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1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

« Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

« Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

« Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

« Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

a été confirmée

Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

France24 - World

Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

Issued on: 22/03/2022 - 15:47

More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

A programme prepared by Rebecca Martin 

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La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

« Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

Photo : État-major des armées

La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

« Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

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Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

« Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

Photo : État-major des armées

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Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

« Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

Photo : État-major des armées

BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.

More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.

Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.

The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.

Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.

Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam

Category: Travel

"A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.

"There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.

"I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.

"Here is one of my favourite moments."

The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh

Category: Lifestyle

"The honey collectors collect in winter.

"They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.

"We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."

Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia

Category: Motion

"The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.

"The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."

Havana Running Away - Etienne Souchon, France

Category: Street Photography

"This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!

"There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."

Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico

Category: Object

"Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."

The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy

Category: Portraiture

"Simone Gentile, a 16-year-old surfer."

Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom

Category: Natural World and Wildlife

"A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."

Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong

Category: Architecture

"In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.

"The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."

Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom

Category: Creative

"I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).

"I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.

"I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."

Exodus - Vicente Ansola, Spain

Category: Landscape

"I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].

"Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.

"These ones, although withered, stood up proudly.

"When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."

All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.

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BBC

Aerial photos show 100 years of changing landscape

The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016

The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft

The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said

This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949

Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said

The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two

This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp

This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983

Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire

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Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.

Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.

It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.

The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".

France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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BBC

Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

By Suzanne BearneBusiness reporter

Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

"I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

"It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

"Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

"Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

"If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

"One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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Opex 360

Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

« En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

« Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

Photo : USMC

Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

« En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

« Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

Photo : USMC

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Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

« En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

« Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

Photo : USMC

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Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

« En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

« Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

Photo : USMC

Opex 360

La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

le journal en ligne grec Newpost

Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

rumeur dit
BBC

Lord Michael Grade chosen as Ofcom chairman

Lord Grade, the TV executive, businessman and former BBC chairman has been chosen as the new chairman of UK media regulator Ofcom.

Culture Secretary Nadine Dorries said she was "delighted" to announce he is the government's preferred candidate for the role.

Lord Grade said he was "privileged" to be asked.

Conservative peers Ed Vaizey and Stephen Gilbert were thought to be among the other candidates.

The recruitment process for the three-day-a-week, £142,500 job has taken two years, with ex-Daily Mail editor Paul Dacre reportedly having been in the running at one stage. It was overseen by civil servant Sue Gray, who also carried out the recent "partygate" probe.

'Ideal candidate'

Ms Dorries added: "Lord Grade's experience at the highest level of a number of broadcasters and his expert knowledge of the British media landscape makes him an ideal candidate for this role."

She commented that Ofcom now has an "even more important role to play", saying the introduction of the Online Safety Bill will give it new responsibilities and resources to "ensure digital platforms tackle illegal and abusive material online".

"I am confident that under Lord Grade's leadership Ofcom will rise to the challenge with great success," she said.

Lord Grade said Ofcom is "respected across the globe as a first-rate communications regulator", adding: "The role of Ofcom in British life has never been more important with new responsibilities on the horizon regulating online safety, on top of the ever-changing broadcasting landscape."

The former TV executive is due before the DCMS Select Committee before being formally appointed. He said he is looking forward to outlining "what I can bring to this role and how I can help ensure Ofcom is fit for the future".

So Michael Grade is back. How does he want to reform the media - and will he be free to do so?

One of the most experienced figures in British broadcasting, Grade was widely held to be an effective and galvanising figure in the various senior positions he held. Of late he has been a trenchant critic of the BBC and, crucially, of the licence fee. He has also backed privatisation of Channel 4.

The government had wanted Paul Dacre, the former Daily Mail editor, to do the job; but he pulled out of the race with a letter to The Times.

For all his maverick streak, that context makes this Conservative peer a political appointment at an independent regulator. Precisely how much power he will have to achieve political ends is unclear. The BBC governs itself, largely. Ofcom has a respected Chief Executive in Melanie Dawes. Reforming Ofcom's remit may require primary legislation.

No doubt Lord Grade will be energetic, with a zeal for reform; but he will need political cover for any big changes he envisages.

Earlier this year, he warned that the BBC's £159 licence fee was "too much money" and suggested the corporation should close channels to cut costs.

"It's like the monarchy - it exists to survive and it has given up no territory whatsoever," he told Radio 4's Today programme. "Why do we need both BBC Two and BBC Four for example? [Entire channels] must go."

Chris Elmore MP, Labour's shadow media minister, described the recruitment process as a "chaotic and quite frankly embarrassing example of Tory cronyism and ineptitude", and said Lord Grade was "a Conservative peer who is completely out of touch with the British public and referred to the BBC's coverage of the Downing Street parties as 'gleeful and disrespectful'".

"With Russia's illegal invasion of Ukraine showing the importance of robust, independent journalism and Ofcom poised to be handed more power to govern online platforms, the UK's reputation as a world-leading regulator is being put at risk by the government appointing another party insider," he added.

Liberal Democrat spokesperson Jamie Stone MP added: "In the midst of the Ukraine crisis and the past years of pandemic, the chair of Ofcom should be a strong independent voice defending the integrity of our iconic public broadcasters - not a card-carrying Conservative critic hurling abuse from the sidelines."

Lord Grade, 79, who started his career as a sports journalist in the 1960s, has formerly been chief executive of ITV, and also worked at Channel 4.

His father was theatrical agent Leslie Grade and his uncle was ITV founder Lew Grade. He joined the family business as a theatrical agent in 1966, before moving into TV in 1973.

Working at London Weekend Television, he poached Bruce Forsyth from the BBC and commissioned programmes such as The Professionals and the South Bank Show.

He joined the BBC in 1984 and became controller of BBC One two years later. There, he launched Dennis Potter's The Singing Detective, and purchased the Australian soap opera Neighbours for the channel's new daytime schedule.

Sir Bob Geldof said nobody else would have had "the bottle" to hand over the network to broadcast the Live Aid charity concert in 1985; while his other decisions included scrapping sci-fi favourite Doctor Who, and cancelling coverage of beauty pageants, calling them an "anachronism in this day and age".

Lord Grade accepted the post of chief executive of Channel 4 in 1988, where he helped to secure the rights to hit US shows like Friends and ER.

After leaving the channel in 1997, he worked for First Leisure, which operated nightclubs, bars and health and fitness clubs, before moving on to Pinewood and Shepperton film studios and taking a seat on the board of the Millennium Dome project.

He became chairman of the BBC in 2004, before heading up ITV in 2006 for three years.

He also became a Conservative peer in 2011.

What does Ofcom do?

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Ofcom has wide-ranging powers over television, radio, telecoms and postal services, dealing with licensing, complaints and much else besides.

Earlier this month, for example, the watchdog revoked the licence of Russian state-backed news channel RT, saying its parent body ANO TV Novosti was not "fit and proper to hold a UK broadcast licence".

RT's coverage of Russia's invasion of Ukraine had been under investigation by Ofcom, and the channel had already disappeared from UK screens. In response, RT, formerly named Russia Today, called Ofcom "a tool of the government".

And late last year, Ofcom confirmed that BBC Three was to return as a TV channel in February 2022 - six years after it moved online.

What happened with Paul Dacre?

Last November, former Daily Mail editor Paul Dacre pulled out of the contest to become the next chair of Ofcom.

In a letter to the Times, he said he was not going to reapply for the role, after his initial application was rejected by a recruitment panel.

The process was then re-run after the initial interviews failed to settle on a candidate.

But Dacre said he had decided to take up an "exciting new job in the private sector" instead.

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Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

France24 - Monde

À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53

David GORMEZANO Suivre

Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.

Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."

En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".

En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.

"Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."

Un théâtre pour résister et créer

Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.

Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."

Soutenir avant tout l'armée

Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."

Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.

Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.

L'aveuglement des Européens

Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."

De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."

Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"

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Assemblée Cinq ans après leur élection, près de 80 députés élus sous l’étiquette LaREM en 2017 feront défection pour 2022. Certains par déception, d’autres pour retourner dans le privé. En coulisse, le parti espère rallier d’autres élus LR et PS.

Lola Ruscio

Florence Granjus n’a pas oublié ce 18 juin 2017. Ce jour-là, elle arrive au Palais Bourbon très fière d’elle : novice en politique, la voilà installée pour cinq années dans l’Hémicycle. « C’était un moment très émouvant, j’avais envie d’être à la hauteur de cette grande responsabilité », se souvient cette ancienne cadre chez Pôle emploi, députée LaREM des Yvelines. Une « prise » pile dans la cible d’Emmanuel Macron, avide à l’époque de profils estampillés « société civile ». Cinq ans plus tard, Florence Granjus ne briguera pas de second mandat. Elle ne veut surtout pas « cracher dans la soupe », pense que son mandat a été « utile », mais préfère laisser la place.

Comme elle, une quarantaine de députés LaREM ne se représenteront pas aux législatives des 12 et 19 juin 2022. Un chiffre auquel il faut ajouter les 45 députés ayant quitté LaREM depuis 2017 qui ne se représenteront pas ou le feront sous d’autres couleurs… Parmi ceux qui ne repartent pas en campagne, beaucoup sont des primo-députés souvent très critiques vis-à-vis des orientations politiques de l’exécutif, jugées trop droitières.

Hugues Renson, vice-président LaREM de l’Assemblée nationale, a perdu l’illusion à laquelle, sans doute, il était le plus attaché : « le projet progressiste » du candidat Macron. Cofondateur du courant En commun, qui ambitionnait d’être l’aile gauche du groupe LaREM, ce chiraquien a tenté de peser en interne sur la ligne politique. Sans succès. Vice-président de l’Assemblée nationale, il décrit des institutions à bout de souffle : « L’Assemblée en vient à être considérée – et parfois à se considérer elle-même – comme une chambre d’enregistrement de décisions élaborées ailleurs. »

Pour des élus qui rêvaient de faire de la politique « autrement », la désillusion est profonde. « Il y a des enjeux qui nous dépassent complètement », regrette amèrement Albane Gaillot (ex-LaREM), qui a porté la proposition de loi renforçant le droit à l’IVG. « Ce fut très long pour faire adopter ce texte, et nous n’avons même pas gagné sur la clause de conscience », soupire celle qui ne se présentera pas aux prochaines législatives, préférant s’engager dans le militantisme féministe.

De son côté, Annie Chapelier, élue Agir, tire ce constat : « On avance sur certains points, on fait des petits pas. Mais au prix de combien d’efforts ? » L’élue, très « start-up nation », fustige un système « totalement dysfonctionnel ». « La moindre entreprise avec la même rentabilité que le Parlement mettrait la clé sous la porte au bout d’un an ! » assène-t-elle. Un agacement partagé par de nombreux macronistes peu rompus au débat démocratique. À cela s’ajoutent l’affaiblissement du rôle politique des députés sous la Ve République, le sentiment d’être impuissant et les difficultés à peser dans les arbitrages de l’exécutif.

Objectif : siphonner « les républicains »

Nicolas Démoulin (Hérault) affirme ainsi quitter son mandat sans regret. Il réfléchit à retourner dans le privé (60,7 % des députés élus en 2017 sont des cadres, d’après le sociologue au CNRS Étienne Ollion). Ancien lobbyiste chez Orangina, le député de Haute-Garonne Mickaël Nogal n’a pas attendu la fin de la législature pour commencer son nouveau job de lobbyiste en tant que directeur général pour l’Association nationale des industries alimentaires. Il fait partie de ces « non-professionnels de la politique » qui, sous couvert de « renouveau démocratique », ont permis de faire entrer les intérêts privés dans l’Hémicycle.

Ces départs arrivent au moment où la Macronie engrange de nouveaux soutiens au PS, dont les anciens ministres Élisabeth Guigou, Marisol Touraine et François Rebsamen. Mais c’est surtout du côté de la droite que lorgne LaREM, avec l’objectif de siphonner « Les Républicains » et de recomposer la droite autour de la figure d’Emmanuel Macron. « À l’évidence, il y a désormais de fortes convergences entre le projet présenté par LR et le projet présidentiel d’Emmanuel Macron », a d’ores et déjà reconnu le député LR Guillaume Larrivé, appelant son parti à « construire une nouvelle majorité » avec le président sortant en cas d’élimination de Valérie Pécresse au premier tour.

Sentant le vent tourner, l’ancien ministre sarkozyste Éric Woerth s’est aussi engagé à soutenir Emmanuel Macron, tout comme la maire LR de Calais, Natacha Bouchart. Même chose pour Jean-Pierre Raffarin, premier ministre sous Jacques Chirac, et Renaud Muselier, président de la région Paca. Et Christian Estrosi, maire de Nice, a rejoint le parti Horizons d’Édouard Philippe, lequel compte jouer un rôle pivot au sein de la future majorité présidentielle. Les grandes manœuvres ne font que commencer.

LaREMassemblée nationaleLégislatives 2022
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Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Belarusian Exiles in Ukraine Join the Fight Against a Common Foe: Russia

Eager, but ill equipped, some of Belarus’s exiles have formed a battalion in their host country, saying its fight against Vladimir Putin’s domination is the same as their homeland’s.

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By Valerie Hopkins

LVIV, Ukraine — In Belarus, Konstantin Suschik was a graphic designer who used his skills to support the opposition movement against President Aleksandr G. Lukashenko, the strongman who has held power for nearly 28 years. The movement collapsed in a wave of repression after hundreds of thousands of people protested Mr. Lukashenko’s fraudulent re-election in 2020.

Now Mr. Suschik is fighting against him — and against his patron, President Vladimir V. Putin of Russia — not by designing political campaigns but with a Kalashnikov assault rifle. And not in Belarus, but in Ukraine.

Mr. Suschik, 31, is one of hundreds of Belarusian dissidents who have joined the Kastus Kalinouski battalion, a volunteer unit that is helping to defend Ukraine as part of the official army. Unlike the thousands of foreign fighters who have poured into Ukraine to fight against Russia, Mr. Suschik was already living in exile in Kyiv, one of thousands of Belarusians who fled to Ukraine to avoid prison for their activism at home.

“As soon as the war started, we decided to stay here because there is actually nowhere to run, our country is lost under occupation,” said Mr. Suschik, in a telephone interview from a training center in an undisclosed suburb of the Ukrainian capital, as shooting could be heard in the distance.

“Kyiv is being bombed and we realized this is probably the only such real chance — the last chance — to win back Belarus, protect Ukraine and actually make this world a better place.”

From the outset of the war, Mr. Lukashenko has allowed Moscow to use Belarus, which has a 674-mile border with Ukraine, as a staging ground. Russian forces have poured into Ukraine from Belarus in an attempt — so far unsuccessful — to take Kyiv. Western intelligence agencies are watching closely for signs that Belarus may send in its own troops to assist the Russian attack.

“We have a common enemy, Putin and Lukashenko,” said Sergey Bespalov, a former journalist from the Belarusian capital, Minsk, who went into exile in Ukraine and then joined the battalion. “These are the two people who unleashed this war.”

Mr. Bespalov, speaking in a phone interview, said the fate of Ukraine and Belarus were intermingled.

“If Kyiv falls, it will be bad for everyone, including Belarus,” he said. “Belarus is already occupied. Russian troops are in Belarus. Russian supplies are being sent from Belarus, Russian soldiers are being treated there, and from the territory of Belarus missiles target Ukraine.”

The Belarusian opposition leader, Svetlana Tikhanovskaya, expressed on Twitter her support for the battalion, posting photos of billboards designed by Mr. Suschik.

“Together forever,” she wrote, using the red and white colors of the Belarusian opposition movement and the yellow and blue of Ukraine’s flag.

The battalion was formed in the days after the full-scale invasion began. Belarusians who had been part of other groups, as well as new recruits, announced the unit, named after a 19th-century Belarusian who led an uprising against the Russian Empire, on March 9. The posts on their social media channels end with “Glory to Ukraine! Long Live Belarus!” Both are slogans of each country’s pro-democracy movements.

“Every Belarusian is responsible for the situation in Ukraine,” read one fund-raising request posted to Telegram on March 10. “Because silence is also murder.”

Mr. Suschik said that more Belarusians were arriving to join the battalion, which has “hundreds and hundreds” of members, though there was no way to confirm his claim. Many are coming from places like Poland and Lithuania, which both host large Belarusian communities following the crackdown that began in 2020.

“This is important for me and for many people to disassociate from Lukashenko’s regime, which is supported by only a small part of society, from the majority who support Ukraine or would definitely not participate in the invasion,” said Pavel Slunkin, a former Belarus diplomat who quit the service in 2020 and is an analyst at the European Council for Foreign Relations.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Four days after the war, Mr. Lukashenko held a referendum, widely seen as rigged, that renounced Belarus’s non-nuclear status, raising the specter that Russia could deploy short-range nuclear weapons in Belarus.

“These people in the battalion reveal another image,” Mr. Slunkin said. “They show to Ukraine that Belarusians are demanding freedom and helping to fight for freedom in Ukraine.”

He added: “In 2020, the fight between democracy and autocracy took place in Belarus. But Belarus didn’t receive enough support. Now the fight is in Ukraine.”

Mr. Slunkin said that he also believed the exiles’ involvement was important for the nation’s long-term reputation, since many Belarusians abroad, most of whom left because of Mr. Lukashenko, were seen as coming from an aggressor country and could face prejudices over the war, similar to what has sometimes happened to Russians who have fled Mr. Putin’s crackdown.

Many of the tens of thousands of Belarusians who had fled to Ukraine are now on the move again, Mr. Slunkin said, but they face problems because many never got a residency permit, and, therefore, do not have the same rights to legal protection in the European Union as Ukrainian refugees. Many are also penniless because Ukraine has frozen the bank accounts of Belarusian citizens.

Both newly minted soldiers, Mr. Suschik and Mr. Bespalov said that since their country was used as a staging ground by Russia, they had been met with suspicion in the early days of the war and were questioned by the police. While their primary motivation was defeating Mr. Putin and Mr. Lukashenko, both said that they also wanted to show Ukraine and the world that Belarusians did not support the destruction wrought by the war.

“Our main mission here is not to lose what we have achieved in 2020,” Mr. Suschik said, referring to Belarus’s protest movement, which won global acclaim for its bravery. “And not to become allies of our enemy, so that Belarusians around the world are not perceived as the same invaders and enemies.’’

Russia-Ukraine War: Key Developments

A new diplomatic push. President Biden, in Brussels for a day of three summits, announced that the United States will accept 100,000 Ukrainian refugees and donate $1 billion to help Europe take in people fleeing the war. He also raised the possibility of Russia’s removal from the Group of 20.

NATO deployment. NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

Russia’s shrinking force. Western intelligence reports and analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield. The Pentagon previously said that Russia’s “combat power” in Ukraine is now below 90 percent of its original force.

On the ground. The Ukrainian forces, which are several days into a counteroffensive, claimed to have destroyed a Russian landing ship at a southern Ukrainian port city in Russian-occupied territory.

Mr. Lukashenko dismissed the Belarusian fighters as crazy during a meeting on March 15 with representatives from his country’s security agencies, and he accused them of stealing the money they raised.

“They shout, ‘No to war, no to war!’ everywhere, and form battalions of insane citizens,” he said. “Even if the diaspora or someone abroad collects money and sends it to them, 99 percent of this money will settle in their pockets.”

In fact, the battalion is not particularly well equipped. One Belarusian man in the Czech Republic began collecting money for the battalion to buy bulletproof vests.

“Even Somali pirates are better equipped than some of our guys,” the man, Kirill Yakimovich, told Radio Free Europe/Radio Liberty. He has raised thousands of dollars to buy equipment for them.

People inside Belarus are helping in other ways, too, like disabling the railway tracks used to resupply the Russian soldiers across the border.

“There is no railway connection between Ukraine and Belarus currently,” Oleksandr Kamyshin, the director of Ukraine’s national railway company, told Current Time, a Russian-language media outlet supported by the U.S. government. “I am grateful to Belarus’s railway workers for what they are doing,” he said.

Two Belarusian volunteers have already died: Ilya Hrenov, a former computer programmer who had served as part of the Belarusian Territorial Defense Company of the Azov Battalion, was killed after fighting in the battles for Bucha, outside Kyiv, on March 4.

On March 13, Aleksei Skoble, 31, who had been fighting for Ukraine since the war began in 2014, was also killed.

Russia is recruiting Belarusians to fight, too. The Ukrainian Defense Ministry said Wednesday that it had information that Belarusians were being offered a salary equivalent to $1,000 to $1,500 per month to fight for Moscow, as well as benefits for studying at Russian universities.

Mr. Suschik and Mr. Bespalov said that they were willing to die as part of Ukraine’s war, even if they ended up fighting their own compatriots.

“I understand that if this threat is not stopped now, then my country simply will not exist,” Mr. Bespalov said. But, he added, he was convinced of Ukraine’s eventual victory and believed that the battle would then continue in his home country.

“As soon as there is a signal, as soon as we win, everyone is waiting for the liberation of Belarus,” he said. “And many Ukrainians say they are ready to help us with this.”

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L'Humanité

En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

Il était une fois

C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

Dominique Bari

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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New York Times - World

North Korea Missile Launch

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With U.S. Focus on Ukraine, North Korea Launches a Powerful New ICBM

It was the country’s first long-range ballistic missile test since 2017, and it raised the specter of intensified provocations and threats on the Korean Peninsula.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — North Korea on Thursday launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, dramatically escalating tensions with the Biden administration at a moment when the world has been gripped by the devastation in Ukraine.

The launch involved what appeared to be North Korea’s most powerful ICBM to date, and marked the end of a self-imposed moratorium on nuclear and ICBM tests that the country’s leader, Kim Jong-un, announced before embarking on diplomacy with President Donald J. Trump in 2018.

While the new missile did not go far from the coast, its altitude of 3,852 miles — far higher than past tests — appeared to be meant to demonstrate to a weary world that North Korea could flatten the weapon’s trajectory and hit the continental United States with ease.

After Mr. Kim announced the moratorium, Mr. Trump boasted that there was “no longer a nuclear threat from North Korea,” predicting that his unusual relationship with Mr. Kim would lead the country to let go of weapons that might threaten the United States.

Instead, North Korea has spent the intervening years building a more and more sophisticated arsenal, working on nuclear and missile advances even as Mr. Kim wrote flowery letters to Mr. Trump and proposed new meetings and peace initiatives. The North and South have engaged in a quiet arms race on the Korean Peninsula, and North Korea has rarely been as busy with missile tests as it has in the last three months.

The provocation on Thursday was a clear sign that the North did not intend to let the United States and its allies forget about stalled negotiations and international sanctions, even as President Biden arrived in Brussels for talks with NATO and Group of 7 leaders to discuss the war in Ukraine.

In a statement, the White House called the launch “a brazen violation” of U.N. Security Council resolutions and underscored that it had recently released details warning that North Korea might test its new Hwasong-17 ICBM under the guise of a satellite launch. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, and components were tested in recent weeks, but the launch on Thursday appears to be the first test of the full missile.

On Friday, the North’s official newspaper, Rodong Sinmun, confirmed that the country successfully launched its Hwasong-17 ICBM from Pyongyang International Airport. Mr. Kim, who watched the test, vowed to continue to strengthen his country’s “nuclear war deterrence” and prepare for a “longstanding confrontation” with the United States, it said.

After a North Korean nuclear test and three ICBM tests in 2017, the United States, China and Russia set aside their differences to impose devastating sanctions that banned all U.N. member countries from importing any of North Korea’s key exports, such as coal, iron ore, fish and textiles. North Korea was also banned from importing more than four million barrels of crude oil for civilian purposes a year.

But with Russia now in the cross hairs of the United States and its allies, Mr. Kim may have sensed a rare opportunity to take advantage of worsening relations between the veto-wielding powers and escalate tension.

“North Korea wanted to test its ICBM while the war is raging in Ukraine,” said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute outside Seoul. “The relations between the United States and Russia are the worst ever. There is no way Russia is going to cooperate at the U.N. Security Council when the United States wants to impose tough sanctions against North Korea.”

Many questions remained unanswered about North Korea’s long-range missile program, such as whether the country can actually fly its missile on an intercontinental trajectory and whether it has mastered the technology for a “re-entry vehicle,” carrying a warhead, to detach from a missile at high altitude and survive the stresses of diving back into the atmosphere on its way to its target.

The North’s resumption of ICBM tests also raised the specter of Mr. Kim returning to an earlier posture when he threatened to fire ballistic missiles in a “ring of fire” around Guam, home to major American military bases in the Western Pacific.

Latest Updates: North Korea Fires New ICBM

This year, North Korea has been gearing up to celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and the founder of North Korea, in April. Mr. Kim has often pointed to his weapons arsenal as his biggest achievement as a hereditary leader, though his economy remains hobbled by the pandemic and decades of harsh sanctions.

The North Korean launch on Thursday caught South Korea by surprise. The country is in the middle of a transition of power from President Moon Jae-in to the president-elect, Yoon Suk-yeol, who campaigned on a promise to strengthen ties between Seoul and Washington and has even suggested pre-emptive strikes against the North.

After its last ICBM test in 2017, North Korea said it no longer needed nuclear or ICBM tests because its nuclear-tipped missiles could strike any part of the continental United States. Earlier that year, it detonated what it called a thermonuclear bomb — foreign analysts have expressed some doubt about that — in its sixth underground nuclear test. North Korea is the first United States adversary since the Cold War to test both an ICBM and a claimed hydrogen bomb, according to Vipin Narang, an expert on nuclear proliferation at M.I.T.

Since his diplomacy with Mr. Trump ended in 2019 without any agreement on ending sanctions or eliminating the North’s nuclear arsenal, Mr. Kim has vowed to build more diverse and powerful nuclear missiles, and warned that he no longer felt bound by the moratorium on ICBM and nuclear tests.

In a resolution adopted in December 2017, the U.N. Security Council stated that, were North Korea to conduct more nuclear or ICBM tests, it would “take action to restrict further” the export of petroleum to the already heavily sanctioned country. But given the current global tensions, Russia and China are unlikely to help Washington introduce any new sanctions.

The Significance of North Korea’s Missile Tests

An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

“There is not much the United States or South Korea can do to punish North Korea,” said Park Won-gon, a North Korea expert at Ewha Womans University in Seoul. “If the United States and South Korea scale up their joint military exercise scheduled for next month, North Korea will seize that as a hostile act and as a pretext to escalate tensions further.”

North Korea’s weapons program has been a thorny problem for the past four U.S. presidents. Each approached the country with different incentives and sanctions, but failed to persuade the country to stop building nuclear warheads and missiles.

The latest test showed that, despite crippling sanctions, Mr. Kim remained determined to use nuclear-tipped ballistic missiles as a deterrent, bargaining leverage or both. North Korea could also export its weapons technologies for badly needed cash, said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.

The new launch was a provocative gambit in the North’s relations with Washington. Since January, North Korea has conducted a spate of shorter-range missile tests, angling to climb up the list of priorities for the Biden administration, which is focused on the pandemic and the war in Ukraine.

Mr. Biden now faces a difficult choice: take a hard line and risk that North Korea will push the peninsula to the brink of war, or engage with Mr. Kim in what could turn into another round of fruitless negotiations.

So far, Mr. Biden’s approach to North Korea has been closer to that of former President Barack Obama — keeping the door open for dialogue but refusing to offer incentives to bring the North to the table.

The test on Thursday was a bid to demand the Biden administration’s attention, said Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul.

“North Korea has been gradually raising tensions this year with a series of missile tests in order to force the United States to return to talks with a better offer but Washington has shown no interest,” said Prof. Yang. “By breaking the ICBM test moratorium, North Korea has put dialogue on the back burner and is reverting to a power-for-power confrontation with the United States.”

He added: “We will see a vicious cycle of North Korea advancing its nuclear capabilities and raising tensions on the Korean Peninsula.”

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New York Times - World

China and Solomon Islands Draft Secret Security Pact, Raising Alarm in the Pacific

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The leaked agreement, if signed, could help the Chinese Navy block shipping routes that played a vital role in World War II.

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By Damien Cave

SYDNEY, Australia — A leaked document has revealed that China and the Solomon Islands are close to signing a security agreement that could open the door to Chinese troops and naval warships flowing into a Pacific Island nation that played a pivotal role in World War II.

The agreement, kept secret until now, was shared online Thursday night by opponents of the deal and verified as legitimate by the Australian government. Though it is marked as a draft and cites a need for “social order” as a justification for sending Chinese forces, it has set off alarms throughout the Pacific, where concerns about China’s intentions have been growing for years.

“This is deeply problematic for the United States and a real cause of concern for our allies and partners,” Charles Edel, the inaugural Australia chair at the Center for Strategic and International Studies, said on Friday.

“The establishment of a base in the Solomon Islands by a strategic adversary would significantly degrade Australia and New Zealand’s security, increase the chances of local corruption and heighten the chances of resource exploitation.”

It is not clear which side initiated the agreement, but if signed, the deal would give Prime Minister Manasseh Sogavare of the Solomon Islands the ability to call on China for protection of his own government while granting China a base of operations between the United States and Australia that could be used to block shipping traffic across the South Pacific.

Five months ago, protesters unhappy with Beijing’s secretive influence attacked the prime minister’s residence, burned businesses in the capital’s Chinatown and left three people dead. Now the worst-case scenario some Solomon Islanders envision would be a breakdown of democracy before or during next year’s election, with more unrest and the threat of China moving in to maintain the status quo.

The leaked document states that “Solomon Islands may, according to its own needs, request China to send police, armed police, military personnel and other law enforcement and armed forces to Solomon Islands to assist in maintaining social order, protecting people’s lives and property.”

It allows China to provide “assistance on other tasks” and requires secrecy, noting, “Neither party shall disclose the cooperation information to a third party.”

Matthew Wale, the leader of the opposition party in the Solomon Islands’ Parliament, said he feared that the “very general, overarching, vague” agreement could be used for anything.

“The crux of it is that this is all about political survival for the prime minister,” he said. “It has nothing to do with the national security of Solomon Islands.”

For Beijing, the deal could offer its own potential reward. “China may, according to its own needs and with the consent of Solomon Islands, make ship visits to, carry out logistical replenishment in and have stopover and transition in the Solomon Islands,” the draft states.

It also says the Solomons will provide “all necessary facilities.”

The Chinese Embassy in the Solomon Islands did not immediately reply to an email seeking comment.

Australia, which has traditionally been the islands’ main security partner — also sending police officers to quell the unrest in November at the government’s request — responded swiftly to the leaked document.

“We would be concerned by any actions that destabilize the security of our region,” Australia’s Department of Foreign Affairs said in a statement. “Members of the Pacific family are best placed to respond to situations affecting Pacific regional security.”

Despite such affirmations, Australia has been losing influence in the Solomons for years. The larger country has a history of condescending to the region, downplaying its concerns about climate change and often describing it as its own “backyard.”

Mr. Sogavare has made no secret of his desire to draw China closer. In 2019, soon after he was elected, he announced that the island would end its 36-year diplomatic relationship with Taiwan, the self-governing island that China claims as its own, in order to establish official ties with Beijing. He argued that Beijing would deliver the infrastructure and support that the country needed.

The Sogavare government quickly signed agreements giving Chinese companies the right to build roads and bridges, and to reopen one of the country’s gold mines. A Chinese company even tried to lease the entire island of Tulagi.

That deal was eventually deemed illegal, after critics rose up in anger. Residents of Tulagi and Malaita, an island province where local leaders expressed strong opposition to China, have said that bribes are constantly being paid by proxies of Beijing with bags of cash and promises of kickbacks for senior leaders often made during all-expenses-paid trips to China.

The violent protests in November in the Solomon Islands reflected those frustrations. They erupted on the island of Guadalcanal, in the capital, Honiara, where American troops fought a brutal battle against the Japanese starting in 1942. The clashes were sparked by anger over allegations of China-fueled corruption and a perceived unequal distribution of resources, which has left Malaita less developed despite having the country’s largest population.

Malaita’s premier, Daniel Suidani — who has banned Chinese companies from Malaita while accepting American aid — said that the anger stemmed from “the national government’s leadership.”

“They are provoking the people to do something that is not good,” he said in November.

Mr. Wale, the opposition leader, said he has encouraged the prime minister to negotiate with Malaita, with little success.

“The political discourse over these things is nonexistent,” he said, adding that the proposed agreement with China would make the relationship more volatile.

The Latest on China: Key Things to Know

Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

Anna Powles, a senior lecturer at the Center for Defense and Security Studies at Massey University in New Zealand, said the recent upheaval and continued insecurity pointed to high levels of stress on the government over the pandemic, the economy and “longstanding concerns about the capturing of the state and political elites by foreign interests.”

“Some of the biggest implications here are about how strategic competition is disrupting local government,” Dr. Powles said.

American officials have also become increasingly concerned. In interviews over the past few years, they have often cited the Solomons as a grave example of China’s approach throughout the Pacific, which involves cultivating decision makers to open the door for Chinese businesses, migration and access to strategic resources and locations — most likely, the Americans believe, for civilian and military uses, at sea, and for satellite communications.

Many Pacific islands, including Kiribati and Fiji, have seen a sharp increase in Chinese diplomats, construction deals and Chinese migration over the past five years. Disputes and tensions have been growing over Beijing’s role in a region that has often either been ignored or been seen as little more than dots on the map for great powers to toy with.

Last month, during a visit to Fiji that focused heavily on competition with China, Secretary of State Antony J. Blinken announced that the United States would soon open an embassy in the Solomon Islands after closing one in the 1990s. It is still many months from being operational, and on Friday, American officials did not initially respond to requests for comment.

“They certainly can do more and faster,” Mr. Wale, the Solomons opposition leader, said. “They just seem to be dragging their feet.”

Edward Wong contributed reporting from Washington.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Le Monde

    Lutte contre le trafic de drogue : un bilan du quinquennat Macron en trompe-l’œil

    Le candidat à la présidentielle de 2022 s’est dit contre la légalisation du cannabis, à revers de sa position de 2017. Pour dissuader les consommateurs, la place Beauvau s’est appuyée sur l’usage massif des amendes forfaitaires délictuelles et le harcèlement des points de deal, sans résultats véritablement probants.

    « Je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis. » En une seule phrase, prononcée le 17 mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à l’occasion de la présentation de son programme, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a déminé un terrain sur lequel ses adversaires, à gauche essentiellement, entendaient l’attirer. Accessoirement, il a également réduit au silence les voix issues de sa propre majorité parlementaire, dont celle de la députée du Loiret, Caroline Janvier, rapporteuse thématique d’une mission d’information de l’Assemblée nationale et favorable à la légalisation encadrée de la vente de cannabis. Depuis le début de son quinquennat, et surtout avec l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur, le président de la République s’est évertué à faire oublier les déclarations du candidat Macron de 2017 : « Je crois, s’était-il avancé sur France Inter le 4 septembre 2016, que la légalisation a une forme d’efficacité. »

    Désormais, plus question de légalisation, ni même de dépénalisation. Ainsi qu’il l’avait déclaré au Figaro en avril 2021, la lutte contre les trafics de stupéfiants doit être regardée comme « la mère de toutes les batailles » et le commerce illicite de drogue comme la principale source des incivilités, des règlements de comptes, des vols ou des agressions constatés dans le pays. La corruption d’élus ou d’agents publics, le blanchiment et la grande délinquance financière, contre laquelle les moyens alloués à la justice restent dérisoires, sont souvent omis de cet inventaire.

