capturer d’autres pays», affirme Zelensky

Selon un haut responsable militaire russe, «l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le Sud de l'Ukraine». Il s'agit désormais d'«assurer un couloir terrestre» vers la Crimée et un accès à la Transdniestrie, région moldave prorusse où se trouve une garnison russe, a détaillé ce vendredi le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.

Ces propos ont fait réagir dans la soirée le président ukrainien. «Cela ne fait que confirmer ce que j'ai dit à plusieurs reprises: l'invasion russe de l'Ukraine n'était censée être que le début, et ensuite ils veulent capturer d'autres pays», a estimé Volodymyr Zelensky, commentant les plans russes. «Tous les peuples qui, comme nous, croient en la victoire de la vie sur la mort, doivent se battre avec nous», a poursuivi Volodymyr Zelensky. Il a accusé la Russie d'avoir «apporté la mort en Ukraine», ajoutant: «la mort n'a aucune chance de gagner sur la vie, tout chrétien le sait».

«Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

Sur les réseaux sociaux russes, des parents de marins, confrontés à une communication officielle opaque, lancent des appels à témoins pour retrouver leurs fils.

Lire notre article : Guerre en Ukraine : «Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

La situation militaire en cartes

Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Suivre la situation militaire en trois cartes : Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Washington invite ses alliés à discuter de la défense de l'Ukraine à long terme

Le Pentagone a invité 40 pays alliés à se retrouver en Allemagne mardi prochain pour discuter des besoins sécuritaires à long terme de l'Ukraine, alors que Kiev poursuit les combats contre l'armée russe dans le sud et l'est du pays.

Des ministres de la Défense et des hauts généraux de 20 pays, membres ou non de l'Otan, ont déjà accepté l'invitation du ministre américain de la Défense Lyoyd Austin de se retrouver sur la base américaine de Ramstein à l'ouest de l'Allemagne, a annoncé vendredi le porte-parole du Pentagone John Kirby. Selon lui, la rencontre permettra de se pencher sur la question de l'aide qui pourrait être apportée par les partenaires de l'Ukraine pour renforcer sa puissance militaire, une fois la guerre terminée.

L'une des choses souhaitées par Lyoyd Austin à cette occasion «est le début de discussions entre pays aux vues similaires sur les relations de défense à long terme dont l'Ukraine aura besoin» par la suite, a précisé John Kirby à la presse. «Il s'agit surtout de modernisation et de faire en sorte que leur armée soit toujours puissante et capable de fonctionner à l'avenir. Il ne s'agit pas de garanties de sécurité, mais bien de leur dispositif militaire réel», a ajouté le porte-parole de la défense américaine.

Ce rendez-vous intervient après près de deux mois de guerre durant lesquels l'armée de Kiev est parvenue à repousser les assauts russes dans le nord, autour de la capitale, tandis que l'est du pays, partiellement sous contrôle russe, doit faire face à une nouvelle offensive de l'armée de Vladimir Poutine. Les États-Unis ont coordonné la fourniture d'équipement militaire, notamment des munitions, de la part d'une trentaine de pays pour venir en aide aux forces ukrainiennes.

>> À VOIR AUSSI - Aux États-Unis, le Premier ministre ukrainien appelle à plus d'action et d'argent

Bombardements très intenses dans la région de Louhansk

Toutes les villes sous contrôle ukrainien de la région orientale de Louhansk sont lourdement bombardées par les forces russes ce samedi, a déclaré à la télévision le gouverneur de la région, Serhiy Haidai. L’armée ukrainienne a quitté certaine de ses positions pour se regrouper, a indiqué le gouverneur qui s’est défendu d’un revers critique pour le moment.

>> LIRE AUSSI : La Russie lance son offensive sur le Donbass par une campagne d’intenses bombardements

Le ministère russe a en parallèle déclaré ce samedi que son armée a abattu un avion de chasse ukrainien (un soukhoï 25) et trois hélicoptères MI-8 sur un aérodrome de la région de Kharkiv. «Les forces russes ont repris l’initiatives et grignotent du terrain», a commenté ce matin sur Twitter l’expert en stratégie militaire et observateur assidu du conflit Cédric Mas.

Nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis Marioupol à partir de midi, selon Kiev

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis le port ukrainien de Marioupol, en grande partie contrôlé par l'armée russe, est prévue ce samedi, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. «Aujourd'hui, nous essayons à nouveau d'évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées», a indiqué la responsable sur Facebook, en précisant que les civils avaient commencer à se rassembler près d'un centre commercial de la ville et espéraient pouvoir commencer à évacuer vers 12h00 locales (09h00 GMT).

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

Cette tentative survient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à nouveau réclamé vendredi soir, à la veille du weekend de la Pâque orthodoxe, une «pause humanitaire» pour évacuer les civils des villes ukrainiennes assiégées par les Russes, à commencer par Marioupol, assiégée et pilonnée par l'armée russe depuis début mars. Si ce port stratégique de la mer d'Azov est désormais contrôlé en grande partie par l'armée russe, les derniers combattants ukrainiens, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal.

Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués «avec des garanties» de sécurité. Le bataillon a posté samedi matin une nouvelle vidéo montrant des dizaines de femmes et des enfants, présentés comme vivant dans les souterrains du complexe. On les voit installés dans un dortoir de fortune, chaudement habillés, avec du linge accroché à un fil.

>> À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «La Russie a semé la mort», déclare Zelensky

Au tournoi de Wimbledon, l'exclusion des Russes passe mal

Wimbledon a pris mercredi une décision politique qui risque de ternir son image de plus grand tournoi du monde: exclure les joueurs russes et bélarusses de l'édition 2022 satisfait une poignée de joueurs ukrainiens mais braque le reste du monde du tennis. «Je sens un procès arriver», a rapidement tweeté le joueur américain Reilly Opelka. En effet, l'ATP a réagi dans un communiqué d'une virulence peu habituelle, jugeant l'exclusion de joueurs en raison de leur nationalité «discriminatoire» et «injuste». L'instance a indiqué se pencher sur d'éventuelles mesures à prendre, considérant que Wimbledon avait rompu l'accord qui veut que le tournoi prenne les meilleurs joueurs du classement ATP, comme la WTA.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: Les Russes privés de Wimbledon ? Le Kremlin s'insurge

Le N.1 mondial Novak Djokovic, six fois vainqueur à Wimbledon et triple tenant du titre, a qualifié de «folle» la décision du tournoi. Ex-N.1 mondiale et fondatrice de la WTA en 1973, l'Américaine Billie Jean King s'est également prononcée contre la décision de Wimbledon. «Un des principes qui ont guidé la création de la WTA était que toute fille dans le monde, si elle a le niveau, doit avoir l'opportunité de jouer (...). Je ne peux pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuellement, quel que soit le tournoi, au seul prétexte de leur nationalité», a tweeté l'ancienne joueuse qui codétient avec Martina Navratilova le record de 20 titres à Wimbledon (6 en simple, 10 en double dames et 4 en double mixte).

Outre les retombées sur les joueurs et joueuses, c'est l'aspect politique de la décision de Wimbledon qui est largement critiqué. La Fédération biélorusse considère qu'une «décision aussi dure» de Wimbledon n'a pu être prise que «sous les pressions directes exercées par le gouvernement britannique». D'autant que si Wimbledon avait déjà exclu les joueurs allemands et japonais durant plusieurs années après la Seconde guerre mondiale, les joueurs sud-africains ont été autorisés à jouer durant les années d'apartheid.

«Les forces russes ont repris l’initiative»

Régulièrement consulté par Le Figaro pour sa connaissance de la guerre en Ukraine, l’historien et expert en stratégie militaire Cédric Mas estime ce samedi sur Twitter que les les forces russes «ont repris l’initiatives et grignotent du terrain». L’armée russe avance lentement dans le Donbass en s’appuyant sur d’intenses bombardements. «Ce genre de tactique économise les forces mais ne produit que des résultats lents et parcellaires», explique le spécialiste.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou

La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Lire le récit de l’envoyé spécial du Figaro à Kiev : Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Après avoir été évacué à Lviv, il se réjouit de retrouver son ambassade.

Lire notre entretien exclusif : De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

L’initiative de paix de l’Eglise orthodoxe ukrainienne

Autre initiative de paix, celle de l'Eglise orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou: selon son chef, le métropolite Onoufriï, elle est «prête à organiser une procession» pour «apporter une aide d'urgence et évacuer les civils» ainsi que «les militaires blessés». «Nous nous adressons à qui de droit et nous demandons d'assurer un cessez-le-feu à Marioupol et dans ses banlieues ainsi qu'un couloir humanitaire pour ladite procession de prière du Vendredi Saint, le 22 avril, à Pâques», célébrée par les orthodoxes le 24 avril, a précisé le dignitaire dans le communiqué publié par le site de son église.

>> LIRE AUSSI : «Pourquoi le terme de génocide est approprié pour parler des crimes commis contre les Ukrainiens»

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, l'Eglise ukrainienne relevant du Partiarcat de Moscou, dont le métropolite Onoufriï a appelé les fidèles à soutenir l'armée ukrainienne, a pris ses distances par rapport au patriarche de Moscou Kirill, qui a béni la guerre. Mais trêve ou pas, les capitales s'attendent à un conflit appelé à durer. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié vendredi de «réaliste» la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu'à la fin de l'année 2023 en raison de la détermination de la Russie à poursuivre son offensive «épouvantable».

Aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou. La guerre entrera dimanche dans son troisième mois, mais la «deuxième phase de l'opération spéciale» lancée par Moscou vient de commencer, cette semaine. «L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a assené vendredi un haut responsable militaire russe.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : où en est vraiment la bataille de Marioupol ?

Y aurait-il eu une accalmie dans le conflit dans la nuit de vendredi à samedi? De fait, de manière inhabituelle, les canaux d'information ukrainiens n'ont fait état d'aucun déclenchement nocturne de sirènes d'alerte aérienne sur le territoire du pays. Mardi, le secrétaire général de l'ONU avait dénoncé la nouvelle offensive russe et demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

Après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se rendra en Ukraine la semaine prochaine pour rencontrer jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la suite d'une rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine, a annoncé vendredi l'organisation dans un communiqué.

Antonio Guterres «aura un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba et sera reçu par le président Volodymyr Zelensky le 28 avril», précise l'ONU. Sa rencontre avec le président russe est prévue mardi à Moscou.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

L'Humanité

Une farce finement ciselée et en petite tenue

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » pièce parmi les plus célèbres de Feydeau, est formidablement servie par une équipe endiablée, dans une mise en scène d’Anne-Marie Étienne.

Gérald Rossi

D’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »

Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.

Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.

Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.

Théâtregeorges feydeau
Le Figaro

Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Hugues Maillot

DÉCRYPTAGE - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

En évoquant la dernière bataille de Marioupol, les historiens parleront peut-être d'un Camerone ou d'un Alamo ukrainien. Depuis la mi-avril, les dernières forces engagées pour protéger la ville portuaire du Donbass se sont repliées dans l'usine Azovstal, immense complexe sidérurgique de plus de 10 km² érigé en 1933 au bord de la mer d'Azov. Productrice de fer et d'acier, grâce aux gigantesques fours à coke dont elle est dotée, l'usine est un des emblèmes de la production industrielle dans la région. Depuis plusieurs jours, elle est surtout devenue le bastion des derniers soldats ukrainiens face à l'avancée de l'armée russe dans Marioupol.

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Si les troupes du Kremlin semblent s'être emparées du reste de la ville, assiégée depuis le début du mois de mars, elles se heurtent désormais à une résistance farouche autour du complexe. Si bien que Vladimir Poutine en personne a ordonné d'«annuler» l'assaut contre la zone industrielle. «Il faut penser […] à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre», a-t-il justifié, demandant à ses soldats de «bloquer toute cette zone de manière que pas une mouche ne passe». Samedi 23 avril en fin de matinée, les Russes semblent pourtant avoir relancé l'attaque terrestre, selon Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Un environnement en 4D extrêmement favorable aux défenseurs

Mais la topographie des lieux complique fortement la tâche des assaillants. Si les Russes ont copieusement bombardé le site en surface, usant de frappes à la fois terrestres, aériennes et navales (depuis la mer d'Azov), leur artillerie ne peut rien contre les tentaculaires souterrains où ont trouvé refuge les derniers soldats ukrainiens. «Comment se représenter la zone industrielle ? C'est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n'est pas possible de bombarder d'en haut, il faut nettoyer sous terre», a souligné Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes pro-russes de Donetsk, admettant que «cela prendra du temps».

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Plusieurs sources évoquent plus de 20 kilomètres de couloirs souterrains, jusqu'à 30 mètres de profondeurs, barrés par des portes en acier et renforcés par des murs en béton. Même une attaque nucléaire ne détruirait pas les lieux, selon Yan Gagin, un conseiller russe de la région de Donestk cité par le Telegraph .

Pour les forces russes, l'entrée dans les tunnels est «impossible», a confirmé auprès de l'AFP Alexander Grinberg, analyste au Jerusalem Institute for Security and Strategy (JISS). Elles «peuvent essayer de le faire, mais elles seront massacrées parce que les défenseurs des tunnels ont l'avantage tactique absolu». «Ce genre de zone se prête particulièrement bien à la défensive», abonde auprès du Figaro Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI) et chargé de recherche au Centre d'analyse et de prévision des risques internationaux. Le chercheur rappelle qu'il faut «12 attaquants contre un défenseur en zone urbaine», selon la doctrine militaire israélienne, contre trois contre un en plaine pour emporter la décision. Dans le cas d'Azovstal, l'environnement est même «en quatre dimensions» puisqu'il faut prendre en compte la profondeur.

Un combat jusqu'à la mort

Ce relief permet immanquablement de rééquilibrer le rapport de force. Selon les autorités ukrainiennes et russes, environ 2000 combattants ukrainiens sont actuellement retranchés dans Azovstal. Parmi eux, une majorité de membre du régiment Azov, qui a bâti sa légende en reprenant Marioupol aux séparatistes en 2014. Mais aussi ce qu'il reste de la 36e brigade d'infanterie navale, une unité d'élite engagée dès le début de la guerre dans la bataille de Marioupol, et une poignée de «mercenaires étrangers» selon le Kremlin. En face, un député ukrainien a récemment déclaré à BFMTV que 14.000 militaires russes encerclaient l'usine. Un chiffre non confirmé par les autorités russes.

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Même en supériorité numérique massive, les Russes voient donc leurs chances de prendre l'usine par la force considérablement réduites. D'autant que, pour compenser leur moindre nombre, les derniers résistants ukrainiens possèdent un atout qui semble cruellement manquer à leurs adversaires : la volonté. «Qu'il s'agisse d'Azov ou d'autres unités, ils ont décidé de se battre jusqu'au bout», estime Joseph Henrotin. Un état d'esprit qui se traduit dans les faits, puisque quand le ministère de la Défense russe a promis aux ultimes résistants de leur laisser la vie sauve et la liberté s'ils «déposaient les armes» et évacuaient la zone, ces derniers ont fait savoir qu'ils continueraient le combat jusqu'à la mort.

Des réserves de nourriture et de munitions

Les Russes ont donc choisi l'option de la patience, en assiégeant le complexe afin d'affamer les derniers survivants. Mais «il y a manifestement des stocks de munitions et de nourriture à disposition des défenseurs de Marioupol», souligne le rédacteur en chef de DSI. «Il y a eu une réelle planification avec une réflexion sur la manière dont il faut positionner les stocks», avant même que la guerre ne commence, constate le chercheur. La force de l'expérience sans doute : en 2014, lorsque les séparatistes avaient assailli Marioupol, des habitants de la ville s'étaient déjà réfugiés dans les souterrains d'Azovstal pour échapper aux bombes. «Depuis la première invasion, nous avons conservé les bunkers en bon état et approvisionnés en nourriture et en eau», a confirmé auprès du New York Times Galina Yatsura, une porte-parole de Metinvest, la société propriétaire de l'usine. Elle a ajouté que les souterrains pouvaient accueillir jusqu'à 4000 personnes et possèdent assez d'approvisionnement pour tenir un siège de trois semaines.

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Mais le temps de cette ultime poche de résistance est compté. Au quotidien américain, des soldats retranchés dans l'usine Azovstal ont indiqué qu'il était désormais difficile de sortir des souterrains pour aller s'approvisionner à l'extérieur, à cause des bombardements de plus en plus intenses. En outre, «environ 1000 civils, femmes et enfants» et «des centaines de blessés» sont actuellement reclus dans le complexe sidérurgique, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Au moins un millier de civils sont retranchés sur le site d'Azovstal

Le lieutenant-colonel Denis Prokopenko, commandant du régiment Azov, a d'ailleurs publié sur Twitter le témoignage de ces «centaines» de réfugiés de «tous âges», appelant à l'aide les pays occidentaux.

Ce qui n'empêche pas l'armée russe d'user de «toutes sortes d'artillerie pour des attaques à l'aveugle», d'après le militaire. Moscou n'est «pas découragé par le fait que des civils se sont réfugiés dans l'usine», ont confirmé les services de renseignement ukrainiens lundi, affirmant que les Russes se préparaient à utiliser des bombes de trois tonnes pour raser totalement l'usine.

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L'Humanité

Olivia Ruiz célèbre avec force et dignité les exilés

Nos recommandations culturelles

Musique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.

Fara C.

Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.

En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »

La résonance des scènes d'exil

« Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »

Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate

Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.

Musique. Marion Rampal « chante la langue des cœurs coulés »

La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).

Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…

Le corps s’insurge ou exulte

La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.

Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique
Le Figaro

Présidentielle: la drôle de campagne

Carl Meeus

DÉCRYPTAGE - La gauche a réussi une OPA sur le second tour en persuadant Emmanuel Macron et Marine Le Pen que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon détenaient la clef du scrutin. Alors que ce sont les abstentionnistes qu’il faut convaincre.

La gauche tient sa revanche! Balayée du premier tour de l’élection présidentielle, elle a réussi à revenir dans le débat du second tour en imposant ses thèmes. Un magistral tour de passe-passe. Une tentative d’OPA sur le scrutin. Au soir du 10 avril, les socialistes et les communistes ne représentent que 4 % des électeurs exprimés. Avec les écologistes, ce score atteint péniblement les 8,66 %. Il faut ajouter les bulletins de Jean-Luc Mélenchon pour arriver au total de 30,6 %. Moins que le total des suffrages qui se sont portés sur Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan (32,28 %). Ils ont pourtant davantage pesé dans les quinze jours qui ont suivi.

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Dès 20 heures le 10 avril, nombre de commentateurs et de politiques ont clamé que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième, étaient «la clé» du second tour. Drôle d’idée! La campagne du premier tour était déjà limitée, voici celle du second escamotée. C’était, en réalité, un moyen de ne pas désespérer les électeurs de gauche, totalement désemparés. C’était surtout un moyen d’imposer les idées de gauche à Emmanuel Macron. Mais c’était oublier la radicalité du programme du leader de La France insoumise, totalement incompatible avec celui du président sortant tout comme avec celui de Marine Le Pen. C’était surtout ne pas tenir compte de la complexité du vote Mélenchon. Nombre d’électeurs socialistes et écologistes se sont portés sur lui par un réflexe de vote utile. Ils ont tout de suite annoncé qu’ils voteraient Macron au second tour (39 % selon l’Ifop). Le plus gros des troupes se réfugiant dans l’abstention (41 %) et une partie non négligeable se tournant vers Marine Le Pen (20 %).

Clins d’œil appuyés

Logiquement, une semaine après une mobilisation sans précédent pour imposer à Emmanuel Macron d’envoyer des signaux clairs aux électeurs de gauche, ceux-ci auraient dû massivement changer de comportement électoral et annoncer voter pour lui ce dimanche. Surtout que le candidat n’a pas lésiné sur les clins d’œil. «Jacques Chirac avait dit à ses troupes en 1995, “ma démagogie vous étonnera”. Emmanuel Macron est d’une démagogie sans limites», s’indigne Julien Aubert, député LR du Vaucluse. Après les annonces du président sortant expliquant qu’il revenait sur son projet de départ à la retraite à 65 ans, puis le meeting de Marseille où il a fait de l’écologie sa priorité, allant jusqu’à reprendre le terme mélenchonien de «planification écologique», il aurait dû progresser dans cet électorat. Patatras! Le 18 avril, selon l’Ifop, les électeurs de Mélenchon n’étaient plus que 37 % (- 2) à choisir Emmanuel Macron pour le second tour, contre 23 % (+ 3) Marine Le Pen. 40 % (- 1) se réfugiaient dans l’abstention!

Dans le même laps de temps, l’écart entre les deux finalistes a augmenté, passant de 52,5 à 54,5 % en faveur d’Emmanuel Macron. Deux points en plus, qui ne doivent rien aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Car en réalité, la clé du second tour réside davantage chez les abstentionnistes. Ceux de gauche bien sûr, mais aussi ceux de droite, déroutés par la campagne de Valérie Pécresse et peu enthousiasmés par celle d’Emmanuel Macron. Les abstentionnistes étaient 12,8 millions le 10 avril. Jean-Luc Mélenchon a réuni sur son nom 7,7 millions de bulletins. Le réservoir est bien plus important chez les premiers que chez le second. Le président sortant doit faire attention à ne pas perdre d’un côté, la droite, ce qu’il sait ne pas forcément gagner de l’autre, la gauche. Les électeurs de droite ont voté en nombre en sa faveur dès le premier tour, mais ce choix est davantage un appui qu’un acquis. Qu’Emmanuel Macron envoie des signes trop appuyés à la gauche mélenchoniste, ces électeurs pourraient se détourner de lui d’ici à dimanche.

Faible mobilisation

Aucune de leurs thématiques n’a été effectivement au cœur de la campagne du second tour. La sécurité? Elle n’a pas été abordée pendant la première semaine du second tour. Ni même l’immigration! Seule la question du voile a été dans le débat pendant deux jours. Mais pour entendre Emmanuel Macron se féliciter devant une femme voilée de son «féminisme», et Marine Le Pen expliquer que son interdiction dans l’espace public était un «problème complexe» et qu’elle n’était «pas obtuse». Le «pacte social» a effacé le «pacte républicain». Dans toutes les émissions ou interventions de l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron n’a parlé que pouvoir d’achat, retraite ou social. «Je défends mon bilan social, mais je veux le compléter, a-t-il lancé lundi 11 avril sur BFMTV. Je veux qu’on change le pacte social.» Ce jour-là, l’électorat de droite attaché aux réformes et notamment à celle des retraites a entendu Emmanuel Macron revenir sur le dogme des 65 ans comme âge de départ: «Ça se discute. Les bornes et le rythme. Je ne veux pas diviser le pays.» Sur toutes ces questions, le face-à-face de mercredi devait être déterminant.

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En tout cas, ces interrogations et ces doutes expliquent sûrement l’absence d’enthousiasme de cette campagne de second tour. Là où dans les autres présidentielles, les mobilisations des militants allaient crescendo, les deux finalistes n’ont pas su réunir les foules lors de leur dernière réunion publique. Jeudi dernier, 4000 personnes à Avignon pour Marine Le Pen, entre 2500 et 3000 seulement pour Emmanuel Macron à Marseille, samedi dernier. Cela préfigure-t-il des difficultés à venir au lendemain du second tour?

Pas de quitus à son projet

«L’élection vaut mieux que la situation, résumait lundi dernier un conseiller ministériel. Au premier tour, Emmanuel Macron a progressé par rapport à 2017 en nombre de voix (plus d’un million de suffrages supplémentaires). Mais en face, ceux qui veulent changer de système également, qui représentent plus de 60 % des électeurs! Ça montre un état du pays difficile à gérer.» Comme le confirme un autre conseiller: «Le vote utile du premier tour ne donne pas quitus à son projet.» C’est sans doute la raison pour laquelle Emmanuel Macron a amendé ses propositions, pour ne pas donner l’impression de les imposer mais qu’il reste des marges de négociation, de discussion. «On a tous intérêt au changement de méthode, assure Élisabeth Borne, ministre du Travail. On n’est pas droits dans nos bottes sans écouter. Il faut prendre du temps pour en parler aux Français.»

La question de la deuxième semaine de campagne, ponctuée par le débat de mercredi, était de savoir si les Français feraient crédit au président sortant de ses bonnes intentions pour les cinq années à venir. En d’autres termes, vont-ils croire ses promesses? L’ancien ministre Éric Woerth, qui l’a rallié avant le premier tour, veut le croire: «Il va utiliser à plein la liberté qu’a un président dans son second mandat. Je le pense sincèrement réformateur.» Emmanuel Macron l’avait confié en 2017 à l’écrivain Philippe Besson, qui le suivait dans sa campagne: «François Hollande aime la politique. Ce qu’il voulait avant tout, c’était gagner l’élection. Moi, je n’aime pas la politique. J’aime faire.» Mais si le score de dimanche est serré face à Marine Le Pen, compte tenu des votes utiles du premier tour et des votes barrages du second, quelle sera sa réelle marge de manœuvre pour faire adopter des réformes auxquelles une large majorité de Français n’aura pas adhéré? Plus que jamais, Emmanuel Macron pourra faire sienne cette phrase du poète René Char: «Nous vivons avec quelques arpents de passé, les gais mensonges du présent et la cascade furieuse de l’avenir.»

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SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: l’abstention et le vote blanc au plus haut?

Claire Conruyt

En 2017, le face-à-face entre Emmanuel Macron et de Marine Le Pen était loin d’avoir mobilisé les Français. De 22,23 % au premier tour, le taux d’abstention avait alors bondi à 25,44 % au second.

Le sujet aura hanté toute la campagne. À la fois perceptible et pour l’instant difficile à anticiper avec exactitude, le spectre de l’abstention aura bien obligé les candidats et leurs équipes à se montrer prudents face à l’issue du scrutin.

«On sent sur le terrain que la confiance dans le candidat Emmanuel Macron augmente, a rapporté Richard Ferrand sur LCI, vendredi. Mais il faut être concentré, mobilisé jusqu’à la dernière heure pour convaincre le plus grand nombre.» Et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, d’ajouter sur France 2: «Il faut beaucoup d’humilité. Rien n’est joué.» Convaincre, donc, jusqu’à inciter les électeurs à reprendre le chemin des urnes. «Cela fait huit mois que j’essaie d’arracher les Français à l’abstentionnisme», a déclaré Marine Le Pen sur CNews/Europe 1. «Si le peuple vote, le peuple gagne», a martelé le porte-parole du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur RTL.

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En 2017, le face-à-face entre Emmanuel Macron et de Marine Le Pen était loin d’avoir mobilisé les Français. De 22,23 % au premier tour, le taux d’abstention avait alors bondi à 25,44 % au second. Alors, à quoi faut-il s’attendre cette fois?

«Ce second tour risque de ressembler à celui de 2017, indique Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop. Mais aussi au second tour de 1969 alors que le communiste Jacques Duclos, premier candidat éliminé, avait refusé de choisir entre Pompidou et Poher.» L’ex-premier ministre gaulliste avait finalement été élu tandis que l’abstention, elle, avait grimpé.

«Tout repose sur l’électorat de Jean-Luc Mélenchon»

«Tout repose sur l’électorat de Jean-Luc Mélenchon», tranche Frédéric Dabi. Car les voix des autres candidats, à l’exception de celles d’Éric Zemmour, se reportent «majoritairement» sur Emmanuel Macron. «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen», a lancé à plusieurs reprises Jean-Luc Mélenchon le soir de sa défaite. Vers qui donc se tourneront ceux qui, au premier tour, l’ont choisi? Selon Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Cevipof, et enseignant à Sciences Po, deux comportements électoraux se dessinent: si une partie aura bien davantage tendance à s’abstenir ou à glisser un bulletin blanc que les électorats de centre gauche, l’autre choisira Emmanuel Macron pour éviter de favoriser Marine Le Pen. «Tout va dépendre du dosage: les électeurs de Jean-Luc Mélenchon seront-ils plus nombreux à s’abstenir ou à se reporter sur le président-candidat?», interroge le politologue qui s’attend à «une nette augmentation» de votes blancs et nuls. «Lors de la dernière élection présidentielle, ce taux était monté à 11 %. Il pourrait, cette fois, monter jusque 13 % ou 14 %.»

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Le «barrage républicain» prôné par Valérie Pécresse, Yannick Jadot ou encore Anne Hidalgo pourrait-il alors se traduire dans les urnes et déjouer les pronostics d’une faible participation? En 2002, les Français s’étaient mobilisés et avaient massivement choisi Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen. Mais, cette fois, indique Frédéric Dabi, il n’y aura pas de «surplus de participation» entre les deux tours. De plus, ajoute Bruno Cautrès, Marine Le Pen «est devenue un élément pérenne de notre système politique». «C’est la deuxième fois qu’elle se qualifie au second tour ; les électeurs ne la voient plus autant comme un élément perturbateur.»

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L'Humanité

Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours

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Télévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.

Gérald Rossi

Il n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.

Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.

L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »

alexis michalikThéâtredocumentairefrance 5
Le Figaro

Guerre en Ukraine : «Où est mon fils ?» Après le naufrage du Moskva, la détresse des familles sans nouvelles

Elisabeth Pierson

RÉCIT - Sur les réseaux sociaux russes, des parents de marins, confrontés à une communication officielle opaque, lancent des appels à témoins pour retrouver leurs fils.

«Les gars, s'il vous plaît, diffusez cette information». Ce cri de détresse vient de Dmitry Chkrebets, habitant de Sébastopol. Son fils Yegor, 19 ans, a embarqué comme aide-cuisinier sur le croiseur lance-missiles «Moskva». Mais depuis que le navire amiral russe a sombré, le 15 avril dernier, au fond de la mer Noire, il n'a aucune nouvelle. Seul un bref échange, le lendemain du drame, avec le commandant adjoint de la division Alexei Alexandrovich Bugorsky.

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«Malheureusement, il ne figure ni parmi les blessés ni parmi les morts», a expliqué l'officier. Sur la capture d'écran WhatsApp postée par le père sur le réseau social russe V Kontakte, la réponse de l'autorité militaire est glaçante. «Les investigations continuent, mais au vu de la température de l'eau, il n'y a pas beaucoup de chances (qu'il soit vivant). Il a donc été compté comme disparu». «Que devons nous faire ?», questionne la mère. La réponse du commandant lui parvient, laconique : «Prier».

«Je suis sûr qu'il n'est pas le seul à être mort»

«Ils ont dit que l'équipage entier a été évacué. C'est un mensonge ! Un mensonge cruel et cynique !», dénonce Dmytri. D'abord campé sur sa version officielle de zéro victime, peu crédible au vu des premières images de l'explosion - missiles ukrainiens selon Kiev, incendie interne selon Moscou -, le Kremlin a reconnu ce vendredi 22 avril un premier bilan : un mort et 37 blessés. Est-ce le fruit de la pression des appels de détresse, lancés pas les familles ?

Posté sur le «Facebook russe», le premier message de Dmitry a été une première fois supprimé, puis reposté. «Bientôt, ils le supprimeront à nouveau», alertait le Russe, enjoignant à partager largement son message pour contourner la censure. Trois familles de Yalta, Alupka et Saint-Pétersbourg ont alors contacté le père, disant se trouver dans la même incertitude concernant leurs fils respectifs. Les proches ont mis leurs efforts en commun, et rédigé une demande formelle au bureau d'enrôlement et au commissariat militaire de Simferopol.

« Si je ne trouve pas mon fils, au moins je trouverai quelqu'un et j'aiderai d'autres mères ».

Le média indépendant Meduza , suspendu en Russie comme beaucoup d'autres, a pu s'entretenir avec plusieurs parents, morts d'inquiétude face à la communication confuse ou absente du ministère de la Défense à Sebastopol. À Lenino, petit village de Crimée, la mère d'Andrei Tsyvov, 19 ans, n'a trouvé son fils ni sur les vidéos du Kremlin, ni sur les images supposément de l'équipage diffusées çà et là sur les réseaux sociaux. Elle s'est rendue à la base militaire de Sébastopol. «Ils ont sorti une liste des disparus (...) Mais que veut dire disparu ? Mon fils est-il mort ? Ils ont dit que non, qu'il n'était tout simplement pas dans le service ni à l'hôpital. Mais alors, où est-il ?»

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Idem pour Tatiana Efremenko. Depuis le 14 avril, la mère se ronge d'inquiétude pour son enfant Nikita, 19 ans, en service militaire dans la marine à Sébastopol. Était-il sur le Moskva ? Elle n'en a encore aucune certitude, mais dans sa dernière lettre datée du 10 mars, son fils écrivait être en mer, et «qu'il n'y avait pas de communication possible».

Elle a remué ciel et terre, contacté les bureaux d'enregistrement et d'enrôlement militaire et jusqu'au ministère de la défense de Sébastopol. «Là, on m'a dit que mon fils avait disparu. Après cela, le téléphone tombait sur répondeur. Maintenant, je ne sais plus quoi faire», se désole la mère. «Je vais visiter tous les hôpitaux et faire de mon mieux. Si je ne trouve pas mon fils, au moins je trouverai quelqu'un et j'aiderai d'autres mères».

Conscrits et apprentis militaires

Même écho dans la presse anglo-saxonne, où au moins dix autres familles ont témoigné au New York Times«Ils ont enrôlé notre petit frère, et il est fort probable qu'ils ne nous le rendront jamais», y témoigne un frère. Sur la BBC, Tamara Grudinina, qui travaille au service de langue russe, avait son fils Sergei, 21 ans, sur le Moskva. On lui a tour à tour affirmé qu'il manquait à l'appel, puis qu'il était vivant et en bonne santé, enfin qu'il la contacterait à la première occasion... avant d'avouer qu'il avait coulé avec le navire.

21 ans pour Serguei, 19 ans pour Yegor et Andrei... Vladimir Poutine avait pourtant assuré qu'il n'enverrait aucun conscrit ou de réserviste combattre en Ukraine. Un mensonge de plus qui heurte les parents. «Mon fils était conscrit, il y avait beaucoup d'autres conscrits sur ce navire. Je suis sûr qu'il y avait 200 à 300 conscrits là-bas», affirme l'une des mères interrogées par Meduza. Une affirmation que le média précise ne pas être en mesure de confirmer.

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L'une a d'ores et déjà la certitude du deuil. Quatre jours après le naufrage, Yulia Tsyvova a reçu un appel du ministère de la Défense l'avisant de la mort de son fils Andrei. «Il n'avait que 19 ans, il était conscrit», a-t-elle raconté au Guardian . «Ils ne m'ont rien dit d'autre, aucune information sur la date des funérailles». Est-il vraiment l'unique victime dont l'armée a officiellement fait état ? Difficile de l'imaginer, vu la puissance du sinistre visible sur les images. Plusieurs médias, parmi lesquels l'agence Reuters, ont rapporté qu'une cérémonie commémorative avait eu lieu à Sébastopol au lendemain du naufrage, avec une mention «aux morts».

Citant une «source proche du commandement de la flotte de la mer Noire», le journal Meduza estime de son côté à 37 le nombre de décès dans l'équipage. Les corps auraient été débarqués, selon la même source à Sébastopol dès le lendemain du naufrage. Une centaine d'autres auraient été blessés. Un bilan proche des estimations de Novaya Gazeta, autre média russe en exil. «Je suis sûr que mon fils n'est pas le seul mort», souffle Yulia.

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L'Humanité

Neil Young, chanteur indigné, dans l’art et dans la vie

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Télévision Depuis la fin des années 1960, le Nord-Américain se sert de la chanson comme étendard de ses révoltes. Il n’hésite pas à soutenir Bernie Sanders, lors de la présidentielle de 2020.

Caroline Constant

Il chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.

Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.

un homme curieux de tout

Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.

Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.

Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.

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Le Figaro

Terrorisme : hommages rendus ce samedi à Stéphanie Monfermé, tuée il y a un an à Rambouillet par un islamiste

Nicolas Daguin

Mariée et mère de deux enfants, la fonctionnaire de police de 49 ans avait été froidement assassinée par un terroriste islamiste alors qu'elle entrait dans le commissariat de Rambouillet (Yvelines), où elle travaillait depuis près de 30 ans.

C'était il y a un an jour pour jour : le 23 avril 2021, un peu avant 14h30, Stéphanie Monfermé, fonctionnaire de police administrative de 49 ans, était froidement égorgée à l'entrée du commissariat de police de Rambouillet où elle travaillait depuis près de 30 ans. Le mis en cause, Jamel Gorchene, un ressortissant tunisien de 36 ans, avait bloqué la quadragénaire dans le sas de sécurité du commissariat avant de crier «Allah Akbar» et de la poignarder à deux reprises avec un couteau long de 32 cm, une première fois au niveau de l'abdomen, une seconde directement dans la gorge. Il avait rapidement été abattu par un policier qui avait ouvert le feu dans sa direction pour le neutraliser.

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Ce samedi, nombreux sont ceux qui ont exprimé une pensée à l'égard de la policière sur les réseaux sociaux, à l'instar de la mairie de Rambouillet et du ministère de l'Intérieur. «Hommage à Stéphanie Monfermé, assassinée il y a 1 an au commissariat de Rambouillet par un terroriste islamiste. Pensées pour ses proches et ses collègues», a notamment twitté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. «La République sait ce qu'elle doit à ceux qui risquent chaque jour leur vie pour elle. Je veux leur redire ma gratitude et mon infinie reconnaissance», a quant à lui écrit le premier ministre Jean Castex

Le compte officiel de la police nationale a également rendu hommage à la policière en publiant son portrait accompagné du hashtag #NoublionsJamais. «Tuée par la lame d'un terroriste. Parce qu'elle représentait ce qu'il haïssait, parce qu'elle était policière. Rendons lui hommage», a de son côté écrit Linda Kebbab, la déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP FO.

«Personne n'oublie le lourd tribut payé par la #police nationale face au terrorisme. Nous avons une pensée particulière aujourd'hui pour Stéphanie Monfermé et pour ses collègues du commissariat de Rambouillet @PoliceNat78 qui lui rendent hommage un an après son assassinat», a encore exprimé le syndicat des Officiers et Commissaires de police.

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Originaire de Coutances, dans la Manche, Stéphanie Monfermé vivait dans un petit pavillon de Saint-Léger-en-Yvelines avec son mari et ses deux filles. À titre posthume, elle s'était vu remettre la légion d'honneur des mains du premier ministre Jean Castex le 30 avril 2021 tandis qu'un hommage national lui était rendu le même jour.

Une radicalité évidente

Au moment des faits, Jamel Gorchene transportait avec lui un sac cabas contenant un tapis de prière. L'enquête, diligentée par le parquet national antiterroriste (Pnat) et son procureur Jean-François Ricard, avait très vite mis en évidence la radicalité de cet homme de 36 ans. Ce dernier avait par exemple écouté des chants religieux glorifiant «les martyrs et le djihad» sur son téléphone avant son passage à l'acte. Bien qu'il n'eût jamais été condamné par la justice et n'était pas connu des services de renseignement, l'homme présentait «des troubles du comportement» depuis plusieurs mois et avait consulté un psychiatre le 23 février 2021 à Rambouillet, comme l'avait rappelé à l'époque le procureur de la République à l'occasion d'une conférence de presse. Chauffeur livreur de profession, il était arrivé de Tunisie sans autorisation sur le sol français en 2009 et «avait bénéficié fin 2019 d'une autorisation exceptionnelle de séjour salarié puis, le 28 décembre 2020, d'une carte de séjour valable jusqu'en décembre 2021», avait fait savoir le Pnat.

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Musulman mais pas pratiquant, il se serait lentement radicalisé lors du premier confinement en avril 2020. Pendant cette période, le trentenaire ne publiait plus sur Facebook que des prières et des versets coraniques. Le 24 octobre, huit jours après l'assassinat du professeur de collège Samuel Paty par un islamiste, il avait changé sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée: «Respectez Mohamed prophète de Dieu».

Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris

Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.

Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Le Figaro

Ligue 1 : tenu en échec par Lens, le PSG décroche (quand même) son dixième titre de champion

Christophe Remise

Le PSG succède à Lille au palmarès du championnat de France après son nul 1-1 face à Lens ce samedi soir, au Parc des Princes.

Il fallait un point aux Parisiens, ils l'ont pris. Tenu en échec par Lens (1-1) ce samedi, lors de la 34e journée de Ligue 1, le PSG est sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire. Les Rouge et Bleu succèdent à Lille, champion en 2021. Leur huitième titre depuis 2013. Longtemps maladroits devant la cage nordiste, ils s'en sont remis au talent de Messi, auteur d'un but libérateur en forme de bijou à la 68e minute de jeu. Son quatrième but en L1. L'ambiance n'a toutefois pas été à la fête, avec les Ultras parisiens encore silencieux et qui ont, comme ils l'avaient annoncé, quitté le stade avant la fin. Et Corentin Jean a fait payer l'attentisme du champion à la fin.

Première période frustrante, avec un PSG dominateur en termes de possession mais qui butait sur le bloc nordiste malgré quelques beaux mouvements et plusieurs situations, notamment pour un Mbappé maladroit (2e, 24e, 32e, 39e), mais pas que (24e, 26e, 30e, 31e). Bien en place, les joueurs de Franck Haise allaient souvent au bout de leurs contres, avec des frappes trop molles pour inquiéter Navas (32e, 40e) ou des «minasses» signées Fofana (7e, 20e, 42e), contrées ou au-dessus. Pas de but à la pause (0-0 MT), les sifflets du Parc, même si ce n'était pas la pire mi-temps proposée par les Rouge et Bleu dans leur antre depuis le début de saison, loin de là…

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Messi allume la lumière, mais...

Même scénario à la reprise, avec Paris toujours maître du jeu, Mbappé encore maladroit (53e) et le score qui ne bougeait pas. Les Lensois perdaient toutefois un soldat, Danso, expulsé après un tacle mal maîtrisé sur Neymar (57e). Messi n'était pas loin d'appliquer la double peine sur coup franc, mais Leca veillait (57e). Dès lors, Lens ne faisait plus que parer les coups. Mendes (53e) et Ramos (63e) rataient le KO. Pas la «Pulga», d'une merveille du gauche, de (très) loin (1-0, 68e). Un bijou pour mettre le Paris-SG sur orbite, en route vers le titre. Cela permettait aussi au Collectif Ultras Paris de mettre à exécution sa menace de quitter le stade à un quart d'heure de la fin si le score était à l'avantage du Paris Saint-Germain… Les Ultras parisiens ont donc manqué le but égalisateur de Jean (1-1, 88e), face à des locaux attentistes. Mbappé avait encore une (énorme) occasion, ratée (1-1, score final). Le titre, c'est tout.

En attendant Reims-OM dimanche soir (20h45), les Parisiens creusent un écart de 16 points sur leur dauphin marseillais au classement de Ligue 1, eux qui étrenneront leur titre de champion de France à Strasbourg vendredi. En quête d'un ticket européen en fin de saison, les Lensois restent septièmes.

Mercato : Antonio Conte «rêve» d'entraîner le PSG la saison prochaine

Le coach de Tottenham se serait positionné pour succéder à Mauricio Pochettino, mais ne souhaiterait pas travailler avec Leonardo.

Ligue 1 : le PSG sacré samedi face à Lens, si...

Après une première balle de titre à Angers, les Parisiens auront leur destin entre leurs mains face à Lens samedi (21h), au Parc des Princes.

Ligue 1 : Bordeaux-Saint-Étienne, deux monuments historiques en péril

Sur la corde raide depuis plusieurs saisons, Saint-Étienne (17e) et surtout Bordeaux (19e), qui s'affrontent ce mercredi (19h00), ont le profil du relégué en puissance, à l'instar de Nantes en 2007 ou Monaco en 2011.

Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

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Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

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Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

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Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

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El País (ESP)

SANS TITRE

La querencia por lo rústico y lo casero se ha convertido en el tópico más recurrente del aspirante a gourmet: en el polo opuesto del instagramero en busca del plano cuquicenital perfecto, está el buscador de la autenticidad (sea lo que sea eso). Aquel que recorre los cascos antiguos de las ciudades en busca del torrezno con más burbujas, el callo más picante, el guiso en el que clavar la cuchara de manera más vertical. Y que ante la mención del término “casa de comidas” y “pizarra” cruza con paso firme la puerta más roñosa.

El romanticismo de figón churroso -citando un término de ese gran cómic, Roberto España y Manolín- tiene un antídoto: haber trabajado en uno. Carles Armengol (Barcelona, 1981) lo cuenta en el libro Collado. La maldición de una casa de comidas, el quinto libro que publica el fanzine reconvertido en editorial Colectivo Bruxista. Armengol creció correteando entre las mesas del Bar Restaurante Collado, la casa de comidas que sus padres tenían en Collblanc, la zona fronteriza de Barcelona con l’Hospitalet. De los 14 a los 30, no tuvo ni un día entero de desconexión del bar, ni un día de fiesta real. Regentar el Collado no era cualquier cosa: lo abrieron sus bisabuelos en 1928, y a finales de los setenta los padres de Armengol dejaron el inmueble del bar para instalarse en un piso a una calle.

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Como en 1920

Sentado en Can Vilaró –venerable casa de comidas frente al mercado de Sant Antoni de Barcelona– Armengol rememora como su padre; ahora jubilado, “jamás supo qué narices era la quinta gama". "Todo lo que se servía estaba hecho desde cero. Él lo compraba todo, cada día a las ocho de la mañana en el mercado”, recuerda. “Hasta el día que cerró, en 2012, lo llevó todo como si fuera un negocio de 1920. Cada día picaba a máquina el menú, y hacia copias a folio auto-copiador. La única innovación que se permitió fueron fotocopias cuando abrieron una copistería delante de casa”.

Pese a que Armengol atesora una narración de recuerdos de infancia casi poéticos –la fascinación al ver a su padre limpiar las anchoas una a una bajo el chorro del grifo– la comida, en algunos momentos, es más un mal recuerdo que otra cosa (en las antípodas de los chefs que venden bollería industrial con el guiso de la abuela de coartada). ¿Por qué? “Recuerdo estar en casa por la noche, limpito duchado, y oler llegar a mi padre llegar, con olor de bar, esa mezcla indeleble de humo, guiso y fritanga que jamás se iba. El olor de la cocina, de las ollas, el fuego y los sofritos era muy próximo, era mi casa. Pero también podía ser un olor asqueroso del que querías huir”.

Adultonova

Una maldición es algo de lo que no puedes huir porque forma parte de ti. Armengol empezó a los 14 años a trabajar el Collado. “Comienza como un juego, pero no te das cuenta y desde pequeño ya te están entrenando”, ríe. De sisar el rellenos de los canelones y hacer los deberes con los clientes, pasó a cruzar la calle con una carretilla o a entrar al mercado de Collblanc a hacer recados. "Al principio es un juego que mola: juegas a ser adulto. Pero luego te das cuenta que es cada puto fin de semana, sábado y domingo”.

Sus dos hermanos mayores ya se habían independizado. A él le tocó la china: “He pasado de los 14 a los 30 años en la casa de comidas, hasta que me fui de casa. Había un apartamento encima del restaurante, era donde creció mi padre. De mayor entendí que lo que le costaba era desligarse del cordón umbilical que era su casa, no tanto su trabajo. Se quedaba frito durmiendo en una mesa en lugar de irse a casa”.

Pero esa comprensión no mitiga el recuerdo amargo de “haber odiado mucho el Collado y todo lo que comporta trabajar en hostelería". "Pasabas por ahí delante, volviendo del cole, y te ponías en modo currar de manera imperceptible. ‘Niño, quédate un rato a hacer la masa”. Dice “odiar a muerte el fútbol por conductismo clásico. "Para mí, noche de Champions en Canal+ era bajar al bar a trabajar, con los apuntes del examen del día siguiente en la barra. Para un niño que quiere salir, estudiar y socializar, eso es una maldición”.

La vida en la frontera

Armengol creció en los límites de Barcelona: saliendo del Collado –sus padres traspasaron la licencia a una familia china en 2012, siempre lo tuvieron en alquiler– cruzas la calle y estás en el barrio de Collblanc, en l’Hospitalet, con un 22 % de población inmigrante. Y al revés: caminas 200 metros al norte y estás en Les Corts, zona de clase media tirando a alta y delante del campo del Barça, a diez minutos a pie de Pedralbes, la zona más pudiente de Barcelona. “Mi calle era de Barcelona, la última de Les Corts. Por eso el libro transmite esa idea de márgenes y límites: cruzabas la calle y estabas en L’Hospitalet, en otra realidad. Al fin y al cabo, lo que he hecho es un retrato de esa generación de clase trabajadora que, como mis padres, currando fuerte podían tener un pisito en Castelldefels y mandar al niño a la escuela concertada. Eso se acabó, claro”, apostilla.

Los 30 primeros años de Armengol se vivieron en esa intersección: mañanas en la Salle Bonanova, por encima de la Diagonal, y regreso al negocio familiar donde comía cada día con Loli, una prostituta que era su amiga. "Le fascinaban nuestras habas a la catalana, un plato tradicional y grasiento con su butifarra negra y su panceta, pero al mismo tiempo cargado del sutil exotismo que aportan las hojas de menta”, rememora.

Aparte de por las vibrantes descripciones sensoriales, Collado vale su peso en oro por su adscripción a la ya casi inexistente literatura de barrio de Barcelona, y por el retrato de una fauna urbana casi extinguida. El ex tabernero matiza que “la clientela del bar era en su mayoría gente mayor, jubilados que podían permitirse comer de lunes a sábado un menú”. Pero por su situación fronteriza, en el Collado había un contingente habitual de “prostitutas, locos, yonquis o criminales". "Todo el mundo hacía su vida en el barrio y se les aceptaba. Era aquella Barcelona que aceptaba su oscuridad, sin esconderla”.

Lago de ceniceros

La comida está presente en episodios dramáticos, tragicómicos, que casi parecen más un gag berlanguiano -o una canción de 713avo Amor– que un episodio real. La tarta adornada de colillas de la portada no es una metáfora visual: el día de su cumpleaños, al cortar la tarta, después de las velitas y los flashes, se dieron cuenta que el interior del pastel era un cenicero. "Una masa de bizcocho con un montón de ceniza y restos de colilla cubiertas por una capa de nata y una nota escrita con chocolate que decía ‘Per molts anys, Carles’.”

Sus padres jamás fueron a reclamar a su pastelería de toda la vida. “El pastelero era un hijo de puta. Tenemos la teoría que algún trabajador tiró el contenido de un cenicero a la masa, pero jamás se le dijo nada”. Este código de silencio ilustra la esclavitud de las relaciones vecinales. “La vinculación emocional entre vecinos creaba una necesidad de contribuir a la economía del barrio, el pastelero venía a tu bar y ibas a su pastelería, y como sufrías para que no te vieran pasar con un pastel de La Otra pese a que La Tuya fuera un asco”. Toma desidealización del tejido comercial de proximidad: “No he caído en ninguna idealización, ni nostalgia ni discurso working class. En el fondo, lo que quería era huir del barrio, que me parecía una mierda”.

Romanticismo pop

Armengol -también experto en dar de comer en el extremo moderno, ya que fue durante cuatro años encargado del Van Van Var, una barra rotatoria con los mejores food-trucks de Barcelona– cree que “si el Collado hubiera estado en Sant Antoni hubiera muerto de éxito, como una de esas bodegas en las que escarban los arqueólogos de la autenticidad”.

Al llegar la crisis de la finalización de la renta antigua, tuvo un arranque de romanticismo y estuvo a punto asumir la continuidad del Collado, pero lo dejó ir. Según dice, así ha roto la maldición: “A los 40 he recuperado la pasión por cocinar. Mi padre me ha enseñado a hacer callos con capipota y sus recetas clásicas. En el bar él era una bestia, el típico que se rompía un plato y se cagaba en todo. Pese a eso le quería todo el mundo, pero al jubilarse se ha convertido en otra persona”.

Aparte de lectura gastronómica y en clave de negocio hostelero –a ratos es un manual de como llevar un restaurante-, Collado tiene una lectura pop de ritmo vibrante: la del descubrimiento y la asimilación de la escena mod de Barcelona (pese a que el autor evite cualquier etiqueta). La voz del adolescente agarra al lector de la solapa, y se lo lleva de paseo por los antros de la Rambla, entre cogorzas, cubatazos y broncas en bares de heavy metal. Cualquiera que se emocione recordando la primera vez que lo llevaron a comer fuera (o que se levantó a pedirle una canción al DJ) debería leer Collado. La Maldición de una casa de comidas.

L'Humanité

Essai La finance sous la pression des attentes sociales

Nos recommandations culturelles

Jean-Christophe le Duigou

Les auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.

Essaiséconomiepatrick artus
Le Figaro

Le chanteur belge Arno est mort d'un cancer à l'âge de 72 ans

Simon Cherner

DISPARITION - Le musicien et héraut rock du plat pays, avait été diagnostiqué en 2019. Le visage émacié, il se produisait encore sur scène en mars dernier.

Le chanteur et musicien belge Arno est mort le 23 avril des suites de son cancer du pancréas, a annoncé samedi son agent à la presse belge. Diagnostiqué en novembre 2019, il avait cessé de se soigner début 2022. «Il va nous manquer à tous, à sa famille, à ses amis et à ses musiciens, a précisé son agent Filip De Groote. Il sera toujours avec nous grâce à la musique qui l'a maintenu en vie jusqu'à la fin».

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L'artiste, originaire d'Ostende mais bruxellois de cœur, était connu pour son timbre raboteux qu'il recouvrait, dans la langue de Molière, d'une copieuse couche d'accent flamand. Exubérant et excessif, follement vivant et épris de la scène, à l'image des plus mémorables vedettes du rock, Arno avait annoncé en février 2020 souffrir d'un cancer du pancréas. Soigné à son domicile bruxellois, Arno avait été contraint depuis deux ans d'annuler et de reporter plusieurs dates de concerts en raison du traitement médical intensif suivi pour lutter contre son cancer.

«Début novembre, ma copine m'a dit que j'avais le teint jaune», avait-il déclaré début 2020. «Je suis allé chez mon médecin traitant et il m'a fait une prise de sang. Peu de temps après, j'ai reçu un coup de téléphone. Je devais me rendre à l'hôpital de toute urgence. Sur place, ils m'ont diagnostiqué un cancer du pancréas à un stade précoce».

Un touche-à-tout

Comparé tantôt à un Tom Waits venu des Flandres, ou à un Alain Bashung plus irrévérencieux, Arno - Arnold Charles Ernest Hintjens de son vrai nom - s'était aussi prêté une petite dizaine de fois au jeu du grand écran. Il était ainsi apparu en 2016 dans le film d'Antoine Cuypers Préjudice, donnant la réplique à Nathalie Baye. Le musicien avait également été contacté pour jouer dans l'un des rares films réalisés par Michel Piccoli, Alors voilà. C'était en 1997.

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Son avant-dernier album solo, Santeboutique, est paru en septembre 2019. Arno avait tenu à se produire sur scène les mois suivants, malgré les débuts de sa chimiothérapie. Il s'était finalement résolu à interrompre un temps sa tournée, le temps de récupérer après une opération. «Les gens qui savent que j'ai un cancer se demandent pourquoi je suis sur scène. Mais il faut savoir que c'est la scène qui me donne le plus d'énergie», confiait l'artiste en février 2020, au quotidien flamand De Standaard. «Je veux être positif et profiter de la vie, en tenant compte de la situation», observait-il alors.

Rockeur poétique, balancé entre le surréalisme et une mélancolie permanente, Arno se produisait sur scène en anglais, en français et en flamand. Dans sa jeunesse, il avait fait partie des TC Matic, groupe phare du rock belge des années 1970-1980. «On a été parmi les premiers à essayer de donner un son européen au rock», se souvenait-il pour Le Figaro, en 2011. Il s'était davantage fait connaître en France à partir des années 1990, avec des ballades telles que Les yeux de ma mère, son single le plus mémorable de 1995.

Depuis, le Bruxellois n'avait pas cessé de se rappeler au bon souvenir des mélomanes, ou de se présenter aux nouvelles générations. Un de ses premiers tubes, tiré de l'époque TC Matic, Putain, putain, a ainsi été repris en duo par Arno et Stromae en février 2022, sur la scène bruxelloise de l'Ancienne Belgique. Il s'agissait de l'une des dernières apparitions du pionnier à la voix rocailleuse. Le visage creusé, souvent assis, Arno était apparu sous un néon épelant ce qui aurait pu être son mot d'ordre. C'était, évidemment, le titre de son dernier album, paru en mai 2021 : Vivre.

Le rappeur américain A$AP Rocky arrêté pour une fusillade en novembre

Le compagnon de la chanteuse Rihanna a été interpellé à la suite d'une «dispute entre deux connaissances», le 6 novembre 2021 à Hollywood.

Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

Fontaines D.C., les «punk-poètes» irlandais de la nouvelle scène rock

Sacré meilleur groupe au monde par le magazine britannique New Musical Express, le quintet dublinois revient vendredi avec un troisième album intitulé Skinty Fia.

Le Figaro

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.

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Des désirs tout-puissants

À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.

Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.

En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent

Un isolement et une emprise mentale

Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.

Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter

Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.

Le manque de communication

L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.

Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint

L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».

Une culpabilité constante

«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.

Le manque de respect

Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.

Une jalousie exacerbée

En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.

L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée

Les solutions

Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»

Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.

Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»

(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Haute-Garonne : de faux vendeurs de matelas soutirent 50.000 euros à une trentaine de victimes

Nicolas Daguin

Originaires de la communauté des gens du voyage et déjà connus de la justice pour divers délits, les trois mis en cause, deux hommes et une femme, seront jugés le 10 mai prochain.

C'est une enquête de longue haleine qu'ont menée les hommes de la Brigade de recherches de Saint-Gaudens (31) en co-saisine avec les gendarmes de la compagnie de Boulogne-sur-Gesse. Au terme de huit mois d'investigations, ils sont parvenus à mettre fin à une vaste escroquerie de porte-à-porte dont le préjudice est estimé à environ 50.000 euros, apprend-on ce samedi auprès du parquet de Saint-Gaudens.

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Depuis septembre 2021, de faux représentants en literie se présentaient au domicile de particuliers - des personnes âgées la plupart du temps -, prétextant vouloir les faire bénéficier d'une aide de l'État de 150 euros sur le remplacement de leurs matelas qui, selon eux, étaient très probablement infestés par de microscopiques insectes. Dotés d'un petit terminal de paiement numérique, les escrocs inséraient la carte bancaire de leurs victimes mais simulaient aussitôt un problème lors de la tentative de paiement. Ils en profitaient alors pour effectuer plusieurs virements à la main, dont le montant dépassait toujours la facture initiale. «Certaines victimes ont été débitées de 3000 euros», détaille Christophe Amunzateguy, le procureur de la République de Saint-Gaudens.

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Au total, se sont près d'une trentaine de personnes, âgées de 65 à 80 ans, qui ont été victimes de cette arnaque. Évidemment, aucune d'entre elles n'a jamais vu la couleur d'un quelconque matelas.

Mardi 19 avril à l'aube, ce sont donc trois individus, deux hommes et une femme âgés d'une quarantaine d'années, qui ont été interpellés et placés en garde à vue. Tous trois originaires de la communauté des gens du voyage et déjà connus de la justice pour divers délits, ils ont été déférés devant la justice et jugés en comparution immédiate jeudi 21 avril. Mais le procès a finalement été renvoyé au 10 mai prochain et le trio a été placé sous contrôle judiciaire. Les mis en cause sont poursuivis pour «vol», «escroquerie sur personnes vulnérables» et «non justification de ressources» pour l'un d'entre eux.

Scène surréaliste à Perpignan où des enfants mettent le feu à une aire de jeu

Dans une vidéo devenue virale, des petits garçons s'amusent d'avoir mis le feu à un équipement public dans un quartier populaire. Le maire Louis Aliot promet de faire payer les familles des enfants concernés.

Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

L'Humanité

essai Remue-méninges mathématiques

Nos recommandations culturelles

Anna Musso

À tous les férus de casse-tête et d’énigmes en tout genre, ce livre propose 76 remue-méninges mathématiques pour tous les âges et tous les niveaux. Bien illustré, et augmenté d’une préface de Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l’ouvrage revisite des problèmes et les inscrit dans leur contexte historique et culturel, parfois surprenant. L’auteur Paul Wagner est journaliste scientifique. Il a notamment dirigé les rédactions de l’Usine nouvelle et Industrie et technologies. C’est dans ce dernier titre que paraissait chaque mois une énigme coécrite avec Pierre Antilogus, écrivain et humoriste. Faisant appel à la logique, à l’imagination et aussi à la ténacité du lecteur pour relever les défis, les auteurs invitent chacun à pénétrer l’univers des mathématiques de façon ludique et active.

mathématiques
Le Figaro

Comment sortir des rivalités fraternelles à l'âge adulte ?

PSYCHOLOGIE - La relation fraternelle est souvent la plus longue d'une vie. Afin de la préserver, il est essentiel de la délester des conflits de l'enfance.

«Je me suis mariée avant elle, j'ai obtenu l'Oscar avant elle, et si je meurs avant elle, elle en deviendra blême. Même là, je l'aurai devancée», a déclaré un jour l'actrice britannique Joan Fontaine, évoquant ses relations avec sa sœur aînée Olivia de Havilland. En mourant à l'âge de 96 ans, sept ans avant son aînée, l'héroïne du film Rebecca d'Alfred Hitchcock réalisait cet étrange «vœu»: faire enrager sa sœur jusqu'au bout, quitte à expirer la première ! En proie à d'inapaisables conflits, les deux actrices ne se voyaient plus depuis près de quarante années. Mais nul besoin de fouler les tapis rouges pour vivre une rivalité sororale ou fraternelle. Nicole Prieur, thérapeute familiale et autrice de l'ouvrage Les trahisons nécessaires (Robert Laffont), estime que «le lien fraternel s'établit dans l'enfance autour d'un sentiment de perte pour l'aîné et de manque pour les suivants. D'où un lien ambivalent fait de rivalités et de complicité. Pour que tout aille bien, il faut un équilibre entre les deux.»

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Une fois l'âge adulte atteint, on pourrait penser que le temps des bouderies pour un cadeau plus beau fait à l'un ou une attention plus grande portée à l'autre est passé. Mais «certaines personnes continuent d'avoir l'impression que leurs frères et sœurs sont privilégiés ou ont un statut différent du leur, explique Dana Castro, psychologue. Cela engendre chez elles un sentiment d'injustice très fort. Elles peuvent aussi soupçonner leurs parents de faire des différences entre les divers petits-enfants, ce qui réactive les rivalités fraternelles.» Un autre mécanisme peut entretenir l'animosité dans la fratrie : l'appropriation par les enfants des plaintes parentales. «Une personne reprochera par exemple à son frère ou sa sœur, sans véritablement y réfléchir, de n'être “ jamais content ”, parce qu'elle l'entend dire systématiquement par son père ou sa mère», précise la psychologue.

« Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner. »

Pour dépasser les rivalités fraternelles, il est donc nécessaire de se détacher de l'impact des comportements parentaux. «Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner, suggère Nicole Prieur. Si l'on n'a pas été le chouchou ou supposé tel, se rendre compte qu'on s'en est sorti par soi-même est souvent réconfortant. En outre, on peut prendre conscience qu'il n'est pas toujours facile d'être l'aîné ou l'enfant préféré.»

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Reste qu'il est important d'échanger avec ses frères et sœurs sur cette souffrance que l'on a ressentie pendant l'enfance. Mais pas sur le ton du reproche, ce qui aurait peu de chances de faire évoluer la relation. «En principe, personne ne peut contester ce que vous avez ressenti, relève Dana Castro. Il est donc préférable d'expliquer que l'on a été blessé plutôt que d'accuser un membre de sa fratrie de lui avoir fait subir telle ou telle attitude. Entamer un dialogue de cette nature permet parfois d'apaiser la relation.» Autre avantage : se remémorer cette période permet de se rendre compte à quel point chaque personne interprète différemment les événements de son enfance. «En partageant leurs souvenirs, frères et sœurs réécrivent leur histoire, constate Nicole Prieur. À partir de cet échange, l'enjeu est de commencer à regarder son frère ou sa sœur comme un individu singulier et non comme le produit d'un système familial.»

Le fait d'avoir des vies très différentes peut-il empêcher sœurs et frères de surmonter leurs rivalités ? Pas nécessairement. «On peut avoir en commun certaines valeurs ou occupations autour desquelles se retrouver, souligne Nicole Prieur. Comprendre ce que l'on partage permet également d'accepter les différences, qui ne sont pas en soi négatives. Car à partir de ce constat, il est plus facile de se dire : en quoi sommes-nous complémentaires ?» La réponse est loin d'être anodine quand on songe à ce qui attend la fratrie avec le vieillissement des parents. Chacun des frères et sœurs a alors tendance à occuper une fonction particulière auprès d'eux : écouter leurs plaintes, les aider à certains moments clés… «Si les enfants ne sont pas au clair avec la raison pour laquelle ils choisissent ce rôle et si les rivalités entre eux n'ont pas été surmontées auparavant, cela ne peut que les attiser», avertit Nicole Prieur. «Ou alors les rivalités surviennent à ce moment précis lorsqu'un des membres de la fratrie s'occupe exclusivement du parent survivant, tout en s'en plaignant, ajoute Dana Castro. Les autres lui reprochent alors cette emprise.»

« Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique. »

Une étude menée en 2000 par la professeure de psychologie américaine Heidi R. Riggio a établi que plus la relation fraternelle était positive (évaluation par un questionnaire auprès de 711 participants), plus la stabilité émotionnelle et l'ajustement psychologique des personnes étaient grands. Une bonne raison pour dorloter le lien fraternel, à la condition de ne pas en payer le prix personnellement. «Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes, constate Dana Castro. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique.» Quitte, parfois, à s'éloigner un temps, pour mieux revenir.

Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir

DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.

Covid-19 : 181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés

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Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

Vincent Trémolet de Villers

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Étrange veillée d’armes. La politique, ces derniers jours, malgré le débat, malgré les meetings, semblait comme assourdie. Le grand rendez-vous démocratique qu’est l’élection présidentielle relégué au rang des préoccupations secondaires. Pourtant, la guerre est en Europe, l’économie mondiale retient son souffle, la menace islamiste couve toujours et l’instabilité générale devrait être accentuée par la possibilité d’une alternance politique périlleuse. Certes, les appels résonnent contre «la menace Le Pen», mais ils tiennent plus du rituel que de l’expression d’une angoisse profonde. Comme si les Français, peuple politique, avaient compris dès le soir du premier tour que la reconduction du chef de l’État avait la force de l’évidence.

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Les quinze jours qui s’achèvent, d’enquêtes d’opinion en confrontations télévisuelles, ont confirmé cette impression première. Il faut dire que la candidate du Rassemblement national a montré dans sa stratégie (à gauche toute) l’étroitesse de sa vision (la baisse de la TVA ne dessine pas un horizon politique), ses ministres introuvables (Jordan Bardella ne peut pas faire un gouvernement à lui tout seul), les limites constitutives d’une candidature condamnée à échouer. C’est cette insuffisance criante - qui rend d’autant plus absurde la comédie antifasciste à laquelle nous avons, une fois encore, assisté - qui explique la dynamique et le crédit dont profite Emmanuel Macron. Beaucoup plus qu’une micro-campagne planifiée pour séduire ou tout au moins désarmer les électeurs de La France insoumise.

Mais la vérité des urnes n’est pas celle des sondages, il faut donc conserver malgré tous les signaux convergents une prudence vigilante.

À l’heure du bilan, il est une inquiétude que le résultat attendu ne parviendra pas à dissiper. Celle de la désaffiliation civique, de la dépolitisation de la vie publique. Campagne atone, polémiques consternantes, gravité introuvable, espérance congédiée, la grande délibération présidentielle a été réduite aux batailles d’images et de chiffres. Dimanche, il ne faudrait pas qu’une abstention massive vienne achever d’abîmer ce moment décisif de notre histoire.

Emmanuel Macron: «Ma France»

TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

L'appel de Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay pour une coalition des droites aux législatives

EXCLUSIF - Les vice-présidents exécutifs de Reconquête! appellent à construire une plateforme politique nouvelle et se disent prêts à entamer des discussions avec LR, le RN et DLF.

«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Le Figaro

Hervé Beroud et Marc-Olivier Fogiel: «Débat d’entre-deux tours, le changement, c’est maintenant!»

TRIBUNE - Le duel télévisé entre les deux finalistes à la présidentielle a attiré 15,5 millions de spectateurs, soit près de deux fois moins qu’en 1981. Il faut en tirer les conséquences et prévoir, à l’avenir, deux débats plus courts et mieux organisés, argumentent le directeur de l’information Altice Médias et le directeur général de BFMTV.

30 millions de téléspectateurs en 1981 et 1988, 20 millions en 2007, 16,4 millions en 2017, et 15,5 millions en 2022. Le débat de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle demeure un événement politique et télévisuel majeur, un repère fort, mais les chiffres sont là: le face à face entre les deux finalistes de l’élection a égaré un téléspectateur sur deux en trente ans. Et la courbe de l’audience du duel Macron-Le Pen de mercredi, déclinante dès 22h30 confirme cette évidence. Ce débat unique, monolithique, de près de trois heures, a besoin d’un gros rafraîchissement et surtout d’un souffle nouveau.

Faut-il s’en étonner? En 1974, dans un décor austère et sous un logo de l’ORTF, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand se faisaient face devant 25 millions de Français, pour un débat arbitré par Jacqueline Baudrier et Alain Duhamel. Près de cinquante ans plus tard, un beau plateau lumineux a remplacé la table en bois et le rideau marron, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont pris les places de Mitterrand et VGE, Léa Salamé et Gilles Bouleau celles de Baudrier et Duhamel, mais pour le reste rien n’a changé ou presque…

À lire aussiPrésidentielle 2022: les thèmes marquants de l’entre-deux-tours

Et pourtant dans le même temps, la politique et la télévision ont fait leurs révolutions. Le débat politique est entré dans les mœurs, on débat dans les élections primaires, dans les grandes émissions politiques, les 11 candidats de l’élection présidentielle de 2017 se sont même confrontés sur BFMTV et CNews, progrès démocratique et fortes audiences. À la télé, elle est loin l’époque de l’ORTF: 26 chaînes sur la TNT, de nouvelles grandes chaînes généralistes publiques et privées, 4 chaînes d’information à l’impact toujours plus marquant, sans parler des nouveaux médias, des plateformes digitales, des réseaux sociaux…

Dans les grands pays démocratiques, les débats pour les fonctions suprêmes ont logiquement suivi le mouvement de la société. Aux États-Unis, le candidat des Républicains et celui des Démocrates s’affrontent trois fois sur trois chaînes différentes, et personne ne trouve rien à y redire, au contraire. Plusieurs débats existent aussi en Allemagne pour le poste de Chancelier, au Royaume-Uni entre les candidats au poste de premier Ministre, etc.

En France, statu quo… Les deux chaînes issues de l’ORTF protègent jalousement leur pré-carré et leur alliance d’un soir, et les finalistes des élections successives rivalisent de prudence et de considérations tactiques plus ou moins efficaces pour décider de ne surtout rien changer. Alors que les Français, eux, ne cessent de dire et de montrer qu’ils adorent quand la politique se conjugue en mode débat.

Au fond, tout le monde sait pourtant qu’il faut bouger. Les deux journalistes présentateurs du débat de 2022 en sont convenus dans une interview au Parisien trois jours avant le duel Macron-Le Pen. Et l’enfilade de sujets proposés aux deux candidats mercredi soir a laissé les Français sur leur faim de confrontation. Le pouvoir d’achat, préoccupation numéro 1 des électeurs? Expédié en neuf minutes par candidat en début d’émission. Pas d’autre choix, sauf à terminer la soirée au milieu de la nuit. Quant aux questions de sécurité ou d’immigration, elles ont été reléguées au-delà de 23 heures, au moment où le sommeil voire l’ennui gagnait un certain nombre de nos concitoyens.

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Il existait bien pourtant une alternative innovante et intelligente. Organiser deux débats, les deux mercredis de l’entre-deux tours. Le premier sur la guerre en Ukraine, la situation internationale et ses conséquences pour les Français (inflation, énergies…), la France dans le monde, sa place en Europe… Et le second débat sur les questions régaliennes et de société (sécurité, justice, éducation, retraites, climat…). Deux fois deux heures, deux débats rythmés mais ordonnés et thématisés, deux occasions de convaincre aussi. Et au passage, une pluralité de médias organisateurs, de journalistes, de questionnement. BFMTV a proposé aux candidats cette indispensable évolution, sans être entendu pour cette fois. Ce n’est forcément que partie remise. De grands débats politiques égrèneront bien sûr les cinq prochaines années. Et pour LES débats de l’entre-deux tours, rendez-vous en 2027!

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Le Figaro

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

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Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

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Le Figaro

Revivez le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les enjeux du second tour étaient au cœur de ce nouveau numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Judith Waintraub, Grand reporter au Figaro Magazine, de Jim Jarrassé, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro, et de Paul Sugy, journaliste au service actualité du Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?», «Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?», et «Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?».

Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?

À la veille de la confrontation télévisée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les candidats se préparent activement. S'il est coutume de dire que ces débats ne changent pas fondamentalement la donne, la joute sera scrutée de près par beaucoup d'observateurs et d'électeurs cinq ans après la première confrontation entre les deux finalistes. Duel qui avait été marqué par une mauvaise prestation de la prétendante nationaliste et qui lui avait coûté des points dans les urnes quelques jours plus tard.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?

Troisième homme du premier tour, le leader insoumis est parvenu à rassembler 21,95% des suffrages. Une performance qui oblige les deux prétendants à faire des appels du pied à un électorat divisé entre le vote Macron, le vote pour Marine Le Pen et l’abstention. C'est par exemple le président-candidat qui construit tout son discours de Marseille samedi dernier sur ses ambitions écologiques. C'est aussi la candidate nationaliste qui allège sa position quant au port du voile dans l'espace public...

Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?

Tous les sondages le donnent gagnant, sans exception. Et l'écart s'est même agrandi depuis plusieurs jours en faveur d'Emmanuel Macron. Mais son élection est-elle assurée pour autant ? S'il reste bien quelques jours de campagne et que le président-candidat s'engage, a priori, vers une réélection, il reste tout de même certaines inconnues qui pourraient bien chambouler les prévisions politiques actuelles. Et notamment l'abstention dont le niveau devrait ainsi être élevé.

» Voir l'émission du mardi 19 avril :

» Écouter l'émission en podcast :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

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Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Le Figaro

La météo du week-end : alerte orange aux pluies et orages dans le Sud

Le Figaro

L'Ardèche et la Lozère sont placés en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste de la France, le week-end est agité et pluvieux.

C'est un temps agité qui traverse la France en ce week-end de second tour de l'élection présidentielle. Samedi, après plusieurs journées ensoleillées, les nuages ont fait leur retour sur le nord de la France, accompagnés de quelques averses, rapporte La Chaîne Météo *. Dans la moitié sud, de fortes pluies étaient attendues, ainsi que d'importantes rafales de vent sur le littoral méditerranéen. En arrivant dans l'après-midi sur le sud-est, ces pluies deviennent orageuses et fortes en PACA, région particulièrement exposée en fin de journée, soirée et nuit, avec des risques de ruissellement et d'inondations.

À lire aussiParlez-vous météo?

Dimanche, la dépression centrée ce samedi sur la France se décale vers l'Allemagne. Mais les pressions restent basses. En conséquence, c'est un temps instable qui se généralise aux trois quarts du pays avec des averses parfois orageuses. Avec l'orientation du vent au Nord, il fait un peu plus frais, mais aucune gelée n'est à redouter en plaine le matin.

En revanche, deux départements - l'Ardèche et la Lozère - sont placés en alerte orange pour pluies et orages. Tout le sud du pays est frappé par une dégradation pluvio-orageuse fréquente en cette saison. D'importantes précipitations sont attendues tout le week-end, accompagnées de quelques flocons de neige sur le Massif central. Le communiqué pourrait être levé dans la journée.

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le temps est mitigé. Samedi, de la grisaille était attendue dans la matinée, accompagnée de quelques averses dans les environs de Nantes. Le vent souffle sur la pointe bretonne, avec des rafales allant jusqu'à 55 km/h. L'après-midi, le temps se dégrade avec la formation d'orages en Ille-et-Vilaine. Le Finistère reste sous de belles éclaircies, tandis que les températures sont douces.

Le mauvais temps se maintient la journée de dimanche. Les averses gagnent du terrain, accompagnées de quelques bourrasques.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le temps est changeant d'un jour à l'autre. Samedi, de belles éclaircies se formaient dans la matinée, même si quelques nuages gris pouvaient apparaître en Normandie. Puis le temps s'est dégradé dans l'après-midi avec l'arrivée d'averses sur la région parisienne, ainsi que d'importants orages dans le Nord. Les températures restaient douces, avec 19°C à Paris.

Dimanche, le temps redevient ensoleillé, avec des éclaircies à prévoir des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire.

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel était couvert samedi, même si des éclaircies persistaient en Alsace. Quelques averses étaient également prévues en Moselle. Les précipitations ont gagné du terrain l'après-midi, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes. Si les températures sont printanières, elles accusent une légère baisse par rapport à la semaine dernière.

La grisaille se maintient la journée de dimanche, accompagnée de quelques pluies en Alsace et dans les environs de Lyon.

À lire aussi«Asthme des orages»: quand la météo déclenche des crises en cascade

Dans le Sud-Ouest, le temps était pluvieux, avec des précipitations tout le long du littoral atlantique. À noter quelques flocons de neige sur les Pyrénées au-dessus de 1500 mètres d'altitude. Le temps se dégradait l'après-midi, avec des pluies plus intenses dans les terres et l'arrivée de violents orages dans la vallée de la Garonne. Les températures, comprises entre 14°C et 18°C, sont en baisse.

Le temps reste pluvieux la journée de dimanche, même si quelques rayons de soleil peuvent apparaître l'après-midi. Le vent souffle sur les bords de mer, avec des rafales allant jusqu'à 85 km/h.

À lire aussiSécheresse: une dizaine de départements déjà en alerte

Dans le Sud Est, le0 week-end est tumultueux, avec des orages qui étaient prévus dès la matinée dans l'Hérault et les Alpes-Maritimes. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales comprises entre 45 et 75 km/h. Le temps restait orageux l'après-midi, avec de très fortes pluies dans les environs d'Avignon. Les températures, quant à elles, sont en baisse : 14°C à Nice et 16°C à Marseille.

Le temps reste maussade la journée de dimanche. Si quelques rayons de soleil peuvent apparaître sur le littoral méditerranéen, la pluie continue de tomber, de Perpignan à Nice, et en Corse.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud

Si le soleil brille toute la journée sur la moitié nord du pays, le ciel est couvert dans le Sud, accompagné de pluies soutenues dans le Sud-Ouest.

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La météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud

Quatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : les Français d’outre-mer et de l’étranger ont commencé à voter

Au large du Canada, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon a ouvert le bal à 8 heures locales (12 heures à Paris), samedi 23 avril, devenant le premier territoire ultramarin où il était possible de mettre un bulletin dans l’urne.

Les électeurs d’outre-mer et de l’étranger votent dès samedi 23 avril, décalage horaire oblige, pour le second tour de l’élection présidentielle. En métropole, les bureaux de vote ouvriront dimanche 24 avril à 8 heures. Au large du Canada, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon a ouvert le bal à 8 heures locales (12 heures à Paris), devenant le premier territoire ultramarin où il était possible de mettre un bulletin dans l’urne. Ont ensuite suivi la Guyane et les îles des Antilles, du Pacifique et de l’océan Indien, ainsi que les Français de l’étranger résidant sur le continent américain.

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron favori du second tour, mais Marine Le Pen à un niveau élevé, selon un ultime sondage

Depuis vendredi minuit, la campagne est officiellement terminée en métropole. Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des deux candidats sont interdites. Avant les résultats, dimanche à 20 heures, aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultats ne peut être publié.

Quelque 48,7 millions de Français ont le choix, comme en 2017, entre deux candidats aux programmes radicalement opposés, dans un contexte international particulièrement tendu avec une guerre qui fait rage aux frontières de l’Union européenne (UE). Europe, économie, pouvoir d’achat, relations avec la Russie, retraites, immigration : tout ou presque sépare les deux rivaux, qui semblent incarner plus que jamais deux France, après un quinquennat émaillé de crises multiples, des « gilets jaunes » à la pandémie de Covid-19.

L’abstention, grande inconnue du scrutin

D’un côté, Emmanuel Macron, 44 ans, arrivé en tête au premier tour (27,85 %), veut une nouvelle fois transcender le clivage gauche-droite pour s’imposer. Donné favori dans les sondages, il espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel hors cohabitation. Il a appelé à faire barrage à l’extrême droite, promettant baisse d’impôts, réforme des retraites et davantage d’écologie.

De l’autre, Marine Le Pen, 53 ans, ambitionne de devenir la première représentante de l’extrême droite (un terme qu’elle récuse) et la première femme à investir l’Elysée. Le 10 avril, elle était arrivée plus de quatre points (23,15 %) derrière le président sortant. Sèchement battue il y a cinq ans (33,9 % des voix), elle compte bien faire mentir les enquêtes d’opinion en rassemblant un large front anti-Macron sur la thématique de la défense du pouvoir d’achat et de la lutte contre l’immigration.

Avec ou sans majorité à l’Assemblée, quels sont les pouvoirs d’un président de la République ?

Arbitre et grande inconnue du scrutin, l’abstention risque d’être élevée, voire plus forte dimanche qu’au premier tour (26,31 %). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant le refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes. Dans leurs dernières enquêtes, les instituts IFOP et Ipsos-Sopra Steria évaluent l’abstention entre 26 % et 28 %. Risque supplémentaire pour la participation, les trois zones scolaires seront en vacances ce week-end.

La participation en outre-mer donnera samedi une première tendance. D’autant plus que le chef de file des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, fort de sa troisième place le 10 avril avec 21,95 % des voix au niveau national, était arrivé largement en tête dans les Antilles, dépassant la barre des 50 % à la Guadeloupe, Martinique et en Guyane. Son électorat – plus grosse réserve de voix de l’entre-deux-tours – a été particulièrement courtisé par les deux finalistes. Mais nombre de ses sympathisants pourraient être tentés de bouder les urnes.

Le Monde avec AFP

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Le Figaro

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Madeleine Meteyer

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).

Le dimanche 10 avril, Joséphine, 32 ans, graphiste, gagnait lors du premier tour de l'élection. Son candidat, un dénommé Emmanuel Macron était en tête. À ses côtés, son compagnon depuis trois ans, Pierre, 31 ans, musicien-dessinateur, bouillait. 7%. Éric Zemmour venait de faire 7%. On appelle ça perdre. Le lendemain, Joséphine a osé lui demander «tu vas voter pour qui au second tour ?» et Pierre osé répondre «Marine Le Pen, je pense». La suite, c'est «le vortex» donc, un cyclone tenace de grande taille, indique Wikipédia.

«On s’est engueulés comme des malades», soupire Pierre. «Je me suis mise à pleurer, non ?» essaie de se souvenir Joséphine en époussetant ses mains des miettes d'un sandwich merguez-carottes râpées.

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Pour cette brune aux yeux verts, le RN est une ligne rouge, LA ligne rouge. Paradoxalement plus que Zemmour bien que ce dernier ait, selon les commentateurs, décalé Marine Le Pen vers le centre par ses prises de position nettement plus radicales. Mais le vote de Pierre pour le premier tour, Joséphine l’avait sans doute accepté parce que le candidat de Reconquête! revendique sa judéité, que le père de Joséphine est juif et que l'antisémitisme la dégoûte au plus haut point. À l'inverse, «le Rassemblement national, c’est le Front national et voter pour un parti qui a dit des horreurs racistes, antisémites, je n’accepte pas, explique-t-elle de sa voix très douce. Et puis Zemmour, j’y étais préparée. Elle regarde Pierre. T’avais son bouquin sur ta pile de livres…»

Le grand remplacement

Si elle avait alors «mal réagi», elle n’avait donc pas fait changer les serrures, elle s’inquiétait, c'est tout : et si Zemmour n’était qu’une étape vers un lent durcissement dont l’extrémité pour elle se situe au RN ? «Je pense qu'il faut que t'expliques l'origine de cette crainte», lui suggère Pierre. Elle hoche la tête. «De mes 17 à mes 23 ans, je suis sortie avec un garçon, on parlait de se marier…» Il venait d'une famille catholique, avait des idées de droite nationale. «Sa famille était antisémite, il l'est devenu aussi et il a commencé à me dire des horreurs, que les Juifs dirigeaient le monde etc.» Si Pierre pouvait éviter de vriller, ça l'arrangerait.

«On essaye de construire quelque chose sérieusement et avec sincérité. Or, un bulletin de vote, ce n'est pas simplement réfléchir à l'organisation d'un pays, c'est partager des valeurs avec un candidat, c’est le reflet d’une personnalité…. Je ne veux pas d'une ambiance FN sous mon toit.»

Alors qu'elle mastique sa deuxième ou troisième bouchée d’un sandwich feta-aubergines, elle sourcille soudain «mais attends, tu ne m’as pas vraiment dit que t’allais voter Marine Le Pen, si ?» Un ange passe, un papillon volette, une voiture klaxonne. «Mais si !» lui rappelle Pierre. Même que, après leur dispute, il lui a écrit une lettre pour lui dire tu es la femme de ma vie mais je suis de droite, ça ne changera pas, «tu peux me quitter si tu veux». Il lui rappelle qu'elle n'a pas voulu, tant mieux, il l'aurait mal vécu.

Contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi

«J’avais pas compris que t’allais voter Marine Le Pen», insiste de nouveau Joséphine. Serait-on sinon, ce mercredi 20 avril, en train de découper trois parts de flan dans leur salon ? Peut-être pas à en juger son expression effarée. «En fait, je ne suis pas sûr de voter pour elle», tempère Pierre en attrapant un petit bout de flan à la pistache et en se lançant dans un de ces mini-monologues éloquents dont il a le secret : «Je m'en tape un peu de cette femme, elle n’a pas l’étoffe du chef d’État d’une patrie littéraire, j’ai peur qu’une fois au pouvoir elle décrédibilise les idées nationales par son incompétence». Mais s’il ne vote pas RN dans deux jours, quelle forme concrète donnera-t-il à l'expression de sa plus grande inquiétude, à savoir «le grand remplacement» ?

(L'expression détonne dans la bouche d'un musicos aux cheveux dépeignés qui boit des coups dans les bars d'Oberkampf.)

«Le changement ethnique, l'échec de l'assimilation, on le voit partout, se justifie Pierre. J’avais mes bureaux à La Chapelle, les gens ne parlent pas français, les femmes sont voilées… soupire-t-il. Y’a des soirs quand on traverse certains quartiers, je suis effondré et Joséphine me dit “mais qu’est-ce que t’as ?” En fait, ça me déprime totalement. On est impuissants, c'est pour ça que je suis contre l'Europe : elle nous prive de notre souveraineté.»

Quand il explique ça à Joséphine, elle l'écoute. D'ailleurs elle voit «la même chose que lui». Mais elle n'en pense pas la même chose. «L'assimilation, pour moi aussi c'est très important. Mes ancêtres sont des Juifs d'Algérie et ils ont toujours refusé le communautarisme juif.»

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«Donc contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi», sourit amoureusement Pierre. «Mais, reprend la jeune femme, je pense que défendre l'immigration zéro, c'est contraire à l'identité de la France. Et je me sens européenne, l'Europe nous protège face à la Chine, la Russie.» De là son vote pour le président sortant dont elle dit qu'il a été à la hauteur de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine. Ce que Pierre pense aussi. «Je ne suis pas un anti-macroniste primaire. Il ne défend pas les intérêts de notre civilisation mais c'est un homme intelligent. Je veux le battre, pas le décapiter.»

L'amour, l'amour, l'amour

Joséphine et Pierre peuvent parler longtemps de politique, ils écoutent côte à côte l'émission d'Alain Finkielkraut, France Inter le matin. Quand le ton monte, c'est Pierre «surtout après quelques verres». Joséphine, elle, a une voix très douce, une façon d'essayer de saisir ce qu'ils ont en commun. Le goût pour la discussion. L'importance accordée à la politesse, à la culture. La détestation des moralistes (Pierre foudroie certains Parisiens de leur cercle amical : «des bourgeois jouisseurs qui font genre d'être écolo mais consomment de la coke importée du tiers monde dans des boîtes de nuit défendues aux pauvres»).

Alors, les désaccords politiques ne sont qu'un petit grain de sable dans un rouage bien huilé. «Ça me ferait vraiment chier si Pierre votait FN, répète Joséphine, mais je sais que c'est une personne très ouverte, tolérante, pas un réactionnaire». Donc, elle pourrait s'en remettre ? «C'est grave pour moi», se borne-t-elle à répondre. Manquerait plus qu'il lui réclame son consentement.

NB : le jeudi 21 avril, au lendemain du débat entre Macron et Le Pen, Pierre nous envoie «Je ne peux pas voter pour cette incapable !!! Elle est pire qu'il y'a 5 ans !!!» L'amour est sauf.

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Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris

Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.

Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Le Monde

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron favori du second tour, mais Marine Le Pen à un niveau élevé, selon un ultime sondage

Le président sortant est en tête des intentions de vote, avec 56,5 %, du second tour du scrutin, dimanche 24 avril. La candidate d’extrême droite récolterait 43,5 %, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour « Le Monde » effectué vendredi.

A quelques heures du second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 avril, la situation politique est d’une incertitude inédite. D’un côté, Emmanuel Macron, le président sortant, continue de faire la course en tête et apparaît comme le favori du scrutin avec des intentions de vote s’élevant à 56,5 % des personnes interrogées, contre 43,5 % pour Marine Le Pen – la marge d’erreur étant estimée à plus ou moins 1,1 point. De l’autre, l’extrême droite atteint une hauteur qu’elle n’avait encore jamais connue à ce stade de la campagne.

Ce sont là les principales leçons de l’enquête électorale menée le 22 avril par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde. Pour ce sondage, 12 129 personnes, sélectionnées selon la méthode des quotas, ont été interrogées. Les intentions de vote pour le 24 avril sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 7 549 personnes, d’où une très faible marge d’erreur.

Emmanuel Macron, favori du second tour de l’élection présidentielle, est porté par le vote d’électeurs peu enthousiastes pour son projet

Ces estimations montrent une certaine stabilité depuis les résultats de la précédente enquête présidentielle, effectuée du 15 au 18 avril par Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po – le Cevipof – et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde. Emmanuel Macron y était crédité de 56 % des intentions de vote, contre 44 % pour Marine Le Pen.

Un socle solide

Entre-temps, toutefois, le débat de l’entre-deux-tours a eu lieu, mercredi 20 avril. Or c’est M. Macron qui est plutôt apparu comme le vainqueur de la confrontation. Mme Le Pen a semblé moins crédible que lui ; plusieurs de ses propositions, floues et brouillonnes ; et elle a manqué de « présidentialité » face au chef de l’Etat, qui a précisément fait de son rôle un atout.

Malgré ces handicaps, le socle de la candidate du Rassemblement national (RN) apparaît très solide : ses électeurs sont sûrs de leur choix à 92 %, contre 94 % pour Emmanuel Macron. La stagnation des intentions de vote en faveur du président candidat semble donc bien indiquer une sorte de tassement, sans que le débat ait eu d’effet accélérateur voire créé de dynamique notable pour lui.

Le candidat de La République en marche pourrait paradoxalement pâtir d’une démobilisation de son camp, en raison de son statut de favori

En outre, si M. Macron l’emporte au second tour dimanche soir, sa victoire sera assombrie par de lourds nuages politiques. Le président réélu se maintiendrait à la tête d’un pays où l’extrême droite recueille près de la moitié des suffrages et, partant, profondément divisé. La situation serait totalement nouvelle puisqu’il y a cinq ans M. Macron avait recueilli 66,10 % des voix, contre 33,9 % pour Mme Le Pen : soit, potentiellement, une différence de 10 points.

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Le Monde

Exilés ukrainiens et russes en France : « J’espère aller passer quelques jours à Kiev avec mes parents – les voir, les toucher, être rassurée »

Anne Guillard Chloé Hecketsweiler Solène L'Hénoret Mattea Battaglia

Publié hier à 04h42, mis à jour hier à 20h38

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TémoignagesCarnets d’exil, épisode 2. Avec la guerre, ils ont quitté Dymer, Kiev ou Moscou, et posé leurs valises à Bures-sur-Yvette, Strasbourg, Toulon, Paris ou Villeurbanne. Pour combien de temps ? Douze familles ukrainiennes et russes ont accepté de nous raconter leur quotidien et de nous donner des nouvelles au fil des semaines.

Ils s’appellent Valeria, Ivan, Olga, Nina et Evgenia. Ils viennent d’Ukraine et de Russie, et ont trouvé refuge en France, depuis le début du conflit. Douze familles ukrainiennes et russes, dont les vies ont été bouleversées, ont accepté de nous raconter régulièrement leur nouveau quotidien. Dans cette série, « Carnets d’exil », tous les noms ne seront pas publiés, afin de protéger les personnes qui ont accepté de témoigner auprès du Monde.

Depuis le début de la guerre, le 24 février, près de 5 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays. Au 18 avril, 57 000 adultes et enfants percevaient l’allocation de subsistance accordée par la France. A côté de cet exode massif, des Russes ont fui le régime de Vladimir Poutine, dont certains sont arrivés dans l’Hexagone sans qu’on puisse en déterminer précisément le nombre. Ils ne peuvent en effet bénéficier de la protection temporaire accordée par la France et ne demandent pas forcément l’asile.

« LE MANQUE DE L’UKRAINE SE FAIT DÉJÀ SENTIR… sur tous les plans. J’y pense tout le temps, quand je parle, une fois par jour, à nos parents rentrés heureusement sains et saufs à Kiev. Quand je pense à mon fiancé, laissé à la frontière ouest du pays. A notre mariage prévu cet été, et qui aura lieu… je ne sais quand.

J’y pense parfois avec légèreté, presque avec insouciance, quand je bois un cappuccino, à la terrasse d’un café, et que je me rends compte à quel point les recettes en France et en Ukraine sont différentes. J’y pense aussi avec angoisse, pendant mes nuits blanches, quand je me laisse prendre par les réseaux sociaux et les chaînes d’info. Vivre la guerre sur un écran, ça a quelque chose d’insupportable… Un effet d’habitude s’installe. Et je sais que mes parents le ressentent aussi : quand les sirènes retentissent à Kiev, pour annoncer de possibles bombardements, ils nous disent qu’ils ne descendent plus du 8e étage et restent dans leur appartement.

Le paradoxe, c’est que je rêvais de venir en Europe. Aujourd’hui j’y suis, et je n’arrive pas à me projeter. La guerre occupe tout mon esprit. J’espère sortir de cet état en allant passer quelques jours en Ukraine avec mes parents – les voir, les toucher, être rassurée… Après, peut-être que j’arriverai à vivre cet exil comme une opportunité.

Parce que le choix est fait : on compte rester au moins jusqu’à ce que Maria ait terminé son lycée. Au moins un an, donc. A Kiev, j’avais fini mes études de philologie ; j’avais un emploi – un poste de manager dans le secteur informatique –, que j’ai perdu. Mais Maria, elle, était à quelques mois de la fin de sa 11e classe [l’équivalent de la terminale]. Là-bas, on ne sait pas si les examens de fin de lycée, en juillet, seront maintenus. S’ils auront lieu dans un sous-sol, dans une ambassade… Alors que, ici, ma sœur a déjà rebondi : elle a trouvé sa place dans un lycée, en 1re ; elle se débrouille bien, ses professeurs sont contents d’elle, elle prépare même le bac de français… Je m’accroche à ça. J’essaie de me persuader qu’on a fait le bon choix : c’est pour que ma sœur puisse réussir sa scolarité que nous avons décidé de partir, elle et moi.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Gérard Majax: «Un petit tour et puis revient»

Nathalie Simon

PORTRAIT - En citant le magicien dans le débat qui l’a opposé à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a remis le magicien star des années 1970-1980 dans la lumière.

Ce jeudi matin, le téléphone de Gérard Majax ne cesse de sonner. Le magicien de 78 ans est sollicité par toutes les chaînes de télévision et les radios. «C’est la gloire», lui fait-on remarquer. Il rit de bon cœur. Flatté au fond, qu’on pense encore à lui, et que la jeune génération cherche ces dernières heures à savoir qui il est sur les réseaux sociaux.

La veille au soir, Emmanuel Macron ignorait sans doute qu’il allait déclencher un (mini) séisme médiatique en lançant «Ce n’est pas Gérard Majax ce soir!» , à Marine Le Pen à propos de la dette du pays. Ni qu’il allait remettre dans la lumière celui qui était une vedette du petit écran dans les années 1970-1980, avec son émission fétiche «Y a un truc»! Le chef de l’État s’est peut-être souvenu de Jacques Chirac qui, à la fin des années 1970, avait brocardé Raymond Barre, alors premier ministre, en le surnommant «Le Majax de Matignon».

Succès en URSS

L’intéressé regardait le débat du coin de l’œil - il était dans son salon en train d’effectuer un tour de cartes - quand il a entendu son nom. «J’ai été très étonné, j’ai cru rêver, confie-t-il. J’ai pourtant une liste entière de présidents qui m’ont cité.» En près de cinquante ans, Majax est devenu un nom générique, symbole de l’illusion - qui pourrait en dire autant?

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«Il m’a montré une fois un article sur Mitterrand sur lequel on pouvait lire: “Le retour de Majax”, raconte Sylvain Gary, son ami chanteur et comédien. Qui regrette: «Quand Gérard fait des galas, travaille sur des effets spéciaux ou écrit, on ne parle pas de lui, il a suffi qu’Emmanuel Macron dise son nom et c’est la folie. Mais Gérard est suffisamment philosophe pour avoir du recul sur ce qui se passe, ce n’est pas cela qui va le troubler.» L’intéressé vient d’ailleurs de refuser le cachet que lui proposait Cyril Hanouna pour passer à «TPMP». mais n’a pas dit non, en revanche, à «C’est à vous» sur France 5, hier soir. Tombé dans l’oubli, Gérard Majax renoue ainsi avec la gloire, le temps d’une campagne électorale.

Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu

Né Maurice Faier, le 28 avril 1943, ce fils d’une mère pianiste et d’un père tailleur est attiré par la magie vers 12 ans. Il dévore les bandes dessinées de MandrakeleMagicien. Il fera ses débuts dans sa ville natale, à Nice. Habitant Paris, il rentre chez lui pendant les vacances. Il tente de gagner un peu d’argent en proposant des «exercices de manipulation». Il apparaît pour la première fois en public dans un restaurant situé au-dessus de l’habitation familiale, La Pignata, debout sur une cagette de pommes de terre. Et éclairé par une lampe accrochée à un clou. Le jeune homme intègre l’École normale d’Auteuil, puis est étudiant en psychologie expérimentale à la Sorbonne. Pendant son temps libre, il fait des numéros de prestidigitation dans des cabarets.

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Mais avant de vivre de sa passion, Gérard Majax doit subvenir à ses besoins. Il peint sur la place du Tertre à Montmartre. Joue un espion magicien avec Pierre Richard, dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert, dont il a réalisé le générique d’ouverture (1972). Apparaît aussi aux côtés de Danièle Évenou dans la série Marie Pervenche pendant sept ans. Il est en outre l’inventeur de l’Hallucinoscope, un «système de réalité virtuelle sans électronique». Mais le succès se fait attendre, il viendra d’ailleurs de l’URSS notamment grâce à Bruno Coquatrix qui l’invite à représenter la France dans des revues de music-hall.

Le prestidigitateur devient ultra-populaire en France dans les années 1970-1980 en multipliant, à l’instar de son homologue Garcimore, les émissions de télévision. Il démarre sous l’ORTF, moment de la chaîne unique, et se retrouve dans tous les foyers français. Y compris sans doute chez la famille Macron. «Abracadabra», «La Caverne d’Abracadabra», «Y’a un truc», «Passe-passe», «Magie-surprise», «Magie-Majax», ses tours avec des cintres «magiques», des cartes à jouer ou des pièces de monnaie, sont simples et accessibles.

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«Tout ici bas n’est qu’illusion», assurait-il à Philippe Bouvard, en 1967. Comme Guy Lux, notre confrère du Figaro l’invitait régulièrement sur ses plateaux. En 1987, il prédit qu’il fera disparaître la tour Eiffel, tout comme David Copperfield avait fait disparaître la statue de la Liberté. Le projet ne se fera jamais. Qu’importe! «Sa carrière est tellement longue et dense qu’il a créé des vocations, il a des héritiers qui le citent régulièrement», indique Sylvain Gary.

Le président l’aurait appelé

Gérard Majax a toujours affirmé qu’il exerçait son métier pour «émerveiller». Pourtant, la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. En 2007, il fonde sa propre maison d’édition Abracadabra Éditions qui sera dissoute en 2012. Un an plus tard, au Futuroscope de Poitiers, il inaugure un parcours spectacle, La Citadelle du vertige, qu’il a imaginé avec Jean Giraud, dit Moebius. L’attraction n’existe plus aujourd’hui. En 2014, des difficultés financières l’obligent à vendre ses accessoires de magie.

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«Je fais moins de spectacles», admet celui qui continue à se produire dans des festivals de magie avec son seul-en-scène, Les Dessous du Magic Hall, un mélange de sketchs où il fait participer les spectateurs et d’anecdotes sur sa profession. Et reprend: «Vous savez, j’en suis à quarante livres qui ont été traduits partout dans le monde, plusieurs boîtes de jouets et je viens de finir d’écrire avec Sylvain Gary un film d’animation, une suite à Pinocchio, Pinocchia, l’aventure secrète, et une comédie policière sur le thème des fantômes.»

Parmi ses ouvrages, il y a Les Secrets des tricheurs, dans lequel il dévoilait les trucs du métier ou Gare aux gourous, les trucs des sectes, où il démystifie les charlatans. Les Miracles de la Bible vus par un illusionniste (First Éditions), le dernier, lui donnera peut-être le pouvoir de rester sous le feu des projecteurs.

En attendant, le magicien remercie le président - qui, selon RTL, l’a appelé par courtoisie le lendemain du débat - à sa façon: «Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu», plaisante-t-il.

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

Danse: François Alu brille, mais sans étoile

RÉCIT - Un public déchaîné attendait, mercredi, le sacre du très médiatique danseur de l’Opéra de Paris. Il n’a pas eu lieu malgré une magnifique prestation en prince Solor.

Un sarcophage romain de l'Antiquité tardive découvert dans les Pyrénées-Orientales

ARCHÉOLOGIE - Les fouilles préventives menées à Elne, au sud de Perpignan, depuis plusieurs mois, traversent une nécropole antique. De nombreuses sépultures du IVe au VIIe siècles ont été mises au jour.

Le Figaro

Covid-19 : toujours moins de cas, mais autant de malades à l'hôpital

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Décrue de l'épidémie en France mais hausse du nombre de décès, les internautes chinois exaspérés... Le Figaro fait le point ce samedi 23 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

La décrue continue

La décrue de l'épidémie de Covid-19 observée depuis dix jours s'est poursuivie samedi, mais le nombre de malades hospitalisés restait stable, notamment en soins critiques, selon les chiffres quotidiens publiés par Santé publique France.

À lire aussiCovid-19: le confinement chinois menace l’économie mondiale

Le reflux se confirme: avec 80.571 cas positifs enregistrés en 24 heures, la moyenne des sept derniers jours s'établit à un peu plus de 80.000 contaminations quotidiennes, alors qu'elle stagnait au-dessus de 130.000 début avril. Amplifiée par le lundi de Pâques férié, la baisse n'en reste pas moins avérée pour le onzième jour consécutif.

59 décès à l'hôpital en 24 heures

Il n'en va pas de même à l'hôpital, où l'on dénombre encore 24.840 malades infectés, dont 1636 en soins critiques, soit quasiment autant qu'en début de semaine dernière.

Le décompte macabre du Covid s'est par ailleurs alourdi de 59 décès à l'hôpital en 24 heures, portant le total à 145.020 en France depuis le début de la pandémie, il y a plus de deux ans.

En Chine, la censure d'une vidéo sur le confinement à Shanghaï exaspère les internautes chinois

Une vidéo virale qui présente les répercussions du confinement de Shanghaï sur ses habitants a été effacée de l'internet chinois par les censeurs, suscitant samedi l'incompréhension voire la colère des internautes. La capitale économique chinoise, peuplée de 25 millions de personnes, affronte sa pire flambée de Covid-19 depuis le début de la pandémie.

La quasi-totalité des Shanghaïens sont confinés chez eux depuis début avril. Beaucoup d'habitants ont des difficultés pour s'approvisionner en produits frais et pour voir un médecin. Intitulée «Siyue zhi sheng» («Les voix d'avril»), la vidéo de six minutes est un long plan-séquence de Shanghaï filmée depuis les airs.

La vidéo débute par les voix de responsables politiques déclarant, au début de la flambée épidémique en mars, qu'un court confinement préventif n'est pas souhaitable, en raison de ses répercussions économiques. Cette hésitation initiale a conduit à l'explosion du nombre de cas positifs, laquelle a finalement déclenché l'actuel confinement qui devrait, lui, durer de nombreuses semaines.

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La vidéo en présente les répercussions avec une vingtaine d'extraits sonores: des habitants confinés qui n'arrivent pas à obtenir de la nourriture, des médicaments ou à se rendre à l'hôpital ; un homme empêché de rentrer dans son quartier confiné ; ou encore une femme décrivant le chaos dans les centres de quarantaine.

La vidéo a été massivement partagée vendredi soir sur le réseau social WeChat. Mais les censeurs sont parvenus à en effacer toute trace en quelques heures.

États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

Regarder la vidéo

Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir

DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.

Le paulownia, nouvel espoir des exploitants forestiers

DÉCRYPTAGE - Venant d’Asie où il sert de bois d’œuvre, cet arbre à la croissance rapide s’adapte au climat français et au dérèglement climatique.

Le Figaro

Feuille de match

Mauricio Pochettino

Franck Haise

TERMINÉ : Fin du direct le 23 avril 2022 à 22:54

Ce qu’il faut retenir

Paris-Lens : 1-1

Messi (68e) pour le PSG / Jean (88e) pour le RC Lens

Le PSG champion de France pour la 10e fois de son histoire

Le Paris Saint-Germain a été officiellement sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire, égalant le record de Saint-Etienne, malgré un match nul décevant contre Lens (1-1) au Parc des Princes, lors de la 34e journée. Lionel Messi a ouvert la marque d'une frappe enroulée en pleine lucarne (68e) face à des Lensois réduits à dix à la 57e minute. Paris succède donc à Lille et redevient champion de France après avoir été éliminé de la Coupe de France et de la Ligue des champions cette saison.

Le panache lensois

Après l'exclusion de Kevin Danso et l’ouverture du score de Lionel Messi 10 minutes plus tard, on pensait que le RC Lens allait couler ou tout du moins s’incliner assez logiquement. Mais les Sang et Or ont de la ressource et ils l’ont encore prouvé. Corentin Jean entré en jeu en fin de match est venu égaliser dans les dernières minutes (88e). Les Lensois disent certainement adieu au podium mais restent bien placé (7e) pour une qualification européenne en étant à deux points de la 4e place.

C’est terminé ! Le PSG sacré champion !

Le PSG et le RC Lens se quittent sur un score nul de 1-1. Messi a pensait offrir la victoire à Paris en inscrivant un très beau but à la 68e minute. Réduits à 10 contre 11, les Lensois sont parvenus à revenir au score en toute fin de match sur un but de Corentin Jean à la 88e minute.

Malgré ce match nul, les Parisiens sont sacrés champions pour la 10e fois de leur histoire.

Mbappé rate le cadre (92e)

Après une remise de Neymar de la tête dans la surface, Mbappé prend sa chance du droit mais son tir passe à côté du but lensois.

+ 3 minutes

Neymar averti pour une faute sur Ganago (90e)

Le RC Lens égaliiiise ! 1-1 (88e)

Les Lensois reviennent dans le match ! Les Sang et Or développent une action sur la gauche et après une belle combinaison, un centre passe devant le but parisien et Jean vient couper le ballon en se jetant au second poteau ! Le RC Lens égalise !

Di Maria reste au sol dans la surface (85e)

Le Parisien fait une roulette dans la surface et s’écroule. L’arbitre laisse jouer mais interrompt finalement le jeu car Di Maria reste au sol. Sur le ralentit, Di Maria est légèrement touché mais cherche surtout un penalty car la faute n’est pas évidente.

Le RC Lens peut souffler (83e)

Mbappé tente de combiner avec Verratti et Neymar dans un petit périmètre à gauche dans la surface. L'Italien fait finalement faute sur Wooh.

Sotoca est remplacé par Saïd et Frankowski par Jean (81e)

Perreira remplace Gueye (80e)

Occasion pour Lens (80e)

Belle frappe de loin du pied gauche, de Massadio Haïdara. Son tir file de peu au-dessus de la cage parisienne.

Carton jaune pour Marquinhos (79e)

Les Parisiens en confiance (77e)

Les hommes de Pochettino continuent de faire circuler le ballon et cette ouverture du score leur a fait du bien. Les Parisiens dominent les débats et se dirigent vers un 10e titre de champion de France.

changement pour le PSG

Double changement pour Lens

Le PSG continue de pousser (75e)

Messi ouvre le score !!!! 1-0 (68e)

Lionel Messi et le PSG trouve enfin la faille ! Une action est développée côté gauche et Neymar transmet à Messi dans l’axe. L’ancien joueur du Barça sort une très belle frappe du gauche et trompe Leca ! Très beau but de Lionel Messi !! Paris ouvre le score !

Les Parisiens cherchent la faille (65e)

Le club de la capitale tente de profiter de sa supériorité numérique et continue de mettre la pression. Mbappé est lancé dans la surface à droite et centre au sol pour Ramos. L’international espagnol manque son tir du droit qui passe au-dessus.

Changement pour Lens (62e)

Messiiiiii (58e)

Sur le coup franc situé dans l'axe à environ 25 mètres, Lionel Messi s'applique en enroulant du pied gauche, mais Jean-Louis Leca plonge sur sa droite et détourne le ballon des deux mains.

Danso exclut ! (56e)

Le défenseur lensois est exclut après un tacle non maîtrisé sur Neymar ! Le RC Lens va terminer à 10 !

Carton jaune pour Ramos (53e)

Ramos est averti pour avoir frappé dans le ballon qui a touché Fofana alors qu’il était au sol.

Mbappééééééééé ! (52e)

Après une faute de Clauss sur Neymar, Messi joue vite vers Mbappé. La défense lensoise est surprise et Mbappé tente un piqué sur Leca. Le gardien parvient à contrer ce ballon qui revient quand même sur Mbappé ! L’international français frappe du droit mais un lensois sauve sur sa ligne.

Sotoca contré (50e)

Après une action développée sur la gauche, Sotoca est trouvé dans l’axe à 25 mètres et prend sa chance mais son tir est contré et sort en corner. Celui ci ne donne rien.

Le PSG reprend le contrôle (47e)

Aucun changement n’est à déclaré à la pause. Les Parisiens commencent cette seconde période en tenant le ballon.

Début de la seconde période !

Kylian Mbappé donne le coup d’envoi de l’acte deux.

Les stats à la pause

C’est la pause ! Paris et Lens se neutralisent 0-0

Les Parisiens et les Lensois rentrent au vestiaire dos à dos. Aucune des deux équipes n’est parvenue à faire la différence dans une première période où le rythme est monté progressivement en intensité.

Les joueurs de la capitale ont accéléré mais Mbappé est pour l’instant trop imprécis dans le dernier geste. Lens a été dangereux sur contres. Ils restent 45 minutes pour faire la différence.

Fofana au-dessus

Le milieu des Sang et Or prend sa chance aux 25 mètres mais son tir ne retombe pas assez vite et passe au-dessus du but de Navas.

Clauss échoue face à Navas (39e)

Sur un contre, Kalimuendo accélère à gauche et trouve Fofana à l’entrée de la surface. Le milieu lensois décale Frankowski qui décale Clauss à droite dans la surface. Seul face à Navas, le français écrase trop sa frappe qui est capté par le gardien parisien.

Mbappéé encore au-dessus ! (38e)

Mbappé est trouvé en profondeur et tente d’éliminer Danso qu’il emmène à gauche avec un passement de jambe. Dans la surface, le numéro 7 manque son tir du gauche qui passe au-dessus !

Le PSG accélère (35e)

Les hommes de Pochettino continuent de pousser depuis plusieurs minutes et les Lensois sont en difficulté mais défendent bien pour le moment.

Oh Mbappéééé ! (31e)

Neymar est trouvé et lance Mbappé dans l’axe avec une belle passe piqué en une touche. L’international français est gêné par le retour de Danso et sa frappe du gauche passe au-dessus du but de Leca ! Quelle occasion !

Verratti manque son centre (29e)

Le rythme s’est clairement accéléré depuis quelques minutes côté parisien. Mbappé fait un gros travail sur la gauche et transmet à Verratti. Le centre du milieu italien est trop long et sort en 6 mètres.

Hakimi bute sur Leca ! (26e)

Le latéral parisien est lancé dans le dos de la défense à hauteur du milieu de terrain. Il accélère mais sa dernière touche de balle est trop longue, ce qui permet à Leca de sortir devant lui pour contrer son tir à bout portant !

Neymar à côté ! (24e)

Après un tir contré de Mbappé, le ballon revient dans les pieds des joueurs du PSG. Messi trouve Mbappé dans la surface qui décale Neymar sur sa gauche. Le Brésilien manque le cadre du droit.

Danso devant Mbappé (22e)

Mbappé récupère un ballon au milieu de terrain devant Fofana et accélère dans l’axe. Il élimine un défenseur d’un grand pont et part à la course face à Danso qui tacle et envoie le ballon en corner.

Fofana contré (20e)

Après un bon mouvement collectif, Fofana prend sa chance aux abords de la surface mais Kimpembe contre le tir du milieu lensois. Le corner qui suit ne donne rien.

Paris sans idée (18e)

Le PSG peine à construire le jeu et à se montrer dangereux face à un bloc bien en place côté lensois. Les Parisiens pressent mais ne parviennent pas à trouver la faille.

Danso signalé hors-jeu (15e)

Les Lensois obtiennent un coup-franc lointain et Clauss va chercher le second poteau. Danso place une tête au-dessus du but de Navas mais il est signalé hors-jeu.

Leca capte tranquillement (14e)

Le centre de Hakimi depuis la droite est contré par Frankowski à l'angle droit de la surface. Leca peut capter le ballon au premier poteau.

Mbappé reprit (12e)

Les Parisiens peinent à faire la différence à l’approche du premier quart d’heure de jeu. Mbappé accélère côté droit mais se retrouve sans solution face à trois défenseurs lensois et perd finalement le ballon.

Messi tente une percée (11e)

Le bloc lensois est en place et gêne les Parisiens. Lionel Messi tente une percée dans l'axe mais il est vite repris par un joueur Sang et Or.

Carton jaune pour Danso

Le défenseur lensois est averti pour une obstruction sur Neymar.

Pas encore d’occasion franche dans ce début de match (8e)

Les Lensois ont maintenant plus de possession que les Parisiens. Mais aucune des deux équipes ne s’est montrée dangereuse pour le moment. Seko Fofana a tenté sa chance des 25 mètres mais le ballon est passé au-dessus du but de Navas.

La belle image du jour, avec les Ultras lensois… à Auteuil

Comme prévu, le Collectif Ultras Paris a accueilli plusieurs dizaines de supporters lensois dans «son» Virage Auteuil. Lesquels supporters lensois ont été interdits de déplacement à Paris par décision préfectorale. On rappellera d’ailleurs que le CUP a annoncé qu’il quittera sa tribune à la 75e minute si le score est acquis à l’avantage du PSG, en signe de protestation et pour marquer sa colère. L’ambiance est évidemment terne.

Première faute de Messi (5e)

Les Lensois commencent à toucher de plus en plus de ballons et Wooh élimine Messi pour relancer mais l’argentin fait faute.

Les Parisiens contrôlent le ballon (3e)

Sur ces premières minutes, les Parisiens contrôlent le ballon et mettent leur jeu en place mais Lens a du répondant et observe aussi des phases de possession.

Mbappé prend sa chance (2e)

Situé à l'angle gauche de la surface, l'attaquant parisien cherche à enrouler du pied droit mais le ballon s'envole nettement au-dessus de la cage lensoise.

C’est parti au Parc des Princes !

Les Lensois donnent le coup d’envoi de ce match ! L’arbitre de la rencontre est Monsieur Delerue.

Des sifflets contre Pochettino, Mbappé acclamé

Le onze lensois pour affronter le PSG

Le onze parisien avec une nouvelle titularisation de Ramos

Le RC Lens doit s’imposer pour continuer de croire au podium

7es de Ligue 1 avec 53 points, les Lensois peuvent espérer rester dans la course au podium en cas de succès face aux Parisiens. Les Sang et Or sont à 6 points de Monaco qui mène face à Saint-Etienne (en direct commenté sur notre site)

Le PSG peut être sacré champion dès ce soir

En cas de succès face au RC Lens ou même de match nul ce soir au Parc des Princes, les Parisiens seront sacrés champions de France. En cas de défaite, ils pourraient aussi l’être dimanche si l’OM ne gagne pas à Reims (20h45). Paris dispose d’une avance de 15 points au classement sur l’OM, son dauphin.

LIRE AUSSI - Le PSG champion face à Lens, si…LIRE AUSSI - PSG : la fête à la maison ?LIRE AUSSI - PSG : la bonne pioche Mendes, Messi décevant, le fantôme Wijnaldum… Le mercato parisien de l'été 2021 au crible

Bonsoir à toutes et tous !

Bienvenue sur Le Figaro, pour suivre en direct live commenté, le match entre Paris et Lens pour le compte de la 34e journée de Ligue 1.

Ce qu’il faut retenir

Paris-Lens : 1-1

Messi (68e) pour le PSG / Jean (88e) pour le RC Lens

Le PSG champion de France pour la 10e fois de son histoire

Le Paris Saint-Germain a été officiellement sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire, égalant le record de Saint-Etienne, malgré un match nul décevant contre Lens (1-1) au Parc des Princes, lors de la 34e journée. Lionel Messi a ouvert la marque d'une frappe enroulée en pleine lucarne (68e) face à des Lensois réduits à dix à la 57e minute. Paris succède donc à Lille et redevient champion de France après avoir été éliminé de la Coupe de France et de la Ligue des champions cette saison.

Le panache lensois

Après l'exclusion de Kevin Danso et l’ouverture du score de Lionel Messi 10 minutes plus tard, on pensait que le RC Lens allait couler ou tout du moins s’incliner assez logiquement. Mais les Sang et Or ont de la ressource et ils l’ont encore prouvé. Corentin Jean entré en jeu en fin de match est venu égaliser dans les dernières minutes (88e). Les Lensois disent certainement adieu au podium mais restent bien placé (7e) pour une qualification européenne en étant à deux points de la 4e place.

C’est terminé ! Le PSG sacré champion !

Le PSG et le RC Lens se quittent sur un score nul de 1-1. Messi a pensait offrir la victoire à Paris en inscrivant un très beau but à la 68e minute. Réduits à 10 contre 11, les Lensois sont parvenus à revenir au score en toute fin de match sur un but de Corentin Jean à la 88e minute.

Malgré ce match nul, les Parisiens sont sacrés champions pour la 10e fois de leur histoire.

Mbappé rate le cadre (92e)

Après une remise de Neymar de la tête dans la surface, Mbappé prend sa chance du droit mais son tir passe à côté du but lensois.

+ 3 minutes

Neymar averti pour une faute sur Ganago (90e)

Le RC Lens égaliiiise ! 1-1 (88e)

Les Lensois reviennent dans le match ! Les Sang et Or développent une action sur la gauche et après une belle combinaison, un centre passe devant le but parisien et Jean vient couper le ballon en se jetant au second poteau ! Le RC Lens égalise !

Di Maria reste au sol dans la surface (85e)

Le Parisien fait une roulette dans la surface et s’écroule. L’arbitre laisse jouer mais interrompt finalement le jeu car Di Maria reste au sol. Sur le ralentit, Di Maria est légèrement touché mais cherche surtout un penalty car la faute n’est pas évidente.

Le RC Lens peut souffler (83e)

Mbappé tente de combiner avec Verratti et Neymar dans un petit périmètre à gauche dans la surface. L'Italien fait finalement faute sur Wooh.

Sotoca est remplacé par Saïd et Frankowski par Jean (81e)

Perreira remplace Gueye (80e)

Occasion pour Lens (80e)

Belle frappe de loin du pied gauche, de Massadio Haïdara. Son tir file de peu au-dessus de la cage parisienne.

Carton jaune pour Marquinhos (79e)

Les Parisiens en confiance (77e)

Les hommes de Pochettino continuent de faire circuler le ballon et cette ouverture du score leur a fait du bien. Les Parisiens dominent les débats et se dirigent vers un 10e titre de champion de France.

changement pour le PSG

Double changement pour Lens

Le PSG continue de pousser (75e)

Messi ouvre le score !!!! 1-0 (68e)

Lionel Messi et le PSG trouve enfin la faille ! Une action est développée côté gauche et Neymar transmet à Messi dans l’axe. L’ancien joueur du Barça sort une très belle frappe du gauche et trompe Leca ! Très beau but de Lionel Messi !! Paris ouvre le score !

Les Parisiens cherchent la faille (65e)

Le club de la capitale tente de profiter de sa supériorité numérique et continue de mettre la pression. Mbappé est lancé dans la surface à droite et centre au sol pour Ramos. L’international espagnol manque son tir du droit qui passe au-dessus.

Changement pour Lens (62e)

Messiiiiii (58e)

Sur le coup franc situé dans l'axe à environ 25 mètres, Lionel Messi s'applique en enroulant du pied gauche, mais Jean-Louis Leca plonge sur sa droite et détourne le ballon des deux mains.

Danso exclut ! (56e)

Le défenseur lensois est exclut après un tacle non maîtrisé sur Neymar ! Le RC Lens va terminer à 10 !

Carton jaune pour Ramos (53e)

Ramos est averti pour avoir frappé dans le ballon qui a touché Fofana alors qu’il était au sol.

Mbappééééééééé ! (52e)

Après une faute de Clauss sur Neymar, Messi joue vite vers Mbappé. La défense lensoise est surprise et Mbappé tente un piqué sur Leca. Le gardien parvient à contrer ce ballon qui revient quand même sur Mbappé ! L’international français frappe du droit mais un lensois sauve sur sa ligne.

Sotoca contré (50e)

Après une action développée sur la gauche, Sotoca est trouvé dans l’axe à 25 mètres et prend sa chance mais son tir est contré et sort en corner. Celui ci ne donne rien.

Le PSG reprend le contrôle (47e)

Aucun changement n’est à déclaré à la pause. Les Parisiens commencent cette seconde période en tenant le ballon.

Début de la seconde période !

Kylian Mbappé donne le coup d’envoi de l’acte deux.

Les stats à la pause

C’est la pause ! Paris et Lens se neutralisent 0-0

Les Parisiens et les Lensois rentrent au vestiaire dos à dos. Aucune des deux équipes n’est parvenue à faire la différence dans une première période où le rythme est monté progressivement en intensité.

Les joueurs de la capitale ont accéléré mais Mbappé est pour l’instant trop imprécis dans le dernier geste. Lens a été dangereux sur contres. Ils restent 45 minutes pour faire la différence.

Fofana au-dessus

Le milieu des Sang et Or prend sa chance aux 25 mètres mais son tir ne retombe pas assez vite et passe au-dessus du but de Navas.

Clauss échoue face à Navas (39e)

Sur un contre, Kalimuendo accélère à gauche et trouve Fofana à l’entrée de la surface. Le milieu lensois décale Frankowski qui décale Clauss à droite dans la surface. Seul face à Navas, le français écrase trop sa frappe qui est capté par le gardien parisien.

Mbappéé encore au-dessus ! (38e)

Mbappé est trouvé en profondeur et tente d’éliminer Danso qu’il emmène à gauche avec un passement de jambe. Dans la surface, le numéro 7 manque son tir du gauche qui passe au-dessus !

Le PSG accélère (35e)

Les hommes de Pochettino continuent de pousser depuis plusieurs minutes et les Lensois sont en difficulté mais défendent bien pour le moment.

Oh Mbappéééé ! (31e)

Neymar est trouvé et lance Mbappé dans l’axe avec une belle passe piqué en une touche. L’international français est gêné par le retour de Danso et sa frappe du gauche passe au-dessus du but de Leca ! Quelle occasion !

Verratti manque son centre (29e)

Le rythme s’est clairement accéléré depuis quelques minutes côté parisien. Mbappé fait un gros travail sur la gauche et transmet à Verratti. Le centre du milieu italien est trop long et sort en 6 mètres.

Hakimi bute sur Leca ! (26e)

Le latéral parisien est lancé dans le dos de la défense à hauteur du milieu de terrain. Il accélère mais sa dernière touche de balle est trop longue, ce qui permet à Leca de sortir devant lui pour contrer son tir à bout portant !

Neymar à côté ! (24e)

Après un tir contré de Mbappé, le ballon revient dans les pieds des joueurs du PSG. Messi trouve Mbappé dans la surface qui décale Neymar sur sa gauche. Le Brésilien manque le cadre du droit.

Danso devant Mbappé (22e)

Mbappé récupère un ballon au milieu de terrain devant Fofana et accélère dans l’axe. Il élimine un défenseur d’un grand pont et part à la course face à Danso qui tacle et envoie le ballon en corner.

Fofana contré (20e)

Après un bon mouvement collectif, Fofana prend sa chance aux abords de la surface mais Kimpembe contre le tir du milieu lensois. Le corner qui suit ne donne rien.

Paris sans idée (18e)

Le PSG peine à construire le jeu et à se montrer dangereux face à un bloc bien en place côté lensois. Les Parisiens pressent mais ne parviennent pas à trouver la faille.

Danso signalé hors-jeu (15e)

Les Lensois obtiennent un coup-franc lointain et Clauss va chercher le second poteau. Danso place une tête au-dessus du but de Navas mais il est signalé hors-jeu.

Leca capte tranquillement (14e)

Le centre de Hakimi depuis la droite est contré par Frankowski à l'angle droit de la surface. Leca peut capter le ballon au premier poteau.

Mbappé reprit (12e)

Les Parisiens peinent à faire la différence à l’approche du premier quart d’heure de jeu. Mbappé accélère côté droit mais se retrouve sans solution face à trois défenseurs lensois et perd finalement le ballon.

Messi tente une percée (11e)

Le bloc lensois est en place et gêne les Parisiens. Lionel Messi tente une percée dans l'axe mais il est vite repris par un joueur Sang et Or.

Carton jaune pour Danso

Le défenseur lensois est averti pour une obstruction sur Neymar.

Pas encore d’occasion franche dans ce début de match (8e)

Les Lensois ont maintenant plus de possession que les Parisiens. Mais aucune des deux équipes ne s’est montrée dangereuse pour le moment. Seko Fofana a tenté sa chance des 25 mètres mais le ballon est passé au-dessus du but de Navas.

La belle image du jour, avec les Ultras lensois… à Auteuil

Comme prévu, le Collectif Ultras Paris a accueilli plusieurs dizaines de supporters lensois dans «son» Virage Auteuil. Lesquels supporters lensois ont été interdits de déplacement à Paris par décision préfectorale. On rappellera d’ailleurs que le CUP a annoncé qu’il quittera sa tribune à la 75e minute si le score est acquis à l’avantage du PSG, en signe de protestation et pour marquer sa colère. L’ambiance est évidemment terne.

Première faute de Messi (5e)

Les Lensois commencent à toucher de plus en plus de ballons et Wooh élimine Messi pour relancer mais l’argentin fait faute.

Les Parisiens contrôlent le ballon (3e)

Sur ces premières minutes, les Parisiens contrôlent le ballon et mettent leur jeu en place mais Lens a du répondant et observe aussi des phases de possession.

Mbappé prend sa chance (2e)

Situé à l'angle gauche de la surface, l'attaquant parisien cherche à enrouler du pied droit mais le ballon s'envole nettement au-dessus de la cage lensoise.

C’est parti au Parc des Princes !

Les Lensois donnent le coup d’envoi de ce match ! L’arbitre de la rencontre est Monsieur Delerue.

Des sifflets contre Pochettino, Mbappé acclamé

Le onze lensois pour affronter le PSG

Le onze parisien avec une nouvelle titularisation de Ramos

Le RC Lens doit s’imposer pour continuer de croire au podium

7es de Ligue 1 avec 53 points, les Lensois peuvent espérer rester dans la course au podium en cas de succès face aux Parisiens. Les Sang et Or sont à 6 points de Monaco qui mène face à Saint-Etienne (en direct commenté sur notre site)

Le PSG peut être sacré champion dès ce soir

En cas de succès face au RC Lens ou même de match nul ce soir au Parc des Princes, les Parisiens seront sacrés champions de France. En cas de défaite, ils pourraient aussi l’être dimanche si l’OM ne gagne pas à Reims (20h45). Paris dispose d’une avance de 15 points au classement sur l’OM, son dauphin.

LIRE AUSSI - Le PSG champion face à Lens, si…LIRE AUSSI - PSG : la fête à la maison ?LIRE AUSSI - PSG : la bonne pioche Mendes, Messi décevant, le fantôme Wijnaldum… Le mercato parisien de l'été 2021 au crible

Bonsoir à toutes et tous !

Bienvenue sur Le Figaro, pour suivre en direct live commenté, le match entre Paris et Lens pour le compte de la 34e journée de Ligue 1.

Ligue 1 : le PSG sacré samedi face à Lens, si...

Après une première balle de titre à Angers, les Parisiens auront leur destin entre leurs mains face à Lens samedi (21h), au Parc des Princes.

Ligue 1 : Bordeaux-Saint-Étienne, deux monuments historiques en péril

Sur la corde raide depuis plusieurs saisons, Saint-Étienne (17e) et surtout Bordeaux (19e), qui s'affrontent ce mercredi (19h00), ont le profil du relégué en puissance, à l'instar de Nantes en 2007 ou Monaco en 2011.

Tops/Flops PSG-OM : Neymar en jambes, un Classique en carton

Le joli but de Neymar, la solidité de Marquinhos, mais surtout un Classique décevant : retrouvez les Tops et les Flops de ce match entre le PSG et l'OM (2-1).

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Le Monde

Ligue 1 : le PSG valide, dans l’indifférence de ses supporteurs, un titre de champion attendu

Le Paris-Saint-Germain a remporté un dixième championnat de France après son match nul contre Lens (1-1), samedi, au Parc des Princes. Mais l’élimination par le Real Madrid en huitième de finale de Ligue des champions ne passe pas chez les ultras.

Paris est une fête, mais la fête est parfois triste et les convives n’ont pas le cœur à trinquer. Samedi 23 avril, le Paris-Saint-Germain a validé son titre de champion de France malgré un résultat nul contre Lens (1-1) lors de la 34e journée de Ligue 1. Avec ce 10e sacre, le PSG rejoint l’AS Saint-Etienne au sommet du football français, mais la statistique a laissé froid une partie du public du Parc des Princes.

Il y a bien eu un frisson avec la splendide ouverture du score de Lionel Messi (68e), mais des Lensois – réduits à dix – ont égalisé par Corentin Jean (89e) et vite fait retomber le début d’ambiance. Comme prévu, le virage Auteuil – où sont regroupés les ultras du club – a accueilli la nouvelle avec un mélange d’indifférence et de défiance.

« On essaye de prendre du plaisir, dommage si ce n’est pas avec les supporteurs », lâchait Marquinhos, capitaine dépité au micro de Canal+. Messi, lui, avait déjà filé aux vestiaires. Circulez, il n’y a rien à célébrer, ou du moins à l’intérieur du stade. Vendredi soir, dans un communiqué, le Collectif Ultras Paris (CUP) avait proposé à ses membres de quitter la tribune Auteuil « dès la 75e minute si le score nous est favorable » pour une contre-fête organisée à l’extérieur de l’enceinte.

A sa façon, le CUP – en conflit avec la direction du PSG depuis plusieurs semaines – répondait à la demande de Mauricio Pochettino de ne pas sous-estimer la valeur de ce titre champion. « Remporter un titre national est quelque chose qui a de la valeur parce que, quand on ne le gagne pas, cela devient un gros problème », développait l’entraîneur argentin quelques heures plus tôt en conférence de presse.

Comme annoncé le @Co_Ultras_Paris a quitté la tribune Auteuil. #PSGRCL @francebleuparis @francebleusport #FBsport https://t.co/xbn19wGPzr

Dans l’histoire du PSG, il y a ceux de 1986 et 1994, et les autres. Parce qu’ils sont les premiers, ils gardent ce goût de rareté pour un club amoureux des coupes et fâché avec le concept de contrôle continu exigé par un championnat à 38 journées. Mais depuis 2011 et le début de l’ère Qatar Sport Investements (QSI), les Parisiens ont soulevé huit fois l’Hexagoal.

« Empilement de stars »

Pour un club aux moyens disproportionnés à l’échelle nationale, le titre de champion de France est devenu un moindre mal. Même dans l’esprit d’une bonne partie de ses supporteurs. Il y a pourtant eu des « accidents », comme en 2012 face au Montpellier d’un Louis Nicollin président comblé et décoloré en orange et bleu. Cinq ans plus tard, c’était l’heure d’un Monaco en apesanteur emmené par un Kylian Mbappé à peine majeur. Il y a un an, un Lille réaliste déjouait la logique.

Cette saison, la concurrence a été trop faible ou inconstante pour entretenir un semblant de suspens. Marseille n’a jamais regardé plus haut que la deuxième place, Rennes a connu trop de trous d’air malgré le meilleur fond de jeu du championnat, Monaco s’est réveillé trop tard et Lyon est resté un mirage jusqu’au bout.

Bref, le PSG n’a pas eu à forcer son talent et il n’a pas vraiment essayé. Celui de Mbappé (22 buts et 14 passes décisives) a souvent suffi et mit la poussière sous le tapis, celle d’une équipe sans identité ni intensité, capable d’enchaîner quatre matchs nuls (souvent heureux) en cinq matchs entre décembre 2021 et janvier. « On recherche notre identité de jeu avec les joueurs et les talents que l’on a », admettait alors dans un entretien à L’Equipe Mauricio Pochettino.

A l’époque, le technicien venait enfin de trouver un pied-à-terre dans le 8e arrondissement après un an à l’hôtel. S’il en avait fini de sa vie à la Michel Polnareff, il donnait plus que jamais l’impression de ne pas occuper la fonction. L’ancien défenseur a bien tenté de demander plus de générosité à ses hommes, d’asseoir son autorité. Un regard noir et incrédule de Lionel Messi – remplacé en fin de match contre Lyon lors de la 6e journée – l’a dissuadé pour de bon d’aller à l’encontre des statuts et des privilèges dans un effectif bâti dessus.

« Suis-je toujours entraîneur ou suis-je un politicien du sport, un ministre des sports ? », se demandait son prédécesseur, Thomas Tuchel. Trois jours plus tard, l’Allemand était remercié. Pochettino ne l’est pas encore, mais depuis l’élimination contre le Real Madrid en huitième de finale de Ligue des champions, son sort paraît scellé et le nom de l’Italien Antonio Conte circule déjà avec insistance.

Football : pour le PSG, la tentation du changement

Tout le monde ou presque a déjà oublié que son PSG a marché sur le Real pendant trois mi-temps avant un improbable effondrement consécutif à l’erreur de son gardien, Gianluigi Donnarumma. Avec un peu d’avance, le PSG a terminé sa saison ce 9 mars au stade Bernabeu. Quelques jours plus tard, Messi et Neymar étaient sifflés par le virage Auteuil lors de la réception de Bordeaux. Au-delà de leur personne ou de leur niveau de jeu du moment, c’était la stratégie sportive du club (ou plutôt marketing, selon les ultras) qui était visée.

Le titre fêté le 21 mai contre Metz

Dans le même temps, le CUP lâchait Nasser Al-Khelaïfi, président alors épargné pour avoir favorisé le retour des ultras au Parc. Trop souvent absent, le Qatari ne serait plus « l’homme de la situation » et le CUP déplorait « un empilement de stars » et le « rythme de sénateurs » en championnat.

Déjà éliminé en Coupe de France, le PSG cherchait un sens à cette fin de saison. Les supporteurs réclamaient du temps de jeu pour les gamins du centre de formation, mais Pochettino donnait des miettes aux Edouard Michu et Xavi Simons. Kylian Mbappé soignait toujours ses statistiques et entretient depuis l’espoir d’une prolongation de contrat.

Dans une certaine indifférence, Paris corrigeait Lorient (5-1), Clermont (6-0), Angers (3-0), ce qui, dans le fond, ne faisait que renforcer l’idée que cette équipe était forte face aux faibles et quand ça lui chantait. Neymar offrait un aperçu d’un talent déjà donné comme déclinant. Vu de Doha, on trouve que le compte n’y est pas (500 millions d’euros investis sur lui en cinq ans) et le Brésilien agace quand il confie sur Twitch ses envies d’Amérique et de MLS, « où tu as trois ou quatre mois de vacances ».

Ses coéquipiers et lui ne le sont pas encore officiellement. Mais c’est déjà tout comme, avec quatre dernières journées en guise de pot de fin de saison. Leur direction a décidé d’attendre le 21 mai et la réception du dernier, le FC Metz, pour fêter officiellement ses champions. En matière de célébration, c’est toujours mieux que le neuvième titre acquis le 30 avril 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19, après la réception d’un communiqué de la LFP officialisant la fin prématurée de la saison. Mais pour la passion et la ferveur, on repassera sans doute.

Alexandre Pedro

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Le Monde

Pierre Yovanovitch : « L’architecte d’intérieur est un artisan à cause de toutes les contraintes qui façonnent son travail »

podcast L’architecte d’intérieur, qui vient de créer une ligne d’accessoires en bois pour Dior Maison, est l’invité du podcast « Le Goût de M ».

Paris, 2e arrondissement. On s’avance dans une petite rue en pente du Sentier. On arrive devant un hôtel particulier du XVIIIe siècle. Pierre Yovanovitch nous reçoit, à l’occasion du lancement d’une ligne d’accessoires pour Dior Homme, dans la Maison qui accueille son agence. Un lieu de travail où « il a envie d’être avec ses équipes », un « avant-goût du goût ».

L’architecte d’intérieur âgé de 56 ans évoque son enfance à Nice et la résidence secondaire familiale à Valberg à la déco très années 1970 qui lui laissa une forte impression, son goût de la solitude, son obsession pour les poteries de Vallauris, son admiration pour l’homme d’affaires Pierre Cardin ou pour l’architecte Axel Einar Hjorth, son ennui du baroque, le château à Fabrègues qu’il a transformé en vraie maison de famille, sa passion pour la botanique, son insatisfaction permanente et l’importance qu’ont les livres dans sa vie : « Les ouvrages d’architecture, d’arts déco, d’art contemporain ont formé mon goût. J’ai des milliers de livres chez moi. La bibliothèque, le lieu où on se retrouve pour lire, c’est très important pour moi. »

Pierre Yovanovitch, une quête d’intérieur

Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa PhulpinRéalisation : Emmanuel BauxMusique : Gotan Project

Retrouvez ici tous les podcasts « Le Goût de M »

M le magazine du Monde

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Le Figaro

Comptes bancaires bloqués, insultes, vandalisme... Le quotidien des Russes de France

Angélique Négroni

TÉMOIGNAGES - Beaucoup se sentent mis au ban de la société, et vivent la situation avec un malaise grandissant.

Après la paralysie de leur vie quotidienne, l’action en justice. Parmi les milliers de Russes qui ont eu leurs comptes bancaires bloqués en France, plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de déposer plainte pour discrimination. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ces derniers ont eu la surprise de ne plus recevoir aucun versement. Ni salaires, ni remboursements, ni aides sociales ne leur ont été versés, les empêchant de faire face aux dépenses courantes. Leur tort selon eux: être Russe ou porter un nom à consonance slave.

Après avoir acquis la nationalité française il y a deux ans, Olga (*), aujourd’hui directrice juridique dans un groupe international américain, s’est retrouvée au pied du mur, sans même pouvoir faire des virements de compte à compte. «J’ai tout d’abord pensé à un bug», se souvient-elle.

Mise au ban

En réalité, dans le cadre des sanctions économiques infligées aux ressortissants russes proches du Kremlin, les établissements bancaires ont pour instruction de vérifier à qui ils ont affaire et doivent surveiller les mouvements de fonds. Dans cet objectif, les opérations dites «au crédit» sont alors filtrées - autrement dit bloquées - le temps de réaliser des contrôles à partir des documents réclamés auprès des clients de la banque. Les passeports ou les titres de séjour sont notamment demandés. Nous sommes conscients que l’application de ces mesures et des vérifications complémentaires ont pu être contraignantes pour nos clients , souligne la Société générale en précisant ne plus repérer à ce jour de difficulté sur aucun compte de ses clients.

À lire aussi«On m’a dit que mes virements étaient bloqués parce que j’étais Russe»

Quinze jours après l’invasion de l’Ukraine, Olga avait bien remis, à la demande de son conseiller, la photocopie de sa carte d’identité. «Sans que l’on me dise d’ailleurs les vraies raisons, seulement en invoquant une remise à jour de documents. Mais, malgré la communication de la pièce exigée, mon compte a été bloqué», se désole-t-elle. Une situation qui se renouvellera trois fois, après de brefs retours à la normale. «Pendant un temps, je n’ai pas pu toucher mon salaire», souligne-t-elle. Une claque pour cette femme de 37 ans, mariée à un Français, qui s’est soudain sentie mise au ban de la société.

Un malaise grandissant

Le même sentiment a étreint Maria, elle que l’on appelait «la Parisienne» dans ses années adolescentes, «tellement j’avais envie de quitter Moscou pour vivre à Paris», se souvient-elle. Cette femme de 26 ans a dû faire face à des tracas financiers. Seule en France depuis six ans, cette jeune autoentrepreneuse s’est retrouvée avec seulement 30 euros en poche, obligée de quémander de l’aide à son entourage professionnel. Anna a dû, quant à elle, accepter de se faire nourrir durant plusieurs jours par des amis. En région parisienne depuis dix ans, cette spécialiste dans le conseil numérique a également vu ses comptes bloqués à plusieurs reprises. Au sein de cette communauté, le dépit domine. La France s’en prend injustement, selon elle, à de simples citoyens sans histoire. «On n’est pas des oligarques!», s’agace Anna.

À lire aussiGuerre en Ukraine: face aux menaces et vexations, les Russes de France encaissent sans se plaindre

Saisi par ces victimes pour étudier la possibilité de déposer une plainte pénale pour discrimination, le cabinet Cartier Meyniel Schneller critique les méthodes bancaires utilisées.«On ne remet pas en cause le principe que certaines vérifications soient menées, compte tenu du dispositif réglementaire adopté par le Conseil de l’Union européenne, mais la nature arbitraire et le caractère discriminatoire de leur mise en application», souligne Me Alexandre Meyniel. Pour lui, «ce qui est contestable, c’est que l’on bloque des comptes avant même de prévenir les parties intéressées que des contrôles sont en cours. On devrait d’abord informer, puis vérifier, et seulement ensuite prendre les mesures de restriction qui s’imposent, dans l’hypothèse où ces ressortissants russes entreraient dans le champ d’application du régime des sanctions mis en place par les instances européennes».

Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe

Me Marie-Laure Cartier renchérit: «On a le sentiment que les établissements bancaires font preuve d’un zèle démesuré quant à la mise en œuvre des outils de conformité permettant l’application de la nouvelle réglementation européenne en matière de sanction, avec à la clé de graves conséquences pour les personnes qui les subissent et qui ne sont en aucun cas des oligarques. Aujourd’hui encore, le problème perdure.

À lire aussi«Toute ma vie est ici, je n’ai plus rien en France»: ces «irréductibles» qui restent en Russie, envers et contre tout

Outre ce problème avec les banques, la communauté russe vit en France avec un malaise grandissant: les agressions verbales et les actes de vandalisme contre elle se multiplient. Les voitures immatriculées en Russie sont notamment peinturlurées en jaune et bleu, aux couleurs de l’Ukraine. «Les automobilistes recouvrent de chatterton le drapeau de leur pays figurant sur la plaque», raconte un témoin. Portant un nom slave, une responsable de communication a reçu sur sa boîte mail diverses injures. À l’instar de la maison de la Russie, à Nice, sur son répondeur: «Foutez le camp! Tous de la mafia! Crevez!»

Andrey Eliseev, le recteur de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de la ville, n’a pas davantage été épargné. Il a reçu des menaces de mort, par courrier, et a déposé plainte.  La russophobie ne sert à rien et peut avoir pour effet d’augmenter les soutiens en faveur de Poutine», dit-il en regrettant que ce climat malsain s’invite aussi dans les cours de récréation. «”Dis maman, pourquoi les gens sont tous méchants en Russie?” Voilà ce que m’a demandé mon enfant en rentrant de l’école… , se désole Irina. Autre gêne pour Olga: «Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe.»

(*) Le prénom a été modifié.

À VOIR AUSSI - L’Allemagne saisit le yacht de l’oligarque russe Alicher Ousmanov

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : les livraisons d’armes et l’aide militaire promises par les pays occidentaux

La France s’est engagée à livrer 100 millions d’euros d’équipements militaires, dont des missiles Milan et des canons Caesar. Les Etats-Unis en sont à plus de 4 milliards d’euros d’aide.

Jusqu’ici discret sur le détail des armes livrées à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, Emmanuel Macron a précisé, vendredi 22 avril, que la France avait fourni à Kiev des missiles antichars Milan ainsi que des canons Caesar. Sollicitée par l’Agence France-Presse, l’Elysée n’a pas précisé le nombre de ces armes lourdes, afin de ne « pas donner d’informations opérationnelles » qui pourraient être utilisées par l’armée russe. Les missiles Milan « ont déjà été donnés ». L’acheminement des Caesar est, lui, « en cours » et ils « seront livrés dans les prochains jours » ainsi que « des milliers d’obus », selon l’Elysée.

La France livre des canons Caesar et des missiles antichars Milan à l’Ukraine

Comme la France, plusieurs pays ont fourni à l’Ukraine une aide militaire et des armes afin de l’aider à se défendre depuis les débuts de l’invasion russe, le 24 février.

Les livraisons connues concernent globalement des armes dites défensives, mais cela évolue. Parmi les armes offensives qui jouent un rôle important figurent les lance-missiles antichars Javelin, de fabrication américaine, ou encore les drones turcs. Cette aide comprend souvent des équipements de protection (casques, gilets pare-balles) et des rations de survie.

Les pays donateurs ne communiquent pas toujours le détail des livraisons effectuées, ni si elles sont effectivement intervenues. Certaines peuvent rester secrètes.

Guerre en Ukraine : les armes qui ont été déterminantes

Etats-Unis : plus de 4 milliards de dollars d’aide

Le président américain, Joe Biden, a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars, comprenant 72 obusiers et leurs véhicules, 144 000 obus et 121 drones kamikazes Phoenix Ghost, portant à plus de 4 milliards de dollars l’aide à l’Ukraine depuis le début de son mandat.

Le 13 avril, il avait déjà annoncé une aide incluant des véhicules blindés, de l’artillerie (18 obusiers) et des hélicoptères. Précédemment, Washington avait fourni ou promis 1 400 systèmes anti-aériens Stinger, 5 000 missiles antichars Javelin, 7 000 armes antichars d’un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7 000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars anti-artillerie et antidrones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée.

Le Javelin, capable de percer le char russe T-90, est devenu un symbole de la résistance ukrainienne.

Turquie : plus d’une vingtaine de drones TB2

L’Ukraine qui disait disposer avant l’invasion russe d’une vingtaine de drones turcs Bayraktar TB2, a déclaré début mars en avoir réceptionné de nouveaux commandés fin janvier, 16 selon certains experts.

Kiev a affirmé avoir distrait la défense du croiseur russe Moskva coulé la semaine dernière en mer Noire avec un TB2, pendant que des missiles le frappaient de l’autre côté. Certains experts affirment que des drones turcs continuent d’être livrés à l’Ukraine, ce que n’a jamais confirmé Ankara.

Les drones Bayraktar, utilisés lors de la guerre en Ukraine, pomme de discorde entre la Russie et la Turquie

Royaume-Uni : près de 200 000 équipements déjà distribués

Le Royaume-Uni affirme avoir déjà distribué 200 000 équipements – notamment 4 800 missiles antichars NLAW et un petit nombre de Javelin – et a annoncé l’envoi de 6 000 autres missiles. Le pays a aussi envoyé des missiles anti-aériens Starstreak et a promis d’envoyer 120 véhicules blindés (Mastiff, Wolfhound and Husky) et un nouveau système antinavire.

Le premier ministre Boris Johnson a annoncé vendredi qu’il envisage d’envoyer des chars à la Pologne, pour aider Varsovie à envoyer ses propres T72 à l’Ukraine. Londres a promis 350 millions de livres sterling (416 millions d’euros) de soutien financier à l’armée ukrainienne, en sus d’un soutien humanitaire et économique.

Canada : près de 94 millions de dollars depuis février

Le Canada s’est engagé depuis 2015 à fournir à l’Ukraine des équipements militaires de défense d’une valeur d’environ 112 millions de dollars américains (près de 104 millions d’euros), dont environ 94 millions depuis février 2022. Ottawa a annoncé depuis février l’envoi de mitraillettes, carabines, fusils de sniper, munitions, grenades, lanceurs de fusées et du matériel de surveillance. Le pays a indiqué cette semaine qu’il s’apprêtait à envoyer de l’artillerie lourde, sans donner de précisions. Il s’agirait vraisemblablement d’obusiers.

Allemagne : feu vert sur les armes de l’ex-Allemagne de l’Est

Au début du conflit, l’Allemagne a annoncé l’envoi de 1 000 armes antichars, 500 missiles sol-air Stinger, environ 2 700 missiles sol-air Strela et des munitions.

Selon des médias, l’Allemagne a envoyé d’autres armes depuis, notamment quelque 100 mitraillettes, 100 000 grenades, 2 000 mines, 15 bombes antibunkers, des détonateurs et des charges explosives.

Berlin, qui a son mot à dire dans le devenir d’armes de l’ancienne Allemagne de l’Est, a approuvé des demandes de pays comme l’Estonie et la République tchèque pour envoyer certaines de ces armes en Ukraine, dont des obusiers et des véhicules blindés de transport de troupes.

En Allemagne, le gouvernement se divise sur la question des livraisons d’armes à l’Ukraine

Espagne : 200 tonnes de matériel militaire

Madrid a annoncé jeudi la livraison de 200 tonnes de matériel militaire et de munitions, 30 camions militaires, des véhicules spéciaux de transport lourd et 10 véhicules légers, après avoir envoyé une douzaine d’avions avec des munitions et des armes légères.

Pays scandinaves :

La Norvège a fourni une centaine de missiles anti-aériens de type Mistral qu’elle avait prévu de retirer du service, ainsi que quelque 4 000 armes antichars de type M72.

La Suède a annoncé l’envoi de 5 000 lance-roquettes à tir unique de classe AT-4, 5 000 armes antichars supplémentaires et des équipements de déminage.

La Finlande a promis fin février 2 500 fusils d’assaut, 150 000 munitions et 1 500 lance-roquettes. Le 24 mars, elle a annoncé une livraison d’armes supplémentaires, dont le détail n’a pas été précisé.

Le Danemark a annoncé le 27 février l’envoi de 2 700 lance-roquettes. Le 21 avril, la première ministre, Mette Fredriksen, en visite à Kiev, a promis que son pays contribuerait à hauteur de 600 millions de couronnes danoises (88 millions de dollars) supplémentaires pour l’achat d’armes.

Pays frontaliers de l’Ukraine :

La Pologne a envoyé des drones, des lance-missiles antichars Javelin, des fusils d’assaut Grot, des munitions, des mortiers et des Manpads (Man-Portable Air-Defense Systems, des missiles sol-air de courte portée).

Des informations non confirmées évoquent l’envoi de 40 chars T-72 et de 60 véhicules blindés de transport de troupes BMP-1.

La Slovaquie a contribué avec du matériel militaire d’une valeur d’environ 62,5 million euros (carburant, munitions, missiles sol-air, missiles antichars) et a fourni un système de défense aérienne S-300. Le pays négocie aussi avec l’Ukraine la possibilité d’envoyer des obusiers Zuzana Howitzer.

La Roumanie a annoncé fin février l’envoi de combustible, munitions et autres équipements militaires, à hauteur de 3 millions d’euros.

Pays baltes :

La Lettonie a envoyé plus de 200 millions d’euros de matériel (munitions, missiles anti-aériens Stinger et leurs rampes de lancement ainsi que des drones).

La Lituanie a fourni de l’aide militaire pour des « dizaines de millions d’euros », incluant des missiles anti-aériens Stinger, des mortiers, des fusils, des munitions.

L’Estonie a apporté une aide de 227,5 millions d’euros, avec des lance-missiles antichars Javelin, des obusiers Howitzer, des mines antichars, des canons antichars et des munitions.

Est et centre de l’Europe :

La Slovenie a annoncé fin février l’envoi de Kalachnikovs et de munitions. Selon les médias allemands, la Slovénie discute avec l’Allemagne de l’envoi d’un grand nombre de ses chars d’assaut en contrepartie de chars allemands de type Marder et de véhicules blindés de transports de troupes Fuchs.

La Bulgarie ne fournit officiellement pas d’équipement militaire en raison du refus des socialistes prorusses. Mais ses exportations dans ce domaine vers les pays de l’UE ont presque triplé entre le 20 février et le 13 avril par rapport à la même période en 2021.

La Republique tchèque a donné du matériel militaire (pour 45,2 millions d’euros). Selon des médias locaux, Prague a envoyé des Howitzers Dana autopropulsés, des lanceurs de fusée RM-70 Grad, des chars T-72 de fabrication soviétique et des véhicules de combat d’infanterie.

Des sociétés tchèques assureront les réparations des chars ukrainiens.

Belgique, Pays-Bas, Grèce, Italie :

La Belgique a annoncé envoyer 5 000 fusils automatiques et 200 armes antichars.

Les Pays-Bas ont promis fin février la livraison de 200 missiles Stinger.

La Grèce a apporté une aide défensive, annoncée fin février. Le ministre de la défense a ensuite précisé qu’elle comprenait 400 fusils Kalachnikov, des lanceurs et des munitions.

L’Italie a décidé pour le moment de maintenir secrètes les livraisons d’armes.

Japon :

Le Japon a annoncé avoir envoyé des générateurs électriques et des drones.

Le Monde avec AFP

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Le Figaro

Feuille de match

TERMINÉ : Fin du direct le 23 avril 2022 à 23:15

Ce qu’il faut retenir

Toulon 19-15 ToulouseToulon : G.Villière (71')

Le RCT reste en vie dans la course au top 6 ! Vainqueur 19-15 face au Stade Toulousain au Vélodrome, les Varois (8e) reviennent à 3 points du top 6 qualificatif pour les phases finales. Un succès décroché en fin de match grâce à un essai victorieux de Gabin Villière.Ce match est essentiellement une histoire de pénalités notamment lors d’un premier acte très tactique et peu prolifique. Trop souvent à la faute, les Toulonnais offrent trop de munitions à leur adversaire du soir. D’autant que face aux poteaux, Thomas Ramos réalise un sans-faute avec trois pénalités et un drop. Emmenés par un Emmanuel Meafou des grands-soirs, les hommes d’Ugo Mola remportent la bataille au sol dans un duel sans réelles prises de risque de part et d’autre. Cette domination dans les rucks permet aux Toulousains de virer en tête à la pause (6-12).Gabin Villière sort de sa boîte

De quoi piquer au vif des Toulonnais qui tentent d’enflammer le match dès le retour des vestiaires. Portés par les 60 000 spectateurs du Vélodrome, les hommes de Franck Azéma investissent le camp adverse mais restent handicapés par leur indiscipline. Dominés dans le jeu, les Toulousains continuent de faire parler leur efficacité au sol mais vont à leur tour tomber dans quelques écueils disciplinaires. De quoi permettre à Louis Carbonel d’enchaîner deux pénalités victorieuses pour ramener les deux équipes à égalité (12-12). Pourtant impérial jusqu’ici, Thomas Ramos rate la cible face aux perches à la 69e minute. Un tournant dans cette rencontre puisque deux minutes plus tard, Gabin Villière fait parler son talent pour l’essai victorieux. L’international français efface trois plaquages pour aller aplatir en coin sur l’aile gauche. Pour la première fois, les hommes de Franck Azéma prennent un avantage qu’ils ne lâcheront plus. Thomas Ramos réduit l’écart à la 77e minute et permet aux Stadistes de repartir de Marseille avec le bonus défensif. Mais les 4 points de la victoire reviennent bel et bien aux Varois qui entretiennent l’espoir d’accrocher le Top 6. Pour Toulouse, ce point acquis en fin de match leur permet de repasser devant Lyon et d’occuper l’ultime place qualificative pour les phases finales.

ET C’EST TERMINE !!

Le RCT s’impose au Vélodrome 19-15 au terme d’une rencontre cadenassée et tactique. D’abord handicapés par leur indiscipline, les hommes d’Ugo Mola s’en sont remis au talent de Gabin Villière, auteur du seul essai de la partie à la 71e minute. Dénouement frustrant pour les Stadistes qui repartent tout de même avec le point de bonus défensif.

Le bonus défensif en poche pour le moment (78e)

Grâce à cette pénalité, les visiteurs vont peut-être décrocher le point de bonus défensif.

Et ça passe pour Ramos (77e)

L’ouvreur toulousain maintient l’espoir pour les siens en passant cette pénalité juste devant les perches. 19-15 pour le RCT.

Pénalité pour Toulouse (75e)

Les hommes d’Ugo Mola s’approchent de l’en-but adverse et ceux de Franck Azéma se mettent à la faute. L’action n’aboutit pas alors l’arbitre revient à la pénalité.