    Auteur en 2020 d’un rapport intitulé « Cannabis : pour une autre stratégie policière et pénale » pour la fondation Terra Nova, Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, perçoit dans cet accent mis sur la lutte contre la « délinquance du quotidien » générée par le trafic de drogue, « une approche beaucoup plus rémunératrice pour le pouvoir politique, qui rend son action visible au plus grand nombre quand le démantèlement de réseaux structurés ou de circuits financiers est largement imperceptible dans l’opinion ».

    Doctrine de tolérance zéro

    Les chiffres des saisies, publiés à échéances régulières et volontiers accompagnés de déclarations d’autosatisfaction des autorités, démontrent certes une activité soutenue des forces de l’ordre, pour lesquelles la lutte antidrogue est devenue pourvoyeuse d’utiles indicateurs statistiques – de ceux qui conditionnent l’octroi de primes ou favorisent un avancement. De ce point de vue, l’année 2021 a été marquée par une hausse sensible des saisies : 96 tonnes de cannabis (+ 12 % par rapport à 2020), 23 tonnes de cocaïne (+ 101 %) et 1,2 tonne d’héroïne (+ 24 %). A elles seules, les douanes ont mis la main sur un million de doses d’ecstasy, soit une hausse de 30 % des volumes constatés en 2020. Saluant des résultats « historiques », Beauvau avait également avancé le chiffre de 625 démantèlements de points de deal sur près de 4 000 identifiés sur le territoire. De tels éléments témoignent d’abord, et surtout, d’un trafic exponentiel qu’aucune stratégie déployée depuis bientôt un demi-siècle ne paraît en mesure d’assécher.

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    L'Humanité

    Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter

    Il était une fois

    26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».

    Michel Muller

    Il est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.

    Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.

    « Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.

    Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne

    Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.

    22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP

    Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »

    Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu

    Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».

    La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.

    Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire

    Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.

    Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.

    Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »

    « Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »

    Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).

    En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.

    © Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP

    Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.

    Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.

    En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme

    Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).

    Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.

    « Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.

    www.huffpost.comwww.cairn.info

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

    HistoireÉtats-UnisracismeIl était une fois
    Le Monde

    Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

    La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.

    Marine Le Pen a dévidé d’un ton morne, mercredi 23 mars, à son siège de campagne, une aride avalanche de chiffres pour soutenir la faisabilité de son programme présidentiel. Toujours suspectée de manquer de crédibilité, la candidate du Rassemblement national (RN) a présenté la liste des recettes et des dépenses en six tableaux, et revendiqué, avec force commentaires techniques, de présenter le projet « le plus sérieux ». Un cabinet d’audit indépendant devait valider ses hypothèses financières : aucun n’a accepté.

    Pour financer son programme, elle table sur des rentrées de 68,3 milliards d’euros chaque année, avec deux gros postes d’économies controversés : l’immigration et la fraude sociale. Elle promet de trouver 16 milliards d’euros en réduisant de 75 % l’immigration familiale, les flux de l’asile et l’aide médicale d’Etat, ainsi qu’en réduisant les aides sociales versées aux étrangers vivant en France. « On veut couper les pompes aspirantes », résume Renaud Labaye, son directeur de cabinet. Mais dans son estimation, déjà présentée le 2 décembre 2021, la candidate se réfère aux 7 millions d’« immigrés », alors que 2,5 millions d’entre eux sont français, et multiplie les hypothèses très contestables.

    Marine Le Pen espère aussi récolter 15 milliards d’euros par an de fraude fiscale et sociale, son « autre grande mesure d’économies ». Comment récupérer la totalité de sommes qui échappent encore aux services fiscaux et aux caisses de sécurité sociale ? Elle ne le dit pas et invite « à être optimiste », alors que l’Etat recouvre déjà 11 milliards de fraude fiscale en 2021.

    Pour réaliser ces économies, Marine Le Pen devra déroger au droit de l’Union européenne (UE). Elle vise les citoyens européens au même titre que les autres étrangers, ce qui l’obligerait à renégocier les traités ou à s’acquitter de fortes sanctions. Elle projette de récupérer 5 milliards d’euros sur la contribution budgétaire de la France à l’UE… au risque de mettre en péril des politiques bénéficiant au pays, comme la politique agricole commune, ou de priver le pays des fonds du plan de relance européen (40 milliards prévus). Curieusement, la candidate du RN a planifié les recettes issues d’un impôt minimal sur les sociétés (5 milliards) et d’une taxe carbone aux frontières européennes (1 milliard), deux mesures portées par Emmanuel Macron dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE.

    Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

    Dépenses cumulées

    Elle propose aussi « 10 % d’économies » sur le fonctionnement des agences et opérateurs de l’Etat, généreusement évaluées à 8 milliards d’euros. Les opérateurs emploient 405 000 agents et bénéficient de 64 milliards d’euros de financements publics : son plan supposerait de sabrer dans le budget des plus gros, comme Pôle emploi (48 000 salariés) ou le CNRS (28 000). « Je reste persuadée que ce que l’on va découvrir comme source d’économies en arrivant au pouvoir est colossal, a-t-elle évacué. Je n’ai pas chiffré. Ce sera la bonne nouvelle de notre arrivée au pouvoir. »

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    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Le Monde

    La victoire d’une nageuse transgenre crée la polémique aux Etats-Unis

    Lia Thomas s’est imposée sur une épreuve des championnats universitaires américains de natation, suscitant les critiques de ses adversaires avant que l’affaire ne prenne un tour politique.

    LETTRE DE NEW YORK

    La photo du podium a fait le tour des réseaux sociaux, surtout dans les milieux conservateurs. A droite, trois jeunes nageuses se congratulent, serrées les unes contre les autres, tandis que sur la gauche, éloignée du groupe, Lia Thomas arbore sa médaille d’or.

    Si cette dernière semble seule, ce jeudi 17 mars, lors de ces championnats universitaires américains de natation, qui se déroulaient à Atlanta (Géorgie), c’est qu’il y a quatre ans elle nageait encore dans le bassin des garçons. Transgenre, Lia Thomas concourt et gagne désormais avec les filles, ce qui suscite la défiance d’une partie de ses adversaires et une vive polémique aux Etats-Unis. Le 17 mars, elle a remporté, à 22 ans, le 500 yards (457 mètres) nage libre, une première pour une athlète transgenre.

    Aux Etats-Unis, le Parti républicain relance son offensive contre les personnes transgenres

    La première nageuse à critiquer ouvertement la situation a été la Hongroise Reka Gyorgy, de l’université de Virginia Tech, privée de qualification pour la phase finale de la compétition (elle a terminé 17e, pour seize places), en raison, selon elle, de la présence de Lia Thomas. « Je voudrais critiquer les règles de la NCAA [l’association sportive universitaire américaine] qui lui permettent de rivaliser avec nous, qui sommes biologiquement des femmes », déplore Reka Gyorgy. « Je pense que c’est irrespectueux envers les nageuses biologiquement féminines », écrit-elle, après avoir pris soin de souligner qu’elle « respecte Lia Thomas ». « Je suis convaincue qu’elle n’est pas différente de moi ou de tout autre nageur de haut niveau qui s’est réveillé à 5 heures du matin toute sa vie pour l’entraînement du matin… Elle fait ce qui la passionne et mérite ce droit. »

    « Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine. » Des coéquipières de Lia Thomas

    En janvier, seize coéquipières de Lia Thomas étaient montées au créneau, mais anonymement, de peur des représailles. C’est Nancy Hogshead-Makar, médaillée d’or olympique de natation en 1984, directrice de Champion Women, une organisation de défense du sport féminin, qui avait posté la missive à l’université de Pennsylvanie et l’Ivy League, qui rassemble les facultés américaines les plus prestigieuses : « Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine, comme en témoigne son classement, qui est passé du rang 462 en tant qu’homme au rang 1 en tant que femme. »

    L’Arkansas en guerre contre les personnes transgenres : « Partir était la meilleure solution pour protéger notre fils »

    L’université de Pennsylvanie et l’Ivy League avaient soutenu, début janvier, Lia Thomas. « Penn » s’est engagée « à offrir un environnement accueillant et inclusif pour tous les étudiants athlètes », tandis que l’Ivy League a exprimé un « engagement indéfectible à fournir un environnement inclusif à tous les étudiants athlètes, tout en condamnant la transphobie et la discrimination sous quelque forme que ce soit ». Les autorités sportives de l’Ivy League ont formellement conseillé aux nageuses de ne pas parler à la presse.

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    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Le Monde

    « Pour la classe moyenne »

    Chronique. Les « guerres lointaines » de l’Amérique, celles qui marquèrent le début du siècle, pèsent sur la politique de Joe Biden en Ukraine. Les situations ne sont pas comparables mais, outre-Atlantique, le syndrome de l’Irak et celui de l’Afghanistan ne se sont pas dissipés. Ces mauvais souvenirs de semi-défaites, le président américain les a en tête quand il débat avec ses alliés européens – cette semaine, à l’OTAN à Bruxelles – de la guerre en Ukraine.

    Avant même le début de l’agression russe, Joe Biden a dit qu’aucun soldat américain n’irait se battre pour Kiev. Le « leader » de l’OTAN avait « téléphoné » sa position à l’avance à son homologue russe : pas de participation directe au combat des Ukrainiens. Au moment d’engager ses troupes, Vladimir Poutine savait. Ce qui ne l’a pas empêché de dénoncer le bellicisme naturel de l’OTAN pour justifier l’attaque menée contre un pays qui ne menaçait aucunement la Russie. L’homme du Kremlin mène une « guerre de choix », pas de nécessité.

    Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

    Le président américain a de très bonnes raisons pour faire valoir sa position. Il aurait pu, cependant, choisir de rester dans le flou ou l’ambiguïté – comme il le fait concernant Taïwan, l’île autonome dont la Chine veut prendre le contrôle. L’Ukraine n’est pas membre de l’Alliance atlantique et ne bénéficie pas d’une protection automatique. Une confrontation directe entre les Etats-Unis et la Russie peut transformer la guerre russo-ukrainienne en un conflit de beaucoup plus grande ampleur. Elle peut mettre à l’épreuve la pratique que les uns et les autres ont de la théorie de la dissuasion, qui sous-tend que les armes nucléaires en leur possession ne doivent jamais être utilisées.

    Contrairement à Donald Trump, son prédécesseur, Biden a situé sa politique étrangère dans un environnement particulier : la rivalité entre démocraties et autocraties. Or l’Ukraine, en voie de démocratisation, est agressée, aussi gratuitement qu’injustement, par un régime russe de plus en plus dictatorial. Elle est liée à l’Union européenne par un accord de partenariat. Principal grief de Moscou : l’Ukraine se dérussifie et s’occidentalise. Ambition affichée par Poutine : ramener ce pays sous la tutelle russe.

    « Poutine, l’agresseur de l’Ukraine, n’est pas le produit de l’extension de l’OTAN ni des humiliations de l’Occident »

    Mais Biden a aussi annoncé qu’il mènerait une politique étrangère « pour la classe moyenne ». A une opinion publique américaine souffrant de « fatigue stratégique », il a promis de poursuivre le désengagement des Etats-Unis du « grand Moyen-Orient » et de tirer un trait sur la série de « guerres lointaines » – Afghanistan, Irak, Libye – conduites depuis 2001. D’où sa sortie peu glorieuse d’Afghanistan, en août 2022, permettant aux talibans de revenir à Kaboul… et à Vladimir Poutine d’imaginer que les Américains ne sont plus d’humeur à jouer partout les « gendarmes du monde ». La nécessité de paramétrer sa politique étrangère entre ces deux pôles – la défense de la démocratie, le moral de ses électeurs – explique, en partie, le profil de la réponse de Biden à la guerre de Poutine.

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    L'Humanité

    Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…

    Actu

    Le bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.

    Marcel Guedj

    Matériel

    • Papier abrasif et cale à poncer
    • Éponge, seau et lessive St Marc
    • Rouleau
    • Brosse à rechampir
    • Brosse plate
    • Camion avec grille d’essorage
    • Ruban adhésif de masquage bleu
    • Bâches en plastique
    • Escabeau

    Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.

    Tout est une question d’organisation

    1. Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
    2. Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
    3. Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
    4. Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
    5. Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.

    Conseil et astuce

    Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.

    Bricolagemurs
    Le Monde

    « Joe Biden veut consolider l’Europe dans un monde à l’équilibre dangereusement instable »

    Le président américain, comme ses prédécesseurs, voulait tourner sa diplomatie vers l’Asie. Las, il est sans cesse ramené à l’Europe, avec le choc imprévu de la guerre en Ukraine. Un conflit que la Chine surveille aussi de près, analyse, dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

    Chronique. Joe Biden avait deux objectifs en arrivant à la Maison Blanche il y a quatorze mois : à l’intérieur, la relance de l’économie de son pays, dévastée par la pandémie de Covid-19 ; et à l’extérieur, la maîtrise de la rivalité sino-américaine, grand enjeu géopolitique du XXIe siècle. Mais le voilà, ce mercredi 23 mars, de nouveau en train d’atterrir à Bruxelles. Obstinément rappelé à l’ordre par la vieille Europe, lui qui ne rêve que d’Orient et de Delaware.

    Ni lui ni personne n’avait prévu le retour de la guerre en Europe. Le choc est si brutal qu’en l’espace d’un mois, le monde s’est retrouvé en équilibre instable – dangereusement instable. Le président américain vient donc, par cette tournée décidée à la hâte, consolider ce qui peut l’être face à la Russie, éviter les fissures dans le bloc transatlantique.

    Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

    La remarquable unité du groupe depuis le début de cette crise est mise à l’épreuve par les divergences entre Européens sur la suite logique des vagues de sanctions déjà prises : cesser de financer la guerre de Vladimir Poutine par l’achat de pétrole et de gaz russes. Certains en ont moins besoin que d’autres, certains sont plus motivés que d’autres. La Pologne, si près du front ukrainien mais aussi en première ligne du front des réfugiés – elle en a déjà accueilli près de 2 millions –, aura droit à un traitement de faveur de la part du président américain : une visite de deux jours.

    Supplice chinois

    Il faut consolider car la guerre russe, lancée il y a un mois, prend un tournant incertain. Stupéfaits des difficultés rencontrées par cette armée réputée si puissante, les Occidentaux ignorent comment le conflit va évoluer, guerre d’usure ou escalade des bombardements urbains, mais ils savent que l’Europe s’en trouvera ébranlée plus encore, alors que déjà la sécurité alimentaire mondiale souffre de la crise. Cet équilibre instable est rendu plus périlleux par le véritable supplice chinois que leur inflige le président Xi Jinping : viendra-t-il, ou non, au secours de Vladimir Poutine, au nom de leur « amitié sans limites » décrétée dans la déclaration sino-russe du 4 février ?

    Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

    La réponse à cette question peut tout changer. Les Etats-Unis, fidèles à la stratégie adoptée dans ce conflit de révéler leurs renseignements afin de couper l’herbe sous le pied de leurs adversaires, ont fait savoir que Moscou avait demandé de l’aide militaire à Pékin. Pékin comme Moscou ont évidemment démenti, mais une telle éventualité, relevait lundi l’ex-premier ministre australien et connaisseur de la Chine Kevin Rudd, interrogé par le centre de réflexion Carnegie, ouvrirait la voie « à un tout autre monde, une structure mondiale binaire opposant les Etats autoritaires aux démocraties libérales, les deux blocs se disputant l’influence sur le reste du monde ». Si ce schéma vous paraît familier, il n’est pas pour autant identique à celui du XXe siècle : le poids économique de la Chine n’a rien à voir avec celui de l’URSS. On serait dans une tout autre configuration.

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    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

    Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

    Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

    Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
    Le Monde

    En Russie, Anatoli Tchoubaïs, conseiller de Poutine et figure libérale, fait défection

    Chargé du climat, cet ancien vice-premier ministre a quitté le pays après avoir mis en garde contre les dangers d’une « nostalgie impériale ».

    Anatoli Tchoubaïs est à Istanbul. Il a été aperçu, et photographié, casquette sur le crâne, devant un distributeur de billets de la mégapole turque. Le responsable russe a-t-il, comme des dizaines de milliers de ses concitoyens ayant fui la Russie, des problèmes de liquidités, liées au blocage des cartes Visa et Mastercard russes à l’étranger ?

    Le départ de cette personnalité emblématique des années 1990 et 2000 a été annoncé, mercredi 23 mars, par l’agence Bloomberg, puis confirmé officiellement. Avant de quitter le pays avec sa femme, peut-être provisoirement, M. Tchoubaïs, 66 ans, avait indiqué démissionner de son poste de représentant spécial du président auprès des organisations internationales, chargé en particulier du climat.

    Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

    L’envergure d’Anatoli Tchoubaïs dépasse ce titre qu’il portait depuis 2020. Cet ancien vice-premier ministre est l’un des hommes politiques les plus importants des années 1990, et son nom reste associé aux privatisations massives et à la « thérapie de choc » qu’a connues la Russie durant cette période. C’est aussi lui qui a fait venir Vladimir Poutine à Moscou, au milieu des années 1990, avant de superviser la transition entre Boris Eltsine et ce dernier, à la fin de la décennie.

    Anatoli Tchoubaïs a ensuite fait preuve d’une loyauté complète envers le nouveau président, mettant son image de libéral bon teint à son service. Il a notamment dirigé des grands groupes publics dans le secteur de l’énergie et des technologies. Comme tous les membres de l’élite libérale, son influence au Kremlin s’était progressivement estompée.

    Les dangers de la « nostalgie impériale »

    Dans ce monde au fonctionnement byzantin qu’est le sommet de l’Etat russe, sa démission ne peut toutefois être interprétée autrement que comme une défection. Vladimir Poutine s’est suffisamment attaché à afficher l’unité de l’élite, en réunissant autour de lui ses différentes composantes. Le représentant spécial avait d’ailleurs laissé entendre son opposition à « l’opération spéciale » menée en Ukraine en publiant sur les réseaux sociaux, il y a une semaine, une mise en garde sur les dangers de la « nostalgie impériale ».

    Dubaï, sanctuaire des grandes fortunes russes

    Son geste a été peu médiatisé, et traité avec un certain dédain. Plusieurs responsables ont parlé d’une « bonne nouvelle », pendant qu’un conseiller de Vladimir Poutine ironisait : « Je ne crois pas que cela influence trop l’agenda climatique de la Russie. » Il y a quelques jours, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, avait assimilé ceux qui partent à des « traîtres », dans la lignée du discours de M. Poutine sur la « cinquième colonne ». Ces prises de position sont d’autant plus aisées qu’Anatoli Tchoubaïs, associé aux réformes douloureuses des années 1990, est un personnage impopulaire en Russie.

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    Le Monde

    Oksana Baulina, journaliste russe, tuée dans un bombardement à Kiev

    La reporter, qui travaillait pour le média indépendant en ligne « The Insider », a été tuée par une roquette pendant qu’elle était en train de filmer les dommages causés par une précédente frappe sur un centre commercial de la capitale ukrainienne.

    Pendant qu’elle était en train de filmer les dommages causés par une précédente frappe sur un centre commercial du raïon (quartier administratif) Podilsky, dans le nord-ouest de la capitale ukrainienne, Oksana Baulina, une journaliste russe, a été tuée mercredi par une roquette, a annoncé dans la soirée le média indépendant en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider. Un autre civil a été tué et deux personnes qui accompagnaient la journaliste ont été blessées, selon un communiqué de son journal.

    Avant de rejoindre The Insider, Mme Baulina était productrice pour la Fondation anticorruption dans son pays. Celle-ci ayant été classée comme « organisation extrémiste » par les autorités, la journaliste avait dû quitter la Russie et continuait à travailler pour The Insider sur le thème de la corruption. Elle s’était rendue en Ukraine en tant que correspondante, où elle avait fait plusieurs sujets à Kiev et Lviv, toujours selon son média, qui a exprimé ses « profondes condoléances » à sa famille et ses amis.

    « Nous continuerons à couvrir la guerre en Ukraine »

    « Nous continuerons à couvrir la guerre en Ukraine, y compris les crimes de guerre russes, de même que les bombardements aveugles sur les zones d’habitation qui provoquent la mort de civils et de journalistes », ajoute The Insider, un média en ligne indépendant fondé en 2013 par le journaliste Roman Dobrokhotov et qui a désormais son siège à Riga, la capitale de la Lettonie.

    Guerre en Ukraine : Reporters sans frontières dénonce des attaques délibérées contre la presse

    En comptant Oksana Baulina, six journalistes ont été tués en Ukraine depuis le début de l’offensive russe, le 24 février. Le 1er mars, Evgueni Sakoun, caméraman de la chaîne locale Kyiv Live TV, est tué dans le bombardement de la tour de télévision de la capitale ukrainienne. Quelques jours plus tard, l’Agence France-Presse relaye la mort du journaliste ukrainien Viktor Doudar lors de combats près de Mykolaïv. Le 13 mars, alors qu’il circule dans un véhicule civil, le documentariste américain Brent Renaud, qui avait collaboré à plusieurs reprises par le passé avec le New York Times, est visé par des tirs à Irpin et meurt sur le coup. Le lendemain, le Franco-Irlandais Pierre Zakrzewski et l’Ukrainienne Oleksandra Kuvshinova, qui travaillaient pour la chaîne américaine Fox News, ont été également tués.

    Guerre en Ukraine : deux journalistes d’une équipe de Fox News tués près de Kiev

    Le Monde avec AFP

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    El País (ESP)

    Frigiliana, el pueblo de Málaga al que no se le puede pedir más

    ANDALUCÍA

    Tiendas, restaurantes, galerías y hoteles con una marcada identidad local salpican esta localidad que mantiene intacto su blanco perfil entre deliciosas vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama

    Cuenta el artista alemán Klaus Hinkel que, tras tomar un café en el bar Jaime y mientras subía la calle Amargura, entendió que Frigiliana, pueblo que visitaba por primera vez, iba a ser su hogar para siempre. Era el año 1995 y llevaba seis meses recorriendo Andalucía buscando su sitio en lugares como Vejer de la Frontera, Marbella, Ronda o Casares. Fue, sin embargo, aquí donde todo cuadró. “Había un pueblo tranquilo y una casa en ruinas a la venta para remodelarla yo mismo”, recuerda el acuarelista que, por aquel entonces, era piloto de avión. Hoy posee un taller abierto en el que los rankings populares aclaman como el pueblo más bello de Málaga. Y aunque la masa turística ha cambiado su fisonomía, el alma de la localidad permanece inalterable entre árboles de aguacates, un urbanismo de influencia árabe, vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural de Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama.

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    En el perfil blanco y alargado de Frigiliana hay un edificio que sobresale. Tiene murales en su fachada y un reloj solar. Fue levantado en el siglo XVI y hoy es la sede de la fábrica de miel de caña Nuestra Señora del Carmen, la única en Europa. Es apenas el recuerdo de cuando la provincia andaluza era gran productora de caña de azúcar, con miles de hectáreas sustituidas actualmente por mangos y aguacates que se adentran hasta el propio casco urbano. El ingenio, cerca de la plaza de las Tres Culturas, ejerce de antesala del casco histórico. Sus calles se pueden recorrer hasta en tuk tuk, pero merece la pena hacerlo a pie. Es la manera de no perderse callejones, pasadizos y miradores como el que ofrece el restaurante El Mirador. Es también una forma de ejercitar las piernas: el pueblo está repleto de cuestas, casi siempre con escaleras. Fueron los propios vecinos quienes, en los años sesenta del pasado siglo, apostaron por este formato. Era el más adecuado para las bestias y el primer coche no circuló hasta finales de los setenta.

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    En El Lagar ofrecen vinos dulces de Málaga a un euro acompañados de un tapeo a base de chacinas y productos locales. En el Barribarto, es decir, el barrio alto, infinitas macetas decoran las fachadas de las casas bajas encaladas y coloridas puertas de madera. A un paso del restaurante El Adarve —con exquisitas berenjenas con miel de caña local y estupendas carnes— se ubica el taller de Klaus Hinkel, cuyas acuarelas recrean rincones del pueblo y retratan a sus vecinos. El artista repasa su vida y su obra en el libro que publicó a finales de 2021: Ideas, arte e inspiración, y aplaude cómo la economía turística permite fijar población y mejorar la calidad de vida de sus vecinos, pero también advierte de que la tranquilidad ha desaparecido de las calles. Él se quedará, pero ya a principios del siglo XXI escritores y artistas que buscaban aquí un escondite creativo abandonaron el lugar como respuesta al turismo. Antes lo habían hecho los padres de Nick Launay, quien después de vivir su infancia en Frigiliana produjo, ya en Londres, la música de artistas como Nick Cave, Lou Reed, Arcade Fire y Talking Heads.

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    La iglesia de San Antonio de Padua, del siglo XVII, presenta nueva fachada recientemente rehabilitada, y a su lado se esconde la calle Garral, especialmente pintoresca. Un pequeño pasadizo alcanza la fuente de las Tres Culturas (siglo XVII), mismo nombre que el festival que se celebra aquí cada verano para recordar la vieja convivencia de judíos, cristianos y musulmanes. Hay una sorpresa cercana: La Domadora y el León, un local de aires industriales impulsado por Charo Barco y Javier León, quienes aterrizaron en Frigiliana en 2013 también en busca de una vida mejor. Lo han conseguido asentando su cerveza artesanal, La Axarca, pero también promoviendo a otras 300 marcas siempre frescas para consumir en su espacio. “Buscamos que sea un punto de encuentro: además de cervezas hay exposiciones, presentaciones de libros y otras propuestas”, subraya ella. De vuelta por la calle Real, la galería de arte y tienda de antigüedades Almagra, de Ana Ortiz, es una delicia en la que perderse. Y los hoteles Miller’s of Frigiliana y El Torreón 109, uno frente al otro, una estupenda opción para descansar. A las afueras, La Posada Morisca invita a la contemplación (puedes leer aquí la crítica del hotel de Fernando Gallardo).

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    Disfrutar de los alrededores

    Antes, eso sí, es obligada la excursión a El Acebuchal, a menos de 10 kilómetros. Esta minúscula aldea, que ya se mencionaba en las crónicas de las revueltas moriscas de la zona en el siglo XVI, fue desalojada por la Guardia Civil en la posguerra y a finales del pasado siglo la familia García Sánchez se propuso rehabilitarla. Ahora es un mágico rincón donde residen un puñado de vecinos y varias casas rurales ejercen de refugio para el turismo. También hay un restaurante, El Acebuchal, del que Manu Chao disfrutó en 2015. El chef Antonio García explora aquí la gastronomía local añadiendo las influencias de sus viajes por el mundo. Sus favoritas son las recetas de esencia árabe. “Son nuestro origen”, explica quien elabora pan a diario y tiene a la montaña como guía.

    A su alrededor hay rutas que suben hasta la venta Panaderos por el antiguo camino de arrieros que llegaba hasta Granada. También ascensos al pico de El Cielo, pistas para disfrutar de la bicicleta, caminatas hasta el cerro El Fuerte superando las ruinas del castillo de Lízar, del siglo XI, o senderos que caen a Nerja. La naturaleza completa un pueblo al que difícilmente se le puede pedir más.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : « Par le passé, les forces russes ont montré une propension à remplacer le manque d’hommes par davantage de violence »

    Un mois après l’offensive russe, quel bilan militaire tirer du conflit ? Yohann Michel, chercheur sur les questions militaires et de défense à l’IISS, a répondu à vos questions lors d’un tchat.

    Au vingt-neuvième jour de l’attaque contre l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le Sud, mais poursuivent les bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mercredi 23 mars, que l’armée russe prenait des « positions défensives ». Les Ukrainiens ont ainsi repoussé les Russes à 55 kilomètres du centre de Kiev.

    Yohann Michel, chercheur sur les questions militaires et de défense à l’IISS (International Institute for Strategic Studies, Institut international d’études stratégiques), a répondu aux questions des lecteurs du Monde pour dresser un bilan militaire, un mois après le début de la guerre.

    Gene78 : Plusieurs hauts gradés russes auraient été tués dans cette guerre. Qu’est-ce que ça nous révèle sur la stratégie russe et son armée ? Et quelles peuvent en être les conséquences sur la suite ?

    Yohann Michel : Plusieurs hauts gradés ont effectivement été tués depuis le début des combats. Plusieurs explications sont possibles et non mutuellement exclusives. La première : des difficultés de communications (réseaux perturbés ou inexistants) ont forcé certains généraux et officiers supérieurs à se déplacer pour rencontrer leurs homologues et ont été plus vulnérables à cette occasion. D’autres hauts gradés ont visiblement été neutralisés en même temps que leur état-major.

    Ces pertes sont importantes parce qu’elles réduisent l’organisation d’unités de combat, ainsi que la cohérence des opérations russes. Les pertes en généraux sont particulièrement observées, mais ce sont bien les officiers supérieurs et subalternes qui manqueront le plus sur le long terme.

    Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiques

    Georges : Militairement parlant, le temps vous semble-t-il jouer plutôt en faveur des forces ukrainiennes ou des forces russes ?

    Le temps joue en défaveur des deux camps : la Russie voit son économie frappée et ses forces armées souffrent de bien des manières, mais la capacité des forces ukrainiennes à durer n’est pas claire ; il est difficile d’avoir une idée claire du taux de rotation des unités ukrainiennes. L’ensemble des grandes formations semblent engagées depuis au moins la première semaine du conflit, une rotation des unités subalternes entre le front et l’arrière est possible, mais difficile à estimer. Pour les deux camps, il y a une limite au temps qu’une unité peut passer sur « le front », avant de voir son efficacité se dégrader.

    Georges : A la vue des différentes cartes d’avancées des forces russes, on se demande comment les armées des deux camps peuvent tenir une ligne de front aussi longue pendant aussi longtemps. A quoi ressemble le dispositif sur le terrain ?

    Les cartes sont de merveilleux outils, mais elles ont leurs limites : il faut conserver une certaine distance vis-à-vis de celles-ci. Privilégier les cartes montrant des axes de progression et les routes, plutôt que de larges zones présentées comme « tenues ». En dehors du Donbass, les lignes de front ont mis du temps à se constituer et ne sont pas encore stables partout. C’est justement en train d’évoluer avec des unités russes qui semblent commencer à fortifier leurs positions, pour l’instant, de façon relativement sommaire.

    Tori : Une armée russe qui s’enlise, des Ukrainiens régénérés en moyens par l’aide occidentale. Une retraite russe est inévitable ?

    L’armée russe n’est pas enlisée partout. Il faut faire attention à ne pas résumer des situations assez diverses, suivant les axes-front. Si, au nord-est de Kiev, les forces russes semblent en difficulté (pour l’instant relative), ce n’est pas le cas au sud-est, où elles conservent des moyens et semblent capables de progresser, en particulier, lorsque Marioupol sera définitivement tombée entre leurs mains. L’aide occidentale, importante au début du conflit, doit maintenant s’adapter à un conflit plus long, ce qui pose la question de la production industrielle européenne et nord-américaine. Rien n’est inévitable à ce stade.

    Mathieu : A quel point les pertes de l’armée russe l’affaiblissent ?

    Cela dépend des pertes en elles-mêmes. Comme je le disais plus haut : les pertes en officiers supérieurs et subalternes ont un impact important sur la cohésion et l’efficacité des unités. Ce sont des pertes plus difficilement remplaçables que celles de généraux. Au début du conflit, certaines unités de reconnaissance et de troupes aéroportées auraient subi de fortes pertes. Ce sont des troupes dont l’entraînement est supérieur aux autres, et également (en théorie) mieux équipées. Troupes professionnelles, elles seront difficilement remplaçables à court terme.

    Guerre en Ukraine : le front au nord-ouest de Kiev sous un déluge de feu

    Mais le potentiel des forces armées russes est loin d’être épuisé : cette opération a sa propre inertie. Si la Russie interrompait ses opérations maintenant, elle aurait perdu une part non négligeable de celui-ci, mais serait (probablement) rapidement capable d’en reconstituer une partie. Le capital en ressources humaines est le plus sensible (mais aussi l’un des plus difficiles à estimer).

    Camille : Le nombre de soldats russes n’étant pas illimité, comment la Russie peut-elle militairement contrôler les grandes villes ukrainiennes ?

    Il est difficile de voir comment l’armée russe pourrait contrôler les grandes villes ukrainiennes avec les forces actuellement disponibles et mobilisées. C’est pour cette raison qu’une partie des analystes était sceptique concernant une telle opération il y a un mois : les forces russes sont actuellement insuffisantes pour contrôler ces grandes villes.Mais, par le passé, les forces russes ont montré une propension à remplacer le manque d’hommes par davantage de violence (Tchétchénie ou Syrie étant des exemples marquants).

    Espoir : Sait-on approximativement la composition de l’armée d’invasion russe, entre combattants aguerris, mercenaires et jeunes paumés ?

    Il faut effectivement conserver une certaine distance vis-à-vis des communications officielles et non officielles : les journalistes ont l’habitude, ainsi que les chercheurs (d’où l’intérêt de les suivre). Les forces russes étaient, au début du conflit, principalement constituées de soldats professionnels. Néanmoins, des conscrits étaient présents, notamment dans les unités de logistiques (mais pas uniquement). Ceux-là auraient parfois été forcés de signer des contrats pour être officiellement professionnels… Il y a également des groupes de mercenaires, mais ils ne semblent pas représenter une part importante des forces russes.

    « L’utilisation d’une arme nucléaire, même de “petite charge” est fortement improbable. Les armes nucléaires ne sont pas des armes “normales” et ne seront pas utilisées à la légère »

    Professionnels ou non, les soldats russes dans leur majorité sont de jeunes hommes qui n’ont bien souvent aucune expérience des opérations récentes des armées russes (à la différence de leurs cadres). Ce qui n’est pas surprenant ou anormal : ce serait le cas dans bien des forces armées de la planète. Il y a des signes qui tendent à montrer qu’une partie d’entre eux ne savait effectivement pas pourquoi ils étaient engagés, et certains ne soutiennent pas politiquement cette opération. Mais il est difficile de savoir quelles conséquences cela aura sur des opérations qui s’installent désormais dans la durée.

    « Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine »

    PseudoPasInspiré : Nous recevons régulièrement des rapports sur le mauvais état de la logistique russe. Qu’en est-il du côté ukrainien ?

    Cela va dépendre de la zone de combat, mais il semble que les armes occidentales livrées aient rapidement atteint les différentes unités. Ce qui tend à montrer que la logistique ukrainienne résiste plutôt bien à la pression russe. En tout cas, pour l’instant.

    Cad : Concrètement, si la Russie utilise une arme nucléaire de petite charge, quels sont les dégâts ?

    L’utilisation d’une arme nucléaire, même de « petite charge » est fortement improbable. Les armes nucléaires ne sont pas des armes « normales » et ne seront pas utilisées à la légère. Les responsables occidentaux ont bien signalé à leurs homologues russes que toute utilisation d’arme nucléaire changerait le positionnement des forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Je serai en désaccord avec certains collègues ici, mais je considère que toute arme nucléaire est stratégique, quelle que soit sa charge. Les Russes le savent et ils en tiendront compte. Leur emploi est donc particulièrement improbable.

    DidierK : On peut penser que l’OTAN recueille nombre d’informations sensibles sur l’armée russe. Ces renseignements sont-ils partagés avec les forces ukrainiennes ?

    Plusieurs pays occidentaux ont signalé plus ou moins officiellement qu’ils partageaient le renseignement collecté avec les forces ukrainiennes. A ma connaissance, la France n’a pas officiellement signalé un partage de renseignement. Quelques excellents articles ont été écrits sur le sujet !

    Guerre en Ukraine : « Aux Etats-Unis, le syndrome de l’Irak et celui de l’Afghanistan ne se sont pas dissipés »

    GG : Peut-on craindre une offensive russe ou biélorusse sur la partie ouest de l’Ukraine pour bloquer l’approvisionnement occidental ?

    La région du nord-ouest de l’Ukraine n’est pas une région particulièrement propice à une offensive de grande ampleur. Les forces russes encore disponibles en Biélorussie semblent limitées et l’armée biélorusse seule ne semble pas en mesure de mener des opérations de grande ampleur (manque d’entraînement aux opérations de grandes unités, faibles moyens C2, unités mécanisées avec de vraies lacunes…). Mais la simple menace d’une opération contraint les Ukrainiens à conserver des forces en réserve pour faire face cette menace. Comme du côté d’Odessa, la simple menace théorique a des effets concrets sur les forces ukrainiennes.

    Loisach21 : Avez-vous une idée du coût de cette guerre pour la Russie ?

    C’est sans doute du côté des sanctions économiques et du soutien politique au régime que se trouve la principale vulnérabilité de la Russie dans cette guerre. Mais il est difficile d’en mesurer l’ampleur et, donc, leur impact à court et moyen termes.

    Bida : Qu’est-ce qui est le plus surprenant dans ce conflit, pour les spécialistes ?

    Pour de nombreux spécialistes, les objectifs de guerre russes ont été sans doute l’aspect le plus surprenant : beaucoup pensaient les forces russes trop peu nombreuses pour tenter une opération telle que celle-ci. Les choix politiques russes ont visiblement été fondés sur une mauvaise analyse de leurs moyens et de la résistance ukrainienne. A titre personnel, je me suis trompé : j’avais estimé que l’armée de l’air ukrainienne serait incapable de poursuivre ses opérations après deux jours de combats. J’ai eu tort.

    Jer : L’armée ukrainienne a-t-elle les moyens de passer d’une organisation défensive à une action offensive ?

    Si elle parvient à conserver des réserves en dehors des combats, un matériel suffisant (peut-être grâce à des livraisons depuis l’étranger) et qu’elle parvient à dégager sa capitale : probablement. Néanmoins, certaines contre-offensives, bien que limitées, ont eu un impact notable sur les forces russes. Mais il reste difficile d’avoir une vision suffisante pour estimer cette capacité…

    Michel Goya : « A long terme, on voit mal comment l’armée russe pourrait se sortir du piège d’une guérilla généralisée »

    Adam : Les soldats russes savent-ils qu’ils visent des infrastructures civiles comme des écoles ou hôpitaux, ou ont-ils juste des coordonnées à viser ?

    Le soldat qui charge le tube de son canon : pas sûr. Le pilote, sans doute. Mais ceux qui donnent les ordres sont vraisemblablement au courant des objectifs visés. Certaines scènes documentées sont des crimes de guerre clairs. Plusieurs équipes de chercheurs travaillent d’ailleurs à les documenter. Néanmoins conservons en tête que de nombreux soldats des deux camps sont dans une situation particulièrement compliquée : stress, peur… Leur liberté n’est pas totale.

    Jaeger : Toute l’aviation ukrainienne a-t-elle été détruite ou ne sortent-ils plus les avions parce qu’ils ont perdu la supériorité aérienne ?

    L’armée de l’air ukrainienne semble toujours mener des opérations aériennes. Celles-ci sont relativement rares et limitées, mais semblent, malgré tout, encore avoir un impact sur les forces russes. Les forces ukrainiennes n’ont jamais eu la supériorité aérienne, mais la vraie surprise, c’est que les Russes n’ont pas réussi à détruire complètement les forces aériennes ukrainiennes. En particulier après un mois d’opération, alors que le rapport de force était particulièrement inégal au début du conflit.

    David : Quel signal envoie Moscou en faisant appel aux Tchétchènes et Syriens ?

    Il y a un double intérêt : le premier est de faire peur aux Ukrainiens. Leur réputation de dureté et les crimes de guerre qu’on leur attribue permettaient de faire passer un message simple : « Rendez-vous ou ce seront eux qui seront employés contre vous. » La mobilisation de combattants venant de pays étrangers permet également de donner l’impression que la Russie est soutenue par ses partenaires non occidentaux et a ainsi un objectif de propagande : présenter un « front antioccidental ». L’utilité purement militaire de certains de ces contingents sera probablement négligeable.

    Dub : Que sait-on des forces ukrainiennes encore présentes à Marioupol ?

    Les combats se poursuivent. Il est difficile de savoir quelles sont les unités constituées encore engagées dans les combats. L’infanterie de marine ukrainienne était particulièrement engagée dans cette ville, ainsi qu’un des bataillons d’Azov.

    Jo : Qui forme l’armée ukrainienne aux différents armements fournis par l’étranger ?

    Les forces ukrainiennes avaient été formées avant le conflit à l’utilisation et au maniement d’une partie de ces armes. Des formateurs ukrainiens avaient été initiés, notamment par des soldats britanniques ou canadiens. Ces instructeurs UKR continuent donc de former les soldats ukrainiens. Certains volontaires étrangers ayant une expérience militaire et technique semblent, désormais, participer à l’apprentissage.

    Olivier13 qui se pose bcp de questions : Quels moyens supplémentaires peuvent être livrés à l’Ukraine pour lutter contre les raids aériens et les bombardements, qui vont sans doute encore s’intensifier si l’armée russe rentre dans une guerre de position ?

    Les besoins semblent importants en matière de défense antiaérienne, mais ce ne sont pas les seuls : des systèmes d’artillerie seraient ainsi très utiles aux forces ukrainiennes. L’utilisation de drones par la Russie est également de plus en plus importante : des systèmes antidrones seraient donc également utiles.

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    Clara : Savez-vous comment les chercheurs en Russie analysent le conflit ? Avez-vous recours à des sources russes afin d’élaborer votre analyse ?

    Les chercheurs russes que l’on côtoyait avant-guerre sont comme nous : ils ont un accès incomplet aux informations, mais ils connaissent généralement les moyens de contourner la censure et faire le tri. Certains soutiennent les opérations militaires, d’autres non. Il est désormais plus difficile d’échanger avec eux, mais des canaux de communication existent.

    Tris : Les effectifs de l’armée russe dans leur ensemble, pas seulement ceux qui envahissent l’Ukraine, sont-ils connus ?

    Mon travail, en temps normal, est justement d’estimer ces forces. On estimait que les forces d’actives russes étaient aux alentours de 900 000 hommes. Néanmoins il faut bien comprendre que seule une fraction de ces forces sont des forces de combat. Les forces russes engagées dans les opérations en Ukraine représentent aux alentours de 75 % des forces de combats normalement disponibles dans l’armée russe. C’est beaucoup, mais une mobilisation des (ou une partie des) réserves reste possible.

    DMZ : Comment expliquer l’emploi important de matériel ancien, voire obsolète, par les Russes (jusqu’à un T64 !) quand des matériels plus modernes semblent rester en réserve ?

    Les T-64 sont principalement utilisés par les forces ukrainiennes. Des deux côtés, les chars « anciens » ont généralement été modernisés : ajout de blindages réactifs, systèmes de visés modernes, stabilisation du canon… bref : pas mal de choses ont changé et rendent ces véhicules capables de participer à ces opérations. Des deux côtés. La proportion de chars « modernes » perdus est globalement cohérente avec les parcs disponibles avant-guerre. On note même une surreprésentation de certains modèles modernes (comme les T-80BVM) qui montrent que certaines des meilleures unités russes ont essuyé des pertes importantes.

    Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

    Le Monde

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    L'Humanité

    Conseils

    Billet

    Maurice Ulrich

    Attention. Bruno Le Maire est vigilant et ne se laisse pas rouler dans la farine. Et surtout pas par un de ces cabinets d’experts tellement utiles au bon fonctionnement de l’État que ce dernier s’est attaché leurs services l’an passé pour quelque 3 milliards d’euros. Si l’on en croit du moins le récent rapport du Sénat au sujet de « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ». Ainsi, le cabinet McKinsey a-t-il remporté, il y a un an de ça, un important appel d’offres du ministère de l’Économie d’un montant de 18 millions d’euros pour l’aider à faire… des économies. Petit problème. McKinsey, qui semble pourtant se porter au mieux, n’a pas payé d’impôts en France depuis dix ans avec quelques petites astuces lui permettant de déclarer des résultats déficitaires. C’est alors que Bruno Le Maire a été clair, dimanche dernier sur RTL : « Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France. » Non mais ! Après coup, on ne la lui fait pas. Il a été bien conseillé, un peu tard.

    le billet de Maurice Ulrich
    Le Monde

    Suisse : quatre Français d’une même famille meurent après une chute depuis un immeuble à Montreux

    Selon les premiers éléments de l’enquête, ce drame s’est produit alors que des gendarmes vaudois se rendaient dans cet appartement pour un problème de scolarisation d’un des enfants.

    Cinq personnes d’une même famille sont tombées dans le vide depuis leur balcon situé au 7e étage d’un appartement à Montreux, en Suisse, dans des circonstances que l’enquête devra établir, a annoncé la police vaudoise, peu avant 7 heures, jeudi 24 mars. Un homme, deux femmes et une jeune fille de 8 ans sont morts et un adolescent de 15 ans a été hospitalisé dans un état grave. Les quatre victimes seraient le père, son épouse de 41 ans, la sœur jumelle de celle-ci et la fille du couple, âgée de 8 ans.

    [Drame à Montreux] Jeudi 24 mars, cinq personnes d’une même famille sont tombée dans le vide depuis leur balcon sit… https://t.co/RUyqneqRwp

    Selon les premiers éléments de l’enquête, deux gendarmes se sont rendus dans l’appartement de cette famille française « pour exécuter un mandat d’amener délivré par la préfecture en lien avec la scolarisation à domicile d’un enfant », a expliqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué. Le mandat concernait le père, un Français de 40 ans domicilié dans cet appartement.

    « Les gendarmes n’ont pas pu entrer dans l’appartement. Et c’est visiblement dans ce moment-là que la décision a été prise par cette famille de se lancer en bas du balcon depuis le 7e étage », a déclaré le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, à la radio suisse publique RTS.

    Présence d’une autre personne exclue

    Les gendarmes ont frappé à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s’être annoncés, les gendarmes n’ont alors plus entendu de bruit dans l’appartement. Ne pouvant entrer en contact avec les occupants, ils ont quitté les lieux, mais dans l’intervalle, un témoin a appelé la police pour signaler que des personnes étaient tombées depuis le balcon d’un appartement. Ce témoin « était présent au moment où les membres de la famille sont tombés », a précisé M. Sauterel.

    Des équipes de soutien sont intervenues pour prendre en charge le témoin, ainsi que les personnes qui pourraient être impactées par ce drame, y compris les divers intervenants officiels.

    Une enquête a été ouverte par le procureur afin de déterminer les circonstances exactes et les raisons de ce drame. La présence d’une autre personne dans l’appartement au moment des faits a pu être exclue en l’état de l’enquête. « Il y a toute une enquête de voisinage qui va être faite, d’environnement pour essayer de comprendre comment vivait cette famille, dans quelles circonstances », a souligné le porte-parole de la police cantonale vaudoise.

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    L’Ukraine, une « Petite Russie » ?

    vidéo Trois jours avant le début de la guerre, Vladimir Poutine a longuement exposé dans un discours sa version de l’Histoire, selon laquelle l’Ukraine « a été entièrement créée par la Russie ». Qu’en est-il réellement ?

    24 août 1991. Alors que le bloc soviétique est en train de s’écrouler, les Ukrainiens votent à plus de 92% pour leur indépendance. Mais l’histoire de ce pays est bien plus ancienne. Il faut remonter au Xe siècle pour comprendre les racines de la culture ukrainienne, à l’époque ou Kiev était une capitale qui rayonnait dans toute l’Europe centrale et Moscou encore un village.

    Explication en vidéo avec la participation d’Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en sciences politiques à Science Po Paris et à l’Université de Bourgogne et Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’Université de Cambridge.

    Sources :

    L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre, Alexandra Goujon, le Cavalier Bleu, 2021

    Atlas de l’Ukraine, François de Jabrun

    Atlas des Vikings, John Haywood, Decitre, 2005

    Carte de l’expansion viking du VIIIe au XIe siècle

    Lire aussi :

    How the West Gets Ukraine Wrong — and Helps Putin As a Result, Politico

    L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale, Le Monde

    Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde

    Anna Moreau et Adrien Vande Casteele(Motion design) (avec AFP et Reuters)

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    Le Monde

    Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

    vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

    Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

    Sources :

    Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

    Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

    Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

    L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

    La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

    Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

    Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

    De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

    Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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    Le Monde

    Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

    vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

    Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

    « Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

    Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

    Service vidéo du Monde

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    L'Humanité

    Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

    Éditorial

    Fabien Gay

    Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    « L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

    Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

    Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

    C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

    Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

    Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

    EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
    Le Monde

    SANS TITRE

    Live animé par Jacky Goldberg

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
    • Au vingt-neuvième jour de l’attaque contre l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le Sud, mais poursuivent les bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mercredi, que l’armée russe prenait des « positions défensives ». Les Ukrainiens l’ont ainsi repoussée à 55 kilomètres du centre de Kiev.
    • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé mercredi soir dans une vidéo les citoyens du monde entier à descendre dans les rues pour protester contre l’invasion russe. Plus tôt, il s’était adressé au Parlement français, déclarant attendre de la France qu’elle aide l’Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité » et à adhérer à terme à l’Union européenne.
    • Le président ukrainien a aussi exhorté les sociétés tricolores à quitter la Russie et à cesser d’être les « sponsors de la guerre », citant Auchan, Leroy Merlin et Renault. Ce dernier, menacé d’un boycott par le ministre des affaires étrangères ukrainien, a cédé à la pression et annoncé mercredi dans la soirée la suspension de l’activité de son usine à Moscou.
    • L’OTAN va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, et est préparée à protéger les alliés contre une attaque nucléaire, a annoncé mercredi son secrétaire général. L’organisation a par ailleurs estimé que de 7 000 à 15 000 soldats russes avaient été tués depuis le début de la guerre.
    • Une journaliste russe, Oksana Baulina, a été tuée mercredi dans un bombardement à Kiev, a annoncé dans la soirée le média en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider.
    • Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était « convaincu » que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine.
    • Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié mardi. Près de 200 000 réfugiés ont été évacués en train de Pologne vers d’autres pays, a annoncé, mardi, la compagnie PKP PLK, qui gère le réseau ferroviaire polonais.

    Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

    Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

    Récit. L’armée russe en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage

    Reportage. Dans l’ouest de l’Ukraine, avec le bataillon de Loutsk : « Fils, debout, la guerre a commencé »

    Tribune. Sandra Laugier : « Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président citoyen »

    Entretien. Oleh Baturin, journaliste ukrainien, enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

    Décryptages. Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

    Lettre de… En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

    Récit. Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

    L'Humanité

    Gagner la paix et changer la société

    Chronique

    Patrick Le Hyaric

    Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

    Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

     Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

    Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

    Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

    Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

    L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

    C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

    Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

    D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

    Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

    Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

    Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

    L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

    En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

    De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

    Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

    Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

    Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

    Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

    Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

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    Le Monde

    Climat : comment cultiver quand il n’y a plus de saisons ?

    vidéo Entre gelées records et canicules à répétition, depuis plusieurs années les agriculteurs se battent chaque saison pour préserver leurs récoltes des aléas climatiques extrêmes. Mais comment font-ils exactement ?

    Les gelées d’avril 2021 resteront certainement dans les mémoires des agriculteurs français. Après un hiver doux, une vague de froid s’est abattue sur le pays. Résultat : des dégâts catastrophiques qui touchent de nombreuses filières. Les plus touchées sont la viticulture et l’arboriculture.

    Cet épisode est marquant par son intensité et son étendue, mais il n’est malheureusement pas nouveau. Cela fait plusieurs années que les agriculteurs s’inquiètent des conditions climatiques imprévisibles et/ou extrêmes avec lesquelles ils doivent compter.

    Alors comment faire pour continuer de cultiver dans ces conditions ?

    Rencontre avec ces agriculteurs et agricultrices qui réinventent leurs pratiques pour faire face au changement climatique. Sources :

    Anna Moreau et Elisa Bellanger

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    L'Humanité

    Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

    Éditorial

    Fabien Gay

    Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

    Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

    Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

    Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

    Vous aussi, participez :

    1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
    2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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    Le Monde

    Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

    vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

    Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

    Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

    Sources :

    – La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

    – Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

    – Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

    Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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    L'Humanité

    « La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

    Entretien

    Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

    Patrick Kamenka

    Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

    Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

    Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

    La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

    Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

    Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

    Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

    Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

    Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

    Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

    La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

    Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

    Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

    Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

    UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
    Le Monde

    SANS TITRE

    • A Marioupol, la mairie demande de l’aide alors que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville ». Ils seraient, selon Volodymyr Zelensky, près de 100 000 à y être coincés. Ramzan Kadyrov, le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, a assuré jeudi que ses forces avaient pris la mairie, avant de rétropédaler et d’admettre qu’il s’agissait seulement d’un bâtiment administratif en périphérie.
    • A Kiev, des dizaines de personnes ont fui jeudi les combats dans une zone que l’Ukraine affirme avoir reprise à la Russie. Les forces ukrainiennes mènent « des contre-attaques efficaces et limitées pour soulager la pression sur Kiev » quoique de moindre ampleur que ce qu’affirment des responsables ukrainiens, dit l’ISW dans son dernier rapport quotidien, jeudi. La marine ukrainienne a, par ailleurs, affirmé avoir détruit un navire de transport de troupes russes ancré dans le port de Berdiansk, ville proche de Marioupol sur la mer d’Azov.
    • A Kharkiv (nord-est), au moins six civils ont été tués, et quinze autres blessés, dans un bombardement, selon le gouverneur régional. La frappe a touché un bureau de poste près duquel des habitants recevaient de l’aide humanitaire, a-t-il précisé, dénonçant un nouveau « crime des occupants russes ».
    • A Roubijne, près de Louhansk, au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes, a déclaré, jeudi, le gouverneur de la région. Le bilan risque d’être « bien supérieur », a-t-il dit en accusant les Russes d’utiliser des bombes au phosphore. Le président Zelensky juge que « le risque d’une utilisation à grande échelle d’armes chimiques par la Russie sur le territoire de l’Ukraine est bien réel ».
    • Joe Biden a refusé, jeudi, de confirmer si les services de renseignement avaient des informations sur le déploiement d’armes chimiques par Vladimir Poutine. Mais il promet une « réponse » de l’OTAN en cas de « recours » à ces armes (sans en préciser la nature).
    • Washington a annoncé de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique et économique russe. Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux Etats-Unis, concernent 328 députés de la Douma et l’institution elle-même. Les pays du G7 et de l’Union européenne sanctionneront, par ailleurs, toute transaction impliquant les réserves d’or de la Russie, pour éviter que Moscou ne contourne ainsi les mesures d’isolement financières prises par les Occidentaux, selon la Maison Blanche.
    • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté l’OTAN à fournir à son pays « une aide militaire sans restriction ». L’Alliance atlantique a annoncé qu’elle allait fournir à l’Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires et va également protéger ses forces déployées sur le flanc oriental contre ces menaces.
    • L’Assemblée générale de l’ONU, qui regroupe 193 Etats, a adopté jeudi à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution qui « exige » de la Russie un arrêt « immédiat » de la guerre en Ukraine.
    • Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des nations unies publié mardi.

    Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

    Récit. A Bruxelles, les Occidentaux unis mais démunis face à la guerre en Ukraine

    Reportage. Sur la côte de la mer Noire : « On aime notre liberté, on se battra pour elle »

    Tchat. « Il ne fait aucun doute que les civils sont ciblés par les frappes russes » pour Emmanuel Grynspan, de retour d’Ukraine.

    Reportage. « Pour tout dire, j’aimerais juste partir loin, loin d’ici » : à Lviv, un orphelinat dans la guerre.

    Décryptages. Que sont les bombes au phosphore blanc, ces armes que les Russes sont accusés d’avoir utilisées ?

    Lettre de… En Chine, les partisans de l’Ukraine ne s’en laissent pas conter

    Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

    L'Humanité

    Mots pour la paix

    Événement

    Fabien Gay

    La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

    Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

    Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

    Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

    Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

    Nous comptons sur vous.

    Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

    Envoyez-nous vos messages pour la paix.

    Vos mots pour la paix

    17 mars 2022

    Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

    Jacques Olichon, Plérin

    ***

    Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

    Honte aux agresseurs.

    Respect pour le peuple ukrainien.

    Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

    Hervé Le Berre, Rennes

    ***

    Vive la paix !

    Solidarité.

    Élisabeth Caumont Dartiguelongue

    ***

    Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

    Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

    Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

    ***

    Mot pour la paix

    Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

    L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

    Solidarité avec les populations.

    France Di Giusto, Assas

    ***

    On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

    André et Jeanne Albertini, Eureux

    ***

    Dans l’espoir d’une PAIX durable.

    Claudette Hubert, Meaux

    ***

    STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

    Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

    ***

    Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

    VIVE LA PAIX…

    Michel Hoguin, Coudrecieux

    ***

    En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

    Pour un retour à la paix au plus vite.

    Gilbert Sinquin, Chateaulin

    ***

    Halte à la guerre.

    La paix doit devenir un droit de l’Homme.

    16 mars 2022 

    « Je peux bien dire qu’il fait beau 

    Même s’il pleut sur mon visage 

    Croire au soleil quand tombe l’eau » 

    Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

    *** 

    L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

    C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

    Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

    De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

    *** 

    Chers amis,  

    J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

    Bon courage à tous. 

    Françoise. 

    *** 

    Vive la paix et vive la vie 

    « Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

    Foutez-nous la PAIX. 

    M. et Mme Rouanet 

    *** 

    Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

    Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

    Bien cordialement 

    M. et Mme Marzaiolli 

    *** 

    C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

    Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

    Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

    Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

    René Bailly 

    *** 

    À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

    J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

    Il faut l’arrêter !!! 

    *** 

    « La paix, rien que la paix, toute la paix » 

    Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

    Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

    Mobilisation internationale ! 

    Mouvement vers la paix ! 

    Jacqueline Guillien  

    ***  

    Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

    Edmond et Joséphine Le Boubennec 

    *** 

    Guerre à la guerre. 

    Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

    Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

    (J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

    Alain Zamponi 

    *** 

    Pour un cessez-le-feu immédiat. 

    J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

    Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

    Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

    Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

    Jacqueline Dietrich 

    *** 

    Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

    Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

    Fraternellement, 

    Daniel Mauve 

    *** 

    Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

    Michel Coste 

    *** 

    Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

    En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

    Eugène Crepeau 

    *** 

    Message pour la paix en Ukraine. 

    Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

    Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

    VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

    André Canqueteau 

    *** 

    La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

    Solidarité avec le peuple ukrainien. 

    Christian Coutarde 

    *** 

    Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

    Evelyne 

    *** 

    À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

    Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

    Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

    STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

    Gérard Lucas 

    *** 

    Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

    Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

    Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

    À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

    Gaby et Georges Grivolo, Malay 

    *** 

    Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

    Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

    Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

    Solidarité avec les pacifistes russes 

    Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

    Colette et Georges Jorda, Nanterre 

    *** 

    Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

    Alain Dautherives, Nîmes 

    *** 

    La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

    Non à la guerre. 

    Oui au droit de vivre en paix. 

    Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

    Très vite il faut arrêter les combats. 

    Jean-Paul Brezillon, Sète. 

    *** 

    Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

    Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

    Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

    Vivent les pacifistes du monde entier. 

    Catherine Carmel, Bagneux 

    *** 

    Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

    Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

    Sylviane Luquet, Paris 

    *** 

    Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

    Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

    *** 

    Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

    Michel Velez, Saint-Verand 

    *** 

    La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

    Michelle Tual, Montreuil 

    *** 

    Un humain tue un humain. 

    Sommes-nous civilisés ? 

    NON à la guerre assassine en Ukraine 

    OUI à la Paix 

    OUI à la solidarité entre les peuples 

    OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

    Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

    Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

    *** 

    J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

    Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

    Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

    Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

    Claude Allies, Breil-sur-Roya 

    *** 

    Question : Comment en est-on arrivé là ? 

    Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

    Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

    Pensons très fort aux correspondants sur place. 

    Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

    *** 

    De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

    Robert Courrier, Gentilly 

    *** 

    Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

    Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

    *** 

    Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

    Clara et Guy 

    *** 

    Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

    La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

    Marie-Claude 

    *** 

    J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

    Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

    *** 

    HALTE À LA GUERRE 

    Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

    Pour la protection des civils 

    Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

    Si tu veux la paix, prépare la paix. 

    Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

    *** 

    Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

    Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

    Nadine, communiste de toujours 

    Nadine Sicard, Millau 

    *** 

    Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

    À bas les « grands » de ce monde !! 

    [«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

    Jacques Gastaud, Belvédère 

    *** 

    Solidarité entre les peuples du monde entier. 

    À bas la guerre… 

    Vive la paix 

    En finir avec Poutine. 

    Janine Buferne 

    *** 

    PAIX 

    1. Je voudrais faire un poème 

    Immense, sur tout ce que j’aime 

    Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

    Des femmes, et des élans du cœur 

    2. Chanter les mères berçant tendrement 

    Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

    Que les frimousses roses et fraîches 

    Mais hélas, on écrase des crèches 

    3. J’aimerais être un artisan 

    Qui sur son métier se penchant 

    Créerait des objets merveilleux 

    Pour le confort, et le goût des yeux ! 

    5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

    Des combats pacifiques être le soldat 

    Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

    Détruisent des usines et des chantiers 

    6. Être un laborieux paysan 

    Qui jour et nuit creuserait son champ 

    Ensemençant la terre entière 

    Pour voir se lever des récoltes fières 

    7. Savoir la faim à jamais disparue 

    Par le vertueux sillon de la charrue 

    À chacun sa croute et sa pierre 

    Mais hélas, on brûle des rizières 

    8. Je voudrais être un grand professeur 

    Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

    La bonne et saine éducation 

    À tous les êtres de toutes les nations 

    9. De la culture être le prophète 

    L’instruction serait alors une fête 

    Où tous et chacun auraient son rôle 

    Mais hélas, on bombarde des écoles 

    10. Je voudrais être un grand prêtre 

    Donner le bonheur à tous les êtres 

    Réunir sur une grande place 

    En famille, toutes les races 

    11. Distribuer le pain et le vin 

    Rendre à tous ce qui leur appartient 

    Le blanc et le noir seraient frères 

    L’amour laverait la misère 

    12. Serait-ce donc un rêve insensé 

    Que règne enfin sur la terre la PAIX 

    Où on entendrait un grand écho 

    La joie des enfants, le chant des oiseaux 

    Robert Pagnossin 

    *** 

    Chers amis 

    Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

    Fraternelles salutations 

    Georges Bernard, Echirolles 

    *** 

    Bonjour, 

    À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

    En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

    En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

    Avec mes amicales salutations 

    Julien Buisson, Briançon 

    *** 

    Message pour la paix. 

    La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

    Un monde humain, solidaire, fraternel.  

    Être citoyen du Monde. 

    Un moyen : le désarmement. 

    Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

    *** 

    La guerre, quelle connerie ! 

    Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

    Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

    Soutien au peuple ukrainien 

    Jack-André 

    *** 

    À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

    Courage et espoir en une paix retrouvée. 

    *** 

    Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

    Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

    *** 

    Camarades 

    Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

    Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

    - Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

    - Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

    Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

    - Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

    Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

    *** 

    Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

    Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

    Bernard Comte, Arlay 

    ***  

    D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

    Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

    *** 

    Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

    Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

    *** 

    Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

    Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

    Nicole Chaumont, Chatellerault 

    *** 

    NON à LA GUERRE 

    Et si NOS GOUVERNANCES 

    1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

    2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

    3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

    Enfin un seul costume pour tous 

    Tendresse – Humanité. 

    GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

    Martine Gramond, Argenteuil 

    *** 

    Aux enfants d’Ukraine 

    Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

    Monique Longuenesse, Taillade 

    *** 

    Nous vous aimons tous… 

    Nicole et Marc Perrin, Saou 

    *** 

    « À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

    La barbarie plus forte que la culture ! 

    Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

    Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

    Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

    *** 

    Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

    Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

    Il est urgent que cela cesse. 

    Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

    Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

    Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

    Désarmement. 

    Philippe Lamotte, Le Mans 

    *** 

    Chers Camarades, 

    Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

    Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

    Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

    La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

    Victor Kowalyk, Cusset 

    *** 

    Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

    Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

    Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

    Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

    Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

    Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

    Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

    Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

    Sommes-nous encore humains ? 

    Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

    Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

    Non, non plus de combats 

    La guerre est une boucherie 

    Ici comme là-bas 

    Les hommes n’ont qu’une patrie. 

    Non, non plus de combats 

    La guerre fait trop de misères 

    Aimons-nous peuples d’ici-bas 

    Ne nous tuons plus entre frères. 

    René Borriglione, Nice 

    Solidarité UkraineMots pour la paix
    Le Monde

    A Bruxelles, les Occidentaux unis mais démunis face à la guerre en Ukraine

    Joe Biden est allé, jeudi, à la rencontre de ses alliés. Un mois après le début de l’invasion russe et la prise de sanctions inédites, ils se heurtent toujours au même dilemme : comment arrêter la guerre sans la faire.

    « Un mois de guerre, six millions de personnes et la moitié des enfants ukrainiens déplacée » : jeudi 24 mars, à Bruxelles, à l’occasion d’une intense journée diplomatique – un sommet de l’OTAN, un autre du G7, suivi d’un Conseil européen, en présence du président américain Joe Biden –, le haut représentant des Vingt-Sept pour les affaires étrangères Josep Borrell est revenu sur ces quatre semaines qui ont changé l’Europe et redonné un élan à l’alliance atlantique. Mais elles n’ont pas, à ce jour, permis d’arrêter la guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

    Le 24 février, voici tout juste un mois, la Russie venait de lancer l’invasion de l’Ukraine. Pris de court, les Européens organisaient leur premier sommet de guerre, et Volodymyr Zelensky, en visioconférence depuis Kiev, leur confiait que c’était peut-être la dernière fois qu’il serait en mesure de leur parler. Depuis, le président ukrainien a multiplié les interventions virtuelles, la résistance ukrainienne s’est organisée et l’offensive de Moscou piétine.

    Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiques

    En dépit de sanctions massives prises dès les premiers jours, et renforcées depuis au fil des semaines, en dépit de la livraison d’armes occidentales à Kiev et de l’enlisement de son offensive, Vladimir Poutine exige toujours la capitulation des autorités ukrainiennes, rendant un cessez-le-feu impossible. Son armée continue d’assiéger le pays, dont la ville martyre de Marioupol, et de bombarder les civils.

    Maintenant que le conflit s’installe, les Occidentaux ont profité de la venue de Joe Biden à Bruxelles pour faire une démonstration d’unité, faute de décisions vraiment nouvelles. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a lancé le président américain, à l’issue du sommet de l’Alliance atlantique et du G7, juste avant de retrouver les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept : « Poutine a réussi l’inverse de ce qu’il cherchait. » « Jamais le partenariat entre les Etats-Unis et l’Europe n’a été plus fort », a pour sa part tweeté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

    Désaccord sur l’embargo énergétique

    En réalité, les Européens et leur allié américain font face à un dilemme chaque jour plus difficile à surmonter : tout faire pour éviter l’extension du conflit entre la Russie et l’Ukraine, sans entrer en guerre contre Moscou, ni abandonner Kiev à son sort.

    Pour contrer Vladimir Poutine, qui a toujours su jouer des divisions entre les Vingt-Sept, le camp occidental est conscient qu’il a, en quatre semaines, déjà utilisé nombre des cartouches diplomatiques, militaires et économiques à sa disposition. Et se demande, pour répondre à des opinions publiques mobilisées par la cause ukrainienne autant qu’ébranlées par le retour de la guerre en Europe, comment faire davantage.

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    L'Humanité

    " Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

    Le débat

    Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

    On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

    « Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

    De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

    UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
    Le Monde

    La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?

    Officiellement, la transition énergétique reste la priorité. Mais pour se défaire des combustibles russes et répondre à l’envolée des prix de l’énergie, les grandes économies cherchent déjà à relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz.

    « Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique » et la guerre en Ukraine renforce cette « folie ». Dans une mise en garde plus saisissante que jamais, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a résumé l’inquiétude de nombreux observateurs : le conflit ouvert par la Russie risque-t-il de porter un coup fatal à l’ambition climatique ?

    Alors que le monde est ébranlé par la flambée des prix de l’énergie et par la nécessité de se défaire le plus rapidement possible de sa dépendance aux fossiles russes, les gouvernements font face à un défi inédit : agir, à court terme, pour garantir à des centaines de millions de citoyens la possibilité de continuer à se chauffer et à faire fonctionner leurs économies, tout en accélérant les efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

    Dans l’immédiat, la priorité des grandes économies est de relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz pour remplacer les millions de barils exportés chaque jour par les Russes. « Ces mesures à court terme risquent de créer une dépendance à long terme aux combustibles fossiles et de rendre impossible la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C », a averti M. Guterres, lundi 21 mars. Les pays « obnubilés » par cet approvisionnement pourraient « négliger ou mettre à genoux les politiques visant à réduire l’utilisation » de ces mêmes combustibles.

    A l’issue d’une réunion des ministres de l’énergie, jeudi 24 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a exprimé les mêmes inquiétudes. « Nous devons faire extrêmement attention à ce que la lutte contre le dérèglement climatique ne soit pas une nouvelle victime de la guerre menée par la Russie, a souligné Fatih Birol. Le secteur de l’énergie est à un tournant historique. Les craintes concernant la sécurité d’approvisionnement doivent être un élément supplémentaire pour nous pousser à atteindre nos ambitions climatiques. »

    Quatre mois après la conférence climat de Glasgow (COP26), l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, prévu par l’accord de Paris, est désormais « sous assistance respiratoire », selon Antonio Guterres. Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont bondi l’an dernier, de 6 %, pour atteindre un record historique et elles devraient encore augmenter de 14 % d’ici à 2030 – si les pays appliquent leurs plans climat – alors qu’il faudrait les réduire de 45 %.

    « Le scénario du pire »

    « Officiellement, aucun pays ne se réfugie derrière la guerre en Ukraine pour remettre en cause ses objectifs climatiques, mais dans les faits, certains vont vouloir exploiter davantage leurs ressources fossiles. Maintenir le cap est un énorme défi », reconnaît un diplomate occidental, qui a participé à trois jours de réunion de travail du G20 en Indonésie en milieu de semaine. La Russie est le seul pays à avoir annoncé qu’elle ne pourrait pas tenir ses engagements (de réduire ses émissions nettes de 80 % d’ici à 2050 par rapport à 1900) du fait des sanctions internationales.

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    Le Monde

    A Bruxelles, Biden vante l’unité occidentale et hausse encore le ton face à la Russie, sans pleinement convaincre

    Joe Biden s’est fait le chantre de l’unité des Occidentaux jeudi à Bruxelles lors d’un marathon diplomatique hors du commun (OTAN, G7, UE). Mais le président américain en a aussi éprouvé les limites, que ce soit en termes de sanctions ou de posture militaire face à la Russie.

    Jeudi 24 mars, un mois jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Joe Biden a clamé à Bruxelles que l’OTAN n’avait « jamais, jamais été aussi unie », lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet de l’Alliance atlantique.

    Mais alors qu’une journaliste l’interrogeait sur l’absence d’effet dissuasif sur la Russie des mesures occidentales, le président américain, sur la défensive, a laissé percer un certain agacement. « Les sanctions ne dissuadent jamais. Vous [les journalistes] n’arrêtez pas d’en parler. Les sanctions ne dissuadent jamais », a reconnu le démocrate de 79 ans, alors que les civils payent un tribut toujours plus lourd sous les bombardements russes.

    Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiques

    Les Etats-Unis venaient alors d’annoncer de nouvelles mesures financières, visant les députés russes et l’industrie publique de la défense. L’objectif, a dit Joe Biden, est de « faire mal » au président Vladimir Poutine, pas seulement pendant quelques semaines ou quelques mois, mais « pour le reste de l’année. C’est ça qui va l’arrêter ».

    Symboliquement, le président américain, qui contrairement à son prédécesseur Donald Trump revendique le rôle de « leader du monde libre », a sans doute rempli la mission de mobilisation qu’il s’était fixée en venant participer à trois sommets – OTAN, G7 et Union européenne (UE).

    Pas de décision spectaculaire

    Les dirigeants occidentaux ont rivalisé de messages d’union et de fermeté, face à la Russie mais aussi face à la Chine, dont Joe Biden a « bon espoir » qu’elle ne vole pas au secours de l’effort de guerre russe.

    Mais le président américain a aussi éprouvé les limites de l’action des Occidentaux. En termes de sanctions par exemple, après les rafales de mesures des premières semaines, les trois sommets n’ont, sans surprise, pas accouché de décisions spectaculaires. Sur l’énergie, véritable nerf de la guerre puisque c’est la principale source de revenus de la Russie, les Américains doivent se contenter de rappeler que s’ils peuvent, eux gros producteurs d’or noir, décréter un embargo sur les hydrocarbures russes, il n’en va pas de même pour nombre de pays européens, très dépendants du gaz russe.

    Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

    Il y a certes eu, jeudi, la promesse d’empêcher Moscou d’utiliser son or, ou, selon un haut responsable américain, des discussions pour fournir à Kiev des missiles anti-navire. Les dirigeants de l’OTAN ont également approuvé la création de nouveaux groupements tactiques en Roumanie, Hongrie, Bulgarie et Slovaquie, et le renforcement des quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois pays Baltes.

    Joe Biden a aussi promis une « réponse » si la Russie, comme le redoutent les Ukrainiens et les Occidentaux, utilise des armes chimiques. Mais le président américain, qui jusqu’ici refuse catégoriquement une confrontation militaire directe avec Moscou, n’a pas voulu dire de quelle réponse il s’agirait. « La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation », a-t-il seulement dit. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a indiqué à ce stade que les alliés avaient « convenu de fournir des équipements pour aider l’Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ».

    Entre l’OTAN et l’UE, une relation compliquée à construire sur fond de guerre en Ukraine

    Et c’est Emmanuel Macron qui a le plus clairement rappelé que les pays de l’OTAN ne voulaient pas « devenir cobelligérants ». Interrogé sur d’éventuelles « lignes rouges » définies par l’OTAN et susceptibles de déclencher une intervention, le président français a préféré rester « très prudent sur ce sujet ». Dans le cas de l’Ukraine, « je pense que l’ambiguïté stratégique et la discrétion sont plus efficaces », a répondu le chef de l’Etat.

    G7 contre G20

    Joe Biden s’est aussi vu rappeler que la belle unité qu’il vante est jusqu’ici essentiellement portée par les pays développés occidentaux. Le président américain a certes appelé à exclure la Russie du G20, pays qui a déjà été expulsé du G8 – devenu par conséquent le G7 – après l’annexion de la Crimée en 2014.

    Mais il a reconnu que la décision revenait au G20 lui-même, format créé pour promouvoir le dialogue entre les vieilles puissances industrielles du G7, et les géants économiques émergents comme la Chine, le Brésil ou encore la Russie. Le Brésil, par la voix de son ministre des affaires étrangères Carlos França, a fait savoir qu’il était « clairement opposé » à l’idée d’exclure la Russie du G20.

    l’isolement historique de la Russie à l’ONU

    L’Indonésie a fait savoir jeudi qu’elle resterait « impartiale » en tant que pays présidant le G20, tandis que la Chine a déjà estimé que Vladimir Poutine devait avoir sa place lors du sommet prévu en fin d’année. Au Mexique, autre pays membre du G20, un groupe d’amitié « Mexique-Russie » vient d’être installé par des députés proches du pouvoir.

    Pendant que les dirigeants occidentaux enchaînaient les sommets à Bruxelles, l’assemblée générale des Nations unies (ONU) votait à New York à une majorité écrasante de 140 voix « pour », 38 abstentions et cinq « contre » (dont la Russie, la Syrie et la Corée du Nord), une motion exigeant l’arrêt immédiat de l’offensive russe.

    Risques de pénuries alimentaires

    Sur le front économique, les Occidentaux se sont concertés jeudi pour répondre aux risques de pénuries alimentaires mondiales, la Russie et l’Ukraine étant deux exportateurs majeurs de blé. Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient consacrer 11 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros) ces cinq prochaines années pour répondre aux menaces sur la sécurité alimentaire et à la malnutrition dans le monde.

    La France, pour sa part, a proposé un plan d’urgence pour la sécurité alimentaire au niveau de l’UE et du G7. Avec d’abord un « plan d’urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix », a déclaré Emmanuel Macron, en tant que président du Conseil de l’UE. Le président français a en outre appelé Moscou à être « responsable » en permettant que les semis en Ukraine aient lieu. Faute de quoi la guerre provoquera dans douze à dix-huit mois « une famine inéluctable », avec des pénuries de céréales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – l’Egypte, la Turquie, le Bangladesh ou encore le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs des céréales de Russie et d’Ukraine.

    L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine

    Le président américain Joe Biden va se rendre vendredi dans la ville de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine en guerre, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe, a annoncé, jeudi, la Maison Blanche. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l’aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l’ouest de l’Ukraine.

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Élection présidentielle 2022

    L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

    Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne Article réservé à nos abonnés

    Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

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    Dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

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    Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer

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    Un flou savamment entretenu sur le chiffrage des programmes de la présidentielle

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    Édition du jour

    Daté du vendredi 25 mars

    Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Reconnaissance faciale : le visage de la discorde Testez gratuitement Live Article se déroulant en direct

    Marine Le Pen et Fabien Roussel ne sortiraient pas du commandement intégré de l’OTAN pendant la guerre en Ukraine

    Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière, et Jean Lassalle (Résistons !), sont les invités de l’émission « Les 4 vérités » à 7 h 40 sur France 2.

    Publié aujourd’hui à 07h30 Le Monde

    Article réservé à nos abonnés

    Présidentielle 2022 : les programmes internationaux dans l’ombre de la guerre en Ukraine

    Le conflit force les candidats à préciser leur position, notamment sur la Russie, au risque parfois de la contradiction.

    Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h01 Philippe Ricard

    Article réservé à nos abonnés

    Retraite : l’âge légal de départ polarise le débat électoral

    Loin du complexe système universel par points abandonné par Emmanuel Macron, les candidats à l’élection présidentielle s’opposent sur l’âge à partir duquel la pension peut être versée.

    Publié aujourd’hui à 05h13, mis à jour à 07h41 Bertrand Bissuel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Nous, jeunes français ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, attendons un récit qui ne masque aucune vérité »

    Un collectif de descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs et d’immigrés, âgés de 18 ans à 35 ans, propose, dans une tribune au « Monde », la création d’un office des jeunesses franco-algériennes pour créer des ponts au sein de notre société, mais aussi avec la société algérienne.

    Publié aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 05h00 Collectif

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Présidentielle 2022 : après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres

    Au sein du Parti socialiste, ils sont plusieurs à attendre le résultat de l’élection pour lancer les grandes manœuvres d’une inéluctable recomposition.

    Publié aujourd’hui à 01h54, mis à jour à 05h13 Laurent Telo

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Ce n’est pas rien de se dire : voilà, je suis propriétaire, c’est mon jardin » : le rêve de maison individuelle toujours tenace

    Posséder une maison avec jardin est l’aspiration de nombreux Français, renforcée par les confinements. Mais pour y parvenir et trouver un foncier abordable, les primo-accédants doivent s’éloigner et utiliser davantage leur voiture.

    Publié aujourd’hui à 00h45, mis à jour à 05h07 Camille Bordenet

    Chronique

    Yannick Jadot persévère contre TotalEnergies, Valérie Pécresse contracte le Covid-19 : les infos politiques du jour

    Le candidat écologiste a répété son accusation de « complicité de crimes de guerre » contre le géant pétrolier, tandis que la candidate Les Républicains, positive au Sars-CoV-2, va devoir faire campagne « à distance ».

    Publié hier à 19h00, mis à jour hier à 19h00 Le Monde

    Live Article se déroulant en direct

    Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Valérie Pécresse invités d’« Elysée 2022 », Marine Le Pen tend la main aux électeurs d’Eric Zemmour : retrouvez l’actualité politique du jeudi 24 mars

    Nathalie Arthaud et Jean Lassalle étaient aussi présents dans l’émission politique de France 2, à dix-sept jours du premier tour de l’élection présidentielle.

    Publié hier à 18h49, mis à jour à 07h10 Brice Laemle Marie Pouzadoux Simon Auffret

    Article réservé à nos abonnés

    Présidentielle : retour à l’ombre pour le tourisme

    Invités à présenter leur vision du tourisme français aux professionnels, les candidats se sont dérobés. Malgré l’intérêt suscité par la crise du Covid-19, le secteur reste dans l’angle mort du monde politique.

    Publié hier à 17h14, mis à jour hier à 18h10 Clément Guillou

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Budgets participatifs : il faut « donner aux citoyens de nouvelles capacités d’agir »

    Face à la tentation abstentionniste qui mine les élections démocratiques, le chercheur Jonathan Maurice rappelle, dans une tribune au « Monde », les résultats de démarches participatives mises en place dans des pays aussi divers que le Portugal, la Corée du Sud ou l’Allemagne, pour associer les citoyens aux décisions et résister à la tentation d’une centralisation extrême de la décision.

    Publié hier à 15h00 Jonathan Maurice

    Appel à témoignages

    Vous avez plus de 60 ans, retraité·e ou non, parlez-nous de votre vie de senior

    Racontez-nous comment vous vivez votre retraite – ou future retraite –, parlez-nous de vos attentes pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » et de ce que vous attendez de l’élection présidentielle sur le sujet.

    Publié hier à 12h14, mis à jour hier à 17h20 Le Monde

    Article réservé à nos abonnés

    Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie

    Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.

    Publié hier à 10h37 Mariama Darame

    Analyse Article réservé à nos abonnés

    La question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

    Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.

    Publié hier à 10h25, mis à jour hier à 10h37 Elsa Conesa

    Article réservé à nos abonnés

    Le manque de débat pénalise les émissions politiques

    Pendant la campagne présidentielle, les audiences apparaissent en forte baisse par rapport à la même période de 2017. Le manque de suspense et l’absence de confrontation entre les principaux candidats expliquent ce désintérêt.

    Publié hier à 10h16, mis à jour hier à 10h23 Sandrine Cassini

    Article réservé à nos abonnés

    Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

    La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.

    Publié hier à 10h01, mis à jour hier à 10h13 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

    Article réservé à nos abonnés

    Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »

    Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.

    Publié hier à 09h56, mis à jour hier à 10h07 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La France contre elle-même » : critiques et éloge d’un pays divisé

    Richard Werly, journaliste franco-suisse au « Temps », a sillonné les territoires de l’ancienne ligne de démarcation entre la France libre et la zone d’occupation nazie. Dans son ouvrage, il décrit comment l’ancienne fracture « raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui ».

    Publié hier à 05h00 Alain Beuve-Méry

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Comme François Mitterrand, Emmanuel Macron a eu la volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias »

    « Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.

    Publié hier à 04h15, mis à jour hier à 10h31 Alexis Lévrier

    Article réservé à nos abonnés

    Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral

    Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.

    Publié le 23 mars 2022 à 22h00 Anne Rodier

    Comptes de campagne 2017 : l’association prestataire de Jean-Luc Mélenchon de nouveau mise en examen, cette fois pour « tentative d’escroquerie aggravée »

    L’association L’Ere du peuple a été mise en examen le 3 février pour des poursuites aggravées par rapport à celles prononcées au printemps 2021, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI, ouverte en 2018.

    Publié le 23 mars 2022 à 20h22 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h27 Le Monde avec AFP

    Chronique

    Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

    La candidate du Rassemblement national et celle du Parti socialiste ont participé, mercredi, au Handébat, organisé par plusieurs associations. Toutes deux s’opposent au gouvernement sur le calcul de l’allocation aux adultes handicapés.

    Publié le 23 mars 2022 à 19h00 Service politique

    TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine

    Le candidat écologiste à l’Elysée a réitéré ses attaques contre le géant pétrolier qui maintient « l’essentiel de ses activités en Russie » mercredi en fin de journée, et a appelé à ce qu’Emmanuel Macron « impose » le départ du groupe français de Russie.

    Publié le 23 mars 2022 à 18h17 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h32 Le Monde avec AFP

    Allocation déconjugalisée, ministère de plein exercice, accompagnants scolaires : les propositions des candidats sur le handicap

    Seules Anne Hidalgo et Marine Le Pen, candidates à l’élection présidentielle 2022, se sont rendues en personne au « grand oral » organisé sur le sujet, mercredi 23 mars.

    Publié le 23 mars 2022 à 17h12 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h24 Le Monde

    Live Article se déroulant en direct

    Macron promet que le travail conditionnant le RSA pourra être « rémunéré au moins au SMIC », Jadot engage un bras de fer contre TotalEnergies : retrouvez l’actualité politique du 23 mars

    Alors que le candidat écologiste accuse le groupe français d’être « complice de crimes de guerre » en Ukraine, en raison du maintien de ses activités en Russie, TotalEnergies a annoncé qu’il lançait « une action en diffamation » contre M. Jadot.

    Publié le 23 mars 2022 à 16h42 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 21h48 Brice Laemle Marie Pouzadoux

    Sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour

    La chaîne a choisi de programmer le film culte de Jean-Marie Poiré le 10 avril au soir, après une courte couverture des résultats du premier tour. Une première pour une présidentielle.

    Publié le 23 mars 2022 à 14h53, mis à jour hier à 07h25 Le Monde avec AFP

    Article réservé à nos abonnés

    Des enseignants « dans le flou » de la campagne présidentielle

    A moins de trois semaines du premier tour, et quelques jours après l’exposé par le président candidat d’un « nouveau pacte » à leur intention, nombre d’enseignants font part de leurs doutes quant au bulletin à glisser dans l’urne, le 10 avril.

    Publié le 23 mars 2022 à 14h00 Mattea Battaglia

    Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

    Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

    Publié le 23 mars 2022 à 11h43 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 12h58 Le Monde avec AFP

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

    Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

    Publié le 23 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 14h56 Mathilde Gérard

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »

    Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont participé à un grand meeting des droites radicales, mardi, au Palais des sports, à Paris.

    Publié le 23 mars 2022 à 09h11 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h54 Ivanne Trippenbach

    Carte Blanche Article réservé à nos abonnés

    Aux élections, voter en notre âme et inconscience ?

    Des expériences d’associations implicites montrent que notre cerveau a déjà fait son choix avant même que nous en ayons conscience, explique la neuropsychologue Sylvie Chokron dans sa Carte blanche.

    Publié le 23 mars 2022 à 06h00 Sylvie Chokron

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection

    Invité par la candidate socialiste à son meeting de Limoges, l’ancien président a rappelé sa loyauté tout en laissant entrevoir la création d’un nouveau mouvement politique « pour reconstruire la gauche de responsabilité ».

    Publié le 23 mars 2022 à 03h01 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 09h13 Laurent Telo

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    La proposition du candidat Macron de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

    L’opposition et les syndicats dénoncent des emplois au rabais, quand la majorité assure qu’il s’agirait d’« accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active vers un « vrai » contrat de travail.

    Publié le 23 mars 2022 à 01h37 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h40 Alexandre Lemarié

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    La condition animale, un sujet plus visible dans la campagne à l’élection présidentielle

    Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.

    Publié le 23 mars 2022 à 00h42 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 08h19 Abel Mestre Mathilde Gérard

    François Hollande apporte son soutien à Anne Hidalgo mais appelle déjà à « reconstruire la gauche » après l’élection

    L’ex-président s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne d’Anne Hidalgo, à l’exception d’une rencontre lors d’un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.

    Publié le 22 mars 2022 à 21h07 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 21h19 Le Monde avec AFP

    Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

    Le président de la République, candidat à l’élection présidentielle 2022, était sur France Bleu, mardi, pour répondre aux questions et aux critiques d’électeurs issus des classes populaires et moyennes.

    Publié le 22 mars 2022 à 19h01 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 08h47 Claire Gatinois

    Chronique

    Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

    Le candidat écologiste a exhorté, mardi, ses soutiens à « un vote positif » en sa faveur au premier tour et refusé d’envisager dès maintenant la stratégie qu’il suivrait s’il n’est pas qualifié au second.

    Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Service politique

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    François Hollande lance un appel à la reconstruction d’une « gauche de responsabilité », « dès le lendemain » du scrutin présidentiel : retrouvez l’actualité politique du 22 mars

    L’ancien chef de l’Etat était présent au meeting de la candidate socialiste à Limoges mardi soir et a affirmé, au sujet de la future reconstruction de la gauche : « J’y prendrais toute ma part, car c’est tout le sens de ma vie ».

    Publié le 22 mars 2022 à 18h34 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 21h03 Brice Laemle Marie Pouzadoux

    « Des formations ou des immersions en entreprise » : Elisabeth Borne précise la proposition d’Emmanuel Macron sur les contreparties au RSA

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la ministre du travail a précisé les contours de l’une des mesures-phares du président de la République sortant.

    Publié le 22 mars 2022 à 16h37 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h15 Le Monde avec AFP

    Elections 2022 : pourquoi les accusations de trucage de vote ne reposent sur rien

    Quitte à s’arranger avec les faits, des militants de gauche radicale et d’extrême droite distillent la thèse selon laquelle les élections de 2022 seront pipées. Celle-ci trouve un relais chez certains candidats.

    Publié le 22 mars 2022 à 16h21 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 19h05 William Audureau

    Eric Zemmour franchit une étape de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.

    Publié le 22 mars 2022 à 10h43 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h17 Le Monde avec AFP

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    Le candidat Emmanuel Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle

    Adoptée sous Nicolas Sarkozy, abrogée par François Hollande, cette réforme viserait à redonner de l’intelligibilité dans l’administration des pouvoirs locaux en fusionnant les conseillers départementaux et régionaux. Mais sa mise en œuvre paraît délicate.

    Publié le 22 mars 2022 à 10h19 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 19h34 Patrick Roger

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    Accaparé, Emmanuel Macron délègue, sur le terrain, la campagne électorale à ses « doublures »

    Edouard Philippe, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et d’autres ministres sont chargés de vanter le programme du candidat à l’élection présidentielle 2022 retenu à Paris par un agenda surchargé.

    Publié le 22 mars 2022 à 10h17 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h35 Claire Gatinois

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    Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle

    Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.

    Publié le 22 mars 2022 à 10h08 Claire Gatinois

    Éditorial

    Présidentielle : sur les droits de succession, des propositions qui manquent de courage

    Depuis cinq ans, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. Mais ses propositions, comme celles des candidats de droite et d’extrême droite, perpétuent un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée.

    Publié le 22 mars 2022 à 09h55 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 10h06 Le Monde

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Il nous faut construire une santé participative au quotidien, avec les patients et les usagers »

    La « promesse » de la loi Kouchner sur les droits des malades réclame d’être « relancée » affirme, dans une tribune au « Monde », Christian Saout, représentant des usagers au collège de la Haute Autorité de santé. Il propose de confier le débat public à des autorités indépendantes et de l’appuyer sur les associations de terrain pour aller vers les populations les plus éloignées du système de santé.

    Publié le 22 mars 2022 à 06h00 Christian Saout

    Analyse Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public

    La proposition du candidat Emmanuel Macron obligerait l’Etat à financer directement les médias concernés, qui craignent un interventionnisme plus marqué.

    Publié le 22 mars 2022 à 05h45 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 09h52 Sandrine Cassini

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

    Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

    Publié le 22 mars 2022 à 02h24 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h28 Alexandre Lemarié

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « La campagne présidentielle est un puissant révélateur de la faiblesse des novices »

    La victoire en 2017 d’un candidat jeune et hors système a débridé les ambitions au-delà de toute raison. Cinq ans plus tard, les primo-candidats à l’élection présidentielle sont à la peine, au point d’apparaître davantage usés que les vétérans, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

    Publié le 22 mars 2022 à 01h31 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 11h19 Françoise Fressoz

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats à l’élection présidentielle

    Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

    Publié le 22 mars 2022 à 01h29 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h31 Stéphane Mandard

    Chronique

    Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

    Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne cachent plus leurs divergences idéologiques avec La France insoumise, rejettent l’idée d’un ralliement avant le premier tour de l’élection présidentielle et semblent déjà se projeter vers les législatives.

    Publié le 21 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 19h39 Service politique

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »

    Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».

    Publié le 21 mars 2022 à 15h30 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 16h16 Collectif

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    Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

    Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

    Publié le 21 mars 2022 à 15h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h41 Laurent Telo

    Live Article se déroulant en direct

    Pour Jean Castex, « le RSA est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester » : l’actualité politique du 21 mars

    Pour Marine Le Pen, la proposition d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros l’heure ».

    Publié le 21 mars 2022 à 14h11 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 21h23 Brice Laemle Julien Lemaignen

    Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés

    A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».

    Publié le 21 mars 2022 à 12h03 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43 Le Monde

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »

    Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.

    Publié le 21 mars 2022 à 11h30 Arnaud Le Pillouer

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    Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

    L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.

    Publié le 21 mars 2022 à 08h17 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 10h21 Franck Johannès

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    L'Humanité

    Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

    Le débat

    Pierre Laurent

    Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

    La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

    Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

    Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

    La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

    L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

    Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

    Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

    C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

    Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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    Tribunes pour la paix en Ukraine

    Le débat

    Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

    Une solidarité internationaliste concrète

    Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

    L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

    Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

    Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

    Regard depuis l’autre rive de la Russie

    Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

    La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

    Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

    Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

    Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

    Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

    La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

    Faire de la paix une priorité politique

    Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

    Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

    La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

    Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

    Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

    Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

    Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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    Le Monde

    Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

    Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

    Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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    DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

    On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

    L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

    Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

    Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

    La liste officielle des candidats :

    Les candidats éliminés de la course :

    Maxime Vaudano

    Agathe Dahyot design

    L'Humanité

    Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

    Actu

    Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

    Vadim Kamenka

    Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

    Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

    En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

    Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

    Des entreprises détenues par son groupe d’amis

    Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

    Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

    Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

    Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

    À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

    Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

    Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

    Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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    La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

    Tribune

    Nedim GÜRSEL

    Nedim Gürsel Écrivain

    Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

    Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

    « L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

    Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

    Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

    « C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

    Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

    le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
    Le Monde

    Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

    Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

    A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

    Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

    • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

    Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

    Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

    • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

    Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

    Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

    Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

    • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

    Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

    Pour voter, il est nécessaire :

    – d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

    – d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

    – de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

    – de disposer de ses droits civils et politiques.

    • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

    Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

    Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

    • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

    Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

    Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

    Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

    • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

    La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

    La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

    Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
    • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

    Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

    Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

    • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

    Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

    Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

    • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

    La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

    • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

    Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

    Romain Imbach

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    L'Humanité

    Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

    Actu

    Dans l’élan de la présidentielle, la gauche pourrait se trouver désunie, en juin, lors du renouvellement de l’Assemblée nationale. Le PCF a transmis cette semaine une adresse à ses partenaires.

    Naïm Sakhi

    La gauche parviendra-t-elle à se rassembler pour les législatives ? Prévue les 12 et 19 juin, l’élection des députés sera d’autant plus compliquée que la gauche peine à élargir son socle électoral durant la présidentielle. Pour l’heure, ses trois groupes – PS, FI et GDR, dans lequel siègent les communistes – rassemblent 58 députés. « L’état de la gauche est très faible. Au-delà de conserver nos élus, nous devons créer les conditions pour gagner collectivement de nouvelles positions », souligne Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF.

    Une ambition qui pourrait se heurter aussi bien à une volonté de transformer le scrutin en un troisième tour de la présidentielle qu’au risque d’abstention dans les catégories populaires. S’alarmant du danger qu’encourt la gauche si elle venait à être quasiment absente de l’Hémicycle dans la future législature, le PCF a envoyé, cette semaine, une missive aux forces de gauche.

    Un « pacte d’engagement commun » à gauche

    « Nous souhaitons travailler au plus grand nombre de rassemblements », assure Pierre Lacaze. Le responsable PCF se dit « assez confiant » au sujet des 9 députés communistes sortants qui se représentent. Mais, dans l’Allier et dans la 4e  circonscription de Seine-Saint-Denis, où Jean-Paul Dufrègne et Marie-George Buffet passent la main, le dirigeant souligne « un enjeu supplémentaire ». Les élus sortants devraient cependant être candidats suppléants. Du reste, les communistes ciblent « dix à quinze » circonscriptions gagnables, « en fonction des rassemblements qui se construiront ».

    Une dynamique que réclame, depuis près d’un an, Fabien Roussel, en formulant le vœu d’un « pacte d’engagement commun » à gauche pour les législatives. Un appel qui n’a pour l’heure pas été fructueux. Pour arriver à conclure un large accord, les différentes formations devront « réussir à conjuguer le poids médiatique de la présidentielle et l’implantation dans les territoires », note Pierre Lacaze. Ces dernières semaines, les communistes, qui ont déjà investi près de 350 candidats en métropole, ont multiplié les échanges avec les socialistes et les insoumis.

    EELV et la FI attendent le 11 avril pour s’engager

    Chez les écologistes, l’objectif affiché est de retrouver un groupe, dont le seuil est fixé à 15 députés. Une tâche compliquée, d’autant plus qu’aucun des 10 députés du pôle écologiste n’est issu d’EELV ; ils ont été élus en 2017 sous les étiquettes LaREM et PS. Ce week-end, le conseil fédéral des Verts a acté une première salve d’investitures. EELV cible 16 circonscriptions jugées très favorables. Parmi lesquelles Strasbourg, où la porte-parole Sandra Regol se présente. Le secrétaire national Julien Bayou concourra dans la capitale pour la 5e circonscription de Paris, tout comme l’ex-candidat aux municipales David Belliard (7e), la porte-parole Eva Sas (6e) et Sandrine Rousseau (9e). Pour l’heure, EELV, qui réserve une centaine de circonscriptions à ses partenaires du pôle écologiste, n’a pas entamé de « négociations ouvertes » avec les autres formations de gauche, assure Hélène Hardy. « Si elles interviennent, ce sera à partir du 11 avril », poursuit la responsable aux élections.

    Conditionner les accords aux législatives en fonction de l’issue de la présidentielle est une position partagée par les insoumis. « Nous serons prêts à tous les scénarios, assure Paul Vannier, coresponsable des élections à la FI, mais nous préférons discuter sur les bases d’une qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour. » Dans l’optique de « construire une future majorité », autour du candidat de l’Union populaire, les insoumis ont fait parvenir, la semaine dernière, des courriers au PCF et à EELV. Des « partenaires potentiels » de gouvernement, précise le dirigeant insoumis.

    Un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions

    Aux écologistes, la FI propose un ralliement aux 10 députés du pôle écologiste, en plus de 5 candidats EELV, en échange d’un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions. « Une opération de communication », selon Hélène Hardy, loin de satisfaire la formation écologiste qui a investi des candidats face à des cadres de la FI, dont Adrien Quatennens, Mathilde Panot, mais aussi Alexis Corbière.

    « Les insoumis sont ceux que nous avons le plus rencontrés », note Pierre Lacaze, soulignant que, « fin février, ils ont mis fin à des discussions pourtant bien entamées ». Dans son courrier, la FI table sur un soutien réciproque aux élus sortants, n’excluant pas « la possibilité d’élargir (les) discussions ». Pour l’heure, la France insoumise dispose de 450 binômes « chefs de file », notamment face à des députés PCF.

    Reste la question du PS. En 2017, les socialistes étaient parvenus à maintenir un groupe de 25 députés PS et apparentés. « Avec Anne Hidalgo à 2 %, cela donne 18 députés », mesure un membre de la direction, auprès du JDD. « C’est un calcul arithmétique, mais il faudra tenir compte des réalités locales », nuance un parlementaire. Et, symbole des difficultés du PS, François Hollande envisagerait de se présenter en Corrèze. L’ancien président entend prendre ainsi toute sa place dans l’hypothèse d’une reconstruction d’un PS qu’il a lui-même plongé dans la crise.

    Législatives 2022gauchepierre lacazepcf
    L'Humanité

    VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

    Vidéo

    Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

    Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

    Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

    « On se prive »

    Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

    Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

    Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

    Interrogations autour de la réforme des retraites 

    La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

    Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

    Le Monde

    Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

    Le socle d’électeurs du président de la République sortant s’est droitisé depuis 2017. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.

    Christian Estrosi n’occupe son bureau de maire de Nice « que » depuis 2008, mais le lieu raconte une vie politique sur près de trois décennies. Celle d’un engagement constant à droite, que le parti s’appelle RPR, UMP ou Les Républicains (LR). Quelques photos souvenirs se glissent entre des dessins de Niki de Saint Phalle représentant des personnages bigarrés. L’une figure monsieur le maire aux côtés de Jacques Chirac et de son épouse, Bernadette, les cheveux recouverts d’un austère voile noir. Une autre le montre en compagnie de Nicolas Sarkozy.

    Une petite dernière s’est frayé un chemin dans ce panthéon, en 2021. On y voit l’élu entouré d’Emmanuel et Brigitte Macron. « Pour mon ami Christian Estrosi. Je t’embrasse », a dédicacé le chef de l’Etat. Dès 2017, le Niçois manifestait de l’aménité envers l’ancien ministre de François Hollande, qui ambitionnait de « dépasser » le clivage droite-gauche.

    Aujourd’hui, son soutien pour ce « grand président », candidat à sa réélection les 10 et 24 avril, est devenu franc et massif. Mais comme le sexagénaire commence à connaître son Macron, il ne se risque pas à le qualifier d’homme de droite. « Emmanuel Macron, c’est le meilleur représentant du dépassement dont nous avons besoin. J’ai toujours été gaulliste, il incarne une certaine idée de la France et de la Résistance, portée par le général de Gaulle », justifie-t-il.

    Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

    Par déformation, sans doute, l’ex-LR (il a quitté le parti en 2021) ne peut néanmoins pas s’empêcher de surligner tous les marqueurs de droite supposés que l’on retrouve dans le programme du président candidat : report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, allégement des droits de succession… « Certains, à gauche, et qui ont de la sympathie pour Emmanuel Macron, le trouvent trop à droite, convient Christian Estrosi. Certains, à droite, et qui ont de la sympathie pour lui, trouvent qu’il n’y vient pas assez. » Ce qui souligne déjà une direction.

    L’expérience et la stature

    L’élection présidentielle de 2022 pourrait marquer un phénomène inédit : la réélection d’un chef de l’Etat dont le barycentre basculerait de gauche à droite. Si le locataire de l’Elysée conserve une grande partie de l’électorat social-démocrate qui a fait son succès il y a cinq ans, son socle a tôt fait de se droitiser au cours du quinquennat. La verticalité de son exercice du pouvoir et son libéralisme économique ont contribué à organiser cette migration, qui pourrait faire d’Emmanuel Macron le candidat favori d’un camp tenu, en 2017, par François Fillon.

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    L'Humanité

    Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

    Vidéo

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

    Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

    Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

    Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

    « L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

    En moins de deux ans, les présidents du parti Les Républicains des grandes collectivités de PACA, Nice, Toulon et Marseille, ont rejoint le camp présidentiel et lancé une recomposition nationale.

    Sur la scène, Renaud Muselier, Martine Vassal et Hubert Falco encadrent Gabriel Attal et Gérald Darmanin et entament à pleine voix La Marseillaise. Sans la présence du porte-parole du gouvernement, numéro un à l’applaudimètre, on pourrait presque s’imaginer revenu quelques années en arrière, dans le final enfiévré d’un meeting du parti Les Républicains (LR). Ce samedi 12 mars, c’est pourtant bien une réunion publique de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron qui se tient au Dock des Suds, salle de spectacle de Marseille.

    Le casting est symbolique. Voir ainsi le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et le maire de Toulon, tous piliers historiques de l’UMP puis de LR, concrétise un bouleversement majeur. La migration d’une grande partie de la droite du Sud-Est vers le camp présidentiel et le soutien à Emmanuel Macron.

    Christian Estrosi manque à l’appel, mais son absence n’est que fortuite. Le président de la Métropole Nice-Côte d’Azur est l’hôte, mercredi 23 mars, d’un grand meeting régional dans sa ville, en présence de l’ancien premier ministre Edouard Philippe et du ministre de la santé, Olivier Véran. A Marseille, il a dépêché son premier adjoint, Anthony Borré, nouveau responsable Horizons – le parti fondé par Edouard Philippe – en PACA, et son conseiller politique Pierre-Louis Cros.

    Christian Estrosi rejoint Horizons, le parti de l’ancien premier ministre Edouard Philippe

    « Le président a besoin de poids lourds électoraux derrière sa candidature. Ce soir, il a aligné tout le monde », savoure la conseillère régionale Sabrina Agresti-Roubache, amie personnelle du couple Macron et « go-between », comme elle se définit, « intermédiaire » entre l’Elysée et Marseille. En prise directe avec Jean-Marie Caillaud, le conseiller territoires d’Emmanuel Macron, c’est elle qui a décroché son téléphone pour convier les ex-ténors de LR au premier meeting de campagne dans les Bouches-du-Rhône. Cette productrice audiovisuelle a aussi orchestré le ralliement d’élus de second rang, comme celui du maire du 5e secteur de Marseille, Lionel Royer-Perreaut, démissionnaire de LR début février 2022.

    Comment Emmanuel Macron veut assécher l’électorat de LR

    Lente conversion

    Les « marcheurs » de la première heure ont trouvé un surnom à ces transfuges : les « réfugiés politiques ». Face à ceux qui les combattaient il y a quelques mois encore, les députés de la majorité présidentielle, eux, affichent la « bienveillance » souhaitée par Emmanuel Macron. « La droite du Sud-Est a donné le “la” à la droite nationale. Les élus fréquentables sont déjà avec nous. Ne restent à LR que les ciottistes, qui, c’est écrit, finiront avec Zemmour », assure ainsi Mohamed Laqhila, député MoDem d’Aix-en-Provence.

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    Le Monde

    A l’agenda du vendredi 25 mars

    Un direct quotidien. A seize jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

    Dans le poste. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière, et Jean Lassalle (Résistons !), sont les invités de l’émission « Les 4 vérités » à 7 h 40 sur France 2. Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) est interrogé à partir de 8 h 15 au micro de Sud Radio tandis que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, répondra aux questions de France Info à 8 h 30.

    Ukraine. Emmanuel Macron sera à Bruxelles pour les sommets de l’OTAN et du G7, et pour un conseil européen.

    Tours de France. Marine Le Pen tient un meeting à Saint-Martin-Lacaussade (Gironde). Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sera à Nice, et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) en meeting à Rennes.

    Obsèques. Les funérailles d’Yvan Colonna se dérouleront à Cargèse (Corse-du-Sud), à partir de 15 heures.

    Insertion. La Fédération des entreprises d’insertion organise, à la mi-journée à Paris, un point de presse à l’issue du « printemps de l’inclusion spécial élection présidentielle ».

    Nos articles pour approfondir

    Les essentiels de la campagne

    L'Humanité

    A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

    Vidéo

    La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

    A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

    Le Monde

    Présidentielle 2022 : les programmes internationaux dans l’ombre de la guerre en Ukraine

    Le conflit force les candidats à préciser leur position, notamment sur la Russie, au risque parfois de la contradiction.