Et c’est transformé par Carbonel ! (73e)

Les Varois prennent 7 points d’avance alors qu’il reste moins de 10 minutes à jouer !

OOOOH L’ESSAI DE GABIN VILLIERE !! (71e)

L’action part du côté gauche avec Wainiqolo qui prend de la vitesse avant de se faire plaquer. Le jeu passe ensuite de l’autre côté et atterrit dans les bras de Gabin Villière suite au bon jeu au pied de Paia’aua. L’ailier international tricolore évite soigneusement le plaquage de Nelson Epée avant d’aller aplatir en coin malgré plusieurs adversaires sur son dos. 17-12 pour Toulon en attendant la transformation !

Premier échec pour Thomas Ramos (69e)

L’ouvreur toulousain manque sa pénalité. Le score est toujours de parité (12-12).

Toulon pénalisé (67e)

Une entrée dans le ruck sur le côté est signalé par l’arbitre de la rencontre alors qu’Eben Etzebeth reçoit des soins.

L’égalisation de Carbonel ! (65e)

Sur la gauche du terrain et assez loin des perches, Louis Carbonel se charge de la pénalité et ça passe ! 12-12 au Vélodrome.

Plaquage sans ballon de Thibaud Flament (64e)

Ce sera donc une pénalité pour égaliser en faveur de Toulon.

Très bonne touche trouvée par Serin (62e)

Le numéro 9 du RCT trouve une bonne touche à 5 mètres de l’en-but mais la défense des Varois est pénalisée. Elle n’était pas à 10 mètres.

Médard joue au pied, Wainiqolo en couverture (60e)

Les Toulousains sont ensuite sanctionnés pour une position de hors-jeu.

Carbonel passe la pénalité (58e)

Légèrement excentré sur la gauche, Louis Carbonel fait lui aussi parler sa précision au pied et permet à son équipe de recoller à 9-12.

Ca se chauffe entre Villière et Elstadt (57e)

L’ailier international tricolore n’a pas franchement goûté au plaquage du 3e ligne sud-africain. Il le lui fait savoir et l’arbitre revient à une pénalité en faveur de Toulon après une faute toulousaine dans un maul.

La mêlée s’écroule, ballon pour Toulouse (56e)

Le pack toulonnais est battu sur cette mêlée et le Stade Toulousain va pouvoir trouver une bonne touche dans les 22 mètres adverses.

Grosse percée de Nelson Epée ! (55e)

L’ailier toulousain casse deux plaquages dans l’axe mais subit l’excellent retour de Gabin Villière sur le côté droit.

Mais aussi pour Toulouse (53e)

On change la ligne des avants avec les sorties d’Ainu’u, Marchand et Aldegheri au profit de Tafili, Mauvaka et Neti.

Changement pour Toulon (52e)

Swan Rebbadj cède sa place à Brian Alainu’uese

Oh l’occasion toulonnaise ! (52e)

Pas de fautes au sol cette fois-ci mais un excellent jeu au pied à destination de Wainiqolo dans le dos de la défense sur l’aile droite. Le ballon est un peu trop puissant et Delibes est à la couverture dans l’en-but.

Paia’aua trouve la touche (50e)

Dans l’axe, le 3/4 centre australien peut décaler Wainiqolo sur le côté droit mais préfère jouer au pied. Il manque de peu de rendre directement le ballon aux Toulousains.

Encore une occasion gâchée par le RCT ! (48e)

De nouveau à l’attaque, les hommes de Franck Azéma sont à nouveau pénalisés au sol. Maxime Médard tente de trouver la touche mais le ballon ne sort pas.

Encore une superbe défense toulousaine ! (46e)

Et encore un ballon perdu au sol par Toulon ! Alors que Villière parvient à conserver le ballon tout en puissance sur l’aile gauche, les Varois se font piéger dans le ruck et Baptiste Germain envoie un gros coup de pied pour donner de l’air aux siens.

Bon grattage de Villière ! (44e)

Alors que les Toulousains se présentent dans les 10 mètres adverses, les locaux, par l’intermédiaire de Gabin Villière, récupèrent une mêlée. Baptiste Serin tape ensuite au pied.

Delibes repris dans les 22 mètres (42e)

Après une mêlée au centre du terrain, le ballon file sur l’aile gauche où Dimitri Delibes prend de la vitesse avant de se faire plaquer par Aymeric Luc.

C’EST REPARTI A MARSEILLE !

Les Toulousains donnent le coup d’envoi de ce deuxième acte.

C’EST LA MI-TEMPS !

Les Toulousains mènent 12-6 au Vélodrome face à un RCT trop souvent indiscipliné et pénalisé. Les hommes d’Ugo Mola se veulent efficaces grâce notamment au sans-faute de Thomas Ramos face aux perches. Le suspense reste entier dans cette partie.

Serin revient sur la pelouse (39e)

Il reprend la place de Jules Danglot.

Solide défense toulousaine ! (38e)

Le deuxième ligne Meafou gratte encore un ballon alors que les Toulonnais s’approchaient dangereusement de l’en-but adverse. Il permet aux Stadistes de prendre un peu d’air.

Belle couverture de Ramos ! (36e)

Carbonel joue au pied dans le dos de la défense mais Ramos veille au grain et couvre les siens.

Et ça passe pour Ramos ! (35e)

L’ouvreur toulousain fait parler sa précision devant les perches et redonne 6 points d’avance aux visiteurs (6-12).

En-avant volontaire de Carbonel selon l’arbitre (33e)

Carbonel tente d’annihiler une offensive toulousaine en repoussant le ballon vers l’avant. L’arbitre considère que cet en-avant est volontaire de la part de l’ouvreur de 23 ans et accorde une pénalité pour Toulouse.

Sans problème pour Carbonel ! (31e)

Le numéro 10 toulonnais ne tremble absolument pas et réussit cette pénalité peu évidente car lointaine et excentrée sur la droite. Le RCT revient à 3 points (6-9).

Toulouse pénalisé (30e)

La mêlée s’écroule et Louis Carbonel va pouvoir se présenter face aux poteaux.

Echauffourées sur la pelouse (29e)

Gros plaquage d’Arnold sur Gigashvili. L’arbitre revient à une mêlée toulonnaise consécutif à un en-avant mais le pilier géorgien souhaite d’abord s’expliquer avec le 2e ligne sud-africain.

Cornell du Preez se fait soigner (27e)

Le 3e ligne écossais est lui aussi secoué par un plaquage. Il va pouvoir reprendre le jeu.

Changement pour Toulon (26e)

Sonné par le choc, Baptiste Serin doit céder sa place à Jules Danglot. Il va subir un protocole commotion.

Arbitrage vidéo en cours (25e)

Les arbitres s’interrogent sur un plaquage de Nanai-Williams à l’encontre de Baptiste Serin alors que ce dernier avait déjà transmis le ballon. Pas de faute sifflée à l’encontre du centre samoan mais la mêlée reste toulousaine suite à l’en-avant commis par Aymeric Luc.

En-avant de Médard (24e)

L’ancien international tricolore s’engouffre dans l’intervalle après une passe croisée de Delibes. Mais il finit par commettre un en-avant en voulant servir Nelson Epée.

Bonne défense des Toulonnais (22e)

Les locaux récupèrent la mêlée sur l’action consécutive à la touche. Les avants réussissent à faire tomber leurs adversaires avant que le maul ne se forme. Ils lancent une offensive mais les avants sont signalés en position de hors-jeu en voulant se porter au soutien.

Le 50/22 trouvé par Ramos ! (21e)

Aymeric Luc ne peut qu’accompagner ce ballon sur l’aile droite. Les Toulousains vont bénéficier d’une touche intéressante dans les 22 mètres adverses.

Médard vise la touche (20e)

L’arrière des Stadistes vise le jeu au pied fuyant en direction de la touche mais le ballon passe directement la ligne sans rebondir dans l’aire de jeu. La possession est rendue aux Toulonnais.

Carbonel débloque le compteur toulonnais ! (18e)

Le numéro 10 toulonnais profite du replacement de Jelonch pour transmettre le ballon qui heurte donc le 3e ligne toulousain. La pénalité est sifflée en faveur du RCT et Carbonel s’en charge à une dizaine de mètres juste devant les poteaux.

Ca passe pour Ramos ! (17e)

Une formalité pour l’ouvreur toulousain qui réussit sa pénalité plein axe à une vingtaine de mètres. 9-0 pour Toulouse !

Pénalité pour Toulouse (16e)

Sur une touche toulonnaise, Nanai-Williams se veut plus prompt au sol, gratte le cuir et récupère une pénalité. Thomas Ramos va se présenter face aux perches.

Superbe contre ruck des Toulousains (14e)

Alors que les locaux tentent de prendre leur adversaire à défaut sur l’aile droite, les hommes d’Ugo Mola parviennent à récupérer. Germain allonge au pied mais Gabin Villière assure la couverture.

Le drop passe pour Ramos ! (11e)

L’ouvreur toulousain imite le demi de mêlée adverse mais avec plus de réussite ! Il a profité de l’excellent travail de ses avants et notamment Meafou qui a résisté au plaquage adverse. 6-0 en faveur de Toulouse !

Enchaînement de temps de jeu dans les 22 toulousains (8e)

Les Varois se portent à l’attaque mais les Toulousains parviennent à récupérer par l’intermédiaire de Meafou.

Thomas Ramos ouvre le score pour Toulouse ! (6e)

Excentré à droite, l’arrière toulousain, reconverti en ouvreur ce soir, permet aux visiteurs de prendre les premiers points du match (0-3)

Nouvelle pénalité contre Toulon (5e)

Le pilier géorgien Gigashvili ne libère pas son ballon assez rapidement au sol. L’arbitre accorde une pénalité en faveur du Stade Toulousain.

Pénalité pour Toulouse (4e)

Selevasio Tolofua conteste bien le ballon dans un ruck et les Stadistes trouvent une penaltouche.

Thomas Ramos tape directement en touche (3e)

Un peu de précipitation de la part de l’ouvreur toulousain qui catapulte son ballon directement en touche. Le ballon revient donc aux hommes de Franck Azéma.

Drop manqué par Carbonel (2e)

Le RCT se porte vers l’avant dans ces premières secondes. Le ballon va de gauche à droite et on tente de contourner le bloc toulousain. Louis Carbonel hérite du cuir plein axe et tente le drop. Ca passe à quelques mètres à droite des perches.

ET C’EST PARTI !!

Le coup d’envoi est donné par les locaux !

Le pilou pilou raisonne dans le Vélodrome !

On change de stade mais on garde les bonnes habitudes côté RCT ! Tout comme à Mayol, le pilou-pilou retentit dans les travées du Vélodrome à quelques secondes du coup d’envoi !

L’entrée des joueurs sur la pelouse !

Toulonnais et Toulousains pénètrent sur la pelouse d’un Stade Vélodrome des grands-soirs avec des jeux de lumières et une ambiance de feu !

Trajectoire opposée pour Toulouse

Du côté des hommes d'Ugo Mola, c'est l'inverse. En tête jusqu'au début du mois de décembre, les rouge et noir ont ensuite essuyé 6 revers de rang en Top 14, handicapés par l'absence des internationaux qui disputaient le Tournoi des Six Nations. Si les champions de France en titre ont retrouvé un peu d’allant ces dernières semaines, la victoire de Lyon à Brive ce samedi (17-31) les éjecte provisoirement du Top 6. 7e à un petit point du LOU, leur participation aux phases finales n’est pas assurée pour l’heure.

A VOIR AUSSI : Les résultats de la 23e journée de Top 14

Toulon peut rêver du Top 6

Après un début de saison cauchemardesque, le RCT, avant-dernier en décembre, s'est considérablement ressaisi en ce début d'année civile.Bien aidés par de nombreux retours de blessure (Kolbe, Etzebeth, Ollivon...), les Varois ont remporté 6 de leurs 8 derniers matchs en Top 14. 9e à 7 points de Lyon 6e, les hommes de Franck Azéma peuvent encore accrocher le wagon des phases finales alors qu’il reste 4 matchs à disputer, celui-ci compris.

A VOIR AUSSI : Le classement du Top 14

Record d'affluence cette saison en Top 14

Pour ce choc, le RCT a déserté son antre habituelle de Mayol pour le Stade Vélodrome de Marseille. L'enceinte devrait accueillir plus de 60 000 spectateurs ce samedi, un record pour cette saison de Top 14.

La compo du Stade Toulousain

Un XV de départ sans Antoine Dupont ni Romain Ntamack, laissés au repos. Les deux internationaux tricolores bénéficient d'une semaine decoupure après un enchaînement particulièrement dense marqué par le Tournoi des Six Nations, remporté par les Bleus, et diverses échéances avec le Stade Toulousain, notamment la Coupe d'Europe.La charnière est donc composée de Baptiste Germain et Thomas Ramos qui cède son habituel numéro 15 à Maxime Médard. Devant, le pilier Cyril Baille manque toujours à l'appel tout comme le 3e ligne François Cros. Présence en revanche du talonneur international Julien Marchand. Anthony Jelonch est lui aussi fidèle au poste alors que deux autres joueurs du XV de France prendront place sur le banc : Peato Mauvaka et Thibaud Flament.

Le XV du RCT

Les Varois ne pourront pas compter sur le Sud-Africain Cheslin Kolbe. L’ailier du RCT vient d’être opéré du pouce après une blessure contractée le week-end dernier lors du succès face à Trévise en Challenge européen (36-17). Pas de retrouvailles donc entre le champion du monde 2019 et ses anciens coéquipiers toulousains.En revanche, le capitaine Charles Ollivon figure bien dans la composition de départ au poste de 3e ligne. Louis Carbonel et Baptiste Serin formeront la charnière tandis que Gabin Villière et Jiuta Wainiqolo animeront les ailes.

Bonsoir à toutes et à tous !

Bienvenue sur ce direct pour suivre cette rencontre de la 23e journée de Top 14 qui opposera Toulon au Stade Toulousain. Coup d'envoi prévuà 21h05.

Ce qu’il faut retenir

Toulon 19-15 ToulouseToulon : G.Villière (71')

Le RCT reste en vie dans la course au top 6 ! Vainqueur 19-15 face au Stade Toulousain au Vélodrome, les Varois (8e) reviennent à 3 points du top 6 qualificatif pour les phases finales. Un succès décroché en fin de match grâce à un essai victorieux de Gabin Villière.Ce match est essentiellement une histoire de pénalités notamment lors d’un premier acte très tactique et peu prolifique. Trop souvent à la faute, les Toulonnais offrent trop de munitions à leur adversaire du soir. D’autant que face aux poteaux, Thomas Ramos réalise un sans-faute avec trois pénalités et un drop. Emmenés par un Emmanuel Meafou des grands-soirs, les hommes d’Ugo Mola remportent la bataille au sol dans un duel sans réelles prises de risque de part et d’autre. Cette domination dans les rucks permet aux Toulousains de virer en tête à la pause (6-12).Gabin Villière sort de sa boîte

De quoi piquer au vif des Toulonnais qui tentent d’enflammer le match dès le retour des vestiaires. Portés par les 60 000 spectateurs du Vélodrome, les hommes de Franck Azéma investissent le camp adverse mais restent handicapés par leur indiscipline. Dominés dans le jeu, les Toulousains continuent de faire parler leur efficacité au sol mais vont à leur tour tomber dans quelques écueils disciplinaires. De quoi permettre à Louis Carbonel d’enchaîner deux pénalités victorieuses pour ramener les deux équipes à égalité (12-12). Pourtant impérial jusqu’ici, Thomas Ramos rate la cible face aux perches à la 69e minute. Un tournant dans cette rencontre puisque deux minutes plus tard, Gabin Villière fait parler son talent pour l’essai victorieux. L’international français efface trois plaquages pour aller aplatir en coin sur l’aile gauche. Pour la première fois, les hommes de Franck Azéma prennent un avantage qu’ils ne lâcheront plus. Thomas Ramos réduit l’écart à la 77e minute et permet aux Stadistes de repartir de Marseille avec le bonus défensif. Mais les 4 points de la victoire reviennent bel et bien aux Varois qui entretiennent l’espoir d’accrocher le Top 6. Pour Toulouse, ce point acquis en fin de match leur permet de repasser devant Lyon et d’occuper l’ultime place qualificative pour les phases finales.

ET C’EST TERMINE !!

Le RCT s’impose au Vélodrome 19-15 au terme d’une rencontre cadenassée et tactique. D’abord handicapés par leur indiscipline, les hommes d’Ugo Mola s’en sont remis au talent de Gabin Villière, auteur du seul essai de la partie à la 71e minute. Dénouement frustrant pour les Stadistes qui repartent tout de même avec le point de bonus défensif.

Le bonus défensif en poche pour le moment (78e)

Grâce à cette pénalité, les visiteurs vont peut-être décrocher le point de bonus défensif.

Et ça passe pour Ramos (77e)

L’ouvreur toulousain maintient l’espoir pour les siens en passant cette pénalité juste devant les perches. 19-15 pour le RCT.

Pénalité pour Toulouse (75e)

Les hommes d’Ugo Mola s’approchent de l’en-but adverse et ceux de Franck Azéma se mettent à la faute. L’action n’aboutit pas alors l’arbitre revient à la pénalité.

Et c’est transformé par Carbonel ! (73e)

Les Varois prennent 7 points d’avance alors qu’il reste moins de 10 minutes à jouer !

OOOOH L’ESSAI DE GABIN VILLIERE !! (71e)

L’action part du côté gauche avec Wainiqolo qui prend de la vitesse avant de se faire plaquer. Le jeu passe ensuite de l’autre côté et atterrit dans les bras de Gabin Villière suite au bon jeu au pied de Paia’aua. L’ailier international tricolore évite soigneusement le plaquage de Nelson Epée avant d’aller aplatir en coin malgré plusieurs adversaires sur son dos. 17-12 pour Toulon en attendant la transformation !

Premier échec pour Thomas Ramos (69e)

L’ouvreur toulousain manque sa pénalité. Le score est toujours de parité (12-12).

Toulon pénalisé (67e)

Une entrée dans le ruck sur le côté est signalé par l’arbitre de la rencontre alors qu’Eben Etzebeth reçoit des soins.

L’égalisation de Carbonel ! (65e)

Sur la gauche du terrain et assez loin des perches, Louis Carbonel se charge de la pénalité et ça passe ! 12-12 au Vélodrome.

Plaquage sans ballon de Thibaud Flament (64e)

Ce sera donc une pénalité pour égaliser en faveur de Toulon.

Très bonne touche trouvée par Serin (62e)

Le numéro 9 du RCT trouve une bonne touche à 5 mètres de l’en-but mais la défense des Varois est pénalisée. Elle n’était pas à 10 mètres.

Médard joue au pied, Wainiqolo en couverture (60e)

Les Toulousains sont ensuite sanctionnés pour une position de hors-jeu.

Carbonel passe la pénalité (58e)

Légèrement excentré sur la gauche, Louis Carbonel fait lui aussi parler sa précision au pied et permet à son équipe de recoller à 9-12.

Ca se chauffe entre Villière et Elstadt (57e)

L’ailier international tricolore n’a pas franchement goûté au plaquage du 3e ligne sud-africain. Il le lui fait savoir et l’arbitre revient à une pénalité en faveur de Toulon après une faute toulousaine dans un maul.

La mêlée s’écroule, ballon pour Toulouse (56e)

Le pack toulonnais est battu sur cette mêlée et le Stade Toulousain va pouvoir trouver une bonne touche dans les 22 mètres adverses.

Grosse percée de Nelson Epée ! (55e)

L’ailier toulousain casse deux plaquages dans l’axe mais subit l’excellent retour de Gabin Villière sur le côté droit.

Mais aussi pour Toulouse (53e)

On change la ligne des avants avec les sorties d’Ainu’u, Marchand et Aldegheri au profit de Tafili, Mauvaka et Neti.

Changement pour Toulon (52e)

Swan Rebbadj cède sa place à Brian Alainu’uese

Oh l’occasion toulonnaise ! (52e)

Pas de fautes au sol cette fois-ci mais un excellent jeu au pied à destination de Wainiqolo dans le dos de la défense sur l’aile droite. Le ballon est un peu trop puissant et Delibes est à la couverture dans l’en-but.

Paia’aua trouve la touche (50e)

Dans l’axe, le 3/4 centre australien peut décaler Wainiqolo sur le côté droit mais préfère jouer au pied. Il manque de peu de rendre directement le ballon aux Toulousains.

Encore une occasion gâchée par le RCT ! (48e)

De nouveau à l’attaque, les hommes de Franck Azéma sont à nouveau pénalisés au sol. Maxime Médard tente de trouver la touche mais le ballon ne sort pas.

Encore une superbe défense toulousaine ! (46e)

Et encore un ballon perdu au sol par Toulon ! Alors que Villière parvient à conserver le ballon tout en puissance sur l’aile gauche, les Varois se font piéger dans le ruck et Baptiste Germain envoie un gros coup de pied pour donner de l’air aux siens.

Bon grattage de Villière ! (44e)

Alors que les Toulousains se présentent dans les 10 mètres adverses, les locaux, par l’intermédiaire de Gabin Villière, récupèrent une mêlée. Baptiste Serin tape ensuite au pied.

Delibes repris dans les 22 mètres (42e)

Après une mêlée au centre du terrain, le ballon file sur l’aile gauche où Dimitri Delibes prend de la vitesse avant de se faire plaquer par Aymeric Luc.

C’EST REPARTI A MARSEILLE !

Les Toulousains donnent le coup d’envoi de ce deuxième acte.

C’EST LA MI-TEMPS !

Les Toulousains mènent 12-6 au Vélodrome face à un RCT trop souvent indiscipliné et pénalisé. Les hommes d’Ugo Mola se veulent efficaces grâce notamment au sans-faute de Thomas Ramos face aux perches. Le suspense reste entier dans cette partie.

Serin revient sur la pelouse (39e)

Il reprend la place de Jules Danglot.

Solide défense toulousaine ! (38e)

Le deuxième ligne Meafou gratte encore un ballon alors que les Toulonnais s’approchaient dangereusement de l’en-but adverse. Il permet aux Stadistes de prendre un peu d’air.

Belle couverture de Ramos ! (36e)

Carbonel joue au pied dans le dos de la défense mais Ramos veille au grain et couvre les siens.

Et ça passe pour Ramos ! (35e)

L’ouvreur toulousain fait parler sa précision devant les perches et redonne 6 points d’avance aux visiteurs (6-12).

En-avant volontaire de Carbonel selon l’arbitre (33e)

Carbonel tente d’annihiler une offensive toulousaine en repoussant le ballon vers l’avant. L’arbitre considère que cet en-avant est volontaire de la part de l’ouvreur de 23 ans et accorde une pénalité pour Toulouse.

Sans problème pour Carbonel ! (31e)

Le numéro 10 toulonnais ne tremble absolument pas et réussit cette pénalité peu évidente car lointaine et excentrée sur la droite. Le RCT revient à 3 points (6-9).

Toulouse pénalisé (30e)

La mêlée s’écroule et Louis Carbonel va pouvoir se présenter face aux poteaux.

Echauffourées sur la pelouse (29e)

Gros plaquage d’Arnold sur Gigashvili. L’arbitre revient à une mêlée toulonnaise consécutif à un en-avant mais le pilier géorgien souhaite d’abord s’expliquer avec le 2e ligne sud-africain.

Cornell du Preez se fait soigner (27e)

Le 3e ligne écossais est lui aussi secoué par un plaquage. Il va pouvoir reprendre le jeu.

Changement pour Toulon (26e)

Sonné par le choc, Baptiste Serin doit céder sa place à Jules Danglot. Il va subir un protocole commotion.

Arbitrage vidéo en cours (25e)

Les arbitres s’interrogent sur un plaquage de Nanai-Williams à l’encontre de Baptiste Serin alors que ce dernier avait déjà transmis le ballon. Pas de faute sifflée à l’encontre du centre samoan mais la mêlée reste toulousaine suite à l’en-avant commis par Aymeric Luc.

En-avant de Médard (24e)

L’ancien international tricolore s’engouffre dans l’intervalle après une passe croisée de Delibes. Mais il finit par commettre un en-avant en voulant servir Nelson Epée.

Bonne défense des Toulonnais (22e)

Les locaux récupèrent la mêlée sur l’action consécutive à la touche. Les avants réussissent à faire tomber leurs adversaires avant que le maul ne se forme. Ils lancent une offensive mais les avants sont signalés en position de hors-jeu en voulant se porter au soutien.

Le 50/22 trouvé par Ramos ! (21e)

Aymeric Luc ne peut qu’accompagner ce ballon sur l’aile droite. Les Toulousains vont bénéficier d’une touche intéressante dans les 22 mètres adverses.

Médard vise la touche (20e)

L’arrière des Stadistes vise le jeu au pied fuyant en direction de la touche mais le ballon passe directement la ligne sans rebondir dans l’aire de jeu. La possession est rendue aux Toulonnais.

Carbonel débloque le compteur toulonnais ! (18e)

Le numéro 10 toulonnais profite du replacement de Jelonch pour transmettre le ballon qui heurte donc le 3e ligne toulousain. La pénalité est sifflée en faveur du RCT et Carbonel s’en charge à une dizaine de mètres juste devant les poteaux.

Ca passe pour Ramos ! (17e)

Une formalité pour l’ouvreur toulousain qui réussit sa pénalité plein axe à une vingtaine de mètres. 9-0 pour Toulouse !

Pénalité pour Toulouse (16e)

Sur une touche toulonnaise, Nanai-Williams se veut plus prompt au sol, gratte le cuir et récupère une pénalité. Thomas Ramos va se présenter face aux perches.

Superbe contre ruck des Toulousains (14e)

Alors que les locaux tentent de prendre leur adversaire à défaut sur l’aile droite, les hommes d’Ugo Mola parviennent à récupérer. Germain allonge au pied mais Gabin Villière assure la couverture.

Le drop passe pour Ramos ! (11e)

L’ouvreur toulousain imite le demi de mêlée adverse mais avec plus de réussite ! Il a profité de l’excellent travail de ses avants et notamment Meafou qui a résisté au plaquage adverse. 6-0 en faveur de Toulouse !

Enchaînement de temps de jeu dans les 22 toulousains (8e)

Les Varois se portent à l’attaque mais les Toulousains parviennent à récupérer par l’intermédiaire de Meafou.

Thomas Ramos ouvre le score pour Toulouse ! (6e)

Excentré à droite, l’arrière toulousain, reconverti en ouvreur ce soir, permet aux visiteurs de prendre les premiers points du match (0-3)

Nouvelle pénalité contre Toulon (5e)

Le pilier géorgien Gigashvili ne libère pas son ballon assez rapidement au sol. L’arbitre accorde une pénalité en faveur du Stade Toulousain.

Pénalité pour Toulouse (4e)

Selevasio Tolofua conteste bien le ballon dans un ruck et les Stadistes trouvent une penaltouche.

Thomas Ramos tape directement en touche (3e)

Un peu de précipitation de la part de l’ouvreur toulousain qui catapulte son ballon directement en touche. Le ballon revient donc aux hommes de Franck Azéma.

Drop manqué par Carbonel (2e)

Le RCT se porte vers l’avant dans ces premières secondes. Le ballon va de gauche à droite et on tente de contourner le bloc toulousain. Louis Carbonel hérite du cuir plein axe et tente le drop. Ca passe à quelques mètres à droite des perches.

ET C’EST PARTI !!

Le coup d’envoi est donné par les locaux !

Le pilou pilou raisonne dans le Vélodrome !

On change de stade mais on garde les bonnes habitudes côté RCT ! Tout comme à Mayol, le pilou-pilou retentit dans les travées du Vélodrome à quelques secondes du coup d’envoi !

L’entrée des joueurs sur la pelouse !

Toulonnais et Toulousains pénètrent sur la pelouse d’un Stade Vélodrome des grands-soirs avec des jeux de lumières et une ambiance de feu !

Trajectoire opposée pour Toulouse

Du côté des hommes d'Ugo Mola, c'est l'inverse. En tête jusqu'au début du mois de décembre, les rouge et noir ont ensuite essuyé 6 revers de rang en Top 14, handicapés par l'absence des internationaux qui disputaient le Tournoi des Six Nations. Si les champions de France en titre ont retrouvé un peu d’allant ces dernières semaines, la victoire de Lyon à Brive ce samedi (17-31) les éjecte provisoirement du Top 6. 7e à un petit point du LOU, leur participation aux phases finales n’est pas assurée pour l’heure.

A VOIR AUSSI : Les résultats de la 23e journée de Top 14

Toulon peut rêver du Top 6

Après un début de saison cauchemardesque, le RCT, avant-dernier en décembre, s'est considérablement ressaisi en ce début d'année civile.Bien aidés par de nombreux retours de blessure (Kolbe, Etzebeth, Ollivon...), les Varois ont remporté 6 de leurs 8 derniers matchs en Top 14. 9e à 7 points de Lyon 6e, les hommes de Franck Azéma peuvent encore accrocher le wagon des phases finales alors qu’il reste 4 matchs à disputer, celui-ci compris.

A VOIR AUSSI : Le classement du Top 14

Record d'affluence cette saison en Top 14

Pour ce choc, le RCT a déserté son antre habituelle de Mayol pour le Stade Vélodrome de Marseille. L'enceinte devrait accueillir plus de 60 000 spectateurs ce samedi, un record pour cette saison de Top 14.

La compo du Stade Toulousain

Un XV de départ sans Antoine Dupont ni Romain Ntamack, laissés au repos. Les deux internationaux tricolores bénéficient d'une semaine decoupure après un enchaînement particulièrement dense marqué par le Tournoi des Six Nations, remporté par les Bleus, et diverses échéances avec le Stade Toulousain, notamment la Coupe d'Europe.La charnière est donc composée de Baptiste Germain et Thomas Ramos qui cède son habituel numéro 15 à Maxime Médard. Devant, le pilier Cyril Baille manque toujours à l'appel tout comme le 3e ligne François Cros. Présence en revanche du talonneur international Julien Marchand. Anthony Jelonch est lui aussi fidèle au poste alors que deux autres joueurs du XV de France prendront place sur le banc : Peato Mauvaka et Thibaud Flament.

Le XV du RCT

Les Varois ne pourront pas compter sur le Sud-Africain Cheslin Kolbe. L’ailier du RCT vient d’être opéré du pouce après une blessure contractée le week-end dernier lors du succès face à Trévise en Challenge européen (36-17). Pas de retrouvailles donc entre le champion du monde 2019 et ses anciens coéquipiers toulousains.En revanche, le capitaine Charles Ollivon figure bien dans la composition de départ au poste de 3e ligne. Louis Carbonel et Baptiste Serin formeront la charnière tandis que Gabin Villière et Jiuta Wainiqolo animeront les ailes.

Bonsoir à toutes et à tous !

Bienvenue sur ce direct pour suivre cette rencontre de la 23e journée de Top 14 qui opposera Toulon au Stade Toulousain. Coup d'envoi prévuà 21h05.

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Le Figaro

«Si j’étais président...»: Stéphane Bern, Frédéric Beigbeder, Pascal Bruckner, Sonia Mabrouk... Huit personnalités s’installent dans le fauteuil du chef de l’État

EXCLUSIF - À la veille du second tour, nous avons demandé à plusieurs personnalités de nous dire quelles mesures elles prendraient en priorité. Leurs réponses sont aussi instructives que stimulantes.

«Si j’étais président...», par Marc Lambron

«Je viens d’être élu président de la République française. Je l’étais déjà selon les sondages, mais il est bon que le corps électoral le confirme obligeamment. Ma première mesure, préméditée avec mon état-major, est le choix d’un lieu: plutôt que d’apparaître sacerdotalement dans un auguste site parisien, type pyramide du Louvre, je la joue province, façon Mitterrand à Château-Chinon. Je choisis donc d’attendre les résultats dans ma ville natale, Lyon, puis d’apparaître vers 21 heures sur une tribune que l’on a dressée sur la place Bellecour devant la statue équestre de Louis XIV, site traditionnel de rencontre des amoureux qui s’y donnent rendez-vous «sous la queue du cheval».

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C’est que j’ai voulu donner à mon entrée en fonction une couleur à la fois élégiaque, monarchique, décentralisée et écologique. Le maire de Lyon étant vert et inclusif - j’ai reçu en janvier dernier ses vœux télématiques qui commençaient ainsi: «Cher.e Marc», et je n’invente rien -, je m’affiche donc à ses côtés avant de me rendre en pèlerinage dans le parc de la Tête-d’Or, villégiature de mon enfance, où une horde de photographes me mitraille devant le nouvel enclos des singes en compagnie de l’édile local. C’est bon pour l’anthropocène. En réalité, tout ceci a été concerté afin de pouvoir rendre hommage à ma mère, vivant à Lyon et sans laquelle, sauf erreur, je ne serais pas président de la République.

Pour quelques jours euphoriques, je vis dans la fiction d’être adoré

Il est temps de revenir en TGV vers la capitale - hommage à la bataille du rail - où je fais un tour nocturne à mon QG de campagne pour saluer mes affidés en délire. Il ne m’échappe pas qu’un service d’ordre composé de mastards inconnus s’est disposé autour de moi en émettant d’intermittents larsens d’oreillettes. Une masse de messages de félicitations m’attend, chefs d’État étrangers, zélateurs intéressés, anciens camarades de lycée. Pour quelques jours euphoriques, je vais vivre dans la fiction d’être adoré.

S’enchaîne alors une suite d’événements obligés. Transmission des pouvoirs à l’Élysée, incluant la remise du code atomique et la pérennisation de l’emploi du cuisinier. Voyage immédiat à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand, en prenant soin de choisir une météo sans orages. Choix du photographe officiel - je retiens sans ambages mon ami Jean-Marie Périer, qui a déjà croqué John Lennon et Miles Davis, ce qui n’est pas se moucher du pied. Envoi d’une gerbe de fleurs sur la tombe du général de Gaulle et d’une autre devant l’Hôtel de ville de Paris en mémoire d’Anne Hidalgo. Consultation de François Bayrou - il faut toujours consulter François Bayrou. Vivant dans le péché avec ma compagne, réactivation de la jurisprudence Hollande-Trierweiler-Gayet, autrement dit pérennisation du collage institutionnel dans l’ancienne demeure de la Pompadour.

On me donne la ligne rouge avec Poutine. Je lui apprends que la France a un nouveau président

Je souffle un peu et commence à calculer mes postures. On me donne la ligne rouge avec Poutine, je vérifie s’il s’est rendu compte que la France a un nouveau président. Je le lui apprends. Biden m’appelle à l’heure où je dors et où il est réveillé. À part moi, je choisis de ne pas honorer la tradition cynophile de l’Élysée, on n’y verra sous mon mandat ni labrador ni fox-terrier. Je fais un tour à pied chez des bouquinistes de la rive gauche en faisant prévenir l’agence Gamma par mon service de presse. À l’heure de la sieste, une voiture banalisée me conduit chez Line Renaud, visite talismanique pour tout président nouvellement élu. Par corporatisme sournois, j’augmente ce même jour la dotation de l’Académie française. Le lendemain, je fais le tour du propriétaire au pavillon de la Lanterne à Versailles. La salle à manger étant confortable, je vais enfin pouvoir rendre toutes les invitations laissées en souffrance ces dernières années.

J’en oubliais presque qu’il faut composer un nouveau gouvernement. Il doit être paritaire, participatif et citoyen. Mais aussi viril, césariste et régalien. Un mixte des deux pourrait donner du transgenre, mais je choisis de rester dans la norme acceptable par les territoires. Il faut aussi songer aux législatives qui m’assureront les yeux fermés une solide majorité. C’est dans le sac. La température monte, voici déjà l’été. Veiller à ne pas arborer des maillots de bain ridicules à Brégançon. Trouver un écrivain hagiographe avec terminaison en «on», Besson, Tesson ou Lambron. Soudain, ce dernier nom déclenche une sorte de court-circuit dans ma tête. Je me réveille en sueur. Qui suis-je? Moi ou l’autre? Président d’un jour, c’était un drôle de rêve…»

«Si j’étais président...», par Renaud Girard

«Devenu, comme par enchantement, président de la République, ma politique étrangère obéira à trois grands principes: l’indépendance, le réalisme, le service de la paix.

Pour rester à l’égal de nos compétiteurs britannique, américain, russe et chinois, je conserverai un corps diplomatique spécialisé, dont la majorité des membres auront effectué l’essentiel de leur carrière à l’international. J’exigerai de tous mes ambassadeurs qu’ils apprennent à l’avance la langue du pays où je les affecterai.

Je ferais croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat

Les rapports de force structurent de plus en plus les relations internationales. L’indépendance de ma politique étrangère reposera sur des armées françaises de premier ordre, comprenant une force de dissuasion nucléaire, et des capacités cyber et spatiales crédibles. Il y a trente ans, nous avons décru notre effort de défense alors que le monde devenait progressivement plus dangereux - un contresens. Je ferai croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat. J’ai conscience que la défense européenne restera un vœu pieux tant que nos amis de l’UE ne décrocheront pas de leur addiction à la protection américaine. En attendant, je favoriserai le développement d’industries françaises et européennes de défense non dépendantes des composants américains.

Je respecterai nos alliances à la lettre. Pacta sunt servanda. Mais allié ne veut pas dire aligné! Je ne m’alignerai jamais, ni sur l’Amérique, ni sur l’Allemagne, ni sur toute autre puissance. En dépit du Brexit, j’augmenterai ma coopération militaire avec les Britanniques, telle qu’organisée par le traité de Lancaster House (2010). Pour des raisons d’efficacité, je proposerai à nos alliés occidentaux une coopération étroite dans les défenses cyber et spatiale.

Mon souci d’indépendance ne m’empêchera pas d’utiliser le levier européen pour contrer l’aventurisme militaire russe, l’hégémonisme économique et le vol technologique chinois, l’extraterritorialité juridique américaine. Il faut prendre les réalités telles qu’elles sont: ces enjeux dépassent la taille de la France seule.

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Face aux autocraties, le réalisme me conduira à bannir de mon arsenal diplomatique la leçon de morale et la sanction économique, toutes deux contre-productives. La première braque le gouvernement à laquelle elle s’adresse, sans lui faire changer d’un iota son approche des droits de l’homme. La punition collective de la seconde rapproche la population de son dictateur, renforçant le régime au lieu de l’affaiblir.

Mais je pourrai utiliser, de manière dissuasive contre les élites dirigeantes, des sanctions financières fortes et ciblées pour ramener à la raison un agresseur.

Ma politique étrangère se construira sur le temps long, pour protéger nos intérêts nationaux. Elle échappera à la dictature de l’émotion médiatique. Je n’irai pas guerroyer pour imposer la démocratie aux quatre coins du monde. L’ingérence est le retour par la fenêtre de la pulsion coloniale. Je n’emploierai la force que pour réduire mon ennemi principal. Je pourrai aider militairement coup par coup nos amis africains, mais je ne m’installerai plus à demeure, afin de ne pas tomber dans le piège colonial et dans la manipulation par nos protégés.

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Je rétablirai la diplomatie secrète. Le déballage public paralyse les négociations. La surenchère médiatique pourrit la diplomatie. Si le contenu du dialogue sécuritaire américano-russe initié à Genève en juin 2021 était resté secret, nous aurions pu éviter l’attaque russe de l’Ukraine huit mois plus tard.

Sobre, claire, sans prêchi-prêcha, ma politique étrangère me permettra de refaire de Paris le lieu privilégié des pourparlers internationaux. Je chercherai, partout où l’enjeu le mérite, à être un «honest broker» (intermédiaire sincère) dans les situations conflictuelles. Une diplomatie informée et réaliste au service de la paix: quelle belle ambition pour la France!»

«Si j’étais présidente...», par Sonia Mabrouk

«Si j’étais présidente, avant de mettre en place une quelconque mesure sur la laïcité, je définirais ma vision du sujet. Ce préambule me semble indispensable tant le concept de laïcité et ce qu’il incarne ont été utilisés à tort et à travers dans le débat politique, au point que la laïcité est devenue un mot-valise où chacun transporte ce qu’il souhaite, autrement dit, tout et, surtout, n’importe quoi.

La responsabilité en incombe en partie aux dirigeants politiques. Par peur de s’aventurer sur un chemin miné, et parfois, il faut le reconnaître, par méconnaissance totale du concept et de sa singularité historique, ils ont tristement appauvri le débat. Au final, la laïcité, ce chef-d’œuvre en péril, ressemble à une sorte de totem qu’on brandit pour se donner bonne conscience sans trop savoir ce à quoi il fait encore référence.

Sur la laïcité, il est urgent de ne rien faire !

Si j’étais présidente, je dirais donc clairement et sans détour ce que la laïcité n’est pas. La laïcité n’est pas la tolérance car, comme l’explique Régis Debray, tolérer, c’est souffrir. La laïcité n’est pas non plus l’athéisme. Elle n’est pas la vérité, et encore moins une religion ou un dogme. Mais j’arrêterai là cette liste des contresens qui est en réalité infinie, tant le concept se prête facilement aux ambiguïtés et aux déformations dans tous les sens.

Venons-en plutôt à ce que je crois être la laïcité. Elle est un cadre. Elle est aussi et surtout la garantie de la survivance d’une paix civile. Autrement dit, elle est l’inverse de ce que veulent en faire les islamistes, à savoir une machine de guerre contre les religions. Dans une France qui s’apparente de plus en plus à une mosaïque de communautés, la laïcité est le ciment commun à tous les Français, indépendamment de leur communauté d’origine. C’est en cela qu’elle nous protège du pire. C’est en cela qu’il est urgent de lui redonner son sens véritable.

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Si j’étais présidente, je ferais donc en sorte qu’on ne touche plus à la laïcité. Sur ce sujet majeur, je dirais donc qu’il est urgent de ne rien faire! Ma première mesure, quitte à vous surprendre, serait de mettre un terme au concours Lépine de la mesure la plus gadget, de faire cesser toutes les offensives sur ce sujet fondamental. Je proposerais à nos concitoyens de revenir à l’essentiel, à la définition même de la laïcité, de revenir non seulement à la lettre mais aussi à l’esprit de la loi de 1905. Pour le reste, nous avons une multitude de lois, appliquons-les! Soyons intraitables sur les atteintes à la laïcité mais cessons de la tordre dans tous les sens. En guise de conclusion, si je devais choisir un slogan, je dirais: pas touche à la laïcité!»

«Si j’étais président...», par Stéphane Bern

LE FIGARO MAGAZINE. - Quelle première décision pour le patrimoine prendriez-vous en tant que président?

Stéphane BERN. - Je ferais d’abord en sorte que Paris soit sanctuarisé! J’entends toutes les polémiques autour du Champ-de-Mars, de la tour Eiffel, des abords de Notre-Dame… Je vois les projets de la Mairie mais, pardon, le patrimoine parisien appartient à la France entière! Je créerais une commission ad hoc qui prendrait en compte à la fois les avis des élus de la capitale, mais aussi ceux des Monuments historiques. Je remettrais de l’État dans toute cette gestion. Ce qui m’importe, c’est qu’on ne fasse plus n’importe quoi. Un exemple: on a fêté récemment les 150 ans de la fontaine Wallace. Des Américains, venus tourner un film sur cet Anglais philanthrope, ont été obligés d’en recréer tellement celles-ci sont dégradées ou enlevées de l’espace public.

Que feriez-vous pour les propriétaires endettés?

Nous occupons un des premiers rangs les moins enviables au monde: celui du nombre de monuments à vendre à cause des droits de mutation, des frais de succession… Les familles n’ont plus les moyens de transmettre des splendeurs qu’elles possèdent depuis des générations. Du coup, je défiscaliserais davantage le patrimoine historique rural et ouvert au public - c’est-à-dire que j’exclus de cette liste les hôtels particuliers parisiens ou bordelais. Cela concernerait aussi les taxes foncière et d’habitation. L’État doit faire plus, car c’est un service que les Français lui rendent en préservant leurs biens.

Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique

Le respect de la réglementation en matière de sauvegarde du patrimoine resterait-il un de vos grands chevaux de bataille depuis l’Élysée?

À 500 mètres d’un monument historique, il y a des choses qu’il est interdit de faire! Je ne pense pas seulement aux éoliennes - si cela ne tenait qu’à moi, je les mettrais même à un kilomètre - mais aussi aux portes et fenêtres en PVC, aux volets roulants… Certains maires sont très attentifs à ces questions. Ils se battent. Malheureusement, d’autres laissent faire pour des raisons électoralistes. Or, il suffit de faire appliquer la loi.

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Pourriez-vous leur lancer un appel?

Oui! Et je les aiderais et les associerais à mes démarches. À Levroux (Indre), où je me trouvais la semaine dernière, le maire donne volontiers un coup de pouce financier à ses administrés afin qu’ils puissent retirer le crépi et remettre les enduits d’autrefois. Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique. Pourquoi défendre le patrimoine et le mettre en valeur? Parce que c’est un atout touristique, et donc économique. Pour l’heure, la loi Élan rend purement consultatif l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Je rendrais obligatoire cet avis.

Faut-il s’inspirer des Anglais?

Sûrement! Les Britanniques sont d’autant plus vigilants qu’ils ne possèdent pas - en grande partie - la terre. Ils ont donc une mobilité plus grande, déménagent facilement. Ils ont le sens du respect de l’endroit où ils résident. En France, les gens sont tiraillés entre l’envie de vivre dans un joli village et le besoin de faire des économies…

Souhaiteriez-vous un super ministère de la Culture?

Je scinderais le ministère en deux. Je conserverais le pôle Culture, au sens spectacle vivant et créations, qui regrouperait comme aujourd’hui la Communication. Je créerais aussi une entité «Patrimoine et Tourisme» pour valoriser les atouts de la France. Il faut des signes forts. Tout est question de volonté.

Propos recueillis par Pierre de Boishue

«Si j’étais présidente...», par Julia de Funès

«Mes chers compatriotes,

Par étourderie des scrutins et démence des suffrages, me voilà présidente de la République. Pour figurer au meilleur rang des nations, la responsabilité que vous me confiez m’oblige à m’entourer des meilleurs. Aussi, mon gouvernement sera ainsi composé:

À l’Éducation, M. René Descartes discourra sur la méthode la plus rigoureuse pour l’instruction de nos enfants et divulguera ses règles pour une meilleure direction de l’esprit. Français et maths seront les deux seules matières dispensées jusqu’au collège afin d’acquérir durant tout le primaire les bases d’un vocabulaire choisi et d’un raisonnement sûr.

Au Travail, M. Marcel Proust, chercheur émérite en temps perdu, abrogera les 35 heures.

À la Fonction publique, M. Guillaume d’Ockham, hardi défenseur de la simplification, se chargera d’élaguer les normes bureaucratiques sclérosantes afin d’encourager la prise de risque, la responsabilisation et l’intelligence d’action.

La bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine

À la Santé, M. Poquelin dit Molière élargira le numerus clausus tout en distinguant les bons médecins des doctes serins et révoquera la tarification à l’acte privilégiant un ratio de patients par soignant.

À la Sécurité intérieure, la bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine. Aussi, M. Auguste Comte, dont la devise «ordre et progrès» se substituera aux niaiseries doucereuses telles que «Paris vous aime» inscrites dans les aéroports, se chargera de réguler les flux migratoires dans le plus grand respect républicain.

Je mettrai en disponibilité le général de Gaulle, dont la référence systématique finit par lasser et lui faire perdre de sa superbe.

Parce que nous avons besoin d’une France forte, sûre de son passé et ferme face aux dérives dictatoriales du wokisme auquel je ne me soumettrai jamais, M. Louis-Ferdinand Céline sera nommé à la Culture, afin de ne jamais renoncer à la distinction entre les hommes et leurs œuvres et ne jamais confondre les talents du passé avec les susceptibilités victimaires du présent.

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Je préviens d’ores et déjà toute néoféministe, animée d’une frénésie persécutrice et d’une récrimination rigoureuse, de ne pas venir aboyer sur le manque de parité de mon gouvernement. Agir socialement et économiquement sur la répartition des tâches familiales et ménagères me semble un enjeu plus fondamental pour la liberté des femmes qu’une équation chiffrée soumise à l’injonction inclusive. Parce que la France doit porter haut la voix de la liberté et notamment celle des femmes, Mme Françoise Sagan est nommée secrétaire d’État à la Condition féminine.

Il ne s’agit pas ici de regretter un passé mais de croire aux forces de l’esprit. Aussi, je veillerai à ce que mon gouvernement maintienne à jamais vivant l’esprit de ces êtres disparus, pour défendre et perpétuer ce qui a fait et fera toujours le génie supérieur de la France.»

P.-S. Mon labrador (chien présidentiel s’il en est) s’appelle Philia et elle est beige.

«Si j’étais président...», par Daniel Rondeau

«Si j’étais président, je rappellerais que notre pays n’est pas une puissance déclinante placée en unité de soins palliatifs. Les pierres de nos fondations qui sont à Rome, à Athènes et à Jérusalem, les drapeaux de nos familles spirituelles (chrétiennes, juives), notre stock d’idées autonomes (le colbertisme, la république sociale, la fraternité, la laïcité) ne sont pas des boulets qui nous entravent, mais la matrice de notre liberté. «Dix siècles d’Histoire nous ont donné la science de tout ce qui est noble», écrivait Camus en 1943. Nous allons avoir besoin de cette liberté et de cette noblesse car le pays est nu.

Je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité

Si j’étais président, je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité. On lui a beaucoup menti. Par action, par omission et par lâcheté. Je dresserais donc un état des lieux sans fard (désindustrialisation, souveraineté amputée, déficit record du commerce extérieur, séparatismes, etc.), non pour le décourager, mais pour le relever et le mobiliser. Notre capitale à l’abandon témoigne de la morosité de notre situation. Les «gilets jaunes» avaient raison. Leurs jacqueries existentielles manifestaient le deuil d’une fierté française qu’ils pouvaient penser perdue. Le temps est venu de répondre à quelques questions essentielles. Qui sommes-nous? Être français signifie-t-il encore quelque chose? Souhaitons-nous rendre ses ailes à l’intelligence européenne?

Si j’étais président, je dirais au peuple que l’Europe que nous avons laissé faire nous a casernés en haut d’un toboggan. Direction: la sortie de l’Histoire. Car un marché ne crée pas une civilisation. Nos compatriotes épris de justice et attachés à l’héritage de la nation ont abandonné leurs idéaux pour sacrifier à l’impératif d’une globalisation qui n’est animée que par l’argent et l’extension des droits individuels, en dehors de toute pensée collective ou historique. Quant à l’apparent regain d’UE consécutif à la guerre en Ukraine, il se fait sous la bannière Otan, ce qui n’est pas vraiment un bon signe. Nous avons confié notre Europe à des dirigeants sans vision. La maison est vide et n’a pas de toit. L’hydre bureaucratique a prospéré dans ce palais des courants d’air. Cette prospérité est d’ailleurs paradoxale, car l’hydre se cannibalise elle-même et dévore au passage les élites qui ont choisi de la servir.

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Pour relever notre pays, il faut réapprendre à réfléchir sans sectarisme, loin des convulsionnaires du politiquement correct. Fini de flotter! Penser, décider et agir, voilà le programme. C’est le moment de renvoyer dans leurs foyers les parasites de la com, de ranger nos querelles et de payer nos dettes à notre pays fatigué alors que la redistribution des cartes mondiales met en lumière les pays qui passent à l’offensive sur tous les terrains.

Si j’étais président, j’expliquerais enfin au peuple que la politique, c’est l’exercice du principe d’autorité. Vous m’avez élu, laissez-moi sept ans pour agir dans trois directions qui fondent notre pacte:

1) rassembler les Français et remettre l’école au centre de la cité, permettre aux enseignants d’apprendre le français, la France, la culture européenne et le monde à leurs élèves, à nommer les choses et à leur donner un sens ;

2) restructurer notre économie ;

3) être pionnier dans la refondation d’une Europe qui nous rassemble et nous ressemble. Le temps du cavalier seul est révolu. Je suis un patriote français et un patriote européen. La souveraineté française retrouvée sera la rampe de lancement de la souveraineté de l’Europe. Nous aurons besoin d’une révolution européenne. Le moment n’en est peut-être pas venu, mais il est urgent de se préparer. Tout sera mis sur le tapis, et cette nouvelle Europe Puissance, ouverte sur la Méditerranée, sera l’arche de Noé de la liberté du monde.»

«Si j’étais président...», par Pascal Bruckner

Si vous étiez président, quelles mesures concrètes prendriez-vous pour redonner à l’homme occidental la confiance en lui qu’il avait autrefois et qui a fait la force de la civilisation judéo-chrétienne?

Il est hors de question, en République, qu’un président impose ses propres idées ou intervienne dans l’écriture de l’Histoire. En revanche, il n’a pas besoin d’abonder dans le sens des sottises idéologiques du moment. Ainsi quand le président Macron, le 29 mars 2018, explique qu’il y a trop de mâles blancs dans l’intelligence artificielle et que cela doit changer, il sort de son rôle et fait un clin d’œil aux thèses néoracistes importées des USA. Surtout quand, le 1er juillet 2021, il s’alarme dans Elle d’une racialisation de la société, et donc dit exactement le contraire. Pareillement, quand à Strasbourg, le même président félicite une jeune femme voilée d’avoir choisi librement cette coiffure, il veut à la fois contrer Marine Le Pen et draguer l’électorat musulman. Mais c’est au prix de semer la confusion dans le camp laïc pour qui le voile reste un instrument d’oppression. Si j’étais président, je m’abstiendrais d’osciller d’une position à l’autre comme un pendule.

Président, je n’interviendrais pas dans l’écriture de l’Histoire ni n’imposerais mes idées

Comment l’auteur du Sanglot de l’homme blanc et d’Un coupable presque parfait explique-t-il cet étrange besoin de contrition et de repentance de l’homme occidental?

L’idée du Sanglot de l’homme blanc m’est venue en Inde. Je discutais avec un intellectuel proche du Parti du Congrès et lui demandais si le développement de son pays n’était pas handicapé par les traces du colonialisme britannique. Sa réponse m’a éclairé: pour qui vous prenez-vous, vous les Occidentaux? Vous vous pensez encore si forts que vous pouvez influencer le cours du monde? Nos problèmes ne viennent que de nous-mêmes. Ce fut pour moi lumineux. Il faut à la fois réhabiliter notre civilisation occidentale, qui a commis beaucoup de crimes mais reste la seule à s’être interrogée sur ses propres fautes, et lui assigner le sens des limites. Nous ne faisons plus la pluie et le beau temps aux quatre coins de la planète, nous ne sommes pas tout-puissants. Nous sommes et restons une merveilleuse et fragile exception démocratique.

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Pensez-vous que le wokisme est appelé à s’imposer dans les esprits de notre pays ou n’est-il qu’une mode qui disparaîtra?

Le wokisme ne fait que commencer. Il s’introduit en France à la manière d’un produit importé des États-Unis, surtout des campus (synthèse d’asiles d’aliénés et de camps de rééducation) avec toute la séduction de la nouveauté et du chic. C’est une mode qui se transforme en idéologie à gauche et risque de s’implanter pour de nombreuses années dans les médias, à l’école et dans les entreprises. Elle ne disparaîtra qu’au moment où les opinions publiques se fatigueront des sottises ou des abominations professées sur le genre, l’identité, la race. Cela prendra une génération entière. Seule bonne nouvelle: aux États-Unis, ce sont des intellectuels afro-américains, Thomas Chatterton Williams, Glenn Loury, John McWhorter, entre autres, qui se dressent contre le wokisme et y voient une nouvelle religion d’abord préjudiciable aux Noirs et aux minorités.

«Si j’étais président...», par Frédéric Beigbeder

«Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Je ne sais pas par quel miracle je me retrouve aujourd’hui président de la République. Il me semblait pourtant qu’un autre chroniqueur du Figaro Magazine était donné largement favori. Tels sont les aléas de la vie politique française: votre talent, chers concitoyens, est de rester toujours imprévisibles. Me voici donc devant vous, fier, bien que surpris, de la responsabilité soudaine qui m’incombe. Je vais tâcher d’être à la hauteur de votre immense désir pour moi. Comme vous le savez, mon parti politique, le PFF, Parti festif français, n’avait pour unique programme que son slogan: «Vivre c’est sortir de chez soi.» Quelles sont donc, me demanderez-vous, les premières mesures que prendra le gouvernement du jeune premier ministre que j’ai donné à la France, M. Joey Starr?

L’hymne national cesse dès à présent d’être « La Marseillaise » pour être remplacé par « La Tendresse » d’André Bourvil

En tout premier lieu, nous allons inscrire dans le préambule de la Constitution l’interdiction de fermer les restaurants, bars, boîtes de nuit, cinémas, théâtres et librairies en cas de pandémie. La vie sociale est inséparable de la culture de notre nation. Si des Françaises et des Français craignent d’attraper un virus, ils ont le droit de rester chez eux. Comme je l’ai dit et répété durant ma campagne de cinq jours: «Nous ne voulons pas d’une société sans société.» L’hymne national cesse dès à présent d’être La Marseillaise pour être remplacé par La Tendresse d’André Bourvil. Un référendum national sera organisé le mois prochain pour déterminer si la version officielle doit être l’originale ou celle de Marie Laforêt, qui a ma préférence. Le même vote des Français permettra d’entériner aussi le changement de la devise républicaine: «Liberté, Égalité, Fraternité» de Maximilien Robespierre sera remplacée par «Comment pourrais-je gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais?» de François Rabelais dans Gargantua.

Que symbolise la France dans le monde? Avant tout, un art de vivre et une culture littéraire. L’art de la bonne chère et l’art du bonheur, l’art d’aimer et de discuter. Mais aussi l’essentiel: la littérature. Le pass Culture ne permettra plus aux jeunes de s’acheter des mangas japonais mais uniquement des livres de Colette, afin qu’ils apprennent la limpidité et la précision de la langue française. Enfin, dernière mesure d’urgence: tout lecteur de Guillaume Musso sera banni à Cayenne. On se retrouve tous au château de Versailles pour le Bal des vins français à partir de ce jeudi soir jusqu’à lundi 16 heures.

Vive la République, vive la France, et surtout, vive les femmes.»

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Le Figaro

Femme retrouvée nue et mutilée à Aubervilliers : la préfecture de Police lance un appel à témoins

Nicolas Daguin

D'origine pakistanaise et âgée de 39 ans, elle avait été découverte errant nue et gravement mutilée dans les rues d'Aubervilliers dans la nuit de dimanche à lundi 18 avril.

Cinq jours après la découverte d'une femme errant nue et gravement mutilée dans les rues d'Aubervilliers, la préfecture de Police a lancé vendredi 22 avril un appel à témoins dans le cadre de la poursuite des investigations menées par le service départemental de la police judiciaire du 93 (SDPJ).

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«Toute personne susceptible d'apporter des éléments intéressant l'enquête peut contacter l'état-major de la Police Judiciaire de Paris au numéro vert suivant : 0800 00 27 08 (7j/7, 24h/24). Ou par courriel à l'adresse suivante : pppj-appelatemoin@interieur.gouv.fr», a indiqué la préfecture dans un communiqué partagé sur Twitter.

De nombreuses mutilations physiques et sexuelles

Dans la nuit de dimanche à lundi 18 avril, vers trois heures du matin, cette femme d'origine pakistanaise de 39 ans avait été aperçue par des témoins, rue Charles-Tillon, au nord d'Aubervilliers. Mutique et visiblement désorientée, elle avait rapidement été prise en charge par les secours une fois l'alerte donnée et hospitalisée à l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis. L'examen du corps avait mis en évidence de nombreuses mutilations physiques et sexuelles. Les soignants avaient notamment constaté que les lèvres vaginales de la victime avaient été collées tandis qu'un mot gravé dans une langue étrangère avait été découvert sur son ventre. «Contrairement à ce qui a pu être dit, le mot n'est pas ''Ti amo'' (''je t'aime'', en italien, NDLR)», avait-on alors précisé au parquet.

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Des traces de liens avaient aussi été observées sur les poignets de la jeune femme, portant à croire qu'elle avait pu être attachée avant de se retrouver nue et hagarde sur le macadam. Dans son appel à témoins, la préfecture de Police détaille que la jeune femme, toujours hospitalisée, serait susceptible de se nommer Katalera K. De type hindou, de petite taille et de forte corpulence, elle est également porteuse de plusieurs tatouages.

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Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

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Le Figaro

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

Jean Sévillia

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

En 2017, une Autrichienne confiait à un professeur de l’université de Linz 31 lettres adressées à son arrière-grand-père par Alois Hitler, le père du Führer. Ces missives retrouvées permirent à l’historien, avec d’autres sources, d’écrire un livre (1). Cette biographie du père d’Adolf Hitler vise à éclairer l’enfance de ce dernier, en montrant en quoi le caractère du futur dictateur a été façonné par sa famille.

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De fait, Alois Hitler était un père violent, autoritaire et inflexible, prédispositions qui ont pu influer sur son fils. Cependant, pour qu’un enfant insignifiant de la classe moyenne se mette à haïr la vieille Autriche des Habsbourg, épouse la cause du racialisme pangermaniste, prenne la tête d’un petit parti allemand, puis accède au pouvoir et mette le feu au monde, il faudra tout un processus sociohistorique.

D’innombrables publications se sont penchées sur le personnage de Hitler. Dans un livre au format léger, Claude Quétel, historien et ancien directeur de recherches au CNRS, répond à 20 questions qui permettent de faire le tri entre les vérités et les légendes sur le fondateur du national-socialisme (2). Adolf Hitler tenait-il son antisémitisme viscéral de son père? Pas vraiment. A-t-il été, comme il le prétendra, un héros de la Grande Guerre? Non. Quand il était en prison, nourrissait-il depuis longtemps l’intention d’écrire Mein Kampf ? Non, l’idée lui a été soufflée. Était-il un orateur hors du commun? Oui, mais pour un public acquis. Un bourreau de travail? Non, pas plus qu’il n’était un grand lecteur. Avait-il une âme d’artiste? Pas plus. Est-il vrai qu’il n’a jamais reculé devant aucun obstacle? Non, les Églises d’Allemagne l’ont contraint à faire machine arrière dans son projet d’euthanasier les handicapés.

S’interrogeant sur la folie de Hitler, Claude Quétel cherche la bonne définition: psychopathe autiste ou paranoïaque psychotique? Un ouvrage bien conçu, entre psychologie et analyse idéologique, pour compléter le portrait tragique d’un des grands criminels de l’Histoire.

(1) Le Père d’Hitler. Comment son fils est devenu dictateur, de Roman Sandgruber, Tallandier, 400 p., 22,50 €.

(2) Hitler. Vérités et légendes, de Claude Quétel, Perrin, 264 p., 13 €.

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Samedi, c'est la fête des libraires indépendants

Ce 3 avril, journée mondiale du livre et du droit d'auteur, 500 librairies à travers toute la France célèbrent la San Jordi.

Festival du livre de Paris : entre renouveau et controverse

En 2022, le salon du Livre devient le Festival du Livre de Paris. La première édition, de vendredi 22 à dimanche 24 avril, est aussi la dernière avant une grande restructuration du secteur de l'édition, bousculé par la fusion à venir entre les numéros un et deux, Hachette Livre et Editis.

Festival du livre de Paris: La littérature indienne en cinq écrivains

À l'occasion du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, une trentaine d'écrivains indiens est invitée au Festival du livre de Paris. La littérature indienne est vaste et diverse mais pour la majorité des ouvrages, elle est en langue anglaise.

Le Figaro

Ligue 1 : à coup de fumigènes, les supporters stéphanois stoppent le match contre Monaco

Enième débordement cette saison en tribunes avec cette fois le duel entre Saint-Etienne et Monaco qui a été interrompu 25 minutes par des jets de fumigènes.

Le match entre Saint-Etienne et Monaco a été interrompu samedi à la 66e minute en raison de jets de fumigènes, alors que le score était de 3-1 pour l'ASM, nouvel épisode de débordements de supporters dans une saison de L1 très agitée en tribunes. De nombreux fumigènes ont été allumés dans les tribunes à l'occasion du 30e anniversaire du groupe ultra des Green Angels, dans le kop sud, et certains sont tombés sur la pelouse, poussant l'arbitre à interrompre le match. Les deux équipes sont rentrées au vestiaire et une cellule de crise s'est réunie dans les entrailles du stade Geoffroy-Guichard.

La rencontre, comptant pour la 34e journée, avait été interrompue une première fois en toute fin de première période, à la 45e minute, pour des faits similaires. Cette saison, les supporters du club stéphanois avaient déjà fait parler d'eux lorsque le coup d'envoi du match contre Angers avait été retardé d'une heure le 22 octobre dernier. Des incidents avaient éclaté au moment du protocole d'avant-match, plusieurs ultras stéphanois étant entrés sur la pelouse et ayant envoyé fusées et autres fumigènes et détéroriant les filets des buts, qui ont dû être reprisés à la hâte.

Heurts à répétition

En attendant la réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), ces heurts à répétition exposent l'ASSE à de lourdes sanctions à l'heure où le club, mal-classé, se bat pour sauver sa place en Ligue 1. Des incidents similaires étaient survenus vendredi en Ligue 2 à Nancy, où le match contre Quevilly-Rouen a été définitivement arrêté à 3-0 pour le club normand, après des jets de fumigènes de supporters protestant contre la relégation nancéienne.

La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) doit se réunir en urgence lundi au sujet du match entre Nancy et Quevilly. En Ligue 1, la saison 2021-2022 a été émaillée par plusieurs incidents, comme les jets de bouteilles d'eau lors de Montpellier-Marseille et Lyon-Marseille (sur Dimitri Payet), où le match avait été arrêté, ou encore une bagarre générale avec envahissement du terrain à Nice, toujours face à l'OM. Un envahissement de terrain avait également perturbé le derby du Nord entre Lille et Lens (1-0), en septembre dernier.

Ligue 1 : le PSG sacré samedi face à Lens, si...

Après une première balle de titre à Angers, les Parisiens auront leur destin entre leurs mains face à Lens samedi (21h), au Parc des Princes.

Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Mercato : Antonio Conte «rêve» d'entraîner le PSG la saison prochaine

Le coach de Tottenham se serait positionné pour succéder à Mauricio Pochettino, mais ne souhaiterait pas travailler avec Leonardo.

Le Figaro

Le journal du mercato : Rüdiger va partir libre de Cheslea, Clauss «ne ferme» aucune porte

Le départ de Rüdiger, l'avenir de Clauss ou encore la prolongation de Salah : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 23 avril 2022.

Antonio Rüdiger va quitter Chelsea gratuitement

Après de longs mois de négociations, Antonio Rüdiger n'a toujours pas trouvé d'accord avec Chelsea pour prolonger son contrat, qui arrive à son terme. Et à en croire les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le défenseur allemand ne veut attendre l'arrivée des nouveaux propriétaires - le club est en vente - pour décider de son avenir. Il aurait ainsi pris la décision de changer d'air et donc de quitter les Blues gratuitement à l'issue de la saison. Très courtisé, il serait sur le point de trouver un terrain d'entente avec le Real Madrid. Rappelons que le Paris Saint-Germain serait aussi intéressé pour l'accueillir.

Jonathan Clauss «ne ferme la porte à personne»

Néo-international français, Jonathan Clauss s'est fait un nom dans le circuit européen ces derniers mois. Au point de susciter la curiosité de divers médias, comme AS qui l'a interviewé. Dans son entretien, le piston du RC Lens, fortement courtisé, a eu l'opportunité de s'exprimer sur son avenir : «J'aime l'Espagne depuis que je suis petit et la Liga. Je ne ferme la porte à personne. Je suis ouvert aux offres. Si je dois continuer en France, je le ferai, car cela ne me pose pas de problèmes, a confié le joueur âgé de 29 ans. Et sinon, j'irai dans un autre championnat c'est la vie qui le veut ainsi. En ce moment, nous avons la possibilité de voir de nombreux championnats avec beaucoup de qualité.» Avis aux intéressés !

«Je ne sais pas», déclare Mohamed Salah à propos de son avenir

C'est l'un des sujets majeurs pour Liverpool. Alors que son contrat expire dans un peu plus d'un an, Mohamed Salah n'a toujours pas trouvé de terrain d'entente avec les Reds pour prolonger son aventure dans le Merseyside. Les négociations existent mais seraient un peu compliquées. Et son avenir est donc incertain. Comme il l'a expliqué au magazine FourFourTwo : «Il ne me reste plus qu'un an de contrat. Je crois que les supporters savent ce que je veux, mais tout ne tourne pas autour de l'argent dans le contrat. Donc je ne sais pas, je ne peux pas vous dire exactement.» Âgé de 29 ans, l'Égyptien, fer de lance de l'attaque de Liverpool, a inscrit 22 buts en 30 rencontres de Premier League.

À VOIR AUSSI - Le premier but de Mohamed Salah avec Liverpool

Frenkie de Jong priorité d'Erik ten Hag à Manchester United ?

C'est officiel depuis cette semaine : Erik ten Hag va prendre en charge Manchester United à l'issue de l'exercice 2021-2022. L'entraîneur néerlandais devrait disposer d'une enveloppe conséquente pour transformer l'effectif des Red Devils. Et d'après les informations publiées par Sport , le technicien âgé de 52 ans aurait fait de Frenkie de Jong (24 ans) l'une de ses priorités. Erik ten Hag le connaît bien puisque c'est sous ses ordres, à l'Ajax Amsterdam, que le milieu de terrain polyvalent a explosé au plus haut niveau. Toutefois, le quotidien sportif ibérique affirme que le FC Barcelone n'a pas l'intention de laisser s'échapper le Néerlandais. Par ailleurs, «tout indique que le joueur ne veut pas partir», ajoute Sport. Ce dossier sera à suivre de près dans les prochaines semaines.

Arsenal vise deux renforts cet été

L'été dernier, les Gunners ont opéré un grand chambardement dans leur effectif. Mais leur prochaine intersaison devrait être moins agitée dans le sens des arrivées : «Nous allons nous concentrer sur la signature d'un ou deux joueurs. Après la révolution de l'été dernier, nous avons besoin de la prochaine étape», a confié Edu, le directeur technique du à ESPN. Le club londonien pourrait attirer de belles recrues, lui qui est bien placé pour se qualifier pour la prochaine édition de la Ligue des champions. Une rumeur annonce d'ailleurs un intérêt d'Arsenal pour Gabriel Jesus, l'attaquant de Manchester City.

Le journal du mercato : Di Maria vers des adieux au PSG, accord mirobolant Manchester City-Haaland ?

Di Maria vers un départ de Paris, Lyon à nouveau sur Umtiti ou Haaland tout proche de City : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 19 avril 2022.

PSG : Navas ou Donnarumma, il n'en restera qu'un

D'après L'Équipe, la direction parisienne a d'ores et déjà acté qu'un de ses deux gardiens s'en ira l'été prochain. Reste à savoir lequel...

Transferts : le PSG aurait fait «un chèque en blanc» à Kylian Mbappé pour le convaincre de rester

Le club parisien est prêt à tout pour conserver l'international français.

L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
Le Figaro

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

Guillaume Poingt

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

Un homme «invisible», quatre compagnes et 28 enfants. À Nogaro, un petit village du Gers, un drame humain s'est noué pendant plusieurs mois derrière les murs d'une maison de 600 mètres carrés. Avec un épilogue début avril : un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen à Agen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné de viols sur son épouse, d'actes de torture et de barbarie sur deux de ses enfants ainsi que de violences sur l'ensemble des enfants et ses trois concubines.

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L'affaire démarre en septembre 2020. Une famille venue de l'Oise débarque à Nogaro, une bourgade de 2000 âmes. Les nouveaux arrivants louent une grande bâtisse située dans un lotissement aéronautique, un peu à l'écart du village. Personne ne sait vraiment de quoi ils vivent. «Sans doute des revenus de la CAF (caisse d'allocations familiales, NDLR)», confie une source proche du dossier.

Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé

Très vite, le maire Christian Peyret est «intrigué par la situation». L'édile se retrouve en effet à inscrire une vingtaine d'enfants à la maternelle, à l'école élémentaire et au collège. «Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé, confie-t-il. Je connaissais l'existence de cette famille car je croisais les mamans qui amenaient leurs enfants à l'école.» Parmi ces quatre femmes, nées en France et voilées, deux sont sœurs. Certains enfants - trois jeunes majeurs de 18 à 20 ans et des tout-petits de moins de 2 ans -, ne sont pas scolarisés.

L'arrivée de tout ce petit monde ne passe pas inaperçue dans le village. Et une question taraude les habitants : qui est le père de tous ces enfants ? Personne ne l'a en tout cas jamais croisé. «J'ai trouvé cette situation un peu anormale, on supposait qu'il y avait un homme», explique Christian Peyret. Il s'avère qu'un homme vit bel et bien dans la maison : il est le père de 27 des 28 enfants, qu'il a eus avec son épouse et ses trois compagnes, un autre étant issu d'une précédente union.

Une maison plongée dans l'obscurité

À l'école, les enfants sont exemplaires et ne laissent rien transparaître même si leurs tenues intriguent : ils sont toujours habillés avec des manches longues et des pantalons. Mais c'est surtout aux abords du domicile de la famille - une maison en bois aux volets rouges -, que des signaux étranges sont repérés. Les fenêtres sont en effet totalement bâchées. «Aucune lumière ou aucun regard de l'extérieur ne pouvait pénétrer dans la maison. Quand les enfants rentraient le soir, ils étaient dans le noir. On ne savait pas ce qui se passait dans cette maison», décrit le maire, qui alerte le procureur de la République en juin 2021.

Les révélations sont finalement venues d'une des compagnes qui a pris la fuite, a récemment déclaré à l'AFP le vice-procureur de la République d'Agen, Franck Didier. Ce dernier décrit «un cadre de violences intrafamiliales» fort. Les enfants ont eux aussi rapporté des scènes de violences. Les mineurs ont été placés par les services sociaux il y a environ trois mois.

Trois des femmes ont également été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour violences volontaires sur mineurs et non dénonciation de crimes. Le vice-procureur a expliqué s'attendre à une instruction longue «au regard de la complexité des faits», qui a justifié la saisie du pôle criminel d'Agen. «Des investigations restent à faire», a-t-il souligné à propos de l'enquête menée par la brigade de recherche de gendarmerie d'Auch.

À VOIR AUSSI - Yannick Agnel: la procureure souligne «plusieurs faits» de viol

Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

Le Figaro

Ligue 1 : face à l'attitude des supporters lyonnais, Jean-Michel Aulas menace de partir

Malgré la nette victoire contre Montpellier (5-2) ce samedi en ouverture de la 34e journée, l'ambiance est plus que tendue à Lyon.

Une victoire, belle, sur Montpellier (5-2), mais une fracture, nette, avec les supporters. Tel est le résumé de ce samedi pour l'Olympique Lyonnais. «L'attitude des supporters à notre encontre est très décevante», a ainsi déclaré Moussa Dembélé, l'attaquant rhodanien auteur d'un but lors de la 34e journée. «Ils sont là pour nous soutenir et nous motiver. Cette année, ils nous ont beaucoup porté préjudice avec la perte d'un point et l'élimination sur tapis vert en Coupe de France. C'est décevant d'avoir des gens comme cela autour d'un terrain de football», a continué le buteur franco-malien, estimant toutefois qu'il s'agissait d'«une minorité» de supporters. L'OL s'était vu retirer un point par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel en raison des incidents contre Marseille le 21 novembre, où Dimitri Payet avait été touché au visage par une bouteille d'eau lancée depuis les tribunes. Le match avait été rejoué à huis clos le 1er février et Lyon l'avait emporté 2-1.

Auparavant, Lyon avait perdu sur tapis vert son 32e de finale de Coupe de France contre le Paris FC (L2) au stade Charléty à Paris. Le match avait été arrêté le 17 décembre en raison de violents incidents entre supporters dans les tribunes. Lyon et le PFC avaient tous deux eu match perdu. «Je suis très triste de l'attitude des supporters, car notre équipe a su gagner un match pas si facile que cela», a déclaré de son côté le président Jean-Michel Aulas. «C'est une victoire importante et un match qui se termine bien pour l'OL. La réaction d'une petite partie du public est regrettable. Je suis intervenu au micro pour dire d'arrêter d'insulter les joueurs», a poursuivi le patron de l'OL. «Les supporters engagent des frais pour venir mais cela ne donne pas tous les droits. (...) Si cela devait perdurer je préférerais m'en aller. Le football, ce n'est pas cela». Samedi contre Montpellier, les supporters ultras ont pris en grippe l'autre attaquant Karl Toko-Ekambi, pourtant buteur et passeur, alors qu'Houssem Aouar, lui aussi ciblé par certains fans, a réussi un doublé.

À VOIR AUSSI – But de Neymar, penalty litigieux, égalisation refusée : le résumé de PSG-OM le 17 avril dernier (2-1)

Ligue 1 : le PSG sacré samedi face à Lens, si...

Après une première balle de titre à Angers, les Parisiens auront leur destin entre leurs mains face à Lens samedi (21h), au Parc des Princes.

Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Mercato : Antonio Conte «rêve» d'entraîner le PSG la saison prochaine

Le coach de Tottenham se serait positionné pour succéder à Mauricio Pochettino, mais ne souhaiterait pas travailler avec Leonardo.

Le Monde

En Allemagne, des manifestants anticharbon défendent un village menacé de disparition

La destruction de Lützerath, dans le bassin rhénan, est prévue pour permettre l’extension de la mine de Garzweiler.

La commune de Lützerath est, comme d’autres, condamnée de longue date à disparaître pour permettre à la mine de charbon de s’étendre. Selon les organisateurs, quelque 3 500 personnes ont manifesté, samedi 23 avril, à Lützerath, dans le bassin minier rhénan, à quelques centaines de mètres seulement de la gigantesque mine à ciel ouvert de Garzweiler, régulièrement prise pour cible par des militants écologistes. La police n’a pour l’instant pas communiqué le nombre de participants.

Avec la guerre en Ukraine, l’Allemagne est obligée de repenser son modèle économique

Une centaine de militants ont décidé d’aller protester au bord de la mine, ce qui peut s’avérer « extrêmement dangereux », a estimé dans un tweet la police de la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie, demandant aux organisateurs de faire passer le message parmi les protestataires.

Réduire sa dépendance au gaz russe

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le débat sur le charbon est toutefois relancé dans le pays, très dépendant du gaz russe, qui représentait jusque-là quelque 55 % de ses importations. Afin d’assurer la production d’électricité tout en réduisant sa dépendance, le gouvernement allemand s’est donné fin mars la possibilité de « suspendre » la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, tout en assurant que l’objectif d’une sortie du charbon d’ici à 2030 reste inchangé.

Guerre en Ukraine : Berlin face au piège du gaz russe

« Comment pouvons-nous avoir confiance en la capacité du gouvernement de contribuer à la paix en Ukraine s’il détruit des maisons et des villages dans son propre pays pour des énergies fossiles ? », a dénoncé Ilyess El Kortbi, militant ukrainien du mouvement Fridays For Future, cité dans un communiqué.

Lützerath est devenu le nouveau point de ralliement du mouvement écologiste allemand. Des activistes y ont construit des cabanes et se préparent à la confrontation avec les forces de l’ordre. Greta Thunberg avait visité la région en septembre dernier.

Le charbon qui se trouve dans le sous-sol de ces communes sera « nécessaire dès 2024 » pour approvisionner les centrales, alors que les autres mines de la région ferment, assure pour sa part l’exploitant, le groupe énergétique RWE. D’autres hameaux sont déjà complètement abandonnés. La plupart de leurs habitants ont été relogés dans de nouveaux villages construits à bonne distance de la mine.

En Allemagne, la crise énergétique empoisonne les débuts de la coalition

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Jean-Louis Etienne, l’aimant des pôles

L’explorateur poursuit depuis plus de dix ans son projet Polar Pod de dérive autour de l’Antarctique. Mais, malgré sa riche carrière, la recherche de financements reste un combat. Rencontre.

« Pour faire le portrait d’un oiseau, peindre d’abord une cage avec une porte ouverte », écrivait Jacques Prévert. Pour faire celui d’un explorateur, commençons par esquisser un bureau, avec une porte ou plutôt une fenêtre sur le port de Concarneau, dans le Finistère.

Ce 28 mars, Jean-Louis Etienne est dans les locaux du constructeur naval Piriou pour une réunion de conception de Persévérance. Cette goélette de 42 mètres, dessinée par les architectes navals de VPLP et Olivier Petit, sera le bateau avitailleur du Polar Pod, sa prochaine expédition. Sa « cathédrale », comme il a surnommé ce projet de navire vertical, qui l’occupe depuis plus de dix ans. A partir de 2024, le Polar Pod doit accomplir deux tours du monde sur trois ans en dérivant autour de l’Antarctique, au service d’une ambitieuse mission scientifique.

En image : le Polar Pod, l’immense bateau vertical de Jean-Louis Etienne, sort de la table à dessin

Autour de la table – et, pour quelques-uns, en visio –, la discussion est hypertechnique, portant sur les voiles, escaliers… de Persévérance. L’aventurier et médecin de 75 ans prend régulièrement la parole pour préciser ses besoins, poser des questions concrètes, donner son avis. A quelques mètres de là, sa femme, Elsa Pény-Etienne, accompagnatrice de ses projets depuis vingt-cinq ans et impliquée dans l’architecture intérieure du voilier, est plongée dans des nuanciers, pour choisir les aménagements intérieurs.

Entre deux ravitaillements du Polar Pod en hommes et en matériel, tous les deux mois, Persévérance accueillera des passagers passionnés par cette exploration océanique. Une ressource financière bienvenue, en complément des partenaires, pour amortir les coûts du navire, propriété de Septième Continent, la société d’armateurs de Jean-Louis Etienne (la construction du Polar Pod est, elle, financée par l’Etat, avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, comme maître d’ouvrage).

CAP de tourneur fraiseur

Pour qui comme lui a sillonné mers, terres et même airs, selon les époques, une telle réunion de chantier pourrait paraître un brin austère. « J’aime ces moments de technologie, ça structure et j’y trouve ma place », détrompe-t-il, lors d’une deuxième rencontre dans un lieu plus personnel : son « bureau refuge » parisien, en étage élevé, où il travaille jusqu’à douze heures par jour, et reste souvent pour dormir. Il y a là une myriade de photos et d’objets souvenirs de ses expéditions et autres tranches de vie, un clavier sur lequel il joue du blues en autodidacte, la guitare qu’il avait fabriquée à l’âge de 15 ans…

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Le Monde

En Ardèche, une « nappe phréatique artificielle » pour éviter les coupures d’eau

Dans le sud de la France, la sécheresse risque de s’aggraver avec le changement climatique et menacer l’accès à l’eau potable. Pour y faire face, le village ardéchois de Beaumont expérimente un projet de stockage souterrain d’eau clarifiée.

L’été est encore loin, mais, dans l’Hexagone, l’eau vient déjà à manquer. Après un hiver anormalement sec dans plusieurs régions françaises, le niveau de certaines nappes phréatiques est bas. Neuf départements, principalement dans l’ouest et le sud de la France, sont actuellement soumis à des restrictions d’usage de l’eau.

Dans le sud de l’Ardèche, Pascal Waldschmidt, vice-président de la communauté de communes du Pays Beaume-Drobie, s’inquiète de l’aggravation des sécheresses. Pour anticiper toute coupure d’eau dans le village de Beaumont, dont les réserves diminuent en été, l’élu pilote un projet expérimental. « On est en train d’installer un réservoir d’eau enterré plein de sable (REEPS), une sorte de nappe phréatique artificielle », explique celui qui fut maire de la commune pendant vingt-quatre ans.

Jean Castex annonce un développement du stockage de l’eau pour l’agriculture

Dans sa région, les épisodes cévenols provoquent de fortes pluies l’hiver, mais, l’été, « il peut se passer deux mois sans une goutte de pluie », relate Pascal Waldschmidt. En août, la source de la Môle, la plus proche de cette petite commune, voit son débit être divisé par trois par rapport à la saison hivernale. Le réservoir enterré, d’une capacité de 200 mètres cubes, doit sécuriser l’accès à l’eau pour les 250 habitants du village, rejoints par un millier de vacanciers en été.

Stocker l’eau potable dans le sable

En France, c’est la première fois qu’une commune creuse un REEPS. Breveté par l’entreprise franco-malgache Energis, le système permet de stocker de l’eau clarifiée à 95 % dans une bassine remplie de sable et enterrée. A l’état naturel, un tas de sable contient environ 40 % d’air, qui se loge entre les grains. En s’infiltrant entre les grains de sable, l’eau prend la place de l’air sans augmenter le volume du tas de sable. Ainsi, la matière peut être conservée dans une bâche hermétique et enterrée sous 50 centimètres de terre. Les propriétés filtrantes du sable empêchent le croupissement de l’eau clarifiée, qui peut être stockée pendant plusieurs années, avant d’être potabilisée.

« C’est à peu près le même principe qu’un château d’eau, mais en beaucoup moins cher, et avec un bilan carbone bien plus faible », explique Thierry Labrosse, joint par téléphone. Le Français, inventeur du REEPS, a voulu créer un dispositif qui ne nécessite que peu de matériaux : une bâche étanche, du sable et une pompe pour extraire l’eau. En 2011, il a obtenu une médaille d’or au concours Lépine pour son invention. Depuis, il a fait installer environ 70 réservoirs à eau de pluie à Madagascar, où il réside depuis plusieurs années.

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Le Figaro

Infections urinaires : ce qu'il faut absolument savoir pour mieux s'en débarrasser

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Risque de propagation aux reins, diagnostic, vaccin, canneberge… Le Figaro répond à dix questions courantes sur la cystite avec l'appui de deux spécialistes.

Difficultés à uriner, brûlures, envies pressantes et fréquentes, sensation de pesanteur dans le bas du ventre, fièvre... Les infections urinaires (ou cystites) sont un motif très fréquent de consultation en cabinet de médecine générale. Cette pathologie résulte de la colonisation de l'urètre et de la vessie par des bactéries d'origine intestinale. Il arrive en effet que ces bactéries - généralement de la famille des Escherichia coli -, présentes au niveau de la vulve et de la marge anale, remontent à travers le méat urinaire le long de l'urètre. Avec deux spécialistes, Le Figaro s'est penché sur dix questions qui se posent souvent sur cette infection incommodante.

1. Une cystite mal ou pas traitée peut-elle aboutir à une infection des reins (pyélonéphrite) ?

C'est une crainte très forte chez les personnes souffrant d'une infection urinaire, et pourtant il n'en est rien. «Une cystite, même récidivante, ne se complique quasiment jamais d'une infection des reins», affirme le Pr Franck Bruyère, chef du service d'urologie au CHU de Tours. En théorie, ce n'est toutefois pas impossible, puisque les bactéries sont capables de remonter l'urètre (canal acheminant l'urine de la vessie à l'extérieur). Et la vessie est elle-même reliée à chacun de nos reins par deux canaux transporteurs d'urine, les uretères. Mais «les bactéries Escherichia coli ne sont pas comme des saumons, elles ne remontent pas de la vessie jusqu'aux reins», précise le Pr Bruyère.

Il existe toutefois un cas particulier, très rare. «Certaines personnes ont une anomalie anatomique qui entraîne ce que l'on appelle un reflux vésico-urétéral», renseigne l'urologue. Dans ce cas, il n'y a pas de système anti-reflux qui empêche les urines de remonter à contre-courant vers les uretères et les reins.

2. Les femmes sont-elles beaucoup plus sujettes aux infections urinaires que les hommes ?

«C'est en effet le cas, essentiellement pour des raisons anatomiques», précise le Dr Katerina-Tatiana Galperine, du service des maladies infectieuses du CHU Vaudois à Lausanne (Suisse). Chez la femme, l'urètre (canal reliant la vessie à l'extérieur) est en effet plus court que chez l'homme. Les bactéries ont donc moins de chemin à franchir pour coloniser la vessie.

Par ailleurs, trois périodes de la vie d'une femme l'exposent à un risque accru de cystite : l'entrée dans la vie sexuelle, la grossesse et la ménopause. Dans ces deux derniers cas, cela conduit à des modifications hormonales qui déstabilisent la flore vaginale, censée faire barrage contre d'éventuelles bactéries indésirables. C'est pour cette raison que les œstrogènes sont recommandés en application locale chez les femmes ménopausées pour éviter les cystites récidivantes.

Chez l'homme, la fréquence des cystites est faible, puis elle augmente après 50 ans du fait de la survenue de pathologies touchant la prostate. En effet, avec l'âge, la prostate est très souvent sujette à une augmentation de volume. Elle gêne alors l'écoulement des urines depuis la vessie, ce qui laisse le temps aux bactéries pour s'y développer.

3. Les infections urinaires à répétition sont-elles liées à un manque d'hygiène ?

«L'idée que les cystites répétées sont liées à un manque d'hygiène est totalement fausse», souligne le Dr Galperine. «La plupart du temps, les récidives sont dues au fait que, lors d'une première infection, les bactéries vont coloniser la vessie. C'est-à-dire qu'elles ne se contentent pas de rester à la surface, elles vont pénétrer dans les cellules, ce qui leur permet d'échapper à nos mécanismes de défense». Ces hôtes indésirables vont alors pouvoir se multiplier tranquillement. «Elles peuvent rester en dormance pendant plusieurs mois avant de provoquer une récidive. En tout cas, les récidives ne sont généralement pas liées à une nouvelle contamination par voie digestive», affirme le médecin.

Inutile donc de s'acharner à utiliser toutes sortes de produits d'hygiène qui pourraient aggraver la situation. «Il ne faut pas avoir recours à des produits qui pourraient léser la peau et déséquilibrer davantage la flore vaginale», insiste le Dr Galperine.

4. Les antibiotiques sont-ils efficaces ?

En pratique, une infection urinaire se résout spontanément après plusieurs jours, sans l'aide de médicament. Mais «les antibiotiques pris sur une courte période permettent de limiter la durée des symptômes», souligne le Dr Katerina-Tatiana Galperine. L'antibiotique préconisé en première intention est la fosfomycine, disponible uniquement sur ordonnance. «Il n'agit pas immédiatement, cela peut prendre 2 ou 3 jours». Si cet antibiotique se révèle insuffisamment efficace, il est possible d'en utiliser un autre (la nitrofurantoïne).

À noter qu'il est déconseillé de prendre des antibiotiques en continu, sauf si l'on fait au moins une récidive par mois. «Dans ce cas précis, on sait que cela fonctionne bien, mais c'est au prix de prendre des antibiotiques tous les jours pendant au moins 6 mois. Et dès l'arrêt du traitement, l'infection peut revenir», met en garde le médecin.

5. Les antibiotiques sont-ils toujours recommandés ?

«C'est une erreur fréquente quand il y a des infections urinaires récidivantes : il ne faut pas faire de contrôle des urines en l'absence de symptômes», explique le Dr Galperine. En effet, un test révélant la présence de bactéries peut conduire à la prise d'antibiotiques. Or «quand on traite par antibiotique une colonisation bactérienne en l'absence de symptômes, on augmente le risque de récidive, d'intolérance aux antibiotiques mais aussi de mycose vaginale», détaille le Pr Bruyère. Autrement dit, colonisation ne signifie pas qu'il y a une infection. Tant qu'il n'y a pas de symptôme, il n'est pas nécessaire de se traiter.

6. Boire 1,5 litres d'eau par jour limite-t-il vraiment le risque d'infection ?

C'est désormais prouvé : une bonne hydratation diminue le risque de récidive. «Boire davantage fait uriner davantage. Et le flux d'urine permet mécaniquement d'éliminer les bactéries à la surface», explique le Dr Galperine. Par contre, cela n'a pas d'impact sur les réservoirs de bactéries situées dans les cellules.

7. La canneberge peut-elle prévenir les récidives ?

Ces petites baies rouges, plus connues sous leur nom anglais «cranberry», sont les stars des rayons «compléments alimentaires» des pharmacies. Mais pour l'heure, leur efficacité est encore controversée. «Les essais cliniques qui ont été faits jusqu'à maintenant ne sont pas de très bonne qualité», rapporte le Dr Galperine. «La seule étude qui a véritablement apporté la preuve de l'efficacité de la cranberry a consisté à utiliser des comprimés avec une certaine concentration en principe actif.» D'un autre côté, d'autres études n'ont pas montré que la cranberry avait davantage d'effet qu'un placebo.

«Le problème est qu'il n'y a pas de standardisation des produits. Il y a des baies, des jus, des comprimés, et aucun n'apporte la même concentration en principe actif, ce qui complique les études», regrette le médecin. Sur le plan biologique, il y a toutefois de bonnes raisons de croire que la cranberry pourrait être efficace. «Cette baie contient une substance antiadhésive susceptible d'empêcher les Escherichia coli de se fixer sur les cellules de la paroi de l'urètre et de la vessie», explique le Dr Galperine.

8. Les symptômes d'une cystite peuvent-ils cacher une autre maladie ?

En matière de diagnostic de cystites, mieux vaut éviter de mettre la charrue avant les bœufs. «Brûlures urinaires, augmentation de la fréquence de miction, besoin d'uriner impérieux, présence de sang dans les urines… Si une femme présente ces symptômes sans pertes vaginales, la probabilité qu'elle souffre d'une cystite est de 90%», indique le Dr Galperine. En revanche, en présence de pertes vaginales, il faut suspecter un autre problème tels qu'une urétrite (infection de l'urètre), une vaginite (infection du vagin) ou encore une infection sexuellement transmissible.

«Les symptômes peuvent aussi être la manifestation de problèmes de vessie (contraction, syndrome de vessie douloureuse)», explique le Pr Franck Bruyère. De façon exceptionnelle, il arrive que de soi-disant cas de cystite récidivante se révèlent être une tumeur de la vessie.

9. Des cystites récidivantes peuvent-elles cacher la présence de calculs rénaux ?

«Un calcul dans l'appareil urinaire (rein, uretère ou vessie) est un nid à microbes. Les germes se mettent dessus, ce qui fait qu'il y a un relargage continu dans la vessie, ce qui favorise évidemment les infections», explique le Pr Bruyère. «Face à des cystites récidivantes, il faut nécessairement chercher la présence de calculs.»

10. Existe-t-il un vaccin contre les cystites ?

Il existe effectivement un vaccin pour prévenir les récidives d'infection urinaire, appelé «Uro-Vaxom». «Le concept est simple : il s'agit de prendre par voie orale un comprimé contenant un lysat bactérien lyophilisé d'Escherichia coli - la famille de bactéries la plus fréquemment responsable des cystites - rendues inoffensives», explique le Pr Bruyère. «Cela va permettre de renforcer l'immunité en vue d'une éventuelle récidive.»

Plusieurs études ont démontré une diminution significative du nombre d'infections urinaires dans le groupe vacciné par rapport au groupe placebo, avec 6 mois de recul. En revanche, il n'est pas certain que cela soit plus efficace qu'un traitement antibiotique au long cours. Pour l'heure, ce vaccin est commercialisé en Suisse et en Allemagne, mais il n'est pas encore disponible en France. D'autres vaccins de ce type sont actuellement en développement.

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Le Figaro

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Qui ne s'est jamais dit, au lendemain d'une énième déception amoureuse, « C'est la der des ders », « J'arrête tout », « Les hommes (ou les femmes) et moi, c'est fini», en y croyant dur comme fer ? La plupart repartent cependant la fleur au fusil vers de nouveaux émois. Mais d'autres, traumatisés, referment pour de bon la porte de leur vie sentimentale. «J'ai vécu deux premières histoires de manière inconditionnelle. Je donnais tout. Aimer était une chute libre à l'infini, mais la réalité m'a rattrapé : entre l'idée que je me faisais de l'amour et le quotidien, quel fossé ! J'ai eu finalement le sentiment de me heurter à un mur de béton. Je suis vidé de tout ce que j'avais à donner», confie, sans pathos, Giorgio, 42 ans.

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Aujourd'hui, il est en couple mais reconnaît que quelque chose s'est brisé en lui : sa compagne actuelle n'éveille chez lui que de l'affection. Il ne ressent ni amour ni désir, et doit même prendre des médicaments pour être en mesure d'avoir un rapport sexuel. «Mais, au moins, je ne souffre pas.» Lucie, 44 ans, ressent également cette forme d'anesthésie émotionnelle. En 2014, sur le point de se marier, elle découvre avec effroi que son partenaire mène une double vie depuis trois ans. «Un gros choc», confesse-t-elle. Pendant deux ans, elle tente de comprendre, sa relation prend la forme d'allers-retours jusqu'à tout arrêter. Lucie a mis beaucoup de temps à se remettre. «Je n'ai aucune histoire depuis sept ans», dit-elle. L'envie n'est plus là. Cela n'étonne pas Boris Charpentier, psychologue et psychothérapeute. Après tout, «face à une menace, on lutte ou bien on fuit. Ne plus tomber amoureux est une stratégie d'évitement, d'adaptation», expose-t-il. Dans certains cas, presque de survie.

Refuser la dépendance

Si les séparations font généralement mal, «la douleur suscitée peut être démultipliée par certains facteurs», explique Geneviève Krebs, psychopraticienne et auteure de Dépendance affective, six étapes pour se prendre en main et agir (Éditions Eyrolles). «Une séparation peut réveiller des blessures anciennes de trahison, de rejet ou d'abandon. Si la relation qui a mal tourné colmatait des failles, elle laisse place à une peur obsessionnelle de souffrir à nouveau. Dans le cas d'une dépendance affective, où le partenaire de vie était là aussi pour répondre à ses besoins et prendre en charge certaines de ses responsabilités, le dépendant affectif reste dans un système très infantile, et ne peut donc que se sentir terrorisé par l'abandon que provoque une séparation.»

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«Les fins d'histoire ont beau être socialement banalisées, il ne faut pas les minimiser. Elles peuvent être véritablement dévastatrices», alerte Boris Charpentier. À tel point que certains font tout pour ne pas revivre une telle situation. Édith, 42 ans, relate son histoire passionnelle avec le père de sa fille, «faite de multiples ruptures et de retrouvailles passionnées». Quand elle est enceinte, elle croit que ce nouveau volet de leur relation sera gage de stabilité. Mais il lui avoue regretter cette naissance. Elle le quitte. Le travail de séparation se fait finalement plus vite que les expériences précédentes, quand elle s'était retrouvée «malade de douleur». Pendant deux ans, sa fille est son unique priorité.

Depuis, elle s'est autorisée à ressentir de nouveau un bref élan pour deux hommes. «J'ai constaté que je n'étais pas complètement éteinte de ce côté-là, mais suis-je encore capable d'être amoureuse ?», interroge-t-elle. Elle se dit «vaccinée contre les montagnes russes émotionnelles. Le prix à payer pour des relations exaltantes est trop élevé. Je cherche plutôt un homme avec qui jouer au Scrabble et boire des tisanes», plaisante-t-elle, rassurée d'avoir sécurisé sa situation. Johanna, 39 ans, a aussi ressenti le besoin de créer autour d'elle un cocon, dans lequel elle n'a plus envie de laisser entrer un partenaire. «J'ai trop donné aux hommes, accepté trop de choses», confie cette mère qui élève un enfant toute seule. «Avec ma dernière rupture, à 35 ans, j'ai laissé des morceaux entiers de moi. Je ne veux plus être dépendante de quelqu'un.»

Cette position implique de redessiner les contours de son existence et d'avoir d'autres priorités qu'une relation amoureuse. Les travaux des sociologues Marie Bergström et Géraldine Vivier montrent d'ailleurs que ne pas être en couple et avoir un « temps pour soi » permet de « se (re)construire, de (re)trouver ses centres d'intérêt, d'identifier ses priorités, d'apprendre à se connaître». Johanna a ainsi reporté beaucoup de son énergie vers ses amitiés. C'est la famille qu'elle s'est choisie.

Édith, elle, ne rêve plus d'amour passion, mais d'une «union tranquille», arguant qu'elle a «déjà suffisamment vécu de choses fortes». La quadra a retrouvé la joie d'avoir du temps pour elle et ses hobbies. La relation sentimentale n'est pas le seul shoot d'ocytocine. On peut ressentir un bien-être profond avec ses proches. En réalité, on peut vivre sans amour amoureux», commente Boris Charpentier. Cette vie n'interdit pas pour autant des histoires légères ou d'une nuit. «Je ne suis pas devenue nonne !», lâche Johanna, qui continue d'utiliser les applis de rencontre. La psychanalyste Virginie Megglé, auteure des Séparations douloureuses (Éditions Eyrolles), confirme que vivre sans histoire d'amour sérieuse «n'exclut pas, bien sûr, les relations sexuelles pour qui le souhaite. Ce n'est pas un temps d'ascèse». Tant que l'attachement n'aliène pas, il semble tolérable pour ces grands brûlés de l'amour. Exit la passion destructrice, bonjour la sérénité. Avec, parfois, un nouveau «langage amoureux à apprendre», suggère Virginie Megglé, d'autres codes à adopter pour renouer avec l'autre quand – et si – l'envie réapparaît.

L'envie d'avoir envie

Ce chemin n'est possible qu'en prenant le temps de l'introspection. Le plus souvent, la solitude constitue une étape vers la guérison plus qu'un état définitif. «C'est un temps de récupération de force, d'énergie, d'estime de soi. Cela peut durer un an pour une personne, six mois ou deux ans pour une autre. Le but est de se “réparer”, de se découvrir sur tous les plans – affectifs, relationnels, sexuels –, d'apprendre à s'écouter pour mieux connaître ses besoins ainsi que son désir, tout en pansant ses blessures, explique Virginie Megglé. Marquer une pause est la meilleure chance qu'on se donne de ne pas reproduire une mauvaise expérience.»

Mais pour Florence Escaravage, fondatrice de Love Intelligence, la pause «célibattante» doit être limitée dans le temps. Le risque, sinon ? «Que ce temps avec soi-même génère une posture de méfiance, voire un repli définitif.» À ses yeux, «il est capital de repartir dans une forme de relation». C'est encore plus vrai, selon elle, pour les personnes blessées, qui prennent sans cela le risque de devenir ultrarigides. Geneviève Krebs ne dit pas autre chose quand elle évoque ces «personnes abîmées qui suspectent la trahison, n'arrivent plus à faire confiance, voire sabotent leurs relations dès que les choses deviennent un peu sérieuses». Alors, certes, il faut accueillir sa souffrance, mais ne pas attendre indéfiniment. Après tout, «cela peut durer très longtemps et priver de sources de joie», renchérit Boris Charpentier.

L'essentiel est d'assumer ses choix. Certaines personnes décident de vivre en grande partie ou entièrement leur vie sans amour amoureux et elles sont parfaitement épanouies. Elles ne subissent pas ce choix. Et si des études montrent que les nourrissons privés d'affection dépérissent, «c'est un peu différent pour les adultes, nuance Geneviève Krebs. Même privés d'amour, ces derniers sont capables de rester dans l'attente, dans l'espoir et le rêve. Ils savent davantage supporter une période de vide et de frustration». Cependant, «il faut faire disparaître l'idée ou la croyance que l'amour ne fait pas souffrir», estime Florence Escaravage, qui milite pour l'émergence d'une véritable éducation sentimentale dans la société. «Car, oui, l'amour fait souffrir !», tranche-t-elle. Son conseil pour renouer avec l'envie d'avoir envie ? «Il convient de s'avancer à nouveau dans la lenteur.» Quand le désir revient, elle invite à prendre le temps d'apprendre à connaître l'autre, de le découvrir dans sa sincérité, ses complexités, à y aller à pas feutrés. Car un cœur en rémission n'est pas encore un cœur guéri…

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

Le Monde

L’avenir suspendu des étudiants africains qui ont fui l’Ukraine

La confusion règne pour les réfugiés francophones du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest arrivés en France début mars et exclus de la protection temporaire de l’Union européenne.

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Que sont devenus les étudiants d’origine africaine qui avaient fui la guerre en Ukraine et s’étaient réfugiés en France début mars ? Arrivés presque en même temps que les Ukrainiens, ils n’ont pas bénéficié de la protection temporaire assortie d’aides sociales généreuses et renouvelable « de plein droit » accordée aux autres réfugiés.

Le dispositif d’urgence déclenché par l’Union européenne le 4 mars excluait en effet « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables ». Côté français, le ministère de l’intérieur a laissé à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ». Un flou qui avait d’emblée inquiété les organismes d’aide aux réfugiés.

Pourquoi l’Ukraine était prisée des étudiants africains

Un mois et demi plus tard, la confusion règne. D’après les témoignages recueillis par Le Monde, beaucoup de jeunes ont obtenu une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours. Mais certains se sont entendu dire que cette APS n’était pas renouvelable, alors que d’autres ont appris qu’elle pourrait l’être, à condition de revenir avec une preuve d’inscription en université… Un dossier difficile à réaliser en si peu de temps quand tout manque : papiers d’identité, relevés de notes et preuves de suivi d’un cursus ukrainien. Quelques-uns se sont même vu confisquer leur passeport lors de leur passage par l’Allemagne.

« Besoin de clarification »

Le sentiment d’être en sursis et la peur sont si forts que plus aucun d’entre eux ne veut être cité sous sa véritable identité, redoutant des conséquences sur la suite de leur parcours, certains même refusent désormais de s’exprimer. « Quand les bombes tombent, elles ne regardent pas si tu es Ukrainien ou Ivoirien. On a tous fui la guerre », raconte Christian*, un Camerounais de Marioupol d’à peine 20 ans qui ne comprend toujours pas que l’Europe ait décidé de faire une sélection entre les réfugiés. « Nous ne sommes pas des délinquants, nous sommes partis avec des papiers en règle et un visa étudiant. La guerre nous a plongés dans une situation dramatique et impossible », confie Abel*, un Ivoirien de 26 ans qui a fui Kharkiv.

La plupart de ces jeunes Africains sont arrivés en France après un périple éprouvant à travers l’Europe, parfois émaillé de discriminations et d’actes racistes, notamment à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne. « Il ne faut pas sous-estimer le choc qu’ils ont subi, certains n’osent même pas aller se déclarer », souligne Mathieu Schneider, président du Réseau Migrants dans l’enseignement supérieur (MEnS) et vice-président de l’université de Strasbourg chargé des solidarités.

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Le Figaro

La photo de famille de Cristiano Ronaldo et Georgina Rodriguez après la perte de leur bébé

Trois jours après l'annonce du décès d'un de ses jumeaux, le footballeur portugais a publié une photo avec sa femme et ses cinq enfants.

Sept à la maison. Cristiano Ronaldo a partagé avec ses 431 millions d'abonnés Instagram, le jeudi 21 avril, sa première photo de famille avec son épouse, Georgina Rodriguez et ses cinq enfants dont la petite dernière, née trois jours plus tôt après la mort tragique de son jumeau. Sur le cliché, l'attaquant du Manchester United apparaît entouré de deux de ses filles, alors qu'il est assis sur un fauteuil, tandis que ses autres enfants sont sur un canapé avec le mannequin de 28 ans.

«La douceur du foyer. Gio et notre petite fille sont enfin avec nous. Nous tenons à remercier tout le monde pour tous ces mots et gestes aimants», a légendé le sportif de 37 ans. Avant de surenchérir : «Votre soutien est très important et nous avons ressenti tous l'amour et le respect que vous avez pour notre famille». Il a conclu avec ses mots : «Il est maintenant temps d'être reconnaissant pour la vie que nous venons d'accueillir dans ce monde».

En vidéo, la bande annonce du documentaire Moi, Georgina

Cristiano Ronaldo est le père de Cristiano Junior, 11 ans, dont l'identité de la mère est inconnue, des jumeaux Eva et Mateo, 4 ans, nés par mère porteuse alors qu'il était célibataire, puis d'Alana Martina, 4 ans et de la petite dernière, dont le prénom reste inconnu, issu de son amour avec sa partenaire actuelle.

À lire aussi«La plus grande douleur qu'un parent puisse ressentir» : Cristiano Ronaldo et Georgina Rodriguez effondrés après la mort de leur nouveau-né

Des messages de soutien

Depuis l'annonce de la perte du nouveau-né du couple, les messages de soutien se multiplient. Du côté des fans, lors du match de Ligue 1, opposant Manchester United et Liverpool, les supporters se sont levés pour applaudir pendant une minute le joueur endeuillé. Sur son compte Instagram, il a répondu à ce geste et a écrit : «Un monde… Un sport… Une famille mondiale… Merci Anfield. Moi et ma famille nous n'oublierons jamais ce moment de respect et de compassion».

Du côté de la famille, sa sœur aînée, la chanteuse Katia Aveiro a partagé une photo Instagram de son frère et son épouse légendée avec les mots suivants : «Je t'aime et mon cœur est avec toi… Que Dieu veille sur tout (…) et notre petite fille qui est ici, forte et en pleine santé nous apprend que seul l'amour compte».

Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox

Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.

« Non, non, c'est mon travail» : quand Amber Heard refusait que Johnny Depp enlève ses bottes tout seul

Une semaine après le début de ce nouveau procès entre les ex-amants terribles, la star de Pirates des Caraïbes a raconté le jour où son mariage a basculé.

Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux

Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.

Le Monde

L’UE impose une régulation aux réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Twitter ou TikTok, et aux sites de vente en ligne comme Amazon ou Leboncoin

Avec le Digital Services Act, les pratiques de modération des contenus des grands services numériques seront surveillées par Bruxelles, qui pourra infliger de lourdes sanctions.

C’est un moment « historique » pour la régulation du numérique : le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, ne cache pas sa satisfaction d’avoir bouclé, samedi 23 avril, à Bruxelles, après seize heures de négociation, un accord politique sur le règlement européen Digital Services Act (DSA).

Adopté un mois après le Digital Markets Act, un texte « économique » destiné à imposer aux plates-formes dominantes le respect de leurs concurrents, le DSA vise, lui, à réduire les risques pour la « société », en imposant des devoirs aux réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Twitter ou TikTok et aux places de marché de vente en ligne comme Amazon ou Leboncoin. « Ces textes sont deux faces d’une même pièce », estime M. Breton. Le DSA devrait entrer en vigueur début 2023.

Concurrence : un règlement européen « historique » pour encadrer les géants du numérique

Ce règlement est aussi une victoire politique pour la France, qui espérait obtenir un accord avant la fin de sa présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) prévue mi-juin.

Ces auteurs ambitionnent de mettre à jour, « pour les vingt années à venir », la régulation du Web, en vigueur en Europe depuis la directive sur le commerce électronique, adoptée en l’an 2000, quand Facebook n’existait pas et Amazon venait à peine d’ouvrir en France. En effet, pour certains, ce texte fondateur a laissé trop de liberté aux géants du numérique, car il exonère les hébergeurs de responsabilités pour les contenus postés par des tiers, tant qu’on ne leur a pas notifié.

Mais, rétorquent d’autres, rendre responsables les plates-formes ou les forcer à retirer sous vingt-quatre heures les contenus problématiques mettrait en danger la liberté d’expression et engendrerait une censure excessive – la proposition de loi de la députée (LRM) Laetitia Avia a été rejetée en 2019 par le Conseil constitutionnel pour ce motif.

Pour résoudre ce dilemme, le nouveau règlement européen impose des « obligations de moyens et de transparence » aux grands services. Comme les banques, ceux-ci seront tenus de mener périodiquement des « évaluations des risques », puis de proposer des mesures. Les domaines visés pour l’heure sont la lutte contre les contenus illégaux (incitations à la haine, produits dangereux ou contrefaits…), les atteintes aux processus électoraux (désinformation…), les atteintes à la liberté d’expression (afin d’éviter la surcensure) et les atteintes aux mineurs et à leur santé mentale. Tous sont liés à la charte des droits humains.

« Compensation » pour le consommateur lésé

Les grandes plates-formes ont déjà des politiques de modération des contenus, mais, désormais, les moyens alloués et les résultats seront évalués par la Commission européenne. Celle-ci pourra leur infliger des amendes allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires, voire les interdire dans l’UE.

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Le Figaro

«Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?», enquête familiale sur un silence

Madeleine Meteyer

ENTRETIEN - L'historienne Raphaëlle Branche explique pourquoi les jeunes hommes envoyés en Algérie, soi-disant pour du «maintien de l'ordre», ont si peu parlé de cette expérience parfois traumatisante à leur famille.

Dans une enquête fleuve truffée de fines analyses psychologiques, Papa qu'as-tu fait en Algérie (La découverte, 2022), Raphaëlle Branche décrypte l'indifférence qu'a suscitée dans leur famille l'expérience des conscrits en Algérie. En 500 pages et des poussières - très denses, jamais ennuyeuses -, elle parvient à expliquer pourquoi ces hommes n'ont eu d'autre choix que de mettre leurs souvenirs derrière eux. Avec douleur parfois.

Le Figaro. - Dans votre livre, vous évoquez des hommes qui se sont fait leurs meilleurs copains en Algérie, d'autres qui ont assisté à des scènes de viol, de torture. Comment avez-vous défini la catégorie à laquelle vous vous êtes intéressée sachant que tous les conscrits n'ont pas eu la même expérience de leur service militaire en Algérie ?

Raphaëlle Branche. - J'ai travaillé sur les appelés et rappelés métropolitains envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. J'ai exclu du corpus ceux dont la guerre était le métier pour m'intéresser exclusivement aux conscrits, c'est-à-dire aux hommes qui ont fait leur service militaire en Algérie. Au total, environ 1 million 500.000 garçons, qui avaient le plus souvent 20 ans, nés dans les années 1930. Qu'ils aient retenu de leur service militaire des paysages somptueux, une période marquée par l'ennui ou des traumatismes, ils font tous l'objet de mon enquête. Car même un homme qui n'a jamais eu le sentiment d'être en danger pendant ces quelques mois en Algérie n'a pu ignorer que le pays était en guerre.

Mais les familles ont pu l'ignorer parce que dans les lettres qu'ils leur envoient et que vous avez pu lire, les conscrits assurent à leurs proches ne courir aucun danger. Les courriers étaient-ils censurés ? Ou doit-on y lire une volonté de rassurer ?

La France n'est pas en guerre à l'époque ; il n'y a donc aucune censure officielle. Cependant, les familles ont pu ignorer la réalité de la guerre en Algérie parce que les soldats ont souvent choisi d'euphémiser ce qu'ils vivaient. Or, à l'époque, la radio et la télévision sont contrôlées par l'Etat et la presse écrite, beaucoup plus libre, n'a pas les moyens d'envoyer des reporters dans le bled, là où se mène l'essentiel de ce conflit. Donc les lettres sont le seul moyen de faire connaître la réalité à ses proches.

Et ils ne le font pas…

Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'on meurt peu pendant la guerre d'Algérie, il paraît donc inutile d'inquiéter ses parents. Ensuite parce que les conscrits vivent un rite de passage qui n'est pas censé être un moment de plaisir mais une épreuve destinée à faire d'eux des hommes. Ils ont été préparés à la dureté du moment, ils ne vont donc pas s'en étonner auprès de leurs parents. D'autant que leurs grands-pères ont fait la Première Guerre mondiale et leurs pères la deuxième, où ils ont pu être prisonniers, ce qui peut sembler, à raison, nettement plus grave que de passer quelques mois dans le désert. Alors, pourquoi se plaindraient-ils ?

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Toutefois, il arrive que certains s'ouvrent à leurs parents de ce qu'ils vivent. Mais ils ne sont pas toujours écoutés. Je pense à un jeune homme qui, dans une lettre, dit à son père «ce qu'il se passe en Algérie, ce n'est pas ce que tu peux lire dans Le Figaro ou Le Monde» mais son père lui répond qu'il se trompe, que c'est juste «une opération de maintien de l'ordre». Son fils finit par renoncer à lui exposer ce dont il est pourtant témoin.

Dans leurs écrits intimes, les soldats ont-ils l'air surpris ou honteux de ce que leurs supérieurs leur demandent de faire ?

Certains parlent de «reniement de valeurs», parfois de «honte» qu'ils disent ressentir en tant que personne ou en tant que Français. Beaucoup comparent ce qu'ils vivent avec l'Occupation, dont ils ont un souvenir très précis puisqu'ils étaient enfants à cette époque-là. En Algérie, ils voient des enfants qui leur sourient et des adultes au visage fermé, ça leur rappelle quelque chose...

Et puis on leur fait faire l'école, construire des routes, ce ne sont ni des activités de service militaire ni des opérations de guerre. Beaucoup sont surpris, certains sont perturbés. D'autres sont aussi ravis de cette occasion de développer des activités plus pacifiques qu'attendues ou de servir leur pays en combattant les «rebelles» du FLN dont ils constatent parfois la violence avec effroi.

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J'ai aussi trouvé des écrits d'hommes plus à distance de ce qu'ils vivent. Je pense à ce sous-lieutenant qui écrit que des anciens lui ont raconté la pratique de la torture. Il le note de manière très factuelle, rapporte leurs propos sur les Arabes («ces gens-là ne comprennent que la force»), mais il ne décrit pas ses impressions. Est-il gêné ? Est-il d'accord ? Il ne le dit pas. Peut-être que, comme beaucoup, il apprend à faire son devoir sans se poser de questions.

Le silence, écrivez-vous, est familial. Ce ne sont pas seulement les hommes qui se taisent au sujet de la guerre d'Algérie, mais leurs parents, puis leurs femmes, leurs enfants qui ne poseront pas de questions. Est-ce que les proches s'en moquaient ou est-ce qu'ils redoutaient d'entendre des horreurs ?

J'ai eu l'intuition que le silence était familial dans les années 1990, quand j'ai commencé à interroger les anciens combattants. Je n'avais aucune difficulté à recueillir leur témoignage or, leurs enfants me disaient «moi, mon père il ne m'en parle jamais». J'ai commencé à me dire qu'une des clefs d'explication du silence se trouvait dans les familles elles-mêmes. Je me souviens d'un ancien combattant qui avait écrit un livre : ses enfants ne lui avaient jamais dit ce qu'ils en avaient pensé. Ce n'est que lors de ma venue qu'il leur a demandé pourquoi. Ils ont répondu «on ne voulait pas te gêner». Le point de départ de ce travail était donc de remettre en question une double affirmation : 1) les soldats revenus d'Algérie sont restés volontairement silencieux et 2) ce silence cache un traumatisme.

Les pères de votre enquête qui n'ont pas d'eux-mêmes abordé le sujet avec leurs enfants craignaient-ils leur jugement ? Quelles différences existent entre leur génération et celle de leurs enfants ?

À partir du tournant des années 1970, les dynamiques familiales ont évolué en France. Le droit a redéfini le rôle du père et son autorité, les relations entre époux, la relation aux enfants. Cette dernière est devenue peu à peu plus souple ; les pères ont été moins distants ; les enfants autorisés à questionner. Les anciens combattants d'Algérie, eux, sont restés plus proches de la génération de leurs parents. Ils ont connu un père tout-puissant et ils l'ont sans doute en partie imité. Le fait que certains n'aient pas évoqué l'Algérie vient aussi de cette évidence pour eux : un père, ça parle peu.

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Et puis, encore une fois, la société considérait qu'ils n'avaient pas vraiment vécu une guerre… Officiellement, le terme «guerre d'Algérie» n'est apparu qu'en 1999…

C'est pour ça qu'il ne faut pas surinterpréter le fait que les enfants n'aient pas posé de questions. Le plus intéressant, c'est ceux qui ont voulu poser des questions et qui n'ont pas osé ou s'y sont mal pris. Je me souviens d'une dame qui est allée voir son père à 40 ans avec plein de questions. Il a quitté la table quand elle a voulu lui parler de la torture, de ce que le grand public avait appris rétrospectivement sur cette période. Peut-être qu'il ne reconnaissait pas sa guerre dans les faits que lui rapportait sa fille. Ou qu'il avait honte d'y avoir participé, à moins qu'il n'ait pas trouvé le moyen de faire comprendre ce qu'il avait vécu.

Dans les familles où le silence recouvrait un traumatisme, quelles conséquences celui-ci a-t-il pu avoir ?

Lorsque le silence des anciens combattants était rattaché à des expériences de violence subie ou infligée, ces expériences ont pu avoir un effet sur leur rapport à la vie, à la mort, mais aussi aux enfants, à l'autorité, etc. Cela a pu se traduire par des formes de violence, par de l'alcoolisme ou des tempéraments dépressifs. Mais, encore une fois, il me paraît tout à fait excessif d'affirmer que la plupart des anciens combattants ont été traumatisés. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas très souvent été marqués par ce moment de leur vie. Frôler la mort, pouvoir la donner, avoir le pouvoir de commander sont autant d'expériences qui marquent durablement.

En tout cas, s'ils n'ont pas parlé de l'Algérie, les causes de ce silence ou de cette transmission fragmentaire sont multiples. Le désintérêt des proches lors de leur retour est un facteur à ne pas négliger.

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Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers

Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.

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«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris

Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.

Le Monde

Covid-19 : les infirmiers sont autorisés dès dimanche à vacciner les adultes sans prescription médicale

Une série de textes parus samedi au « Journal officiel » étendent également, dès dimanche, les prérogatives des pharmaciens et des sages-femmes.

Trois mois après un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS), le gouvernement valide l’extension des « compétences vaccinales » pour les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes, qui ont fait leurs preuves durant l’épidémie de Covid-19. Désormais, ils pourront vacciner plus largement, et ce dès dimanche 24 avril, selon des textes parus samedi 23 avril au Journal officiel.

Cette décision bénéficie en premier lieu aux infirmiers, désormais « habilités à administrer, sans prescription médicale préalable » les vaccins contre quinze maladies : grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatites (A et B), méningocoques (A, B, C, Y et W). Les soignants pourront réaliser ces injections sur toutes les personnes « âgées de 16 ans et plus pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées ».

Covid-19 : pharmaciens, infirmiers et sages-femmes sont officiellement autorisés à vacciner

« Un accès renforcé à la prévention »

« C’est un premier pas vers plus d’autonomie pour la profession et, pour nos concitoyens, la garantie d’un accès renforcé à la prévention », s’est félicité le président de l’ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon.

Les pharmaciens sont eux aussi « autorisés à administrer » la même liste de vaccins à la même population de 16 ans et plus, mais toujours sur présentation d’une ordonnance médicale. « Pour pouvoir les prescrire, nous attendons un avis de l’agence du médicament », récemment saisie par le ministre de la santé, Olivier Véran, a expliqué Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), principal syndicat de la profession.

Ce feu vert est espéré d’ici à l’automne, sachant que les pharmaciens ont négocié récemment des honoraires de 7,50 à 9,60 euros par vaccin injecté, qui seront remboursés par la Sécurité sociale à compter d’octobre.

Par ailleurs, l’éventail des vaccins que les sages-femmes peuvent « prescrire et pratiquer » chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les « personnes qui vivent régulièrement dans leur entourage » est aligné sur les mêmes pathologies.

Le Monde avec AFP

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Le Figaro

Rihanna, Sophie Turner, Britney Spears …Les naissances les plus attendues en 2022

Les futurs bébés de l'année 2022

Depuis le début de l'année, de nombreuses célébrités ont annoncé attendre un heureux évènement. Tour d'horizon des babybump du moment.

Une cigogne pleine d'énergie. Depuis l'annonce de sa grossesse, en janvier dernier, Rihanna et son ventre arrondi sont sous le feu des projecteurs. Si la créatrice de la marque Fenty Beauty fait parler d'elle, ce n'est pas seulement parce qu'elle attend son premier enfant avec son compagnon ASAP Rocky, mais aussi pour ses tenues excentriques. Minirobe à plume, ensemble python ou robe transparente : pour Rihanna quand on est enceinte, on peut rester sexy.

Les futurs bébés de l'année 2022

À Hollywood ou en France, différentes personnalités ont également décidé de donner la vie cette année. Que ce soit un nouveau membre dans la famille pour le trop model Adriana Lima, un bébé surprise pour la chanteuse Britney Spears ou une première grossesse pour le mannequin Ilona Smet, retour sur ces célébrités qui, dans quelques mois, troqueront les strass et les paillettes pour les biberons et les couches.

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

Céline Dion décroche son premier vrai rôle au cinéma

La chanteuse a récemment décroché son premier vrai rôle au cinéma : elle apparaîtra dans un film d'amour intitulé It's All Coming Back to Me, dont la date de sortie vient tout juste d'être dévoilée.

Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox

Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.

L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

sciencesstresspollutionSanté
Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Ronan Planchon

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

Le débat d'idées est une passion française. Le pays de Descartes, Voltaire et Cyrano est volontiers bretteur. Depuis que le duel et la guerre civile y ont été abolis, on joute sur l'écran et - mais de moins en moins - dans les parlements. Notre tradition de discorde, notre penchant pour l'abstraction, notre goût pour la raison nous poussent à faire polémique de tout bois, à nous disputer sans cesse du moindre enjeu, du prix de l'essence au port du masque. C'est pourquoi il est sans doute peu de démocraties où le «grand débat» entre les deux adversaires d'une élection déchaîne autant de passions. Celui qui s'est tenu cette semaine entre les deux finalistes à la présidentielle a laissé pourtant un goût d'inachevé. Au terme d'une campagne tronquée, où les confrontations d'idées ont laissé place au rythme continu de l'actualité et des crises, le face-à-face entre Macron et Le Pen a certes joué un rôle de soupape, comme l'un des rares moments où se sont affrontées des positions tranchées. Mais, contrairement au débat de septembre dernier entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour par exemple, où s'étaient opposées deux visions du monde nourries d'histoire et d'imaginaires, ce sont ce mercredi les chiffres plutôt que les idées qui ont volé, les candidats, dans leur volonté de ne pas apparaître méprisants ni insuffisants, ayant préféré rentrer dans le détail de leurs mesures plutôt que de déchaîner leurs coups. Faut-il se réjouir d'un débat de bonne tenue ou s'affliger d'un grand oral de l'ENA sans saveur ? Reste que la confrontation argumentée et libre, le respect de l'adversaire sont des biens précieux qu'il nous faut préserver au milieu d'une société de plus en plus fracturée, où chacun est tenté de rester dans sa bulle de sens.

C'est ce que nous tentons de faire sur Figarovox chaque semaine,

Bonne lecture !

Eugénie Bastié

Le grand entretien du Figaro Magazine

Dans Osons la mer, l'historien et essayiste Christian Buchet met au défi le prochain président d'installer l'économie et la géopolitique maritimes au cœur de nos priorités. «Une carte représentant la France et ses territoires d'outre-mer sous la forme d'un archipel mériterait de figurer dans tous les établissements scolaires. Elle montrerait que c'est bien la mer qui unit tous les territoires de la République et nous ouvre sur le monde», plaide-t-il.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Pourquoi rendre possible une révision constitutionnelle sans droit de veto du Parlement est une nécessité : On ne peut plus ainsi opposer le peuple souverain à ses représentants et aux gouvernants qui sont eux-mêmes issus des élections. Ce phénomène de blocage institutionnel participe au rejet de la classe politique, argumente le professeur de droit public Guillaume Drago.

Quelles sont les conséquences de la disparition des partis traditionnels? Pour le normalien Alexis Carré, la chute des partis traditionnels au premier tour de l'élection présidentielle sonne la fin d'une opposition responsable, garante d'une démocratie pluraliste en bonne santé.

Comment expliquer les émeutes en Suède ? Depuis le 14 avril, deux villes au sud-ouest de Stockholm sont le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, venus protester contre le mouvement anti-Islam «Ligne dure». Le journaliste d'origine suédoise Henrik Lindell y voit le signe qu'une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de “valeurs”.

Quelles conséquences aurait la sortie du commandement intégré de l'Otan pour la France? Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan. L'universitaire Guillaume Lagane raconte l'histoire mouvementée entre la France et l'Alliance atlantique depuis la IVe République.

Le voile, produit de la modernité? Le port du voile dans l'espace public est l'un des sujets de débat de l'entre-deux-tours. Dans un texte subtil, l'intellectuelle tunisienne Hélé Béji s'interroge sur ce symbole devenu synonyme d'expression de soi à l'ère de l'individualisme, des identités et des «droits».

Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique? Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s'affrontent au second tour de l'élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition. Les sensibilités anciennes vont-elles retrouver leur lit traditionnel quand le macronisme se sera évanoui? Rien n'est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l'élection d'Emmanuel Macron, explique Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint de FigaroVox.

Emmanuel Macron-Marine Le Pen: leur vision de la France

Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l'élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

La vision de la France d'Emmanuel Macron

La vision de la France de Marine Le Pen

L'essai de la semaine

Dans un ouvrage passionnant, Emmanuel Kessler montre combien le grand philosophe Henri Bergson, aujourd'hui quelque peu oublié, avait une pensée prémonitoire et moderne, raconte le directeur-adjoint de la rédaction du Figaro, Yves Thréard.

À découvrir sur FigaroVox.

Hervé Beroud et Marc-Olivier Fogiel: «Débat d’entre-deux tours, le changement, c’est maintenant!»

TRIBUNE - Le duel télévisé entre les deux finalistes à la présidentielle a attiré 15,5 millions de spectateurs, soit près de deux fois moins qu’en 1981. Il faut en tirer les conséquences et prévoir, à l’avenir, deux débats plus courts et mieux organisés, argumentent le directeur de l’information Altice Médias et le directeur général de BFMTV.

Le Figaro

Face à l'inflation, les Français privilégient les produits «premier prix» et délaissent le bio

Les pâtes, dont les prix ont augmenté de 12,9%, et les produits premiers prix sont de plus en plus fréquents dans le caddie des consommateurs.

L'inflation commence à être prise en compte par les Français au moment de faire les courses. Selon une étude du panéliste NielsenQ, relayée par BFM Business, une partie des consommateurs s'est d'ores et déjà rabattue sur des produits de marques de distributeurs (MDD) au détriment des grandes marques.

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Ainsi, alors que les ventes de produits de grandes marques ont reculé en ce début d'année, celles des MDD sont en hausses, après une année 2021 plutôt maussade. Mais dans le détail, toutes les catégories de produits de distributeurs ne connaissent pas la même dynamique. Les marques distributeurs «standards» connaissent une croissance de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année, tandis que les produits «premier prix» voient leurs ventes grimper de 11% sur la même période.

Les Français délaissent en revanche les produits de marque distributeurs «bio», avec des ventes en recul de 4,9%. De la même manière, les consommateurs achètent moins de produits labellisés «premium» (-3,4%). En résumé, les consommateurs anticipent les effets de l'inflation et réalisent d'ores et déjà une descente en gamme dans leurs achats.

Tentative d'anticipation

L'inflation liée à la demande mondiale et à l'invasion de l'Ukraine tire en effet les prix vers le haut. Et en particulier ceux des céréales et de l'énergie et des céréales. Ce phénomène, qui s'observant déjà dans une certaine mesure en février, a encore accéléré au mois de mars, avec une inflation de +1,26% par rapport au même mois l'année précédente. Le socle de produits concernés s'est également considérablement élargi : alors que 68% avaient vu leurs prix augmenter en février, ils étaient 81% au mois de mars.

Parmi les produits les plus concernés, les pâtes alimentaires, dont les prix ont augmenté de 12,9% selon le panéliste Iri, ainsi que les desserts (+5,9%), l'huile (+4,5%) et la farine (+3,9%). Les Français se sont d'ailleurs précipités sur ces deux derniers produits ces derniers jours, dans l'espoir d'anticiper la hausse des prix : les ventes ont augmenté de plus de moitié pour l'un et pour l'autre.

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Malgré les incertitudes qui pèsent sur certaines productions (et en particulier celle du blé ukrainien) les distributeurs français se veulent pour l'instant rassurants. «En France, aujourd'hui, il n'y a pas de pénurie pour la consommation courante et il n'y en aura pas jusqu'à l'été», affirmait ainsi début avril le président du comité stratégique E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc. «Des pâtes, il y en a. Pour l'huile de tournesol, nos stocks vont jusqu'à juin».

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Pouvoir d'achat : les produits d'hygiène victimes du «sentiment d'appauvrissement»

L'heure est aux économies pour de nombreux Français. Pour ce faire, certains n'hésitent pas à réduire les achats de shampoing, dentifrice et autres crèmes.

Kinder : 42 cas de salmonellose détectés en France

Les victimes sont des enfants très jeunes, trois ans de moyenne d'âge, et treize d'entre eux ont été hospitalisés. Aucun décès n'est à déplorer.

Carburants : les prix à la pompe se stabilisent à un niveau élevé

Vendredi, le litre de diesel coûtait, en moyenne, 1,8116 euro. Un prix quasiment identique à celui constaté une semaine plus tôt.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Les femmes et «Black Lives Matter» en haut du palmarès de la 59e Biennale de Venise

Valérie Duponchelle

REPORTAGE - La Britannique Sonia Boyce remporte le Lion d'or du meilleur Pavillon. L'Américaine Simone Leigh celui de la meilleure artiste de l'exposition internationale.

En une heure et demie de cérémonie dans la prestigieuse salle des Colonnes à Ca'Giustinian, la 59e Biennale de Venise a radicalement changé le cours des choses et couronné sans ambiguïté les femmes et le mouvement «Black Lives Matter» qui souvent les porte. Une grande majorité des récompenses ont honoré, en ce samedi 23 avril frais, mouillé et toujours très fréquenté, ces artistes longtemps laissées dans l'ombre de la création et de l'histoire de l'art du fait de leur genre ou de leur couleur, voire des deux.

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Ces choix presque univoques sont dans l'air du temps. Celui de la reconnaissance des artistes femmes comme dans The Milk of Dreams, l'exposition internationale résolument féminine et/ou féministe, entre les Giardini et l'Arsenal, de ce premier cru post-Covid, pensée et orchestrée par la commissaire italienne de New York, Cecilia Alemani. Vêtue de noir, nerveuse et forte, cette native de Brescia qui est directrice artistique de la High Line à New York, a multiplié, avant les discours, les allers et retours vers son mari, Massimiliano Gioni, directeur du New Museum à New York et commissaire de la 55e Biennale de Venise en 2013 avec son exposition déjà érudite et très applaudie, Il Palazzo Enciclopedico.

Sonia Boyce toute en larmes

Au sommet des trophées vénitiens de cette édition 2022, un choix radical et assez inattendu pour le public des professionnels de cette semaine inaugurale. Mais au final logique, en ces temps où «Black Lives really Matter» déferle et invite le monde de l'art à revoir ses principes et ses habitudes. Turban noir d'où s'échappait une tresse drue, la Britannique Sonia Boyce, 60 ans, figure du «Black Art Movement» depuis les années 1980, a remporté, toute en larmes, le Lion d'or du meilleur pavillon pour la Grande-Bretagne avec Feeling Her Way.

Sa mise en abîme dans le pavillon britannique, entre art conceptuel et documentaire live, associe mobilier doré au design énigmatique (référence à la pyrite et à son éclat de pierre métallisée) et écrans déchirants sur les visages de cinq musiciennes noires ou métisses entre efforts et transe. Cette installation est une invitation à représenter plastiquement la musique, défi digne de Kandinsky, et à faire valoir ces voix qui ont dû lutter pour se faire entendre. L'effet mosaïque de cette composition est aussi un renvoi à l'idée d'un chœur invisible et pourtant présent de longue date dans les coulisses de la société anglaise.

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Sonia Boyce a parlé d'abord de ses filles et rendu un vibrant hommage à feu Okwui Enwezor (1963-2019), le critique d'art, poète, historien d'art et commissaire qui, le premier, l'invita à sa Biennale de Venise en 2015. Feeling Her Way de Sonia Boyce a pourtant déconcerté par son côté météorite nombre de festivaliers qui lui préféraient Les rêves n'ont pas de titre, le pavillon voisin de la France où l'artiste franco-algérienne Zineb Sedira, 59 ans, fait danser les souvenirs. Les références au cinéma français, italien, égyptien, algérien se télescopent dans ce pavillon nostalgique et collectionneur qui accumule les livres, les affiches de cinéma en VO, les meubles de l'après-guerre, les souvenirs de la Guerre d'Algérie. Et parle gaiement de choses graves.

Un film presque burlesque résume le propos de Zineb Sedira avec un punch et une joie de vivre contagieuse. Le jury l'a vu presque deux fois en entier, même si du côté de la diplomatie culturelle française, on ne goûte guère en off sa chute post-coloniale, jugée «victimaire». À défaut de Lion d'or, Zineb Sedira a reçu la première «Mention spéciale pour une participation nationale». Youyous de rigueur ont accompagné Zineb Sedira sur scène, comme à la fin de sa conférence de presse pour la Biennale à Gennevilliers, son quartier d'enfance. «J'ai un dance floor dans mon pavillon, je vous invite tous à danser !».

Le Libanais Sam Bardaouil qui partage le commissariat de ce pavillon français avec l'Allemand Till Fellrath, a évoqué avec émotion son enfance à Beyrouth pendant la guerre du Liban, la boîte où il rangeait ses rêves et le rôle des artistes pour faire sortir ces rêves au grand jour. «Résistons, existons, faisons-le avec générosité et partage et dansons, dansons !». Let's dance, dirait Bowie. Ce duo dirige depuis janvier le Hamburger Banhhoff de Berlin et sera commissaires de la prochaine Biennale de Lyon en septembre. Le Lion d'argent remis à un artiste prometteur a d'ailleurs récompensé son compatriote, Ali Cherri, né à Beyrouth en 1976.

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Magnifique hommage de Cecilia Vicuña

Deuxième trophée majeur ? Cette cérémonie met les dignitaires de Venise, les ministres et les militaires de la police financière, en uniformes kaki bardés de décorations, au premier rang. Le Lion d'or pour le meilleur artiste de l'exposition internationale ? C'est l'un des plus importants pour la carrière d'un artiste, tant il met la lumière sur une personnalité, une pratique, une exemplarité.

Il est allé à Simone Leigh, née en 1967 à Chicago, sculpteur qui ressemble à ses sculptures déterminées et pleines. Elle est apparue pourtant timide, entre la mère et la jeune fille, aussi noire que sa robe était blanche, aussi émue que sa toute petite voix le laissait ressentir à tous. Ses sculptures monumentales qui exaltent le corps noir féminin et dénoncent son exploitation raciale ont marqué les visiteurs de The Milk of Dreams à l'Arsenal et ceux du Pavillon américain transformé en case de l'Oncle Tom.

Le lion d'or décerné pour la carrière d'un artiste a été décerné à une toute petite femme vibrante, la Chilienne de New York Cecilia Vicuña, née à Santiago du Chili en 1948. Longs cheveux noir et argent, dynamique et précise, elle a eu du mal à soulever son Lion d'or, presque trop lourd pour son format miniature. Cette poète a quitté son pays pour étudier à Londres avant le coup d'État contre le président Allende, ce qui a empêché son retour au Chili. The Milk of Dreams aime tant les tableaux d'esprit surréaliste de Cecilia Vicuña que Bendigame Mamita, 1977, avec son œil qui regarde à travers le trou de la guitare, est devenu l'une des deux affiches de cette 59e Biennale de Venise.

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Vêtu de rouge sombre, Cecilia Vicuña a rendu un hommage magnifique à sa mère, personnalité fantasque et vitale, et aux yeux de celle-ci. Elle a dit en poète son bonheur de voir les enfants les regarder, les caresser, dans les affiches placardées dans tous les vaporettos de Venise. «The Milk of Dreams est une invitation à l'imaginaire. Et rappelle que l'art fait de nous des êtres galactiques, nous permet de sortir de l'horreur», souligna-t-elle dans un des plus beaux discours de la cérémonie.

Pour sa première participation à la Biennale de Venise, le pavillon de l'Ouganda a reçu la seconde Mention spéciale. Il est presque caché en ville, dans les étages du Palazzo Palumbo Fossati à San Marco. Ses deux artistes et leur commissaire, hauts en couleur, sont montés crânement sur scène.

Acaye Kerunen qui tresse et sculpte l'art populaire pour en faire des abstractions douces, a pris la parole la première dans un long discours «sur la perte de ce que l'on ne sait pas avoir perdu». Elle a remercié Cécilia Alemani de les avoir portés tous dans leurs rêves, a rendu hommage «à toutes les femmes de sa tribu, de sa langue, de sa lignée» avant de chanter superbement a cappella. Le peintre Collin Sekajugo, plus réservé ou plus formel, a dit simplement venir «d'un pays qui reste inconnu».

Deux mentions spéciales ont été encore accordées à deux autres femmes. À Lynn Hershmann Leeson, native de Cleveland en 1941 et artiste de San Francisco qui l'a reçu simplement par zoom interposé. Et Shuvinai Ashoona, artiste inuit née en 1961 à Kinngait dans le Nunavut au Canada, connue pour ses dessins à la plume et au crayon représentant des paysages nordiques et la vie contemporaine des Inuits.

Ajoutez le Lion d'or d'honneur à la plasticienne allemande de Düsseldorf, Katharina Fritsch, née le 14 février 1956 à Essen… Et l'on voit que les femmes sont les reines de ce palmarès ! Même son éléphant vert sombre, comme taxidermisé, qui ouvre The Milk of Dreams dans le pavillon international italien des Giardini, est une éléphante !

La Biennale d’art de Venise en dix expositions

Alors que la 59e édition vient de s’ouvrir dans la cité des Doges, découvrez notre sélection en dix artistes intenses.

Exposition: tous les sortilèges de Toyen au Musée d’art moderne de Paris

CRITIQUE - Figure du surréalisme tchèque, elle a choisi Paris avant et après la guerre pour exercer sa liberté sauvage d’artiste. Portrait d’une femme intrépide, à la curiosité insatiable.

Mort de l'artiste viennois Hermann Nitsch, ennemi juré de Brigitte Bardot

L'Autrichien, décédé lundi à 83 ans, était l'un des fondateurs du mouvement actionniste, remarqué pour ses performances associant corps nus et sang animal. L'actrice l'avait traité de «Caligula autrichien».

Le Monde

Ligue 1 : Monaco se hisse sur le podium après des jets de fumigènes, Lyon relancé

Le match Saint-Etienne-Monaco (1-4) a été arrêté à la 66e minute de jeu, avant de redémarrer après une demi-heure d’interruption. Lyon a trouvé les ressources pour gagner contre Montpellier (5-2).

L’AS Monaco (ASM) s’est hissé provisoirement sur le podium de Ligue 1 et a replongé Saint-Etienne dans la crise en s’imposant à Geoffroy-Guichard 4-1, samedi 23 avril, lors d’un match interrompu pendant plus d’une demi-heure par des jets de fumigènes.

En ouverture de cette 34e journée de Ligue 1, Lyon avait ravivé ses espoirs européens en battant Montpellier 5-2, dans une rencontre également marquée par des heurts avec les ultras, qui ont pris en grippe Karl Toko Ekambi, pourtant passeur et buteur.

Bien loin de leur glorieux passé, les Verts luttent pour leur survie dans l’élite. La défaite sans appel contre Monaco samedi soir les laisse à leur place de barragistes et sous la menace de sanctions après les débordements de leurs supporters, énième épisode de ce type cette saison en Ligue 1.

Entre clubs de football et groupes de supporteurs, des relations pas toujours « ultras » simples

Très bonne dynamique monégasque

Après leur nul 2-2 ramené mercredi de Bordeaux, concurrent direct au maintien, les Verts ont fait les frais de la très bonne dynamique monégasque. L’équipe de la Principauté a enchaîné un sixième succès consécutif et s’installe provisoirement sur la troisième marche du podium.

Wissam Ben Yedder a marqué son 20e but de la saison à la 23e minute, imité deux minutes plus tard par Kevin Volland. Wahbi Khazri a fait renaître l’espoir sur penalty avant la pause (2-1). Mais un nouveau but contre-son-camp de Timothé Kolodziejczak, déjà fautif contre Marseille début avril, a donné plus de marge à l’ASM (3-1, 61e).

Dans la foulée, de nombreux fumigènes ont été allumés dans les tribunes, lors de ce match qui marquait le 30e anniversaire du groupe ultra des Green Angels. Certaines fusées sont tombées sur la pelouse, entraînant l’interruption du match par l’arbitre.

Les deux équipes sont rentrées aux vestiaires pour n’en sortir qu’au bout d’une trentaine de minutes. Myron Boadu a mis fin à la soirée cauchemardesque de l’ASSE avec un quatrième but (4-1, 77e).

Saison très compliquée pour l’OL

A une soixantaine de kilomètres de Geoffroy-Guichard, le rival lyonnais vit lui aussi une saison très compliquée, mais l’OL s’accroche à ses rêves de qualification européenne grâce à son large succès 5-2 face à Montpellier.

Comme souvent, l’équipe de Peter Bosz a offert deux visages, gaspillant un avantage de deux buts avant de se montrer bien plus séduisante offensivement en deuxième période. Huitièmes avec 52 points, les Lyonnais reviennent momentanément à quatre points de la cinquième place.

Malgré ce précieux succès, le climat ne s’est pas réchauffé entre l’équipe et certains de ses supporteurs ultras, qui ont pris à partie Toko Ekambi. Après deux premiers buts inscrits par Moussa Dembélé (27e), puis Thiago Mendes, sur coup franc, dévié dans ses propres filets par le gardien Jonas Omlin (43e), l’OL a laissé revenir Montpellier juste avant la pause, grâce notamment à un penalty de Téji Savanier (2-2). Houssem Aouar (63e) puis Toko Ekambi (68e) ont remis Lyon devant à la conclusion de deux belles actions collectives.

Conspué après son but pour avoir demandé aux ultras de se taire, « KTE », applaudi par d’autres parties du stade, a offert une passe décisive à Aouar (90+2e), qui lui a dédié son deuxième but.

Après la rencontre, Moussa Dembélé a fustigé le comportement d’une « minorité » du public :

L’attitude des supporteurs à notre encontre est très décevante. Ils sont là pour nous soutenir et nous motiver. Cette année, ils nous ont beaucoup porté préjudice avec la perte d’un point et l’élimination sur tapis vert en Coupe de France.

Des incidents en octobre

De leur côté, les supporteurs du club stéphanois avaient déjà fait parler d’eux cette saison lorsque le coup d’envoi du match contre Angers avait été retardé d’une heure le 22 octobre. Des incidents avaient éclaté au moment du protocole d’avant-match, plusieurs ultras stéphanois étant entrés sur la pelouse et ayant envoyé fusées et autres fumigènes et détéroriant les filets des buts, qui ont dû être reprisés à la hâte.

Football : A Angers, le « référent supporteurs » met de l’huile dans les rouages

En attendant la réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), ces heurts à répétition exposent l’ASSE à de lourdes sanctions à l’heure où le club, mal classé, se bat pour sauver sa place en Ligue 1.

Des incidents similaires étaient survenus vendredi en Ligue 2 à Nancy, où le match contre Quevilly-Rouen a été définitivement arrêté à 3-0 pour le club normand, après des jets de fumigènes de supporteurs protestant contre la relégation nancéienne. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) doit se réunir en urgence lundi au sujet du match entre Nancy et Quevilly.

En Ligue 1, la saison 2021-2022 a été émaillée par plusieurs incidents, comme les jets de bouteilles d’eau lors de Montpellier-Marseille et Lyon-Marseille (sur Dimitri Payet), où le match avait été arrêté, ou encore une bagarre générale avec envahissement du terrain à Nice, toujours face à l’OM.

OL-OM : l’arrêt du match après l’agression sur Payet, une triste soirée qui reflète les problèmes de la Ligue 1

Un envahissement de terrain avait également perturbé le derby du Nord entre Lille et Lens (1-0), en septembre.

Le Monde avec AFP

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Vacances de Pâques : trafic fluide sur les routes ce week-end, sauf en Île-de-France

Dimanche, la circulation est classée orange dans le sens des départs en Île-de-France.

Toute la France est en vacances ce week-end. Les congés de Pâques démarrent pour la zone C, celle de Paris, tandis qu'ils se terminent pour la zone B, la zone A étant elle au milieu de ses vacances. Malgré tout, Bison Futé observe un trafic plutôt fluide sur les routes. L'ensemble du week-end est classé vert au niveau national par le centre national d'information routière. En revanche, en Île-de-France, des difficultés sont à prévoir. Dimanche, la circulation y est classée orange dans le sens des départs.

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«Dans le contexte des congés de printemps, les vacanciers prennent leur temps pour partir et ne rentrent pas à la dernière minute. Cette dispersion dans le temps et dans l'espace permet de limiter les phénomènes de congestion sur les routes», explique Bison Futé dans un communiqué.

Samedi, toute la France est ainsi classée verte. Dimanche, les routes seront en revanche chargées entre le milieu de la matinée et le milieu de l'après-midi en direction des différentes barrières de péages. La circulation sur l'autoroute A10 pourrait être ralentie. Des difficultés «renforcées par la conjugaison des personnes qui auront reporté leur départ au dimanche après être allées voter, et la circulation en augmentation généralement observée le dimanche en fin de matinée», explique Bison Futé. Ce dimanche marque en effet le jour du second tour de l'élection présidentielle.

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Du monde est par ailleurs à prévoir dans les gares. La SNCF a indiqué la semaine dernière avoir vendu 7,2 millions de billets longue distance pour les vacances de Pâques - qui s'étendent du 8 avril au 9 mai. Soit un chiffre 5% supérieur par rapport à la dernière année avant-Covid, en 2019, et trois fois supérieur à celui de 2021.

Présidentielle 2022 : le «chèque alimentation» mis en place «dès après l'élection» si Macron est réélu, selon Denormandie

Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.

Regarder la vidéo

Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?

DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.

La Banque de France défend le virement instantané

Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.

Le Monde

Cadre professionnel

Le droit de la consommation est bâti sur l’idée que le consommateur se trouve en situation d’infériorité par rapport au professionnel avec lequel il contracte. Il contient donc des dispositions plus favorables à cette « partie faible » que le droit commun des contrats ou d’autres droits spéciaux. Reste à savoir qui peut en bénéficier : un demandeur d’emploi souscrivant un contrat de formation professionnelle est-il un consommateur ? Telle est la question que pose l’affaire suivante.

Le 10 septembre 2016, Odile X, préparatrice en pharmacie, dont le contrat touche à sa fin, décide de se reconvertir à la naturopathie. Elle signe un contrat de formation avec la société Lomberget, qui exerce sous l’enseigne Ecole de naturopathie appliquée et de médecine non conventionnelle, afin de suivre ses cours pendant deux ans, un week-end sur deux. Le coût total s’élève à 7 700 euros (soit, arithmétiquement, 148 euros par week-end), pris en charge à hauteur de 800 euros par Pôle emploi.

Litige avec un professionnel : peut-on saisir directement la justice ?

Las, Odile X ne suit que dix cours, car le lieu de la formation est « plus éloigné que prévu, non chauffé, sale », et son contenu « inadapté ». Arithmétiquement, elle ne doit que 1 480 euros. Mais lorsque, le 1er février 2017, elle résilie son contrat, la société lui réclame 3 500 euros, somme qui comprend une clause de dédommagement, du fait qu’elle a annulé sans « raison de force majeure », telle qu’un accident grave.

Dans le détail, la société réclame : 2 310 euros d’acompte ; plus 944 euros pour les dix cours (soit un sous-total de 3 254 euros) ; plus 1 333 euros, somme correspondant à 30 % du « montant restant dû » (4 446 euros) pour atteindre le coût total de 7 700 euros. Mme X refuse de payer.

Le 7 mars 2019, elle est assignée devant le tribunal d’instance de Dôle (Jura). Son avocat soutient qu’au regard du code de la consommation, l’action de Lomberget est prescrite et la clause de dédommagement abusive, donc interdite. Il assure que le délai pour saisir la justice était de deux ans à partir de la résiliation. L’article L218-2 dit en effet que « l’action des professionnels, pour les biens ou les services qu’ils fournissent aux consommateurs, se prescrit par deux ans ». Et que le contrat aurait dû permettre une annulation pour « motif légitime et impérieux », sans pénalité, comme l’a déjà jugé la Cour de cassation (11-27.766 et 15-25.468).

Maisons de retraite et clauses abusives

Le tribunal lui donne tort, le 5 septembre 2019 : il juge que le contrat n’est pas soumis au code de la consommation. En effet, comme le précise ce dernier dans son article liminaire, un consommateur est une personne physique qui n’agit pas à des fins professionnelles. Or, Mme X « a agi dans un cadre professionnel ». La prescription est donc celle, quinquennale, du droit commun, et le régime des clauses abusives ne s’applique pas.

« Par anticipation »

Le tribunal considère que le contrat relève du code du travail, qui n’interdit pas les clauses de dédommagement : son article L 6353-7 ne prévoit que la résiliation pour force majeure. Une circulaire du 15 novembre 2011 affirme que « l’abandon de stage non justifié par la force majeure peut autoriser l’organisme dispensateur à garder les sommes versées, même lorsqu’elles ne correspondent pas à la réalisation effective de la prestation de formation ».

Mme X se pourvoit en cassation, grâce à l’aide juridictionnelle. Son avocat, Me François-Régis Boulloche, assure qu’un chômeur qui souscrit un contrat de formation est nécessairement un consommateur : vu qu’il n’a pas d’emploi, il ne saurait agir dans un cadre professionnel.

Crédit : le juge doit venir au secours du consommateur

L’avocat de la société Lomberget, Me Thomas Lyon-Caen, répond que le « futur professionnel », qui n’exerce pas encore son activité, est considéré comme un professionnel « par anticipation » par la jurisprudence française (Cour de cassation 99-12.512 du 10 juillet 2001) et européenne (CJCE, 3 juillet 1997, Benincasa C 269/95 points 16 et 17, notamment). La Cour de cassation le suit, le 9 mars (2022, 21-10.487) : Mme X, qui « ne [peut] être qualifiée de consommatrice », devra donc payer la clause de dédommagement.

Rafaële Rivais

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Le Figaro

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Léa Mabilon

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

C'est un enregistrement qui pourrait bien faire pencher la balance du côté de Johnny Depp. Lors du nouveau procès pour diffamation qui oppose les deux ex-conjoints, le tribunal de Fairfax, en Virginie, a fait entendre au jury un extrait audio très compromettant pour Amber Heard, dévoilé le mercredi 20 avril. On y entend cette dernière avouer avoir «tapé» l'interprète de Jack Sparrow.

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«Je suis désolée de ne pas t'avoir giflé correctement», commence l'actrice d'Aquaman dans l'enregistrement, relayé par le site belge 7 sur 7 . Celle-ci se défend ensuite en argumentant sur le fait qu'elle ne l'a pas «frappé» mais plutôt «tapé». «Ne me dis pas ce que ça fait que d'être frappé», lui répond alors l'ancien partenaire de Vanessa Paradis. Et cette dernière de lui lancer : «Je ne t'ai pas frappé. Je t'ai tapé putain ! (...) Je ne sais pas quel était le mouvement de ma main. Mais tu vas bien. Je ne t'ai pas fait mal. Qu'est-ce que je suis censée faire? Je ne vais pas m'asseoir ici et me plaindre comme toi (...) Tu es un vrai bébé, grandis un peu, Johnny !»

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits

Une photo de l'acteur a ensuite été dévoilée au jury. Ce dernier y apparaît le visage tuméfié. Le cliché date de 2015, et aurait été pris par son agent de sécurité, Sean Bett.

100 millions de dommages et intérêts

Cet enregistrement vient contrebalancer les accusations d'Amber Heard, qui accuse initialement son ex-mari de violences conjugales. En effet, ce procès en diffamation intervient après qu'elle s’est présentée comme une «survivante» dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018, et qu'elle ait également expliqué s'être fait violer par ce dernier, à l'aide de bouteille d'alcool. L'acteur, qui se défend de telles accusations, a demandé 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Elle, lui réclame la modique somme de 100 millions pour avoir sali sa réputation en la qualifiant de menteuse.

Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox

Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.

« Non, non, c'est mon travail» : quand Amber Heard refusait que Johnny Depp enlève ses bottes tout seul

Une semaine après le début de ce nouveau procès entre les ex-amants terribles, la star de Pirates des Caraïbes a raconté le jour où son mariage a basculé.

Le Figaro

Vacances d'été : prix, destinations... Nos conseils pour éviter les mauvaises surprises

Annelot Huijgen

DÉCRYPTAGE - Les prix des séjours ont tendance à augmenter, notamment en raison du contexte inflationniste et de la demande très localisée. Nos conseils pour trouver des vacances adaptées à vos goûts et budget.

N'en déplaise aux adeptes toujours plus nombreux des réservations en dernière minute, mieux vaut ne pas tarder à poser des options pour cet été. Car, quelles que soient vos envies ou habitudes, elles risquent de vous coûter plus cher cette année. En cause avant tout, le contexte inflationniste. En raison de la guerre en Ukraine, les prix de l'énergie ont fortement augmenté, ce qui génère surtout des impacts pour ceux qui se déplaceront en juillet et août en voiture ou avion. D'après MisterFly, le prix moyen d'un billet d'avion moyen-courrier avait augmenté de 13% en février 2022 (comparé à la même période en 2019) et il pourrait enfler de 15% en moyenne ce mois d'avril, en raison de l'augmentation du kérosène et l'effet mécanique du « yield management ». « Plus vous réservez tard, plus ce sera cher », alerte son directeur du digital Frédéric Pilloud.

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Pour louer une voiture cet été, mieux vaut aussi se dépêcher. Le comparateur Carigami a calculé qu'après une hausse moyenne des tarifs de 35% déjà (sur un an) en mars 2021, les prix s'envolent cette année de 60% ! Sans oublier les activités ou dîners au restaurant qui risquent aussi d'être plus onéreux, en raison des hausses de salaires des saisonniers et des prix des produits alimentaires, qui gonflent aussi. Nos conseils pour réserver des vacances à vos goûts et votre budget.

Réservez dès maintenant

L'incertitude liée à la crise sanitaire a dopé la réservation de dernière minute ces deux dernières années. Et même si les restrictions sont aujourd'hui presque partout levées, l'attentisme perdure. Pour les vacances d'été par exemple, la fenêtre de temps entre la réservation et le voyage s'est rétrécie de 48 jours de moyenne en 2019 à 32 jours en 2021 constate-t-on chez Lastminute. Cette tendance se confirme depuis le début de l'année : pour les congés de février, ce délai était même de 14 jours contre 20 avant la pandémie de Covid-19. « C'est la même chose pour Pâques . Tout porte à croire que les réservations pour l'été se feront de nouveau tardivement, car l'incertitude reste élevée. Et la demande sera cette année encore très concentrée sur le bassin méditerranéen, car nos clients privilégient les vacances reposantes au soleil, mais attention car le nombre de vols est moindre qu'avant la pandémie », décrypte Ana Domenech. La directrice de Lastminute France signale que « l'intérêt pour les escapades en ville revient », mais prédit surtout de nouveau un grand succès pour les plages en Grèce, Italie, Espagne et France. Attention donc à ne pas arriver trop tard. « Les réservations pour les Baléares explosent déjà », pointe aussi la dirigeante, ajoutant que les destinations en Asie sont en revanche délaissées, tout comme la Croatie. « Ce pays qui accueille beaucoup de touristes français se trouve assimilé aux Balkans, mais à tort, car l'Ukraine est quasiment aussi loin de Paris que de la Croatie », ajoute Frédéric Pilloud de MisterFly.

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Par conséquent, la Croatie, tout comme la Turquie et de l'autre côté de la Méditerranée, la Tunisie et le Maroc délaissés depuis deux ans déjà, cherchent à attirer les touristes. Ces pays figurent donc en bonne place parmi les promotions, souvent présentées sous forme de « ventes flash », une sélection limitée dans le temps qui peuvent être une aide à la décision et qu'on retrouve chez Lastminute ou encore Carrefour Voyages. Ce dernier propose en ce moment une semaine en Turquie cet été à 429 euros par personne, soit une réduction de 56%. Réserver dès maintenant permet de mettre la main sur ces promotions, qui, contrairement à avant la pandémie, seront de plus en plus rares à l'approche des vacances. Surtout en France car « comme pour l'hiver, il n'y aura pas d'invendus. La destination montagne reste une bonne option, mais là aussi il faut se dépêcher, car le taux d'occupation progresse d'année en année et nous devrions être à 75% cette année dans nos établissements », détaille Jérôme Pasquet, président du directoire des Villages Clubs du Soleil.

Privilégiez formules et assurances et surveillez les conditions d'annulation

Si vous décidez de réserver dès maintenant, faites attention aux petites lettres du contrat. Car, si les compagnies et les hôtels ont fait des gestes commerciaux ces deux dernières années, notamment en garantissant l'annulation gratuite, ce n'est plus le cas pour la plupart depuis le début de l'année. Et pour cause : les restrictions de voyage ou d'accès sont désormais rares. Certes, le site de location d'appartements et maisons de vacances Abritel propose encore un onglet spécifique « annulation gratuite ». Mais privilégier de nouveau les packages proposés par une agence de voyages, qui permettent de connaître le budget total et surtout d'être mieux couvert en cas d'annulation du vol ou du train, semble plus protecteur dans ce contexte.

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«Nous conseillons, notamment aux vacanciers qui ont encore de l'appréhension à voyager, de souscrire une assurance . Chez nous, plus de 50% des séjours, avant tout des vols long-courriers naturellement, sont dorénavant couverts, bien plus qu'avant la pandémie », souligne Ana Domenech de Lastminute. Carigami a conservé ses conditions d'annulation sans frais jusqu'à 24 heures avant la location, « les mêmes depuis toujours, car c'est rassurant pour le client. Dans les faits, le taux d'annulation varie peu : un client sur cinq en moyenne renonce à la location, le plus souvent car il a trouvé une destination moins chère », décrypte Jean-Philippe Côté, directeur de Carigami.

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Laissez vous séduire par d'autres modes de transport et de séjours

« Que vous décidiez de partir en randonnée dans les Alpes ou de vous détendre sur une plage italienne, FlixBus sera heureux de vous y emmener », clame l'opérateur allemand, qui dessert avec ses bus verts désormais quotidiennement plus de 2500 destinations, dont plus de 120 villes en France, à partir de 2,99 euros. Voyager en bus ou encore en train de nuit est certes bien plus long -15 heures par exemple pour un Paris-Dax en train de nuit contre 3h30 en journée - mais bien moins cher l'été. D'autant plus que cela vous permet d'économiser une nuit d'hôtel.

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Même raisonnement pour un départ en camping-car ou en van aménagé, tel que proposé par Yescapa, Nomadism ou encore Wikicampers. « Nos clients aiment beaucoup le guide France Passion , dans le top trois des ventes dans notre boutique, qui comprend un abonnement annuel (30 euros) permettant de stationner gratuitement chez plus de 2100 fermiers et artisans. Une alternative aux aires de camping-cars, qui est légale et permet de faire des rencontres », souligne Chloé Pradot, chez Wikicampers. Si vous préférez l'eau à la terre, le bateau peut être une option, pour partir en groupe, surtout en Méditerranée. « Les meilleures offres se réservent avant le mois de mai, explique Laurent Calando, cofondateur de Samboat (45 000 bateaux à la location dans plus de 70 destinations). Mais c'est entre mai et juillet que nous enregistrons le plus de nouveaux bateaux ».

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Deux autres moyens de transport et de séjour qui peuvent être plus abordables et répondent à l'envie de voyager plus durablement : la randonnée, à pied ou à vélo. Car de plus en plus de Français en possèdent un, le deux-roues étant en 2021 le moyen de transport le plus vendu dans notre pays. Seul ou en groupe, guide en main, pour suivre par exemple l'itinéraire de la Véloscénie, entre Paris et le Mont-Saint-Michel, ou en suivant le guide comme pour ces randonnées thématiques (montagne et yoga par exemple) organisées par l'agence de voyages La Balaguère, il y en a désormais pour tous les goûts. Ces «randos» se combinent souvent avec des séjours au camping, dont l'offre a aussi beaucoup évolué. Les aires du réseau Welcome, par exemple, accueillent les amoureux du sport et de la nature pour quelques euros la nuit.

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Voyage au Maroc et Covid-19 : test, passe vaccinal... Les formalités pour y voyager au printemps

Le royaume rouvre ses frontières aux voyageurs étrangers. Mais sous conditions, et elles se durcissent notamment pour les enfants. Les liaisons maritimes ont repris avec l'Espagne, pas encore avec la France.

De Quiberon à Belle-Île, escale de charme en Bretagne Sud

Plages, falaises et ports typiques : Belle-Île, la plus grande des îles bretonnes, porte bien son nom. Face à elle, la presqu'île de Quiberon et sa côte sauvage offrent un spectacle saisissant. Voyage iodé dans l'extrême sud du Morbihan.

Trains d'exception, un luxe qui fait toujours autant rêver

DÉCRYPTAGE - Héritières du mythe de l'Orient-Express, les croisières ferroviaires continuent de faire le plein. En attendant l'arrivée de nouveaux acteurs, obtenir une place à bord de l'un de ces palaces sur rails demande toujours plus de patience.

Le Monde

Viol au 36, quai des Orfèvres : la cour d’assises du Val-de-Marne acquitte les deux policiers en appel

Les fonctionnaires avaient été mis en cause en 2014, à la suite d’une plainte déposée par une touriste canadienne. En 2019, en première instance, ils avaient été condamnés à sept ans de prison.

Huit ans jour pour jour après les faits, plus de trois ans après une condamnation à sept ans de prison en première instance, les deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne dans les locaux de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Paris ont quitté, libres, vendredi 22 avril, la cour d’assises du Val-de-Marne sous les applaudissements de leurs proches. Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d’Emily Spanton, 42 ans, au terme d’un procès qui a duré trois semaines. Il avait été reporté à deux reprises, en raison de la pandémie de Covid-19 puis de l’hospitalisation d’un avocat.

Mercredi 20 avril, l’avocat général Christophe Auger avait requis la confirmation de la peine initiale, évoquant des policiers qui avaient « forcé le consentement de la jeune femme ». La cour ne l’a pas suivi. « C’est une décision juste, a estimé Me Pascal Garbarini, et un rappel fort que lorsque l’on accuse quelqu’un, il faut apporter des éléments de preuve sur les faits que l’on prétend dénoncer. »

Procès du « viol du 36 » : les deux policiers condamnés à 7 ans de prison ferme

Son client, Nicolas Redouane, est suspendu depuis sa mise en cause tandis que son collègue et coaccusé a fait l’objet d’une réintégration au sein de la police nationale mais se trouve dorénavant affecté à des tâches essentiellement administratives. Me Anne-Laure Compoint, avocate d’Antoine Quirin au côté de Me Thierry Herzog, se félicite d’une décision intervenue après « un procès mené sereinement, où tous les éléments ont été débattus, où rien n’a été mis sous le tapis. Ce dossier a fini par redevenir ce qu’il devait être : une affaire pénale et non un fait divers surmédiatisé impliquant des policiers ».

« Nombreuses inexactitudes »

Dans la nuit du 22 au 23 avril 2014, Emily Spanton, une touriste canadienne, avait rencontré plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais proche du 36, quai des Orfèvres, le quartier général de la police judiciaire parisienne. Après quelques verres et des échanges de baisers avec des fonctionnaires, la jeune femme s’était vue proposer une visite impromptue des locaux de la brigade. Elle n’en était sortie qu’une heure plus tard, en état de choc, pour dénoncer aussitôt aux fonctionnaires surveillant le bâtiment des relations sexuelles non désirées. L’enquête avait mobilisé d’importants moyens, à la mesure de l’émoi provoqué par la révélation de l’affaire : près de 150 policiers avaient fait l’objet de prélèvements génétiques et des investigations étendues avaient été menées sur la téléphonie.

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Le Figaro

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Donald Trump a déclaré jeudi 21 avril que, lorsqu'il était président, il avait menacé des alliés de l'Otan de ne pas prendre leur défense en cas d'attaque de la Russie, à moins qu'ils ne financent davantage l'alliance, dans une stratégie de bluff, selon lui.

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Tant durant sa campagne électorale qu'une fois à la Maison Blanche, Donald Trump a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines. Le républicain, qui a fréquemment vanté ses qualités de négociateur, a assuré qu'il s'agissait d'un bluff, dans le but d'obtenir des concessions. L'article 5 du traité de l'Otan oblige les membres à protéger tout pays de l'alliance qui serait attaqué.

«Nous défendons l'Europe et, dans le même temps, ils nous arnaquent»

Mais lors d'un sommet, Donald Trump a suggéré que le traité ne serait pas honoré car «tout le monde était mauvais payeur». «Un des présidents m'a demandé “est-ce que cela veut dire que vous ne nous protégerez pas si on ne paie pas? Vous ne nous protégerez pas de la Russie?”», a rapporté Donald Trump, lors d'un événement de la fondation conservatrice Heritage. «J'ai dit: c'est exactement ce que cela veut dire». «Si j'avais dit “Non, ça n'est pas ce que je voulais dire”, alors pourquoi auraient-ils payé?», a-t-il déclaré lors de son intervention diffusée par le média conservateur RSBN.

Le milliardaire s'est dit «stupéfait» que cette menace n'ait jamais été révélée par les médias. Donald Trump s'est souvent montré critique de l'Otan et d'autres alliances américaines de longue date, arguant que les États-Unis dépensaient trop d'argent à défendre ces pays qui étaient, selon lui, des rivaux plus que des partenaires. «Nous défendons l'Europe et, dans le même temps, ils nous arnaquent, ils nous arnaquent très très sérieusement», a-t-il déclaré jeudi soir.

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Donald Trump a aussi fréquemment été accusé d'avoir une attitude complaisante envers Vladimir Poutine. En février, l'invasion de l'Ukraine, un pays qui n'est pas membre de l'Otan, par le maître du Kremlin, a provoqué une réponse massive de Washington et de ses alliés européens.

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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Le Monde

Au p’tit bonheur : « Ma fille et moi, on a notre rituel. Le vendredi, c’est pizza regina et série devant la télé »

Stefania Rousselle

Publié hier à 01h27, mis à jour hier à 10h58

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TémoignagesPour cette nouvelle série, la journaliste et réalisatrice Stefania Rousselle part sur les routes de France, avec une question simple : « Comment allez-vous ? » Cette semaine, Alexandra Gorlin, 42 ans, qui travaille dans l’événementiel, à Ménilles, dans l’Eure.

« Mon mari et moi, on jouait à EuroMillions toutes les semaines sur Internet. On avait un abonnement et, toutes les cinq semaines, il fallait le renouveler. Je ne me souvenais plus des identifiants, alors je vais sur la boîte mail de mon mari – j’avais ses codes – et je tombe sur le message d’une femme qui me… turlupine. Je cherche s’il y en a d’autres, j’ouvre tous les dossiers, et je finis par ouvrir celui des messages supprimés. Et là, c’est la déconvenue. J’ai pu voir en direct les mails que mon mari et sa maîtresse s’échangeaient. Il était militaire et, six mois par an, il était en mission. Et là-bas, en Afghanistan, il était tombé amoureux. Une infirmière, française. “On va être bien ensemble dans tes vignes avec ta fille.” “J’ai pris un appartement à Evreux, je vais quitter ma femme.” Il est rentré. Je lui ai dit. Et il s’est effondré en pleurs. “C’est toi que j’aime.” Devant moi, il a pris son téléphone, et l’a quittée.

Mais je n’étais plus heureuse avec lui. Ça faisait des années que j’étais seule. Seule à élever notre fille. Seule à aller aux fêtes de famille. Souvent, je me disais : “Alors, c’est ça la vie ? C’est triste.” Mais je m’étais résignée. J’étais mariée. On ne divorçait pas. C’était comme mes parents, ils étaient ensemble, mais pas super heureux. La fidélité, c’est ça qui me faisait tenir. Mais je n’arrivais plus à lui faire confiance. J’ai demandé le divorce. Ça faisait onze ans qu’on était mariés. Il a enlevé son alliance au bout de deux jours. Trois jours après, il était sur des sites de rencontre. On faisait chambre à part et, le week-end, il partait voir les filles qu’il avait rencontrées sur les applis. J’ai retrouvé une note d’hôtel à 300 euros une fois.

Le travail, la liberté

A ce moment-là, moi, je ne travaillais pas. J’étais femme au foyer. J’étais complètement dépendante de lui. C’était pour ça aussi que je ne partais pas. Mais, si, j’y suis arrivée. J’ai cherché du travail et j’ai trouvé. Mon premier salaire, je m’en souviens, c’était synonyme de liberté. Je gagnais à peine 10 euros par heure. J’étais devenue enquêtrice mystère. J’allais contrôler “secrètement” les employés de sociétés. Le client me faisait un brief, me disait toutes les questions qu’il fallait que je pose, et je me faisais passer pour une cliente normale. Je me souviens d’être allée dans une concession Peugeot vérifier si les vendeurs portaient bien leur badge ou ne fumaient pas sur les parkings. Avec Interflora, c’était génial, parce qu’il fallait se faire livrer un bouquet de fleurs, alors je l’avais fait livrer chez ma mère pour qu’elle en profite. Fallait que je lui demande si le livreur était bien, si le bouquet avait tenu. Il y a eu la SNCF aussi, où il fallait que j’achète un billet de train. Mais c’était compliqué pour moi de faire ce travail. Je suis trop gentille et j’arrivais pas à les critiquer.

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L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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Le Figaro

Dans l'Allier, le mystère du chasseur décapité refait surface, 27 ans après

Esther Paolini

RÉCIT - Le 25 décembre 1995, le corps de Christophe Doire est retrouvé dans le fossé d'une route de l'Allier. Il a été décapité, et sa tête a disparu. 27 ans plus tard, la justice espère enfin mettre la main sur son meurtrier.

Noël 1995. Sur une route départementale enneigée de l’Allier, deux chasseurs en quête de gibiers font une macabre découverte : la dépouille d’un homme a été abandonnée dans le fossé. La victime a été décapitée, l’une de ses bottes a été déposée à la place de la tête qui, elle, a disparu. L’homme sans tête était un père de famille de 28 ans, Christophe Doire, chasseur notoire de la région. Son meurtrier n’a jamais été appréhendé. Ce fait divers qui a secoué l'Auvergne il y a 27 ans n'a jamais connu d'épilogue. La justice a relancé l'enquête et exhumé son corps vendredi 15 avril pour tenter de résoudre, enfin, ce cold case hors norme.

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Presque trois décennies plus tard, le souvenir du meurtre est encore vivace dans la mémoire des habitants du Vernet, son village d’origine. «Ça a fait beaucoup de bruit à l’époque, chacun laissait libre cours à son imagination. Encore aujourd’hui, c’est très présent dans les esprits», atteste auprès du Figaro le maire Bernard Aguiar. Ce 25 décembre 1995, quand Christophe Doire est découvert, il n’a plus donné de signe de vie depuis neuf jours. La dernière personne à l’avoir vu vivant est son frère Olivier, son cadet de 16 mois, chez qui il a passé son samedi soir devant un match de football.

Une tête dans un coffre-fort

Sa Renault 18 réapparaît mystérieusement quelques jours après sa disparition sur la place du bourg, avant d’être dérobée puis incendiée par des gens de la communauté du voyage. Pour la famille de Christophe Doire, c’est le début d’un ouragan dans lequel elle se trouve toujours prise au piège. Qui en voulait suffisamment à ce père d'un enfant de neuf ans pour le tuer d’une manière aussi violente ? Comble du sordide, l’autopsie révèle que la victime a subi une exsanguination, c’est-à-dire que le corps a été intégralement vidé de son sang. Christophe Doire a été pendu par les pieds, comme un gibier. Autre indice rapporté par le médecin légiste : la section nette des vertèbres cervicales, effectuée post-mortem, a été réalisée à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse.

La piste d’un différend entre chasseurs est donc très vite privilégiée par les gendarmes, d’autant que, comme le note le rapport d’enquête, «de par sa personnalité, beaucoup de monde pouvait [lui] vouloir du mal.» Élevé dans une famille de chasseurs où la discipline règne, l’homme est connu pour son «fichu caractère», nous décrit Gloria Szpiega, avocate de la mère de la victime qui a désormais raccroché sa robe. Il consomme beaucoup d'alcool et manque rarement ce qu’on a l'habitude d’appeler la «troisième partie de chasse».

Dans son entourage, un chasseur attire particulièrement l’attention : Dominique Maillet, avec qui il est en conflit ouvert, ce dernier étant accusé de lui avoir volé son chien de chasse, une femelle nommée Flora. «Dans ce milieu, le chien fait le chasseur, poursuit l’avocate à la retraite. L’animal est presque plus important que l’épouse.» C’est grâce à cette chienne que l’intéressé a acquis une certaine renommée parmi les siens. Autre élément troublant, sa corne de chasse a été retrouvée au domicile du suspect. Entendu à plusieurs reprises, Dominique Maillet reconnaît le vol pour «contrarier» son rival mais jure n’avoir aucun lien avec le meurtre. Cela ne suffit pas à convaincre la famille, persuadée de sa culpabilité. Dans le village, il est aussitôt présenté comme le coupable idéal. «Au Vernet, Maillet était indésirable. Il empiétait sur les territoires de chasse annexes. Un arcandier, toujours limite avec la loi», s’emportait à l’époque la mère du supplicié dans les colonnes du Parisien .

«Maria Doire n'est pas heureuse»

Dominique Maillet n’a jamais été mis en examen. Les mois passent, d’importants moyens sont déployés, mais l’enquête piétine. On fouille les champs auvergnats en quête du reste de la dépouille. En vain. Par-delà les frontières, on cherche la tête de Christophe Doire. Une tête est notamment découverte dans un coffre-fort à Hambourg, sans correspondre. Une lettre anonyme est adressée à la gendarmerie locale pour désigner un riverain comme le meurtrier, mais là aussi, les enquêteurs font fausse route.

L’entourage familial est, lui, peu inquiété. «Aucun secret de famille, aucune haine ou autre situation n’est découvert justifiant le meurtre», concluent les gendarmes. Mais dans l’intimité du couple Doire, les relations sont orageuses. Son épouse se plaint de son alcoolisme et des coups répétés qu'elle subit. «Maria Doire n’est pas heureuse», résument les enquêteurs. Son malheur constitue un mobile idéal. Pourtant, elle ne sera jamais mise en cause. «Les enquêteurs n’ont pas regardé de ce côté. Mais Maria Doire était d’origine portugaise, et les Portugais ont un esprit de famille très ancré. Des proches auraient pu vouloir la venger», avance Gloria Szpiega. Alors que la mère puis le frère de Christophe Doire se mobilisent pour retrouver le meurtrier, l’épouse reste à l’écart, très discrète. Selon l’avocate, elle a depuis refait sa vie et «n’a plus jamais voulu en entendre parler».

Le revolver dans le puits

Règlement de compte entre chasseurs ? Meurtre conjugal ? Par manque de preuve, l’instruction est clôturée en 2000, échouant à présenter un accusé devant une cour d’assises. «En dépit des recherches entreprises, le ou les auteurs des faits n’ont pu être identifiés», conclura le juge d'instruction. Deux ans plus tard, l’affaire connaît un rebondissement. À l’enterrement du père de Dominique Maillet, ses sœurs l’accusent en public du meurtre. Entendu par les gendarmes, l’une d’elles lâche : «Il sait très bien où est la tête, ils étaient deux !»

De nouvelles recherches approfondies sont effectuées au domicile de l’intéressé. Sept cartouches et un révolver sont exhumés du puits de son jardin - qui n’avait pas été sondé avant -, mais l’expertise balistique ne permet pas d’obtenir de nouveaux renseignements. Dominique Maillet ressort libre. Le juge d’instruction conclut à un second non-lieu en 2007, au grand désespoir de la famille, pour qui ces années sont un supplice. «Je lui [son frère] ai fait une promesse de faire tout ce qui est en mon possible pour découvrir la vérité», confiait Olivier Doire dans un documentaire dédié à l’affaire diffusé sur C8.

Malgré «l’omerta» qui règne dans le milieu de la chasse, soupire Gloria Szpiega, l’avocate n’a jamais perdu espoir de découvrir la vérité : «On a toujours pensé que les langues finiraient par se délier.» Le procureur de la République de Cusset, qui a rouvert une information judiciaire en 2020, avant d’ordonner l’exhumation du corps pour de nouvelles expertises, partage cette espérance. Contacté par Le Figaro, il estime que tout n’a pas été tenté dans ce dossier. «Il y a des pistes qui méritent davantage d’analyses, et les méthodes d’enquête ont largement évolué en presque trois décennies», assure-t-il. Le magistrat refuse de s’avouer vaincu et promet de déployer tous les moyens pour «tenter de rattraper le temps perdu», afin de retrouver, enfin, le meurtrier de Christophe Doire.

PODCAST - L'homme est-il un loup pour l'homme ?

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Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
Le Figaro

Des paquets de pistaches rappelés en raison de traces de pesticides

Le rappel concerne des produits commercialisés entre le 9 mars et le 8 avril.

Un nouveau produit s'ajoute à la liste des rappels alimentaires. Il s'agit en l'occurrence de paquets de pistaches décortiquées, commercialisées dans les magasins Grand Frais. Selon le site gouvernemental rappel.conso.gouv, ces produits dépassent les limites maximales de résidus (LMR) de l'UE.

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Ce sont les paquets de pistaches de 250 grammes de la marque B&S Cuisine qui sont concernés. Plus précisément, il s'agit du lot 1006 dont la date limite de consommation est fixée au 30/04/2023. Ces produits ont pu être commercialisés dans les magasins Grand Frais du 9 mars dernier au 8 avril.

Demande de remboursement possible

Le site rappel.conso.gouv recommande désormais aux consommateurs qui auraient acheté les sachets en question de ne pas consommer les pistaches ni de les utiliser d'une quelconque manière. Les acheteurs peuvent les détruire ou les rapporter au point de vente. Il est ensuite possible d'obtenir un remboursement ou un échange. La procédure de rappel s'étendra jusqu'au samedi 21 mai.

Selon une étude UFC-Que Choisir publiée fin mars, et citée par Capital , 50% des fruits et légumes issus de «l'agriculture intensive» testés par l'association «sont contaminés par des pesticides suspectés d'être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l'ADN ou perturbateurs endocriniens». L'étude, basée sur l'analyse de 14.000 échantillons, révèle les produits les plus critiques. En première place viennent les cerises, dont 92 % des échantillons sont contaminés. Viennent ensuite les pommes (80%) et le riz (55%).

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Des infections liées à des produits de grande consommation ont été au cœur de l'actualité ces dernières semaines. Parmi elles, les infections après consommation de pizzas Buitoni contaminées par la bactérie E. coli, et des chocolats Kinder à l'origine de cas de salmonellose. Les rappels de produits sont néanmoins réguliers, et décidés par les responsables de la mise sur le marché des produits, en vertu de l'obligation générale de sécurité liée à la commercialisation des produits.

Pouvoir d'achat : les produits d'hygiène victimes du «sentiment d'appauvrissement»

L'heure est aux économies pour de nombreux Français. Pour ce faire, certains n'hésitent pas à réduire les achats de shampoing, dentifrice et autres crèmes.

Kinder : 42 cas de salmonellose détectés en France

Les victimes sont des enfants très jeunes, trois ans de moyenne d'âge, et treize d'entre eux ont été hospitalisés. Aucun décès n'est à déplorer.

Carburants : les prix à la pompe se stabilisent à un niveau élevé

Vendredi, le litre de diesel coûtait, en moyenne, 1,8116 euro. Un prix quasiment identique à celui constaté une semaine plus tôt.

Le Monde

Théâtre, danse, opéra… Douze spectacles à réserver avant l’été

Les vacances de Pâques offrent de belles occasions de sortir de chez soi pour aller découvrir un « Bourgeois gentilhomme » , un « Livre de la jungle » revisité ou une « Périchole » savoureuse.

LA LISTE DE LA MATINALE

Théâtre, danse, opéra, humour… Les vacances de Pâques offrent de belles occasions de sortir de chez soi pour aller découvrir un Bourgeois gentilhomme en folie à la Comédie-Française, un Livre de la jungle revisité au Théâtre du Chatelet, une Périchole savoureuse à l’Opéra-Comique, ou des Goguettes en verve en tournée à travers la France.

THÉÂTRE

« L’Odyssée. Une histoire pour Hollywood » convoque une vaste assemblée

Fidèle à une ligne qui traverse son travail – l’histoire de l’Europe –, Krzyszstof Warlikowski met en perspective le voyage d’Ulysse vers Ithaque et Pénélope, et celui d’Izolda, jeune Polonaise à la recherche de son mari, déporté en camp de concentration, pendant la seconde guerre mondiale. Inspiré par Homère et Hanna Krall (Le Roi de cœur et Les Retours de la mémoire), ce spectacle convoque une vaste assemblée : Elizabeth Taylor, Claude Lanzmann, Martin Heidegger, un moine bouddhiste, Roman Polanski, Robert Evans… Brigitte Salino

Théâtre national de la Colline, Paris 20e. En polonais surtitré. Du 12 au 21 mai.

Une « Cendrillon » magique mais pas mièvre

Joël Pommerat n’a pas son pareil pour adapter les grands contes universels, et leur rendre toute leur acuité dans notre époque. En 2011, il signait ainsi une Cendrillon. Une pure merveille, aussi bien par sa magie scénique que par sa manière de réécrire l’histoire originelle, et de parler sans mièvrerie aucune – mais avec une vraie tendresse de fond – du deuil, de l’enfance maltraitée, des familles éclatées, et de la force de vie qui permet de s’en sortir. Le spectacle est aujourd’hui repris avec une nouvelle distribution, et il est recommandable aussi bien pour les grands que pour les petits. Fabienne Darge

Théâtre de la Porte Saint-Martin, Paris 10e. Du 3 mai au 19 juillet.

Un « Antoine et Cleopâtre » tout en sensualité

C’est une des plus grandes pièces historiques de Shakespeare, et elle est ici superbement mise en scène par Célie Pauthe. Les entremêlements de l’amour et de la politique, de l’Orient et de l’Occident, y prennent des couleurs chatoyantes et sensuelles, mises au service d’une fine lecture de la pièce. Le choc entre les mondes, les conflits entre les personnages, flamboyants – Antoine, Cléopâtre, mais aussi Octave, héraut d’une nouvelle ère portée par une froide efficacité –, renvoient de nombreux échos à notre actualité, sans jamais forcer le trait. Le spectacle est porté par une belle distribution emmenée par Mélodie Richard (en alternance avec Dea Liane, une nouvelle venue très talentueuse) et Mounir Margoum, comédiens charnels et subtils. F. Da.

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Le Figaro

La fin de la campagne présidentielle ne signera pas la fin des rivalités dans le camp nationaliste

Charles Sapin

DÉCRYPTAGE - Marine Le Pen l’a dit à plusieurs reprises durant cette campagne. Cette troisième tentative présidentielle est «a priori» sa dernière. De quoi exciter les rivalités et réveiller les ambitieux caressant l’espoir de lui succéder.

S’attendre au meilleur et préparer le pire. Au sein du camp nationaliste, le scénario d’une victoire de Marine Le Pen est perçu comme possible. Même si pas des plus probables. C’est donc la perspective d’une nouvelle défaite de la députée du Pas-de-Calais que préparent les différents états-majors. Avec en tête, les prochaines élections législatives. Et la question, à l’horizon, du leadership futur de ce côté-ci de l’échiquier politique. Marine Le Pen l’a dit à plusieurs reprises durant cette campagne. Cette troisième tentative présidentielle est «a priori» sa dernière.

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À son entourage, en privé, elle répète que jamais elle ne se sentira davantage prête qu’elle ne l’est aujourd’hui. Que jamais, son programme ne sera plus abouti et que sans doute, jamais les planètes ne seront à ce point alignées. Façon d’exprimer, en creux, la fin de ses ambitions présidentielles en cas de défaite. Et donc, à moyen terme, celle de son titre de chef du camp nationaliste. De quoi exciter les rivalités et réveiller les ambitieux caressant l’espoir de lui succéder. Au sein du Rassemblement national, la chose est entendue. Ou presque. Depuis le succès de sa campagne en tant que tête de liste aux européennes, Jordan Bardella est explicitement présenté comme dauphin. Un statut encore renforcé par le choix de Marine Le Pen de lui confier, en septembre dernier, les rênes du mouvement le temps de la campagne présidentielle. Des responsabilités qui pourraient être pérennisées après un vote des militants lors du prochain congrès du Rassemblement national.

Je suis déterminé à poursuivre le combat, avec tous ceux qui sont à mes côtés

Il en est certains, cependant, qui entendent bien profiter de ce nouveau cycle pour ravir au parti à la flamme sa position hégémonique sur ce côté de l’échiquier politique. Éric Zemmour, et son jeune mouvement Reconquête! en tête. Malgré son score décevant au premier tour à la présidentielle, avec quelque 7 % des voix, l’essayiste l’a dit dès le soir de sa défaite: «Je suis déterminé à poursuivre le combat, avec tous ceux qui sont à mes côtés.»

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La tribune publiée dans les colonnes du Figaro , cosignée par ses trois vice-présidents l’ancienne députée FN Marion Maréchal, l’ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier et l’ancien secrétaire général du Rassemblement national, Nicolas Bay va dans ce sens. Elle appelle à une grande coalition pour les législatives avec «le RN, tous les candidats LR ou divers droite qui ne veulent pas devenir les députés supplétifs de la majorité d’Emmanuel Macron ainsi que Debout la France.» Une main tendue encore saisie par aucun LR, et rejetée par le RN. Mais qu’importent les faibles perspectives du parti zemmourien au scrutin de juin. Le candidat Reconquête! compte sur l’implosion du parti de droite et l’affaiblissement du Rassemblement national après une nouvelle défaite pour faire prospérer son projet d’«union des droites» à l’horizon des prochaines élections européennes en 2024. La fin de la campagne présidentielle ne signera pas la fin des rivalités qu’elle a fait naître au sein du camp nationaliste.

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

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Le Monde

Complaisance

Editorial du « Monde ». En ces ultimes instants de campagne présidentielle, la plus grande erreur serait de se laisser distraire par les derniers sondages de l’avant-second tour et les premières manœuvres électorales de l’après. Entre les deux, il y a un vote, dimanche 24 avril, et celui-ci déterminera tout autant la personne qui dirigera la France pour les cinq prochaines années, le cadre républicain des débats que nous tiendrons au sein de notre démocratie, le visage que nous voudrons présenter au monde qui nous entoure. Ce vote déterminera aussi les manières de répondre à la guerre qui sévit sur notre continent, aux crises géopolitiques et sociales qui montent, à la catastrophe climatique qui prend forme. L’ampleur de ces enjeux interdit toute forme de relativisation du scrutin qui vient, tout comme les supputations de l’avant et les calculs de l’après ne sauraient exonérer chaque électrice et chaque électeur de sa responsabilité face au choix qui se présente.

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

Dimanche, il n’existera qu’une seule manière de contribuer à éviter que la candidate d’un parti d’extrême droite, Marine Le Pen, accède au pouvoir : c’est de voter pour son adversaire, Emmanuel Macron, quelles que soient les erreurs qu’il a commises au cours de son premier mandat, quels que soient les griefs que l’on peut former contre sa politique, quelle que soit sa responsabilité dans la présence du Rassemblement national (RN) à ce second tour. Ni le vote blanc ni l’abstention ne seront d’une quelconque utilité pour préserver notre pays de l’irrémédiable.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Pour décrire ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen devenait présidente de la République, la comparaison avec la Hongrie de son inspirateur, le premier ministre Viktor Orban, a été souvent utilisée. De fait, l’érosion de la liberté de la presse, l’abaissement de l’Etat de droit, l’affaiblissement des institutions seraient bien à l’ordre du jour. Mais le parallèle avec un pays de 10 millions d’habitants, quelles que soient ses qualités, est très insuffisant pour décrire la déflagration mondiale que constituerait le basculement de notre nation du côté de l’illibéralisme. La France, puissance nucléaire dotée d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, pilier de la construction européenne, n’est pas tout à fait la Hongrie.

Les bataillons de la « normalisation » du Rassemblement national

Pour mesurer les risques encourus, il faut regarder un peu plus à l’est du continent, du côté de la Russie de Vladimir Poutine, à laquelle Mme Le Pen s’est liée par son admiration proclamée à maintes reprises, et par un emprunt bancaire. Il faut considérer la triple impasse dans laquelle le despote a enfermé son pays. Le nôtre serait soumis au même clanisme d’une clique centrée sur ses propres intérêts, qui a toujours procédé par des purges pour garder le contrôle de sa petite entreprise politique familiale. Il serait voué au même isolement international, que le rapprochement avec des gouvernements populistes, suggéré par Mme Le Pen, ne compenserait pas bien longtemps. Il suffit de constater à quelle vitesse la Pologne vient de s’éloigner de la Hongrie, après l’agression de l’Ukraine, pour se convaincre que ces conglomérats d’égoïsmes nationaux ne restent jamais cohérents. Enfin, notre pays serait exposé aux mêmes ferments de haine et de violence contre des pans entiers de sa population.

Quand Marine Le Pen se heurte au mur de la Constitution

A l’évidence, il ne s’agit pas, ici, de laisser croire que tous les électeurs de Marine Le Pen sont conscients des périls dissimulés derrière la posture protectrice affichée par la candidate. Mais cela ne peut être le cas des adversaires de longue date de l’extrême droite, avertis par l’histoire et par la nature, inchangée, du RN. C’est pourquoi, à rebours de nombre des responsables de la gauche qui ont formulé des consignes sans ambiguïté, Jean-Luc Mélenchon a eu grand tort de déclarer récemment qu’il était « assez secondaire » de savoir qui, de M. Macron ou de Mme Le Pen, se trouverait à la tête d’un exécutif dans lequel il souhaite s’imposer comme premier ministre. De la part d’un candidat qui avait exclu le vote RN au soir de son élimination de justesse au premier tour, cette banalisation est malvenue. Même si le nombre des suffrages qui se sont portés sur lui déborde très largement du noyau historique des « insoumis », cette érosion du réflexe républicain, qui revient à se décharger sur d’autres de la responsabilité d’éviter le pire, est aussi inquiétante que risquée.

La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Toutefois, la gauche est loin d’avoir le monopole de ces réticences. A droite, nombre d’élus ont également fait comprendre qu’ils enjamberaient volontiers ce second tour, et toutes les clarifications qu’il exige, pour mieux se positionner dans la bataille suivante, les législatives. Ce calcul, tourné vers l’après, est d’autant plus coupable qu’il prolonge l’irresponsabilité de l’avant, ces longs mois où l’extrême droite, celle d’Eric Zemmour d’abord, n’a cessé de bénéficier de toutes ces attentions qui ont contribué à placer Marine Le Pen dans la situation inédite où elle se trouve à la veille de ce second tour. Cette complaisance est passée de chaînes de télévision en grands journaux, et parfois même sous la plume d’intellectuels dont nous avons, à juste titre, pointé les ambiguïtés.

Marine Le Pen, une dynamique qui vient de loin

Elle se poursuit encore aujourd’hui sous la forme d’une contestation du terme « extrême droite » appliqué à une candidate dont le programme démontre pourtant qu’elle n’a pas modifié les fondamentaux de son parti. Un étonnant monde inversé s’est ainsi mis en place, où Marine Le Pen peut se prévaloir, contre toute vraisemblance, d’être la candidate de la « concorde » et de la « fraternité nationale », celle qui peut « recoudre la France ». Où le travail d’enquête et d’approfondissement, le rappel de l’histoire, la mise en perspective par des comparaisons internationales, qualifiés de « paresse intellectuelle », sont moins pris en considération que le commentaire en boucle sur la surface des choses. Dans ce monde renversé, certains intellectuels ne jouent plus leur rôle d’éclaireurs du débat ou de défricheurs d’idées depuis assez longtemps déjà, ils se satisfont de porter ce qu’ils présentent comme la parole d’un peuple qu’ils ne connaissent pas.

Brutalité

Pour la droite classique, la sanction de cette complaisance au discours extrémiste a été sévère. Elle s’est soldée par la disparition quasi complète d’un électorat qui s’est réparti, au premier tour, entre les votes Macron, Zemmour et Le Pen. Dans l’incapacité de défendre sa vision de la société, le bord politique qui pensait enfin avoir remporté la bataille des idées se retrouve réduit, au second tour, à regarder les deux finalistes courtiser les électeurs de Mélenchon.

« Celui qui gagne la présidentielle, c’est celui qui impose sa question, à laquelle il a la réponse », avait déclaré, cet hiver, le candidat de Reconquête !. A l’évidence, Eric Zemmour n’avait pas la bonne question, pas plus que Marine Le Pen n’a la bonne réponse. Des pans entiers du programme de la candidate tentent de résoudre les questions sociales qu’elle affiche comme sa nouvelle préoccupation par la recette immuable de son parti : la mise à l’écart des populations immigrées.

Sur le terrain social, « solidarité à la source » pour Macron, exclusion des étrangers pour Le Pen

Pour ne prendre qu’un exemple, dans le domaine du logement, la candidate entend régler la pénurie d’offre sociale par la résiliation du bail de plus de 500 000 foyers de locataires étrangers, légalement présents en France. De deux choses l’une : soit cette mesure est inapplicable, et Marine Le Pen ne réglera aucun des problèmes qu’elle prétend prendre en considération, le logement social pas davantage qu’un autre. Soit elle est mise en œuvre avec une brutalité incompatible avec les valeurs élémentaires de la République. Cet apartheid de fait s’ajouterait au viol des institutions et au chaos dans l’économie et la société.

Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen

Face à l’éventualité de tels actes honteux, il importe que tous les démocrates établissent une claire hiérarchie des périls qui menacent notre pays et qu’ils se mobilisent afin que la candidature de Marine Le Pen soit repoussée avec le plus grand écart possible. C’est le seul calcul qui compte à la veille de ce second tour pour, au moins, empêcher l’extrême droite de défaire le pays.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(directeur du « Monde »)

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Le Figaro

Wokisme en Occident, censure en Chine et au Moyen-Orient... La morale à deux vitesses de Disney

Vincent Jolly

ENQUÊTE - Disney met de plus en plus en avant dans ses productions destinées aux pays occidentaux les valeurs néoprogressistes. Qui disparaissent par enchantement sur les marchés chinois ou arabes, particulièrement conservateurs dans le domaine des mœurs.

«La présidente de Disney, Karey Burke, souhaite que 50% des personnages des ­futurs films soient gays ou issus des communautés LGBTQIA. » C'est début avril que cette phrase est brièvement venue interrompre le flot médiatique sur la guerre en Ukraine en provoquant l'indignation, pendant quelques heures, de la microsphère Twitter. Problème : la présidente de Disney n'a jamais dit ça. Peut-être parce que Disney n'a pas de présidente. Le ­directeur général de la Walt Disney Company est un homme qui ­s'appelle Bob Chapek. Il a succédé à un autre Bob, Robert Iger, en 2020.

Karey Burke, qui n'apparaît même pas dans l'organigramme des cadres dirigeants de l'entreprise, est en réalité la présidente de la filiale TV de la 20th Century Fox – propriété de ­Disney depuis son rachat en 2019. Mais elle a bel et bien formulé ce projet lors d'un panel vidéo Reimagine Tomorrow (Réimaginons demain), une plate-forme lancée en 2020 et dont le but est « d'amplifier les voix sous-représentées et les histoires ­inconnues ». Derrière cet intitulé, une noble cause : réaffirmer « l'engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».

Modifier le jeu démocratique

Au-delà du message véhiculé par Burke, et de ce qu'il dit de l'atmosphère intellectuelle outre-Atlantique, cette déclaration n'arrive pas à n'importe quel moment. Elle intervient au terme d'une polémique entre ­Disney et l'État de Floride autour d'une loi que le gouverneur Ron DeSantis a promulguée en mars dernier. Le texte, jugé homophobe par la Maison-Blanche et les lobbys LGBT, interdit les discussions pédagogiques sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre à l'école, de la maternelle jusqu'à notre équivalent français du CE2/CM1. Accusé d'être resté silencieux et inerte sur cette loi, Disney (qui jouit d'un statut particulier en Floride, où son seul parc d'attractions emploie plus de 80 000 personnes) a dû faire amende honorable par l'intermédiaire de son DG Bob Chapek pour apaiser la colère d'une partie de ses employés et d'une frange de l'opinion publique. Mais pas assez pour apaiser celle de Ron DeSantis : le 21 avril dernier, sous son impulsion, la chambre des représentants de Floride a voté en faveur de la suspension dudit statut particulier de la zone Reedy Creek Improvement qui permettait à Disney de pouvoir économiser plusieurs dizaines de millions de dollars d'impôts par an et même de pouvoir gérer en complète autonomie ses services de pompiers et d'aménagement du territoire – un état dans l'état. Une mesure qui entrera en vigueur dès le premier juin prochain.

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C'est donc dans le sillage de cette ­affaire, et pour rassurer ses employés jugeant le texte de loi homophobe, qu'a surgi la déclaration de Karen Burke début avril. Une affaire qui n'est que le dernier exemple en date d'un conflit bien identifié, manifestation d'un phénomène propre à ce début de siècle. Ce « mouvement profond qui vient renouveler l'équilibre de nos ­démo­craties »,comme l'écrit notre consœur du Figaro Anne de Guigné dans son livre Le Capitalisme woke (Presses de La Cité), dont nous avons publié des extraits il y a quelques semaines. Un renouvellement, pour ne pas dire un déséquilibre, né dans ces « grandes entreprises occidentales qui participent, aux côtés de la puissance publique et de la société civile, au vaste exercice de la définition du bien commun. […] Elles s'immiscent, souvent à la demande des consommateurs, au sein même du jeu démocratique ».

Publiquement, et le plus souvent possible, Disney s'attache donc à affirmer son soutien aux idéologies « du bien » – ce fameux triumvirat d'équité, de diversité, d'inclusion brandi comme un paratonnerre pour éviter les foudres de ce que certains stigmatisent comme du politiquement correct dévoyé, et d'autres les valeurs indispensables du progrès. Avec, pour effet, des détails de ce genre : depuis la réouverture postCovid du Walt Disney World ­Resort, la traditionnelle formule d'accueil « Bonsoir mesdames et messieurs, garçons et filles, rêveurs de tous les âges », qui ouvre la cérémonie des feux d'artifice, a été écourtée en « Bonsoir, rêveurs de tous les âges ». Adieu les garçons et les filles !

Un autre exemple ? Disney+ (la plateforme de vidéo à la demande) a excommunié d'une série Star Wars l'actrice Gina Carano pour des tweets jugés transphobes et antisémites par la twittosphère. D'autres acteurs engagés sur des réalisations Disney et auteurs de tweets tout aussi critiquables n'ont jamais été inquiétés. Pourquoi ? Sans doute parce que – à la différence de ces derniers – Gina Carano a toujours revendiqué son conservatisme politique et sa proximité avec les idées défendues, entre autres, par le Parti républicain et Donald Trump.

La liste de ces anecdotes frappantes pourrait remplir une édition complète du Figaro Magazine. Mais avant tout, ­ce que les choix en question ­révèlent, c'est un profond ­cynisme – pour ne pas dire une ­totale hypocrisie. En effet, il existe une ­région du monde où la nouvelle ­devise « Équité, Diversité, Inclusion » n'est pas bienvenue : la Chine. Un marché – le deuxième pour le ­cinéma mondial – dont ­Disney ne peut se priver et devant lequel il est prêt à oublier toutes ses nobles ­valeurs. John Boyega, l'une des stars de la dernière trilogie Star Wars, en a fait les frais en 2015.

Un acteur noir rapetissé

Alors que sur les affiches du premier épisode, Le Réveil de la Force, l'acteur britannico-nigérian apparaissait en majesté aux côtés des « Caucasiens » Harrison Ford et Daisy Ridley, sa ­silhouette était considérablement ­réduite sur les posters en version chinoise. L'année suivante, comme le note l'auteur Stephen R. Soukup dans son livre La Dictature du capitalisme woke, un personnage tibétain était remplacé par une actrice britannique dans une production des ­studios Marvel, Doctor Strange . L'explication ? « Si vous admettez que le Tibet existe, vous risquez de vous mettre à dos un milliard de personnes, expliquait l'un des scénaristes dudit film. Et vous courez le risque que le gouvernement chinois vous dise : “On ne diffusera pas votre film, puisque vous avez décidé d'être politique…” » Impossible de froisser Pékin tandis que s'ouvrait, à Shanghaï, un gigantesque parc d'attractions d'une ­ampleur ­inédite pour l'entreprise de Mickey…

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La soif d'équité, de diversité, d'inclusion de Disney a donc une limite : la croissance de son chiffre d'affaires et l'augmentation des dividendes de ses actionnaires – parmi lesquels ­figurent certains des plus grands fonds d'inves­tissements du monde comme BlackRock ou Vanguard Group. L'entreprise aux oreilles de Mickey est capable de s'opposer frontalement à des lois votées par des représentants démocratiquement élus aux États-Unis et de ­menacer de sanctions économiques brutales les États conservateurs (Géorgie, Caroline du Nord) où elles sont promulguées, mais elle reste muette sur la persécution des ­Ouïgours dans le Xinjiang – province où a été filmée une grande partie de la nouvelle version de Mulan, sortie en 2020.

Cette province, où sont internés plus de 1 million de Ouïgours, Kazakhs et autres minorités musulmanes pour des raisons aussi sommaires que « avoir laissé pousser sa barbe » ou « avoir eu trop d'enfants », est également remerciée dans le ­générique du film. Disney n'y trouve rien à redire. Même ­silence sur les commentaires de l'actrice principale, Liu Yifei, apportant son soutien à la police de Hongkong quand elle réprimait violemment les manifestations prodémocratie. Au même moment, Disney applaudissait les mouvements des Black Lives Matter et de MeToo. Ce numéro de funambulisme – chevalier blanc des opprimés d'un côté, complice du ­régime de Pékin de l'autre – s'est avéré payant : depuis 2005, date de l'arrivée de Robert Iger comme ­directeur général, l'action de Disney n'a cessé de grimper jusqu'à frôler les 200 dollars en mars 2021.

Films bannis au Moyen-Orient

Et pourtant. Cette complaisance vis-à-vis du Parti communiste chinois n'a pas toujours été d'actualité : en 1997, sa société de distribution avait diffusé le film Kundun, de Martin Scorsese, qui avait justement pour thème l'occupation chinoise du ­Tibet. Mais au fil du temps, la Chine est devenue un marché incontournable, et il fallait trouver des compromis. Incontournable au point que Iger, architecte des rachats de Marvel Studios, Lucasfilm Ltd., 21st Century Fox, etc., a décrit la construction du fameux parc d'attractions de Shanghaï (signé en 2008 pour un montant de 5,5 milliards de dollars) comme « la plus grande opportunité pour l'entreprise depuis que Walt ­Disney lui-même avait acheté un ­terrain en Floride ».

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Outre la Chine, d'autres régions du monde ne goûtent guère les principes d'inclusion ni le soulignage exagéré de l'orientation sexuelle de certains personnages. Ainsi l'Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar, où l'une des dernières superproductions ­Disney, The Eternals, a été bannie parce qu'elle contient une scène où s'embrassent deux personnages de même sexe. Même cas de figure avec Onward (En avant), où l'homosexualité de l'une des protagonistes fait partie de la publicité du film – qui a été interdit en Arabie ­saoudite, au ­Koweït, à Oman et au Qatar. En juin prochain, le service de streaming Disney+ compte pourtant se lancer dans ces pays, ainsi que dans près d'une quarantaine d'autres. Parmi eux : l'Algérie, l'Égypte, le Liban, le Maroc, le ­Yémen, la Tunisie, où l'homosexualité est aussi ­punie par la loi. Un nouveau ­numéro d'équilibrisme en perspective pour la firme américaine.

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France24 - Monde

Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

Benjamin DODMAN

Alors que la majorité des pays européens, notamment le Royaume-Uni, s'appuient sur des sondages de sortie des urnes pour déclarer les vainqueurs des élections, en France, les sondeurs fondent leurs estimations sur les bulletins de vote effectivement dépouillés. Explications.

Dimanche 24 avril, comme le veut la coutume, le visage du gagnant ou de la gagnante de l'élection présidentielle - Emmanuel Macron ou Marine Le Pen - apparaîtra en direct à la télévision à 20 heures précises. Pourtant, dans les grandes villes, les bureaux de vote viendront tout juste de fermer leurs portes. Alors comment les instituts de sondage réussissent-ils à donner un vainqueur à 20 heures, alors que toutes les voix n'ont pas encore été comptabilisées ? 

Contrairement au fonctionnement de la plupart des autres pays européens, les résultats communiqués à 20 heures ne sont pas des sondages réalisés à la sortie des urnes. Les sondeurs français fondent leurs estimations sur des premiers bulletins de vote qui ont bel et bien été dépouillés. 

Pour ce faire, tout se joue pendant l'heure précédant l'annonce du résultat. En France métropolitaine, les bureaux de vote ferment à 19 heures dans la plupart des communes et à 20 heures dans les grandes villes, notamment à Paris et Marseille. C'est grâce à ce décalage d'une heure - qui était de deux heures lors des élections précédentes - que les instituts de sondage peuvent désigner un vainqueur. 

"Ils utilisent les interviews, nous utilisons les bulletins de vote"

"La principale différence avec un sondage de sortie des urnes, c'est qu'au lieu de demander aux gens à l'extérieur du bureau de vote comment ils ont voté, nous regardons directement leurs bulletins de vote", explique Mathieu Doiret de l'institut de sondage Ipsos, partenaire de France 24 pour l'élection présidentielle. "Cela nous oblige à attendre la fermeture des premiers bureaux de vote à 19 heures, alors que les sondages de sortie peuvent être travaillés tout au long de la journée." 

Ipsos, comme les autres instituts de sondage, envoie des enquêteurs, environ 500, dans divers bureaux de vote, choisis de manière à ce qu'ils soient représentatifs de la diversité du pays. Selon Mathieu Doiret, l'idée n'est pas tant de trouver des zones où les habitudes de vote reflètent le reste du pays, mais plutôt d'avoir des bureaux de vote qui peuvent être révélateurs de tendances. Cela peut consister, par exemple, à voir si, dans les bastions d'un candidat, on se déplace en grand nombre ou pas.

Une fois sur place, les enquêteurs appellent l'institut de sondage tous les cent bulletins dépouillés pour communiquer les résultats. Un logiciel s'occupe de centraliser toutes les données, et, en les comparant aux chiffres des élections précédentes, élabore des projections. 

Au début de la soirée électorale, les instituts de sondage peuvent ainsi donner de premières estimations qui seront mises à jour au fil des heures, à mesure que le dépouillement des bulletins progressera. 

"Les sondeurs britanniques, par exemple, choisissent également un échantillon représentatif de bureaux de vote et comparent les résultats avec les élections passées afin d'établir leurs projections", compare Mathieu Doiret, dont l'institut réalise également des enquêtes au Royaume-Uni. "La seule différence réside dans le matériau primaire : ils utilisent des interviews, nous utilisons des bulletins de vote".  

Pour le spécialiste, s'appuyer sur le décompte réel des votes plutôt que sur des sondages de sortie des urnes présente certains avantages. Dans le cas britannique, les électeurs sont, par exemple, libres de ne pas vouloir dire aux enquêteurs quel bulletin ils ont déposé dans l'urne. 

Un risque d'erreur ? 

Jusque-là, ce système a fait ses preuves. À chaque élection, les sondeurs ont été capables de donner un résultat à 20 heures, y compris au premier tour de la présidentielle en 2002, malgré l'écart infime qui avait permis au leader d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, de devancer le socialiste Lionel Jospin.

"Nous n'avons pas encore vu d'instituts de sondage incapables de déclarer un vainqueur, ou les finalistes du second tour, à 20 heures", assure Mathieu Doiret. "Il n'y a eu qu'une seule fois où il y a eu une certaine confusion, en 1974." Cette année-là, Valéry Giscard d'Estaing l'avait emporté avec seulement 400 000 voix d'avance face à son adversaire, le plus faible écart jamais enregistré. "Mais avec l'expertise et les capacités techniques d'aujourd'hui, nous n'aurions même pas eu de telles difficultés", assure le spécialiste.

Pour autant, une surprise ne peut être totalement exclue. C'est d'ailleurs ce qu'ont espéré certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour le 10 avril. À 20 heures, le candidat insoumis était crédité de 20 %. Il a finalement terminé, selon la comptabilisation officielle du ministère de l’Intérieur avec 21,95 % du total des voix exprimées. 

"Les choses se compliquent lorsque les candidats font nettement mieux à un scrutin que lors des élections précédentes dans un certain type de circonscription", explique Mathieu Doiret. "Dans le cas de Jean-Luc Mélenchon, son soutien dans les zones rurales est resté largement inchangé par rapport à 2017, mais il a bondi dans certaines zones urbaines, là où les bureaux de vote fermaient plus tard. On ne pouvait donc le savoir qu'après 20 heures, lorsque ces bureaux ont commencé à communiquer leurs résultats."

La tentation de se fier aux médias étrangers

Si les médias attendront la fermeture des bureaux de vote pour communiquer les premières estimations dimanche, sur les réseaux sociaux, anonymes mais aussi médias belges ou suisses publieront, eux, des estimations à travers le hashtag #RadioLondres dès la fin d'après-midi, en se basant sur des sondages de sorties des urnes, justement, ou sur d'anciens sondages. 

S'il peut être tentant de s'y référer, ces résultats sont souvent peu fiables. Preuve en est, il y a deux semaines, lors du premier tour du scrutin, lorsque les rumeurs parlaient d'une égalité entre Macron et Le Pen - il s'est avéré par la suite que le président sortant avait quatre points d'avance. 

Et ces résultats sont aussi contraires à la loi française. Depuis vendredi à 23 h 59, jusqu'à dimanche à 20 heures, la France est dans une période de "silence électoral". Les médias français ont donc l'interdiction de citer les candidats ou de publier des sondages d'opinion afin de ne pas influencer les électeurs. Ces règles s'appliquent aussi aux candidats et à leurs équipes, qui n'ont pas le droit de faire campagne dans les 44 heures précédant la fin du scrutin. 

Dans un communiqué publié le 4 avril dernier, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle, la CNCCEP et la Commission des sondages ont ainsi rappelé que la publication de résultats ou de sondages ou leur diffusion, y compris sur les réseaux sociaux, est passible d'une amende allant jusqu'à 75 000 euros. 

Cet article a été traduit de l'anglais par Cyrielle Cabot.

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Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

PORTRAIT

Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche

PORTRAIT

Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée

Le Monde

Présidentielle 2022 : les dangers de la « comédie de l’indifférence »

Les présidents Sarkozy, Hollande ou Macron seraient des « dictateurs » : la rengaine, distillée au fil des ans dans une dramaturgie relativiste coupable, a produit ses effets, et le danger est désormais bien aux portes de l’Elysée.

Analyse. Au milieu des années 1950, la grande comédienne Simone Signoret, proche du Parti communiste français (PCF), effectua une tournée à travers le bloc soviétique. A Prague, Signoret reçut l’appel d’une cousine éloignée, Sophie Langer, qui souhaitait la rencontrer. Mais la star française ne donna pas suite. Presque dix ans plus tard, l’obstinée cousine réussit à voir Signoret à Londres, où celle-ci jouait une comédie de Shakespeare. Sophie Langer pouvait enfin se confier : elle et son mari, socialistes tchèques, avaient fui l’invasion allemande en 1939 ; exilés aux Etats-Unis, ils étaient rentrés en Tchécoslovaquie après la guerre, dans l’espoir d’y construire le socialisme ; mais le mari de Sophie Langer avait été arrêté pour « déviationnisme » ; quand elle avait essayé de contacter Signoret, voilà dix ans, c’était dans l’espoir que le régime fasse un geste pour complaire à une célèbre sympathisante…

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

A cet instant, la comédienne coupa court et s’empressa de relativiser : aux Etats-Unis aussi, fit-elle valoir, le mari de sa cousine aurait sans doute eu des ennuis… Alors Sophie Langer se tut et partit. « Ma cousine de Bratislava ne ressemblait pas à l’emmerdeuse que j’avais imaginée à Prague, mais je ne la trouvais pas extrêmement aimable, se souviendra Signoret. Et puis, moi, hein ! j’avais à jouer la comédie. » Réfugiée en Suède après le « printemps de Prague », Sophie Langer écrira ces mots à Simone : « Tout ce que tu trouvas à me dire quand j’ai voulu te raconter mon histoire, c’est qu’en tant que communistes, nous aurions subi le même traitement si nous étions restés aux Etats-Unis. J’espère qu’aujourd’hui tu as compris la différence. » Dans ses Mémoires, Simone Signoret restitue ces souvenirs avec un sentiment de honte. Entre-temps, les chars russes avaient déferlé sur Prague, et elle avait lu les témoignages de dissidents qui décrivaient la surveillance généralisée, la terreur quotidienne. Elle avait fini par « comprendre la différence »

« Assez secondaire »

Mais d’autres, beaucoup d’autres, n’ont jamais voulu la comprendre. Ce refus vient de loin. Il explique pourquoi la comédie de l’indifférence, celle que Simone Signoret s’est repentie d’avoir jouée, tient encore le haut de l’affiche aujourd’hui. A l’époque de la guerre froide, la dramaturgie relativiste aboutissait, entre autres, à tirer un trait d’égalité entre l’Amérique libérale et la Russie soviétique. Des décennies plus tard, elle aura nourri des discours où les présidents Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron ont été tour à tour dépeints en dictateurs. Qu’elle se trouve interprétée par des foules manifestantes, des intellectuels respectés ou des journalistes influents, l’histoire ne varie guère et sa morale est toujours la même : le pire n’est pas à craindre, il est déjà là.

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France24 - Monde

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

Publié le : 23/04/2022 - 12:49Modifié le : 23/04/2022 - 17:36

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Les premiers électeurs d'outre-mer et de l'étranger votent dès samedi, décalage horaire oblige, pour un scrutin présidentiel aux enjeux colossaux, avant l'ouverture des bureaux de vote dimanche matin en métropole. 

Les Français d'outre-mer et à l'étranger ont voté, samedi 23 avril, décalage horaire oblige, pour le second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. 

Au large du Canada, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon était le premier territoire ultramarin à mettre un bulletin dans l'urne à partir de 8 h locales (12 h à Paris), suivi de la Guyane puis des Antilles, du Pacifique et de l'océan Indien.

En Guyane, à l'école Henri-Agarande de Cayenne, certains électeurs comme des pompiers ou des employés des services techniques sont venus voter en tenue de travail. D'autres ont fait le déplacement en couple ou en famille. Pour Sandy Doro, une étudiante de 18 ans, "c'est un droit essentiel qu'il faut exercer". Lyvio Francius, étudiant du même âge, vote aussi pour la première fois, mais sans grand enthousiasme : "C'est ma mère qui m'y a poussé et qui m'a emmené, sinon ça ne m'intéresse pas vraiment."

Au Palais des congrès de Montréal, au Canada, de longues files d'électeurs, chaudement vêtus et masques anti-Covid sur le visage, étaient visibles samedi.

Depuis vendredi minuit, la campagne est officiellement terminée. Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats sont interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne peut être publié avant les résultats dimanche à 20 h.

>> À lire aussi : Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Quelque 48,7 millions de Français ont le choix, comme en 2017, entre deux candidats aux programmes radicalement opposés pour diriger un pays moteur de l'Union européenne, dans un contexte international particulièrement tendu avec une guerre qui fait rage aux frontières de l'Union européenne. 

Europe, économie, pouvoir d'achat, relations avec la Russie, retraites, immigration : ce sont deux projets avec des divergences profondes qui semblent incarner plus que jamais deux France, après un quinquennat émaillé de crises multiples, des Gilets jaunes à la pandémie de Covid-19.

D'un côté, Emmanuel Macron, 44 ans, qui se veut au-delà des clivages gauche/droite. Donné favori dans les sondages, il espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel hors cohabitation en appelant à faire barrage à l'extrême droite, promettant baisse d'impôts, réforme des retraites et davantage d'écologie.

De l'autre, Marine Le Pen, 53 ans, candidate d'extrême droite - un terme qu'elle récuse - en est à sa troisième tentative. Sèchement battue il y a 5 ans (33,9 % des voix), elle espère faire mentir les enquêtes d'opinion en mobilisant un front anti-Macron sur la thématique de la défense du pouvoir d'achat et de la lutte contre l'immigration. 

Risque d'une abstention élevée

Mais "quel que soit le vainqueur, le pays sera forcément plus difficile à gouverner dans les cinq ans qui viennent", a estimé à l'AFP la politologue Chloé Morin. "Si Emmanuel Macron est réélu, le mode de scrutin aux législatives devrait conduire à ce que (les) oppositions plus radicales soient assez faiblement représentées au Parlement. Elles seront donc davantage dans une opposition médiatique ou dans la rue que dans une opposition parlementaire ou dans une culture de compromis", selon elle. 

Arbitre et grande inconnue du scrutin : l'abstention risque d'être élevée, voire plus forte dimanche qu'au premier tour (26,31 %). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant du refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes. 

Dans leurs dernières enquêtes, les instituts Ifop et Ipsos Sopra Steria évaluent l'abstention entre 26 % et 28 %, en dessous du record pour un second tour de 1969 (31,1 %).

Risque supplémentaire pour la participation, les trois zones scolaires seront en vacances ce week-end, avec notamment le début du congé de printemps pour la région parisienne.

Dans plusieurs villes françaises, on assiste à une ruée sur les procurations. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 601 833 nouvelles procurations ont été établies entre le lendemain du premier tour et mercredi 20 avril, sachant qu'il est possible de donner procuration jusqu'au jour-même de l'élection, le dimanche 24 avril.

La participation en Outre-mer donnera donc samedi une première tendance. D'autant plus que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, fort de sa troisième place le 10 avril avec 21,95 % des voix au niveau national, était arrivé largement en tête dans les Antilles, particulièrement en Guadeloupe et en Martinique.

Son électorat - plus grosse réserve de voix de l'entre-deux-tours - a été particulièrement courtisé par les deux finalistes. Mais de nombreux sympathisants LFI pourraient être tentés de bouder les urnes.

Avec AFP

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Le Figaro

Quelles sont les plages les plus proches de Paris ?

Jean-Marc De Jaeger

Pour un un week-end ou plus, ces étendues de sable ou de galets de Normandie et Hauts-de-France se rejoignent en moins de temps qu'il n'en faut pour gagner certains coins de région parisienne. En théorie en tout cas. Notre palmarès pour la voiture et le train.

Une envie de voir la mer, de marcher sur le sable ou de respirer l'air marin ? Située à moins de 200 km de Paris, la Manche et la côte atlantique sont accessibles en un peu plus de deux heures en voiture. En Normandie et dans les Hauts-de-France, nous avons classé les stations balnéaires en fonction de la distance minimale par la route, avec l'itinéraire alternatif en train.

Le kilométrage et la durée des trajets en voiture sont ceux indiqués par Google Maps pour des départs depuis Paris le week-end (le vendredi soir ou le samedi matin) dans des conditions normales de circulation. Évidemment, les embouteillages, inévitables a fortiori au départ de la capitale, sont susceptibles d'allonger le voyage. En période de grands départs, il convient de consulter les prévisions de trafic de Bison Futé. Pour le train, nous indiquons le meilleur temps de parcours tel qu'indiqué sur le site SNCF Connect.

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Honfleur (Calvados, Normandie)

Situé à l'embouchure de la Seine et relié au Havre par le pont de Normandie, Honfleur est la station balnéaire la plus proche de Paris par la route. Autour du Vieux Bassin s'alignent des maisons hautes et étroites typiques de la région. Au milieu des ruelles du centre historique se trouve le musée Eugène Boudin, peintre natif de la ville qui contribua à l'émergence de l'impressionnisme dans la région. Autre point d'intérêt : Sainte-Catherine, la plus grande église de France construite en bois avec un clocher séparé. La plage du Butin, à quinze minutes de marche du centre historique, est desservie par la route côtière de Honfleur à Trouville (D513).

En voiture : entre deux et trois heures par l'autoroute A13 (185 km).

Et en train ? En 3 heures en train Nomad depuis Paris Saint-Lazare, avec correspondance en bus Nomad au Havre (lignes 20 ou 39) ou à Deauville-Trouville (ligne 20).

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Dieppe (Seine-Maritime, Normandie)

Longue de près de deux kilomètres, la plage de Dieppe est encadrée par le port d'un côté et les falaises de craie de l'autre. Première station balnéaire de France, fondée en 1824 en pleine mode des «bains de mer», Dieppe est aussi le premier port français pour la coquille Saint-Jacques. Pour profiter du panorama, grimpez jusqu'au château juché sur la falaise où est installé le musée municipal. En septembre, ne ratez pas sur la plage le festival international de cerf-volant.

En voiture : entre deux et trois heures par l’autoroute A13 (194 km).

Et en train ? En 2h20 en train Nomad depuis Paris Saint-Lazare avec correspondance en TER à Rouen.

Si vous avez le temps : à vélo, l'Avenue verte London-Paris permet de rejoindre Dieppe en quatre jours environ depuis Paris (239 km).

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Deauville / Trouville (Calvados, Normandie)

En train ou en voiture, la plage de Deauville (Calvados) est accessible en moins de deux heures et demie. Longue de deux kilomètres, elle est reconnaissable à ses cabines Art déco et ses «Planches» qui rendent hommage aux grands noms du cinéma. De l'autre côté de la Touques, Trouville doit son charme à son port de pêche et ses maisons de pêcheurs pittoresques.

En voiture : entre deux et trois heures par l’autoroute A13 (200 km).

Et en train ? En 2h10 en train Nomad depuis la gare Saint-Lazare.

Si vous avez (beaucoup) de temps : la véloroute La Seine à vélo permet de rejoindre Deauville en cinq jours environ depuis Paris (418 km) ou en trois jours depuis Rouen (190 km).

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Étretat (Seine-Maritime, Normandie)

À une trentaine de kilomètres du Havre, Étretat attire davantage par ses paysages que par sa plage. Des sentiers permettent de s'aventurer sur les emblématiques falaises qui cernent de part et d'autre la plage de galets. Le paddle est le meilleur moyen d'approcher la porte d'Aval qui fait la renommée du site. Une arche de craie blanche que l'écrivain Guy de Maupassant compare à un «éléphant énorme enfonçant sa trompe dans les flots». À visiter à quelques minutes de la plage : le Clos Lupin, repaire d'Arsène Lupin et de son auteur Maurice Leblanc.

En voiture : entre 2h20 et 3h20 par l'autoroute A13 (210 km).

Et en train ? En trois heures en train Nomad depuis la gare Saint-Lazare avec correspondance en bus (ligne 24) au Havre.

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Cabourg (Calvados, Normandie)

«Ayant appris qu'il y avait, à Cabourg, un hôtel, le plus confortable de toute la côte, j'y suis allé. Depuis que je suis ici, je peux me lever et sortir tous les jours, ce qui ne m'était pas arrivé depuis six ans» : si l'écrivain Marcel Proust affectionnait particulièrement cette station balnéaire de la Côte fleurie, c'est toujours le cas des voyageurs un siècle plus tard. Le Grand Hôtel, mais aussi le casino et les parasols tentes bleus posés sur le sable, font partie des incontournables de Cabourg. Longue de quatre kilomètres, la plage est idéale pour les familles grâce aux nombreux clubs de plage pour enfants.

En voiture : entre 2h10 et trois heures par l'autoroute A13 (218 km).

Et en train ? En 2h55 en train Nomad depuis la gare Saint-Lazare avec correspondance en TER à Deauville-Trouville.

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Le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme (Somme, Hauts-de-France)

L'une des plus belles baies au monde à deux heures de Paris et de Lille. À la descente du TER en gare de Noyelles-sur-Mer, empruntez le Chemin de fer de la baie de Somme, un train touristique à vapeur qui vous emmène vers Le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme, les deux principales communes de la baie labellisée Grand Site de France. Les étendues de sables sont un terrain idéal pour le char à voile, le kitesurf et les balades à cheval. Et un lieu particulièrement apprécié des phoques que les promeneurs peuvent apercevoir de loin tout au long de l'année.

En voiture : entre 2h10 et 3h10 par l'autoroute A16 (225 km).

Et en train ? En 1h42 en TER depuis Paris Nord jusqu'à Noyelles-sur-Mer, puis Chemins de fer de la baie de Somme (25 minutes).

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Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais, Hauts-de-France)

Du sable fin et des dunes à perte de vue. Longue de 12 km, la plage de Berck est située dans la baie d'Authie, petite sœur de la baie de Somme, où ont élu domicile phoques gris et veaux marins. Le vent qui souffle en permanence en fait un lieu privilégié pour le char à voile, le kitesurf et la pratique du cerf-volant. La station balnéaire accueille d'ailleurs chaque année les rencontres internationales de cerfs-volants.

En voiture : entre 2h10 et 3h10 par l'autoroute A16 (246 km).

Et en train ? En 2 heures en TER depuis Paris Nord jusqu'à la gare de Rang-du-Fliers - Verton - Berck, puis bus 514 (15 minutes).

Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais, Hauts-de-France)

Sport, nature, bien-être... Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais), sur la Côte d'Opale, a tout à offrir. Côté sport, la station balnéaire est un haut lieu du golf, du tennis, du char à voile et de l'équitation. Sa plage, une étendue de 11 km de sable et d'espace dunaires bordée par une forêt de pins, est propice aux promenades en famille, à pied ou à vélo. Pour se détendre, on choisira de séjourner à l'emblématique hôtel Westminster, rénové en septembre dernier et doté d'un spa Nuxe.

En voiture : entre 2h30 et 3h20 en voiture par l'autoroute A16 (258 km).

Et en train ? En 2h10 en TER ou en 2h45 en TGV inOui depuis Paris Nord jusqu'à la gare d'Étaples-Le Touquet, puis navette (20 minutes).

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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet de mises à jour

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Le Monde

Tour de passe-passe

« Est-ce que l’impensable peut arriver ? », s’interrogeait un éditorialiste de la New York Review of Books sept semaines avant que Donald Trump, contre toute attente, remporte la présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Moins de cinq mois plus tôt, à la veille du référendum sur le Brexit, on pouvait honnêtement douter que nos pragmatiques voisins britanniques choisiraient de sauter dans le vide en votant pour quitter l’Union européenne (UE). Le 23 juin, ils en décidèrent pourtant ainsi à 51,89 %.

Si de tels scénarios inattendus, voire « impensables » méritent d’être rappelés à la veille du second tour de la présidentielle française, c’est qu’ils procèdent d’un contexte politique présentant de troublantes similitudes avec celui du nouveau duel Macron-Le Pen. Et que, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, l’« impensable » est survenu alors que le camp censé incarner la « raison » était quasi certain de l’emporter.

« Patriotes contre mondialistes », « gens ordinaires contre donneurs de leçons », l’affiche de notre présidentielle 2022 était déjà celle de la joute où se sont affrontés partisans et adversaires du Brexit au Royaume-Uni il y a six ans. D’un côté, des nationalistes exploitant la nostalgie d’un grandiose passé mythifié et la nécessité de « reprendre le contrôle des frontières » pour justifier la rupture avec l’UE. De l’autre, des élites économiques et intellectuelles attachées à la coopération internationale.

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Déjà le ressort de l’immigration était central. De même que la fermeture des frontières et la mise au ban des étrangers commandent la quasi-totalité du programme de Marine Le Pen, qui promet de « rendre aux Français leur pays », Nigel Farage, le leader britannique d’extrême droite, répétait « We want our country back ! » (« Rendez-nous notre pays ! »). Exultant à l’annonce du succès du Brexit, Farage avait salué « la victoire des gens ordinaires, des gens honnêtes ». Des expressions, qui, retrouvées dans la bouche de la leader du RN, excluent les étrangers ou ceux qu’elle perçoit comme tels.

A l’instar de Mme Le Pen, qui se fait fort de faire baisser la contribution budgétaire française à l’UE pour soulager les finances publiques, Boris Johnson promettait de financer le système de santé public avec l’argent « économisé » par la sortie de l’Union. Il n’hésitait pas à brandir la menace de listes d’attente dans les hôpitaux en cas de maintien dans l’UE. Des mensonges mis au jour pendant la crise due au Covid-19.

« Partygate » : confronté à la grogne des conservateurs, Boris Johnson ne parvient pas à éviter une enquête parlementaire

Et si Mme Le Pen masque aujourd’hui sa hargne contre l’UE derrière le projet d’une « alliance des nations européennes », le temps n’est pas si loin, au lendemain de la victoire du Brexit, où elle « vibrait avec les Britanniques qui ont saisi cette opportunité extraordinaire de sortir de la servitude ». Un enthousiasme qu’elle a depuis remisé : l’économie britannique pâtit de la sortie de l’UE et la prétendue « Global Britain » souffre d’isolement.

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France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

La Russie et plusieurs membres de l'Otan partagent une frontière maritime commune en Arctique. Si les préoccupations environnementales et les intérêts économiques ont généralement contribué à renforcer la collaboration des pays dans la région, la guerre en Ukraine menace de bouleverser cet équilibre délicat.

"L'Alliance (atlantique, NDLR) a récemment procédé à un nouvel exercice militaire de grande envergure dans le nord de la Norvège. Selon nous, cela ne contribue pas à la sécurité de la région."

Les mots sont de Nikolaï Korchunov, diplomate russe qui participait le 17 avril au forum intergouvernemental du Conseil de l'Arctique, et qui s'est dit préoccupé par la présence accrue de l'Otan en Arctique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si l’Alliance atlantique poursuit ses activités dans cette zone, des "incidents involontaires" pourraient se produire, a-t-il aussi averti, sans préciser de quoi il pourrait s'agir. En Arctique, n’importe quel "incident" peut perturber le fragile équilibre actuel.

Cette région est une mine d'or potentielle – en matière de ressources énergétiques et de routes maritimes – souvent régie par de multiples accords bilatéraux entre les différents États ayant des intérêts sur place : Canada, Finlande, Danemark, États-Unis, Islande, Norvège, Suède et Russie. Ces huit pays parviennent généralement à s’entendre, unis par leur littoral arctique commun, avec des accords sur le droit maritime, l'équilibre environnemental et les besoins sécuritaires.

"Les relations nouées en Arctique ne sont pas de celles qui peuvent être rompues rapidement ou facilement, et elles ne devraient pas l'être. L’Arctique est une zone si particulière, qu’il est essentiel de maintenir une stabilité à court et à long terme", souligne Melanie Garson, maîtresse de conférences en résolution de conflits internationaux et en sécurité au département des sciences politiques de l'University College London, contactée par France 24.

Mais des signes indiquent que l'invasion russe de l’Ukraine perturbe déjà ces fragiles relations. La Russie partage le littoral arctique avec cinq États membres de l'Otan, la Finlande et la Suède – et tous soutiennent l’Ukraine militairement et financièrement.

À cela s’ajoute le boycott des discussions en Russie – qui préside le Conseil de l’Atlantique jusqu’en 2023 – annoncé en mars par les membres du Conseil de l’Arctique en raison de la "violation flagrante" de la souveraineté de l'Ukraine. Un coup d’arrêt porté aux travaux du groupe. "C'est très inhabituel", relève Melanie Garson. "Le Conseil de l'Arctique a survécu à des périodes de tension, mais ce que nous voyons en Ukraine est un tournant dans l'histoire.

"Un cinquième océan au sommet du monde"

En Arctique, les préoccupations politiques et économiques sont conditionnées par le climat unique de cette région et sa rapide évolution. Lors des 30 dernières années, la glace la plus épaisse y a perdu 95 % de sa superficie. Au rythme actuel de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait ne plus y avoir de glace en été sur place d'ici 2040. 

La présence accrue de l'homme est une menace supplémentaire dans cette zone naturelle déjà sous pression.

Jusque-là, l'urgence climatique a été la raison essentielle à une coopération internationale dans la région. La première étape vers la formation du Conseil de l'Arctique a été la stratégie de protection de l'environnement arctique, signée en 1991 sous la forme d'un accord entre les États qui se partagent l’Arctique et les organisations de populations autochtones.

Mais la fonte spectaculaire des glaces modifie le paysage politique et économique de la région. "Nous sommes en train d’assister à l’apparition d’un cinquième océan au sommet du monde", alerte Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien d'études de Défense. "Et quand cet océan sera là, il sera utilisé à des fins économiques et militaires."

La fonte des glaces modifie également la stratégie militaire de la Russie – qui possède 53 % du littoral arctique. "C’est une zone incroyablement vaste. Les frontières de la Russie étaient protégées par la glace, mais à présent elle est en train de disparaître, ce qui la rend plus vulnérable aux potentielles attaques", explique Katarzyna Zysk.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Moscou a renforcé, ces dernières années, sa présence militaire dans le Grand Nord. En 2014, le Kremlin a créé une marine arctique ("la flotte du Nord") basée sur la péninsule de Kola – proche de la Finlande et la Norvège. Selon Katarzyna Zysk, c’est là que "la Russie possède sa plus grande part de sous-marins stratégiques et d'autres capacités non-nucléaires importantes".

"L'Ukraine a changé la donne"

La création de "la flotte du Nord" coïncide avec l'annexion de la Crimée par Moscou. Pour les observateurs internationaux, les activités militaires de la Russie en Arctique ont alors pris une allure de plus en plus agressive, selon les observateurs internationaux, donnant une nouvelle ampleur aux enjeux dans la région.

Après 2014, "les intérêts de l'Otan en Arctique se sont accrus", analyse Katarzyna Zysk. "L'Ukraine a changé la donne : même si la Russie était restée coopérative et prévisible en Arctique, l'Otan ne pouvait pas séparer ce que Moscou faisait à Kiev de son expansion militaire dans le Grand Nord." 

Il s'agissait également d'accroître la présence de l'Otan en Arctique afin de s'assurer que si l'article 5 était déclenché par une attaque russe dans la région, l’Alliance pourrait riposter avec une réponse adéquate.

Cependant, la Russie a également continué à accroitre sa force militaire. À partir de 2016, elle a augmenté la fréquence de ses exercices militaires en Arctique, affichant même une "capacité à projeter sa puissance au-delà de ses eaux arctiques et à affirmer son contrôle maritime", selon le cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies.

La guerre actuelle en Ukraine a encore fait monter les enchères. Si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan – ce qu'elles envisagent sérieusement – tous les États qui se partagent l’Arctique, exceptée la Russie, feront partie de l'Alliance atlantique.

"L'Otan procédera alors à une réévaluation stratégique de la place de l'Arctique au sein de l'Alliance, et les décisions qu'elle prendra détermineront les relations futures, et cela pourrait provoquer des tensions avec la Russie", explique Melanie Garson.

La Russie a notamment fait savoir le 14 avril que si la Suède et la Finlande rejoignaient l'Otan, elle déploierait des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans la région des pays baltes.

>> À lire aussi : "Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine"

La Russie, "le principal acteur en Arctique" 

Que la Russie renforce sa présence militaire en Arctique ne signifie pas nécessairement qu’elle le fait en vue d'une potentielle attaque : Moscou a aussi d’autres intérêts à protéger. 

L'Arctique pourrait abriter les plus grandes réserves de pétrole et de gaz encore non explorées de la planète, selon une étude réalisée en 2008 par l'US Geological Survey  : des milliards de barils potentiels dont la majorité se trouverait au large des côtes russes.

"La région est très riche non seulement en énergie mais aussi en ressources minérales, dont une grande partie se trouve en zone russe. Il y a également de grandes quantités de poissons, une ressource qui pourrait s’avérer précieuse compte tenu de la crise alimentaire croissante dans le monde", ajoute Katarzyna Zysk.

L’Arctique pourrait aussi devenir un important pôle de transports. La route maritime du Nord, qui longe la côte russe, est actuellement bloquée par la glace la majeure partie de l'année. Mais si elle ne l'était pas, elle pourrait devenir une voie de navigation très rentable. Le temps et les coûts de transports de marchandises seraient considérablement réduits entre la Chine et l'Europe en passant par l'Arctique – au lieu de l'Asie du Sud et du canal de Suez actuellement.

Ces possibles perspectives futures ont accru l'intérêt international pour l'Arctique. En plus des huit membres principaux, le Conseil de l'Arctique compte 13 pays observateurs qui peuvent proposer des projets dans la région

Ce regain d’intérêt pour les richesses de l'Arctique a aussi "incité la Russie à renforcer sa position, car elle se considère comme le principal acteur (régional) – et pour de bonnes raisons, si l'on considère la situation géographique du pays", affirme Katarzyna Zysk.    

Mais Moscou semble, jusqu'à présent, peu enclin à étendre ce rôle aux affrontements militaires dans le Grand Nord, malgré la guerre en Ukraine opposant des États ayant des intérêts en Arctique.

"La Russie proteste toujours lorsque l'Otan effectue des exercices militaires à proximité de ses frontières, mais nous n’avons pas vu de comportement provocateur de sa part en Arctique", explique Katarzyna Zysk. "Elle essaie d'éviter l'escalade [de la réaction internationale au] conflit en Ukraine, sachant également que son armée est déjà pleinement engagée là-bas."

La guerre en Ukraine pourrait aussi être un tournant politique en Arctique pour les pays occidentaux, sans que cela s’apparente nécessairement à une rupture. "Le Conseil de l'Arctique a mis en pause ses travaux mais il ne se désagrège pas", affirme Melanie Garson. "Plus que tout, la confiance a sérieusement été entachée avec la Russie, conduisant les États présents en Arctique à repenser leurs relations futures." 

Mais la nécessité de collaborer et de coopérer entre États pourrait finalement finir par l’emporter sur les tensions politiques. "L'Arctique est régie par un réseau assez complexe d'accords bilatéraux et multilatéraux, conclut Melanie Garson, et je pense que les nations feront attention à ne pas s'en éloigner trop rapidement".

Cet article a été traduit de l'anglais par Soraya Boubaya. L'original est à retrouver ici.

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L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

La semaine de l'éco

Guerre en Ukraine et flambée des prix : quel impact sur le continent africain ?

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Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

Actu

Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Solène L'Hénoret

  • Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique Azovstal, à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, sont tués par l’armée russe, a prévenu samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a de nouveau appelé à une rencontre avec son homologue russe. Les négociations entre la Russie et l’Ukraine n’ont donné lieu à aucune avancée apparente et « patinent », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
  • Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, se rendront à Kiev dimanche, a annoncé le président ukrainien. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ira mardi en Russie, où il s’entretiendra avec Vladimir Poutine, pour la première fois depuis le 24 février, avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine, où il sera reçu par Volodymyr Zelensky.
  • A Odessa, « huit personnes sont mortes à ce stade, et 18 ou 20 autres sont blessées » dans des bombardements russes, selon un nouveau bilan annoncé par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse à Kiev. La Russie a utilisé des missiles de haute précision pour détruire un hangar dans lequel de nombreuses armes envoyées par les Etats-Unis et les pays européens étaient entreposées dans la ville d’Odessa.
  • Six civils ont été tués, samedi, dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé dans la soirée le gouverneur régional. « Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes », a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram.
  • Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir « libéré », résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l’immense complexe métallurgique Azovstal, où sont également retranchés des civils. Vladimir Poutine accuse Kiev d’empêcher la reddition des combattants ukrainiens.
  • Une nouvelle tentative d’évacuation de civils depuis Marioupol vers la ville de Zaporijia a échoué en raison de « perturbations de l’armée russe », a rapporté Piotr Andriouchtchenko, conseiller au maire de Marioupol, sur son compte Telegram.

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Décryptages. La guerre en Ukraine, priorité de l’Elysée

Reportage. La Russie crie victoire à Marioupol avant sa chute

Témoignages. Exilés ukrainiens et russes en France : « J’espère aller passer quelques jours à Kiev avec mes parents – les voir, les toucher, être rassurée »

Bilan. Les livraisons d’armes et l’aide militaire promises par les pays occidentaux

Récit. Poutine, le culte de la guerre

Analyse. L’Unesco, victime collatérale de la guerre en Ukraine

Reportage. Sur le front du Donbass, près de Donetsk, l’armée ukrainienne attend toujours la « grande bataille » promise par Moscou

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
France24 - Monde

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

Publié le : 23/04/2022 - 11:26

FRANCE 24 Suivre Jonathan WALSH

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a commencé il y a deux mois jour pour jour. Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Près de 45 000 ont trouvé refuge en France. Une grande partie d'entre eux arrivent par la gare de l'Est à Paris, à bord de trains venant d'Allemagne. Sur place, c'est la Croix-Rouge qui gère l'accueil d'urgence. Des bénévoles russes tiennent eux aussi à apporter leur aide. Reportage de Jonathan Wash et Ania Zalenskaia.

Les bénévoles de la Croix-Rouge sont à l'affût. Un train en provenance d'Allemagne vient d'arriver à quai. Des centaines d'Ukrainiens transitent quotidiennement par la gare de l'Est, en majorité des femmes et des enfants. 

Masha a fui Kharkiv et les bombardements. "J'espère que tout ça va s'arrêter et que nous pourrons retourner en Ukraine rapidement, confie la jeune femme brune. Je veux seulement attendre un peu, le temps de reprendre des forces, pour être prête à participer à la reconstruction de mon pays."

Une surprise de taille attend souvent les réfugiés accueillis ici. De nombreux bénévoles russes viennent prêter main forte à la Croix-Rouge, qui manque de traducteurs pour assister et aiguiller les nouveaux arrivants.

Pour Anna, originaire de Saint-Pétersbourg, installée en France depuis longtemps, accueillir les réfugiés ukrainiens est une façon de se sentir utile. "Ce qui m'a totalement démolie au début, c'est que les villes qui sont bombardées, anéanties, pillés, explique-t-elle la voix serrée. Ce sont les villes de mon enfance en fait. Quand la guerre a commencé, pour être très honnête, je pense que j'ai passé deux semaines à pleurer. Et en fait, il fallait que je fasse quelque chose."

À de rares exceptions près, la présence d'interprètes russes est bien acceptée par les réfugiés. "On ne fait pas de différence entre les Russes et les autres, affirme ainsi Natalia Perepelytsia, une Ukrainienne qui vient d'arriver. On juge les gens sur leurs qualités et pas sur leur nationalité. Ici, on nous a aidées, on n'a subi aucune discrimination, tout va bien."

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés a été franchie

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

The Former Chancellor Who Became Putin’s Man in Germany

Gerhard Schröder, who is paid almost $1 million a year by Russian-controlled energy companies, has become a pariah. But he is also a symbol of Germany’s Russia policy.

Credit...Laetitia Vancon for The New York Times

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By Katrin Bennhold

HANOVER, Germany — On the evening of Dec. 9, 2005, 17 days after Gerhard Schröder left office as chancellor of Germany, he got a call on his cellphone. It was his friend President Vladimir V. Putin of Russia.

Mr. Putin was pressing Mr. Schröder to accept an offer to lead the shareholder committee of Nord Stream, the Russian-controlled company in charge of building the first undersea gas pipeline directly connecting Russia and Germany.

“Are you afraid to work for us?” Mr. Putin had joked. Mr. Schröder might well have been, given the appearance of possible impropriety — the pipeline he was now being asked to head had been agreed to in the final weeks of his chancellorship, with his strong support.

He took the job anyway.

Seventeen years later, the former chancellor, who recounted the events himself in a pair of rare interviews, remains as defiant as ever.

“I don’t do mea culpa,” Mr. Schröder said, sitting in his sprawling light- and art-filled office in the center of his home city, Hanover, in northwestern Germany. “It’s not my thing.”

With Mr. Putin now waging a brutal war in Ukraine, all of Germany is reconsidering the ties with Russia that — despite years of warnings from the United States and Eastern European allies — have left Germany deeply reliant on Russian gas, giving Mr. Putin coercive leverage over Europe while filling the Kremlin’s war chest.

That dependency grew out of a German belief — embraced by a long succession of chancellors, industry leaders, journalists and the public — that a Russia bound in trade would have too much to risk in conflict with Europe, making Germany more secure while also profiting its economy.

Mr. Schröder was far from alone in that conviction. But today he has become the most prominent face of that long era of miscalculation, not only because he expresses no regret, but because he has also profited handsomely from it, earning millions while promoting Russian energy interests.

His close ties to Mr. Putin have made him a pariah in his own country, where many now criticize him for using his clout and connections over the past two decades to enrich himself at the expense of Germany.

“He took advantage of the reputation and influence of the chancellor’s office and offered himself up as an agent for Russian interests to get rich,” said Norbert Röttgen, a conservative lawmaker, former minister and longtime Russia hawk.

In the interviews, Mr. Schröder, now 78, spoke with undiminished swagger, cracking jokes but arguing in essence that, well, if he got rich, then so did his country. When it came to Russian gas, everyone was on board, he pointed out, mocking his detractors over copious amounts of white wine.

“They all went along with it for the last 30 years,” he said. “But suddenly everyone knows better.”

Mr. Schröder scoffed at the notion of now distancing himself personally from Mr. Putin, 69, whom he considers a friend and sees regularly, most recently last month in an informal effort to help end the Ukraine war.

Mr. Schröder refuses to resign from his board seats on Russian energy companies, despite calls to do so from across the political spectrum, not least from Chancellor Olaf Scholz, a fellow Social Democrat, who worked closely with Mr. Schröder when he was chancellor.

Distancing himself now, Mr. Schröder said, would lose him the trust of the one man who can end the war: Mr. Putin. Even so, after all of his years of close relations with Mr. Putin, he walked away with nothing during his one brief interlude trying to mediate in the Ukraine conflict.

It is hard by now — with Mr. Putin unrelenting more than two months into the Ukraine war — to avoid the impression that Mr. Schröder is useful to the Russian leader as a cat’s paw to further his own interest in hooking Germany on cheap Russian gas.

Germany’s reliance on Russian gas surged to 55 percent before Russia’s attack on Ukraine began in February, from 39 percent in 2011, amounting to 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day to Russia.

It has helped make Mr. Putin perhaps one of the world’s richest men, has buoyed his otherwise feeble economy, and has enabled and emboldened him to pursue his aggression in Ukraine.

Even as Mr. Putin was massing troops on the Ukraine border last fall, Mr. Schröder visited the Russian leader in Sochi, one of Mr. Putin’s favorite retreats, across from the Black Sea coast that Russian forces are now trying to rip from Ukraine.

A cellphone photograph that Mr. Schröder showed me from that visit shows the two men smiling at each other, Mr. Putin in red hockey gear and Mr. Schröder in a light blue shirt and blazer. Asked what they talked about, he told me, “Soccer.”

Mr. Schröder distanced himself from the war, though not from Mr. Putin. I asked about the by-now notorious atrocities in Bucha, a Kyiv suburb. “That has to be investigated,” Mr. Schröder said, but added that he did not think those orders would have come from Mr. Putin, but from a lower authority.

“I think this war was a mistake, and I’ve always said so,” Mr. Schröder said. “What we have to do now is to create peace as quickly as possible.”

“I have always served German interests,” he added. “I do what I can do. At least one side trusts me.”

That side is not the German side.

Since Russia’s attack on Ukraine began, the entire staff of Mr. Schröder’s parliamentary office resigned in protest, including his chief of staff and speechwriter of 20 years, who had been with him since his days as chancellor.

He relinquished his honorary citizenship in Hanover before his home city could strip it from him — something it last did, posthumously, to Adolf Hitler. When even the soccer club Borussia Dortmund, which Mr. Schröder has supported since he was 6, demanded a strong statement on Mr. Putin from him, Mr. Schröder canceled his membership.

Calls for his expulsion are growing louder among Social Democrats, too.

But Mr. Schröder is undaunted. He remains chairman of the shareholder committee of Nord Stream, reportedly earning about $270,000 a year, and served as head of the supervisory board of Nord Stream 2, which built a second pipeline connecting Russia to Germany under the Baltic Sea, until it was shuttered before the war.

Three weeks before Russia launched its attack on Ukraine, Gazprom — the Soviet energy ministry turned Russian state-controlled gas company, which owns 51 percent of Nord Stream and all of Nord Stream 2 — announced that Mr. Schröder would join its board, too. (Mr. Schröder would not say whether he would accept the nomination.)

Since 2017, he has also presided over the board of the Russian oil company Rosneft, earning another $600,000 a year, according to public records, on top of his monthly $9,000 government stipend as former chancellor.

Mr. Schröder’s entanglement with the Russian president and Kremlin-controlled energy companies overshadows all he achieved in seven years as chancellor, from 1998 to 2005, a pivotal period of leadership when he was lauded for refusing to join the United States in the Iraq war; giving immigrants a regular path to citizenship; and putting in place far-reaching labor market overhauls that would pave the way for a decade of growth under his successor, Angela Merkel.

That legacy has been permanently tainted.

But even his fiercest critics acknowledge that Mr. Schröder’s close and lucrative dealings with Russia are also emblematic of his country’s decades-old approach of engagement with Russia. Lobbied aggressively by Germany’s export industry and cheered on by labor unions, successive chancellors, including Ms. Merkel, collectively engineered Germany’s dependency on Russian energy.

“Schröder is the tip of the iceberg,” said Wolfgang Ischinger, a former ambassador to the United States and veteran diplomat. “But there is a whole iceberg below him.”

The Long Shadow of Ostpolitik

Mr. Schröder was born in 1944, a year before World War II ended, and never met his father, who fought for the Nazis and was killed on the eastern front when the future chancellor was only 6 months old. The horrors that the Nazis inflicted on the Soviet Union, where some 27 million people died, weighed heavily on his youth, he said.

Mr. Schröder joined the Social Democrats when he was 19 and was studying law during the 1968 student rebellion that challenged the silence of their parents’ generation over Germany’s Nazi past.

A year later, when Mr. Schröder was 25, Willy Brandt became postwar Germany’s first Social Democratic chancellor, ushering in a new policy of engagement with the Soviet Union that became known as Ostpolitik.

The guiding rationale of Ostpolitik was “Wandel durch Handel,” or “change through trade,” and would become a defining pillar of successive Social Democratic-led administrations, including Mr. Schröder’s two decades later.

To this day, a statue of Brandt is prominently displayed in one corner of Mr. Schröder’s office. Mr. Schröder’s two children were both adopted from Russia.

“All of these things influenced my relationship with Russia very early on, and as chancellor, I actually tried to continue it that way,” he said.

When it came to pipelines, Mr. Schröder was not the first. They were being built between Germany and Russia even during the Cold War. Under Brandt, Germany signed a major pipeline project with Moscow, in 1970.

His successor, Helmut Schmidt, chancellor for the rest of the 1970s and the early 1980s, oversaw an expansion of the pipelines, including another big project known as the West Siberia Pipeline.

While that pipeline was uncontroversial in Germany, it was not without critics abroad — namely, the United States. The Soviets had already invaded Afghanistan and would soon push the Polish government to quash anti-Communist protests and impose martial law.

“Basically, since the 1960s, cooperation with the Soviet Union and later with Russia has been a constant,” Mr. Schröder said.

“They got the money and they delivered the gas,” Mr. Schröder said of the Russians. “Even in the toughest times of the Cold War, there were never any problems.”

After the fall of the Berlin Wall in 1989 and the collapse of the Soviet Union, cheap Russian energy was seen more than ever as an earned peace dividend.

It was also Germany’s geostrategic North Star. For a country that had abandoned a military dimension to its foreign policy after World War II, economic interests were its security interests.

Germany is energy-poor, and as its coal resources diminished in the late 1990s, it needed affordable fuel to power its export-oriented economy, one of the world’s top five. Once the Russian pipelines were established, they fed German industry with a steady supply of gas through long-term contracts that led Germany to stop looking for other providers.

“This story, among other things — the early gas pipeline business with the Soviet Union, the attempt to find a compromise with the Soviet Union — was the basis for the Russians being able to say, ‘OK, with this Germany we can risk reunification,’” Mr. Schröder said.

During his own time in office, from 1998 to 2005, Mr. Schröder shepherded through Germany’s next pipeline project, Nord Stream 1.

But his pipeline differed from his predecessors’ in important ways. It bypassed Ukraine and Poland, for the first time connecting Russia and Germany directly under the Baltic Sea.

And the Russian president he was dealing with was Vladimir V. Putin.

The Chancellor

During one of Mr. Schröder’s first visits with Mr. Putin in Moscow, the Russian president invited the chancellor to the sauna in his private residence outside Moscow and offered him a beer.

Mr. Schröder said that when the sauna suddenly caught fire, Mr. Putin tried to hurry him out, but he insisted on finishing his beer first.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The two leaders hit it off, and not just because of their legendary macho bravado. Mr. Putin, a former K.G.B. agent who had been based in Dresden, spoke fluent German and grew up poor, like Mr. Schröder, whose mother was a cleaner who brought up five children on her own.

“That created a certain closeness,” Mr. Schröder said. “There was a feeling that you can rely on one another.”

“The image that people have of Putin is only half the truth,” he said.

In 2001, Mr. Putin addressed German lawmakers, the first Russian president to do so. Speaking in German, he described Russia as “a friendly European nation” whose goal was “stable peace on the continent” and got a standing ovation. Among those applauding that day was Ms. Merkel, Mr. Schröder’s successor.

Mr. Schröder recalled the mood in those early years of the 21st century. “It felt like a new era: the European House from Vladivostok to Lisbon,” he said.

Nord Stream 1 was a corporate project, initiated by Gazprom and a Finnish energy company before Mr. Schröder and Mr. Putin took office, and eventually comprised German, French and Dutch companies.

The idea was to secure German and European gas supply at a time when quarrels between Russia and Ukraine over transit fees and Kyiv’s siphoning off of gas raised concerns about supply disruptions.

“Industry eventually came and said we need more, possibly a lot more, gas,” Mr. Schröder recalled. “We don’t just need the pipeline because we need more gas. We also need the pipeline because of the difficulties with the pipeline in Ukraine.”

“Why should we have objected as a government?” he added. “It never occurred to anyone that this could become a problem. It was just a way of procuring gas for Germans, for Germany’s heavy industry, and also for the chemical industry, with fewer problems and disruptions.”

Mr. Schröder and Mr. Putin backed the project early on and set up working groups to discuss industry and security.

One was the strategic working group that was presided by Klaus Mangold, a former senior executive of Daimler and then the head of the Ost-Ausschuss, a pro-Russia lobby group. Representatives of industry and key ministries from both countries met several times a year in Germany and Russia. Mr. Schröder and Mr. Putin periodically joined.

On Sept. 8, 2005, 10 days before the election in which Mr. Schröder’s Social Democrats lost to Ms. Merkel’s conservatives, the Nord Stream 1 contract was signed by representatives of Gazprom, E.On and BASF.

It was celebrated by industry and politicians across the spectrum. Mr. Putin had come for the occasion and attended the ceremony with Mr. Schröder.

“Independently of whether he will retain his position or not,” Mr. Putin said at a joint news conference after the signing, “we will continue to have very good relations with the chancellor.”

The Lobbyist

In November 2005, two months after Mr. Schröder lost the election, a Gazprom executive asked to meet. At the airport hotel in Hanover, the executive offered him the position of chairman of the newly established company in charge of building Nord Stream 1.

“It felt a little early,” Mr. Schröder recalled, as he recounted the meeting.

He was tempted. On his 60th birthday, a year earlier, his biographer, Reinhard Urschel, had asked him what he wanted to do after leaving office. “Make money,” Mr. Schröder had replied.

But it was more than that, Mr. Schröder said. “I had been chancellor. I couldn’t go back to being a lawyer dealing with rental contracts. I needed a project,” he said. “Something I knew how to do and where I could serve German interests.”

When Mr. Putin called Mr. Schröder on his cellphone the night of Dec. 9, 2005, he accepted the offer.

Many in Germany were appalled. No chancellor before him had taken a job in a company controlled by a foreign country, let alone one that had benefited from their support in office.

But the pipeline project itself remained uncontroversial.

“The next government continued with it seamlessly,” Mr. Schröder recalled. “Nobody in the first Merkel government said a word against it. No one!”

Mr. Ischinger, who was Mr. Schröder’s ambassador to the United States and later ran the Munich Security Conference, concurred.

“You can’t blame Schröder for Nord Stream 1,” Mr. Ischinger said. “Most German politicians, whether in government or in opposition, did not critically question this. No one asked whether we were laying the foundation for getting ourselves into an unhealthy dependence.”

Ms. Merkel, through a spokesperson, declined to comment for this article.

Nord Stream 1 took six years to plan and build. In 2011, Mr. Schröder attended both opening ceremonies — one on the Russian end, in Vyborg, along with Mr. Putin, Russia’s prime minister at the time, and the other on the German end, in Lubmin, on the Baltic Sea, along with Ms. Merkel and Mr. Putin’s trusted ally, Dmitri A. Medvedev, Russia’s president at the time.

“This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly more secure,” Mr. Schröder said then.

Once Nord Stream 1 was operational, Mr. Schröder set about lobbying for a second pipeline: Nord Stream 2. That was when “the real controversy” started, Mr. Ischinger said.

Earlier in 2011, Ms. Merkel had stunned the world, including her own country, by announcing that Germany would be phasing out nuclear power after the disaster at the Japanese nuclear plant in Fukushima. Under pressure from German industry to identify alternative sources of energy, she was open to Nord Stream 2.

“They said we need a transitional technology — we won’t be able to do it with renewables alone, at least not at a price that doesn’t get us into financial difficulties,” Mr. Schröder said. “The transition technology was gas.”

But Mr. Putin’s invasion of Ukraine in February 2014, and then his annexation of Crimea the following month, raised questions about the viability of Nord Stream 2, as the West put the first sanctions against Russia into place.

As opposition to Nord Stream 2 intensified, so did Mr. Schröder’s lobbying.

His main allies on Nord Stream 2 in the Merkel government, said Christoph Heusgen, Ms. Merkel’s chief foreign policy adviser until 2017, were the economics minister and vice chancellor, Sigmar Gabriel, and the foreign minister, Frank-Walter Steinmeier, both Social Democrats like the former chancellor and both from his home state, Lower Saxony.

Mr. Steinmeier, now Germany’s federal president, had worked for Mr. Schröder when he was governor of Lower Saxony in the 1990s and later moved with him to the chancellery. Mr. Gabriel was Mr. Schröder’s successor as governor in Lower Saxony.

The revolving door of contacts worried some lawmakers enough to ask the government to disclose a list of meetings between politicians and representatives of Nord Stream 2.

According to the resulting report, from January 2015 to October 2017, there were 62 such meetings, including 20 with Mr. Gabriel and 10 with Mr. Steinmeier or his ambassadors in Brussels and Moscow.

Matthias Warnig, the chief executive of Nord Stream 2, who took part in 19 of the meetings in the report, has acknowledged having been a former spy of the Stasi, the former secret police of Communist East Germany. Stasi records show that, in February 1988, both he and Mr. Putin, when he was stationed in Dresden as a K.G.B. officer, were awarded medals for their service. But Mr. Warnig has denied reports that he had recruited spies for Mr. Putin in their old days.

In February 2015, Mr. Schröder took Mr. Warnig to see Mr. Gabriel to discuss cooperation with Russia, according to the list of meetings provided in the report. He also accompanied Nord Stream 2 executives to see Mr. Steinmeier’s ambassadors to Moscow and Brussels at the time.

Mr. Steinmeier declined to be interviewed for this article. Mr. Gabriel texted to say he only met “representatives of Russia and Gazprom between 2014 and 2016” to “avert a looming supply stop of Russia to Ukraine.”

He added: “Should you put my visits and meetings in Russia in a different context, I want to inform you now that I will initiate legal steps.”

One big event included a 70th birthday party for Mr. Schröder hosted by Nord Stream at the majestic Yusupov Palace in St. Petersburg, Russia. Mr. Putin attended, as did Gazprom’s chief executive, Alexey B. Miller, and Mr. Warnig.

Nord Stream 2 was approved in June 2015, the same year that Gazprom was also allowed under the Merkel government to buy Germany’s biggest strategic gas-storage facility, where it has kept levels of gas conspicuously low for the past year in what may have been preparation for providing leverage for Mr. Putin in his war.

But Mr. Schröder said he was unbothered by the growing dependency, or by American and Eastern European warnings about Mr. Putin weaponizing energy supplies.

The Russians, he argued, had always been reliable when it came to delivering oil and gas.

“Why should we have been distrustful? It always worked,” Mr. Schröder said. “For us, dependency meant double dependency. The so-called energy weapon is ambiguous. They need oil and gas to pay for their budget. And we need oil and gas to heat and to keep the economy going.”

The reasoning explains why Mr. Schröder says he promoted the deal last year — even in the middle of Russia’s troop buildup — for the Russian oil company Rosneft to buy up the majority share of the critical oil refinery in Schwedt, in northeastern Germany.

Although the strategic refinery went to a Russian company, Mr. Schröder argued that the deal was ultimately in Germany’s interest.

“We made sure that Shell couldn’t sell to some unknown private equity,” he said. “They would have sold it off immediately.”

“If the oil doesn’t flow anymore, Schwedt is finished,” he said, ‘‘with all the consequences that this has for northeast Germany, including Berlin.”

The Mediator

In early March, just over a week into the war, Mr. Schröder said he was contacted via a Swiss media company, Ringier, by Ukrainian officials asking if he might be available to mediate between Moscow and Kyiv.

Mr. Schröder said he sought reassurance from the Ukrainian officials that the government of President Volodymyr Zelensky of Ukraine supported the initiative.

The answer from Kyiv was swift but cautious. An opposition lawmaker, Rustem Umerov, was sent to see Mr. Schröder in Istanbul to lay out the Ukrainian demands. The two men met for two hours on March 7.

Afterward, in the taxi to the airport, Mr. Schröder called a trusted contact at the Russian Embassy in Berlin to ask if Mr. Putin would see him. Ten minutes later, he had the green light, and on March 9, a Russian jet was sent to collect him in Istanbul.

In Moscow, Mr. Schröder was treated like a head of state: The coronavirus quarantine requirement was waived in return for a Russian P.C.R. test, and he got to sit at Mr. Putin’s now famous 20-foot-long table. After meeting with Mr. Putin, a day later he also met with the president’s main negotiator, Vladimir Medinsky, and Roman Abramovich, an oligarch who has served as an emissary between the Kremlin and Mr. Zelensky.

“What I can tell you is that Putin is interested in ending the war,” Mr. Schröder said. “But that’s not so easy. There are a few points that need to be clarified.”

He reported back to Mr. Umerov in Istanbul on March 13. Since then, there has been no further contact. Andriy Melnyk, Ukraine’s ambassador to Berlin, declared the initiative to have “failed.”

Mr. Schröder said he was ready to meet either side again.

Even now, two months into the war, Mr. Schröder believes that whatever happens, Russian gas and oil will keep flowing. The government should not impose an energy embargo, he said.

“My advice is to think about what an export-dependent economy can still cope with and what it can’t cope with anymore,” he said.

What if Russia turns off the tap?

“It won’t happen,” Mr. Schröder said. But if it did, “then I would resign.”

The Pariah

With the criticism of him mounting this year, it has gotten lonely for Mr. Schröder at home. He recently took up playing the piano. Outside his house, a police car is keeping watch day and night. Many of his old Social Democratic party friends have disavowed him.

But if there is one place where Mr. Schröder still seems to be appreciated, it is Russia.

Mr. Putin spoke fondly of Mr. Schröder in February during a joint news conference with Mr. Scholz, the current German chancellor, who visited the Kremlin in a last-ditch effort to avert war.

“Mr. Schröder is an honest man whom we respect and whose goal is first and foremost to promote the interests of his own country, the Federal Republic of Germany,” the Russian leader said.

“Let German citizens open their purses, have a look inside and ask themselves whether they are ready to pay three to five times more for electricity, for gas and for heating,” Mr. Putin added. “If they are not, they should thank Mr. Schröder because this is his achievement, a result of his work.”

On Russian state television, Mr. Schröder is frequently cited as a Western voice of reason, proof of the Kremlin’s contention that Europe’s current leaders have sold their countries’ interests out to a “Russophobic” United States.

In January, Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly news program on Russian state television, “Vesti Nedeli,” lauded Mr. Schröder as the last German chancellor before Europe “lost its own voice” in foreign affairs.

“It was all downhill from there,” Mr. Kiselyov intoned.

But to Mr. Putin’s critics, Mr. Schröder is the epitome of a craven class of Western politicians who enable Mr. Putin by financing and legitimizing the Kremlin.

After Mr. Putin’s main domestic rival, Aleksei A. Navalny, was poisoned in 2020 in what the German government, among others, said appeared to be a state-sponsored assassination attempt, Mr. Schröder publicly played down the matter in the German news media.

Asked about it in the interviews, he noted that Mr. Navalny had been convicted in Russia. Last month, Mr. Navalny was sentenced to nine years in a penal colony after being found guilty by a Russian court of large-scale fraud and contempt. I pointed out that he had been poisoned. “Yes, but by whom?” Mr. Schröder replied.

After he came out of a coma after being poisoned, Mr. Navalny told Bild, a German tabloid, that Mr. Schröder was “Putin’s errand boy who protects murderers.”

Still, Mr. Schröder holds to his unwavering belief that peace and prosperity in Germany and Europe will always depend on dialogue with Russia.

“You can’t isolate a country like Russia in the long run, neither politically nor economically,” he said. “German industry needs the raw materials that Russia has. It’s not just oil and gas, it’s also rare earths. And these are raw materials that cannot simply be substituted.”

“When this war is over,” Mr. Schröder said, “we will have to go back to dealing with Russia. We always do.”

Reporting was contributed by Patricia Cohen from London; Melissa Eddy, Erika Solomon and Christopher F. Schuetze from Berlin; and Anton Troianovski from Istanbul.

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L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : au moins huit morts à Odessa, Zelensky souhaite rencontrer Poutine

Publié le : 23/04/2022 - 07:05Modifié le : 23/04/2022 - 19:50

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La ville portuaire d'Odessa a été visée par des tirs de missiles samedi. Le dernier bilan communiqué par la présidence ukrainienne fait état d'au moins huit morts et 18 blessés. Alors qu'Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, sera en visite à Kiev dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle à nouveau à une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dans le but de "mettre fin" à la guerre. Retrouvez le cours des événements du 23 avril.

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  • 22 h 20 : six civils tués dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée le gouverneur régional. "Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes", a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram.

  • 21 h 23 : Volodymyr Zelensky dénonce la décision "illogique" du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé la décision "illogique" du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de se rendre à Moscou mardi, deux jours avant d'aller à Kiev. "Il n'y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre", a-t-il déploré lors d'une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev.

  • 19 h 22 : Volodymyr Zelensky appelle à une rencontre avec Vladimir Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de nouveau à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine "pour mettre fin à la guerre". "Je pense que celui qui a commencé cette guerre pourra y mettre fin", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'intérieur d'une station de métro du centre-ville de Kiev, répétant qu'"il n'avait pas peur de rencontrer" le président russe si cela permettait de parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.

Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a assuré que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, sont tués par l'armée russe. Il a ajouté que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sera en visite à Kiev dimanche.

  • 19 h 00 : l'armée russe affirme avoir visé un important dépôt d'armes étrangères près d'Odessa

L'armée russe affirme avoir visé, avec des "missiles de haute précision", un important dépôt d'armes livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.

"Les forces armées russes ont mis aujourd'hui hors service, avec des missiles de haute précision et de longue portée, un terminal logistique de l'aérodrome militaire près d'Odessa où était stocké un important lot d'armes étrangères livrées par les États-Unis et des pays européens", indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

  • 18 h 12 : l'Ukraine accuse la Russie de "perturber" l'évacuation des civils de Marioupol

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis la ville ukrainienne de Marioupol, encerclée et presque entièrement sous contrôle russe, a échoué selon un adjoint au maire de la ville. D'après Petro Andriouchtchenko, qui a communiqué sur la messagerie Telegram, quelque 200 résidents de cette ville portuaire et industrielle sur la mer d'Azov avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été "dispersés" par l'armée russe.

Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour Dokoutchaïevsk, une localité occupée par les Russes, à 80 kilomètres au nord. "Les gens n'avaient pas le droit de quitter le bus", a fustigé l'adjoint au maire, précisant que les Russes auraient évoqué "des tirs de la part des nationalistes (ukrainiens) sur le lieu d'évacuation" pour justifier ce changement d'itinéraire.

  • 16 h 30 : au moins cinq morts après les frappes russes à Odessa

Au moins cinq personnes ont été tuées et 18 autres blessées dans des frappes russes samedi sur la ville portuaire d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne.

Sur la messagerie Telegram, Andrïi Yermak précise qu'il ne s'agit que d'un bilan provisoire : "Ce ne sont que ceux qu'on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toutes vraisemblances, le bilan sera plus lourd." Il a ajouté qu'un bébé âgé de trois mois compte parmi les victimes.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, selon l'armée de l'air. Tarek Kaï, envoyé spécial de France 24 à Odessa, était en train de tourner un reportage quand les missiles ont été entendus.

  • 15 h 38 : à Boutcha, la douleur des proches des disparus

Les autorités ukrainiennes ont retrouvé plus de 400 corps à Boutcha depuis que l'armée russe s'est retirée de la région. Débordée, la ville a sollicité l'aide de morgues des villes avoisinantes. Les recherches des familles sans nouvelles de leurs proches sont de plus en plus compliquées.

Nadia Kovalenko a retrouvé le corps de sa fille, tuée dans un bombardement alors qu'elle était partie chercher de l'eau. En larmes, cette mère confie : "Nous avons à peine réussi à l'enterrer parce qu'ils tiraient et ne nous laissaient pas nous approcher d'elle. Ses jambes et sa poitrine ont été ouvertes."

Mykhailyna Skoryk-Shkarivska accompagne les familles dans cette épreuve. Elle-même a perdu son mari, tué dans le Donbass : "Il est très important pour nous d'enterrer correctement tous ceux qui ont été tués ici."

Rien qu'à Boutcha, des centaines de personnes ont été tuées, voire torturées par les Russes, selon les autorités ukrainiennes. Le bilan pourrait être bien plus lourd à l'échelle du pays. Près de Marioupol, deux fosses communes ont été récemment découvertes.

  • 15 h 20 : la ville d'Odessa touchée par un tir de missile

Selon un communiqué de la municipalité d'Odessa, un missile a frappé une infrastructure de cette ville portuaire du sud de l'Ukraine, proche de la frontière moldave. Les autorités locales n'ont pas donné plus de détail jusqu'à présent.

  • 14 h 02 : près de 5,2 millions de réfugié ont fui l'Ukraine

Selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés samedi, 5 163 686 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 29 939 de plus que le chiffre publié jeudi.

Au mois d'avril ce sont pour l'heure un peu plus de 1 128 000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode en mars. 

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218 000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, avaient aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui le pays depuis le début de la guerre.

  • 13 h 37 : l'Ukraine annonce avoir repris trois localités proches de Kharkiv

"Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka", a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

Parmi ces trois villages situés au nord de Kharkiv, Proudïanka, le plus septentrional, se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

Oleg Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et 19 été blessées par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste "partiellement bloquée" par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui "renforcent leurs positions" au sud de la ville.

  • 13 h 29 : les frappes russes ont repris sur l'aciérie Azovstal à Marioupol, selon Kiev

Selon Oleksiï Arestovytch, conseiller de la présidence ukrainienne, les Russes ont "repris les frappes aériennes" sur le complexe aujourd'hui. "Ils tentent des opérations d'assaut" mais "nos défenseurs malgré leur situation difficile mènent des contre-opérations", a-t-il déclaré sur Telegram. 

Ces informations étaient invérifiables. 

Le port stratégique de la mer d'Azov serait désormais contrôlé en grande partie par l'armée russe. Les derniers combattants ukrainiens, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal. 

  • 11 h 35 : à Paris, des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens 

Près de 45 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France. Une grande partie d'entre eux arrivent par la gare de l'Est à Paris, à bord de trains venant d'Allemagne. Sur place, c'est la Croix-Rouge qui gère l'accueil d'urgence. Des bénévoles russes tiennent eux aussi à apporter leur aide. Reportage de Jonathan Wash et Ania Zalenskaia.

  • 9 h 51 : les bombardements s'intensifient dans la région de Louhansk, selon Kiev 

Les villes contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région orientale de Louhansk subissent aujourd'hui des bombardements intenses et constants, a déclaré le gouverneur de la région, Serhiy Gaidai, à la télévision.

L'armée de Kiev est en train de quitter certaines de ses positions pour se regrouper, a-t-il poursuivi, tout en réfutant qu'elle ait subi un quelconque revers.

  • 9 h 33 : 42 communes seraient passées sous contrôle russe, rapporte notre envoyé spécial à Kiev, Gulliver Cragg

  • 9 h 27 : nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis Marioupol à partir de midi aujourd'hui, selon Kiev

"Aujourd'hui, nous essayons à nouveau d'évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées", a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Facebook, en précisant que les civils avaient commencé à se rassembler près d'un centre commercial de la ville et espéraient pouvoir commencer à évacuer vers 12 h heure locale, 10 h GMT.

  • 8 h : à Odessa, épargnée par les combats, on redoute une invasion russe par la mer 

Retrouvez les précisions de l'envoyé spécial de France 24, Tarek Kaï. 

  • 7 h 13 : Washington invite ses alliés à discuter de la défense de l'Ukraine à long terme

Des ministres de la Défense et des hauts généraux de 20 pays, membres ou non de l'Otan, ont déjà accepté l'invitation du ministre américain de la Défense Lyoyd Austin de se retrouver sur la base américaine de Ramstein à l'ouest de l'Allemagne, a annoncé le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Selon lui, la rencontre permettra de se pencher sur la question de l'aide qui pourrait être apportée par les partenaires de l'Ukraine pour renforcer sa puissance militaire, une fois la guerre terminée.

  • 6 h 30 : après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira mardi en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Notre correspondante à New York, Fanny Chauvin, fait le point. 

  • 6 h : aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe 

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou. 

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à régler le conflit "patinent", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

  • 3 h 53 : Moscou vise le "contrôle total" du Donbass et du sud 

Moscou a annoncé vendredi viser le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass afin "d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée". 

"Cela permettra de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne, les ports de la Mer Noire à travers lesquels se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques", a affirmé un haut responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev.

"Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transdniestrie, où on observe également des cas d'oppression de la population russophone", a-t-il ajouté.

 

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Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
El País (ESP)

24 horas de modernismo a raudales en Canet de Mar

24 HORAS

De tradición marinera, su pujante industria textil del siglo XIX adornó la ciudad barcelonesa con espectaculares villas modernistas. De la casa museo del arquitecto Lluís Domènech i Montaner a sus obras repartidas por la localidad y un castillo escenario de ‘Juego de tronos’

En el centro geográfico de esa franja de playas y pueblos marineros y de veraneo que ha sido y es la comarca barcelonesa del Maresme brilla con luz propia la villa de Canet de Mar. Con casi 15.000 habitantes, Canet está formada por distintas y sutiles capas que se van intuyendo a pasos lentos y mirada precisa, de charlas y cafés. 

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De tradición marinera, como atestiguan algunas de las callejuelas que perduran hoy separadas del mar por la carretera y la vía de tren, esta no ha sido una población eminentemente turística como algunas de sus vecinas. Su pujante industria textil hizo que desde finales del siglo XIX y entrado el XX algunos de sus acaudalados residentes encargaran casas espectaculares en el estilo que estaba de moda en ese momento: el modernista. Canet, en efecto, acapara en poco espacio un excelente patrimonio, en cantidad y calidad, de casas señoriales, obra civil e incluso en su cementerio. 

09.00 Desayuno con ‘pan de coca’ para coger fuerzas

Si algún nombre está ligado a esta villa marinera es, sin duda, el del arquitecto Lluís Domènech i Montaner (1850-1923), precursor del modernismo y guía de otros insignes arquitectos como Antoni Gaudí y Josep Maria Puig i Cadafalch. Empezamos la ruta en el centro neurálgico de la villa, en la Casa Museo Domènech i Montaner (Riera Gavarra, 2) (1). Por la arbolada Riera de Sant Domènec llegamos al Hostalet de Canet (Riera Sant Domènec, 5) (2), un pequeño hotelito con siete habitaciones y restaurante ubicado en un edificio del siglo XIX que hace las veces de centro de tertulia y reunión y donde sirven sabrosos bocadillos de pan de coca con tomate y embutidos y excelente café. 

10.00 En la casa-museo de Domènech i Montaner

Remontamos la Riera de Sant Domènec y en la confluencia de la Riera Gavarra con la Riera Buscarons encontramos la Casa-Museo Domènech i Montaner. Canet, como otros pueblos del Maresme, es una villa de sinuosas y empinadas calles que descienden desde las cercanas montañas del Montnegre hasta el mar y que en época de lluvia a menudo se convierten en caudalosas vías de agua. La vinculación de Domènech i Montaner con el municipio fue larga e intensa: su madre nació en esta villa y aquí conoció a su esposa María Roura, hija de una importante familia local.  

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El museo está formado por dos edificaciones: una es la Casa Domènech, que reformó y adaptó para el veraneo de su numerosa familia (tuvieron ocho hijos). En un muy interesante recorrido por la obra y la figura del genial arquitecto se muestra su trayectoria polifacética y se aprecia su carácter austero, muchas de las constantes del modernismo catalán como la pasión por todo lo medieval, además de algunas de sus innovaciones constructivas y decorativas. La casa es bellísima y en su construcción se incorporaron algunos de los moldes de yeso que formaban parte de otros grandes proyectos del maestro en Barcelona, como el Palau de la Música Catalana, el Hospital de la Santa Creu i Sant Pau o la Casa Lleó i Morera del Passeig de Gràcia. No hay que abandonar la casa sin una última mirada al Mediterráneo desde el ventanal que da a la Riera de Sant Domènec el cual, aunque hoy está sesgado por la construcción de nuevos edificios, a principios del siglo XX debía ser impresionante. La visita prosigue en el otro edificio: Can Rocosa (3), la masía barroca del siglo XVII que sería también su estudio, un paraíso de sosiego. Magnífica es la contemplación del espacio de trabajo del arquitecto con la enorme mesa de dibujo diseñada por él mismo. En el vestíbulo de la Casa-Museo se halla la oficina de turismo donde informan de las rutas para conocer el resto del patrimonio modernista de la ciudad catalana. 

12.00 Visita al cementerio

Se afirma que Canet es el pueblo con más patrimonio modernista por metro cuadrado. Un simple paseo por su centro lo confirma. Muy cerca de la Casa-Museo Domènech i Montaner brillan con luz propia otras de sus obras, como la Casa Roura (1892) (4) y el Ateneu Canetenc (1885) (5), que hoy albergan un restaurante y la biblioteca municipal. Remontando la Riera de Buscarons llegamos al cementerio de Canet (Carrer Sant Marc, 55) (6), no sin antes dar una vuelta por el mercado municipal. A principios del siglo XX muchos de los llamados indianos o americanos regresaron de su periplo por América con grandes fortunas y levantaron increíbles casas que mostraban su desbordante riqueza. Eso también se plasmó en la construcción de sus panteones. El camposanto alberga una arquitectura funeraria de primer orden con obras de Lluís Domènech i Montaner y esculturas de Josep Llimona y Pau Gargallo. 

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13.00 En un castillo de ‘Juego de tronos’

Aún queda mucho patrimonio por descubrir. La siguiente parada es el Castell de Santa Florentina (7), ubicado en las afueras de Canet. A los seguidores de la serie Juego de tronos les resultará familiar el regio comedor de la casa y el patio con la gran escalinata gótica, ya que fueron convertidos en la casa de la familia Tarly, Horn Hill. Un escenario épico que merece ser recorrido con atención. El origen del castillo se remonta al siglo XI y fue profusamente remodelado y ampliado por Lluís Domènech i Montaner en estilo neogótico a finales del siglo XIX. Para su restauración se utilizaron elementos góticos auténticos y su imagen no puede ser más veraz con sus torreones, almenas, patio de armas, amplias escalinatas, vetustas chimeneas, ventanas ojivales, columnas labradas…. La casa perteneció al tío del arquitecto y fue él quien encargó las obras. La familia la ocupó hasta hace unos años, y actualmente está abierto al público y se alquila para eventos o como escenario medieval y fantástico. 

14.00 Les fresas del Maresme, imprescindible bocado

Recuperamos fuerzas en el restaurante 6Q (8), en la casa modernista de Can Roura. El edificio y el interior se conservan genuinos y sus artífices, el chef Francesc Martínez y Sílvia Fernández, cuidan este privilegiado espacio y lo fusionan con una carta elaborada con productos de proximidad en la que brillan arroces como el caldoso de pato con foie y huevo frito y el de langostinos con butifarra negra. Dispone de pequeños comedores ubicados en las antiguas estancias señoriales y una terraza ideal para este entorno mediterráneo.

Si se visita Canet en primavera es imprescindible degustar las deliciosas fresas del Maresme, rojas, dulces y carnosas. Producto kilómetro 0 que se sirve en los restaurantes de la villa como ingrediente en numerosas recetas. 

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16.00 De casa en casa

Se impone el callejeo y desde la Riera de Sant Domènec tomamos el Carrer Ample, donde se hallan el Ayuntamiento (9), construido en 1906, y algunas majestuosas residencias de los americanos como son Can Font y Can Busquets, construidas a finales del siglo XIX, y Can Mir (10), antigua masía remodelada en 1906 con aspecto medieval. Calles estrechas se entrelazan para llegar a la gran iglesia parroquial que data del siglo XVI y tiene una impresionante fachada de 42 metros de altura. Seguimos por la Riera de Buscarons, vía comercial de Canet y eje principal del centro histórico. 

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El Passeig de la Misericòrdia conduce directamente al santuario homónimo junto al cual se halla el bello edificio de ladrillo decorado con azulejos azules obra de Puig i Cadafalch de 1914 y unos espléndidos jardines diseñados también por el arquitecto. Hoy alberga el restaurante El Santuari (11), perfecto para deleitarse con unas tapas y un buen vermut o una cerveza a media tarde disfrutando de un entorno único y unas magníficas vistas. Rodeamos el neogótico Santuario de la Misericordia (Francesc Daniel Molina, 1857) (12) para apreciar el gran arco gótico que enmarca la entrada y el rosetón de grandes dimensiones. 

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18.00 Un paseo junto al Mediterráneo

Un receso en la ruta arquitectónica para recorrer el frente marítimo por las playas del Cavaió (13) y la de Canet (14), ambas con una extensión de poco más de dos kilómetros. Tras disfrutar de la luz especial del Maresme y la placidez del Mediterráneo proseguimos desgranando el pasado glorioso de Canet cuando la industria textil enriqueció la villa y dejó muestras arquitectónicas tan potentes como la fábrica Jover (1910) (15), situada en la Riera del Pinar 12, obra de Pere Domènech —hijo de Lluís Domènech i Montaner—. O la fábrica Carbonell (16), de Josep Maria Puig i Cadafalch (Torrent de Lledoners, 1), de la que solo se conserva una de las naves de ladrillo visto tan comunes en la obra industrial del arquitecto. Una última parada antes de regresar al centro para admirar Vil·la Flora (1925) (17), antigua residencia del importante terrateniente americano Ramiro Busquets que actualmente alberga distintas dependencias municipales. El conjunto es imponente, además de la casa con bellas forjas en los balcones y esgrafiados en el interior están los jardines con varias construcciones anexas. 

20.00 Dos opciones para cenar

Tras el trasiego del día apetece una cena informal a base de tapas y platos ligeros y sabrosos acompañados de vino blanco de la cercana denominación de origen Alella. Dos opciones, el agradable A Media Luz (Carrer Ample, 9) (18) y el Paquita Slow Bistro (Riera Buscarons, 8) (19), donde sirven un excelente humus de alcachofas. La luz se va ocultando en las montañas del Montnegre-Corredor y crea un ambiente irreal en el que las fantasiosas formas de los edificios modernistas se recortan señoriales, impresionantes, y nos ofrecen el recuerdo de una forma de vida ya lejana que ahora se nos aparece irreal.

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France24 - Monde

Disparition : le chanteur belge Arno s'est éteint à l'âge de 72 ans

Publié le : 23/04/2022 - 18:58

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Le chanteur Arno, figure belge de la scène rock, connu pour sa voix cassée mâtinée d'un accent flamand, sa chevelure en bataille et ses excès, est décédé samedi 23 avril des suites d'un cancer, a annoncé son agent.

Arno n'est plus. Le chanteur belge est décédé samedi, a annoncé Filip De Groote, son agent. Il avait annoncé, en février 2020, souffrir d'un cancer du pancréas. Il était âgé de 72 ans.

"Putain, putain c'était vachement bien. Arno nous a quitté ce 23 avril. Il va nous manquer à tous, sa famille, ses amis, ses musiciens mais il sera toujours là grâce à la musique qui l'a fait tenir jusqu'au bout", a écrit son agent belge Filip De Groote dans un communiqué. "Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà", s'est désolé sur Twitter Philippe Close, le maire de Bruxelles, une ville dont Arno était citoyen d'honneur.

Rust zacht, Arno. C'était magnifique! pic.twitter.com/25znhNge6g

April 23, 2022

L'artiste, parfois comparé à Alain Bashung ou Tom Waits, de la même génération que lui, a vu le jour le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu'il évoque dans ses chansons. Arno Hintjens avait débuté sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 80, avec notamment la chanson "Putain, putain" ("Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des Européens"). Un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.

Deux dernières années marquées par la maladie

C'est en solo qu'il s'était ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme "Les yeux de ma mère" ou sa reprise des "Filles du bord de mer" d'un autre Belge, Adamo. L'annonce de sa maladie était intervenue alors qu'il se trouvait en pleine promotion d'un album ("Santeboutique", sorti en septembre 2019). Il avait dû interrompre sa tournée pour subir une opération.

La pandémie de coronavirus et l'impossibilité de tenir des concerts ont ensuite reporté plusieurs fois tout au long de 2020 la perspective de remonter sur scène, même s'il a pu enregistrer un nouvel album ("Vivre", avec le pianiste français Sofiane Pamart, sorti fin mai 2021). À l'époque de la sortie de l'album, il avait été empêché de le promouvoir par une nouvelle hospitalisation pour un traitement par chimiothérapie.

Arno est finalement remonté sur scène en février 2022, programmant une demie douzaine de dates à Bruxelles et à Ostende, après un premier rendez-vous en petit comité dans les studios de la radio publique flamande le 12 janvier. Durant ses derniers shows, l'artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé.

À la fin d'un morceau dans lequel il sifflotait accompagné au piano il avait ironisé sur ses hésitations et ses supposées capacités amoindries : "Désolé pour le sifflement, ça marche plus comme avant, c'est comme mon zizi", avait-il lancé, déclenchant les rires de l'assistance.

"Le prochain morceau s'appelle Lady Alcohol, j'ai une relation avec elle et c'est fini, je suis content", disait également le chanteur, père de plusieurs garçons mais très discret concernant sa vie privée. Il a cependant souvent évoqué sa mère, décédée prématurément. Récemment, après avoir chanté sur scène "Les Yeux de ma mère", un de ses titres les plus connus, il avait confié au public qu'il allait bientôt aller la rejoindre "là-haut".

"Merci la vie !"

Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, il avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué "une icône de la scène musicale belge". Le chanteur belge, qui assurait "ne pas avoir de frontières dans la tête", "incarnait une certaine belgitude, la fusion du Nord et du Sud du pays, l'âme européenne et bien sûr tant de poésie", a abondé samedi Céline Tellier, ministre wallonne de l'Environnement.

Pour préserver ses forces, le chanteur avait dû annuler la dernière date de cette mini-tournée, le 15 mars à l'Ancienne Belgique (AB), salle rock mythique de Bruxelles. "Dans l'état dans lequel je suis aujourd'hui, le passé n'existe plus, seule compte la vérité", confiait Arno le 23 mars lors d'un ultime entretien à France Inter. "La musique me sauve encore en préservant mon état d'esprit", ajoutait-il, assurant préparer encore un album et avoir écrit une chanson destinée à être interprétée avec... Mireille Mathieu.

"J'ai eu une vie merveilleuse, j'ai voyagé partout dans le monde grâce à la musique, j'ai joui de la vie. Je prends ce bonheur avec moi. Merci la vie !", concluait Arno.

Avec AFP

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Arno : du rock et des sentiments

Le Monde

Le chanteur belge Arno est mort à l’âge de 72 ans

L’artiste Arnold Charles Ernest Hintjens, dont les tubes « Oh la la la » et « Putain putain » ont marqué les années 1980, est mort samedi, a annoncé son agent, Filip De Groote. Il luttait contre un cancer du pancréas depuis la fin de l’année 2019.

Le chanteur belge Arnold Charles Ernest Hintjens, dit Arno, est mort à l’âge de 72 ans, samedi 23 avril, a annoncé son agent, Filip De Groote. Il luttait contre un cancer du pancréas depuis la fin de l’année 2019. « Il va nous manquer à tous, à sa famille, à ses amis et à ses musiciens. Il sera toujours avec nous grâce à la musique qui l’a maintenu en vie jusqu’à la fin », a déclaré son manager dans un communiqué. Il avait arrêté son traitement au début de cette année.

« 2021 a été la pire année de ma vie, expliquait-il au Monde le 6 février au lendemain du premier des cinq shows qu’il a donnés, au rythme d’un par semaine, à Bruxelles et à Ostende, jusqu’au 25 février. Pour la première fois, je n’ai quasiment pas joué de musique et tous mes concerts ont été annulés. »

Arno, monter sur scène pour vivre encore

Comme si cela ne suffisait pas, la maladie a emporté au même moment plusieurs intimes. « Mon ami, mon frère, le guitariste Paul Couter, avec qui j’avais commencé la musique et fondé mes premiers groupes [Freckleface, Tjens Couter, TC Matic], et mon mentor, Hubert De Cleer. » Professeur de néerlandais à Ostende, ce dernier avait initié au blues son élève de 15 ans, en lui prêtant des albums de Lightnin’Hopkins ou Sonny Boy Williamson. « Je suis devenu accro », se souvient Arno, qui retrouvera plus tard l’enseignant, exilé à Katmandou (Népal), pour un apprentissage plus ésotérique.

Reprises originales et décalées

Né le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu’il évoque dans ses chansons, Arno a enfin trouvé la voie du succès avec son groupe, TC Matic, et les chansons Oh la la la, en 1981, puis Putain putain, en 1983 – un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.

Le groupe se sépare en 1986 et Arno se lance dans une carrière solo, qui le révèle à un plus large public. En 1990, il se fait connaître en France du grand public à la suite de sa participation à la bande originale du film Merci la vie, de Bertrand Blier.

Chantant en français, en anglais et en flamand, il est connu pour ses reprises originales et décalées des standards francophones, comme Les Filles du bord de mer de Salvatore Adamo, Le Bon Dieu de Jacques Brel, ou Elisa de Serge Gainsbourg.

L’annonce de sa maladie a été faite alors qu’il se trouvait en pleine promotion d’un album (Santeboutique, sorti en septembre 2019). Il avait dû interrompre sa tournée pour subir une opération.

La pandémie de Covid-19 et l’impossibilité de tenir des concerts ont ensuite reporté plusieurs fois tout au long de 2020 la perspective de remonter sur scène, même s’il a pu enregistrer un nouvel album (Vivre, avec le pianiste français Sofiane Pamart, sorti à la fin de mai 2021). A l’époque de la sortie de l’album, il avait été empêché de le promouvoir par une nouvelle hospitalisation pour un traitement par chimiothérapie.

Durant ses derniers shows, l’artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé. Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, il avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué « une icône de la scène musicale belge ».

« J’ai joui de la vie »

Arno a souvent évoqué sa mère, morte prématurément. Récemment, après avoir chanté sur scène Les Yeux de ma mère, un de ses titres les plus connus, il avait confié au public qu’il allait bientôt aller la rejoindre « là-haut ». Pour préserver ses forces, le chanteur avait dû annuler la dernière date de cette mini-tournée, le 15 mars, à l’Ancienne Belgique (AB), salle rock mythique de Bruxelles.

« Dans l’état dans lequel je suis aujourd’hui, le passé n’existe plus, seule compte la vérité », confiait Arno le 23 mars lors d’un ultime entretien à France Inter. Assurant préparer encore un album et avoir écrit une chanson destinée à être interprétée avec… Mireille Mathieu, il ajoutait :

« La musique me sauve encore en préservant mon état d’esprit (…). J’ai eu une vie merveilleuse, j’ai voyagé partout dans le monde grâce à la musique, j’ai joui de la vie. Je prends ce bonheur avec moi. Merci la vie ! »

« Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà… », s’est désolé sur Twitter Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles, une ville dont il était citoyen d’honneur.

« C’est un immense chanteur et poète, le monument national belge. Et un monument d’Europe, avec Putain putain. Il part au moment où on a le plus besoin d’Europe », a réagi Boris Vedel, directeur du festival du Printemps de Bourges, où était passé Arno.

Le chanteur belge, qui assurait « ne pas avoir de frontières dans la tête », « incarnait une certaine belgitude, la fusion du nord et du sud du pays, l’âme européenne et, bien sûr, tant de poésie », a écrit samedi Céline Tellier, ministre de l’environnement wallonne.

Il incarnait une certaine belgitude, la fusion du Nord et du Sud du pays, l’âme européenne et bien sûr tant de poés… https://t.co/5CddG2faBx

« Rust zacht [“repose en paix”] Arno. C’était magnifique ! », a réagi le premier ministre belge, Alexander De Croo, dans un tweet bilingue.

Le Monde

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Le Monde

Dans l’intimité de quatre fumeurs de cannabis : « Ce système à la Uber, ça a changé ma vie. En tant que meuf, tu n’as pas peur de faire une mauvaise rencontre »

Eric Collier

Publié hier à 02h55, mis à jour hier à 15h30

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TémoignagesPlus de 1 million de Français fument régulièrement du cannabis. Un plaisir certes interdit, mais de moins en moins perçu comme transgressif.

La France est le pays où la consommation de cette plante récréative est la plus élevée en Europe. Quatre fumeurs, forcément anonymes, expliquent comment ils se procurent facilement de la résine ou de l’herbe, une habitude souvent contractée dès l’adolescence.

« Je range l’herbe dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves ! »

« Ce système à la Uber, ça a changé ma vie. En tant que meuf, tu n’as pas peur de faire une mauvaise rencontre »

« Le problème, aujourd’hui, c’est que shit et beuh sont très forts. T’es en total trip »

« J’avais une mauvaise idée de moi-même, l’impression de rater ma vie »

« Je range l’herbe dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves ! »

« J’ai 65 ans et j’ai fumé mes premiers joints quand j’étais ado. Je ne suis pas un gros fumeur, c’est purement récréatif pour moi. Ça me détend, ça libère un peu l’esprit et, comme j’exerce une profession intellectuelle, ça m’aide dans mon travail.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais acheté de l’herbe par un circuit classique, à un type que je connaissais. Il y avait quelques graines dans le sachet, je me suis dit “tiens, je vais essayer de les faire pousser”. C’est hyperfacile, ça m’a fait penser aux lentilles qu’on faisait germer quand on était gamin. Je les ai placées dans du coton, puis en pot, et, comme j’ai la chance d’avoir un jardin à la campagne, je les ai mises en terre après les gelées de printemps. Sur Internet, on trouve tout ce qu’il faut savoir.

« J’ai arrêté quand mes enfants étaient ados. J’ai repris et, aujourd’hui, il arrive qu’on s’en roule un le soir avec des amis ou avec les enfants »

J’ai mon rituel, je commande mes graines le jour de mon anniversaire, en mars. Ça coûte infiniment moins cher de cultiver son herbe soi-même : il faut compter entre 5 et 10 euros la graine, un peu de terreau, et voilà ! Quatre ou cinq pieds, ça me fait largement l’année. Je les plante à des endroits stratégiques de mon jardin, pour que les voisins ne les voient pas. Je récolte fin octobre, puis je les fais sécher pendant une semaine, je coupe les feuilles et ne garde que les têtes. Je les range dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves !

« La légalisation du cannabis devrait être au centre d’un débat politique jusqu’à présent inexistant »

A un moment, j’en avais marre et j’ai arrêté quand mes enfants étaient ados. J’ai repris et, aujourd’hui, il arrive qu’on s’en roule un le soir avec des amis ou avec les enfants, un peu comme quand mes parents sortaient la bouteille de cognac. J’ai peut-être une vague dépendance psychologique… Ma femme est archi-contre, elle trouve que c’est un truc de gamin. Mais moi ça me donne peut-être le sentiment de ne pas devenir un monsieur raisonnable de plus de 60 ans. »

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France24 - Monde

Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

Publié le : 23/04/2022 - 22:51

Romain HOUEIX Suivre

En faisant match nul face à Lens samedi (1-1), le PSG a remporté mercredi le dixième championnat de France de son existence. Un sacre au goût amer pour les supporters, qui attendent beaucoup plus de Paris, notamment en Ligue des champions, et qui ne répond pas aux multiples questions sur l'avenir du club.

Et de 10 ! En partageant les points samedi 23 avril face à Lens (1-1, buts de Lionel Messi à la 68e et de Corentin Jean à la 88e), le PSG s'est assuré le dixième titre de champion de France de son histoire. Un nouveau titre qui permet à l'équipe de rejoindre Saint-Étienne au sommet du palmarès français.

Tout comme les Verts, le PSG a gagné le droit de coudre une étoile cerclée de bleu-blanc-rouge sur son maillot pour célébrer la dizaine de titres. Restent à définir les modalités : si la tradition européenne va plutôt à une étoile brodée sur le poitrail au niveau du logo du club, Paris envisagerait de l'intégrer au logo de la Ligue de football professionnel (LFP), sur la manche droite, selon l'Équipe.

Cependant, la question de la localisation de l'étoile n'est pas la question la plus brûlante à laquelle doit faire face le club. Depuis l'arrivée du Qatar au capital du club à l’été 2011, c'est un euphémisme de dire que le PSG est passé dans une autre dimension. Paris a remporté 28 trophées : 6 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021), 6 Coupes de la ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020) et 8 Trophées des champions (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020) et désormais huit titres de champions de France (2013, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2022).

Éliminé en 8e de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid après une défaite cuisante au match retour (1-0, 1-3), sorti en Coupe de France par Nice (0-0, 6 t.a.b. à 5), battu même au Trophée des champions par Lille (1-0), le club de la capitale française ne gagnera "que" la L1 cette saison.

Que faut-il au PSG pour gagner une Coupe d'Europe ?

Les supporters se sont habitués au faste et au caviar, avec des doublés voire des triplés de titres. Même ce nouveau record de 10 sacres en championnat les laisse froids. Et pour cause, à son arrivée, le président Nasser al-Khelaïfi avait écrit la feuille de route : remporter sous cinq ans la Ligue des champions.

Onze ans plus tard, la "Coupe aux grandes oreilles" résiste encore et toujours aux yeux doux des Parisiens. Avec le fonds souverain du Qatar comme propriétaire, le PSG a atteint par deux fois les demi-finales (2020, 2021) et même touché du doigt le trophée en 2020, avec la finale perdue contre le Bayern Munich. Mais, à côté de ces deux belles années, le PSG a multiplié les humiliations entre "remontada" historique à Barcelone (2017), l'improbable "come-back" d'un Manchester United privé de ses cadres (2019) et désormais ce triplé en quinze minutes de Benzema, qui a sorti Paris de la plus belle des compétitions européennes en 2022.

Après avoir atteint à deux reprises le dernier carré ces deux dernières années, 2022 devait être la bonne pour Paris. Pour ce faire, la direction sportive s'était payée un mercato XXL avec les arrivées d'Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Sergio Ramos et, surtout, Lionel Messi. Un recrutement doré qui devait permettre à Paris d'enfin "rêver plus grand", selon sa devise. Las, jamais les supporters ne se sont autant ennuyés devant des matches de Paris et la superstar argentine Lionel Messi a été moins transcendante qu'au FC Barcelone, reléguant la promesse d'un chatoyant trident d'attaque Messi-Mbappé-Neymar au rang de chimère.

Où Pochettino ira-t-il gagner une Coupe d'Europe ?

Dans n'importe quel club, le coupable de la nouvelle débâcle serait tout trouvé en la personne de l'entraîneur. Mauricio Pochettino, arrivé au PSG en janvier 2021, fait figure de bouc émissaire parfait. Sous sa houlette, Paris n'a pour le moment gagné qu'un titre, laissant successivement filer les Coupes de France 2021 et 2022, le championnat en 2021 et même le Trophée des champions 2021.

Cependant, l'histoire a prouvé qu'à Paris le mal est plus profond qu'une simple histoire d'entraîneur. Les trois derniers techniciens passés à ce poste avaient également été critiqués en leur temps. Mais, depuis leur départ du PSG, tous ont soulevé un trophée européen. Le prédécesseur de Pochettino, Thomas Tuchel, a ainsi remporté la Ligue des champions avec Chelsea l'an dernier. Son propre prédécesseur, Unai Emery a remporté la Ligue Europa la même année avec Villarreal et est parvenu à qualifier le "sous-marin jaune" pour les demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui n'empêche pas Paris de courtiser ouvertement Zinedine Zidane pour prendre les commandes.

Avant le match face à Angers, Pochettino a évoqué pour la première fois son futur et suggéré qu'il souhaitait rester. "Il me reste un an de contrat, donc logiquement ce n'est pas une question de volonté mais une question contractuelle", lance l'Argentin, qui a "toujours intacte cette volonté de revanche" en C1.

Mais "la saison n'est pas terminée", a alors souligné "Poche", et quand l'objectif du titre "sera rempli, il sera temps de s'asseoir tous ensemble pour dessiner le futur de l'équipe", a-t-il complété. C'est désormais chose faite.

Du côté des Ultras du club, on s'en prend plutôt à la direction du club. Le 12 mars, le Collectif Ultras Paris (CUP) a demandé le départ d'al-Khelaïfi dans un communiqué. "Il n’y a rien ici de personnel, mais force est de constater qu’il n’est pas l’homme de la situation", a écrit le CUP. "La situation du club nécessite désormais une réorganisation complète, à tous les niveaux, et la présence quotidienne de son président." Depuis, les supporters ont entamé une grève des encouragements, comme contre Marseille lors du "Clasico".

C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!!@PSG_inside pic.twitter.com/y9ELoVKHaV

March 12, 2022

Cependant, la révolution de palais ne semble pas à l'ordre du jour, tant Nasser al-Khelaïfi a l'oreille de l'émir du Qatar et s'est petit à petit imposé dans l'ensemble des institutions du football français et européen.

L'avenir de Kylian Mbappé : à Paris, à Madrid ou ailleurs ?

Outre la direction sportive, les supporters parisiens sont tenus en haleine par un feuilleton qui dure depuis l'été dernier : le prodige Kylian Mbappé, enfant du pays en fin de contrat et de loin le meilleur joueur de l'équipe cette année, ira-t-il écrire la suite de son histoire loin de Paris ?

Le Real Madrid, où il rêve de jouer, le courtise depuis des années. Le fait qu'il n'ait toujours pas prolongé début avril, malgré les nombreuses propositions du PSG depuis la saison dernière déjà, n'incite pas à l'optimisme quant à son futur à Paris. Cependant, la star française entretient le doute. Ces derniers mois, l'actuel meilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue 1 a répété : "Non, je n'ai pas fait mon choix, je n'ai pas pris ma décision, je réfléchis. Il y a de nouveaux éléments, il y a plein de paramètres."

Mbappé sur son avenir : « Non, je n'ai pas fait mon choix. Je prend mon temps et je veux prendre la meilleure décision possible. Si j'avais pris ma décision, je l'aurais dit. »(Prime Video)

April 3, 2022

Le désastre de Madrid au mois de mars en Ligue des champions, son obsession, semblait bien avoir instillé à Mbappé l'idée qu'il était impossible pour lui de soulever la "Coupe aux grandes oreilles" en restant dans la capitale. Mais ce joueur, avide de marquer l'histoire de son sport, sait aussi qu'il se distinguerait plus en remportant la première du PSG que la énième de la "Maison Blanche", qui en compte déjà treize.

Parmi les autres paramètres, figure toujours la place de Mbappé dans "le projet" : il a assez répété qu'il voulait des responsabilités, peut-être sanctifiées par le brassard de capitaine.

La question n'est certainement pas d'ordre financier, une source proche du dossier a rappelé à l'AFP que "l'argent, Kylian l'aura partout" où il pourrait jouer. Avec le 10e titre de son équipe, la réponse définitive quant à son avenir pourrait tomber plus vite que prévu.

Le Qatar, toujours aux commandes après sa Coupe du Monde ?

Après l'énième humiliation en Ligue des champions et alors que la Coupe du monde au Qatar approche à grands pas (novembre et décembre 2022), la question de la pérennité de l'engagement du Qatar au PSG commence à se poser.

Nasser al-Khelaïfi a vite démenti les rumeurs, affirmant que la question ne se posait même pas dans un entretien à la BBC, le 30 mars. "Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards", a-t-il révélé. L'actualité d'un rachat a été ensuite qualifiée de "fake news" par la direction à chaque nouvelle rumeur.

Cependant, fin mars, l’Équipe avançait l'hypothèse d'un possible changement de paradigme sportif. Après avoir fait décoller la marque PSG à l’étranger, la politique de l'empilement de stars aurait vécu. Place pourrait être faite à un modèle plus collectif et tourné vers les jeunes talents du centre de formation. Passer du clinquant au rentable, à défaut de "rêver plus grand".

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France24 - Monde

L1: Mbappé, effectif, entraîneur... Paris est un champion en chantier

Publié le : 24/04/2022 - 01:10Modifié le : 24/04/2022 - 01:08

Paris (AFP) – Malgré son dixième titre de champion de France scellé samedi, le Paris SG se prépare à un été mouvementé après un nouvel échec en Ligue des champions. De la prolongation de Kylian Mbappé à l'avenir de Mauricio Pochettino, l'actionnaire qatarien fait face à des questions cruciales.

Mbappé: négociation délicate

Meilleur buteur (22) et passeur du PSG (14), Kylian Mbappé réussit une saison XXL qui fait de lui un candidat sérieux au Ballon d'Or.

Sauf qu'il risque de ne plus être Parisien lorsque le trophée sera attribué cet automne. Les négociations entamées il y a plus d'un an entre l'attaquant et le club pour prolonger leur contrat expirant fin juin, n'ont toujours pas abouti.

Faute d'accord, "Kyky", courtisé de longue date par le Real Madrid, pourrait partir libre cet été.

La presse française évoque des propositions pharaoniques pour retenir le prodige de 23 ans qui, ces dernières semaines, souffle le chaud et le froid, ne laissant transparaître aucun indice clair sur sa décision.

Après le match de samedi, le directeur sportif parisien Leonardo a confirmé qu'une réunion a eu lieu à Doha entre le PSG et la famille de Mbappé. "Oui, il y a des discussions à Doha, on se rencontre", a reconnu Leonardo au micro de Canal+ Décalé. "Les discussions avec Kylian, je pense qu'il y en a toujours eu. Kylian parle avec nous aussi, il y a une communication constante, il est encore en réflexion, il voit tout", a ajouté le Brésilien

Messi et Neymar: superstars à reconnecter

Lionel Messi et Neymar ont passé la saison au second plan derrière Mbappé - un constat qui laisse penser qu'ils ont raté leur saison. Pis, qu'ils seraient en fin de carrière.

Les deux Sud-Américains cumulent 15 buts en L1 (4 pour Messi, 11 pour Neymar). Augmenter ce total sera l'une des clés de la saison prochaine pour le PSG, qui compte sur les deux superstars sous contrat.

Il faudra rebâtir autour d'eux, en fonction de la décision de Mbappé.

L'une des pistes serait d'entourer les deux trentenaires, à l'état de forme discutable cette saison, de dynamiteurs qui leur faciliteraient la tâche, comme l'ailier Ousmane Dembélé.

Pochettino et Leonardo: sur un siège brûlant

Le Qatar doit décider s'il conserve son entraîneur Mauricio Pochettino et son directeur sportif Leonardo. Les deux hommes sont contestés, au point que les ultras, excédés par la "remontada" subie en Ligue des champions face au Real Madrid, réclament leur départ.

"Poche", sous contrat jusqu'en 2023, envisage de poursuivre sa mission. "Les attentes et le désir sont toujours de faire au mieux, et nous avons toujours intacte cette volonté de revanche", a-t-il assuré mardi.

L'Argentin a bâti de bonnes relations avec les superstars mais son maigre bilan depuis son arrivée début 2021 (une Coupe de France, un trophée des champions et un championnat), ne plaide pas pour lui.

L'entraîneur dont Paris rêve pour le remplacer a, lui, tout gagné: le nom de Zinédine Zidane, libre depuis son départ du Real à l'été 2021, revient depuis des mois dans la presse française...

Effectif: chamboule-tout en vue

La campagne ratée en Ligue des champions a souligné les faiblesses d'un effectif parisien pourtant bâti à coups de centaines de millions d'euros.

Il y a des joueurs en trop. Le gardien Keylor Navas, rétrogradé au statut de "N.1 bis" après l'arrivée de Gianluigi Donnarumma l'été dernier, devrait faire ses valises, tout comme Angel di Maria. Sergio Ramos (36 ans) n'est pas sûr de rester pour sa deuxième année de contrat après une saison tronquée par les blessures.

Le club chercherait également une solution pour des joueurs au rendement contesté, comme Mauro Icardi, Thilo Kehrer ou Julian Draxler, ou qui ne jouent plus, à l'instar de Colin Dagba et Layvin Kurzawa. Les prometteurs Xavi Simons et Édouard Michut, 19 ans, voudront davantage de temps de jeu.

Plusieurs cadres, Marquinhos, Marco Verratti et Presnel Kimpembe, dont les contrats arrivent à terme en 2024, réfléchissent aussi à leur futur. Le PSG leur a déjà fait savoir qu'il comptait sur eux à long terme, selon plusieurs médias.

Dans l'esprit des dirigeants, le milieu serait le secteur N.1 à renforcer, d'autant que le recrutement l'été dernier de Georginio Wijnaldum n'a pas eu le rendement escompté.

En plus d'Aurélien Tchouaméni (Monaco), le nom de Paul Pogba, en fin de parcours avec Manchester United, revient avec insistance.

Mais l'équation reste ardue. Comment trouver un équilibre sportif, en maintenant le "glamour" qui fait la marque du PSG à l'international - au risque d'empiler des stars incompatibles sur le terrain ? Le PSG a quatre mois pour répondre.

© 2022 AFP

Le Figaro

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

Loris Boichot

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de patchwork, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

Il pense déjà à l’après. À la veille du second tour de l’élection présidentielle, qu’il espère remporter de nouveau face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron s’inquiète des contours de sa future majorité. La crainte du chef de l’État, le regard tourné vers les législatives des 12 et 19 juin: obtenir une majorité «attrape-tout» à l’Assemblée nationale. Suffisamment large en apparence, à l’image des 345 députés de la majorité sortants (sur 577), répartis entre La République en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem) et Agir. Mais trop morcelée pour le protéger des heurts du quinquennat.

À lire aussiLégislatives: la bataille du troisième tour

Signe d’une assurance excessive? Autour d’Emmanuel Macron, peu croient en l’hypothèse d’une cohabitation, comme celle que souhaite déjà lui imposer l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Ni à une éventuelle majorité relative, à la façon de François Mitterrand en 1988. Les macronistes se rassurent, les yeux rivés sur les résultats du premier tour: Emmanuel Macron est arrivé en tête dans 266 circonscriptions, soit 26 de plus qu’il y a cinq ans. Ils parient que cet acquis sera amplifié par l’élan de la présidentielle. Et peu importe que cinquante jours la séparent des législatives, un délai inédit depuis que les deux scrutins se succèdent.

Plutôt que de voir son camp mis en minorité, Emmanuel Macron redoute donc de se retrouver victime de sa stratégie d’élargissement. Traumatisé par l’épisode des députés «frondeurs» sous François Hollande, l’ancien ministre de l’Économie le sait: rassembler «de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes», comme il le souhaite, c’est risquer de se rendre dépendant d’une «majorité coulissante» composée de députés d’appoint, de gauche ou de droite. D’où sa méfiance envers les appels à la «coalition» avec la droite lancés par plusieurs élus LR, comme l’ancien chef du parti Jean-François Copé.

Un «mouvement politique d’unité et d’action»

Le président-candidat goûte peu aux majorités polychromes. «Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République», a-t-il expliqué début avril dans un entretien au Figaro , en référence à la fragilité du régime d’après-guerre. «Je suis donc plutôt favorable à l’unité, au rassemblement et à la clarté», a-t-il ajouté.