    La guerre en Ukraine, qui est venue percuter la campagne présidentielle et occulte nombre de débats, met en lumière une grille de lecture des programmes des candidats sur les questions internationales. Parmi les sujets plus ou moins clivants, leur attitude face à la Russie, l’OTAN ou l’Union européenne (UE). Tous sont d’accord pour ne pas intervenir dans le conflit déclenché par Vladimir Poutine le 24 février, même si les événements marquent le retour de la guerre au cœur du continent européen. Certains, comme Eric Zemmour, ont tardé à condamner l’invasion russe. Mais tous entendent éviter une catastrophe humanitaire dans un pays situé aux portes de l’UE et, surtout, un conflit de plus grande ampleur encore.

    La plupart des candidats prônent de nouvelles sanctions contre la Russie même si quelques-uns, comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, doutent de l’impact de ces mesures

    La plupart des candidats prônent de nouvelles sanctions contre la Russie, même si quelques-uns, comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, doutent de l’impact de ces mesures. Yannick Jadot et Anne Hidalgo recommandent de livrer davantage d’armes aux autorités ukrainiennes. M. Macron reste très discret sur la question même si Paris procède à des livraisons d’armes présentées comme « défensives ».

    Comparez les programmes des principaux candidats

    Tous sont peu ou prou d’accord pour que la France prenne « sa part », comme le dit Emmanuel Macron, dans l’accueil des réfugiés qui arrivent en masse, surtout dans les pays voisins de l’Ukraine, à commencer par la Pologne. Tout en divergeant par ailleurs sur les questions migratoires, les uns et les autres semblent redécouvrir au passage les vertus du droit d’asile. A quelques nuances près : Eric Zemmour entend limiter l’accès à ceux qui « ont des attaches en France ».

    Moins d’antagonisme sur les questions européennes

    Les opinions divergent plus nettement au sujet des conséquences à tirer du conflit sur le plan de la défense. Plusieurs candidats, à commencer par le président sortant, mais aussi Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour veulent augmenter le budget consacré à l’armée. M. Macron veut le porter à 50 milliards d’euros par an en 2025 (contre 41 milliards à ce jour) et doubler les effectifs de réservistes. Mme Le Pen promet 55 milliards en 2027. A l’instar de Yannick Jadot et d’Anne Hidalgo, d’autres proposent de tirer les leçons du conflit sur le plan militaire, mais sans s’avancer sur les chiffres.

    Le rôle de la France dans l’OTAN est un autre sujet très clivant. Par souci d’indépendance à l’égard des Etats-Unis, plusieurs candidats promettent de sortir du commandement intégré de l’Alliance atlantique. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui veut sortir par étapes de l’organisation, de Fabien Roussel, tout comme de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour à l’extrême droite.

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    Le Monde

    Retraite : l’âge légal de départ polarise le débat électoral

    Loin du complexe système universel par points abandonné par Emmanuel Macron, les candidats à l’élection présidentielle s’opposent sur l’âge à partir duquel la pension peut être versée.

    Le débat sur les retraites dans la perspective de la présidentielle présente au moins un avantage : celui de se résumer à une question aussi simple que classique. Faut-il travailler plus, moins ou tout autant qu’aujourd’hui pour pouvoir réclamer le paiement de sa pension ?

    Ce point-là constitue la principale ligne de clivage dans les argumentaires des candidats en lice. On est loin du très complexe système universel par points qu’Emmanuel Macron voulait créer durant son quinquennat, avant de le mettre entre parenthèses sous l’effet de la crise sanitaire, puis d’y renoncer, au profit d’un projet « plus lisible ».

    Comparez les programmes des principaux candidats

    Les douze prétendants à la magistrature suprême se répartissent schématiquement en trois groupes. Le premier réunit les partisans d’un recul de l’âge légal de départ à la retraite – de 62 ans à 65 ans pour Emmanuel Macron et Valérie Pécresse et jusqu’à 64 ans, s’agissant d’Eric Zemmour. Tous les trois invoquent la volonté de garantir la pérennité d’un dispositif dont les finances ont été ébranlées par la récession liée à l’épidémie de Covid-19, avec un déficit de 13 milliards d’euros en 2020 sur l’ensemble des régimes. Le retour à l’équilibre n’interviendrait pas avant la première moitié des années 2030, dans le scénario le plus optimiste.

    Dépenses et ressources

    En repoussant en plusieurs étapes l’âge à partir duquel les personnes peuvent faire valoir leurs droits à la retraite, M. Macron, Mme Pécresse et M. Zemmour poursuivent un double objectif : réduire le poids des dépenses de pension et augmenter les ressources – puisque les travailleurs cotiseront plus longtemps si leur carrière professionnelle s’allonge.

    Le passage à 65 ans rapporterait environ 15 milliards d’euros d’économies d’ici à 2030, d’après l’équipe de campagne de M. Macron. Cette manne serait versée dans un pot commun qui permettrait de financer les projets du président candidat : mesures en faveur des retraités, investissements dans d’autres secteurs de la protection sociale (branche autonomie, santé), baisse d’impôts, etc. Autrement dit, la réforme de M. Macron s’inscrit dans une vision globale des comptes publics – avec certains curseurs qui sont poussés vers le bas tandis que d’autres remontent.

    A la gauche de la gauche, la solution préconisée est beaucoup plus facile à expliquer : rétablissement du droit à la retraite à 60 ans

    Les neuf autres personnalités engagées dans la course à l’Elysée désapprouvent le slogan du « travailler plus ». Plusieurs d’entre elles considèrent que la règle des 62 ans doit rester inviolée : Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot. Pour la représentante du PS, il n’y a « pas de problème de financement ». Elle s’appuie sur les rapports du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui, lui-même, retient la part des dépenses de pension dans le produit intérieur brut du pays pour « évaluer la soutenabilité » du système. Ce pourcentage, qui a bondi à 14,7 % en 2020, devrait diminuer constamment à partir de 2030, oscillant dans une fourchette comprise entre 11,3 % et 13 % « à l’horizon 2070 », grâce aux réformes menées entre 1987 et 2014. Ces tendances montrent que les comptes du dispositif sont sur une trajectoire « maîtrisée », d’après le COR.

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    L'Humanité

    Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

    Vidéo

    Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

    Lina Sankari

    Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

    Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

    Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

    La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

    Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

    Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

    Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

    L'Humanité

    VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris

    Vidéo

    À moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.

    Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.

    Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.

    Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années

    « On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.

    Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.

    Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.

    « Pas de salaire inférieur à 1 700 euros » 

    Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.

    Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.

    Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.

    Le Monde

    SANS TITRE

    Tribune. Il y a des symboles que l’on ne peut ignorer. Trois jours avant l’invasion de l’Ukraine par l’armée poutinienne s’éteignait mon grand-père, à 99 ans. Matricule 39986 du camp de Flossenbürg, il répéta toute sa vie qu’il avait été déporté comme résistant, non « seulement » comme juif. Il avait choisi de se battre pour un idéal ; contre une idéologie infernale.

    Dans mon premier roman, La Synthèse du camphre (Gallimard, 2010), écrit à l’âge de sa déportation, il m’avait semblé évident de raconter sa guerre, et surtout comment il avait retrouvé par miracle, au début des années 2000, le GI qui l’avait pris dans ses bras un matin d’avril 1945. Dans le dernier chapitre, je citais le discours de Claude Simon recevant son Nobel : « Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d’habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée. J’ai été témoin d’une révolution, j’ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (…), j’ai été fait prisonnier, j’ai connu la faim, le travail physique jusqu’à l’épuisement, je me suis évadé, j’ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort, (…) et cependant, je n’ai jamais encore, à 72 ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n’est, comme l’a dit, je crois, [Roland] Barthes après Shakespeare, que “si le monde signifie quelque chose, c’est qu’il ne signifie rien” – sauf qu’il est. »

    Il n’empêche : le monde ne signifiait peut-être rien, mais en écrivant le dernier mot de mon livre, j’étais convaincu que ma génération – européenne – serait la première à ne plus envisager la guerre comme un péril authentique.

    Parce que la seconde guerre mondiale n’avait été que l’occurrence ultime d’une série de conflits fatalement répétitifs. Jusque-là, il ne s’était pas passé six mois sans que deux pays de notre continent entendent s’envahir ou s’exterminer. Au-delà du conflit franco-allemand de 1870 ou de la boucherie de la Grande Guerre, pensons à la guerre de Trente Ans, démarrée en 1618, qui lamina l’Europe, à la guerre anglo-espagnole de 1727, aux trois guerres de Silésie, à la guerre de Sept Ans (qui opposa dès 1756 la France et l’Autriche à la Grande-Bretagne et à la Prusse), à la guerre suédo-norvégienne de 1814, à la guerre austro-prussienne de 1866, à la guerre polono-lituanienne de 1920… Sans parler des guerres dites « de Coalitions », dont Napoléon fit son miel puis les frais, qui installèrent l’idée d’une conscription massive, et de conflits plus technologiques où l’artillerie deviendrait reine.

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    L'Humanité

    Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

    Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

    Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

    Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

    Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

    Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

    Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

    Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

    Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

    (Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

    Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

    Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

    Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

    Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
    Le Monde

    « On voulait aussi un monument qui rappelle à Boris Johnson sa responsabilité » : le Covid-19 gravé au cœur de Londres

    Pour marquer les esprits, une association de familles de victimes du Covid-19 a transformé depuis un an un mur de Londres en mémorial. Un site en passe de devenir un lieu de mémoire officiel de la pandémie.

    « Venez en fin de matinée, on sera là, et il va faire un temps magnifique ! » Fran Hall a donné rendez-vous ce vendredi 18 mars à un endroit très spécial : au National Covid Memorial Wall, le « mémorial national du Covid ». Démarré le 29 mars 2021, il s’étire sur presque 500 mètres en bord de Tamise, sous les fenêtres de Saint-Thomas (le principal hôpital du centre de Londres), juste en face du palais de Westminster.

    Gilets rose fluo sur le dos, Fran et une amie sont en train de tendre un fil en haut du mur. « C’est pour accrocher les photos de défunts que nous enverront leurs proches, pour le premier anniversaire du mur, le 29 mars », explique Fran Hall, yeux clairs et voix douce. Quand elles auront fini, elles retourneront aux pots de peinture rouge qu’elles utilisent pour raviver les couleurs des dizaines de milliers de cœurs peints les uns contre les autres sur l’ensemble du mur. Chacun représente une personne disparue : il y en a au moins 150 000 (plus de 185 000 personnes sont mortes avec la mention « coronavirus » sur leur certificat de décès au Royaume-Uni).

    Processus de deuil

    Tous les vendredis, Fran Hall et une poignée d’autres membres de l’association Covid-19 Bereaved families for justice (« Covid-19, les familles en deuil pour la justice ») se rendent à Londres pour entretenir le mur, ajouter des cœurs (une centaine de personnes meurent encore chaque jour de la maladie), effacer d’éventuels graffitis. Pour ces volontaires, qui ont toutes perdu un proche du coronavirus, la démarche fait partie du processus de deuil.

    Le mari de Fran Hall est mort en septembre 2020, à seulement 66 ans. Il a probablement contracté la maladie lors d’un ­rendez-vous à l’hôpital où il était traité pour un cancer de la prostate. Comme bien d’autres Britanniques, cette cheffe d’une entreprise de pompes funèbres du Buckinghamshire n’a pas pu être à ses côtés pour ses derniers instants.

    Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

    « Etre ici, c’est comme une thérapie par l’art. Il y a quelque chose de méditatif à peindre les cœurs, on a le sentiment de contribuer à empêcher que le souvenir des gens disparaisse. Et parler fait du bien : on vient juste de discuter avec une dame venue de Chester [nord-ouest de l’Angleterre]. Elle a perdu sa mère du coronavirus mais jusqu’à présent, elle n’avait pas eu l’occasion de parler à d’autres personnes ayant perdu des proches », explique Fran Hall.

    A l’intérieur de beaucoup de cœurs est écrit un message, comme sur de petites pierres tombales : le nom du défunt, des « miss you dad », « miss you mum », etc. Certains proches ont tiré parti des fentes du mur pour glisser une photo plastifiée ou une fleur. Les premiers mètres du mur sont réservés aux enfants disparus – ils sont plus de 150 dans le pays.

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    L'Humanité

    Reportage. Près de Kiev, «on se demande si on va rester vivants...»

    Reportage

    À Brovary, près de Kiev, des bénévoles tentent d’aller chercher les habitants des villages occupés par l’armée russe. Reportage

    Pierre Barbancey

    Sélectionnés pour vous, ces articles de notre édition spéciale :

    VIDEO Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.

    Brovary, Jytomyr, Korosten (Ukraine), envoyé spécial.

    Sergueï, sexagénaire, ne peut rejoindre les forces armées. Pourtant, il fait partie de ces « héros anonymes » des temps de guerre. Il est né en Russie, possède un passeport ukrainien depuis 1976. Il proclame sans ambages à l’adresse de Vladimir Poutine: « Je n’ai pas demandé à être libéré. »

    Venu du village de Bobrovytsia qu’il a pu quitter, Sergueï s’emploie maintenant, en dehors de tout circuit officiel, à venir en aide à ceux qui sont restés coincés et se terrent dans les sous-sols, parce que l’armée russe patrouille dans les ruelles et pour éviter les bombardements. Chaque matin, avec les voitures de ses amis, il sillonne les sentiers dans la forêt. « Parfois, les soldats ukrainiens nous indiquent des directions, mais ils ne nous accompagnent pas. Il faut faire très vite car c’est dangereux. » Sergueï évoque aussi ces soldats russes qu’il a rencontrés à Bobrovytsia. « Sept d’entre eux sont venus parler. Ils étaient très jeunes. Ils disaient qu’ils ne voulaient pas faire la guerre. Ils demandaient aux gens de rester chez eux pour ne pas être tués et proposaient même des bonbons. Les plus anciens, en revanche, sont très violents. »

    « Je vis au jour le jour »

    Anatoly, 60 ans, est chauffeur de bus scolaire. Il a été officiellement réquisitionné par les autorités pour ramener des familles qui tentent de fuir. « Les gens passent par la forêt, alors on prend les petits chemins, en partie escortés par l’armée ukrainienne. Ce n’est pas toujours facile », raconte l’homme en tirant sur sa cigarette, des cernes sous les yeux et une barbe de trois jours. Il poursuit : « Les Russes prennent les hameaux, pillent les maisons, dérobent les cochons dans les fermes, l’essence… Tout, quoi ! » Lorsqu’on l’interroge sur la guerre, les événements, l’avenir, Anatoly nous regarde, ahuri. « Je ne pense rien, je vis au jour le jour. » Un quotidien qui lui fait côtoyer la mort. Son secret pour continuer? « J’ai une icône dans mon bus. Je mets le moteur en marche, je fais un signe de croix et je pars. »

    En Ukraine, nous vivons une guerre civile depuis Huit ans.

    À la mairie de Brovary, Alexeï Dorochenko aide à la coordination des couloirs humanitaires avec l’armée russe. La veille, près de 1 200 personnes – dont 30 enfants – de quatre villages différents ont été évacuées. Quarante bus ont été mobilisés. « Le convoi des bus vides doit être précédé d’une ambulance, précise-t-il. En général, on demande aux gens de se rassembler au centre du village avec leurs voitures, s’ils en ont. Mais la communication n’est pas toujours facile. Parfois, il y a beaucoup plus de monde que prévu. Tout change tout le temps. Les Russes peuvent être à un endroit un jour et partis le lendemain. »

    À Zhytomyr, Ihor, 67 ans, devant sa maison en ruines. © Chris McGrath / Getty Images/AFP

    Pas toujours facile d’embarquer dans un de ces bus. Aleksandra, 18 ans, étudiante en sociologie à Kiev, y est parvenue. Elle a laissé son village de Rosariv, 1 500 habitants, à présent deserté. Les soldats russes se trouvaient dans la localité d’à côté. À Brovary, dans une crèche aménagée, la jeune fille aux nattes tressées et retenues par un ruban jaune d’un côté, bleu de l’autre, se remémore la trentaine de maisons détruites par les tirs d’artillerie entre les deux armées. « Avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, nous nous sommes réfugiés dans le sous-sol. Pendant trois jours, nous sommes parvenus à sortir quelquefois. Mais, ensuite, les bombardements ont été si intenses, que nous sommes restés enfermés vingt-quatre heures. On se demandait si on allait rester vivants. »

    Encore émue, la jeune fille se souvient de son arrivée à Brovary. « Il y avait de la lumière, pas d’explosion. J’ai ressenti un grand calme. J’étais heureuse. » Aleksandra veut rester optimiste. « Je crois en l’avenir. Je suis persuadée qu’on va gagner et qu’on va retrouver une vie normale. »

    La vie normale… Jula voudrait bien aussi la retrouver. Pour l’heure, elle n’a que le désespoir. Son mari et son fils ont été mobilisés. Nous la croisons alors qu’elle marche le long d’une route, son passeport à la main, pour retourner dans le village de Zalesie, à 10 km de là. Elle est en pleurs. « Les gens n’ont plus rien, les Russes tuent les chiens pour les manger, assure-t-elle dans un sanglot. Mes voisins sont encore là-bas. » Au dernier check-point, où seule l’armée passe, les soldats lui offrent du thé, un gâteau et ravivent le feu. Puis ils lui demandent de repartir à Brovary.

    « Les frontières ne seront plus comme avant »

    À l’ouest de Kiev, Jytomyr, entourée de bases militaires et même d’un aéroport, reste une cible privilégiée. À Korosten, à 70 km de la frontière biélorusse, les sirènes d’alerte retentissent jusqu’à six fois par jour. De nombreuses maisons ont également été détruites. « Ma fille de 29 ans est morte là », dit tristement un homme qui ne veut pas dire son nom, en montrant des ruines. Un enfant a eu les jambes arrachées.

    « Avant, beaucoup de Biélorusses venaient ici », déplore Sergueï, chef de la brigade de surveillance civile de la ville. Maintenant, plus personne ne franchit la frontière à part les soldats qui lancent des ponts mobiles sur la rivière Pripiat, depuis que le vrai pont a été détruit par les Ukrainiens pour empêcher une invasion.

    Le centre commercial de Kiev, détruit dans la nuit du 20 au 21 mars. © Thomas Peter/Reuters

    « C’est tragique, s’emporte Boris Ostov, 75 ans, ancien soldat de l’armée rouge, en servant une première tournée de sa vodka maison, aromatisée à l’ail. Nous vivons une guerre civile depuis huit ans en Ukraine. On espérait une solution, mais pas comme ça. » Il reste sceptique sur l’expression de « dénazification » utilisée par le président russe. Mais il fait remarquer qu’il y a trois ans, une rue de Jytomyr a été baptisée Stepan Bandera, du nom du dirigeant nationaliste ukrainien ayant collaboré avec les nazis. En 2016, la même chose s’était passée à Kiev. « C’est depuis 2014 et l’arrivée au pouvoir de gens inconnus, bizarres qui ont commencé à faire renaître le nom de Bandera », souligne-t-il. Il reconnaît cependant que «  Zelensky fait preuve de force. C’est important. Mais les frontières de l’Ukraine ne seront plus comme avant ».

    Bien d’autres choses ne seront plus comme avant. Olga Hamoutovska, une sportive championne de tir à l’arc, qui vit aussi à Jytomyr, l’avoue sans détour. « Ça fait peur, ça fait mal. C’est comme si ton voisin pensait que ta maison lui appartient. Moi, je me suis réveillée le 24 février (date du début de la guerre – NDLR) avec deux explosions. Donc, il faut se défendre. » La jeune femme précise: « Avant, je ne me rendais pas compte de la nationalité. Maintenant, je suis fière d’être ukrainienne, de porter les couleurs de mon pays lors des compétitions internationales. »

    Sur le réseau social TikTok, particulièrement utilisé par les jeunes, les échanges sont rudes. « Dès que tu commentes une vidéo, mets un “like” ou écris “Vive l’Ukraine”, tu peux être sûr que tu vas avoir des commentaires prorusses. » Aujourd’hui, elle ne veut penser qu’à une chose. « Dans un mois, nous avons une compétition. Il faut arrêter la guerre. »

    La capitale ciblée par l’artillerie

    À Kiev, après un mois de guerre, les bombardements russes semblent se concentrer sur des objectifs militaires, à l’image de la roquette qui a frappé, dimanche soir, un centre commercial d’un quartier où les forces ukrainiennes dissimulaient pièces et munitions d’artillerie. Huit personnes ont été tuées, vraisemblablement des soldats. Des parties de missiles, abattus par la DCA (défense antiaérienne) ukrainienne, ont toutefois fait des dégâts sur des immeubles et causé des victimes civiles. Des drones suicides ou larguant des bombes sont également employés par l’armée russe au-dessus de la capitale. Mercredi, la ville était toujours sous couvre-feu, sans doute pour redisposer les défenses antiaériennes et les batteries de lance-roquettes. Les zones d’Irpin et de Liutij étaient toutes deux, mercredi, le théâtre d’intenses tirs d’artillerie.

    Guerre en Ukraine
    Le Monde

    A l’agenda du jeudi 24 mars

    Live animé par Brice Laemle, Marie Pouzadoux et Simon Auffret

    Un direct quotidien. A dix-sept jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

    Avenir du secondaire. Le SNES-FSU, syndicat d’enseignants du collège et du lycée, organisait un grand oral sur l’avenir de leurs établissements, en fin de journée. Aucun candidat n’était présent, mais plusieurs équipes de campagne ont envoyé un représentant : celles de Yannick Jadot, de Jean-Luc Mélenchon, de Fabien Roussel, d’Anne Hidalgo, de Nathalie Arthaud, de Philippe Poutou et d’Emmanuel Macron.

    « Elysée 2022 ». L’émission de France 2 « Elysée 2022 » a poursuivi son programme en invitant cinq candidats à l’élection présidentielle, jeudi soir  : Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud, avec un temps de parole différencié selon les candidats, dans le respect des règles d’équité renforcée édictées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

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    Les essentiels de la campagne

    L'Humanité

    Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier

    Décryptage

    Le président russe a envahi ce pays depuis un mois. Ce conflit criminel décrété par le Kremlin, qui a déjà causé des milliers de morts et une crise humanitaire, s’enlise, semblant refléter une erreur stratégique de la part de Moscou.

    Vadim KamenkaChristophe DeroubaixMarc de Miramon Lina Sankari

    Vladimir Poutine a décrété l’invasion de l’Ukraine dans la nuit du 23 au 24 février. L’offensive visait des installations militaires et plusieurs localités : Kharkiv, Kiev, Marioupol, Odessa. Un mois et des milliers de morts plus tard, qui s’ajoutent aux 14 000 victimes du conflit dans le Donbass depuis 2014, la Russie détient, à l’exception de la ville assiégée de Marioupol, les pourtours de la mer d’Azov et a avancé le long de sa frontière terrestre et de celle de la Biélorussie (voir carte ci-dessous). Néanmoins, aucune grande ville, excepté Kherson, n’est tombée.

    1. Pour Poutine, une guerre déjà perdue ?

    À 4 heures du matin, le 24 février, le président russe prend la parole dans un discours télévisé. Il annonce :  « Conformément aux traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février de cette année, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale. » Vladimir Poutine venait de reconnaître, deux jours plus tôt, l’indépendance des deux républiques autoproclamées. Il déclenche une guerre, avançant comme objectifs « la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine » et la protection des « personnes victimes d’intimidations et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans ». Critiquant « l’expansion de l’Otan », il dénonce l’absence de prise en compte des demandes de Moscou concernant sa sécurité.

    Quatre semaines plus tard, l’offensive « s’enlise malgré toutes les destructions », a affirmé, mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Les importantes difficultés militaires font douter d’un succès sur le terrain. « Tout dépend du but de Vladimir Poutine. Est-ce s’arroger l’accès à la mer d’Azov, fortifier le Donbass et obtenir quelques victoires symboliques, ou faire capituler Volodymyr Zelensky ? La seconde option semble désormais peu probable », analyse une journaliste russe.

    Avant le conflit, les diverses demandes diplomatiques russes portaient sur la neutralité de l’Ukraine, sa démilitarisation et la renégociation d’une architecture de sécurité en Europe avec les États-Unis. La pression verbale et militaire exercée par Poutine l’a emmené jusqu’à la guerre, pour ne pas faire face à un échec. « Englué dans une surenchère meurtrière, il provoque le rapprochement de l’Otan de ses frontières, une Ukraine surarmée avec une perspective réelle d’association et le retour des États-Unis et de l’Alliance atlantique en Europe », analyse l’historien Andreï Gratchev. Pour sortir de cet échec, quelle que soit l’issue de la guerre, l’idée de faire passer une défaite pour une victoire est évoquée par Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Nanterre : « Il est possible d’obtenir une concession de la part de Kiev et de la présenter en interne comme un succès. Mais on n’en prend pas le chemin. » Et Poutine s’enferme dans un discours fasciste et la répression.

    2. Le regain du sentiment national ukrainien

    Depuis quatre semaines, le conflit a servi de catalyseur pour unifier le pays contre l’envahisseur. Les bombardements quotidiens, les centaines de morts, les destructions ont réveillé un sentiment national dans la société et sur l’ensemble du territoire. « On se souvient tous du jour de l’attaque. Au fur et à mesure des jours et du sang versé, tous souhaitent combattre et aider pour stopper cette agression », témoigne Sveta à Odessa, sur les bords de la mer Noire. La résistance des Ukrainiens a surpris Vladimir Poutine, persuadé que sa guerre éclair et la destruction des installations militaires suffiraient au soulèvement des populations russophones dans l’Est, voire à  leur adhésion et la capitulation. Au contraire, les liens économiques, culturels, familiaux avec la Russie sont devenus secondaires. « Au niveau régional, la Russie veut montrer que la guerre réside dans la défense du russe. Ce qui est faux. De nombreux russophones depuis 2014 s’opposaient déjà à Vladimir Poutine et défendaient l’indépendance de l’Ukraine », nous expliquait récemment l’écrivain Andreï Kourkov. Une erreur stratégique de Poutine, qui voit désormais de nombreux Ukrainiens russophones dans l’Est et le Sud se tourner vers l’ukrainien par élan national. Après huit années de guerre au Donbass, dans les villes reprises par l’armée russe, un ras le bol s’affirme sur cette nouvelle page du conflit au nom de la paix. « Détruire et tuer, cela ne résout rien », condamne Tania.

    3. Un enlisement comme en Afghanistan ?

    Vladimir Poutine a surestimé la force de frappe de son armée, tout en sous-estimant la puissance du sentiment national ukrainien. Pour autant, ces deux erreurs majeures d’appréciation expliquent-elles, à elles seules, l’enlisement militaire de la troisième armée la plus puissante au monde, qui évolue, de plus, sur une topographie familière, les plaines ukrainiennes ne présentant pas franchement les mêmes problèmes opérationnels que les montagnes afghanes ? À l’évidence, l’aide apportée par les Occidentaux est déterminante. Depuis le début, Washington revendique le partage de renseignements, facteur nodal dans les conflits armés. La livraison d’armes des pays occidentaux a évidemment renforcé la capacité militaire ukrainienne. Selon l’ancien général américain Ben Hodges, interviewé par l’Express, « les jours prochains seront déterminants pour l’issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté ».

    4. États-Unis et Chine, les grands vainqueurs ?

    La rivalité entre les États-Unis et la Chine s’annonçait comme la matrice géopolitique du XXIe siècle. L’invasion d’un pays souverain par un pays membre du Conseil de sécurité est-elle de nature à rebattre ces cartes ? Après un mois de conflit, la position de Washington est clairement renforcée. Alors que, dans un premier temps, les pays européens se sont placés sur la ligne de front diplomatique (sanctions, question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, fourniture d’armes à l’armée ukrainienne), Washington a retrouvé et même renforcé depuis sa place de leader. Son bras armé – l’Otan – est passé d’un état de « mort cérébrale » (diagnostiqué par Emmanuel Macron) à celui d’alliance relégitimée.

    Quant à la défense européenne, le sommet du 24 mars à Bruxelles va entériner sa sujétion à l’organisation atlantiste, avec la bénédiction directe de Joe Biden. D’une certaine façon, le président états-unien voit prendre forme sa coalition des démocraties, pour laquelle il avait tenu un sommet en décembre dernier. Sauf que l’autonomisation de certains « alliés » sur ce sujet (Israël et Inde) lui dénie la possibilité de se décréter nouveau chef du « monde libre » comme le fit, en son temps, Ronald Reagan.

    La Chine, elle, manie la prudence. Pékin appelle à des pourparlers, assure comprendre les craintes de son allié russe liées aux velléités d’élargissement de l’Otan tout en rejetant le séparatisme de Donetsk et Louhansk qui évoque, à ses yeux, la situation taïwanaise. Pour autant, la deuxième puissance mondiale n’est à l’origine d’aucune initiative diplomatique connue. Si elle permet à Pékin de jauger les réactions de son rival états-unien, la crise ukrainienne entrave toutefois sa stratégie économique des nouvelles routes de la soie qui s’accommodent mal d’une dégradation de la sécurité en Europe.

    La Chine ne peut prendre le risque de se couper des marchés d’exportation occidentaux et du système financier international pour sortir la Russie de son isolement. En revanche, les autorités chinoises pourraient en profiter pour renforcer leur emprise sur le puissant voisin, devenu, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le premier partenaire économique du pays. Une forme de vassalisation qui ne dit pas son nom.

    5. Des négociations de paix incertaines

    Face à un Vladimir Poutine inflexible sur ses objectifs de guerre, la marge de manœuvre de Volodymyr Zelensky paraît bien étroite, même si le président ukrainien a reconnu le caractère « nécessaire » des futures négociations qui ne s’annoncent « ni faciles ni agréables ». En pilonnant Marioupol et en encerclant Kiev tout en avançant vers le port stratégique et russophone d’Odessa, l’armée russe vise la capitulation du gouvernement de Zelensky.

    Pour la Russie, il symbolise une Ukraine tournée vers l’Ouest, favorable à l’adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, voire à une sortie du mémorandum de Budapest (qui garantit, entre autres, le statut du pays comme puissance non nucléaire), comme l’a évoqué le président ukrainien lors de la dernière conférence de Munich sur la sécurité en février 2022, quelques jours avant le déclenchement de l’offensive russe. En clair, Moscou exige le retour d’un État tampon, voire croupion à ses portes, tandis que Kiev prétend faire valoir ses droits de peuple libre et souverain, quitte à faire basculer les équilibres sécuritaires issus d’un monde post-guerre froide, adoptés dans la douleur afin de limiter les risques de conflit nucléaire. Volodymyr Zelensky a d’ailleurs promis qu’il soumettrait les termes d’un hypothétique accord de paix à référendum.

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    L'Humanité

    Volodymyr Zelensky fustige les « sponsors » français de la guerre

    Actu

    Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi, le président ukrainien a exhorté Paris à la livraison d’armes, demandé aux entreprises françaises de cesser de commercer avec la Russie, et l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

    Lina Sankari

    Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

    Video Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.

    Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

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    La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

    Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

    Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

    Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

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    Le Monde

    Dépression et anxiété

    Tribune. A bien des égards, la pandémie a testé la résilience de notre système de santé, c’est-à-dire sa capacité à absorber plusieurs chocs sans compromettre durablement le bien-être des Français. Avec quels résultats ?

    Les données récemment publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (« The impact of Covid-19 on health and health systems » – « l’impact du Covid-19 sur les systèmes sanitaires » –, OCDE) montrent que, si la France a consacré des moyens considérables pour faire face à ces chocs, certaines déficiences ont malgré tout été aggravées.

    D’un côté, trois indicateurs suggèrent que le système français a plutôt bien répondu à la pandémie.

    Tout d’abord, l’écart d’espérance de vie entre les Français et les Européens, historiquement favorable à la France (+ 1,7 année), est resté stable entre 2019 et 2020.

    Ensuite, entre janvier 2020 et décembre 2021, la surmortalité en France a été 10 % plus basse que celle observée dans la moyenne des pays européens de l’OCDE.

    Enfin, l’accès aux soins a été maintenu grâce notamment au recours massif aux téléconsultations pendant les confinements et à l’augmentation de la capacité en lits de réanimation.

    De l’autre, la crise a contribué à fortement accroître – en France comme dans d’autres pays – la prévalence des problèmes de dépression et d’anxiété, qui a notamment doublé lors du premier confinement. Et la pandémie a accru l’importance de problèmes structurels : pénurie de travailleurs, difficultés de coordination et d’intégration des soins, manque de transparence sur la qualité des soins, désinformation, problèmes de formation continue des personnels de santé, etc.

    Finalement, si la France n’a pas plus mal encaissé le choc que les autres pays de l’OCDE, la crise nous a appris au moins deux leçons.

    Tout d’abord, faute de ressources humaines adaptées, nous sommes mal préparés à faire face à des pics de besoins de santé.

    Ensuite, nos politiques de santé sont insuffisamment centrées sur les intérêts des personnes et ne privilégient pas assez la recherche de valeur des soins.

    Loi « grand âge » : histoire d’une promesse non tenue

    Sous l’impulsion de l’Union européenne, le gouvernement français a répondu à ces enjeux en 2021 par un programme d’investissement massif dans le système de santé. Le plan national de relance et de résilience consacre en effet 6 milliards d’euros pour moderniser les secteurs sanitaire et médico-social, et améliorer l’offre de soins en ville et à l’hôpital.

    Ce plan nous permettra-t-il de mieux nous préparer aux chocs futurs ? Cette question est centrale car notre système de santé doit anticiper un nouveau choc, celui de la transition démographique. La crise a montré que le secteur du grand âge était mal préparé pour faire face à des pics de demande de soins. Or nous entrerons dès 2030 dans une période charnière, marquée par l’entrée aux âges « critiques » (75-85 ans) des « baby-boomeurs », c’est-à-dire aux âges auxquels les risques de perte d’autonomie – et les besoins associés – augmenteront fortement.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

    Le seuil symbolique de 100 000 soldats prépositionnés a été franchi ces dernières semaines.

    C’est l’une des conséquences majeures de la guerre en Ukraine, passée relativement au second plan jusqu’à présent, le signe d’un changement de pied stratégique aussi brusque qu’inattendu de la part de la première puissance militaire mondiale. Le renforcement, ces dernières semaines, de la présence militaire des Etats-Unis en Europe, avec le seuil symbolique de 100 000 hommes prépositionnés franchi, devait être particulièrement mis en avant lors du sommet de l’OTAN, jeudi 24 mars, à Bruxelles, en présence de Joe Biden. Un sommet qui s’inscrit dans un marathon diplomatique, le président américain étant attendu le même jour à une réunion du G7 et de l’Union européenne, puis en Pologne, vendredi.

    Alors que depuis de nombreuses années les Etats-Unis étaient engagés dans un discret retrait de leurs forces sur le Vieux Continent afin de les redéployer en Indo-Pacifique, face à la montée de l’expansionnisme économique et militaire chinois, avec l’escalade des tensions entre Kiev et Moscou, entre janvier et mars, environ 20 000 soldats américains ont été renvoyés sur le sol européen. Soit une augmentation de 25 % en quelques semaines, qui ramène la présence militaire des Etats-Unis en Europe à un niveau que cette dernière n’avait plus connu depuis plus de quinze ans, et qui représente environ le tiers de sa présence à la sortie de la guerre froide.