On perdra quelques dizaines de sièges actuels, mais on en conquerra autant grâce à nos alliés

Il faut dire que le chef de l’État a vu les satellites se multiplier autour du parti qu’il a fondé, La République en marche (LREM). Aujourd’hui, ses soutiens se répartissent en sept formations - des sociaux-démocrates de Territoires de progrès jusqu’aux ex-Les Républicains (LR) d’Horizons. De l’ex-ministre socialiste François Rebsamen à l’ex-LR Christian Estrosi. Sans compter les nouveaux ralliés issus de la gauche et de la droite, attendue après une éventuelle victoire le 24 avril. «On perdra quelques dizaines de sièges actuels, mais on en conquerra autant grâce à nos alliés», prédit un proche du chef de l’État. Pour s’assurer de la fidélité de ses troupes, le président sortant a un plan: fonder un «mouvement politique d’unité et d’action», avant même les législatives. «Quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses», a-t-il annoncé au soir du premier tour, le 10 avril.

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Autour de lui, on imagine que tous les candidats de la majorité aux législatives devront passer par le sas de ce mouvement unitaire. Lequel délivrerait des investitures en plusieurs vagues d’ici au 20 mai, date de clôture des candidatures. Emmanuel Macron a déjà confié au président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le soin de baliser le terrain avec les partenaires de La République en marche.

Mais de François Bayrou à Édouard Philippe, ses alliés attendent des précisions. Serait-ce un parti unique à la façon de l’UMP, qui se traduirait en un seul groupe à l’Assemblée nationale? Une confédération, version améliorée d’Ensemble citoyens!, la plateforme des partis pro-Macron? Le président opte plutôt pour la première hypothèse, mais ses partenaires ne veulent pas fondre leurs formations dans un grand tout. Lui veut à tout prix éviter une guerre de succession, d’autres s’y préparent. Un énième casse-tête pour le président sortant, une fois passée l’euphorie de la victoire qu’il attend.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : les clés de lecture avant le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

De nombreuses incertitudes planent sur le scrutin du 24 avril, au cours duquel le vote de rejet pèsera au moins autant que le vote de conviction.

Macron-Le Pen, épisode 2. Le duel qui se rejoue dimanche 24 avril entre les deux finalistes du scrutin de 2017 ne saurait être un simple remake. Tout d’abord parce qu’Emmanuel Macron, président sortant, n’est plus le candidat neuf qui avait fait irruption sur la scène politique cinq ans plus tôt en exaltant la promesse du renouveau. Il est aujourd’hui porteur d’un bilan, il a traversé les épreuves d’un quinquennat marqué par des crises successives et cristallisé sur sa personne bien des rancœurs et des ressentiments, quand ce ne sont pas des détestations.

Corollaire de ce climat éruptif, tandis que les candidates des deux partis qui se sont partagé le pouvoir pendant un demi-siècle subissaient un effondrement historique – 4,78 % pour Valérie Pécresse, 1,75 % pour Anne Hidalgo –, échouant pour la deuxième fois d’affilée à qualifier leurs formations pour le second tour, les votes protestataires réunissaient plus de 60 %. Enfin, quand, en 2017, Marine Le Pen recueillait 21,30 % des suffrages au premier tour, elle en a obtenu, cette fois, 23,15 %, 4,7 points derrière Emmanuel Macron (27,85 %). Cependant, les trois candidats d’extrême droite – Marine Le Pen, Eric Zemmour (7,07 %) et Nicolas Dupont-Aignan (2,06 %) – cumulent 32,3 %, un tiers des suffrages !

Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, thème par thème, avant le second tour de l’élection présidentielle

La combinaison de ces facteurs incite à penser que le résultat du 24 avril sera plus serré qu’il ne l’avait été en 2017, où M. Macron l’avait emporté par 66,1 % des suffrages contre 33,9 %. Le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde publié vendredi 22 avril, à l’avant-veille du second tour (réalisé sur un échantillon de 12 129 personnes inscrites sur les listes électorales et âgées de plus de 18 ans, dont 7 549 certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote), créditait M. Macron de 56,5 % d’intentions de vote et Mme Le Pen de 43,5 %.

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Ruée sur les procurations

Le traditionnel débat de l’entre-deux-tours qui a opposé, mercredi 20 avril, les deux protagonistes n’a, semble-t-il, pas fait bouger les lignes dans de grandes proportions. Contrairement à celui de 2017, qui avait plombé la candidate d’extrême droite. Dès lors, dans un contexte où le « tout sauf Macron » rivalise, dans une fraction de l’électorat, avec le « tout sauf Le Pen », la participation au second tour du scrutin et les reports de voix revêtiront un enjeu majeur.

L’abstention, tout d’abord. Au premier tour, le pourcentage d’abstention (26,3 %) a été légèrement supérieur à celui du second tour de 2017 (25,4 %). Il pourrait, ce dimanche, franchir un nouveau sommet, sans atteindre cependant le pic de 31,1 % enregistré en 1969. D’autant plus que ce dimanche de second tour est aussi celui où les trois zones scolaires sont en période de congés de printemps. Toutefois, le score recueilli par l’extrême droite au premier tour peut aussi inciter des électeurs qui ne s’étaient pas déplacés le 10 avril à se rendre aux urnes. C’est ce que laisserait penser la ruée sur les procurations observée ces derniers jours : plus de 600 000 enregistrées depuis le premier tour. En 2002, après le choc qu’avait constitué la qualification au second tour de Jean-Marie Le Pen, l’abstention avait chuté de huit points entre les deux tours de scrutin, passant de 28,4 % à 20,3 %. Le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria donne un indice de participation estimé entre 71,5 % et 75,5 %.

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Le Figaro

Chez les écologistes et les socialistes, l’ambiance est morose sinon lugubre

Sophie de Ravinel

DÉCRYPTAGE - Outre leur inquiétude sur le résultat de la présidentielle, les deux partis savent qu’ils jouent leur survie à court terme.

Une purge, et le mot est faible. Chez les écologistes, l’ambiance est lourde. Pas aussi explosive que chez les socialistes, mais pas loin. Yannick Jadot reste encore sous le choc de son score au soir du 10 avril, 4,6 %. «Il s’est reposé, il va mieux… Il commence un peu à se poser», rassure son entourage.

L’ex-candidat vient de publier une tribune dans Le Monde. «Dimanche 24 avril, a-t-il écrit, je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne pour empêcher Marine Le Pen et l’extrême droite d’accéder au pouvoir dans notre pays. Ainsi que je l’ai indiqué le soir même du premier tour, je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté.» Il prévient: «s’abstenir, voter blanc ou nul, c’est rendre possible la victoire de Marine Le Pen…»

Des départs au PS

À gauche, l’inquiétude des cadres sur l’abstention est réelle. De quoi contribuer à l’ambiance. «Ce qui va se passer dimanche n’a rien à voir avec 2002 ni même avec 2017», redoute la socialiste Clotilde Valter, sur le point de se représenter dans la 3e circonscription du Calvados, son ancien siège entre 2012 et 2017. «Je sens bien que pour une partie de nos concitoyens, le vote Emmanuel Macron n’est pas une évidence. Et je trouve cela effrayant…»

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«Sur le terrain, raconte l’ancienne ministre, les gens indécis me disent: “Je ne peux pas voter pour lui, tu as vu comme il nous parle?” C’est subjectif et affectif, difficile à raisonner…» À l’entendre, le débat de mercredi n’a rien arrangé. «Tout le monde a bien conscience qu’il maîtrise ses dossiers mais certains ont surtout retenu sa morgue et me disent: “Il a fait à Marine Le Pen la même chose qu’à nous!”»

Outre cette inquiétude sur le résultat de la présidentielle, écologistes et socialistes savent qu’ils jouent leur survie à court terme. Numéro deux d’EELV, Sandra Regol, est assez inquiète: «Si on rentre 2 millions d’euros, on survit, mais il faut rentrer 5 millions pour être sereins.» Vendredi dernier, l’appel aux dons lancé après le premier tour se montait à 1,2 million. Rien n’est joué pour ceux qui ont espéré jusqu’au bout pouvoir lutter contre l’aspirateur à vote utile des Insoumis.

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Positive de tempérament, Regol assure conserver le moral, dans l’objectif des législatives. Les négociations sont assez avancées entre les écolos et les Insoumis. «C’est la première fois qu’on tente de s’unir, dit-elle. Ce n’est pas faire l’union pour elle-même, mais pour acter la transition écologique dans la société.» Elle veut le croire: «On va peut-être passer de la “popol” à la responsabilité politique collective!»

Côté socialistes, a priori, la survie financière n’est pas en jeu. Le non-remboursement de la campagne d’Anne Hidalgo (1,74 %) a été anticipé de longue date. C’est sur l’opportunité d’un accord de mandature avec les Insoumis - voté mardi en Conseil national - que le bât blesse, jusqu’à provoquer des départs du parti, déjà annoncés ou à venir. Et de possibles révolutions de palais.

Législatives 2022 : «Il n'y aura pas d'alliance» avec Zemmour, affirme Bardella

Le président du Rassemblement national assure que son parti aura des candidats «partout» lors des élections législatives.

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France24 - Monde

Foot: réunion entre le PSG et le clan Mbappé, "encore en réflexion", dit Leonardo

Publié le : 24/04/2022 - 00:28Modifié le : 24/04/2022 - 00:27

Paris (AFP) – Le Paris SG et la famille de Kylian Mbappé ont tenu une réunion à Doha sur l'avenir du joueur, en fin de contrat en juin, a confirmé samedi le directeur sportif parisien Leonardo, assurant que l'attaquant, convoité par le Real Madrid, était "encore en réflexion".

"Oui, il y a des discussions à Doha, on se rencontre", a reconnu Leonardo au micro de Canal+ Décalé.

"Les discussions avec Kylian, je pense qu'il y en a toujours eu. Kylian parle avec nous aussi, il y a une communication constante, il est encore en réflexion, il voit tout", a ajouté le Brésilien samedi soir, après la conquête du dixième titre de champion de France du PSG.

"Il est encore dans un moment de réflexion, je pense qu'il réfléchit. Je pense qu'il y a une possibilité qu'il reste. Ok, le contrat va finir, il y a une possibilité qu'il parte, mais je pense qu'il est vraiment dans une réflexion", insisté le dirigeant.

Le clan Mbappé n'a pas dissimulé son voyage au Qatar, pays des propriétaires du PSG, dévoilé sur les réseaux sociaux par le petit frère de "Kyky", Ethan (15 ans), lui-même joueur du club parisien en catégories jeunes.

Surenchère ?

La mère du meilleur buteur de Ligue 1, Fayza Lamari, était également présente à Doha selon la presse, alors que le président Nasser al-Khelaïfi est au Qatar pour la période du ramadan.

Relancé sur le sujet en zone mixte, Mbappé a assuré que "rien n'avait changé" par rapport à sa dernière sortie sur le sujet, où il avait déclaré qu'il réfléchissait encore.

Avec la conquête de la L1, l'attention du PSG est désormais tournée vers la reconstruction sportive du club pour la saison prochaine, avec la crainte de perdre gratis Mbappé, acquis en 2017 pour 180 M EUR, soit à l'époque le deuxième plus haut transfert de l'histoire.

Des médias espagnols ont évoqué une surenchère du clan Mbappé pour la prime à la signature, démentie par l'entourage du joueur.

A l'inverse, le quotidien allemand Bild a évoqué l'existence d'un pré-contrat qui aurait été signé entre le Real Madrid et les représentants du champion du monde.

Il ne resterait plus qu'à affiner l'accord sur les droits d'image du joueur, que la "Maison Blanche" ne partage qu'exceptionnellement avec ses stars, comme Cristiano Ronaldo par le passé, par exemple.

Le clan Mbappé a montré son acuité sur ces questions avec le boycott par Kylian d'une séance marketing en équipe de France, pour "faire bouger les lignes", expliquaient ses conseillers, et bien distinguer la part de la star.

© 2022 AFP

L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
Le Monde

La France livre des canons Caesar et des missiles antichars Milan à l’Ukraine

Dans un entretien au quotidien « Ouest-France », vendredi, Emmanuel Macron a donné des précisions sur les armes livrées à Kiev.

Ce sera la priorité des priorités diplomatiques, quelle que soit l’issue du scrutin présidentiel, dimanche 24 avril : qu’Emmanuel Macron commence un second mandat ou qu’une transition se dessine à l’Elysée au profit de Marine Le Pen, la guerre en Ukraine va continuer de peser sur l’exécutif français, après avoir hanté les débats électoraux. Deux mois après le début de l’invasion russe, le Donbass menace, en effet, de s’embraser et le siège de Marioupol n’en finit pas.

Guerre en Ukraine en direct : au moins huit morts dans des bombardements à Odessa, et six morts dans la région du Louhansk

Au dernier jour de la campagne, le président sortant a cherché, vendredi 22 avril, à préparer les esprits à cette nouvelle phase de la guerre, pas moins risquée et incertaine que la première, en dépit de l’échec subi par le président russe, Vladimir Poutine, dans sa tentative de conquête de Kiev. Tandis que le sujet était jusqu’ici tabou, Emmanuel Macron a reconnu, dans un entretien au quotidien Ouest-France, que la France livrait à Kiev des missiles antichars Milan et des canons Caesar. Il s’agit de répondre aux appels à l’aide militaire lancés sans relâche par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, soucieux de recevoir des armes lourdes afin d’amplifier la résistance de son pays face à l’envahisseur russe.

Sur le front du Donbass, près de Donetsk, l’armée ukrainienne attend toujours la « grande bataille » promise par Moscou

L’Elysée n’a voulu donner aucun détail sur les quantités envisagées, tout en précisant que ces matériels étaient prélevés sur les stocks des forces françaises. Quelques dizaines de Milan ont d’ores et déjà été livrés, avait révélé Le Monde, le 9 mars. Les Caesar – dont l’armée ne dispose plus que de 76 exemplaires – devraient être déployés en Ukraine d’ici à la fin du mois. Plusieurs dizaines de milliers d’obus les accompagneront. En attendant, une quarantaine de soldats ukrainiens devaient arriver, samedi 23 avril, en France pour se former au maniement de ces canons de 155 mm, d’une portée de 40 kilomètres, montés sur camion.

Ligne rouge

La déclaration du chef de l’Etat survient une semaine après que les autorités françaises ont commencé à lever le voile sur leurs livraisons d’armes, au moment où tous les alliés de l’Ukraine, à commencer par les Etats-Unis, amplifient leur assistance dans la perspective de combats de grande intensité dans le Donbass.

Depuis le début des hostilités, la France assure avoir donné pour 100 millions d’euros de matériels militaires. Un montant équivalent devrait être fourni dans les prochaines semaines. « Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a déclaré M. Macron à Ouest-France. Une ligne rouge qui exclut, d’après Paris, l’envoi d’avions de chasse et de chars.

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France24 - Monde

Boxe: un dernier uppercut et Tyson Fury s'en va par la grande porte

Publié le : 24/04/2022 - 00:12Modifié le : 24/04/2022 - 00:10

Londres (AFP) – Un uppercut venu d'ailleurs et le KO. Tyson Fury a foudroyé Dillian Whyte samedi à Londres pour conserver son invincibilité et sa ceinture WBC des poids lourds, par KO au sixième round, au terme d'un combat présenté comme le dernier de la carrière du "Gypsy King".

Grand favori de ce combat, Fury, 33 ans, a répété ces dernières semaines qu'il prendrait sa retraite après ce choc. Mais comme souvent, les affirmations du Britannique, personnage aussi excentrique que fantasque, sont à prendre avec des pincettes.

Quoi qu'il en soit, samedi, le géant de 2,06 m a électrisé les quelque 90.000 spectateurs de Wembley et porté son invincibilité à 33 combats (un nul).

Le temple du football anglais a été le théâtre d'un grand moment de boxe, le premier combat de Fury dans son pays depuis 2018 et aussi son premier depuis la fin de la trilogie dantesque contre l'Américain Deontay Wilder, qui restera l'une des plus belles pages de l'histoire du noble art.

Détendu comme à son habitude --il a débarqué en caleçon pour encourager un partenaire d'entraînement qui combattait plus tôt dans la soirée-- Tyson Fury a fait son entrée sur les coups de 23h00 dans une ambiance de boite de nuit.

Au lendemain d'une pesée étonnamment festive entre les deux adversaires, il est monté sur le ring illuminé par des milliers de téléphones portables sur l'air d'"American Pie", sa chanson culte entonnée dans un clip par Don McLean, son interprète original.

Révérence

En face, Dillian Whyte, 34 ans et ancien sparring partner de Fury, est entré solidement dans la bagarre. Mais le Britannique d'origine jamaïcaine, sauvé de la délinquance par la boxe et passé par le kickboxing et le MMA, a eu du mal à se libérer par la suite.

Dans une confrontation hachée, Fury a progressivement épuisé son challenger avec une boxe intelligente à défaut d'être flamboyante. Mais un uppercut d'une puissance monumentale a finalement fait valser Whyte vers la fin du 6e round.

Le challenger a réussi à se relever avant de tituber dans les bras de l'arbitre qui a mis fin au combat.

Superstar de la boxe mondiale, passé par des phases très sombres entre dépression, idées suicidaires et suspension pour dopage, Tyson Fury estime qu'il n'a plus rien à prouver et que ce combat était son dernier.

Il prévoit désormais de "lézarder sur la plage, boire des pina colada, conduire des Ferrari et vivre sur un bateau". Tout cela grâce aux 150 millions de dollars sur son compte en banque.

Mais les fans de boxe ont du mal à croire que le "roi des Gitans" puisse quitter les rings avant un combat contre Anthony Joshua ou l'Ukrainien Oleksandr Usyk pour viser l'unification de toutes les ceintures mondiales.

La rétrospective des plus beaux moments de sa carrière diffusée sur les écrans du stade juste avant son entrée et ses déclarations donnaient quand même des airs de révérence.

"Je devais au public anglais un combat à Wembley. Maintenant, c'est fait. Je pense que c'est le rideau de fin pour le Gypsy King. Et quelle manière de partir!"

© 2022 AFP

Le Figaro

En Côte d'Ivoire, l'effervescence d'Abidjan réveille le tourisme de l'Afrique de l'Ouest

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REPORTAGE - Bouillonnante et créative, la capitale économique du pays s'impose comme une nouvelle destination phare touristique.

Valérie Sasportas

Envoyée spéciale à Abidjan

Le taxi rouge déglingué se faufile dans un tohu-bohu aux bruits de klaxons assourdissants au milieu des wôrô-wôrô, les jaunes communaux, des pousse-pousse et des gbakas, minicars de transports urbains, dans le quartier populaire d'Abobo. C'est là, au rond-point de la mairie, qu'a ouvert en mars 2020 le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) d'Abidjan. Un espace culturel inédit qui manquait à la capitale économique de la Côte d'Ivoire où l'art contemporain n'avait que des galeries, souvent privées. Certaines ont un prestige international, comme Amani, dans le quartier de Marcory, ou Cécile Fakhoury et LouiSimone Guirandou dans celui de Cocody. Leur regard éclairé sur l'histoire de l'art ivoirien permet de comprendre les lignes d'expression des artistes locaux, leur attrait pour la sculpture, les techniques mixtes. Par la photographie, le Franco-Ivoirien François-Xavier Gbré montre les changements sociaux et politiques à travers le bâti sur le territoire abidjanais. Cécile Fakhoury lui a consacré un solo show au pays avant de faire ­voyager ses grands formats à Paris, pour la foire 1-54, qui a fermé ses portes la semaine dernière chez Christie's. Sa « petite sœur », Akaa (Also Known as Africa), du 20 au 23 octobre prochain, mettra la nouvelle scène ivoirienne à l'honneur. Le deuxième prix Ellipse, corde artistique à l'arc économique de la société française d'ingénierie Ellipse Project, lui donne un coup de projecteur après l'avoir fait pour les artistes sénégalais.

C'était une anomalie qu'il n'y ait pas dans la ville un tel musée, concède Bintou Toungara, administratrice du MuCAT, édifié par son père. Cependant, la programmation reste aléatoire. Ce jour-là, c'est fermé bien que rien ne l'indique. Mais la buvette est ouverte, riante et ombragée, et l'on savoure un attiéké de poulet aux bananes plantains caramélisées avant de s'engouffrer dans un autre taxi cabossé. « Où étiez-vous ? On vous attendait ! » se réjouit le chauffeur dans un éclat de rire. Il aura fallu plus d'une décennie, depuis la sanglante crise politico-militaire de novembre 2010, pour que le pays donne à nouveau l'image d'une destination capable de concurrencer sa rivale historique en Afrique de l'Ouest, Dakar, au Sénégal.

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L'art de vivre suisse

Cinq ans après le retour au calme et la croissance, les « repat » - contraction du mot anglais return et d'« expat », désignant ces Africains de France ­retournant sur le continent - affluent à Abidjan. Ils ouvrent des chambres d'hôtes, des galeries d'art, des restaurants, des maquis, voire un peu tout à la fois, comme l'a fait Pascale Oni ­Porquet au Bushman Café, dans le quartier de Cocody Riviera 3. Un vibrionnant bric-à-brac et haut lieu de la convivialité nocturne mêlant les styles, les époques et les géographies, où l'on dort dans un décor arty, où l'on danse sur le rooftop, et où l'on mange une exquise cuisine locale. Les marchands d'art sont des ambassadeurs de la créativité ivoirienne, et les hôtels des espaces d'exposition qui leur donnent une autre visibilité.

Le récent 4-étoiles Mövenpick, dans le quartier d'affaires du Plateau, en ­témoigne. L'immeuble appartient au propriétaire de la Rotonde des arts voisine, qui soutient le peintre Obou Gbais dont les œuvres s'inspirent des masques Dan de l'ouest de la Côte d'Ivoire. À l'hôtel, l'art de vivre suisse se frotte ainsi aux œuvres du pays. Jouxtant le lobby dans une mise en scène muséale, les sculptures se ­mêlent à un public sage quand des musiciens jouent une partition clas­sique. Le bâtiment, conçu par le ­cabinet d'architecture Turro ­Design Abidjan, s'élève à proximité du palais présidentiel, des ministères, des ­ambassades, des banques, des entre­prises, de la délégation de l'Union européenne et de la cathédrale.

« On n'a pas de piscine, mais on a une grande fontaine », pointe avec humour Peter Hoesli, qui a assuré le lancement de l'hôtel avant de passer la main au ­directeur, Fabien Martinez. Pas ­d'espace bien-être non plus, mais la possi­bilité d'aller au spa d'une autre adresse du groupe Accor, l'Hôtel ­Ivoire, de l'autre côté de la ­lagune Ebrié. Plus qu'un Sofitel, c'est une institution, connue comme ­L'Éléphant dans toute l'Afrique de l'Ouest. Sa ­piscine est grande comme un lac, son intérieur vintage évoque un hall ­d'aéroport. On y trouve une galerie d'art (bien sûr), un bowling, un ­cinéma et, niché au 23e étage avec vue sur la ville, un ­restaurant ­gastronomique bien nommé Le Toit d'Abidjan. Des nostalgiques se ­souviennent de la patinoire. On ne regrette pas sa disparition.

Rénover Grand Bassam

Abidjan s'éveille avec une énergie ­nouvelle. Le ministère du Tourisme a lancé un vaste plan de développement national baptisé Sublime Côte ­d'Ivoire, et Instagram l'a surligné d'une ­­cam­pagne impliquant tout le continent avec le hashtag « visatoafrica ». On loge bien les voyageurs : les hôtels se multiplient. Après le Möven­pick, en 2020, Accor prévoit d'ouvrir un Novotel et un Adagio, ­premier appart'hôtel du pays, en 2023.

Au Plateau, la Maison Palmier, un ­design hôtel de charme à l'ambiance tropicale de 74 chambres, vient d'être inaugurée. Même Maison Albar ­Hotels, marque du groupe Centaurus, s'installe avec trois prochaines ­adresses. Un luxueux 5-étoiles de 100 chambres avec spa et table bistronomique est ­annoncé pour 2025 toujours dans le quartier du Plateau. Dès cette année, un hôtel flottant sur la lagune, Le ­Jardin d'Eden, doit ouvrir sur une île artificielle, Akawaba ­Island, créée avec la Société des ­palaces de Cocody. Et au nord-ouest de la ville c'est un lodge ­ultrachic et confidentiel qui se profile sur l'île Boulay, à quinze minutes en bateau privé. Mais des plages para­disiaques de la lagune, les plus ­convoitées sont celles de la presqu'île d'Assinie, à 78 km d'Abidjan. Dans les années 1980 se trouvait là ­Galaswinda, le Club Med des Bronzés. C'est aujourd'hui un site fantôme. On le devine sur l'autre rive, depuis la piscine de la Maison ­d'Akoula, un 5-étoiles de rêve, de douze suites, entre ­lagune et mer à Assinie-Mafia.

La manne hôtelière doit pouvoir ­profiter au patrimoine. À travers sa fondation, le groupe Accor affirme qu'il pourrait participer à la rénovation de la Pyramide, symbole en piètre état du quartier du Plateau, mais aussi de Grand Bassam, ancienne capitale ­classée au Patrimoine mondial. ­L'urbex y est en son royaume. Une cité dévastée par le temps et l'oubli. L'épaisseur de l'histoire suinte des murs en ruines des maisons coloniales mangées par la végétation. Le street artiste JR a posé sur ses vestiges son prestige. Flottent encore des portraits de son projet ­Inside Out, lancé en 2017 pour sauver cette ville. Sur une façade décrépie, un ­portrait en grisaille de l'ancien chef d'État Félix Houphouët-Boigny interroge les passants. Il ­semble demander : « Qu'attendez-vous pour ramener les touristes et ­restaurer les bâtiments ? »

Carnet de route

Y ALLER

Avec Air France, deux vols quotidiens. Compter 650 € l'A/R en classe éco au départ de Paris. T

Tél.: 3654 ; airfrance.fr

SÉJOURNER

Le Mövenpick Abidjan. 4-étoiles de 160 chambres design et spacieuses dans le quartier du Plateau, avec un restaurant gourmet de spécialités africaines et une exquise c ave à vins, ainsi qu'un bar à glaces et chocolats suisses. À partir de 250 € la nuit avec le petitdéjeuner.

Tél. : + 225 27 20 23 20 23 ; movenpick.com

Le Bushman Café Hôtel. Une atypique maison d'hôtes dans un cadre artistico-tropical. À partir de 92 € la nuit avec le petit-déjeuner. Table ouverte aux non-résidents. Compter env. 15 € pour un exquis repas typique.

Tél. : +225 07 59 49 66 51 ; bushmancafe.com

À Assinie, la Maison d'Akoula. Cette ancienne maison coloniale abrite un 5-étoiles de 12 suites et une excellente table ouverte aux non-résidents (plats typiques à savourer à l'ombre d'un grand arbre). À partir de 500 € la nuit, avec le petit déjeuner. Repas : compter 75 €.

Tél. : +225 07 49 60 16 63 ; lamaisondakoula.com

BONNE TABLE

Le Toit d'Abidjan. Restaurant gastronomique italien. Compter 45 €. Du mardi au samedi de 19 h à 23 h.

Tél. : +225 27 22 48 26 26 ; all.accor.com

À VOIR, À FAIRE

Le marché de Treichville. C'est le grand marché populaire. Avenue Biaka Boda. Tlj de 5 h 45 à 20 h.

Le Centre artisanal de la ville (Cava). Pour les chineurs, une cinquantaine d'échoppes. 22, rue des Ferronniers, en zone 4. Tlj de 8 h à 18 h.

SE RENSEIGNER

Ministère du tourisme de Côte d'Ivoire. Tourisme.gouv.ci À Abidjan, office de tourisme .

Tél.: +225 27 20 25 16 00

Lire le dossierSélection de séjours en Afrique avec le Figaro Voyage

Sandy Abena: «Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique»

Quelque 100.000 followers chaque jour plus nombreux suivent sur Instagram (@abenafrica) son voyage à travers dix pays d'Afrique en dix mois. Sandy Abena (de son vrai nom Sandy Salyères), 30 ans, voya­geuse en solo, est de ces influenceurs repérés par Meta pour promouvoir le continent dans sa nouvelle campagne #visatoafrica sur les réseaux sociaux.

Pour la jeune femme qui a quitté sa vie sûre à Paris, où elle était acheteuse internationale dans une entreprise du CAC 40 après un parcours sans faute (baccalauréat scientifique option maths avec mention, École supérieure de commerce), cette initiative va dans le sens de sa mission. Guadeloupéenne d'origine africaine, elle veut changer le regard des afro-descendants sur l'Afrique, donner l'envie d'y voyager. Elle-même ne veut plus rentrer en France, et envisage de vivre en Côte d'Ivoire.

LE FIGARO. - Après un an de voyage à travers l'Afrique, pourquoi souhaitez-vous poser vos valises à Abidjan ?

Sandy ABENA. - La Côte d'Ivoire est un coup de cœur. Il y a ici de la douceur, de la bienveillance, je m'y sens bien par la personnalité des Ivoiriens. Quand on est une « solo travelleuse », c'est très important de ne pas aller dans un pays austère, les compagnons de voyage sont tous les gens croisés sur sa route. Je prends les bus locaux, les taxis, je dors rarement dans des hôtels mais privilégie les Airbnb, les guest houses. Je fais en sorte de vivre comme les personnes sur place. À Abidjan, il y a beaucoup de « Repat' », des Africains de France qui ont choisi la Côte d'Ivoire pour rentrer sur le continent sans être forcément originaire de ce pays-là. Il faut dire qu'on y trouve plus facilement ses repères quand on vient de France, car il s'est développé aux normes occidentales.

Comment avez-vous sélectionné les dix pays de votre périple, qui dure depuis plus de dix mois finalement ?

En effet, cela fait treize mois. Je suis actuellement au Bénin. Mais un mois par pays, c'était vraiment trop court. Mon projet initial, c'était l'Afro World, tous les pays où l'Afrique a une histoire, jusqu'à la Caraïbe et l'Amérique latine. Mais la pandémie est arrivée et je me suis concentrée sur l'Afrique. Je voulais un pays de chaque zone, centrale, australe, de l'Est, de l'Ouest. Et seulement des pays que je n'avais jamais visités.

Voyager permet de nous reconnecter à nos racines

Que pensez-vous de la campagne Meta sur Facebook et Instagram #visatoafrica ?

Il y a un côté « hype » aujourd'hui de montrer l'Afrique différemment. Mais le hashtag #lafriquequonnemontrepas date de 2013 ! Aujourd'hui, plus besoin de créer un blog, les réseaux sociaux ont un impact incroyable. Je pense en effet que Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique. Changer le regard des afro-descendants. L'Afrique n'est pas une, comme je le croyais sans jamais y avoir mis les pieds. On ne parle quasiment ­jamais de l'Afrique précoloniale, ­impériale. Voyager permet de nous reconnecter à nos racines.

New York Times - World

French Presidential Election

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In Le Pen Territory, as France Votes, Anger at a Distant President

Whatever happens in the runoff election on Sunday, France has changed, and the winner may face a turbulent season.

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By Roger Cohen

ST. RÉMY-SUR-AVRE, France — Eternal France, its villages gathered around church spires, its fields etched in a bright patchwork of green and rapeseed yellow, unfolds as if to offer reassurance in troubled times that some things do not change. But the presidential election on Sunday, an earthquake whatever its outcome, suggests otherwise.

France has changed. It has eviscerated the center-left and center-right parties that were the chief vehicles of its postwar politics. It has split into three blocs: the hard left, an amorphous center gathered around President Emmanuel Macron, and the extreme right of Marine Le Pen.

Above all, with Ms. Le Pen likely to get some 45 percent of the vote, it has buried a tenacious taboo. In a country that for four wartime years lived under the racist Nazi-puppet Vichy government, no xenophobic, nationalist leader would be allowed into the political mainstream, let alone be able to claim the highest office in the land.

Unlikely to win, but well within the zone of a potential surprise, Ms. Le Pen has shattered all of that. She is no outlier. She is the new French normal. If Mr. Macron does edge to victory, as polls suggest, he will face a restive, fractured country, where hatred of him is not uncommon. The old nostrum that France is ungovernable may be tested again.

St. Rémy-sur-Avre, a small town of some 4,000 inhabitants about 60 miles west of Paris, is Le Pen territory. In the Maryland cafe, named for a cigarette brand that is no more, the prevailing view is that something has to give in a France that has lost its way under a president too privileged and remote to know anything of the burden of struggle.

Customers buy lottery tickets, or bet on the harness racing on television, in the hope of unlikely relief from hardship. A kir, white wine with a little black current liqueur, is a popular morning drink. The streets are deserted; most stores have disappeared, crushed by the hypermarkets out on the highway. In this town, Ms. Le Pen took 37.2 percent of the vote in the first round of the election on April 10, pushing Mr. Macron into a distant second with 23.6 percent.

Jean-Michel Gérard, 66, one of the kir drinkers, worked in the meat business from age 15, as a butcher, in slaughterhouses, or as a trucker hauling beef carcasses. But he had to stop at 60, when his knees gave out from regularly carrying several tons of meat a day on his back, the record being a single 465-pound rear of a bull.

“Now we have a generation of slackers,” he said. “When I was young, if you did not work, you did not eat.”

The old France of solidarity and fraternity had disappeared, he lamented, gone like the horse butchers where he started work and replaced by a new France of individualism, jealousy and indulgence.

He voted for the left until François Mitterrand, the former Socialist president, imposed limits on work hours, and then switched his allegiance to the far-right National Front party, now Ms. Le Pen’s National Rally. What infuriated him, he said, was foreigners collecting social benefits and handouts without working.

“We didn’t want to work less, we wanted to work more to earn more. What’s the use of free time without money?” he asked. “If foreigners work, they have their place. If not, no.”

Mr. Gérard gazed out at the church. That jogged a memory. The other day, he said, he saw a young man from the Maghreb urinating on the church wall. He shouted at the man, who looked about 17. “What would you do if I urinated on a mosque?”

The fraught relationship between France and Islam — in the country with the largest Muslim population in Western Europe and a recent history of terrorist attacks — has been one of the themes of the election campaign. Mr. Macron has called Ms. Le Pen’s program racist for wanting to make head scarves illegal on the grounds that they constitute a threatening “Islamist uniform” — on the face of it, an extraordinary claim, given that an overwhelming majority of Muslims in France just want to live peacefully.

“If women are wearing them just for their religion, OK,” Mr. Gérard said, “but I think in general it’s a provocation.”

Maryvonne Duché, another firm supporter of Ms. Le Pen, was seated at a table close by. She started work at 14 as a sales clerk, before spending 34 years on the production line at a nearby Philips electronics factory, which closed 12 years ago.

“Apart from two pregnancies, I worked nonstop from age 14 to 60, and now I have a pension of 1,160 euros a month,” she said — or about $1,250. “It’s pathetic, with almost half going in rent, but Macron doesn’t care.”

And Ms. Le Pen? “I don’t love her, but I will vote for her to get rid of Macron.”

The view of Mr. Macron in this town was of near-universal disdain: a man with no respect for French people, removed from reality, so cerebral he has no idea of “real life,” insensitive to the everyday problems of many people, from a class that has “never changed a kid’s diaper,” in Mr. Gérard’s words.

Ms. Le Pen, by contrast, is seen as someone who will protect people from the disruptive onslaught of the modern world.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

France, like other Western societies including the United States, has fractured, with a liberal, global and metropolitan elite parting company from what the French call “the periphery” — blighted urban and remote rural areas that feel left behind and often invisible.

The old class war of left and right has ushered in an identity war pitting globalists against nationalists. Ms. Le Pen, representing the alienated and the struggling, has given voice to a France angered by what it sees as the insouciant impunity of Mr. Macron and his cronies busy dissolving French identity in some mishmash of multilateralism. Hence the anti-immigrant, and especially anti-Islam fervor, that remains the heart of Ms. Le Pen’s message and program, whatever her milquetoast makeover in this campaign.

These issues will persist long after the election, testing France’s ability to resist growing forces of division, street protest and political unraveling.

“I am a single mom with an unemployed son,” said Sabine Robert, 50, who works in a public hospital. “I get to retire at 57, and I think Ms. Le Pen will protect that pension. I also think undocumented foreigners should be sent away. They get work my son could have.”

Sick of Mr. Macron’s “oily voice trying to please everyone,” she has no doubt her vote will go to Ms. Le Pen.

As for the head scarves, she is not bothered, but worries they are imposed on Muslim women by Muslim men. “In France,” she said, “a woman gets to do what she wants. She is free to dress as she likes, think what she likes, and do what she wants.”

As it happens, the Maryland cafe was bought five years ago by a young couple who are Chinese immigrants. The nearby boulangerie is run by Fadel Borkis, a Tunisian immigrant, who came to France when he was 18 looking for work. “People like our bread,” he said. “I am a Muslim, I work, I respect people, no problem.”

This, too, is France, transformed but somehow itself, a country of fierce realism that has adapted more to the seamless modern world than it seems to care to admit to itself, a nation in denial about its own successes.

During the presidential debate on Wednesday between Mr. Macron and Ms. Le Pen, she said he had no idea about “the real world.”

Mr. Macron responded with a weary smile: “We all live in the real world.”

Whether the French believe their restless, quick-witted, adaptable president does so enough is one of the big issues on the ballot Sunday. Another is whether France will lurch to the nationalist right, with its sympathies for President Vladimir V. Putin of Russia, in a time of war in Europe.

During a day of reporting in St. Rémy-sur-Avre, the word “Ukraine” was uttered only once.

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Le Monde

Mali : dans la guerre de l’information, l’armée française réplique et accuse le Groupe Wagner

Les militaires français ont filmé ce qu’ils affirment être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali.

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La guerre de l’information n’a pas encore fixé toutes ses règles, mais le geste de l’armée française répond sans aucun doute à la définition d’une riposte. Fait rare, celle-ci a communiqué auprès de plusieurs médias, dont Le Monde, une vidéo dans laquelle on peut distinguer 11 hommes en tenue militaire entourant un charnier, certains d’entre eux creusant le sable et ensevelissant une dizaine de dépouilles, et dont l’objectif était de faire porter la responsabilité du massacre aux soldats de l’opération « Barkhane ».

Comme Le Monde a pu le confirmer de manière indépendante, la scène a été filmée dans le nord du Mali, à moins de 4 km de la base militaire de Gossi, que les militaires français avaient quittée deux jours avant. La qualité des images de cette vidéo, prise par des moyens aériens, ne permet pas de déterminer la pigmentation de la peau des personnes qui entourent les cadavres, mais les treillis ne correspondent pas à ceux de l’armée malienne. « Des renseignements très précis nous font dire que ce sont les hommes de Wagner. On n’a aucun doute », affirme l’armée française.

Selon un officier, cette information est confirmée par des renseignements électromagnétiques, cyber et humains. « Notre mission reste le combat contre les groupes armés terroristes [GAT], pas la surveillance de Wagner, mais l’on se doutait qu’il allait se passer quelque chose après notre départ de Gossi, qu’une manipulation allait se produire. On a donc anticipé », explique-t-il, rappelant les précédentes accusations ayant visé les militaires de « Barkhane » : exactions diverses, trafic d’or ou d’armes à destination des djihadistes, comme lorsqu’un convoi français avait été bloqué à Téra, au Niger, en novembre 2021, provoquant la mort de trois manifestants.

« Manœuvres de désinformation »

Pour l’armée, une main se cache derrière « ces manœuvres de désinformation » visant à ternir l’image de la France et l’action de ses soldats qui se retirent du Mali : le groupe russe Wagner, considéré comme très proche du Kremlin, qui, après la Centrafrique, a déployé, selon l’état-major, plus de 1 000 mercenaires aux côtés de la junte malienne depuis le début de l’année.

Après avoir transféré, mardi 19 avril, à la suite d’un état des lieux « approfondi », la base de Gossi aux Forces armées maliennes (FAMa), l’armée française maintient une surveillance sur la zone et sur les réseaux sociaux. Selon l’état-major, « un capteur français », observe tout d’abord, mercredi en fin d’après-midi, l’installation sur le site de Gossi d’« une dizaine d’individus de type caucasien, appartenant très probablement au Groupe Wagner », et d’un détachement de militaires maliens. Puis une photo aérienne du camp est prise à 21 h 55, montrant un petit groupe de soldats, probablement maliens, dormant à la belle étoile, à côté de tentes.

« Ils n’ont pas fait de distinction entre les djihadistes et les autres » : l’armée malienne de nouveau accusée d’exactions

« Quand on a vu un premier tweet mercredi à 22 h 06 [évoquant “un crime contre le peuple malien fait par le Français” (sic)], on s’est dit que c’était le premier acte d’une attaque informationnelle, relate l’état-major. Le lendemain vers midi, une première photo est apparue, c’était l’acte 2. » Celle-ci dénonce sur Twitter : « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à Gossi. (…) On peut pas garder le silence sur ça ! » L’acte 3 sera la publication d’une vidéo, jeudi, peu après 16 h 30.

« La preuve d’une manipulation »

L’auteur des tweets, Dia Diarra, se présente comme un « ancien militaire/patriote malien/analyste politique » et affiche sur son profil la photo du colonel Assimi Goïta, le président de transition du Mali. Quelques jours plus tôt, Dia Diarra affichait celle d’Alexander Murillo, un Colombien inscrit sur le réseau social russe VKontakte. « Il s’agit très certainement d’un faux profil créé par Wagner », juge l’armée, qui, cette fois, se trouve en mesure de répliquer dans la « guerre informationnelle » qui lui est livrée.

En effet, jeudi 21 avril à 9 h 50, « par chance », dit-elle, un drone a filmé la scène d’ensevelissement. Outre les coups de pelles de quelques-uns, on peut distinguer au moins un individu filmant ou photographiant l’action. La position et les mouvements de ce dernier correspondent aux photos publiées par Dia Diarra. Pour l’armée, « la preuve d’une manipulation » destinée à incriminer « Barkhane » est faite et l’occasion lui est donnée de mener une contre-offensive pour éviter d’être associée à ce charnier, et couper court aux accusations qui fleurissent sur les réseaux sociaux. La « guerre des perceptions », selon les termes du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, est l’un des chantiers de son institution.

Mali : Antonio Guterres appelle l’armée et ses « partenaires bilatéraux » à respecter les droits humains

Mais l’armée française n’a pas voulu communiquer les images de Bounti, où elle est accusée par les Nations unies d’avoir tué au moins 22 personnes, majoritairement des civils, dans le bombardement d’un mariage, le 3 janvier 2021. « A Bounti, on a mené une opération de neutralisation d’un GAT et donc on a mis en œuvre des moyens de détection, d’identification et de frappes, se justifie l’état-major, qui dément toute bavure. Ici, il ne s’agit que d’observation. »

Allégations d’exactions

Reste maintenant la question de l’origine des corps filmés à Gossi. Selon l’armée française, les dépouilles « pourraient provenir de l’opération menée par Wagner et l’armée malienne à Hombori, le 19 avril, où près de 600 personnes ont été arrêtées. » Ce jour-là, aux abords de cette localité située à 70 kilomètres au sud de Gossi, un mercenaire de Wagner est mort après que son véhicule a explosé sur une mine. « Ils ont ensuite riposté en lançant une opération dans le village, raconte un humanitaire malien. C’était un jour de foire. Quelques terroristes étaient dissimulés. Il y a eu des échanges de tirs. Puis les soldats s’en sont pris à tout le monde, agressant les habitants, les dépouillant de leurs bijoux, argent et téléphone, pendant que d’autres tiraient dans tous les sens. » Une vingtaine de personnes auraient été tuées au cours de cette opération, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).

« Ce camp est devenu un centre de torture » : au Mali, l’armée et Wagner accusés d’exactions sur des civils

Dans le centre du Mali, les allégations d’exactions commises par les soldats maliens et leurs supplétifs russes se multiplient : depuis le début de l’année, environ 450 personnes ont été tuées lors de leurs opérations conjointes, toujours selon Acled. La plus meurtrière a eu lieu à Moura, un village de la région de Mopti, entre le 27 et le 31 mars. Plus de 380 habitants ont été tués dans cette attaque, qualifiée par l’armée malienne d’« opération d’opportunité aéroterrestre de grande envergure », ayant permis de neutraliser « 203 combattants des groupes armés terroristes ».

Les mercenaires russes du Groupe Wagner, « l’armée fantôme » de Vladimir Poutine

Dans un nouveau tweet, le 22 avril, le compte Twitter Dia Diarra confirme que « les FAMa ont mené une opération à Hombori (un nouveau site de ravitaillement des terroristes) », mais assure que « tous les arrêtés ont été libérés. Les FAMa sont engagées à respecter les droits de l’homme lors des opérations ».

Cyril Bensimon et Morgane Le Cam

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Le Figaro

Est-ce (toujours) le bon moment pour vendre sa maison ?

Jean-Bernard Litzler

DÉCRYPTAGE - Depuis la crise sanitaire, la demande de maisons n'a jamais été aussi forte. Les prix continuent de grimper mais bon nombre d'indicateurs passent au rouge.

Entre appétit de grands espaces, de verdure et de qualité de vie, la quête immobilière de bon nombre de Français les a menés tout droit vers la case «maisons». Y compris ceux qui étaient jusque-là plutôt des adeptes des appartements. Et quand on y ajoute les difficultés dont la construction neuve n'arrive pas à se dépêtrer (pénurie de terrain, hausse des coûts de construction), on se retrouve avec une clientèle supplémentaire qui se tourne vers les maisons anciennes en l'absence de neuf.

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Dans ces conditions, la demande de maisons anciennes a largement tiré vers le haut le marché immobilier en 2021 aussi bien pour les prix que pour les volumes. Et peu à peu, l'embellie sur des marchés qui avaient été à la peine (périphérie des grandes villes, résidences secondaires...) a laissé place à une pénurie pure et simple. Selon une étude menée par le portail SeLoger, le stock de maisons disponibles à la vente a reculé de 13,8% par an depuis le début de la crise sanitaire tandis que les prix grimpaient de 6,4% par an... Pourtant, les marchés des grandes maisons les plus chères donnent des signes de faiblesse depuis plusieurs mois et les indicateurs du marché virent peu à peu au rouge (début de hausse des taux, interrogations sur l'avenir, baisse de la solvabilité de certains ménages).

Des délais de vente qui s'allongent

«Nous allons bientôt arriver à un stade où la tendance va s'inverser, estime Philippe Buyens, directeur général du réseau de mandataires Capifrance. La demande a été anormalement forte et dynamique durant 18 mois avec une offre qui ne pouvait pas suivre, d'où l'envolée des prix. Mais tout récemment, les délais de vente ont commencé à se rallonger et les négociations se font plus nombreuses, des signes qui ne trompent pas.» Rien de massif ou d'alarmant pour le moment, les délais de vente par exemple ne sont passés que de 101 à 104 jours dans le réseau. Il n'empêche, c'est un début de rééquilibrage selon ce professionnel. S'il reste encore de belles fenêtres de tir pour vendre, il conseille de ne plus se montrer trop gourmand, les acheteurs se montrant désormais plus sélectifs et boycottant les prix trop gonflés.

Dans le réseau national de chasseurs immobiliers Je rêve d'une maison, qui se consacre donc exclusivement aux acheteurs, on n'a pas encore observé cette tendance. «Dès le retour du soleil, ça repart de plus belle, note la chasseuse Catherine Balian-Merveille. La demande de maisons autour de Paris reste très forte, pour tous les budgets et les prix continuent à grimper.» Un bémol cependant: cette frénésie ne concerne que des maisons réellement «clés en main» sans travaux et à proximité d'une gare. Si ces critères ne sont pas réunis, la discussion et les négociations peuvent être plus âpres. «C'est parfois déraisonnable, car les acheteurs ont tendance à surpayer pour des travaux récents et une jolie déco», avoue Catherine Balian-Merveille. Les vendeurs qui réunissent ces critères ont donc une carte à jouer.

À lire aussi«Pour m'offrir la résidence secondaire de mes rêves, je n'en ai acheté qu'un quart»

Selon cette professionnelle, la hausse des taux de crédit ne se ressent toujours pas pour ses acquéreurs en Île-de-France, «seul un décollage significatif, changerait la donne». Ni d'ailleurs l'impact de la hausse des prix de l'énergie. «Nous essayons pourtant de les alerter qu'un pavillon avec des factures de gaz annuelles de 3000 euros, leur coûtera à l'avenir 6000 euros, ce qui n'est pas négligeable, explique-t-elle. Mais ils ne s'en préoccupent pas encore.» Les vendeurs de biens énergivores feraient bien de ne pas trop traîner, car une correction sensible des prix sur ces biens ne devrait pas tarder.

«Pour le moment, bon nombre d'investisseurs immobiliers sont hésitants et attendent de voir le marché se clarifier, explique Stéphane Van Huffel, cofondateur du site de placements Netinvestissement. Cela n'empêche pas certains vendeurs d'en profiter pour céder à ce qu'ils estiment être un point haut tandis qu'une partie des acheteurs jouent sur l'incertitude du moment pour tirer les prix à la baisse.» Mais dans ces opérations, surtout lorsque l'on parle de vendre une résidence principale, il s'agit de savoir pourquoi on vend et où on se projette. «Les vrais gagnants du moment sont ceux qui vendent pour partir à la retraite ou changer de vie, poursuit Stéphane Van Huffel. Ils cèdent un bien qui a pris beaucoup de valeur pour racheter autre chose dans un secteur moins cher. L'équation est moins évidente pour ceux qui veulent rester dans le même secteur où les prix restent élevés et l'offre rare.»

PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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Le nouvel appétit pour la Bourse fait s’envoler les litiges

L’afflux d’apprentis investisseurs a fait doubler le nombre de réclamations liées à des ordres de Bourse en un an.

France24 - Monde

Boxe: Tyson Fury conserve son invincibilité et sa ceinture WBC des lourds

Publié le : 23/04/2022 - 23:50Modifié le : 23/04/2022 - 23:48

Londres (AFP) – Tyson Fury a conservé sa ceinture WBC des poids lourds en battant Dillian Whyte par KO au sixième round, au terme d'un combat présenté comme le dernier de la carrière du "Gipsy King", samedi au stade de Wembley de Londres.

Devant 94.000 spectateurs, Fury, 33 ans, a eu raison de son compatriote britannique de 34 ans. La superstar de la boxe mondiale, qui a assuré qu'il prenait sa retraite à l'issue de ce choc, porte ainsi son invincibilité à 33 combats (un nul).

© 2022 AFP

Le Monde

Momentanément infréquentable

Editorial du « Monde ». La fête de Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche 24 avril, n’intervient pas au moment le plus harmonieux pour les églises de cette confession. Inévitablement, l’agression russe contre l’Ukraine, berceau du christianisme slave et important vivier de prêtres, fait aussi des dégâts dans les relations entre clergés.

Guerre en Ukraine en direct : au moins huit morts dans des bombardements à Odessa, et six morts dans la région du Louhansk

Kirill, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, est un pilier du régime du président Vladimir Poutine – ce n’est un secret pour personne – et fait abondamment écho à sa rhétorique sur une Russie rempart des valeurs chrétiennes traditionnelles dévoyées par l’Occident. Mais le soutien enflammé que le patriarche apporte à l’offensive militaire russe en Ukraine depuis février, y compris par des déclarations d’une virulence surprenante pour un homme d’Eglise, a causé des dissensions dans les rangs de l’orthodoxie mondiale. Kirill justifie l’invasion de l’Ukraine par sa dimension « métaphysique » ; pour lui, c’est une opération menée contre les « forces du mal » hostiles à l’unité du peuple et de l’Eglise russes.

L’Eglise orthodoxe russe en rangs serrés derrière Vladimir Poutine

Si le patriarche était le seul à porter, au nom de l’Eglise, ce discours d’un autre âge pendant les cinq premières semaines de l’offensive, il a ces derniers temps fait donner de la voix aux évêques, sans doute pour galvaniser des fidèles qui ne partagent pas tous son enthousiasme pour l’« opération militaire spéciale » du président Poutine en Ukraine.

Cette mobilisation de la hiérarchie religieuse russe heurte les orthodoxes ukrainiens. Ceux-ci sont divisés en deux Eglises, l’une placée sous l’autorité du patriarcat de Moscou, et l’autre, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, qui la refuse ; à la suite de l’annexion de la Crimée et de l’occupation du Donbass par la Russie, elle a obtenu en 2019 que le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, le primus inter pares des quatorze chefs d’Eglises orthodoxes canoniques, lui accorde l’autocéphalie, c’est-à-dire l’indépendance vis-à-vis de Moscou. Fin février, le synode des évêques d’Ukraine a demandé à Kirill d’intervenir auprès du pouvoir russe pour faire arrêter la guerre, évidemment sans succès.

Parallèlement, le patriarcat de Moscou œuvre discrètement auprès des chancelleries européennes pour que les sanctions contre le régime russe épargnent les biens et les représentants de l’Eglise russe à l’étranger. Kirill tient beaucoup à échapper à l’isolement diplomatique qui frappe Vladimir Poutine ; c’est précisément ce levier-là que les responsables des autres religions devraient actionner pour faire pression sur le Kremlin. Si M. Poutine et son entourage sont devenus des parias, rien ne justifie que le patriarche Kirill qui le soutient si activement ait droit à un traitement de faveur.

Le chef de l’Eglise orthodoxe russe a-t-il sa place, par exemple, dans le Conseil mondial des Eglises ? La question est légitime. Tout aussi légitimes sont les interrogations sur l’opportunité d’une rencontre entre le pape François et le patriarche Kirill, prévue en 2022 après leur premier entretien, à Cuba, en 2016.

Ce projet auquel le pape est très attaché n’a pas été abandonné malgré la guerre en Ukraine : le 3 avril, le chef de l’Eglise catholique a encore indiqué « y travailler ». Mais il vient de suspendre un projet de rencontre avec Kirill en juin, à Jérusalem, car, a-t-il dit le 22 avril, il aurait pu « mener à beaucoup de confusion ». Même s’il évite d’imputer nommément la guerre à la Russie, le pape la condamne jour après jour. Le soutien inconditionnel de Kirill à Vladimir Poutine l’a rendu, au moins momentanément, infréquentable, même pour François.

En Ukraine, l’amertume des orthodoxes

Le Monde

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Le Monde

Au procès des attentats du 13-Novembre, ces embarrassantes expertises psychiatriques

Psychiatres et psychologues ont défilé, de mercredi à vendredi, devant la cour d’assises spéciale de Paris. Si certaines explications ont été lumineuses, d’autres interrogent sur l’exercice lui-même.

On attend beaucoup des experts psychiatres et psychologues qui se présentent à la barre d’un procès d’assises. Il ne faut pas. « Un examen psychiatrique ou psychologique ne peut être que décevant » : Daniel Zagury, trente-cinq ans d’expertise psychiatrique devant les tribunaux, a admis lui-même la limite de l’exercice, jeudi 21 avril, en préambule de la présentation qu’il allait faire de son rapport sur Salah Abdeslam. Présentation qui, pour le coup, n’était pas décevante du tout.

Incontournables dans la procédure judiciaire, ces examens visent à déceler les troubles psychiques chez un accusé, et doivent permettre de déterminer s’ils ont entraîné une abolition ou une altération de son discernement au moment des faits – en l’occurrence, ce n’est le cas pour aucun des quatorze accusés au procès du 13-Novembre, tous ont été déclarés responsables sur le plan pénal.

Au procès des attentats du 13-Novembre, la « banalité du mal » et les « oscillations » de Salah Abdeslam

Mais on attend souvent plus de ces expertises : on espère en obtenir des clés de compréhension du psychisme des accusés que l’audience n’aurait pas fournies. Il faut bien reconnaître qu’on en ressort souvent perplexes, voire déçus. Pendant trois jours, de mercredi 20 à vendredi 22 avril, neuf experts psychiatres et psychologues ont défilé devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Ce fut parfois lumineux, ce fut parfois consternant aussi.

Le lumineux, ce fut donc la présentation subtile de l’expertise psychiatrique de Salah Abdeslam, un moment d’audience mémorable, deux heures à naviguer avec les docteurs Daniel Zagury et Bernard Ballivet dans les méandres du cerveau tourmenté de l’accusé numéro un, deux heures à définir son « oscillation » entre la posture du combattant de l’organisation Etat islamique et celle du petit gars de Molenbeek (Belgique) rattrapé par ses émotions. Deux heures d’exposé et de questions-réponses stimulantes dont on est ressorti avec l’impression d’avoir été éclairé, et de mieux comprendre qui est Salah Abdeslam.

Conclusions définitives

Les présentations concernant les autres accusés furent, hélas, d’une qualité plus aléatoire, et n’ont pas permis, sinon très ponctuellement, d’en apprendre davantage que ce que sept mois d’audience nous avaient donné à voir. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Pour ce procès, les expertises ont consisté en un entretien avec le mis en cause d’une heure ou deux au maximum, en détention, quatre, cinq, six ans avant le procès, à l’exception de celle de Salah Abdeslam, qui a eu lieu en novembre 2021. Des conditions qui permettent peut-être de déterminer l’existence ou non d’une pathologie mentale, mais pas d’aller plus loin.

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France24 - Monde

L1: dixième titre record pour le Paris SG, champion boudé par ses supporters

Publié le : 23/04/2022 - 23:44

Paris (AFP) – Le Paris SG a remporté le 10e titre de son histoire, égalant le record de Saint-Etienne, après son nul contre Lens (1-1) samedi, qui a ressemblé à sa saison en demi-teinte, entre fulgurances individuelles et ultras frondeurs, dans une ambiance tout sauf festive.

Le strict minium: le PSG s'est contenté du point qui lui manquait pour verrouiller la première place jusqu'à la fin de saison, face à des Artésiens réduits à dix durant la dernière demi-heure, lors de la 34e journée.

Lionel Messi, d'une belle frappe à l'extérieur de la surface (68e), a déroulé le tapis rouge pour le nouveau roi, mais l'égalisation de Corentin Jean (88e) en fin de match a gâché la parade.

Détrôné par Lille la saison dernière, le PSG retrouve un statut plus conforme à ses énormes moyens financiers qui lui permettent d'écraser la concurrence nationale.

Dans le palmarès du foot français aussi, le club de la capitale va désormais siéger tout en haut, grâce à cette "Decima" qui lui permet de revenir à la hauteur de Saint-Etienne, et de doubler Marseille.

Mais il y aura peut-être une astérisque à ajouter, tant l'ambiance a été indigne d'un club champion dans les dernières minutes, comme le symbole d'un malaise qui ne fait que croître entre une partie des fans et la direction.

Exploit de Messi

Au coup de sifflet final, les joueurs parisiens ne sont même pas allés saluer les ultras, qui ont renouvelé pour le troisième match de suite leur grève des encouragements, dont une centaine a quitté leur tribune en cours de match pour aller célébrer devant le stade, avec pétards et fumigènes.

"Cela fait mal quand on ne le gagne pas. L'an dernier on ne l'a pas gagné, ça nous a fait très mal donc il faut profiter au maximum quand on gagne. C'est dommage pour l'ambiance", a reconnu le capitaine Marquinhos au micro de Canal+.

"Gagner ce dixième titre est particulièrement significatif, il vient récompenser l'immense travail que nous avons réalisé en 11 ans", s'est réjoui le président Nasser Al-Khelaïfi, dans un communiqué.

Mais l'obsession du propriétaire qatarien du PSG pour la Ligue des champions a relégué au second plan la Ligue 1 au niveau des émotions. Ce n'est pas ce titre qui va effacer la déconvenue des 8es face au Real Madrid.

Les joueurs n'ont pas réussi, non plus, à arracher des applaudissements d'un Parc des princes silencieux, qui a longtemps attendu, en vain, des actions spectaculaires de Messi ou Neymar.

Sergio Ramos, lui, a raté une belle balle pour ouvrir le score (67e). Le seul coup d'éclat du défenseur a été d'enchaîner une deuxième titularisation de suite, après celle à Angers (3-0) mercredi, pour la première fois de la saison.

Comme très souvent, le PSG a espéré une fulgurance de Mbappé pour masquer des déficiences collectives qui alourdissent la besace de l'entraîneur Mauricio Pochettino, sur la sellette, mais l'attaquant n'a pas été en réussite non plus (32e, 39e, 53e).

C'est à la suite d'une erreur adverse - le deuxième jaune de Kevin Danso qui a conduit à son expulsion (57) - que les Parisiens ont réussi à sauver une soirée mal engagée.

Tout pour Mbappé

L'exploit de Messi a permis au PSG de conserver l'essentiel face à des Artésiens qui ont mérité le point du nul, tant ils ont eu des occasions.

Grâce à ce sacre, le PSG jouera sans pression ses quatre derniers matches. L'enjeu sera ailleurs. Quand ce n'est pas la Ligue des champions, c'est le mercato qui anime la vie du club.

L'avant-match de Lens a ainsi été éclipsé par un nouvel épisode du feuilleton de l'avenir de Mbappé, dont le contrat expire en juin.

La superstar, dont la mère, Fayza Lamari, était au Qatar cette semaine, entretient le mystère autour de son futur, partagé entre le PSG, qui veut le retenir à tout prix, et le Real Madrid.

Les faits et gestes de "Kyky" vont encore rythmer la fin de saison, sans grand enjeu pour des Parisiens, qui ne battront pas leur record de points sur une saison (96), ni de buts marqués (108), sauf scénario improbable.

Parvenir à convaincre l'attaquant de rester serait certainement le plus beau trophée de la saison pour le club.

© 2022 AFP

Le Figaro

Comment cumuler sa retraite avec des revenus professionnels

NOS CONSEILS - Votre carrière ne s’arrête pas le jour où vous décidez de liquider vos pensions de retraite. Vous pouvez reprendre une activité professionnelle, sous certaines conditions.

Une fois votre retraite liquidée, vous avez la possibilité de reprendre ou de poursuivre une activité professionnelle pour vous procurer des revenus complémentaires. C’est ce qu’on appelle le «cumul emploi retraite». Principal inconvénient de ce dispositif: si vous avez cotisé successivement ou simultanément dans plusieurs régimes, vous devrez faire liquider toutes les retraites auxquelles vous êtes susceptibles de prétendre en même temps, y compris celle du régime dans lequel vous allez poursuivre votre activité. Alors même que vous allez continuer à cotiser de la même manière que les actifs, vos cotisations ne vous apporteront aucun droit supplémentaire pour votre retraite. À la différence de la retraite progressive, votre retraite a été liquidée de manière définitive et ne sera pas recalculée pour tenir compte de cette période de cumul.

Des règles strictes pour le cumul intrarégime

Ce n’est pas la seule contrainte de ce dispositif. Si vous décidez de reprendre une activité relevant du même régime que celui qui vous verse vos pensions - le régime des salariés, par exemple -, vous n’êtes autorisé à cumuler votre «nouveau» salaire avec vos pensions de retraite qu’à partir de 62 ans, à condition que vous ayez accompli une carrière complète, ou à défaut à partir de 67 ans. Si vous ne remplissez pas ces conditions, soit parce que vous avez fait liquider votre retraite avant 62 ans dans le cadre du dispositif de retraite anticipé pour carrière longue, soit parce que vous avez fait liquider votre retraite à partir de 62 ans avec une décote faute d’avoir réuni la durée d’assurance requise pour le taux plein, vous entrez dans le cadre du cumul «limité». Concrètement, cela ne vous empêche pas de reprendre une activité rémunérée. Mais vous ne pourrez continuer à percevoir vos pensions de retraite que si vous respectez certaines limites qui ne sont pas les mêmes d’un régime de retraite à l’autre, ni appréciées de la même manière.

Par exemple, si vous reprenez une activité salariée alors que vous étiez salarié, le montant de vos pensions ajouté à celui de votre salaire ne doit pas dépasser votre «dernier» salaire, apprécié sur la moyenne des trois derniers mois, ou 1,6 smic si cette deuxième limite est plus favorable. Si vous dépassez ces limites, votre retraite de base sera réduite à due concurrence tandis que le versement de votre retraite complémentaire Agirc-Arrco, elle, sera suspendu. En outre, si vous souhaitez retravailler chez votre dernier employeur, vous devez attendre six mois. À défaut, si vous ne respectez pas ce délai, le versement de votre retraite de base sera suspendu même si vous ne dépassez pas la limite de cumul autorisée.

Si vous étiez indépendant et reprenez une activité relevant de la Sécurité sociale des indépendants, on ne tient compte que du montant de vos nouveaux revenus professionnels (peu importe le montant de la retraite que vous percevez): ils ne doivent pas dépasser la moitié du plafond de la Sécurité sociale, soit 20.568 € en 2022. Cette limite est doublée si vous travaillez dans une zone de revalorisation rurale ou une zone urbaine sensible. Si vous dépassez les seuils autorisés, le versement de vos retraites sera suspendu.

Si vous êtes professionnel libéral (autre qu’avocat), vous pouvez continuer à exercer votre activité tant que vos revenus professionnels ne dépassent pas 41.136 €. À défaut, votre pension sera réduite à due concurrence (vérifiez auprès de votre caisse professionnelle les règles applicables pour la retraite complémentaire).

L’idéal: changer de statut

En revanche, si vous démarrez une activité relevant d’un autre régime que celui qui vous verse vos pensions, cela n’aura aucune incidence sur leur versement. Autrement dit, quel que soit votre âge, et même sans toucher une retraite à taux plein, rien ne vous empêche de cumuler la totalité de vos pensions de retraite avec les revenus procurés par l’exercice d’une nouvelle activité, dès lors qu’elle relève d’un autre régime que celui qui vous verse votre retraite. Et ce quels que soient le niveau de vos retraites et celui de vos nouveaux revenus. Quitte à cotiser à fonds perdu, autant opter pour le statut le moins gourmand en cotisations sociales. Cela passe généralement par la création d’une société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu) dont vous serez président.

Si aucune rémunération n’est prévue et que vous ne percevez que des dividendes, vous n’aurez pas de cotisations sociales à payer, y compris sur les dividendes, et vous échapperez aux règles du cumul emploi-retraite. Vous pourrez en outre profiter du prélèvement forfaitaire de 30% pour l’imposition de vos «nouveaux» revenus.

Dure réalité

Dans les faits, le cumul emploi-retraite est assez difficile à mettre en œuvre pour les salariés car il faut qu’ils rompent leur contrat de travail, quitte à en signer un autre dès le lendemain, même s’ils poursuivent leur activité dans la même entreprise. «Ils ne sont pas nombreux à oser aller voir les ressources humaines pour leur expliquer qu’ils aimeraient bien faire du cumul, d’autant que cela ne présente aucun avantage particulier pour leur employeur sauf s’ils en profitent pour passer à un temps partiel. Quant à l’idée de créer leur entreprise pour changer de statut, ce n’est pas à la portée de toutes les personnes qui ont été salariées toute leur vie», constate Nicolas Strady, directeur des opérations retraite chez Ma réforme des retraites.

Dans les faits, le cumul emploi-retraite est surtout pratiqué par les professions libérales et les chefs d’entreprise. Pour preuve? À la Sécurité sociale des indépendants, le nombre de retraités en cumul emploi-retraite a quasiment doublé entre 2011 et 2019 depuis l’entrée en vigueur de la réforme qui a libéralisé les conditions d’accès à ce dispositif. Car, à la différence des salariés, les indépendants et les professionnels libéraux ne sont pas obligés de cesser leur activité pour cumuler leurs pensions de retraite et leurs revenus professionnels. «S’ils sont seuls maîtres à bord, ils ont intérêt à demander le versement de leur retraite dès qu’ils atteignent le taux plein, même s’ils n’ont aucune intention de s’arrêter de travailler. Quitte à racheter les trimestres qui leur manquent s’ils ne peuvent pas prétendre au taux plein à partir de 62 ans de manière à pouvoir cumuler sans limite leurs pensions de retraite et leurs revenus professionnels», conseille Marilyn Vilardebo, présidente et fondatrice d’Origami & Co. La règle est plus ou moins la même pour ceux qui terminent leur activité par une période d’expatriation. «Même s’ils n’ont pas le taux plein, ils peuvent demander le versement de leur retraite française dès 62 ans et la cumuler avec les revenus de leur activité à l’étranger. Ils n’ont aucune raison d’attendre pour faire liquider leur retraite et doivent avoir en tête qu’ils ne récupéreront jamais ce qu’ils n’ont pas demandé tout de suite», ajoute Pascale Gauthier, de chez Novelvy.

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Le fraudeur souhaite en fait récupérer vos données personnelles pour vous soutirer de l'argent.

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Le Monde

Covid-19 : à Shanghaï, la censure renforce la colère des habitants

Une vidéo revenant sur les événements marquants d’un mois de confinement dans la ville a été largement partagée vendredi soir. Sa censure a suscité plus de critiques encore contre la politique du gouvernement.

Certaines créations résonnent avec un événement. C’est le cas d’une vidéo intitulée « Les Voix d’avril », publiée vendredi 22 avril, qui rassemble des dizaines d’extraits sonores issus des vidéos marquantes des dernières semaines à Shanghaï. La violence des sons contraste avec le calme des images, de simples prises de vues aériennes des rues désertes de la ville la plus peuplée de Chine.

Le soir même, la vidéo était massivement partagée sur les principaux réseaux sociaux chinois. Une unanimité qu’on n’avait pas vue à ce niveau dans le pays depuis la mort du médecin lanceur d’alerte Li Wenliang, à Wuhan, en février 2020. Et qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de la censure. Mais, loin de clore l’affaire, la suppression de cette vidéo n’a fait que renforcer la frustration des internautes, qui, depuis, rivalisent de créativité pour la republier, ou y faire référence.

A Shanghaï, colère et rébellions contre la violence du confinement

La vidéo commence avec des enregistrements de conférences de presse du Centre de contrôle et de prévention des épidémies de Shanghaï. Une porte-parole de l’instance affirme, le 26 mars : « Shanghaï peut-elle être confinée, même une semaine ? Non, parce que Shanghaï n’appartient pas qu’aux Shanghaïens, Shanghaï a un rôle économique et social crucial pour toute la Chine. » Le lendemain, Shanghaï annonçait le confinement de la ville pour cinq jours en deux temps, afin d’en limiter l’impact économique. Bientôt un mois plus tard, toute la ville est toujours confinée.

Une réponse à l’épidémie « politisée »

Ces promesses non tenues sont suivies par un court extrait d’un enregistrement d’une épidémiologiste de la même institution, Zhu Weiping, qui reconnaît auprès d’un habitant de la mégapole que les centres de quarantaine sont débordés et qu’obtenir une ambulance est difficile. Enregistrée le 4 avril, la conversation avait beaucoup marqué : la responsable admettait que la réponse à l’épidémie a été « politisée » et que les autorités feraient mieux d’autoriser les patients à s’isoler à domicile afin d’éviter la congestion des ressources médicales.

Le confinement de Shanghaï de plus en plus coûteux pour la Chine

Puis, ce sont des pleurs de nouveau-nés, issus d’une vidéo, virale elle aussi, montrant des enfants en bas âge isolés par dizaines dans un hôpital de Shanghaï, parce que leurs parents avaient été diagnostiqués positifs… Elle avait suscité des réactions outrées, pourtant de nombreux enfants continuent d’être séparés de leurs parents aujourd’hui.

On entend ensuite la voix d’un chauffeur routier qui s’insurge de voir la nourriture qu’il vient livrer pourrir dans son camion alors que les habitants manquent de vivres, parce qu’il n’est pas autorisé à décharger pour des raisons bureaucratiques.

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France24 - Monde

Présidentielle 2022 à J-3 : derniers déplacements pour les candidats au lendemain du débat

Publié le : 21/04/2022 - 21:09

Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Florent RODO

J-3 avant le second tour. Après le débat de l'entre-deux-tours organisé mercredi, les deux finalistes continuent de se tacler à distance : la candidate du Rassemblement National a prononcé un discours offensif à Arras, dans le nord de la France, tandis que le président sortant Emmanuel Macron s'est rendu à Saint-Denis, en banlieue parisienne, une terre mélenchoniste où il a détaillé son plan "Quartiers 2030".

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Le Figaro

Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

Astrid TaupinClaire Rodineau

Se jeter à l'eau à Hendaye, pagayer dans les calanques de Marseille, caboter autour de Procida... En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

Plonger vers un écomusée sous-marin aux Lérins

Une grande inspiration, quelques coups de palmes, et des visages géants posés sur le fond sableux apparaissent bientôt derrière notre masque de plongée. Six œuvres monumentales du sculpteur anglais Jason de Caires Taylor sont immergées à quelques mètres de profondeur, entre les îles de Lérins, au large de Cannes. Engagé dans la protection de milieux sous-marins, l'artiste a déjà englouti des statues dans plusieurs mers et océans de la planète. Ici, les visages de six habitants de la cité azuréenne l'ont inspiré pour réaliser ses statues dans un matériau écologique à PH neutre. Les algues et les coquillages ont commencé à flouter leurs contours, ajoutant à la poésie d'une rencontre sous-marine. Les œuvres évoquent aussi des masques et résonnent avec l'histoire du mystérieux homme au masque de fer qui aurait été emprisonné onze années durant sur l'île Sainte-Marguerite.

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Écomusée sous-marin. Accès libre en palmes, masque et tuba depuis le rivage sud de l'île Sainte-Marguerite, à l'aplomb de la maison forestière, dans une zone interdite au mouillage de navires. À une centaine de mètres au large.

Flotter royalement sur une boucle de la Seine

À l'ouest du Parc naturel du Vexin, en terre impressionniste, Port Ilon - un bassin de 100 ha classé Natura 2000 - abrite deux bateaux pas comme les autres. L'Escale Royale, jeune compagnie fondée en plein confinement par deux frères originaires de la région, y a installé ses « suites flottantes », de luxueuses chambres sur l'eau. D'abord implantés sur la Côte d'Azur, ces cocons, vastes d'une cinquantaine de mètres carrés chacun, sont suréquipés. Lit queen size, sauna ou baignoire balnéo, boîtiers Netflix ou Google Home, ainsi qu'une terrasse de 10 m². La suite La Venise parisienne est dotée d'une baignoire transparente architecturale, de fauteuils suspendus sur la terrasse et d'un vidéoprojecteur. Idéal pour une soirée d'été sous les étoiles, bercée par le bruit de l'eau…

L'Escale Royale (Tél. : 01 34 78 82 53). La Venise parisienne, à partir de 239€ la nuit.

Voguer sur les eaux calmes de l'estuaire de la Loire

Dans le chant de la nature, le marais de Brière, sur la presqu'île de Guérande, invite à des balades en chaland (barque à fond plat) entre eau, terre et ciel. Nous voilà dans un royaume ornithologue, bien loin de la description mortifère d'Alphonse de Châteaubriant dans son roman La Brière. Le concert en « pioupiou majeur » résonne jusqu'à La Mare aux Oiseaux, dont les chambres portent les noms des espèces à plume rencontrées au fil des flots. La gentille chaumière abrite également la table étoilée d'Éric Guérin qui sublime avec amour les produits du terroir. Et s'il manque de sel, il sera toujours temps d'en chercher lors d'une visite dans les marais salants de Guérande avec un paludier.

La Mare aux Oiseaux (Tél. : 02 40 88 53 01). À partir de 139€ la nuit en chambre double.

Se jeter à l'eau à Hendaye

Volez au-dessus des vagues ! Ce n'est pas un rêve mais une réalité avec l'e-foil. Cette nouvelle discipline pratiquée à Hendaye, au Pays basque, permet aux apprentis surfeurs de se faire plaisir rapidement sans expérience. Il s'agit d'une planche rattachée à un foil, une sorte de mat reliant une aile dotée d'une batterie amovible servant de moteur à la planche. Au-delà d'une certaine vitesse, la pression est telle que l'aile se soulève et porte la planche. Vous planez littéralement au-dessus de l'eau. Le plan d'eau calme de la baie de Txingudi est l'endroit idéal pour débuter. Mais si les profondeurs vous attirent, autre option : la plongée en apnée pour une découverte du monde sous-marin en toute liberté et sans contrainte de matériel, juste vos poumons. Accompagné d'un instructeur, vous évoluerez en piscine dans un premier temps pour apprendre à gérer votre respiration sous l'eau avant une sortie en mer pour revivre Le Grand Bleu. Après une journée au grand air, une bonne nuit dans une des 5 chambres de la Villa Enara sur les hauteurs d'Hendaye sera bien méritée.

Atlantic Pirogue (Tél. : 05 59 47 21 67) pour l'e-foil, à partir de 50€ par personne les 30 minutes. Planetocean (Tél. : 06 62 63 66 27 pour la plongée en apnée : 115€ les 2 séances.

Séjourner à la maison d'hôtes Villa Enara,  à partir de 128€ la nuit avec petit-déjeuner en chambre double.

Se laisser porter par le vent du nord

Station balnéaire de la Côte d'Opale, Merlimont est connue pour ses immenses plages de sable fin. Pour en explorer les 20 kilomètres, rien de tel que de se laisser porter par le vent lors d'une initiation au char à voile. Avec des pointes possibles à 50 kilomètres/heure, on débute par une prise en main du char avant de se lancer dans une balade avec la mer du Nord comme fil conducteur. Pour déjeuner, à partir de cet été, réservation obligatoire dans le nouveau restaurant de plage du très créatif chef étoilé Alexandre Gauthier. Dans une ambiance mi-californienne, mi-Art déco, terrasse sur le sable, le chef proposera une cuisine de la mer simple et, comme d'habitude, sans fausse note. Banc d'écailler, vivier et moules-frites les pieds dans l'eau !

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Club nautique de Merlimont  (Tél. : 03 21 09 08 22). Initiation au char à voile, 2 heures, 38€, à partir de 8 ans, possibilité de découverte en famille.

Restaurant Sur Mer : ouverture au courant de l'été. En attendant, la cuisine la plus accessible du chef se découvre au café Grand'Place, 7, place du Général-de-Gaulle, Montreuil-sur-Mer.

Caboter à bord d'un gozzo autour de Procida

Rocher aux côtes abruptes, la plus petite île du Parthénope se découvre idéalement depuis la mer en partant d'Ischia, distante de quelques miles. Situé au nord de la grande « île verte », le San Montano Resort & Spa organise des excursions à la journée à Procida, sa voisine, désignée capitale européenne de la culture 2022. À bord d'un ancien bateau de pêche transformé en yacht de luxe, les maisons pastel du quai de Corricella forment un véritable tableau et les criques inaccessibles à pied offrent des baignades fabuleuses loin de la foule. Sur l'île, un guide privé dévoile les secrets de Procida, métamorphosée cette année en laboratoire artistique autour des mythes et des légendes marines. Une belle occasion de mêler farniente et découvertes culturelles.

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San Montano Resort & Spa (Tél. : 00 39 081 99 40 33). À partir de 330€ la nuit, petit-déjeuner compris. 1080€ l'excursion en bateau pour 2 personnes.

Pagayer dans les Calanques entre Marseille et Cassis

Nul besoin d'avoir déjà pagayé pour explorer les calanques depuis la mer. Entre Marseille et Cassis, le massif calcaire entaillé par les eaux turquoise de la Méditerranée esquisse des criques, des grottes marines et des îles pour lesquelles le kayak se révèle un des meilleurs moyens d'approche. On joue les Robinsons en naviguant jusqu'à l'archipel de Riou, sanctuaire de pierre sèche pour les oiseaux marins, ou l'on cabote près de Cassis. Là, depuis l'embarcation qui se faufile sur les eaux transparentes des criques de Port-Miou, Port-Pin et En-Vau se dévoilent falaises escarpées et pins penchés à l'incomparable beauté. Mais face à la fréquentation croissante des calanques, une régulation des entrées par voie terrestre vers la crique de Sugiton, près de Marseille, est testée cet été. La jauge est fixée à 400 personnes. Inscription 72 heures et 24 heures à l'avance sur le site internet dédié.

À lire aussiDe la Côte bleue aux Calanques, les pépites incontournables de Marseille et de son littoral

Grand Nord Grand Large (Tél. : 01 40 46 05 14). 350€ par personne (sur une base double) pour 3 jours/2 nuits hors transports.

Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté

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France24 - World

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Issued on: 23/04/2022 - 07:07

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times in Paris time (GMT+2).

10:22pm: Six civilians killed in Russian strikes in Ukraine's Lugansk region

Six civilians died Saturday in Russian shelling in the village of Girske in Ukraine's Lugansk region, its governor said.

"The village of Girske suffered heavy Russian shelling the entire day," Sergiy Gayday said on Telegram. "Six inhabitants of the village died."

9:36pm: Ukraine seeks heavy weapons from US at Kyiv talks, Zelenskiy says

President Volodymyr Zelenskiy said Ukraine hoped to secure heavy weapons at talks with the U.S. secretaries of state and defence in Kyiv on Sunday, supplies that he said were vital for Ukraine to eventually retake Russian-occupied territory.

The Ukrainian leader warned that Kyiv would quit talks with Moscow if Russia destroyed "our people" surrounded in the war-torn city of Mariupol or staged referendums to create more breakaway republics on newly-occupied Ukrainian soil.

At one point in an emotional news conference, he said that he thought Russia could use a nuclear weapon, but that he did not want to believe that Moscow would.

8:59pm: Zelensky says eight people killed in missile strike on Odesa

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said, updating an earlier death toll by officials.

“The war started when this baby was one month old. Can you imagine what is happening?” Zelensky said. “They are just bastards. ... I don’t have any other words for it, just bastards.”

8:53pm: Zelensky denounces UN chief's plan to visit Moscow before Kyiv

Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Saturday criticised a decision by UN Secretary General Antonio Guterres to visit Moscow on Tuesday, before heading to Kyiv.

"It is simply wrong to go first to Russia and then to Ukraine," Zelensky told reporters in the Ukraine capital. "There is no justice and no logic in this order," he added.

7:46pm: Ukraine not ready to try break Russia's siege of Mariupol, Zelenskiy says

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said on Saturday that Ukraine's army was not ready to try to break through Russia's siege of Mariupol by force, but that Kyiv had every right to try and do so.

He told a news conference in Kyiv that it was vital that he meet Russian President Vladimir Putin for talks if Ukraine planned to resolve the war through diplomacy.

7:43pm: Blinken to visit Kyiv on Sunday, Zelensky says

US Secretary of State Antony Blinken will visit Kyiv Sunday, the day the Russian invasion of Ukraine enters its third month, President Volodymyr Zelensky said.

"Tomorrow, the American officials are coming to visit us; I will meet the Defense Secretary (Lloyd Austin) and Antony Blinken," he told reporters Saturday.

It will be the first official visit by US government officials since the February 24 invasion.

7:24pm: Kyiv to quit talks if its soldiers killed in Mariupol, Zelensky says

Kyiv will pull out of talks with Moscow if Ukrainian soldiers holed up at a vast steel works in Mariupol are killed by Russian troops, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday.

"If our men are killed in Mariupol and if these pseudo-referendums are organised in the (southern) region of Kherson, then Ukraine will withdraw from any negotiation process," Zelensky told a news conference in Kyiv.

7:24pm: Zelensky calls for meeting with Putin 'to end the war'

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called again for a meeting with Russian leader Vladimir Putin in an effort to "put an end to the war".

"I think that whoever started this war will be able to end it," he told a news conference at a metro station in the heart of the Ukrainian capital, adding that he was "not afraid to meet" Putin if it would lead to a peace deal between Russia and Ukraine.

7:14pm: Turkey closes airspace to Russian planes flying to Syria

Turkey has closed its airspace to Russian civilian and military planes flying to Syria, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu was quoted as saying Saturday by local media.

"We closed the airspace to Russia's military planes -- and even civilian ones -- flying to Syria.  They had until April, and we asked in March," Turkish media quoted Cavusoglu as saying.

7pm: Russia says it destroyed Odesa terminal where foreign weapons were stored

Russia used high precision missiles on Saturday to destroy a logistics terminal in Odesa where a large number of weapons supplied by the United States and European nations were being stored, the defence ministry said.

In an online post, it also said Russian forces had on Saturday killed up to 200 Ukrainian troops and destroyed more than 30 vehicles, some of them armoured.

6:50pm: Ukraine shells crossing point in Russia, governor of Russian region says

The governor of a Russian border region said on Saturday that Ukraine had shelled a crossing point on Russia's territory, causing a fire but no casualties.

An office of the Russian agriculture watchdog, Rosselkhoznadzor, caught fire after shelling, the governor of the Kursk region, Roman Starovoit, said on his Telegram account.

It was not immediately possible to confirm details of the incident or determine who was responsible.

6:49pm: UK confirms supply of vehicles, drones and anti-tank weapons to Ukraine

British Prime Minister Boris Johnson spoke to Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Saturday to confirm Britain will supply fresh weaponry to support Ukraine's defence against Russia's invasion.

"The Prime Minister confirmed that the UK is providing more defensive military aid, including protected mobility vehicles, drones and anti-tank weapons," a readout of the call published by Johnson's office said.

5:37pm: Mariupol evacuation 'thwarted' by Russian forces, city official says

An attempted Ukrainian evacuation of civilians from the shattered city of Mariupol, where many remain trapped, was "thwarted" by Russian forces on Saturday, a city official said.  

"The evacuation was thwarted," Mariupol city official Petro Andryushchenko said on Telegram, adding that around 200 residents had gathered at the evacuation meeting point announced by Kyiv, but Russian forces "dispersed" them. He claimed others were told to board buses headed to places controlled by Russia.

5:05pm: Zelensky has discussed 'new phase' of military aid with UK's Johnson 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has spoken with British Prime Minister Boris Johnson about a "new phase" of military aid, including the provision of heavy weapons, the president's deputy chief of staff Andriy Sybiga said on Saturday.

Speaking on national television, Sybiga said the pair also talked about further financial support for Ukraine on the call.

4:35pm: Five dead in Russian strike on Odesa, Ukrainian presidency says

A Russian strike killed at least five people, including a baby, and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Kyiv said, warning the toll would likely rise.

"Five Ukrainians killed and 18 wounded. And those are only the ones that we were able to find. It is likely that the death toll will be heavy," the head of Ukraine's presidential office Andriy Yermak said on Telegram. "A three-month-old baby was among those killed."

"At least four missiles came heading for Odesa earlier on Saturday afternoon," FRANCE 24's Luke Shrago reported from the Ukrainian port city. "We were out filming an interview when we heard this roaring overhead with an amazing amount of gunfire obviously trying to intercept [the missiles]. At least one of them is thought to have been shot down."

4:30pm: EU says pay for Russian gas in euros to avoid breaching sanctions

EU companies may be able to work around Russia's demand to receive gas payments in roubles without breaching sanctions if they pay in euros or dollars which are then converted into the Russian currency, the European Commission said on Friday.

The companies would also need to seek additional conditions on the transactions, such as a statement that they consider their contractual obligations complete once they have deposited the non-Russian currencies.

Moscow has warned Europe it risks having gas supplies cut unless it pays in roubles. In March it issued a decree proposing that energy buyers open accounts at Gazprombank to make payments in euros or dollars, which would then be converted to roubles.

2:59pm: Nearly 5.2 million Ukrainians have fled war, UN says

The number of Ukrainians who have fled the country since Russia's invasion is approaching 5.2 million, the UN refugee agency said Saturday.

The total 5,163,686 figure is an increase of 29,939 over Thursday's data, UNHCR said.

Some 1,128,000 Ukrainians have left during April so far, compared with 3.4 million for the whole of March.  

Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

2:47pm: Artillery strike kills two civilians in Ukraine's Luhansk region, governor says

An artillery strike on the front line town of Zolote in Ukraine's eastern Luhansk region killed two civilians on Saturday and wounded two others, Governor Serhiy Haidai said in an online post.

2:19pm: Missile strikes infrastructure in port city Odesa

A missile struck infrastructure in the Ukrainian port city of Odesa on Saturday, the local authorities said in an online statement without giving further details.

"Odesa was hit by a missile strike. Infrastructure has been hit," the statement said.

2:15pm: Russian Patriarch prays for quick end to Ukraine conflict but avoids criticising it

The leader of the Russian Orthodox Church, whose backing for Moscow's "special military operation" in Ukraine has dismayed many fellow Christians, said on Saturday he hoped it would end quickly but again did not condemn it.

At an outdoor service at Moscow's Christ the Saviour Cathedral on the eve of Orthodox Easter, Patriarch Kirill splashed holy water onto loaves of colourfully decorated Easter bread known as kulichi and said many of them would be sent to the Donbas region of eastern Ukraine.

"God grant that this Easter gift helps those who are involved in this difficult conflict to calm their hearts, minds, souls, so that internecine strife ends as soon as possible and the long-awaited peace reigns, and with it the piety of people and faith may be strengthened," he said.

Patriarch Kirill, an ally of Russian President Vladimir Putin, has previously made statements backing Moscow's military intervention in Ukraine, a position that has splintered the worldwide Orthodox Church.

1:20pm: Russian offensive resumes at Azovstal steelworks in Mariupol, Ukraine official says

Russian forces have resumed airstrikes on the Azovstal steel plant in Mariupol, where Ukraine’s remaining troops in the city are holding out, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych has said.

Arestovych said also that Russian forces are attempting to storm Azovstal.

"The enemy is trying to strangle the final resistance of the defenders of Mariupol in the Azovstal area,” Arestovych said in a video posted to Telegram.

Russia, however, has not confirmed the attacks. President Vladimir Putin had on Thursday called off the military siege against the Azovstal plant and ordered his troops to seal off the site.

Ukrainian officials have estimated that about 2,000 of their troops are inside the plant along with 1,000 civilians sheltering in the facility's underground tunnels.

12:50pm: Eastern region of Luhansk under heavy Russian bombardment, region's governor says

All the Ukrainian-controlled cities in the eastern region of Luhansk were constantly being shelled by Russian forces on Saturday and the barrage was intensifying, the region's governor Serhiy Haidai said on television.

He said Ukrainian forces were leaving some settlements there in order to regroup, but that the move did not amount to a critical setback. Russia denies targeting civilian areas.

12:40pm: Russia claims it struck down Ukrainian jet and helicopters

Russia's defence ministry said on Saturday that its forces had shot down a Ukrainian Su-25 fighter jet and destroyed three MI-8 helicopters at an airfield inUkraine's Kharkiv region.

There was no immediate reaction from Ukraine regarding the Russian claims.

9:40am: Ukraine says will try to evacuate Mariupol civilians from midday

Ukraine will make a new attempt to evacuate civilians from Mariupol, the heavily destroyed city largely controlled by Russian forces, at midday on Saturday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

"Today we will again try to evacuate women, children and the elderly," Vereshchuk said on Telegram, calling for people to gather on the motorway close to the Port City shopping centre in the city. "If everything happens as planned, we will start the evacuation around noon."

 

9:02am: Russian forces making small territorial gains in eastern Ukraine

A large part of Donetsk is now occupied by Russian forces, whose main operations consist in artillery bombardments and in firing on Ukrainian settlements and military positions. Gulliver Cragg, FRANCE 24's correspondent in Kyiv, Ukraine reports. 

9:01am: Odessa would be a major prize for Russia's aims in the ongoing war

A symbol of old imperial Russia, Odessa is still under threat of Russian invasion. Both the Kherson and (part of) the Mykolaiv regions have been occupied, leaving Odessa next in line if Mykolaiv falls. FRANCE 24's correspondent in Odessa, Luke Schrago has more details below. 

7:22am: Zelensky warns Russia is eyeing other countries after Ukraine

Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned that Russia's invasion of his country was just the beginning and that Moscow has designs on capturing other countries, after a Russian general said it wants full control over southern Ukraine.

"All the nations that, like us, believe in the victory of life over death must fight with us. They must help us, because we are the first in line. And who will come next?" Zelensky said in a video address late on Friday. 

Rustam Minnekayev, deputy commander of Russia's central military district, was quoted by Russian state news agencies as saying full control over southern Ukraine would give it access to Transnistria, a breakaway Russian-occupied part of Moldova in the west.

That would cut off Ukraine's entire coastline and mean Russian forces pushing hundreds of miles further west, past the major Ukrainian coastal cities of Mykolaiv and Odesa.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

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Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

Le Monde

Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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Les trésors d’Antibes

Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

La Presqu’île et le Cap d’Antibes

Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

Juan-les-Pins, côté nature et jazz

Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

www.antibesjuanlespins.com

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Le Figaro

C1 féminine : cela chauffe (encore) entre Parisiennes, Hamraoui absente à Lyon

La milieu, en froid avec une partie du vestiaire du Paris SG, a été mêlée à une altercation samedi à l'entraînement et sera absente dimanche en demi-finale aller de Ligue des champions (17h00).

Difficile de faire pire comme préparation pour une demi-finale de Ligue des champions. A l'image d'une saison très compliquée dans son vestiaire, le Paris SG a vécu un samedi houleux avant de défier Lyon. Kheira Hamraoui (32 ans) et sa jeune coéquipière Sandy Baltimore ont eu à la fin de l'entraînement «une altercation comme il peut y avoir parfois dans les entraînements de veille de matches très importants», a déclaré à l'AFP une source proche du club, confirmant des informations du quotidien sportif L'Équipe.

Kheira Hamraoui entretient des relations conflictuelles avec certaines de ses partenaires depuis la violente agression à la barre de fer, encore non élucidée, dont elle a été victime en novembre. Dans la foulée, l'internationale française ne s'est pas présentée pour le déplacement vers Lyon, a-t-on précisé de même source, et si le nom de la joueuse ne figure pas au sein du groupe parisien pour cette rencontre, ce n'est «pas du tout une sanction du club». Dans un communiqué, le PSG a reconnu «un incident entre joueuses», promettant de prendre «toutes les mesures pour tirer les conséquences de cet incident». C'est un soubresaut malvenu pour l'équipe de Didier Ollé-Nicolle à la veille du match le plus crucial de la saison du PSG jusqu'à présent, même si le club a assuré être focalisé sur le terrain. «Les forces vives du Paris Saint-Germain se concentrent sur les objectifs sportifs et le match de dimanche», a écrit le PSG.

Atmosphère viciée

Ce n'est pas la première fois cette saison que l'atmosphère du vestiaire parisien apparaît viciée, autour de la figure de Kheira Hamraoui. Le mois dernier, l'avocat de l'internationale française avait dénoncé «une campagne de harcèlement et de dénigrement» menée par plusieurs joueuses contre sa cliente, dans un courrier adressé au PSG et consulté par l'AFP. Le 4 novembre 2021, Hamraoui avait été agressée à coups de barre de fer par deux hommes devant Aminata Diallo, coéquipière de Hamraoui à Paris et en équipe de France. L'hypothèse d'une rivalité entre les deux joueuses, qui évoluent au même poste de milieu de terrain, avait dans un premier temps été envisagée.

À la suite de cette agression, Aminata Diallo avait été placée en garde à vue par la police judiciaire de Versailles avant de ressortir libre, sans charge retenue contre elle. Depuis, la relation de Hamraoui avec plusieurs de ses coéquipières s'est dégradée, ces dernières lui reprochant la garde à vue d'Aminata Diallo. Une information judiciaire a été ouverte contre X pour «association de malfaiteurs» et «violences aggravées». Grands rivaux du football féminin français, l'OL et le PSG s'affrontent dimanche en demi-finale aller de la Ligue des champions féminine. Le match retour est prévu au Parc des princes samedi prochain.

Ligue des champions féminine: «un autre contexte» selon Bompastor (Lyon) pour OL-PSG

L'entraîneure de Lyon, Sonia Bompastor, a évoqué samedi en conférence de presse «un autre contexte» au…

Ligue de champions (F) : Barcelone écrase Wolfsburg devant 91.648 spectateurs, nouveau record

Les filles du Barça ont régalé un Camp Nou qui a une nouvelle fois fait le plein à l'occasion de la venue de Wolfsburg, laminé 5-1.

France24 - Monde

Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron

Publié le : 21/04/2022 - 16:31Modifié le : 21/04/2022 - 20:42

Romain BRUNET Suivre FRANCE 24 Suivre

Au lendemain du débat avec Emmanuel Macron, qu'elle affronte dimanche au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen est repartie sur le terrain. C'est à Arras, dans son fief des Hauts-de-France, que la candidate du Rassemblement national a donné jeudi son dernier meeting. 

C'est en terrain conquis que Marine Le Pen a tenu son dernier meeting de campagne. Après un débat tendu mercredi avec Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national s'est exprimée, jeudi 21 avril, devant ses supporters à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais. Un département qui a largement voté pour elle au premier tour, même si c'est le président sortant qui a décroché la première place dans le chef-lieu.

Marine Le Pen a attaqué avec force son adversaire Emmanuel Macron, d'une "arrogance sans limites", en appelant "le peuple de France" à se "lever" et à faire "front" contre lui au second tour dimanche.

"J'en ai assez de cet irrespect permanent : je serai la présidente du respect des Français et je sais qu'ils attendent désespérément du respect", a promis la candidate du Rassemblement national, devant plus de 3 000 militants, qui ont hué à plusieurs reprises le président sortant.

>> À lire : Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Au débat télévisé, qui a opposé mercredi les deux candidats, "on a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant, et d'une arrogance sans limites", a taclé la prétendante à l'Élysée.

"Un président ne devrait pas se tenir comme cela. Mais sommes-nous vraiment étonnés ? Son attitude d'hier (mercredi) soir, son dédain, c'est celui avec laquelle il traite les Français depuis bientôt cinq ans", a-t-elle lancé.

Selon la candidate d'extrême droite, "l'attitude d'Emmanuel Macron hier (au débat) est tellement révélatrice d'un quinquennat de délitement démocratique".

"Macron ou la France ?"

"Macron pendaison", a-t-on entendu dans le public quand la candidate a comparé le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France ?". "Manifestement, c'est la France", a affirmé Marine Le Pen, en appelant à nouveau à "faire barrage" contre le président sortant.

"Pour faire barrage, on ne s'abstient pas, on vote, et on vote pour le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron", a-t-elle dit, alors qu'Emmanuel Macron est donné vainqueur dimanche, à 56,5 % contre 43,5 % pour la candidate d'extrême droite, selon le dernier sondage de notre partenaire Ipsos Sopra-Steria. Marine Le Pen avait pâti aux régionales de l'abstention de ses électeurs, catégories populaires et jeunes en tête.

"On ne veut pas voir la souffrance des gens, la grande pauvreté, le sentiment d'abandon", selon elle. "Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l'immigration massive et anarchique qu'il a fait rentrer dans notre pays ?" ou "quand on évoque cette insécurité, cet ensauvagement ?", a-t-elle demandé.

>> À lire : Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?

"Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules et ne se remet jamais en question quand on évoque l'affaiblissement terrible du pouvoir d'achat ?", a-t-elle poursuivi, sous la clameur d'un "non" unanime du public.

Se présentant comme "la seule alternative face au système" et à "ce pouvoir oligarchique", la candidate RN a appelé le "peuple de France" à se "lever" au second tour dimanche, acclamée par des "Marine présidente".

"L'heure est venue pour toi d'aller demander compte à tous ceux qui t'ont méprisé et de leur dire en face : vous nous avez trompés ! Vous nous avez abandonnés ! Vous nous avez déclassés ! Vous nous avez ruinés ! Et désormais, c'est à nous de vous congédier !", a-t-elle conclu.

Avec AFP

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Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

L'Humanité

Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale

Reportage

Les personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.

Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.

« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».

Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».

Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».

conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique
Le Figaro

Handball : des vivats et une lourde défaite pour les Ukrainiennes face aux Bleues

Les handballeuses françaises ont largement battu les Ukrainiennes (27-18), première sélection de leur pays à reprendre la compétition depuis l'invasion russe le 24 février, samedi soir au Havre en qualifications pour l'Euro 2022.

Bien plus qu'un simple match. En accueillant l'Ukraine ce samedi au Havre, l'équipe de France a vécu un moment fort en émotions. Sur le plan sportif, les championnes olympiques en titre, pourtant déjà qualifiées pour le Championnat d'Europe en novembre, ont annihilé quasiment toutes les chances ukrainiennes (27-18) d'obtenir le second billet du groupe. Certes, les quelque 2.000 spectateurs ont réservé une «standing ovation» à l'arrivée et au tour d'honneur final des Ukrainiennes ainsi que des applaudissements nourris quand le message «Peace for all» (la paix pour tous) est apparu sur les écrans géants. Ils ont aussi écouté dans un silence recueilli l'hymne ukrainien, pendant lequel le maigre staff de l'équipe a brandi un drapeau jaune et bleu et les joueuses ont chanté, serrées les unes contre les autres, une main sur le cœur.

Mais pendant le match, plus de sentiment dans les tribunes, le public a bruyamment poussé les Bleues alors que l'entraîneur français Olivier Krumbholz avait prévenu : «On ne leur fera aucun cadeau». De sentiments il en restait peut-être un peu sur le terrain, où l'équipe de France, victime d'une certaine fébrilité et des parades de la gardienne ukrainienne Mariia Gladun, a été menée au score pendant plus d'un quart d'heure. Mais les Bleues ont profité d'un gros passage à vide de l'attaque ukrainienne, incapable de marquer pendant 17 minutes en fin de première période, pour virer en tête (9-6 à la mi-temps). Même si la capitaine Iryna Glibko et ses coéquipières ont retrouvé le chemin des filets en seconde période, les Françaises ont déroulé pour les maintenir à distance, sous les olé et la ola de la salle.

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Pour l'Ukraine, déjà battue 26-19 mercredi en Croatie, cette défaite est quasiment un coup d'arrêt. Avec seulement 2 points, elle doit désormais espérer une victoire de la République Tchèque (2 pts) dimanche en Croatie (4 pts), puis s'imposer dans ses deux matches en retard avec les Tchèques pour se qualifier. Mais ces deux matches, prévus début mars, ont été reportés à cause de l'invasion russe et si les Ukrainiennes ont pu jouer cette semaine grâce au soutien des fédérations française et autrichienne, l'avenir reste incertain. Les autorités militaires attendent le retour au pays du sélectionneur Vitaly Andronov, ainsi que du médecin de l'équipe, Rostylsav Kozakevych. Les joueuses qui évoluent dans des clubs européens vont y retourner, tandis que le gros contingent du club de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a trouvé refuge en République tchèque.

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L'Humanité

Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

Actu

Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
France24 - Monde

Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Publié le : 21/04/2022 - 07:55Modifié le : 21/04/2022 - 08:04

Stéphanie TROUILLARD Suivre

À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs fondations et associations mémorielles appellent à la mobilisation citoyenne. Alors que le vote coïncide avec la Journée nationale en mémoire des victimes et des héros de la déportation, ils prônent les valeurs républicaines et démocratiques face à la tentation de l'extrémisme. 

"Au moment où le destin de notre pays est en jeu, dans un contexte plus incertain encore qu’en 2017 avec le retour de la guerre sur le sol européen, nous nous souvenons des leçons du passé et appelons à une mobilisation forte pour faire un choix clair en faveur des valeurs républicaines et démocratiques". C’est par ces mots que cinq associations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale appellent dans un communiqué commun à se rendre aux urnes le 24 avril lors du second tour de l’élection présidentielle.  

Dans ce texte signé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France Libre et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ces organisations estiment que les citoyens français doivent choisir entre deux modèles de société opposés : "L'un garantit la préservation de nos valeurs républicaines et démocratiques et de l'engagement européen de la France issu de la Seconde Guerre mondiale, quand l'autre les remet en question". 

Cinq fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale publient une déclaration commune en vue du second tour de l'élection présidentielle. pic.twitter.com/PigbrYwLge

April 13, 2022

Même si ce document ne cite pas les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, estime que le message est clair. "En tant que fondations reconnues d’utilité publique, nous ne faisons pas de politique politicienne. Nous n’avons pas voulu être nominatif, mais en lisant ce communiqué, on comprend assez clairement de quel côté notre cœur penche", explique-t-il à France 24. Gilles Pierre Levy, président de la Fondation de la Résistance, précise également que "ce n’est pas dans nos habitudes d’intervenir dans le monde politique. Nous essayons d’être neutres", tout en se voulant plus explicite : "Il traîne autour du Rassemblement national, un certain nombre de choses qui ont été combattues par les gens dont on essaie de pérenniser les valeurs et la mémoire".  

"Les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes"

Le second tour de l’élection présidentielle coïncide d’ailleurs cette année avec la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. "C’est une journée hautement symbolique et c’est d’autant plus important que les fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale réagissent à cette occasion", insiste Philippe Allouche. 

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la #DéportationFMD, FNDIRP, UNADIFDim 24 avril 2022 (cérémonies avancées au jeudi 21 avril ou au vend 22 avril 2022)@APHG_National pic.twitter.com/t1xdmIFrRO

April 18, 2022

Instaurée en 1954, elle se tient tous les ans le dernier dimanche d’avril en mémoire de ceux qui ont vécu l’enfer des camps de concentration et d’extermination nazis. Quatre-vingts ans après, l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national est vécue comme une angoisse pour leurs camarades encore en vie. "La génération qui a connu cette période est très en colère. Elle a le sentiment que les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes", résume Philippe Allouche.  

Dans la foulée de la déclaration commune des cinq Fondations, d’autres acteurs mémoriels ont eux aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne. Sur les réseaux sociaux, le camp des Milles, un camp d’internement situé en Provence où ont été détenues plus de 10 000 personnes lors de la Seconde Guerre mondiale, a publié une vidéo qui reprend un texte écrit par d’anciens combattants et déportés. "Ce sont des personnes fortes qui reconnaissent aujourd’hui avec tristesse, inquiétude, colère et détermination un climat et des propos qu’ils n’ont que trop bien connus. Presque tous avaient promis à leurs camarades disparus de porter la mémoire de ce qui mène au pire. ‘Plus jamais ça’ n’était pas qu’un slogan pour eux !", décrit Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et directeur de recherche émérite au CNRS. 

Même si Marine Le Pen n’est pas non plus citée dans cette vidéo, cet appel vise aussi à faire barrage à l’extrême droite en éclairant le passé. "Dans l’Histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire", rappelle ainsi Alain Chouraqui. "Les régimes autoritaires ont déjà été ‘essayés’ et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Je pense au régime de Vichy comme à tant d’autres régimes d’hier ou d’aujourd’hui".   

"On ne court aucun risque à aller voter"

Alors que le repli sur soi, le nationalisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme trouvent un certain écho dans plusieurs pays européens, les institutions mémorielles ont pleinement conscience que leurs actions sont plus que jamais nécessaires. "Il faut poursuivre le travail de mémoire. Nous sommes conscients qu'on ne touche pas l'ensemble de la population française", regrette ainsi Philippe Allouche. "Mais je ne suis pas pessimiste. Malgré le temps qui passe et grâce au travail effectué par les professeurs, nous sommes plus avancés sur ces sujets qu’il y a 20 ou 40 ans". Pour Alain Chouraqui, il faut continuer à réfléchir sur les nouveaux modes de transmission et "développer l’enseignement d’une histoire et d’une mémoire retravaillées de façon pluridisciplinaire pour être plus directement utiles au présent".  

En attendant la poursuite de ce travail notamment auprès des élèves, ces acteurs mémoriels attendent un engagement dans les urnes, dimanche 24 avril. "La résistance, ce sont des gens qui ne sont pas restés passifs et qui ne se sont pas dit ‘on verra bien‘", souligne Gilles Pierre Levy. "Ceux qui ont agi durant la guerre ont pris des risques considérables et beaucoup y sont restés. On ne court aucun risque à aller voter". 

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L'Humanité

Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

Actu

La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

Luis ReygadaJoseph Korda

La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

Filtrage des camions à l’entrée du site

Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Des pressions pour briser le mouvement

Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Le Figaro

Objets d’art, voitures de collection... Placement ou plaisir, faut-il choisir?

NOS CONSEILS - Les amateurs d’art, d’objets anciens ou encore de voitures de collection peuvent, à l’occasion, réaliser de belles plus-values. Mais est-ce vraiment l’essentiel?

Depuis maintenant plus de 10 ans, Jean-Jacques, 58 ans, écume les salles de ventes d’art parisiennes pour dénicher la peinture ou le dessin qui lui procure une émotion. «Ces œuvres, qui ont une histoire, se retrouvent le soir même dans mon salon. Il y a quelque chose de magique à cela», s’enflamme ce passionné d’art moderne, par ailleurs gérant de portefeuilles financiers. Il détient aujourd’hui des dizaines de tableaux, bronzes et dessins de presse et n’hésite pas à revendre ceux qui se sont le plus valoriséspour en acheter d’autres. «Mais la plupart de ces objets sont accessibles à partir de quelques centaines d’euros», dit-il. Contrairement aux idées reçues, il est en effet possible d’investir dans l’art sans forcément se ruiner. Selon le rapport annuel du marché de l’art réalisé par Art Basel et UBS, 85 % des œuvres échangées le sont pour moins de 10.000€. Les plus visibles et médiatiques, vendues plusieurs millions de dollars, représentent moins de 1 % du marché mondial.

75% des ventes aux enchères se font sur Internet

Avec l’essor des plates-formes de vente en ligne, les objets de collection se sont largement démocratisés, des meubles aux photos, en passant par les livres anciens ou les bandes dessinées. L’an passé, les ventes aux enchères en ligne ont d’ailleurs atteint des records en France, avec 3 milliards d’euros échangés, soit 75 % du montant total des ventes aux enchères. «Les placements financiers rapportent de moins en moins. Dans cette période de forte incertitude, les Français cherchent plus à se faire plaisir et se tournent vers des objets ou des biens qu’ils affectionnent», analyse Bénédicte Valton de Jorna, directrice commerciale et marketing du site Interencheres.

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Les voitures anciennes, par exemple, connaissent un intérêt qui ne se dément pas. «Je suis passionné par les automobiles depuis que je suis petit. À 18 ans, j’ai récupéré un vieux modèle de Citroën que j’ai appris à bricoler et que j’ai revendu. Avec l’argent, j’ai pu faire l’acquisition d’une Mini Austin 1300 puis d’une Opel GT, un coupé deux places que j’ai recherché pendant des mois sur internet», relate Jérôme, 39 ans, cadre dans la finance. Ce collectionneur a mis au point sa propre stratégie. Il ne détient pas plus de cinq voitures pour des raisons de place et à cause des frais d’entretien élevés (parking, pièces détachées, assurance…). «Mon objectif est de ne pas perdre d’argent, je dois donc faire des choix judicieux. Je me concentre sur les “youngtimers”, les sportives des années 1970-1990 qui ne devraient pas se dévaloriser. Je suis capable de les réparer et je les fais rouler régulièrement.»

Avant d’investir, il est impératif de faire le tour du marché pour avoir une idée très précise de la cote de l’objet convoité en consultant les sites dédiés et les revues spécialisées (Gazoline, Montres Magazine…).«Je me rends dans des salons dédiés, comme Rétromobile, et je lis la presse et les sites spécialisés. Mais cela prend du temps. Les forums et les communautés de collectionneurs donnent aussi de très bons conseils», précise Jérôme, notre financier. Pour les œuvres d’art, il faut se tenir informé des dernières tendances du marché (La Gazette Drouot, Le Journal des Arts…), de la cote des artistes que l’on vise et ne pas hésiter à poser des questions dans les galeries. «J’ai acheté mon premier tableau il y a 20 ans, raconte Philippe, 55 ans, chef d’entreprise et investisseur dans l’art contemporain. À l’époque, j’ai eu un véritable coup de cœur pour un artiste qui exposait dans une galerie d’art contemporain. Néophyte, j’ai tout appris en me rendant régulièrement dans des musées, des galeries et des foires spécialisées en France et à l’étranger, notamment aux États-Unis.»

Dénicher la perle rare

Si l’on recherche des meubles, des photos, des peintures ou des bijoux, il faut arpenter les galeries, les marchands d’art, les antiquaires, les salles de ventes aux enchères mais aussi se rendre régulièrement aux puces, dans les brocantes et les vide-greniers. Ces derniers permettent à ceux qui savent ouvrir l’œil de dénicher la perle rare. Moins connus, les «fonds d’ateliers» permettent de découvrir des œuvres d’un artiste qui vient de disparaître. Il faut aussi fouiner sur les plates-formes spécialisées (Catawiki, Interencheres…) qui organisent des ventes en ligne régulières. Maud, 31 ans, y fait de vraies trouvailles. «Je collectionne les sacs griffés depuis plusieurs années. J’en détiens une vingtaine», explique cette gérante de restaurant à Lyon. Si elle n’en a pas encore revendu, elle a appris avec le temps à savoir quels modèles et quelles marques sont désormais des valeurs sûres. «Lors d’une vente aux enchères, il faut toujours se fixer un prix maximum à ne pas dépasser», conseille-t-elle.

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Il est aussi indispensable de demander au préalable tous les renseignements et des photos complémentaires car il est difficile d’acheter un objet en ligne sans le voir en vrai. Enfin, sur les sites de ventes entre particuliers (Leboncoin, eBay…), il est encore possible de trouver des merveilles. Mais attention, dans ce cas, il n’y a aucune garantie sur l’authenticité de l’objet acheté. Par exemple, les sacs de marque doivent avoir une carte et/ou un numéro de série indiqué à l’intérieur. Soyez aussi attentif à leurs coutures et leurs fermetures car les contrefaçons sont légion.

Idéal pour diversifier, non pour spéculer

Objets d’art ou de collection, ces actifs décorrélés des marchés financiers peuvent être intéressants dans une stratégie de diversification, à condition que l’épargnant investisse en tant qu’amateur et non en tant que spéculateur car ceci s’avère très difficile si l’on n’est pas un professionnel. «Acheter de l’art contemporain, c’est avoir un coup de foudre pour une œuvre, mais c’est aussi miser sur des talents émergents auxquels vous croyez et sur lesquels vous misez. Au fil des années, certaines pièces vont se valoriser mais la cote des autres ne montera probablement jamais», reconnaît Philippe, notre chef d’entreprise. Sachant qu’il faut toujours se méfier des effets de mode qui peuvent entraîner une forte volatilité pour certains artistes. Quoi qu’il en soit, un passionné de photographies, de vins ou de voitures de collection pourra toujours tirer parti de son placement. Même s’il y perd sa chemise, il en aura au moins profité.

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France24 - Monde

Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée

Publié le : 21/04/2022 - 16:01

Aude MAZOUE Suivre

Ces dernières années, Marine Le Pen s’est employée sans relâche à gommer les aspérités du Rassemblement national pour briser le plafond de verre qui l'a déjà fait échouer aux portes de la victoire de l’élection présidentielle. Portrait d’une candidate qui rêvait de l’Élysée.  

Cinq ans que Marine Le Pen rumine sa revanche. Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, la candidate du Rassemblement national ne compte pas perdre ce match retour face à Emmanuel Macron. À 53 ans, l'ex-patronne du Front national a parachevé d’adoucir son discours. Son image aussi. Loin du tir sportif auquel elle s’adonnait en 2012, la "mère à chats" – comme elle aime maintenant se définir – n’en finit plus de poser avec ses matous dans les médias et sur son compte Twitter aux 2,6 millions d’abonnés. Fini les propos lancés à la hussarde et les provocations d’antan, la cheffe du RN bon teint assure désormais que l’islam est "compatible avec la République". Au pays du RN version 2022, plus de sortie de l’euro ni de l’Union européenne. Il faut dire que la dédiabolisation commencée dès 2002 a été facilitée par un Méphisto providentiel nommé Zemmour, qui lui n’a rien sacrifié à son franc-parler. Le résultat est là : Marine Le Pen, qui apparaît normalisée, progresse de deux points au premier tour de la présidentielle en cinq ans. Le brushing blond est pourtant bien resté le même. Son programme d’extrême droite aussi. Rien qui ne diffère vraiment du passé.  

La République a besoin de nous autant que nous avons besoin d'elle. En apportant votre suffrage à ma candidature, c'est pour la restauration des évidences républicaines que vous voterez. Dimanche, peuple de France, nous avons rendez-vous avec l'histoire. pic.twitter.com/6tndVbjJLb

April 19, 2022

Des bleus à l’âme  

Marion Anne Perrine Le Pen, de son vrai nom, est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Pour cette troisième et dernière fille (après Marie-Caroline et Yann) du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, la politique coule dans les veines depuis son plus jeune âge. Dans son autobiographie "À contre flots", publiée en 2006, elle raconte d’ailleurs être entrée "de plain-pied dans la politique" à l’âge de 8 ans, lorsqu'elle échappe à un attentat visant l'appartement familial parisien, l'un des événement "les plus marquants de son enfance". Question épreuves, la jeune fille en connaît un rayon : le divorce tapageur de ses parents, les photos érotiques de sa mère publiées dans le magazine Playboy, les insultes lorsqu’elle accompagne à 15 ans son père dans ses déplacements pendant la campagne des municipales de 1983. Pas de quoi la décourager de la politique pour autant. À sa majorité, la fille du "Menhir" officialise son entrée en politique en adhérant au Front national paternel.   

Avec une note de 4 sur 20 à l'épreuve de philosophie d’un bac B obtenu au rattrapage, Marine Le Pen n’est pas de ces élèves que les professeurs portent en exemple. Inscrite en droit à l'université Paris II-Assas, l’étudiante que tous décrivent comme une "fêtarde invétérée" obtient tout de même une maîtrise en droit puis un DEA en droit pénal en 1991. "Le clone", comme la surnomme sa mère en référence à sa ressemblance avec son père – avec "des cheveux" précise l’intéressée –, a surtout hérité du goût pour la tribune. Rien d’étonnant à ce que cette étudiante gouailleuse, l'invective au bord des lèvres, embrasse l’année suivante la profession d'avocate, au sein de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ironie du sort, la toute jeune juriste, qui se porte volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates, est amenée à défendre des immigrés clandestins.  

"Mais qui elle est, celle-là ?"  

Dans le même temps, à tout juste 24 ans, la jeune femme brigue la 16e circonscription de Paris. Sans succès. Il lui faut attendre 1998 pour accéder à la reconnaissance du scrutin. Marine Le Pen est alors élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Côté privé, elle rencontre de nouvelles zones de turbulence. La même année, elle met au monde trois enfants, dont des jumeaux, en moins de onze mois. Et au sein de l'appareil politique, la scission avec Bruno Mégret crée des remous. Ses prises de position "modernistes", sur l'avortement ou encore sur la religion, lui valent les critiques d’une partie des cadres et de l’électorat frontiste. Le Pen père fait fi des critiques des caciques mécontents, il croit en sa fille et exclut ceux qui osent s’en plaindre. Deux ans plus tard, elle prend la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen pour amorcer une vaste opération de marketing politique. Objectif : décomplexer les actuels électeurs et en attirer de nouveaux.   

Jusque-là dans l’ombre de son père, l’élue frontiste commence à prendre la lumière le 5 mai 2002, au soir du second tour, alors que son père est vaincu face à Jacques Chirac. Elle apparaît pour la première fois sur les plateaux télévisés après le désistement d'un des cadres du parti. La prestation est remarquée. Elle titille et agace ses adversaires politiques. "Mais qui elle est, celle-là ?", s'étrangle Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 3. "Pas de haine, pas d'intolérance monsieur", lui rétorque-t-elle dans un sourire narquois dont elle a le secret tandis qu'une partie du public la hue.   

Trahisons familiales  

L'animal politique poursuit son ascension. Elle trouve dans le nord de la France, en partie miné par le chômage et la désindustrialisation, une terre fertile pour semer ses idées. Elle est élue députée européenne en 2004 et en 2009. En 2011, le XIVe congrès du Front national à Tours voit le chef historique Jean-Marie Le Pen passer le flambeau à sa fille, qui a largement remporté le scrutin interne face à son rival Bruno Gollnisch. Débarrassée des querelles intestines du parti, elle se lance une première fois dans la course à l’Élysée en 2012 et recueille 17,90 % des voix au premier tour. La même année, elle crée le Rassemblement bleu Marine, qui constitue une coalition de différents mouvements d’extrême droite lors des élections législatives. Jean-Marie Le Pen, d’abord poliment maintenu comme président d'honneur et dont les saillies racistes et révisionnistes grèvent tous les efforts de dédiabolisation du Front national, est définitivement exclu de l’appareil en 2015 par sa propre fille. En cause cette fois, ses propos polémiques sur les chambres à gaz "détail" de la Seconde Guerre mondiale ou sa défense du maréchal Pétain. Chez Le Pen, la trahison se goûte aussi en famille.   

Les coudées franches, elle brigue à nouveau la présidence de la République en 2017, mais échoue au deuxième tour derrière Emmanuel Macron (33,90 % -  66,10 %). Déterminée, elle n’entend pas rester sur cet échec. Elle mène une troisième campagne présidentielle en 2022, espérant prendre sa revanche sur le président sortant. Mais de nouveaux remous secouent le parti. D’abord les transfuges, certes peu nombreux, qui désertent le parti avec perte et fracas pour grossir les rangs du candidat Éric Zemmour. Puis c’est au tour de sa propre nièce, Marion Maréchal, de quitter le navire. Jusqu’au psychodrame Nicolas Bay, accusé d’espionnage pour le camp Reconquête!. Contre vents et marées, Marine Le Pen insubmersible, tient bon et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Si elle parvenait à remporter l'élection après trois essais, comme l'ont fait François Mitterrand et Jacques Chirac, elle marquerait l'histoire en étant la première femme élue présidente de la République en France. Ce serait aussi la première fois que l'extrême droite gouvernerait la France sous la Ve République.  

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France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche

Publié le : 21/04/2022 - 12:00

Aude MAZOUE Suivre

Entré à l’Élysée à seulement 39 ans auréolé d’une image d’ambitieux réformateur, le plus jeune des présidents de la Ve République a vu son quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.

En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. L’exercice du pouvoir surtout. Le visage de jeune premier d’Emmanuel Macron, élu président en 2017 à 39 ans, porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille. 

Emmanuel Macron l'insaisissable

Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l’invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d’une troisième guerre mondiale aux portes de l’Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspens, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l’élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l’Élysée. 

>> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

Après cinq années passées à la tête de l’État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d’arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s’accordera sur son caractère insaisissable.  

L’histoire de ce chef d’État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l’Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l’élection ? Personne. À l’exception de lui, peut-être.  

L’ascension d’un ambitieux  

L’ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d’un neurologue et d’une médecin conseil à la Sécu­rité sociale, cet aîné d’une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s’exiler à Paris afin de s’éloigner de la passion interdite qu’il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux Lycée Henri IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (Ecole nationale d’administration), en 2002. Un pur produit de l’élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS). 

À sa sortie de l’ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L’année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu’il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d’un discours au Bourget, nomme le banquier d’affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l’image, le président socialiste n’est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d’abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d’Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d’œil", raconte Manuel Valls dans Élysée confidentiel, alors ministre de l’Intérieur. La trahison politique est en marche.  

La trahison 

Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l’Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l’électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l’héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d’en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d’un an plus tard, il prend la place de celui qui l’a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.  

Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l’essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l’électorat socialiste qui l’a porté au pouvoir. D’abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l’ISF qu’il remplace par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d’être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.  

Cinq années de turbulences 

Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires"ou "les premiers de cordée" écorne l’image du jeune chef d’État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l’année suivante. En 2018, l’affaire Benalla marque le début d’une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l’État est coupé des réalités du quotidien. 

Mais, c’est dans le "tragique de l’histoire"que "l’homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l’économie française sous assistance respiratoire et entre dans l’ère du "quoi qu’il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l’épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la côte de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris. 

Par tous les dieux de l’Olympe, le président "Jupitérien" l’assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s’il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les sondages du second tour, le président sortant multiplie les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. S'il était réélu, il deviendra le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande. 

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Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain

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Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites

L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen, retour à la case diabolique

« Faites ce que vous voulez mais votez Macron », titrait Libération, le 6 mai 2017, à la veille du second tour de l’élection présidentielle. À la même époque, Le Monde, sous la plume de son directeur, Jérôme Fenoglio, appelait également à « écarter fermement Marine Le Pen de ce pouvoir qu’elle convoite » en votant en faveur d’Emmanuel Macron. Et la majorité de la classe médiatique d’encourager cette option, plus ou moins ouvertement. Leurs vœux furent exaucés, la République était sauvée.

Cinq ans plus tard, bis repetita. Lundi 11 avril, au lendemain de la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle, le petit théâtre antifasciste a rouvert ses portes. Seulement, si les acteurs sont les mêmes, la trame narrative a un peu changé. À l’époque, la patronne du Front national, devenu Rassemblement national, se trouvait communément étiquetée à « l’extrême-droite », avec toute la charge symbolique que cette notion charrie.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ; non seulement Marine Le Pen a poursuivi sa stratégie de dédiabolisation, parfois contre l’avis de son propre camp, mais elle a également pu compter sur un événement politique inattendu : l’émergence du phénomène Zemmour. Au centre de l’attention médiatique durant plusieurs semaines, l’essayiste aux propositions chocs a indirectement contribué au recentrage de la candidate RN. Mieux : il a fait office de paratonnerre quand la foudre s’est abattue sur les “pro-Poutine”. Ajoutez à cela l’essoufflement du « barrage républicain », et c’est la quasi-totalité du monde politico-médiatique qui s’inquiète de la « banalisation » de la candidate RN.

Le retour des hostilités

Le temps d’un entre-deux-tours qui touche à sa fin, l’hostilité à Marine Le Pen s’est exprimée avec une acuité renouvelée : « Je ne pense pas qu’elle ait jamais été autant diabolisée. Même en 2017, le déferlement n’était pas aussi important », observe la chercheuse et essayiste Anne-Sophie Chazaud, auteur de Liberté d’inexpression (L’Artilleur). « Qu’on s’entende : il était tout à fait envisageable que Marine Le Pen fasse l’objet d’une campagne critique à la condition que son adversaire soit logé à la même enseigne », précise-t-elle, avant de déplorer le quasi-unanimisme médiatique : « Bien sûr, il y a toujours des voix dissonantes, mais ce n’est pas auprès de celles-ci que l’opinion majoritaire se forge. »

Ce manque de pluralité, c’est encore l’émission Quotidien qui en parle le mieux. Le 19 avril, son chroniqueur média, Julien Bellver, faisait remarquer que : « Toute la presse [tirait] sur le RN, sauf Valeurs actuelles. » Une uniformité qui ne suscite pas même le début de commencement de remise en question. « À croire que les instances médiatiques officielles se sont donné le mot », ironise Aymeric Chauprade, l’ex-conseiller international de Marine Le Pen.

Sept ans après avoir quitté le parti à la flamme, l’ancien eurodéputé se désole de constater que rien (ou presque) n’a changé : « Il n’y a pas beaucoup de créativité, ce sont toujours les mêmes mécanismes de diabolisation. L’on cherche les aspérités ou tout ce qui peut faire épouvantail. » En l’occurrence, Aymeric Chauprade a reçu ces derniers jours un certain nombre d’appels de journalistes au sujet des relations entre la candidate RN et la Russie : « Tout ce petit monde tente de compromettre Marine Le Pen en jouant sur ma “proximité” avec ce pays à l’époque. Bien sûr, tout cela est amplifié et déformé. »

Anne-Sophie Chazaud aurait apprécié que les médias dépensent la même énergie pour faire le bilan critique du quinquennat écoulé : « Le seul programme qui a été décortiqué de façon extrêmement critique et orienté, c’est celui de Marine Le Pen. Que ne l’ont-ils fait avec celui du président sortant ? », s’interroge-t-elle.

Mais l’opération re-diabolisation ne serait pas totalement réussie sans les traditionnelles tribunes d’artistes et de sportifs appelant à voter contre Marine Le Pen. Ainsi, mardi, quelque 200 personnes liées au monde du sport se sont rassemblées « contre l’extrême-droite » à l’Institut du judo à Paris. Quelques jours plus tôt, 500 artistes se sont engagés à voter pour Emmanuel Macron « sans aucune hésitation, aucun doute, aucun flottement ».

Un concours de caricatures

Pour Anne-Sophie Chazaud, nous ne sommes plus dans une campagne d’entre-deux-tours de type démocratique, mais dans la « quinzaine antifasciste » décrite par l’écrivain Philippe Muray, au lendemain de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, en 2002. « Dans cet opéra mythologique où tout un pays se dressait contre la Bête, la nouvelle humanité s’est baptisée comme dans une eau lustrale. Elle se cherchait un nom, elle l’a trouvé. Elle est désormais anti-lepéniste », écrivait alors le père d’Homo festivus.

Vingt ans plus tard, ces lignes n’ont pas pris une ride. Elles se trouvent confirmées ces derniers jours par un certain nombre de sorties extraordinairement caricaturales. Ainsi de cette récente sortie de l’élue écologiste et militante féministe, Alice Coffin, dans les colonnes de Libération : « Si l’extrême droite gagne, moi comme tant d’autres militant·e·s féministes, ou antifa, ou antiracistes, nous sommes menacées très directement de mort. Que les électrices et électeurs aient bien cela en tête le 24 avril. » Songeons encore à la terrible prophétie du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 12 avril, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) : « Avec Marine Le Pen, les riches vont peut-être maigrir et les pauvres vont peut-être mourir. »

S’il ne croit pas à l’efficacité de cette technique d’épouvante, le porte-parole du RN, Julien Odoul, regrette une campagne où tout est permis contre sa candidate : « Je crois les Français suffisamment intelligents et lucides pour ne plus entrer dans cette combine. Il n’empêche que le traitement ordurier et parfois mensonger dont nous avons fait l’objet pose un vrai problème démocratique. Car, pendant ce temps-là, on n’aborde pas les sujets de fond. »

Ce qui n’est pas pour déplaire à Emmanuel Macron dont les propres failles sont escamotées par cet anti-lepénisme paresseux. Contrairement au président du groupe RN en Bourgogne-Franche-Comté, Anne-Sophie Chazaud pense que cette stratégie de diabolisation peut à nouveau fonctionner : « Quand tous les médias ou presque relaient le même discours, la population ne peut pas rester totalement imperméable. » À cela s’ajoute un autre élément évoqué par le politologue Sainte-Marie dans le Figaro : « Beaucoup de Français sont d’accord avec le programme d’Emmanuel Macron, mais personne n’aime dire qu’il vote en fonction de son intérêt matériel. Ce type de discours leur permet de sublimer leur choix par la défense antifasciste. »

Mezza voce, un autre cadre du RN ne se fait guère d’illusions sur l’issue du scrutin présidentiel, dimanche soir : « Marine peut faire tous les efforts qu’elle veut pour adoucir son image, elle reste tributaire de l’héritage familial. Raison pour laquelle le système peut la re-diaboliser en un rien de temps. » Selon lui, il n’y a pas d’autres solutions que de créer, à terme, une nouvelle formation délestée des poids du passé : « Sans ça, le camp national sera toujours renvoyé au Pavillon des cancéreux », prévient-il. À moins que les Français ne le contredisent, dimanche, à 20 h 00. Tic-tac.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Warsaw’s Welcome Mat Risks Fraying Under Strain of a New Refugee Surge

Warsaw gladly and proudly accepted 300,000 Ukrainians fleeing the war. But as the Polish capital braces for a new wave of refugees, its mayor warns that the city is “at capacity.”

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By Andrew Higgins

WARSAW — Warsaw’s biggest pediatric hospital has put patients from Ukraine on its waiting list for liver transplants, sometimes ahead of Polish children. Schools in Poland’s capital have had to search for extra teachers to keep up with the influx of new pupils. Public transport has risked buckling under the strain of so many new residents.

Yet, to just about everyone’s surprise, Warsaw has kept working, defying predictions of a breakdown and an angry public backlash. The city, which has welcomed hundreds of thousands of fleeing refugees, has decked itself with Ukrainian flags and banners of support for Poland’s war-ravaged eastern neighbor.

But just as the tsunami of refugees, which increased the capital’s population by nearly 20 percent in just a few weeks, seemed to be receding, Warsaw’s mayor, Rafal Trzaskowski, is now bracing for a possible new influx as Russia’s military pushes to achieve what President Vladimir V. Putin last week vowed would be the “full completion” of his war in Ukraine.

“Warsaw is at capacity,” Mr. Trzaskowski, a liberal opponent of Poland’s conservative governing party, Law and Justice, said in an interview. “We accepted more than 300,000 people but we cannot accept more. With the escalation by Russia in eastern Ukraine we could have a second wave.”

It looked for a few days as if the rush into Poland was over as Russia’s retreat from Ukraine’s capital, Kyiv, encouraged some Ukrainians to risk returning home and others to stay put. For the first time since Russia invaded Ukraine, on Feb. 24, Poland’s border service announced in April that the number of people arriving from Ukraine had been outnumbered by those crossing the other way.

But that trend, the mayor fears, is unlikely to hold and, if significantly reversed with a new surge of refugees, could push an already strained city beyond its limits.

“Imagine your city suddenly increased by 15 to 20 percent: what an incredible pressure this would be and what it would cost to normal services of the city like public transportation, sanitation, education and so on,” the mayor said. “These costs run to hundreds of millions of dollars.”

At Warsaw’s central railway station on Friday, a major hub of Ukrainians going in either direction, Natalia Glinskaya, 54, said she left Ukraine in March, moved on to Sweden via Poland and returned to Warsaw this week with plans to take a train back home.

But after learning that Russian shells had fallen early Friday on her hometown east of Dnipro, she put that plan on hold. Though a Russian speaker, like most Ukrainians in the east of the country, she cursed Mr. Putin, who claims to be defending Russian speakers from persecution, calling him a “crazy terrorist” capable of anything.

“I’m going back and forth about what to do now,” she said, predicting that Russia’s offensive in the east would deter many Ukrainians from returning home and encourage others to leave, particularly after Sunday’s Orthodox Easter, an important family holiday.

“Then there will be a second wave,” she said.

Figures released this past week by Poland’s border authorities showed the number of Ukrainians leaving and arriving roughly balancing out on some days. As Orthodox Easter drew nearer, however, more people returned to be with their families in Ukraine than arrived, with the Polish border service reporting on Saturday that 19,900 people had crossed into Poland from Ukraine the previous day, while 23,800 went the other way.

After a peak of more than 30,000 Ukrainians arriving in Warsaw each day last month, the number declined to just a few hundred last week. The figure is now creeping up again, with two or three thousand refugees now coming to the capital each day, mostly from the eastern Donbas region.

Many Ukrainians who have fled to Poland since Russia invaded are agog at how well they have been received.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“It is wonderful to have a kind neighbor like this when our neighbor to the east attacks us with such cruelty,” said Roksolana Tyymochko-Voloshyn, 34, who arrived last month with her cancer-stricken 7-year-old son, Volodymyr.

Driven from the border straight to Warsaw in an ambulance, they were taken to the Children’s Memorial Health Institute, a sprawling medical complex southeast of the capital, to treat her son’s eye tumor. He was halfway through a course of 25 radiation treatments in Kyiv when they fled Ukraine. His mother, who left her husband behind to fight, is at his bedside day and night.

Marek Migdal, the director of the pediatric hospital, said that patients from Ukraine “get exactly the same rights to treatment as Polish citizens,” and he initially worried that “if their number increases our capacity will not be sufficient.”

The number of Ukrainian admissions, however, stabilized as hospitals elsewhere in Poland and abroad took in Ukrainian children in desperate need of medical care.

Few of the Ukrainian children admitted to the Warsaw pediatric hospital needed treatment for war wounds. But the war, by choking supplies of medicine and diverting doctors, has put their lives at risk. “If we cannot help these children, we will be responsible for their deaths,” said Piotr Socha, a Polish doctor at the health institute responsible for a ward treating liver disease. “Ukraine cannot help them. We have to help.”

That extraordinary welcome mat rolled out by millions of ordinary Poles in the early weeks of the war could well fray, Warsaw’s mayor said, if another wave of traumatized people crashes over his city and the national government, which has so far left most of the heavy lifting to private charities and individuals, does not step up with a clear plan.

“Numbers went down considerably, but now they are going up a bit,” said the mayor, Mr. Trzaskowski. An upsurge of fighting in eastern Ukraine, he added, could prompt a new exodus to Poland by people who had previously decided to remain but who “have seen the atrocities in Bucha, Irpin and other places and are on now the move” as Russian forces bear down on villages and cities in the east.

“We cannot improvise any more,” he said, recalling how, in the absence of a clear national strategy, he had to call fellow mayors and beg them to send buses to Warsaw to help relieve the strain on the capital.

Most of the help for Ukrainian refugees, the mayor said, has come from local governments, private citizens and “exactly the same kind of organizations that were deprived of financing by the central government for years because they were fighting for refugees, for women’s rights, the L.G.B.T. community and all the minorities.”

“These are the nongovernmental groups that have saved us,” he said.

In all, Poland has taken in nearly three million Ukrainians, winning the country widespread praise abroad and helping the central government shake off it reputation as callous and hostile to foreigners. Just a few months ago, Polish border guards and soldiers used batons and water cannons to prevent would-be asylum seekers, many from the Middle East, from sneaking across the border from Belarus.

Mr. Trzaskowski, a longtime foe of the conservative national government, will visit the United States next week looking for help with lifting his city’s heavy burdens.

“It is great if Poland’s image is improving,” he said. But, referring to the governing Law and Justice party, he added that “one should not forget that these guys are still breaking the rule of law and attacking independent institutions.”

The city government provided temporary housing for more than 70,000 Ukrainians in unused office blocks and sports halls but, Mr. Trzaskowski said, far more refugees found shelter with family and friends or with “complete strangers who, in a month or two, might say, ‘I cannot prolong this offer for much longer.’”

Those with sick children often sleep at the hospital. Alina Babyna, who traveled to Poland seeking treatment for her 11-year-old son, Yevgenii, gravely ill with a rare liver disease, sleeps at her son’s bedside and has no plans to stay in Poland indefinitely, saying she left Ukraine only after doctors at a Kyiv hospital where her son was being treated left to treat wounded soldiers near the front line.

“I will definitely go home when we win the war,” she said. “Fate will decide. But I believe in God. I hope and know that he will help.”

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen, retour à la case diabolique

« Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre

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Chantier mémoriel : Emmanuel Macron fait-il joujou avec l’Histoire ?

France24 - Monde

Football : le Bayern Munich champion d'Allemagne pour la dixième saison consécutive

Publié le : 23/04/2022 - 21:14

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32 titres de champion d'Allemagne, dont 10 consécutifs, ce qu'aucune équipe n'avait fait dans un grand championnat : le Bayern Munich s'est offert ce nouveau trophée samedi de la plus prestigieuse des façons, en battant son rival historique Dortmund 3-1 à l'Allianz-Arena.

Le Bayern Munich domine toujours outrageusement le football allemand. Le géant de Bavière l'a encore prouvé en décrochant un 32e titre en Bundesliga face à son meilleur adversaire, le Borussia Dortmund. Au coup de sifflet final, les Bavarois ont sacrifié à la tradition de la "douche de bière", arrosant notamment copieusement leur entraîneur, Julian Nagelsmann, de blonde bavaroise.

Avec cette victoire 3-1, les Bavarois comptent 75 points après 31 journées, soit 12 longueurs d'avance sur le BVB à trois journées de la fin de la saison. Ils ne peuvent plus être rejoints et conservent le "Schale", le trophée du champion qu'ils détiennent depuis 2013. Dortmund, avec huit points d'avance sur son premier poursuivant Leverkusen, n'a en principe rien à craindre pour sa deuxième place.

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April 23, 2022

Les "Klassikers" allemands se suivent et se ressemblent. Cette victoire est la 8e consécutive du Bayern dans ce duel de prestige depuis 2019, toutes compétitions confondues. Après un round d'observation d'un quart d'heure, Munich a marqué sur la première occasion du match : Leon Goretzka a dévié en retrait un corner vers Serge Gnabry, qui a amorti et placé un tir tendu imparable des 15 mètres (1-0, 15e).

Après un deuxième but de Gnabry refusé par la VAR pour un hors jeu, Robert Lewandowski a frappé à son tour. Après une mauvaise passe du défenseur central français de Dortmund Dan-Axel Zagadou, Thomas Müller a lancé le Polonais en profondeur pour le deuxième but (2-0, 34e).

Au retour des vestiaires, sur le premier contre de Dortmund, Joshua Kimmich a commis dans la surface une faute indiscutable sur le capitaine du Borussia, Marco Reus. Et c'est Emre Can, et non Erling Haaland, qui s'est chargé du pénalty, prenant Manuel Neuer à contre-pied (2-1, 52e).

Ce but a débridé la partie. Les deux équipes ont eu leurs chances : Reus (54e, 56e), Haaland (80e, 81e) pour Dortmund. Lewandowski (58e, 61e), Gnabry (61e), Müller (65e) pour Munich. Mais c'est le jeune Jamal Musiala, entré comme joker, qui a tué le match et scellé le titre du Bayern, d'une reprise de près à la 83e minute (3-1).

L'avenir en question malgré tout

Ce titre, acquis à trois journées de la fin contre le rival historique, confirme la domination écrasante du Bayern sur son championnat. Mais il laisse ouvertes bien des questions qui ont taraudé le club cette saison et qui doivent être résolues pour préparer l'avenir.

Les joueurs-clés d'abord : les contrats de Lewandowski, Müller, Neuer et Gnabry, quatre tauliers, expirent en juin 2023, et aucune prolongation n'a encore été signée.

La qualité ensuite : le Bayern a beaucoup penché vers l'avant cette saison. La défense, malgré la présence de trois internationaux français, n'a pas été au niveau de la ligne d'attaque. Nagelsmann l'a expliqué par le style de jeu de l'équipe, très offensif et constamment en pressing, ce qui laisse des espaces derrière pour les contres adverses.

Reste que la presse munichoise s'inquiète du départ cet été de l'arrière central Niklas Süle pour Dortmund, un an après ceux de David Alaba (Real Madrid) et de Jérôme Boateng (Olympique lyonnais). Sans renfort, la charnière centrale se résumerait à Lucas Hernandez, stoppeur intraitable mais pas vraiment un joueur leader, Dayot Upamecano, au potentiel énorme mais avec encore quelques fautes de concentration, et Tanguy Nianzou, qui n'a que 19 ans et encore tout à prouver.

Nagelsmann, qui a reconnu que gagner "seulement" le championnat était "insuffisant" au regard des ambitions du club, sera de nouveau attendu en Ligue des champions. L'élimination en quarts de finale face à Villarreal a terni cette saison. Son succès futur dépendra, en grande partie, de l'effectif que ses dirigeants parviendront à lui offrir.

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ANALYSE

Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

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France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

L'Humanité

Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

Actu

Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

Rosa Moussaoui

La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

« variable d’ajustement »

15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

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France24 - World

Russian volunteers help welcome Ukrainian refugees at Paris's Gare de l'Est

Issued on: 23/04/2022 - 12:16

Since the war began more than 5 million Ukrainians have fled the country, with nearly 45,000 finding refuge in France. Many of them arrive at the Gare de l'Est in Paris on trains travelling via Germany. Waiting to receive them is the Red Cross along with a number of Russian volunteers eager to offer the displaced Ukrainians their support.

At Paris's Gare de l'est, several Russian volunteers are on hand to assist the Red Cross, who lack translators to help with newly arrived Ukrainian refugees. 

Anna, a volunteer for the Red Cross, is from St Petersburg and has been living in France for a long time. She knows Ukraine well, as she often travelled there with her parents. "To be honest, when the war started, I cried for two weeks straight. What totally devastated me in the beginning was that these cities being bombed, being destroyed and looted are in fact the cities of my childhood. I felt I had to do something", she says. 

With a few rare exceptions, the presence of the Russian interpreters is well received by the refugees. Natalia Perepelytsia, a Ukrainian from Kyiv, says she doesn't mind the contact with Russian interpreters. "We don't make a difference between Russians and others, we judge people on their qualities and not on their nationality". 

Many Russians living in France share Anna's distress over the war and have used their right to freedom of speech here to publicly denounce Russia's invasion – an action with serious consequences back in Russia where using the word "war" in the context of Ukraine can lead to time in prison.

Click on the video to watch FRANCE 24's report. 

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

On the Ground

Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

Perspective

Healing trauma: The NGO providing psychosocial support to refugees

New York Times - World

French Presidential Election

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For France’s Muslims, a Choice Between Lesser Evils in Presidential Vote

French Muslims face a decision between Emmanuel Macron, whose presidency some of them view as harmful, and Marine Le Pen, whose far-right party has a history of anti-Muslim positions.

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By Norimitsu Onishi and Aida Alami

BONDY, France — Abdelkrim Bouadla voted enthusiastically for Emmanuel Macron five years ago, drawn by his youth and his message of transforming France. But after a presidency that he believes harmed French Muslims like himself, Mr. Bouadla, a community leader who has long worked with troubled young people, was torn.

He likened the choice confronting him in France’s presidential runoff on Sunday — featuring Mr. Macron and Marine Le Pen, whose far-right party has a long history of anti-Muslim positions, racism and xenophobia — as “breaking your ribs or breaking your legs.”

Mr. Macron and Ms. Le Pen are now fighting over the 7.7 million voters who backed Jean-Luc Mélenchon, the leftist leader who earned a strong third-place finish in the first round of the election. Were they to break strongly for one of the candidates, it could prove decisive.

Nearly 70 percent of Muslims voted for Mr. Mélenchon, the only major candidate to have consistently condemned discrimination against Muslims, according to the polling firm Ifop.

By contrast, Mr. Macron garnered only 14 percent of Muslim voters’ support this year, compared with 24 percent in 2017. Ms. Le Pen got 7 percent in the first round this year. Nationwide, according to Ifop, the turnout of Muslim voters was a couple of percentage points higher than the average.

As the two candidates battle it out in the closing days of a tight race, Mr. Macron’s prospects may rest partly on whether he can convince Muslim voters like Mr. Bouadla that he is their best option — and that staying home risks installing a chilling new anti-Muslim leadership.

In Mr. Bouadla’s telling, however, that will take some doing.

“If I vote for Macron, I’d be participating in all the bad things he’s done against Muslims,” Mr. Bouadla, 50, said over the course of a long walk in Bondy, a city just northeast of Paris. He vacillated between abstaining for the first time in his life or reluctantly casting a ballot for Mr. Macron simply to fend off someone he considered “worse and more dangerous.”

Most polls show that Mr. Macron’s lead, about 10 percentage points, provides a comfortable path to re-election, but it is far narrower than his 32 percentage point margin of victory over Ms. Le Pen in 2017.

But as Éric Coquerel, a national lawmaker and a close ally of Mr. Mélenchon, said, the turnout by Muslim voters could tip the balance if the race “becomes extremely tight.”

Much of Muslim voters’ anger toward Mr. Macron centers on his pushing a widely condemned 2021 law and the subsequent closing of more than 700 Muslim institutions that the authorities say encouraged radicalization, a charge that many Muslims and some human rights groups dispute. But it remains unclear how this resentment might be transformed into a political force.

France’s estimated six million Muslims account for 10 percent of the population, but their political influence has long been undermined by high abstention rates and divisions based on class and ancestry. Given that history, Mr. Mélenchon’s strong Muslim backing may have signaled a shift, analysts say.

Julien Talpin, a sociologist at the National Center for Scientific Research, said that the mobilization by Muslims behind a single candidate was “something entirely new.”

“In the past, there were only vague calls to vote for candidates favorable to Islam,” he said.

Mr. Mélenchon scored his biggest victories nationwide in Bondy and in the rest of Seine-Saint-Denis, the department just north of Paris that has strong concentrations of the capital region’s poor, immigrant and Muslim populations.

The source of much of the service work force of the capital, the department also inspires fear and anxiety especially among older French people, whose feelings about immigration and crime are fanned by the right-wing news media and politicians. Éric Zemmour, the far-right TV pundit who came in fourth in the first round, following a campaign focused on attacking Islam, described the department as a “foreign enclave” suffering from “religious colonization.”

In Bondy, a strong turnout was reported in the first round in neighborhoods with historically low voting levels.

“The number of young people, families and especially the people waiting in line — something was happening,” said Mehmet Ozguner, 22, a local organizer for Mr. Mélenchon’s party.

Many imams, social media influencers and other community leaders called on Muslim voters to unite their ballots in favor of Mr. Mélenchon.

“There was no formal organization, but many ad hoc alliances, mobilization by union activists and antiracism activists,” said Taha Bouhafs, 24, a journalist with a large online following and an ally of Mr. Mélenchon’s party, who is planning to run in the election for Parliament in June.

In 2017, Mr. Macron had reassured many Muslims that he would be more open on issues of French secularism, known as “laïcité, diversity and multiculturalism,” said Vincent Tiberj, a sociologist at Sciences Po Bordeaux university who has studied the voting patterns of French Muslims. Mr. Macron even called colonization a “crime against humanity” during a visit to Algeria.

In a major speech on what Mr. Macron described as an Islamist-driven separatist movement in French society, Mr. Macron acknowledged that successive governments had encouraged the trend by settling immigrants in areas of “abject poverty and difficulties,” like Seine-Saint-Denis.

But Mr. Tiberj said that there was a gap “between what he said as president and what his government did in his name.”

Mr. Macron hardened his positions after the beheading of a middle-school teacher, Samuel Paty, by an Islamist fanatic angry that the teacher had shown caricatures of Prophet Muhammad in a class on blasphemy.

In response, Mr. Macron pushed forward his anti-separatism law despite widespread criticism from international and national human rights organizations, including the government’s National Human Rights Commission. The law gave the government greater power over religious establishments, schools and other associations.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

After the law’s adoption in August 2021, the authorities carried out 24,877 investigations through last January, according to the government. They closed 718 mosques, Muslim schools and associations for encouraging separatism, seizing assets worth 46 million euros.

But many establishments have been closed for vague, unwarranted reasons, according to an investigation of 20 cases by an umbrella group of academics and rights groups, the Observatory of Associative Liberties.

Mr. Talpin, the sociologist and a co-author of the report, said that the law “and the debate surrounding it contributed to stigmatizing Muslims.”

In a TV debate over the law, the interior minister, Gérald Darmanin, tried to outflank Ms. Le Pen on the right, accusing Ms. Le Pen of being “soft” against Islamism. The minister overseeing public schools further alienated Muslims by saying that the hijab, or head scarf, was “not desirable in society.” And the minister of higher education ordered an investigation into what she called “Islamo-leftism” in academic research.

Feeling betrayed, some Muslims have even voted for Ms. Le Pen as a way to punish Mr. Macron.

“I vote against Macron,” said Ahmed Leyou, 63, a taxi driver in Trappes, a city southwest of Paris, who voted for Ms. Le Pen in the first round and planned to do it again on Sunday. “I’m Muslim, an Arab, but French. Marine Le Pen can’t tell me to go back home. She can’t do anything against me.”

In Bondy, Muslims were not the only ones to criticize Mr. Macron’s policies.

“The law against separatism is dangerous,” said the Rev. Patrice Gaudin, 50, the priest of the Roman Catholic parish in Bondy. “We have to acknowledge that Muslims don’t feel welcome in France because they’re Muslim. This law can provoke feelings that lead to radicalization.”

“You can’t humiliate people,” Father Gaudin said, referring to the 2021 law and criticizing the recurring political debate over whether Muslim women should be allowed to wear head scarves and in what circumstances.

At a campaign stop last week, Mr. Macron praised a young Muslim woman’s decision to wear a head scarf as a feminist choice made of her own volition — a change from 2018 when he described it as not “in keeping with the civility in our country” and against the equality between men and women. In a TV debate between the two candidates on Wednesday, Mr. Macron said that Ms. Le Pen’s position on the hijab — to ban it in public — would lead to “civil war.”

Put on the defensive, Ms. Le Pen said in the past week that the issue was a “complex problem” that the National Assembly would have to debate and that she was not “close-minded.” Her top aides eventually said that banning the wearing of the hijab was not a priority.

The candidates’ quickly shifting positions on the head scarf can be explained by the presence of voters like Islam Menyane, 29, who was buying sweets from a bakery near Bondy’s train station to break the Ramadan fast.

Ms. Menyane, who works in food service, voted for Mr. Mélenchon in the first round and was now leaning toward Mr. Macron, though she felt France had “stagnated” during his presidency.

Ms. Menyane does not wear a headscarf, but Ms. Le Pen’s positions on Islam worried her. Otherwise, she liked Ms. Le Pen’s economic policies and her focus on helping working-class and young voters like her. She also preferred the personality of Ms. Le Pen, who has succeeded in softening her image in the past couple of years.

“She’s a human being, she’s a mom, she seems to want to defend her country,” Ms. Menyane said, adding that she did not fear a Le Pen victory. “Maybe it could be a nice surprise.”

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L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
France24 - World

Summer of 2021 was Europe’s hottest on record

Issued on: 23/04/2022 - 16:52

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, while being ravaged by floods, heatwaves and fires, according to a report published Friday by the European Union's Copernicus climate change service, showing that global warming is sharply on the rise.

Less than three weeks after the publication of the latest IPCC report, warning that the world’s temperature is set to reach the critical 1.5ºC above pre-industrial levels within the next two decades, the European Union’s climate change service has issued another alarming finding.

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, with temperatures 1°C higher than the 1991-2020 average, EU scientists reported on Friday.

Although 2021 was not the hottest year on record in Europe and the world, "the summer was marked by record temperatures, severe and long-lasting heatwaves and exceptional floods”, the European climate change service said in its annual report published on Earth Day.

Southern Europe was particularly hard hit by the summer heatwave, with "numerous temperature records", the report continued. In northern Spain, temperatures reached 47°C, a "national record", and Italy, with 48.8°C in Sicily, a "European record". "In some parts of Italy, Greece and Turkey, the heatwave lasted two to three weeks," the scientists added.

In these three countries, the high temperatures led to drought. As vegetation becomes more flammable in warmer air, forest fires broke out with devastating consequences. In July and August, fires destroyed a total of more than 800,000 hectares in the Mediterranean region, according to Copernicus.

Illusion of a cooler spring

However, the spring of 2021 was much colder than normal, which initially seemed reassuring. According to Copernicus, the spring was "one of the coldest in the last ten years", with temperatures up to 2°C below average.

But there can be no mistaking that: "In general, all seasons have warmed up considerably in Europe over the past decades. In 2020, we had a very warm spring and a warm summer, but the autumn and winter were the warmest on record, while in 2021, the spring was colder than average and the summer the warmest on record," Copernicus told FRANCE 24.

In addition, the average temperatures during the spring of 2021 were higher than before 1980. It was around 1970-1980 that global warming began to accelerate sharply.

European seas have not been spared the ravages of climate change either, particularly the Baltic, where scientists found that in June and July, some parts were "more than 5°C above average". The results for the whole year also broke records. "Temperatures [...] in large areas of the Baltic Sea and eastern Mediterranean have not been this high since at least 1993," the Copernicus scientists noted.

Devastating floods

The unusually warm Baltic Sea appears to be the cause of the floods that hit Germany and Belgium in July. "It has led to higher humidity, which in turn has fed low atmospheric pressure," which is conducive to the formation of wind, rain and clouds,” Copernicus explained to FRANCE 24. In addition, "the relatively low speed of the disturbance" is most likely another factor in the heavy rainfall, the European agency added. The water then accumulated in the Meuse and Rhine rivers, while the soil was already waterlogged and could no longer absorb the rain, causing the floods that ravaged several countries in Western Europe.

At the same time, on a global scale, "carbon dioxide (CO2) and methane (CH4) concentrations have continued to increase [in 2021, with a] particularly large increase" in methane concentration.

It is this increase in greenhouse gases, including CO2 and methane, in the atmosphere that is causing global warming. These greenhouse gases absorb more of the Sun's rays than necessary, causing the Earth's temperature to rise.

This phenomenon was not only felt during the summer in Europe, but throughout the year. "Globally, 2021 was the sixth or seventh warmest year since at least 1850," the report said, adding that "the last seven years have been the warmest on record".

The European continent has also warmed by about 2°C since pre-industrial times and the globe by 1.1°C to 1.2°C, according to Copernicus. The IPCC, for its part, is calling for urgent action to limit global warming to below 1.5°C – a threshold that must not be crossed if the Earth is to remain habitable.

This article has been translated from the original in French. 

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

'Delay means death': UN climate report urges world to adapt now

CLIMATE CHANGE

Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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One Ukrainian War Casualty: The World’s Largest Airplane

Mriya, the world’s largest aircraft, was destroyed in a pivotal battle at the start of the war. It was a beloved symbol for all of Ukraine but perhaps no one misses it more than its first pilot.

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By Jeffrey Gettleman

BUCHA, Ukraine — The day war broke out, one of Ukraine’s most decorated pilots stepped onto the balcony of his three-story home to watch a battle raging at a nearby airport.

From where he was standing, the pilot, Oleksandr Halunenko, could see the explosions and feel the shudders. The Russians were invading his country and he was worried about something close to his heart.

Mriya.

The plane.

In a hangar a few miles away rested the world’s largest airplane, so special that only one was ever built. Its name is Mriya, pronounced Mer-EE-ah, which in Ukrainian means The Dream. With its six jet engines, twin tail fins and a wingspan nearly as long as a football field, Mriya hauled gargantuan amounts of cargo across the world, mesmerizing crowds wherever it landed. It was an airplane celebrity, aviation enthusiasts say, and widely beloved. It was also a cherished symbol of Ukraine.

Mr. Halunenko was Mriya’s first pilot and loved it like a child. He has turned his home into a Mriya shrine — pictures and paintings and models of the aircraft hang in every room.

But that morning, he had a terrible feeling.

“I saw so many bombs and so much smoke,” he said. “I knew Mriya could not survive.”

The war in Ukraine, not even two months old, has already destroyed so much: thousands of lives, entire families, happiness and security for countless people.

But it has also destroyed material things that mean a lot — homes burned to the ground; supermarkets that fed communities smashed by shelling; toys and prized possessions scorched beyond recognition.

In the case of Mriya, which took a direct hit during the pivotal battle at that airport, the damage to the aircraft has stirred an incredible outpouring of what can only be described as grief. Heartbroken airplane buffs around the world are getting Mriya tattoos. A sad cartoon has been circulating, with tears streaming out of Mriya’s eyes.

But there may be no one as broken up as Mr. Halunenko, who comes from a generation where emotions are not so easily shared.

“If I were not a man,” he said, “I would cry.”

Mr. Halunenko, 76, was a child of the Cold War. His father was a Russian Army captain, his mother a Ukrainian peasant. Both died when he was young.