    Entre l’OTAN et l’UE, une relation compliquée à construire sur fond de guerre en Ukraine

    Sur le strict plan comptable, le Pentagone a toujours eu un nombre élevé de soldats en Europe, en particulier en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et en Pologne. Les bases étatsuniennes s’étendent de la Bulgarie au Groenland, de la Grèce à la Finlande. Avant la guerre en Ukraine, l’armée américaine, qui est une armée de masse (1,4 million de soldats d’active), avait ainsi quelque 67 000 soldats positionnés de manière permanente en ces divers endroits – chiffre auquel s’ajoutaient 13 000 hommes d’unités en rotation complémentaires.

    « Marée remontante »

    Mais en à peine trois mois, ces effectifs ont retrouvé leur niveau de 2005, date à laquelle les Etats-Unis étaient engagés à la fois en Afghanistan et en Irak. Leur répartition exacte est volontairement laissée relativement floue par le Pentagone. Il apparaît néanmoins que l’essentiel des renforts arrivés depuis janvier est allé en Pologne, où plus de 10 000 soldats américains sont désormais officiellement déployés (soit une hausse de plus de 7 000). Environ 2 500 militaires sont aussi désormais répartis entre la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, tandis que quelque 1 500 hommes sont maintenant positionnés en Slovaquie, 350 en Bulgarie et 200 en Hongrie.

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    L'Humanité

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    Le débat

    La guerre en Ukraine a révélé le niveau de dépendance de la France et de l’Europe au gaz russe. Se sevrer de cette énergie répondra-t-il aux enjeux de souveraineté, climatiques et de pouvoir d’achat ?

    Notre dépendance à la Russie accroît notre vulnérabilité à tous points de vue. Il faut sans plus tarder activer les leviers de la transition énergétique.

    La guerre en Ukraine est révélatrice d’un gros risque lié à notre dépendance aux énergies fossiles, en particulier au gaz. L’Union européenne dépend pour 41 % du gaz russe. Elle importe 90 % du gaz en général. Elle est extrêmement dépendante pour alimenter ses centrales à gaz et produire de l’électricité, pour faire fonctionner son industrie, pour produire des engrais azotés pour son agriculture. Cette extrême dépendance crée une importante fragilité. À plusieurs titres. Elle aggrave notre vulnérabilité géopolitique, économique, sociale, environnementale.

    En achetant du gaz russe, les Européens financent directement la guerre. Près de 1 milliard d’euros par jour sont reversés à la Russie, en échange de pétrole et de gaz. Cette dépendance alimente aussi la crise climatique.

    Déjà, avant la guerre, on estimait que le gaz fossile avait même remplacé le charbon en termes d’émissions de gaz à effet de serre pour le secteur électrique. Enfin, elle accroît la précarité énergétique. Le gaz est aujourd’hui à la source de la flambée des prix de l’énergie et impacte directement le portefeuille des Européens, lorsqu’ils se chauffent notamment. Près de 80 millions d’Européens risquent de basculer dans une précarité énergétique.

    Rester dans cette dépendance mène donc à une impasse. Dès lors, que faire ? Deux options s’affrontent. La première, celle de dirigeants européens, consiste à créer de nouvelles routes du gaz (Qatar, États-Unis, etc.). La seconde est celle de la transition énergétique, à savoir être en capacité de se sevrer du gaz et des énergies fossiles.

    Accélérer le grand chantier de rénovation du parc des bâtiments européens. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers.

    Sur le très court terme, on peut amortir le choc en prenant des mesures d’économie d’énergie. L’Agence internationale de l’énergie suggère de baisser le chauffage des bâtiments de 1 degré, ce qui ferait baisser la consommation d’environ 6 à 7 %. Ce n’est pas négligeable, mais il ne faut pas que cette mesure ne cible que les ménages, dont beaucoup vivent déjà dans la précarité. Les entreprises et les administrations doivent prendre leur part.

    Sur le court et le moyen terme, la seule porte de sortie est d’activer, sans tarder, les leviers de la transition énergétique. Ils sont connus, ils sont sur la table, ils sont en cours de négociation à l’échelle européenne : le développement massif des énergies renouvelables (ENR), énergies que l’on peut déployer rapidement et à moindre coût, comme le photovoltaïque sur les toits.

    Accélérer le grand chantier de rénovation du bâtiment. Aujourd’hui, on ne rénove que 0,2 % du grand parc des bâtiments européens par an. Si on veut réduire notre consommation, il faut rénover de façon performante au moins 3 %. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers qui feront baisser à la fois la consommation et la facture des ménages, et nous rendre moins dépendants de l’importation d’énergies fossiles. Enfin, réduire fortement l’usage des engrais azotés dans l’agriculture et développer l’agro-écologie réduiront notre dépendance au gaz et seront bénéfiques à notre santé et à la planète.

    Pour aller plus loin

    Ce serait très coûteux à court terme, dangereux à long terme car cela renforcerait l’alliance Chine-Russie et nous rendrait dépendants des États-Unis.

    Avant même la guerre en Ukraine, la situation était très tendue sur le gaz. La question de l’embargo sur le gaz russe intervient alors que, depuis un an, la demande de gaz est très forte, entraînant une hausse des prix qui impacte déjà toute l’économie et entraînant celle de l’électricité : multiplication par 10 depuis 1 an, + 90 % depuis début décembre.

    La situation a été aggravée par un manque d’anticipation des fournisseurs, qui ont tardé à stocker, et par la captation des volumes disponibles par l’Asie. Les stocks sont très bas en cette fin d’hiver en Europe. La France participe à maintenir l’équilibre en exportant beaucoup plus de gaz que d’habitude vers la Suisse, l’Italie et l’Autriche.

    Un tel embargo créerait des risques immédiats importants pour l’Europe. La France est moins dépendante au gaz russe (17 % de ses approvisionnements) que l’Europe (40 % avec 66 % pour l’Allemagne et jusqu’à 100 % pour certains pays). À très court terme, il n’y aurait pas de problèmes d’approvisionnement pour la France. Mais, ce n’est qu’une vision à quelques semaines. Sur l’année 2022, les conséquences d’un embargo sur le gaz russe seraient graves.

    Il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, demandera du temps, la cible étant 2050.

    Il y a peu de souplesse sur les autres contrats et, en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, GNL, dont tout le monde parle tant, les terminaux français ont des capacités déjà presque saturées. L’arrêt des livraisons de gaz russe à partir du printemps pénaliserait fortement l’industrie et limiterait la possibilité de remplir les stockages pour l’hiver prochain, entraînant des pénuries majeures. Cela s’accompagnerait d’une aggravation de la flambée du prix du gaz.

    Vers la fin des contrats russes ? Le mot d’ordre d’indépendance vis-à-vis du gaz russe pourrait signifier que l’embargo débouche sur la fin de toute relation commerciale avec la Russie, renvoyant celle-ci à encore plus d’autarcie et renforçant une alliance Russie-Chine contre le reste du monde. Une vision défendue par les États-Unis, qui ont beau jeu d’annoncer l’embargo. Ils sont devenus, avec le gaz de schiste, un pays exportateur.

    Ils sont d’ailleurs engagés depuis des années dans un bras de fer avec la Russie pour essayer de devenir un fournisseur majeur de l’Europe. Dans ce scénario, cette dernière passerait à terme sous la dépendance du gaz américain. Certes, il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, est maintenant très bien documenté et très crédible. Mais il demandera du temps, la cible étant 2050.

    En conclusion, si l’embargo sur le gaz russe est possible sur les semaines à venir, il serait porteur de très graves conséquences pour la couverture des besoins des industriels et des particuliers, tant en quantité qu’en prix. Surtout, il pourrait enclencher une rupture dans la durée, encouragée par les États-Unis et potentiellement très périlleuse pour la paix et les relations sur le continent européen.

    Guerre en UkraineUkrainegaz russe Guerre en Ukraine
    Le Monde

    Volodymyr Zelensky : son tour du monde virtuel

    A chaque pays, son discours. Devant les parlementaires français, le président ukrainien a évoqué, mercredi, la devise de la République et Jean-Paul Belmondo, avant d’appeler les entreprises françaises à « quitter le marché russe ».

    L’exercice est devenu rituel, presque mécanique. Chaque jour ou presque, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prend la parole en visioconférence devant des parlementaires étrangers pour entretenir la mobilisation de la communauté internationale autour de l’Ukraine, pilonnée par l’armée russe depuis le début de l’offensive, le 24 février. A chaque fois, il apparaît dans ce qui est devenu son costume de guerre – tee-shirt kaki et barbe de trois jours –, puis il adapte son discours à l’auditoire.

    Après les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la Suisse, Israël, l’Italie et l’Union européenne, c’était au tour de la France, mercredi 23 mars. Face aux parlementaires français, M. Zelensky a fait appel à la devise nationale, « Liberté, Egalité, Fraternité ». « Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l’Europe unie, libre et diverse », a déclaré le président.

    Volodymyr Zelensky au Parlement canadien : « Je voudrais que vous ressentiez ce que nous ressentons »

    Pour l’occasion, il fut aussi question des « ruines de Verdun », comparées aux photos du martyre de Marioupol. Le chef de l’Etat ukrainien a également évoqué les négociations menées pendant huit ans par l’Allemagne et la France face à la Russie dans le cadre du « format Normandie », pour tenter de parvenir à la paix dans le Donbass. « Tous ces efforts ont été écrasés par l’artillerie russe », s’est-il désolé.

    La présence des entreprises françaises en Russie

    « Demain, cela fera un mois que l’Ukraine se bat héroïquement contre la Russie. On a besoin de plus d’aide pour que la liberté ne perde pas », a-t-il poursuivi, appelant les entreprises françaises, en particulier Leroy-Merlin, Auchan et Renault, à « quitter le marché russe ». « Les principes valent plus que les profits », a-t-il insisté. L’enseigne de bricolage Leroy-Merlin est très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, avec 36 000 salariés travaillant dans 107 hypermarchés répartis dans 62 villes. Auchan est, lui aussi, emblématique de la grande distribution en Russie, où il exploite 231 magasins, pour un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, soit plus de 10 % de son activité globale.

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Le président Zelensky a conclu en invoquant une autre figure nationale, plus inattendue : « Personne ne doit plus risquer sa vie en Ukraine, nous ne devons plus nous dire adieu sous les bombes, mais quand l’heure vient, nous devons pouvoir nous dire au revoir comme la France a pu le dire à Belmondo. » L’acteur français, mort en septembre 2021, est très populaire en ex-URSS.

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    L'Humanité

    Ukraine. La réécriture mémorielle en temps de guerre

    Actu

    Le président Zelensky doit s’adresser au Parlement français. À chacune de ses interventions, il puise dans le passé douloureux des pays auxquels il s’adresse afin de solliciter un engagement accru.

    Vadim KamenkaLina Sankari

    Depuis une dizaine de jours, Volodymyr Zelensky multiplie les interventions devant les parlements étrangers. En tee-shirt kaki, le président ukrainien interpelle par visioconférence les députés britanniques, canadiens, états-uniens, allemands et israéliens sur les conséquences de l’invasion russe, le 24 février. Ce mercredi, il doit s’adresser aux élus français.

    Adhésion de l’Ukraine à l’UE : la pression de Zelensky

    L’objectif est d’obtenir davantage de Paris, qui a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. À chacun de ses discours, l’ancien comédien cherche à frapper les esprits. Il dresse ainsi un parallèle entre les pans les plus douloureux de l’histoire des pays auxquels il s’adresse et la guerre actuelle. Une instrumentalisation qui vise à obtenir un soutien massif des gouvernements occidentaux.

    Au congrès des États-Unis, le président ukrainien avait lancé : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était noir des avions qui vous attaquaient. Souvenez-vous. Souvenez-vous du 11 Septembre, ce jour terrible de 2001 où le diable a essayé de transformer vos villes en champs de bataille, où des gens innocents ont été attaqués depuis le ciel. (…) Notre pays vit aujourd’hui la même chose. » Autant de références à des actions éclairs qui entraînèrent les États-Unis dans la guerre.

    Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

    « la menace nazie », un casus belli

    Le dirigeant ukrainien a également sollicité la mémoire des parlementaires allemands en évoquant le mur de Berlin. Il reprend à son compte les propos tenus par le président libéral états-unien Ronald Reagan en 1987 – « Détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite » – et implore : « Ce n’est pas un mur de Berlin mais un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude, et ce mur s’agrandit à chaque bombe. » Et d’incriminer l’Allemagne, dont les liens économiques avec la Russie ont, selon lui, fourni « le ciment » de ce « nouveau mur ». Des associations ont condamné la partie de son discours consacrée aux victimes ukrainiennes de l’Allemagne nazie pour justifier une intervention militaire de l’Otan avec une zone d’exclusion aérienne. « Je m’adresse à vous au nom des Ukrainiens âgés, ceux qui sont nombreux à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui ont réussi à se sauver sous l’Occupation, il y a quatre-vingts ans. De ceux qui ont survécu à Babi Yar », affirme-t-il.

    Ce massacre de 34 000 juifs, en septembre 1941, reste la plus importante extermination de la Shoah, menée en l’espace de quarante-huit heures par les commandos des Einsatzgruppen. Seulement, l’Ukraine connaît une bataille mémorielle autour de cette période qui n’échappe pas à la réécriture. « Car la collaboration avec les Einsatzgruppen se fait en assassinant les communistes, les juifs, avec le soutien de bataillons composés de nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Aujourd’hui, les gouvernements en ont fait des combattants de la liberté et des héros, comme Stepan Bandera », rappelle le directeur du comité juif ukrainien, Eduard Dolinsky.

    Ce type de parallèle a créé une véritable polémique en Israël. Jouant sur son propre héritage juif, le président ukrainien a tenté une leçon d’histoire hasardeuse en évoquant, devant la Knesset, la « solution finale » et la « question ukrainienne ». Quitte à faire sienne une forme de relativisme : si tout devient « solution finale », la déportation et l’extermination perdent leur unicité. Le président ukrainien a estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour « les juifs et le monde entier » : « Notre peuple est maintenant en train d’errer dans le monde, à la recherche d’une place, tout comme vous avez erré autrefois », a cru bon d’ajouter Zelensky.

    En convoquant un imaginaire puissant, Poutine entend mobiliser sa propre population. Jean Geronimo, enseignant-chercheur

    Une manière de renvoyer dans les cordes le président russe, qui a fait de la « dénazification » de l’Ukraine un casus belli. Et désormais un point non négociable des pourparlers. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, la lutte contre les « nazis » servait déjà de justification. « Le président russe cherche à provoquer une réaction de l’Occident face aux crimes de guerre qui ont lieu depuis 2014 dans le Donbass. En convoquant cet imaginaire puissant, il entend également mobiliser sa propre population. Pour mémoire, les Soviétiques ont perdu 27 millions de vies dans le combat contre l’Allemagne nazie », relève Jean Geronimo, enseignant-chercheur à Grenoble-III. L’instrumentalisation de l’histoire par les deux présidents rivaux permet de justifier, voire d’élargir la guerre. Pas de s’investir plus avant dans les pourparlers.

    Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages.

    L’essentiel pour comprendre la situation en Ukraine

    • L’Ukraine, qui nourrit un projet d’adhésion à l’Otan, est au centre des tensions entre les États-Unis, l’Europe et la Russie.
    • Vladimir Poutine dénonce le rapprochement des bases militaires de l’Otan de ses frontières et reproche aux dirigeants européens et états-uniens de refuser d'accorder à la Russie les « garanties de sécurité » qu'elle demande depuis l'automne 2021. Poutine fait ainsi le lien depuis plusieurs mois entre le conflit au Donbass (dans l'est de l'Ukraine) et la question plus large du rôle de l'Otan en Europe.
    • Les pays occidentaux reprochent eux à Moscou de vouloir recréer une « sphère d’influence » et son emprise sur des pays qui veulent s'en détacher.
    • Depuis avril 2021, les Russes ont déployé près de 150 000 militaires à proximité de la frontière ukrainienne.
    • Lundi 21 février, Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des deux territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine (Lougansk et Donetsk). Il a ordonné à l’armée russe de « maintenir la paix » dans ces deux entités dont les frontières ne sont pas aujourd'hui clairement définies. Une première étape avant le déclenchement d'une opération militaire sur le sol ukrainien le 24 février.
    • Moscou a ainsi mis fin aux accords de Minsk de 2015, conclus entre les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien, pour régler le conflit créé en Ukraine en 2014. Ces accords prévoyaient un cessez-le-feu, mais également une autonomie du Donbass au sein de l’État ukrainien.

    Aux origines du conflit en Ukraine, en 2014 :

    • Début 2014, avec le soutien des États-Unis, des manifestations pour l’accord d’association avec l’Union européenne, place Maidan, entraînent l’installation d’un pouvoir dont les premières mesures sont hostiles aux droits des russophones du pays.
    • Moscou a alors annexé la Crimée, où la majorité de la population est russe et où se trouvait l’une de ses principales bases à l’étranger, Sébastopol.
    • Dans l’est du pays, des insurgés russophones se sont emparés du Donbass, créant les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.
    • Le conflit qui éclate alors dans le Donbass a déjà fait près de 14 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Le 24 février 2022, avec l'opération militaire déclenchée par Poutine en Ukraine, c'est une nouvelle guerre qui commence.

    Pour aller plus loin

    Guerre en UkraineVolodymyr Zelenskyvladimir poutine
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : « Pour tout dire, j’aimerais juste partir loin, loin d’ici » : à Lviv, un orphelinat dans la guerre

    Thomas d'Istria (Lviv (Ukraine), envoyé spécial))

    Publié hier à 11h34, mis à jour hier à 19h39

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    ReportageUn établissement accueille les pensionnaires, âgés de 3 à 17 ans, qui ont quitté les zones de combat ou ont perdu leurs parents depuis le début de l’invasion russe.

    Les enfants de l’orphelinat patientent dans l’abri souterrain. Certains jouent et se font des passes avec des ballons de football. D’autres, assis à même le sol ou sur des matelas usés, portent des regards tristes sur les murs défoncés. L’air de la cave est poisseux, humide, il sent le renfermé. Les plus âgés traînent dans l’escalier qui mène à l’extérieur et scrutent leur téléphone, l’air habitué.

    Les sirènes d’alerte antibombardement ont résonné une énième fois dans les rues de Lviv lundi 21 mars. Quelques jours plus tôt, une frappe aérienne a touché la grande ville refuge de l’ouest de l’Ukraine et détruit une usine de fabrication d’avions. Svetlana Gavriliuk, la directrice de l’orphelinat, craint un bombardement sur l’établissement, qui accueille une trentaine d’enfants réfugiés des régions touchées par la guerre. Celle-ci redoute également une attaque « depuis la Biélorussie », située à plus de 250 kilomètres au nord, et dont le territoire sert de base arrière aux forces russes.

    La guerre déclenchée le 24 février par le président russe, Vladimir Poutine, a déjà fait 10 millions de déplacés à travers le pays, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Parmi eux, des enfants, des orphelins, séparés de leurs parents par les services sociaux ou par la guerre. D’après le HCR, 100 000 jeunes Ukrainiens, dont la moitié sont handicapés, vivent dans des institutions ou des internats.

    Guerre en Ukraine : les Roms, « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

    Comme de nombreux autres lieux dans les villes à l’ouest de l’Ukraine, l’orphelinat de Svetlana Gavriliuk sert d’espace de refuge pour ces enfants fuyant les combats, ou d’étape vers une organisation d’accueil basée à l’étranger. « Il y a une rotation constante, explique la directrice. Nous avons des enfants qui arrivent et d’autres qui partent. »

    « Des enfants arrivent ici par eux-mêmes »

    Dans le jardin en partie recouvert d’une aire de jeu, elle décrit les arrivées continues. « Ceux-là viennent de l’est de l’Ukraine, dit-elle en désignant l’abri où se cachent des pensionnaires âgés de 3 à 17 ans. Des orphelinats du pays les ont évacués et les ont ramenés ici, dans des convois humanitaires. » « Nous avons des parents qui mettent leurs enfants dans des trains et nous appellent pour que nous allions les récupérer à la gare, poursuit la femme, les yeux embués. Je crois que ces gens le font parce qu’ils partent se battre, je ne sais pas. Nous avons aussi des enfants qui arrivent ici par eux-mêmes… »

    Alors qu’une deuxième sirène, annonçant la fin de l’alerte, retentit, les jeunes sortent de l’abri et retournent à leurs activités. Certains jouent sur les sacs de sable disposés le long du bâtiment et de l’accès à la cave. Les groupes se reforment.

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    L'Humanité

    Ma guerre en mer Noire vue depuis la Turquie

    Tribune

    Par Enis Coskun Avocat, Secrétaire général fondateur du Comité de la paix de Turquie, dissous par le coup d’État militaire de 1980.

    L’intolérable invasion de l’Ukraine par la Russie met en lumière la tension extrême qui entoure les rivages de la mer Noire. Etat riverain, exclusivement responsable du contrôle des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée, la Turquie est au cœur des enjeux régionaux. Ce statut, hérité de la Convention de Montreux de 1936, place la Turquie en situation de responsabilité et de vulnérabilité.

    En application de la Convention, la Turquie a fermé le Bosphore et les Dardanelles aux navires de guerre des pays belligérants. Le risque existe que les Etats-Unis ou l’Otan demandent l’ouverture du détroit pour leurs navires. Si la Turquie y agréait, contrevenant aux dispositions de la Convention, elle entrerait de plain-pied dans le conflit et renforcerait l’engrenage guerrier.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Les Etats-Unis veulent faire de la mer Noire un lac otanien. Le mouvement d‘intégration des pays riverains, débuté après la désintégration du pacte de Varsovie, s’étend aujourd’hui à l’Ukraine et à la Géorgie. Cette orientation stratégique de l’Otan est provocatrice et ruine les principes et l’objet même de la Convention qui avait contribué à faire de la mer Noire une zone de paix. C’est ainsi, en l’appliquant strictement, que la Turquie avait refusé l’ouverture de ses détroits aux navires de guerre d’Hitler.

    L’Ukraine est devenue le terrain d’affrontement de puissances capitalistes, de la Russie et des pays de l’Otan. Tout doit être fait pour mettre fin à la guerre et à l’invasion du pays.

    Quel rôle pour la Turquie ? Membre de l’Otan, la Turquie entretient des relations importantes avec la Russie comme avec l’Ukraine. Coincé entre deux partenaires commerciaux clés pour la survie d’une économie nationale aux abois, tenu par des accords militaires contradictoires, le gouvernement turc tente de protéger ses intérêts.

    Les répercussions de cette guerre seront terribles pour le pays. Inflation record, dévaluation de la livre turque, augmentation du coût de la vie et du coût de l’énergie, la crise est déjà sévère.  La Turquie est dépendante des importations de blé russe et ukrainien. Les échanges avec la Russie pèsent pour 35 milliards de dollars, avec l’Ukraine pour 7,5. Le gaz naturel provient presque exclusivement de la Russie. L’année dernière, près de 4,5 millions de touristes Russes et deux millions d’Ukrainiens ont visité la Turquie.

    Dans cette situation, deux priorités s’imposent. D’une part, empêcher toute participation de la Turquie dans le conflit et veiller à ce qu’elle demeure neutre, pour sa sécurité et pour la paix mondiale. D’autre part, empêcher toute accentuation de l’autoritarisme et des violations des libertés fondamentales dans le pays. A un an d’une élection présidentielle déterminante, le pouvoir, en perte de vitesse, pourrait décider de reporter les élections en arguant des menaces de guerre. Erdogan a engagé une politique de médiation en organisant des pourparlers entre belligérants en Turquie. Il faut espérer que sa démarche, indépendamment de sa volonté de redorer son blason, ouvrira la voie à un cessez-le feu et à la paix.

    La paix doit être notre seule boussole, rejetant tout alignement dans un camp, faisant primer l’intérêt des peuples et refusant les sentiments de haine à l’égard du peuple russe.

    Guerre en UkraineTribunes pour la paix en Ukraine
    Le Monde

    Le jeu d’équilibriste du chancelier Olaf Scholz devant le Bundestag

    Le dirigeant social-démocrate s’est clairement opposé à une zone d’exclusion aérienne ou à l’envoi d’une mission de paix de l’OTAN en Ukraine.

    Le 27 février, trois jours après le début de la guerre en Ukraine, Olaf Scholz avait pris tout le monde de court, y compris certains de ses ministres qui n’avaient pas été mis dans la confidence, en annonçant devant le Bundestag que l’Allemagne allait porter ses dépenses militaires à 2 % de son produit intérieur brut (contre 1,5 % aujourd’hui) et affecter un fonds spécial de 100 milliards d’euros à son armée. « Nous vivons un changement d’époque », avait déclaré le chancelier allemand dans un discours qui annonçait une rupture avec la politique de défense et de sécurité menée par son pays depuis la fin de la guerre froide.

    Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

    Mais la rupture n’est pas l’aventure. Car si l’Allemagne est prête à changer de cap, elle sait aussi jusqu’où elle ne veut pas aller. C’est ce qu’a expliqué Olaf Scholz, mercredi 23 mars, dans un nouveau discours au Bundestag, dont l’objectif était avant tout de rassurer une opinion publique que cette guerre, à deux heures de vol de Berlin, inquiète de plus en plus.

    Sur ce plan, il s’est voulu très clair. D’abord en opposant une fin de non-recevoir à « ceux qui réclament une zone d’exclusion aérienne ou l’envoi d’une mission de paix de l’OTAN en Ukraine », comme le propose la Pologne. « Aussi difficile que ce soit, nous ne céderons pas », a affirmé le chancelier allemand. « L’OTAN ne sera pas un cobelligérant », a-t-il promis, évoquant « les centaines de lettres et d’e-mails que [lui] adressent chaque jour des concitoyens (…) qui se demandent si cette guerre va venir jusque chez [eux] ».

    Jeu d’équilibriste

    Deuxième engagement : l’Allemagne ne renoncera pas à court terme aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. « Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l’Europe dans la récession », a mis en garde Olaf Scholz. Des centaines de milliers d’emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté. »

    Cette mise au point était attendue, en particulier des milieux économiques. « L’Union européenne [UE] n’est pas préparée à un embargo complet et à court terme sur les produits énergétiques », a déclaré, mercredi, le président de la puissante Fédération des industriels allemands, Siegfried Russwurm. « Un tel embargo mettrait en danger l’unité de l’UE et sa capacité d’agir sur le plan politique et économique », a-t-il prévenu. Le chancelier a entendu le message : « Les sanctions ne doivent pas frapper les Etats européens plus durement que les dirigeants russes. Nous ne rendons service à personne en mettant en péril la substance même de notre économie », a-t-il dit.

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    L'Humanité

    Les communs sacrés

    Chronique

    Cynthia Fleury

    La notion de « communs » a été réinvestie depuis plus d’une décennie, que ce soit dans l’économie du développement, ou économie publique, l’éducation, le soin, l’univers numérique et scientifique…

    Gaël Giraud la reprend également dans son dernier ouvrage Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène (Seuil, 2022), avec cette spécificité­ jésuite qui est la sienne, dans le but d’élaborer une « parabole vive » mettant en dialogue ladite notion profane avec celle, plus sacrée, de l’auto-commun-ication pardonnante divine, le Christ jouant ici le rôle de grand commun donné aux uns et aux autres, via son amour, sa passion, son sacrifice. D’ailleurs, l’activité même parabolique christique peut être entendue comme « commun herméneutique », et Giraud de se revendiquer également de la formule de Michael Walzer lorsqu’il évoque « l’universel itératif », au sens où chacun d’entre nous est le continuateur zélé ou critique de tous ceux qui nous ont précédés quand ils se sont essayés eux-mêmes à l’interprétation des textes sacrés et aux conceptions d’un monde commun.

    « Entre l’appropriation post-libérale de soi par soi et le détachement spirituel qui, peut-être, rend possible l’éclosion d’un nous, il nous faudra questionner, du sein de l’expérience de foi, les différentes manières qui s’offrent à nous, aujourd’hui, de recevoir la question des communs à la lumière du corpus biblique, en Église, et dans le contexte de la crise écologique. » Bien sûr, Giraud considère que la critique faite à l’encontre de la parole chrétienne comme asservissant la nature n’est nullement valide, tant, selon lui, le christianisme n’est pas une ontologie naturaliste. Il nous propose ici, via une thèse en théologie, d’aller puiser aux racines bibliques pour régénérer notre approche des communs, et sollicite les concepts d’analogia regni, d’analogia fidei et d’analogia relationis pour que nous arrivions à reconfigurer nos êtres, nos esprits, nos modes de vie, en fidélité avec l’exemplarité christique, pour mieux préserver l’horizon d’une Terre habitable.

    C’est là un texte ancré dans la foi chrétienne, mais, à l’invitation de Giraud, il est possible de le parcourir, même à distance de la croyance, dans la mesure où ce qu’il édifie est un chemin puisant dans les paraboles l’inspiration pour mieux explorer les sens des communs. Giraud revendique un espace public de discussion définitivement pluraliste qui dépasse les seules frontières ecclésiales, la bible étant un « commun » par excellence de la culture universelle. Et Giraud d’aller solliciter l’ontologie pascale pour nous rappeler que la conscientisation de notre interdépendance fait advenir chacun d’entre nous à sa propre unicité.

    La chronique de Cynthia Fleury
    Le Monde

    Le Danemark adopte une « loi spéciale » pour accueillir les Ukrainiens

    Le dispositif va permettre au pays scandinave d’harmoniser ses conditions d’accueil avec celles de l’Union européenne. Mais le vote de la loi fait polémique dans le royaume, où elle est jugée discriminatoire.

    Le Danemark aurait-il abandonné sa politique migratoire ultrarestrictive ? C’est en tout cas l’impression que pourrait donner la « loi spéciale », adoptée par le Parlement à Copenhague, le 16 mars, et qui vise à faciliter l’accueil des Ukrainiens fuyant l’invasion russe dans leur pays. Mais, pour les ONG et défenseurs du droit d’asile, le texte et les débats qui ont accompagné son vote ont surtout révélé le caractère discriminatoire de la politique d’accueil du pays.

    Proposée par le gouvernement social-démocrate, la loi spéciale vise à aligner les conditions d’accueil des réfugiés ukrainiens sur celles de l’Union européenne. Ayant négocié une exemption sur la justice et les affaires intérieures après le rejet par référendum du traité de Maastricht en 1992, le Danemark n’a pas ratifié la directive sur la protection temporaire, activée le 4 mars à Bruxelles, pour les Ukrainiens.

    Avec les réfugiés ukrainiens, les Européens retrouvent le sens de l’accueil

    A Copenhague, le ministre de l’immigration, Mattias Tesfaye, a justifié l’adoption du texte par « l’énorme pression » qui menaçait le système d’asile, « si tous les réfugiés ukrainiens devaient faire l’objet d’une évaluation individuelle pour savoir s’ils ont droit à une protection au Danemark ». M. Tesfaye table sur l’arrivée d’au moins 20 000 personnes dans les prochains mois, alors que son pays de 5,8 millions d’habitants a enregistré 2 095 demandes d’asiles en 2021.

    Protection automatique

    Grâce à la loi spéciale, les Ukrainiens obtiendront automatiquement la protection temporaire pour deux ans renouvelables. Ce statut leur donnera le droit de travailler, de scolariser leurs enfants et d’accéder aux soins et à l’aide sociale. Chargées de leur accueil, les communes devront également leur fournir des logements.

    Dès le 24 février et le début de l’offensive russe, la première ministre, Mette Frederiksen, avait fait savoir que le Danemark accueillerait les Ukrainiens à bras ouverts. A des journalistes qui lui rappelaient ses déclarations en janvier 2021, quand elle visait « zéro demandeur d’asile », la cheffe des sociaux-démocrates avait rétorqué que sa politique avait toujours été de soutenir les réfugiés « dans leur voisinage ». « Nous considérons l’Ukraine comme faisant partie de notre voisinage », a-t-elle précisé.

    Guerre en Ukraine : les Roms, « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

    L’argument est depuis répété inlassablement par les sociaux-démocrates, y compris par le ministre du développement, Flemming Moller Mortensen, afin de justifier le financement de l’accueil des Ukrainiens par l’aide publique au développement, à hauteur de 2 milliards de couronnes (près de 268,6 millions d’euros). « C’est la politique du gouvernement que les réfugiés soient aidés dans leur région immédiate », a-t-il expliqué à l’agence Ritzau. Or « maintenant, malheureusement, nous nous retrouvons dans une situation où nous-mêmes, au Danemark, sommes devenus une zone de voisinage de la guerre de Poutine en Ukraine. »

    Il vous reste 53.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les Roms, « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

    Florence Aubenas (Oujhorod (Ukraine), envoyée spéciale)

    Publié hier à 11h46, mis à jour hier à 18h51

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    ReportageLa ville de l’ouest de l’Ukraine, qui rassemble la plus grande communauté rom du pays, accueille désormais ceux ayant dû fuir l’avancée des forces russes.

    Comme les autres, Ivan a pris sa place dans la file d’attente au centre d’aide d’Oujhorod, une ville de l’ouest de l’Ukraine, à la frontière slovaque. En un mois de guerre et des millions de réfugiés, la scène est devenue désespérément connue : des vivres et des vêtements sont alignés sous une tente blanche, où chacun se sert selon ses besoins. Parfois, il y a des nappes en dentelle. Vous voulez aussi du thé chaud ? Du café ? L’immense solidarité des Ukrainiens a bouleversé le monde.

    Ça y est, Ivan s’avance à son tour. Un volontaire l’arrête. Il ne doit toucher à rien. Se mettre de côté. Attendre. Quelqu’un va s’occuper de lui. On lui demande : « Est-ce que vous êtes propre ? » Puis on finit par lui glisser un paquet de biscuits en le poussant dehors. Ivan détale en le pressant contre lui, tout en glorifiant Dieu pour cette journée bénéfique. Cette fois, il n’est pas ressorti sans rien. Ivan est rom, le nom revendiqué par les Tziganes en Ukraine. « Parmi les réfugiés, ils sont les derniers des derniers », constate Serhii Cicak, 35 ans, juriste et rom lui-même. En quelques jours, 2 000 d’entre eux ont débarqué à Oujhorod.

    Le pasteur Nikolaï, évangéliste respecté à Kharkiv, a hésité longtemps avant de quitter la deuxième ville du pays, l’une des plus touchées, dans l’Est. « On ne savait pas ce qui nous attendait. » Mais poussées par la faim et les bombardements, sept familles forment finalement un maigre convoi, dont le pasteur prend la tête. La fuite dure dix jours à travers le pays, sans direction précise, courant « d’un trou à l’autre », ainsi que le pasteur désigne les abris. Arrivé dans l’Ouest, le convoi veut poser bagage. « Chaque village nous disait : tout est réservé. Et il nous renvoyait ailleurs, une partie de ping-pong », se souvient Oxana, vendeuse au marché et elle aussi du voyage.

    Guerre en Ukraine : « Pour tout dire, j’aimerais juste partir loin, loin d’ici » : à Lviv, un orphelinat dans la guerre

    A Oujhorod, 120 000 habitants et une économie plutôt prospère, on les a vus arriver par petits groupes éclatés, familles en morceaux, voitures bondées, partis d’Odessa, de Kharkiv ou de Donetsk. « Les réfugiés que nous accueillons ont des contacts, une stratégie, ils essaient au moins de calculer où aller. Les Roms non. Ce sont les seuls à n’avoir aucun plan », raconte Vitaliy Glagola, élu municipal chargé des volontaires. Ils se retrouvent là sans pouvoir expliquer ni pourquoi ni comment. Ils y sont, voilà tout, comme si l’histoire les y avait conduits à leur insu : ici, dans le massif des Carpates, s’étaient déjà réfugiés des Roms pendant la seconde guerre mondiale pour échapper aux camps de concentration nazis. Presque tous l’ignoraient. « Mais les montagnes ont des yeux, elles nous protègent, on le sent », avance un jeune homme.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : le front au nord-ouest de Kiev sous un déluge de feu

    Les contre-offensives ukrainiennes se poursuivent à mesure que l’armée russe se rapproche de la capitale.