At boarding school in southeastern Ukraine, he took flying lessons and discovered he had a gift. He became a MiG-21 fighter pilot and then an elite Soviet test pilot. He captained all kinds of aircraft, from sleek new fighter planes to powerful freighters but nothing as grand as what he would soon fly.

In the 1980s, the Soviet leadership was eager to get back into the space race. Engineers designed a reusable spacecraft called the Buran that looked like the American space shuttle.

But the components were spread all around — the shuttle was constructed in Moscow, the rockets were made hundreds of miles away and the launchpad was in Kazakhstan. The only feasible way to get everything in the same place was to fly the shuttle and the rockets on the back of a plane, a really big one.

And so, at the Antonov aviation company production plant in Kyiv, Ukraine’s capital, Mriya was born. It made its first flight in 1988, Mr. Halunenko at the controls.

At 276 feet long and six stories high, the plane, designated AN-225, was bigger than any other in the sky. It boasted 32 landing wheels and a wingspan of 290 feet. Its maximum takeoff weight stood at a staggering 1.4 million pounds, far more than a fully loaded 747. Its nose cone flipped up so that big objects, like turbine blades or even smaller jets, could be slid into its cavernous belly.

There are different ways to measure size, but experts said Mriya was longer and heavier than other giant aircraft.

“The AN-225 absolutely was the largest airplane ever built, of any type, for any use,” said Shea Oakley, an aviation historian in New Jersey. “People came out to see this airplane wherever it flew just to marvel at the size of the thing.”

Mr. Halunenko, whose grizzly white beard makes him resemble a late-in-life Ernest Hemingway, smiled as he remembered an air show in Oklahoma more than 30 years ago.

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“It takes a lot to impress the Americans,” he said. “But I’ll never forget the crowds lined up to see us.”

“And no one knew where Kyiv was,” he laughed.

Mriya wasn’t easy to fly, especially with a space shuttle strapped to its back. It turned in wide arcs — Mr. Halunenko held his arms straight out like wings and rocked side to side. On the ground it was hard to dock.

After the Soviet Union collapsed in 1991, the shuttle program went down with it. Mriya was repurposed into a gigantic flying workhorse. It hauled generators, vast pieces of glass, stupendous quantities of medical supplies and even battle tanks.

And the Ukrainians kept tinkering with it. In 2001, Mr. Halunenko broke more aviation records, including for the heaviest cargo load (253.8 tons) ever lifted in the air. The plane also holds the world record for transporting the longest piece of air cargo — a 138-foot turbine blade — and hosting the highest altitude art exhibition.

By 2004, Mr. Halunenko, who was awarded the acclaimed Hero of Ukraine medal, retired as its pilot. But Mriya carried on. In the past two years, it made hundreds of flights, often stuffed with Covid-19 supplies. For one journey to Poland, 80,000 people live-streamed the landing. With a new paint job, the yellow and blue of the Ukrainian flag, Mriya was Ukraine’s winged ambassador to the world.

Its last mission came on Feb. 2, delivering Covid test kits from China to Europe before returning to its base in Hostomel, said Dmytro Antonov, one of its latest pilots.

“She was in great operating shape,” he said. “We were expecting at least 15 to 25 more years out of her.”

As the war neared, American intelligence officials warned Ukraine that the Russians planned to seize the Hostomel airport, not far from Kyiv. Hostomel has a long runway that the Russians wanted so that they could fly in thousands of troops.

Mriya’s owners discussed moving the plane to a safer location, Mr. Antonov said, but it never happened. Company officials declined to comment on the decision, saying it was under investigation.

At 6:30 a.m. on Feb. 24, the day the war started, Russian missiles slammed into a national guard base near Hostomel airport. A few hours later, Russian helicopters blasted the airport with more missiles that hit the hangars where Mriya and other airplanes were stored, Ukrainian soldiers said.

“But we didn’t know Mriya was still here,” said Sgt. Stanislav Petriakov, a soldier at the airport. “We thought Mriya had been moved.”

A pitched battle broke out, but the Ukrainians soon ran out of ammunition and retreated to a forest.

It is not clear how Mriya was destroyed. Ukrainian soldiers said that they intentionally shelled the runway to prevent the Russians from using it. The Ukrainians said it was not their shells that hit Mriya, whose hangar is about 700 meters from the runway. When asked who he thought hit the plane, Mr. Antonov, the pilot, said, “Nobody knows.”

For the next month, as the Russians occupied and brutalized Bucha, where Mr. Halunenko has lived for more than 20 years, the old pilot stood his ground. He lectured the young Russian soldiers who searched his house not to point their guns at him and at times, he defied their orders to stay inside.

But he couldn’t stop thinking about Mriya.

“She’s like my child,” he said. “I taught her to fly.”

When the Russians finally left at the end of March, Mr. Halunenko stayed away from the airport. Until Sunday evening.

That’s when he stepped past burned trucks, and with shoes crunching over pieces of metal and glass he walked across a battlefield of debris toward the plane.

Slowly he approached the plane.

It was a mangled fuselage with a huge hole ripped out of its middle, a nose cone sliced up by shrapnel, a wing torn open and his captain’s chair lost in a tangle of blackened metal and ash.

Mr. Halunenko simply stood there, his face a blank screen.

His wife, Olha, who had come to support him, whispered: “Oleksandr is a pilot. Right now he’s just processing the information. Later the emotions will hit him.”

After walking around the plane, he put his hand on one of the burned engines and hung his head down.

“We had hoped she was repairable,” he said. “But now we realize we are saying goodbye.”

All might not be lost, though. The Ukrainian government, knowing the power of Mriya’s symbolism, has vowed to rebuild her with war reparations it hopes to squeeze from Russia.

Unknown to many, there is a second, half-finished Mriya fuselage. The plan, said Yuriy Husyev, the chief executive officer of Ukroboronprom, the state-owned company that runs Antonov, was to use that fuselage along with salvaged parts from the old Mriya to “build a new dream.”

Mr. Halunenko is sober about this, knowing it would take “huge money” to resurrect his old friend.

But sitting in his living room, surrounded by photographs of Mriya soaring through crystalline skies and parked on snowy airfields, he said, “something else is important here.” “No other country has created such an aircraft,” he said.

Mriya, he added quietly, was Ukraine’s prestige.

Oleksandr Chubko contributed reporting.

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France24 - Monde

Nigeria : au moins 100 morts dans l'explosion d'une raffinerie de pétrole illégale

Publié le : 23/04/2022 - 21:56Modifié le : 23/04/2022 - 22:09

FRANCE 24 Suivre

Une explosion dans une raffinerie de pétrole illégale, dans l'État de Rivers au Nigeria, a fait plus de 100 morts dans la nuit de vendredi à samedi, d'après un responsable gouvernemental et une ONG. Un feu s'est déclaré dans la soirée et s'est vite propagé aux deux réservoirs de la raffinerie. Chinwe Ossondu, correspondante de France 24 au Nigeria, livre les dernières informations sur ce drame.

New York Times - World

A Site Holy to Jews and Muslims Returns as the Nexus of Conflict

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The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque, known to Jews as Temple Mount, are laden with national and religious symbolism.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — Clashes broke out Friday for the seventh time in eight days at the holiest site in Jerusalem, foregrounding how the site — sacred to both Jews and Muslims — has become the newest focus of a monthlong spasm in tensions across Israel and the occupied territories.

The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, followed a deadly wave of Arab attacks in Israel and an ensuing Israeli military crackdown in the West Bank.

The clashes have prompted the fiercest exchange of rockets and missiles between Gaza militants and the Israeli armed forces since an 11-day war last May; militants fired two more rockets on Friday night.

The clashes have also tested Israel’s emerging ties with parts of the Arab world, leading three countries that signed diplomatic agreements with Israel in 2020 to express rare criticism of the Jewish state, and undermining efforts to improve relations with neighboring Jordan. And they have deepened a government crisis within Israel, causing an Islamist party to suspend its participation in the governing coalition and increasing the chances of the opposition winning a majority in Parliament.

Perhaps most strikingly, the clashes illustrated how easily the Aqsa site can be harnessed by extremists on both sides of the Israeli-Palestinian conflict, and why it remains among the most intractable of the obstacles to the conflict’s resolution, as well as the conflict’s ultimate Rorschach test.

To many Jews, the site is the holiest in Judaism, the location of two ancient temples where tradition holds that God’s presence was revealed. To Israelis, it is an essential part of their sovereign territory and capital, and officials have exhibited considerable prudence by limiting Jewish activity there since capturing the site from Jordan in 1967.

To the government, the police interventions there over the past week have been necessary law enforcement operations to quell riots started by Muslim extremists led by Hamas, the Islamist militant group, and to secure access for Jews, tourists and thousands of peaceful Muslims.

To Muslims, the mosque compound is the third-holiest in Islam, a site of Muslim prayer for more than a millennium, and the place from which the Prophet Muhammad ascended to heaven. To Palestinians, it is occupied territory, as confirmed by the United Nations Security Council and most foreign governments, and part of what should one day become the capital of a Palestinian state. For many Palestinians, confrontations at the compound are a legitimate act of resistance against an occupying power, regardless of who threw the first stone.

Neither perspective is entirely fair, said Michael Koplow, an analyst at the Israel Policy Forum, a New York-based research group. “Everybody needs to understand that both sides not only have real claims, but feel an emotional and symbolic connection to the site,” he said. “It’s not exclusively for anybody.”

Equally, both sides have due cause to doubt parts of the other’s narrative, not least this week.

Though Palestinians have presented themselves as the victims of Israeli aggression at the compound this week, some helped stoke the violence, stockpiling stones, fireworks and gasoline bombs.

On Friday morning, video posted online by a Palestinian outlet showed that the clashes began after dozens of Palestinian youths threw stones at and set off fireworks in the direction of a police outpost on the edge of the compound. Only afterward did riot police enter the forecourt of the mosque.

Similarly, on Sunday morning, riot police entered the site after Palestinian youths blocked the path of a route through the site used by Jews and foreign tourists, and stockpiled stones elsewhere on the route, raising fears that they would attack non-Muslims there.

Hamas, the militant Islamist group, praised the stone throwers several times this week. Some Palestinians involved in the clashes chanted pro-Hamas slogans and carried the green flags associated with the group — raising questions about whether Hamas operatives had played a role in premeditating the unrest, knowing that Israel would likely respond aggressively.

“The Palestinian organizations were not only preparing for it, but advancing it,” said Ehud Olmert, an Israeli former prime minister who once proposed placing the compound and adjacent areas of Jerusalem under shared sovereignty. “They were preparing Molotov cocktails, on Temple Mount, and stones.”

The Israeli authorities took steps to avoid flagrant provocations, arresting several Jewish extremists who were said to be planning a Passover sacrifice at the compound, blocking a far-right Jewish march near the compound this week and, as usual, barring non-Muslims from the compound during the final 10 days of Ramadan.

But these constructive gestures were diluted by heavy-handed tactics like using rubber-tipped bullets against stone throwers and spraying tear gas by drone, and by breaking longstanding conventions barring Jewish worship at the site.

For months, the Israeli police protected Jewish worshipers at the site, breaking a decades-old understanding, aimed at preventing conflict, that allowed Jews to visit but not worship there. That change has created the impression among Palestinians that Israel is trying to unilaterally change the delicate status quo, and further undermine Muslim access to and oversight of one of the most sacred places in Islam.

Similarly, during the clashes on Sunday morning, the Israeli police went beyond securing parity of access to Muslims, Jews and tourists. Instead, the police allowed hundreds of Jews to enter while, unusually, blocking Muslim access to the site for several hours that morning.

Against the backdrop of this kind of perceived provocation, it was unsurprising that young Palestinians lashed out this week, said Moayd Abu Mialeh, 22, a Palestinian who was arrested during the clashes.

The Recent Rise in Violence in Israel

Confrontation at a holy site. On the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter on April 15, clashes between the Israeli riot police and Palestinians erupted at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount — a site sacred to both Muslims and Jews in the Old City of Jerusalem.

Escalating tensions. The clashes capped weeks of rising violence and deadly attacks in Israel and the occupied West Bank. More than 30 people have died in what is now the biggest wave of violence, outside of a full-scale war, in several years.

A deadly sequence. Before violence erupted in Jerusalem, a shooting on April 7 was the fourth lethal episode in recent weeks. The series began on March 22, when an assailant killed four people in southern Israel. Other fatal attacks occurred near Tel Aviv and in Hadera, a city in northern Israel.

Israel steps up raids. In response to the attacks, Israeli forces have carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank. As a result, at least 14 Palestinians have been killed since the beginning of Ramadan on April 2, including a 16-year-old boy.

A fire exchange. As tensions continue to rise, militants in Gaza fired several rockets toward Israel, and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza. It was the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.

“We are humans, we react,” said Mr. Abu Mialeh, who denied personal involvement in the clashes and said they erupted spontaneously. “When the settlers claim they will sacrifice a lamb at Al Aqsa,” he added, young Palestinians “can’t simply open their arms to the settlers and tell them ‘come on in’ to our mosque.”

Unsurprisingly, the complexity of the standoff forecloses any easy solution.

To some Palestinians, the short-term answer is simple: Temporarily shut the compound to non-Muslims while all sides discuss how to secure a long-term solution. In the meantime, the site could be placed under the full control of the Waqf — an Islamic trust, financed and overseen by neighboring Jordan, that currently runs civil matters at the mosque.

In the interim period, Jews could pray as usual at the nearby Western Wall, one of the last remaining sections of the ancient temple complex, said Aladdin Salhab, a member of the Waqf council and the owner of an Old City hotel.

Otherwise, Mr. Salhab said, “we’re adding oil to the fire.”

To Israelis, that idea is far-fetched. For religious Jews, such a move would tear at their spiritual identity. And secular Israelis would also balk at ceding temporary control of a site so central to their national identity, as well as to security in the Old City. From the high compound, Palestinians can throw stones down at Jewish worshipers at the Western Wall.

“For much of the Jewish world writ large, certainly for observant people, you’re asking them to make an almost unacceptable compromise,” said Chuck Freilich, an Israeli former deputy national security adviser.

Even much smaller concessions, like restoring the ban on Jewish prayer at the site, would prove difficult to enact for the Israeli prime minister, Naftali Bennett. He leads an immensely fragile coalition government that controls just half the seats in Parliament. Several of Mr. Bennett’s lawmakers are from the religious right. They already feel he has compromised too much on Israel’s Jewish identity. Any further compromises might prompt them to defect.

“I don’t envy Bennett — he’s caught in the middle of two extreme factions,” said Mr. Olmert, the former prime minister.

But as prime minister, “you’ve got to take hard decisions sometimes,” Mr. Olmert added. “That’s why you’re there.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

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Football : Didier Drogba battu dans la course à la présidence de la fédération ivoirienne

Publié le : 23/04/2022 - 22:21

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L'ancien attaquant vedette des Éléphants, Didier Drogba, a été éliminé samedi dès le premier tour de l'élection du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Il a été largement devancé par ses rivaux, Idriss Diallo et Sory Diabaté, deux poids lourds du football local. La présidence est finalement revenue à Idriss Diallo au second tour.

Didier Drogba ne sera pas le prochain président de la FIF. Au premier tour de l'élection, Idriss Diallo est arrivé en tête avec 59 voix sur 130 exprimées, devant Sory Diabaté qui a obtenu 50 voix. Didier Drogba est troisième avec seulement 21 voix.

Faute de majorité absolue, un second tour a dû se tenir dans la foulée du premier, entre Idriss Diallo, haut dirigeant de la FIF dans les années 2000, et Sory Diabaté autre cadre de l'institution. À son issue, Idriss Diallo a été élu président de très peu avec 63 voix contre 61 pour Sory Diabaté. Il occupera ce poste pendant les quatre prochaines années.

"Je voudrais féliciter Didier qui a eu le courage de s'engager dans cette course et qui a rendu cette élection plus que populaire au-delà de nos frontières", a déclaré Idriss Diallo dans la foulée de son élection, promettant d'être un "président juste". 

Largement soutenu dans la population et, selon plusieurs observateurs, par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football (Fifa), Didier Drogba n'a pas réussi à convaincre les présidents de clubs ivoiriens, qui constituaient l'écrasante majorité des votants. Il lui a été reproché ces dernières semaines de ne pas assez connaître le football local et d'avoir fait une campagne à minima, sans labourer suffisamment le terrain.

Cette élection est censée mettre fin à une longue crise de gouvernance à la tête de la FIF. Elle avait été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d'un imbroglio sur le système de parrainage des candidats qui avait alors bloqué la candidature de Didier Drogba.

La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui avait installé un "Comité de normalisation".

Avec AFP

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France24 - Monde

Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

Publié le : 19/04/2022 - 18:33

Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

 

  • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

 

  • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

 

  • Main-basse russe sur le Donbass 

En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

 

  • Une guerre interminable  

À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

 

  • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

 

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Ukraine : la question des crimes de guerre

L'Entretien de France 24

Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

LE FIL DU 17 AVRIL

Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

France24 - Monde

De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes

Publié le : 20/04/2022 - 18:15

Sébastian SEIBT Suivre

Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.

“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.

Des hépatites aiguës très rares chez les enfants

Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.

Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.

Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.

Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).

Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24. 

Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade. 

La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local. 

Un lien avec le Covid-19 peu probable

Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24. 

Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving. 

Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.

Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke. 

La piste de l’adénovirus AD-41

Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.

La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.

Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.

Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.

Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.

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Avec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé

ActuElles

Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme

L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
France24 - Monde

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Publié le : 20/04/2022 - 17:52

David RICH Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise. 

Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas. 

"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.

Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres. 

Un processus vieux de plus de 30 ans 

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie. 

L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”. 

Intégration "immédiate" rejetée

La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans. 

Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole. 

L’Europe divisée 

En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine. 

La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021. 

Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion. 

Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier. 

Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

LE FIL DU 5 MARS

Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

LE FIL DU 18 AVRIL

L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

New York Times - World

Mosque Explosion Kills 33 as Deadly Week in Afghanistan Continues

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The blast in Kunduz Province, in the north, was the latest in a series of attacks reminiscent of the past two decades of war.

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By Christina Goldbaum and Najim Rahim

KABUL, Afghanistan — An explosion at a Sufi mosque in northern Afghanistan on Friday killed more than 30 people and wounded dozens of others, a Taliban official said, continuing a bloody week in Afghanistan that has been reminiscent of the past 20 years of war.

The blast, at the Khanaqa-e-Malawi Sikandar mosque in Kunduz Province near the country’s border with Tajikistan, was the fourth major attack in Afghanistan in four days and stoked fears that the country may be heading into a violent spring when warmer weather has historically allowed militants to carry out offensives.

No group immediately claimed responsibility. Details of the attack remained unclear Friday afternoon but videos showed a concrete wall reduced to rubble, shattered glass littering the floor and carpets covered in blood.

Zabihullah Mujahid, the Taliban’s chief spokesman, said 33 people had been killed, children among them, and 43 wounded. Local residents feared the death toll would climb.

“The situation was really terrible and dead bodies were everywhere,” said Hakim, who lives nearby and rushed to the mosque after hearing an explosion. He asked to be identified by first name only for fear of retribution.

The blast on Friday added to a particularly bloody week in Afghanistan, where these kinds of attacks had become relatively rare after the Taliban seized control of the country last August and all American forces left, ending the war.

On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the capital, Kabul, killed at least six people and wounded 11, most of them teenage students, local officials said. The attacks targeted an area of the city that is home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite. No group claimed responsibility for the attack.

Two days later, another explosion ripped through a Shiite mosque in the northern city of Mazar-i-Sharif, killing at least 10 people and wounding more than two dozen, local officials said. Around the same time an explosion targeted a minibus in Kunduz, about 100 miles to the east, killing at least four people and wounding 18, a police spokesman said.

The Islamic State’s affiliate in Afghanistan, which is known as Islamic State Khorasan and considers Shiites heretics, claimed responsibility for both of those blasts, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.

Since the Taliban seized power, the group has insisted that it was working to honor its promise of providing security after two decades of war. But the series of attacks this week stoked fears that factional violence is far from over in Afghanistan, as the insurgents-turned-rulers face a reinvigorated threat from the Islamic State and, perhaps, other militant cells.

The Islamic State do not consider Sufis, who practice a mystical form of Islam, to be Muslims and have targeted Sufis in years past.

Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from New York.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT Suivre

Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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New York Times - World

Departing South Korean Leader Exchanges Farewell Letters With Kim Jong-un

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President Moon Jae-in, who is barred from seeking re-election after his five-year term, and the North’s leader had warm parting words amid a diplomatic stalemate.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — South Korea’s departing president, Moon Jae-in, exchanged farewell letters with North Korea’s dictator, Kim Jong-un, both governments announced on Friday, capping a checkered relationship filled with highs and lows and currently locked in a diplomatic stalemate.​

Mr. Moon, 69, who is barred by law from seeking re-election, will step down on May 10 after a single five-year term. In his letter sent Wednesday, he urged Mr. Kim to use “dialogue to overcome the era of confrontation” on the divided Korean Peninsula, according to Mr. Moon’s spokeswoman, Park Kyung-mee.

The South Korean president asked Mr. Kim to resume dialogue with the United States to try to end the cycle of tensions caused by North Korea’s nuclear weapons development and missile launches, which have led to international sanctions.

“​There were moments of regret and memories of overwhelming emotions,” Mr. Moon wrote in the letter of his relationship with Mr. Kim. “But I believe that holding our hands together, we have taken a sure step toward changing the fate of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon said that he would soon return to “life as an ordinary citizen​,” but that his heart will be dedicated to efforts​ to build peace between the two Koreas.

North Korea’s First ICBM Firing Since 2017

On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.

Mr. Kim, 38, who will most likely rule North Korea until his death barring a coup or other forced removal, and whose government has harshly criticized the South Korean government, had some warm parting words for Mr. Moon, nevertheless.

“Kim Jong-un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” the North’s official Korean Central News Agency reported on Friday, referring to the letter Mr. Kim sent in response. “The exchange of the personal letters between the top leaders of the North and the South is an expression of their deep trust.”

The Koreas are still technically at war since the fighting between the two sides ended in 1953 not with a formal peace treaty but in a truce. When Mr. Moon took office in 2017, the Korean Peninsula looked as if it were edging toward a renewed war. North Korea tested a hydrogen bomb and launched intercontinental ballistic missiles. President Donald J. Trump threatened to rain “fire and fury”​ ​ on the North. The two leaders exchanged personal insults like “little Rocket Man” and “U.S. dotard.”

But Mr. Moon and Mr. Kim introduced a rare détente when they met three times in 2018, hugging each other and vowing to build peace and reconciliation on the peninsula. Mr. Moon regularly called for dialogue and improving inter-Korean relations. He saw his political stock rise when he mediated the unprecedented made-for-TV summit between Mr. Kim and Mr. Trump in Singapore in 2018.

The leaders signed a document in which Mr. Trump promised “security guarantees” for North Korea and Mr. Kim committed to “work toward complete denuclearization of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon had his own moments of glory, as well: He stood in the May Day Stadium in Pyongyang in 2018, becoming the first South Korean leader to address a North Korean audience. He and Mr. Kim raised their locked hands atop Mount Paektu, which Koreans consider their nation’s sacred birthplace.

But the euphoria didn’t last long.

The devil has always been in the details when it comes to negotiating how to implement any deal with North Korea. Mr. Moon’s painstaking work to mediate between Mr. Kim and Mr. Trump started fraying after their second summit, held in Hanoi in 2019, collapsed without the leaders sorting out the details on how to carry out the Singapore agreement.

The Significance of North Korea’s Missile Tests

An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

Mr. Trump left office without the removal of any North Korean nuclear warheads. Mr. Moon later said that Mr. Trump “beat around the bush and failed to pull it through.”

Since then, Mr. Kim has resumed a barrage of weapons tests, including one involving an intercontinental ballistic missile last month. His government has vented its frustration at South Korea, calling Mr. Moon’s government “officious,” an “idiot” and a “feared mongrel dog.” The North even blew up a joint inter-Korean liaison office that Mr. Moon had considered one of his key legacies.

In South Korea’s polarized society, Mr. Moon’s critics called him a naïve pacifist who bet too much on Mr. Kim’s unproven commitment to denuclearization. But Mr. Moon had die-hard supporters for his approach. His approval ratings hovered around 44 percent this month, an usually high record for a departing South Korean leader, according to surveys.

Even so, Mr. Moon’s trademark policy of ​seeking dialogue and exchanges with North Korea is in jeopardy after the candidate of his liberal Democratic Party lost the March 9 election by a razor-thin margin to Yoon Suk-yeol, who championed a more hawkish stance on North Korea during the campaign.

In his letter, Mr. Kim appeared to send a vaguely worded message to Mr. Yoon, the incoming president of South Korea. Mr. Kim said that “inter-Korean relations would improve and develop as desired and anticipated by the nation if the north and the south make tireless efforts with hope,” the North Korean news agency said.

Mr. Yoon’s office did not immediately comment publicly on Mr. Kim’s remarks.

During the campaign, Mr. Yoon said he was open to dialogue with North Korea. But like past conservative South Korean leaders, he also emphasized the importance of enforcing sanctions against the North as a tool to pressure North Korea to return to the negotiating table.

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France24 - World

EU agrees on new legislation to tame internet 'Wild West'

Issued on: 23/04/2022 - 07:48

NEWS WIRES

The European Union early Saturday finalised new legislation to require Big Tech to remove harmful content, the bloc's latest move to rein in the world's online giants.

The Digital Services Act (DSA) -- the second part of a massive project to regulate tech companies -- aims to ensure tougher consequences for platforms and websites that host a long list of banned content ranging from hate speech to disinformation and child sexual abuse images.

EU officials and parliamentarians finally reached agreement at talks in Brussels early Saturday on the legislation, which has been in the works since 2020.

"Yes, we have a deal!," European Commissioner for the Internal Market Thierry Breton tweeted.

"With the DSA, the time of big online platforms behaving like they are 'too big to care' is coming to an end. A major milestone for EU citizens," said Breton, who has previously described the internet as the "Wild West".

"Today's agreement on DSA is historic," European Commission chief Ursula von der Leyen tweeted.

"Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU."

The regulation is the companion to the Digital Markets Act (DMA), which targeted anti-competitive practices among tech behemoths such as Google and Facebook and was concluded in late March. 

The legislation had faced lobbying from the tech companies and intense debate over the extent of freedom of speech.

Tech giants have been repeatedly called out for failing to police their platforms -- a New Zealand terrorist attack that was live-streamed on Facebook in 2019 caused global outrage, and the chaotic insurrection in the US last year was promoted online.

The dark side of the internet also includes e-commerce platforms filled with counterfeit or defective products.  

Obligations for large platforms   

The regulation will require platforms to swiftly remove illegal content as soon as they are aware of its existence. Social networks would have to suspend users who frequently breach the law.

The DSA will force e-commerce sites to verify the identity of suppliers before proposing their products.

While many of the DSA's stipulations cover all companies, it lays out special obligations for "very large platforms", defined as those with more than 45 million active users in the European Union.

The list of companies has not yet been released but will include giants such as Google, Apple, Facebook, Amazon and Microsoft, as well as Twitter and probably the likes of TikTok, Zalando and Booking.com.

These players will be obliged to assess the risks associated with the use of their services and remove illegal content.

They will also be required to be more transparent about their data and algorithms. 

The European Commission will oversee yearly audits and be able to impose fines of up to six percent of their annual sales for repeated infringements.

Among the practices expected to be outlawed is the use of data on religion or political views for targeted advertising. 

Former Facebook employee Frances Haugen caused a huge stir last year when she accused her former bosses of prioritising profits over the welfare of users. 

She hailed in November the "enormous potential" of the European regulation project, which could become a "reference" for other countries, including the United States. 

However, the European Consumer Organisation (BEUC) fears the text does not go far enough. 

It wants a ban on all advertising based on the surveillance of internet users, and random checks on online vendors' products.

(AFP

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EU negotiators agree landmark law to reign in US tech giants

Italy slaps Amazon with €1.1 billion fine for abusing dominant market position

YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world

New York Times - World

E.U. Takes Aim at Social Media’s Harms With Landmark New Law

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The Digital Services Act would force Meta, Google and others to combat misinformation and restrict certain online ads. How European officials will wield it remains to be seen.

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By Adam Satariano

Adam Satariano, who is based in London, has covered European tech since 2016 and previously reported on Apple and Silicon Valley from San Francisco.

The European Union reached a deal on Saturday on landmark legislation that would force Facebook, YouTube and other internet services to combat misinformation, disclose how their services amplify divisive content and stop targeting online ads based on a person’s ethnicity, religion or sexual orientation.

The law, called the Digital Services Act, is intended to address social media’s societal harms by requiring companies to more aggressively police their platforms for illicit content or risk billions of dollars in fines. Tech companies would be compelled to set up new policies and procedures to remove flagged hate speech, terrorist propaganda and other material defined as illegal by countries within the European Union.

The law aims to end an era of self-regulation in which tech companies set their own policies about what content could stay up or be taken down. It stands out from other regulatory attempts by addressing online speech, an area that is largely off limits in the United States because of First Amendment protections. Google, which owns YouTube, and Meta, the owner of Facebook and Instagram, would face yearly audits for “systemic risks” linked to their businesses, while Amazon would confront new rules to stop the sale of illegal products.

The Digital Services Act is part of a one-two punch by the European Union to address the societal and economic effects of the tech giants. Last month, the 27-nation bloc agreed to a different sweeping law, the Digital Markets Act, to counter what regulators see as anticompetitive behavior by the biggest tech firms, including their grip over app stores, online advertising and internet shopping.

Together, the new laws underscore how Europe is setting the standard for tech regulation globally. Frustrated by anticompetitive behavior, social media’s effect on elections and privacy-invading business models, officials spent more than a year negotiating policies that give them broad new powers to crack down on tech giants that are worth trillions of dollars and that are used by billions of people for communication, entertainment, payments and news.

“This will be a model,” Alexandra Geese, a Green party member of the European Parliament from Germany, said of the new law. Ms. Geese, who helped draft the Digital Services Act, said she had already spoken with legislators in Japan, India and other countries about the legislation.

A deal was reached by European policymakers in Brussels early Saturday after 16 hours of negotiations.

“Platforms should be transparent about their content moderation decisions, prevent dangerous disinformation from going viral and avoid unsafe products being offered on marketplaces,” said Margrethe Vestager, who has spearheaded much of the bloc’s work to regulate the tech industry as the executive vice president of the European Commission, the executive arm of the European Union.

The moves contrast with the lack of action in the United States. While U.S. regulators have filed antitrust cases against Google and Meta, no comprehensive federal laws tackling the power of the tech companies have been passed.

Yet even as the European authorities gain newfound legal powers to rein in the tech behemoths, critics wondered how effective they will be. Writing laws can be easier than enforcing them, and while the European Union has a reputation as the world’s toughest regulator of the tech industry, its actions have sometimes appeared tougher on paper than in practice.

An estimated 230 new workers will be hired to enforce the new laws, a figure that critics said was insufficient when compared with the resources available to Meta, Google and others.

The staffing figures “are totally inadequate to face gigantic firms and new gigantic tasks,” said Tommaso Valletti, a former top economist for the European Commission, who worked on antitrust cases against Google and other tech platforms.

Without robust enforcement, he said, the new laws will amount to an unfulfilled promise. Mr. Valletti said that even as Europe had levied multibillion-dollar antitrust rulings against Google in recent years, those actions had done little to restore competition because regulators did not force the company to make major structural changes.

Lack of enforcement of the European Union’s data privacy law, the General Data Protection Regulation, or G.D.P.R., has also cast a shadow over the new laws.

Like the Digital Services Act and Digital Markets Act, G.D.P.R. was hailed as landmark legislation. But since it took effect in 2018, there has been little action against Facebook, Google and others over their data-collection practices. Many have sidestepped the rules by bombarding users with consent windows on their websites.

“They haven’t shown themselves capable of using powerful tools that already exist to rein in Big Tech,” said Johnny Ryan, a privacy-rights campaigner and senior fellow at the Irish Council for Civil Liberties, who has pushed for tougher enforcement. “I don’t anticipate them showing themselves suddenly to be any different with a new set of tools.”

Tech companies and industry trade groups have warned that the laws could have unintended consequences, like harming smaller businesses and undercutting Europe’s digital economy.

Google said in a statement that it supported the goals of the Digital Services Act but that “details will matter” and that it planned to work with policymakers to “get the remaining technical details right.” Twitter said that its “top priority” was keeping people safe online and that it still needed to review the specifics of the legislation.

Amazon and Meta declined to comment. TikTok did not respond to requests for comment.

Backers of the new laws said they had learned from past mistakes. While enforcement of G.D.P.R. was left to regulators in individual countries — which many felt were overmatched by multinational corporations with seemingly bottomless legal budgets — the new laws will largely be enforced out of Brussels by the European Commission, a major shift in approach.

“Introducing new obligations on platforms and rights for users would be pointless if they are not properly enforced,” said Thierry Breton of the European Commission, a former French business executive who helped draft the law.

The final text of the Digital Services Act is not expected to be available for several weeks, and final votes must still be taken, a process that is not expected to result in any major changes to the agreement. But policymakers in the European Commission and European Parliament involved in the negotiations described details of what would be one of the world’s most far-reaching pieces of digital policy.

The law, which would begin taking effect by next year, does not order internet platforms to remove specific forms of speech, leaving that to individual countries to define. (Certain forms of hate speech and references to Nazism are illegal in Germany but not in other European countries.) The law forces companies to add ways for users to flag illicit content.

Inspired by the war in Ukraine and the pandemic, policymakers gave regulators additional power to force internet companies to respond quickly during a national security or health crisis. This could include stopping the spread of certain state propaganda on social media during a war or the online sale of bogus medical supplies and drugs during a pandemic.

Google would face new obligations to stop the spread of illegal content on its search engine.

Many provisions related to social media track closely with recommendations made by Frances Haugen, the former Facebook employee who became a whistle-blower. The law requires companies to offer a way for users to turn off recommendation algorithms that use their personal data to tailor content.

Meta, TikTok and others would also have to share more data about how their platforms work, with outside researchers at universities and civil society groups. The companies would have to conduct an annual risk-assessment report, reviewed by an outside auditor, with a summary of the findings made public.

Policymakers said the prospect of reputational damage could be more powerful than fines. But if the European Commission determined that Meta or another company was not doing enough to address problems identified by auditors, the company could face financial penalties of up to 6 percent of global revenue and be ordered to change business practices.

New restrictions on targeted advertising could have major effects on internet-based businesses. The rules would limit the use of data based on race, religion, political views or labor union membership. The companies would also not be able to target children with ads.

Online retailers like Amazon would face new requirements to stop the sale of illicit products by resellers on their platforms, leaving the companies open to consumer lawsuits.

Europe’s position as a regulatory leader will depend on enforcement of the new laws, which are likely to face legal challenges from the biggest companies, said Agustín Reyna, director of legal and economic affairs at the European Consumer Organization, a consumer watchdog group.

“Effective enforcement is absolutely key to the success of these new rules,” he said. “Great power comes with greater responsibility to ensure the biggest companies in the world are not able to bypass their obligations.”

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France24 - Monde

Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Publié le : 18/04/2022 - 18:28

David RICH Suivre

Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

Coup d’État militaire

Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

April 23, 2021

Possible prolongation de la transition

Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

Un dialogue national inclusif risqué

Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

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France24 - Monde

Disney critique une loi de Floride jugée anti-LGBT+, l'État sanctionne le groupe

Publié le : 22/04/2022 - 22:46

Sophian AUBIN Ethan HAJJI

Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a signé vendredi une loi supprimant un statut favorable dont bénéficie le parc d'attractions Disney World. Le géant du divertissement est sanctionné pour avoir critiqué une loi prohibant l'évocation de l'homosexualité à l'école primaire en Floride. Loi qui suscite une levée de boucliers chez les défenseurs des droits LGBT+. 

C'est une déconvenue historique que vit la direction de l'un des plus grand parcs d'attractions au monde. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a signé vendredi 22 avril un texte rendant caduque le statut favorable dont jouissait depuis plusieurs décennies le parc d'attractions Disney World. La pomme de discorde : la contestation par le groupe d'une loi promue par le gouverneur et votée par les élus républicains de l'État, jugée liberticide et homophobe par ses détracteurs.

Les relations de Ron DeSantis avec Disney s'étaient récemment dégradées, malgré le poids du géant du divertissement dans l'économie, touristique notamment, de cet État.

Le gouverneur conservateur ne décolérait plus contre Bob Chapek, PDG de Disney, qui s'est prononcé publiquement contre une loi – dont DeSantis est à l'origine –, interdisant d'enseigner des sujets en lien avec l'orientation sexuelle ou l'identité de genre à l'école primaire. À cette loi, ses opposants ont trouvé un surnom clair : "Don't say gay" ("Ne parlez pas des gays").

Les deux chambres du parlement de Floride, l'une comme l'autre à majorité républicaine, ont voté pour priver Disney de son statut privilégié : le Sénat mercredi par 23 voix contre 16, suivi de la Chambre des représentants, jeudi, par 70 voix contre 38.

Disney et la Floride : la fin de 55 ans d'idylle 

Le statut spécial dans le collimateur du texte fut octroyé à Disney à l'époque de la construction du parc de loisirs Disney World dans les années 1960. Il offre au géant du divertissement une large autonomie de gestion locale et l'exempte de la plupart des règlementations de l'État.

Ce parc d'attractions près d'Orlando compte parmi les plus visités au monde, et la marque Disney demeure l'une des préférées des Américains. Mais, englué dans cette polémique, le géant voit s'accumuler des critiques dont il se serait bien passé, tandis que le titre en bourse a cédé 2,4 % après le vote, terminant au plus bas depuis des mois.

La controverse entourant la loi de Ron DeSantis sur les questions LGBT+ à l'école s'est révélée être un casse-tête pour Disney, après la fuite d'une note interne, montrant que Bob Chapek hésitait à prendre position sur le texte. 

Des employés du groupe ont alors manifesté en mars contre "l'apathie" du groupe. Des appels au boycott ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, conduisant finalement le PDG à se déclarer contre la loi.   

Les relations furent par le passé bien moins tendues entre Ron DeSantis et Disney, qui emploie plus de 75 000 personnes à Disney World, et avait contribué financièrement à la campagne du candidat républicain en vue de son élection en 2019. La rupture semble pourtant aujourd'hui bien consommée : le géant a suspendu ses financements électoraux.

Sous le feu des critiques après avoir inondé d'argent les porteurs de la loi Don't Say Gay, Disney a admis que la loi était néfaste pour les LGBT+. L'entreprise est désormais menacée par les élus conservateurs et les groupes anti-LGBT+ de Floride.https://t.co/y1EzV5Rvzl

April 16, 2022

Une loi controversée

Signé le 22 mars, le texte controversé "sur les droits parentaux dans l'éducation", adopté fin mars, stipule en particulier qu'aucune instruction "concernant l'orientation sexuelle ou l'identité de genre ne doit être dispensée jusqu'à la troisième année de primaire". 

Mais les enseignants de ce niveau n'incluent d'ores et déjà en aucune façon l'identité de genre ou la sexualité dans leur programme, selon les détracteurs de cette loi. Pour eux, si cette législation entend apporter de la transparence entre les écoles et les parents, elle "crée in fine des problèmes, là où il n'y en avait pas".

Une autre disposition permet à tout éducateur de tenir les parents informés "au sujet de la santé ou du bien-être mental, émotionnel ou physique" de l'élève ; et impose aux écoles de notifier à un parent tout "changement dans les services offerts à l'élève et son suivi, lié à sa santé mentale, émotionnelle ou physique".

Cette disposition encouragera-t-elle des écoles à révéler aux parents l'orientation sexuelle de leur enfant, comme le craignent des militants LGBT+ ? Pour le quotidien floridien, Miami Herald, "c'est peut-être le véritable objectif de la loi" : "la rendre si vague qu'avant même son entrée en vigueur [le 1er juillet], elle exerce un effet d'intimidation sur les enseignants et les établissements, qui préféreront être trop prudents plutôt que de risquer des plaintes de parents."

Une question nationale 

Le soin de faire appliquer cette loi a en effet été confié aux parents, qui peuvent porter plainte contre un district scolaire et obtenir des dommages et intérêts. Le dispositif institue donc des "chasseurs de primes", ce qui n'est pas sans rappeler la loi ultrarestrictive sur l'avortement en vigueur au Texas depuis septembre 2021, note le Texas Tribune.

Cette loi promue par Ron DeSantis, Trumpiste convaincu, qui ne cache pas ses vues sur la Maison Blanche, s'inscrit dans un vent conservateur, qui balaie les États-Unis bien au-delà de la seule Floride : des projets de loi sont à l'étude dans six autres États pour interdire ou restreindre l'évocation des questions LGBT+ à l'école, ou les supports éducatifs à ce sujet, affirme, entre autres, le magazine LGBTQI The Advocate.

Les législateurs républicains sont à l'origine d'une "vague historique de projets de loi ciblant les droits des adolescents et enfants LGBTQI et de leurs familles" à travers les États-Unis" souligne The Washington Post  :

"À l'échelle du pays, les élus républicains des parlements d'États ont déposé cette année près de 200 projets de loi visant à saper les protections dont bénéficient les jeunes transgenres et gays, ou à limiter la possibilité d'évoquer les sujets LGBTQI dans les établissements publics."

Sans surprise à l'aune de ce contexte, les républicains fustigent le géant du divertissement. "Je crois que [Disney] a dépassé les bornes, a commenté mardi 19 avril Ron DeSantis dans une conférence de presse. Cet État est gouverné par les intérêts des citoyens de Floride et non par les exigences des dirigeants d'entreprises californiennes.

"Disney ne dit pas un mot sur la dictature en Chine, car cela lui coûterait des milliards de dollars. Mais il n'a aucun problème à utiliser son pouvoir d'entreprise pour mentir à propos de lois adoptées de façon démocratique par les législateurs en Floride", a estimé cette semaine le sénateur Marco Rubio, un ténor républicain.

Randy Fine, un élu républicain promoteur de l'initiative parlementaire visant à réduire le statut d'exemption de Disney World, il lui affirmé que Disney n'était qu'un "invité" en Floride.

L'homosexualité très récemment assumée de héros Disney

Porte-flambeau du soft power de l'Amérique dès l'après-guerre, la Walt Disney Company s'est aussi vu assez souvent reprocher son conservatisme.

Malgré quelques récents positionnements progressistes, la représentation de l'homosexualité dans les films Disney a longtemps fait partie des interdits, rappelle un directeur éditorial en charge des personnages Disney, Pixar et Simpson : celle-ci s'est souvent faite sous le manteau sans être assumée, à travers des personnages efféminés ou maniérés, sans que cela ne puisse être confirmé, explique un autre artiste du groupe. Dans la famille Disney, le premier "coming out" d'un héros homosexuel à l'écran ne remonte qu'à 2020, dans le court-métrage "Out'.

De plus en plus d'Américains affirment leur appartenance à une minorité sexuelle. Ils sont deux fois plus qu'en 2012, selon un vaste sondage publié jeudi 17 février. Comme ces chiffres sont d'abord portés par la génération Z [personnes nées entre 1997 et 2010], selon le responsable de l'étudeJeff Jones, il ne faudra guère attendre longtemps avant que les statistiques de l'identification LGBTQI ne passe à deux chiffres dans la population américaine.

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Le film de Disney "Mulan" visé par de multiples appels au boycott

Scarlett Johansson attaque Disney en justice pour la sortie en streaming de "Black Widow"

Le Costa Rica, premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage gay

France24 - World

Real Betis beat Valencia on penalties to win Copa del Rey

Issued on: 24/04/2022 - 01:18

Seville (Spain) (AFP) – Real Betis won the Spanish Copa del Rey on Saturday, beating Valencia 5-4 on penalties in Seville after a thrilling final finished 1-1 after extra time.

Valencia's Yunus Musah blazed over in the shoot-out, allowing Juan Miranda the chance to score the winning penalty at La Cartuja as Betis claimed their fourth major trophy in the club's 115-year history.

Borja Iglesias had headed Betis in front but Hugo Duro equalised for Valencia before half-time and neither side could find a winner, either in the second period or extra time.

But Musah's error and Miranda's cool head gave Betis the cup for a third time, following the club's two previous triumphs in 1977 and 2005.

Joaquin, the 40-year-old winger, who made his debut for Betis aged 19 in 2000 and played in the final 17 years ago, came on in the 86th minute and scored a penalty. It remains to be seen whether Joaquin decides this is a fitting end now to what has been a remarkable career.

Many had billed this a clash of styles, with the swashbuckling style of Real Betis tasked with breaking down the grit and resilience of Valencia but in reality both teams contributed equally to an open and enthralling final.

It was only the second in 14 years not to include any of Real Madrid, Barcelona or Atletico Madrid and while Betis and Valencia are hardly minnows in Spain, there was no doubting the weight of the occasion for both clubs.

Valencia won the Copa del Rey in 2019, beating Barca in the final, but a fire-sale of key players under the controversial ownership of Peter Lim means the team have been more concerned about relegation in recent seasons than winning trophies.

Betis, meanwhile, have spent three seasons in the second tier since they last won it in 2005, the same year they finished fourth in La Liga, which they still hope to replicate this season but have never managed to repeat since.

Betis make fast start

Betis flew out of the blocks and took the lead in the 11th minute, a slick move down the right seeing Nabil Fekir slide through Hector Bellerin, who floated a superb cross into the area. Borja jumped high and headed straight, the power of the connection enough to beat Giorgi Mamardashvili.

Valencia were shaking and Betis kept coming. Borja headed just wide and then almost latched onto a backpass underhit by Mouctar Diakhaby, which needed Mamardashvili to scramble clear.

But the Betis assault subsided and then in the 30th minute, Valencia struck, a brilliant counter-attack giving them a foothold in the final. Carlos Soler steered a superb first-time pass from the right wing into central midfield, where Ilaix Moriba had space to advance.

Duro was racing away but the gap was tight, Moriba feathering the ball through for his teammate, who scooped a delightful finish into the net.

The second period grew increasingly frantic, an end-to-end contest bringing Betis back into the ascendancy. Borja's effort was well blocked by Valencia's Gabriel Paulista before Juanmi hit the post, his drive beating Mamardashvili but not the frame.

Fekir almost won it in the last 10 minutes but was denied by Mamardashvili's legs while Soler had a chance in injury-time after a misplaced pass by Bellerin but Claudio Bravo made the stop.

Joaquin had come on, a fairytale in his sights, but nobody could find a winner and the quality dropped in extra time as fatigue and cramp set in.

Soler and Uros Racic scored confident penalties for Valencia, matched by those of Willian Jose and Joaquin for Betis, even if Mamardashvili got a hand to Joaquin's shot.

Goncalo Guedes put Valencia ahead and Andres Guardado pulled Betis level before Musah erred, firing over to let Betis in. Cristian Tello and Jose Gaya both scored, leaving Miranda with the chance to win it. Mamardashvili jumped right, the ball went left.

© 2022 AFP

France24 - World

Schauffele, Cantlay power towards Zurich Classic crown

Issued on: 24/04/2022 - 00:42Modified: 24/04/2022 - 00:40

Los Angeles (AFP) – Xander Schauffele and Patrick Cantlay produced another dazzling low-scoring round to take a commanding five-shot lead at the PGA Tour's Zurich Classic of New Orleans team event on Saturday.

Schauffele and Cantlay – who lit up the tournament with a 13-under-par 59 in the opening round – carded a 12-under-par 60 to surge clear of the field in Saturday’s third round four-balls.

The duo combined for 10 birdies and an eagle to finish the day on 29 under for the tournament, five clear of South African duo Garrick Higgo and Branden Grace, who combined for a third round 63.

Schauffele and Cantlay's round erupted over the back nine, when the duo made eight birdies, with the only blemish a par on par-three 14th hole.

"We made more birdies than the rest of the field, I guess," Schauffele said.

"Not as many as Thursday, but it was pretty windy and we sort of got our grip on the front nine, stayed very patient."

It means Schauffele and Cantlay will be heavily favoured to claim victory on Sunday in what is the only two-man team event on the PGA Tour.

"It's the third quarter," Schauffele added. "We finished a really good three quarters here and we have one more to go."

Cantlay meanwhile said patience would be the key to victory on Sunday, which would see each winner pocket around $1.2 million.

"We're going to stay patient and try and hit the right shot all day and stay really present," Cantlay said.

"We did a good job of that today. Even when we got off to a slower start, we just stayed really present and tried to do the best we could. It's all cliches at this point, but that's really what it is."

Three pairings – Sam Burns and Billy Horschel, Australian duo Jason Day and Jason Scrivener, and Aaron Rai and David Lipsky – are tied for third place, six shots off the pace at 23 under. All three pairings shot nine-under-par 63s.

Wyndham Clark and Cameron Tringale are seven off the lead on 22 under after combining for a seven-under-par 65 on Saturday.

© 2022 AFP

France24 - World

Ex-Guantanamo prisoner sues Canada over alleged role in his detention

Issued on: 24/04/2022 - 00:40Modified: 24/04/2022 - 00:39

Montreal (AFP) – A former Guantanamo detainee who spent 14 years without trial and whose story was told in the hit film "The Mauritanian," is suing Canada over its alleged role in his detention.

Mohamedou Ould Slahi, 51, claims that Canadian authorities provided false information concerning the period when he was a permanent resident in Montreal in 1999, which led to his arrest and subsequent torture at the infamous US prison, according to his complaint filed on Friday and reviewed by AFP.

Slahi is seeking 35 million Canadian dollars (28 million US dollars) for the damages he suffered.

In the lawsuit, Slahi says he faced "physical beatings, sleep deprivation, forced standing, incessant noise, sexual assault, mock assassination, death threats, religious humiliation, and more" while at Guantanamo.

"Slahi's detention and maltreatment were prolonged because the receipt and use of forced confessions by Canadian authorities validated the continued torture and detention," his lawyers said in the complaint.

Slahi's story was a best-selling book that was adapted for the screen.

The film, starring Tahar Rahim and Jodie Foster, accurately depicts the extreme conditions on the American base.

Following the September 11 attacks on the United States, Slahi came under suspicion of involvement in an unsuccessful plot to bomb Los Angeles in 1999.

Arrested in 2001 in Mauritania, he was then successively imprisoned in Jordan and Afghanistan, before arriving at Guantanamo in 2002, in what he called in his book a world tour of torture and humiliation. He was released in 2016.

© 2022 AFP

France24 - World

Toulon keep Top 14 play-off hopes alive with victory over Toulouse

Issued on: 23/04/2022 - 23:28

Paris (AFP) – Toulon shrugged off the absence of injured South African star Cheslin Kolbe to beat champions Toulouse 19-15 and boost their push for a Top 14 play-off spot on Saturday.

World Cup winger Kolbe will be sidelined for several weeks with a broken thumb.

It was fellow winger and French international Gabin Villiere who grabbed the headlines at a sold-out Stade Velodrome in Marseille with the only try of the match nine minutes from time after beating four defenders.

Toulouse, without their Six Nations half-back stars Antoine Dupont and Romain Ntamack, scored all their points courtesy of the boot of Thomas Ramos.

The win pushed Toulon into eighth place in the table, three points behind Toulouse in race for the play-offs.

Racing92 ran in five tries to defeat Biarritz 40-7 to go fifth.

Two of the tries came from international winger Teddy Thomas who said he wants to deliver the Top 14 title to the Paris club before moving to La Rochelle in the summer.

"I've been here for eight years but unfortunately, I didn't win a title," he said.

"There are a lot of players leaving Racing. We are all committed to winning something, whether it's the European Cup or the Top 14. We give 200 percent to be able to leave this club with our heads held high and make it proud."

Castres boosted their hopes of a place in the play-offs with a grinding 12-0 win at home to Clermont.

In filthy conditions with driving rain, Castres, who have yet to lose at home this season, were unable to cross the paint, but four penalties from Argentinian fly-half Benjamin Urdapilleta -- two in each half -- were enough to secure the victory.

"We played the game we needed given the weather conditions," said Urdapilleta.

"We played well tactically. We have an intelligent group, we know how to play this kind of match."

The key moment came at the end of the first half when Clermont were camped in Castres territory and seemed certain to score.

"When I saw how our forwards defended, I wanted to cry," said Urdapilleta.

"To see their commitment, how they managed to hold on... when you see that, it makes you want to fight."

Stade Francais, down in 11th, won 21-18 at home against Pau.

After tries from Adrien Lepegue, Lester Etien, Pierre-Henri Azagoh, the Parisians led 18-6 and were on course for an offensive bonus but Pau hit back with two late tries from fly-half Antoine Hastoy to level at 18-18.

A late penalty from Nicolas Sanchez clinched the win for Stade who moved one point behind Pau who collected a bonus point, and four behind eighth-placed Clermont.

Sunday sees a top of the table clash between Montpellier and Bordeaux-Begles.

© 2022 AFP

France24 - World

PSG wrap up record-equalling 10th Ligue 1 title despite Lens draw

Issued on: 23/04/2022 - 23:08Modified: 23/04/2022 - 23:06

Paris (AFP) – Paris Saint-Germain secured a record-equalling 10th Ligue 1 title on Saturday, drawing level with Saint-Etienne, despite being held to a 1-1 home draw by 10-man Lens.

Lionel Messi looked to have curled in a fine winner in the 68th minute, but Lens dampened the already muted title party at the Parc des Princes through Corentin Jean with two minutes left.

PSG have an unassailable 16-point lead over second-placed Marseille with four matches remaining.

Mauricio Pochettino's men reclaim the crown from Lille, who were shock champions last season.

It is the capital giants' eighth Ligue 1 triumph in the last 10 seasons, powered by the investment of their Qatari owners.

This season will still be seen as a failure for PSG, though, after collapsing to a dramatic loss to Real Madrid in the Champions League last 16, after also suffering a surprise French Cup loss to Nice.

On Saturday, an inevitable league title was confirmed in a strangely non-celebratory atmosphere in Paris.

Attention in the French capital will now turn to the future of Kylian Mbappe, with the star forward still to decide whether to stay at PSG or leave for Real Madrid before next season.

Lens started brightly, with Seko Fofana firing an early strike just over the crossbar.

PSG grew into the game, though, with visiting goalkeeper Jean-Louis Leca forced into smart saves from Achraf Hakimi and Messi.

The first big chance fell to Mbappe just after the half-hour mark, but the striker blazed wildly over after being played in on goal by Neymar's clever flick.

Lens continued to threaten on the break, though, and a well-worked move ended with Jonathan Clauss shooting too close to Keylor Navas.

Mbappe almost broke the deadlock early in the second half after a quick free-kick by Marco Verratti, but his first effort was saved by Leca and his follow-up attempt was blocked on the line.

PSG's hopes of wrapping up the title with a win were given a boost in the 57th minute, as Danso was shown a second yellow card for a tackle on Neymar.

Messi almost found the corner of the net with the resulting free-kick, but Leca plunged to his right to make another good save.

Sergio Ramos should have scored midway through the second half, but the veteran centre-back scooped over from eight yards out.

Messi strikes

It was Messi who finally gave the match a moment to remember, bending a trademark finish over Leca from the edge of the box.

The Argentinian has now scored four Ligue 1 goals in a disappointing first season for PSG since leaving Barcelona.

But, perhaps fittingly, the hosts conceded a late equaliser as Jean slid in at the back post to divert home Deiver Machado's low cross.

European hopefuls Lens pushed for a winner which would have kept PSG waiting for at least another 24 hours, but the home side held on and almost won it themselves when Mbappe dragged horribly wide.

The final whistle brought bizarre scenes, with the Lens players celebrating and PSG's newly-crowned champions looking sheepish.

Elsewhere on Saturday, Monaco moved into third place above Rennes with a 4-1 victory at relegation-threatened Saint-Etienne.

The game was suspended for more than half an hour due to smoke from flares in the crowd.

Wissam Ben Yedder scored his 20th league goal of the season as Monaco's sixth straight league win lifted them above Rennes, who host Lorient on Sunday, on goal difference.

The third-placed side secures a place in Champions League qualifying.

Lyon kept their slim hopes of reaching Europe alive with a 5-2 thrashing of Montpellier.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps

Publié le : 22/04/2022 - 15:44

Wassim NASR Wassim NASR

L'armée française accuse des mercenaires russes d'avoir tenté de faire endosser à des soldats de l'opération Barkhane des exactions à proximité de la base de Gossi, dans le nord du Mali. L'état-major dénonce "une attaque informationnelle", au moment de remettre officiellement les clés de la base aux forces armées maliennes. 

L'armée française a filmé ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali. Selon les militaires, ces individus étaient en train de créer de toute pièce un charnier dans le but, ensuite, d'accuser les Français d'en être responsables.

Cette affaire intervient alors que l'armée française, dans le cadre de son désengagement du Mali annoncé en février, a officiellement remis, mardi, aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, qui accueillait 300 soldats français.

Le lendemain, dans la soirée, un message est publié sur Twitter. "Un compte, que nous savons faux, d'un individu qui se fait passer pour un soldat malien, avertit que des images de cadavres et d'un charnier vont être diffusées", raconte sur France 24, Wassim Nasr, journaliste à France 24. En illustration : une image des armées françaises.

Jeudi 21 avril, le compte publie effectivement une photo de cadavres floutés enterrés dans le sable, avec pour commentaire : "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi (...) on peut pas garder le silence sur ça !".

Aujourd’hui je vais vous parler @FRANCE24 d’une histoire sordide, une désinformation naissante, des cadavres, du sable, des mercenaires et une institution qui a décidé qu’il est temps de jouer carte sur table et de montrer ce qu’elle est capable de voir de jour… comme de nuit pic.twitter.com/lvPkcDAiY0

April 22, 2022

Une "attaque informationnelle"

"Sauf que les armées françaises ont capturé, avec des moyens aériens, cette même scène. Et sur ces images, on voit effectivement des individus filmer la scène publiée par la suite sur les réseaux sociaux", explique Wassim Nasr.

Dans cette vidéo prise à l'aide de moyens aériens, à laquelle France 24 a eu accès, et que l'état-major français qualifie d'"attaque informationnelle", on peut voir des soldats de type caucasien s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable.

"C'est la première fois que l'armée française décide de dévoiler ces images, normalement confidentielles, pour dénoncer une désinformation", poursuit le journaliste. "C'est une manière de prendre les devants pour montrer le parcours de cette désinformation."

Le compte Twitter "est très probablement un faux compte créé par Wagner", la société militaire privée russe, estime l'état-major français.

"Cette manœuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée. Elle est représentative des multiples attaques informationnelles dont les militaires français font l'objet depuis de nombreux mois", a poursuivi l'état-major.

Paris a décidé son retrait militaire du Mali dans un contexte sécuritaire dégradé et sur fond de tensions entre la France et la junte militaire au pouvoir, accusée par les Occidentaux d'avoir recours aux services du groupe Wagner. Bamako évoque pour sa part de simples conseillers russes.

Mardi, l'état-major avait prévenu s'attendre à des attaques informationnelles à l'occasion de la rétrocession de la base de Gossi.  Son porte-parole, le colonel Pascal Ianni, avait précisé qu'un état des lieux "documenté" de la base avait été dressé, pour protéger la France d'éventuelles accusations. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. "Il y a plusieurs mois, les forces françaises ont été accusées de participer à des trafics (...), d'armer les terroristes voire de commettre des exactions", avait rappelé le colonel Ianni.

Des exactions perpétrées par le groupe Wagner ? 

L'armée française estime également que "la comparaison des photos publiées sur Twitter et des images recueillies par le capteur spécialisé permet de faire un lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français". Selon elle, ces "exactions témoignent des modes d'action mis en œuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis (son) déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG".

"Depuis le début du mois de mars, plusieurs massacres ont été répertoriés dans le centre du Mali. Systématiquement, selon des témoins, les troupes Wagner sont présentes", abonde Wassim Nasr.

Avec AFP

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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel

Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils

L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

France24 - Monde

Des soldats russes croient avoir ramassé le passeport d’un mercenaire américain : pourquoi c’est faux

Publié le : 21/04/2022 - 14:32

Aude Dejaifve Suivre

Une vidéo cumulant plus de 1,4 million de vues affirme montrer le passeport d'un mercenaire américain tué en Ukraine. En réalité, Cesar Quintana, le propriétaire du passeport, est vivant, et n’a pas pu se rendre en Ukraine depuis le début de la guerre. Il pense que son passeport a été saisi par les Russes à Marioupol, après avoir été confisqué en décembre de l’année dernière par la police ukrainienne.

La vérification en bref

  • Un soldat russe a affirmé dans une vidéo qu'un mercenaire américain était mort en combattant à Marioupol.
  • "C'est de la pure propagande", a déclaré le propriétaire du passeport, Cesar Quintana, au Washington Post, confirmant qu'il était vivant et qu'il se trouvait en Californie.
  • L'homme est allé en Ukraine l'année dernière pour tenter de récupérer son fils, qui y a été emmené par son ex-femme. Il n'a pu se rendre dans le pays depuis le début de la guerre.

La vérification en détail

La vidéo, publiée le 16 avril sur la chaine Telegram d'Andreï Rudenko, correspondant en Ukraine pour le groupe de médias russe VGTRK, a été visionnée plus de 1,4 million de fois. Sur la vidéo, un soldat russe montre un passeport, affirmant qu'il appartient à un mercenaire américain tué en Ukraine. Le document d'identité est au nom de Cesar Quintana. La légende indique qu'"un mercenaire américain assassiné a combattu du côté des nationalistes à Marioupol".

Le soldat russe dit dans la vidéo :

"Vous voyez ici le passeport d'un citoyen américain, ce qui indique que ce citoyen se trouvait sur le territoire ukrainien, directement à Marioupol, participant aux opérations de combat sur le territoire. 

Il a été enterré dans [...] la ville de Marioupol.

[Ces coordonnées] sont destinées à ses proches, pour qu'ils puissent l'enterrer après la fin des combats".

L'annonce de la "mort" de ce "mercenaire" a également été partagée le 17 avril en anglais, en français et en chinois sur Twitter.

Le propriétaire du passeport est toujours vivant et n'a pas combattu en Ukraine

En recherchant sur internet le nom de "Cesar Qunitana", on retrouve deux articles du journal américain The Washington Post à propos d'un Américain qui souhaite retrouver son fils emmené en Ukraine par son ex-femme, originaire du pays.

Le 16 avril, quelques heures après que la vidéo annonçant la "mort" de Cesar Quintana a commencé à circuler, le propriétaire du passeport, un Américain de 35 ans vivant en Californie, a déclaré au Washington Post que la vidéo était "de la pure propagande". 

Selon lui, les forces russes auraient trouvé son passeport en Ukraine à Marioupol, après que celui-ci a été confisqué en décembre 2021 par la police ukrainienne lorsqu'il a tenté de récupérer son fils de deux ans. Celui-ci se trouvait alors avec son ex-femme, qui l'avait enlevé plus d'un an auparavant, selon les autorités, en violation d'une décision de justice. 

Cesar Quintana a indiqué dans l'article avoir entendu parler de la vidéo diffusée sur des chaînes Telegram prorusses par un ami qui surveille les médias russes.

Les photos de Cesar Quintana fournies dans l'article indiquent qu'il s'agit de la même personne que sur le passeport tenu par le soldat russe.

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le site Bring Alexander Home ("Ramener Alexander chez lui", en anglais), fondé par Cesar Quintana, a déclaré : "Cesar Quintana n'est pas un mercenaire, et il n'a pas participé à des combats en Ukraine. Cesar est en vie et se porte bien chez lui, aux États-Unis."

Le 1er avril, le Washington Post avait déjà publié un article à propos de Cesar Quintana et de sa volonté de retrouver son fils alors que la guerre en Ukraine faisait rage. Selon l'article, Cesar Quintana avait été arrêté par la police ukrainienne en décembre 2021 : "Quintana, qui s'était rendu à Mariupol pour rendre visite à son fils, a tenté de ramener l'enfant en Californie [...] Mais cette tentative a échoué car la police a intercepté Quintana et son fils à l'aéroport de Kiev".

Dans un article de l'agence de presse américaine AP du 19 mars, César Quintana a déclaré qu'il était parti d'Ukraine fin janvier à cause d'un refus de prolongation de visa.

Contrairement à la vidéo prétendant que le propriétaire du passeport est un mercenaire américain tué en Ukraine, l'homme est donc bien vivant et vit en Californie depuis le début de la guerre en Ukraine.

Dans le contexte de la guerre, de nombreuses rumeurs circulent à propos de responsables ou des mercenaires occidentaux qui seraient tués en Ukraine. La rédaction des Observateurs de France 24 a démenti certaines d'entre elles.

 >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS

Non, ce tireur d'élite canadien n'est pas mort en Ukraine juste après son arrivée 

Ukraine : Cette vidéo ne montre pas Roger Cloutier, un responsable de l'OTAN, capturé par les Russes

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France24 - Monde

Première nuit de carnaval à Rio après deux ans de crise sanitaire

Publié le : 23/04/2022 - 13:10

FRANCE 24 Suivre Fanny LOTHAIRE

Pour rattraper le temps perdu après deux années de pandémie de Covid-19, Rio a célébré la première nuit de son célèbre carnaval dans la liesse, entre vendredi et samedi. Six écoles de samba ont défilé devant 75 000 spectateurs, pour le plus grand bonheur des Brésiliens.

Rattraper le temps perdu, rattraper la joie perdue : pour sa première nuit, le carnaval de Rio a livré un spectacle féérique, la liesse et la magie du défilé devant faire oublier deux années de tragédie due au Covid-19 qui a saigné le Brésil.

Vingt milles danseurs et percussionnistes des six écoles de samba ont défilé avec ferveur au sambodrome et 75 000 spectateurs se sont époumonés dans les gradins à leur passage, dans la nuit de vendredi au samedi 23 avril.

"Le carnaval nous a tellement manqué, quelle énergie il va y avoir", avait prédit avant de défiler Tita Nunes, une Brésilienne de 31 ans, en référence à l'annulation des festivités en 2021.

"Après toute cette tragédie, nous devons célébrer la vie", a dit elle aussi Thelma Fonseca, sourire éclatant et costume de paillettes, danseuse de l'école Imperatriz.

"Cela fait deux ans que nous attendions ce carnaval. Nous sommes très heureux", a ajouté cette employée de 43 ans.

Six écoles de samba ont arpenté, une heure durant, les 700 mètres du sambodrome, dans une orgie de plumes, paillettes, percussions et danses endiablées. Elles ont défilé avec des chars allégoriques hauts comme des immeubles de plusieurs étages, parfois stupéfiants.

Six autres défileront pour la deuxième nuit de carnaval, jusqu'à l'aube dimanche. Le titre de championne couvrira la meilleure école de samba de gloire.

L'annulation du carnaval l'an dernier avait été vécue comme un drame national par les Brésiliens, tant il est dans l'ADN de tout un peuple fou de samba. 

Mais il y a un an, le Covid-19 faisait 3 000 morts par jour au Brésil, contre 100 aujourd'hui. Le sambodrome avait été reconverti en centre de vaccination.

La pandémie a fait du Brésil le deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les États-Unis, avec plus de 660 000 morts. 

Messages politiques et antiracistes

Comme de coutume, les écoles de samba, la plupart issues des favelas, ont abordé dans leurs défilés des thèmes politiques. Huit des 12 écoles devant se produire lors des deux nuits ont choisi de représenter la lutte antiraciste et les racines africaines de la samba.

Troisième école à défiler aux premières heures de samedi, Salgueiro a présenté avec quelque 3 000 danseurs et percussionnistes son spectacle en forme de coup de poing, "Résistance", inspiré du mouvement de contestation "Black Lives Matter" qui a secoué les États-Unis.

Sur des chars somptueux, des danseurs se sont déhanchés devant des pancartes : "La liberté vient des personnes noires" ou "Justice" et "Inclusion".

Sous le gouvernement de Jair Bolsonaro "le racisme est plus humiliant, parce qu'il vient d'en haut", dit Claudia Nascimento - qui a défilé avec Salgueiro - en référence au président d'extrême droite connu pour ses saillies racistes.

En choisissant pour thème le carnaval de 1919, organisé après la terrible grippe espagnole, l'école Unidos do Viradouro a métaphoriquement évoqué cette édition 2022 de renaissance post-Covid.

La fête que tous attendaient a été endeuillée par la mort vendredi d'une fillette de 11 ans, écrasée deux jours auparavant par un char à la sortie du sambodrome. 

"Sans le carnaval, Rio ne serait pas Rio", avait exulté mercredi son maire et premier fan, Eduardo Paes, en déclarant ouvert "le plus grand spectacle de la Terre".

En dehors de la liesse, le carnaval apporte une manne à la "Ville merveilleuse", où il génère 45 000 emplois et 4 milliards de réais (environ 800 millions d'euros) de revenus. 

En 2020, Rio avait reçu plus de 2,1 millions de touristes. Cette année, même si les étrangers sont moins nombreux, l'hôtellerie, sinistrée par la crise sanitaire, se réjouit d'un taux d'occupation de 85 %.   

Proche des évangéliques qui n'apprécient pas la débauche sensuelle du carnaval, le président Jair Bolsonaro n'aime pas la fête carioca. Et celle-ci le lui rend bien. 

Dans les travées, on a pu voir des spectateurs exhiber de grands tissus jaunes avec le portrait du président bâillonné au-dessus duquel on lisait "Fora!" ("dehors !").

"Le carnaval est une manifestation politique et antifasciste", a déclaré Nairobi Coelho, 43 ans, administratrice dans le secteur pétrolier, qui a défilé.

"Après deux ans d'isolement (ce carnaval) à un goût spécial, celui d'une victoire de la science qui a mis au point un vaccin contre le virus et de l'espoir d'un changement de gouvernement en cette année électorale", explique-t-elle.

À la présidentielle d'octobre, Bolsonaro tentera d'être réélu.

Avec AFP

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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New York Times - World

New Zealand Deal May Put Japan Closer to ‘Five Eyes’ Intelligence Alliance

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The two countries announced a goal of “seamless” sharing of classified information as China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region.

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By Pete McKenzie

WELLINGTON, New Zealand — As China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region, Japan and New Zealand have opened talks on an agreement for “seamless” sharing of classified information, a step that could strengthen Tokyo’s case to eventually join the “Five Eyes” intelligence partnership among English-speaking powers.

An announcement of the negotiations, during a visit to Tokyo on Thursday by Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand, came two days after the Solomon Islands said it had reached a security agreement with China, provoking unease among Western-aligned powers in the region. The deal, according to a leaked document, could allow Beijing to deploy troops to the Solomons, and perhaps even result in the first Chinese military base in the Pacific.

“The announcement speaks to both countries’ concerns about China,” said Anna Powles, a senior lecturer in security studies at Massey University in New Zealand, “which have been amplified over the past few weeks with the signing of the security agreement” in the Solomons.

Ms. Ardern and the Japanese prime minister, Fumio Kishida, made their concerns clear in announcing the proposed intelligence agreement. They emphasized “growing strategic challenges” in the Pacific and their opposition to “unilateral actions that seek to alter the status quo by force” in the East and South China Seas. The latter appeared to be a reference to Chinese efforts to construct artificial islands for military use and its encroachment on disputed territories.

The agreement would bring Japan closer to the so-called Five Eyes partnership, through which the United States, Britain, Canada, Australia and New Zealand have for the past 75 years been sharing much of the intelligence they gather.

In 2020, the Japanese defense minister at the time, Taro Kono, proposed Japanese membership in a revamped “Six Eyes” partnership. Last year, Shingo Yamagami, Japan’s ambassador to Australia, said that he “would like to see this idea become reality in the near future.”

Five Eyes members were previously hesitant to expand the partnership over concerns about the security of the Japanese intelligence community. But a major overhaul in Japan, including the passage of a state secrets law in 2013 over significant public opposition, has helped alleviate that unease.

Japan has since negotiated intelligence-sharing agreements with the United States, Britain and Australia. An agreement with New Zealand would allow further access to the partnership’s intelligence output.

“There’s clearly a desire to build up and network those intelligence-sharing connections,” said David Capie, the director of the Center for Strategic Studies in New Zealand.

In recent years, New Zealand has faced questions about its own reliability as an intelligence partner. China is by far the largest purchaser of New Zealand’s exports, which has previously made New Zealand reluctant to criticize China’s human rights abuses and growing assertiveness in the Indo-Pacific region.

In 2017, it was also revealed that a long-serving member of New Zealand’s Parliament had previously trained Chinese spies. In an influential paper that year, Anne-Marie Brady, a political scientist who specializes in Chinese influence efforts, wrote, “New Zealand, like many other states in the world, is becoming saturated with the P.R.C.’s political influence activities.” P.R.C. is an abbreviation for the People’s Republic of China.

But, confronted by its partners’ fears and by China’s growing influence efforts both in New Zealand and in the broader Pacific, the New Zealand government has become more assertive in its foreign policy.

“Over the past three or four years, you’ve seen a growing recognition that China is not simply an unlimited economic opportunity,” Dr. Capie said. “We’ve seen New Zealand’s government be much more willing to speak frankly about what they see as challenges” in the Pacific and southern Asia.

A major report by New Zealand’s Ministry of Defense in 2021 explicitly warned that China’s rise and “increasingly strong nationalist narrative,” among other drivers, had created “a substantially more challenging and complex strategic environment.”

Thursday’s announcement, Dr. Capie said, is a further demonstration of New Zealand’s more forceful foreign policy approach.

“Until a few years ago, I think there was probably a view that New Zealand was a little soft on China — that it wasn’t being cleareyed about the risks in the region,” he said. “That’s begun to shift.”

Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.

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New York Times - World

The Interpreter

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Las políticas de ‘control fronterizo’ tienen que ver más con el control que con las fronteras

Una peculiaridad de la psicología política ayuda a explicar el plan del gobierno británico para enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda.

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Por Amanda Taub

A veces elijo un tópico para el boletín de The Interpreter porque es algo que está en los titulares. Otras veces lo hago para señalar un fenómeno que está influyendo en la política del mundo, de formas que suelen pasar desapercibidas, y para explicar cómo reconocer sus huellas en eventos noticiosos que se repiten sin falta mes tras mes.

Elegí el tópico de hoy por ambas razones.

El titular se produjo el jueves 14 de abril, cuando el gobierno británico anunció un plan para comenzar a enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda. Todavía no se sabe con certeza hasta dónde llegará el programa del Reino Unido en la práctica y si podrá sobrevivir a un recurso judicial. Pero, de llegar a implementarse, la evidencia sugiere que las consecuencias para los deportados serían nefastas: un programa israelí similar deportó a miles de solicitantes de asilo eritreos y sudaneses a Ruanda entre 2014 y 2017 y los dejó en condición de calle y vulnerables a la explotación.

“Hay una red muy eficiente de contrabandistas y traficantes allí. Sabían que iba a llegar gente de Israel y que tendrían algo de dinero”, afirmó Lior Birger, investigadora de la Universidad de Tel Aviv y coautora de un estudio sobre refugiados enviados a Ruanda desde Israel. “Los robaron o los amenazaron con hacerles daño si no pagaban”. La mayoría de los deportados terminó huyendo a Europa para buscar asilo allí, en parte porque temían por su seguridad en Ruanda.

Pero, más allá de que se implemente o no, el plan británico también es un ejemplo de un fenómeno político global que en realidad no tiene que ver con el asilo, o incluso con la migración. De hecho tiene sus raíces en una peculiaridad de la psicología política que, cuando ha sido explotada astutamente por los políticos, ha afectado no solo la vida de miles de refugiados y migrantes, sino que también ha dado forma a la política de derecha y ha alimentado la disrupción política en todo el mundo.

Todo se reduce a dos palabras: control y notoriedad.

Temor a perder el control

Hace años, cuando comencé a cubrir el populismo de derecha, la inmigración y las crisis de los refugiados, noté algo que en principio parecía muy confuso. Para una gran parte de la población en muchos de los países sobre los que he escrito, los “cruces de frontera” son un fenómeno aterrador, incluso si las cifras absolutas son muy pequeñas. Pero para muchas de esas personas, la “inmigración”, incluso si involucra a muchas más personas, e incluso si muchas de ellas siguen siendo refugiados y migrantes económicos, es un concepto totalmente diferente y mucho menos amenazante.

En realidad, que las personas crucen las fronteras y soliciten asilo es como se supone funciona la protección para refugiados: no hay un sistema de autorización previa que le otorgue licencias a las personas para huir de la persecución, o que los dirija a un país de refugio específico. Pero para muchas personas con las que he conversado a lo largo de los años, eso no importaba. Lo único que veían era gente cruzando la frontera sin permiso y un gobierno que parecía incapaz o indispuesto a imponer control.

Y la investigación que se enfoca en la psicología política muestra que la sensación de perder el control hace que las personas sean más propensas a identificarse con grupos poderosos para protegerse. Una cosmovisión de “nosotros contra ellos” es divisiva pero simple: únete a “nosotros” para estar a salvo de “ellos”.

Esa puede ser una herramienta poderosa para los políticos que trafican en el populismo de “nosotros contra ellos”, como lo demuestra la frecuencia con la que la idea de “recuperar el control” sobre la inmigración y las fronteras aparece en los eslóganes políticos. Pero para blandirla, necesitan otro elemento: la notoriedad.

Cuando algo es notorio, en términos de ciencia política, significa que la gente le está prestando atención. Cuanto más notorio sea un tema para una persona en particular, es mayor la probabilidad de que la persona vote o tome otras decisiones basadas en él. Si los populistas del estilo “nosotros contra ellos” quieren explotar el pánico generado en torno a las fronteras sin control, primero necesitan captar la atención del público sobre el tema durante el tiempo suficiente como para lograr que se preocupen por él.

A veces eso se da con facilidad. Cuando más de 900.000 refugiados de Siria y otros países de Oriente Medio llegaron a Europa en 2015, la magnitud de la crisis, por supuesto, generó titulares, y los partidos de extrema derecha como AfD en Alemania obtuvieron votos tras prometer recuperar el control de las fronteras.

Pero en otras ocasiones, las propias acciones de los políticos pueden aumentar la notoriedad. “Los políticos pueden aprovecharse de momentos de oportunidad que no tienen proporciones de crisis para atizar el miedo, y el miedo es una herramienta muy poderosa que les permite movilizar a sus electores nacionales”, afirmó Stephanie Schwartz, politóloga de la Universidad del Sur de California que estudia las políticas de la migración forzada.

Un ejemplo es el caso de Tampa. En agosto de 2001, un carguero noruego llamado Tampa rescató a 433 solicitantes de asilo, muchos de ellos mujeres y niños pequeños, de un barco que se desintegraba en el océano Índico. Al quedarse sin suministros porque el barco estaba diseñado para transportar una tripulación de solo 27 personas, el capitán trató de llevar a los rescatados a Christmas Island, un remoto territorio australiano. Si el gobierno hubiera estado de acuerdo, el asunto probablemente habría sido una noticia menor como máximo, parte de un debate en curso pero relativamente discreto sobre los inmigrantes que llegan en barco.

Pero en cambio, el primer ministro John Howard envió tropas de fuerzas especiales para abordar el barco y evitar por la fuerza que entrara en aguas australianas. La medida fue controvertida, pero el debate que siguió y la cobertura de los medios le permitieron a Howard afirmar que las fronteras de Australia estaban peligrosamente descontroladas.

“Nosotros decidimos quiénes vienen a este país y las circunstancias en las que vienen”, dijo Howard para justificar su decisión de evitar que los refugiados desembarcaran. Unas semanas más tarde, los ataques del 11 de septiembre aumentaron la sensación de amenaza externa de muchos australianos. Apenas importó que solo unos pocos de miles de personas llegaran en barco ese año, menos del uno por ciento de la migración neta total que llegó al país en 2001.

“La gran cantidad de cruces fronterizos no autorizados fue una construcción”, me dijo Schwartz. “Los políticos no necesariamente formulan sus plataformas con base en una opinión pública externa que existe por sí sola. Los puntos de vista de las personas sobre el hecho de tener refugiados en su comunidad están determinados por los medios de comunicación, y por lo que dicen los políticos”.

Howard fue reelegido en noviembre de 2001.

Políticos de todo el mundo han seguido esa estrategia. En Estados Unidos, por ejemplo, la afirmación racista de Donald Trump de que violadores y delincuentes cruzaban la frontera sur sin permiso lo ayudó a ganar las elecciones presidenciales de 2016.

Reviviendo los días del brexit

Esto nos lleva al plan recientemente anunciado por el Reino Unido para enviar inmigrantes a Ruanda.

Cuando el primer ministro Boris Johnson estaba haciendo campaña para que el Reino Unido abandonara la Unión Europea en el referéndum del brexit de 2016, fue fácil darle notoriedad al control migratorio. La oleada de refugiados de 2015 seguía fresca en la mente de la población. Fue sencillo presentar la libertad de circulación de la UE como una pérdida de control sobre las fronteras del Reino Unido. La campaña del referéndum saturó la cobertura mediática durante meses.

Por lo tanto, Johnson ya tenía una audiencia predispuesta para su mensaje de que el Reino Unido necesitaba “recuperar el control” y pudo posicionar el brexit —y luego su propia gestión como primer ministro—como la manera de lograrlo.

Pero en la actualidad, otros temas abarrotan la agenda pública. Una encuesta de Ipsos de febrero reveló que la población estaba más preocupada por la economía y la pandemia. La guerra en Ucrania es lo que domina los titulares la mayoría de los días. Y la semana pasada, la policía multó a Johnson por asistir a una fiesta durante el confinamiento por COVID-19 impuesto en el Reino Unido, violando las reglas que su propio gobierno había establecido. Fue el episodio más reciente del escándalo “Partygate”, que ha llevado a muchos a pedir su renuncia.

“La inmigración es ahora el tema número 11 en las prioridades del pueblo británico, en comparación con los días en los que estábamos con el referéndum del brexit, en los que el tema estaba en el primer, segundo o tercer lugar. Ha caído bastante”, dijo Sunder Katwala, director de British Future, un centro de investigación enfocado en temas de inmigración e identidad. “Están tratando de reposicionarla como un tema principal cuando en realidad ya no lo es”.

No puedo especular sobre las motivaciones internas de los funcionarios gubernamentales responsables del plan de Ruanda. Pero haberlo anunciado la semana pasada, inmediatamente después de que se supo la noticia de la multa de Johnson por violar leyes relacionadas con el COVID-19, sin duda desvió la atención hacia las políticas severas de inmigración del gobierno.

Sin embargo, eso no significa necesariamente que será efectivo. Captar la atención durante unos días no es lo mismo que convencer al público de que existe una verdadera crisis fronteriza. O que este gobierno tiene la solución adecuada.

“Podrían estar cometiendo un error”, afirmó Katwala. “Siempre han considerado que hablar fuerte sobre la inmigración les da una potencial ventaja sobre sus oponentes, pero en este momento tienen una reputación muy frágil”.

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France24 - Monde

Pakistan : le poison des usines textiles

Publié le : 22/04/2022 - 17:17

Sonia GHEZALI

L'industrie textile est un pilier de l'économie du Pakistan. Le secteur représente 8,5 % du PIB et 40 % de l'emploi. À Faisalabad, la troisième ville du pays, se trouve le plus grand centre d'usines textiles. Ses habitants sont confrontés à un désastre écologique et sanitaire : cours d’eau empoisonnés par les rejets chimiques, pollution atmosphérique... L'impact sur la santé de la population est alarmant.

France24 - Monde

Djaïli Amadou Amal plonge ses lecteurs au "Cœur du Sahel"

Publié le : 22/04/2022 - 16:50

Laure MANENT Axelle SIMON

La littérature est à l'honneur de ce numéro de "À l'affiche" à l'occasion du Festival du livre de Paris, qui a ouvert ses portes au Grand Palais Éphémère. Djaïli Amadou Amal, figure camerounaise des lettres et lauréate du prix Goncourt des lycéens en 2020 pour "Les Impatientes", présente son nouveau roman, "Cœur du Sahel".

Le Goncourt des lycéens décerné à Djaïli Amadou Amal pour "Les impatientes"

L’invité du jour

Djaïli Amadou Amal : "Le mariage forcé reste la violence la plus pernicieuse qui soit"

L’invité du jour

Joëlle Épée Mandengue : "Il n'y a pas une BD africaine, mais des bandes dessinées des Afriques"

BBC

SANS TITRE

The US based Institute for the Study of War has released its latest update on Russia's offensive in Ukraine.

In the update, it says Russian troops continue their pressure on the Azovstal steel works in Mariupol - where the last Ukrainian defenders of the city are located.

It adds that Russian forces will attempt to starve out the remaining defenders of the steel plant, and will not allow trapped civilians to evacuate.

A humanitarian corridor was planned to evacuate civilians trapped in the city on Saturday, but it did not go ahead. About 200 people were gathered, hoping to leave, but were dispersed by Russian forces, who warned them of impending shelling.

The think-tank says Russia has turned to concentrate on attacks in the east, and that troops who have been drawn from the retreat in the Kyiv region are re-entering combat there.

It adds that Russian forces are likely to increase the scale of ground offensive operations in the coming days, but it is too soon to tell how fast they will do so, or how large those offensives will be.

James Landale

Diplomatic correspondent

In just eight weeks, Russia has turned back the clock, forcing Ukraine to relive the worst horrors of the 20th Century.

Thousands dead, millions displaced, cities reduced to rubble.

Invading forces accused of war crimes after bombing maternity hospitals and civilians hiding in a theatre. Urban sieges, mass graves, fruitless peace talks.

And yet Russia has failed to seize Kyiv and oust the government. Ukrainian forces have mounted a robust defence and Ukraine's President Volodymyr Zelensky has shown great leadership; both binding the nation more closely together.

But as Russian forces regroup in the east, can Ukraine hold them back? Can Western powers step up their military support and stay united around common war aims?

Or will time, fatigue and declining stockpiles of ammunition take their toll? This war is two months old but there may be many more to come.

Among the fatalities in a residential building in the southern city of Odesa were a mother and her three-month-old baby, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said in an earlier press conference today.

Journalists and others have taken to Twitter, posting pictures and tributes of the mother and child.

Myroslava Petsa, a journalist for the BBC Ukrainian Service, said the mother was called Valeria, and her new-born baby was Kira.

In a post on Valeria's social media, re-shared by a Kyiv Independent journalist on Twitter, she said the period since giving birth to Kira had brought her "a whole new level of happiness".

Eight people were killed in a Russian missile strike on a block of flats in the city, according to Ukrainian officials.

The UK Prime Minister Boris Johnson confirmed in a telephone call with his Ukrainian counterpart on Saturday that the UK is providing more defensive military aid to Ukraine.

According to a Number 10 spokesperson, protected mobility vehicles, drones and anti-tank weapons are being sent to Ukraine.

Mr Johnson also said that the UK would be reopening its embassy in Kyiv next week.

According to a readout from the call, President Zelensky thanked Johnson for training that Ukrainian military personnel are currently receiving in the UK.

As we've been reporting, President Volodymyr Zelensky said in his press conference earlier that US Secretary of State Antony Blinken would be travelling to Kyiv on Sunday.

The trip will include US Defense Secretary Lloyd Austin, said Zelensky.

They will be the most senior US officials to visit Ukraine since the start of the conflict.

But so far there's been no immediate confirmation or comment from the White House or the Department of State on the visit to the Ukrainian capital.

Secretary Lloyd Austin is travelling to Europe this week already, however.

The Pentagon previously said that the defense secretary would be travelling to Germany on Tuesday to meet with counterparts from allied nations to discuss Ukraine's security needs.

Some more now on reports today of shelling in Ukraine's east.

Six civilians have been killed by Russian attacks on a village in the Luhansk region, its governor said on Saturday.

"The village of Girske suffered heavy Russian shelling the entire day," Sergiy Gaidai posted on Telegram.

The BBC has not been able to independently verify this information.

As we've been reporting, Ukrainian officials say that eight people have been killed including an infant in Russian missile strikes on Odesa.

The strikes apparently targeted a military facility and two residential buildings in the southern port city.

Some UK supermarkets are setting limits on purchases of cooking oil, as supplies are hit by war in Ukraine.

Waitrose and Morrisons have limited shoppers to two items each. Tesco is allowing three items per customer.

Most of the UK's sunflower oil comes from Ukraine and disruption to exports has led to some shortages and an increased demand for alternatives.

The British Retail Consortium said the restrictions were a temporary measure "to ensure availability for everyone."

Analysis by retail research firm Assosia has also suggested that reduced supplies have caused sunflower oil prices to creep up.

Read more about the story here.

The UK's Defence Ministry has warned Moscow that any enlistment of Ukrainian civilians into the Russian military would be a violation of international law.

The UK intelligence update pointed to unverified accusations from Ukrainian officials that Russia was planning to conscript civilians in the occupied Kherson and Zaporizhzhia regions of Ukraine.

"This would follow similar prior conscription practices in the Russian-occupied Donbas and Crimea," the post said.

According to international law it is illegal for occupying powers to force civilians to serve as soldiers in their military, UK officials remarked.

Multiple international military observers from the Organization for the Security and Cooperation in Europe (OSCE) have been detained in Ukraine, the organisation says.

"The OSCE is extremely concerned that a number of SMM [Special Monitoring Mission] national mission members have been deprived of their liberty in Donetsk and Luhansk," the Vienna-based organisation said.

The organisation added that it was "using all available channels to facilitate the release of its staff," but provided no more details.

In a separate statement yesterday, the UK's mission to the OSCE condemned "alarming reports" that "Russian forces have taken SMM staff members captive".

The organisation says its observers there are an unarmed, civilian mission to "observe and report in an impartial and objective way on the situation".

The OSCE deployed its mission in eastern Ukraine in 2014 but its mandate expired on 31 March this year after Russia accused it of bias and blocked its extension.

Turkey says it is closing its airspace to Russian civilian and military planes flying to Syria.

Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu says the ban will be effective for three months, according to local media.

The move undermines Russia's large-scale air campaign in support of Syrian President Bashar al-Assad, forcing Russian planes to take longer routes. Turkey backs resistance groups in Syria opposed to President Assad.

Turkey, a Nato member, has refrained from the wide-ranging sanctions imposed on Russia by the EU and US over its invasion of Ukraine. But it has blocked Russian warships from entering the Black Sea through its waters.

The Turkish government is trying to mediate between Russia and Ukraine to bring about a ceasefire.

Millions of Russians go on holiday to Turkey annually, but the Ukraine conflict is expected to cause a big slump in visits by Russians and Ukrainians this year.

More heavy Russian shelling of Ukraine’s second city Kharkiv has killed two people and injured 19, Kharkiv regional governor Oleh Synehubov says.

A warehouse for steel goods caught fire, and some cars were also wrecked in the attack on civilian areas, reports from the city say.

Nearly two months of Russian shelling have already heavily damaged Kharkiv’s infrastructure. The industrial northeastern city lies 42km (26 miles) from the Russian border. Most of its residents use Russian as their first language.

In his Telegram post, Governor Synehubov said Ukrainian forces counter-attacking north of the city drove Russian troops out of three villages - Bezruki, Slatine and Prudyanka. The BBC was unable to verify that claim.

Speaking just now at a press conference, Ukraine's president says he believes that Russia could deploy nuclear weapons in the course of the conflict

Zelensky added that he doesn't believe Russia would actually use them, however.

He made the remarks towards the end of a news conference he has been holding this evening in a Kyiv metro station.

If you're just joining us, or need a recap, here's a look at some of the latest developments in Ukraine.

Eight people are now known to have been killed in the Russian missile strike on the southern city of Odesa, Zelensky said during his press conference.

The dead include a three-month old child, he said.

Earlier Ukrainian military officials announced that two missiles had struck a military facility and two residential buildings in the city.

Asked about military aid from the UK, Zelensky said he was "satisfied" with what Ukraine had received and added that he was particularly grateful for aid from the US as well.

"We want more than we're being given but we're satisfied," he said.

"We cannot refuse or reject anything during the war from the biggest military aid, which is coming from the US and the UK."

Earlier the UK said it would provide more aid including drones, anti-tank weapons, and protected mobility vehicles.

In a phone call with his Ukrainian counterpart, the UK PM Boris Johnson also confirmed that the British embassy in Kyiv would be reopening next week, according to a British readout of the call.

Zelensky has also been talking about Russian plans to hold an independence referendum in the occupied city of Kherson.

Peace talks will be off if it goes ahead, he says, and such a move would also complicate any move to end the war.

It would mean talks until now had been merely political theatre, he says, "and by the way with really bad actors".

US Secretary of State Antony Blinken will visit Kyiv on Sunday, Zelensky says.

The visit, which will also include US Defense Secretary Lloyd Austin, will be the first official trip by US government officials since Russia began its invasion in February.

"Tomorrow, the American officials are coming to visit us," Zelensky told reporters.

The Ukrainian leader is calling for a meeting with his Russian counterpart Vladimir Putin to end the war.

"I think that whoever started this war will be able to end it," Zelensky said at the news conference he is continuing to hold in Kyiv.

He added that he was "not afraid to meet" Putin if it meant reaching a peace settlement between the two nations.

France24 - World

PSG win record-breaking tenth consecutive league title with draw against Lens

Issued on: 23/04/2022 - 22:58

NEWS WIRES

Paris Saint-Germain secured a record-equalling 10th Ligue 1 title on Saturday, drawing level with Saint-Etienne, despite being held to a 1-1 home draw by 10-man Lens.

Lionel Messi looked to have curled in a fine winner in the 68th minute, but Lens dampened the already muted title party at the Parc des Princes through Corentin Jean with two minutes left.

Mauricio Pochettino's PSG have an unassailable 16-point lead over second-placed Marseille with four matches remaining.

(AFP)

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BBC

French vote as Macron aims to beat far-right Le Pen

By Paul Kirbyin Paris

After a divisive election campaign, France decides on Sunday whether to give centrist Emmanuel Macron five more years or replace him with its first far-right president in Marine Le Pen.

She faces an uphill battle, with the polls giving her 44-year-old opponent a possible 10-point lead.

In order to win they both need to attract voters who backed other candidates in the first round.

But these are two polarising figures in France, and no votes are guaranteed.

Mr Macron's detractors call him arrogant and a president of the rich, while the far-right leader has been accused of having close ties to Russia's president.

Mr Macron came to power on a whirlwind promise of change but many complain they are yet to see it. His presidency has been buffeted by protests, the Covid pandemic and now rising prices.

Marine Le Pen, meanwhile, has learned from the mistakes she made when she was resoundingly beaten by the same opponent in the second round in 2017.

This is her third tilt at the presidency and if she fails it could be her last.

The great unknown in this election is how many voters will refuse to back either candidate, whether by casting a blank ballot or not turning out at all. Much of France is on holiday and turnout could be historically low.

The campaign has been short but the choice for voters is clear, between a pro-European sitting president and a nationalist candidate who seeks to ban the headscarf and restrict immigration.

Polls open at 08:00 (06:00 GMT) with voting set to end some 12 hours later.

Whatever the result, Mr Macron will address voters on Sunday evening from a stage at the foot of the Eiffel Tower.

'This place is dead after 7pm'

The rising cost of living - described in France as pouvoir d'achat or spending power - has become the number one issue for French voters and Marine Le Pen has promised voters an immediate onslaught on it if she wins.

She has fared particularly well in the smaller towns and rural areas that have struggled economically during the Macron era.

She came top two weeks ago in La Ferté-sous-Jouarre, a pretty town on the River Marne an hour east of Paris. Sitting outside a bar, Cécile says the pandemic hit the area particularly hard: "Before Covid there was a bar here called Avenue de Champagne, but that shut and now the place is dead after 7pm."

She will vote Le Pen as will Fred, who works on the Paris metro network: "People can't afford to pay for gas and electricity. When I'm in Paris some things are too expensive and you have to eat." African immigrants he knows in the capital also say they will vote for her, he adds.

There are plenty of shy Le Pen voters here too. France needs to change, they say, and they leave it at that.

She has carefully moderated her views, but still plans a referendum on strict immigration controls and her idea for a "Europe of nations" would tear the EU apart.

Jean-Claude, 66, may not agree with her hostility to the EU, but he complains too many people take advantage of France's welfare system and take drugs.

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Le Pen and Putin

Across France Emmanuel Macron is particularly popular with younger and older voters, and that is the case in La Ferté too.

Apprentice accountant Séréna, 18, is worried about the war in Ukraine: "We don't really know what Le Pen feels about Putin. Changing president would destabilise the situation now."

Nicole, 76, runs a library in a nearby village and she has noticed many people turning to the far right. "I'm not so worried about her, more about the people behind her - her lieutenants."

Ms Le Pen fares less well in the big cities, like Paris and Lyon, where her opponent led in the second round. But what could decide this election is who secures the support of almost 22% of the electorate who voted for far-left candidate Jean-Luc Mélenchon.

He was narrowly beaten by Marine Le Pen but won in cities including Marseille and Nantes.

The town of Trappes, to the south-west of Paris, is a Mélenchon stronghold where Le Pen voters are in short supply.

Outside the local shops, a woman in a hijab condemns the far-right's policies as racist. "I'm going to vote blank," she says. It's a popular idea that is seen as a protest vote that benefits neither candidate. On reflection she adds she might back Mr Macron, or even not vote at all.

Many Mélenchon voters here appear undecided. Outside a nursery school, Murad says he might vote blank too. "Macron is more for the rich than the poor," he says, before adding that he could still vote for him.

Unemployment may be down and purchasing power may be higher than in 2017, but many voters on the left are disillusioned with the sitting president for cutting housing aid to millions of low earners and abolishing a wealth tax that targeted millionaires.

When Emmanuel Macron swept to power, it was on the promise of change. But a remark you hear everywhere is that nothing has changed at all.

If the opinion polls are accurate and he does win, he will not face an easy second term.

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France presidential election: Macron and Le Pen in final quest for votes after fiery debate

Issued on: 21/04/2022 - 21:15

Marc Perelman Follow Shirli SITBON

With three days to go before the second and final round of the French presidential election, it's time for our final show. We focus on the traditional highlight of the campaign: the fiery debate between the finalists. The incumbent was anxious not to appear condescending, while Marine Le Pen tried to reassure voters that she could be presidential. Our reporters followed both candidates on their last stops of the campaign trail. Plus, FRANCE 24's Karina Chabour explores what heartbroken left-wing voters might decide to do on Sunday.

French presidential election © France 24

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  • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
In the papers

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BBC

Mariupol steelworks: Video appears to show children in Azovstal bunker

By Yaroslav LukovBBC News

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Ukraine's Azov regiment has posted a video showing women and children purportedly sheltering underground at the Azovstal plant - the last part of Mariupol not under Russian control.

Women and children in a crowded room can be heard saying they are running out of food and water, and pleading to be evacuated from the southern city.

Some say they have seen no daylight for weeks, having been there from February.

The BBC has not verified the video, believed to be filmed on 21 April.

On the same day, President Vladimir Putin called off a planned Russian assault on the steelworks, and ordered his troops to seal it off instead.

Moscow also declared itself to be in full control of the strategic city - a claim denied by Ukraine, who says Russian troops were simply unable to seize the Azovstal steelworks.

The plant - a maze of tunnels and workshops - is a huge industrial site in central Mariupol.

Taking the Sea of Azov port - which has been almost erased by weeks of heavy Russian bombardment - is a key Kremlin war aim, and would release more troops to join an ongoing Russian offensive in the eastern Donbas region.

What is seen in the Azov video?

The footage was posted online on 23 April.

The Azov regiment, which was originally a far-right group that was later incorporated into Ukraine's National Guard, says it shows its fighters delivering food and other aid to women and children in one of the Azovstal underground bunkers.

Big signs reading "Children" in red paint are seen on the walls leading to the room. One woman, who is not named, is heard saying more than 15 children - from babies to those aged 14 - are sheltering there.

Another unnamed woman is seen on camera telling how she has been sheltering since 25 February - the second day of Russia's invasion of Ukraine.

One of the children, a girl, says she left her house together with her mother and grandmother on 27 February.

"We haven't seen the sky or the sun since. We want to get out of here very much. We want it to be safe for us, so no-one is hurt, and then live in safety."

The girl says she wants to be able to go to the western Ukrainian city of Lviv, where one of her brothers has managed to escape to from Kharkiv - a heavily-bombed city in the north-east.

"I want to get out… to be in safety. I don't want to risk getting out only to be hit by bomb fragments, for example," she adds.

Weaving deep through what the battalion say is the Azovstal steelwork tunnels, the video shows an underground rabbit warren, filled with families and young children.

It is difficult to verify the video, but if accurate it is a rare glimpse of life in the Azovstal plant and a final push by the Azov regiment to ensure that the situation in Mariupol is at the forefront of global attention as the Russian army seal it off.

The Russian media have portrayed their brutal campaign in Mariupol as a way to "de-Nazify and demilitarise" Ukraine. This video has been released to replace that image with one of fear and desperation in the eyes of children who say they've not seen the sun in one-and-a-half months, asking to be evacuated. This video is an attempt to control the narrative about what is happening on the ground.

The Azov regiment is controversial; it was originally a far-right group. This video shows them as approachable warriors, fist-bumping children and bringing them supplies, while other images on social media show Russian soldiers standing outside burning buildings and Russian tanks rolling through the city.

Earlier this week, one of the commanders of Azov told the BBC that many civilians, including children, were sheltering at the site. He also said dead Ukrainian fighters were there.

The Azov regiment was formed in 2014, soon after Russia annexed Ukraine's southern Crimea peninsula, to fight against Russian forces and pro-Russian rebels in the eastern Donbas region.

Some of Azov fighters originally had links to nationalist and far-right groups. The regiment was later incorporated into Ukraine's National Guard.

The regiment, along with a Marine brigade, border guards and police officers, are now the last Ukrainian defenders left in Mariupol.

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Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead

Issued on: 21/04/2022 - 12:09

Aude MAZOUE

Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But far from that smooth road, his five-year term was pockmarked with pitfalls and unprecedented crises. Now vying for re-election, Macron, beloved or hated, is as divisive as ever.

Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.

Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.

Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.

Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.

As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.

Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.

And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.

Ambition on the rise

Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).

In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.

After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.

But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.

"He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.

Political betrayal

As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.

But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.

But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.

Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.

Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.

Five turbulent years

Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.

Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)

But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.

But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.

It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.

As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.

After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needs, rolling back years of recriminations, heightens that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten Macron, if re-elected? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.

French presidential election © France 24

This article has been adapted from the original in French. 

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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

BBC

Shanghai: Censors try to block video about lockdown conditions

Chinese internet authorities are trying to block a popular video highlighting the impact of Shanghai's five-week lockdown on its residents.

The clip features audio of citizens complaining about their conditions, lack of food and poor medical care.

Official attempts to remove it have triggered a backlash on Chinese sites.

Shanghai's 25 million residents have been shut in their homes for weeks while officials try to contain a severe Covid-19 outbreak.

The six-minute montage features audio clips of the local population criticising insufficient food supplies and complaining about poor medical conditions.

"We haven't eaten for days now," one person can be heard pleading.

"This virus can't kill us. Starvation can," another man says.

The video, titled The Voice of April, was being widely shared on the popular Chinese platforms Weibo and WeChat.

But on Saturday internet authorities began trying to take it down, battling with rebellious users who were posting new copies elsewhere on the sites.

It's now five weeks since Shanghai's population was first ordered to stay at home as part of an extremely strict lockdown.

The rules are intended by officials to contain the city's latest Covid-19 surge - the most severe wave Shanghai has experienced to date.

Public criticism of government policies is rare in China, but in the past few weeks some Shanghai residents have posted complaints on social media sites about the poor conditions they were being kept in.

Some in locked-down areas of Shanghai have been struggling to access food supplies, and forced to wait for government drop-offs of vegetables, meat and eggs.

Other recently introduced measures include placing electronic alarms on doors to prevent those with the virus from leaving and forcibly evacuating residents to allow their homes to be disinfected.

Shanghai city officials have also ordered all infected patients and their close contacts to be transferred to government-run centralised quarantine.

In the viral clip, one woman can be heard complaining that "even the ceiling isn't finished yet" at a temporary hospital she was being checked into.

"Once we arrived, everybody fought for a blanket and a bed," she said.

Other residents shout out "thank you, big whites!" - a nickname for health officials kitted out in white protective gear while being deployed to Shanghai's various neighbourhoods to enforce lockdown rules.

The attempt to censor the short video has itself caused a debate on Chinese social media, triggering a backlash among commentators.

On Weibo, one of the most popular sites, one user responded: "The video was just presenting raw facts. There is nothing provocative!"

"Its content is nothing new... But the fact of seeing that even that is censored, it bothers me," another commentator wrote.

On Saturday, when censors began removing the video, Shanghai officials reported more than 23,000 Covid-19 cases and 12 more deaths in the city.

The Chinese government has pursued a zero-Covid strategy since the beginning of the pandemic, intended to keep the country completely virus free.

While officials managed to keep infection levels relatively low at the beginning of the pandemic, later lockdowns have struggled to contain the more transmissible variants of the virus that have since emerged.

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Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

Issued on: 21/04/2022 - 19:17

Aude MAZOUE

Marine Le Pen has worked for years at polishing the rough edges of the far-right National Rally, the party her rabble-rousing father Jean-Marie founded a half-century ago as the National Front, seeking the breakthrough that would finally secure the French presidency. For all her efforts, after eight attempts – Le Pen père's five presidential bids and his daughter's three – the far right now finds itself within striking distance of the Élysée Palace.

For five long years, Marine Le Pen has been plotting her revenge. Poised once again to vie for France's top job in an April 24 presidential run-off against the incumbent Emmanuel Macron, a rematch of their 2017 clash, she won't be content to lose this one.

With this campaign, the 53-year-old Le Pen put the finishing touches on her long-standing plan, softening her discourse and her image. Far from the potshots she was happy to fire off on the presidential campaign trail back in 2012, the "mother of cats" – as she now likes to describe herself – is given to posing with her kitties for the media and for her 2.6 million Twitter followers. Gone is the provocative old sniping. The new and improved Le Pen insists that Islam is "compatible with the French Republic". And the 2022 version of her National Rally – rebranded in 2018 to underscore the makeover – no longer pledges to pull France out of the euro currency or even the European Union.

To be clear, the long road to convincing French voters that the far right is a palatable option – "de-demonisation" is the term – began as far back as 2002, when Jean-Marie Le Pen won a shock place in the run-off and set rivals scrambling, often counter-productively, to keep the party from power.

>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

But in 2022, a sulphurous newcomer appeared on the political scene and accelerated the process. Hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour, for his part, didn't bother polishing his remarks or obscuring any demons. Le Pen looked all the more viable, even banal, in comparison. Her results speak for themselves: in the first round on April 10, Le Pen added two points to her 2017 score, tallying 23.15 percent of the vote this time to advance to another final.

And yet under the blond and smiling surface, it's all still there – a far-right political line knocking at the palace gates, poised to take the helm of a nuclear power and Europe's second-largest economy.

All the scars of the family business

Marion Anne Perrine Le Pen was born on August 5, 1968, in Neuilly-sur-Seine, west of Paris. Nicknamed Marine, Jean-Marie Le Pen's youngest child – the third of three girls after Marie-Caroline and Yann – was steeped in politics from infancy. The elder Le Pen founded the National Front the year she turned four.

In her 2006 autobiography "À Contre Flots" (Against the Tide), Marine Le Pen recounts the literally explosive way politics entered her life when, at the age of 8, she and her family escaped a bombing attack on their Paris apartment – an event she remembers as one of the "most momentous of her childhood".

The trials and tribulations didn't stop there for the youngest daughter of France's most notorious politician. For the young Le Pen, the limelight was harsh: Her parents' messy divorce in the headlines, erotic photos of her mother in Playboy, the insults that rained down when a 15-year-old Marine hit the campaign trail with her father ahead of municipal elections in 1983. All that adversity might discourage some from politics. Not Marine Le Pen. At 18, she signed up as a member of her father's National Front.

Not exactly a model student, Marine Le Pen had to sit her baccalauréat high school graduation exam again after scoring 4 out of 20 in philosophy. She chose law school in Paris, where she was by all accounts a "die-hard party animal" before graduating with a master's in law. She followed that up with a post-graduate degree in criminal law in 1991. Beyond the father-daughter pair's physical likeness – Marine's mother nicknamed her "the clone", to which Marine would add "with hair" – the youngest Le Pen inherited her father's taste for dispensing rhetoric. Unsurprisingly then, the cheeky student with the cutting wit embraced the legal profession, plying her trade at the criminal high court in Paris. In an ironic twist, the novice attorney – who volunteered as a public defender on call – found herself representing undocumented migrants in the role.

'Who on earth is she?'

Meanwhile, the 24-year-old was paving the road to a political future. In 1993 legislative elections, Le Pen waged an unsuccessful bid for a seat representing a district in the French capital. In 1998, she won election as a regional councillor in the Nord-Pas-de-Calais area of northern France. That same year, Le Pen's private life was a flurry of activity, too; she gave birth to her first child followed by a set of twins less than 11 months later.

Far-right party politics, too, were far from sedate. A schism in the National Front saw Jean-Marie Le Pen rival Bruno Mégret, who had been pleading for years to shape the party with an eye to winning real power, was expelled from the party – leading a coterie of allies to quit and follow Mégret to a new rival outfit.

Le Pen père thumbed his nose at critics on all fronts – not least those who questioned his daughter's role in the party, rankled by the junior Le Pen's "modernist" stances on subjects like abortion and religion. Two years later, she would take over as chief of Génération Le Pen, an association rebranded under her stewardship to a plural Générations Le Pen in a sign of the political marketing manoeuvres to come. The group's objective was to attract fresh voters to the National Front.

Little known to the general public, the next-generation Le Pen started to come out from her father's shadow on May 5, 2002. That night, Jean-Marie Le Pen's long-shot bid for the Élysée Palace fell far short as voters of all stripes gave Jacques Chirac a landslide win to keep the far right from power. After the results dropped, Marine Le Pen appeared for the first time on an election night television broadcast as a stand-in called upon to replace a National Front heavyweight at the last minute. Her performance did not go unnoticed as she teased and aggravated her political opponents. "Who on earth is she?" cried Jean-Luc Mélenchon on France 3 television that night, years before the leftist's own schism from the Socialist Party. "No hate, no intolerance," she retorted, with a mocking smile, as some in the audience jeered her.

Family betrayals

Step by step, the political animal continued her long climb to the top. In the north of France, the once-proud rust belt sapped of its industry and jobs, Le Pen found fertile terrain to sow her ideas. She was elected to the European Parliament in 2004 and re-elected in 2009. In 2011, at a National Front party congress in Tours, Jean-Marie Le Pen passed the torch to his daughter after she won a leadership vote handily. She threw her hat in the presidential election ring for the first time in 2012, recouping the party's 2007 losses to score 17.9 percent in the first round but falling short of the run-off. The legislative elections that followed were waged by a coalition of united far-right movements she pulled together and dubbed the Marine Blue Rally.

Relations with her party's founder, meanwhile, were very publicly souring. Initially, Jean-Marie Le Pen had been permitted to stay on, politely, given the title President of Honour. But the old man – notorious for describing Nazi gas chambers as a "detail" of history and for defending Philippe Pétain, France's collaborationist World War II leader – was not content to be honourably discreet as Marine Le Pen sought to rid the party of its demons in the public imagination. In the end, the elder Le Pen's racist and revisionist salvoes from retirement were the last straw. Marine Le Pen permanently excluded him from the party in 2015. In this family business, betrayal is a two-way street.

Unfettered in 2017, Marine Le Pen waged her second bid for the French presidency, putting the National Front in the run-off for the first time since her father's 2002 upset before losing to Macron in the final (33.9 percent to his 66.1).

>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

Determined to have another go at the Élysée Palace, Le Pen threw her hat in the ring for a third time in 2022, keen to better her 2017 performance. But party turmoil returned. First, a few choice defectors jumped ship with a splash, showily signing on with Zemmour's rival bid. Then her own niece, Marion Maréchal, too, joined Zemmour, introduced like a prize catch at one of his political rallies. When longtime Le Pen ally Nicolas Bay also left for the competition, the psychodrama was complete; Bay was accused of conducting espionage for the rival far-right camp.

And yet Marine, seemingly unsinkable, held on. As the election neared, her numbers rose and tactical voting brought some of Zemmour's one-time supporters back onside to carry her to the second round. If she wins the presidency on her third try – as no lesser lights than François Mitterrand and Jacques Chirac have in the past – Le Pen would become the first woman ever elected president in France. She would also bring the far right to power in the country for the first time in the modern political era. 

This article has been translated from the original in French.

French presidential election © France 24

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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

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How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

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France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

France24 - World

'Spreading the word': Going door-to-door with Macron campaigners in Paris

Issued on: 21/04/2022 - 17:04

Claire PACCALIN

Just days ahead of the second and final round of the presidential election on Sunday, supporters of Emmanuel Macron are multiplying their efforts to encourage voters to cast their ballots for the incumbent president. But even in a Parisian neighbourhood that voted 42.35 percent in favour of Macron in the first round, strong anti-Macron sentiment persists – particularly among supporters of far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on being one of the two presidential finalists.

"You take the odd numbers, we'll take the even ones," says Amaury Hoymans, 25, to the group of Macron supporters he has mobilised for a stint of door-to-door campaigning in an apartment complex in the 17th arrondissement (district) of Paris.  

It's 6:30pm, less than a week before the second round of the presidential election, which will see a repeat of the 2017 battle between centrist President Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen.  

The evening starts well for Amaury and his co-campaigner, Alexandre, 30. The first door they knock on belongs to Jacqueline, 94, who voted Macron in the first round of the presidential election on April 10th.  

"I don't think anyone else could have handled things better than Macron," she says. "Purchasing power has decreased for sure, but that is the case in other countries too. The Americans admire the state that France is in after Covid. What would Le Pen have done in his place? I'd like to know." 

"Thank you, Madam," says Amaury. "That's why we're here, to spread the word." 

A key element of Macron's campaign strategy has involved defending his five-year record in power. At rallies and public meetings throughout the campaign, he frequently talks of the recovery of France's economy following the peak of the Covid-19 pandemic and the falling unemployment rate, which is at its lowest in 15 years (at 7.4%). His "whatever it takes" policy during the pandemic meant a huge injection of public money to keep the economy afloat.  

'There's no point even coming here, everyone will vote Macron' 

No one answers door number two, so Amaury and Alexandre leave a campaign leaflet on the doormat and move on.  

The pair then visit Jean-Marc, 62, and his wife Nicole, 64, both Parisians who plan to vote for Macron in the second round. 

"There's no point even coming here, everyone will vote Macron," says Nicole. Jean-Marc adds: "Le Pen is forbidden from entering the building!" 

"In this building, we're against fascists. My father, who is 94, has asked me to vote on his behalf because he's in a wheelchair. Never in his life would he want fascists in power. Do you know why? Because when he was young, he saw Nazis come to his farm in Bourgogne. He has never forgotten. He saw his friends killed because they were in the wrong place at the wrong time." 

"That's why we need to fight," adds Amaury.   

Le Pen has tried to distance herself from her party's Neo-fascist beginnings in the early 1970s. Her father, Jean-Marie Le Pen, wrote in a 2005 edition of the far-right magazine Rivarol that the German occupation of France "was not particularly inhumane, even if there were a few blunders, inevitable in a country of 640,000 square kilometres". He has also repeated, on several occasions, that the Nazi gas chambers were a "detail" of World War II history.

The elder Le Pen was forced out of the National Front in 2015 and in 2018 his daughter renamed the party the Rassemblement National (National Rally) as part of a rebranding effort aimed at softening its image. 

'Macron's model will only lead to catastrophe'

But the campaigners do not meet with Macron voters at the next door they knock on. The far-left leader of La France Insoumise (France Unbowed) party, Jean-Luc Mélenchon, came in second in the 17th arrondissement, with 20.50% of the vote, and third nationally with 21.95%. And his voters have found themselves kingmakers in the second round of the election.    

Thomas, 41, voted for Mélenchon but he says, "I've made up my mind, I will vote for Macron to block Le Pen coming to power. But I don't endorse his policies at all."

"What attracted you to Jean-Luc Mélenchon?" Amaury asks.   

"He proposes another model of society," replies Thomas. "Macron's model will only lead to catastrophe. For example, relaunching nuclear power. How are we going to store radioactive waste?"

Macron wants to reinvest in nuclear power to reduce France's dependence on fossil fuels and, particularly, on Russian oil and gas. He has not yet outlined detailed proposals on how to deal with the waste created by nuclear power stations.

While on the campaign trail in Charente-Maritime, Macron told FRANCE 24 that "some issues take time, we know that. But if we don't invest or commit ourselves, they take even longer. It depends on how quickly science and technical innovation progress. I want it to happen as soon as possible."  

But for Thomas, this is not enough: "Relying on progress in engineering in the face of the climate emergency is naive."

'If I read that, it will discourage me from voting for Macron' 

The debate heats up when Thomas's partner Virginie, 39, gets home and they start discussing Macron's social welfare policies. 

"If I read that, it will discourage me from voting for Macron," says Virginie, refusing to take a campaign leaflet.  

"He's suggesting that people work for unemployment benefits," says Thomas.  

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Amaury cuts in: "We don't want to make people work for benefits," he says, adding that it was traditional conservative candidate Valérie Pécresse, who did not make it to the second round, who floated that proposal.

"We want to guide the unemployed towards employment. Work leads to independence. I think most people would rather work than be jobless."   

As part of his goal to reach "full employment" – or an unemployment rate of 5% or less – Macron wants to make unemployment benefits conditional on recipients doing 15 to 20 hours of interim work per week. When proposed at a press conference in March, the policy led to a backlash. His minister of labour, Élisabeth Borne, soon clarified that this did not amount to doing work "without being paid". Rather, the hours in question would involve training workshops and classes designed to improve the chances of being hired.   

"I think when we help, we don't ask for anything in return," says Thomas. "It's a disgusting societal model. I'm really angry about the policies brought forward by this government." 

"I'll vote for Macron for my friends of Arabic and other origins, but I'm completely against his policies," says Virginie. 

The 20-minute debate ends with everyone wishing each other a good evening. But later Amaury admits that he could have handled the situation better. "Sometimes we can accidentally come across as arrogant to the people we exchange with," he says. "We often only have a second to express an idea and so sometimes it sounds too aggressive." 

'A huge difference between Le Pen and Macron'

As the door-to-door session draws to an end, 50-year-old Salima, who also voted for Mélenchon, answers the door.  

"The people we know are unsure what to do," she says. "There are those who say there's no way Le Pen can get in, but they're not satisfied with Macron's five years in power. So, they have a choice: not to vote, or to vote for someone they don't like. For me, there's a huge difference between Le Pen and Macron. I'll be voting for Macron on Sunday." 

"Please don't hesitate to talk to the people you know," says Amaury, in the hope that Salima might persuade a few fellow Mélenchon supporters to vote for Macron – or at the very least, not to vote for Le Pen.

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Over the space of an hour, the eight Macron campaigners knocked on around 200 doors, of which 80 were answered. Measuring the effectiveness of door-to-door campaigning in persuading people to vote for a certain candidate is extremely difficult, but the process does allow the campaigners to gather viewpoints and information that later help shape strategy.

"What we hear on the ground while we're campaigning, we communicate to our bosses in the party," Amaury says.  

French presidential election © France 24

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BBC

Tyson Fury v Dillian Whyte: Gypsy King retains WBC title at Wembley and vows to retire

Last updated on 23 April 202223 April 2022.From the section Boxingcomments202

WBC champion Tyson Fury produced a stunning one-punch stoppage in the sixth round to beat fellow Briton Dillian Whyte and then insisted he will retire from boxing.

Fury dominated what was a scrappy bout and then unleashed a vicious right uppercut.

Whyte, admirably, got to his feet within the count before staggering into the referee as the fight was halted.

"This might be the final curtain for the Gypsy King," Fury said post-fight.

He added later: "I've spent a lot of time on the road. I've been away for a long time. I fulfilled everything I've ever wanted to fulfil.

"I will retire as only the second heavyweight in history, after Rocky Marciano, to retire undefeated. I was unbeatable at this game."

Fury - who also retained his Ring Magazine belt - is unbeaten in 33 bouts, while Whyte - suffering his third loss in 31 fights - fell short on his first attempt at a world title.

If Fury does decide to hang up the gloves, the 33-year-old will miss out on an opportunity to fight for the undisputed crown - a fight which could potentially be staged later this year - and a chance to cement his status as Britain's greatest ever heavyweight.

"I promised my wife that would be it after the [Deontay] Wilder fight," he added. "But I got offered a fight at Wembley and I owed it to the fans. What a way to go out."

With 94,000 fans in attendance - a post-war British record - there was an electric atmosphere like no other for a fight dubbed by some as the greatest all-British heavyweight dust-up in history.

Boos echoed around the iconic stadium as a pumped-up Whyte let out his trademark wolf-like howl before walking to the ring.

Fury's ring walk was extravagant. It began to the tune of Don McLean's 'American Pie', soon turned into 'Juicy' by Notorious B.I.G and ended on 'Sex on Fire' by Kings of Leon. Fury then sat on a throne as fireworks blasted skywards, before heading towards the ring.

He towered over Whyte as the two men touched gloves. Fury teased before the fight that he could switch to southpaw and neutralise Whyte's dangerous left hook but, surprisingly, it was Whyte who came out as a southpaw in a cagey opening round.

It was then Fury's turn to switch from orthodox in the second as the battle of mind games continued, with the champion edging the opening two rounds.

He landed with a solid two-punch combination in the third, prompting Whyte to charge at his opponent. But the challenger could not get close to Fury, who used his height and reach advantage to keep Whyte at bay as the fight progressed.

The contest truly heated up in a spicy fourth round. Whyte connected when asked to break, which clearly agitated Fury.

The fighters twice received a telling off from Mark Lyson, as the referee struggled to control the two men who boast a combined weight of 37 stone.

Whyte's telegraphed overhand rights were getting nowhere close to the elusive Fury, who was connecting with ease.

Then came arguably Fury's greatest punch of what is proving to be an illustrious career. He teed it up with a left jab and as Whyte stepped forward, Fury whipped in the brutal uppercut.

Whyte fell back on the canvas. He channelled the warrior spirit he spoke of before the fight but, as he made it to his feet, was clearly in no position to continue.

Fury, as expected, took the microphone and treated fans to his own rendition of 'American Pie' in the ring following his victory.

It was a singsong to end the perfect homecoming party for the Morecambe-based fighter, who was boxing in the United Kingdom for the first time since 2018.

He said before the fight that this would be his last. That by boxing at Wembley he had reached his pinnacle.

Many in the sport took those comments with a touch of scepticism - it is something he said several times before - but it seems Fury is sticking to his word.

His compatriot Anthony Joshua is likely to rematch Ukraine's WBA, IBF and WBO champion Oleksandr Usyk this summer.

The lure of fighting the winner for all the belts - and the lucrative nature it brings, particularly if Joshua is victorious - could just tempt Fury to halt his retirement plans.

If this is the end, however, it is a remarkable career from a man who at 6ft 9in and 19 stone has an ability to glide across the ring resembling an elegant ballroom dancer. His style, for his size, is unmatched.

He is a boxer who went from narrowly beating John McDermott on points for the English title in Brentwood to becoming a unified world champion, shocking long-reigning champion Wladimir Klitschko in Germany in 2015.

A boxer who came back from over two and half years out of the sport and reclaimed a heavyweight title, cracking America and sharing arguably one of the greatest trilogies in the sport with Deontay Wilder.

He has entertained reporters by dressing up as batman or taping his mouth shut at media conferences. Fury even had time to join the scripted world of professional wrestling.

In the second coming of his career, Fury has spoken openly about - and become an advocate for - mental health struggles.

But his career has not been short of controversy. Not long after his first world title, Fury made homophobic and sexist remarks during an interview.

He previously tested positive for a banned steroid - something he blamed on eating uncastrated wild boar - and later admitted to use of drink and drugs to help deal with depression.

More recently, his fight with Whyte had been somewhat overshadowed by Fury's links to Daniel Kinahan, who earlier this month was among seven people hit with worldwide financial sanctions by the United States.

Fury had previously been advised by Kinahan but this week insisted he has "absolutely zero" involvement with the Irishman.

It has been a career full of highs and lows. But despite the retirement, seeing the Gypsy King in a ring again - with potentially an opportunity to cement his status as the greatest British heavyweight in history - is wholly possible.

Apart from the few months following his defeat to Alexander Povetkin in 2020, which he then avenged, 34-year-old Whyte had been mandatory challenger for the WBC belt since 2017.

"Dillian is a warrior and I believe he will be a world champion," Fury said as he and Whyte embraced post-fight.

"One of the greatest and, unfortunately, he had to fight me tonight. You are not messing with a mediocre heavyweight, you are messing with the best man on the planet."

Since his first career defeat to rival Joshua in 2015, Whyte has proven his world-level credentials with wins over the likes of Joseph Parker and Povetkin. He is still a big draw in the sport.

A rematch with rival Joshua, should he lose against Usyk, is easy to sell and one which could capture the imagination of boxing fans.

Time will tell what the future has in store for Whyte, but the night belonged to Fury - one of, if not the greatest, British heavyweights of all time and a future hall-of-famer.

France24 - World

Le Pen calls on voters to choose 'between Macron and France' at final campaign rally

Issued on: 21/04/2022 - 21:22

FRANCE 24 Follow Florence VILLEMINOT Follow

Far-right candidate Marine Le Pen urged voters to choose "between Macron and France" as she held her final campaign rally in the northern town of Arras on Thursday, hoping to sway undecided voters ahead of Sunday’s final presidential vote.

The leader of the Rassemblement National (National Rally) party ripped into President Emmanuel Macron in a fiery address to supporters, recovering the combative spirit that had largely deserted her during their televised debate on Wednesday.

Blasting her opponent’s “unbounded arrogance” during the debate, in which Macron is widely believed to have prevailed, Le Pen cast herself as the “president who will respect the French” versus an incumbent “who does not like them”.

“A president should not behave that way,” she said of Macron’s conduct during the televised face-off. “But are we really surprised? His contempt last night mirrored that with which he has treated the French people over the past five years.”

French presidential election © France 24

Le Pen, who is making her third run for the Elysée Palace, is hoping to be the first far-right leader of modern France and the first woman to hold the presidency.

>> Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

The stakes are huge in the election, a rematch of the 2017 run-off between the same two candidates. That earlier contest was easily won by Macron but the margin is narrower this time.

A Le Pen victory would send shockwaves around the European Union, which she has vowed to radically reform if she wins power, remodelling it as an “alliance of nations”.

At the rally in Arras, in Le Pen's northern heartland, she sought to frame Sunday’s election as a referendum on Macron, urging voters to choose “between Macron and France”.

“Manifestly, your choice is France,” she told the raucous crowd of supporters, calling for an “anti-Macron front” to oppose the “republican front” of mainstream parties that has traditionally acted as a bulwark to keep the far right out of power.

“To block [Macron], you cannot abstain, you must vote,” she added. “You must vote for the only front that is truly republican, the anti-Macron front.”

Testy debate

Le Pen has sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.

The anti-immigrant candidate has spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic televised debate with Macron in 2017, which even she has admitted was a flop.

But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed on Wednesday as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public.

Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow due to a €9 million loan she took from a Czech-Russian bank in 2014.

She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but she struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures.

Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.

“Like a boa constrictor, Emmanuel Macron seemed to gradually tighten his grip around his opponent until she suffocated,” wrote French daily Le Monde, describing the debate as a missed opportunity for Le Pen.

Following the debate, a snap opinion poll by Elabe for BFM TV said 59 percent of viewers found Macron the most convincing while 39 percent thought Le Pen had prevailed.

European leaders back Macron

Polls show Macron has a clear advantage over Le Pen of some 10 percentage points but allies warn nothing is in the bag due to the large number of undecided voters.

Both rivals have their eyes on left-wing voters and especially those who backed hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off.

Mélenchon has urged his supporters not to give Le Pen “a single vote” but he has refrained from overtly backing Macron. An internal consultation of his party members showed a majority planned to abstain or cast blank, protest ballots.

Macron visited the low-income Seine-Saint-Denis region outside Paris on Thursday, hoping to win over voters who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.

He received the backing of fellow European leaders – German Chancellor Olaf Scholz, Spanish Prime Minister Pedro Sánchez and Portuguese Prime Minister António Costa – who took the unusual step of writing a column on the French election that was published in several European newspapers.

>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds

“It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name.

Europe “is facing a change of era” due to Russia’s invasion of Ukraine, the three centre-left leaders added, warning that “populists and the extreme right” are viewing Putin “as an ideological and political model, replicating his chauvinist ideas”.

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Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

French presidential election

Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

BBC

Japan: Tourist boat missing off coast

Japan's coast guard say they are searching for a tourist boat missing off the northern island of Hokkaido.

Authorities lost contact with the vessel, which had 26 people on board, after it reported that it was taking on water at 13:15 local time (04:15 GMT).

The Kazu 1 was tipping at a 30-degree angle and starting to sink, the crew reportedly said.

The boat is believed to have been on a three-hour sightseeing voyage around the Shiretoko Peninsula.

The Japanese coast guard has dispatched five patrol boats and two aircraft to find the sightseeing vessel.

Authorities have also requested assistance from Japan's self-defence forces, local media said.

The search was still ongoing late on Saturday, many hours after the vessel was last heard from at around 15:00 local time (06:00 GMT).

The 24 passengers are said to include two children and there were also two crew members aboard the boat.

Waves in the area had been high and local fishing boats had apparently decided to return to port by mid-morning.

The crew reportedly said that all those on board were wearing life jackets.

But temperatures in the area can dip as low as zero degrees Celsius (32 degrees Fahrenheit) as night falls.

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Man rescued after 22 hours adrift off Japan coast

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BBC

Marjorie Taylor Greene: I did not call for violent capitol insurrection

A US congresswoman has denied calling for an "insurrection" in Washington as part of a trial challenging her right to stand for re-election.

Marjorie Taylor Greene is being tried under a Civil War era law that bars officials from holding office if they violate their oath to protect the US.

The Georgia Republican, a close ally to Donald Trump, is one of the party's most right-wing members in Congress.

Democrats claim she played a key role in the 6 January US Capitol riot.

On Friday, Ms Greene, 47, became the first sitting lawmaker to testify under oath about her alleged role in the attack in 2021, as Congress was meeting to cement Joe Biden's election victory over Mr Trump.

She testified to the Georgia courtroom that she "had no knowledge of any attempt" to illegally interfere with vote counting in Congress that day.

She also repeated false claims that Mr Trump actually won the election.

The case centres around a provision of the 14th Amendment to the US Constitution - the "Insurrectionist Disqualification Clause" - which prohibits elected representatives from seeking office again if they "engaged in insurrection or rebellion against the same, or given aid or comfort to the enemies thereof".

Democrats may seek to use the same argument to bar Mr Trump from running if he attempts to throw his hat into the 2024 presidential election.

In a filing ahead of the trial, lawyers for Ms Greene said that she "vigorously denies that she aided and engaged in insurrection to obstruct the peaceful transfer of presidential power".

In court, Ms Greene said: "I don't support violence of any kind," and denied having ever called for violence in her social media posts and media appearances.

Prosecutors allege that she made coded calls to arms on public platforms.

For example, on 5 January, one day before the riot, Ms Greene said in an interview: "This is our 1776 moment", in what lawyers said was a reference to the year that the US declared independence from Britain, triggering a war.

Under oath, she said that she had no memory of that statement and denied that references to 1776 amounted to a secret call for violence. The Georgia state seal hanging in the court, she noted, has the year "1776" written on it, prompting a laugh from the judge.

Her lawyers have described her support for the 6 January riot as protected speech under the US Constitution's First Amendment, which covers the right to free expression.

The effort to ban Ms Greene from running is being led by Free Speech for People, a group that advocates for campaign finance reform. A similar suit against North Carolina Republican Madison Cawthorn was dismissed by a federal judge last month.

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France24 - World

Bayern Munich win tenth straight Bundesliga title after Champions League disappointment

Issued on: 23/04/2022 - 21:19

NEWS WIRES

Even as their players doused each other with beer to celebrate winning a 10th straight Bundesliga title on Saturday, Bayern Munich were still suffering from the hangover of their shock Champions League defeat by Villarreal.

Bayern's 3-1 victory over second-placed Borussia Dortmund at the Allianz Arena gave them an unassailable 12-point lead with three games left, sparking the traditional "Bierdusche" (beer showers) on the pitch.

Bayern are the first club to win 10 consecutive titles in one of Europe's top leagues.

Yet the feeling among Bayern fans is that another league title is little consolation for premature exits in both the German Cup and Champions League.

Winning the Bundesliga has become the bare minimum expected of Bayern each season.

"When we were German champions, man, you were delirious for a week," former club president Uli Hoeness told Munich newspaper SZ, recalling the three Bundesliga titles he won at Bayern in the 1970s.

"I'm annoyed that the championship has come down in value so much. Nobody is happy."

The Champions League quarter-final loss to Villarreal a fortnight ago still haunts Bayern.

Villarreal substitute Samuel Chukwueze's late equaliser sealed a 1-1 draw at the Allianz Arena to hand Bayern a 2-1 aggregate defeat.

Head coach Julian Nagelsmann was the first to admit the team fell short of expectations in his first season.

"Not good enough," was how he appraised the whole season immediately after the second leg against Villarreal.

"The semi-finals are always the minimum goal for Bayern Munich."

Bayern crashed to a 5-0 thrashing at Borussia Moenchengladbach in the German Cup second round last October.

This week, Nagelsmann said the events of "the last two weeks are clouding the mood" and dampening the euphoria of his first major trophy.

There are several key issues Bayern's senior bosses must resolve.

Manuel Neuer, Thomas Mueller, Serge Gnabry and Robert Lewandowski are all out of contract next year and waiting to be offered extension deals.

 The biggest concern is over the future of Lewandowski, who has scored 48 goals in all competitions this season.

The Poland striker has been linked with Barcelona and club CEO Oliver Kahn has admitted Lewandowski is "considering his future".

Bayern also need to find a new defender with Germany centre-back Niklas Suele to join Dortmund next season.

Bayern are still finding their feet, from the boardroom down to the coaching staff.

Karl-Heinz Rummenigge, who Kahn replaced as CEO, and Hoeness, who yielded the club presidency to Herbert Hainer, have gone, taking with them decades of experience leading Bayern.

Nagelsmann is still just 34.

Bayern great Lothar Matthaeus said they fell short of their own high standards this season.

The team had "too many lows", he wrote in Kicker, pointing to the "embarrassing" cup defeat at Moenchengladbach and surprise league losses at Augsburg and Bochum.

"You don't have to win every game 4-0, but overall there were too many wobbles."

(AFP)

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Champions League: Liverpool qualifies with difficulty, Bayern cruises through

Bayern beats Barcelona 3-0 in team's first loss since Messi's exit

Lewandowski favoured to win Ballon d'Or as Messi eyes prize for seventh time

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
New York Times - World

Bienvenidos a un pueblo con más libreros que estudiantes

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Urueña, en el noroeste de España, ha luchado contra la despoblación al reinventarse como centro literario. La población que habita allí a tiempo completo sigue siendo de apenas 100 personas, pero hay 11 tiendas que venden libros.

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Por Raphael Minder

URUEÑA, España — Situada en la cima de una colina del noroeste de España, Urueña domina un vasto y ventoso paisaje de campos de girasol y cebada, así como una famosa bodega de vino. Los muros de algunas tiendas están construidos directamente en las murallas del siglo XII del pueblo.

A pesar de su belleza escarpada, Urueña, al igual que muchos pueblos de las zonas rurales de España, en las últimas décadas ha tenido dificultades con una población envejecida y en disminución que dejó a la población estancada en unos 100 residentes a tiempo completo. No hay carnicero ni panadero: ambos se jubilaron en los últimos meses. La escuela solo tiene nueve alumnos.

Pero desde hace una década, hay un negocio que prospera en Urueña: los libros. Hay 11 tiendas que venden libros, incluyendo nueve librerías.

“Yo nací en un pueblo que no tenía librería, y en el que la gente se preocupaba mucho más de cultivar sus tierras y sus animales que de los libros”, dice el alcalde de Ureña, Francisco Rodríguez, de 53 años. “Este cambio es un poco extraño, pero es un orgullo para un lugar minúsculo haberse convertido en un centro cultural, que ahora ciertamente también nos hace diferentes y especiales respecto a los demás pueblos de nuestro entorno”.

El intento de convertir Urueña en un centro literario se remonta a 2007, cuando las autoridades de la provincia invirtieron unos 3 millones de euros, o unos 3,3 millones de dólares, para ayudar a restaurar y convertir los edificios del pueblo en librerías, y para construir un centro de exposiciones y conferencias. Ofrecieron un alquiler simbólico de 10 euros al mes a los interesados en administrar una librería.

El plan era mantener a Urueña viva con el turismo del libro, siguiendo el modelo de otros centros literarios rurales de toda Europa, especialmente Montmorillon en Francia y Hay-on-Wye en el Reino Unido. Hay alberga desde hace tiempo uno de los festivales literarios más famosos del continente.

España tiene uno de los mayores mercados de edición de libros de Europa, que alimenta una red de unas 3000 librerías independientes, y el doble si se cuentan las papelerías y otros lugares que venden libros. Pero alrededor del 40 por ciento de las librerías tienen menos de 90.000 euros de ingresos anuales, lo que equivale a operar un negocio de subsistencia, según Álvaro Manso, portavoz de CEGAL, asociación que representa a las librerías independientes españolas.

“La tendencia es que el tamaño importa y que las librerías más pequeñas van a desaparecer”, como ha ocurrido en otros países en los que el sector del libro se ha consolidado, afirma Manso. Para ayudar a los negocios más pequeños a competir, el Ministerio de Cultura de España destinó este mes 9 millones de euros en subsidios para que el sector del libro se modernice y digitalice.

La sobrevivencia de esa enorme red nacional de librerías en España, donde los niveles de lectura no son especialmente altos, es “una de las grandes paradojas de este país, pero creo que vivimos en una especie de burbuja del libro”, dijo Víctor López-Bachiller, propietario de una librería en Urueña.

Como el alquiler es bajo, López-Bachiller puede mantenerse a flote económicamente con la venta de una serie de libros de segunda mano, desde clásicos en español, como Pedro Páramo —del cual su librería toma el nombre—, hasta cómics como Tintín. En su tienda también se exponen unos 50 modelos de máquinas de escribir antiguas que, asegura, utilizaron escritores como Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen y Patricia Highsmith.

López-Bachiller, de 47 años, es uno de los 100 residentes del pueblo, la mayoría de ellos jubilados.

Tamara Crespo, periodista, y su esposo, Fidel Raso, fotógrafo, compraron una casa en Urueña en 2001, antes del esfuerzo por convertir la zona en un centro literario. Ahora también tienen una librería.

“Considero que estar aquí no es solo querer tener una librería libre de alquiler, sino también abrazar una determinada forma de vida y construir una comunidad”, dijo Crespo, cuya tienda se centra en el fotoperiodismo.

Una de sus pocas quejas es que otros propietarios de librerías abren nada más esporádicamente, sobre todo los fines de semana, cuando saben que habrá más visitantes, a pesar de que el proyecto de inversión estipula que sus tiendas deben abrir al menos cuatro días a la semana.

También señala que la población del pueblo ha seguido disminuyendo ligeramente en las dos últimas décadas, a pesar de que Urueña se ha convertido en un imán para los amantes de los libros.

Rodríguez, el alcalde, reconoce que el hecho de convertirse en un destino turístico no garantiza que se instalen más residentes a tiempo completo para mantener vivo al pueblo. Las recientes jubilaciones de los dueños de las tiendas son una prueba más de ello.

“Es muy lamentable, pero simplemente no pudimos encontrar a nadie de la generación más joven de aquí dispuesto a tomar el relevo como nuestro nuevo carnicero”, dijo.

El pan del desayuno y la carne ahora vienen desde un pueblo vecino.

La desfavorable demografía de la España rural —un fenómeno que ahora se conoce como “la España vacía”— presentará un desafío continuo para sobrevivir, predijo el alcalde.

No obstante, la iniciativa de las librerías ha dado sus frutos.

Urueña fue seleccionada para los subsidios por su idílico emplazamiento y sus pintorescos edificios, y por su ubicación de acceso relativamente fácil. Está al lado de una autopista en el noroeste de España y a poco más de dos horas en carro de Madrid y a unos 50 kilómetros de la ciudad medieval de Valladolid.

La oficina de turismo de Urueña registró 19.000 visitantes en 2021, incluso en medio de la pandemia de coronavirus. Los funcionarios dicen que la cifra real fue mucho mayor porque muchos turistas de un día no aparecen por la oficina. El pueblo también recibe unos 70.000 euros al año de dinero público para organizar eventos culturales como clases de caligrafía, representaciones teatrales y conferencias.

Isaac García, quien tiene una librería en Urueña especializada en publicaciones sobre cine, había vivido antes con su pareja, Inés Toharia, a las afueras de Hay-on-Wye, el paraíso del libro en Gales. La pareja aprovechó la oportunidad de tener su propia librería en el corazón de España.

“Sentimos que podíamos combinar un gran negocio con un estilo de vida rural de ensueño, pero esta vez en nuestro país de origen”, dijo García. “Por supuesto, Hay ha tenido mucho más tiempo para madurar y establecerse como centro literario, pero creo que en Urueña lo estamos consiguiendo, poquito a poco”.

A veces usan la pared trasera de su tienda para proyectar películas, pero sus intentos de programar tardes de cine al aire libre en el pueblo han resultado complicados.

“Aquí hace demasiado viento para una noche de cine”, explicó García.

Incluso antes de que llegaran las librerías, Urueña tenía atractivos culturales.

Uno de sus habitantes, Joaquín Díaz, es un cantante folclórico y etnógrafo español. Díaz, quien ahora tiene 74 años, se mudó a Urueña desde Valladolid en la década de 1980 y vive en un antiguo edificio donde ha reunido una amplia colección de instrumentos tradicionales, libros y grabaciones. Hace tres décadas, su casa fue convertida en museo por las autoridades de la provincia.

“Soy realista y no creo que haya que ponerse demasiado nostálgico”, dice Díaz sobre la pérdida de tiendas y oficios tradicionales en pueblos como Urueña. “En general, la vida es mucho más fácil ahora en el campo español que hace 50 años, y cuando yo llegué aquí, nadie podía imaginar que los libros podrían llegar a venderse y ayudar a salvar este pueblo”.

Raphael Minder es corresponsal en España y Portugal, con sede en Madrid. Anteriormente trabajó para Bloomberg News en Suiza y para el Financial Times en París, Bruselas, Sídney y finalmente en Hong Kong. @RaphaelMinder

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France24 - Monde

Vladimir Poutine, "mâle dominant" va-t-en-guerre

Publié le : 22/04/2022 - 16:01

Virginie HERZ Suivre

"Que cela te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter !" Alors que les témoignages de viols en Ukraine s’accumulent, cette phrase du président russe Vladimir Poutine adressée à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky résonne comme une mise en garde glaçante. À quel point les soldats russes ont-ils été encouragés à commettre des violences sexuelles ? Des enquêtes internationales le révéleront peut-être un jour. Pour Maxime Forest, enseignant-chercheur à Sciences Po, les droits des femmes et des minorités sexuelles sont en tout cas au cœur de cette guerre menée par le maître du Kremlin et sa masculinité toxique.

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘No nos dicen nada’: el desafío del gobierno de Rusia después del hundimiento del buque insignia

Los familiares de los tripulantes desaparecidos dicen que las autoridades rusas los traen de un lado para otro luego de que un buque insignia se hundió en el mar Negro.

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Por Neil MacFarquhar y Alina Lobzina

Las familias cuyos hijos aparecían como no localizados luego de que el buque insignia ruso se hundiera hace una semana exigen respuestas mientras el Ministerio de Defensa y los más altos funcionarios del gobierno callan sobre el destino de la tripulación. Cada vez son más los parientes en esta situación.

Al menos 10 familias se han presentado de manera pública —en las redes sociales o en las organizaciones noticiosas— para expresar su frustración debido a que diferentes oficiales u otras personas les han dicho que sus parientes estaban vivos, desaparecidos o muertos. Sin embargo, todavía no ha habido una actualización oficial del anuncio inicial de que los más de 500 miembros de la tripulación del buque, el Moskva, habían sido rescatados.

“No quieren hablar con nosotros”, dijo Maksim Savin, de 32 años, durante una entrevista sobre la búsqueda de su hermano menor, Leonid, un conscripto de 20 años que trabajaba en el Moskva. “Estamos en duelo. Reclutaron a nuestro hermanito y lo más seguro es que nunca nos lo devuelvan”.

El silencio oficial en torno al destino de la tripulación del Moskva es parte de una campaña más amplia del Kremlin para ocultar las malas noticias sobre la guerra y controlar el relato que reciben los rusos sobre su avance. Muchos de los tripulantes desaparecidos eran reclutas. La leva ha sido un tema sensible en Rusia desde la guerra en Chechenia, cuando soldados jóvenes con poco entrenamiento fueron enviados a la batalla y murieron en grandes cantidades, lo que agrió el apoyo popular a la guerra.

La causa del hundimiento está en disputa. Rusia asegura que un cargador de municiones explotó en un incendio y luego el barco dañado se hundió al ser remolcado en medio de un mar picado. Ucrania dijo que había atacado la embarcación con dos misiles Neptuno, una versión que funcionarios estadounidenses corroboraron. Cualquiera que sea el caso, la pérdida de uno de los mayores buques de guerra desde la Segunda Guerra Mundial ha sido una vergüenza para Rusia.

Los medios independientes rusos, con sede fuera del país, han informado que alrededor de 40 hombres murieron y otros 100 resultaron heridos cuando el buque de guerra fue dañado y se hundió. Dichos informes citaban a un oficial no identificado y a la madre de un marino fallecido. Además, la esposa de un cadete naval mayor confirmó su muerte en Radio Libertad, una red radiodifusora gubernamental estadounidense basada fuera de Rusia.

La oposición a la primera guerra en Chechenia a mediados de los años noventa fue impulsada por las familias rusas, enojadas de que sus hijos fueran utilizados como carne de cañón. “Unos pocos cientos” de soldados aún no han sido reconocidos en dicha guerra, dijo Alexander Cherkasov, el expresidente del Memorial Human Rights Center, un grupo con sede en Moscú disuelto este mes debido a una orden judicial.

“A nadie le importan los soldados”, dijo, y las restricciones a las organizaciones no gubernamentales ahora significan que es prácticamente imposible realizar la labor de rastreo, dijo.

Putin ha dicho repetidas veces que los conscriptos que han servido un año en el ejército no serían enviados a Ucrania; las bajas en el campo de batalla contradicen esa declaración.

La Unión de Comités de Madres de Soldados de Rusia, que data de las guerras chechenas, confirmó que está recibiendo solicitudes para buscar soldados desaparecidos. La organización no quiso hacer más comentarios indicando que hay una ley que prohíbe compartir información sobre soldados con organizaciones extranjeras.

Los padres de tripulantes del Moskva, llamado así por la capital de Rusia, han expresado indignación a lo que dijeron era un ir y venir oficial.

“Nosotros, los padres, solo estamos interesados en el destino de nuestros hijos: ¿Por qué, si eran soldados conscriptos, terminaron en esta operación militar?”, dijo Dmitry Shkrebets, cuyo hijo Yegor, de 19 años, trabajaba como cocinero en el Moskva.

En una entrevista, Shkrebets se mostró reacio a hablar más, pero el domingo publicó declaraciones mucho más duras en VKontakte, el equivalente ruso de Facebook.

Inicialmente, los oficiales le dijeron que Yegor estaba entre los desaparecidos, pero luego dejaron de responder, dijo.

“Muchachos, ¡¡¡¿perdidos en alta mar?!!!”, escribió. “Les pregunté directamente por qué ustedes, los oficiales, están vivos, y mi hijo, un soldado conscripto, murió?”.

Desde entonces, Shkrebets ha empezado a solicitar testimonio de otras familias que no logran localizar a sus hijos. “Entre más escribimos más difícil será para ellos quedarse callados de que esto está sucediendo”, escribió. Para el jueves por la noche, había recopilado los nombres de 15 soldados cuyas familias decían que estaban desaparecidos, entre ellos 14 conscriptos y un soldado a sueldo, anotó.

Dmitri S. Peskov, el vocero del Kremlin, dijo el martes que no contaba con autorización para dar a conocer información sobre marinos desaparecidos y refirió las preguntas al Ministerio de Defensa.

El ministerio no respondió a los pedidos de comentario. Emitió un video el sábado que presuntamente mostraba al almirante Nikolai Yevmenov, comandante de la Marina rusa, en reunión con unos hombres descritos como tripulantes del Moskva, formados y uniformados. No estaba claro cuántos de los sobrevivientes del ataque se hallaban ahí y tampoco se hicieron declaraciones sobre bajas, ni en el video ni en publicaciones de las redes sociales.

La noche del domingo, durante Vesti Nedeli, el resumen semanal de noticias en la televisión estatal, se dio una indicación de la postura oficial. El programa de tres horas dedicó unos 30 segundos al hundimiento sin mencionar bajas.

Sin embargo, no todos los portavoces del Kremlin han sido tan reticentes. El presentador de un programa de conversación, Vladimir Solovyev, exigió el sábado una explicación sobre el modo en que se había perdido el buque.

Maksim Savin dijo que la familia no había podido contactar telefónicamente a ningún funcionario de la unidad de su hermano. Su madre había enviado un mensaje de texto a un número y recibió por respuesta que su hijo Leonid estaba desaparecido.

Luego la familia recibió una serie de llamadas de un hombre que parecía haber servido junto con Leonid y que fue cambiando su relato. Primero, el hombre dijo que Leonid había muerto cuando se precipitó a salvar a un amigo, dijo Maksim Savin. En la segunda llamada dijo que no había habido rescate pero que Leonid había quedado atrapado en el lugar de una explosión. La tercera vez llamó para decir que había cometido un error y que Leonid estaba desaparecido.

“Parece que los funcionarios están intentando que todos se callen la boca”, dijo Maksim Savin.

En las redes sociales surgieron por primera vez numerosos reportes de conscriptos desaparecidos. Una mujer escribió que su hermano había estado trabajando en un cuarto de máquinas y aparecía como desaparecido pero que tenía certeza de que estaba muerto.

Anna Syromaysova, la madre de un recluta desaparecido, dijo a la agencia de noticias rusa independiente Meduza que no había podido ver ningún documento oficial relacionado con las bajas. “No hay listas”, dijo. “Los estamos buscando nosotros. No nos dicen nada”. Al contactarla por teléfono, declinó hablar con una organización de noticias extranjera.

Tamara Grudinina le dijo al servicio en ruso de la BBC que su hijo, Sergei Grudinin, de 21 años, había sido asignado al buque justo después de recibir entrenamiento elemental.

Cuando se enteró que el barco se había hundido, comentó Grudinina, llamó a la línea del Ministerio de Defensa dedicada a los parientes y se le dijo que su hijo estaba “vivo y saludable y que se pondría en contacto en la primera oportunidad”.

Poco después, un hombre que se identificó como el comandante del Moskva se puso en contacto y le dijo que su hijo “básicamente se hundió junto con el buque”, según la BBC.

Luego del inicio de la guerra, el 24 de febrero, la familia contactó a varios oficiales navales para preguntar por el buque y se les dijo que no participaba en acciones militares y que debía volver en breve a puerto, dijo Maksim Savin.

Las llamadas de Leonid se habían detenido pero luego de hablar con los oficiales, la familia recibió una carta de él diciendo que esperaba volver pronto a casa, comentó su hermano.

Dijo que su hermano menor, formado como mecánico automotriz en una escuela vocacional, estaba renuente a ir al ejército y que no había apoyado la guerra. Una imagen de la familia muestra a un joven larguirucho en uniforme de marino con un rifle en el pecho, rodeado por sus padres y tres hermanos.

Leonid Savin se sentía más cómodo caminando por las colinas de Crimea con el perro de la familia, leyendo un libro o cuidando sus plantas, según su hermano. Había plantado una palma y un aguacate antes de irse a su servicio militar.

“En su carta preguntó cómo estaban sus plantas”, dijo Maksim Savin. “Estaba preocupado por ellas”.

Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes fue jefe de la corresponsalía en Moscú y participó en un equipo que recibió el Pulitzer por Informes Internacionales en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, entre ellos como jefe el buró en El Cairo. Ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar

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France24 - Monde

Allemagne : les féminicides, une violence sous silence

Publié le : 04/03/2022 - 10:26

Anne MAILLIET

L’Allemagne affiche l’un des taux les plus élevés d’homicides conjugaux en Europe. D’après les chiffres du rapport de l’Office fédéral de police criminelle paru en décembre, la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. Malgré le travail de nombreuses associations d’aide et de soutien aux victimes, le triste décompte continue de s'emballer. Le manque de considération de la part de la police et les carences juridiques en la matière sont notamment pointés du doigt. Reportage de nos correspondants.

Féminicides : le mémorial des colleuses pour honorer les mortes et protéger les vivantes

Six nouvelles dispositions contre les féminicides, "des mesurettes bien insuffisantes"

Reporters

Avec les vivantes : en finir avec les violences faites aux femmes

France24 - Monde

"Les entreprises occidentales qui restent en Russie n'ont souvent pas le choix"

Publié le : 22/04/2022 - 17:09

Ali LAIDI

Face à des sanctions économiques internationales d'une ampleur inédite, Vladimir Poutine tient bon et menace de nationaliser les entreprises occidentales présentes en Russie. Jusqu'à quand le Kremlin résistera-t-il ? Le point avec Olivier Dorgans, avocat associé au cabinet Ashurst.

Valeurs Actuelles

“Apologie de la chrétienté”, références “trop masculines”, “stéréotypes de genre”… 10 inepties du “Puy du Faux”, le pamphlet anti-Puy du Fou

« Nous partîmes donc vers le Puy du Fou, deux historiennes, deux historiens, par un matin d’août pluvieux. » C’est ainsi que commence Le Puy du Faux, Enquête sur un parc qui déforme l’histoire, paru fin mars. L’ouvrage, écrit par quatre historiens, est une critique sans équivoque « d’un univers rempli d’erreurs et de simplifications » derrière laquelle, page après page, les auteurs reprochent, entre les lignes la vision du roman national portée par parc de Philippe de Villiers, quitte à verser dans la caricature. À tel point, d’ailleurs, que les parodies n’ont pas tardé à voir le jour sur les réseaux sociaux, tel ce Ils sont faux ces Gaulois, imaginant la même démarche au parc Astérix.

« Ils sont faux ces Gaulois ». Ce livre écrit à 4 (@SamuelFitouss10, @Rnitot, @jb_gastie et moi-même), publié par @les_arenes, est consacré à la manière dont le Parc Astérix, célèbre parc d’attraction, déforme et instrumentalise l’histoire à des fins politiques. Un thread ⬇️! pic.twitter.com/gX00stf76l

— Pierre Valentin (@Valent1Pierre) April 2, 2022

Le Puy du Fou serait-il donc une machine à endoctriner les esprits faibles pour en faire de vils conservateurs ? Pour faire le point, nous avons demandé à Phillipe Delorme, historien, professeur à l’université Paris-Sorbonne et chroniqueur pour Valeurs actuelles, de nous appuyer dans la lecture de l’ouvrage.

1. Les envahisseurs viennent de l’extérieur

Premier problème pointé dans les spectacles puyfolais : l’envahisseur vient de l’extérieur, une logique qui dérange les historiens. « L’élément perturbateur des scénarios vient presque systématiquement de l’extérieur », condamnent-ils. En effet, que ce soient les vikings envahissant le village dans l’Attaque des vikings ou les Allemands assaillent les Français dans Les Amoureux de Verdun, les auteurs dénoncent un discours qui « ne cesse de dire qu’il faudrait nécessairement se battre (et mourir) pour la grandeur de la nation ». L’ennemi aurait-il dû être intérieur ? « C’est une nécessité que les envahisseurs viennent de l’extérieur, commence Philippe Delorme. Par ailleurs, il n’y a pas que la guerre dans le Puy du Fou, on y voit aussi la vie quotidienne des gens. La guerre, n’est pas un élément principal du parc »

2. Le Puy du Fou ose rendre hommage au passé

Dans la Renaissance du château, un spectacle qui retrace le Puy du Fou à travers les époques, nos historiens découvrent une galerie décorée par des tableaux retraçant les victoires de la France. De Bouvines à Fontenoy, les chantres toussent. Les victoires de la France ? Il s’agit là d’un « dispositif de propagande », dénoncent-ils. « Ce sont justement ces moments de victoire comme les moments tristes et graves qui ont construit la nation. Mais il n’y a aucune raison de mettre les moments de victoire sous le boisseau », répond Philippe Delorme, qui rappelle au passage que « le métier de l’historien n’est pas de faire aimer la France, ni de la faire détester ».

3. Les femmes, victimes de « stéréotypes de genre »

Ce n’est pas parce qu’on parle d’Histoire qu’il faut en oublier l’idéologie. Les auteurs du Puy du Faux l’ont bien compris, et profitent donc de leurs pages pour s’attaquer à la question de la femme. « Il y a bien deux choses différentes : le sexe (biologique) et le genre (social) », martèlent-ils, avant de contrôler si le parc respecte bien une égalité stricte entre hommes et femmes. Malheur ! le “meilleur parc du monde” échoue au test de Bechdel, censé « mesurer la place des femmes dans les œuvres de fictions ». Voilà le Puy du Fou — les historiens semblent au passage admettre qu’il s’agit bien d’un œuvre de fiction, un point pour eux — relégué  au même rang que le Loup de Wall Street ou Gravity.