    Les salves de tirs d’artillerie sont si intenses, à certains moments, qu’on ne les distingue plus les unes des autres. Le bruit ressemble à un grondement continu, et il devient difficile de discerner les explosions. Un déluge de feu s’abat sur les combattants de la première ligne. Des nuages de fumée noire obscurcissent l’horizon. Les fronts du nord-ouest de Kiev se sont de nouveau embrasés, ces derniers jours, et la capitale ukrainienne a, pour la première fois, mercredi 23 mars, été frappée par l’artillerie russe – les bombardements étant jusqu’à présent dus à des raids aériens et des tirs de missiles.

    Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiques

    Au dernier checkpoint avant la ligne de front d’Irpin – fermée à la presse depuis la mort de trois journalistes dans le secteur –, les soldats ukrainiens fument tranquillement des cigarettes. Les ambulanciers et les volontaires civils ont, pour leur part, prudemment quitté le carrefour, très exposé, à l’orée de la forêt, et se sont mis à l’abri entre deux bâtiments. L’artillerie ukrainienne, située légèrement à l’arrière, participe aux combats : obus et roquettes sifflent au-dessus des têtes et s’envolent vers les positions russes.

    L’armée ukrainienne affirme être en train de mener des opérations de contre-offensive aux portes de Kiev. Deux informations semblent converger dans ce sens. Premièrement, sur le front est, les forces russes qui avaient atteint les abords de Brovary ont été repoussées. Deuxièmement, sur le front ouest, la ville de Makariv, près de la route de Jytomyr, a été reconquise. Concernant les bourgades d’Irpin, de Boutcha et d’Hostomel, aux abords immédiats du nord-ouest de Kiev, la situation reste en revanche confuse. Des annonces de diverses sources ukrainiennes non officielles, selon lesquelles les forces russes y seraient encerclées, ne sont aucunement confirmées, rien n’indiquant qu’elles aient été coupées de leurs arrières au nord.

    Soixante-treize morts et 297 blessés

    A Kiev, l’approche de l’armée russe se fait même davantage sentir qu’auparavant. Car, outre que des missiles s’abattent désormais régulièrement dans les districts du nord et de l’ouest de la ville, l’artillerie russe a frappé mercredi le quartier Nyvky (à environ 10 kilomètres du front). Des immeubles ont été grêlés d’éclats et des vitres de commerces brisées. Des traces d’obus de mortier étaient visibles sur l’asphalte des rues environnantes. Cette salve d’artillerie a blessé quatre personnes, selon la mairie de Kiev. Le district Chevtchenko a également été touché mercredi par des tirs de roquettes. Le bilan officiel de civils touchés dans la capitale ukrainienne est désormais de 73 morts et 297 blessés.

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    L'Humanité

    A la bonne vôtre !

    Chronique

    Vincent Roy

    Aller au café, c’est un art de vivre. Oui mais voilà : en 1900, notre pays comptait 500 000 estaminets (le terme est impropre car le « café » en est la forme moderne), en 1960, 200 000 caboulots ou estaminets (termes encore antérieurs au nom « café ») et en 2016, 39000 bistrots. Bon, cet art de vivre boit la tasse. Pour quelles raisons ? Dans le désordre, l’exode rural, le confort des habitats (son amélioration), la télévision, la disparition des usines et des ateliers… Pourtant, est-il un lieu plus propice à l’expression de l’humanité ? Blondin n’a-t-il pas dit que, selon lui, la plus belle expression de la langue française était « Remettez-nous ça » et que l’on prenait surtout, dans ces débits de boissons, « des verres de contact » !

                En France, le café est d’abord parisien : le premier voit le jour en 1689, c’est le Procope. Ses clients : Voltaire, Camille Desmoulins, Rousseau, Danton, Robespierre et j’en passe. Les salons, subitement, sont concurrencés. C’est le nouvel endroit pour refaire le monde. Le Procope, bientôt, va lancer la mode de ces établissements richement décorés. Les provinciaux viennent dans la capitale pour les visiter. On s’y réchauffe, on y joue aux cartes, on y fait des plans de batailles amoureuses, on y intrigue, les espions ont leur place aux comptoirs. On y écrit aussi. On peut « y être seul tout en étant dans la vie », note Ariane Charton qui préface habilement Le goût des cafés.

                L’occasion est belle de se replonger dans les textes des écrivains, et ils sont légions, qui célébrèrent ces tavernes, « refuges ordinaires des oisifs » ou « asiles des indigents » comme le relève Louis-Sébastien Mercier dans ses Tableaux de Paris (1871). La province, assez vite, n’est pas en reste : Balzac, dans Les Paysans (roman inachevé), souligne l’importance d’un café, « véritable caisse de résonnance de tous les commérages de la région ».

                Maupassant, Hemingway, Zola, Aragon, Huysmans, Maupassant, Baudelaire, Hugo (cette liste est loin d’être exhaustive), ont tous trouvé l’inspiration dans ces lieux d’observation. Les relire, par le biais de cette anthologie, c’est trouver des compagnons de table. On refait le monde ? A la vôtre.

    Le goût des cafés

    Mercure de France

    114 p.

    8.50 euros

    Le Monde

    Les membres fondateurs de l’IHU demandent la délocalisation d’un congrès accueillant des figures antivax

    L’institut du professeur Didier Raoult doit accueillir fin mars, à Marseille, un colloque rassemblant des personnalités mettant en cause le consensus scientifique sur le Covid-19 et la gestion de la crise sanitaire.

    C’est la dernière provocation de Didier Raoult, dont le bilan est déjà bien lourd dans le domaine. L’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection qu’il dirige toujours, a prévu d’accueillir dans son auditorium à Marseille, les 30 et 31 mars, un congrès réunissant de nombreuses figures du mouvement antivax.

    Intitulé « Covid-19, premier bilan des connaissances et controverses scientifiques », ce colloque est organisé par l’association Réinfo Liberté, structure de support du collectif Réinfo Covid de l’anesthésiste marseillais Louis Fouché et par le syndicat Enseignement, recherche, libertés ! Une structure moins connue dont les statuts ont été déposés en juillet 2021 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), et dont l’objet est de « dénoncer la politique dite sanitaire d’un gouvernement et d’une majorité présidentielle qui ont depuis deux ans perdu toute mesure, tout repère et toute éthique ».

    Didier Raoult poussé vers la sortie par les partenaires de l’institut hospitalo-universitaire de Marseille

    Parmi les intervenants du congrès, outre des membres de l’IHU, on retrouve le biologiste américain Robert Malone, auteur de messages alarmistes sur la sûreté des vaccins à ARN messager, le médecin Pierre Kory, apôtre de l’utilisation de l’ivermectine dans le traitement du Covid-19, ou l’épidémiologiste français Laurent Toubiana, auteur d’une étude sur la surmortalité en 2020 récusée par le milieu scientifique. Le casting a été réuni sous la houlette de Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS, un temps réputé pour ses travaux sur la délinquance et qui, depuis le début de la pandémie, publie des analyses sur la crise sanitaire qui lui ont valu des rappels à l’ordre de sa tutelle.

    « Délocalisation » du congrès demandée

    L’international Covid Summit sera ouvert par un discours de Didier Raoult, puissance invitante. Comme à son habitude, le microbiologiste marseillais se range derrière l’argument du débat scientifique pour promouvoir un événement dont il connaît parfaitement le positionnement. Si l’IHU reçoit ce congrès pendant deux jours, c’est, explique le professeur marseillais sur Twitter, « par souci de liberté d’expression, sans le censurer ni le cautionner ». C’est pourtant bien d’une caution qu’il s’agit et elle ne passe pas auprès des représentants des six membres fondateurs de la fondation IHU, dont certains, au plus fort de la vague antivax, ont été visés par des menaces de mort et ont vu leurs adresses personnelles mises en ligne.

    Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult

    Après avoir hésité à réagir pour ne pas donner plus d’écho à l’événement, cinq des six membres fondateurs Aix-Marseille Université, les hôpitaux universitaires de Marseille, l’Institut de recherche pour le développement, l’Etablissement français du sang et le service de santé des armées ont finalisé mercredi 23 mars un communiqué commun. Ils y demandent à la direction de l’IHU de « renoncer à la tenue de cette rencontre » et une « délocalisation » du congrès. « L’intitulé et la nature des participants et des associations partenaires ne laissent aucun doute sur les objectifs », écrivent les signataires. « Nul manquement à l’exigence de rigueur et d’excellence que nos institutions respectives poursuivent ne saurait être toléré », poursuit le communiqué qui précise que les « membres fondateurs n’ont pas été concertés et ne sont en rien associés à cette réunion ».

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    Le Monde

    Pourquoi la Chine n’est pas prête à abandonner l’objectif de zéro Covid

    Faible taux de vaccination des seniors, manque d’infrastructures médicales, peur du virus : malgré une politique zéro Covid toujours plus coûteuse, la Chine n’est pas prête à changer de stratégie.

    Des milliers de cas par jour, une province entière confinée, le Jilin, au nord-est, et des métropoles en partie refermées, Shanghaï et Shenzhen : la Chine fait face à sa plus forte vague de Covid-19 depuis le début de l’épidémie à Wuhan, fin 2019. Jeudi 24 mars, le pays a déclaré 4 732 cas, dont 2 722 asymptomatiques. Le variant Omicron, à la fois moins sévère et plus contagieux, met à l’épreuve la stratégie zéro Covid en vigueur dans le pays depuis deux ans. La situation peut-elle remettre en cause cette approche très stricte consistant à réagir dès le premier cas, à tester massivement et à fermer s’il le faut des villes entières ? Pas pour l’instant : la Chine n’est pas prête, répondent les responsables sanitaires. S’il rouvrait ses portes, le pays risquerait une « vague de sortie » massive et meurtrière, dans un territoire immense et peu immunisé.

    Shenzhen, capitale chinoise de l’électronique, verrouillée par le Covid-19

    Le président chinois, Xi Jinping, a d’ailleurs rappelé le 17 mars que le temps était à la « persévérance ». Tout en invitant à « prendre des mesures plus efficaces pour parvenir à une prévention et à un contrôle maximum avec le coût le plus faible possible, à minimiser l’impact de l’épidémie sur l’économie et la société », d’après l’agence Chine nouvelle. Mais, pour les dirigeants locaux, engager des mesures radicales reste l’option la plus sûre, car nombre de responsables ont été sanctionnés pour avoir laissé filer l’épidémie, mais rarement pour avoir pris des mesures trop strictes.

    « Avec sa stratégie zéro Covid, la Chine s’est engagée dans une impasse dont elle aura du mal à sortir »

    L’abandon de l’objectif de tolérance zéro face au virus n’est pas à l’ordre du jour, insistent les autorités de santé chinoises. « Certains pays du monde ont relâché les mesures et ne font plus rien. Mais la vision du gouvernement chinois et du Parti communiste est de mettre la santé et le peuple au premier plan. Si nous choisissions de baisser la garde maintenant, tous nos efforts passés auraient été en vain, a déclaré Liang Wannian, le chef du groupe d’experts chargé de la réponse à l’épidémie de Covid-19 en Chine, en conférence de presse le 22 mars. Surtout face à Omicron, dont la transmission est très rapide, nous ne pouvons pas rester passifs, parce que nos ressources sont déséquilibrées (entre villes et campagnes) et que la vaccination des personnes vulnérables n’est pas encore complètement en place. » Pour le responsable, la stratégie zéro Covid permet de gagner du temps, avec l’espoir que des traitements et des vaccins plus efficaces émergent, ou qu’une mutation rende le virus moins dangereux.

    Explosion des cas

    Le principal point faible de la Chine aujourd’hui est la vaccination des personnes âgées : alors que 87 % de la population générale est vaccinée, seuls 51 % des plus de 80 ans ont reçu deux doses et 20 % ont reçu une troisième dose, a indiqué le 18 mars la Commission nationale de la santé. Une dose de rappel d’autant plus importante que les vaccins chinois à virus inactivés sont moins efficaces que ceux à ARN. D’après une étude présentée en preprint le 22 mars par l’Université de Hongkong, l’efficacité de Sinovac n’est que de 72 % contre les cas graves et mortels après deux doses chez les plus de 60 ans, mais grimpe à 98 % après une troisième dose. Selon les chiffres du gouvernement, le taux de mortalité pour les plus de 80 ans est de 15 % sans vaccin, de 2,9 % avec deux ou trois doses Sinovac, et de 1,51 % avec deux ou trois doses du vaccin BioNTech. Mais, contrairement à Hongkong, la Chine n’a pas autorisé la commercialisation du produit de BioNTech.

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    L'Humanité

    Regain d’intérêt des Français pour la production agricole

    Chronique

    Après deux ans de pandémie sans rupture dans l’approvisionnement des magasins, les consommateurs français se disent sensibilisés sur le rôle important des paysans pour assurer notre souveraineté alimentaire. On peut penser que la nouvelle spéculation planétaire sur les céréales depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe va encore accroître cette sensibilité. Il restera à voir ce que seront les comportements d’achat en magasin.

    Gérard Le Puill

    Le récent Salon de l’Agriculture s’est tenu au moment où l’armée russe entrait en Ukraine. Cette invasion est intervenue, alors que nous vivions depuis deux ans avec la Covid 19. Ces deux années n’ont pas provoqué de rupture dans la chaîne alimentaire en France. Elles ont, parallèlement, favorisé une prise de conscience des consommateurs français sur des sujets comme la souveraineté alimentaire, mais aussi ce que l’on nomme l’agroécologie. Avant même la tenue du Salon, un sondage réalisé par « Opinionway » à la demande de l’association « Terre et Humanisme » avait été réalisé auprès de 1027 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.

    83 % des personnes interrogées considéraient que le métier d’agriculteur est insuffisamment valorisé aujourd’hui. 92 % de ces mêmes personnes souhaitaient que le modèle actuel d’agriculture conventionnel évolue et, concernant cette évolution, 91 % estimaient que l’agroécologie était la voie à suivre. Ils étaient encore 87 % à considérer l’agroécologie comme solution alternative au modèle actuel d’agriculture dit conventionnelle et au métier de paysan. Toutefois, quand on leur demandait de donner une définition de cette agroécologie, 73 % des personnes interrogées avouaient se sentir mal informées sur le sujet tandis que 17 % disaient savoir de quoi il s’agit.

    Il est vrai que l’agroécologie met en pratique des méthodes qui ne peuvent être appréhendées qu’à partir d’un certain niveau de connaissance en agronomie. En font partie les semis mélangés de graminées et de légumineuses, car les légumineuses captent l’azote de l’air pour en faire un fertilisant gratuit. Ce qui permet aussi de faire pousser les graminées en les faisant bénéficier d’une fertilisation azotée sans apport de nitrate alors que la production industrielle de cet engrais chimique est gourmande en gaz.

    Désormais retraité de l’agriculture, l’éleveur breton André Pochon avait mené ce combat en faveur des associations de graminées et de légumineuses à contre-courant des pratiques adoptées dans les années de 1970 à 2000 par ses collègues. Durant toutes ces années, les producteurs de lait en Bretagne cultivaient beaucoup de maïs destiné à l’ensilage pour nourrir les vaches. Cette pratique a grandement contribué à augmenter le taux de nitrates dans l’eau des rivières et à nourrir les algues vertes sur le littoral breton. D’autant plus que cette pollution s’ajoutait à celle des déjections des élevages de porcs et de volailles, très chargées en azote et utilisées comme fertilisants. Désormais, on voit de plus en plus de mélanges de trèfle et de ray-grass dans les pâturages bretons. On peut penser que la cherté actuelle des engrais azotés sera de nature à promouvoir les pratiques agroécologiques dans cette région comme ailleurs dans les prochaines années. Mais rien n’est gagné d’avance.

    Ces mélanges de graminées et de légumineuses fonctionnent aussi pour produire du grain. Dans certaines fermes passées en agriculture biologique, donc sans utilisation d’engrais chimiques, la légumineuse qu’est le pois protéagineux capte aussi l’azote de l’air et permet à la graminée qu’est le blé de profiter de cet apport naturel en azote pour accroître le rendement. Les graines mûrissent au même moment, sont récoltées à la moissonneuse-batteuse et sont ensuite séparées dans une trieuse. Le blé servira à faire du pain bio et le pois protéagineux nourrira des poules pondeuses, des volailles de chair, ou des porcs et des vaches laitières dans des élevages en agriculture biologique.

    Mais revenons à notre sondage. Il nous dit que 60 % des personnes interrogées disent qu’elles possèdent ou souhaitent cultiver un potager. Toutefois, cette enquête ne donne aucune précision sur la proportion de personnes possédant d’un potager. Chez les propriétaires d’un pavillon avec terrain, il suffit de regarder par-dessus la haie pour constater que les pelouses que l’on tond sont dix à vingt fois plus nombreuses que les potagers que l’on cultive dans nos différentes régions. Dans un pays qui compte quelque 16 millions de maisons individuelles, beaucoup de ménages pourraient capter plus de carbone et faire des économies sur leur budget alimentation en cultivant un potager en en plantant quelques arbres fruitiers, sans oublier de recueillir dans une citerne l’eau de pluie qui tombe sur le toit de la maison.

    Ce sont aussi ces petits gestes qui réduiront le bilan carbone de notre assiette au quotidien en ce XXIe siècle marqué par une accélération du réchauffement climatique.

    agricultureprix agricoles
    Le Monde

    « J’ai l’impression d’avoir heurté un mur d’angoisses » : comment la guerre en Ukraine affecte notre santé mentale

    Peur de l’avenir, troubles anxieux, insomnies… Psychiatres et lecteurs témoignent des conséquences de l’irruption d’un conflit aux portes de l’Europe, après deux ans de crise sanitaire.

    La promesse d’une accalmie sur le front du Covid-19, l’approche du printemps… Mi-février, le retour des « jours heureux », enfin, pouvait sembler à portée de main. Un espoir anéanti le 24 février, quand la Russie a attaqué l’Ukraine. Comment ce conflit, aux portes de l’Europe, affecte-t-il notre état psychique ?

    Les guerres, c’est une évidence, altèrent d’abord la santé psychique des populations directement exposées à leur violence. En 2019, l’OMS a réalisé un bilan des études sur le sujet. Résultat : dans les pays qui ont subi un conflit au cours des dix années précédentes, plus d’une personne sur cinq (22,1 %) souffre de dépression, de troubles anxieux, de stress post-traumatique, de troubles bipolaires ou de schizophrénie. Ces troubles sont d’intensité modérée à grave chez près d’une personne sur dix (9,1 %).

    Comparées à la détresse des populations ukrainiennes, nos angoisses, de fait, restent une réaction de privilégiés. « Au regard des événements dramatiques en Ukraine, nos états d’âme me paraissent bien futiles », souligne Joël (les personnes dont le nom n’est pas cité ont souhaité rester anonymes), en réponse à un appel à témoignages lancé par Le Monde. « Difficile de ne pas culpabiliser quand notre quotidien reste inchangé, j’essaie d’agir à ma manière en participant à des collectes, témoigne, de son côté, Tiphaine, 30 ans. Difficile également de garder espoir, alors que les mauvaises nouvelles s’enchaînent, qu’au même moment le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] est publié. » Mais s’apitoyer sur elle-même lui semblerait « indécent » quand elle voit le courage du peuple ukrainien.

    Fort sentiment d’identification

    « On a forcément honte de se plaindre, on n’est pas sous les bombes, la vie ici continue normalement, mais “l’Ukraine” – comme on disait “le virus” – a envahi nos vies », renchérit Sophie Mangon, 68 ans. Hier, c’était la diffusion du SARS-CoV-2 que l’on pouvait redouter. Aujourd’hui, c’est la contagion du conflit.

    L’empathie pour celles et ceux qui subissent ce malheur, bien sûr, est un facteur d’anxiété majeur. « Comme pour la Syrie, comme pour l’Afghanistan, je rêve la nuit de ces événements tragiques, je pense à toutes les personnes innocentes dont la vie est détruite et qui subissent des violences qui semblent venir d’un autre siècle », écrit aussi Tiphaine. Face à ce désastre qui s’abat sur le peuple ukrainien, un effet psychologique bien connu entre en jeu : « Plus nous nous sentons proches d’une population, plus nous nous identifions à elle », rappelle Coraline Hingray, psychiatre au CHRU de Nancy.

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    Le Monde

    La Suède dit oui à un projet minier très controversé

    Si elle est construite, la mine de fer à ciel ouvert de Kallak, dans le nord du pays, empiétera sur les pâturages des éleveurs de rennes et bloquera les chemins de transhumance.

    « Ce n’est pas que nous prenons les questions environnementales à la légère, mais oui, nous aimons les mines, nous les sociaux-démocrates. (…) Alors oui, j’espère pouvoir ouvrir et autoriser plusieurs nouvelles mines. » Les propos du ministre de l’industrie, Karl-Petter Thorwaldsson, le 30 novembre 2021, lors de la présentation du gouvernement dirigé par Magdalena Andersson, avaient alerté les opposants au projet de mine de fer de Kallak (« Gallok » en sami), dans le nord du pays. Mardi 22 mars, leur inquiétude s’est confirmée. Le gouvernement a donné son feu vert à un des projets miniers les plus controversés de ces dernières décennies en Suède. Le permis s’accompagne d’une douzaine de conditions que la compagnie britannique Beowulf Mining devra honorer, afin notamment de « contrecarrer les perturbations pour l’élevage de rennes », a précisé M. Thorwaldsson.

    Avant de pouvoir commencer l’exploitation de la mine, la société devra aussi obtenir une autorisation, délivrée par le tribunal foncier et environnemental, ainsi qu’un permis de construire auprès de l’inspection suédoise des mines et de la commune de Jokkmokk : deux institutions favorables au projet. « Je pense qu’il y aura une mine. C’est une si grosse trouvaille », a fait remarquer le ministre de l’industrie.

    Chez les Sami, le dernier peuple autochtone d’Europe, la déception est énorme, même si la décision était plus ou moins attendue. Pour Hakan Jonsson, président du Sametinget, le Parlement sami, les conditions imposées à la société minière ne sont que des « pansements sur de profondes blessures ». Venue soutenir les opposants au projet, début février, l’activiste Greta Thunberg a dénoncé dans un tweet « une approche de court terme, raciste, coloniale et hostile à la nature ». Amnesty International, pour sa part, regrette un choix qui « ne respecte pas le principe du consentement libre, préalable et éclairé ainsi que le droit des peuples autochtones, et ne pose pas les bases d’une réconciliation entre l’Etat suédois et le peuple sami ».

    En Suède, l’Eglise présente ses excuses aux Sami

    D’après les forages menés par la compagnie minière, le site de Kallak, à quelques kilomètres du cercle polaire, abrite « le plus gros gisement ininterrompu de minerai de fer à bandes de quartz ». Beowulf Mining veut y construire une mine à ciel ouvert, que la société compte exploiter pendant quatorze ans, pour une production annuelle de 10 millions de tonnes de minerai de fer.

    « Un signal  »

    La mine ne se trouve pas seulement en territoire sami, sur les pâturages utilisés par les éleveurs de rennes : les infrastructures nécessaires au traitement et au transport du fer devraient bloquer des chemins de transhumance et traverser un site classé en 1996 au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco, en raison de sa « valeur universelle exceptionnelle ». Le 3 février, dans une lettre conjointe, José Francisco Cali Tzay et David R. Boyd, rapporteurs spéciaux des Nations unies pour les droits des peuples autochtones et les droits de l’homme et de l’environnement, ont d’ailleurs exprimé leur « inquiétude » à l’égard du projet, dont ils estiment qu’il « menace les droits des Sami ».

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    L'Humanité

    Tragédie sur les bords du Colorado

    Chronique

    Jean-Claude Lebrun

    L’auteure s’est fait connaître en 2017 avec Transcolorado, primé par le très perspicace Festival du premier roman de Chambéry. On retrouve dans ce troisième livre le grand fleuve nord-américain, sorte d’horizon impassible de l’inégal affrontement qui mit aux prises, dans l’Utah, des descendants des tribus navajos et l’administration fédérale. L’histoire d’une expropriation et d’un exil dans la seconde moitié du XXe siècle, racontés par Hokee, née du viol d’une Amérindienne par un général blanc responsable du Bureau of Indian Affairs. En fait, victime d’une double spoliation : comme métisse, condamnée par les siens à vivre en marge ; comme membre d’une tribu, soumise à la violence étatique contre les populations dans les réserves. Une situation qui la désignait naturellement pour tenir le rôle de la narratrice et donner au récit son plein sens.

    Une nouvelle fois, Catherine Gucher se poste à la jonction de l’intime et du collectif. Dans une première partie, son héroïne ostracisée par la tribu, le clan de l’Homme qui marche, vit isolée sur un surplomb rocheux, en position d’observatrice des uns et des autres en contrebas. Façon pour elle de scruter la diversité des comportements face aux autorités. C’est que, depuis quelque temps, d’inquiétantes explosions retentissent dans les parages. On a ouvert des mines à ciel ouvert, qui bientôt pollueront les eaux, détruiront l’habitat, apporteront chez les Navajos l’alcoolisme et la maladie. Face à la beauté hiératique de ces paysages ancestraux, ici superbement restituée, un peuple martyrisé descend aux enfers. Et devra finalement quitter ses montagnes, s’installer à la périphérie de la ville de Moab, où l’exploitation d’une autre mine a démarré. Non plus de houille mais d’uranium. Le tableau s’assombrit encore. Embarquée dans la même galère que les siens, la narratrice se rend maintenant utile dans le pauvre hôpital local. On essaie d’y soigner des maladies inconnues, on fait face à des malformations croissantes chez les nourrissons.

    Le roman de Catherine Gucher, en même temps qu’il ­s’attache à la trajectoire personnelle de Hokee, faite d’abnégation et de don de soi, d’accès progressif au savoir et à la conscience sociale, raconte un véritable ethnocide pour le profit des compagnies et de l’État. Une fiction, aux allures d’acte d’accusation, portée par une figure de femme émouvante et combative. En décembre 2020, Joe Biden nommera une Amérindienne responsable des ressources naturelles et des réserves indiennes. Premier rai de lumière dans cette longue nuit.

    Le Monde

    A Shanghaï, les confinements au son des haut-parleurs

    La ville chinoise fait face à des centaines de cas quotidiens depuis mars, mais jusqu’ici la municipalité s’efforce d’appliquer une politique ciblée, avec plus ou moins de succès.

    Dans la soirée du mardi 22 mars, les groupes WeChat, le principal réseau social en Chine, bruissent de rumeurs : « Shanghaï va être totalement confinée à partir du 24 ! » Immédiatement, les applications de livraison sont dépassées par les commandes. D’autres se précipitent dans les supermarchés encore ouverts. La municipalité a beau publier un communiqué pour réfuter la rumeur, rien n’y fait. Car la mesure semble crédible : depuis deux semaines déjà, les confinements locaux se multiplient, et la plupart des 26 millions d’habitants de la métropole ont déjà fait l’expérience d’une forme ou une autre de confinement. Mais cette approche ciblée semble patiner. Malgré les milliers de résidences fermées pour quatorze jours, le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter. En dix jours, le nombre d’infections quotidiennes est passé de moins de 100 cas à 983 cas, jeudi 24 mars.

    Pour Shanghaï, la bataille a commencé au début du mois, avec des cas de contamination parmi les employés d’un hôtel réservé à la quarantaine de personnes arrivant de l’étranger. Le 12 mars, la ville impose à toute personne souhaitant entrer ou sortir de Shanghaï de présenter un test PCR négatif et ferme les écoles. Les unes après les autres, des centaines de résidences sont mises sous cloche parce que des personnes y ont été testées positives, ou sont cas contacts. Shanghaï, qui a jusqu’ici réussi à gérer l’épidémie sans confinement majeur, se veut le modèle de la stratégie de « zéro Covid dynamique », censée proposer une approche plus ciblée entraînant moins de perturbations pour la société.

    En Chine, des métropoles à nouveau confinées après une explosion des cas d’Omicron

    Dans notre résidence du centre-ville, l’annonce du confinement a eu lieu le 16 mars, par le son d’un haut-parleur brandi à 7 heures du matin par un volontaire du comité de résidents, organisme de proximité du Parti communiste. « Chers camarades résidents, aujourd’hui, un test aura lieu à 11 heures du matin. » La résidence est alors fermée pour quarante-huit heures, le temps de tester deux fois tous les habitants. A 11 heures, le haut-parleur passe à nouveau à travers les ruelles de maisons de briques rouges, construites dans l’ancienne concession française des années 1930. Les habitants, jeunes Chinois aisés, expatriés, et vieux Shanghaïens, se dirigent vers le square adjacent où des tentes ont été dressées.

    Le ton monte

    Sous une pluie fine, une file désordonnée s’avance. Il faut télécharger un QR code accessible depuis l’application WeChat, qui sera scanné par un employé en combinaison intégrale, puis ouvrir grande la bouche devant un membre du personnel de santé. Dix prélèvements salivaires sont rassemblés dans un tube à essai : les tests sont groupés, ce qui permet à la Chine de tester aussi massivement. Quand un échantillon se révèle positif, dix personnes doivent être testées à nouveau. Depuis début mars, les laboratoires de Shanghaï ont analysé plus de 30 millions d’échantillons.

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    Le Monde

    Réduction de l’usage des pesticides : les raisons d’un échec

    Un rapport d’inspection resté jusqu’à présent confidentiel analyse les incohérences et le manque de détermination de l’Etat pour diminuer de moitié l’usage des produits phytosanitaires dans l’agriculture française.

    Le constat est connu : le plan Ecophyto n’a pas tenu sa promesse de réduire de moitié le recours aux produits phytosanitaires, ni même freiné la dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Lors de son lancement, en 2008, il était envisagé d’y parvenir en dix ans. Or en 2018, les ventes d’insecticides pour les cultures avaient augmenté de 6 %, celles d’herbicides de 25 % et de fongicides de 34 %, avant une légère inflexion depuis. L’ambition affichée a donc été reportée à 2025, grâce à un programme repensé et rebaptisé Ecophyto II, puis II + en y intégrant l’hypothétique fin du glyphosate. L’Union européenne s’est d’ailleurs à son tour fixé le même objectif – bénéfique pour la santé et l’environnement – de diviser par deux la consommation de ces produits chimiques.

    Réautorisation du glyphosate en Europe : la qualité des études réglementaires en cause

    L’affaire apparaît mal engagée à la lecture du rapport conjoint de l’Inspection générale des finances, du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, et de celui de l’environnement et du développement durable, rendu public mercredi 23 mars. Son titre annonce une évaluation des actions financières engagées au nom d’Ecophyto. En fait, si les auteurs estiment certes « légitime de s’interroger sur l’efficacité des dépenses publiques importantes qui [y] ont été consacrées », ils s’emploient surtout à livrer une analyse implacable des raisons d’un échec, prévisible dès le départ selon eux.

    « En premier lieu, la mission considère que le plan actuel ne peut pas réussir. Sa poursuite en l’état pose la question de la crédibilité de l’action publique », écrivent-ils. Modifier les comportements vis-à-vis des produits phytosanitaires dans les campagnes françaises exige plus de clarté de la part du principal acteur chargé du dossier : le ministère de l’agriculture, surtout un objectif politique plus affirmé et moins d’incohérence de la part de l’Etat. Par exemple, l’autorisation d’exporter des substances interdites sur le territoire français et qui vont ensuite jouer sur les prix des récoltes importées ne contribue pas à « crédibiliser l’objectif » d’Ecophyto. Celui-ci ne s’est au demeurant doté d’indicateurs d’impact ni sur la santé humaine, ni sur celle des plantes, ni sur la biodiversité.

    Un an dans les tiroirs ministériels

    La mission suggère de lancer un autre plan en 2023, en même temps que les nouvelles règles de la politique agricole commune (PAC). Elle propose plusieurs scénarios avec des doses variables de mesures de différenciation des produits de l’agriculture non conventionnelle à soutenir, d’incitation conduisant à une réduction des pesticides pour tous les agriculteurs et de réglementation contraignante, qui restent à équilibrer dans le temps.

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    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

    Alors que le sujet de la dette est devenu secondaire, le financement des mesures et le cadrage budgétaire des candidats à l’Elysée sont souvent lacunaires.

    Les mots sont lâchés. Répondant, mardi 22 mars, aux questions des auditeurs de France Bleu, Emmanuel Macron a admis avoir reproduit, pour compenser la hausse des prix des carburants, « un “quoi qu’il en coûte” à la pompe ». N’en déplaise à ses ministres, Bruno Le Maire, à l’économie, en tête, qui, depuis des semaines, martèlent que le contexte d’inflation galopante – qui a déjà amené le gouvernement à mettre depuis septembre 2021 près de 30 milliards d’euros sur la table – n’a rien à voir avec les vastes plans de soutien et de relance des deux années de pandémie. Le candidat Macron aurait-il les poches plus pleines que le président ?

    Davantage de promesses que de sources d’économies et de financements détaillés, c’est un classique des campagnes présidentielles. Mais, en la matière, 2022 va plus loin que 2017. Les apparences sont trompeuses, puisque plusieurs prétendants à l’Elysée se sont exprimés spécifiquement sur le chiffrage de leur programme : Jean-Luc Mélenchon, le 12 mars, Eric Zemmour et Marine Le Pen, mercredi 23 mars. Reste que présenter un programme en apparence équilibré, en faisant correspondre dépenses et recettes, ne garantit pas la crédibilité d’un projet politique. « Un tableau, on y met ce qu’on veut ! », rappelle l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

    « Le “quoi qu’il en coûte” est passé par là »

    « Par rapport à 2017, la question du chiffrage budgétaire est passée au second voire au troisième rang des préoccupations des candidats, et notamment ceux traditionnellement identifiés comme budgétairement prudents », souligne Philippe Martin, patron du Conseil d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon. « Entre-temps, les taux d’intérêt ont baissé, le “quoi qu’il en coûte” est passé par là et le récit sur la dette a changé », résume celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron il y a cinq ans.

    Dernier candidat à présenter son programme, Emmanuel Macron ne fait pas exception. L’ancien ministre de l’économie de François Hollande, qui, en 2017, avait présenté son projet détaillé dans un long entretien aux Echos, a laissé les observateurs sur leur faim. Malgré une conférence de presse de plus de quatre heures, jeudi 17 mars, le chef de l’Etat a laissé de larges zones d’ombre dans la manière de financer les 50 milliards d’euros « d’effort budgétaire » qu’il promet sur cinq ans.

    Election présidentielle 2022 : Macron candidat, des projets sans débat

    Quelque 15 milliards sont censés provenir des grandes réformes (retraites, assurance-chômage, plein-emploi), 15 autres d’un volet « réformes de fond » et de « simplification » (mise en place de l’e-carte Vitale, impôt minimal sur les multinationales, régulation et bonne attribution des prestations sociales, facturation électronique…). Enfin, 20 milliards d’euros d’économies proviendraient du ralentissement de la croissance des dépenses des collectivités et de l’Etat. Et ce, alors même que plusieurs mesures annoncées avant la présentation du programme (hausse du budget de la défense et de la sécurité, dégel du point d’indice des fonctionnaires) ne sont pas budgétées. Quant à la croissance attendue en 2027 – qui ne figure pour l’heure dans aucun document –, elle s’élèverait à 1,8 %, indique l’équipe de campagne du président sortant. Le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles il y a un an, bien avant la guerre en Ukraine, tablait sur moins (1,4 %).