Après avoir légèrement pouffé, l’historien réagit : « C’est complétement stupide. Rien que le terme « stéréotype de genre », tout comme l’utilisation du « test de Bechdel » classifie ces historiens dans le jargon wokiste, bien-pensant. Le Puy du Fou reproduit les femmes dans une réalité de ce qu’elles étaient dans la société traditionnelle. Les femmes étaient en robes, et les hommes en culottes. C’est comme ça. Certes, la réalité était difficile pour les paysannes, mais elle l’était aussi pour les paysans. »

4. Une « apologie de la chrétienté  »

C’est l’un des plus célèbres spectacles du parc. Le Signe du triomphe prend place dans un colisée romain où combats sanguinaires et courses de char se succèdent — les animaux sauvages laisseront cette saison leur place à une galère géante. L’un des romains finit par se convertir à la religion chrétienne qu’il persécutait lui-même. Insoutenable spectacle pour nos quatre historiens, qui s’emportent contre une « apologie du christianisme (…). Ce qui est mis en scène, c’est une France chrétienne éternelle — et tant pis s’il faut pour cela tricher avec l’histoire »

« L’aspect chrétien est important car à l’époque, cette dimension était importante, que ces quatre historiens le veuillent ou non », se désole Philippe Delorme, avant de rappeler aux inquisiteurs en short et sandalettes que « La France n’est pas éternellement chrétienne. Il y eut un moment où les gallos Romains sont devenus chrétiens, comme ce fut le cas pour saint Martin », soldat d’empire devenu premier évêque de Tours.

5. Où est passé le guépard ?

Alors que les lions défilent, avant de dévorer les chrétiens dans l’arène, les chantres de la rigueur historique indépassable s’interrogent : il manque deux espèces ! « Le guépard et les autruches qui défilaient initialement en cage ont disparu du spectacle récent » Seule explication logique selon eux : « Sûrement pour éviter les critiques sur la maltraitance animale. »

« C’est un mauvais procès, sans aucune rigueur, reproche Philippe Delorme. Il y a eu dans ces dernières années, une prise de conscience à propos du bien-être animal, aussi au Puy du Fou. On a compris que les animaux sauvages en cage, c’était problématique. Surtout dans les cirques ou dans les zoos. Pourquoi tout mettre sur le dos du Puy du Fou ? », questionne rhétoriquement l’historien.

6. A un moment, les écritures ne sont pas les bonnes

Le Premier Royaume est un parcours immersif, présentant la vie de Clovis, premier roi de France. Le parcours plonge le spectateur dans une expérience sensorielle : « Des effets d’eau, des décors vivants, son à 360° et diffusion de parfums, chaque détail a été pensé pour rendre ce spectacle unique », est-il écrit sur le site du Puy du Fou. Mais notre escouade s’attarde sur d’autres détails : dans « ce décor qui manque de faire s’évanouir notre médiéviste — rien que ça — les moines écrivent en utilisant les majuscules carolines, un type d’écriture inventé (…) trois siècles après Clovis. L’erreur ne vous choque pas ? » « Si. Je suis choqué, c’est absolument scandaleux, quelle horreur, c’est affreux !, hyperbole avec humour notre chroniqueur. Ce genre de détails extrêmes, ce n’est pas une erreur historique, plutôt un simple faux raccord », tempère-t-il, reprochant aux historiens d’ergoter à propos d’un parc d’attraction qui ne « se prétend pas être une reconstitution rigoureuse et universitaire. »

7. Un spectacle de fauconnerie “colonialiste et islamophobe”

Le chevalier Baudouin s’en revient de « la France du Levant », dans le Bal des oiseaux fantômes. Pendant que les oiseaux volent pour frôler les têtes du public au rythme de la musique, les universitaires dégainent leurs stylos, prêt à en découdre. Principal grief : l’emploi de l’expression « France du Levant », « islamophobe et colonialiste » parce qu’elle fut plus tard « réutilisée par les différents acteurs de l’expansion coloniale, notamment par les missionnaires catholiques. »

8. Il manque une image, il n’y a donc pas de sources

Alors que les quatre historiens sont immergés dans une bibliothèque dans la Renaissance du château, un « fait marquant » vient tout à coup briser l’immersion. Désespoir : « Le seul dessin réalisé du vivant de Jeanne d’arc (…) n’apparaît pas. » « Son absence au Puy du Fou est révélatrice : on lui préfère des images plus tardives, mais plus spectaculaires », là encore un choix qui pourrait sembler acceptable à l’amateur de parc à thème, mais qui vaut anathème chez les historiens. « On voit combien l’intérêt des sources n’est que de façade », condamnent-ils d’un trait de plume. « Ce livre est d’une mauvaise foi, souffle Philippe Delorme. Il faut savoir qu’avant le 15e siècle, on n’a des portraits de personne. On ne connaît pas la tête de Saint Louis par exemple. » Et de préciser, s’il en était besoin : « Philippe de Villiers n’a jamais dit qu’il était historien. »

9. Des références “trop masculines”

« Toutes les ailes portent des noms masculins », exècrent les historiens, fatigués de ne pouvoir laisser libre cours à leur “inclusivisme” pénitent. « C’est vrai, n’est pas bien. Il faudrait qu’il y ait des noms d’homme trans. Des ailes non-genrées aussi, tant qu’on y est, s’amuse Philippe Delorme, avant de se reprendre. Plus sérieusement, il est vrai que l’homme a eu beaucoup de place dans l’histoire, mais encore une fois, ce n’est pas un problème. Par exemple, c’est l’homme qui faisait la guerre et la guerre eut un grand rôle dans l’histoire. »

Pas un problème pour notre chroniqueur peut-être, mais pour les auteurs-inquisiteurs, dans les Grandes Eaux, « La voix off présente ensuite Molière, le Brun Hardouin-Mansart, Le Notre et enfin Lully : une sélection très classique — et très masculine — », tandis que dans les Amoureux de Verdun, pendant le défilé dans les sinueuses tranchées, « on entendra quasiment que la voix du poilu Louis. » Et de conclure : « Il s’agit bien d’enraciner l’idée que les hommes combattent (et s’ennuient quand ils ne le font pas), tandis que les femmes attendent. » Philippe Delorme lève les yeux au ciel : « Oui : les hommes combattent. À ce que je sache, il n’y avait pas de femmes dans les tranchées. Les hommes eux, ne s’ennuyaient pas, ils avaient constamment peur dans les tranchées, et étaient contents de ne pas combattre. »

10. Une civilisation française qui n’a pas existé

Les quatre historiens fustigent la civilisation et les valeurs présentées dans le parc : « Le “pays” et la “civilisation” qu’on  présente n’ont tout simplement jamais existé. » De même, le Puy du Fou traite, selon la brigade, d’« une approche de l’histoire si peu ambitieuse et si peu intéressante » qu’il s’agit d’« un gâchis ». Un gâchis qui se porte bien, puisque le Puy du Fou s’exporte désormais en Chine et en Espagne, et que le parc tourne actuellement son premier long-métrage, sur l’épopée de Charette. « Pour la représentation de la guerre de Vendée dans le Dernier Panache, c’est inspiré des mémoires des paysans vendéens, de la population locale. La version est fidèle, voire plus que l’histoire reconstituée par les élites parisiennes wokistes qui préfèrent parler de la théorie du genre au 17e siècle », réplique ainsi Philippe Delorme. « Les autres spectacles sont “disneysés”, c’est sûr : c’est de l’ordre du roman national ! Mais au moins, ça donne envie d’aimer l’histoire. Je dis à ces historiens: qu’ils laissent les gens rêver, et s’intéresser aux choses. »

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France24 - Monde

Guyane : l'Amazonie, un réservoir de biodiversité à préserver

Publié le : 22/04/2022 - 16:54

Marie RADOVIC

Deux chercheurs balaient les idées reçues sur l'Amazonie, menacée par la déforestation et par l'exploitation de l'or et du pétrole. Malgré ces dangers, la plus grande forêt du monde, qui s'étale en Amérique du Sud sur près de 7 millions de kilomètres carrés, conserve sa capacité à produire de la biodiversité – un trésor naturel.

À Mayotte, des riverains sont excédés après la répétition d'affrontements violents entre bandes rivales sur la tranquille commune de Pamandzi.

En Nouvelle-Calédonie, le projet d’embauche de 300 travailleurs indiens pour l’aménagement d’un nouveau site minier suscite la polémique. Les syndicats estiment qu’il y a suffisamment de main d’œuvre sur place. Le gouvernement calédonien n’a pas encore dit s’il autorisait la venue de ces travailleurs étrangers.

Sensations fortes à La Réunion : une plateforme de saut à l’élastique va être installée sur l’un des plus hauts ponts de l’île. L’accès à la plateforme, située à 120 mètres de hauteur, exigera d’avoir le cœur bien accroché.

Enfin, en Polynésie, la fréquentation touristique a quasiment été décuplée en 20 ans à Maupiti, une des îles Sous-le-Vent situées dans l’archipel de la Société. Les habitants ont pourtant su préserver son authenticité.

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Présidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte

Outre-Mer

Antilles : le scandale du chlordécone pourrait ne jamais être jugé

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros

Dans le Var, un policier condamné pour des violences commises hors-service

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Madeleine McCann: Parents welcome declaration of formal suspect

Madeleine McCann's parents have welcomed news that a German man has been formally made a suspect over the three-year-old's disappearance.

Kate and Gerry McCann said it reflected progress in the investigation, adding they still hoped to be reunited with Madeleine, who went missing in 2007.

Portuguese prosecutors made Christian Brueckner an "arguido" on Thursday, but did not formally reveal his name.

Brueckner has not been charged and denies any involvement in the case.

Madeleine disappeared during a family holiday in Praia da Luz and investigators believe she was abducted from the apartment where the family were staying in the Algarve resort.

Posting on the Official Find Madeleine Campaign Facebook page, Kate and Gerry McCann wrote: "We welcome the news that the Portuguese authorities have declared a German man an 'arguido' in relation to the disappearance of our beloved daughter Madeleine.

"This reflects progress in the investigation, being conducted by the Portuguese, German and British authorities.

"It is important to note the 'arguido' has not yet been charged with any specific crime related to Madeleine's disappearance.

"Even though the possibility may be slim, we have not given up hope that Madeleine is still alive and we will be reunited with her."

German police first announced they were investigating Brueckner in connection with Madeleine's disappearance in 2020.

He is serving a prison sentence for drug offences in Germany and was also given a seven-year term for raping a 72-year-old woman.

On Thursday, a statement was issued by prosecutors in Faro, Algarve's main city, who said a person was made an "arguido" - which translates as "named suspect", "formal suspect" or "person of interest" - a day earlier.

On 3 May it will be 15 years since Madeleine was reported missing and under Portuguese law it would no longer be possible to declare someone a person of interest beyond this date. Declaring someone a person of interest is a necessary step to any criminal charges.

In its statement, though, Portugal's office of public prosecutions said the move was not driven by timing, but by "strong indications" of the practice of a crime.

The Metropolitan Police continue to treat Madeleine's disappearance as a missing persons inquiry.

Jim Gamble, a former police officer who led a 2010 review of the case commissioned by the Home Office, told BBC Radio 4's Today programme the case against Brueckner was strong and the "confidence of the German police" should not be underestimated.

He said: "This seems like a really strong case and that's why I don't think it is a procedural tick in a box to make sure they don't miss out because of the statute of limitations."

The child protection expert claimed a phone attributed to the convicted rapist placed him in the area within a 30-minute window. He also said Brueckner had burgled holiday homes in the area and had children's clothes in his camper van.

He continued: "I think the circumstantial evidence that I know exists is extremely strong… I wouldn't be surprised if charges follow."

Brueckner denies any involvement in Madeleine's disappearance.

Analysis

by Alison Roberts, BBC Portugal correspondent

The Madeleine McCann case has been out of the news in Portugal for some time, and in the last few years almost all developments have emerged from the prosecutor's office in Germany.

This latest news has been widely reported, though in some cases not very prominently and with few details.

Virtually everyone in Portugal knows about the case, though, with many having for months if not years followed the ins and outs. Not only the various criminal investigations, but the civil case in which Madeleine's parents, Kate and Gerry McCann sued - ultimately unsuccessfully - the former lead detective on the case, Gonçalo Amaral, after he published a book about it.

He had already attracted a lot of criticism, particularly from British tabloids, which raised some hackles in Portugal, since the Judicial Police, or PJ, is in fact one of the country's most respected institutions.

It's not clear whether or when the Portuguese authorities might charge this or any other suspect in the case.

While there are legal deadlines, the pandemic could be grounds for the courts to rule that more time is allowed.

More on this story

The Madeleine McCann case: A timeline

In Pictures: The search for Madeleine McCann

France24 - Monde

Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes

Publié le : 23/04/2022 - 08:28Modifié le : 23/04/2022 - 08:29

FRANCE 24 Suivre

Israël a annoncé la fermeture à partir de dimanche du point de passage d'Erez aux travailleurs et commerçants palestiniens de la bande de Gaza après des tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne vers Israël.

Après des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël, vendredi 22 avril, le ministère israélien de la Défense a annoncé la fermeture à partir de dimanche du point de passage d'Erez aux travailleurs et commerçants palestiniens. 

Le passage d'Erez est le seul passage de personnes entre la bande de Gaza et le territoire israélien. Bordée par l'Égypte, la mer Méditerranée et Israël, ce territoire pauvre est soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

"À la suite de tirs de roquettes (vendredi), les commerçants et travailleurs de Gaza ne seront pas autorisés à traverser le passage d'Erez dimanche", a indiqué dans un communiqué le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

"La décision de rouvrir le passage sera prise après une évaluation de la situation sécuritaire", a ajouté le communiqué. 

L'enclave palestinienne souffre d'un taux de pauvreté avoisinant les 60 % et d'un chômage endémique oscillant autour de 50 %. Des milliers de Palestiniens travaillent en Israël, notamment dans les secteurs de la construction et de l'agriculture, où ils perçoivent des salaires beaucoup plus élevés qu'à Gaza. 

Vendredi soir, deux roquettes ont été lancées depuis la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas vers Israël : l'une a touché un champ en territoire israélien et l'autre est tombée à proximité d'une maison dans l'enclave palestinienne.

Tôt samedi, une troisième roquette a été tirée vers Israël, a indiqué l'armée. Les tirs n'ont pas fait de victime.

Depuis lundi, plusieurs roquettes ont été tirées depuis Gaza en direction d'Israël, suscitant des raids aériens israéliens contre l'enclave. Elles n'ont pas fait de victimes et la plupart des projectiles ont été interceptés par le bouclier antimissile israélien.

Le Hamas a organisé vendredi une importante manifestation dans l'enclave en solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem-Est où des heurts sur l'esplanade des Mosquées avec les policiers israéliens ont fait vendredi une cinquantaine de blessés palestiniens.

Avec AFP 

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Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

That's the end of this live text. Thanks for joining us tonight.

Juan Miranda

If Real Betis score this penalty, they've won...

Jose Gaya

Real Betis are on the verge of winning now. If Claudio Bravo saves this, it's over.

Cristian Tello

Yunus Musah

The American teenager skies it!

Andres Guardado

Goncalo Guedes

Joaquin

Uros Racic

Willian Jose

Carlos Soler

The penalties will be taken in front of the Betis fans. Valencia to go first.

The last Copa del Rey final to go to penalties was in 1998 when Barcelona beat Mallorca.

Real Betis 1-1 Valencia

To penalties we go.

Real Betis 1-1 Valencia

Dangerous Jose Gaya ball for Valencia but it's put out for a throw by Juan Miranda.

Real Betis 1-1 Valencia

Two minutes until penalties.

Real Betis 1-1 Valencia

A TV caption says there was a VAR check for a possible penalty which wasn't given. A strange one as nobody saw anything there.

France24 - World

Hair cutting, beatings: Videos reveal brutal punishments at Iranian schools

Issued on: 22/04/2022 - 16:45

Alijani Ershad Follow

School officials cutting students’ hair, slapping or punching them and hurling insults… These are some of the punishments inflicted on students at schools in Iran. Now thanks to smartphones, students are able to record videos of these incidents and share them online. Our Observer, a teacher in Iran, told us that although these types of punishments have become more rare in recent years, they still exist in some schools. 

A video published on April 13 on an Iranian Telegram channel shows a shocking scene: a school vice-principal grabbing students by their hair and cutting pieces out at random. The video appears to have recorded by a student in a classroom above, looking down at the schoolyard. 

The video, filmed at a school in Iran, shows a well-known form of punishment for boys.

اینجور آدمها هستن که مردم رو از #آموزش_و_پرورشو بچه هارو از #مدرسه ها زده میکنن!امسال این #حرومزاده ها رو باید از کل این سیستم آموزشی پاک کرد!#سیستم_آموزشی ما آشغالهاینا با این حرکات بوی تعفن این سیستم آموزشی رو بیشتر میکنن!#اخراج_کنید #احترام#بازگشایی_مدارس#کوتاه_کردن_مو pic.twitter.com/GZfS8wFv4E

April 13, 2022

Iran’s schools are gender segregated – male and female students go to completely different schools. Both boys and girls are expected to abide by a conservative dress code. Boys must maintain very short hair and modest outfits. Girls are required to wear loosely fitted dresses to hide their shape as well as headscarves. Make-up is out of the question. 

When they don’t follow the dress code, students can be subject to strict discipline. The video above shows one common punishment for boys who wear their hair too long. After having random chunks of hair cut from their heads, these students will have no choice but to go to a barber and have their hair cut very short to fix it. 

This video went viral on social media, attracting the attention of public officials. On April 16, the Iranian government announced that the vice-principal in the video had been suspended and would be investigated by the administrative court. Two other principals at the school resigned. 

Haircutting isn’t the only type of punishment imposed on students. Teachers and school administrators have also been filmed hitting students and hurling insults at them. Our Observer says this type of punishment results from growing differences between students and teachers.

‘To become a teacher you either must be a conservative Muslim or a hypocrite’

Maryam (not her real name) is a teacher at a high school in a city in the south of Iran. She spoke to the FRANCE 24 Observers team on condition of anonymity to protect her job.

I would say that these types of punishments are more common in high schools than in other levels. They are also more likely to occur in boys’ schools rather than in girls’ ones.

Unfortunately, in some neighbourhoods in my city – mostly poor ones – principals in the boys’ schools openly walk around with sticks in their hands. They don’t hesitate to beat students with the sticks if they do something bad.

I’m a teacher in a poor region, in a school where the students are known to be difficult, but I never had even a minor problem because the students like me. However I do see that there are big issues in our school and other other ones around us.

I have to confess that the origin of the problem is in the system for hiring teachers in this country. There criteria for choosing teachers – the questions the Ministry of Education asks, the exams that teachers take, the way the ministry choosed teachers among candidates – have led to huge gaps between teachers and students. It’s more important to know everything about Sharia, rather than be familiar with child psychology and teaching methods. 

To become a teacher you either must be a conservative Muslim or a hyprocrite, someone who pretends to be a pious Muslim in public but in private life is an ordinary person like anybody else. Most Iranians and their kids are not like this, they are not conservative and they may even be more aligned with what the Islamic Republic calls the “Western lifestyle.

Anyone who wants to be a teacher in Iran must have a high school degree, be able to pass a general exam, be Muslim and be able to read the Quran fluently. Candidates who check all these boxes have to undergo an interview that probes their political views, knowledge of Sharia and support for Islamic Republic policies. These questions can make or break their chances at becoming a teacher.

تنبیه بدنی دانش آموز توسط معلم در آستارا...این معلم رو ببرید تیمارستان بستریش کنید. حالش اصلا خوب نیست. بیچاره اون دانش‌آموزانی که قراره از این معلم تعلیم و تربیت بیاموزند....به کجا چنین شتابان؟ pic.twitter.com/6efEoGfCFQ

April 19, 2022

‘Teachers are alien to the kids’ world’

That’s even more problematic now, because the younger generations are so attached to their lifestyle. They listen to rap and hip hop, they don’t care about Islam or Sharia – they may even despise it – and they want to dress up like any other teenager around the world. So these conservative teachers, not only do not understand these children, they are totally alien to their world.

The teachers are mostly much older. They do not know the universe that these children live in. The teachers force them to change their lifestyle and to obey conservative Islamic rules, which sometimes leads to this kind of violence, as we see in the videos.

And, unfortunately, the situation in public schools in poor neighbours and poor suburbs is even worse than in private schools. One on hand it’s because the revenue of the school depends on money that the parents pay, while in the public school they just don’t care. On the other hand, they know these children’s parents are rich so they can pursue them legally.

اين آقا،معلم قرآن و مدير يك مدرسه پسرانه در منطقه ٩ تهران است. دانش آموز درس را بلد نبود و او هم اين چنين كودك آزارى ميكند.البته آموزش و پرورش نسبت به اين رفتار وحشتناك آقاى معلم واكنش نشان داد. او از تمامى سمتهايش عزل و پرونده اش هم به هیأت رسیدگی به تخلفات اداری ارسال شد. pic.twitter.com/BA9xtz3Pt1

April 15, 2022

Furthermore, I also think that teachers’ economic issues play a role here. Teachers are heavily undepaid. [Editor’s note: According to official statistics, Iranian teachers earn on average about 6 million toman, or about 200€, per month – just over the the minimum wage of 5.6 million toma or 186€]. The end of the month is difficult, so teachers are also not in a good place mentally. Most of them have to have a second job, so these pressures make them more likely to act with violence toward the kids, or with complete indifference toward them – if they study or not, if they have any problems or not… they just don't care.

Plus, I think the Covid-19 pandemic and distance learning has aggravated the situation. Kids are used to choosing the way they look without the school's pressures. After almost two years, they don’t want to change it.

In recent months, Iranian teachers have been organising widespread protests across the country, demanding increased salaries as well as the liberation of some teachers who were arrested due to former strikes or protests.

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France24 - World

Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks

Issued on: 23/04/2022 - 08:41

NEWS WIRES

Israel said it will close its only crossing from the Gaza Strip for workers on Sunday in response to overnight rocket fire, stopping short of conducting retaliatory strikes in an apparent bid to ease tensions. 

The rocket attacks on Friday night and Saturday morning followed days of clashes at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound and a month of deadly violence.

The unrest -- which comes as the Jewish festival of Passover overlaps with the holy Muslim fasting month of Ramadan -- has sparked international fears of conflict, one year after similar violence led to an 11-day war between Israel and Gaza-based militants.

"Following the rockets fired toward Israeli territory from the Gaza Strip last night, it was decided that crossings into Israel for Gazan merchants and workers through the Erez Crossing will not be permitted this upcoming Sunday," COGAT, a unit of the Israeli defence ministry responsible for Palestinian civil affairs, said in a statement on Saturday.

Two rockets were fired from Gaza at southern Israel on Friday night, one of them hitting the Jewish state and the other falling short and striking near a residential building in northern Gaza, Palestinian and Israeli sources said.

A third rocket was fired at Israel on Saturday morning, the army said, with no air raid sirens activated for any of the launches.

They followed rocket attacks on Wednesday and Thursday, and came as Israeli police clashed with Palestinian protesters at Al-Aqsa mosque, leaving at least one man hospitalised in serious condition.

Israel had retaliated against those attacks with air strikes, but in an apparent desire to prevent further violence, shifted its response this time to the painful economic measure of closing Erez, implying that further rockets would extend the penalty.

"The re-opening of the crossing will be decided in accordance with a security situational assessment," COGAT added in its statement.

'Incitement'

More than 200 people, mostly Palestinians, have been hurt in clashes in and around Al-Aqsa in the past week.

Palestinians have been outraged by massive Israeli police deployment and repeated visits by Jews to the holy site.

Early on Friday, the Palestinian Red Crescent said 57 people were wounded after police stormed the compound in Israeli-annexed east Jerusalem's Old City when Palestinians began hurling stones towards the Western Wall, the holiest site where Jews can pray.

And after midday prayers, some Muslim worshippers chanted "incitement" and tried to damage a police post, police said, using a drone to spray tear gas from the air, AFP reporters said.

Al-Aqsa is Islam's third-holiest site, and the most sacred site in Judaism where it is known as the Temple Mount.

By long-standing convention, Jews are allowed to visit under certain conditions but are not allowed to pray there.

The escalating unrest prompted concern at the United Nations, which on Thursday demanded a probe into the Israeli police actions.

"The use of force by Israeli police resulting in widespread injuries among worshippers and staff in and around the Al-Aqsa mosque compound must be promptly, impartially, independently and transparently investigated," said Ravina Shamdasani, spokeswoman for the UN Office of the High Commissioner for Human Rights.

(AFP)

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Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Valeurs Actuelles

[Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

À défaut d’être un tournant politique, le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle est toujours un succès médiatique. On sait qu’il ne changera rien à l’affaire mais on le regarde chaque fois avec avidité. La France est suspendue à ce moment si singulier de la vie politique dont on excite en amont l’attente par des sondages et des pronostics sur la couleur du bouton de manchette et qu’on prolonge par de subtiles exégèses. Et pourtant, tout laisse à penser que le débat n’a jamais renverser les dynamiques électorales. Dans ce décor où tout semble surjoué, on y croit y retrouver le parfum de la joute verbale, le goût du combat singulier sans effusion de sang. Depuis 1974, les Français se passionnent pour ce format d’affrontement politique d’importation américaine. Au gré des convulsions électorales, le débat présidentiel a changé. Il révèle la dépolitisation de la confrontation des idées devenue divertissement et sacrifiant sur l’autel des intérêts particuliers la quête du bien commun qui devrait la guider.

La parole publique a nourri l’histoire de l’argumentation et de la persuasion de la cité classique. L’art oratoire pouvait emporter l’adhésion d’une majorité, changer le cours d’une vie ou instituer une nation. Chacun attendait de celui qui se destinait à la magistrature suprême ce récit par lequel tous pouvaient faire corps. « Une multitude d’hommes devient une seule personne quand des hommes sont représentés par un seul homme » dit Hobbes au XVIIe siècle. Par sa parole, le dirigeant produit un commun partagé par ses commettants. À l’ère des médias modernes, journaux, radios et bientôt télévisions donnent une ampleur inédite à la parole des politiques.

En 1960, les États-Unis soumettent au jugement des électeurs l’affrontement télévisuel des impétrants à la Maison-Blanche. Cette première rencontre retransmise sur le petit écran séduit 74 millions d’Américains. La mise en scène des images et des formules tient désormais lieu de réflexion. On s’intéresse davantage au physique hollywoodien de Kennedy qu’au programme du républicain Nixon, visiblement moins à l’aise face à la prise de lumière du studio. L’Amérique ne retient de l’empoignade que l’insolente jeunesse du Démocrate souriant face au pâle et mal ajusté Nixon. Ils n’avaient pourtant que quatre ans d’écart ! Le reste, pourtant fondamental, notamment sur la politique étrangère, est oublié. Avec un très faible écart de voix lors du scrutin, on a tôt d’attribuer la victoire de Kennedy à ce débat devenu un mythe. Les historiens ont depuis montré que le rôle de la mafia fut plus efficace que le petit écran dans ce succès.

Mais le pli est pris. La politique se hisse au rang des divertissements télévisuels. Dans ces lices médiatiques, l’apparence prime sur le fond. Désormais, les candidats suivent des cours de communication et même des régimes. Nixon refusera de participer ensuite à ce qu’il considère comme un affaiblissement du débat public qui ne revient sur le petit écran qu’en 1976. La France s’y livre pourtant en 1974 lors du 2e tour opposant Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand, avec les mêmes recettes et le même succès. Il est de bon ton de vanter la qualité depuis évanouie de leurs échanges alors même qu’on serait incapable de citer autre chose que « le monopole du cœur ». Depuis, la mémoire des débats se réduit à une phrase, à un geste ou à un regard. Les émissions souvenirs ressassent les piques assassines de « l'homme du passif » de Mitterrand en 1981 à la « saine colère » de Royal en 2007 en passant par les « yeux dans les yeux » de Chirac en 1988, ou l’anaphore de Hollande en 2012. C’est sans doute jubilatoire mais cela gâte le fond de ce face-à-face présidentiel.

Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations

Le débat n’est d’ailleurs pas une marche indispensable. De Gaulle s’y refusa, parait-il, de peur de déchoir. Poher et Pompidou devaient partager cette impression d’avilissement pour le refuser encore en 1969. En 1981, Mitterrand échaudé, hésite à renouveler l’expérience avant de s’y résoudre. En 2002, Chirac n’a pas jugé digne de concourir sur le plateau avec Le Pen. Aujourd’hui, aucun candidat ne voudrait se priver d’une exposition de plus de deux heures devant plus de 15 millions de téléspectateurs.

Mais le débat d’entre-deux-tours a perdu de sa saveur, noyé parmi les programmes d’info qui scandent la campagne mêlant spectacle et polémique. La parole publique s’étiole lorsqu’on demande aux politiques de jouer un rôle qui n’est pas le leur. Convaincus de faire « jeune », les candidats se croient obligés de succomber à cet infotainment au détriment d’une discussion argumentée. Le duel du second tour s’est feutré en concours de retenue. « Pour être Président de la République, il faut être calme » assène Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.  On ne cherche pas tant à désarmer son opposant qu’à prouver, à la manière des anciens rois, la maitrise de soi face à l’adversité. Il ne s’agit plus d’apparaître comme le meilleur pour exercer la fonction, mais le plus « gentil ». Donald Trump n’a pas eu ces pudeurs face à Hilary Clinton ou Joe Biden.

Le débat de 2022 était prévisible. Les candidats n’ont pas seulement choisi leurs journalistes mais se sont aussi choisis comme compétiteurs. Depuis cinq ans, chacun a joué au « meilleur ennemi » de l’autre dans une chorégraphie parfaitement huilée. L’un et l’autre se sont habilement écorchés pour mieux éviter le débat au fur et à mesure que le scrutin présidentiel approchait. Le grand oral passé, on retiendra à peine quelques noms disqualifiants, des lapsus et une bataille pesante de statistiques.

Un tel débat devait être l’occasion pour les candidats d’énoncer leur vision d’un pays qu’ils sont censés incarner en délivrant un récit dans lequel chacun peut se reconnaître. Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations et mâtinées de câlinothérapie.

Les politiques ne sont plus ces figures d’autorité éclairant le peuple. Ce sont les électeurs devenus experts qui les évaluent en fonction de leurs intérêts et non du bien commun à coups de classements, oraux spécifiques et émissions au cours desquelles ce sont des enfants qui les interrogent et parfois les corrigent ! Dans Petite Poucette, Michel Serres mit en lumière ce « renversement de la présomption d’incompétence » transformant la vie politique en examen perpétuel.

Dépolitisé, le débat 2022 opposa mollement une candidate en dedans à un candidat arrogant. Mais à préférer l’invective à l’échange argumenté, on fragilise la condition même de la délibération. La conciliation des opinions contradictoires, finalité de la politique, n’est possible que si l’on fait droit à la conversation, fondatrice de l’espace public. Or la dispute, au sens scolastique, a cédé la place à l’altercation qui ne cherche pas tant à convaincre qu’à délégitimer la parole différente. Ce n’est pas tant la qualité de la question qui est débattue que la personnalité de l’adversaire.

Involontairement prophétique, le philosophe Dewey redoutait déjà dans les années 20 que l’affadissement du débat d’idées obère notre capacité à résoudre les antagonismes autrement que par la violence physique. On aurait préféré que ce le soit par la discussion en quête de vérité.

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France24 - World

Rio's flamboyant Carnival parade returns after pandemic hiatus

Issued on: 23/04/2022 - 12:53

NEWS WIRES

Colorful floats and flamboyant dancers are delighting tens of thousands jammed into Rio de Janeiro's iconic Sambadrome, putting on a delayed Carnival celebration after the pandemic halted the dazzling displays.

Rio de Janeiro’s top samba schools began strutting their stuff late Friday, which was the first evening of the two-night spectacle. 

Ketula Melo, 38, a muse in the Imperatriz Leopoldinense school dressed as the Iemanja deity of Afro-Brazilian religions, was thrilled to be back at the Sambadrome. 

“These two years were horrible. Now we can be happy again,” Melo said as she was about to enter Friday night wearing a black and white costume made of shells that barely covered her body.

Rio's Sambadrome has been home to the parade since the 1980s, and is a symbol of Brazil's Carnival festivities. During the pandemic, it was a shelter for more than 400 homeless people and also served as a vaccination station. 

Brazil confirmed its first cases of the coronavirus in mid-March 2020, just after that year's Carnival festivities came to an end. The 2021 edition was swiftly cancelled due to the rise of the delta variant. More than 663,000 people have died from COVID-19 in Brazil, the second highest of any country in the world, according to Our World in Data, an online research site.

Entire communities rally around the competing samba schools, whose shows are not only a source of pride but also employment since preparations require countless seamstresses, welders, costume designers and more. There are months of rehearsals for dancers and drummers, so participants can learn the tune and the lyrics for their school's song. The pandemic upended these samba schools' way of life for two years. 

Sao Paulo also kicked off its Carnival parade Friday evening. Both cities' parades usually take place in February or March, but their mayors in January jointly announced they were postponing Carnival by two months due to concerns about the proliferation of the omicron variant. 

The number of COVID-19 cases and deaths has plunged since then, and more than three-quarters of Brazilians are fully vaccinated, according to the country's health ministry. Local authorities have allowed soccer matches with full attendance since March.

Rio authorities said earlier this week those attending the parade would have to show proof of vaccination, but media reports showed that attendees had no trouble getting tickets or entering the Sambadrome without showing the required documents.

A seat in the bleachers cost about $50, and the most expensive seats can cost more than $1,260. Going out in one of the samba schools costs a lot for tourists, but it is often free for people who are involved with the parade all year round, like 66-year-old Juciara do Nascimento Santos. She was among the revelers starting this year's parade with the Imperatriz Leopoldinense samba school.

“We had to take care of ourselves during this time so we could be here today celebrating life,” said Santos, who has paraded with Imperatriz Leopoldinense since 1984. This time she was in the section of the baianas, often reserved for the oldest women of each samba school. Many of these samba schools reported they lost many of their baianas to the virus.

For those unwilling to shell out for the price of admission, there were street parties across Rio — despite City Hall denying authorization for them to take place, citing insufficient time to prepare. Some organizers couldn't care less, arguing that celebrating Carnival wasn't contingent on authorities' consent, and partiers hit the streets in force. 

(AP)

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Brazil: Rio's Carnival parade is back

INSIDE THE AMERICAS

Brazil's 'ghost citizens': Helping people without ID access basic rights

Truth or Fake

Brazil's Bolsonaro sanctioned on social media for misinformation on Covid-19 vaccines

Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron livre ses dernières promesses avant « le référendum » du 24 avril

« On n’est jamais confiant », prévient la députée du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas. A deux jours du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron veut aller chercher les électeurs, où qu’ils soient. A Saint-Denis, dans un premier temps, jeudi 21 avril pour évoquer les questions d’urbanisme et des quartiers, puis à Figeac (Lot), vendredi 22 avril, pour un meeting sous les halles du village, pour séduire les ruraux. L’objectif étant de mobiliser son camp pour dimanche et de ne pas laisser l’abstention « jouer un mauvais tour » au président sortant.

Rencontre avec les antifascistes

À nouveau, le jeu du chat et la souris a eu lieu. Quand Macron se déplace, les Insoumis suivent. Il faut dire que le candidat n’a pas choisi sa destination au hasard. Au premier tour de l’élection présidentielle, à Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a atteint 37,49 % des suffrages.

Pour la énième fois lors de cette campagne expédiée par le camp de la majorité, les militants d’extrême gauche ont laissé entendre leur dégoût. Avant de sortir le carnet de chant : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », « Pas de Macronie à Saint Denis ». Autre spécialité : « Première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous des enfants d’immigrés ». Pris en étau entre une mairie sur laquelle est écrit « Montjoye Saint-Denis » et une cathédrale qui a sacré l’ensemble des rois de France, le public au pied des monuments détonne. Cadre splendide pour une triste séquence.

🔴 Arrivée houleuse d’Emmanuel Macron à Saint-Denis devant des militants d’extrême gauche #presidentielles2022 #MacronSaintDenis pic.twitter.com/paflQAbC8n

— Antoine You (@YouAntoine16) April 21, 2022

Au milieu du décor, les macronistes restent timides. Au fond de la masse, un couple d’adhérents en marche renonce à l’idée de se rapprocher de la barrière pour saluer leur champion. Faute de place, et de cran. Entre les sympathisants LREM qui peinent à s’assumer au milieu des antifascistes, la foule devient un lieu de débat. Chacun vient expliquer aux caméras ses approbations et désapprobations.

« Il y en a marre de la misère », hurle l’un des passants placés, volontairement, à distance de la déambulation. Ça tombe bien, le chef d’État vient pour parler de logements sociaux et d’urbanisme. « Nous avons beaucoup trop stigmatisé les enfants des quartiers », explique-t-il aux micros qui l’entourent. Pour y remédier, le candidat préconise le développement du sport à l’école, du tutorat, et de l’investissement financier. Bref, la vieille rengaine, lorsqu’Emmanuel Macron s’exprime à un interlocuteur, il lui tend un miroir.

Après cette brève mise au point à propos de son projet pour la ville, Emmanuel Macron retourne pour un nouveau bain de foule. Une nouvelle cohue totalement démesurée par laquelle le candidat serre toutes les mains et fait fi du protocole pourtant mis en place par l’équipe de campagne. Façon pour lui de ne pas rester sur la huée de départ et de finir sur une note plus positive. « Je ne l’avais pas vu venir celle-là », souffle l’un des responsables de l’équipe de campagne les deux mains sur les cuisses.

Un dernier appel du pied à l’électorat de gauche

En 2017, Emmanuel Macron ponctuait sa campagne à Albi (Tarn), sur les terres de Jean Jaurès. Un clin d’œil à son aile gauche qu’il a bien failli reproduire cette année. Le candidat était initialement attendu à Carmaux, la circonscription du député socialiste mais a dû revoir sa copie à cause de la météo. C’est donc sous le soleil de Figeac, terre de gauche où le candidat est au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il a évoqué « la ruralité heureuse » et les changements de mode de vie observés en France, ces dernières années.

Officiellement, le président entend accompagner ce phénomène en proposant « un idéal réaliste, alliant bienveillance et économie forte ». Face à l’évolution du mode de vie des Français, se tournant davantage vers les campagnes et une meilleure qualité de vie, Emmanuel Macron invite la ruralité à « saisir cette chance ». Pour cela, le président compte « bâtir un équilibre entre les métropoles et la ruralité » en investissant dans les infrastructures de transport et de communication pour « relier les villes moyennes et les campagnes aux métropoles ».

Batailler contre la désertification dans les campagnes

Le candidat souhaite prendre le contre-pied des politiques menées ces vingt dernières années, s’attaquant aux déserts médicaux comme à la fuite des services publics. « Ils pensaient faire des économies sur les services locaux », explique-t-il, souhaitant « réaménager les services publics par la proximité », notamment à travers le numérique et la sécurité, puisqu’il promet la réouverture de 200 brigades de gendarmerie dans les campagnes et un retour de la justice de proximité.

Même constat sur les déserts médicaux, fruit d’une politique tendant à « réduire l’offre de santé pour diminuer les dépenses ». Emmanuel Macron rappelle avoir supprimé le numerus clausus dès 2018 mais explique ne pas pouvoir aller plus vite que la musique, un médecin devant se former une dizaine d’années. « Nous ne les aurons même pas à la fin du prochain quinquennat », prévient-il, annonçant toutefois « des résultats dans les prochains mois », du côté des infirmiers et des aides-soignants.

Une planification territoriale basée sur « la mobilité, l’agriculture et la décarbonisation », plaide le candidat qui veut « une gestion prévisionnelle en fonction des territoires ». « On ne peut pas réussir l’écologie en produisant moins, nous devons produire plus en émettant moins de CO2 », lance-t-il comme pour répondre aux écologistes décroissants. L’objectif du prochain quinquennat est « de compenser les inégalités, des quartiers les plus pauvres à la ruralité désertifiée », « un devoir de la République », argumente-t-il.

Un contre-pied au projet de Marine Le Pen

Après un débat « où Emmanuel Macron a gagné des points », selon la porte-parole de LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas, le favori du second tour s’est contenté de tenir un discours « sans un seul propos de haine, ni sur mes adversaires, ni sur une partie du pays ». Le président se veut mobilisateur, appelant ses partisans à convaincre pour gagner, ce qu’il appelle, « le référendum du 24 avril », les Français devant se prononcer « pour ou contre l’Europe, pour une république laïque, unie, indivisible ».

 

Des militants d’extrême-gauche ont déployé une banderole en soutien au service public, devant la scène où Emmanuel Macron tenait son meeting à Figeac, vendredi 22 avril. Photo © Ludovic MARIN / AFP

Quand des opposants d’extrême-gauche déploient une banderole sous son nez, sur la façade d’un immeuble faisant face à la scène, le candidat reste calme et courtois, faisant presque oublier ses petites phrases ayant jalonné son quinquennat. « Félicitez-vous d’être en démocratie et de pouvoir interpeller le chef de l’Etat et le candidat », répond-t-il appelant à une discussion « dans le respect » à la fin du meeting. Emmanuel Macron assure ne pas faire la sourde oreille aux électorats ayant choisi Mélenchon, Le Pen ou Zemmour. « Je regarde les craintes qui alimentent les extrêmes et les prend en compte », promet-il. Un message lancé à ses soutiens de la gauche comme de la droite appelant à faire barrage au Rassemblement national. « Si on a des différences, je voterai pour vous dimanche, face au mur de l’intolérance, la haine et la xénophobie », déclare André Mellinger, maire PS de Figeac venu l’accueillir.

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France24 - World

Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan

Issued on: 22/04/2022 - 20:26

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow

A blast ripped through a mosque during Friday prayers in northern Afghanistan, killing 33 people and wounding 43 more, a Taliban spokesman said, just a day after the Islamic State group claimed two separate deadly attacks. Since Taliban fighters seized control of Afghanistan last year after ousting the US-backed government, the number of bombings has fallen but the jihadist and Sunni IS has continued with attacks against targets they see as heretical.

A string of bombings rocked the country this week, with deadly attacks targeting a school and a mosque in Shiite neighbourhoods. Taliban government spokesman Zabihullah Mujahid tweeted that children were among the 33 dead in the blast on Friday at a mosque in the northern province of Kunduz.

"We condemn this crime... and express our deepest sympathies to the bereaved," he said, adding 43 more were wounded. Images posted to social media, which could not be immediately verified, showed holes blown through the walls of the Mawlavi Sikandar mosque, popular with Sufis in the Imam Sahib district, north of Kunduz city. 

Jihadist groups such as IS bear a deep hatred for Sufis who they view as heretics and accuse them of polytheism -- the greatest sin in Islam -- for seeking the intercession of dead saints. "The sight at the mosque was horrifying. All those who were worshipping inside the mosque were either injured or killed," Mohammad Esah, a shopkeeper who helped ferry victims to the district hospital, told AFP.

"I saw 20 to 30 bodies," another local resident said. Relatives of victims were arriving at hospital to look for their loved ones. 'My son is martyred," screamed a man, while a woman accompanied by her four children searched for her husband. A nurse told AFP over the phone that between 30 to 40 people had been admitted for treatment of wounds from the blast. Kunduz police said they were investigating the type of explosion.

Multiple bomb blasts

Friday's blast was one of the biggest attacks since the Taliban seized power in August last year. In October, a suicide attack at a Shiite mosque, also in Kunduz, killed at least 55 people and wounded scores, an attack also claimed by IS. The regional IS branch has repeatedly targeted Shiites and minorities like Sufis in Afghanistan. 

IS is a Sunni Islamist group like the Taliban, but the two are bitter rivals. The biggest ideological difference between the two is that the Taliban sought only an Afghanistan free of foreign forces, whereas IS wants an Islamic caliphate stretching from Turkey to Pakistan and beyond. Friday's blast comes a day after IS claimed a bomb attack at a Shiite mosque in the northern city of Mazar-i-Sharif that killed at least 12 worshippers and left 58 people injured.

They also claimed a separate attack in Kunduz city on Thursday, which killed four people and wounded 18. No group has yet to claim twin blasts on a boys' school in a Shiite neighbourhood of Kabul on Tuesday, which killed six and wounded more than 25.

Shiite Afghans, who are mostly from the Hazara community, make up between 10 and 20 percent of Afghanistan's population of 38 million. Sufis, also a minority in Sunni majority Afghanistan, have faced several attacks in the past. In November 2018, a suicide attack at a wedding in Kabul killed dozens, most of them Sufis.

Earlier on Friday, the Taliban authorities said they had arrested the IS "mastermind" of Thursday's bombing at the mosque in Mazar-i-Sharif. Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group is a key security challenge. 

(AFP)

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UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

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Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'

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A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Marioupol résiste, l'UE demande l'ouverture de couloirs humanitaires

Publié le : 22/04/2022 - 06:40Modifié le : 22/04/2022 - 22:58

FRANCE 24 Suivre

Dans la région de Marioupol, port stratégique assiégé par l'armée russe, des images satellites font craindre des massacres massifs de civils, encore plus importants qu'à Boutcha, où l'ONU a "documenté le meurtre de 50 civils". De son côté, l'UE a demandé vendredi au président russe, Vladimir Poutine, de garantir des corridors humanitaires à l'occasion de la Pâque orthodoxe. Retrouvez le cours des événements du 22 avril.

  • 21 h 16 : naufrage du croiseur 'Moskva' : la Russie donne un bilan d'un mort et 27 disparus

Un marin est mort, et 27 autres sont toujours portés disparus après le naufrage la semaine dernière du croiseur 'Moskva', a déclaré le ministère russe de la Défense, reconnaissant pour la première fois des pertes dans ce naufrage.

"Un militaire a été tué et 27 autres membres d'équipage sont portés disparus", a déclaré le ministère, cité par les agences de presse russes, affirmant que les 396 autres personnes se trouvant à bord avaient été évacuées.

  • 20 h 06 : l'Ukraine accuse Thales d'avoir vendu du matériel utilisé pour tuer des civils, le groupe dément

Un conseiller de la présidence ukrainienne a accusé vendredi le groupe français d'équipements de défense Thales d'avoir contourné les sanctions et vendu en 2015 à la Russie du matériel utilisé en Ukraine pour tuer des civils, une affirmation réfutée par Thales.

"Une famille tentait de s'échapper, elle a été tuée par des assassins russes. Tuée, comme c'est maintenant prouvé, avec des armes françaises vendues en contournement des sanctions en 2015", a affirmé sur Twitter Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Ces accusations suivent celles du média en ligne Disclose mi-mars, selon qui la France a livré des équipements militaires, dont des caméras thermiques, à la Russie entre 2015 et 2020, soit après les sanctions européennes ayant suivi l'annexion de la Crimée par Moscou.

  • 18 h 47 : "préoccupée", la Moldavie convoque l'ambassadeur russe

La Moldavie a convoqué l'ambassadeur de Russie pour protester contre les déclarations d'un général russe affirmant que Moscou voulait prendre le contrôle du sud de l'Ukraine pour avoir un accès à une région séparatiste moldave.

La Moldavie a exprimé sa "profonde préoccupation" auprès de l'ambassadeur au sujet de ces déclarations du général russe Roustam Minnekaïev, a indiqué le ministère moldave des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant à respecter sa "souveraineté territoriale" et sa "neutralité".

  • 18 h 25 : le secrétaire général de l'ONU reçu par Poutine à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin

Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, se rendra la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine. Il s'agira de leur première rencontre depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine, a annoncé vendredi le Kremlin.

"Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président, Vladimir Poutine", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Antonio Guterres a envoyé mardi des lettres au président Poutine et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour leur demander d'être reçu à Moscou et à Kiev.

  • 16 h 41 : comment se déroulent les enquêtes internationales sur les exactions russes ?

La communauté internationale a lancé une série d'enquêtes visant à étudier le rôle des soldats russes dans les nombreuses exactions commises dans les villages occupés. Sylvain Rousseau était en Ukraine pour France 24, il souligne le caractère sans précédent de ces enquêtes. C'est en effet la première fois qu'un tel travail est mené alors que le conflit est toujours en cours.

  • 16 h 21 : les négociations entre la Russie et l'Ukraine "patinent", selon Segueï Lavrov

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à trouver une solution au conflit "patinent", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, les discussions n'ayant donné lieu à aucune avancée apparente.

"Elles patinent, car une proposition que nous avons remise aux négociateurs ukrainiens il y a cinq jours, et qui a été formulée en prenant en compte leurs commentaires, reste sans réponse", a déclaré Sergueï Lavrov. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a par ailleurs indiqué qu'une nouvelle session de discussions s'était déroulée vendredi.

  • 14 h 51 : Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens à Marioupol

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.

"La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes […]. Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité", a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel. 

  • 14 h 36 : plus de 5,1 millions ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter, mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Selon le HCR, 5 133 747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48 387 de plus que le chiffre publié jeudi.

  • 13 h 45 : l'UE demande à Vladimir Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe

Le président du Conseil européen Charles Michel – représentant des États membres de l'UE – a demandé au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

"Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

  • 13 h 17 : la Russie est prête à une trêve "à tout moment" sur le site d'Azovstal de Marioupol

L'armée russe se dit prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou partie" du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants, indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Moscou ajoute que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.

"Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée, par les formations armées ukrainiennes, de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal", insiste le ministère russe de la Défense.

"Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol", a estimé le gouverneur régional ukrainien, Pavlo Kyrylenko, dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville "stratégique" pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.

  • 13 h 09 : pour Boris Johnson, la guerre pourrait durer jusqu'à fin 2023

Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi, en Inde, sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, le Premier ministre britannique a répondu : "C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens."

Par ailleurs, Boris Johnson a révélé envisager de livrer des chars T72 à la Pologne, en remplacement des chars d'assaut de conception soviétique. La Pologne pourrait ainsi livrer ces anciens chars à l'Ukraine, qui s'en servirait face à l'envahisseur russe.

  • 11 h 48 : la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements de crimes de guerre

La police britannique indique avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine, dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).

"La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine" dans le cadre du conflit ayant commencé en février, "et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile", précise la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.

Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant "dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni".

🚨 | We continue to appeal for anyone in the UK with direct evidence of possible war crimes in #Ukraine to get in touch with our War Crimes Team.DCS Dominic Murphy: "We are here and we can help."Find out how to get in touch ⬇️ https://t.co/sh6XK8XB93

April 22, 2022
  • 11 h 20 : l'ONU a documenté les meurtres à Boutcha, accuse l'armée russe de possibles crimes de guerre

Des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont "documenté le meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev. C'est ce qu'a affirmé Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme à Genève, lors d'un briefing régulier de l'ONU. Les Nations unies accusent, par ailleurs, l'armée russe d'actions "pouvant relever des crimes de guerre" en Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux. 

  • 10 h 38 : l'armée russe vise le "contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine"

La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, indique un général et haut responsable de l'armée russe.

"Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne", déclare le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.

  • 8 h 52 : les autorités ukrainiennes redoutent près de 9 000 morts dans de possibles fosses communes à Marioupol

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, évoque depuis Kiev les images satellites montrant ce qui semble être 200 fosses communes à Manhush, bourg à quelques kilomètres de Marioupol. Il n'y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui parle de massacres de civils. Selon les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu'à 9 000 corps.

  • 8 h 32 : de quoi se compose les 800 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine ?

Joe Biden a promis une aide militaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars. Depuis le début de l'offensive de l'armée russe, les États-Unis ont versé près de quatre milliards de dollars à Kiev. Dans ce nouvel apport, l'Ukraine va recevoir des obusiers, des munitions, des drones kamikazes...

  • 8 h 26 : aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, annonce Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation "dangereuse" sur les routes. "En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui", a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur la messagerie Telegram.

  • 7 h 54 : des images satellites font craindre des massacres de civils à Marioupol

Alors que Vladimir Poutine a déclaré la ville de Marioupol sous contrôle russe, des images satellites de la société américaine Maxar font redouter des massacres encore plus importants qu'à Boutcha. Sur ces photos, on voit apparaître ce qui semble être des fosses communes à Manhush, bourg proche de Marioupol. "Les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents", a affirmé sur Telegram le maire de Marioupol, Vadym Boychenko. Selon lui, les bombardements russes ont coûté la vie d'au moins 20 000 personnes depuis le début du siège.

  • 7 h 30 : Biden garantit "l'unité occidentale" derrière l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Dans des messages postés sur Twitter, il a confirmé le soutien des États-Unis et de l'Occident à Kiev : "Alors que la Russie continue de se livrer à des brutalités contre l'Ukraine, (Vladimir) Poutine mise sur notre désintérêt. Il parie que l'unité occidentale se fissurera. Une fois de plus, nous allons lui prouver qu'il a tort."

As Russia continues to grind out brutalities against Ukraine, Putin is banking on us losing interest. He is betting that Western unity will crack. Once again, we will prove him wrong.

April 21, 2022
  • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte le journal allemand Augsburger Allgemeine, citant des sources du ministère allemand du Développement.

Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

  • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie qu'elle occupe dans le sud du pays.

Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

  • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview, jeudi, à Reuters.

Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué des responsables.

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

Avec AFP et Reuters

 

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France24 - Monde

Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieuse planète

Publié le : 22/04/2022 - 17:39

Sébastian SEIBT Suivre

Uranus, septième planète de notre système solaire, devrait devenir l'objet de la prochaine mission orbitale de la Nasa, si cette dernière suit les recommandations publiées mardi par la communauté scientifique américaine. En savoir plus sur Uranus permettrait de lever le voile sur l'une des zones d'ombre de notre système solaire et, peut-être, de mieux comprendre les exoplanètes.

Il est temps d'y retourner ou plutôt d'y aller vraiment. La prochaine grande mission spatiale de la Nasa devrait s'intéresser à la planète Uranus. C'est du moins la recommandation faite, mardi 19 avril, par les Académies nationales américaines de sciences dans leur rapport décennal sur les priorités spatiales des États-Unis. Des conseils qui ont, par le passé, toujours été suivis par l'agence spatiale américaine.

L'Homme n'a rendu visite qu'une seule fois à cette très lointaine voisine de la Terre, qui est la pénultième planète du système solaire, juste un peu plus près du Soleil que Neptune. C'était la sonde 'Voyager 2' qui s'en était approché quelques heures, le 24 janvier 1986. Autant dire qu'on ne sait pratiquement rien sur Uranus.

Uranus, une planète unique à plus d'un titre

Elle est définie comme une géante de glace qui serait la planète la plus froide du système solaire avec une température atmosphérique d'environ - 220°C. On sait aussi qu'une année sur Uranus – le temps qu'il lui faut pour orbiter autour du soleil – dure 84 années terrestres. Selon les quelques données collectées – que ce soit par la sonde 'Voyager' ou les observations télescopiques – sa surface n'est pas solide et il y aurait des océans de diamant liquide.

"En réalité, on n'est pas sûr de sa composition et son nom de géante de glace est peut-être usurpée", tempère Ravit Helled, planétologue au département d'astrophysique de l'université de Zürich, contactée par France 24. 

Ces inconnues sont l'une des raisons principales qui justifient une grande mission pour voyager vers Uranus. Alors que les missions vers Mars ou vers la Lune se sont multipliées et que l'on commence à collecter des informations précises sur d'autres étoiles ainsi que sur des exoplanètes, il reste encore des zones d'ombre presque absolues dans notre propre système solaire. "C'est comme si on vous disait qu'il y a encore un océan inconnu sur Terre, est-ce que vous n'auriez pas envie de l'explorer ?", s'interroge Laurent Lamy, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, contacté par France 24.

Cette curiosité naturelle pour notre entourage "immédiat" – une notion très relative puisqu'Uranus se situe à entre 2,6 milliards et 3,2 milliards de kilomètres de la Terre – est aussi nourrie par les caractéristiques uniques de la planète. Notamment sa rotation : elle tourne sur elle-même autour d'un axe horizontal et non pas vertical, comme toutes les autres planètes connues. De ce fait, on a l'impression qu'elle roule comme une balle lorsqu'elle effectue son orbite autour du soleil. Une bizarrerie qui "résulterait d'une collision avec un autre corps céleste, d'après la théorie la plus communément admise", explique la planétologue Ravit Helled. 

Il n'y a pas que la planète elle-même qui intéresse les scientifiques. Ces nombreuses lunes – il y en a 27 qui portent tous des noms de personnages shakespeariens et issus des œuvres du poète britannique Alexander Pope – recèlent, aussi, bien des mystères. Certaines semblent, par exemple, être des mondes océaniques susceptibles d'abriter des formes de vie et "les explorer nous permettrait d'en apprendre plus sur les lieux potentiellement habitables dans notre galaxie", indique Chloe Beddingfield, une astronome au Ames Research Center de la Nasa (en Californie), interrogé par le site Space.com.

Un "chaînon manquant"

Uranus représente aussi – avec Neptune – "un chaînon manquant dans notre compréhension des planètes qui existent dans l'espace", assure Laurent Lamy. Elles ont souvent été appelées des "mini-Saturne" ou des "super-Terre", parce qu'elles sont d'une taille intermédiaire (environ quatre fois celle de la Terre). Mais en réalité, ce n'est pas qu'une question de taille, elles sont les deux seules représentantes dans notre système solaire d'une famille de planètes à part, régies par leurs propres règles.

L'importance de ces planètes "à la Uranus" n'a fait que grandir au fur et à mesure de la découverte des exoplanètes [qui se trouvent en dehors de notre système solaire]. Ces observations ont démontré que "les planètes d'une taille et d'une densité comparable à Uranus semblent être très communes dans l'espace", note Ravit Helled. Plus, en tout cas, que les planètes semblables à la Terre ou aux géantes du calibre de Saturne.

De ce fait, une mission orbitale autour d'Uranus "permettrait de compléter notre compréhension de la variété des systèmes planétaires accessibles dans notre système solaire et d'avoir une grille de lecture pertinente pour analyser des systèmes plus lointains", résume Laurent Lamy.

Si Uranus est à ce point unique et pourrait se révéler être la clef pour mieux comprendre un grand nombre d'exoplanètes, pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider d'y aller ? "C'est technologiquement très compliqué d'aller vers une planète du système solaire externe [à partir de Jupiter] et on commence seulement à être capable de le faire", note Ravit Helled.

Un pari long et cher

C'est déjà toute une aventure d'y aller. Préparer une mission pour les tréfonds encore inconnus du système solaire – décider des objectifs scientifiques, des outils les mieux adaptés, du lanceur pour la sonde etc. – devrait prendre une dizaine d'années, d'après le rapport des Académies nationales américaines de sciences. Le voyage en lui-même devrait prendre encore dix ans au moins… Alors qu'il n'avait fallu que quatre jours en 1969 pour se rendre sur la Lune.

Enfin, la sonde resterait probablement en orbite pendant encore une décennie afin de rentabiliser le voyage et obtenir le maximum de données. Il faut donc prévoir une source d'énergie qui dure aussi longtemps sans risquer de tomber en panne ou de s'abîmer. "C'est un enjeu technologique important et la meilleure solution semble être la pile atomique. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la Nasa, qui dispose de cette technologie appelé générateur thermoélectrique à radioisotope (ou RTG), se lance dans l'aventure avant l'Europe qui réfléchit depuis une décennie à explorer Uranus, mais ne dispose pas de pile atomique", note Laurent Lamy de l'Observatoire de Paris.

C'est donc une mission de très longue haleine qui va coûter cher. La Nasa estime qu'un tel projet devrait se chiffrer a minima à 4,2 milliards de dollars… pour des résultats qui ne se matérialiseront peut-être pas avant des décennies. Et c'est peut-être, in fine, l'un des paris les plus osés de la Nasa et des Académies des sciences : dans un monde toujours plus dominé par l'impératif d'immédiateté où tout le monde veut tout tout de suite, lancer une mission pour Uranus prouverait qu'il existe encore des domaines dans lesquelles on peut prendre son temps pour faire avancer la connaissance humaine.

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Il y a bien des "pluies" de diamants sur Neptune et Uranus, on en a même recréées en laboratoire

ESPACE

"Mystérieux" signaux radio : à la rencontre du plus vieux magnétar de la galaxie ?

OBJECTIF LUNE

Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune

L'Humanité

Législatives. La FI veut un accord à gauche sous 10 jours, le PCF le souhaite global

Actu

Rencontres bilatérales, conférences de presse, appels à l’union… la gauche tente de se rassembler afin d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale en juin. Les insoumis ne ferment plus la porte à un rapprochement avec le PS.

Naïm Sakhi

Les formations de gauche entrent dans le dur des négociations pour les législatives. Aux cœurs des discussions, la France insoumise a multiplié les rencontres bilatérales avec ses possibles partenaires. La formation de Jean-Luc Mélenchon espère arriver à un accord « à la fin de la semaine prochaine » selon Manuel Bompard, le directeur de campagne du candidat de l’Union populaire. Après les communistes en début de semaine, les échanges se sont intensifiés avec les responsables écologistes à l’approche du second tour de la présidentielle, prévu ce dimanche. Des discussions « positives », selon Hélène Hardy, avec « une volonté commune de construire le rassemblement ». Les écologistes sont prêts à concourir sous une bannière commune à toute la gauche en juin. « Mais il persiste des écarts entre les attentes des uns et des autres », poursuit la responsable aux élections d’EELV. En cause, notamment, le contenu programmatique et la répartition des investitures entre les différentes formations.

Sur le premier point, les parlementaires insoumis ont envoyé, mardi, la base d’un « programme partagé de gouvernement », comprenant les marqueurs forts « l’avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons mis en place un groupe de travail pour convenir d’un rapprochement programmatique », assure Hélène Hardy (EELV). Jeudi, le PCF avait proposé aux autres formations un contrat de législature en dix points, permettant à chacun de défendre à côté ce qui lui est propre. Mais le gros des difficultés pourrait survenir sur le second point, la répartition des investitures. Les accords ne sont pas encore ficelés, chacune des formations mettant en avant le mode de départages qui lui est le plus favorable. Ainsi, les insoumis proposent un partage à la proportionnelle des scores du 10 avril. Les écologistes plaident pour une « proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires », selon Julien Bayou.

Fabien Roussel, lui, tout en reconnaissant le poids de la FI, « la première force à gauche et de loin », escompte une prise en compte « des réalités locales », couplée à la reconduction des sortants. Sur twitter, vendredi, le secrétaire national du PCF a réaffirmé sa volonté d’un « accord global » de toute la gauche. La veille, le député du Nord exposait en conférence de presse, sa volonté de « travailler en commun et durablement avec les insoumis », estimant que « le rassemblement avec tous est seul condition de la victoire ». Une union qu’il souhaite « la plus populaire, la plus heureuse, la plus écologiste possible ».

Jeudi soir, Jean-Luc Mélenchon, candidat déclaré à Matignon, espérait que la gauche allait se présenter en juin « aussi groupée que possible », assurant de l’absence d’une « volonté hégémonique », chez les insoumis, laissant ainsi la porte ouverte à des discussions avec le PS. « On a mis sur la table les éléments programmatiques indispensables pour nous. Maintenant la balle est dans leur camp », souligne Manuel Bompard. Communistes et écologistes souhaitent d’ailleurs que les socialistes fassent partis du rassemblement. Mardi, Olivier Faure a obtenu un mandat de son Conseil national pour négocier avec la France insoumise. Pierre Jouvet, le responsable aux élections du PS, s’est dit prêt à engager une discussion sur le fond, y compris sur des sujets comme la VIe République ou la retraite à 60 ans. Il reste encore du chemin pour que la gauche parvienne à se rassembler pour espérer imposer une cohabitation en juin prochain. « Mais après tout, Georges Marchais et François Mitterrand ne sont pas partis en vacances ensemble, mais ils ont réussi à gouverner », insiste Fabien Roussel.

Législatives 2022Fabien Rousselunion populairefrance insoumise
L'Humanité

Aucune voix ne doit se taire

Éditorial

Fabien Gay

La tension est palpable et elle s’épaissit à mesure que le moment de voter se rapproche. La colère résonne, même aux oreilles habituellement sourdes aux luttes sociales du président-candidat, depuis qu’il a décidé d’aller à la rencontre des Françaises et des Français en vue de ce second tour de l’élection présidentielle. Le dépit laisse un goût amer dans la bouche des millions de déçus, celles et ceux qui voulaient voir la gauche arriver au second tour, ou qui ne voulaient pas d’un second quinquennat de la droite libérale et de la casse sociale, ou qui ne souhaitaient pas un mauvais remake de 2017 (80 % des Français), ou celles et ceux qui ont peur – et avec raison – de voir le fascisme arriver au pouvoir, fût-il masqué sous les oripeaux socialisants dont la candidate du RN s’est revêtue pour ratisser plus large en jouant sur les déceptions et les difficultés de la population.

La gauche, si l’on cumule les résultats du premier tour, compte pour un tiers des votes. Un tiers de nos concitoyens parmi celles et ceux qui ont voté – et n’oublions pas que celles et ceux qui ont choisi de ne pas le faire ont aussi exprimé quelque chose de fort – ont choisi la justice sociale, le respect de l’environnement, la solidarité et la fraternité. La gauche a donc progressé par rapport à 2017. Cette progression se constate dans les 800 000 voix obtenues par le candidat communiste, Fabien Roussel, avec son énergique campagne des Jours heureux. Et elle est tout particulièrement flagrante dans la dynamique impulsée par le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui a été importante, marquée par l’espoir de changement et d’éliminer l’extrême droite du second tour. Nous saluons ces 22 % et la campagne autour du programme « l’Avenir en commun ». La déception de manquer de peu le second tour est à la mesure de cet espoir et de cette dynamique. Il aura suscité une espérance de changement qui se sera convertie en vote utile pour la vie de millions de personnes, notamment dans la France urbaine, des quartiers populaires, des outre-mer et dans une large partie de la jeunesse, notamment les primo-votants, chez qui Jean-Luc Mélenchon arrive en tête.

Ces deux campagnes sont un acquis formidable, qu’il faudra conserver et amplifier par une dynamique de rassemblement la plus large possible, pour reconquérir des territoires où la colère s’exprime par le vote lepéniste. Une longue bataille idéologique en perspective, pour regagner les esprits et convaincre en faveur d’un vote qui unit toutes les classes populaires qui ont des intérêts convergents, pour que, à nouveau, la gauche redevienne majoritaire.

Il sera temps de regarder avec lucidité et pragmatisme ces résultats, en confrontant les points de vue sur les stratégies, les contenus, les projets pour chercher à construire des alternatives et une voix utile au peuple. Il faudra le faire, sereinement et franchement, sans chercher à trouver des victimes expiatoires de cette nouvelle élimination de la gauche, au risque de voir transformer cet espoir en colère et en désillusion, qui ne renforceront jamais le camp du progrès et de la justice sociale et environnementale.

Mais l’urgence est aujourd’hui ailleurs. Nous sommes face à un triple défi. Il nous faut battre Le Pen dimanche, puis faire échec au macronisme ensuite, et enfin rassembler toutes les forces de gauche pour élire le maximum de députés et peut-être même en conquérir une majorité dans la prochaine Assemblée nationale. Mais pour envisager les deux derniers défis, il faut obligatoirement relever le premier. Au risque que la nuit sombre et que l’orage qui tonne n’obscurcissent le ciel des cinq prochaines années.

L’extrême droite n’a jamais été aussi proche d’accéder au pouvoir. En vingt ans, d’une stratégie de dédiabolisation à celle d’une banalisation, l’extrême droite n’a jamais été aussi forte dans ce pays. Jusqu’à mettre ses théories fumeuses et racistes au centre du débat politico-médiatique ces dernières années. Celles et ceux qui ont participé à cette ascension en déroulant le tapis rouge à ces idées, chaque jour, sur les chaînes d’information en continu, portent une lourde responsabilité. Particulièrement ceux qui ont permis et favorisé l’éclosion de Zemmour, le multirécidiviste de la haine, qui, en assumant le rôle de poisson-pilote, a surtout permis de recentrer la châtelaine de Montretout.

Bien conscients que le front républicain n’est plus automatique, notamment chez les jeunes générations qui n’ont pas vécu 2002, ou encore chez celles et ceux qui ont subi de plein fouet la politique antisociale de Macron depuis cinq ans et en nourrissent une haine parfois viscérale, il nous faut donc convaincre du danger. Voici notre combat et notre utilité, fidèles à notre tradition de lutte contre l’extrême droite.

Cette tâche est complexe tant le macronisme constitue le meilleur marchepied pour l’extrême droite. Comment imaginer voter une fois encore pour le président-candidat des puissants et des riches, celui qui n’a eu de cesse de casser les conquis sociaux, d’amoindrir les libertés individuelles et de mépriser tant et plus les Françaises et les Français ? Comment voter une nouvelle fois pour celui qui a eu la riche idée de supprimer l’ISF, mais aussi de raboter 5 euros d’APL aux plus modestes ? Celui qui s’est acharné à casser le statut des cheminots, mais a lutté avec une cuillère en bois contre l’évasion fiscale ? Comment faire confiance à celui qui veut détruire la fonction publique et fait sans cesse appel aux cabinets privés ? Celui qui a pris les 66 % des voix récoltées au second tour de l’élection présidentielle de 2017 pour un blanc-seing quand elles n’étaient majoritairement qu’un vote d’opposition ?

Alors oui, ces politiques inégalitaires de Macron ouvrent la voie au ressentiment et à la colère, à l’envie de tenter quelque chose d’autre, à l’envie d’abandonner, de laisser faire peut-être pour des millions de personnes.

Mais ce que le président‑candidat a fait, la candidate du RN le fera aussi… en pire. Aucun des deux candidats n’est souhaitable, aucun des deux programmes n’est désirable ; pour autant, ils ne se situent aucunement sur un pied d’égalité. Le croire revient à s’illusionner, car l’élection de Le Pen ouvrirait tous les possibles, surtout les pires. Il ne faut pas s’y tromper : la candidate héritière du Front national, si elle a travaillé son image, n’a pas changé, et son programme non plus. Si elle est élue, la démocratie et la République seront rapidement et brutalement mises à mal ; les violences se multiplieront avec la complaisance des gouvernants ; la xénophobie, le racisme régneront avec la mise en place de la préférence nationale. Et les inégalités, loin de se résorber, se creuseront davantage encore du fait de son programme libéral, de repli sur soi et autoritaire. Partout où ses amis sont arrivés au pouvoir, le pouvoir d’achat des classes populaires n’a pas augmenté, le chômage n’a pas reculé, contrairement aux libertés publiques, aux droits des femmes, des LGBTQI+, des syndicalistes, des salariés. Et la chasse aux étrangers est devenue la norme. Si elle était élue, en juin, il n’y aura aucun décret pour revaloriser le Smic, mais un référendum sur le rétablissement de la peine de mort et sur l’immigration !

Pour ce second tour, les voix de la gauche, des démocrates et des républicains ne doivent pas se taire. Les risques entre les deux candidats sont inégaux. Ce qui nous guette, si nous n’héritons pas de cinq nouvelles années de macronisme à marche forcée, ce n’est pas un choc en forme de gueule de bois lundi matin, ce sont cinq années, dans le meilleur des cas, de régime autoritaire, antisocial et de mal-vivre pour des millions de nos compatriotes qui subiront une xénophobie d’État. Non, le président Macron et Le Pen, ce n’est pas pareil !

Alors dimanche, face au trop grand risque de division de notre nation, il ne peut y avoir d’hésitation. Saisissons-nous du seul bulletin qui reste, celui du président Macron, pour battre Le Pen. Sans illusion ni compromis, mais sans état d’âme. Ne nous taisons pas. Et, dès le 25 avril, relevons le défi du rassemblement large des forces de toute la gauche, comme le proposent le PCF et la FI, pour élire le maximum de députés de gauche afin de faire échec au projet libéral de Macron.

éditorial

Editorialfabien gay
France24 - Monde

En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts

Publié le : 22/04/2022 - 19:25Modifié le : 22/04/2022 - 19:40

FRANCE 24 Suivre

Au lendemain de deux attentats revendiqués par l'organisation État islamique (OEI), l'Afghanistan a de nouveau été frappé vendredi par une explosion dans une mosquée. Un premier bilan fait état de 33 morts et 43 blessés. 

Au moins 33 personnes, dont des enfants, ont été tuées, et 43 autres blessées dans une explosion qui a frappé une mosquée soufie pendant la prière du vendredi dans le nord de l'Afghanistan, ont annoncé les Taliban, au lendemain de deux sanglants attentats revendiqués par l'organisation État islamique (OEI).

"L'explosion s'est produite dans une mosquée du district d'Imam Sahib de Kunduz, provoquant la mort de 33 civils dont des enfants", a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid.

Depuis que les Taliban ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août après y avoir renversé les autorités soutenues par les États-Unis, le nombre d'attentats à la bombe a diminué mais les jihadistes et l'OEI ont poursuivi leurs attaques contre des cibles qu'ils jugent hérétiques. 

"Nous condamnons ce crime […] et exprimons notre plus profonde sympathie aux personnes endeuillées", a encore réagi Zabihullah Mujahid. 

Des images postées sur les réseaux sociaux, qui n'ont pu être vérifiées dans l'immédiat, montraient les murs troués par des impacts de la mosquée Mawlavi Sikandar, fréquentée par des soufis.

Les groupes jihadistes tels que l'OEI vouent une haine profonde à ce courant musulman qu'ils considèrent comme hérétique et qu'ils accusent de polythéisme – le plus grand péché dans l'islam – pour avoir demandé l'intercession de saints morts. 

"Le spectacle à la mosquée était horrible. Tous ceux qui priaient à l'intérieur ont été soit blessés soit tués", raconté Mohammad, propriétaire d'un magasin situé à proximité. 

Un membre du personnel soignant d'un hôpital proche a raconté à l'AFP au téléphone qu'entre 30 et 40 personnes avaient été admises dans cet établissement après cette explosion.

"Les gens se sont rassemblés pour prier à la mosquée et l'explosion s'est produite", a dit au téléphone à l'AFP un témoin.

Les Afghans chiites ciblés par l'OEI

Cette explosion survient au lendemain de deux attentats revendiqués par l'OEI en Afghanistan, qui ont au total fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés.

Douze fidèles ont péri et 58 ont été blessés dans un attentat jeudi contre une mosquée chiite dans la ville de Mazar-i-Sharif (nord). 

Le même jour, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane.

Aucun groupe n'a en revanche encore revendiqué les deux explosions survenues mardi dans une école de garçons d'un quartier chiite de Kaboul, qui ont fait six morts et plus de 25 blessés. 

Les Afghans chiites, issus pour la plupart de la communauté hazara qui constitue entre 10 % et 20 % des 38 millions d'habitants d'Afghanistan, sont depuis longtemps la cible de l'OEI, qui voit aussi en eux des hérétiques. 

Plus tôt vendredi, les autorités talibanes ont déclaré avoir arrêté le "cerveau" de l'attentat à la bombe de jeudi à la mosquée de Mazar-i-Sharif. 

Les responsables talibans insistent sur le fait que leurs forces ont vaincu l'OEI, mais les analystes estiment que cette organisation jihadiste représente toujours un danger majeur au plan de la sécurité en Afghanistan.

Avec AFP 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite

Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite

Le Débat de France 24

Les Taliban au pouvoir depuis six mois : l'Afghanistan en péril ?

France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Le chaos Macron ou le sursaut Le Pen” : le dernier appel de la candidate RN avant le second tour

Dernière ligne droite pour Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a clos sa campagne présidentielle, avant d’entamer une trêve électorale à la veille du second tour de l’élection présidentielle. Comme en 2017, elle affrontera dans les urnes Emmanuel Macron ce dimanche 24 avril. Et les Français devront choisir qui, de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron, sera le plus à même de gouverner le pays pour les cinq années suivantes. Or, si le président sortant candidat à sa réélection est à nouveau plébiscité dans les urnes, Marine Le Pen a prévenu, dans un entretien accordé à LCI vendredi 22 avril : « Je pense que ça sera un véritable chaos. » Elle a insisté face à la journaliste Ruth Elkrief : « Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen. »

🔴 « Si E. #Macron était réélu, vous pensez qu’il y aurait du désordre dans la rue ? »

🗣️ @MLP_officiel « Je dis aux Français : ‘Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen' »

📺 #RuthElkrief2022 | @ruthelkrief > https://t.co/Oa09iraq1x pic.twitter.com/YNP4x5EjGb

— LCI (@LCI) April 22, 2022

Macron, source de crises ?

Ruth Elkrief, visiblement perplexe, a interrogé son interlocutrice à ce sujet. La journaliste a notamment rappelé que de nombreuses personnes s’alarment justement d’un possible « chaos » en France notamment « sur le voile, sur l’Europe », si Marine Le Pen remportait l’élection. La candidate RN a alors tenu à faire une mise au point : « Depuis cinq ans, est-ce que c’est moi qui ai créé la crise des Gilets jaunes ? Est-ce que c’est moi qui ai lancé les policiers contre les Gilets jaunes, les policiers contre les pompiers ? Est-ce que c’est moi qui ai mis des centaines de milliers de Français dans la rue à cause de la réforme des retraites ? Non, ce n’est pas moi, c’est Emmanuel Macron qui a fait cela. »

« On peut faire autrement »

Marine Le Pen a rappelé que les Français ont « vécu cinq ans de chaos » et de « confrontation, Français contre Français ». Celle qui se présente pour la troisième fois au scrutin présidentiel a enfin appelé sur LCI : « On peut faire autrement. On peut retrouver la paix civile, retrouver la concorde, retrouver l’écoute, retrouver le respect. Mais on ne le retrouvera pas avec le même homme et la même méthode de gouvernance. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

De la fiction filmée en direct, « Un vrai moment de cinéma politique et poétique »

Actu

Jeanne Frenkel est la réalisatrice, avec Cosme Castro, d’une fiction tournée et retransmise en direct le soir du second tour sur Arte.tv. Un village du Sud-Ouest sert d’unité de lieu dans cette œuvre écrite à 80%, que viendra irriguer la part de réel et d’inconnu. Elle raconte ce pari fou.

Gérald Rossi

Avec « Jour de gloire », que vous coréalisez avec Cosme Castro, vous renouez avec la diffusion en direct d’une fiction, pratique oubliée à la télévision. Pourquoi ce retour aux sources ?

En fait, depuis sept ans, nous réalisons tous les deux des films en direct via Internet, ce que nous avons appelé le « métacinéma ». Au départ, il y a l’envie de montrer au public des histoires au moment même de leur écriture, alors que le cinéma classique est par définition un temps long de réalisation puis de post-production. Très vite les réseaux numériques nous sont apparus comme la plus grande salle de cinéma au monde. Avec une nuance, car sur nos écrans nous avons tous tendance à regarder les choses à moitié, à zapper… alors, tout en conservant la forme, il nous a semblé nécessaire de donner des rendez-vous aux spectateurs. Au début de l’aventure, les canaux de diffusion étaient moins nombreux (comme YouTube, Instagram Live, etc.) ; depuis ces années, nous avons développé notre pratique, mais nous sommes restés à la fois dans l’ultra-artisanal et à la pointe des outils numériques et technologiques. C’est notre marque de fabrique dans le cinéma, la mise en scène de théâtre, dans la musique, voire dans le domaine des arts plastiques.

Cette fois, vous franchissez un cap pour la diffusion…

Oui, même si nous restons dans le domaine où l’on montre ce que l’on est en train de réaliser. Nous l’avons fait déjà à l’Opéra Bastille, à Paris, par exemple, où les spectateurs assis dans une salle pouvaient suivre notre travail. Aujourd’hui, après les confinements, le public n’est pas vraiment revenu complètement au théâtre et dans les cinémas, je crois qu’il faudra du temps. Cette fois, nous allons à nouveau vers lui avec la diffusion grâce aux réseaux sociaux, mais aussi dans plusieurs cinémas répartis dans des dizaines de localités, et bien sûr sur Arte.tv.

Avec « Jour de gloire », vous mêlez la fiction à la réalité du second tour de l’élection présidentielle. Comment ce projet est-il né ?

On a commencé notre travail en commun par des courts métrages, des moyens, puis des longs et chaque fois en ajoutant des défis techniques, en poussant ces projets toujours plus loin. En fait, nous avions depuis un certain temps l’idée de faire du cinéma en live dans un repère temporel réel et que le spectateur connaît bien. Seuls de grands événements comme le sport, ou la politique, nous relient les uns aux autres. Il se trouve qu’actuellement nous sommes en résidence professionnelle dans le département du Lot-et-Garonne, à son invitation, ce qui nous a permis d’en découvrir les paysages, les habitants, etc. Notre lieu de tournage était tout trouvé. En décembre dernier, les planètes se sont alignées, et il nous est apparu comme évident que, en dehors de notre zone de confort en Île-de-France, loin des studios de tournage, nous pouvions aussi parler de politique loin de la frénésie parisienne.

Comment peut-on raconter cette histoire sans en dévoiler tous les secrets ?

C’est d’abord une histoire de famille ; l’intime se frotte à la grande histoire de ce jour-là. Deux frangins se retrouvent, leur mère est morte il y a quelques mois, et ils redécouvrent la maison où ils ont grandi, le village où sont restés leurs vestiges d’enfance. Ce qui permet de poser des questions comme : avec le temps, qu’est-ce que l’on fait de nos souvenirs, de notre propre histoire ? Et puis, il y a aussi l’idée que les élections, avec tout leur tapage médiatique, sont en fait vécues de façon intime, que ce sont des moments que l’on passe très souvent en famille, entre amis, et qui deviendront des soirées de souvenirs.

Sur le plan technique, comment va fonctionner ce direct ?

On travaille sur le terrain depuis plusieurs semaines avec les équipes techniques, et c’est un peu comme pour un tableau, on superpose les couches de répétition. Ce n’est pas du tout du reportage, rien ne sera improvisé. Nous sommes bien à la frontière entre le cinéma, le théâtre, et la télévision et nous faisons travailler ensemble des gens qui souvent ne se croisent pas. Pour ce film en direct, on peut parler d’une chaîne humaine entre le son, la caméra, les acteurs. Plus de cinquante personnes seront mobilisées dimanche, sur le seul aspect technique.

Comment avez-vous sélectionné les comédiens ?

Nous avons passé des semaines en repérage pour commencer. Et au fil du temps nous nous sommes fait des amis sur place. C’est une aventure humaine aussi pour l’avant-tournage, car on ne vient pas poser nos valises en douce dans le village, et les plus présents depuis le début de l’aventure se retrouveront dans le film, forcément. Ce seront nos figurants. Nous avons le plaisir d’être très libres sur la réalisation, c’est une chance rare, et nous en sommes conscients. Le casting avec Julien Campani, Julia Faure et Kamel Abdessadok, comédiens avec qui nous avons déjà beaucoup travaillé, nous a paru évident. Quant à Félix Moati, dont on connaissait l’énergie et l’habitude à la fois de la scène et de la caméra, il est parfait pour le rôle du jeune frère.

Ce sera en direct, et si tout ne se passe pas comme prévu ?

Eh bien (rires)… nous aurons beaucoup travaillé, et préparé même des plans B, pour que, en cas d’incident, les comédiens restent dans leurs personnages, avec des dialogues, disons, de secours, pour faire le lien. Comme dans tout spectacle vivant et en tournage cinéma, il peut y avoir des imprévus, mais c’est la magie de l’instant qui doit primer.

Pourquoi ce titre « Jour de gloire » ?

Ce titre est venu très tôt, il devait être provisoire et finalement nous l’avons gardé. On le doit à Cosme. C’est un jour important, et c’est en même temps une citation de « la Marseillaise ». C’est un titre assez cynique finalement, assez percutant aussi. L’idée est que la fraternité dépasse la politique, car c’est un jour de gloire aussi pour leurs retrouvailles de frangins. Finalement, ce que nous voulons, c’est inviter à un vrai moment de cinéma, à une fiction que l’on veut politique et poétique.

Quand l’intime se frotte à la grande Histoire

Dans à peine soixante minutes, ce dimanche 24 avril, le nom du prochain président de la République sera connu. Il est 19 heures, Félix et Julien, deux frangins qui se sont perdus de vue depuis des années, vont se retrouver. À la station d’autocar de ce petit village du Lot-et-Garonne, dans la région Nouvelle-Aquitaine, Félix (interprété par Félix Moati) attend l’arrivée de Julien (interprété par Julien Campani). Les deux protagonistes ont dans le scénario les mêmes prénoms que dans le civil.

Pour Félix, voter est un acte important, qu’il ne veut pas manquer pour ce second tour. Julien, en revanche, ne se sent plus trop concerné par le débat politique national. Ils sont là, l’un et l’autre, pour régler les formalités administratives à la suite du décès de leur mère, qui vivait dans cette localité paisible de 1 500 habitants.

Les souvenirs d’enfance vont alors surgir, même si la suite de l’histoire ne se passe pas comme chacun pouvait l’imaginer. « La politique est la météo du film, précise Cosme Castro, coréalisateur, de “Jour de gloire”, mais il s’agit d’une histoire intime et familiale. » Tournée en direct dans le décor véritable de la gare, de la mairie, des rues semblables à tant de villages…

téléfilmArteÉlections 2022
Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Si vous n’en faites pas partie vous êtes un fasciste, un raciste” : Michel Onfray fustige un “parti unique” pro-Macron

Un homme politique peut-il être trop rassembleur ? Au point d’en devenir peut-être moins démocratique ? C’est ce sur quoi s’est interrogé Michel Onfray jeudi 21 avril dans l’émission Les Incorrectibles, diffusée en partenariat avec Gettr sur YouTube. Le philosophe a commenté l’élection présidentielle, dont le second tour est prévu ce dimanche 24 avril. Michel Onfray a surtout pointé la très grande quantité de personnes, et de personnalités politiques, prêtes à soutenir Emmanuel Macron dans la course à l’Élysée. Et ce, souvent pour éviter de glisser un bulletin dans l’urne en faveur de Marine Le Pen. D’après lui, il s’agirait d’un véritable « parti unique » pro-Macron. « Dans le temps, on parlait d’un parti unique comme étant le signe d’un régime dictatorial. Là on y est », a assuré Michel Onfray. Et selon lui, « si vous n’en faites pas partie vous êtes : un fasciste, un raciste, un xénophobe ». 

🗣️@MichelOnfrayTv : « Il y a un parti unique en France et si vous n’en faites pas partie vous êtes : un fasciste, un raciste, un xénophobe ! Je me suis fait virer de @franceculture pour avoir dit ça ! »@EricMorillot

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— Les Incorrectibles (@Incorrectibles) April 21, 2022

Droite et gauche, croyants et athées

Le fondateur de la revue Front populaire a, en effet, constaté la diversité de ces Français prêts à voter Emmanuel Macron. Il a notamment listé des exemples par paire, dans Les Incorrectibles : « Les catholiques-les athées, la CGT-le Medef, (François) Hollande-(Nicolas) Sarkozy, (Dominique de) Villepin-(Jean-Marc) Ayrault, (Jean) Castex-(Bernard) Cazeneuve, la droite-la gauche, les croyants-les non-croyants… » Pour lui, tout ceci ne peut qu’amener à un seul constat : « Il y a un moment donné où on se dit que tout ça, c’est un parti unique. »

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France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

As it happened

France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

Valeurs Actuelles

“Un choix de raison” : une vingtaine de LR appellent à voter Macron au second tour

« Pour la seconde fois en 10 ans, la droite républicaine n’accède pas au second tour. » Le parti Les Républicains (LR) n’arrive pas à cacher sa déception. Après un premier tour chaotique pour la candidate Valérie Pécresse – qui a terminé sa course en cinquième position avec 4,8 % des voix, derrière Éric Zemmour (7,1%) – LR se fracture encore un peu plus. Au sein du parti, certains ont préféré soutenir à la dernière minute le président sortant, candidat à sa réélection. En effet, une vingtaine de membres LR ont annoncé leur position dans ce second tour de l’élection présidentielle, prévu dimanche 24 avril.

« Il n’était pas notre choix du cœur »

Dans une lettre ouverte que relaie RMC ce vendredi 22 avril, des élus, référents départementaux, et membres de la direction du parti de droite ont appelé à voter Emmanuel Macron. Il s’agirait principalement de personnes issues des jeunes LR. « Le 24 avril, au second tour, nous voterons Emmanuel Macron et souhaitons la défaite de Marine Le Pen. » Ces membres LR comptent ainsi « faire barrage à l’extrême droite ». Emmanuel Macron « n’était pas notre choix du cœur, mais il est incontestablement notre choix de raison », ont admis les signataires.

Vives critiques contre Marine Le Pen

« N’oublions pas qui est Marine Le Pen. Imaginons un instant où en serait aujourd’hui notre pays si elle avait gagné en 2017 », ont-il lâché dans leur lettre, décrivant Marine Le Pen comme « la femme de la sortie de l’Europe et de l’euro ». Il est encore écrit, comme le relate RMC : « Imaginons maintenant de quel pays notre génération héritera si elle gagne en 2022. » Les signataires ont pointé « son projet démagogique de retraite à 60 ans » et « son opposition frontale aux énergies renouvelables ». Ils ont enfin accusé la députée du Pas-de-Calais d’être « la candidate la plus proche de Vladimir Poutine », qui mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier.

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L'Humanité

Poulets grillés, la comédie qui dit que nous avons tous droit à une seconde chance

Caroline Constant

Anne Capestan (Barbara Cabrita) n’est pas à la fête. Commandante à la police judiciaire de Lyon, elle a été mise à pied pour avoir tiré sur un collègue, dans des circonstances troubles. Pour son retour, son supérieur lui a prévu une surprise : elle doit diriger sa propre unité, la 4e division. La police y a laissé des individus qu’elle juge ingérables, mais qu’elle ne peut pas exclure. Il y a là Eva (Marie-Armelle Deguy), pétillante auteure à succès, Lebreton (Hubert Delattre), inconsolable veuf, Max (Mohamed Belhadjine), un ancien policier traumatisé par le Darknet, et la Poisse (Marie Petiot), une jeune recrue persuadée qu’elle porte malchance. Tout ce petit monde se côtoie dans un sous-sol, sans mission précise. Et il y a pire pour la capitaine Capestan : non contente d’être éjectée de la tête de son service, elle subit l’humiliation d’être remplacée par le garçon qui l’a quittée. C’est peu de dire qu’elle a un goût amer de revanche. Alors, quand le braqueur public numéro 1 (Samuel Labarthe) est accusé de deux meurtres, et qu’un chien est retrouvé abattu, elle croise les deux informations. Et met tout son petit monde sur le pont. Avec gaffes, mais surtout résultats, à la clé.

C’est une jolie comédie que ces « Poulets grillés ». Une jolie comédie qui dit d’abord que nous avons tous droit à une seconde chance dans la vie. C’est aussi et surtout une ode au talent que chacun possède, comme ces « bras cassés » de la police, avides de bien faire, terriblement maladroits, mais surtout dotés de l’envie de former une équipe et d’obtenir des résultats. Et c’est leur singularité, raillée par leurs supérieurs, qui leur permet justement d’avancer ensemble, avec efficacité.

Le téléfilm est tiré des délicieux romans de Sophie Hénaff. Leur intrigue est transposée habilement, menée tambour battant, avec des comédiens très justes. C’est drôle et profond à la fois : une vraie ode à la différence.

Télévision
BBC

Bayern Munich seal Bundesliga title with victory over Borussia Dortmund

Last updated on 23 April 202223 April 2022.From the section European Football

Bayern Munich secured a 10th consecutive Bundesliga title by easing to victory over second-placed Borussia Dortmund in Der Klassiker.

Julian Nagelsmann's side have once again dominated domestic rivals this season and this win opened a 12-point lead at the top with three games left.

Serge Gnabry's sublime touch and volley opened the scoring before Robert Lewandowski coolly added a second.

Emre Can's penalty cut the lead but Jamal Musiala added a third late on.

The 19-year-old slammed home from close range to send the Allianz Arena into celebration as Bayern delivered a 32nd league title.

It comes at a time where Nagelsmann has said he has been subjected to online death threats after his team's surprise Champions League exit to Villarreal.

Whilst they have been unable to replicate the success they enjoyed in winning Europe's elite club competition in 2019-20, domestically Bayern remain untouchable.

Forward Thomas Muller, who became the first player to win 11 Bundesliga titles, said: "It was an opportunity to set the record straight. There has been a lot of frustration recently and it was an opportunity to let off steam. Now everything is wonderful.

"We really wanted to win it here. There was a lot of frustration in the past days and we could play it off today.

"This is not boring. This is outstanding. The more you win the greedier you get every year."

This victory took their unbeaten run to nine matches and with just four defeats in the league this season, no-one has been able to keep pace.

Lewandowski has been instrumental in hitting 33 goals, having found the net 41 times last season - a Bundesliga record.

"It's huge to be part of the team that wins a tenth title in a row," said Lewandowski, 33. "The mood at home hasn't been good for the past two weeks, so this title will help us recover on track."

Lewandowski's future remains uncertain with his contract set to expire in 2023, and Dortmund could also be set for significant change in their forward line, with Erling Haaland closing in on a move to Manchester City.

The 21-year-old has hit 18 league goals in 21 Bundesliga matches this season and his potential departure could prove key in Dortmund's hopes of reducing the gap to their rivals next season.

In all, Bayern have won their previous five Bundesliga titles by a combined 64 points and this latest success again underlines a gulf in class their challengers must somehow find a way to close.

Line-ups

Formation 4-2-3-1

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, FC Bayern München 3, Borussia Dortmund 1.

Second Half ends, FC Bayern München 3, Borussia Dortmund 1.

Foul by Marcel Sabitzer (FC Bayern München).

Raphaël Guerreiro (Borussia Dortmund) wins a free kick in the defensive half.

Attempt missed. Leon Goretzka (FC Bayern München) right footed shot from outside the box is too high. Assisted by Alphonso Davies.

Substitution, FC Bayern München. Eric Choupo-Moting replaces Robert Lewandowski.

Substitution, FC Bayern München. Niklas Süle replaces Joshua Kimmich.

Jamal Musiala (FC Bayern München) wins a free kick on the left wing.

Foul by Felix Passlack (Borussia Dortmund).

Substitution, Borussia Dortmund. Youssoufa Moukoko replaces Marius Wolf.

Substitution, Borussia Dortmund. Felix Passlack replaces Erling Haaland.

Offside, FC Bayern München. Jamal Musiala tries a through ball, but Leon Goretzka is caught offside.

Goal! FC Bayern München 3, Borussia Dortmund 1. Jamal Musiala (FC Bayern München) right footed shot from the centre of the box to the bottom left corner. Assisted by Marcel Sabitzer with a headed pass.

Attempt saved. Jamal Musiala (FC Bayern München) right footed shot from the left side of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Lucas Hernández.

Substitution, FC Bayern München. Leroy Sané replaces Kingsley Coman.

Substitution, FC Bayern München. Marcel Sabitzer replaces Thomas Müller.

Attempt missed. Erling Haaland (Borussia Dortmund) left footed shot from the centre of the box is high and wide to the left. Assisted by Marius Wolf with a through ball.

Corner, Borussia Dortmund. Conceded by Manuel Neuer.

Attempt blocked. Erling Haaland (Borussia Dortmund) left footed shot from the left side of the box is blocked. Assisted by Jamie Bynoe-Gittens with a through ball.

Corner, FC Bayern München. Conceded by Jude Bellingham.

Valeurs Actuelles

Jugé pour “injure publique”, Raphaël Enthoven “assume” d’avoir traité Taha Bouhafs de “collabo”

« L’effet du discours Zineb El Rhazoui. » Tout a commencé avec cette phrase de Taha Bouhafs, partagée sur Twitter à la fin de l’année 2018. Un commentaire qui conduira finalement Raphaël Enthoven devant la justice. Vendredi 22 avril, le philosophe a été jugé pour « injure publique », relate Le Parisien. Il a, en effet, été assigné devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour ses tweets en réponse à Taha Bouhafs.

« Il y a des tueurs et il y a les collabos »

En décembre 2018, le militant d’extrême gauche Taha Bouhafs avait commenté un article d’Actu.fr au sujet de l’expulsion d’une exposante voilée du marché de Noël à Saint-Gratien (Val-d’Oise). En écrivant sur Twitter « l’effet du discours Zineb El Rhazoui », Taha Bouhafs avait fait un lien entre ce fait et la journaliste, qui vit sous protection policière depuis l’attentat de Charlie Hebdo. Ce rapprochement avait fait sortir de ses gonds Raphaël Enthoven, qui s’était alarmé du danger de ce post pour son amie Zineb El Rhazoui. L’écrivain avait ainsi commenté sur Twitter : « Il y a des tueurs et il y a les collabos comme Taha Bouhafs ». Ou encore : « Il y a des tueurs et il y a des personnes qui tiennent la porte aux tueurs, les collabos… je n’ai pas dit qu’il (Taha Bouhafs) appelait au meurtre. » 

Enthoven « assume »

Des faits qui lui sont désormais reprochés à la barre. Mais cela n’a pas déstabilisé Raphaël Enthoven. En effet, il « assume les propos qui (lui) sont reprochés », relate Le Parisien. Il a rappelé que le militant – qui sera candidat pour LFI aux élections législatives à Vénissieux – utilise le mot « collabeur », ou « team collabeur » pour désigner des personnes qui luttent contre l’islamisme. Raphael Enthoven a alors cité la syndicaliste et policière Linda Kebbab – d’ailleurs traitée d’« Arabe de service » par Taha Bouhafs – la ministre Marlène Schiappa ou encore le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Aucune condamnation

Tout en fustigeant le renvoi « détestable » de cette commerçante musulmane, Raphaël Enthoven a pointé « l’erreur et la faute de Taha Bouhafs qui créent un lien de causalité entre Zineb El Rhazoui et cette commerçante ». Cet acte de la part de celui qui se revendique journaliste « facilite le sentiment (des islamistes) de lutter contre une injustice en commettant l’irréparable. » « L’islamophobie tue, mais d’abord les personnes qui en sont accusées », a-t-il encore affirmé lors de son jugement. Le seul remord de Raphaël Enthoven ? Avoir lancé des piques à plusieurs reprises à Taha Bouhafs concernant une assignation qu’il ne voyait pas venir, malgré la promesse du militant, relate Le Parisien. À la fin de ce jugement, la procureure n’a requis aucune condamnation contre le philosophe. Pour elle, il s’agirait de « commentaires de commentaires qui s’apparentent à des jugements de valeur ».

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Valeurs Actuelles

Le militant Taha Bouhafs candidat LFI aux législatives à Vénissieux, dans le Rhône

Taha Bouhafs, militant franco-algérien des quartiers auprès de la France insoumise, se présentera en juin aux élections législatives, dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux, rapporte Le Figaro, vendredi 22 avril. Autrement dit, sur la circonscription de l’ex-PS et LREM Yves Blein. En 2017, Taha Bouhafs s’était déjà présenté, mais en Isère. Alors âgé de 19 ans, il avait obtenu 11,1 % des voix.

Taha Bouhafs pourrait affronter Yves Blein

A Vénissieux, sur les terres communistes de la maire Michèle Picard, elle-même à diverses reprises candidate dans cette circonscription, Taha Bouhafs pourrait affronter le sortant Yves Blein, si toutefois celui-ci décidait de se représenter. Proche des Insoumis, après avoir pris ses distances pendant un temps, mais également du comité Adama, Taha Bouhafs vient de publier Ceux qui ne sont rien (La Découverte).

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France24 - World

French police officers cleared on appeal of raping Canadian tourist

Issued on: 22/04/2022 - 22:27

NEWS WIRES

A French appeals court on Friday overturned the convictions of two police officers accused of raping a Canadian woman at their Paris headquarters eight years ago.

The drawn-out case involving Antoine Quirin and Nicolas Redouane was widely followed and stoked claims of impunity for the security forces. But the two were sentenced to seven years in prison in 2019.

They admitted to bringing Emily Spanton to their offices following a night of drinking in April 2014, though they insisted the sex was consensual. A distraught Spanton later testified she told officers on duty at the fabled 36 Quai des Orfevres police HQ that she had been raped by up to three men, but said she was treated like a drunk and told to "go home". 

Investigators found traces of DNA from three men on her underwear, and a medical examination found Emily had suffered a traumatic gynaecological injury, but a third suspect was never found. The two accused officers later wiped all messages and videos from their mobile phones, but one message found on a colleague's phone suggested they were engaging in sex.

Tests also revealed that Stanton had taken anti-depressant medication, opiates and cannabis that night. But investigating judges in 2016 initially decided to drop the case, suggesting Stanton's testimony was confused. Defence lawyers reiterated at the appeals trial in Creteil, outside Paris, that Spanton's allegations had "shifted" on several occasions and claimed she had "lied" about what happened that night.

The two officers denied rape and said their stories had changed only in an attempt to hide an extra-marital affair from the media. Spanton denied their claims at the appeal, and explained any inconsistencies by the fact she was drunk and had undertaken extensive therapy sessions to "forget" the night. The court's presiding judge did not read out the reasoning behind the verdict as the trial ended. "I think the main factor in this ruling is the inconsistencies of Ms Spanton, who was a plaintiff but then refused to provide explanations of the accusations she made," said Pascal Garbarini, one of Redouane's lawyers.

Family and supporters of the officers, formerly members of the elite BRI anti-gang unit, applauded as the acquittal was announced. Spanton, now 42, left the courthouse in tears. Featured in Georges Simenon's "Maigret" detective novels, the "36" building is still used as police offices, but the headquarters have been moved to a new building in northwest Paris.

(AFP)

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Top French university under scrutiny: Sciences Po facing a deluge of sex abuse allegations

French actor Depardieu placed under formal investigation for rape

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The age of consent: France scrutinises its laws on child sex abuse

Valeurs Actuelles

Cette gauche sans honte qui soutient Taha Bouhafs

Il se plaint d’un « harcèlement très violent » sur Twitter. Quelques mois après avoir menacé d’ « attraper par la veste et d’afficher comme jamais » ceux qui soutiennent Israël de près ou de loin. Il assure « vraiment flipper » face aux actions de l’ « extrême droite ». Quelques années après avoir défilé dans la rue avec la tête de Marine Le Pen au bout d’une pique, « un beau souvenir » selon lui. Il s’émeut du « fichage très très précis » publié sur le site FdeSouche, recensant les islamo-gauchistes médiatiques et les associations pro-migrants en France. Deux ans après avoir partagé sur Twitter un fichier de 36 000 personnes à bloquer, principalement des « fachos » selon le souhait et la définition de son auteur de gauche, Laurent Chemla.

Taha Bouhafs n’est pas du genre à envisager la contradiction. Depuis plusieurs jours, le militant racialiste boit même du petit lait. Des communistes aux socialistes, de la France Insoumise aux Verts, chacun lui apporte son soutien inconditionnel afin de « faire bloc », lance le député LFI Adrien Quatennens. « Tu peux compter sur tonton pour être à tes côtés », ajoute l’acteur Yvan Le Bolloc’h, ancienne gloire de Caméra Café. Il faut dire que le danger rôde : le site FdeSouche a eu l’outrecuidance de garder la trace de ceux qui ont soutenu la  “Marche contre l’islamophobie” en novembre 2019. Lorsque Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Benoît Hamon ont défilé avec leurs troupes sous les cris d’ « Allah akbar » à Paris, en compagnie de nombreux islamistes tels que Rachid Eljay, Ismahane Chouder ou encore Chakil Omarjee.

Le fantasme de l’allié des banlieues

Mais le “journaliste” Taha Bouhafs veille au grain. Les listes publiées tous les six mois par des médias de gauche sur “la galaxie catho” ou “les réseaux de la fachosphère” ne sont pas son sujet. « Ses révélations visent juste », résume le député LFI Eric Coquerel, qui a propulsé Bouhafs candidat de la France Insoumise aux élections législatives de 2017, en Isère. S’il a arrêté ses études avant le Bac, Taha Bouhafs, 21 ans, se fait un nom l’année suivante devant l’université Tolbiac, en insultant les policiers de « grosses merdes » avant d’inventer une énorme Fake News où « les CRS épongent le sang des étudiants à l’intérieur de la FAC pour ne laisser aucune trace ». Fin 2019, il récidive en jetant en pâture sur les réseaux sociaux le nom du policier qui l’a interpellé, à Alfortville, avant de lui lancer un « je ne te lâcherais pas ». Lorsque le syndicat de police Alliance réagit, Taha Bouhafs ose se plaindre d’être à son tour « visé personnellement ».

Les rouages de la victimisation sont en place. Début 2020, la députée LFI Danièle Obono prend la défense de son camarade Bouhafs et déclare sur BFMTV que « ça en défrise beaucoup qu’un jeune homme arabe puisse avoir ce statut » de journaliste. Sans compter l’inculture crasse de la députée, effaçant de Yaqub Sannu à Rachid Arhab, l’obsession racialiste est bien plutôt partagée par Taha Bouhafs. Ce dernier traite d’ « Arabe de Service » la policière Linda Kebbab, puis récidive sous les initiales « ADS » après avoir été condamné en justice en juin 2021. Quand une personne noire ne partage pas ses idées et le lui fait savoir sur Twitter en 2018, Taha Bouhafs résume son propos à celui d’une « native informant », un élément de langage pour « désigner les nègres de maison », explique la militante féministe et laïque Fatiha Boudjahlat au Figaro.

A contrario de Boudjahlat, les prétendues féministes politiques de gauche défendent avec véhémence Bouhafs. « Taha n’est pas seul » lancent ce 19 septembre sur Twitter les eurodéputées Manon Aubry et Aurore Lalucq. « Soutien, soutien, soutien », répondent à l’unisson Clémentine Autain et Alice Coffin. Cette dernière, égérie LGBT, poursuit sa déclaration d’amour : « Et beaucoup de pensées et de merci ». Taha Bouhafs, lui, a de quoi se marrer. Le héros féministe du moment n’hésitait pas en avril 2020 à traiter une femme de « pute blanche » parce qu’elle citait Rosa Parks, une femme noire. Dix mois plus tard, le réalisateur de gauche Matthieu Ponchel présente son court-métrage “Black Blanc Beur” sur les banlieues, où « une nouvelle génération se pose des questions d’inclusivité, de couleur de peau, d’origine, de genre. C’est un joli clin d’œil au drapeau LGBT. » Réaction de Bouhafs, interpellé à plusieurs reprises par un Ponchel avide d’approbation : « Y a rien à sauver là (…) Retourne faire ton caca arc-en-ciel ».

Le ressentiment contre la France en moteur

La même phrase, prononcée par n’importe quel personnage public classé à droite, vaudrait condamnation éternelle pour “homophobie”. Mais Taha Bouhafs conserve ses jokers médiatiques, tant que la gauche rêve à travers lui de “convergence des luttes” avec les banlieues. Ces derniers jours, le militant a pu ainsi compter sur le soutien de la CGT, d’Olivier Besancenot ou encore de Philippe Poutou, candidat à la présidentielle qui applaudit le « travail » de Bouhafs « en première ligne contre les fachos ». Dans les faits, Taha Bouhafs ne cesse de renvoyer chacun à sa couleur de peau. « Bonsoir les blancs », « petit bobo blanc », « culs blancs », « babtous fragiles », « vieux babtou », « white gaucho », « white tear », jusqu’à mettre en majuscule le nom de famille d’un homme de gauche qui ose le contredire sur Twitter, « Christian LE BLANC ». Mais selon Taha Bouhafs, « le racisme anti-blancs n’existe pas ».

L’essentialisation se poursuit avec le mot « collabeur », dont il affuble Zineb El Rhazaoui et Majid Oukacha lorsque ces derniers défendent le droit de critiquer l’islam. Quatre ans après le massacre de leur rédaction par des terroristes islamistes, les journalistes de Charlie Hebdo sont traités de « pouilleux » par Taha Bouhafs en octobre 2019. Lorsqu’un internaute lui demande s’il a un mot pour les victimes de l’attentat islamiste de Vienne, le 2 novembre 2020, Bouhafs répond : « J’ai un mot pour ta mère ». Le ton est tout autre ce 19 septembre 2021, lorsque l’islamiste Marwan Muhammad lui apporte « soutien et force » sur les réseaux sociaux. Un signe de prière ponctue la réponse « Merci Marwan » qui fuse. A part ça, Taha Bouhafs ne supporte pas d’être traité de « collabo » par le philosophe Raphaël Enthoven, ni de « militant islamiste » par Eric Zemmour.

En août 2020, il traite ce dernier, juif, de « sous-humain », sans que cela n’éveille le moindre cri d’orfraie de la gauche pourtant habituée au retour des heures sombres. Un an plus tôt, Bouhafs étalait son complotisme contre Benoît Hamon qui aurait eu peur « d’être privé de petits fours » au « dîner du CRIF ». Dans la foulée, le proclamé « journaliste » postule pour incarner au cinéma son ami, Mehdi Meklat. Chouchou médiatique des banlieues avant lui, adoubé par France Inter, Arte, Christiane Taubira et toute la gauche “progressiste”, Meklat avait dû s’effacer après la découverte de ses tweets racistes, antisémites ou homophobes. Tout cela n’empêche pas Taha Bouhafs et Mehdi Meklat de se retrouver cet été, et de poser joyeusement en compagnie de leur ami David Guiraud, porte-parole Jeunesse de la France Insoumise… Le même David Guiraud qui prend désormais ses plus grands airs scandalisés pour défendre Taha Bouhafs contre la « fachosphère » et la « racaille raciste ».

Un mot, un seul, a suffi à toute cette gauche pour tenter de faire passer le militant pour un symbole de vertu : « Remigration ». Le retour dans leur pays d’origine des immigrés qui n’aiment pas la France et passent leur temps à cracher sur son histoire, sa culture, ses mœurs. En juillet 2019, Taha Bouhafs lance « vive l’Algérie » et « gloire à nos martyrs », tout fier de ses grand-parents qui ont combattu la France. Il jure qu’il ne laissera jamais sa « petite soeur » faire « le service national en uniforme et lever le drapeau à 6h du mat avec marseillaise ». Quand un internaute lui demande pourquoi il reste en France, il répond : « Pour te faire chier ». Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour ajoute un peu de profondeur et d’honnêteté à la réplique, lors de son entretien téléphonique avec Emmanuel Macron : « Il y a toujours des individus bons ou méchants, peu importe, mais je crois aux inconscients collectifs qui nous dirigent, et l’inconscient collectif de ces populations musulmanes est de coloniser l’ancien colonisateur, de dominer l’infidèle au nom d’Allah. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Turkey's jailed rights defender Osman Kavala makes final appeal before verdict

Issued on: 22/04/2022 - 18:11

NEWS WIRES

One of Turkey's most famous prisoners made his final appeal for freedom on Friday, at the culmination of a years-long trial that has come to define Ankara's tense ties with Western allies in the wake of a failed 2016 coup. Paris-born activist and philanthropist Osman Kavala was a relative unknown when he was detained on his arrival at Istanbul's airport from a trip to a cultural centre in the Turkish city of Gaziantep in October 2017.

His continued imprisonment without a conviction has turned the 64-year-old into a hero for President Recep Tayyip Erdogan's opponents and a focus of Western worries about the Turkish leader's comprehensive crackdown on dissent. Prosecutors want Kavala found guilty of "attempting to overthrow" Erdogan's socially conservative government by financing a wave of 2013 protests and then being directly involved in the coup plot.

The verdict and sentence, expected to be issued by a panel of three judges on Monday, could see Kavala jailed for life without the possibility of parole if found guilty. The marathon trial has been faithfully attended by Western diplomats, underscoring the continued importance of rights issues in their relations with Turkey, a strategic member of the NATO defence alliance.

"The fact that I have spent 4.5 years of my life in prison is a loss that cannot be compensated," Kavala told the court a closing statement issued by video link from his high-security prison outside Istanbul. "The only thing that would console me is the possibility that what I have gone through helps to put an end to grave judicial mistakes."

Personal enmity

Kavala was acquitted of the first count linked to the 2013 protests in February 2020. But, he was detained before he had a chance to return home and then charged with the coup attempt the same night. Kavala is now facing both charges in a trial that looks back on some of the most turbulent years of Erdogan's dominant 20-year rule.

The Turkish leader has made no secret of his personal enmity for Kavala. Erdogan calls Kavala a communist agent of the Hungarian-born US philanthropist George Soros who is allegedly using foreign money to try and topple the state. "We can never be together with people like Kavala," Erdogan declared in 2020.

But, Kavala's treatment has prompted the Council of Europe to launch disciplinary proceedings against Turkey that could ultimately see Ankara's membership suspended in the continent's main human rights organisation.

'Emblematic case'

Kavala is being tried with 16 other defendants implicated in the 2013 protests. Nine of them currently live abroad while the remaining seven took turns on Friday to make their final statements in court.

Defendant Mucella Yapici, also facing the threat of life in jail without the possibility of parole, told the court the 2013 protests were the "most democratic, most creative and peaceful collective movement in this country's history". Human rights advocates say Kavala's release would send a signal to Turkey's Western allies that its justice system is free from Erdogan's pressure. 

"His unconditional release may mark a turning point in de-politicisation of judicial prosecutions in Turkey," Amnesty International's Turkey researcher Guney Yildiz told AFP. "That's why the result of the emblematic case is quite serious."

Emma Sinclair-Webb of Human Rights Watch called the entire hearing a "show trial". But Erdogan has seethed at the international publicity and condemnation generated by the case. The tensions nearly caused an all-out diplomatic war when the United States and nine other Western embassies issued a joint letter of support for Kavala last October. Media reports said Erdogan's advisers managed to convince him to walk back on his threat to expel the 10 countries' ambassadors after being briefed on the harm this might do to Turkey's investment climate.

(AFP)

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Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala

Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial

The World This Week

France-UK dispute, South Africa's Covid-19 variant, Abiy Ahmed to war, Osman Kavala's trial

France24 - World

Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

Issued on: 12/04/2022 - 20:10

Joanna YORK

The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

Avoiding ‘unbearable humiliation’

Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

A lack of proof

However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

‘Plausible deniability and doubt’

Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

‘This could be the fate of other cities’

For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

Truth or Fake

Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

As it happened

Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

France24 - World

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

Issued on: 22/04/2022 - 07:00Modified: 22/04/2022 - 22:52

FRANCE 24 Follow

In Mariupol, a strategic city located on the sea of Azov under siege by the Russian army, satellite images have raised fears of massive civilian massacres, even greater than in the ones found in Bucha, where the UN has "documented the killing of 50 civilians". For its part, the EU has called on Russian President Vladimir Putin to guarantee humanitarian corridors on the occasion of Orthodox Easter.

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

22:32pm: Ukraine official: humanitarian corridor out of Mariupol might be opened on Saturday

Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk on Friday said "there is a possibility" a humanitarian corridor out of the besieged port city of Mariupol could be opened up on Saturday. "Watch the official announcements tomorrow morning. If all goes well, I will confirm," she said in an online address to people waiting to be evacuated. 

22:13pm: Blinken and Ukrainian PM discussed additional ways US can help Ukraine

US Secretary of State Antony Blinken discussed with Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal on Friday additional ways that the United States can help Ukraine, State Department spokesperson Ned Price said in a statement.

21:46pm: Canada says it has provided heavy artillery to Ukraine forces

Canada said on Friday it has provided heavy artillery to Ukrainian security forces, following up on a pledge by Prime Minister Justin Trudeau earlier this week to send more artillery weaponry to Ukraine in the face of a Russian assault on its East.

Canada has now delivered a number of M777 howitzers and associated ammunition to Ukrainian forces, and is finalizing contracts for commercial pattern armoured vehicles that it will send to Ukraine as soon as possible, the defense ministry said.

21:34pm: Pentagon seeking info from US industry on Ukraine-ready systems

The Pentagon is looking for new avenues for US industry to accelerate production and build more capacity for proven, effective weapons that require minimal training and can be rapidly exported to Ukraine, according to a government website posting on Friday.

The Department of Defense posted a request for information on SAM.gov that had an initial response deadline of May 6 and sought information on weapons or commercial capabilities related to air defense, anti-armor, anti-personnel, coastal defense, counter battery, unmanned aerial systems, and communications like radios or satellite internet.

21:33pm: France's Thales accused of selling to Russia despite sanctions, denied by company

A senior Ukrainian official on Friday accused French defence electronics company Thales of violating European sanctions and selling Russia equipment that was used to kill civilians fleeing recent fighting outside Kyiv, claims strongly denied by Thales.

"A family was trying to escape but was killed by Russian murderers," tweeted presidential adviser Mykhaylo Podolyak. "Killed, as it is now proved, with French weapons sold in circumvention of sanctions in 2015."

Reached by AFP, Thales, whose largest shareholder is the French state, denied violating the sanctions that were imposed after Russia annexed Ukraine's Crimea in 2014.

21:21pm: Russia grants Belarus one-year grace period for more than $1 billion in loans

Russia has granted Belarus a one-year grace period for more than $1 billion worth of loans, RIA news agency cited the Belarus finance ministry as saying on Friday. 

21:10pm: Russia says one sailor died, 27 missing after missile cruiser sank

One sailor died and 27 more are missing after the Russian missile cruiser Moskva sank last week, while 396 other crew members were rescued, RIA news agency cited Russia's defence ministry as saying on Friday.

Moscow says the Moskva, the flagship of its Black Sea fleet, sank last week after a fire sparked an ammunition blast. Ukraine says it hit the vessel with an anti-ship missile.

20:23pm: Pentagon sees over 20 nations attending Ukraine talks in Germany

The US military expects more than 20 countries to attend Ukraine-focused defense talks it will host in Germany next week that will focus in part on Kyiv's long-term defense needs, the Pentagon said on Friday. Pentagon  spokesman John Kirby appeared to play down expectations of announcements about long-term assistance at the April 26 talks, saying: "We're not going into this with a pre-cooked set of endings here."

He added that about 40 nations were invited to attend the talks, which were not being organized under the NATO alliance umbrella, and include non-NATO nation states.

20:16pm: Russia court jails opposition politician Vladimir Kara-Murza

A Russian court on Friday ordered pre-trial detention for opposition politician Vladimir Kara-Murza for allegedly spreading false information about the Russian army, his lawyer said.

Moscow's Basmanny district court ordered that the 40-year-old Kremlin opponent be held in pre-trial detention until June 12, lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.

18:56pm: Russia says Ukrainian fighters 'securely blockaded' at Mariupol steel plant

Russia's defence ministry said on Friday that Ukrainian fighters and foreign mercenaries had been "securely blockaded" at the Azovstal steel plant where they have been holding out in the Ukrainian city of Mariupol. President Vladimir Putin had ordered his defence minister on Thursday to block off the vast Azovstal complex rather than try to storm it. The defence ministry also reported hitting dozens of targets in the Donetsk and Kharkiv regions of Ukraine on Friday. 

18:52pm: Moldova summons Russian ambassador over military statements

Moldova on Friday summoned Moscow's envoy after a senior Russian commander said Moscow sought "control over the south of Ukraine" that could provide access to Moldova's breakaway region of Transnistria.

"Moldova's foreign ministry views these statements as unfounded and contradicting Russia's position in support of the sovereignty and territorial integrity of our country within internationally recognised borders," the ministry said in a statement. 

18:22pm: Sweden's ruling Social Democrats to decide on NATO by May 24

Sweden's ruling Social Democrats will decide at the latest by May 24 whether to reverse the party's long-held objection to NATO membership, following a review of policy sparked by Russia's invasion of Ukraine. Both Finland and Sweden are scrambling to adjust to a new geopolitical reality in the wake of Moscow's invasion.

18:08pm: Putin to meet with UN chief Guterres in Russia next week

United Nations Secretary-General Antonio Guterres will visit Moscow on Tuesday, where he will meet with Russian President Vladimir Putin following his February invasion of Ukraine, said Eri Kaneko, associate spokesperson for the UN chief. Guterres will also have a working meeting and lunch with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, Kaneko told reporters.

17:59pm: Amsterdam Trade Bank, part of Russia's Alfa Bank, declared bankrupt

Amsterdam Trade Bank (ATB), a subsidiary of Russia's Alfa Bank, has been declared bankrupt, the Dutch Central Bank (DNB) said on Friday, citing an Amsterdam District Court Ruling. In a statement on the Dutch Central Bank's website it said that ATB depositors would be covered up to €100,000 ($108,000) each under the country's deposit guarantee system. The bank had around 23,000 customers, the DNB said.

17:55pm: Russian military say it has captured Ukrainian arms depot

Russia's defence ministry said on Friday that the Russian military had captured a large arms depot in Ukraine's Kharkiv region, the TASS news agency reported. The defence ministry said that the arms depot contained thousands of tonnes of ammunition, according to TASS.

17:21pm: Scholz rejects 'slanderous' criticism of party's Russia policy

German Chancellor Olaf Scholz on Friday hit back against accusations his centre-left Social Democrats have been too lenient towards Russia, as critics accuse Berlin of dragging its feet on deliveries of heavy weapons to Ukraine. 

Opponents have confronted his Social Democratic Party (SPD) with a "distorted and slanderous depiction" of its Russia policy since the Second World War, Scholz said in an interview with German weekly Spiegel. "That annoys me," he said, adding that the SPD was "bound into the Western and transatlantic alliance". 

The government has said that after decades of chronic underinvestment, the German army, called the Bundeswehr, is simply not in a position to send the weapons Ukraine wants.

The potential to send arms to Ukraine from the stocks of the Bundeswehr had been "largely exhausted", Scholz said in the interview. 

"What is still available will absolutely still be delivered," Scholz said, naming anti-tank weapons and artillery munitions.

17:20pm: Greece to release seized Russian tanker, says coastguard

Greece will release a Russia-flagged crude oil tanker seized this week under EU sanctions linked to the war in Ukraine.

"The ship has been released and is free to go," the spokeswoman told AFP, adding that Greek authorities had been satisfied that the vessel, which is reportedly carrying Iranian oil, has changed ownership and is now not bound by EU sanction regulations.

The more than 115,000-tonne Pegas was originally headed to Marmara terminal in Turkey, according to the Marine Traffic website.It was seized on Tuesday at Karystos anchorage, south of the island of Evia.

The ship is being renamed Lana, the coastguard spokeswoman said. She did not identify the new owner.

16:55pm: Russia-Ukraine talks have stalled says Russia's Lavrov

Talks between Moscow and Kyiv to put an end to Russia's near two-month military campaign in pro-Western Ukraine have stalled, Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday.

"They (negotiations) have stalled now," Lavrov said after talks with his Kazakh counterpart in Moscow, adding that Russia has still had not received an answer to a latest proposal sent around five days ago.

The Russian foreign minister also said he was under the impression Kyiv may not want to continue the talks.

"It is very strange for me to hear every day statements by various Ukrainian representatives, including the president and his advisers, that make one think that they do not need these negotiations at all, that they have resigned themselves to their fate," Lavrov added.

Kyiv said last week that negotiations with Russia to end the war were "extremely difficult".

Russian President Vladimir Putin, speaking to EU chief Charles Michel earlier Friday, accused Kyiv of lacking consistency in its demands at the talks and not being ready "to look for mutually acceptable solutions", the Kremlin said.

16:44pm: Spain reopens embassy in Kyiv

Spain on Friday reopened its embassy in Kyiv, the government said, the latest European country to return its diplomats to the Ukrainian capital after Russia invaded the pro-Western country. Spain's diplomatic delegation was evacuated from Kyiv to Poland the day after Russia invaded on February 24.

But on Friday afternoon, a delegation led by Spain's ambassador to Ukraine, Silvia Cortes, reopened the embassy with "the support of special police forces", the interior ministry said in a statement. 

The reopening follows Spanish Prime Minister Pedro Sanchez's visit to Kyiv Thursday where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

Sanchez announced that Madrid would send 200 tonnes of military equipment to Ukraine, double what it has sent so far.

Sanchez also said that Spain would make dozens of experts from its justice ministry available to the International Criminal Court to help investigate "alleged war crimes committed in Ukraine".

16:39pm: Next weeks may be decisive in Ukraine war, EU official says

Russia will likely increase its military attacks in eastern Ukraine and along the country's coast, a senior EU official said on Friday, with the next weeks seen as potentially decisive for the war.

 "This is not a fairy tale with an imminent happy ending. I think we are likely to see a very significant increase in the intensity of Russian military attacks in the east, I think we are likely to see an intensification of Russian military attacks along the coast," the official told reporters. "I think we will see the next couple of weeks as being decisive."

16:05pm: Russian negotiator says 'several long conversations' took place with Ukrainian side

Russian chief negotiator confirmed a news report that "several long conversations" took place on Friday with the head of Ukraine's delegation at peace talks between the two sides. Vladimir Medinsky gave no details of the conversations. Earlier this week the Kremlin said Russia had submitted a new written proposal, but Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said he had neither seen nor heard about it.

16:01pm: Ukraine war underscores Europe's need for energy security, says IMF

The war in Ukraine poses serious economic challenges to European countries and highlights the urgent need to improve energy security, the IMF said Friday. In a report on the continent's economic outlook, the IMF also stressed the need to manage impact of the flood of refugees created in the wake of the Russian invasion in late February.

The war will take a hit on the broader European economy, which is expected to grow just 1.6 percent this year, far below the expansion expected in January prior to the attack, according to the analysis from the International Monetary Fund. The conflict and the Western sanctions on Moscow have driven up food and fuel prices, accelerating inflation globally.

"The war is a reminder, too, of how Europe must do more to improve energy security, notably by expanding renewable sources and improving efficiency," Alfred Kammer, head of the IMF's European department, said in a blog.

15:54pm: G7 officials exit World Bank meeting as Russian official begins to speak

Officials from Group of Seven (G7) industrialized nations and others walked out of a World Bank development committee meeting on Friday in Washington when a Russian official began to speak, a source told Reuters.

15:47pm: Canada says international collaboration with Russia is impossible right now

Canada's Finance Minister Chrystia Freeland on Friday said that it was impossible to collaborate with Russia in the G20, a group that meets to discuss ways to foster global economic growth, as long as it is waging war in Ukraine.

"The G20 can't function effectively with Russia at the table," Freeland said in a joint news conference with Ukrainian Finance Minister Serhiy Marchenko.

Since the war is undermining growth, "Russia does not have a place at the table of countries who have come together to maintain global economic prosperity... You can't be a poacher and gamekeeper at the same time."

15:27pm: White House confident Europe will close off Russian energy exports

A senior White House adviser said on Friday he is confident Europe is determined to close off remaining Russian oil and gas exports as Moscow's war in Ukraine drags on.

"I have confidence that Europe is getting the message and they are determined to close off this last source of export revenue," Daleep Singh, deputy White House national security adviser, said in an interview with CNN.

15:26pm: France sending heavy artillery to Ukraine

France is sending several heavy artillery pieces to Ukraine, President Emmanuel Macron said Friday, as growing numbers of Western nations contribute heavier arms to Kyiv following the Russian invasion. "We are delivering significant equipment, from Milan (anti-tank missiles) to Caesar (self-propelled howitzers)," Macron told regional newspaper Ouest-France.

"I think we have to continue on this route. Always with the red line that we will not become parties to the conflict." Defence Minister Florence Parly confirmed on Twitter that France would send "several Caesar artillery cannons and thousands of shells".

La France continue de soutenir l’Ukraine sur le plan militaire : le Président de la République a acté la livraison de plusieurs canons d'artillerie Caesar et de milliers d'obus. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien.

April 22, 2022

 

14:55pm: Putin says Kyiv refusing to allow Mariupol troops to surrender

Russian President Vladimir Putin on Friday accused Kyiv of refusing to allow Ukrainian troops to surrender in the besieged port city of Mariupol, as he spoke to EU chief Charles Michel.

"All servicemen of the Ukrainian armed forces, militants of the national battalions and foreign mercenaries who laid down their arms are guaranteed life, decent treatment in accordance with international law, and the provision of quality medical care", "but the Kyiv regime is not allowing for this opportunity to be used", Putin told the European Council President.

14:47pm: Netherlands aims to end use of Russian gas by end of year

The Dutch government on Friday said it aimed to end the use of Russian gas by the end of the year. As part of this effort, the government said it would compensate companies for filling a key gas storage facility at Bergermeer, one of Europe's largest, ahead of the winter.

14:43pm: Putin tells EU's Michel Ukraine is being 'inconsistent' at talks

Russian President Vladimir Putin told European Council President Charles Michel that he would only hold direct talks with Ukrainian counterpart Volodymyr Zelenskiy if ongoing discussions between the two countries produce concrete results, the Kremlin said on Friday. Putin told Michel that Kyiv was showing that it was not ready to seek mutually acceptable solutions and accused the Ukrainian side of being "inconsistent" in negotiations.

13:21pm: Erdogan says plans calls with Putin, Zelenskiy for leaders' meeting

Turkish President Tayyip Erdogan said on Friday he was planning to hold phone calls with his Russian and Ukrainian counterparts in the coming days, adding that he hoped the calls could lead to a leaders' meeting in Turkey to end the Russia-Ukraine war.

NATO member Turkey shares a martime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both, and has taken a mediating role. It has hosted talks between the Ukrainian and Russian foreign ministers in Antalya, and negotiators from both countries in Istanbul, while pushing for a leaders' meeting.

"We are not without hope," Erdogan told reporters when asked about the peace talks between Kyiv and Moscow. "Our friends will get in touch with them today, we plan to hold a call again with (Russian President Vladimir) Putin and (Ukrainian President Volodymyr) Zelensky today or tomorrow," he said.  "With the calls, we plan to carry the process in Istanbul to the leaders' level," he added.

13:17pm: UK PM says Ukraine war could last until end of 2023

UK Prime Minister Boris Johnson on Friday indicated there may be no swift end to the conflict in Ukraine because of the stiff resistance to Russia's invasion.

Asked if he agreed with defence intelligence assessments that fighting could drag on until the end of next year, he told reporters in New Delhi: "The sad thing is that is a realistic possibility."

Johnson said Russia's Vladimir Putin had made a "catastrophic blunder". "The only option he now has really is to continue to try to use his appalling grinding approach," he added. 

13:07pm: UK PM Johnson says India's position on Russia is not going to change

India's position on Russia is not going to change, British Prime Minister Boris Johnson said on Friday following a meeting with his Indian counterpart Narendra Modi.

"The position on Russia that the Indians have historically is well  known. They are not going to change that, of course, that's true," Johnson said during a news conference. "But they can see what is going on and there is an increasing appetite to do more with the UK."

12:55pm: Ukraine says Russian plan to take full control of Donbas and southern Ukraine is 'imperialism'

Ukraine's Defence Ministry denounced plans announced by Russia on Friday to take full control of Donbas and southern Ukraine as "imperialism".

"They stopped hiding it," the ministry said on Twitter. It said  Russia had "acknowledged that the goal of the 'second phase' of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is."

They stopped hiding it. Today, the command of russian looters, rapists and murderers acknowledged that the goal of the “second phase” of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is.

April 22, 2022

12:49pm: Russia prepared to stop firing to allow evacuation of Mariupol's Azovstal plant

Russia is prepared to stop firing to allow fighters at the Azovstal steel works in Ukraine's port city of Mariupol to leave the plant, along with any civilians that are still there, RIA cited the defence ministry as saying on Friday. The ministry said claims by Ukraine and some western countries that Russia was preventing civilians from leaving the city were "groundless", the TASS news agency reported.

12:34pm: Britain to reopen embassy in Kyiv next week

Britain plans to reopen its embassy in the Ukrainian capital of Kyiv next week, Prime Minister Boris Johnson said on Friday during a two-day visit to India.

12:28pm: Gazprom may lose a third of its gas exports to Europe in 2022

Kremlin-controlled Gazprom's gas exports to Europe could fall by around a third this year due to the crisis in Ukraine, rivalry with liquefied natural gas, and plans to switch to rouble payments, analysts said on Friday.

12:27pm: India's Reliance buys at least 15 million barrels of Russian oil

Reliance Industries Ltd , operator of the world's biggest oil refining complex, has ordered at least 15 million barrels of Russian oil since Russia invaded Ukraine in February, trade sources said. Reliance has bought an average 5 million barrels a month for the June quarter, the sources said.

12:23pm: Over 369,000 refugees from Ukraine registered in Germany

More than 369,000 people fleeing the war in Ukraine have been recorded in Germany thus far, said a German Interior Ministry spokesperson. The tally since the start of the war was at 369,381, said the spokesperson at a regular government news conference on Friday, adding that the actual number is likely much higher.

12:16pm: India says no pressure from UK's Johnson over India's stance on Russia's invasion

British Prime Minister Boris Johnson put no pressure on his Indian counterpart Narendra Modi over New Delhi's position on Russia's invasion of Ukraine when they met on Friday, India's foreign secretary told reporters. India has not explicitly condemned the invasion by Russia, its biggest supplier of military hardware. "They did discuss the Ukraine issue but there was nopressure," Harsh Vardhan Shringla said after the premiers met in New Delhi.

12:03pm: Kremlin critic faces charges for spreading 'false information' about Russian army

Vladimir Kara-Murza, a prominent opponent of the Kremlin and its military campaign in Ukraine, is facing criminal charges over allegedly false information about the Russian army, his lawyer said Friday.

"Vladimir Kara-Murza is now in the Main Investigation Department of Russia's Investigative Committee," which probes major crimes, his lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.

Prokhorov added that a "criminal case" has been launched over the "public dissemination of deliberately false information about the use of the Armed Forces of the Russian Federation".

The law, introduced after Russia's launch on February 24 of its military operation, imposes a sentence of up to 15 years in jail for publishing information about the military deemed false by the government.

11:34am: Germany's Scholz says top priority is avoiding NATO confrontation with Russia

NATO must avoid a direct military confrontation with Russia that could lead to a third world war, German  Chancellor Olaf Scholz said in an interview with Der Spiegel when asked about Germany's failure to deliver heavy weapons to Ukraine.

Scholz is facing growing criticism at home and abroad for his government's apparent reluctance to deliver heavy battlefield weapons, such as tanks and howitzers, to Ukraine to help it fend off Russian attacks, even as other western allies step up shipments.

Asked in an extensive interview published on Friday why he thought delivering tanks could lead to nuclear war, he said there was no rule book that stated when Germany could be considered a party to the war in Ukraine. "That's why it is all the more important that we consider each step very carefully and coordinate closely with one another," he was quoted as saying. "To avoid an escalation towards NATO is a top priority for me."

11:27am: Russian actions in Ukraine 'may amount to war crimes', UN says

The United Nations on Friday accused Russia of taking action in Ukraine "that may amount to war crimes", including indiscriminate bombing that killed civilians and destroyed schools and hospitals.

"Russian armed forces have indiscriminately shelled and bombed populated areas, killing civilians and wrecking hospitals, schools and other civilian infrastructure, actions that may amount to war crimes," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the UN's Office of the High Commissioner for Human Rights.

11:04am: UN says has documented 50 'unlawful' killings in Bucha

A United Nations mission to the Kyiv suburb of Bucha has documented that 50 civilians were killed there, including by summary execution, the UN said on Friday.

"During a mission to Bucha on the ninth of April, UN human rights officers documented the unlawful killing including by summary execution of some 50 civilians there," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the Office of the High Commissioner for Human Rights.

10:34am: Russia to seek full control of Donbas, southern Ukraine, general says

The Russian army will aim to take full control over eastern and southern Ukraine, Russian news agencies quotes a top general as saying, a day after Moscow announced the "liberation" of Mariupol.

"Since the start of the second phase of the special operation...one of the tasks of the Russian army is to establish full control over the Donbas and southern Ukraine," Major General Rustam Minnekaev said, adding that this would create a "land corridor" to annexed Crimea.

10:05am: Scotland Yard examining some 50 allegations of Ukraine war crimes

British police said on Friday they were gathering evidence after receiving about 50 reports of alleged war crimes following the Russian invasion of Ukraine.

London's Metropolitan Police War Crimes Team said its specialist detectives were assessing some 50 referrals made since the start of the conflict as part of action in support of an International Criminal Court investigation.

"We’ve had around 50 referrals into us and we expect that number to grow over the coming weeks as more and more people who fled from Ukraine arrive here in the UK," said Detective Chief Superintendent Dominic Murphy from London police's Counter Terrorism Command.

9:56am: UK allows gas payments to Gazprombank until May 31

Britain has granted Russia's Gazprombank and its subsidiaries a licence for payments until the end of May despite sanctions in order to ensure gas supplies to the European Union, a Treasury document showed on Friday.

The licence permits an individual or company to continue payments under contracts that began before April 21, 2022 and allows actions such as opening and closing bank accounts in order to make such payments, according to the document published online.

Gazprombank, one of the main channels for payments for Russian oil and gas, is among Russian entities that have been sanctioned by Britain to penalise the Kremlin and its supporters over the Ukraine conflict.

9:02am: Japan says disputed islands 'illegally occupied' by Russia

Japan described four disputed islands as "illegally occupied" by Russia for the first time in nearly two decades on Friday as ties sour between the countries over the war in Ukraine.

The two nations have long been engaged in attempts to agree a post-World War II treaty, but the islands held by Moscow and claimed by Tokyo remain a key sticking point.

Japan's foreign ministry last used the expression in its annual policy report in 2003 to describe the islands, which Moscow calls the Kurils and Tokyo the Northern Territories.

This year's Diplomatic Bluebook report comes at a time when tough sanctions are imposed on Russia by Japan and its G7 partners, and ahead of a key revision to Japan's national security strategy later this year.

"The greatest concern between Japan and Russia is the Northern Territories," it said, calling them "Japanese territories over which Japan holds sovereign rights, but are currently illegally occupied by Russia".

8:47am: Mariupol mayor appeals for 'full evacuation'

The mayor of Mariupol issued a new appeal on Friday for the "full evacuation" of the southern Ukrainian city, which President Vladimir Putin says is now controlled by Russian forces.

"We need only one thing – the full evacuation of the population. About 100,000 people remain in Mariupol," Mayor Vadym Boichenko said on national television.

8:45am: 'Russians not staging many ground offensives'

"The Russians claim to have taken control of the whole of Mariupol but in reality for days they controlled most of Mariupol but not all of it – and as Volodymyr Zelensky said yesterday, that situation remains unchanged except that now the Russians are claiming victory there, which the Ukrainians are not willing to concede," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

In the Donbas, Cragg continued, "The story is of Russian forces not staging really major ground offensives and not making any major territorial gains, but the experts believe that the Russians have not actually really yet deployed all the forces that they're capable of deploying on the ground".

8:42am: No civilian evacuations in Ukraine on Friday, Kyiv says

No evacuations of civilians will take place in war-torn Ukraine on Friday as the situation on the roads is too dangerous, a senior official said.

"Because of the insecurity along the routes, there will be no humanitarian corridors today, April 22," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on the Telegram messaging app.

6:12am: Satellite photos show possible mass graves near Mariupol

Satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter taking place in the siege of the port city.

The images emerged hours after Russian President Vladimir Putin claimed victory in the battle for Mariupol, despite the presence of an estimated 2,000 Ukrainian fighters who were still holed up at a giant steel mill. Putin ordered his troops not to storm the stronghold but to seal it off “so that not even a fly comes through.”

Satellite image provider Maxar Technologies released the photos, which it said showed more than 200 mass graves in a town where Ukrainian officials say the Russians have been burying Mariupol residents killed in the fighting. The imagery showed long rows of graves stretching away from an existing cemetery in the town of Manhush, outside Mariupol.

Mariupol Mayor Vadym Boychenko accused the Russians of “hiding their military crimes” by taking the bodies of civilians from the city and burying them in Manhush.

The graves could hold as many as 9,000 dead, the Mariupol City Council said Thursday in a post on the Telegram messaging app.

4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.

In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.

“This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”

Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.

That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.

The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.

“Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”

Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.

To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.

1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor

Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.

Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.

“It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.

Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.

“There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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France24 - Monde

"Ukraine Siren Alerts" : un nouveau système en ligne informe les Ukrainiens des raids aériens

Les Observateurs

Publié le : 20/04/2022 - 15:39Modifié le : 20/04/2022 - 15:44

Maëva Poulet Suivre Pariesa Young Suivre

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, le son des sirènes retentit pour prévenir les citoyens des raids aériens imminents. Mais celles-ci ne sont pas toujours fiables et surtout, elles ne sont pas forcément entendues par tous. Un étudiant américain qui vit en Israël a élaboré une solution en ligne : "Ukraine Sirens Alerts" notifie en temps réel et sur les réseaux sociaux les alertes aériennes dans tout le pays, comme il le détaille dans l'émission des Observateurs.

Lorsque l'armée ukrainienne reçoit des informations sur l'imminence d'une attaque aérienne dans une localité, elle envoie cette information aux autorités locales. Les municipalités font alors retentir les sirènes grâce à des haut-parleurs et publient l'alerte sur leurs réseaux sociaux. 

Mais jusqu'à présent, il n'existait aucune plateforme recensant l'ensemble de ces alertes en Ukraine. C'est maintenant le cas grâce à "Ukraine Siren Alerts", ou UASA, un système automatisé qui compile les données des municipalités de tout le pays et les publie en temps réel sur Twitter, Facebook et Telegram, ainsi que sur une carte. 

Ukraine Siren Alert [19/04/2022]14:03:34Kharkiv Oblast: Kharkiv OblastХарківська́ область: Харківська обл#Ukraine - Message was generated using municipal data pic.twitter.com/8tk1UPJhPx

April 19, 2022

Cette plateforme permet aux Ukrainiens d'être informés des menaces. Elle donne également la possibilité aux personnes situées en dehors de l'Ukraine de se faire une meilleure idée de ce qu'il se passe dans le pays et de pouvoir surveiller la situation lorsque la communication avec leurs amis ou leur famille est difficile.

"Les alertes peuvent être visualisées sur une carte avec des informations sur le lieu, l'heure et la date"

Bernard Moerdler, un étudiant américain basé en Israël, a créé ce système pour aider sa petite amie ukrainienne à retrouver les membres de sa famille qui se trouvent encore dans le pays. Sur Twitter, le projet UASA est désormais suivi par près de 10 000 abonnés :

Il n'y a pas vraiment de moyen convaincant d'alerter les gens lorsqu'une sirène retentit. Le système actuel est verrouillé et spécifique à une zone. Donc si vous avez des membres de votre famille dans cette zone mais que vous n'y êtes pas physiquement, vous ne pourrez pas savoir si les sirènes sonnent. 

Après avoir vécu en Israël pendant un certain temps, j'ai appris à apprécier le système que nous avons ici, à savoir RedAlert. J'ai donc décidé d'aller de l'avant et d'essayer de faire quelque chose de similaire. C'est rassurant de pouvoir savoir exactement ce qu'il se passe quand quelque chose arrive, pour se sentir connecté à sa famille sur place et aux gens qu'on connaît.

"J'ai lancé le projet parce que je veux aider les gens"

Ukraine Siren Alerts est une plateforme qui alerte automatiquement les citoyens des attaques. Les alertes peuvent être visualisées sur une carte avec des informations sur le lieu, l'heure et la date. Ces données sont publiées sur Twitter, Telegram, Facebook et bientôt les alertes seront diffusées également par SMS et e-mail.

Des gens en Ukraine et à l'extérieur de l'Ukraine m'ont contacté. L'un d'entre eux, qui m'a beaucoup marqué, s'appelle Chris et il vient de Kiev. Il m'a dit qu'il avait appris l'existence du projet sur Twitter et qu'il l'utilisait parce que la zone dans laquelle il se trouvait n'avait pas de sirènes. Il utilisait donc UASA parce que ça lui donnait des alertes sur sa zone. Il m'a dit que ça l'avait aidé et sauvé sa famille. Et c'est tout simplement incroyable pour moi. C'est mon objectif. J'ai lancé le projet parce que je veux aider les gens.

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

Laura MOUSSET Suivre

Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

France24 - Monde

“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

L'Humanité

Space opera. Non mais « Halo », quoi !

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Grégory Marin

La race humaine a conquis l’espace. Mais elle est fragmentée en factions que l’UNSC, un gouvernement militaire centralisé, veut à tout prix réunifier sous sa coupe, quitte à utiliser la force. Une autre menace pèse sur l’humanité : elle n’est pas seule dans l’Univers. Les Covenants, une race particulièrement agressive, attaque les colonies extérieures, à la recherche d’artefacts qui leur permettraient d’accéder au Grand Voyage. Pour les contrer, l’UNSC peut compter sur les Spartans, des soldats génétiquement modifiés. Jusqu’à ce que leur leader, John-117 (Pablo Schreiber), se découvre des affinités avec un de ces artefacts, et commence à suivre sa propre voie…

Intrigue classique de quête initiatique, qui fera découvrir au héros un monde insoupçonné plus complexe que celui dans lequel on veut le cantonner, cette série n’a rien de révolutionnaire. Mais elle est bien léchée, au moins autant que les cinématiques issues du jeu vidéo « Halo », duquel elle s’inspire. Certains passages de combats en vue subjective sont clairement étudiés pour capter le public de la licence, jeune et masculin essentiellement. Mais les personnages féminins ne sont pas oubliés, bien qu’un peu caricaturaux, de la scientifique froide et calculatrice à l’officier inflexible en passant par l’orpheline qui va se laisser amadouer par le héros. Pas sûr que la série arrive à élargir le public au-delà des fans de l’univers de « Halo ».

Télévision
New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Hong Kong Dispatch

Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

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Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

Présidence française de l'UE

Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

Valeurs Actuelles

Elon Musk se moque du ventre de Bill Gates et compare le milliardaire à l’emoji “homme enceint”

Le fondateur de Tesla, Elon Musk, s’est moqué de Bill Gates sur Twitter, samedi 23 avril. Il a comparé son ventre à celui de l’emoji “homme enceint”.

« Au cas où vous auriez besoin de mettre rapidement fin à une érection. » Ces propos ont été tweetés par Elon Musk, le fondateur de Tesla et SpaceX, samedi 23 avril. A ces quelques lignes, il a joint une photo-montage qui met en parallèle Bill Gates et le controversé émoji « homme enceint », comme l’a observé Le Daily Mail, qui a repéré le tweet en question. Après quoi, Elon Musk a partagé un nouveau tweet, sous le précédent, dans lequel on retrouve un cliché avec six personnes encapuchonnées, accompagné de cette courte remarque : « Le conseil d’interdiction de l’ombre en train d’examiner le tweet. »

Musk milite pour la liberté d’expression

On ignore les raisons d’une telle plaisanterie, mais celle-ci pourrait bien exaspérer les employés de Twitter, alors même qu’Elon Musk a récemment obtenu des engagements de financement à hauteur de 46,5 milliards de dollars, autrement dit 42,7 milliards d’euros, pour racheter cette entreprise, rappelle le journal britannique. Le milliardaire américain d’origine sud-africaine, qui n’est autre que le deuxième actionnaire de Twitter avec une participation de 9,1 %, avait proposé le 14 avril d’acquérir le réseau social pour la somme de 43 milliards de dollars, en estimant que celui-ci devait être retiré de la Bourse pour pouvoir relancer sa croissance et devenir une plateforme dédiée à la liberté d’expression.

in case u need to lose a boner fast pic.twitter.com/fcHiaXKCJi

— Elon Musk (@elonmusk) April 23, 2022

Régulièrement, Elon Musk prend position au nom de cette liberté d’expression, qui lui est chère. Il y a quelques mois, dans une interview accordée à Babylon Bee, publiée sur YouTube le 22 décembre, le fondateur de Tesla et SpaceX s’en était pris à l’idéologie woke, qu’il désignait alors comme étant un « virus de l’esprit ». « En son cœur, l’idéologie woke est source de divisions, d’exclusion et de haine, avait notamment estimé Elon Musk. Le virus woke est sans doute l’une des plus grandes menaces pour la civilisation moderne. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France issues international arrest warrant for ex-Nissan boss Carlos Ghosn

Issued on: 22/04/2022 - 07:51Modified: 22/04/2022 - 22:30

NEWS WIRES Yinka OYETADE

French prosecutors have issued an international arrest warrant for disgraced auto tycoon Carlos Ghosn, who fled Japan in 2019 for Lebanon in a gripping escape.

The prosecutor's office in the Paris suburb of Nanterre said Friday that it issued the warrant for the former head of Nissan and Renault and four other people based on an investigation opened in 2019 into money laundering and abuse of company assets. Prosecutors are investigating millions of dollars in alleged suspect payments made between the Renault-Nissan alliance and Suhail Bahwan Automobiles (SBA), a vehicle distributor company in Oman.

The former head of the Nissan-Renault alliance fled to Lebanon in 2019, while out on bail facing financial misconduct charges in Japan. He denies wrongdoing. Ghosn said he learned about the new warrant Friday via the media, and noted that he's barred from leaving Lebanon anyway.

“I'm ready to defend myself," he told France's BFM television. He repeatedly insisted that he did not receive any money from the Oman distributor and that there was “no embezzling.” Later Friday, Ghosn told Lebanese TV station Al-Jadeed that he questioned the timing of the arrest warrant and added that he had planned a long time ago to retire in Lebanon. “The timing is surprising. A warrant like that is issued two days before the (French) presidential election?” Ghosn said. “This makes us a bit suspicious. There is bad smell.”

Asked whether he might trigger a crisis between France and Lebanon, Ghosn said: “I don’t think so. I think there has to be an understanding between the two countries.” He said French and Japanese judicial authorities should cooperate with Lebanese authorities and send the cases to Beirut and judicial authorities in Lebanon can see if there was any wrongdoing. He said otherwise there will be trial in France in his absence. 

The Nanterre prosecutors’ office described this warrant as the next step in the ongoing investigation, one of two separate cases involving Ghosn in France. In an interview last year with The Associated Press, Ghosn was confident, energized and determined to fight to restore his reputation.

A statement sent Friday to the AP from his PR team called the French warrant “surprising,” and suggested that it was ineffective as Ghosn “is subject to a judicial ban on leaving Lebanese territory." Lebanon does not extradite its citizens. Ghosn has citizenship in Lebanon, France and Brazil.

(AP)

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Tokyo court convicts ex-Nissan executive Kelly of helping Ghosn cover up pay

Japanese court sentences two Americans to prison over Ghosn escape

Former French minister Rachida Dati charged with corruption in Ghosn case

BBC

World Snooker Championship 2022: Defending champion Selby knocked out by Yan Bingtao

Last updated on 23 April 202223 April 2022.From the section Snookercomments61

Defending champion Mark Selby was knocked out of the World Championship by Yan Bingtao after a match featuring the longest frame in Crucible history.

An epic slugfest ensued in the 22nd frame, lasting 85 minutes and 22 seconds, beating the previous longest by five minutes and 51 seconds.

China's Yan led 11-7 but Selby lost the marathon frame as he looked to level and Yan made a cool 112 to win 13-10.

Yan, 22, will face three-time champion Mark Williams, 47, in the next round.

Leicester's Selby spoke openly about his struggles with mental health issues after a heavy defeat at the Masters and had considered not defending his title in Sheffield.

He said he had seen "a little bit of improvement" which helped his decision to enter the World Championship but ultimately a difficult campaign ended without any silverware for the first time since 2008-09.

Selby is known for his grit and determination, grinding down opponents in long drawn battles, but on this occasion he was on the receiving end of Yan's mental and tactical fortitude.

The 22nd frame will go down in history, a lengthy exchange that ended with Yan pinching it on the final black, securing the victory with a superb century.

"A very long frame, one and a half hours," said Yan. "All the reds were on the cushion and we could only break out single reds.

"He had a very good chance to level at 11-11 but he missed the last pink and he was feeling the pressure and was nervous. He gave me an easy chance and at 12-10 I just needed one more chance."

Asked if he can go all the way and win the title, Yan replied: "Maybe, who knows. If I play like the last frame I will win."

Selby told BBC Sport: "Yan is just a great all-round player, you have to beat him, he doesn't give anything to you. You have seen that from start to finish and he plays some very clever shots. I have a lot of respect for him.

"I wish I was as good at his age. For me, he has the game to go on and win it. Here, to not be scoring and not be at your best, you have to scrap it out and he showed that."

Former champion Judd Trump struggled to a 4-4 draw against Scotland's Anthony McGill after the first session of their second-round match.

Trump, winner in 2019, and McGill made a century apiece in an otherwise scrappy encounter which lacked any real fluency.

Tournament favourite Neil Robertson and England's Jack Lisowski are also tied at 4-4 with both matches resuming on Sunday afternoon.

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Valeurs Actuelles

Le pape François forcé de ralentir ses activités, pour raisons médicales

« Le Pape a ralenti ses activités aujourd’hui à cause de contrôles médicaux qui sont nécessaires. » Ces propos ont été tenus par Matteo Bruni, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, vendredi 22 avril, détaille Aleteia. Âgé de 85 ans, le souverain pontife a de nouveau montré, au cours des derniers jours, des difficultés pour se déplacer. Un certain nombre de rendez-vous prévus initialement ce vendredi ont donc été annulés dès la veille, comme l’a confié une source vaticane. D’ailleurs, au cours de la matinée, le Bureau de presse du Saint-Siège n’a pas communiqué l’emploi du temps du Pape aux journalistes, comme il est d’usage de le faire.

La nature des examens médicaux non dévoilée

D’après le site d’informations espagnol Religion Digital, le pape François devait notamment voir, dans la matinée de ce vendredi, le ministre des Affaires étrangères de l’Argentine, Santiago Cafiero. De son côté, Matteo Bruni a simplement évoqué des raisons médicales auprès de la presse. Et pour l’heure, aucune autre information n’a été communiquée, poursuit Aleteia. On ignore par exemple s’il s’agit d’examens relatifs à ses douleurs au genou droit. 

Au cours des derniers jours, le religieux est apparu diminué. Il y a une semaine, samedi 16 avril, il avait délégué la présidence de la célébration de la Vigile pascale au cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Sacré-Collège. Par ailleurs, tout au long de la Semaine sainte, le souverain pontife a évité de rester trop longtemps debout et a visiblement limité au maximum ses déplacements pédestres, commentent nos confrères. Toutefois, le dimanche de Pâques, il avait pu assurer la présidence de la messe place Saint-Pierre. Et le lendemain, devant des dizaines de milliers de jeunes italiens, il paraissait avoir retrouvé une certaine énergie. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

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'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

AS IT HAPPENED

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

BBC

Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily

It's likely you eat three meals a day – modern life is designed around this way of eating. We're told breakfast is the most important meal of the day, we're given lunch breaks at work, and then our social and family lives revolve around evening meals. But is this the healthiest way to eat?

Before considering how frequently we should eat, scientists urge us to consider when we shouldn't.

Intermittent fasting, where you restrict your food intake to an eight-hour window, is becoming a huge area of research.

Giving our bodies at least 12 hours a day without food allows our digestive system to rest, says Emily Manoogian, clinical researcher at the Salk Institute for Biological Studies in California, and author of a 2019 paper entitled "When to eat".

Rozalyn Anderson, an associate professor at the University of Wisconsin's School of Medicine and Public Health, has studied the benefits of calorie restriction, which is associated with lower levels of inflammation in the body.

"Having a fasting period every day could reap some of these benefits," she says. "It gets into the idea that fasting puts the body in a different state, where it's more ready to repair and surveil for damage, and clear misfolded proteins." Misfolded proteins are faulty versions of ordinary proteins, which are molecules that perform a huge range of important jobs in the body. Misfolded proteins have been associated with a number of diseases.

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Intermittent fasting is more in line with how our bodies have evolved, Anderson argues. She says it gives the body a break so it's able to store food and get energy to where it needs to be, and trigger the mechanism to release energy from our body stores.

Fasting could also improve our glycaemic response, which is when our blood glucose rises after eating, says Antonio Paoli, professor of exercise and sport sciences at the University of Padova in Italy. Having a smaller blood glucose increase allows you to store less fat in the body, he says.

Condensing our eating into a shorter window of the day can come with health benefits if practised safely (Credit: Getty Images)

"Our data suggests that having an early dinner and increasing the time of your fasting window increases some positive effects on body, like better glycaemic control," Paoli says.

It's better for all cells to have lower levels of sugar in them because of a process called glycation, Paoli adds. This is where glucose links to proteins and forms compounds called "advanced glycation end products", which can cause inflammation in the body and increase the risk of developing diabetes and heart disease.

But if intermittent fasting is a healthy way to eat – how many meals does this leave room for?

Some experts argue it's best to have one meal a day, including David Levitsky, professor at Cornell University's College of Human Ecology in New York, who does this himself.

"There's a lot of data showing that, if I show you food or pictures of food, you're likely to eat, and the more frequently food is in front of you, the more you're going to eat that day," he says.

This is because, before we had fridges and supermarkets, we ate when food was available.  Throughout history, we consumed one meal a day, including the Ancient Romans who ate one meal around midday, says food historian Seren Charrington-Hollins.

Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily, Levitsky argues, because hunger is often a psychological sensation.

"When the clock says 12pm, we may get feelings to eat, or you might be conditioned to eat breakfast in the morning, but this is nonsense. Data shows that if you don't eat breakfast, you're going to eat fewer calories overall that day.

"Our physiology is built for feasting and fasting," he says. However, Levitsky doesn't recommend this approach for people with diabetes.

Some people find just one meal a day works best for their body and health (Credit: Getty Images)

But Manoogan doesn't recommend sticking to one meal a day, since this can increase the level of glucose in our blood when we're not eating – known as fasting glucose. High levels of fasting glucose over a long period of time is a risk factor for type 2 diabetes.

Keeping blood glucose levels down requires eating more regularly than once a day, Manoogan says, as this prevents the body thinking it's starving and releasing more glucose when you do eventually eat in response.  

Instead, she says, two to three meals a day is best – with most of your calories consumed earlier in the day. This is because eating late at night is associated with cardio-metabolic disease, including diabetes and heart disease.

"If you eat most of your food earlier on, your body can use the energy you feed it throughout the day, rather than it being stored in your system as fat," Manoogan says.

But eating too early in the morning should be avoided, too, she says, as this wouldn't give you sufficient time to fast. Also, eating too soon after waking up works against our circadian rhythm – known as our body clock – which researchers say dictates how the body processes food differently throughout the day.

Our bodies release melatonin overnight to help us sleep – but melatonin also pauses the creation of insulin, which stores glucose in the body. Because melatonin is released while you're sleeping, the body uses it to make sure we don't take in too much glucose while we're sleeping and not eating, Manoogan says.

"If you take in calories when your melatonin is high, you get really high glucose levels. Consuming a lot of calories at night poses a significant challenge to the body because if insulin is supressed, your body can't store glucose properly."

Making a habit of eating large meals late at night can interfere with blood glucose levels (Credit: Getty Images)

And, as we know, high levels of glucose over long periods of time can increase the risk of developing type 2 diabetes.

This doesn't mean we should skip breakfast altogether, but some evidence suggests we should wait an hour or two after waking up before we crack open the eggs. It's also worth remembering that breakfast as we know and love it today is a relatively new concept.

"The Ancient Greeks were the first to introduce the concept of breakfast, they'd eat bread soaked in wine, then they had a frugal lunch, then a hearty evening meal," says Charrington-Hollins.

Initially, breakfast was exclusive to aristocratic classes, says Charrington-Hollins. It first caught on in the 17th Century, when it became the luxury of those who could afford the food and the time for a leisurely meal in the morning.

"The concept today of breakfast being the norm [came about] during the Industrial Revolution in the 19th Century and its introduction of working hours," says Charrington-Hollins. Such a routine lends itself to three meals a day. "The first meal would be something quite simple for the working classes – it might be street food from a vendor or bread."

But after war, when availability of food diminished, the idea of eating a full breakfast wasn't possible and a lot of people skipped it. "The idea of three meals a day went out the window," says Charrington-Hollins. "In the 1950s breakfast becomes how we recognise it today: cereal and toast. Prior to that we were happy to eat a piece of bread with jam."

So, the science seems to say the healthiest way to eat throughout the day is to have two or three meals, with a long fasting window overnight, to not eat too early or too late in the day, and to consume more calories earlier on in the day. Is this realistic?

Manoogan says it's best to not specify the best times to eat, as this can be difficult for people with responsibilities and irregular time commitments, such as those working night shifts.

"Telling people to stop eating by 7pm isn't helpful because people have different schedules. If you try to give your body regular fast nights, try to not eat too late or early and try to not have huge final meals, this can usually help. People can at least adopt parts of this," she says.

Small changes in our regular eating habits can add up to health benefits over time, but consistency is key (Credit: Getty Images)

"You could see a dramatic change just from a small delay in your first meal and advancing your last meal. Making this regular without changing anything else could have a big impact."

But whatever changes you make, researchers agree that consistency is crucial.

"The body works in patterns," says Anderson. "We respond to the anticipation of being fed. One thing intermittent fasting does is it imposes a pattern, and our biological systems do well with a pattern." She says the body picks up on cues to anticipate our eating behaviours so it can best deal with the food when we eat it.

When it comes to how many meals we deem normal, Charrington-Hollins is seeing change on the horizon.

"Over the centuries, we've become conditioned to three meals a day, but this is being challenged now and people's attitude to food is changing. We have more sedate lifestyles, we're not doing the level of work we were doing in the 19th Century, so we need fewer calories.

"I think, long-term, we'll be reducing back to a light meal then a main meal, depending on what happens work-wise. Our working hours will be the driving force.

"When we came off rations, we embraced three meals a day because there was suddenly an abundance of food. But time goes on – food is everywhere now."

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BBC

I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky basement room – Michelle Ashford

It's a story so fantastic and macabre that it feels like the product of a writer's imagination. In 1943, at the height of World War Two, British Intelligence agents hatched an elaborate scheme to convince the Germans that the Allied forces were planning to invade Greece rather than Sicily. The plan, code-named Operation Mincemeat, involved planting forged documents upon a dead body before setting him adrift in neutral Spanish waters, with the aim of the papers ending up in German hands.

The false intelligence found its way onto Hitler's desk and was evidently believed as Germany ordered tanks divisions, artillery and boats to defend Greece, Sardinia and the Balkans. When Allied troops invaded Sicily on 10 July 1943, the Nazis were caught unawares. More like this:

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The deception succeeded, in part, because the naval intelligence officers behind it, Ewen Montagu and Charles Cholmondeley, were so invested in the fiction. They created a convincing backstory for the corpse, a whole new identity: a homeless person named Glyndwr Michael, who had died after ingesting rat poison, was transformed into William Martin, an officer of the Royal Marines. They gave him not just a name and rank, but an entire life including a fiancée waiting for him at home.

The new Operation Mincemeat film stars Matthew MacFadyen and Colin Firth as the scheme's two masterminds Ewen Montagu and Charles Cholmondeley (Credit: Alamy)

Author and historian Ben Macintyre's gripping 2010 account of the story is now the basis of a film, also called Operation Mincemeat, directed by John Madden, of Shakespeare in Love and The Best Exotic Marigold Hotel fame. It stars Matthew Macfadyen as Cholmondeley, the ungainly aspiring airman who was stymied both by his height and his poor eyesight and seconded to the British security service, MI5, who first suggested the plan, and Colin Firth as Montagu, the shrewd peacetime lawyer who helped develop it.

"They worked together to build this completely imaginary world," explains Macintyre. Working alongside formidable administrator Hester Leggett and the ambitious young secretary Jean Leslie (played by Penelope Wilton and Kelly Macdonald), they sourced an ID card, a uniform, the underwear befitting an officer, and furnished Major Martin with all manner of "wallet litter". This included a note from his bank manager, saying he was overdrawn; receipts and ticket stubs from various theatres and clubs, to demonstrate his appetite for nightlife; and, most poignantly, love letters from his beloved "Pam", with whom he'd had a whirlwind wartime romance. They even gave him an engagement ring.

The creation of the ultimate war story

There's a real sense that these people lived vicariously through their creation. "These were people who were unable to take part in the actual war on the battlefield, either because they were too tall, like Cholmondeley, or too old, like Montagu, or they were women like Jean and they imagined themselves into a kind of parallel underground war," says Macintyre. "There's something touching and remarkable about the idea of a hidden hero." In building a life for Martin, the Operation's team were forced to draw on their creative resources, and needed to think like writers.  And writers abound in the Mincemeat story, something the film plays up. The so-called "trout memo" – a list of potential ways to deceive the enemy which inspired Cholmondeley and Montagu – was likely written by James Bond author Ian Fleming, then assistant to Admiral James Godfrey, who in turn got the idea from a novel written by another espionage man-turned-fiction writer Basil Thompson. In the film you can see Jonny Flynn's Fleming absorbing every outlandish detail for future use.

"I think it's no accident, in a way that some of the greatest novelists of the 20th Century were also spies: Somerset Maugham, Graham Greene, John Buchan, John Le Carré," says Macintyre. "So much of what spies do is to create a false world and convince someone else that is true." This was part of the appeal for writer Michelle Ashford, who adapted Macintyre's book for the screen, having read and loved it when it was first published. "It's almost like a Valentine to spy stories," she says. "And how ironic that the creator of James Bond was actually one of the architects of the story." "I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky, depressing, windowless basement room," says Ashford. "That they were the ones that made the difference."

An id card was among the items created for the fake "Major Martin" (Credit: Alamy)

Fittingly, this true story in which fiction plays a part has frequently been fictionalised. In 1950, Duff Cooper, a former cabinet minister, published the novel Operation Heartbreak, a thinly veiled version of events. When challenged that in doing so he was divulging official secrets, Macintyre explains, Duff reasoned that "Winston Churchill was telling the story after dinner every night, so why shouldn't he tell it?" This gave Montagu the impetus to write his own version of the story, publishing The Man Who Never Was in 1953, (later the basis of a film of the same name, which added further fictional layers to the tale), which he claimed was the true version, though he altered some details – most notably that the family of the deceased man gave them their permission to use his body, which was not the case.

Now, the film's arrival in UK cinemas (before it comes to Netflix in North and Latin America in May) coincides with the return to UK stages of a hit musical about the very same story, also called Operation Mincemeat. The show, devised by theatre company SpitLip, started life on the London fringe in 2019 and has since played several sell out runs at increasingly larger spaces. While the songs draw on everything from Beyoncé to sea shanties for inspiration, and it features the best dancing Nazis since The Producers, the show stays true to the spirit of the story. "We really loved how much they loved creating the fiction," says SpitLip's Natasha Hodgson, who plays Montagu. "We really wanted to get across the joy of creation and story and narrative because that's what we were doing too." Like the film, the musical conveys a sense of people getting to live out their fantasies and getting slightly carried away. At the same time, the company were aware that "we were telling a story in which the vast majority of the characters were white men at the top of the tree," says Hodgson. They attempted to circumvent that by casting her as Montagu and having Leggett, a middle-aged woman, played by a man, Jak Malone, who gets to deliver the show's most moving song, Dear Bill, based on the love letters written by Leggett in the guise of Pam. ("Why did we meet in the middle of a war? What a stupid thing for anyone to do.")

It was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of the operation – David Cummings.

The impact of song has been sharpened by the pandemic. "It hits doubly now that everyone's been through something where they might have yearned for a loved one for upwards of two years or lost a loved one and never said goodbye," reflects David Cumming, who plays Cholmondeley, as a sweetly geeky newt-fancier. The forgotten man

However while it's easy to get swept up in the romantic aspects of the story, a cracking tale of wartime espionage populated by colourful characters, what they did was undoubtedly morally dubious. To create Martin, they had to find someone who would not be missed, a body they could treat as a blank slate, as if he had never lived. Glyndwr Michael's identity was not revealed until 1996 when amateur historian Roger Morgan found a recently declassified document that contained his name. Rather sadly the only photo that survives of him is one of his corpse dressed in military uniform. Even now very little is known about his life, says Macintyre. He was a vulnerable young man from Wales with no living family – the film gives him a sister – most likely mentally ill, who was found in a disused warehouse in King's Cross, having possibly taken his own life. This unhappy element of the story is something that SpitLip was conscious of when writing their show – so that, while the musical is based on the version of events presented by Montagu and his team, "it was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of it," explains Cumming. Ashford was keenly aware of these too. In war, she says, "sometimes you're left with a ghastly decision, no matter which way you go." She was keen to address this in the film, the tension felt by Montagu that "what we're doing is really questionable. But what else are we going to do? Because we're in the middle of war and war quite often means [making] terrible choices."

A new stage musical reinvents the story of the operation with songs inspired by Beyoncé and sea shanties, and gender-swapped casting (Credit: Matt Crockett)

The codename Mincemeat was chosen in dark humour as an allusion to the operation's grim underpinnings, something not lost on Adrian Jackson, who as the former artistic director of Cardboard Citizens, a UK theatre company that makes work with and about homeless people, co-authored a play with Farhana Sheikh, simply and pointedly called Mincemeat, which reinstated Michael at the centre of the story, The promenade performance was staged twice in 2001 and 2009. "We told the story backwards," Jackson tells me. "Essentially using the same trope as in the Powell and Pressburger film, A Matter of Life and Death: a bloke turns up at heaven, dressed as an airman and with all the papers of one Major Martin, but has no memory of how he got there or who he is." The play sees Michael return to Earth in search of his identity. As part of his research, Jackson even managed to track down one of the undertakers who moved Michael's body in the middle of the night. The play contained a sense of anger that a person could be deemed more valuable after death than when alive. "Telling the story entirely from his angle gave us the full pathos and dignity of his life," explains Jackson. "The fact of much of the acting company having had what is now called 'lived experience' [of destitution] added authenticity and power," he adds. The film includes a scene in which Michael's sister chastises them for their callousness in using him in this way. It also shows his gravestone in Huelva, Spain, which now bears both the names Glyndwr Michael and Major William Martin, affirming that he served his country, which Ashford feels that he did. SpitLip did not want to shy away from those questions either, but fundamentally they wanted to celebrate what Montagu achieved, and its sheer audacity.

Because for all the ethical murkiness, and the sense of getting swept up in their own deception, they pulled it off. The Allies invaded Sicily as planned, but the Germans remained convinced it was a diversionary tactic. "It's a really important moment in history," stressed Macintyre, "because unlike most espionage stories, and I say that with all due humility, as I've written a lot of books about spies, this one really did make a difference, this one actually strategically altered the course of the war."

Operation Mincemeat is out in UK cinemas now and released on Netflix in North and Latin America on 11 May; SpitLip's Operation Mincemeat is at London's Riverside Studios, London, from 28 April until 9 July

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France24 - World

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Issued on: 22/04/2022 - 16:43

Annette Young Follow

In this special edition, we once again focus on the war in Ukraine where allegations are emerging of a systemic, coordinated campaign of sexual violence by Russian forces. Annette Young talks to Maxime Forest, a gender policy specialist, on how the war is reinforcing outdated gender stereotypes; in particular the very worst of toxic masculinity. Plus the women leaders from Russia's neighbouring countries who are standing up to Vladimir Putin.

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In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

The France 24 Interview

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

ENCORE!

A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war

L'Humanité

Big Pharma, les profits de la pénurie

Nos recommandations culturelles

Laurent Etre

La crise du Covid a eu l’effet d’un électrochoc : les États ont pris conscience de leur perte de contrôle sur l’économie pharmaceutique. En France, une usine de production de paracétamol, délocalisée vers la Chine en 2008, s’apprête à rouvrir ses portes, à Roussillon, en Isère. Mais la reconnaissance des médicaments comme bien public, que ce soit à Paris ou Bruxelles, ne semble pas près d’advenir. Les lobbies continuent de peser de tout leur poids, notamment contre la levée des brevets pour les vaccins anti-Covid. Ce documentaire met en lumière un système entièrement guidé par le profit. Avec des conséquences dramatiques. L’un des témoins, malade d’un cancer de la vessie, raconte son parcours du combattant pour obtenir enfin son traitement. Certains laboratoires s’autorisent à retirer du marché des médicaments vitaux lorsque les États baissent les prix d’achat, ou s’ils jugent la production pas assez rentable. On réalise ainsi que les pénuries, multipliées par 20 en deux décennies pour ce qui est de l’Europe, sont la plupart du temps organisées. Un véritable scandale.

Télévision
France24 - World

An ambassador of Indian literature: Vikas Swarup at the Festival du Livre de Paris

Issued on: 22/04/2022 - 17:49Modified: 22/04/2022 - 17:51

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Catherine CLIFFORD

When his debut novel "Q&A" became the film sensation "Slumdog Millionaire", Vikas Swarup’s day job as a diplomat became a lot busier. The author joins us to talk about the rich diversity of Indian literature, why Mumbai – a city of celluloid dreams and dramatic contrast – is the perfect literary setting and how storytelling is a gateway to true and empathetic diplomacy.

As the Festival du Livre de Paris returns after a two-year absence, FRANCE 24's Catherine Khédir-Clifford tells us about key changes at the book fair, the effects of the pandemic on the publishing sector and gives us her pick of the bookish events taking place over the weekend.

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L'Humanité

Qui est le « chevalier blanc » qui veut sauver le football français du naufrage financier

Actu

En entrant à hauteur de 13 % dans la nouvelle filiale de la Ligue de football professionnel, le fonds CVC Capital Partners va apporter 1,5 milliard d’euros pour renflouer les clubs. Une arrivée opportuniste qui va encore accélérer la marchandisation autour du ballon rond.

Nicolas Guillermin

La somme est impressionnante. Elle claque comme un slogan et viendrait, nous dit-on, sauver du naufrage financier le football hexagonal durement touché par le fiasco du diffuseur Mediapro (qui n’avait pas honoré son contrat à 800 millions d’euros pour les droits télé), puis la crise sanitaire. Contre 1,5 milliard d’euros, représentant 13 % de sa nouvelle filiale qui sera créée à l’intersaison, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé officiellement, le 1er avril, avoir signé un « accord d’engagement ferme d’investissement » avec le fonds CVC Capital Partners. Un gage d’argent frais, immédiatement disponible, pour les clubs de L1 et L2 qui totalisent 1,8 milliard d’euros de perte depuis 2019.

Unanimité dans le foot hexagonal

Rarement les quarante clubs pros, habitués à se faire la guerre, et les différentes familles du football (entraîneurs, joueurs, arbitres…) ont affiché une telle unité. À l’unanimité, ils ont approuvé en assemblée générale cet accord, qualifié d’« historique » par Vincent Labrune, président de la LFP, avec ce nouvel investisseur mieux-disant choisi parmi trois autres candidats (Hellman & Friedman, Oaktree et Silver Lake). Mais quel est donc ce fonds d’investissement britannique accueilli comme le chevalier blanc et quelles sont ses intentions ?

Basé au Luxembourg, CVC Capital Partners dispose de 165 milliards de dollars sous gestion (149 milliards d’euros), ce qui en fait l’un des dix plus grands fonds d’investissement au monde. « CVC est l’un des fonds les plus actifs du spectacle sportif, où il dispose d’une grande expertise », explique Jean-Pascal Gayant, économiste du sport. Un savoir-faire qui lui permet de réaliser de juteuses opérations. Après être devenue actionnaire majoritaire du championnat de Formule 1 en 2006, en déboursant 1 milliard de dollars, la société a revendu ses parts en 2017 à l’américain Liberty Media en empochant, selon les estimations, quatre fois sa mise. En 2021, l’organisme a acquis 14,3 % du capital de la nouvelle société commerciale du tournoi des Six-Nations pour la somme de 365 millions de livres, soit plus de 425 millions d’euros.

L’appétit de CVC ne s’arrête pas là. Le fonds détient des parts dans la société qui gère les droits du tennis professionnel (ATP et WTA) et a également investi dans le volley-ball ou encore les MMA (arts martiaux mixtes). Plus récemment, il a jeté son dévolu sur le football espagnol et italien. La Liga a trouvé un accord à hauteur de près de 2 milliards d’euros pour céder 10 % de son capital malgré l’opposition du Real Madrid, du FC Barcelone et de l’Athletic Bilbao. La Serie A compte, elle aussi, lever 1,7 milliard d’euros via trois fonds dont CVC. Mais le projet, approuvé en novembre, se heurte à l’opposition de plusieurs clubs transalpins.

Des conditions opaques

Les clubs français, eux, ont accueilli à bras ouverts l’investisseur, dont la réputation est pourtant loin de faire l’unanimité. Si les conditions du contrat restent opaques, il est clair que ce nouvel actionnaire minoritaire disposera de représentants au conseil d’administration de la structure et se remboursera sur les recettes futures des droits télé et commerciaux du football français, lors du prochain cycle démarrant en 2024. La Ligue compte en effet sur CVC pour multiplier par 2,3 ses revenus d’ici huit ans et atteindre 1,8 milliard d’euros par an, ce qui passe notamment par une hausse des droits audiovisuels, un domaine où le championnat de France est très en retard par rapport à ses voisins, surtout pour les droits à l’international (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole).

Un objectif de croissance qui laisse Jean-Pascal Gayant sceptique. « Ils font le pari que la dîme que va percevoir CVC, qui est plus fort dans la commercialisation des droits, va être plus que compensée par l’accroissement des recettes, précise le docteur en sciences économiques. Entre le fiasco Mediapro et le deal sous-évalué à 250 millions d’euros pour Amazon, ils ne peuvent faire que mieux… Mais je ne suis pas sûr qu’on aille très au-delà des 650 millions pour les droits domestiques ni que ceux à l’international croissent de façon exponentielle. »

Au-delà de la vente des droits, CVC risque de mettre la main sur le calendrier et l’organisation sportive. « On ne connaît pas les termes du contrat, mais il y a sûrement une contrepartie et CVC pourrait, pourquoi pas, optimiser les horaires des matchs à des horaires abracadabrantesques pour les marchés chinois ou américain ou bien en délocaliser certains… » Et si les choses ne devaient pas se passer comme prévu ? « CVC n’est pas un mécène, il attend un retour sur investissement, souligne Jean-Pascal Gayant. C’est l’archétype de ces sociétés avec des bataillons d’avocats qui vont, parce qu’ils auront tout cadré dans le contrat, aller récupérer le moindre centime, si ça tourne mal. En général, on se fait broyer dans ces moments-là… » On peut se demander si la Ligue n’a pas marqué un but contre son camp…

sportfootball
France24 - World

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

Issued on: 20/04/2022 - 13:22

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged eastern city of Mariupol. She also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children. The prosecutor general said that "sexual crimes" have taken place in all occupied areas of Ukraine and have targeted women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova explained that more than 7,000 war crimes investigations have already been opened. 

Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" by Russian forces in the besieged eastern Ukrainian port city of Mariupol.

Venediktova also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children.

She also said that at least 1,500 civilians have been found dead around the capital Kyiv, but that the real number is no doubt higher as some places are "still mined", with de-mining operations ongoing.

'Sexual crimes took place in all occupied territories'

The prosecutor general warned that "sexual crimes" have taken place in all areas of Ukraine occupied by Russian forces and that the victims were women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova said that more than 7,000 war crimes investigations have been opened in Ukraine, with more than 3,000 other probes opened into related crimes. 

Asked about whether she could prosecute Russian President Vladimir Putin, Venediktova explained that foreign leaders have immunity under Ukrainian law. She said that she was "very open to cooperation" with the chief prosecutor of the International Criminal Court in order to get around the issue of immunity. She added that Ukraine was "ready to cooperate with other states" and that several joint investigations have already begun.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

The Debate

Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?

WAR IN UKRAINE

French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

L'Humanité

Rugby. Comment les Bleues peuvent passer la quatrième face aux Galloises

Actu

Bien parties dans le tournoi des Six-Nations avec trois succès, les Françaises devront élever leur niveau ce vendredi soir face aux Galloises pour espérer jouer une semaine plus tard un Grand Chelem contre les Anglaises.

Éric Serres

Il y a un an, le XV de France avait parfaitement entamé son tournoi des Six-Nations en écrasant le Pays de Galles 53-0 à Vannes. Cette année, après trois victoires en autant de journées, les Françaises, qui sont en course pour un Grand Chelem, retrouvent ces mêmes Galloises, mais se déplaceront cette fois-ci à l’Arms Park de Cardiff.

Une quatrième journée à haut risque pour les joueuses dirigées par Annick Hayraud. Les Bleues, bien parties mais encore peu sûres de leur jeu, rêvent malgré tout d’imiter leurs homologues masculins. Pour en arriver là, il faudra d’abord s’imposer dans l’antre des Rouges ce vendredi 22 avril (21 heures). Ce succès leur permettrait de rêver alors à une finale contre l’Angleterre (première nation mondiale), le samedi 30 avril, au stade Jean-Dauger de Bayonne.

Faire confiance aux plus chevronnées

Reste l’obstacle gallois, une équipe qui a progressé depuis 2021 et ne sera pas forcément la victime expiatoire espérée. La manager des Bleues, Annick Hayraud, en est bien consciente et espère que ses joueuses ne feront pas preuve de trop de suffisance : « Le Pays de Galles est une nation qui avance. Je crois que la Fédération galloise de rugby a mis des moyens qu’elle ne mettait pas les autres années. Forcément, c’est une équipe qui grandit et qui a remporté deux matchs dans ce tournoi. »

Face à ce challenge, elle est bien décidée à mettre tous les atouts de son côté et faire confiance aux plus chevronnées : « Sur la première partie du tournoi, nous avons joué la carte du turnover. Pour ce nouveau défi, nous allons aligner des joueuses qui ont un peu plus l’habitude d’être ensemble et de jouer des rencontres à forte intensité. J’espère qu’il y aura un peu plus de maîtrise que lors des autres matchs afin d’enchaîner plus de temps de jeu. Cela fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, donc on devr ait être en capacité de mieux maîtriser notre jeu et surtout d’être ambitieuses. »

Un certain talent gallois pour perturber les rucks

Outre le sérieux, Annick Hayraud ne veut pas voir son équipe jouer avec le frein à main : « Il faut vraiment que les filles se fassent plaisir et ne pas revenir avec de la frustration, comme cela a été le cas sur les premiers matchs. » Avec une conquête performante en mêlée fermée, un certain talent pour perturber les rucks, mais aussi une capacité à remonter les ballons avec un jeu au pied performant et à « jouer, dans le sillage de leur arrière et d’une demie de mêlée omniprésente et un peu pénible », les Galloises offrent un joli défi à relever.

Pour Thomas Darracq, membre du staff, « il est très important pour nous de bien négocier cet avant-dernier match du tournoi. Après quelques jours de pause, nous avons pu travailler sur nos axes d’amélioration et également nous appuyer sur nos certitudes acquises pendant les trois premiers matchs. Ce déplacement doit nous permettre de continuer à développer notre capacité à être performantes pendant quatre-vingts minutes » . Réponse vendredi soir.

rugby féminintournoi des 6 nationsrugby
France24 - World

Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad

Issued on: 22/04/2022 - 17:11

The textile industry is the backbone of Pakistan's economy, accounting for 8.5 percent of its GDP. But it's also a source of major pollution, with untreated waste flowing into the groundwater and factories relying heavily on coal. Our correspondents report on the industry's impact in Faisalabad, Pakistan's main textile hub, where clothes are produced for the biggest fast fashion brands.

Down to Earth

Renewable colours: Sustainable dyes

DOWN TO EARTH

Fast fashion: Wearing the world out

INDIA

India's textile hub faces challenge of preserving environment

France24 - World

Trouble in crypto paradise: Why utopian projects always seem to fail

Issued on: 22/04/2022 - 15:43

Peter O'Brien Follow

A number of wealthy cryptocurrency enthusiasts have dreamt up schemes to spend the rest of their days chilling on a Bitcoin beach or a crypto cruise ship, away from the institutions, currencies and taxes that govern the lives of everyone else. But only a few are determined enough to try to make it happen. On this week's Tech 24, Peter O'Brien takes us through some of the real-life attempts to create a utopian, libertarian, offshore paradise... and explains why they've all been doomed to fail so far. 

Focus

Is El Salvador's Bitcoin gamble paying off?

Cryptocurrency

Cryptocurrency: How ‘stablecoins’ risk destabilising global markets

Meta abandons its cryptocurrency venture, Diem

L'Humanité

Les supporters du Red Star se lèvent contre la vente du club à un fonds d'investissement

Actu

Football. L’annonce du possible rachat du club de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par le fonds d’investissement 777 Partners a mis le feu aux poudres. Hostile à la vente, le collectif Red Star Bauer mène la fronde contre la négociation en cours.

Nicolas Guillermin

Onzième de National à quatre journées du terme, le Red Star pourrait vivre une fin de saison mouvementée. Si le club, englué dans le ventre mou du championnat de 3e division, n’a plus rien à espérer au niveau sportif, il joue en revanche son avenir pour les prochaines saisons, et l’ambiance est loin d’être à la fête.

Jets de fumigènes

Au moyen d’une longue banderole « 777 NOT WELCOME », accompagnée de nombreuses pancartes « 777 OUT » et de chants comme « 777 cassez-vous », les supporters du club audonien ont vivement manifesté leur opposition au rachat du club par le fonds d’investissement américain 777 Partners, lors du match face à Sète (30e journée), le vendredi 15 avril.

Interrompue plusieurs fois par des jets de fumigènes sur la pelouse, la rencontre au stade Bauer a été définitivement arrêtée à la 38e minute alors que les visiteurs menaient (0-1).

La direction du club, dont le président Patrice Haddad est entré début avril en négociations exclusives avec 777 pour la cession de 100 % des parts, a condamné les débordements en dénonçant un « comportement inédit et inacceptable ».

Un fonds présent dans les assurances

Les supporters assument. « L’annonce a été brutale : on a appris par voie de presse que la direction était en négociation exclusive avec ce fonds d’investissement, nous explique Vincent Chutet-Mézence, président du collectif Red Star Bauer. La réaction a été à la hauteur de l’annonce. »

Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs clubs comme le Standard de Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses termes.

Football. Au Red Star, le nom du stade Bauer n’est pas à vendre

Il serait prêt à mettre entre 10 et 19 millions d’euros pour racheter les parts de Patrice Haddad, à la tête du club depuis 2008, qui resterait président après la transaction. « 777 s’inscrit dans notre feuille de route et compte respecter l’ADN du club », souligne la direction, qui ajoute avoir « pris la peine d’ouvrir la porte au dialogue avec les représentants du collectif (…) mais l’invitation a malheureusement été déclinée ».

« C’est vrai, on a refusé de discuter avec la direction et 777 Partners. On est prêts à discuter mais sur la base d’un nouvel investisseur, précise Vincent Chutet-Mézence. 777 Partners, on n’en veut pas. Nous appelons la direction du Red Star à revenir à la raison. »

« Un coup de poker financier »

Des inquiétudes en partie partagées par la municipalité. « Si la manifestation de colère est condamnable, les revendications sont légitimes », indique Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, qui doit rencontrer les représentants du fonds dans les prochains jours.

Histoire. Rino Della Negra, footballeur au Red Star et partisan fusillé aux côtés de Manouchian

« On partage un constat avec la direction, glisse Vincent Chutet-Mézence, c’est que le club est à bout de souffle. Il faut donc un nouvel investisseur avec un vrai projet sportif, une nouvelle équipe dirigeante qui s’implique de façon pérenne pour restructurer et développer le club sportivement. Là, on est face à un fonds d’investissement, basé à 5 000 kilomètres, qui, en l’espace de sept mois, a racheté un nombre conséquent de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier. »

« Une forme d’hypocrisie »

Les supporters redoutent que le club de Seine-Saint-Denis, au sein d’une région qui regorge de jeunes talents, ne serve de vivier pour d’autres équipes. « Notre crainte, c’est que le Red Star soit la cinquième roue du carrosse au milieu du Standard de Liège, du Genoa et des autres clubs, détaille le porte-parole de la tribune Rino-Della-Negra. On va être la petite académie qu’on va piller. Ce modèle ne marche pas. À Bordeaux (19e de L1), c’est une catastrophe. À Nancy (20e de L2), la cogestion avec Ostende (Belgique) et Brighton (Angleterre) ne fonctionne pas… »

Les prochaines semaines risquent d’être tendues. « La direction surfe sur les valeurs du Red Star, un club différent, social, mais c’est complètement incompatible avec ce qu’ils sont en train de faire. Il y a une forme d’hypocrisie. Si la négociation pour la vente se poursuit et qu’elle aboutit, l’environnement autour du club va être sacrément perturbé, prévient Vincent Chutet-Mézence. Ça ne profitera à personne et tout le monde y laissera des plumes. »

footballfonds d'investissementred star
L'Humanité

Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps

Un jour avec

Avec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.

Éric Serres

Un lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.

Fin de la pause, retour sur le tatami

Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.

Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.

Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »

Gennevilliers est sa terre promise

Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.

Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »

Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.

Des Ninjas en herbe

17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !

Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »

Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.

Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.

Entre coaching et cours collectif

Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »

Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.

En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.

Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.

Un jour aveckaratégennevilliers
Valeurs Actuelles

Nouvelle alerte à la Listeria dans le Tarn

La préfecture du Tarn a lancé, vendredi 22 avril, un nouveau rappel de charcuteries vendues sur différents marchés du département ainsi qu’en Haute-Garonne en raison d’une contamination à la Listeria. « Une analyse bactériologique de routine réalisée par le professionnel le 13 avril 2022 sur du Melsat fabriqué à la SICA des Pays de l’Autan a mis en évidence la présence de Listeria à un taux supérieur à la norme », préviennent les services de l’Etat.

Deux alertes en deux jours

Près d’une trentaine de produits fabriqués entre le 28 mars et le 1er avril et commercialisés sous les marques EARL Esteve, La Dame de Cledes et La Ferme Reilhes sont concernés. Ils ont été vendus sur les marchés de Renneville, Bonrepos-Riquet, L’Oustalous à Toulouse, Fontenilles, Verfeil et Blagnac en Haute ​Garonne, et sur ceux de Rabastens, Lisle-sur-Tarn et Lavaur dans le Tarn. Les personnes ayant acheté ces produits, dont la liste précise a été publiée sur le site de la préfecture, sont invitées à les jeter ou à les retourner.

Il s’agit du second rappel de produits lié à la Listeria dans le département en quelques jours. Jeudi 21 avril, la préfecture avait déjà alerté concernant des lots de charcuterie vendus dans divers magasins du Sud-Ouest. La Listeria est généralement présente dans les aliments crus car elle est détruite par les hautes températures. Les personnes infectées peuvent expérimenter dans les 10 à 28 jours de la fièvre, des maux de tête et parfois des troubles digestifs. « Des complications neurologiques peuvent survenir et mettre en jeu le pronostic vital de la personne atteinte », précise le ministère de la Santé.

Tarn : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Viol d'une touriste canadienne au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Publié le : 22/04/2022 - 15:49Modifié le : 22/04/2022 - 16:48

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Condamnés en première instance à sept ans de prison pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, les deux ex-policiers ont été acquittés vendredi par la cour d'assises du Val-de-Marne. 

C'est un rebondissement judiciaire rare dans une affaire hors norme : les deux anciens policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la police judiciaire (PJ) parisienne, 36 quai des Orfèvres, ont été acquittés vendredi 22 avril par la cour d'assises du Val-de-Marne.

Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines. 

La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés, tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes. 

"C'était un combat très dur, une audience très éprouvante. C'était difficile dans le contexte actuel de faire passer le message que lorsqu'on porte des accusations, elles doivent être établies et étayées", a réagi auprès de l'AFP Me Pascal Garbarini, un des avocats de Nicolas Redouane. 

"Ce qui a énormément joué, je pense, dans la décision, c'est l'incohérence de Mme Spanton qui à la fois se constitue partie civile et, en même temps, refuse de donner des explications sur les faits qu'elle dénonce", a-t-il ajouté. 

Me Anne-Laure Compoint, l'une des avocates d'Antoine Quirin a réagi en ces termes : "Je suis absolument satisfaite du résultat, après huit ans d'enfer mon client est enfin soulagé".

Mercredi, le ministère public avait requis une peine de sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui n'avaient cessé de proclamer leur innocence depuis le début de l'affaire. 

Parole contre parole

Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres.

Alors que l'ambiance était au flirt, les agents avaient proposé une visite de leurs locaux à Emily Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en était ressortie en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d'audience éprouvantes, la cour et les différentes parties s'étaient attelées à déterminer précisément ce qu'il s'était passé pendant environ une heure cette soirée-là, après le départ du pub.

Antoine Quirin expliquait avoir pénétré digitalement – et de manière consentie – Emily Spanton dans la voiture qu'il conduisait pour la ramener dans ses bureaux du "36".

Nicolas Redouane, lui, déclarait avoir reçu une fellation, toujours consentie, avant qu'Emily Spanton ne se "vexe" en raison d'une panne sexuelle de sa part. 

La partie civile, elle, niait l'existence de ces rapports et expliquait avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. 

Les deux versions avaient évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées.    

Le bénéfice du doute

Lors de son passage à la barre il y a deux semaines, Emily Spanton avait expliqué ses incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu'elle mène pour "oublier" les faits qu'elle décrit. 

"Lorsqu'ils étaient au pub, ils ne voulaient pas violer Emily Spanton", avait estimé l'avocat général Christophe Auger lors de son réquisitoire. "Ils pensaient pouvoir avoir une relation sexuelle consentie avec elle. Mais elle ne veut pas. Alors on lui sert un verre de whisky pour forcer son consentement. Et il se passe ce qu'il se passe".

Jeudi, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l'acquittement pour leurs clients, remettant en cause la "crédibilité" d'Emily Spanton et pointant du doigt des déclarations "évolutives" et des "mensonges" de sa part. 

"Le doute bénéficie aux accusés, c'est l'application de la loi pénale", a réagi auprès de l'AFP Me Mario Stasi, l'un des avocats de la partie civile.   

Cette décision marque probablement la fin d'une longue épopée judiciaire. Les deux policiers avaient d'abord bénéficié d'un non-lieu, avant que la chambre de l'instruction de la cour d'appel ne les renvoie devant les assises à Paris où ils avaient été condamnés en 2019. Le procès en appel qui vient de s'achever avait été renvoyé en deux fois.

Avec AFP

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Sept ans de prison pour deux ex-policiers accusés du viol d'une touriste canadienne

FRANCE

Procès du viol du 36 quai des Orfèvres : l'heure du verdict pour les deux policiers

FRANCE

Quai des Orfèvres : deux policiers mis en examen pour viol en réunion

BBC

The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar"

Just a decade ago, Melisa Hasanspahić from the eastern Bosnian town of Goražde could not have imagined that today she would be running a food production business based on a recipe she inherited from her mother. However, her life changed when she started selling jars of her homemade ajvar, a widely popular vegetable delicacy, which she had previously only gifted to her loved ones. 

"I love ajvar; I've always adored it," said Hasanspahić, now a food entrepreneur, whom family, friends and customers jokingly refer to as "Lady Ajvar".

The orange spread, based on roasted red peppers, is not only adored by Hasanspahić but also by the whole of Bosnia and Herzegovina – and the entire Balkan region – where other "Ladies Ajvar" like her give away or sell homemade ajvar in their communities.

But while Hasanspahić uses red peppers and aubergine to make it, some argue that "real" ajvar should only consist of four ingredients: red pepper, oil, salt and vinegar.

Recipes, however, depend on the region and the cook. Some, for instance, require the addition of garlic, others red onions, carrots and tomatoes. Some do not mention vinegar but suggest adding sugar. And many differ on whether the vegetables should be roasted, baked, boiled or even ground fresh. Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used.

In the first known published ajvar recipe, found in the Great Serbian Cookbook from the 19th Century, author Katarina Popović mentions both peppers and aubergine. Yet, Serbians usually make ajvar only from red peppers, while citizens of North Macedonia are typically the ones who also use aubergine. 

Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is eaten year-round (Credit: Haris Čalkić)

The discrepancy between this first documented recipe and the current method of preparation in Serbia is likely related to the fact that people have moved around the region and shared food traditions.

Similar to how hummus is viewed in the Arab world, practically every Balkan country claims ajvar as its own. Dua Lipa, a British singer of Kosovo origin, referred to ajvar as an Albanian dish in a 2020 interview, which infuriated some Serbians who insist that ajvar is Serbian, which in turn upset some citizens of North Macedonia who say it belongs to them.

Heated ajvar debates have been sparked before, such as when the Slovenian media reported on the attempt of a Slovenian food company to protect the name "ajvar" in the German market; and when RTS (Radio Television of Serbia) reported that a Serbian ajvar producer would file a lawsuit against one from North Macedonia for falsely branding and selling its product as "Leskovac Ajvar" (a famous ajvar produced in southern Serbia's city of Leskovac).

Much like the 2003 Bulgarian documentary Whose Is This Song? about a popular folk song that all Balkan nations claim as theirs, the battle over ajvar depicts the tragicomic nationalism ever present in the conflict-ridden region. In the countries that emerged from the disintegration of the former Yugoslavia in the 1990s, cultural and culinary heritage helped form a sense of identity, and every country longs to prove that what used to be a common good is exclusively its own.

Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used (Credit: Haris Čalkić)

While there's little consensus over what constitutes the "true" recipe for ajvar, or which nation it officially belongs to, one thing that's for certain is that homemade ajvar is always produced in autumn – between September and October – during the "pepper season". The vegetables are individually cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients. Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is generally eaten year-round.

The versatile treat can be used as a topping, condiment, side dish or main course, although it's often served as part of meza, a Balkan appetiser platter with cheese, salami and other cured meats, or with ćevapi (Balkan minced meat sticks). It can be mixed with broth, served with steak or poured over omelettes, risotto or pasta. With a silky texture and salty-sweet flavour, it's pleasing even when simply spread on a slice of bread.

The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar". According to some explanations, it bears that name because peppers and oil were expensive and considered a luxury in Belgrade at the end of the 19th Century and kafana (traditional Serbian eateries) marketed the orange spread on their menus as "red pepper caviar". Now, however, vegetables cost much less and thus ajvar is very affordable.

"Ajvar is made of peppers that are available to practically everyone; it's easy to make; it's relatively cheap… It can be a main course and a side dish – it's the caviar for the poor," said ethnologist Slađana Rajković, who is an adviser at the National Museum in Leskovac.

The ajvar vegetables are cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients (Credit: Haris Čalkić)

Across the Balkans, ajvar has come to represent much more than just food; it's also a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging. During autumn and winter, for example, people across the Balkans gather at ajvar festivals and ajvar-making competitions to celebrate the spread. Ajvar's appreciation is also apparent in the online world.

"We can show the world what the Balkan power is if we could get #ajvar trending," said Bosnian writer Aleksandar Hemon, who recently tweeted an image of jars of different types of ajvar. His followers started posting their own jars and commenting on different versions of it in his thread.

It has also been trending within Balkan pop culture. Croatian musician Tonči Huljić wrote a witty song about an attempt to "smuggle" a jar of ajvar into the European Union, which has strict food import rules. A group of Serbian musicians expressed a more intimate relationship with ajvar in a song whose chorus translates to "Ajvar – five letters; ajvar – one colour; a jar full of serenity that is only mine". And last year's Kosovo-Albanian feature film Hive followed the true story of Kosovo war widow Fahrije Hoti, who founded an ajvar production company in her village to help widows regain their lives and become empowered.

In the recent award-winning Serbian film Ajvar – a love story about a Serbian couple living in Sweden – the popular dish symbolises family, love and nostalgia, in which the introduction states that ajvar is "commonly found in the suitcases of Serbian emigrants".

It's precisely because of Balkans expatriates, many of whom live in Scandinavia, that ajvar has become popularised in northern European supermarkets, kitchens and even languages. The word "ajvar" has been entered into Swedish and Danish dictionaries, where it generally is defined as "a pepper cream with Balkan origins".

Growing in popularity, ajvar is suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten (Credit: Haris Čalkić)

At Terra Madre Salone del Gusto festivals organised by the International Slow Food Foundation based in Italy, ajvar is dubbed as salsa ("sauce" in Italian). "We would always sell all the jars [of ajvar] we would take with us," said Jasmina Šahović, president of the Bosnian women's association Emina, which has been presenting ajvar and other Balkan foods at the events for several years.

Apart from being a traditional food, ajvar – whose ingredients naturally fit into modern dietary trends – seems to have a bright future. It's suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten. Some vegan food and travel websites, such as Yummy Plants, Simply Healthy Vegan, Slavic Vegan, Minimalist Traveller, recommend it to their followers. Recognising its market potential, the Croatian food company Podravka, for example, has started branding its ajvar as a vegan product.

In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus

In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus. "It could not have come more naturally," said Željka Kisić, manager of vegan Vegehop restoran in Croatia's capital of Zagreb. "Ajvar is a special food that is difficult to avoid in our traditional cuisine and especially in a vegan diet."

Regional tourism companies are also seeing ajvar's potential and are targeting vegetarian visitors curious about Balkan cuisine, which is heavily dependent on meat and dairy products. For example, participants in the Food and Culture Tours in Serbian capital Belgrade can try ajvar and learn about its links to local culture. South of Belgrade, in North Macedonia's capital of Skopje, Skopje Walking Tours uses a similar concept by offering tailor-made vegetarian and vegan food tours that include ajvar tastings.

Ajvar has become a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging (Credit: Haris Čalkić)

"A few months before the pandemic, I came up with the idea to start doing Ajvar tours," said Elena Mitkovska, the company's founder. "My family and I were preparing ajvar in our backyard and I told them it would be a wonderful idea to host travellers next year and show them the whole process, but then Covid-19 broke out."

Mitkovska hopes to launch her Ajvar tour this coming autumn, which will be an all-day programme that allows guests to participate in the whole ajvar-making process, from cleaning the peppers and cooking to enjoying a family-style lunch.

"Over the years, I have realised that people are looking for an experience in which they can have a personal touch with the local reality, and there is nothing more local and traditional than making ajvar in someone's home," Mitkovska added.

Judging by travellers' reactions so far, Mitkovska believes that her Ajvar tours will be successful. And like many people in the Balkans, she cannot wait for autumn to come.

Already Vegan is a BBC Travel series that highlights dishes and cuisines from around the world that have been historically and culturally animal-free for eons.

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Valeurs Actuelles

Animaux de cirque : le chapiteau Zavatta-Prien s’installe dans une commune du Rhône malgré l’opposition du maire

Le bras de fer entre le maire de Belleville-en-Beaujolais (Rhône) et le cirque Zavatta-Prien illustre le débat sur la présence d’animaux sauvages dans ces structures. Les circassiens ont installé leur chapiteau sur un parking de la commune, mardi 19 avril, relate France 3 Régions. Mais l’édile, Frédéric Pronchery, s’oppose de son côté à la venue d’un cirque ayant recours à ces animaux. Il dénonce également des dégradations commises lors de l’installation, qui n’ont cependant pas été constatées par les services de police, précise BFMTV.

« On est obligé de faire le forcing »

Le cirque Zavatta-Prien affirme détenir une autorisation préfectorale pour détenir des animaux sauvages. Mais, interrogés par France 3 Régions, les services de l’Etat rappellent que cela ne constitue pas une autorisation d’installation sur l’espace public d’une commune qui dépend bien du maire. Frédéric Pronchery a donc déposé plainte, considérant qu’il s’agit d’une occupation illégale de l’espace public.

« Si les maires font pareil dans toutes les communes, on ne peut plus travailler, donc on est obligé de faire le forcing », s’est justifié auprès de BFMTV Arsène Teddy Prein, directeur du cirque. « Je ne vois pas pourquoi ils nous embêtent puisqu’on est dans les normes », ajoute-t-il. Dans la nuit de jeudi 21 à vendredi 22 avril, des inscriptions hostiles aux cirques ont été taguées aux abords du chapiteau.

Rhône : les dernières actualités

Près de Lyon, un maire menacé par un homme armé d’un couteau

A Vaulx-en-Velin, un ressortissant sénégalais aurait passé dix jours cloîtré avec les corps de sa femme et de sa fille

Après l’effondrement d’un immeuble à Lyon, les logements sont cambriolés

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Procès d'Osman Kavala : le philanthrope turc fixé lundi sur son sort

Publié le : 22/04/2022 - 18:07Modifié le : 22/04/2022 - 20:14

FRANCE 24 Suivre

La justice turque devrait rendre son jugement lundi après des années de procédure contre Osman Kavala. Accusé d'avoir pris part à une tentative de Coup d'État en 2016, cette figure de l'opposition au régime de Recep Tayyip Erdogan risque la prison à vie. Celui que ses détracteurs surnomment "le milliardaire rouge" a dénoncé vendredi lors d'une énième audience "un acte d'accusation étrange basé sur des théories du complot et de faux témoignages". 

C'est bientôt la fin d'un marathon judiciaire pour Osman Kavala : le philanthrope turc, détenu sans jugement depuis quatre ans et demi, devrait être fixé lundi sur son avenir, après avoir dénoncé vendredi 22 avril face aux juges l'influence du président Recep Tayyip Erdogan sur son procès.

Le tribunal d'Istanbul, qui multiplie les audiences et le maintient chaque fois en détention, a renvoyé à lundi 10 heures (7 heures GMT) les plaidoiries de ses défenseurs, avant l'énoncé du verdict, a constaté une journaliste de l'AFP.

Pour la première fois depuis de longs mois, Osman Kavala, 64 ans, a pris la parole par visioconférence depuis sa cellule de la prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul, pour dénoncer "un acte d'accusation étrange basé sur des théories du complot et de faux témoignages".

Osman Kavala, devenu au fil des ans la bête noire du régime, est accusé d'avoir financé les manifestations anti-gouvernementales de 2013 et d'avoir pris part au complot menant à la tentative de coup d'État de juillet 2016, ainsi que d'espionnage. 

Ces accusations, qu'il a toujours niées, lui font encourir la prison à vie et exposent Ankara à la réprobation internationale et à des sanctions européennes

Le philanthrope a insisté sur le fait qu'il n'avait "jamais été interrogé par le procureur à aucun stade de la procédure", ce qui constitue "un manquement grave à ses obligations", a-t-il relevé.

"Je n'attends rien et j'essaie de ne rien espérer"

Le mois dernier, les procureurs avaient réclamé sa condamnation pour "tentative de renversement" du gouvernement – soit une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

Osman Kavala est jugé en même temps que sept des 16 autres accusés pour les manifestations de 2013 – neuf d'entre eux ayant fui à l'étranger.

Les militants des droits humains espèrent encore une libération qui enverrait un signal positif, alors que la Turquie essaie de faciliter les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.

"Osman Kavala est l'un des plus éminents prisonniers de Turquie, mais l'attention qui lui est portée ne l'a pas empêché de subir de graves injustices aux mains du système", relève Guney Yildiz, d'Amnesty International en Turquie.

Pour l'intéressé, "avoir passé quatre ans et demi de ma vie en prison ne pourra jamais être compensé. La seule chose qui pourra me consoler sera d'avoir contribué à révéler les graves erreurs de la justice", a-t-il lancé aux juges.

Son épouse Ayse Bugra, dans une déclaration à la chaîne France 24, a assuré ne pas comprendre ce que la justice lui reproche : "Mon mari n'est affilié à aucun parti politique, organisation ou mouvement, donc c'est assez étrange", a-t-elle relevé. "Je n'attends rien et j'essaie de ne rien espérer surtout, parce que l'espoir déçu est dévastateur".

Avec AFP

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En Turquie, le "milliardaire rouge" Osman Kavala reste derrière les barreaux

La Turquie renonce à expulser 10 diplomates, menacés pour leur soutien à Osman Kavala

Bras de fer engagé entre Ankara et le Conseil de l'Europe sur la détention d'Osman Kavala

BBC

There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination – David Greenberg

This year marks the 50th anniversary of the United States' most notorious political scandal: Watergate. To mark the jubilee, a new TV series and an art exhibition reveal a resurgence of creative takes on the national disgrace, which started with a June 1972 burglary of the Democratic National Committee headquarters in Washington, DC's Watergate office building. Police caught the burglars in the act, leading to an investigation that uncovered major abuses of power in Republican President Richard Nixon's administration.

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Shakespearean in scope, the scandal, which included wire-tapping, "hush" money and secretly recorded White House tapes, led to the worst US constitutional crisis since the Civil War. Nixon's resignation two years later forever altered US politics and the nation's standing in the world.

In Watergate Breaks Wide Open by Jack Davis, Nixon's political circle point fingers at each other (Credit: Estate of Jack David/National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Since then, Nixon's downfall has inspired artworks from a range of creators, from Alan J Pakula's 1976 All the President's Men, the earliest film in the genre, to Oliver Stone's Nixon (1995), and Robbie Pickering's Gaslit, a new TV series premiering on StarzPlay on 24 April.

"It's been an endlessly fertile ground for television, movies, visual art, humour, even music," says David Greenberg, cultural historian and author of Nixon's Shadow: The History of an Image. "There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination."

Gaslit also coincides with an exhibition at the National Portrait Gallery in Washington, DC, Watergate: Portraiture and Intrigue, on view until 5 September. And this autumn, HBO is expected to air The White House Plumbers from the producers of Veep, starring Woody Harrelson as E Howard Hunt and Justin Theroux as G Gordon Liddy, the two masterminds behind the DNC burglary.

New TV series Gaslit portrays the Watergate scandal, and its lesser-known whistleblowers (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

So what is it that keeps creatives coming back to the well of Watergate? According to Gaslit creator Robbie Pickering, at least, it's the chance to give a "modern take" on the scandal. He wanted to focus on the tragic whistleblowers who have faded from the spotlight – particularly Martha Mitchell (played by Julia Roberts), the wife of Attorney General John Mitchell (played by Sean Penn).

Pickering's eight-part series comes from a more jaded eye than previous screen versions. He says that he and his generation have never known an uncorrupt US presidential administration. After Nixon's resignation, President Ronald Reagan's staff got caught making illegal shipments of arms to Iran to fund Nicaragua's Contra militants in 1986, the year Pickering was born. Presidential scandals continued through to the current investigation of President Donald Trump's obstruction of justice.

Gaslit offers a more nuanced representation of characters than earlier screen retellings (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

"The baby boomer kind of films and stories about this period really take on the mythological heroes and villains quality," he tells BBC Culture. "But it really is this mundane story. And by showing some of the lesser-known people, you really understand how human a lot of the villains were and how complex a lot of the heroes were."

Pickering based his series in part on Slate's 2018 Slow Burn Watergate podcast, using that programme's sceptical approach to US institutions by depicting Nixon's enabling culture: In Gaslit, we never see the president on screen, just his bumbling cronies trying to use bureaucracy to cover up Nixon's connection to the burglary. All this amid an atmosphere of the casual bigotry and sexism of the time.

Pickering resuscitates the image of Martha Mitchell and other characters who never got the hero treatment before, including White House counsel John Dean's wife, Mo (played by Betty Gilpin), and even Frank Wills (Patrick R Walker), the African-American security guard who first reported the Watergate burglary.

Gaslit shines a spotlight on people previously left on the fringes (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

But Gaslit is really Mitchell's story, and it's a heart-wrenching one. With a teased 1970s flip hairdo, Julia Roberts' Mitchell is surrounded by '70s decor and decorum: her upscale Watergate apartment is bathed in burnt sienna brown, with avocado kitchen appliances and a railed-in sunken living room with paneled walls and a wet bar, popular at the time. As an outspoken Republican socialite, Mitchell was known for drinking and calling reporters with political gossip and information she picked up from overhearing her husband's phone conversations or looking through documents he kept in his office.

When John Mitchell was appointed head of Nixon's Committee to Re-elect the President, or CREEP as it became known later, for the 1972 presidential campaign, Martha began relaying her suspicions that Nixon was unleashing a bag of "dirty tricks" to get back at enemies and Democratic opponents.

And her actions have tragic consequences. During the week of the Watergate break-in, John asks Martha to stay in a California hotel – not to have a rest, as he says, but so she doesn't find out about the crime and talk to the press. Behind her back, he orders a bodyguard to keep her away from the phone and newspapers.

Julia Roberts portrays Martha's suffering during her confinement (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

Julia Roberts, in pyjamas and a bathrobe, is terrified of what's happening around her. She tries to call a reporter for help and the bodyguard rips the phone out of the wall to stop her. When she tries to escape, the guard grabs her and beats her in a struggle as she crashes into a glass coffee table. Already bruised, he roughs her up more while injecting her with a sedative to keep her quiet.

Held prisoner for more than a week, Roberts' Martha is deflated as her power, her voice, is forever stifled. Nixon's cronies tell the press she has a drinking problem and is recuperating in a psychiatric home. Gaslit by her own husband and discredited by the most powerful government in the world, by the seventh episode the once vivacious socialite becomes a pill-popping ghost of her former self.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga

According to Pickering, Gaslit is about how collusion in corruption on a personal and national scale can devastate relationships or bind them together. "It's like a grenade going off," he says. "John Mitchell's complicity with Nixon really destroyed his marriage," just as it destroyed the nation's belief in the presidency.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga, according to director Andrew Fleming, whose 1999 film Dick is one of the funniest cinematic Watergate farces. Fleming and writing partner Sheryl Longin combed through all existing Watergate films and books while writing the script. "There were so many ridiculous moments in reality that we had to riff on," he tells BBC Culture, that a sense of outrageousness was easily written into the script, about two teenyboppers played by Michelle Williams and Kirsten Dunst, who unknowingly become the heart and soul of the Watergate scandal.

The ultimate anti-hero

"We were definitely inspired by the facts," says Fleming. "Nixon was a tragi-comic character, his downfall came out of his ego and self-delusion." Both Fleming and Pickering take liberty with the facts surrounding Watergate to heighten the scandal's drama and absurdity and, in Pickering's case, a sense of moral degradation. But Harry Shearer, the voice of Montgomery Burns and Ned Flanders, among others, in The Simpsons, created his online series Nixon's the One!, because "the facts are so great on their own", he says.

Nixon's the One! depicts Shearer as Nixon and other players acting out dialogue taken directly from Nixon's publicly available White House tapes – with all their racism, anti-Semitism and paranoia on display. Shearer is a self-proclaimed Nixonphile who's been parodying the shadowy president since the 1960s. "Nixon is the ultimate Shakespearean anti-hero," he tells BBC Culture. "He's a remarkable mix of vices and virtues as a character, which makes artists keep coming back."

Oliver Stone, the director of the 1995 film Nixon, would agree with Shearer. Stone tells BBC Culture he was compelled to make a realistic presentation of the "brooding, tortured man" as film critic Roger Ebert describes Stone's Richard Nixon, played by Anthony Hopkins. The filmmaker said he used the Watergate scandal as a MacGuffin of sorts to examine one man's tragic behaviour.

Martha Elizabeth Beall Mitchell (1970) by Jan de Ruth offers a dignified portrait of the Republican socialite (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Representations of Nixon are also on display in the National Portrait Gallery's new Watergate exhibition, along with caricatures, photographs and mixed media presentations of the major figures of the scandal. Like Pickering, curator Kate Clarke Lemay wanted to give a fresh spin on the scandal by rehabilitating Martha Mitchell's image. Artist Jan De Ruth's colourful 1970 oil painting of the "very important whistleblower" captures her candid personality, Lemay tells BBC Culture.

De Ruth paints the socialite in a bright yellow shirt and golden yellow hair with an orange glow in the background. Sombre strokes of blue and green give Mitchell a sense of dignity, "much more than other portraits of her," says Lemay.

John Newton Mitchell (1973) by George Giusti shows the politician on a bleach bottle (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Many of the portraits are culled from the gallery's vast collection of covers from Time magazine, a US news weekly prominent in the 1970s.

Artist George Giusti's 1973 caricature of John Mitchell on a bleach bottle is particularly arresting. As is Jack Davis's 1973 cartoon of Nixon and his political circle pointing fingers at each other while wrapped in recording tape, phone cords and headphones – all trapped in the public eye. "Artists are drawn to the intrigue that this scandal offered us," says Lemay. "They like stories of politicians who made the wrong steps. Watergate was a touchstone."

Gaslit premieres on StarzPlay on 24 April.

Watergate: Portraiture and Intrigue is at the National Portrait Gallery in Washington, DC until 5 September 2022.

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France24 - Monde

Nouveaux tirs de roquettes vers Israël, des dizaines de blessés à Jérusalem

Publié le : 22/04/2022 - 07:58Modifié le : 22/04/2022 - 22:08

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Deux nouvelles roquettes ont été tirées vendredi depuis Gaza après une journée marquée par des affrontements entre palestiniens et forces de l'ordre israéliennes sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

Deux nouvelles roquettes ont été tirées vendredi 22 avril depuis l'enclave palestinienne de Gaza vers Israël, après des heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens dont une cinquantaine ont été blessés sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.

Vendredi matin, les forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, et des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon la police israélienne, vers 4 heures du matin, des "émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas" palestinien, ont lancé des pierres en direction du mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 57 blessés, dont deux grièvement,  et d'une dizaine qui ont été évacués vers des hôpitaux locaux.

Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. 

Ces tensions interviennent un mois jour pour jour après une série d'attaques sanglantes en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens dans la métropole de Tel-Aviv, ayant fait 14 morts. 

Cette nouvelle escalade a entraîné des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.

"Provocation" en plein Ramadan

La présence pendant le ramadan de nombreux juifs – qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur – et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".

Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa", site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'État hébreu.

"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré, jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.

Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'État américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr. 

Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée. "Le président (Abbas) a demandé l'intervention urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens", a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.

Avec AFP

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Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

BBC

When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive – Umus

“It’s time for Americans to get back to work and fill our great downtowns again,” President Joe Biden said earlier this year. He’s not the only political leader calling for workers to head back to the office. “Mother Nature does not like working from home,” British Prime Minister Boris Johnson announced late last year, as he predicted a wholesale return to pre-pandemic commuting levels. 

It’s not surprising that political leaders want us back at our desks. Without daily commutes and dining ‘al desko’, businesses of all types and sizes are losing out financially. One day of commuting is worth £82m ($107m) to businesses in the UK; in the US, workers spent between $2,000 and $5,000 (£1,536–£3,840) on transport to work alone each year before the pandemic.  

But there’s a problem. Employees who haven’t had to budget for train tickets, takeaway coffees or new office outfits for the past two years are now acutely aware of how much it costs to spend a day at your desk. And, worse, these costs are growing. Petrol prices are at an all-time high; transport fares have increased, and food and other essentials are on an upwards trajectory. That means an office day can hit the wallet hard. 

Some companies are offering financial and other incentives to tempt unhappy commuters back. But, given how aware workers are now of exactly how much an office day costs, it feels unlikely people will willingly revert to absorbing office-day expenses like before.   

‘A quarter of my daily income’ 

Claire, a manager at a business events company in London, is certainly far more conscious now of how much she’s spending on her days in the office.

When she worked from home during the pandemic, she put the money she usually spent on transport, takeaway lunches, office wear and after-work drinks into a savings pot. “I think I saved something crazy like £6,000 in six months,” she says. But when her employers reinstituted office days, the sudden change in her outgoings came as a shock. 

To make matters worse, her return train ticket to work has risen from £35 pre-pandemic to almost £50. “Having a mortgage, the rise in utility bills, council tax, income tax and the rising train fares, it’s just becoming impossible,” she says. Claire’s employer has upped salaries to meet market rates but, says Claire, “it’s really not enough”. 

Umus, a lecturer at a London university, experienced a similar post-pandemic price shock. Their commute – a comparatively short distance on the underground – costs £6.40 during rush hour. “When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive,” says Umus. “People are always saying ‘you can just cycle’, but it’s very ableist, everybody is not capable of cycling seven miles every day.” 

At work, Umus finds that expenses accumulate. “I usually grab both breakfast and lunch around work,” says Umus. “The cheapest option is Pret, and very easily, one coffee, one little breakfast thing and lunch, ends up being £13, then I get snacks from Tesco, which isn’t cheap either.” They’ve been working on a strict budget, but still end up spending between £22 and £27 on food and transport every office day. “That’s more than a quarter of what I make per day just to be able to go into the office,” says Umus.

Lunches, coffees and snacks in the office can be expensive - especially compared to a remote-work day with access to your own kitchen (Credit: Getty)

When Umus works from home, they prepare their own food – it’s easier with more time and access to a full kitchen. “People say you can bring your own lunch [to the office], but I have a baby at home. I just barely survive, I can't plan lunches as well,” says Umus. “I feel like I should be able to afford a Pret sandwich as a lecturer at [a university in] London, but it’s really pushing the limits of my budget if I do it more than twice a week.” 

Soaring costs 

Umus isn’t the only one struggling to cover office-related costs. “Incomes of all types, particularly wages, are just not keeping up with inflation,” says James Smith, research director at London think-tank Resolution Foundation. 

According to the UK Office of National Statistics, while wages did technically rise over the last tax year, when accounting for rising costs, workers actually saw a 1% drop in pay. In the US, the Labor Department reports worker pay has increased by 4% in the past year, well below the 7% increase in prices. In South Africa, worker wages were frozen in 2020 and climbed 1.5% in 2021 – again, well below the estimated inflation of 4.5%. 

As wages lag, transport costs are surging. In London, where public transport dominates, fares on buses and the London Underground have seen the biggest rise in a decade, to help recoup pandemic losses. Across the UK, rail costs are also going up. In the United States, where the vast majority (over 80%) commute by car, surging gas prices are keeping people from getting behind the wheel. A year ago, petrol in the US cost $2.87 a gallon, now the average has gone up 50% to $4.10, leaving many commuters struggling.

It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there – Tracy Benson

South Africa has seen similar increases. “Wages have been stagnant since the beginning of 2020 and the petrol price just keeps going up and up,” says Tracy Benson, an office manager in Johannesburg. Benson is currently alternating remote and office days, but now South Africa has eased its pandemic rules a push to get back to the office has begun. 

“It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there, the petrol would cost me too much,” says Benson. 

Subsidies, for some 

These rising costs mean that workers who can do their jobs from home are understandably reluctant to head to the office unless they absolutely need to. In Benson’s case, she’s just hoping her employer keeps allowing home working. “I’m worried the office will push for a full return,” says Benson. “For me, it would honestly mean finding a different job.” 

Some companies are cognisant of employees’ concerns and are offering practical solutions aimed at alleviating costs related to office days. Media company Bloomberg is offering its US staff a $75 daily commuting stipend, which they can spend however they want. In the UK, consultancy PwC is giving commuters an extra £1,000 to come into the office, while bank Goldman Sachs is offering free breakfast and lunch to some workers. But these perks and stipends certainly don’t extend to all companies – meaning people are not only being asked to give up remote work but also spend more to do it.  

In many nations, the costs associated with getting to work are rising fast (Credit: Getty)

Before the pandemic, people generally absorbed these costs without question. But now they’ve seen the alternative, it’s not as simple as just ‘going back to normal’ – especially if other people are getting better deals. 

“It’s an issue of fairness,” says Jean-Nicolas Reyt, assistant professor of organisational behaviour at McGill. He explains that we determine fairness not just based on what our colleagues are receiving, but also what other people doing different jobs at different organisations are getting – so if one company is subsidising their employees’ commutes, then workers elsewhere are likely to want the same benefit. 

“People don't stay an unfair situation; they work less, or usually they quit,” adds Reyt. “If some companies start giving people money to commute, this is going to become the norm, the market will readjust.” Reyt encourages employers to pick their battles. “CEOs talk to me as if the goal is to reduce all costs,” he says, but an enforced back-to-office policy, without any perks, will likely have unintended consequences for employee retention. “It’s not worth it to cut corners. The overall costs are so much bigger than these savings.” 

Yet even as some workers discuss with their employers how often they’ll return to the office and who will pay, the Resolution Foundation’s Smith points out that those who have the option of working from home are still some of the most fortunate. After all, knowledge workers and those on higher incomes were far more likely to be able to work remotely during the pandemic than lower-income workers, who will have had no choice but to attend their place of work each day and absorb the related, rising costs. 

As Umus says: “I'm one of the lucky ones. So, I don't know how other people manage.”   

Claire and Umus are using their middle names out of job-security concerns

France24 - Monde

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

Publié le : 22/04/2022 - 07:50Modifié le : 22/04/2022 - 20:48

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Un mandat d'arrêt international a été émis à l'encontre de l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), Carlos Ghosn, à la demande de la justice française, dans le cadre d'une enquête, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a-t-on appris vendredi.

La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a indiqué, vendredi 22  avril, le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019.

Ce mandat délivré jeudi, qui vaut mise en examen, est un message fort envoyé aux autorités libanaises, qui n'extradent pas leurs ressortissants et ont interdit à Carlos Ghosn de voyager. S'il est exécuté, l'ex-PDG sera présenté à un juge d'instruction à Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

Dans le viseur de la justice : près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance Renault-Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Outre celui visant Carlos Ghosn, le juge d'instruction en charge de l'enquête a aussi délivré quatre mandats d'arrêt internationaux contre le fondateur de SBA, ses deux fils et l'ancien directeur général, selon deux sources proches du dossier.

La justice leur reproche des faits de blanchiment ou de corruption.

L'information judiciaire, ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a été élargie en juillet dernier au chef de "corruption".

"Une étape majeure" selon le groupe Renault 

Le groupe Renault, partie civile depuis février 2020 dans ce dossier et qui ne s'était jamais exprimé jusqu'à présent, "prend note de la décision des magistrats", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Kami Haeri.

"C'est une étape majeure qui s'explique par la gravité des faits nouveaux qui ont été mis en lumière au terme d'investigations minutieuses mettant au jour des relations financières occultes portant sur plusieurs millions d'euros entre Carlos Ghosn et les fondateurs et dirigeants de SBA", a-t-il ajouté.

Dans ce dossier, la justice soupçonne également Carlos Ghosn d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement gérant le Château de Versailles, en y organisant deux soirées privées, ce qu'il conteste.

"Ce mandat est très surprenant, car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais", a estimé l'un des avocats de Carlos Ghosn, Me Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding.

De son côté, le fondateur de la société omanaise SBA, Suhail Bahwan, "conteste formellement avoir pris part, de quelque manière que ce soit, aux infractions visées par le mandat d'arrêt" émis à son encontre par le tribunal de Nanterre, a déclaré à l'AFP son avocat, Christophe Ingrain.

"[M. Bahwan] a déjà transmis des éléments de preuve démontrant son innocence, et se tient à l'entière disposition de la justice française", a ajouté Me Ingrain.

"Échapper à l'injustice"

Visé par un mandat d'arrêt japonais, et par une notice rouge d'Interpol à la demande du Japon, Carlos Ghosn est contraint de rester au Liban depuis qu'il a fui l'archipel nippon en décembre 2019, caché dans un caisson de matériel audio.

Vénéré au Liban comme un géant des affaires, l'ancien grand patron donne des conférences à l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), près de Beyrouth. Discret, il s'abstient toutefois de commenter la vie politique et économique troublée de son pays.

Arrêté à Tokyo en novembre 2018, il avait justifié son évasion en assurant avoir voulu "échapper à l'injustice" et en dénonçant un "complot" des autorités japonaises.

Dans un entretien au Parisien en février 2022, il avait aussi assuré vouloir revenir en France dès qu'il "pourrait". "Je suis Français, j'ai été éduqué en France, j'ai vécu en France, j'ai une attache très profonde", avait-il clamé.

Carlos Ghosn avait aussi dénoncé le "coup de poignard mortel porté par le gouvernement français et le conseil d'administration de Renault".

Pour mener à bien leurs investigations, des magistrats français s'étaient déjà déplacés par deux fois à Beyrouth.

En février 2022, les magistrats de Nanterre y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin 2021, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.

L'enquête à Paris s'intéresse aux prestations de conseil conclues par RNBV avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer. Dans ce dossier "qui suit son cours", "aucun mandat d'arrêt" n'a été émis contre Carlos Ghosn, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

Avec AFP

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Fuite de Carlos Ghosn du Japon : deux Américains condamnés à 24 et 20 mois de prison

Greg Kelly, ex-assistant de Carlos Ghosn chez Nissan, condamné au Japon

Renault-Nissan : l'ex-PDG Carlos Ghosn face à des magistrats français à Beyrouth

BBC

One study found that 52% of the sexually active adolescent girls interviewed had "no identifiable changes to the hymenal tissue"

"Am I virgin?" asked the stranger across the internet, matter of factly, in Sarras Sarras's inbox. Sarras wasn’t sure how to reply. It was the first time she had been sent what she describes as a "vagina selfie". 

At the time, Sarras was an admin on the Love Matters Arabic Facebook page, which delivers relationships and sex education in Arabic on social media. "She said she had had a relationship and now she was getting engaged and wanted to make sure she was a virgin," Sarras explains. Then she pauses, and grimaces. "I hate this word: maftuuha – she asked if she was that, she asked if she was 'opened'."

What the stranger was really asking was if Sarras could see her hymen – and tell her if it was "intact" – because of the pressure in her community to be a virgin at marriage, and for her husband to see this, visibly, in the form of blood. This belief that the hymen provides physical "proof" of sexual history is the premise of virginity testing, a practise condemned by the World Health Organization in 2018 as a human rights violation. Such tests can take different forms; everything from physical examinations of measuring a hymen or vaginal laxity to wedding night rituals where a bloodied bedsheet is expected to appear, and even be shown to the bride and groom's families.

Despite this having no scientific basis – and despite virginity itself being a social construct with no biological reality – millions around the world continue to believe that a woman's sexual history is somehow writ into her anatomy, and that all cisgender women bleed the first time that they have sex. Neither, of course, are true – yet such beliefs can be found in languages, religions and communities across the globe.

In my book Losing It, I tried to build a kind of cartography of the hymen myth – charting the questions people like Sarras ask about it, where and by whom these beliefs are endorsed, and whether it's a dearth of scientific research that is behind its lingering power.

I found plenty of scientific research dispelling the myth. But I also discovered a world where some physicians endorse the idea, numerous legislative bodies uphold it, and where there is often a complete disregard for accurate information about the hymen in sex education across the globe.

In humans, hymens can vary massively – and given their seeming purposelessness, we still don't know why they evolved (Credit: Prashanti Aswani)

The hymen is a small, membranous tissue that may be found near the opening of the vagina. It is really quite incredible that a tiny piece of seemingly purposeless tissue has been ascribed so much factually inaccurate purpose. There is some debate among the scientific community about why the hymen exists in the first place. Is it a leftover from when our prehistoric mammalian forms slithered out of the water and onto land? Is it there to help faecal bacteria not slip into the vagina in infancy? No one really knows. The tissue seems to have more of a purpose in some other species – guinea pigs' hymens dissolve when they go into heat and then regrow when they're finished, for example. But ours perform no such fancy escapades.

For those of us with vaginas, hymens can vary massively. Few of us will have ever seen this kind of diagram growing up, which shows what they can look like.

Many people erroneously believe that the hymen seals over the vagina, not realising that that would mean a woman wouldn't be able to menstruate (a minority of people do have this condition, and can get a hymenectomy to help open the channel). Instead, most hymens have an annular or crescent-moon shape, and may take many forms of varying thinness and thickness. Few of us would have been told that it can change with age, that some of us aren't born with one, or that it might totally disappear by the time we enter sexual maturity anyway. Or that a wide variety of activity can stretch or tear it, from exercise to masturbation to, yes, penetrative sex.

But this doesn't mean there's any validity to the idea that you can ascertain sexual activity with a hymen examination. One small study of 36 pregnant teenagers published in 2004, for example, found that medical staff were only able to make "definitive findings of penetration" in two cases. Another 2004 study found that 52% of sexually active adolescent girls interviewed had "no identifiable changes to the hymenal tissue". A binary idea that either we are sexually active and have no visible hymen, or that we aren't sexually active and do have one, is simply not accurate. 

Blood on the bedsheet, a type of virginity test used around the world, is also based on falsehoods. Some hymens may bleed when first stretched if the act is abrupt or if you aren't relaxed, but any blood is actually far more likely to come from lacerations to the vaginal wall due to forceful sex or a lack of lubrication. Bleeding from first-time sex may or may not happen, just like bleeding from anytime sex may or may not happen. Reasons for bleeding during sex include feeling anxious, not being fully aroused or experiencing some aggravation from things like infections. When one obstetrician surveyed 41 of her colleagues, asking them if they bled the first time they had sex or not, 63% of them said that they had not.

In many cultures, blood on the bedsheet is a sign of losing one's virginity – but one survey found this does not happen for six in 10 women (Credit: Prashanti Aswani)

But in countries that continue to put a high value on virginity and police female sexuality, there is little space for this biological nuance. A 2011 study at Dicle University in Turkey found that 72.1% of female students and 74.2% of male ones believed that the hymen symbolised virginity; 30.1% of the men stated that "the blood-stained bed sheet" should be displayed to the family on the day of marriage.

This can have a profound impact on women's ability to access positive sexual health, preventing them from exploring their sexual identity and causing anxiety around sex. A social study in Giza, Egypt, found that most women interviewed experienced anxiety and fear before their wedding night, and pain and panic during and after, because of ideas around virginity and the hymen. In a Lebanese survey of university students from 2013, nearly 43% of women interviewed said they would not have premarital sex for fear of not bleeding on their wedding night. Another study from Lebanon, this one from 2017, found that of 416 women interviewed, about 40% of them reported having anal or oral sex to protect their hymen for marriage.

In my research, I found innumerable online posts of women terrified that masturbating had caused them to lose their hymens, or were clearly so scared of touching themselves that they simply never did.

The hymen myth doesn't just affect women's sexual wellbeing and equality – it can impede their access to justice

The hymen myth doesn't just affect women's sexual wellbeing and indeed equality – it can impede their access to justice. Pakistan has only recently banned virginity tests for rape survivors in court cases; several countries, particularly in Asia, the Middle East and northern and southern Africa, still perform them.

And many doctors worldwide offer highly profitable hymen repair as a surgery for women who have had pre-marital sex and fear the consequences if discovered. As I wrote my book – a year before politicians decided to outlaw the procedure in the UK, in January 2022 – I emailed a London surgeon about virginity tests. His assistant told me that I'd be able to get a medical report confirming I had an intact hymen after a £300 ($390) consultation, if I had one. If I didn't, a £5,400 ($7,000) hymen repair surgery awaited me – after which I would be issued with the same medical report.

In many countries, a "virginity test" is also known as the "two-finger test" for the invasive way in which it is done (Credit: Prashanti Aswani)

As the law that will ban hymen repair in the UK works its way through Parliament, it is clear some surgeons are holding out to the very last, still offering services on UK soil. Online, one London surgeon continues to claim hymen repair may be "beneficial for women who may have experienced vaginal damage due to sexual intercourse or strenuous physical activities". (Of course, if a hymen serves no biological purpose, what is beneficial about invasive surgery in the area?)

Falsehoods flourish on the websites of clinics around the globe

Falsehoods also flourish on clinics' websites around the globe. "Hymenoplasty is performed to give a patient her virginity back," says one Lebanese surgeon. "Hymenoplasty is the restoration of the hymen to its original 'virgin' state," says one in New York.

So how do you end the hymen myth? Bringing attention to some of this research would be a start, as would changing legal practises that endorse virginity tests and preventing healthcare professionals from misleading people. The issue is that many of these ideas are not only inculcated over generations; they are supported by ideas that don't necessarily need or acknowledge what science says. If you believe in the cultural idea of virginity, and support the gender inequality behind it, seismic societal change might have to take place to make you think otherwise.

Some believe that one way to end the myth once and for all is to change the hymen's name entirely. Given so many languages literally name it the "virginity membrane" – including Arabic and Czech – this seems like a good idea.

The use of an alternative name like "vaginal corona" has gone hand in hand with changing misperceptions (Credit: Prashanti Aswani)

Indeed, research has found that renaming the hymen might actually work in changing perceptions. In 2009, the Swedish Association for Sexuality Education decided to transform their "virginity membrane" word,domshinna, into "vaginal corona", slidkrans. They started using it everywhere: pamphlets from sexual health services, newspapers, Sweden's official language planning body and in all the association's future communications.

Almost 10 years later, researcher Karin Milles learned that 86% of surveyed health professionals had used the word "vaginal corona" in their clinics and class visits. And while only 22% of young people had heard of it, fewer were showing signs of viewing the hymen in a traditionally patriarchal fashion. Many who didn't necessarily use the new word were still parroting the sex-positive phraseology from the association's pamphlets. Of the few that did know the new word, a majority described mödomshinna as "a myth". Others stated simply that "it does not exist". And many pointed out that the idea was old or something they'd believed before, in childhood or before someone told them it was a lie.

A language shift doesn't happen overnight, but it's a start. There are many sex educators in the English-speaking world who also believe that we should be adopting vaginal corona too. Our own word comes from the ancient Greek god, Hymen – who, tellingly, was the god of marriage – and myths around the membrane have indelibly tarnished our own word for it. But where the Swedes have found success is that they didn't only change the word; they explained why they changed the word, too, to young people and medical professionals.

As governments around the world seem to take an increasing interest in banning practises like virginity testing and hymen repair, they would be wise to consider that the reasons behind their bans make it into classrooms and lecture halls. That way, we might never let these dangerous myths appear ever again.

This article is adapted from the book Losing It: Sex Education for the 21st Century. Author and journalist Sophia Smith Galer can be found at @sophiasgaler on Twitter.

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BBC

SANS TITRE

As the snow-capped peaks of the Maritime Alps faded into the distance behind me, I followed my guide Maddy Polomeni further along a corridor of golden mimosa blossoms as we hiked towards an abandoned quarry in the Massif de l'Esterel mountain range. Although it was the latter end of the flowering season, there was still an abundance of blooms along this trail, unlike many of the other mimosa circuits higher up in the peaks behind us.

The correct term for each bud is glomerulus, but "pom-poms", as Polomeni calls them, felt a more fitting name for the fluffy, featherlight balls that filled the late February air with the sweet aroma of marzipan.

"I feel like spring is already here," she said.

These rocky ranges behind Mandelieu-La Napoule, the coastal town west of Cannes in southern France, are home to Europe's largest mimosa forest. For six years, Polomeni has been one of the few registered guides leading small groups along walking trails that criss-cross this dry Mediterranean landscape. Along the way, she's become a point of reference for travellers like me who are following La Route du Mimosa, a 130km road trip that starts in Bormes-les-Mimosas, 35km west of Saint-Tropez, and finishes in the perfume-scented town of Grasse in the Cannes hinterland, an itinerary best travelled between January and March when the region breaks out in giant brushstrokes of rich yellow.

Known as wattle in its native south-eastern Australia, mimosa was introduced to the French Riviera by British aristocrats who flocked to its resort towns in search of winter sunshine. Making its first appearance around 1880, the Acacia dealbata (or silver wattle) they brought in their luggage quickly took to the acidic soils of the French region's mountainous western terrain. "Having found the same growing conditions as back in Australia, the plant spread," horticulturist Julien Cavatore told me.

Pépinières Cavatore, his family nursery in Bormes-les-Mimosas, stocks more than 180 species of the plant; it has been recognised as one of the country's finest collections by the Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (a French association modelled on Britain's Plant Heritage).

"One of the things I love most about mimosa is that it blooms during a period of the year when you don't get any other flowers," Cavatore said.

The Route du Mimosa was created in 2002 along existing secondary roads, and while I was surprised to find that it isn't obviously signposted, a brochure is available in local tourist offices (and online) that serves as a guide to the various waypoints and activities. Cavatore said that people often ask why there are not "huge forests of mimosa" as they head off from Bormes-les-Mimosas – in fact, for much of the early stages of the drive, the landscape is the dusty greens and winter browns typical of the season. As he explained, however, the route is more about a theme, a showcase of eight towns and villages that have each developed cultural ties to a plant that has become a symbol of winter on the French Riviera.

Maddy Polomeni is one of the few registered guides leading small groups along walking trails of La Route du Mimosa (Credit: Chrissie McClatchie)

From shady Bormes-les-Mimosas, where French presidents have vacationed since Charles de Gaulle first visited in 1968, the route starts along the coastal D559, a two-lane road heavy with holidaymakers in search of clean air and sandy beaches in summer but which, at this time of the year, flows freely.

Bypassing Saint-Tropez for Sainte-Maxime (its low-key but charming neighbour across the bay), the D559 continues past pétanque courts and waterfront restaurants towards the popular resort town of Saint-Raphaël. The 30km stretch between Saint-Raphaël and Mandelieu-La Napoule, where majestic red ochre rocks tumble into the sparkling Mediterranean Sea below, is one to savour: known as the Corniche d'Or, the road mimics the twists and turns of the craggy coastline before opening out onto the Bay of Cannes.

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Mandelieu-La Napoule is the self-styled mimosa capital – since 1931 it has played host to La Fête du Mimosa, a 10-day programme of parades and street entertainment held each February. Although the 2022 event was cancelled due to the pandemic, the town is still the perfect stop for an exquisite mimosa-infused pause. In the waterfront neighbourhood of La Napoule, Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, first drew inspiration from the colourful blooms surrounding his kitchen last year, creating a mimosa-flavoured macaron that became a menu mainstay during the 2021 flowering period.

This year, he's added a delicate cake to the seasonal selection. "Starting with a cheesecake base, I've placed a caramelised peanut inside and finished with a white chocolate ganache," he said. Less than 2g of the distilled flower essence is used in each individual pastry, yet the bitter-almond and orange-blossom flavours of mimosa are distinct. "Next year, another creation that shows the many possibilities of mimosa will be unveiled," he promised.

Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, created a mimosa-flavoured macaron (Credit: Chrissie McClatchie)

The array of artisanal products that highlight the plant's attributes as a culinary ingredient is steadily increasing. In Mandelieu-La Napoule's tourist office, a display of locally made mimosa products includes chocolates, honey and even a vodka-based liquor called Mimocello.

However, the profession of mimosistes – or the people who cultivate mimosa – is at risk of disappearing. At the start of the 20th Century, there were 80 growers working out of Le Capitou, Mandelieu's oldest neighbourhood. In the 1920s, whole railroad cars of cut mimosa would leave Cannes and La Napoule for flower markets as far away as Moscow and London, the precious blooms placed protectively inside baskets woven from cane and willow, an entire artform in themselves. Today, only a handful of mimosistes remain, mostly growing the flowers in the land around the Massif du Tanneron, the mountain range between Mandelieu, Tanneron and Pégomas known as the 'Golden Triangle' of mimosa.

In a quiet cul-de-sac in Pégomas, a village dating from the 16th Century just inland from Mandelieu, I found Cécile Reynaud at La Colline des Mimosas, her family's horticultural business. She was busy wrapping bouquets laden with freshly cut branches for a steady stream of passing customers. Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s. Today, their market is cut flowers, supplying more than 100,000 bouquets a year to a mix of individuals and professionals, as well as seasonal festivals. "I'm so infused in mimosa that during the season I stop being able to smell it," she said.

Mimosistes like Reynaud are masters of their art, their ability to manipulate the plant developed over a lifetime of harvests. Nowhere is this more evident than in the forcerie – a temperature-controlled room where branches of yet-to-open buds are "forced" into flowering in hot, humid conditions, for anywhere between six and 36 hours. The technique extends both the life of the cut flowers by up to 10 days and the growing season. The talent of the mimosiste is knowing exactly how long to leave the flowers in the forcerie – "if we leave it too long, there is a point of no return and the flowers fade," she said.

Cécile Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s (Credit: Chrissie McClatchie)

From Pégomas, I drove the short distance through residential neighbourhoods towards Grasse and the rose, iris and jasmine gardens that supply perfume houses like Chanel and Dior with their raw product. Much of the mimosa currently found in perfumery is synthetic, since its pom-poms are so lightweight that the quantity required to extract enough essence is considered too labour-intensive to use its true form. But there are hopeful signs this is changing: Reynaud was preparing for a visit the next day from a "grand nez" – a perfumer recognised for their ability to compose scents. 

"Now that Grasse's perfume-making techniques have Unesco World Heritage status, there's an increased demand for the area's other flora," she said.

Should that be the case, then Grasse's place as the final stop on this floral route is set to acquire an even greater significance. From start to finish, La Route du Mimosa can easily be covered in a day, but two days (the average time most people take, Polomeni told me) is better. Anything more is a bonus, because the real delights of this southern French road trip are found off the main roads and outside of the car – in the forests, greenhouses and kitchens where these tiny rays of winter sunshine have firmly taken root.

The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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France24 - World

Femicide in Germany: A silent epidemic

Issued on: 04/03/2022 - 17:18

Germany has one of the highest rates of femicide in Europe. According to statistics from the Federal Criminal Police Office in December 2021, the pandemic has only made the situation worse. Despite the tireless work of support groups for victims of domestic violence, the number of femicides continues to rise. Activists condemn a failure by police to take women's cases seriously enough, as well as legal shortcomings in German law. Our Berlin correspondents report.

Violence against women

French police face disciplinary hearings amid high numbers of femicide

After #MeToo, now #DoublePeine: French women accuse police of downplaying rape

Reporters

Protect the living, honour the dead: Ending violence against women in France

France24 - World

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Issued on: 22/04/2022 - 19:58

NEWS WIRES

Israeli police clashed with Palestinian protesters on Friday in the latest violence at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, as the United Nations voiced deep concern at spiralling unrest. The Palestinian Red Crescent said that 57 people were wounded, including 14 Palestinians taken to hospital, one of them in a serious condition, after police stormed the compound in Israeli-annexed east Jerusalem's Old City. 

The clashes come after a month of deadly violence, as the Jewish festival of Passover overlaps with the holy Muslim fasting month of Ramadan. The violence has sparked international fears of conflict, one year on since similar unrest led to an 11-day war between Israel and militants in Gaza. This week, Palestinian groups in the Gaza Strip have fired rockets at Israel, which has responded by sending warplanes to strike the blockaded and impoverished territory.

"We are deeply concerned by the escalating violence in the occupied Palestinian territory and Israel over the past month," said Ravina Shamdasani, spokeswoman for the UN Office of the High Commissioner for Human Rights.

Tear gas by drone

Israeli police said Palestinians began hurling stones before dawn Friday towards the Western Wall, the holiest site where Jews can pray. "Police forces used crowd dispersal means in order to stop the violence," said a statement, adding that one officer was wounded.

Al-Aqsa is Islam's third-holiest site, and the most sacred site in Judaism where it is known as the Temple Mount. Police fired tear gas and rubber-tipped bullets at stone-throwing Palestinian youths, and later used drones to spray tear gas from the air, an AFP photographer said.

After midday prayers, some worshippers chanted "incitement" and tried to damage a security post, police said.  More than 200 people, mostly Palestinians, have been hurt in clashes in and around Al-Aqsa in the past week. Palestinians have been outraged by massive Israeli police deployment and repeated visits by Jews to the holy site.

By long-standing convention, Jews are allowed to visit under certain conditions but are not allowed to pray there. Palestinian worshipper Alaa al-Haddad said Israel was restricting access to Al-Aqsa, and that this had created "tensions that lead to clashes", with hundreds of people arrested in recent days."It's all because the occupation forces are regularly storming the holy Al-Aqsa mosque," Haddad said. 

Gaza rocket fire

On Thursday, Arab ministers meeting in Jordan -- custodian of east Jerusalem's holy sites -- denounced "Israeli attacks and violations against worshippers" at Al-Aqsa, branding them "a blatant provocation to the feelings of Muslims everywhere". On Friday, the United Nations' High Commissioner for Human Rights demanded a probe into the Israeli police actions.

"The use of force by Israeli police resulting in widespread injuries among worshippers and staff in and around the Al-Aqsa mosque compound must be promptly, impartially, independently and transparently investigated," Shamdasani said. But Israeli Foreign Minister Yair Lapid, speaking on Thursday after meeting with US acting Assistant Secretary of State Yael Lempert, has contradicted Palestinian claims and insisted that Israel was "preserving and will continue to preserve the status quo on the Temple Mount".

The latest spike in violence, including four deadly attacks since March 22 inside Israel carried out by Palestinians and Israeli Arabs, have claimed 14 lives. Over the same period, 24 Palestinians have been killed, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally. Among them is Ibrahim Labdy, 20, from Jenin, who died on Friday from wounds sustained during an Israeli raid on the city last week.

Violence has also surged in the Palestinian coastal enclave of the Gaza Strip, run by the Islamist movement Hamas, where crowds rallied on Friday in solidarity with those in Al-Aqsa. On Thursday, Gaza militants and Israeli warplanes exchanged fire in the biggest escalation in months. After a rocket fired by militants hit the garden of a house in southern Israel late Wednesday, the first such attack since January, Israel launched air strikes against Gaza.

The military said it had hit an underground rocket factory, prompting another volley of rockets from Gaza. Hamas spokesman Fawzi Barhoum said the movement was "determined to continue the struggle... no matter the sacrifices".

The violence has proved a political headache for Israeli Prime Minster Naftali Bennett, who leads an ideologically divided coalition government. After losing its one-seat majority in parliament earlier this month, the Raam party, drawn from the country's Arab minority, suspended its support for the coalition over clashes at Al-Aqsa.

(AFP)

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Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

France24 - World

Fuel tanker that sank off Tunisia was empty, says government

Issued on: 22/04/2022 - 16:40

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow Lilia BLAISE

A fuel tanker that sank in waters off Tunisia last weekend was empty, the government said on Friday, ruling out the risk of pollution.

The Equatorial Guinea-flagged Xelo was thought to have been carrying 750 tonnes of diesel when it went down en route between Egypt and Malta on Saturday.

"The Xelo ship that sank in the Gulf of Gabes does not contain diesel and its tanks are empty," the environment ministry said. "It poses no immediate pollution risk." The authorities would now examine the possibility of refloating and towing the wreck at a later stage, it said in a statement.

It did not explain the confusion behind its original statement last Saturday that the ship had been transporting 750 tonnes of diesel. The Tunisian judiciary opened an investigation to determine the cause of the accident. The ship's seven crew members were banned from leaving the country for two weeks, pending the outcome of the probe.

(AFP)

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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

ENVIRONMENT

Tunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy

Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog

France24 - Monde

Nigeria : trois policiers tués dans une nouvelle attaque jihadiste à Adavi

Publié le : 23/04/2022 - 20:35Modifié le : 23/04/2022 - 20:43

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Trois policiers ont été tués samedi par des hommes armés dans l'attaque d'un poste de police. L'action violente a été revendiquée par des jihadistes liés au groupe État islamique (EI) dans l'État de Kogi, dans le centre du Nigeria.

Des assaillants jihadistes ont pris d'assaut samedi le poste de police de la ville d'Adavi, déclenchant une violente fusillade avec les agents de service, d'après William Ovye Aya, porte-parole de la police de cet État. "Le commandement (de la police) a perdu trois de ses agents au cours de l'échange de coups de feu", a-t-il ajouté.

Les assaillants ont réussi à s'échapper malgré des blessures par balle, mais des efforts sont en cours "pour les appréhender et les traduire en justice", a ajouté William Ovye Aya. Le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) a revendiqué l'attaque. "Des soldats du califat ont attaqué un poste de police" dans la région de Kogi, a déclaré le groupe dans un communiqué sur Telegram, affirmant que l'attaque a fait cinq morts.

Il s'agit de la troisième attaque revendiquée par Iswap cette semaine dans des États relativement éloignés de ses fiefs du lac Tchad, dans le nord-est du pays. Mercredi, six personnes ont péri et 16 autres ont été blessées lors d'une explosion dans un bar de la ville d'Iware, dans l'État de Taraba (nord-est). Vendredi soir, un autre débit de boisson a été visé dans la même région par une explosion qui a fait 11 blessés, selon la police locale.

L'État de Kogi a été à plusieurs reprises la cible d'attaques parfois spectaculaires par des bandes criminelles et des combattants jihadistes. En septembre 2021, des assaillants avaient pénétré dans une prison à Kabba, libérant plus de 200 détenus, selon les autorités pénitentiaires.

L'Iswap est né d'une scission avec Boko Haram en 2016. Affilié à l'EI, l'Iswap est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria depuis la mort du chef du rival Boko Haram, Abubakar Shekau, en mai 2021 dans un affrontement avec les combattants de l'Iswap.

Les jihadistes intensifient d'habitude leurs attaques pendant le ramadan, mois sacré des musulmans.

Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et Boko Haram, puis d'autres groupes armés islamistes, a coûté la vie à 40 000 personnes et en a poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU.

Avec AFP

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Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest

Plusieurs attaques au nord-ouest du Nigeria font au moins 200 morts

Au Nigeria, près de 200 otages libérés par les forces de sécurité

L'Humanité

Avançons

Chronique

Arthur Hay

Pour cette chronique, j’ai décidé de vous faire part de mon analyse politique à propos de l’échec de la gauche afin d’en désigner les principaux responsables et de les conspuer sur la place publique. Je vais saupoudrer le tout de haine et de rancœur pour être sûr que mes paroles soient un crachat supplémentaire sur un éventuel travail en commun des différents courants de gauche. Ou alors non, en fait, je vais faire autre chose. Je pense que nous avons autour de nous assez d’experts politiques qui nous plombent le moral encore plus et rendent les réseaux sociaux infréquentables. Dans ce « chacun son équipe », le concours de mauvaise foi se joue surtout contre les spectateurs. Ceux qui regardent cette lutte dans les tribunes ne comprennent ni les règles ni le but des participants, alors ils quittent le stade.

Personnellement, je n’ai pas l’âme d’un supporter sportif. J’éteins ma télé, je me déconnecte des réseaux sociaux et j’attends que le match s’arrête. Autant certains débats entre syndicats peuvent me gaver un peu, mais là, ces derniers mois de campagne ne m’ont pas donné envie de remettre un pied dans un groupe de militants politiques avant un moment. Désolé, les camarades qui se sentent concernés, c’est un peu cru, malhabile, mais c’est mon ressenti d’aujourd’hui. Les années à suivre me permettront sûrement de changer d’avis. En attendant, je vais aller voter pour le second tour. En me bouchant le nez bien sûr, mais surtout en me faisant une promesse : celle de briser au moins quelques patrons voyous. Celle d’équilibrer mon vote à droite (quelle horreur quand même) par un massacre méticuleux d’entreprises d’ubérisation avec les copains syndicalistes, politiques, d’associations, etc. Celle de briser l’extrême droite, avec autre chose que des mots s’il le faut. Celle de taper constamment sur ce président et ses sbires dès qu’ils s’attaqueront à nos droits. Finalement, la promesse de faire payer mille fois la crapule de banquier pour qui l’élection la plus mal fichue de la V e République m’a obligé à voter. La gauche n’a pas complètement perdu cinq ans. L’ultralibéralisme désormais ambiant et l’exploitation qu’il induit nécessitent de toute façon plus qu’une présidence de gauche pour renverser la tendance. On a perdu cinq ans si on décide d’agir comme cela. Si nous sommes honnêtes, nous admettrons qu’aucun des candidats de gauche ne détient à lui seul le pouvoir de faire advenir le Grand Soir. Un parti de droite n’est rien sans le soutien du patronat et de son argent. Un parti de gauche n’est rien sans le soutien des organisations et de leurs luttes.

Alors prenons le temps de fortifier nos organisations, de les faire travailler ensemble. Ne nous battons pas, ne soyons pas le reflet de l’ambiance politique pour donner au politique l’envie d’être le nôtre. Il y a tellement de gens à qui montrer la voie de l’organisation collective pour gagner de meilleures conditions de vie. Tellement de luttes à gagner autres que la présidentielle. Accrochons-nous à cela. « Quand tu as le désert à traverser, il n’y a rien à faire sauf d’avancer. »

la chronique d'arthur hay
France24 - Monde

Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique

Publié le : 23/04/2022 - 16:24

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Le président tunisien Kaïs Saied a annoncé, vendredi, s'arroger le pouvoir de nommer le chef de l'Autorité électorale, une institution en charge de superviser notamment un référendum prévu dans quelques mois. Son actuel président, Nabil Baffoun, a réagi sur France 24.

Kaïs Saïed renforce encore sa mainmise sur le pays. Le président tunisien, qui accapare les pouvoirs depuis juillet, s'est arrogé vendredi 22 avril le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale. Une décision majeure à trois d'un référendum (prévu le 25 juillet) et d'un scrutin législatif (attendu au mois de décembre) que cette instance doit superviser.

Selon un décret publié par le Journal officiel, le chef de l'État nommera ainsi trois des sept membres de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (Isie), dont son président.

Créée en vertu d'une loi organique en 2012, ce comité compte dans sa structure actuelle neuf membres dont un président désigné par le Parlement.

Avant un référendum prévu en juillet

L'actuel président de l'Isie, Nabil Baffoun, est un critique du coup de force de Kaïs Saïed. Il a averti que tout changement dans sa composition par ordre présidentiel serait "illégal".

"Nous sommes dans une dictature, et celle-ci continue de s'étendre depuis le 25 juillet dernier", dénonce Nabil Baffoun auprès de France 24. "Notre instance électorale n'est plus indépendante. Son prochain conseil et son prochain président seront nommés par le Président de la République. Le fait de procéder comme cela est illégal."

Les détracteurs de Kaïs Saïed l'accusent de vouloir mettre en place une instance électorale docile avant un référendum prévu en juillet sur des réformes constitutionnelles qu'il appelle de ses vœux et des élections législatives en décembre.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominée par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire. Il a finalement dissous le Parlement en février.

En février, le président Saïed avait aussi dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire "temporaire" dont il a nommé les membres.

Avec AFP

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Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement

Tunisie : le président Kaïs Saïed exclut la tenue d'élections législatives anticipées

Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu

L'Humanité

Les casseroles judicaires s’accumulent pour Carlos Ghosn

Actu

L’étau judiciaire se resserre sur l’ancien patron de l’alliance Renault Nissan depuis que la justice française a délivré jeudi un mandat d’arrêt international. Voici ce qui est reproché à l’homme d’affaires retranché au Liban depuis son évasion du Japon fin 2019.

Stéphane Guérard

Visé par un mandat d’arrêt japonais, désigné par une notice rouge d’Interpol à la demande du Japon, Carlos Ghosn a vu son avenir s’obscurcir davantage avec le mandat d’arrêt international déposé à son encontre par la justice française ce jeudi. En plus de formaliser les charges qui pèsent contre l’évadé du Japon dans une malle en décembre 2019, ce mandat est aussi un moyen de pression à l’encontre des autorités libanaises qui n’extradent pas leurs ressortissants et ont interdit à Ghosn, retranché au pays du Cèdre, de voyager. Si le mandat d’arrêt est exécuté, l’ex-PDG sera présenté à un juge d’instruction à Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

15 millions suspects

La justice française s’intéresse de près aux quelque 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l’alliance Renault-Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Outre celui visant Carlos Ghosn, le juge d’instruction en charge de l’enquête a aussi délivré quatre mandats d’arrêt internationaux contre le fondateur de SBA, ses deux fils et l’actuel directeur général, selon deux sources proches du dossier citées par l’AFP. Des faits de blanchiment ou de corruption sont soupçonnés. L’information judiciaire, ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a été élargie en juillet dernier au chef de «corruption».

« C’est une étape majeure qui s’explique par la gravité des faits nouveaux qui ont été mis en lumière au terme d’investigations minutieuses mettant au jour des relations financières occultes portant sur plusieurs millions d’euros entre Carlos Ghosn et les fondateurs et dirigeants de SBA », a expliqué à l’AFP, Me Kami Haeri, l’avocat du groupe Renault qui s’est constitué partie civile depuis février 2020.

Dans ce dossier, la justice soupçonne également Carlos Ghosn d’avoir tiré un bénéfice personnel d’une convention de mécénat entre Renault et l’établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées privées, ce qu’il conteste. L’enquête à Paris s’intéresse aussi aux prestations de conseil conclues par RNBV avec l’ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer. Dans ce dossier «  qui suit son cours », «  aucun mandat d’arrêt » n’a été émis contre Carlos Ghosn, selon une source judiciaire à l’AFP.

Parole à la défense

Après ce mandat, difficile pour l’ex-pdg de Renault-Nissan de s’abriter derrière un « complot » ourdi par les autorités japonaises. Pour Me Jean Tamalet, l’un de ses avocats «  ce mandat est très surprenant car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais ».

Quant au fondateur de la société omanaise SBA, Suhail Bahwan «  conteste formellement avoir pris part, de quelque manière que ce soit, aux infractions visées par le mandat d’arrêt » émis à son encontre, explique à l’AFP son avocat, Me Christophe Ingrain. Avant de préciser que son client «  a déjà transmis des éléments de preuve démontrant son innocence, et il se tient à l’entière disposition de la justice française. »

renaultrenault-nissancarlos ghosnLiban
L'Humanité

Stellantis. La valeur du «  mérite  » n’a plus de limites

Actu

Cécile Rousseau

Un revenu stratosphérique. Depuis la révélation des 19,1 millions d’euros de rémunération que touchera le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, pour l’exercice 2021, le scandale ne dégonfle pas. Bien décidé à s’octroyer une belle part du gâteau – 13,4 milliards d’euros de bénéfices dégagés par le groupe –, le dirigeant percevra, dans le détail, un salaire fixe de 2 millions d’euros, une part variable représentant 89 % de sa rémunération, avec notamment 7,5 millions liés à sa performance, une prime de 1,7 million pour la création de Stellantis, et des attributions d’actions fondées sur des objectifs à 2026, évaluées à 5,6 millions d’euros pour 2021. De son côté, la société de gestion Phitrust, actionnaire minoritaire du constructeur, évalue même ces revenus à 66 millions d’euros pour 2021 si d’ambitieux objectifs de long terme sont atteints à leur maximum en 2028.

Si Emmanuel Macron a jugé « choquants et excessifs » ces montants « astronomiques », l’État, présent au capital à hauteur de 6 % via Bpifrance, n’est pas intervenu autrement qu’en se déclarant contre le versement de ce pactole, lors d’un vote uniquement consultatif à l’assemblée générale des actionnaires. Ce scrutin, qui a obtenu la majorité des porteurs d’actions, est une toute petite claque pour le PDG, qui ne l’empêchera pas d’encaisser le gros lot.

Les syndicats, eux, ne décolèrent pas. À l’issue des négociations salariales annuelles, Stellantis n’avait proposé aucune augmentation générale pour ses salariés français, mais une moyenne de + 3,2 % (+ 2,8 % pour les ouvriers) et une prime d’intéressement et de participation de 4 000 euros brut minimum. Alors que les salaires des grands patrons avaient un peu fléchi en 2020, Carlos Tavares n’est pas le seul à s’être senti pousser des ailes. Chez Renault, le directeur général, Luca de Meo, devrait percevoir 4,7 millions d’euros, dont une part soumise à objectifs sur trois ans. Selon « les Échos », le PDG d’Axa, Thomas Buberl, verra sa rémunération grimper de 14 %  à 1,65 million d’euros, et sa part variable bondir de 21 %, à 1,75 million d’euros.

Charivari
France24 - Monde

Mali : des mercenaires de Wagner à Gossi ont été filmés en train d’enterrer des corps

Publié le : 22/04/2022 - 23:01

Fatimata WANE Suivre

L’armée française accuse le groupe Wagner d'être à l'origine d'une opération de désinformation au Mali. Les paramilitaires russes accusaient la France d'avoir laissé un charnier après l'évacuation du camp de Gossi au Mali. Les autorités françaises ont alors publié des vidéos démontrant le contraire.

Le président tunisien Kaïs Saïed a fait un pas de plus vers l'accaparement des pouvoirs. Après s'être arrogé les rênes de celui-ci, le 25 juillet dernier et suspendu le parlement, voilà qu'il nomme le chef de l'autorité électorale, à quelques mois d'un référendum et des législatives.

 

Nous recevons ce soir, une femme, une voix, une aura, une diva, qui depuis 30 ans, a bâti une carrière exceptionnelle. Passant des quartiers pauvres de Bamako aux paillettes Hollywoodiennes sans sacrifier ni sa culture ni ses engagements. Oumou Sangaré était notre invitée…

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France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

FRANCE 24 Suivre

Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

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Disparaître sous les radars des algorithmes

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

Valeurs Actuelles

Charente-Maritime : la croix d’un cimetière communal sciée, les habitants indignés

« C’est l’identité de la France »

Le geste comme le silence de la mairie irritent une partie de la population. « Pour nous, ça n’est pas un signe ostentatoire religieux. C’est l’identité de la France », déplore Guillaume. Il regrette aussi le fait que la croix ait été purement et simplement sciée. Un geste dont il dénonce la « violence ».

Charente-maritime : les dernières actualités

Le maire de l’île de Ré s’oppose au déplacement d’une statue de la Vierge

Les pêcheurs bloquent le dépôt de carburant de La Rochelle pour exiger une baisse des prix

Affaire de la Vierge à l’Ile de Ré : deux poids, deux mesures

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Elon Musk veut Twitter, la résistance s’organise

Actu

Le patron de Tesla et Space X a rassemblé les fonds nécessaires pour croquer le réseau social qui représente, pour lui, un enjeu de pouvoir. De son côté, le conseil d’administration de Twitter fait tout pour éviter ce rachat.

Pierric Marissal

Que peut faire une entreprise qui ne veut pas être rachetée face à l’homme le plus riche du monde ? L’ensemble du conseil d’administration de Twitter s’oppose en effet au rachat du réseau social par Elon Musk. Mais ce dernier vient d’annoncer qu’entre ses comptes épargnes, la vente de quelques actions Tesla et 25,5 milliards d’emprunts auprès de banques, principalement JP Morgan, il peut mettre tout de suite 46,5 milliards de dollars sur la table - près de 43 milliards d’euros - pour croquer la plateforme aux gazouillis et le sortir de la bourse.

Pendant que le patron de Tesla et Space X réunissait les fonds, le conseil d’administration de Twitter cherchait les moyens de lui résister. Ils ont trouvé une première parade, en déclenchant pour un an un « plan de droits » pour les actionnaires. Cette mesure stipule que si quelqu’un achète 15 % ou plus des actions de l’entreprise – Musk en possède déjà 9,2 % - les autres actionnaires se voient offrir la possibilité d’acquérir de nouvelles actions à prix réduit, pour diluer dans la masse l’offre de l’acheteur principal. Cette mesure « réduira la probabilité qu’une entité, une personne ou un groupe obtienne le contrôle de Twitter [...] sans verser à tous les actionnaires une prime de contrôle appropriée ou sans donner au conseil d’administration suffisamment de temps pour prendre des mesures dans le meilleur intérêt des actionnaires. » a déclaré le dit conseil d’administration dans un communiqué. En dernier recours, la direction de l’entreprise s’est rapprochée ces deux derniers jours de fonds d’investissements pour se faire racheter par quelqu’un d’autre.

Qu’à cela ne tienne, Elon Musk a laissé entendre, sur Twitter, qu’il était prêt à contacter individuellement les actionnaires publics du réseau social pour leur faire une offre… Et les mettre sous pression. Car l’homme le plus riche du monde a un énorme pouvoir d’influence. Il est aussi clairement capable de s’en prendre à Twitter, s’il ne peut prendre le contrôle de l’entreprise. Car son but n’est pas directement économique : le réseau social n’a pas de véritable modèle de rentabilité. C’est un enjeu de pouvoir.

Musk est devenu le héros de la droite conservatrice étasunienne, qui s’en prend à Twitter depuis que le réseau social a fermé le compte de Donald Trump. « Est-ce triste que nous attendions désespérément qu’Elon Musk nous sauve ? Oui, ça l’est. Mais qui d’autre peut nous sauver ? » résumait un éditorialiste de Fox News. Le patron de Tesla et Donald Trump se sont rapprochés ces deux dernières années, trouvant des points d’entente entre covido-scepticisme, haine de l’interventionnisme étatique et passion pour une liberté d’expression sans limite. « J’ai investi dans Twitter, car je crois en son potentiel en tant que plateforme de liberté d’expression dans le monde entier, et je pense que la liberté d’expression est un impératif sociétal pour le bon fonctionnement d’une démocratie » s’est justifié le multi-milliardaire. Musk a aussi un autre agenda : il veut faire pression sur le gouvernement démocrate actuel. « Biden a ostensiblement ignoré Tesla et a faussement déclaré au public que GM était en tête de l’industrie de la voiture électrique » s’est-il plaint. C’est surtout que ce libertarien proclamé estime bénéficier de moins de crédit d’impôt que son concurrent General Motors…

Enfin Musk sait à quel point Twitter exerce de l’influence sur les marchés financiers. Les algorithmes de trading haute fréquence y analysent tout ce qu’il s’y dit et surtout qui le dit, selon son nombre d’abonnés. Quelques tweets peuvent faire varier les cours d’actions ou de produits spéculatifs comme les crypto-monnaies. A ce propos, les prix demandés par des influenceurs pour promouvoir de la monnaie virtuelle sur Twitter viennent de fuiter. On y apprend par exemple que l’actrice Lindsay Lohan, du haut de ses 8 millions d’abonnés, demande 25 000 dollars pour un message promotionnel sur la crypto-monnaie sur le réseau social. Elon Musk, lui, a bientôt 83 millions d’abonnés… Hypocritement, le milliardaire a annoncé jeudi que s’il réussissait à racheter Twitter, il partirait en guerre contre les armées de robots qui pullulent sur le réseau social pour faire « monter » publiquement des mots clés. Le Los Angeles Times a récemment montré à quel point ses propres entreprises, Tesla et Space X, ont abusé de ces bots pour qu’on parle d’elles, faire grimper les cours en bourse et, donc, le compte en banque de l’homme qui vaut désormais plus de 200 milliards d’euros.

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France24 - Monde

Satoshi Island, le rêve fou d'un crypto-monde nouveau

Publié le : 22/04/2022 - 15:46

Sur une île du Pacifique d'un peu plus de 300 hectares baptisée Satoshi – un hommage au(x) créateur(s) toujours inconnu(s) du bitcoin se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto –, tout devrait être régi l’an prochain par la blockchain, de l’achat d’un appartement à la location d'un bateau. Une vidéo donne un aperçu de ce à quoi devrait ressembler la vie sur place. Visite guidée et mise en perspective dans #Tech24.

Le projet de Satoshi Island, qui devrait prendre son envol dans l'archipel de Vanuatu, est-il un rêve un peu fou ou un miroir aux alouettes ? Alors que le Web3 – qui repose sur la blockchain et propose une alternative aux géants de la technologie – a de plus en plus le vent en poupe, nous vous proposons de revenir sur ce projet censé accueillir ses premiers habitants l'an prochain. Un sujet brûlant alors que l'Union européenne réfléchit à une meilleure régulation des cryptomonnaies.

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Valeurs Actuelles

“Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix

C’est la troisième fois que ce mur de l’abbatiale de Foix est dégradé. Le curé de la ville soupçonne d’ailleurs qu’il s’agisse de l’œuvre d’une seule personne. Durant le week-end de Pâques, il a découvert écrit à la bombe de peinture : « une bonne église est une église en feu ». Le prêtre a immédiatement prévenu le maire Norbert Meler, rapporte France 3 Régions, mercredi 20 avril.

Eviter la récupération politique

Celui-ci a fait repeindre le mûr par les services municipaux le jour même. Il déplore une « atteinte aux biens publics, à ce qui appartient à tout le monde et que l’on paie avec nos impôts », mais ne souhaite pas s’étendre sur la teneur du message, craignant une récupération politique à quelques jours du second tour de la présidentielle, précise France 3 Régions. L’édile assure qu’une plainte sera déposée, comme à chaque fois que des tags sont découverts. Le père Edouard de Laportalière veut rester compréhensif : « J’y ai vu un cri de souffrance. C’est certainement une personne en souffrance qui a besoin de trouver ce moyen d’expression. Dommage qu’il n’y en ait pas d’autres », a-t-il déclaré.

Il affirme avoir reconnu cette écriture « déjà apposée sur des édifices de la paroisse qui incitait à ne pas croire en l’Église ». Il a invité cette personne qu’il juge « en souffrance » à venir échanger avec lui. Selon un rapport parlementaire dévoilé en février, 857 actes antichrétiens, principalement des dégradations ou vols concernant les édifices religieux, ont été recensés en 2021.

Ariège : les dernières actualités

En Ariège, deux habitantes d’un village veulent que les cloches cessent de sonner

En Ariège, la fureur des défenseurs du patrimoine face à un projet de rénovation urbaine

Ariège : un militant CGT jugé pour des violences sur un policier

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Why Argentina is embracing cryptocurrency

By Christine RoBuenos Aires

In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

More technology of business:

Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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France24 - World

Wife of activist Osman Kavala pre-trial: 'I don't expect anything' from Turkish justice

Issued on: 22/04/2022 - 09:37Modified: 22/04/2022 - 09:42

Shona BHATTACHARYYA Shona BHATTACHARYYA

Days before Osman Kavala’s appearance in a Turkish court on Friday, his wife, Ayse Bugra, gave an exclusive interview to FRANCE 24. She spoke about the accusations faced by the so-called "red billionaire", a prominent member of Turkish civil society who has been behind bars without a sentence since October 2017. He risks life in prison if he is found guilty of "attempting to overthrow the government". 

Osman Kavala, a philanthropist and entrepreneur nicknamed the "red billionaire" by the pro-government press for his left-wing activism, is set to appear in an Istanbul court on April 22. He is accused of "attempting to destabilise Turkey" during the failed coup of 2016. In the same file is a different charge related to another event: Kavala is also accused of organising and financing the Gezi protests of 2013. He has been in jail since October 2017 and risks spending the rest of his life there.

Ayse Bugra's voice has become a familiar one in international media, and if her speech seems hesitant at times, her English is impeccable and the words she chooses reveal the extent of the ordeal this academic has been undergoing for four and a half years now. 

We began by asking why the Turkish justice system has been so relentless in its pursuit of her husband. "There are several theories, several hypotheses," she starts. "One of them, which actually is in harmony with the ruling of the European Court of Human Rights, is that it serves to intimidate civil society activists. So, it has an ulterior political purpose – civil society activists and human rights defenders in the country. As I said, this is in harmony with the ECHR ruling which said in [December 2019] that the detention of my husband constituted a violation of several articles of the European Convention of Human Rights."  

Indeed, after several calls for Turkey, one of its founding members, to release Osman Kavala, in February 2022 the Council of Europe launched infringement proceedings against Ankara. Ayse Bugra goes on: "There are other theories about the influence of a certain group of politicians, people, who are in favour of severing, cutting the relationships between Turkey and Western democracies. So, the detention of my husband serves to detach Turkey from the Western democratic world." For Ayse Bugra this theory is absurd: her husband, she says, has never been affiliated with a political party or movement.  

Kavala is an ideal target. Recep Tayyip Erdogan has elevated him to the level of public enemy number one of the Turkish nation and calls him the "agent of George Soros in Turkey". The 64-year-old embodies everything the Turkish President claims to oppose: "An internal enemy collaborating with external enemies", Ayse Bugra explains. "It is a particular political strategy which uses a polarising discourse and divides the population into "us" and "them"…I think my husband has been used in that particular strategy of polarisation."  

'Absurd', incoherent charges

Accused of spying one day, attempting to overthrow the government the next, Osman Kavala was acquitted of certain charges then re-arrested for the same ones the same day. Different files, different accusations were combined. All seemed coordinated to prevent him from being able to leave the high security Silivri prison, in western Istanbul.

Born in Paris to a wealthy family, and raised in the United Kingdom, the philanthropist dedicated his fortune to the promotion of dialogue between Turkey’s different cultures and minorities, including the Kurds and the Armenians. He was awarded the European Archaeological Heritage Prize in 2019 and set up a number of initiatives including Anadolu Kültür, in Istanbul, where we met with his wife, located just a stone’s throw from the famous Gezi Park, whose planned destruction was the catalyst for a social protest movement in 2013. "Gezi is here, this is Gezi", Ayse Bugra says with a smile and a wave of her hand in the direction of the window that looks out onto a rare patch of greenery in central Istanbul. "Osman’s office is here, his mother lives here, this is a family building. Something extremely interesting was happening there, Gezi was an extremely interesting event. There were all kinds of people there – young, old, rich, poor. So of course, he would go there, and he would try to prevent the construction of a commercial building in that park." 

No detail seems too small or insignificant to include it in the accusations against Osman Kavala. Among the elements put forth by the plaintiffs is a map with the distribution of bee colonies across Turkey, found in the art patron’s mobile phone. The document was presented as proof that Kavala was seeking to redesign the country's borders. To prove he had organised and financed the Gezi protests, the prosecution noted he had bought protesters some plastic tables and chairs, as well as poğaça, a kind of Turkish bread roll.  

"The absurdity is in the charges themselves," explains the university professor. "These were nationwide protests, they were all through the country, and [they] involved, according to official figures, 3.5 million people. Imagine a single person organising and financing a national protest movement of that dimension. So, this in itself is absurd." 

Culture as a weapon and a shield

When Ayse Bugra talks about the man she has called her husband for close to 35 years, her voice changes, and the faraway look in her eyes tells of the pain of their separation. "He has the right to make one 10-minute phone call every week, it was this morning. And that is basically to talk to his mother. She is quite old, it’s difficult for her. And then I see him every week, the visits were rare during the pandemic but now I go every week. We talk with a glass panel between us, by telephone, for an hour". The professor of political economy at the prestigious Bogazici University – also on the government's radar – displays the manners of an aristocrat and the speech patterns of a sage. "I don’t expect anything anymore. After having been subjected to a very long and very painful process which is very hard to explain in legal or even logical terms, I cannot predict anything. I don’t expect anything and I’m trying not to hope. Especially not hope. Because hope that ends with disappointment can be devastating." No matter what her husband does, Ayse Bugra tells us, it doesn’t seem to matter. "It’s really hard. During the last two hearings I refused to enter the courtroom, because it was too much. Lawyers present [a] very articulate, very substantive defence, and then, it is as if nothing was said. It’s always the same decision with the same wording that is repeated." 

And yet, Ayse Bugra travels to the court every time, to show up for the friends, journalists and diplomats who are there to support her and her husband. "I feel that I have to be there, otherwise I wouldn’t go." How does she cope? Again, the same tight smile. "One manages. My husband and I are lucky because we really like literature, fiction." 

A glimpse into Osman Kavala’s office shows books stacked on every surface, including one by Thomas Mann. In "The Magic Mountain", the German author writes, "A man lives not only his personal life, as an individual, but also, consciously or unconsciously, the life of his epoch and his contemporaries." 

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Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala

Defendants in Gezi Park trial acquitted but new arrest warrant issued for Osman Kavala

Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial

Valeurs Actuelles

Blois : un Marocain en sang et armé d’un couteau menace les passants, les policiers ouvrent le feu

Des policiers ont dû ouvrir le feu, jeudi 21 avril à Blois (Loir-et-Cher), pour maîtriser un individu menaçant armé d’un couteau. L’homme, un Marocain de 26 ans, a été hospitalisé, selon les informations recueillies par Le Parisien. « Aucune parole n’a été prononcée par l’homme qui aurait pu être en lien avec des revendications politiques ou religieuses », a fait savoir le procureur de la République, Frédéric Chevallier, précisant que l’individu « connaissait des angoisses, aux origines indéterminées ». Samedi 23 avril, il a fait savoir que l’homme était en état de mort cérébrale.

Légitime défense

Les forces de l’ordre sont intervenues car l’individu en t-shirt et caleçon, couvert de sang et armé d’un couteau, déambulait pieds nus dans la ville. Les policiers l’ont repéré à hauteur d’une résidence pour seniors, précise Le Parisien. Il n’a pas répondu aux injonctions des fonctionnaires de lâcher son arme et s’est au contraire avancé vers eux. Face à ce comportement menaçant, ils ont d’abord fait usage d’un taser, mais sans succès. Un policier a alors fait feu à quatre reprises, blessant le suspect au thorax. Il a fallu un tir de lanceur de balles de défense (LBD) supplémentaire pour le neutraliser définitivement.

L’usage de son arme par le policier était donc, dans les premières heures des investigations, analysé « comme entrant dans un cas de légitime défense à une attaque par un homme armé », a précisé le procureur. Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre sur les policiers. Inconnu des services de police ou de la justice, le jeune Marocain était arrivé en France en septembre 2021 avec un visa étudiant.

Blois : les dernières actualités

Blois : une enseignante se défenestre en plein cours

Loir-et-Cher : une femme chauffeur de taxi enlevée et séquestrée dans son propre véhicule

Les tortionnaires de l’ours Mischa relaxés par la justice

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

By Katherine LathamBusiness reporter

Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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France24 - World

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

Issued on: 22/04/2022 - 10:17Modified: 22/04/2022 - 10:23

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

As the war in Ukraine rages in the south and east, some residents of the Kyiv satellite towns are tentatively returning home, after Russian forces withdrew and shocked the world with the carnage they left in their wake. FRANCE 24 reports.

Several weeks after Russian troops withdrew from northern Ukraine, leaving behind evidence of unspeakable events in the Kyiv suburbs, French-trained baker Danylo returned to the commuter town Irpin to see what was supposed to be his new bakery. Danylo was just relieved that the building was still standing – unlike others on the street.

Danylo left on the fifth day of the war. Upon returning to Irpin he met up with his friend Yuriy, a former paint trader now working in Ukrainian military intelligence.

“Where our positions were, there are no homes left at all – 99% destroyed,” Yuriy said. “Where the Russians’ positions were, it’s not like that, because our artillery would refuse to risk harming civilians. By one church there were Russian vehicles, and we knew for sure there were no civilians there, but even then our artillery said no, we’re not shooting at the church.”

The church in question is also the site of one of the mass civilian graves found in Bucha. The bodies have been exhumed but not yet all identified.

“I have no words,” Danylo said. “I can imagine that there may be family members of friends of mine among them, I don’t know.”

Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

As it happened

Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

Valeurs Actuelles

[Info VA] Paris : près de 50 000 euros découverts lors d’un contrôle routier, deux individus interpellés

Deux individus ont été interpellés dans la capitale, vendredi 22 avril, alors qu’ils circulaient à bord d’un véhicule de marque Audi et qu’ils venaient de commettre une infraction routière. Le conducteur a grillé la priorité à un piéton et le véhicule était non assuré. Les policiers ont découvert 49 345 euros d’argent liquide cachés dans une boîte de biscuits à l’occasion de ce contrôle, qui s’est déroulé dans le quartier Arago, à Paris. Les deux individus sont de « type nord-africain » et l’un d’entre eux, le passager, est connu des services de police pour escroquerie. Les faits se sont déroulés alors que les deux hommes se dirigeaient vers Les Gobelins.

🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont découvert 49 345 euros d’argent liquide cachés dans une boîte de biscuits à l’occasion d’un contrôle pour une infraction routière à Arago à Paris, vendredi. Deux individus de « type nord-africain » interpellés, dont l’un connu pour escroquerie. pic.twitter.com/RGwtLaWlDR

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 23, 2022

Les deux individus ont prétendu que la boîte en leur possession contenait des pâtisseries. Le passager était « très stressé » et possède un « beau casier » judiciaire, précise une source policière. Par ailleurs, deux bloc-notes ont également été découverts qui contiennent des lignes de compte affichant des « sommes astronomiques », comme 300 000 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter

Issued on: 22/04/2022 - 18:26

Sam BALL

After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.

L'Humanité

Partager l’humanité de Bartleby avec le frère perdu

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Daniel Pennac propose une rencontre poétique sensible, empreinte de souvenirs de tendresse et d’humour autour d’un être cher disparu à jamais.

Gérald Rossi

Partant du principe moult fois vérifié que l’on ne peut effacer les balafres imposées par le temps qui passe et les séparations qui en résultent, chacun peut imaginer d’autres issues, d’autres portes, pour éviter de sombrer. Ainsi Daniel Pennac, qui pour surmonter la disparition de son frère Bernard, à la suite d’une erreur médicale, a creusé le chemin avec un autre personnage ; de fiction celui-là, mais longtemps aussi fréquenté, l’étonnant scribe connu sous le nom de Bartleby, imaginé par Herman Melville, en 1856.

En 2011, l’auteur de la saga « Malaussène » (éditions Gallimard), ou encore de « Chagrin d’école » prix Renaudot en 2007, avait mis en scène la nouvelle adaptée au théâtre, « Bartleby le scribe ». Cette fois, la mise en scène est signée Clara Bauer. Avec elle et la contribution de Margot Simonney, Pennac a adapté son ouvrage initial, publié sous le titre de « Mon frère » (également chez Gallimard) devenu pour le plateau « Bartleby mon frère ». Une aventure qui d’une certaine façon dessine un pont entre les deux personnages. « Dans les premières semaines qui suivirent la mort de mon frère, j’ai perdu l’usage de mon corps. Je me suis abandonné (…) histoire de me reprendre en main, je me suis dit, que j’allais écrire sur lui. Sur nous » explique Daniel Pennac à ses partenaires et au public.

Du cinéma au théatre

L’écrivain joue son rôle, très bien d’ailleurs. En compagnie d’une petite troupe complice, composée de Ximo Solano, Habib Dembélé, Pako Ioffredo, Laurent Natrella et Alice Loup à qui l’on doit aussi la création musicale. Sur la scène, trois actions se mêlent, se complètent, se chevauchent. D’une part, on assiste à un tournage de film sur Bartleby. Bien des séquences sont savoureuses, comme l’incontournable « je préférerais pas » que profère le curieux clerc, qui finit par refuser tout travail mais aussi de partir, devant son notaire de patron de notaire, quasi hypnotisé. Dans un deuxième plan, entre les poses du tournage, les comédiens reviennent dans l’ordinaire de la vie, boivent du café, plaisantent. Le troisième plan est plus intime. C’est celui des échanges entre les deux frères Pennac, celui de leurs retrouvailles au-delà de la mort, du deuil, du temps.

Pour autant, cette description un peu clinique ne rend qu’imparfaitement compte de la pièce tant les trois parties forment un ensemble solide, avec des séquences parfois très courtes. Mais c’est aussi ce qui en fait tout le sel, toute l’architecture. Le récit n’est pas linéaire, même s’il est chronologique. L’ensemble se vit comme une rencontre, les projections du tournage sur le mur, volontairement décalées, ajoutent à l’ambiance générale, qui conserve de bout en bout une intimité chaleureuse. Entre Daniel et Bernard, mais aussi entre les autres protagonistes, tous extirpés de la nouvelle de Melville, qui jusqu’aux dernières répliques conservent une tendre distance. Au final, voilà une réflexion autant poétique que fraternelle qui s’offre au partage. Entre deux frangins, certes, mais au-delà dans la grande famille humaine.

Jusqu’au 30 avril, Théâtre du Rond-Point, avenue Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. En juin en Espagne.

Théâtredaniel pennac
France24 - World

‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars

Issued on: 22/04/2022 - 13:50

Sam BALL

Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.

L'Humanité

Arno, fin de bazar

Actu

DISPARITION. Le chanteur est mort des suites d’une longue maladie. Iconoclaste et attachant, il a marqué la musique européenne par sa pudeur et son sens de l’absurde

Lionel Decottignies

Ostende affiche toujours ses larges bancs de sable fin et ses longues digues où aiment se promener les badauds. L’Angleterre en ligne de mire et l’afflux constant de Britanniques valent à la cité flamande le surnom de « ville la plus anglaise de Belgique » Le port qui a fait sa renommée poursuit ses activités. Toutefois, le front de mer est aujourd’hui défiguré par les gratte-ciel et les immeubles dits de standing pour contenter le tourisme de masse. Autrefois, quand les plus grands allaient au Casino admirer les vedettes, l’enfant facétieux pouvait jouer en périphérie à se cacher dans les dunes. À L’âge des premiers calembours viendra celui des premiers flirts puis encore la découverte des premiers excès. De cette période d’avant les promoteurs, Arno a gardé toute sa vie durant la malice et les douces provocations de ce temps révolu.

Le prénom d’un fleuve, il deviendra torrent

Arnold Charles Ernest Hintjens dit Arno naît le 21 mai 1949. De son enfance, en dépit de l’ennui, il garde une profonde fierté qui l’accompagnera toujours. Ces journées se passent à écouter les faits d’armes familiaux. Chez les Hintjens, les femmes tiennent le rôle central. À la naissance, la mère fait fi des conventions et opte pour le prénom Arno. Le père craintif du qu’en-dira-t-on et d’une connotation « pas assez catholique » dans la Belgique de la fin des années 40 inscrit l’enfant sous le prénom Arnold. Tempête à la maison. Elle tenait à ce prénom du nom d’un fleuve. Plus tard Arno, le musicien deviendra un torrent. « Ma mère était très anarchiste dans sa tête. C’était une sorte de skinhead avec la tête de Zizi Jeanmaire ».

Cette tendresse d’un fils envers sa mère donnera le titre « Dans les yeux de ma mère. » Peu enclin à s’épancher sur sa vie privée, il déclara toutefois après le décès de cette dernière « Même le plus grand des machos est attiré par sa mère. Il y a des choses qu’on ne confie qu’à sa mère, c’est bizarre. La première odeur de femme est celle de sa mère. »

Bain familial et engagement antifasciste

Enfant de l’après-guerre, sa petite histoire est le fruit de la Grande au point qu’Arnold a toujours revendiqué des racines anglaises et françaises. L’arrivée des nazis en Belgique pousse Charles, le grand-père paternel, « militant gauchiste » à embarquer pour Londres. Maurice, syndicaliste, son père sera pilote pour la Royal Air Force. Le retour en Belgique contribuera à former plus tard les oreilles du jeune Arno. Du côté maternel, le grand-père a pris le maquis. Ce bain culturel marquera son engagement antifasciste. A cette aune, « Putain, putain nous sommes quand même tous des Européens » de son groupe TC Matic (en hommage au poète yougoslave Dusan Matic) prend encore davantage d’épaisseur.

Adolescent, Arnold s’ennuie. Il dira « à cette époque, à part fumer des joints, je m’emmerdais et je ne savais pas quoi faire de ma vie ». Il écoute du jazz et du blues, grâce au père, et de la chanson française, grâce à la mère. Il trouve toutefois que la vie familiale manque de « rock’n’roll ». L’arrivée d’Elvis Presley à ses oreilles changera sa perception. « La première fois que je l’ai entendu, j’ai eu… J’étais dans un état comme la première fois où tu jouis. Et cela m’a frappé pour le reste de ma vie ».

Le sens de l’absurdité poétique

À 21 ans, en 1970, il crée ses premiers groupes « Freckleface » puis Tjens Couteur avec son ami de toujours Paul Decouteur. Si les deux ensembles ne laissent aucune trace indélébile, ils poseront les fondations de TC Matic. Très vite, le Royaume de Belgique devient étroit pour le groupe. Les compères malaxent littéralement le hard rock, le blues et la New Wave. Arno développe déjà un sens pour l’absurdité poétique, de hargne scénique. En marge du tube « Putain, Putain » Arno cultive une douce insolence. Ne chantera-t-il pas « J’ai vu le zizi de Jésus Christ. Il n’est pas plus gros qu’une allumette et il s’en sert pour faire pipi ».

Après quatre albums et un succès à l’échelle européenne, le groupe se sépare. Arno poursuit seul l’aventure avec sa gouaille et sa voix de rocaille qui lui vaudront l’éternelle comparaison avec Tom Waits. Après avoir fait office de cuisinier pour Marvin Gaye, le belge publie en 1986 son premier album sobrement appelé « Arno ». L’essai portera ses fruits et le sceau d’une liberté totale. En 14 disques studio, Hinjens a mené sa barque sur les fleuves parfois tortueux de l’industrie musicale. Il s’est fâché, changeait alors de cap et mettait les voiles.

Des airs de clochard céleste

Jamais attendu où il devait, l’ostendais est toujours arrivé à bon port. Il s’est adonné au blues, au rock, à la chanson, au piano-voix, il a tenté le gospel. Pêle-mêle on retient “Elle adore le noir”, “Il est tombé du ciel”. En 2004, son French Bazaar s’octroyait des relents électroniques. Son secret était sa double coque, son double fond. Derrière ses pitreries absurdes, une apparente naïveté et ses airs de clochard céleste détaché, Arno avait une profondeur. En 1992, il enregistre à Nashville « Idiots Savants » où il se rêve en star : “Depuis l’Europe jusqu’en Amérique, on vend les mêmes salmonelles/Le ciel est plus haut que l’arbre/Je me suis vu sur MTV. »

Ses plus larges succès auprès d’un grand public viendront de ses reprises ou du moins de ses réinterprétations. Là encore, Arno a navigué des “Filles du bord de mer” d’Adamo, à “Dancing Queen” d’Abba en passant par “le Bon Dieu” de Brel ou “Mother Little Helper’s” des Rolling Stones. Une de ses reprises retient particulièrement l’attention. Celle, magistrale, de “Comme à Ostende, de Jean-René Caussimon pour sa « ville-racine, sa ville de pirate ». Aujourd’hui dès lors pour paraphraser l’auteur, « A Ostende et comme partout et sur la ville tombe la pluie ».

arnoMusique
New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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France24 - World

'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

Sam BALL

In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

New York Times - World

In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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By Raja Abdulrahim

WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

Walaja was part of the captured West Bank.

Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

The case only protects those 38 homes, though.

“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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L'Humanité

Pierrick contre Goliath

Chronique

Audrey Vernon

Nous sommes allés jouer à Montivilliers. Arrivée au Havre, dès que je sors du train : un panneau « Pic de pollution ». Ça commence bien, j’arrive dans une usine Seveso géante… Pierrick à la régie et moi arrivons au théâtre de Montivilliers, nous découvrons les trente-deux interprètes d’« Écologie : maintenant il faut se battre ». Les élèves du lycée Jean-Prévost commencent à répéter. Ils sont tous incroyables, magnifiques.

On a une journée pour préparer le spectacle du soir. On répète la chanson d’entrée, ils ont choisi Maître Gims sur les images de notre monde qui brûle. C’est hyper beau. Ils enchaînent les textes. Le passage sur la pollution de l’air me touche particulièrement… 80 % de l’air est contaminé et cet air contaminé affecte nos cerveaux. Je pense au pic de pollution du jour dont tout le monde se fout car on ne peut rien y faire.

La soirée arrive vite, ils descendent se préparer, se maquiller, ils sont magnifiques, en tenue de soirée. « Bal de la fin du monde », ils l’ont appelé. Paloma me fait un smoky eyes. Ils font des TikTok, le trac monte, le spectacle va commencer, je suis avec eux sur scène… Ils commencent à chanter et le spectacle avance avec une rapidité folle, ils ont des trous mais ils se soufflent mutuellement et s’encouragent, ils respirent, reprennent, ils sont merveilleux. J’ai la gorge qui se serre. « Il faut raconter l’épopée des victoires, rien n’inspire autant… »

Final, a cappella, je chiale… Applaudissements. Quelques questions viennent de la salle, on y répond, je demande aux parents d’écouter leurs enfants et de commencer à démanteler le port du Havre. Rires.

Le soir, je suis avec Pierrick dans la zone industrielle, l’ampleur de la tâche pour sauver la planète me semble insurmontable et en même temps je dois sauver le monde ! Par où commencer ? Au Havre, rien de vivant, du béton partout, pas d’animaux, pas de plantes. Des immeubles poussent…

Comment démanteler… « Viens Pierrick, on va au ciné voir un thriller, un truc détendant pour ne pas réfléchir, je suis si fatiguée ! » Une petite « Pizza del arte » et on entre voir « Goliath ». Le film raconte la bataille d’un avocat et de victimes contre l’industrie des pesticides, je repense aux Soulèvements de la Terre, à Monsanto.

C’est très beau. Grand silence à la fin du film, on sort, Pierrick me dit : « Ben dis donc, super pour se détendre, tu as raison, on a complètement changé de sujet ! »

Ben oui, lui réponds-je, on varie les plaisirs, un peu de pollution, un peu de pesticides.. L’important, c’est de ne pas toujours parler de la même chose ! Et puis, qu’est-ce qu’on rigole ! T’inquiète pas, demain on va manger des moules-frites à la plage, et à cette occasion d’ailleurs tu veux bien qu’on bosse sur la reprise du spectacle sur Fukushima ? Tu vois, c’est varié avec moi…

« Billion Dollar Baby », le 4 mai, au Haillan.

« Goliath », de Frédéric Tellier, actuellement au cinéma.

Carte blanche à Audrey Vernon
France24 - Monde

Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

Publié le : 15/04/2022 - 17:39

Guillaume GRALLET Suivre

Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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France24 - Monde

Ligue des champions CAF : les Algériens du Chabab Belouizdad visent l'exploit face au Wydad

Publié le : 23/04/2022 - 17:22

FRANCE 24 Suivre Cédric FERREIRA

Les quarts de finale retour de la Ligue des champions CAF se poursuivent samedi. Après la défaite à domicile 1-0 lors du match aller, le club algérien du Chabab Belouizdad est condamné à l’exploit sur le terrain du Wydad Casablanca, l’un des favoris de la compétition. Notre envoyé spécial au Maroc, Cédric Ferreira, a rencontré l'équipe lors de la préparation de ce match décisif.

Fin de journée à Casablanca vendredi 22 avril : pour les joueurs du Chabab Belouizdad, il est l’heure de rompre le jeûne du ramadan avec une traditionnelle soupe harira. Quelques heures plus tard, direction l’entraînement sous haute sécurité.

Les Algériens doivent réaliser un exploit chez l’un des favoris de cette Ligue des champions africaine, le Wydad Casablanca, après la défaite 1-0 concédée au match aller. 

"On sait que c’est une grosse équipe, ils ont bien géré le match même s’ils étaient à 10. Après, on doit s’inspirer d’équipes comme ça pour pouvoir chercher la qualification. Le public va être chaud, c’est quelque chose qui va nous motiver, on sait qu’il va falloir tout donner sur le terrain pur rendre fier nos supporters et ramener la qualification à Alger", confie Ahmed Abdelkader, le gardien du CR Belouizdad.

Avec cinq titres en cinq ans, le Chabab vit actuellement une période prolifique. Belouizdad est même très bien parti pour remporter le championnat algérien une troisième fois d’affilée. Arrivé en septembre dernier, l’entraîneur brésilien Marcos Paqueta espère maintenant faire briller le club sur la scène continentale en allant plus loin que les quarts de finale : "Il y a eu une progression de l’équipe ces dernières saisons. Et cette année, cela continue. On va voir si on arrive à franchir la barrière des 1/4 de finale, c’est difficile mais ce n’est pas impossible."

La saison dernière, Belouizdad avait été éliminé en quarts de finale de la Ligue des champions CAF. Pour ne pas revivre pareille désillusion, le champion d'Algérie est condamné à l'exploit face au Wydad. La tâche s'annonce très difficile face au champion du Maroc en titre, à domicile, dans un stade acquis à sa cause où l'ambiance sera très électrique. Mais le CR est convaincu de pouvoir se qualifier pour la première fois pour les demi-finales de cette compétition.

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Football : un derby de Tripoli en forme de bouffée d'air au milieu du chaos libyen

COMPTE-RENDU

Ligue des champions CAF : la "decima" pour Al Ahly, vainqueur des Kaizer Chiefs

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Valeurs Actuelles

Nantes : des policiers agressés par des cambrioleurs clandestins

Coups, morsures, insultes, crachats… L’interpellation de trois individus par les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Nantes, dans la nuit de jeudi 21 à vendredi 22 avril, a été mouvementée, rapporte Ouest-France. Les fonctionnaires ont été alertés peu après 1 heure du matin pour une tentative de cambriolage rue du Perray. Une femme venait de tomber nez à nez avec deux intrus tandis qu’un troisième faisait le guet. Les deux hommes ont tenté de forcer l’entrée de son domicile, mais elle a finalement réussi à les mettre en fuite.

Récidivistes

L’équipage de la BAC a réussi à retrouver les trois suspects, dont l’un était encore en possession d’une tenaille, précise Ouest-France. Il s’agissait de deux majeurs âgés de 24 et 26 ans et d’un mineur de 17 ans, tous les trois en situation irrégulière et objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ils étaient déjà connus des services de police pour des faits de vols en réunion. Lors de leur transport vers le commissariat, ils s’en sont violemment pris aux policiers, qui ont été frappés, insultés et se sont fait cracher dessus. L’un d’eux a été mordu par deux des suspects.

Ils ont été placés en garde à vue pour vol par effraction en réunion, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et non-respect d’une obligation de quitter le territoire. Deux d’entre eux devaient être déférés devant le parquet de Nantes samedi 23 avril.

Nantes : les dernières actualités

A Nantes, les locaux d’un club de foot transformés en planque de drogue

Nantes : le patron de la police de Loire-Atlantique arrête lui-même les cambrioleurs de son domicile

Nantes : plusieurs jeunes femmes “piquées” en discothèque, une enquête ouverte

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Guy Lafleur, le "démon blond", légende québécoise du hockey, est mort

Publié le : 22/04/2022 - 18:45

FRANCE 24 Suivre

Le monde du hockey est en deuil de l'un de ses plus grands héros. Le numéro 10 des Canadiens de Montréal, Guy Lafleur, surnommé le démon blond, est mort vendredi d'un cancer du poumon, a annoncé sa famille. Il avait 70 ans.

Il a marqué son sport et son époque. L'ancien joueur de hockey sur glace Guy Lafleur, grande vedette des Canadiens de Montréal dans les années 1970, est décédé vendredi 22 avril d'un cancer du poumon à l'âge de 70 ans, a annoncé sa famille.

"Guy, je t'aime, tu as fini de souffrir, tu vas nous manquer énormément", a écrit Lise Lafleur, sa sœur, sur Facebook.

"Le démon blond"

"Idole d'un peuple", selon le Premier ministre québécois, joueur "unique" pour Justin Trudeau, Lafleur était l'une des stars de la Ligue nationale de hockey (NHL), le championnat professionnel nord-américain. 

Celui qui était surnommé le "démon blond" reste l'un des marqueurs les plus prolifiques (518 buts) du club montréalais, après Maurice Richard (544 buts), et a permis à l'équipe de la métropole québécoise de remporter cinq coupes Stanley.

Celui qui portait le maillot numéro 10 avait surpris tout le monde en abandonnant la compétition en 1984, à l'âge de 33 ans. Avant de faire un come-back quelques années plus tard avec les Rangers de New York puis à Québec, avec les Nordiques.

Connu pour être un bon vivant, amateur de fêtes, il a souvent défrayé la chronique. En 1981, il a été victime d'un grave accident de voiture, après s'être endormi au volant à la suite d'une soirée bien arrosée.

Une pluie d'hommages pour Guy Lafleur

Originaire de Thurso, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Montréal, où un monument de bronze est érigé en son honneur, Guy Lafleur était déjà une immense vedette dans sa jeunesse. Au sein des remparts de Québec, il avait été consacré meilleur joueur junior du pays, inscrivant plus de 100 buts par saison. 

L'annonce de son décès a suscité une pluie d'hommages au Canada bien au-delà du monde du hockey. "Guy Lafleur, le "démon blond", était unique sur la glace. Sa vitesse, ses habiletés et sa fiche (de stats) étaient incroyables", a salué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Guy Lafleur, le « démon blond », était unique sur la glace. Sa vitesse, ses habiletés et sa fiche étaient incroyables. Avec ses records et ses cinq coupes Stanley, il a inspiré d’innombrables Québécois, Canadiens, et amateurs du monde entier. Tu vas nous manquer, numéro 10.

April 22, 2022

"Avec ses records et ses cinq coupes Stanley, il a inspiré d'innombrables Québécois, Canadiens, et amateurs du monde entier. Tu vas nous manquer, numéro 10", a-t-il déploré sur Twitter.

Pour le Premier ministre québécois, François Legault, il "va rester gravé à jamais dans notre mémoire collective". "Guy Lafleur, ce n'était pas juste un joueur de hockey exceptionnel, c'était aussi un homme qui avait son franc-parler. Il était très accessible, très humble et généreux", a-t-il poursuivi sur Facebook .

Toute l’organisation des Canadiens de Montréal est en deuil suite au décès de son ambassadeur et légendaire membre du Temple de la renommée Guy Lafleur, qui s’est éteint à l’âge de 70 ans.Repose en paix, Guy. 🕊️❤️https://t.co/PC35lpgNbR

April 22, 2022

"Toute l'organisation des Canadiens de Montréal est en deuil suite au décès de son ambassadeur et légendaire membre", a tweeté le club montréalais, devant lequel une statue de Guy Lafleur est érigée.

Avec AFP

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Hockey sur glace : Charlotte Cagigos, seule femme à évoluer en ligue masculine

JEUX OLYMPIQUES

JO-2018 : la Corée unifiée s'incline pour son premier match de hockey sur glace féminin

FOCUS

Les commotions cérébrales, fléau du hockey professionnel

Valeurs Actuelles

Val-de-Marne : dans un supermarché, de la cocaïne retrouvée cachée dans du manioc

C’est une cachette peu anodine. Dans la nuit du jeudi 21 avril au vendredi 22 avril, les forces de l’ordre ont saisi une importante quantité de drogues… dans un supermarché Leclerc situé à Orly, dans le Val-de-Marne. Comme le relate Le Parisien, ce vendredi, de la cocaïne était en effet cachée dans du manioc proposé à la vente au rayon fruits et légumes. Le directeur du supermarché Leclerc a prévenu la police, en début de soirée jeudi, après avoir découvert la présence de ce stupéfiant dans un légume. La cocaïne serait présente en grande quantité, puisque les agents épluchaient encore vers 1 heure du matin du manioc et avaient déjà récolté plus de 1,6 kilo de cocaïne.

Un suspect en garde à vue

Un homme a été arrêté et placé en garde à vue au commissariat de Choisy-le-Roi, rapporte Le Parisien. Ce suspect avait justement l’air de vouloir récupérer du manioc. Il n’est toutefois pas précisé si l’individu fait partie du trafic de drogues ou souhaitait se procurer de la cocaïne à un prix extrêmement avantageux – le manioc était vendu à 1,50 euro. Le parquet de Créteil a ouvert une enquête et l’a confiée aux agents du Service Départemental de Police Judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94). Ils devraient notamment enquêter sur la provenance de ces légumes.

Il y a à peine deux jours, la police avait également mis la main sur 4,3 kilos de cocaïne dissimulés une fois encore dans du manioc. La découverte avait été faite dans une autre enseigne à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne. Le Parisien a précisé qu’une telle abondance de cocaïne vaudrait 300 000 euros à la revente au détail et 140 000 euros à l’achat chez des semi-grossistes de drogues en France.

Val-de-Marne : les dernières actualités

Les Républicains du Val-de-Marne lancent leur comité de soutien à Valérie Pécresse

Ivry : il poignarde un étudiant après avoir été interné pour des faits similaires

Tentative d’évasion à Fresnes : la détenue radicalisée mise en examen

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"

Publié le : 22/04/2022 - 15:05

Romain HOUEIX Suivre

Les Russes et Biélorusses ne sont pas les bienvenus à Wimbledon en raison de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi l'organisateur du tournoi du Grand chelem. Andrey Rublev, n°8 mondial, a qualifié la décision de "totalement discriminatoire" tandis que la WTA envisage des sanctions contre le tournoi britannique.

Le prestigieux tournoi de Wimbledon est-il allé plus loin en bannissant purement et simplement les Russes et Biélorusses après l'invasion de l'Ukraine ? La décision provoque un tollé chez les principaux concernés mais est également critiquée par Elena Svitlona, l'une des voix les plus loquaces du circuit contre cette guerre. La WTA envisage des sanctions contre le Majeur britannique.

>> À lire aussi : Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis

Le Russe Andrey Rublev, n°8 mondial, a estimé jeudi 22 avril que l'exclusion était "totalement discriminatoire" :

"Les raisons qu'ils (Wimbledon, NDLR) nous ont données n'avaient, comment dire, aucun sens, elles n'étaient pas logiques", a-t-il déclaré en marge du tournoi ATP 250 de Belgrade qu'il dispute cette semaine. "Ce qui se passe actuellement est totalement discriminatoire à notre encontre", a-t-il poursuivi. "Cela ne va rien changer", a aussi assuré le joueur, qui avait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors du tournoi de Dubaï juste après l'invasion russe de l'Ukraine.

🙏 "No war please" Le message d'Andrey Rublev 🇷🇺 après sa victoire en demi-finale à Dubaï !pic.twitter.com/lfJtx68wH1

February 25, 2022

"Donner les dotations du tournoi à l'aide humanitaire, aux familles qui souffrent, aux enfants qui souffrent, ça, c'est quelque chose qui aurait un peu d'impact", a-t-il suggéré aux organisateurs du tournoi londonien, qui ont distribué l'an dernier un total de 35 millions de livres sterling de gains (l'équivalent de 42 millions d'euros). "Dans ce cas, le tennis serait le seul sport à donner un tel montant, et ce serait grâce à Wimbledon, qui en tirerait toute la gloire."

Son compatriote Karen Khachanov, 26e joueur mondial qui s'est qualifié jeudi soir pour les demi-finales du tournoi de Belgrade, s'est déclaré "très triste, déçu et dévasté que ces choses arrivent", lui qui considère que Wimbledon est "l'un des plus beaux tournois au monde".

Des recours juridiques envisagés

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la Fédération biélorusse de tennis (FBT) "condamne catégoriquement la décision prise par les organisateurs de Wimbledon de suspendre les joueurs biélorusses et russes". "Des actes aussi destructeurs ne contribuent en rien à un règlement des conflits, mais ne font qu'inciter à la haine et à l'intolérance sur une base nationale", poursuit-elle.

La FBT ajoute que "des consultations sont en cours avec des cabinets juridiques internationaux spécialisés en droit du sport" et qu'"une stratégie est en cours d'élaboration visant à protéger, avant tout, les joueurs de tennis biélorusses dans le monde entier".

Outre ces réactions logiques des concernés, d'autres voix ont condamné la décision. À commencer par la joueuse ukrainienne Elina Svitolina, l'une des voix les plus loquaces pour réclamer des sanctions depuis le début de la guerre. 

"Nous ne souhaitons pas qu'ils soient totalement exclus", a déclaré l'ex-n°3 mondiale, demi-finaliste à Wimbledon en 2019, interrogée jeudi par la BBC. "Si des joueurs ne s'expriment pas contre le gouvernement russe, il est normal de les exclure. Nous voulons qu'ils s'expriment, qu'ils disent s'ils sont avec nous et le reste du monde ou avec le gouvernement russe", a-t-elle argumenté. "C'est pour moi le point principal. S'ils n'ont pas choisi cela, s'ils n'ont pas voté pour le gouvernement (russe), il est juste qu'ils soient autorisés à jouer."

Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, Billie Jean King, légende américaine du tennis aux 12 titres en Grand Chelem, dont six à Wimbledon, observe qu'"(elle) ne peu(t) pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuels de quelque tournoi que ce soit au seul motif de leur nationalité".

Vers des sanctions de la WTA ?

La direction de Wimbledon a annoncé mercredi l'exclusion des joueurs russes et biélorusses de son édition 2022 en raison de la guerre en Ukraine, une décision vivement contestée par l'ATP et la WTA. En l'état, ni le Russe Daniil Medvedev, n°2 mondial qui se remet d'une opération pour une hernie, ni la Biélorusse Aryna Sabalenka, n°4 mondiale et demi-finaliste l'été dernier à Londres, ne pourront défendre leurs chances dans le temple du tennis sur gazon (27 juin - 10 juillet).

Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) sont indépendants des circuits hommes et femmes, où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Et l'ATP a qualifié dès mercredi d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, pourtant sous l'égide de l'ATP. La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée".

Selon le quotidien sportif l'Équipe, les dirigeants de la WTA réfléchiraient à des sanctions à l'encontre de Wimbledon et de la LTA, la Fédération anglaise de tennis. 

"Ces décisions sont une violation des règles du Grand Chelem et de la WTA", explique Steve Simon, le patron de la WTA dans un email aux joueuses que s'est procuré le journal français. "Nous leur avons formellement signalé notre position en nous réservant le droit d'imposer des sanctions appropriées, qui peuvent inclure (parmi d'autres choses), le retrait des points de classement attribués à Wimbledon, des amendes et une suspension de l'adhésion de la WTA et de la LTA à la WTA. Le conseil des directeurs de tournois, celui des joueuses et le bureau de la WTA se rencontreront à Madrid pour définir ces sanctions."

Avec AFP

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Qui est Carlos Alcaraz, le nouveau prodige du tennis espagnol ?

SANCTIONS

Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis

PALMARÈS

Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires

BBC

Puducherry prison uses dance therapy to rehabilitate inmates

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Prisoners in the central jail in the Indian union territory of Puducherry briefly forget their worries when they start dancing.

The "dance therapy" is part of a rehabilitation programme offered to them by prison authorities.

It's an unconventional option - many Indian prisons are grim, overcrowded and violent spaces that offer few opportunities for inmates to rebuild their lives.

But Puducherry prison officials say the programme is a hit with prisoners - who are all serving life sentences - and that there is a visible reduction in their stress levels.

Ravideep Singh Chahar, Inspector General of prisons in Puducherry, says they now hope to make dance therapy an integral part of the prison reform programme.

Video by BBC Tamil's Natarajan Sundar; edited by Debalin Roy

Valeurs Actuelles

Viol présumé au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés

Le verdict a été rendu ce vendredi 22 avril. Après les avoir jugés en appel à Créteil durant trois semaines, la cour d’assises du Val-de-Marne a fait part de sa décision quant au sort des deux policiers accusés d’avoir violé une touriste canadienne au siège de la police judiciaire au 36 quai des Orfèvres à Paris en 2014. Les deux membres des forces de l’ordre ont ainsi été acquittés, relate franceinfo ce vendredi. Tous deux sont ressortis libres du palais de justice de Créteil, sous les applaudissements de leurs proches venus les soutenir.

Sept ans de prison requis

Mercredi 20 avril, le parquet avait requis sept ans de prison contre les deux fonctionnaires de police, âgés de 43 ans et 52 ans, de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). En 2019, ils avaient tous deux été condamnés en première instance pour le viol de cette jeune femme au 36 quai des Orfèvres. Jeudi 21 avril, leurs avocats ont réclamé l’acquittement de leurs clients, dénonçant au passage des « mensonges » de la part de la plaignante, et même son discours « évolutif ». 

Un rappel des faits

Pour rappel, l’affaire remonte au mois d’avril 2014. Dans un pub irlandais, situé en face du 36 quai des Orfèvres, des policiers avaient sympathisé avec une touriste canadienne. En pleine nuit, hors de leur service, ils lui ont proposé de visiter les locaux de la police. La jeune femme était très alcoolisée ce soir-là, rappelle franceinfo. Quelques instants plus tard, elle en était ressortie en larmes et en état de choc. Elle avait par la suite porté plainte pour viol en réunion. Les deux policiers ont toujours nié les faits.

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France24 - Monde

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Publié le : 22/04/2022 - 20:23

Tiffany FILLON

L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique. 

C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat. 

Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre. 

L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.

>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques

Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.

L'illusion d'un printemps plus frais

Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne. 

Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24. 

>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets

En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer. 

Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus. 

Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices 

Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. 

En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.

Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées". 

Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable. 

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Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

Environnement

Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

DEMAIN A LA UNE

Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Valeurs Actuelles

Une manifestation d’ultragauche interdite à Rennes après les violences du premier tour

Les autorités redoutent des incidents à Rennes, au soir du second tour de l’élection présidentielle. Le préfet d’Ille-et-Vilaine a donc pris un arrêté interdisant les rassemblements dimanche 24 avril, rapporte France Bleu. Un appel à manifester place Sainte-Anne à 20 heures avait été lancé par les milieux de gauche locaux, mais n’a pas été déclaré en préfecture. Que ce soit Marine Le Pen ou Emmanuel Macron qui l’emporte, le résultat ne devrait pas ravir ces électeurs, ce qui laisse craindre des violences.

Déjà deux soirées de violences

Le risque est d’autant plus pris au sérieux que des débordements ont déjà eu lieu lors de rassemblements similaires. « Le soir des résultats du premier tour de l’élection présidentielle le dimanche 10 avril, des violences inadmissibles ont déjà été commises par des individus de l’ultragauche rennaise », rappelle l’arrêté. Des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre, des incendies allumés et des vitrines brisées. « Le samedi 16 avril, dans le cadre d’un nouveau rassemblement place Sainte-Anne de 300 personnes dont 60 membres de l’ultra-gauche, de nouvelles dégradations ont été commises », précise-t-il. Les policiers avaient à nouveau été visés par des jets de projectiles.

La manifestation de dimanche 24 avril « est illégale » car aucune déclaration n’a été faite en préfecture, préviennent les services de l’Etat. Les personnes qui participeraient à un « rassemblement revendicatif » sont passibles d’une amende de 4e catégorie. Les organisateurs encourent jusqu’à six mois de prison. « Les forces de police et de gendarmerie seront pleinement mobilisées pour assurer le maintien de l’ordre public ce dimanche », prévient l’arrêté.

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À Rennes, le syndicat Sud PTT exige une prime pour distribuer les professions de foi du second tour de la présidentielle

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

«Les Sans-Dents» : des prolos affreux, sales et mordants

Nos recommandations culturelles

Quatrième long métrage de Pascal Rabaté, « les Sans-Dents » réunit Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et une foule d’acteurs dans une comédie burlesque sans dialogues.

Michaël Mélinard

Une course de godemichés, des frites taillées dans un lanceur de balles de tennis, des patrons de vêtements découpés directement sur le corps d’une vache et une bande de joyeux drilles qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie italienne des années 1970. Avec leur manière de mettre en scène des pauvres sans misérabilisme et de rire avec eux et non pas d’eux, Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli ont trouvé un digne héritier. Pour son quatrième long métrage, Pascal Rabaté, un auteur prolifique de bandes dessinées – « Un ver dans le fruit » (Vent d’Ouest), « les Petits Ruisseaux » (Futuropolis) – mêle dans un cinéma de bric et de broc la trivialité et l’onirisme au burlesque. Les Sans-Dents, c’est un groupe d’anonymes chapardeurs, de sales gosses de toutes les générations dans un territoire entre campagne et périphérie postindustrielle. On ignore d’où ils viennent et ce qui les unit. Ils ne parlent pas puisque le cinéaste a décidé de supprimer tout dialogue intelligible. Le langage passe par des gestes, des onomatopées, des regards ou des borborygmes.

Un pied de nez libertaire

Le récit n’est qu’un prétexte. Il commence par un vol nocturne de caténaires par une équipe qui semble autant vouloir s’amuser que s’approprier les câbles. Un petit coucou aux caméras de surveillance plus tard, la police déclenche une enquête. Mais ce sont surtout les jeux, les défis idiots et les objets originaux fabriqués dans un antre mi-dépotoir, mi-caverne d’Ali Baba que le cinéaste suit avec délectation.

Avec sa poésie clownesque qui le rapproche d’un Pierre Étaix, Pascal Rabaté cherche une voie originale entre Michel Gondry et Albert Dupontel. Son cinéma lorgne aussi le cirque contemporain (Plume et Archaos) avec ces drôles de machines. Il y a une sorte d’éloge de la bidouille, de la récup, un pied de nez libertaire à la société de la performance. Tout n’est pas réussi. Le côté foutoir agace parfois. Mais l’originalité crasse, les acteurs détonnants (Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel pour les plus connus) et, en arrière-plan, le désir de filmer des prolos, si rares à l’écran, prennent le dessus. C’est du cinéma politique qui ne dit pas son nom, un rot indélicat délectable. Ses personnages frappadingues s’accouplent au grand jour à l’arrière d’une vieille bagnole, laissent une poule déféquer sur la table à manger, nourrissent leur poupée gonflable mais surtout s’amusent et profitent de la vie sans donner l’apparence de penser au lendemain.

cinéma
France24 - Monde

Tunisie : le pétrolier naufragé était vide, une catastrophe environnementale évitée

Publié le : 22/04/2022 - 16:20Modifié le : 22/04/2022 - 16:56

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Après avoir indiqué que le pétrolier naufragé au large des côtes tunisiennes transportait 750 tonnes de gazole, les autorités ont finalement annoncé que le navire était vide. Une nouvelle accueillie avec soulagement, même si de nombreuses questions restent en suspens autour de ce mystérieux pétrolier dont plusieurs experts ont souligné le trajet incohérent.

Pas de menace pour l'environnement, mais de nombreuses zones d'ombre à éclaircir : les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi 22 avril que le pétrolier naufragé samedi dernier au large du sud-est de la Tunisie, était vide, écartant tout risque de pollution, après avoir dans un premier temps indiqué que le navire transportait 750 tonnes de gazole.

Mais si une catastrophe environnementale a été évitée, des questions demeurent sur le trajet du pétrolier et la nature de ses activités. 

"Le navire 'Xelo' qui a coulé dans le golfe de Gabès ne contient pas de gazole et ses réservoirs sont vides", a indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué. "Il ne pose aucun risque de pollution dans l'immédiat", a ajouté le ministère.

Le capitaine de la marine tunisienne Mazeri Letayef, qui dirige une cellule de crise dans le port de Gabès, a précisé à l'AFP que cette découverte avait été faite "à la suite des opérations des plongeurs tunisiens et italiens", après l'arrivée sur place d'un navire de dépollution envoyé par Rome.

"Les quatre réservoirs sont remplis d'eau de mer", a ajouté le capitaine Letayef, estimant qu'"il se [pouvait] que le navire ne soit pas en réalité actif dans le transport de carburants".

Selon le communiqué du ministère, les préparatifs lancés pour pomper le gazole "vont cesser" et les autorités étudieront un possible renflouement et remorquage de l'épave "dans une phase ultérieure".

La justice ouvre une enquête

Le ministère, qui avait lui-même annoncé samedi dernier que le pétrolier transportait 750 tonnes de gazole, faisant craindre une marée noire, n'a pas expliqué les raisons de cette confusion.

Le 'Xelo', en route pour Malte selon les autorités tunisiennes, a coulé le 16 avril dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Selon Tunis, il était parti du port égyptien de Damiette, ce que les autorités portuaires égyptiennes ont démenti.

Pour une raison inconnue, ce pétrolier de 58 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1977, a commencé à prendre l'eau. 

Des forces de la marine militaire ont évacué les sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre par près de 20 mètres de fond. 

Il a coulé en position horizontale et ne présentait "pas de fissures" dimanche lors d'une inspection des plongeurs, selon le ministère de l'Environnement.

La justice tunisienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet accident, mais aussi la nature de l'activité du pétrolier et son trajet ces dernières semaines.

Les membres d'équipage du navire – le capitaine géorgien, quatre Turcs, deux Azerbaidjanais – battant pavillon de la Guinée équatoriale, ont été interdits de quitter la Tunisie pour une période de deux semaines. 

La Guinée équatoriale a annoncé jeudi la suspension de 395 navires battant pavillon de ce pays de manière "illégale".

Trajet incohérent

"Il y a plus de 300 navires dans le monde qui travaillent illégalement sous notre pavillon. Le drapeau de la Guinée équatoriale ne peut pas être le visage de la fraude internationale", a tweeté le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue.

Des médias tunisiens ont rappelé la proximité du golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures, notamment vers Malte, ces dernières années.

Des experts et médias ont souligné le trajet incohérent suivi par le navire dont "le connaissement", un document informant sur son trajet et la nature de sa cargaison, a été "laissé par l'équipage" sur le bateau, selon les autorités. 

Certains experts pensent que ce navire a pu servir de "station-service" flottante approvisionnant les bateaux transitant par la zone stratégique du golfe de Gabès.

L'enquête tunisienne l'a localisé dans le port de Sfax, au nord de Gabès, du 4 au 8 avril, où il a effectué un changement d'équipage et de petites réparations. Sa trace a ensuite été perdue jusqu'à ce qu'il envoie des signaux de détresse le 15 avril. 

Avec AFP

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Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole

Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès

Valeurs Actuelles

Israël : Poutine réclame une église orthodoxe à Jérusalem, un casse-tête pour Naftali Bennett

Benyamin Netanyahou avait cédé à la demande de Vladimir Poutine. Mais sa promesse n’a jamais encore abouti, laissant ce casse-tête à son successeur Naftali Bennett. Encore Premier ministre à l’époque, en juin 2021, Benyamin Netanyahou avait accepté de remettre au président russe la propriété d’un ensemble de bâtiments comprenant l’église Alexandre Nevski et la cathédrale de la Sainte-Trinité, rapporte le journal Marianne samedi 23 avril. Et ce, en échange d’une faveur. Benyamin Netanyahou avait réclamé à la Russie la libération d’une ressortissante israélienne. La jeune femme avait été condamnée à sept ans et demi de prison pour avoir été en possession de 10 grammes de hachich lors d’une escale à Moscou. Vladimir Poutine avait fini par accepter en échange de ce que lui avait promis Benyamin Netanyahou.

Tiraillé entre deux possibilités

Ces bâtiments comprenant les deux lieux de cultes appartenaient pourtant aux « Russes blancs » – des exilés ayant fui la révolution bolchevique de 1917, rappelle Marianne. L’année dernière, les services du ministère israélien de la Justice ont pourtant choisi de leur retirer ces biens pour les transférer à Moscou. Mais les « Russes blancs » ne comptent pas se laisser faire et ont fait appel de cette décision. La question doit désormais être tranchée par le gouvernement israélien mené par Naftali Bennett. Espérant gagner du temps sur ce dossier, il a confié la tâche à une commission ministérielle qui ne s’est, hélas, toujours pas penchée sur ce cas. Naftali Bennett serait donc face à un ultimatum. S’il réfute la promesse faite à Vladimir Poutine, le Premier ministre craint que le président russe ne réplique en interférant dans les opérations de l’aviation israélienne en Syrie face à l’Iran. La Russie n’est pour l’instant jamais intervenue contre les actions d’Israël dans la région. En revanche, si Naftali Bennett choisit de satisfaire Vladimir Poutine, il pourrait susciter la colère des États-Unis et de l’Europe, qui lui reprochent d’ailleurs de ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. La tâche s’annonce donc compliquée pour Naftali Bennett, qui fait, sans surprise, face à la pression de Moscou.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - World

Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

Issued on: 13/04/2022 - 18:06

Sam BALL

Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - Monde

Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

Publié le : 21/04/2022 - 21:28

Tiffany FILLON

Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opposé, mercredi soir, leurs visions de l'écologie pendant le débat de l'entre-deux-tours. Mais l'enjeu de la sobriété n'a pas été abordé. Le basculement vers ce mode de vie qui consiste à consommer "moins et mieux" semble pourtant inévitable, alors que la crise climatique s'aggrave. 

Lors du débat de l'entre-deux-tours, mercredi 20 avril, seulement une vingtaine de minutes ont été consacrées à l'écologie, au grand dam des défenseurs de la cause climatique. La discussion a porté majoritairement sur le nucléaire et sur la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France, en excluant de nombreux autres aspects de la transition énergétique. 

La question de la sobriété écologique a notamment été absente de la discussion, ce qui a suscité des réactions sur Twitter. "Toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété", a pointé l'ONG Greenpeace.

D'ailleurs, pendant les rares minutes où E. Macron et M. Le Pen ont parlé d'écologie, ils ont quasi-exclusivement parlé du nucléaire. En revanche, toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété.

April 20, 2022

"On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen", s'est indigné pour sa part William Aucant, membre de la Convention citoyenne sur le climat et conseiller régional EELV des Pays de la Loire. 

🔎 Sur le #climat : On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen. pic.twitter.com/vOBS5QgdPn

April 20, 2022

Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie. 

Contactée par France 24, Sarah Fayolle, chargée de campagne pour l'ONG Greenpeace, prend l'exemple du secteur aérien. "La France ne peut plus se permettre de faire voler autant d'avions qu'avant la crise du Covid-19. Sinon, elle va exploser son budget carbone. Prenant en compte ce constat, l'État peut agir sur l'offre de trafic aérien, en réduisant par exemple les vols intérieurs en cas d'alternative en train (une mesure issue de la Convention citoyenne, NDLR), ou en interdisant la publicité qui promeut l'usage des énergies fossiles", explique-t-elle. 

La sobriété suppose aussi une responsabilisation des citoyens. Agir pour la sobriété, c'est réduire sa consommation et donc changer ses habitudes. Quand "on parle de sobriété, on demande aux gens de faire un effort personnel et de perdre une partie de leur confort", résume Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Sciences Po et spécialiste de l'écologie politique, interrogé par France 24. 

Marcher, éviter l'avion et manger moins de viande

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évoque "une déconsommation" ou encore une "frugalité volontaire". Il peut s'agir, comme l'a préconisé le Giec dans son rapport publié le 4 avril, de manger moins de protéines animales, de privilégier la marche et le vélo à la voiture, d'éviter les vols longs courriers ou encore de réduire son utilisation d'appareils électriques.

Selon le dernier rapport du Giec, réduire la demande en énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2050. 

>> À lire aussi : Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

Par ailleurs, la sobriété énergétique permettrait en 2050 de réduire de 28 % les consommations d’énergie de la France, par rapport à 2015, selon l'association négaWatt

Mais aller vers plus de sobriété implique aussi de nouvelles politiques publiques. "On ne peut pas juste dire : 'On instaure la sobriété et on laisse les gens se débrouiller'. On doit accompagner cette transformation. Par exemple, si on interdit les vols intérieurs, il faut se demander comment rendre le train accessible financièrement pour qu'on puisse tous se déplacer de manière moins polluante", détaille Sarah Fayolle.

Et la chargée de campagne de poursuivre : "La France doit aussi avancer sur l'efficacité énergétique (améliorer les équipements pour moins consommer d'énergie), développer le renouvelable ou encore transformer son modèle agricole". 

Une France plus "ouverte qu'avant" sur la sobriété

Sans l'adhésion de la population, un mode de vie plus sobre ne pourrait pas non plus voir le jour en France. Selon Daniel Boy, les Français y sont de plus en plus réceptifs. "La population est plus ouverte qu'avant à cette idée de sobriété. Les enquêtes montrent que les gestes écoresponsables qu'on ne faisait pas il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui entrés dans les usages, comme éteindre la lumière quand on sort d'une pièce", explique Daniel Boy. 

Mais les paradoxes persistent. Si 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place, 60 % des Français souhaitent "pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie", selon le dernier baromètre de l'Ademe

"Les Français sont d'accord, sur le principe, de consommer moins mais est-ce aussi le cas dans les faits ? Marcher deux kilomètres pour acheter du pain, qui le ferait aujourd'hui ?", se demande le politologue. Daniel Boy prend aussi l'exemple de la division de la consommation de viande par trois, une mesure préconisée par l'Ademe dans l'un de ses quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

"Ce n'est pas étonnant si aucun candidat n'a dit hier (mercredi) qu'il allait demander aux gens d'appliquer cette mesure. Car réduire drastiquement sa consommation de viande demande un effort personnel très conséquent pour certains Français. Et puis, il n'est pas acceptable de demander une chose pareille aux classes populaires", explique Daniel Boy. Cette problématique a également été soulevée par l'Ademe qui présente la sobriété comme le fait de consommer "moins mais mieux" et pour qui le "mieux soulève des questionnements au regard de son accessibilité pour les publics plus défavorisés".

>> À voir aussi : Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

Mais pour Sarah Fayolle, "les ménages fortunés ont un impact aujourd'hui beaucoup plus fort sur l'environnement que les ménages les plus modestes, donc tout le monde ne doit pas contribuer à la même hauteur". La sobriété ne se réduit donc pas à la baisse de la consommation, c'est aussi une autre vision de la société impliquant des changements profonds.

De quoi susciter des réticences. "En sciences sociales, on ne sait pas encore ce qui peut convaincre les gens d'adopter un mode de vie fondé sur la sobriété", admet Daniel Boy. 

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Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
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Guerre en Ukraine : “Ceux qui doivent l’arrêter sont ceux qui l’ont commencée”, insiste Zelensky

« 500 000 Ukrainiens déportés » vers la Russie

Selon Volodymyr Zelensky, « 500 000 Ukrainiens ont été déportés soit vers les territoires séparatistes, soit vers la Fédération de Russie », relate BFM TV à l’issue de la conférence de presse donnée dans le métro de Kiev ce samedi. Le chef de l’Etat ukrainien a précisé que ce chiffre ne serait pour l’instant qu’une estimation, mais qu’il pourrait être plus conséquent à l’avenir.

Bombardements à Odessa : le bilan s’élève à huit morts

Lors de sa conférence de presse dans le métro à Kiev, le président ukrainien a annoncé que huit personnes étaient décédées et qu’il y en avait « entre 18 et 20 blessées », après des bombardements à Odessa. Un premier bilan parlait de cinq morts et de 18 blessés, rappelle BFM TV. Volodymyr Zelensky a précisé les faits : « Sept missiles ont été lancés sur la ville d’Odessa. Deux missiles ont été abattus, mais cinq ont atterri, dont deux dans une maison. » Avant de s’insurger, en réponse à une question sur une possible nouvelle rencontre avec la Russie en Turquie : « Quand on a quelque chose comme ça qui se passe, on a très peu envie d’aller voir ces salauds. »

Une rencontre entre Zelensky et Blinken prévue demain

Volodymyr Zelensky a indiqué, lors de sa conférence de presse dans le métro de Kiev, que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le ministre de la Défense Lloyd Austin sont attendus demain, dimanche 24 avril. Le président ukrainien les accueillera à Kiev pour discuter de prochaines livraisons d’armes américaines, relaie BFM TV. « Nous avons de fortes attentes par rapport à cette rencontre », a prévenu Volodymyr Zelensky, parlant de « listes » d’armes demandées qui vont être « discutées demain ».

Zelensky plaide pour une « solution diplomatique »

Le président ukrainien a tenu une conférence de presse inédite, organisée dans le métro de Kiev, ce samedi 23 avril. Volodymyr Zelensky a été interrogé sur ses négociations avec la Russie, relaie BFM TV. Le chef de l’Etat ukrainien a notamment appelé à une rencontre avec Vladimir Poutine pour « mettre fin à la guerre » : « J’ai insisté sur l’échange direct avec le président russe. Quand ça passe par intermédiaire, ça ne peut pas aboutir à un résultat. » D’après lui, « la solution diplomatique est la bonne solution ». Et « ceux qui doivent arrêter cette guerre sont ceux qui l’ont commencée », a déclaré Volodymyr Zelensky. Or, « nous ne faisons plus confiance en la Russie »

Vive réaction du chef de la diplomatie ukrainienne

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a réagi à l’attaque perpétrée à Odessa, faisant au moins cinq morts. Sur son compte Twitter, il a pointé que le « seul objectif » de la Russie est de semer « la terreur ». Selon lui, la Russie devrait être considérée « comme un État qui soutient le terrorisme et traitée en conséquence ». Dmytro Kuleba a également écrit dans le même message que relate BFM TV : « Pas de business, de contacts ou de projets culturels. Nous avons besoin d’un mur entre la civilisation et les barbares qui frappent des villes pacifiques avec des missiles. »

Au moins cinq morts à Odessa après des frappes russes

À Odessa, dans le sud de l’Ukraine, au moins cinq personnes ont été tuées et dix-huit autres blessées après des frappes menées par l’armée russe. Le chef de cabinet de la présidence ukrainienne l’a annoncé sur Telegram, comme le relate BFM TV ce samedi : « Odessa : cinq Ukrainiens tués et 18 blessés. Et ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd. » Il a également ajouté qu’un « bébé de trois mois » faisait partie des victimes.

Deux morts après des frappes « dans le centre-ville » de Zolote

Le gouverneur de la région de Lougansk a déploré ce samedi 23 avril deux morts et deux blessés à Zolote, dans l’est de l’Ukraine, relate BFM TV. Sur Telegram, il a précisé que l’armée russe a « ouvert le feu sur le centre-ville » de Zolote. Des obus auraient également visé des « immeubles résidentiels ». 

L’évacuation de Marioupol annulée

Une évacuation de civils était prévue ce samedi 23 avril à Marioupol. Mais comme le rapporte le maire-adjoint de Marioupol, Sergeï Orlov, auprès de BFM TV, l’opération humanitaire a été annulée. L’évacuation serait « impossible aujourd’hui », selon Sergeï Orlov à BFM TV. « Les Russes n’autorisent pas l’évacuation vers les territoires contrôlés par l’Ukraine. »

Deux morts et des blessés près de Kharkiv

Après des bombardements dans la région de Kharkiv, deux personnes sont décédées et dix-neuf ont été blessées, relaie BFM TV. D’après le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, la ville de Kharkiv est toujours « partiellement bloquée » par l’armée russe, qui « renforce ses positions » au sud de Kharkiv.

Près de 5,2 millions d’Ukrainiens ont fui, selon l’ONU

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a mis à jour ses chiffres concernant le nombre de réfugiés ukrainiens, en lien avec l’offensive russe dans leur pays. Depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, exactement 5 163 686 d’Ukrainiens ont fui leur pays, soit près de 5,2 millions.

Trois localités reprises près de Kharkiv

Le gouverneur de la région de Kharkiv a indiqué que l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre trois localités situées près de Kharkiv. « Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka », a-t-il confirmé sur Telegram. Comme le relate BFM TV ce samedi 23 avril, le village de Proudïanka se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

L’invasion russe ne fait que commencer, selon Zelensky

Dans une vidéo diffusée tard dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que l’invasion de son pays par la Russie n’était qu’à son commencement, relate France 24. Une déclaration qu’il a faite après qu’un général russe a affirmé chercher à « assurer un couloir terrestre » vers la Crimée et un autre menant à la Transdniestrie, région moldave pro-russe où se trouve une garnison russe. 

Des tranchées découvertes près de Marioupol

Des images satellite de la société Maxar Technologies révèlent qu’un deuxième cimetière proche de Marioupol a été agrandi, détaille Le Parisien. Il s’agit du cimetière de Vynohradne, situé à environ 12 kilomètres à l’est de Marioupol. Dans le détail, des tranchées parallèles, chacune longue de 40 mètres, ont été creusées dans la terre. L’expansion de cette nouvelle emprise du cimetière de Vynohradne a débuté entre le 22 et le 29 mars dernier, à peu près au moment où de nouvelles tombes ont été établies près du cimetière de Manhush, dans la banlieue nord-ouest de Marioupol, précise le journal.

Quelle aide militaire a fourni la France à l’Ukraine ?

Si Paris demeure discrète au sujet des livraisons faites en faveur de l’Ukraine afin d’aider le pays à lutter contre l’offensive russe, Emmanuel Macron s’est montré un peu plus bavard sur le sujet, au cours des dernières heures, puisqu’il a révélé que la France avait livré plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires, relate BFM TV ce samedi. « Des équipements conséquents, des Milan aux Caesar, en passant par plusieurs types d’armements », a indiqué le président de la République.

Paris : des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens

Près de 45 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France, depuis le début de l’offensive russe. La majorité d’entre eux sont arrivés par la gare de l’Est, dans la capitale, à bord de trains en provenance d’Allemagne, nous apprend France 24. Sur place, c’est la Croix-Rouge qui s’occupe de l’accueil d’urgence. Par ailleurs, des bénévoles russes tiennent eux aussi à leur apporter de l’aide.

Des appareils ukrainiens abattus

D’après l’agence de presse Reuters, le ministère russe de la Défense a annoncé ce samedi avoir abattu un avion de chasse ukrainien Su-25, ainsi que trois hélicoptères MI-8, dans la région de Kharkiv, relaye 20Minutes.

D’après Moscou, le Satan-2 va connaître un déploiement fulgurant

La Russie compte déployer d’ici cet automne ses nouveaux missiles balistiques intercontinentaux Sarmat, observe Le Parisien. Ces derniers sont capables d’effectuer des frappes nucléaires contre les Etats-Unis ou l’Europe occidentale, a fait savoir ce samedi, au cours de la matinée, Dmitry Rogozin, le chef de l’agence spatiale Roscosmos. Il s’exprimait dans le cadre d’une interview à la télévision publique russe.

Mercredi, Moscou a testé pour la première fois le Satan-2, avec une portée théorique de 18 000 kilomètres. Le Sarmat est capable de transporter dix ogives nucléaires ainsi que des leurres, poursuit le quotidien régional. Cet essai marque une démonstration de force de la part de la Russie. D’après Dmitry Rogozin, les missiles seront déployés dans la région de Krasnoïarsk, en Sibérie. Autrement dit, à environ 3 000 kilomètres à l’est de Moscou.

Azovstal : des femmes et des enfants dans les sous-sols

Le controversé bataillon d’Azov a publié ce samedi une vidéo qui montre les sous-sols du complexe métallurgique de Marioupol, dernière poche de résistance à l’offensive russe, indique Le Parisien. On peut y voir des enfants, des femmes et des grands-mères, qui semblent vivre là depuis déjà un certain temps.

Les bombardements s’intensifient dans la région de Louhansk

Les villes contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région orientale de Louhansk subissent des bombardements intenses et constants, a fait savoir ce samedi le gouverneur de la région, Serhiy Gaidai, à la télévision, comme le relaye France 24. L’armée de Kiev est en train de quitter certaines de ses positions dans le but de se regrouper, a-t-il ensuite ajouté, tout en réfutant qu’elle ait subi un quelconque revers.

D’après Moscou, les Etats-Unis se préparent à l’accuser d’utilisation d’armes de destruction massive

Le chef des Forces de défense russes a déclaré que les Etats-Unis préparaient de fausses accusations à l’encontre de Moscou, ont fait savoir ce samedi plusieurs médias russes, comme nous l’apprend BFM TV. D’après lui, les Américains veulent accuser la Russie d’utilisation d’armes de destruction massive, ce que le pays nie.

Les troupes russes n’ont pas réalisé de gains majeurs dernièrement

« Malgré une activité accrue, les forces russes n’ont pas réalisé de gains importants au cours des dernières vingt-quatre heures, les contre-attaques ukrainiennes continuant à entraver leurs efforts », a fait savoir la Defence Intelligence (DI), du ministère de la défense britannique, dans son dernier bulletin cité par Le Monde.

Le renseignement militaire britannique a également précisé que les forces aériennes et navales russes « n’ont pas établi de contrôle dans l’un ou l’autre domaine en raison de l’efficacité de la défense aérienne et maritime de l’Ukraine qui réduit leur capacité à réaliser des progrès notables ». Par ailleurs, « malgré leur conquête déclarée de Marioupol [dans le sud-est de l’Ukraine], de violents combats se poursuivent et font échouer les tentatives russes de prendre la ville ». Tout cela « ralentit les progrès souhaités par la Russie » dans la région orientale du Donbass, en Ukraine, a conclu la DI.

Une nouvelle tentative d’évacuation de civils à Marioupol

Les autorités ukrainiennes ont fait savoir ce samedi qu’une nouvelle tentative d’évacuation des civils encore présents dans la ville de Marioupol se ferait ce samedi, à partir de midi, relaye BFM TV. Dans le détail, 100 000 personnes se trouveraient toujours coincées dans cette ville désormais presque entièrement tenue par les Russes.

Antonio Guterres attendu en Russie et en Ukraine

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se rendra mardi prochain à Moscou, en Russie, pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, rapporte Le Parisien. Ensuite, le jeudi, il est attendu en Ukraine pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, arrivera à Moscou le mardi 26 avril pour des négociations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président russe Vladimir Poutine », a déclaré le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov.

Pâque orthodoxe : aucune trêve en vue

Les appels à la trêve, à l’occasion du week-end pascal en terre orthodoxe, ne semblent pas avoir été entendus. Et notamment à Marioupol, à cause d’un persistant dialogue de sourds entre l’Ukraine et la Russie, souligne BFM TV. Ce dimanche, la guerre entrera dans son troisième mois. Toutefois, la « deuxième phase de l’opération spéciale » lancée par Moscou vient de commencer, il y a quelques jours. « L’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », avait estimé ce vendredi un haut responsable militaire russe.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Valeurs Actuelles

Fake news, cyberhaine, pédophilie… L’UE finalise une législation contre les dérives d’Internet

« Cet accord est historique. » La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est réjouie ce samedi 23 avril sur son compte Twitter. Aujourd’hui, l’Union européenne a conclu un accord pour lutter contre les dérives liées à Internet, notamment la haine en ligne, les fausses informations ou encore les images à caractère pédophiles. « Nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d’expression et des opportunités pour les entreprises », a encore indiqué Ursula von der Leyen sur son compte Twitter. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), les réseaux sociaux comme Twitter et peut-être TikTok, sont visés par cette nouvelle législation, relaie Le Parisien. Les sites de vente en ligne sont également concernés par la nouvelle mesure – afin de lutter contre la vente de produits contrefaits ou défectueux qui pourraient se révéler dangereux.

Des amendes élevées en cas d’infraction

Ce texte compte contraindre ces entreprises à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités, relate Le Parisien ce samedi 23 avril. Les sites de vente devront retirer « promptement » tout produit illicite de sa page. Ils devront aussi vérifier l’identité de leurs fournisseurs. Les réseaux sociaux, eux, vont être forcés à suspendre le compte des personnes ne respectant pas « fréquemment » les règles. Les grandes plateformes, comptant « plus de 45 millions d’utilisateurs actifs », comme les Gafam, devront elles-mêmes évaluer les risques auxquels peuvent être exposés leurs utilisateurs et retirer les contenus inappropriés en temps voulu. La nouvelle législation impose également plus de transparence sur les données et les algorithmes de recommandation des entreprises concernées. Comme le relate Le Parisien, une audition sera organisée chaque année et menée par une instance indépendante, sous la direction la Commission européenne. En cas d’infractions répétées, des amendes atteignant 6 % des ventes annuelles seront infligées aux plateformes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

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France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

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Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

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Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

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Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

fortement soupçonnée

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

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April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

Valeurs Actuelles

Espagne : un oligarque russe et sa famille retrouvés morts, l’homme aurait tué ses proches avant de se suicider

En Espagne, trois personnes d’une même famille, qui se trouvaient dans leur villa de Catalogne – à Lloret del Mar – à l’occasion des festivités de Pâques, ont perdu la vie. Leurs corps ont été retrouvés mercredi 20 avril, détaillent Le Parisien et L’Indépendant ce samedi. Selon les informations dont dispose le deuxième quotidien, les victimes sont un Russe de 55 ans, sa femme de 53 ans, et leur fille, âgée de 18 ans. C’est le fils du couple, inquiet de ne pas avoir de leurs nouvelles, qui a prévenu les forces de l’ordre. Ensuite, c’est en se rendant au domicile de la famille, que les policiers ont découvert les corps. Pour l’heure, l’hypothèse privilégiée est celle d’un drame familial : l’homme aurait tué sa femme et sa fille en les poignardant à plusieurs reprises. Il s’en serait pris à elles dans leur sommeil, avant de se donner la mort en se pendant à une balustrade extérieure.

Les caméras de surveillance analysées

Selon les deux médias, les forces de l’ordre sont à la recherche d’un couteau ou d’une hache, qui auraient pu être utilisés au moment des meurtres. L’homme était un oligarque russe, prénommé Sergey Protosenya. Ce dernier était vice-président du géant gazier privé Novatek. Plus précisément, il y siégeait au conseil d’administration. Quant à sa fortune, celle-ci était estimée à hauteur de 440 millions de dollars, c’est-à-dire environ 400 millions d’euros. L’oligarque n’avait jamais été mis en cause pour des violences conjugales. Pour le moment, l’intervention d’une personne extérieure à la famille n’est pas privilégiée par les enquêteurs. L’analyse des caméras de surveillance aura pour objectif d’exclure définitivement la présence d’un autre protagoniste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France accuses Russian mercenaries of staging burials in Mali

Issued on: 22/04/2022 - 23:04

Wassim Cornet

Today we focus on Mali, as the French military released drone videos showing Russian mercenaries burying bodies near a Malian military base. According to Paris, this to falsely accuse France's departing forces of leaving behind mass graves.

We also look at the legacy of former Kenyan president, Mwai Kibaki. His successor, Uhuru Kenyatta announced his death in an address on state television this Friday.

Finally, our reporters take you to Loango national park in Gabon, reopening after two years of total shutdown caused by Covid-19 pandemic. Visitors can now once again admire silverback gorillas in their natural environment.

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Valeurs Actuelles

Au Mali, l’armée française accuse les mercenaires de Wagner d’avoir mis en scène un charnier

L’armée française a filmé ce qu’elle assure être des mercenaires russes. Sur ces images, ces derniers apparaîtraient en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali, détaille BFM TV, samedi 23 avril. Et cela, d’après l’armée française, dans le but d’accuser les Français d’avoir laissé un charnier derrière eux. De son côté, l’armée malienne a confié avoir fait la découverte de « dépouilles en état de putréfaction avancée » à proximité de cette base, que l’armée française lui a restituée il y a quatre jours. Après quoi, elle a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Des soldats blancs

Dans le détail, dans une vidéo prise par drone consultée par certains médias, et que l’état-major français a qualifié d’« attaque informationnelle » selon nos confrères, on peut voir des soldats qui s’affairent autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on distingue deux de ces militaires en train de filmer les corps à moitié ensevelis. L’état-major en est certain : il s’agit de soldats blancs qu’il a identifiés sur des vidéos et des photos prises à d’autres endroits. D’autre part, certains clichés montrent des véhicules sortir d’une base dont la structure et l’environnement correspondent à l’emprise de Gossi, note BFM TV.

Une enquête ouverte

Cette séquence intervient quelques jours seulement après le départ des militaires français de ce camp, dans le cadre du désengagement français du Mali, annoncé en février. Les clés de cette emprise, qui accueillait 300 soldats français, ont été remises mardi dernier aux forces armées maliennes (FAMa), note la chaîne d’information. A savoir que c’est la première fois que l’armée française diffuse dans un délai si court des images de drone militaire en vue de contrer une attaque informationnelle, tandis que la lutte d’influence fait rage sur les réseaux sociaux.

De son côté, l’état-major malien a confié avoir découvert « un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane », du nom de l’opération française antijihadistes au Sahel, relève BFM TV. « L’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa », a-t-il détaillé dans un communiqué. Avant de préciser que le ministère de la Défense avait été « saisi pour l’ouverture d’une enquête en vue d’établir toute la lumière sur ledit charnier ».

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France24 - World

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Issued on: 22/04/2022 - 14:28

Wassim NASR FRANCE 24 Follow

The French military has said it has videos of Russian mercenaries burying bodies near an army base in northern Mali, which it says is part of a smear campaign against the French, who handed the Gossi base over to Malian forces earlier this week.

Satellite images taken by the French military Thursday morning show what appear to be 10 Caucasian soldiers covering approximately a dozen Malian bodies with sand 4 kilometers (2.5 miles) east of the Gossi military base in the country’s north, according to a French military officer.

In the video one of the soldiers appears to be filming the scene. The Caucasian soldiers in the video are believed to be members of the Wagner Group, a Russian mercenary force, the officer said.

Several tweets with pictures of the bodies have been posted on accounts that support Russia or fake accounts created by Wagner, the officer said. The tweets blame the French for the killings and the burials, according to the French officer.

One tweet from an account called Dia Diarra, allegedly created by Wagner, said: “This is what the French left behind when they left base at #Gossi. These are excerpts from a video that was taken after they left! We cannot keep silent about this!”

The French army transferred control of the Gossi base to Malian soldiers on Tuesday, in what the French said was a safe, orderly and transparent manner. Later that day a “French sensor observed a dozen Caucasian individuals, most likely belonging to the Wagner group,” and a detachment from the Malian army arrive at the Gossi site and unload equipment, said the French military in a confidential report that was seen by AP.

“This is the first time that the French military is making public such drone or surveillance maybe done by a plane,” said FRANCE 24 terrorism expert Wassim Nasr. “We know that on the 20th [of March], Wednesday afternoon, the French military saw those vehicles, those Chinese-made vehicles that are used by the Malian army, going into and outside of the base of Gossi that the French left on the 19th – and on the same night they got footage that shows us [...] that they slept at the base.”

 

“We see the Malian soldiers sleeping outside and downstairs we see Russian – French military say Wagner – operatives sleeping in tents,” Nasr continued. “And the same night at 10pm we have the first tweet from a fake Twitter account [...] that says 'look at what we will show you; we will show you the massacre left by French soldiers. [...] Then yesterday, so Thursday, at 9:50pm, French surveillance means saw [...] as they say, Wagner military throwing sand on corpses next to the military facility.”

 

The French military said the move to discredit the French forces operating in northern Mali is part of a coordinated campaign of multiple information attacks on them that has been going on for months.

In February, France announced it would withdraw its troops from Mali amid tensions with the country’s ruling military junta and the West African country’s decision to employ Russian mercenaries from the Wagner Group. Some one thousand Russian mercenaries are believed to be operating in Mali, according to military experts.

(FRANCE 24 with AP)

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UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

EYE ON AFRICA

France hands over Gossi military base to Malian army

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

L'Humanité

Justice. Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Actu

La cour d’assises du Val-de-Marne a acquitté en appel, vendredi, les deux fonctionnaires accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014, au siège de la police judiciaire. Ils avaient été condamnés à 7 ans de prison en première instance.

Alexandra Chaignon

C’est un coup de théâtre inattendu : trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, les deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne, en 2014 au siège de la police judiciaire, ont été déclarés innocents. Tandis qu’Antoine Quirin et Nicolas Redouane ressortaient libres du tribunal de Créteil, Emily Spanton, elle, a quitté le tribunal en larmes.

Le parquet avait requis la confirmation des peines prononcées en première instance contre les deux anciens agents de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient, eux, plaidé l’acquittement pour leurs clients, contestant la « crédibilité » d’Emily Spanton.

Dans ce dossier, deux versions s’opposent depuis le début. Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton rencontre plusieurs policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pub irlandais situé en face du 36, quai des Orfèvres. Alors que l’ambiance est au flirt, les agents lui proposent de visiter leurs locaux. Elle en ressort quelques heures plus tard en état de choc, dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d’audience, la cour et les différentes parties s’étaient attelées à déterminer ce qui s’était passé pendant cette soirée. Les deux policiers, qui n’ont cessé de clamer leur innocence depuis le début de l’affaire, ont expliqué avoir eu des relations consenties. La partie civile, elle, a toujours nié l’existence de ces rapports et a expliqué avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. Les deux versions ont évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées. Lors de son passage à la barre, Emily Spanton a expliqué certaines incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu’elle mène pour « oublier » les faits qu’elle décrit.

À l’énoncé du verdict, la cour n’a pas lu ses motivations. Tout ce qu’on sait, c’est que le doute a bénéficié aux accusés…

justicepolice
Opex 360

L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

BBC

The Hare Krishna movement on a remote Irish island

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The Hare Krishna religion is a branch of Hinduism closely associated with India, where it has one of its largest followings.

The religion's profile increased in the 1970s when The Beatles' George Harrison developed an interest in Indian spirituality.

Now a Hare Krishna community that calls a remote Irish island its home is beginning to grow.

The International Society for Krishna Consciousness have had members on Inish Rath in County Fermanagh since 1986.

But a new generation of people from the Indian community based in Belfast have been discovering what locals call “Krishna Island”, for the first time.

Video journalist: Niall McCracken

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le secrétaire général de l’ONU sera reçu par Vladimir Poutine la semaine prochaine

La Russie déplore un mort et 27 disparus après le naufrage de Moskva

Après le naufrage du croiseur Moskva en mer Noire, la Russie a indiqué son bilan ce vendredi 22 avril : un mort et 27 disparus, relaie BFM TV

Le secrétaire général de l’ONU reçu par Poutine la semaine prochaine

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, sera en visite en Russie la semaine prochaine pour rencontrer Vladimir Poutine. Une information confirmée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, relate BFM TV : « Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président Vladimir Poutine », a-t-il précisé. Il s’agira d’une première rencontre entre Antonio Guterres et Vladimir Poutine.

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Tchernobyl dans quelques jours

Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), devra se rendre à la centrale de Tchernobyl la semaine prochaine. Le but : fournir davantage d’« efforts visant à prévenir le danger d’un accident nucléaire ». D’après un communiqué dont se fait l’écho BFM TV, il arrivera le 26 avril accompagné d’un groupe d’experts de l’ONU afin de « livrer des équipements vitaux » comme des combinaisons de protection. Des « contrôles radiologiques » seront également effectués, relate BFM TV.

Une rencontre annulée entre le pape et le patriarche orthodoxe russe

Auprès du quotidien argentin La Nación, le pape François a annoncé qu’une rencontre prévue en juin avec le patriarche orthodoxe russe Kyrill avait été annulée. Cet événement aurait pu « prêter à confusion » en raison de la guerre en Ukraine, relate BFM TV. « Notre diplomatie a estimé qu’une rencontre entre ces deux personnes à ce moment pouvait prêter à beaucoup de confusion », a indiqué le souverain pontife à La Nación. Cette rencontre aurait dû être la deuxième avec Kyrill, depuis 2016.

L’UE réclame des couloirs humanitaires à Marioupol pour Pâques

Le président du Conseil européen Charles Michel a demandé à Vladimir Poutine de mettre en place des couloirs humanitaires à Marioupol, relaie BFM TV. Et ce, à l’occasion des fêtes de Pâques pour les chrétiens orthodoxes qui approchent à grands pas, ce dimanche 24 avril. 

« Entre 100 et 200 » Français encore en Ukraine 

L’ambassade de France a fait son retour à Kiev. En revanche, « ce n’est pas parce que l’ambassade est revenue que les Français doivent revenir », a mis en garde ce jeudi Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro. A l’heure actuelle, « entre 100 et 200 » compatriotes sont encore présents sur le territoire, a-t-il précisé ensuite, dont « beaucoup sont franco-ukrainiens ». Et d’ajouter : « Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir. » 

Pour rappel, au début du conflit, dès lors que les bombardements ont visé Kiev, l’ambassade de France avait été évacuée à Lviv, à l’ouest du pays. Etienne de Poncins est finalement de retour dans la capitale ukrainienne depuis le 15 avril. « C’est un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev, s’est-il réjoui dans les colonnes du quotidien national. Mais [c’est] aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l’ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. » 

Toutefois, l’ambassadeur a exhorté les centaines de Français qui ont quitté précipitamment l’Ukraine fin février à ne pas revenir dans ce pays. « Les consignes sont claires : soit quitter l’Ukraine, soit ne pas y venir. » Et de conclure, pour étayer son point de vue : « L’Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu’il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n’est épargnée. » 

Des actions « pouvant relever des crimes de guerre »

Les Nations unies ont accusé, ce vendredi, l’armée russe d’actions « pouvant relever des crimes de guerre » en Ukraine depuis l’invasion qui a débuté le 24 février, relate Le Monde. « Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière aveugle des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures civiles », a fait savoir la porte-parole, Ravina Shamdasani à l’occasion d’un briefing de l’ONU à Genève.

L’ONU a documenté « le meurtre illégal » de 50 civils

Tout en niant une quelconque implication dans le massacre de Boutcha, les Russes ont diffusé plusieurs thèses sur les réseaux sociaux, rappelle BFM TV. Ces dernières ont ensuite été contredites par les images elles-mêmes. Tandis que plusieurs enquêteurs ont depuis été envoyés sur place, l’ONU a assuré ce vendredi avoir documenté « le meurtre illégal » de 50 civils dans la ville ukrainienne, a fait savoir la porte-parole Ravina Shamdasani.

Boris Johnson : il y a une « possibilité » que la guerre dure jusqu’à la fin 2023

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié ce vendredi de « réaliste » la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu’à la fin de l’année 2023, indique 20Minutes. Interrogé à l’occasion d’une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, il a répondu en ces termes : « C’est une possibilité réaliste, oui, bien sûr, [Vladimir] Poutine a une énorme armée, […] il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu’il [ait] maintenant, c’est de continuer à essayer d’utiliser son approche épouvantable, basée sur l’artillerie, pour essayer d’écraser les Ukrainiens. »

Selon la même source, le Royaume-Uni envisage de livrer des chars à la Pologne, en remplacement de chars d’assaut de conception soviétique qu’elle pourrait fournir à l’Ukraine, pour faire face à l’invasion russe. « Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de ses T72 en Ukraine », a confié ce vendredi le Premier ministre Boris Johnson.

Azovstal : Moscou prêt à une trêve « à tout moment »

Ce vendredi, l’armée russe s’est dite prête à observer « à tout moment » une trêve « sur tout ou [une] partie » du site industriel d’Azovstal, relaye France 24. Il s’agit du dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol. L’objectif : permettre l’évacuation de civils et la reddition de combattants. L’annonce a été faite par le ministère russe de la Défense, par le biais d’un communiqué. Moscou a précisé que les civils qui sortiraient auraient le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.

« Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d’Azovstal », a ensuite indiqué le ministère russe de la Défense. Le futur de la guerre en Ukraine « dépend du sort de Marioupol », quasi intégralement sous contrôle russe, a de son côté jugé le gouverneur régional ukrainien Pavlo Kyrylenko. « Le succès de l’offensive russe dans le Sud dépend du sort de Marioupol », a commenté ce dernier au cours d’un entretien réalisé en visioconférence. Il a aussi estimé que cette ville était « stratégique » pour les Ukrainiens, dans leur défense de la région, ainsi que pour les Russes, dans leur volonté d’assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.

Marioupol : 20 % de la ville toujours sous contrôle de l’armée ukrainienne

Invité de la matinale de BFM TV ce vendredi matin, Sergeï Orlov, le maire adjoint ukrainien de Marioupol, a remis en question la version russe selon laquelle Marioupol est totalement sous le contrôle des hommes de Vladimir Poutine. « La Russie dit qu’elle occupe Marioupol, mais cela ne correspond pas à la réalité. Elle a temporairement occupé une bonne partie de notre ville, mais l’Ukraine contrôle le sud et les territoires adjacents. Encore 20 % de la ville est contrôlée par l’armée ukrainienne », a assuré l’élu local. Après quoi, ce dernier a également affirmé qu’il restait entre 120 000 et 130 000 habitants dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, et que 21 000 civils étaient morts.

L’armée russe vise le « contrôle total du Donbass »

La Russie vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et de la région du Donbass, afin de disposer d’un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a estimé ce vendredi un général et haut responsable de l’armée russe, comme le relaye France 24. « Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine, a ensuite détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, dont les propos sont cités par les agences de presse russes. Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne. »

Aucun couloir d’évacuation de civils ce vendredi 

Ce vendredi, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé en Ukraine, a fait savoir une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation « dangereuse » sur les routes. « En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n’y aura pas de couloirs humanitaires aujourd’hui », a détaillé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Une information confirmée auprès de BFM TV par Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

De possibles nouveaux massacres près de Marioupol 

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, a fait allusion ce vendredi, depuis Kiev, à des images satellites montrant ce qui pourrait être 200 fosses communes à Manhush, un bourg situé à quelques kilomètres de Marioupol. Il n’y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui évoque des massacres de civils. D’après les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu’à 9 000 corps. 

France : 11 588 élèves ukrainiens pris en charge 

Le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports communique chaque semaine sur le nombre d’enfants ukrainiens accueillis dans les écoles, collèges et lycées français. Au total, 11.588 élèves ukrainiens sont pris en charge de l’école au lycée, rapporte 20Minutes ce vendredi. 

Une nouvelle aide militaire américaine

Jeudi, Joe Biden, le président des Etats-Unis, a annoncé une nouvelle aide militaire pour Kiev, à hauteur de 800 millions de dollars, rapporte BFM TV. Cette enveloppe comprend « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions, ainsi que des drones », a souligné le dirigeant américain. Dans le but de continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine, le chef de l’Etat a également fait savoir qu’il comptait demander des fonds supplémentaires au Congrès. Washington a aussi l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars, afin de maintenir le fonctionnement du gouvernement ukrainien.

Kiev accuse Moscou de préparer un faux référendum 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé ce jeudi la Russie de chercher à organiser un faux référendum d’indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, qu’elle occupe dans le sud du pays, relate 20Minutes. Dans un message vidéo, le dirigeant ukrainien a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, à l’instar de leurs numéros de passeport, que pourraient leur réclamer les forces russes. « Ce n’est pas juste pour mener un recensement. […] Ce n’est pas pour vous donner de l’aide humanitaire, d’aucune sorte. C’est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l’ordre d’organiser cette comédie arrive de Moscou », a-t-il mis en garde. 

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Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite

Actu

MARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.

Kareen Janselme

Grande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».

« On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »

C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »

Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.

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Valeurs Actuelles

La pâque juive sous la menace terroriste

C’est une ambiance de fête, mêlée de solennité et de légèreté qui s’empare d’Israël comme à chaque célébration de la pâque juive. C’est “Pessah”, la fête du passage, qui marque la fin de la saison hivernale et le retour de la vie, la fête qui commémore la sortie d’Égypte, libération absolue dans la tradition, et l’attente, chez les juifs du moins, du Messie précédé par le prophète Élie. Deux ans et demi après le début du Covid, un parfum de renouveau souffle donc dans les esprits. Pour beaucoup, ces vacances sont les premières après ces mois d’incertitudes et de craintes, pour une population qui a été, un peu plus qu’ailleurs, touchée par l’épidémie.

À l’aéroport Ben-Gourion, à Tel-Aviv, le principal du pays, qui est classé “établissement stratégique”, c’est la cohue des grands jours. Pour la seule journée du 14 avril, qui précède la fête commençant le 15 au soir, quelque 73 000 Israéliens sont attendus par l’Autorité aéroportuaire israélienne (IAA). Évidemment, de nombreux touristes et juifs de la diaspora vont également se bousculer pour entrer en Israël, auxquels vont venir s’ajouter les pèlerins chrétiens, notamment russes, qui peuvent prendre des vols directs vers la Terre sainte pour la fête de Pâques orthodoxe, cette année le 24 avril. Un défi pour la patience de chacun et bien sûr pour la sécurité. En 2022, le secteur touristique devrait représenter 2,9 milliards d’euros à l’économie locale ; 1,5 million de passagers doivent transiter par l’aéroport Ben-Gourion en avril.

C’est dans ce temps tout particulier coïncidant cette année avec la grande fête musulmane du ramadan que le terrorisme fait un retour en force. Avec déjà quatre attentats, cette nouvelle vague a coûté la vie à 14 Israéliens en trois semaines, faisant également des dizaines de blessés. Selon la police israélienne, deux tentatives sont déjouées chaque jour.

Les gens courant pour s’éloigner au plus vite du lieu de la fusillade

L’attaque qui a le plus marqué l’opinion est celle qui a touché le cœur de Tel-Aviv, dans la soirée du 7 avril. La population profite de l’air marin sur les terrasses de la rue Dizengoff, l’artère principale de la ville, on sirote des limonades, des bières. Jusqu’au moment où le claquement sec d’un fusil M-16 change l’ambiance. Les cris succèdent aux rires, les gens courant pour s’éloigner au plus vite du lieu de la fusillade. Trois hommes seront ainsi assassinés. Tomer Morad et Eytam Magini, deux amis âgés de 27 ans, et Barak Lufan, 35 ans, père de trois enfants et entraîneur de l’équipe nationale et de l’équipe paralympique de kayak d’Israël.

Le terroriste, Ra’ad Hazem, un Palestinien de 28 ans, a réussi à prendre la fuite, ce qui est assez rare vu l’efficacité des forces de sécurité israéliennes. Il sera cependant retrouvé le lendemain matin et abattu alors qu’il refusait de se rendre lors de son interpellation. Cette vague de violences va culminer avec la profanation du tombeau de Joseph à Sichem (Naplouse pour les Palestiniens) par des Arabes du camp de réfugiés de Balata. Deux juifs orthodoxes ont d’ailleurs été blessés par balle en tentant de s’y rendre pour prier.

À la différence d’autres pays également touchés par le terrorisme, en Israël les lieux sont rapidement confiés à la police scientifique, mais rendus à la vie ordinaire aussi vite que possible. La guerre contre le terrorisme, c’est aussi montrer que la peur ne peut s’installer et que la vie continue quoi qu’il arrive.

il n’y a aucune restriction concernant l’usage de la force

Ne pas s’arrêter et riposter pour dissuader l’adversaire est fondamental. Le niveau de menace est d’autant plus élevé que les attaques ne viennent pas de réseaux organisés. Pour Benny Gantz, le ministre de la Défense, « il n’y a aucune restriction concernant l’usage de la force, la seule chose qui dicte l’usage de la force, c’est le besoin opérationnel ». De fait, les forces spéciales de l’armée et du Shin Bet (l’équivalent de notre DGSI) ont lancé une vaste opération pour déjouer une série d’attentats prévus justement pour Pessah.

L’une des principales cibles du coup de filet, le village palestinien de Silwad, au nord-est de Ramallah. Au total six hommes, proches du Hamas ont pu être arrêtés. Parmi eux, l’un des suspects de la fusillade de Kida en 2015, où un Israélien avait été tué. Un autre Palestinien d’Hébron a été arrêté dans une autre opération au nord de la capitale. Ayant fait allégeance à Dae’ch, il est le principal suspect dans plusieurs agressions, dont celle d’un couple d’Israéliens égorgés chez eux en 2019.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, trois Palestiniens ont été tués à Silwad. Le 14 au matin, deux jeunes Palestiniens qui s’opposaient à l’opération ont été tués lors d’affrontements avec Tsahal à Djenine. Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, a redit l’importance de la barrière de sécurité : « Notre tâche est de fermer la zone pour empêcher le passage illégal », comme cela a été le cas du terroriste de la rue Dizengoff, qui a pu s’infiltrer par un trou dans la barrière ; 300 millions de shekels vont être débloqués pour étendre le mur de sécurité le long de la Judée-Samarie (Cisjordanie).

En plus de la réponse des forces gouvernementales, l’attaque de Tel-Aviv a fait bondir les demandes de port et de vente d’armes. Des responsables politiques exigent que les citoyens puissent être formés pour pouvoir se défendre. En face, le Fatah a appelé « à affronter les forces israéliennes et les colons dans toute la Cisjordanie », incitant la population à aller au contact… De son côté, le Hamas exhorte à poursuivre la « résistance armée ». Mouchir al-Masri, l’un des hauts responsables de l’organisation à Gaza, a appuyé ce message, précisant que toute provocation dans les sentiments des musulmans à Jérusalem sera aussi « une provocation pour les dépôts de roquettes à Gaza ».

Les incidents autour du mont du Temple (esplanade des Mosquées) avaient provoqué en 2021 les tirs de 4 000 roquettes contre Israël, déclenchant l’opération “Gardien du mur”. Comme l’année dernière, le mont du Temple va être l’enjeu d’une nouvelle escalade, alors même que des extrémistes juifs ont tenté d’égorger un chevreau sur place, avant d’être arrêtés par la police israélienne. Un groupe extrémiste intitulé Retour au Mont avait offert une récompense sur sa page Facebook pour quiconque accomplirait pareil “exploit”.

Le Shin Bet est inquiet de la nouvelle arme à la mode, le M-16

À la différence de l’année dernière, les couteaux sont désormais remplacés par des armes à feu côté palestinien, comme on l’a vu avec l’usage d’une arme de guerre, un M-16 américain, à Tel-Aviv. Depuis 2017, c’est la première fois que Dae’ch revendique un attentat sur le territoire israélien. Les attaques de Tel-Aviv et Hadera, où deux officiers de la police des frontières ont également été tués par balle, font craindre un danger plus grave que les agressions classiques à l’arme blanche. Le Shin Bet est inquiet de la nouvelle arme à la mode, le M-16, qui transite désormais via la Jordanie, la frontière la plus perméable du pays.

Simultanément à la situation sécuritaire, la situation politique se dégrade. La coalition au pouvoir menée par Naf-tali Bennett se retrouve fragilisée par le départ d’une députée de son propre parti, Idit Silman. Voilà la coalition sous le seuil de la majorité avec seulement 60 sièges à la Knesset. En cause, la décision de la Cour suprême d’autoriser, comme le demandait le ministre de la Santé (issu de la gauche laïque du parti Meretz), la distribution de pain contenant du levain pendant la semaine de Pessah dans les hôpitaux. Un scandale absolu selon la loi juive.

Cette nouveauté intervient alors que le gouvernement de M. Bennett a franchi plusieurs lignes rouges du camp religieux, où il est voué aux gémonies. Dans la coulisse, les adversaires de Bennett font tout pour obtenir une nouvelle défection dans la coalition. De quoi provoquer la dissolution de la Knesset, donnant, à titre provisoire, le poste de Premier ministre à Yaïr Lapid, l’actuel ministre des Affaires étrangères, en attendant des élections. Mais ce scénario peut être bloqué par Benny Gantz s’il rejoint l’opposition, il pourrait alors remplacer Bennett sans dissolution.

Moins probable, un retour de Nétanyahou, ce qui impliquerait qu’il quitte la présidence de son parti, le Likoud. Évidemment, la coalition actuelle peut finir son mandat, tout en restant sur le fil, tant qu’il n’existe pas de majorité pour la renverser. Ayman Odeh, le chef de la Liste arabe unie, joue en ce sens, préférant ne pas risquer de voir Nétanyahou revenir au pouvoir. Au pays où l’on a inventé les miracles, tout est toujours possible.

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Sur Facebook, les brigades du pire

Actu

Justice Deux policiers ayant échangé des messages à connotation raciste sur le site TN Rabiot Police officiel comparaissaient le 20 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.

Camille Bauer

Il a l’air de ne pas comprendre pourquoi il est là. « Je ne vois pas d’injure à caractère raciste. Je suis surpris d’être devant vous », explique à la barre le brigadier Patrick C., crâne chauve et accent du Midi. Assurant sa défense, il est le seul des deux prévenus à être présent, ce 20 avril, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, pour répondre des faits d’« injure publique à caractère racial », en raison de propos publiés sur le groupe Facebook TN Rabiot Police officiel. Également appelé à comparaître pour « provocation publique à la discrimination », le gardien de la paix Fabrice D.-P. est, lui, resté en Thaïlande, où il s’est installé après s’être mis en disponibilité. Symptôme de la difficulté à lutter contre la haine en ligne, l’enquête n’a permis d’identifier que ces deux auteurs, parmi les très nombreux commentaires racistes, sexistes ou homophobes retrouvés sur les 900 pages d’échanges saisies.

Du racisme, sur ce groupe Facebook de près de 8 000 abonnés, pour l’essentiel des policiers, Patrick C. n’en a pourtant pas vu beaucoup. « Sur dix ans, ça m’est arrivé une ou deux fois de voir des commentaires plus que limites », explique-t-il. Il évoque un groupe « corporatiste » mais « de bonne tenue », à « l’ambiance bon enfant ». Ce sont pourtant des centaines de commentaires et d’images nauséabonds, dont l’existence a été révélée en juin 2020 par un article de StreetPress, qui avaient conduit le ministère de l’Intérieur a demandé l’ouverture d’une enquête. « On se dit que vous avez une attention sélective », rétorque la rapporteuse, Sophie Combes. Même si, effectivement, TN Rabiot aborde des thèmes liés à la carrière des policiers, « on est interpellé par des commentaires plus problématiques ». Elle donne des exemples, comme ce post : « Les balancer à la mer ira plus vite et, au moins, les mammifères marins auront autre chose que du plastique à manger. »

Le brigadier était mis en cause pour un commentaire posté au lendemain d’une attaque au couteau à Romans-sur-Isère, en avril 2020, par un réfugié soudanais : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. C’est plus facile de les traiter de méchants racistes fascistes et tout ça, et pendant ce temps-là, ça continue à rentrer par tous les trous. » Devant les juges, il a regretté une réaction trop rapide, motivée par « un état de tristesse et de colère » devant « le télescopage entre un réfugié soudanais et la verte campagne française ». « Est-ce qu’on ne peut pas voir des propos outrageants ou généralisants ? » lui demande la juge. « Quand je dis poubelle, ce ne sont pas les gens que je vise, c’est la France. C’est l’absence de filtres, de politique migratoire cohérente », justifie-t-il. Un argument balayé par la procureure, Aude Duret, dans son réquisitoire. « Dans ce message, vous ne parlez pas de politique migratoire, mais bien de gens.(…) On a bien des propos injurieux, qui vont contre les valeurs fondamentales de notre République, à commencer par l’égale dignité entre les hommes. »

mis en cause mais pas sanctionnés

« J’ai l’impression qu’il doit y avoir une sanction pédagogique. Je vais prendre pour des gens qui ne sont pas là, pour des propos que je n’ai pas tenus », s’est inquiété Patrick C. Les avocats des parties civiles (Licra, SOS Racisme, Maison des potes) ont aussi regretté le faible nombre de prévenus dans cette affaire. « Vous dites que vous n’êtes pas raciste. Je crois que vous le croyez. Je fais le procès d’un inconscient. Ce n’est pas le procès de la police, mais quand même d’une certaine police, celle qui est pleine de préjugés, a plaidé Me Jérôme Karsenti. TN Rabiot, c’est un groupe de policiers qui se sent entre soi, bien au chaud. Ce qui choque, c’est la parole libre, qui s’exprime sans complexe. » Rien n’a d’ailleurs cessé. Fabrice D.-P., l’autre mis en cause pour avoir écrit à la suite d’une manifestation de sans-papiers place de la République : « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les “gauchiasses” puants et les immigrés qui ne feront même pas 1/10 du quart de ça chez eux. Comme Trump ! », a continué à poster de nombreux commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Depuis la Thaïlande, une dictature qu’il loue, il y a fait campagne pour Éric Zemmour.

Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 juin. Dans son réquisitoire, la procureure a demandé trois mois avec sursis pour Patrick C. et « une peine plus sévère de 90 jours-amende à 100 euros » avec risque de privation de liberté s’il n’obtempère pas pour Fabrice D.-P., en raison de trois mentions sur son casier judiciaire, dont une pour escroquerie et une autre pour violence conjugale. « Mais ce qui interroge le plus, c’est que ces policiers puissent continuer à exercer sans être sanctionnés », déplore Samuel Thomas, de la Maison des potes. Il a demandé une peine supplémentaire de privation de droits civiques, avec l’espoir d’obtenir leur révocation de la police nationale.

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L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à inclure des dispositions protégeant les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement , l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine, est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an pile-poile, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet. Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a trainé à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale. Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
L'Humanité

La première mesure des élus du RN : chasser la LDH

Actu

Ciblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.

Eugénie Barbezat

Dans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »

empêcher toute activité

Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.

Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».

Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »

Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : «  Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »

ligue des droits de l'hommeRassemblement national
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“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.

Épopée vendéenne

Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.

De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.

Autres diversifications

Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Puy-du-Fou : le parc historique va lancer un train spectacle à travers la France

Le lancement d’un train d’un genre assez spécial. Voilà ce qu’a annoncé le directeur du parc historique vendéen du Puy-du-Fou, Nicolas de Villiers, mardi 23 novembre, rapporte 20Minutes. À partir de l’été 2023, le train du parc roulera à travers le pays pour proposer un « Grand Tour » d’environ 4000 km de long, ponctué d’arrêts dans des lieux emblématiques de l’Histoire de France, comme les châteaux de la Loire, le vignoble bourguignon, ou la ville papale d’Avignon. Avant bien sûr de conclure en apothéose au Puy-du-Fou.

 

L’occasion de la privatisation du rail

 

Nicolas de Villiers l’assume : cette idée lui est venue grâce à la privatisation des chemins de fer français. L’idée est d’y faire rouler un train de luxe, type Belle Epoque (fin XIXe début XXe siècle), avec à son bord, une trentaine de voyageurs-spectateurs qui pourront y jouir d’un luxe qu’aura permis au préalable le déboursement de la modeste somme de 4 900 euros par personne. Le train devrait être composé d’une trentaine de cabines tout confort, d’un bar, et de deux restaurants gastronomiques.

Pour ce spectacle unique, le Puy du Fou a conçu le théâtre le plus extravagant et le plus insolite jamais inventé : un authentique train Belle Époque grandeur nature qui vous embarquera pour un spectacle de 4000km dès l’été 2023 🎭 pic.twitter.com/0WqT8JxpD6

— Puy du Fou (@PuyduFou) November 23, 2021

L’objectif : « Mettre en scène la France et son art de vivre dans un inoubliable voyage », explique le directeur du parc. À noter que le Puy-du-Fou, en plus de son parc originel vendéen, s’est déjà exporté en Espagne, en Russie, et en Chine.

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Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

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« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

vient d’apporter

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Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

a confié à CNN

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

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April 14, 2022

Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Explosion at Nigerian illegal oil refinery kills more than 100

Issued on: 23/04/2022 - 20:19

NEWS WIRES

More than 100 people were killed overnight in an explosion at an illegal oil refining depot in Nigeria's Rivers state, a local government official and an environmental group said on Saturday.

"The fire outbreak occurred at an illegal bunkering site and it affected over 100 people who were burnt beyond recognition," the state commissioner for petroleum resources, Goodluck Opiah, said.

Unemployment and poverty in the oil-producing Niger Delta have made illegal crude refining an attractive business but with deadly consequences. Crude oil is tapped from a web of pipelines owned by major oil companies and refined into products in makeshift tanks.

The hazardous process has led to many fatal accidents and has polluted a region already blighted by oil spills in farmland, creeks and lagoons.

The Youths and Environmental Advocacy Centre said several vehicles that were in a queue to buy illegal fuel were burnt in the explosion.

At least 25 people, including some children, were killed in an explosion and fire at another illegal refinery in Rivers state in October.

In February, local authorities said they had started a crackdown to try put a stop to the refining of stolen crude, but with little apparent success.

Government officials estimate that Nigeria, Africa's biggest oil producer and exporter, loses an average of 200,000 barrels per day of oil - more than 10% of production - to those tapping or vandalising pipelines.

That has forced oil companies to regularly declare force majeure on oil and gas exports.

(REUTERS)

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Nigeria's president apologises for petrol shortages and power cuts

EYE ON AFRICA

Africa's resources: Re-examining the management of oil and gas

REVISITED

Polluted by the oil industry: Life in Nigeria's Ogoniland

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Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
BBC

Ukraine war: Inside Kyiv's trench defences

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With the Russian offensive centred on eastern Ukraine, Kyiv is beginning to return to a sense of calm.

But the city’s defence force remains on high alert, dug into trenches in case of the return of Russian troops.

The BBC got rare access to the 131st battalion in the forests of the capital.

Reporter: Mark Lowen

Camera/editor: Christian Parkinson

Producer: Michael Steininger

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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L'Humanité

« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »

Entretien

Face au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.

Emilio Meslet

Gabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre

D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?

Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.

Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?

Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.

Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?

Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.

Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…

Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.

Opex 360

Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
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La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

a précisé

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

BBC

Kardashians deny faking Roblox sex tape scene

By Joe TidyCyber reporter

A reality show scene where Kim Kardashian's son finds an advert for a sex tape on the game Roblox was not faked, a source close to the star says.

In the scene, Saint West, six, shows his mother a "Kim Kardashian experience" room he apparently stumbled across while playing the game.

Roblox said it removed the room and banned its creator - and no sex tape was ever available.

It also said only "a few dozen players" found it in the short time it was live.

'Actively searched'

On social media and in some news reports, people have suggested the chances of Saint West being one of those who found it are slim.

One well known independent Roblox developer known as Zomebody told BBC News: "The chances of 'accidentally' stumbling upon a game like that are astronomically small.

"There are two potential ways for Saint to have found such a game - either he or the family actively searched for (or even created) such a game or someone else in their group of peers created it and then shared it directly with the boy."

Neither the Kardashians nor the production company, Fulwell 73, provided an on-the-record comment but a source close to the family insisted the scene was not falsified.

Fifty million players worldwide log in to Roblox every day to explore, play mini-games and create their own experiences.

There are millions of player-generated experiences and mini games, with new features added daily.

The most popular experiences are showcased to Roblox players through a curated home screen but others can be found using the search function.

The vast majority of these zones are not advertised to players and do not receive many visitors.

The moment Saint West finds the Roblox room is a central driver of the drama in the first episode of the new show, The Kardashians, a reboot of the long-running Keeping Up With the Kardashian's reality show.

He is seen running up to his mother, saying: "Everybody look it, this is on Roblox," before handing her his tablet computer.

The tablet screen is blurred but Kim Kardashian describes what she saw to an interviewer: "There was a picture of my cry face and I look at it and it said something super-inappropriate like, 'Kim's new sex tape'. This is supposed to be unreleased footage from my old sex tape."

A sex tape of Kim Kardashian was published online in 2007.

Later in the episode, using strong language, she threatens to sue Roblox telling her lawyer she has "all the time, all the money and all the resources to burn them to the... ground".

'So grateful'

Roblox, which is valued at about $24bn (£18bn), said it took action against the content as soon as its moderators were alerted in September 2021.

The show aired on Hulu in the US and Disney+ elsewhere, last week.

There is no public record of a lawsuit filed against the company.

A Roblox spokesman said: "The text reference to the tape that got around our filters was quickly taken down and fortunately visible only to a few dozen people on the platform. We also swiftly took down the associated experience and banned the community developer involved with the incident."

Roblox would not say who had created the room, exactly how many players had entered it before it had been removed or how the company had been notified about it.

Hulu, which did not respond to requests for comment, celebrated the success of the show, which had the biggest US premiere in the streaming service's history.

Kim Kardashian wrote on Instagram she was "so grateful for you all for tuning in".

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Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

Une inflation de 5 à 8 % 

Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Protests over water firms dumping sewage in rivers

By Charlie JonesBBC News

Thousands of people have taken to rivers and waterways to protest against water companies dumping sewage in them.

The day of action, organised by the charity Surfers Against Sewage, involves 12 protests across the UK.

In Manningtree, Essex, wild swimmers marched and dressed up in mermaid and giant poo costumes by the River Stour.

Anglian Water, which admitted it dumped sewage in the river 389 times last year, said it was investing millions of pounds to rectify the "historic issue".

Catherine Arnold, a nutritional therapist who helped organised the Manningtree protest, said: "We are so lucky to live in an area of outstanding natural beauty and we need to protect it. We don't release sewage into our gardens, why would we release it into our rivers?"

Water companies discharged raw sewage into British rivers 372,533 times last year, for a total of more than 2.6m hours, according to data from the Environment Agency.

Untreated sewage is only meant to be discharged into rivers in exceptional circumstances, for example, during heavy rainfall.

Hundreds gathered on the south coast today- strong messages condemning sewage spills 💩 pic.twitter.com/zs90d3uE6X

Each protest targeted a separate water company:

•Edinburgh - Scottish Water

•Tynemouth - Northumbrian Water

•Belfast - Northern Ireland Water

•Scarborough - Yorkshire Water

•Bath - Wessex Water

•Manningtree, Essex - Anglian Water

•Worthing - Southern Water

•Newquay - South West Water

•Abergavenny - Welsh Water

•Victoria Embankment Garden, London - Thames Water

•Stoke Bardolph, Nottinghamshire - Severn Trent

•New Brighton Beach, Wirral - United Utilities

Nic Bury, professor of environmental toxicology at the University of Suffolk, is running a project looking at E. coli counts in rivers. A sample he took in Manningtree showed an E. coli count of 1000cfu/100ml. The threshold for good bathing water is less than 500cfu/100ml.

He said: "The situation is quite bad. Every time I sample in the river I'm shocked about the lack of biodiversity so I'm very concerned about it."

Campaigner Anna Helm Baxter, who organised the Manningtree protest, said the situation was "completely unacceptable".

"It's essential to keep up the pressure on the water companies and the government, who need to not only create stronger policies, and shorter timelines, but also make sure that they enforce their own rules," she added.

'Riddled with sewage'

The government announced a plan to overhaul the sewage system last month.

Hugo Tagholm, CEO of Surfers Against Sewage, said it did not go far enough. The charity is calling for an end to sewage discharge into British bathing waters by 2030.

He said British rivers had become pollution superhighways "riddled with sewage, chemicals and filth".

"The river and beach-loving public have had enough," he said. "Water companies must make urgent investments, funded from their vast profits, to turn off their filthy pollution tap and restore our rivers and seas."

An Anglian Water spokesperson said: "Data from our 2021 monitoring programme tells us our performance continues to improve, and the increasing visibility we have of combined sewer overflow (CSO) activity gives us even more opportunities to act faster in the areas where we can have most environmental benefit.

"But we agree that CSOs are no longer an acceptable way of dealing with flooding and overloaded sewers and we need to do more."

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End Sewage Pollution Protests - Surfers Against Sewage

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BBC

Fontaines DC: How a song by the band helped a grieving family to heal

By Paul GlynnEntertainment reporter

A Coventry woman who won a legal battle to erect a gravestone with an inscription in Irish, to honour her late mother, has described Fontaines DC's new song inspired by the case as "a fitting end to the journey that we went on as a family".

Bernadette Martin, daughter of Margaret Keane, and her family, last year successfully fought for the right to have a Celtic cross bearing the words "In ár gCroíthe go deo" - which translates into English as "In our hearts forever" - on her grave at St Giles Church in Exhall.

A Church of England consistory court had initially rejected their request, insisting on an English translation on the grounds that it could be viewed as a "political statement". But that ruling was later overturned on the grounds of racial discrimination.

Now the same Irish phrase provides the title for what Mrs Martin calls the "stunningly haunting" opening track to the Grammy-nominated group's new album, Skinty Fia.

Mrs Martin tells the BBC her family were "totally honoured" that the Dublin band had "recognised our story".

"It was just the last thing we could have ever expected," she says. "When we heard it, the first thing we did, me and my sisters, was to stand at my mum's grave and play it to her and listen to it for the first time at that special place."

It was an "incredibly moving" moment, Mrs Martin recalls, in "our fight to have the Irish language recognised on my mum's headstone".

The family's win in February 2021 followed a battle of almost three years to have Mrs Keane's final resting place marked with words from her native land.

Around the same time, her compatriots were up for best rock album at the Grammy Awards, for their previous album A Hero's Death. Frontman and chief lyricist Grian Chatten says having the family get in touch recently - after they saw the new album tracklisting online - to give their seal of approval was "one of the most amazing things that's ever happened".

"That means a lot more to me than than any Grammy nomination," he tells us. "Just the fact that we were able to say something about something like that, that didn't disrespect or offend or in any way or commandeer what was essentially a family story."

'Lack of acceptance'

Mrs Keane and her husband Bernie were both born in the Republic of Ireland but moved to the UK at a young age - a journey that the singer and several of his bandmates have also made over the past few years.

Their new album is about being Irish but not being in Ireland, and at times being made to feel slightly unwelcome.

Chatten, who now resides in London with his fiance, and has English relatives on his mother's side, says he was shocked to read about the family's story, following Mrs Keane's death in 2018, aged 73. He then set about channelling his thoughts and feelings into a song.

"That story came out really soon before I'd made the proper definitive move to London," he explains. "So it made me feel nervous about the move to be honest, it really brought to the fore the idea of the [remnants] of this kind of lack of acceptance.

"The idea that a language in of itself is inherently political is quite deeply judgmental and wrong and backwards. Because that language is the same language is used to say, 'Enjoy your first day at school son'."

"There's more to un-inspire people than conflict," he adds.

The initial ruling, rejecting the family's wishes, was made in 2020 by the consistory court of the Diocese of Coventry, which BBC News has asked for a comment. The Church of England said at the time that the ruling - which suggested "passions and feelings [were] connected with the use of Irish Gaelic" - "does not reflect" its national policy, adding in a statement that "the Irish language is an important part of the heritage" of the organisation.

Irish was the indigenous tongue across the island of Ireland, but after years of British rule, English became the country's primary language. The use of Irish has become part of the debate around Britain's relationship with Ireland, although Mrs Keane's family insisted they were not making a political point by putting it on her memorial stone.

Chatten says the situation made him think of "my own family in the west of Ireland", playing traditional instruments (he plays an accordion himself on the new album) and singing songs on New Year's Eve. "I think about them being part of this [body] that was being judged in this way, and that makes me feel really personally upset," he continues.

As fate would have it, news that the ruling had been overturned following an appeal came through while his bandmates were putting the finishing touches on their choral (almost funereal)-sounding vocal harmonies on the song In ár gCroíthe go deo, in an Oxfordshire studio.

Bassist Conor Deegan III told the singer he was glad they hadn't heard the outcome beforehand, otherwise they wouldn't have been able to chant the repeated titular refrain with "the same sense of lament".

Fontaines DC, with their intense live shows, were crowned best band in the world at the last month's NME Awards; three years after their fist-pumping debut album Dogrel, which painted a poetic picture of Dublin life, was nominated for the Mercury Prize.

Its darker follow-up, 2020's A Hero's Death, found them ruminating on the realities of life on the road as a newly-famous band ("the necessary cost of writing music" as Chatten views it). Now their more mature, brooding and expansive, groove-driven third LP shows them confidently re-appraising their identity through fresh eyes in a foreign land.

Chatten's experience of living in London, he says, has been largely positive so far. But the cumulative effect of Irish jibes and "jokes about petrol bombs" provided just enough "friction" and "discomfort" to turn to music as a creative outlet.

The results include songs like the doom-laden yet radio-friendly Jackie Down the Line, the beautifully gritty How Cold Love Is; and I Love You - which starts off as a heartfelt sonnet before veering off absurdly into an attack on the authorities back home. "I'm only interested in writing about sunshine if there's a line or two about the gutter or sewage," notes Chatten.

Title track Skinty Fia takes it name from a "poetic swear word" uttered by drummer Tom Coll's great auntie, meaning "the damnation of the deer". Coll, who has helped to update the band's post-punk sound with some drum 'n' bass/jungle-influenced beats this time around, admits he found himself becoming "very overtly Irish in London" initially - feeling a bit guilty about having followed the "very well-trodden path".

"It's important to be proud and really engage with the whole London-Irish diaspora and culture," he stresses.

The traditionally London-based broadsheets have welcomed the Irish band's latest release. In a five-star review in The Times, Will Hodgkinson wrote that their "heartfelt third album is an instant classic".

The Guardian's Alex Petridis offered four stars, noting they'd traded their "punky full-pelt approach for measured, compelling insights". The Independent's Helen Brown gave Skinty Fia - "a fierce, dirge-like thundercloud of ruination" - the same score.

The critics Fontaines DC were most keen to please, Mrs Keane's family, say she would've been immensely proud of their efforts. "Mum would have been just beside herself with excitement that something like this would have happened in in her name," says Mrs Martin.

"She was a very unassuming, very down to earth woman, and she would have secretly loved it."

Skinty Fia is out now and Fontaines DC will tour the UK and Ireland from November.

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Opex 360

L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

certaines unités

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

France24 - World

Geothermal power in Kenya: Providing the country with clean energy

Issued on: 20/04/2022 - 17:12

Camille NEDELEC

With the climate crisis beginning to gain some traction in the France presidential campaign, we focus on a clean but little exploited source of power: geothermal energy, which creates electricity from the Earth's heat. Kenya has become a major producer, with its geothermal power plants now providing a third of the country's electricity. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and Jennie Shin.

Programme prepared by Jennie Shin.

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L'Humanité

de siècle au service des maths

Actu

ANNIVERSAIRE La Société mathématique de France souffle ses 150 bougies. L’occasion de mettre en lumière les actions de l’une des plus anciennes sociétés savantes au monde.

Anna Musso

À la suite de la défaite française de 1870, le gouvernement décida de combler le retard technologique en rassemblant et coordonnant les efforts et les actions scientifiques. Créée dans la foulée, en 1872, la Société mathématique de France (SMF) naissait « avec pour but la promotion des mathématiques et de la recherche auprès de toutes et tous ». Aujourd’hui, la SMF fête ses 150 ans mais elle n’a pas pris une ride. Elle est devenue une association à but non lucratif, rassemblant plus de 1 800 adhérents qui s’intéressent aux mathématiques dans tous leurs aspects : recherche, enseignement, interactions avec les sciences et techniques, diffusion et vulgarisation. À l’occasion de son 150e anniversaire, la SMF a organisé plusieurs journées de conférences et de spectacles (1). L’occasion d’échanger et de réfléchir à ses actions au service de la communauté mathématique. Deux tables rondes sont notamment à retrouver sur le site Internet de la SMF. La première, organisée le mercredi 16 mars, et consacrée à l’enseignement, alertait sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer. La seconde, qui s’est tenue le vendredi 18 mars, portait sur la défense des droits humains et a réuni Tuna Altinel, mathématicien lyonnais qui a été emprisonné puis retenu en Turquie, Violaine Roussier-Michon, chargée de cette question, Michel Broué, fondateur du Comité des mathématiciens, et Michèle Audin, mathématicienne, historienne, militante et fille de Maurice Audin. A. M.

https://smf.emath.fr/150-ans-smfmathématiques
Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues

By Smitha MundasadHealth reporter

UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.

The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.

They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.

The research is published in Science.

Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.

Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.

'Dinosaur footprints'

Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.

The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.

Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.

She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.

"And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."

Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.

With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.

Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.

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Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.

Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.

Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.

'Challenging journey'

Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.

She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.

Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.

"The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.

"Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."

What is your genome?

Source: NHS England

Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.

"We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."

The research is supported by Cancer Research UK.

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Brain cancer DNA research aims to improve treatments

DNA mapping project 'to transform society'

Hundreds with rare diseases get genetic diagnosis

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Science Journal

genome-sequencing-cancer- patient-information NHS

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El País (ESP)

Procida, la isla italiana por conocer

ITALIA

Salvaje y llena de color, ha excitado a escritores y servido como plató a numerosas películas de éxito. Nueva capital cultural de Italia, este pequeño territorio brinda playas, palacios y una animada marina

Tiene nombre como de gema, de mineral precioso. Y eso es Procida en efecto, una fantasía geológica, un espasmo de lavas congeladas en perfiles exaltados, playas azabaches, pendientes ríspidas y senderos salvajes ahogados por huertos, viñas y limoneros. Gestos pulidos de antiguas furias volcánicas, las mismas que modelaron las islas hermanas y mayores del golfo de Nápoles: Isquia y Capri. Pero Procida las aventaja precisamente por su pequeñez y aislamiento —unas 10.500 personas viven en sus 4,26 kilómetros cuadrados—. Su primor de camafeo ha excitado a escritores y servido de plató a películas de éxito. Este 2022 ha sido designada capital italiana de la cultura, y varias de las revistas y diarios más influyentes del mundo la han señalado como uno de los lugares mágicos a descubrir en los próximos meses.

En poco más de media hora, los aliscafi (ferris) que parten del puerto de Nápoles arriban a la Marina Grande de Procida. Un trajín de isleños que van o vienen de arreglar algún asunto burocrático en Nápoles, o de hacer compras, o de visitar a algún familiar, mezclados cada vez más con turistas volátiles y escoltados todos por nubes de gaviotas. Marina Grande brinda de sopetón claves precisas. En los muelles, algunos pescadores venden en sus propias barcas las capturas del día. Procida ha vivido del mar, pero no tanto de la pesca, sino del tráfico de mercancías, o pasajeros que partían hacia América y no volvían. En la isla quedaban viudas y huérfanos de facto. Las atendía una especie de montepío instalado en la iglesia de la Pietà que preside la Marina, con cierto aire caribeño. La Via Roma orla todo el paseo, con casas como apoyándose unas a otras con arcos y escaleras. Ahora esa rambla marina es el lugar más animado, donde están los bares y restaurantes de moda, como La Medusa o Il Gazebo. También el Procida Hall, que sirve de cine, teatro y sede de algunos eventos de la capitalidad cultural 2022.

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De Via Roma salen los microtaxis (motorette los llaman, motocarros) capaces de bregar con cuestas y callejones. También de aquí parten las cuatro líneas de microbuses urbanos que recorren el territorio. Y aquí se puede alquilar una motorino o escúter como la que montan Matt Damon, Jude Law y Gwyneth Paltrow en El talento de Mr. Ripley (1999), película del malogrado Anthony Minghella y uno de los mejores anuncios publicitarios de una Procida salvaje y llena de color.

En motorino o a pie, se llega enseguida a Sèmmarèzio, o plaza dei Martiri, a la que apodan “el balcón de Procida”. Enmarcada por Santa Maria delle Grazie, el palacio bermejo de Iorio y la estatua ignorada de un prócer local, este rellano es otro de los centros de gravedad de la vida cotidiana. Una especie de nudo entre la parte baja de Marina Grande y la parte alta o Terra Murata, teniendo a los pies el barrio pescador de Corricella, que era donde antes atracaban las naves; la estampa tópica del lugar. Ello gracias a otra película muy galardonada, Il PostinoEl cartero (y Pablo Neruda), 1994—, sobre la novela de Antonio Skármeta El cartero de Neruda. Cuando el actor Massimo Troisi leyó el libro, movió hilos para interpretar al cartero en el filme, junto a Philippe Noiret (Neruda). Massimo, que rodó ya muy enfermo, falleció pocas horas después del último golpe de claqueta. La taberna donde se rodó la película es ahora el restaurante especializado en pescado La Locanda del Postino. Pero no fue aquí, en realidad, donde vivió exiliado Neruda, sino en la vecina isla de Capri. Neruda había llegado a Italia en 1950, huyendo de la persecución en su país, Chile, y se movió por varias ciudades italianas. Por presiones políticas, el Gobierno italiano lo expulsó, pero volvió a finales de 1951, arropado por intelectuales de izquierdas, entre ellos la escritora Elsa Morante, esposa del también escritor y periodista Alberto Moravia. Instalado en Capri con su amante (luego segunda mujer) Matilde Urrutia, allí escribió para ella Los versos del capitán. En 1952 Neruda regresó a Chile, adonde le llegaría el Nobel de Literatura en 1971, dos años antes de su muerte.

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Siguiendo la subida al castillo, vemos asomada al acantilado a Santa Margherita Nuova: lo que queda de un convento de la segunda mitad del siglo XVI que rodó precipicio abajo en 1956. Se ha restaurado la pequeña iglesia para actos culturales. Más arriba sorprende el palacio de Avalos, construido por un cardenal renacentista, convertido luego en palacio real de los Borbones, más tarde en escuela militar y finalmente, en 1830, en una cárcel. Siguió siendo presidio hasta 1988. A él llega a parar el actor Alberto Sordi en el filme kafkiano Detenuto in attesa di giudizio (1971). La siniestra silueta del penal, a pico sobre el acantilado, aparece siempre en las películas rodadas en la isla. Ahora se puede visitar, en grupos guiados o por libre, y es uno de los puntos fuertes para los eventos de la capitalidad cultural.

Al lado, en el Palacio de la Cultura se halla el Museo Civico y, en el segundo piso, la Casa di Graziella: una especie de minimuseo en torno a la novela Graziella que Alphonse de Lamartine escribió en 1849; relato romántico comparado con Pablo y Virginia, de Bernardin de Saint-Pierre, o Atala, de François-René de Chateaubriand. Lamartine, uno de los pilares del romanticismo francés, sitúa en Procida el romance de Graziella, nieta de pescadores, con un noble francés que tiene que volver a su país; mientras aguarda su regreso, muere tuberculosa con solo 16 años. La trama fue llevada al cine mudo por Marcel Vandal (Graziella, 1926). Más tarde, en 1955, Giorgio Bianchi rodó un nuevo filme con el mismo título y argumento. La casa es una exposición de muebles y objetos que reflejan la vida cotidiana de la isla en aquella época.

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Un pueblo medieval que mira al mar

Estamos en lo que llaman Terra Murata. O sea, el antiguo núcleo amurallado, donde se protegía la población. Solo cuando el peligro de ataques berberiscos se alejó, los isleños fueron instalándose en las laderas y la zona baja, en los cuatro casali o barrios (casi podríamos decir corralas), el más turístico de los cuales es Casale Vascello. El centro de Terra Murata es la abadía de San Miguel Arcángel, cuya iglesia y biblioteca se pueden visitar; también una especie de catacumbas con féretros y esqueletos, y un belén napolitano del siglo XVIII con figuras de barro y madera remedando oficios populares, tradición que traería a España el escultor Francisco Salzillo.

En el barrio de Marina Corricella es recomendable buscar acomodo en el hotel La Casa sul Mare y comer en La Lampara, con una terraza panorámica sobre el friso polícromo de casas y barcas. En el muelle, en lo que fue una gruta para guarecer botes, Malazzè es un estupendo bar de copas. Otro chiscón de pescadores, Chiaro di Luna, es una heladería donde Sandro, el propietario, prepara delicias artesanales con productos de su propio huerto, como sorbetes de limón o de vino e percoche (vino y marisco).

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Separada por un promontorio, sigue la playa de Chiaia, a la que se accede bajando 182 escalones. Antes, en Via San Rocco, L’Unico es un local íntimo donde se dan cita los artistas. La playa termina en la Punta del Pizzaco, donde está el Belvedere Elsa Morante. Esta escritora publicó en 1957 L’isola di Arturo, un canto de amor a los paisajes y, sobre todo, a los personajes que los habitaban. En 1962 Damiano Damiani rodó en los escenarios que se abarcan desde este mirador La isla de Arturo, una joyita del neorrealismo italiano. A espaldas de este mirador se recoge Marina Chiaiolella, puerto turístico que será escenario musical al aire libre en el año cultural. Un restaurante de confianza allí es Da Mariano, y un lugar único para ver la puesta de sol, Maresia. A partir de ahí, por toda la faz de poniente se escalonan las mejores playas de Procida: Chiaiolella, Ciraccio y Pozzo Vecchio, tal vez la más bella, conocida ahora como “playa del Postino”, pues en ella se rodaron escenas de la película.

Un puente separa Procida de la minúscula isla de Vivara, apéndice agreste, intacto, que es ahora reserva natural y área marina protegida; solo es posible adentrarse en su fragosidad en excursiones programadas. Antiguo coto de caza de los Borbones, es una suerte de microcosmos dentro de un microcosmos. Y ambos pueden resultar inagotables. Elsa Morante lo resumió bien en su novela, donde Procida es protagonista absoluta: “Quella che tu credevi un piccolo punto della terra, fu tutto” (La que tú creías un pequeño punto de la tierra, lo fue todo).

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L'Humanité

Un Giec des déchets nucléaires ?

Chronique

Sylvestre Huet

Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
BBC

Florida lawmakers have stripped Disney of special tax status

By Holly HonderichBBC News

Florida lawmakers have voted to strip Walt Disney of its special self-governing status amid a political clash between the company and the governor.

The status gave Disney powers to levy tax, build roads and control utilities on the lands of its theme park.

The entertainment conglomerate did not respond to a request for comment.

The move is widely seen as retribution for Disney's opposition to a bill that bars many primary-school classrooms from discussing sexual orientation.

On Thursday, at the urging of Republican Governor Ron DeSantis, the state House passed a bill that would rid the company of its near-total power over the special district where its theme park is based. It had already passed the Senate.

Known as the Reedy Creek Improvement District, it was created in a 1967 deal between the state and the Walt Disney Company.

Governor DeSantis had previously made it clear he will sign the measure into law. Following the vote, Disney's special district will be dissolved on 1 June, 2023.

Its special status had effectively allowed the company to operate as its own municipal government, with its own board of supervisors and fire department, and meant Disney could even build its own airport, or nuclear power plant if desired.

It had given the entertainment giant freedom from almost all bureaucratic intervention for half a century and is thought to have saved it from tens of millions of dollars in taxes and fees.

And it is part of why Disney chose to build its theme parks in Florida, where it has become the state's largest private employer, with some 80,000 jobs.

But Disney's special relationship with the state of Florida came under threat over its response to a gender and sexuality education bill signed by Mr DeSantis last month.

Formally called the Parental Rights in Education Law, it has been dubbed the "Don't Say Gay" law by critics. It prohibits any instruction about sexual orientation or gender identity between kindergarten and third grade - when students are roughly between five and nine years old.

It also calls on school districts to avoid LGBT topics "when not age-appropriate or developmentally appropriate for students". The legislation also extends to student support services, including counselling, and grants parents the power to sue schools directly if they believe an educator has broken the law.

Opponents say the law will isolate and stigmatise LGBT youth, while supporters say it protects children from age-inappropriate content.

Disney initially stayed tight-lipped on the bill, but reversed course amid pressure from employees to oppose the policy.

After it became law, Disney promised to push for its repeal and fight similar bills across the US.

In response, Mr DeSantis said the company, which has made Florida its home, had "crossed the line".

Earlier this month, Republican lawmakers in the US Congress said they would oppose renewing the company's copyright on Mickey Mouse in 2024 because of Disney's "political and sexual agenda".

Why Florida's governor is after the Magic Kingdom (and so much more)

Analysis By Mat Morrison

The political skies are cloudy in the Sunshine State, and it could be the smoke from the culture wars below.

Governor Ron DeSantis is leading a charge, with a general's eagerness for combat and a politician's eye for opportunity.

Florida-based Disney is only the latest target in his crosshairs, and the so-called "Don't Say Gay" bill just one of a string of conservative laws with Tallahassee origins grabbing national headlines.

There's also been the banning of maths textbooks that the state deemed inappropriate for the classroom. That came after a bill - supported by Mr DeSantis - that makes it easier for parents to challenge books and instructional materials they disapprove of. Supporters say it gives parents a great say in their children's education. Opponents say it's simply censorship.

The governor has also weighed in on the battle over Twitter, vowing to take on the company's board of directors over their tussle with Elon Musk. According to Bloomberg, Florida's state pension fund holds roughly a million shares, which may help explain Mr DeSantis's interest.

And to top it off, he recently signed into law a ban on abortions after 15 weeks of pregnancy, with no exemptions for rape or incest.

The flurry of bills aimed at exciting conservative voters boils down to one important date: 5 November, 2024 - the next US presidential election day.

Read Mat's full analysis here.

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Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »

Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ? Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.

D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ? C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.

Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ? Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.

Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ? J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.

Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ? Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?

Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ? J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.

Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ? Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.

Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ? Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.

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El País (ESP)

Friburgo: la ciudad donde se cumplen todos los requisitos del encanto alemán

LONELY PLANET

Calles empedradas, casas con gabletes, una antigua universidad y un perfil urbano presidido por el chapitel de su catedral. Bajo una apariencia de postal aguarda una de las urbes más dinámicas y sostenibles del país, base ideal para explorar la Selva Negra

Friburgo de Brisgovia (como se conoce a la ciudad alemana para distinguirla de la Friburgo suiza) ha sido pionera del movimiento ecologista en Alemania desde que, en 1975, los activistas locales impidieron la construcción de una central nuclear en las inmediaciones. Una inteligente red de transporte público, el doble de bicicletas que de automóviles e infinidad de espacios verdes son algunos de los ingredientes básicos de su cóctel ecologista. A ello hay que agregar los muchos paneles solares en viviendas, edificios públicos, iglesias y hasta en su estadio de fútbol para aprovechar la abundante luz solar de la región. Añádanse varios barrios sostenibles llenos de casas que generan más energía de la que consumen, un parque industrial verde, el mayor instituto de investigación solar de Europa y un nuevo ayuntamiento de impresionante factura, que, además, es el primero del mundo con un concepto de energía cero.

Más información en la guía de Múnich y la Selva Negra de Lonely Planet, y en www.lonelyplanet.es.

Todo ello contribuye a crear la envidiable calidad de vida de la capital de la Selva Negra, algo de lo que sus 232.000 habitantes están orgullosos y que hace de esta recoleta ciudad un lugar más que interesante. Y, además, un detalle nada desdeñable para los visitantes: es la ciudad más calurosa de Alemania, con 2.000 horas de sol al año. Cuando los pueblos cercanos de las montañas siguen cubiertos de nieve, los árboles de Friburgo ya se tiñen de flores blancas y sus habitantes beben cerveza en las terrazas junto al río. 

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Tentaciones del casco antiguo

Al pie de los viñedos y bosques de la Selva Negra, Friburgo es una alegre ciudad universitaria famosa, sobre todo, porque uno puede pensar por un momento que está en un cuento medieval. En su Altstadt (o casco antiguo) se mantienen las casas con gabletes, los callejones empedrados y las fachadas de colores.

Pasear sin rumbo por el centro histórico y conocer el ambiente despreocupado de Friburgo es un placer gracias a un amable trazado, plazas rodeadas de cafés y la ausencia de coches. Después de que buena parte de la ciudad quedara destruida tras los bombardeos de la II Guerra Mundial, urbanistas con visión de futuro decidieron reconstruir el centro de acuerdo a su trazado medieval y prohibir el tráfico motorizado en él.

Se puede empezar el paseo en la imponente catedral gótica, Freiburger Münster, la joya de la ciudad, con su chapitel que se alza hasta las nubes, sus gárgolas burlonas y su intrincado portal. Se eleva por encima de la plaza del mercado y deslumbra por sus vidrieras, financiadas en tiempos medievales por los gremios. La luz que atraviesa los vitrales caleidoscópicos crea el ambiente de recogimiento que el interior requiere. Conviene fijarse en el altar, donde hay una obra maestra de Hans Baldung Grien, pupilo de Alberto Durero. Desde su torre octogonal, coronada por un chapitel afiligranado, en días despejados se puede divisar la cordillera francesa de los Vosgos.

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Mercados, puertas, calles y mansiones

Si la catedral es el corazón espiritual de Friburgo, el concurrido mercado de la plaza (Münstermarkt) cercana es su alma culinaria. Los días laborables por la mañana se convierte en un festín de sabores y colores cuando los productores locales colocan el género de temporada, una tradición que se remonta a 1120, cuando se fundó la ciudad. A un lado distinguiremos el humo que sale de una hilera de parrillas que asan el tentempié local de culto, la lange rote, una salchicha de 30 centímetros que se sirve con mostaza en un pequeño panecillo.

Tentempié en mano, se puede dar un paseo hasta otro lugar emblemático: el Historisches Kaufhaus, un almacén comercial porticado del siglo XVI fácilmente reconocible por su llamativa facha­da roja. Se alza frente a la fachada sur de la catedral, adornada con torrecillas revestidas de azulejos de colores. Fue una casa de comerciantes de principios del siglo XIV y presume sobre el balcón de los escudos de armas y de cuatro figuras que representan la lealtad de esta ciudad a la Casa de Habsburgo.

Pero el Aldstadt son también sus calles y sus puertas (conserva dos puertas medievales intactas). Entre las plazas de la ciudad, la más bonita es, sin duda, la del Ayuntamiento (Rathausplatz), estupenda para relajarse en uno de sus cafés a la sombra de los castaños. Inevitable tomar fotos del rojo Ayuntamiento Viejo, del siglo XVI (donde hoy está la oficina de turismo) y del Nuevo Ayuntamiento, del siglo XIX.

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Otra visita interesante es el Augustinermuseum, un monasterio muy bien restaurado que es un viaje al pasado a través de los artistas de diversas épocas, con obras maestras de artistas renacentistas.

Otro de los vestigios históricos más originales de Friburgo es la red de pequeños canales conocida como Bächle. Estas canaletas pavimentadas, que discurren en paralelo a las calles empedradas, llevan agua desviada del río Dreisam e inicialmente se usaban para abrevar al ganado y apagar incendios. Hoy, además de ser pintorescas, aportan un ingenioso sistema de refrigeración natural cuando aprieta el calor. No hay ningún problema si quieren sumergir los pies, pero cuidado con meterse en el agua: según la tradición, quien lo haga deberá casarse con un friburgués.

Hacia las montañas

Para los viajeros aficionados a los mitos y leyendas es obligado salir de la ciudad y adentrarse en la Selva Negra, donde cada aldea de vigas entramadas parece salida de un cuento de hadas. Detrás de cada curva de la carretera hay un paisaje que merece la pena: cascadas, lagos resplandecientes, relojes de cuco del tamaño de una casa, viñedos, cafés y restaurantes que sirven la célebre tarta Selva Negra empapada en kirsch.

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Friburgo parece empequeñecer a medida que uno deja atrás la ciudad y se interna en los bosques y prados que forman las laderas del Schauinsland, monte de la Selva Negra de 1.264 metros. De la localidad de Horben, en la ladera occidental de la montaña y muy cerca de Friburgo, parte el Schauinslandbahn, el teleférico más largo de Alemania y el primero diseñado para el transporte de pasajeros en todo el mundo, en 1930. Es una manera rápida de ir de Friburgo a las montañas de la Selva Negra. Arriba hay una torre de vigilancia con unas vistas asombrosas del valle del Rin y los Alpes, además de rutas ciclistas y para el senderismo.

Son el excursionismo, el ciclismo y otras actividades de bajo impacto por la naturaleza los que realmente conectan al viajero con esta tierra. El Westweg, el primer sendero de larga distancia de Alemania, fue trazado por intrépidos pioneros hace un siglo. Esta ruta de 285 kilómetros pasa por valles y bosques, por picos y lagos impregnados en leyendas. Es una auténtica aventura que va desde Pforzheim, al norte de la Selva Negra, hasta Basilea, ya en Suiza.

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El compromiso de Friburgo con la naturaleza, la conservación y la sostenibilidad se extienden también hasta la Selva Negra. Junto a 28 comunidades rurales, la ciudad forma parte de la Reserva de la Biosfera de la Selva Negra, reconocida por la Unesco en 2017: un paisaje maravillosamente variopinto con un clima que oscila de subalpino a casi mediterráneo. Las mariposas revolotean y el amenazado lince merodea entre grandes extensiones que aúnan bosque, páramos, ríos y lagos, mientras antiguas razas de ganado pastan en los Allmend, de una asombrosa biodiversidad. La preservación de estos pastizales es clave para una reserva que se está consolidando como un modelo para la coexistencia sostenible de naturaleza, personas y comercio.

El parque nacional de la Selva Negra —el parque natural más grande de Alemania— es un paraíso al aire libre de brezales, lagos de circos glaciares, valles profundos, montañas y bosques de coníferas. En sus 100 kilómetros cuadrados en el norte de la Selva Negra, entre Baden-Baden y Freudenstadt, y en torno a la Ruta Alta de la Selva Negra, el valle del Murg y el Mummelsse, la naturaleza depende de sí misma. Abundan las rutas de senderismo y ciclismo y los recorridos de descubrimiento para niños.

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Baden-Baden, epicentro termal

A Friburgo no se suele llegar por casualidad. Casi todos los que descubren esta pequeña ciudad alemana vienen atraídos por el entorno y el gancho de otros rincones muy populares de la Selva Negra, como la ciudad balnearia de Baden-Baden o los bucólicos pueblecitos de postal que siempre ha publicitado este rincón de Alemania.

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Baden-Baden, a poco más de una hora en coche, es visita casi obligada. Su lujoso ambiente art nouveau de otros tiempos y sus aguas curativas han atraído a ricos, famosos y miembros de la realeza, entre los que hay que incluir a la reina Victoria, a Bismarck o a Obama, entre otros muchos. Una vez allí se puede elegir spa. Por ejemplo, el Friedrichsbad, en un palacio decimonónico decorado con mármol y mosaicos. Mark Twain, otro de los ilustres visitantes de Bade-Baden, dijo que con el tratamiento de vapor, exfoliación y baño de agua caliente-fría de esos baños romano-irlandeses “a los 10 minutos se olvida el tiempo; a los 20, el mundo”. Otra opción es el moderno y acristalado Caracalla Spa, con grutas y piscinas interiores, y al aire libre, que aprovecha al máximo las aguas ricas en minerales. Hay saunas que van del estilo “bosque rústico” a la variedad “infernal” a 95 grados centígrados. También se puede disfrutar de las aguas en el Trinkhalle, una galería neoclásica en un cuidado parque que se construyó en 1839, como adición a la Kurhaus. El pórtico, de 90 metros de longitud, está decorado con frescos del siglo XIX que representan leyendas locales. Y, como no podía ser menos en unas termas decimonónicas, en Baden-Baden no falta el casino, al que Marlene Dietrich calificó como el más bonito del mundo. Y no hace falta entrar a jugar: se puede ver en visita guiada.

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Excursiones imprescindibles: Schiltach y Triberg

Para ver pueblos bonitos como los de las postales de la Selva Negra, no hace falta irse muy lejos de Friburgo. Una excursión muy típica es Triberg, una población que abunda en superlativos: tiene la cascada más alta de Alemania, conserva la receta original de 1915 de la tarta Selva Negra y es la capital de los relojes de cuco más grandes del mundo. En los crudos inviernos la gente se reunía en las granjas aisladas por la nieve para tallar relojes de cuco y, en un destello de genialidad, se aprovechó la cascada para suministrar energía a las primeras farolas eléctricas del país en 1884. Las cascadas de Triberg son todo un espectáculo, y aún presumen de un salvaje romanticismo. Y en cualquiera de los cafés de esta localidad puede probarse la receta original de la tarta conocida en todo el mundo como Selva Negra, un pastel de chocolate aromatizado con brandi de cerezas, nata montada, guindas y más capas de nata y virutas de chocolate.

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Otro de los rincones a los que ningún excursionista renuncia a ir desde Frigurgo es Schiltach, a una hora de camino, hacia el norte. Esta población medieval parece demasiado bonita para ser real. Sus casas con entramados de madera restaurados, que en su día fueron casas de curtidores, comerciantes y constructores de balsa, se llenan de geranios rojos en verano. La tala de árboles aquí fue una gran industria hasta el siglo XIX y se construían grandes balsas para transportar la madera a los Países Bajos. Hoy es un lugar delicioso para una excursión.

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BBC

Khodorkovsky: Oil ban would deal Putin ‘very serious blow’

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Mikhail Khodorkovsky, who was once Russia’s wealthiest man and is now President Putin’s most prominent critic in exile, has told the BBC a Western oil and gas embargo would deal the president “a very serious blow”.

Speaking to Hardtalk’s Stephen Sackur the dissident businessman said such a measure would cause Mr Putin “to lose over half his revenue” and questioned whether Moscow could continue to wage war in Ukraine after such an impact on the federal budget.

Mr Khodorkovsky was once CEO of Russian oil giant Yukos before being jailed for almost a decade on charges of fraud and tax evasion which, he says, were politically motivated.

Watch the full interview on Friday 22 April 2022 on BBC World News or watch again on BBC iPlayer (UK only)

L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Algérie. Le Hirak essoufflé laisse place à la colère sociale

Actu

Les ménages algériens vivent l’épreuve d’un mois de jeun avec un pouvoir d’achat au plus bas et une inflation galopante. Ils sont à la merci des barons de l’économie informelle qui défient les pouvoirs publics

Nadjib Touaibia

C’est le Ramadan de la disette sur fond de malaise social… Entre pénurie, flambée des prix, marché noir, spéculation, s’approvisionner durant ce mois de jeun, qui a débuté le 2 avril, est devenu un parcours du combattant quotidien pour la grande majorité des ménages algériens. Les biens de consommation courante, y compris le pain, habituellement accessibles aux petites bourses connaissent une hausse sensible. Les biens importés et manufacturés sont de plus en plus chers en raison d’une dépréciation soutenue du taux de change. L’inflation a atteint le taux record de 9,2% en 2021. La tendance s’accentue dans la foulée de la guerre en Ukraine avec des tensions sur le blé, aliment essentiel, et l’huile. Les consommateurs sont pris en étau entre la forte baisse du pouvoir d’achat et les manœuvres des barons de l’économie informelle qui dictent leur loi sur le marché et défient les pouvoirs publics. Plus de 29 syndicats de différents secteurs de la Fonction publique lancent un appel à la grève les 26 et 27 avril. Leur confédération dénonce « une situation sociale dangereuse des fonctionnaires et travailleurs algériens en raison de la dégradation du pouvoir d’achat et la hausse des prix des produits de large consommation ».

La solidarité s'organise

Les autorités se montrent incapables de stopper, ou même de freiner, la spirale spéculative qui vide les étals et entretient la flambée des prix. Les milliers d’agents chargés de la surveillance des transactions à travers tout le territoire ne sont d’aucun secours. Les wilayas (préfectures) installent des centaines de marché de la Rahma (solidarité) avec la contribution de commerçants qui acceptent de distribuer à des prix abordables. Les lieux connaissent une grande affluence en continue. Les ménages les plus modestes se rabattent sur les associations caritatives, nombreuses à agir dans les grandes agglomérations. Les « couffins du Ramadan » et offres de repas à l’heure de la rupture du jeun se multiplient plus que de coutume. « La société civile se mobilise, l’élan de solidarité traditionnel s’est considérablement renforcé, il est à la mesure des difficultés que connaissent de plus en plus de familles. De plus, à présent, la semoule et l’huile de table se vendent régulièrement sous le manteau et à prix fort» , explique à l’Humanité, Salim, journaliste de la presse écrite.

La crise...pas pour tout le monde

Les barons de l’économie informelle, aux fortunes colossales, tirent abondamment profit de ce contexte et cette année plus que jamais. A l’œuvre depuis des décennies, ces réseaux sont passés maîtres dans toutes les combines pour orchestrer la distribution selon leurs intérêts. Ils sont confortés par des ramifications dans les centres de décisions publics à l’ombre d’une corruption devenue légendaire.

Mis en échec avec le risque réel d’émeutes de la faim si la situation persiste, les pouvoirs publics déploient l’artillerie lourde. Une loi est entrée en vigueur le 29 décembre 2021 qui prévoit une condamnation à la perpétuité pour les actes avérés de spéculation sur des produits de première nécessité. Le président, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, le 13 février 2022, le gel de tous les impôts et taxes sur certaines denrées alimentaires. Une mesure surprenante et inédite, qui révèle comme une panique au sommet. L’Etat affirme se poser en bouclier face aux nombreuses hausses des prix sur les marchés internationaux jusqu’à leur stabilisation. La paix est sociale est à ce prix. Les syndicats désormais mobilisés ne sont pas convaincus pour autant. Ils réclament un « observatoire pour la protection du pouvoir d’achat ».

« Cette tendance inflationniste des prix, nous n’arrivons pas à la comprendre. Nous faisons le constat amer que les secteurs chargés de réguler le marché et de lutter contre la spéculation, n’ont pu le faire jusqu’à présent. C’est une situation qui impacte directement le pouvoir d’achat et la possibilité pour les citoyens que nous sommes, fonctionnaires ou non, de pouvoir assurer le minimum de nos besoins », résume le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), cité par le site TSA. Le Hirak essoufflé pourrait bien laisser place à la colère sociale.

Algérie
Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Harry Billinge: The veteran who raised £50,000 for a D-Day memorial

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Horace "Harry" Billinge visited Normandy many times in his life, starting with the D-Day invasion when he was just 18 years old.

He later returned to remember his fallen comrades, and raised £50,000 (€60,000) for a memorial to be built in their memory.

Resident of Arromanches, Normandy have been sharing their memories of the "little man that was just full of life" ahead of his funeral next week.

Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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L'Humanité

Il y a soixante-sept ans, la conférence historique de Bandung

Chronique

Francis Wurtz

« Nous sommes résolus à n’être d’aucune façon dominés par aucun pays du monde et nous voulons vivre libres sans recevoir d’ordre de personne (…) Nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme, dont beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps. Et c’est pourquoi nous devons veiller à ce qu’aucune autre forme de domination ne nous menace. » C’est en ces termes que Nehru, le père de l’Inde moderne et laïque, s’adressait à la Conférence historique de Bandung (Indonésie), qui se tint du 18 au 24 avril 1955 et posa les jalons du futur mouvement des non-alignés.

Aux côtés de grandes figures de la lutte pour la libération et l’indépendance de leur pays y figuraient également des émissaires d’États pro-occidentaux. Quelques principes cardinaux unissaient les uns aux autres, tels que le respect de la souveraineté de tous les États, l’égalité des nations, la non-agression entre les États. Et tout particulièrement la solidarité entre pays du Sud : « Il appartient à l’Asie d’aider l’Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères », est-il dit dans la résolution finale de la Conférence de Bandung. C’est un « coup de tonnerre », une gigantesque « levée d’écrou », se réjouit alors le futur président emblématique du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.

Dresser un parallèle entre cette époque et la nôtre serait aberrant. Néanmoins, soixante-sept ans plus tard, alors que l’on s’interroge sur l’état du monde aux lendemains de l’agression anachronique de la Russie contre l’Ukraine et de la réplique stratégique sans précédent des puissances occidentales, l’on ne peut s’empêcher de repenser peu ou prou à l’esprit de Bandung en observant, de la part de maints pays du Sud – et non des moindres –, les nombreuses formes de résistance aux pressions des puissances occidentales (en particulier des États-Unis) visant à les enrôler dans leurs tentatives de profiter de la désastreuse dérive du pouvoir russe pour reconstituer un « camp » totalement aligné sur les priorités stratégiques de Washington.

Au demeurant, les alliés européens de l’Amérique seraient eux-mêmes bien avisés d’évaluer lucidement les conséquences de la « guerre économique et financière totale contre la Russie » qu’ils ont choisi de mener dans le sillage du président Biden. Force est, en effet, de constater que les six trains de mesures prises par l’Europe contre la Russie n’ont réduit jusqu’ici ni les souffrances du peuple ukrainien ni le soutien de l’opinion russe à la stratégie criminelle du Kremlin. Ils risquent, en revanche, d’avoir « des effets très différents de ce que l’on imagine a priori », notait ces jours-ci un chercheur de l’EHESS (1). « Il serait prudent, soulignait-il, de s’interroger sur les conséquences non seulement militaires immédiates, mais aussi stratégiques à long terme des sanctions contre la Russie sur la réorientation des échanges, par exemple vers la Chine. Car, si rompre des liens est aisé, les reconstruire est un processus long et difficile ».

(1) Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Voir « le Monde » du 14 avril 2022.

la chronique de francis wurtz
BBC

'Doing Parkrun at 95 is something different'

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A 95-year-old man who says he was told by doctors he would never walk again following a fall is now a regular at a local Parkrun.

Harold Messam attends the weekly 5km (three-mile) event at a park in Long Eaton, Derbyshire, which he completes in under an hour.

Mr Messam, from Breaston, said: "I'll keep doing what I can while I can. [That] is my policy.

"To me it's not a race. It's achieving, finishing what I've started."

Video journalist: Chris Waring

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Fabrice Luchini : “Michel Bouquet s’est réfugié dans l’art comme d’autres dans la mystique”

Quelles étaient vos relations personnelles avec Michel Bouquet ? Ça a été la plus belle rencontre, il y a très longtemps, dans un de mes premiers films, Vincent mit l’âne dans le pré (et s’en vint dans l’autre), ça a été l’éblouissement de découvrir cette chose unique, sa voix, sa diction, ce phrasé… Il est certainement l’un des derniers acteurs qui pratiquent cette ambition d’être au service de l’auteur de manière obsessionnelle, avec des moyens totalement singuliers : cette voix géniale, cette voix qui a une tessiture, une couleur unique. Il a été d’un tel accueil pour le jeune acteur que j’étais – et il m’a appris quasiment cinquante pour cent de mon métier en quelques minutes !

Il avait une relation très affective avec les jeunes acteurs, il était très chaleureux. On a vécu des semaines de drôlerie. J’étais à ce point fasciné par ce personnage totalement original que j’ai accepté un petit rôle dans En attendant Godot de Beckett qu’il jouait merveilleusement, où j’ai été son répétiteur en plus d’être un petit acteur dans la cour du palais des Papes. Plus tard, je lui remis son molière d’honneur, il m’a remis le mien, je le voyais dans mon quartier qu’il habitait aussi… Pas quotidiennement parce que c’était presque un moine, il consacrait sa vie au théâtre et pas tellement aux relations humaines. Mais on se voyait, j’allais évidemment le voir au théâtre, il avait la gentillesse de venir me voir aussi…

On a l’impression que le mot de vocation théâtrale avait presque été inventé pour lui… Il était absorbé par la passion pour les auteurs. Sa vie, son obsession, son mysticisme, a été de comprendre ce que voulaient dire Molière, Thomas Bernhard, Beckett, Anouilh, Ionesco… il était investi d’une rencontre avec l’auteur, et il n’avait comme objectif que de le servir. C’est là où il a un point commun avec Louis Jouvet : il y avait comme une guerre contre lui-même, un conflit, une dialectique irrésoluble, guidée par l’obsession de la transparence, de devenir impersonnel comme un personnage de Port-Royal, une sorte de haine janséniste du moi, avec en même temps une personnalité énorme. Jouvet et lui menaient une guerre avec leur propre démon de leur personnalité. Il n’a passé sa vie qu’à essayer d’éteindre Michel Bouquet. En réalité, il ne l’a pas éteint, comme Jouvet n’a pas éteint Louis Jouvet ; mais il avait envie de devenir vide, pour que l’auteur devienne d’autant plus ample. Il était très disciple de Louis Jouvet… Il m’avait dit une phrase merveilleuse : « Jouvet est notre dalaï-lama. »

Ce qui était extraordinaire, c’était le génie de l’économie. C’est le contraire d’un acteur naturaliste. Son travail n’avait rien de naturel, et pourtant ça revenait au même. Souvent le naturalisme paraît faux, et la construction comme il la faisait paraissait naturelle. Comme chez Jouvet.

Est-ce qu’il considérait, comme Jouvet, le cinéma comme un simple gagne-pain ? Il était moins hostile au cinéma. Dans des films comme le Jouet, il était merveilleux d’incarnation, d’économie. Mais même s’il aimait le cinéma, je pense que sa vie n’a été que le théâtre. Ça n’a rien à voir, c’est un autre métier, un autre langage, un autre projet. On ne peut même pas comparer ; il n’y a pas de hiérarchie dans ce que je vous dis, mais ça n’est pas la même pratique. Le théâtre, c’est laborieux. Bouquet me disait toujours, quand il était content de la représentation : « Le drame, c’est que demain il faut recommencer, et que je vais certainement être moins bon… »

Son approche du jeu était très cérébrale… C’est très Diderot ; il était très obsédé par le Paradoxe sur le comédien . Mais il mettait Jouvet au-dessus de Diderot, parce qu’il a dit la phrase définitive : « Diderot n’a compris que le paradoxe, mais n’a jamais subi la passion d’être comédien. » Mais le point commun entre les trois, c’est l’idée qu’il ne s’agit pas d’être en colère, d’être dans un état naturaliste pour faire ressentir les choses aux spectateurs. Un jour, il est venu me voir au théâtre et il m’a dit : « N’oublie jamais, Fabrice, qu’ils ne viennent pas te regarder jouer, mais ils viennent jouer avec toi. » Une phrase aussi géniale, ça demande quarante ans de compréhension. C’est l’une des deux phrases qu’il m’a dites qui m’ont servi de boussole toute ma vie. L’autre, c’est au sortir de mon spectacle sur Céline et la banlieue, il n’avait pas dit un mot, je me dis « Merde, il n’a pas aimé », et au bout de cinq minutes, il lâche : « J’ai compris : quand on joue un grand auteur, le public sort renseigné sur lui-même. »

Il avait un grand sens des formules. De François Hollande, il m’avait dit [il imite sa voix sépulcrale et sa manière très particulière de détacher les syllabes] : « Il veut bien faire, mais il ne sait pas comment faire. » Un jour, dans un restaurant, la serveuse nous propose le choix entre l’espace fumeurs et non-fumeur, et Bouquet me dit : « Tchernobyl nous a explosé à la gueule, et elle me demande si je veux fumeur ou non-fumeur… » Il avait énormément d’humour.

Son perfectionnisme était impressionnant. Truffaut disait que c’était le seul acteur (avec vous, peut-être ?) qui continuait à répéter après avoir joué… Il avait l’obsession de la langue, l’obsession du texte. Dans Godot, il devait dire une phrase banale : « Qu’est-ce qu’il a, ce fouet ? »… Cette phrase, il l’a travaillée je crois une vingtaine de jours, rien que cette phrase, à raison de quatre heures par jour. Et il m’a fait comprendre que ce fouet était en contact avec le ciel, et qu’il jouissait avec le ciel, enfin il s’était raconté une histoire démente… Il était complètement enfermé dans son travail, il avait besoin du travail pour se protéger des hommes. Il était dans un refuge quasiment mystique, comme des gens qui vont s’enfermer dans des monastères pour fuir la dureté, l’horreur du monde, la vulgarité, l’irréalité. Il y avait un côté janséniste chez Bouquet.

Un côté érémitique aussi… Oui, le monde extérieur ne l’intéressait pas, il avait sur lui un regard très drôle. Il était très pessimiste. Il n’aimait se nourrir que des auteurs. Il s’enfermait en lui-même et il se protégeait. On ne va pas psychologiser, mais il y avait une inadaptation baudelairienne – « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » – ; et il s’est réfugié dans l’art comme certaines personnes se réfugient dans la mystique.

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BBC

Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN

By Georgina RannardClimate and Science, BBC News

Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.

Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.

His celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean.

Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.

"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.

"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."

UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.

"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.

Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.

Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.

Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.

"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.

She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."

Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.

"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.

Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.

"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.

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L'Humanité

La guerre et les marchés sèment le chaos alimentaire

Actu

La flambée des cours des blés russe et ukrainien menace le continent africain de famines en cascade. Rien n’arrête les profiteurs.

Les cours du blé explosent à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, et provoquent de graves menaces sur l’approvisionnement de plusieurs pays africains, comme le révèle notre infographie. Les hausses de prix subies sont vertigineuses. En cause : la chute des livraisons depuis l’Ukraine et la Russie, qui constituent deux sources importantes de production de blé sur la planète. Mais les raisons de l’explosion des cours tiennent surtout à l’organisation des marchés mondiaux.

Au centre se trouve l’une des plus importantes Bourses des valeurs de l’économie globalisée, implantée à Chicago, aux États-Unis. Ses traders font grimper les cours en négociant des contrats à terme sur les livraisons. L’organisation de l’économie agricole mondiale a ainsi été mise sous la férule des mastodontes de la finance.

Flairant les bonnes affaires que peut occasionner une pénurie de l’offre de blé, ceux-là misent à la hausse jusqu’à provoquer une envolée exponentielle des cours. Les profiteurs de guerre qui jouent avec la vie de millions de femmes et d’hommes menacés des affres de la famine en Afrique sont donc aussi à la Bourse de Chicago. En plein cœur d’un système qui a été délibérément armé pour faire la pluie et le beau temps sur le cours des céréales.

céréalesGuerre en UkraineCharivari
BBC

Venice Biennale: Ukrainian art exhibition opens in shadow of war

By Katie RazzallCulture editor

On Thursday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky opened an exhibition about defending his country's freedom at the Venice Biennale festival.

Speaking via video link, he said "art can tell the world things that cannot be shared otherwise".

His country's culture is a focus of attention in Venice and artworks have been escorted out of Ukraine by police.

In contrast, the Russian Pavilion stood locked and empty; a sign of the country's isolation.

President Zelensky described the pain of war as he addressed the world's oldest and most prestigious contemporary art exhibition earlier this week.

He offered examples of Ukrainian soldiers finding murdered civilians in Bucha, of medics rescuing injured people in Kharkiv, and of a girl writing a letter to her mother who died in Mariopul as experiences that can be best reflected in art, "because this is about something beyond words".

As he talked of his country's fight for freedom, he said: "There are no tyrannies that would not try to limit art. Because they can see the power of art. It is art that conveys feelings."

Ukraine's art is taking centre stage at the Venice Biennale, which has made a space at the heart of the Giardini for what is effectively a temporary pavilion for Ukraine.

There is a pile of sandbags, mirroring the sandbags being used in Ukraine to protect artworks, and a scorched structure covered in posters of war-related art work.

The official Ukrainian Pavilion in the nearby Arsenale shows a work by artist Pavlo Makov that nearly didn't make it to Venice.

Called The Fountain of Exhaustion, it's a series of funnels arranged in a triangle through which water drips and divides. Makov described it to me as a metaphor for "the exhaustion of humanity, the exhaustion of democracy".

On the day the Russians invaded, with air raid sirens blaring and shelling starting, co-curator Maria Lanko loaded the funnels into the boot of her car and began the long journey out of Ukraine to Venice. Lanko told me "leaving Kiev was very scary because you could see the fires on the outskirts after the shelling. That was the scariest".

At that point it was unclear if Makov would be joining her in Venice. He lives in Kharkiv, one of the places to come under early Russian assault. He spent time in shelters after "really intensive bombing of the city", he says, before leaving with his 92-year-old mother and other family members "under missile attack... We put five of us in my car, and we just left the city".

Makov is 63. The younger male co-curators of his exhibition had to get special dispensation from the Ukrainian Government to leave the country temporarily to attend the Biennale.

The fact they were allowed to - when all men between 18 and 60 are forbidden from leaving - is a sign of the importance the Ukrainian authorities place on cultural representation. In Venice, as journalists from across the world queued to interview them, both Makov and Lanko talked of being cultural ambassadors.

They are no longer representing their art as individuals; they are representing a country whose culture is under threat.

Makov told me the Russians are continuing what they have tried to do for centuries. "They want to level and demolish Ukrainian culture totally because Ukraine doesn't exist, it's part of Russia," he says. "They say it openly. The war is a punishment."

At the Zelensky-endorsed exhibition called This is Ukraine: Defending Freedom, I watched Ukrainian artworks being unwrapped by the likes of Maria Primachenko, who has become a symbol of the country's national identity, as well as a beautiful 17th Century icon of the Virgin Mary, believed to be by Stefan Medytsky.

These works were transported from Ukraine under police guard. They are now totems for a country that fears its culture will be wiped out.

Meanwhile, the Russian Pavilion is shut and empty. The curator and artists who were due to exhibit their work in Venice this year pulled out when the invasion started.

The only thing to see when I passed by was a protester, another Russian artist, Vadim Zakharov, who unfolded a poster denouncing the war.

In 2013, Zakharov represented his country at its Biennale pavilion. Now he berates Russia for its "propaganda" and the "murder of women, children, people of Ukraine".

He was applauded by some people who stopped to watch. Soon the Italian police arrived and his poster was removed, a far better fate than has befallen artists and other anti-war protesters in Russia. "If I was in Red Square," he said, "it would be different."

At a time when they are fighting at home, Ukrainian art is taking on special significance in Venice. But Makov told me he finds it almost impossible to think of creating new work after what he witnessed in Kharkiv.

He referenced the famous anti-war painting by Picasso, created after the bombing by the Nazis and Italian Fascists of the Basque town of Guernica in 1937.

Makov told me that if Picasso had actually been in Guernica during the bombing, he might not have been able to paint the picture. "Some artists can, but for me, it's very difficult," he says.

"Art is an important piece of life, it helps us to create and maintain our culture. But I heard this explosion, I saw the destroyed centre of Kharkiv. You know, art is a modest thing, because the drama of life is always bigger."

As his country fights for its survival, though, Ukrainian works here in Venice have a role to play in revealing the richness of Ukraine's culture, and what there is to lose.

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Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver

Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.

Plus d’un million d’euros à réunir

Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.

Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.

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L'Humanité

Boris Johnson le barbare atteint les côtes de l’ignominie

Actu

Le premier ministre britannique envisage d’envoyer au Rwanda tous les migrants arrivant au Royaume-Uni. Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés s’indigne et demande le retrait immédiat du projet.

Thomas Lemahieu

Empêtré dans le scandale de ses fiestas clandestines au 10, Downing Street, il est désormais à un cheveu de sauter. Boris Johnson, décoiffé en chef, a été verbalisé il y a une dizaine de jours pour y avoir participé, et même les avoir organisées en dépit du confinement drastique imposé au reste du monde. Alors, fidèle à ses habitudes, le premier ministre britannique sort l’artillerie, et réussit l’exploit de combiner la diversion et l’infamie. En milieu de semaine dernière, son gouvernement a noué un accord d’externalisation de la gestion des migrants « illégaux » avec le Rwanda. En pratique, le Royaume-Uni envisage d’envoyer à Kigali, la capitale du petit État d’Afrique de l’Est, les exilés coupables d’avoir traversé la Manche, afin d’opérer là-bas le tri entre eux et d’examiner les éventuelles demandes d’asile. « À partir d’aujourd’hui, toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda », se rengorge Johnson. Décrit par lui-même comme l’un des pays « les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants », le Rwanda pourrait, insiste-t-il, accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir ». Il fallait oser, et Johnson n’est pas à ça près. Le problème, c’est que cette manière de piétiner allègrement les grands principes du droit international ne passe pas du tout. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a, dès jeudi 14 avril, fait part de sa « forte opposition » au projet britannique. « Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie, déclare solennellement Gillian Triggs, haut-commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées. » Dans son sermon de Pâques, Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef spirituel de l’Église anglicane, a également condamné cette politique : selon lui, cette « sous-traitance de nos responsabilités » va « à l’encontre du jugement de Dieu ».

Charivari
Valeurs Actuelles

Brigitte Bardot : écran large

Curieuse vie que celle de Philippe d’Hugues : patron d’émission sur Radio Courtoisie, il fut aussi administrateur de la Cinémathèque française ; longtemps conseiller au CNC, « préposé aux choses vagues » comme il le dit avec une modestie malicieuse, il rédigea pour Jack Lang ou François Mitterrand d’innombrables discours en hommage à des personnalités du cinéma ; un temps administrateur général du palais de Tokyo, il est aussi un admirateur passionné, entre autres choses, de Robert Brasillach et s’amusait parfois, dans les lieux les plus officiels, à glisser le nom de ce « grand critique de cinéma ». Spécialiste du grand écart, ce réactionnaire de tempérament mais pas d’engagement écrivit aussi bien aux Cahiers du cinéma qu’à Écrits de Paris, à Positif qu’à la Nation française et au Spectacle du monde. Et, avant d’avoir un pied dans les institutions les plus sérieuses de la culturocratie française, se distingua par une connaissance encyclopédique du cinéma qui lui valut de triompher dans le jeu télévisé légendaire de Pierre Tchernia et de se voir ainsi couronné “M. Cinéma” -un surnom qui lui est resté.

Une vie bien remplie qu’il entreprend de raconter dans deux imposants volumes de Mémoires. Disons-le sans ambages : il est dommage que Philippe d’Hugues n’ait pas pris le temps de trier, dans ses souvenirs, entre ce qui occupa son esprit et ce qui est digne d’occuper celui de son lecteur : près de mille pages de Mémoires, c’est sans doute un peu long pour quelqu’un qui, somme toute, n’a gagné aucune Guerre mondiale ni conquis de planète lointaine.

Ceci étant posé, ces souvenirs remplis d’anecdotes et de portraits très vivants (d’Arletty ou Suzy Delair à Pierre Boutang ou Robert Bresson, sans oublier une foule de vieilles gloires du cinéma que Philippe d’Hugues ressuscite avec bonheur) sont un éclairage fort utile sur un siècle de cinéma et un demi-siècle de fonctionnement des institutions culturelles françaises. Pudique, le mémorialiste touche aussi en évoquant, avec une émotion qui vibre entre les lignes, la terrible maladie qui lui enleva ses trois enfants.

Un moment avec Audrey Hepburn

Très attaché à la dimension patrimoniale du cinéma, Philippe d’Hugues ne cesse de jongler entre les époques, profitant de ses diverses fonctions officielles pour rendre hommage à d’anciennes vedettes oubliées ou leur soutirer de précieux souvenirs. On n’oubliera pas la scène où, lors d’un hommage rendu à Marcel L’Herbier, comme l’on projetait un extrait de l’un de ses films muets, le silence de la salle fut troublé par des sanglots : ceux d’Ève Francis, la vedette du film en question, alors nonagénaire, qui pleurait à chaudes larmes au spectacle de sa propre mort, quelque cinquante ans plus tôt…

Et comment ne pas saluer un livre dont le dernier souvenir est une brève rencontre dont l’auteur écrit qu’elle n’en constitue pas moins « une grande date de [sa] vie » : quelques mots échangés avec Audrey Hepburn, à l’occasion de sa décoration par Philippe de Villiers, alors secrétaire d’État à la Culture. « Icône rayonnante », « déité » dont le souvenir continue d’illuminer les vieux jours de Philippe d’Hugues, ce qui prouve que le cœur reste toujours jeune de qui a su l’abreuver à cette fontaine de jouvence qu’est le cinéma.

“Ma vie et le cinéma”, de Philippe d’Hugues, Via Romana, 2 volumes de 478 et 472 pages, 24 € chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Raison(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Risque Dépasser la sidération du remake, réfléchir, agir en raison mais sans illusion. Juste par le sens des priorités. Après Pâques et les illusions perdues, voilà à peu près où en est le bloc-noteur à l’heure de glisser un nouveau bulletin dans l’urne. Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles : tout démocrate, tout républicain, tout progressiste qui se respecte doit empêcher, par son vote, Fifille-la-voilà d’accéder à la présidence de la République. Le risque d’un pays confisqué est trop grand, avec la préférence nationale, l’ordre policier, les attaques contre les libertés fondamentales, la politique discriminatoire et anticonstitutionnelle érigée en système, son envie de contrôle des idées, etc. Nous parlons là de la France et de ses fondations démocratiques menacées, sans que nous ne sachions bien ce qui pourrait sortir des ruines de cette Ve République d’ores et déjà condamnée. Comme l’écrivait cette semaine la romancière Constance Debré dans l’Obs : « S’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette élection présidentielle, c’est d’abord qu’elle existe, et qu’elle permette de désigner un homme qui ait autant de pouvoir sur les autres. » Et elle ajoutait, comme une injonction : « Alors, si demain le chef qui sera élu ne nous va pas, plutôt que nous lamenter, plutôt que nous indigner, il nous appartiendra de désapprendre la lâcheté confortable à laquelle nous invite tout pouvoir. Il nous restera la désobéissance. Souvenons-nous bien que notre servilité sera toujours volontaire. »

Spectres Nous avons le droit de détester Mac Macron et de l’énoncer publiquement. Nous avons le droit d’œuvrer à un changement de société radical, de rompre avec le modèle capitaliste. Nous avons le droit de rêver à un troisième tour de scrutin – les législatives – qui renverse la table. Mais nous n’avons pas le droit, au nom de toutes ces raisons, d’installer une Orban à la tête de l’État qui détruirait précisément toutes les possibilités de résistance active. La République oblige à des choix de vie, à une certaine dignité. Dans son fascinant roman On va bouger ce putain de pays (Fayard), Jean-Marc Parisis nous glisse dans les pas d’un président élu bien reconnaissable, il y a cinq ans, autour du destin d’un conseiller du Palais, à un moment où « les Français veulent briser le cycle des répétitions, rompre avec le temps circulaire de la politique », tandis que « se forme alors un trou au centre du présent où les gens tombent en hurlant, en pleurant ». Vers la fin du récit, le narrateur admet que « la réalité est fatale » et qu’ « on peut l’interpréter, la peindre, la musiquer, la poétiser, l’ironiser ; on ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. (…) La nier, mentir, revient d’une manière ou d’une autre à se fantômiser, à s’anéantir. Le mensonge, c’est pour les fous ou les spectres ».

Illusion Se mentir serait, par exemple, de ne pas voir le danger imminent et le surgissement possible d’un événement dramatique, de s’en « laver les mains » (mots entendus) , de « faire comme si » de rien n’était, bref, de reporter sur les autres une éventuelle responsabilité collective. La citoyenneté exige des actes, en pleine conscience. Rendez-vous compte que le seul projet de loi référendaire de Fifille-la-voilà sur la « priorité nationale » heurterait de front la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. Si elle imposait ce référendum illégal, elle assumerait une sorte de « coup d’État » qui enclencherait mécaniquement bien d’autres dérives antirépublicaines. En avril 1959, dans les Lettres françaises, Louis Aragon confessait : « Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais, je l’ai acquis à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l’angoisse, la sueur, la douleur de l’expérience. » Agissons donc en raison, et néanmoins sans illusion.

Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles.

Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Trions le bon grain de l’ivraie en cette « Journée mondiale de la terre »

Actu

Décidée par l’ONU le 22 avril 1971, la « Journée mondiale de la terre » donne surtout lieu à des entreprises de communication pour des firmes et débouche sur peu de propositions dignes d’être retenues pour freiner le réchauffent climatique en cours. Regard sur le contenu de trois communications face aux réalités quotidiennes dans notre pays.

Gérard Le Puill

Ce 22 avril est la « Journée mondiale de la terre ». À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, elle avait peu de chance de faire la « Une » de la presse écrite et audiovisuelle. Cette journée nous vaut des communications multiples et variées pour nous inciter à émettre moins de CO2 dans le cadre de nos activités quotidiennes. Les journalistes ont reçu pas mal de mails de la part d’associations et de communicants sur le sujet ces derniers jours. Dans sa communication en faveur de cette journée, l’entreprise de « mode éthique et écologique pour femme » qui porte le nom de « Farytale » indique que la première initiative fut prise aux États-Unis le 22  avril 1970 par des étudiants « descendus dans rues pour protester contre les grosses industries polluantes et leurs effets néfastes sur l’environnement ». Après quoi, « en 1971, l’ONU décida de la nommer « Journée de la terre » pour mettre la préservation de notre planète à l’honneur ».

Pour ce 22 avril 2022, « Fairytale » nous résume dix actions concrètes que nous pouvons adopter dès aujourd’hui et les formule en ces termes : « triez, recyclez, compostez ; adoptez une routine zéro déchet ; donnez une seconde vie à vos vêtements ; modifiez votre alimentation ; ramassez les déchets qui traînent sur votre chemin ; privilégiez les transports durables ; passez à une banque green ; choisissez un fournisseur d’énergie verte ; faites le tri dans vos boîtes mail ; soutenez une association ou rejoignez des initiatives citoyennes ». Pour compléter sa communication, « Fairytale » se définit comme « E-shop de mode éthique et écologique pour femme » qui « rassemble plus de 80 marques bouillonnantes et engagées » avec « des vêtements bien pensés et bien faits pour être toujours bien habillé ». On imagine alors que les 80 marques font beaucoup de publicité pour faire connaître leurs vêtements avec, au bout du compte, un bilan carbone annuel relativement élevé.

Retour timide de la consigne mais augmentation de la publicité polluante

Sans faire directement référence à la « journée mondiale de la terre », une entreprise que se nomme « NoWW » et se réclame de « l’économie sociale et solidaire » indique dans sa communication que l’hypermarché Leclerc « Les Portes d’Albi » a mis en place « les Machines à Consigne, conçues et fabriquées en France » et qui « permettent de récupérer les contenants après usage. Ces machines permettent de rendre « l’argent de la consigne aux clients, tout en analysant les impacts environnementaux et en créant de la fidélité ! », nous indique-t-on avec un point d’exclamation.

Si l’initiative peut sembler intéressante, elle ne diminue en rien la communication du groupe Leclerc avec au moins deux dépliants publicitaires par mois dans nos boîtes aux lettres dans toutes les zones d’implantation de ses magasins. L’enseigne Leclerc pratique ainsi pour tenter de gagner des parts de marché au détriment de la concurrence, laquelle agit de la même manière pour les mêmes raisons. Mais le bilan carbone de l’édition de toute cette propagande sur papier peu recyclé est très élevé et il s’ajoute à celui des publicités de toutes sortes sur une multitude de chaînes de la télévision publique et privée. Des publicités conçues pour faire craquer chaque consommateur potentiel à partir d’images jouissives au point d’être souvent ridicules.

Dans ces publicités pour inciter à consommer plus et autrement, les entreprises de livraisons à domicile prennent une place de plus en plus grande en France comme dans tous les pays développés et au-delà. Là encore le bilan carbone est de plus en plus élevé dès lors que l’on prend en compte, celui de la construction des grands dépôts, celui de leurs livraisons par camion de produits divers et variés souvent fabriqués dans des pays lointains. S’ajoute à ce bilan la mise en circulation de camionnettes et autres véhicules à moteur pour les livraisons à domicile tandis que des travailleurs précaires dotés d’un statut d’autoentrepreneur ne parviennent à dégager un SMIC mensuel de revenu.

Agriculture urbaine et végétalisation des villes

La « Journée de la terre » est également évoquée par Hugo Meunier, « défenseur du vert en ville » et fondateur de l’association Merci Raymond. Il propose de promouvoir un « Plan d’Alimentation durable avec les acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine. Il résume ses principales propositions en ces termes : « Pour protéger la biodiversité, diminuer les îlots de chaleur urbains, limiter le ruissellement des eaux de pluie, assainir l’air, créer du lien social, améliorer le bien-être des habitants de nombreuses solutions existent » affirme-t-il. Il propose de développer en ville « des toits productifs, des murs végétalisés, des lieux de rencontres et d’échanges comme des jardins, une épicerie locale, qui permettent de créer du lien social à l’échelle des quartiers. Créer des espaces verts pour lutter contre l’artificialisation des sols et redonner place au vivant en préservant tout à la fois la biodiversité et la qualité de vie des citadins. Protéger le foncier agricole et limiter l’étalement urbain ».

Toutes préconisations méritent notre intérêt. Mais les politiques menées en France depuis plus d’un demi-siècle sont allées à contrecourant des préconisations mises en avant par Hugo Meunier avec des résultats globalement désastreux qui alimentent aujourd’hui le réchauffement climatique. Si tous les petits gestes sont utiles pour inverser la tendance, la lutte contre les effets pervers de la mondialisation capitaliste basée sur la course au profit sur fond de spéculation permanente est plus indispensable que jamais pour réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

environnement
BBC

Are there affordable ways to cut your heating bill?

By Katherine LathamBusiness reporter

When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

"With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

"We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

"Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

But for many, such systems are way beyond their means.

"For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

More technology of business:

Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

"Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

"The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

"The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

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Quatre idées pour rénover sa maison

Transformer les combles pour faire des économies d’énergie

Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.

Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.

Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr

Une cuisine à vivre et stylée

Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.

Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com

La salle de bains, un espace privilégié et connecté

Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…

Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr

Animer balcons et terrasse

Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.

Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.

Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

El País (ESP)

SANS TITRE

Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.

Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.

En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.

Dificultad

Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 200 g de lentejas secas
  • 1 hoja de laurel
  • 2 dientes de ajo
  • 1 manojo de espárragos trigueros finos
  • 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
  • 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
  • 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
  • Sal al gusto
  • Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos

Preparación

  1. Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.

  2. Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.

  3. Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.

  4. Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.

  5. Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.

  6. Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.

  7. Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Valeurs Actuelles

Honda Civic mode hybride

PHILOSOPHIE

Voici la onzième génération de Civic. Une berline classique qui cumule un demi-siècle de bons et loyaux services. Et qui tâte enfin de l’hybridation. Aux États-Unis, elle circule depuis plus d’un an déjà, mais la France devra attendre juin pour la découvrir. Il faut dire qu’elle collait plutôt au marché nord-américain. Voyez son gabarit : 4,55 mètres de long… pour une compacte. Elle a gagné 3 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Ses lignes se sont adoucies toutefois, pour gommer les formes un brin caricaturales du précédent modèle. Cela ne pourra que plaire au public européen, pas toujours sensible à l’esthétique manga. Ici, l’abaissement de la ligne de capot de 25 millimètres et les porte-à-faux réduits ajoutent au dynamisme général. Avec ses feux étirés sur la poupe, elle a même un petit côté Audi.

AMBIANCE

À l’intérieur, l’augmentation des surfaces vitrées apporte de la lumière. Le design de la planche de bord s’est épuré. Plus simple, remanié à l’horizontale, il reprend les recettes de bon sens du Honda H-RV. L’écran d’infodivertissement de 9 pouces remonte pour se caler à la hauteur de la casquette en arche de l’instrumentation numérique.

L’espace pour les passagers à l’arrière est digne de la catégorie supérieure. L’empattement a même progressé de 35 millimètres. Notons que le système multimédia profite d’une connexion sans fil pour Android et Apple. Attendons de voir quelles versions d’iPhone, car toutes les licences n’étaient pas prises en compte sur l’ancienne génération. Côté électronique, la nouvelle Civic accède à la conduite autonome dans les embouteillages, à condition bien sûr de garder les mains sur le volant.

TECHNIQUE

Sous le capot, les ingénieurs n’ont pas mégoté. Moteur essence inédit de 2 litres de cylindrée à injection directe. Sa conception repose sur un cycle thermodynamique de type Atkinson qui améliore le rendement. Il est associé à deux machines électriques, dont l’une assure la fonction de générateur, l’autre aidant à la locomotion et notamment dans les phases de démarrage. Transmission à rapport fixe. Puissance totale de 184 chevaux. Avec une valeur de couple plutôt élevée de 315 newtons-mètres. Il va y avoir un peu de sport ! Honda, on le sait, demeure l’un des meilleurs motoristes au monde. Les consommations sont toujours maîtrisées. Ici, les valeurs annoncées sont inférieures à 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ce qui paraît tout à fait crédible quand on sait que les SUV maison, plus lourds, tournent autour de 6 litres aux 100 kilomètres, vérifiés lors de nos essais. Bonne nouvelle : cette Civic Hybride échappe au malus de Bercy.

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Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

L'Humanité

Marine Le Pen : la menace institutionnelle

Tribune

Camille Bedock Docteure en science politique et chargée de recherche au CNRS Clément Arambourou Docteur en science politique et professeur agrégé

Beaucoup considèrent que, même élue à la présidence de la République, Marine Le Pen ferait face à une cohabitation qui l’empêcherait de gouverner selon son bon vouloir. Il s’agit là d’un pari bien hasardeux.

Comme Marine Le Pen l’a annoncé, la candidate du Rassemblement national entend bien obtenir une majorité à l’Assemblée nationale et, pour cela, se propose si besoin de modifier le mode d’élection des députés. Le texte et la pratique de Constitution de la Ve République lui en offrent la possibilité.

En effet, le mode d’élection des ­députés est du domaine de la loi et non de celui de la Constitution. Un référendum convoqué par la nouvelle présidente de la République, en vertu de l’article 11 de la Constitution et afin d’instaurer un nouveau mode de scrutin, est donc envisageable. En 2017, Marine Le Pen avait précisé le mode de scrutin qui avait sa préférence pour les élections législatives : un scrutin proportionnel avec une prime majoritaire importante, de l’ordre de 30 %, pour le parti arrivé en tête. La carte électorale de 2022 montre le nombre très important de territoires où Le Pen arrive en première position. Un découpage électoral judicieux pourrait donc lui donner une bonne avance.

Face à ce projet de réforme, la justice constitutionnelle serait assez impuissante. En effet, en 1962, le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent concernant le contrôle de constitutionnalité des lois référendaires soumises à référendum par le président de la République, en vertu de l’article 11. Le fait que la jurisprudence Hauchemaille dégagée par le Conseil constitutionnel au début des années 2000 puisse changer la donne est assez incertain puisque le juge constitutionnel vise ici le contrôle de la légalité des opérations référendaires et non pas la constitutionnalité du texte soumis à l’approbation des électeurs.

Si jamais Marine Le Pen perdait les élections législatives malgré cette réforme, elle pourrait encore prononcer une dissolution de l’Assemblée nationale afin que de nouvelles opérations électorales soient organisées et ainsi tenter à nouveau sa chance. En cas de nouvelle défaite, elle devrait accepter une cohabitation, mais pour seulement un an, avant d’avoir à nouveau le droit de dissoudre l’Assemblée nationale.

Les déclarations de Marine Le Pen, le 12 avril dernier, au micro de France Inter, vont plus loin encore. Initialement, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que la révision constitutionnelle passe par l’usage de l’article 89, qui nécessite l’accord des deux chambres parlementaires. Cependant, cette procédure a été contournée par le général de Gaulle lui-même, lorsque, en 1962, il propose l’adoption de l’élection du président de la République au suffrage universel direct en dépit de l’opposition du personnel parlementaire de l’époque et en recourant à l’article 11 lui permettant de court-circuiter le Parlement. Malgré l’inconstitutionnalité de la procédure, cette réforme sera validée par le peuple français.

Marine Le Pen envisage ainsi de faire sienne la pratique gaullienne validée par les électeurs, sans que le Conseil constitutionnel, se déclarant incompétent en la matière, n’intervienne. Historiquement, une défaite après un référendum convoqué par l’article 11 semble impliquer une démission du président de la République, ce que de Gaulle fait en 1969. Pourtant, rien dans le texte ne prévoit cela. Il ne s’agit que d’une pratique supposée des institutions de la Ve République.

L’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République annoncerait donc une phase de crise institutionnelle dont il est fort possible qu’elle sorte victorieuse, au détriment du caractère démocratique du régime. C’est là, à côté du caractère fallacieux des propositions de Marine Le Pen dans les domaines économiques et sociaux, un péril réel.

Marine Le PenPrésidentielle 2022constitution
L'Humanité

Le mauvais calcul

Tribune

Amar Bellal Rédacteur en chef de Progressistes

Fabien Roussel a été une des révélations de la campagne. Il a su développer une vision de gauche de ce que serait un mix énergétique incluant le nucléaire, sur le climat, la réindustrialisation de la France, mais aussi sur des sujets comme la tranquillité publique, la laïcité, la ­liberté d’expression. Il a sans nul doute contribué à rajouter des voix à gauche, avec des électeurs qui ne se seraient pas déplacés pour voter le 10 avril. Cela s’est vérifié dans l’histoire : la gauche est plus forte dans la diversité des idées et par les débats « par le haut » qu’elle peut susciter, et cela n’a pas grand-chose à voir avec le nombre de candidatures. Notons que la présence de trois candidats à l’extrême droite ne l’a pas empêchée d’accéder au second tour. Fabien Roussel a occupé de précieuses heures d’antenne arrachées aux éternels débats de la pensée unique économique et des thèmes identitaires, cela a contribué au renforcement global de la gauche en ancrant les débats sur les questions sociales.

Les reproches qui lui sont adressés, ainsi qu’à d’autres, d’être responsable de l’absence d’un candidat de gauche au second tour relèvent, au mieux, d’une méconnaissance des dynamiques électorales en jeu, au pire, d’une ligne assumée prônant l’existence d’un nombre réduit de candidats au service d’une vision hégémonique. Poussé à l’extrême, cela conduirait au système caractéristique des États-Unis où on ne peut quasiment voter que pour deux partis. En France, c’est une vision qui n’est pas nouvelle : déjà, en 2007, le PS et sa candidate Ségolène Royal reprochaient aux autres formations de gauche la multiplicité des candidatures.

Une forme d’autodéfense, que les psychologues connaissent bien chez les individus, face à un problème difficile à résoudre, consiste à lui trouver une explication facile afin que ce soit plus supportable à vivre. Et souvent alors, il est plus commode de rejeter la faute sur les autres et de trouver des coupables. Reprocher ainsi au candidat des « Jours heureux » ses 800 000 voix, c’est refuser de voir les 12 millions d’inscrits qui se sont abstenus et que personne n’a réussi à convaincre, auxquels il faut bien ajouter les 10 millions de voix qui votaient jadis à gauche. Aussi, les votes ne s’additionnent pas forcément parce que les offres politiques et les électorats ne se recoupent pas toujours.

Pourquoi la gauche plafonne-t-elle à 30 %, alors que dans un passé récent elle atteignait le seuil des 50 % et pouvait même espérer gagner une telle élection ? Telle est la seule vraie question sérieuse à se poser. Au fil des années, notons ce glissement curieux : il ne s’agit plus de gagner la présidentielle, mais simplement d’accéder au second tour et se donner deux semaines de sursis dans les débats.

Ces plus de 15 millions de voix qui manquent traduisent cruellement l’incapacité de la gauche tout entière à parler au monde du travail, à travailler correctement avec les syndicats, à avoir un discours crédible sur un tas de sujets. Et c’est un problème bien plus ardu qu’un simple jeu d’arithmétique électoral auquel il faudra faire face.

Présidentielle 2022Fabien Rousselgauche
Valeurs Actuelles

Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées

Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.

A l’occasion d’un pèlerinage

En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.

L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.

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Le maire de Compiègne Philipe Marini soutient une manifestation pro-Palestine

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

Valeurs Actuelles

Le duc d’Odessa était français

L’Ukraine a trois capitales. Kyiv (ou Kiev), dans le nord du pays, a été le centre de la Rouss orthodoxe et byzantine, dont sont issues les nations russe, biélorusse et ukrainienne modernes. Siège du pouvoir soviétique local de 1934 à 1991, elle est aujourd’hui celui du gouvernement ukrainien indépendant. Lviv, à l’ouest, a été la capitale politique ou culturelle, selon les époques, de la Ruthénie : une seconde Ukraine, liée à la Pologne, au monde germanique et au catholicisme. Mais il y a aussi, au sud, Odessa, qui incarne un troisième destin ukrainien : pacifique, cosmopolite et libéral. Celui-ci réconciliera-t-il un jour les deux premiers ? On se prend à l’espérer.

Odessa naît en 1794 d’un décret de Catherine II : l’impératrice décide de créer un port sur le rivage presque inhabité de la mer Noire, arraché aux Ottomans trois ans plus tôt, et de lui donner un nom inspiré de la mythologie hellénique, “la ville d’Odysseus”, c’est-à-dire d’Ulysse… Mais il faut attendre 1803 pour que ce site prenne son essor. Avec un nouveau gouverneur qui restera en place pendant onze ans : un émigré français, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Célèbre et vénéré jusqu’à ce jour en Ukraine et en Russie, ce personnage – arrière-arrière-arrière-petit-neveu du cardinal et petit-fils du maréchal de Richelieu – a longtemps été oublié en France, bien qu’il y ait joué un rôle important à la fin de sa vie, sous la Restauration : en qualité de représentant de Louis XVIII lors du second congrès de Vienne, puis de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre à deux reprises.

C’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer

Louis Aragon a commencé à lui rendre justice en 1958 dans la Semaine sainte , un roman qui se déroule pendant les Cent-Jours : « On m’en voudra peut-être , dit l’écrivain, pour ces quelques lignes en faveur de ce duc au teint sombre et aux cheveux frisés. Mais je l’avoue, ne pas les écrire aurait troublé mon sommeil. »

L’historien Emmanuel de Waresquiel l’a définitivement réhabilité, en 1990, avec une biographie nourrie de « quarante cartons d’archives » déposés à la Sorbonne. Richelieu y apparaît comme un conservateur réfléchi à la Montesquieu, ou un précurseur de Tocqueville ; un disciple des Lumières, mais aussi un chrétien sincère ; un homme de raison, mais l’ennemi des systèmes ; un réaliste, qui sait que les sociétés s’inscrivent dans une histoire et une géographie, qu’elles évoluent et se transforment, mais aussi qu’elles périssent d’être forcées.

Un opéra et un théâtre pour attirer un public fortuné

De fait, c’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer. Il tente de revenir en France sous Bonaparte, se ravise, repart en Russie sans le sou.

Le tsar Alexandre Ier lui confie enfin Odessa puis toute la Nouvelle-Russie. Richelieu disposera des pouvoirs quasi absolus d’un vice-roi, mais pourra y établir, paradoxalement, une société libre. Il a 37 ans, dont treize d’errance. Cette nomination est la chance de sa vie.

Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants

À peine arrivé, il fait bâtir un opéra et un théâtre : la meilleure façon d’attirer des élites – commerçants, industriels ou administrateurs – qui fuient, comme lui, le remue-ménage européen. Il réglemente ensuite l’habitat. Les maisons particulières devront suivre, sur un plan en damier, un même modèle architectural : deux étages au moins. Mais chaque propriétaire sera tenu de planter des arbres devant et derrière son immeuble ; il en ira de même dans la campagne environnante, à raison de 300 arbres par lot agraire de 25 déciatines (une mesure agraire propre à la Russie, proche de l’hectare). Ces parcs et ces forêts fixent le sol, assainissent l’air, protègent du vent en hiver et du soleil en été. Ils donnent d’emblée à Odessa et à ses environs un caractère très particulier. « L’Eden retrouvé », écrira en 1812 un visiteur français émerveillé, le comte de Lagarde. Un port en eau profonde est inauguré en 1805. Un premier bassin est attribué aux navires russes venant de Kherson et des autres ports fluviaux ou maritimes d’Ukraine et de Crimée. Un second est réservé aux navires étrangers. Cette répartition permet de régler au plus vite les formalités douanières et fiscales, mais aussi d’effectuer, si nécessaire, des contrôles médicaux. Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants s’ils ont été bien accueillis. Quelle n’est pas la surprise du capitaine et des passagers quand ils sont reçus, quelques jours plus tard, par le gouverneur, cette fois en grand habit…

La ville offre la liberté de religion à tous ses habitants

L’essentiel n’est pourtant pas dans cet urbanisme si novateur, ni dans ces manières gaies et courtoises, mais bien dans la “Constitution”, non écrite et d’autant plus durable, que Richelieu donne à la ville et à son arrière-pays. Elle repose à la fois sur la liberté, sur l’effort et sur la confiance. Chacun vit et travaille comme il l’entend : l’État garantit la sûreté publique et privée, le droit, le respect des engagements.

Première liberté : celle de s’établir. Les étrangers reçoivent les mêmes droits civiques que les nationaux, leurs personnes et leurs biens étant sous sauvegarde en cas de guerre entre la Russie et leur pays d’origine. Ce point sera respecté pendant les guerres franco-russes de 1805-1807 et de 1812, mais aussi pendant les conflits avec la Turquie, en 1806-1807 et en 1809-1812.

Odessa assure ensuite une entière liberté de religion à ses habitants. Une imposante cathédrale orthodoxe est consacrée en 1809, mais les catholiques ont leur propre église, où le gouverneur va communier, les protestants leurs temples, les juifs leurs synagogues et les musulmans leurs mosquées. Corollaire : la liberté de penser et d’éduquer ses enfants. Les librairies et les cabinets de lecture prospèrent, presque sans censure.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Une École de la noblesse, réservée aux fils de bonne famille, a été ouverte en 1805, puis un gymnase, accessible à tous les milieux sociaux : le gouverneur ne dédaigne pas de rédiger en personne certains manuels ou d’examiner les élèves. Un émigré français, l’abbé Nicole, fonde un peu plus tard une école commerciale privée, et un Italien, di Pozzis, un collège pour filles.

Enfin, Odessa jouit de ce qu’on peut appeler la liberté fiscale. L’État se borne à prélever une taxe uniforme de 10 % sur tous les produits importés, une autre – minime – de 2 kopecks et demi pour chaque tchetvert (quintal russe) de blé transitant par le port. Les marchandises placées dans les entrepôts sont exemptes de tout droit pendant un an. Le reste des revenus publics est assuré par un monopole sur la vodka, qui rapporte à lui seul plus de 100 000 roubles par an.

Résultat ? La population passe de 4 000 ou 5 000 habitants en 1803 à plus de 35 000 en 1814. Et le commerce local, évalué à un peu plus de 2 millions de roubles en 1804, passe à 25 millions en 1814. Ce régime semble si approprié, si efficace, que le tsar le conserve tel quel quand Richelieu rentre en France pour servir Louis XVIII et que ses successeurs feront de même.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain

Vers 1900, elle est devenue la troisième ville de l’empire, avec près de 1 million d’habitants. Reliée à la Russie profonde et à l’Europe par le chemin de fer en 1865, elle entre en contact maritime avec le reste du monde en 1869, grâce au percement du canal de Suez. Au commerce s’ajoutent bientôt l’industrie, la technologie et les sciences. Le premier atelier photographique russe est ouvert ici en 1842 et le premier cinéma en 1896.

C’est aussi à Odessa que l’on crée la première usine d’automobiles de l’empire, en 1910, et la première usine d’aviation, en 1913. Le premier Prix Nobel russe, Ilya Myetshnikoff, est en fait un Ukrainien, né à Kharkov, mais qui fait toute sa carrière à Odessa avant de rejoindre l’Institut Pasteur à Paris, et d’être couronné en 1908…

Cette ascension sera enrayée par la Première Guerre mondiale et surtout par le régime soviétique, qui met Odessa au pas en 1920. À quoi s’ajouteront, vingt et un ans plus tard, les dévastations de la Seconde Guerre mondiale. Mais Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain, érigé en 1828 : il se trouve face à la mer Noire, c’est-à-dire, métaphoriquement, au monde entier.

“Le Roman d’Odessa”, de Michel Gurfinkiel, Éditions du Rocher (réédition 2022).

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La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

El País (ESP)

ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

Lunes 18 de abril

En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.

BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

Martes 19 de abril

ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

Miércoles 20 de abril

COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

CURRY DE REMOLACHA

Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

DONUTS CASEROS

El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

Jueves 21 de abril

CEBOLLA AL PUÑETAZO

Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Viernes 22 de abril

TORTILLITAS DE CAMARONES

La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

COULANT DE CHOCOLATE

Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

Sábado 23 de abril

SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 24 de abril

RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

La bebida del finde

VODKA SMASH

La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

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BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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Valeurs Actuelles

Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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