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    L'Humanité

    Familles : les mères seules à la peine

    Chronique

    Pierre Ivorra

    En France, en 2020, selon l’Insee, près d’une famille sur quatre est monoparentale, c’est-à-dire avec un seul parent s’occupant d’un ou plusieurs enfants. Leur nombre grandit : elles ne représentaient que 20 % des familles en 2011. Cela illustre la crise du mariage et du couple dans une société elle-même en crise. Dans 85 % des cas, ces parents, qui vivent sans conjoint et avec des enfants, sont des femmes. Et ce sont ces dernières qui cumulent le plus les difficultés, qui sont accablées par le manque de moyens. 48 % de ces familles monoparentales ont un enfant, 35,5 % deux, 12 % trois et 4,9 % quatre ou plus. 45 % de ces femmes sont plus fréquemment en situation de pauvreté, contre 22 % pour les hommes. Elles sont aussi moins souvent propriétaires de leur logement, plus souvent locataires, notamment dans le parc social, sont moins souvent en emploi (67 %, contre 81 % pour les hommes), davantage au chômage (18 % contre 10 %). Moins, moins... À croire que notre société les condamne à une moindre humanité.

    Pour ces familles monoparentales, femmes et hommes confondus, les pensions alimentaires représentent en moyenne 18 % de leurs ressources, davantage pour les femmes. Quand on sait qu’aujourd’hui encore entre 30 et 40 % de ces dus sont partiellement ou totalement impayés, on mesure l’ampleur des problèmes auxquels ces femmes sont confrontées. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le gouvernement a décidé qu’à partir du 1er mars 2022, la Caisse nationale des allocations familiales (CAF) et la Mutualité sociale agricole prélèveront automatiquement la somme due sur le compte du conjoint qui doit verser la pension alimentaire. Si le débiteur ne règle pas ce qu’il doit, la CAF versera une allocation minimale de 124 euros à l’autre parent par mois et par enfant, puis lancera les démarches pour aller récupérer les sommes dues. Mais, pour le moment, seules les nouvelles pensions alimentaires actées par un juge, dans le cadre d’un divorce avec enfants, sont concernées. Ce n’est qu’après le scrutin présidentiel, le 1er janvier 2023, que le dispositif sera élargi à tous les autres types de séparations et de divorces. On se demande cependant si avant ou après le vote, la CAF aura les moyens de jouer ce rôle.

    Pour redresser la situation de ces femmes, une tout autre politique familiale doit être mise en œuvre, permettant d’accompagner les couples à la fois dans leur vie commune et lors de leur séparation, parallèlement à une action pour éradiquer la pauvreté, la précarité, le chômage. Forcément cette politique tournera le dos à celle de Macron.

    Le Monde

    Election présidentielle : la question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

    Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.

    Pour qui rêve de se lancer dans une carrière politique, c’est sans doute le moment idéal. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, la contrainte budgétaire semble avoir disparu. Et la crédibilité des candidats en matière de gestion des deniers publics n’est une préoccupation ni pour l’opinion, ni pour les candidats, ni même pour les économistes. Il y a quelques mois encore, analystes, élus et sondeurs prédisaient une élection en partie centrée sur la question de la dette. Une évidence après deux ans de « quoi qu’il en coûte », plus de 150 milliards d’euros dépensés en mesures de soutien, un déficit à 7 % du produit intérieur brut et une dette dépassant les 115 %. Il n’en a rien été.

    La campagne, pourtant dominée par les enjeux économiques et sociaux avec la thématique du pouvoir d’achat et de l’inflation, semble avoir éludé la question des moyens. Exception faite pour la réforme des retraites, proposée par une partie des candidats, les programmes ne sont, pour la plupart, pas financés. La droite et l’extrême droite promettent des milliards venus de la lutte contre la fraude sociale, la gauche des milliards venus de la fraude fiscale, tandis qu’Emmanuel Macron mise sur les fruits d’une croissance rendue plus incertaine par la guerre en Ukraine.

    Comment leur en faire le reproche ? Selon la dernière enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde, la question de la dette et du déficit public figure à l’avant-dernière place des dix principaux sujets de préoccupation pour les Français (12 % des sondés), loin derrière la délinquance (16 %) ou les inégalités sociales (17 %), dans un classement dominé par le niveau de vie (53 %), la guerre en Ukraine (44 %) et l’environnement (26 %). Comme si le « quoi qu’il en coûte », si fortement soutenu par le pays pendant la crise liée au Covid-19, avait noyé la question de la dette.

    Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

    La situation est inédite : « Je n’ai pas en tête une campagne où l’on ait aussi peu parlé de la dette », admet Frédéric Dabi, directeur de l’institut IFOP. Il y a cinq ans, le candidat de la droite François FiIllon avait fait du sérieux budgétaire la pierre angulaire de son programme, et l’avait imposée dans le débat. En 2012, François Hollande attaquait Nicolas Sarkozy sur ses « comptes dégradés », alors que deux agences de notation venaient de retirer à la France son « triple A », garant de la qualité de sa signature. « Contrairement à aujourd’hui, l’excuse de la crise financière n’était absolument pas audible », rappelle M. Dabi. Cinq ans auparavant, c’était François Bayrou, le « troisième homme » , qui avait fait de la dette le marqueur politique de sa candidature, à laquelle il avait réussi à arrimer une partie de la droite. Même en 2002, la campagne de Lionel Jospin avait été polluée, en partie du moins, par l’affaire de la « cagnotte » qu’il était censé avoir cherché à dissimuler.

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    Le Monde

    Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »

    Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.

    A la Maison de la chimie, mercredi 23 mars, Eric Zemmour a présenté un semblant de chiffrage de ses « 400 propositions », en affirmant qu’il était « le candidat du réel ». Il dit pouvoir dégager « 65 milliards d’euros en année pleine » pour financer ses ambitions – un chiffre proche de celui de Marine Le Pen, qui mise, elle, sur 68,3 milliards. Mais il ne s’est pas perdu dans les détails, et son budget manque sinon de sérieux, du moins d’arguments.

    Comme il le martèle souvent, Eric Zemmour espère trouver 20 milliards d’euros en supprimant les aides sociales aux étrangers extra-européens pour financer, entre autres, « la baisse de la CSG pour les travailleurs et retraités modestes ». Il n’a pas précisé combien de personnes seraient touchées – seuls 2,4 millions d’immigrés non européens vivent en France, selon l’Insee. Selon les calculs du Monde d’après les statistiques des organismes sociaux, cela représenterait au maximum 6 milliards d’euros pour tous les étrangers, y compris les citoyens européens, loin des 20 milliards annoncés. Le candidat a été bien en peine de détailler son calcul. « Vos chiffres, ce sont les chiffres pour les médias, pour dire qu’on ne dépense pas beaucoup d’argent pour les étrangers, a-t-il esquivé. Il n’y a pas que ça. C’est toutes les prestations sociales qu’il faut supprimer, donc ça rallonge la liste. »

    Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

    Eric Zemmour, qui aime les comptes ronds, estime encore que la lutte « contre les gaspillages, les dépenses non prioritaires et la désorganisation de l’Etat » rapporterait 15 milliards d’euros, en taillant dans le budget de tous « les ministères non régaliens » et surtout la culture (3,3 milliards dans le projet de loi de finances 2022) ou l’art contemporain, en supprimant les bourses des étudiants absentéistes, la moitié de l’aide publique au développement (2,5 milliards) et l’aide médicale d’Etat (1 milliard).

    Quinze autres milliards seraient trouvés grâce à la lutte « contre la bureaucratie et les surcoûts de la décentralisation », en réduisant le nombre d’élus locaux ou les dotations de collectivités territoriales. « Ce n’est pas seulement la lutte contre la bureaucratie », a-t-il défendu en citant des économies sur l’immigration, déjà prises en compte dans un autre chapitre. Il s’en est remis à un futur audit administratif : « Ce que je veux c’est, après l’élection, faire vraiment une étude non pas par le cabinet McKinsey, mais par nos hauts fonctionnaires et la Cour des comptes pour voir où il y a des dépenses excessives. »

    Election présidentielle : la question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

    Coûteuses ambitions

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    Le Monde

    Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie

    Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.

    Des parlementaires émus, des mots pour l’histoire et une guerre qui continue de dominer le débat politique français. A dix-huit jours de l’élection présidentielle, l’intervention devant la représentation nationale du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mercredi 23 mars, a rappelé que la guerre en Ukraine marquerait la campagne électorale, peut-être jusqu’au bout. « Cela fera demain un mois que les Ukrainiens se battent pour leur liberté », a déclaré M. Zelensky.

    Du Palais-Bourbon au Palais du Luxembourg, députés et sénateurs réunis en nombre dans leurs hémicycles respectifs ont écouté pendant une quinzaine de minutes la prise de parole, à la fois solennelle et martiale, du président de la République ukrainienne. Campé derrière son bureau, à Kiev, et vêtu de son éternel tee-shirt militaire kaki, le drapeau bleu et jaune de l’Ukraine à ses côtés, M. Zelensky a pris à témoin les élus mais aussi, à travers eux, l’ensemble des citoyens français sur la guerre menée par le Kremlin. Entre plusieurs références à l’histoire et à la culture françaises, le président ukrainien a demandé un soutien en matériel d’armement.

    Surtout, il a appelé les entreprises françaises encore présentes sur le marché russe, comme Renault (qui a décidé de suspendre son activité industrielle en Russie mercredi 23  mars au soir), Auchan et Leroy-Merlin, à le quitter. « Ils doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie », a dit M. Zelensky.

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Son discours – dont la compréhension a parfois été rendue difficile par la traduction simultanée – a été précédé d’un propos liminaire du président du Sénat, Gérard Larcher, puis du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. « L’Ukraine appartient à la famille européenne », a salué le premier, quand le second a condamné « les bombardements indiscriminés visant les populations civiles ». Plusieurs salves d’applaudissements et une minute de silence à la mémoire des victimes du conflit ont ponctué ce moment inédit, également marqué par la présence de l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Vadym Omelchenko.

    Une étape supplémentaire dans cette tournée sans précédent des parlements occidentaux, entamée par M. Zelensky au lendemain du début de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février. Les parlements européens, britannique, canadien, puis le Congrès américain, le Bundestag, en Allemagne, la Knesset, en Israël, les parlements italien et même japonais hier et aujourd’hui… Le président ukrainien s’est ainsi adressé à tous les élus des États membres du G7.

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    Le Monde

    Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer

    Le président candidat à l’élection présidentielle a préparé l’envoi de courriers d’engagements personnalisés pour chaque territoire ultramarin.

    L’enjeu est loin d’être négligeable quand 1,6 million d’électeurs sont inscrits dans les outre-mer, sans compter les « diasporas » installées en métropole. En 2017, Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour sur l’ensemble des territoires ultramarins en recueillant 21,9 % des suffrages, triplant ainsi son résultat obtenu cinq ans plus tôt. Une première dans l’histoire de la Ve République. Emmanuel Macron, lui, avec 20,4 %, n’arrivait qu’en quatrième position, à seulement quelques encablures de la candidate d’extrême droite, mais il entend bien, cette fois, rebattre les cartes.

    A un peu plus de deux semaines du premier tour, le président sortant vient de s’adresser aux électeurs ultramarins dans un double format. Télévisé, tout d’abord, lors d’un entretien d’une heure trente sur Outre-mer La 1re, réalisé mercredi 23 mars, qui doit être diffusé par les neuf stations ultramarines. Répondant aux questions de deux journalistes de la chaîne et de neuf jeunes de ces territoires, il a longuement défendu son bilan et plaidé pour l’« émancipation réelle » des territoires ultramarins. Une rupture avec l’objectif d’« égalité réelle » promu par la loi du 28 février 2017.

    Par un courrier, ensuite, distribué prochainement dans toutes les boîtes aux lettres et dont Le Monde a pu prendre connaissance. Particularité : ces lettres recto verso en quadrichromie adressées par M. Macron à ses « chers compatriotes » et « chers amis » des territoires d’outre-mer sont adaptées à chacun de ces derniers. Il en résulte autant de versions – similaires sur le fond mais singularisées – pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, autant de territoires dans lesquels il s’est déplacé pendant son quinquennat.

    Le projet de loi spécifique à Mayotte en cours de finalisation

    Ainsi ne manque-t-il pas de rappeler, pour chacun d’entre eux, les « visages », les « rencontres », les « échanges », les « souvenirs » qu’il lui reste de chacun de ses déplacements. Il tient aussi à souligner les « engagements » qu’il y avait pris et qu’il a « tenus », quitte à enjoliver parfois la réalité et à dissimuler les insuffisances de l’Etat face aux problèmes structurels auxquels sont confrontés les outre-mer. Et, à l’aune de chaque territoire, il détaille comment il veut « poursuivre le chemin engagé ».

    Atouts considérables

    Tant lors de son entretien que dans ces courriers, un même fil rouge se dégage. « Longtemps, pour de bonnes raisons, nous avons voulu le “rattrapage” des écarts entre l’Hexagone et [le territoire concerné], écrit M. Macron. Le destin de nos outre-mer ne se résume pas à reconstituer ou à reproduire le modèle hexagonal. Non, le destin [du territoire] n’est pas de rattraper perpétuellement des retards : il est d’être en avance sur les défis de demain. »

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    Le Monde

    Le « quartier de la Défonce », au nord-est de Paris, n’en peut plus du crack

    Le campement de la porte de la Villette devait durer quelques jours. Six mois plus tard, les riverains se désespèrent de cohabiter avec les toxicomanes parqués près du périphérique.

    Une cérémonie un peu décalée est prévue samedi 26 mars, à la lisière du 19e arrondissement de Paris, d’Aubervilliers et de Pantin (Seine-Saint-Denis), en présence des trois maires concernés : l’inauguration du « quartier de la Défonce ». Une plaque sera dévoilée par un participant, rebaptisé en « ministre de l’économie souterraine ». Son discours est déjà presque écrit : « Dans ce quartier en pleine revitalisation urbaine, vous trouverez tout : du crack, mais aussi des cigarettes de contrebande, de l’ecstasy, des comprimés divers… »

    Les riverains réunis dans le collectif 93 Anti-Crack résument l’objectif : « L’Etat se moque de nous, alors nous allons nous moquer de lui. Peut-être cela le fera-t-il enfin bouger… » Une façon de marquer le demi-anniversaire du campement de toxicomanes installé ici. « Un moisiversaire, plutôt : un anniversaire moisi », corrige une voisine.

    Crack à Paris : la situation s’enlise, le provisoire s’est encore installé dans la durée

    Le 24 septembre 2021, la police avait transféré dans un petit jardin public coincé au bord du périphérique, porte de la Villette, les 100 ou 200 consommateurs de crack qui erraient auparavant rue Riquet et aux alentours des Jardins d’Eole, dans une autre partie de l’arrondissement. Il s’agissait de faire retomber la pression dans un quartier, quitte à ce qu’elle monte un peu plus loin. Gérald Darmanin avait été très clair : c’est « une solution qui ne peut être que temporaire, qui ne peut durer que quelques heures ou quelques jours », avait promis le ministre de l’intérieur, le 28 septembre 2021, devant les députés.

    « Personne ne répond à nos courriers »

    Six mois plus tard, les accros à cette drogue du pauvre sont toujours là et les riverains se désespèrent. Aux difficultés quotidiennes provoquées par la cohabitation forcée avec des toxicomanes en grande précarité s’ajoute dans ces quartiers très populaires le sentiment d’être méprisés, abandonnés. « On n’est que des petites gens, des Arabes, des Noirs, des merdes, quoi, s’énerve Dominique Gamard, une des animatrices du collectif. Alors on nous oublie, personne ne répond à nos courriers. On en est à notre onzième manifestation en six mois et rien ne se passe. »

    En janvier, la Préfecture de police a bien tenté de déplacer à nouveau le « supermarché du crack », cette fois-ci vers une friche ferroviaire du 12e arrondissement. Mais l’opposition conjointe des élus de gauche, de droite et La République en marche a tué le projet dans l’œuf. « Evidemment, là-bas, ce sont des Blancs, des bourgeois, alors on les entend… », souffle Dominique Gamard. A l’issue de cet épisode, le préfet de police, Didier Lallement, a prévenu les habitants du Nord-Est parisien : ils « doivent désormais s’attendre à une occupation longue de l’espace public du square ». Il disait vrai.

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    Le Monde

    En Corse, le retour sous haute tension de la dépouille d’Yvan Colonna

    Depuis l’annonce de la mort de l’assassin du préfet Erignac et à la veille de son enterrement, la Corse est en deuil. Si l’heure est pour l’instant au recueillement, nombre d’acteurs et d’observateurs redoutent que la jeunesse ne redescende dans la rue.

    Dix-neuf ans après son arrestation et son transfert vers le continent, Yvan Colonna rentre en Corse. L’assassin du préfet Erignac est mort et une légende est née. A la suite de son agression, le 2 mars à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine, et de son décès, le 21 mars, Yvan Colonna (61 ans) est devenu un double symbole : celui d’un héros de la cause corse et – en une sorte d’inversion des valeurs – celui d’une victime de l’Etat français quoiqu’il reste l’assassin d’un de ses hauts représentants.

    Le berger de Cargèse incarne désormais une figure emblématique du nationalisme et il y a fort à parier que sa mémoire occupe une place de choix dans le récit de la geste « patriotique » corse. Yvan Colonna entre dans la mythologie insulaire : celle des « bandits d’honneur » qui aux siècles précédents se réfugiaient dans le maquis pour fuir la justice.

    Yvan Colonna : haie d’honneur à Ajaccio avant ses obsèques

    Il est un peu plus de 22 heures, mercredi 23 mars, et des milliers de personnes forment une haie d’honneur sur la route au sortir de l’aéroport de Campo dell’Oro, à Ajaccio. La dépouille mortelle d’Yvan Colonna vient d’être débarquée de l’avion qui l’a transportée de Marseille à Ajaccio. Des drapeaux à la tête de Maure flottent au vent froid. Des flammes de bougies déchirent la nuit. Le fourgon mortuaire s’avance lentement au milieu d’une foule compacte et silencieuse qui s’incline sur son passage.

    A proximité du funérarium, huit hommes, dont Gilles Simeoni, président de la Collectivité de Corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, condamné définitivement en 2011 à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, se saisissent du cercueil recouvert de la bandera corse – celle déjà utilisée pour le cercueil d’Edmond Simeoni, père de Gilles et figure fondatrice du nationalisme – et le portent sur plusieurs dizaines de mètres.

    La veille, la Collectivité de Corse avait mis ses drapeaux en berne, comme elle l’aurait fait pour une personnalité officielle. Une initiative que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a qualifiée de « faute ». Mercredi en fin d’après-midi, des militants ont accroché des drapeaux à la tête de Maure serrés d’un crêpe noir de deuil sur les grilles du palais Lantivy qui abrite la préfecture d’Ajaccio – celle-là même où Claude Erignac a exercé ses fonctions du 5 février 1996 au 6 février 1998, date de son assassinat – et un drap blanc avec l’inscription « gloria à tè Yvan » (gloire à toi Yvan) sur le portail. Les gendarmes en faction n’ont pas bougé.

    Une icône

    La mort du militant nationaliste suscite une intense émotion et une vive colère. Mais elle a aussi de facto décrété une trêve que les lycéens, les étudiants et tous ceux qui manifestent depuis trois semaines observent sans barguigner.

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    Le Monde

    De retour d’Ukraine, un militant néonazi français interpellé et mis en examen

    Agé de 37 ans, il développait depuis plusieurs années, sur Internet, des thèses associant un virulent antisémitisme aux théories du complot les plus farfelues.

    De l’Ukraine, où il vivait exilé depuis plusieurs années, Mathieu B. provoquait en duel ses contradicteurs de la fachosphère française et appelait à l’instauration d’une « République blanche de Bourgogne », patrie virile et fantasmée de guerriers aryens voués au « nettoyage » ethnique d’une Europe « métissée ». Mais lorsque les bombes russes ont commencé à pleuvoir sur son pays d’adoption, ce trentenaire français a sauté avec femme et enfants dans une voiture, direction la plus proche frontière.

    Le 18 mars, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), assistés de leurs collègues du groupe d’observation et de surveillance de Marseille, l’ont interpellé sur la voie publique, dans le sud de la France, où il conserve des attaches familiales.

    Voyage au cœur de la « Fachosphère »

    Les enquêteurs, saisis par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris, après une plainte déposée en octobre 2021 par l’Observatoire juif de France, une association disposant d’une plate-forme de signalement en ligne, exerçaient depuis plusieurs mois une surveillance discrète sur ce militant suprémaciste. Après avoir déployé d’importants moyens techniques et obtenu son inscription dans plusieurs fichiers de coopération policière internationale, les gendarmes de l’OCLCH ont été avisés, le 28 février, quatre jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, que Mathieu B. avait franchi la frontière hongroise – un pays où il a vécu un temps – et faisait désormais route vers la France.

    La suite des opérations a pris la forme d’une enquête classique, avec filatures et identification des points de chute, avant l’interpellation puis la saisie de matériel informatique au cours de perquisitions, des éléments dorénavant en cours d’analyse par les services cyber de la gendarmerie.

    Théories et complot tripartite

    Encore en partie consultables, les vidéos publiées en ligne suscitent l’effroi autant que la consternation. Effroi parce que cet homme adepte des sports de combat, coiffé d’un large béret, le visage mangé par des lunettes de soleil noires, y entame ses interventions par un salut nazi avant de déployer une logorrhée raciste et antisémite d’une extrême virulence. Les juifs ? « Même très jeunes, ils ont cette aptitude à aller grappiller à droite à gauche », assène-t-il dans une vidéo, fin 2017. Les Indiens ? « Des gens qui se lavent une fois tous les deux mois. » Le reste de ses interventions se mesure à l’aune de son propre racisme, revendiqué et qu’il qualifie lui-même d’« inné ». Même l’extrême droite française, à ses yeux « enjuivée », serait manipulée, notamment, par le mouvement américain Nation of Islam, connu pour ses thèses conspirationnistes.

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    Le Monde

    L’intervention embarrassante de Dupond-Moretti dans la nomination des juges

    Parmi les près de mille magistrats appelés à changer de poste en septembre, le ministre de la justice a biffé, à quelques semaines de la présidentielle, le nom du juge d’instruction Serge Tournaire, qui a travaillé sur des affaires, notamment Bygmalion, impliquant Nicolas Sarkozy.

    Des considérations politiques ou personnelles ont perturbé le jeu complexe, mais classique, des nominations de magistrats. Selon plusieurs sources, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, est intervenu pour bloquer la nomination d’au moins trois juges du siège, pour des raisons sans rapport avec leurs compétences.

    Le 18 février, la direction des services judiciaires du ministère a publié la grande « transparence » annuelle. Il s’agit de la liste des mutations géographiques et fonctionnelles qui interviendront à la rentrée de septembre. Près d’un millier de magistrats sont, cette fois, concernés. On y trouve des hauts magistrats comme Alain Vogelweith, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), actuel président de chambre à la cour d’appel de Lyon, qui va rejoindre celle d’Aix-en-Provence, ou Hélène Cazaux-Charles, ancienne conseillère justice de Manuel Valls à Matignon, nommée avocate générale à la Cour de cassation, mais aussi des magistrats moins capés obtenant un poste de juge des enfants à Fort-de-France ou celui de juge des contentieux de la protection au Mans.

    Dès la publication de cette liste, chacun s’y rue pour y chercher son nom. Il est fréquent de candidater sur plusieurs postes à la fois sans connaître ses chances, alors que dix ou vingt personnes peuvent être en concurrence sur un même poste.

    Poste stratégique

    La surprise est venue des postes restés non pourvus, en particulier en Ile-de-France. Au point que Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d’appel de Paris, a adressé, dès le 18 février au soir, un e-mail aux présidents des neuf tribunaux judiciaires qu’il chapeaute (Paris, Bobigny, Créteil, Evry, etc.) pour les rassurer. « La lecture de la transparence de ce jour est de nature à susciter une réelle perplexité, eu égard aux mouvements qui avaient pu être annoncés, escomptés ou qui apparaissaient prévisibles », écrit M. Hayat dans cette missive que Le Monde a pu consulter. Avant d’ajouter : « Je crois utile de vous préciser, sur la base des précisions fournies ce soir par Monsieur le directeur des services judiciaires, qu’une transparence complémentaire devrait être diffusée d’ici une quinzaine de jours. » Mais rien n’est venu.

    Parmi ce millier de noms, un trou saute aux yeux : celui de premier vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Paris. Marc Sommerer, doyen des juges d’instruction du pôle financier, atteint par la limite des dix années sur une telle fonction, partira à l’été. Un appel à candidatures a été lancé par le ministère de la justice le 29 novembre 2021 pour ce poste exposé et technique.

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    L'Humanité

    La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen

    Actu

    L’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

    Diego Chauvet

    À deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise. Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

    Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise. Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…). Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.

    Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

    Une surfacturation des prestations ?

    Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ». Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.

    Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ». L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif. Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018. Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.

    « Une nouvelle démonstration du vide »

    Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen. Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.

    Pour le président de l’Ère du peuple, « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ». Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ». Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».

    Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».

    france insoumiseJean-Luc MélenchonjusticePrésidentielle 2022
    Le Monde

    Outil de justice climatique

    Tribune. Guerre en Ukraine, rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], flambée des prix de l’énergie : l’actualité récente souligne l’ampleur de notre dépendance aux énergies fossiles. Au-delà des initiatives que nous allons prendre au service de la souveraineté énergétique, la réponse principale reste la baisse de notre consommation. Or, pour y parvenir, baisser le chauffage ou compter sur le seul redoux du printemps ne suffiront pas.

    Il nous faudra faire plus, et vite, pour parvenir à une solution durable avec les outils concrets dont nous disposons aujourd’hui. Cela commence chez nous, dans nos foyers. Le constat est connu : le logement est le premier poste de consommation énergétique en France, la moitié de ces logements sont chauffés au gaz ou au fioul, et notre pays compte 4,8 millions de « passoires thermiques ».Cette faillite énergétique et climatique se double d’une injustice sociale : la majorité de ces passoires est détenue par des ménages modestes et âgés. Au total, plus de douze millions de Français ont déjà du mal à se chauffer. Ils seront toujours plus nombreux à y renoncer au fil de la crise énergétique.

    Rénovation énergétique : beaucoup de logements concernés mais peu de travaux

    Pourtant, la solution est évidente : il faut réhabiliter ces logements, mais cela coûte cher, et la plupart des propriétaires ne peuvent pas emprunter pour réaliser les travaux. Or, pour rénover massivement, il faut financer massivement tout en protégeant les plus précaires et l’équilibre des finances publiques, le recours à la subvention ne pouvant être la seule réponse.

    Résoudre cette équation a pris du temps, mais nous avons, aujourd’hui, l’espoir d’y parvenir. A l’issue d’un travail collectif avec des représentants de citoyens, des élus de tous bords, des banquiers, des entreprises du secteur de l’énergie et de la rénovation, nous avons trouvé une solution écologiquement pertinente, socialement juste et financièrement efficace : le « prêt avance rénovation ».

    Ce nouveau dispositif – déjà distribué par deux grands réseaux bancaires français [le Crédit mutuel et La Banque postale] – permet de disposer d’une avance pour réaliser des travaux de rénovation thermique et de ne rembourser la banque qu’au moment où le logement est vendu, avec le produit de la vente. En limitant les dépenses du propriétaire aux seuls intérêts, le prêt avance rénovation rend la rénovation thermique accessible aux ménages les plus modestes et les plus durement touchés par la crise énergétique. C’est un outil de justice climatique et sociale.

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    L'Humanité

    Face à la guerre en Ukraine que disent les candidats

    Actu

    À droite comme à gauche, les solutions divergent face à la crise géopolitique, confortant la position du président sortant.

    Lola RuscioAurélien Soucheyre

    L’invasion russe en Ukraine bouleverse une campagne présidentielle déjà ankylosée par le Covid. Du jour au lendemain, la course à l’Élysée a cédé la place à une tout autre séquence politique. Les bombes sur Kiev ont poussé les candidats à réorienter leur campagne, avec un objectif : montrer leur esprit de responsabilité.

    Mais, comme souvent en situation de crise, c’est surtout le président sortant qui tire son épingle du jeu. Archi-favori dans les sondages, où il gravite autour de 30 % au premier tour, Emmanuel Macron a creusé l’écart avec ses principaux adversaires et est donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure. Le chef de l’État paraît survoler la campagne, se permettant de refuser le débat, tandis que ses adversaires consacrent une partie de leur énergie à s’écharper entre eux.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont profité de la crise géopolitique pour constituer un front anti-Mélenchon. Autre point d’achoppement : la livraison de matériel militaire à l’armée ukrainienne. La candidate du PS et son homologue d’EELV y sont favorables, quand le communiste Fabien Roussel et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon s’y opposent fermement. En ces temps confus, à l’approche du premier tour, l’Humanité décrypte les positions des principaux candidats.

    Fabien Roussel (PCF)

    « La France a une voix originale à porter pour affirmer que la solution n’est pas militaire », estime Fabien Roussel. Le candidat du PCF souhaite que tout soit « mis en œuvre pour, d’un côté, apporter la solidarité au peuple ukrainien et, de l’autre, obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible et empêcher l’embrasement du conflit ». Quitte à « durcir les sanctions politiques, diplomatiques et économiques » déjà prises, afin « d’isoler Poutine pour le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations ». Le communiste, qui prône une sortie de la France de l’Otan et une dissolution de cette organisation, souhaite construire une Europe de la paix « garantissant la sécurité collective de tous sur le continent » en bâtissant « une nouvelle alliance » entre pays, selon les principes à « actualiser » du traité de Paris de 1990. L’enjeu ? Éviter une augmentation des dépenses militaires qui « rendrait cette poudrière encore plus forte ». Favorable à un large accueil de réfugiés, le candidat veut aussi bloquer les prix des matières premières, baisser les taxes sur l’énergie et assurer la « souveraineté énergétique, alimentaire, sanitaire et industrielle » de la France pour que le peuple ne paie pas la note de cette guerre.

    Jean-Luc Mélenchon (FI)

    Opposé à la guerre en Ukraine, partisan de la paix et de l’indépendance des peuples, le candidat insoumis défend un cessez-le-feu, l’exigence de la sortie de l’armée russe du territoire ukrainien, ainsi que la tenue d’une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il s’est distingué de ses concurrents à l’Élysée en estimant qu’imposer des sanctions à la Russie serait inefficace pour obtenir une issue pacifique au conflit et a pointé le risque qu’elles pèsent sur le pouvoir d’achat des Français. Jean-Luc Mélechon, qui revendique une diplomatie du « non-alignement », prône dans son livret programmatique consacré à l’Europe une sortie progressive de l’Otan, perçue comme un « outil d’inféodation aux États-Unis d’Amérique ». La première étape consisterait à quitter le commandement intégré de l’Alliance, puis l’organisation elle-même. Il souhaite lancer, à moyen terme, l’ouverture d’une conférence sur les frontières européennes, avec des objectifs clairs : « Promouvoir la paix et la coopération transfrontalière. »

    Anne Hidalgo (PS)

    La socialiste s’est démarquée à gauche en demandant un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Face à la hausse des prix, Anne Hidalgo propose une baisse de la « TVA sur l’essence à 5,5 % » et le « plafonnement des prix à la pompe hors taxes ». Elle souhaite que l’Europe « sorte rapidement des énergies fossiles en augmentant les énergies renouvelables ». La candidate plaide aussi pour « l’interruption immédiate du système Swift de transactions financières entre la Russie et le reste du monde », estimant que« toutes les sanctions économiques et financières possibles doivent être prises ». Elle soutient également la livraison par la France de matériel militaire à l’armée ukrainienne. Enfin, la maire PS de Paris a annoncé le déblocage d’une aide de 1 million d’euros « pour les associations, ONG et acteurs de terrain qui organisent la collecte et l’acheminement de produits de première nécessité en Ukraine ou dans les pays frontaliers, et préparent l’accueil des réfugiés ukrainiens » dans la capitale.

    Yannick Jadot (EELV)

    Le candidat EELV est de ceux capables de déclarer que « les discours de paix sont des discours d’abandon des Ukrainiens », tout en affirmant que « l’écologie, c’est à la fois la paix, le climat et le pouvoir d’achat ». La paix, car c’est le « seul moyen de pression » sur Poutine, passe à ses yeux par « arrêter d’importer du gaz et du pétrole russes ». Le climat, car pour pallier les manques il faudra réaliser une transition vers les énergies durables. Et le pouvoir d’achat, car sur le long terme, cela permettra un contrôle des prix. Sur le front de la diplomatie et des alliances, Yannick Jadot souhaite que la France reste dans l’Otan, et participe à la construction d’une « Europe de la défense », avec la constitution d’une force militaire commune et « l’harmonisation des équipements des armées », en donnant la « priorité » aux fournisseurs européens. L’écologiste précise que, selon lui, « l’Ukraine ne doit pas intégrer l’Otan, ni l’Union européenne, mais doit être une démocratie ». Favorable aux sanctions économiques contre la Russie et aux livraisons d’armes à l’Ukraine, il souhaite « étendre le régime de sanctions à la Biélorussie, qui est devenu un pays belligérant ».

    Emmanuel Macron (LaREM)

    En tant que chef des armées, Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu, s’est dit favorable aux sanctions contre la Russie et a engagé la livraison d’armes de Paris à Kiev. En réponse à l’agression russe en Ukraine, qui marque selon lui « le retour brutal du tragique dans l’histoire », le président-candidat axe également sa campagne autour de deux piliers : « Souveraineté » et « indépendance ». Il pousse en faveur d’une plus grande « autonomie stratégique » de l’Union européenne et promet que la France respectera ses engagements vis-à-vis de l’Otan en dépensant 2 % de son produit intérieur brut pour sa force militaire. Le premier objectif, lit-on dans son programme, sera la « modernisation » des armées, ce qui passerait par la livraison « de plus de 60 chasseurs Rafale supplémentaires », de « 5 nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque » et de « 1 250 nouveaux véhicules blindés polyvalents ». Il compte bien s’appuyer sur le conflit en Ukraine pour promouvoir « l’Europe de la défense », en lien avec l’Otan.

    Valérie Pécresse (LR)

    La candidate LR s’est distinguée en affirmant que la France doit être « au rendez-vous de sa tradition humaniste du droit d’asile », tout en indiquant « préférer » un accueil des Ukrainiens « dans les pays limitrophes pour qu’ils puissent rentrer chez eux le plus rapidement possible ». Celle qui a constitué son propre « cabinet de défense » de campagne (composé de Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie et Gérard Longuet, entre autres), souhaite « durcir les sanctions » contre la Russie et « avancer sur l’Europe de la défense » en lien avec l’Otan, qu’elle qualifie de « pilier majeur de l’équilibre et de la sécurité » du continent. Valérie Pécresse se dit à ce sujet défavorable à une entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Concernant les hausses de prix en France, elle invite à baisser les taxes, s’oppose à un embargo « total » sur le gaz et le pétrole russes, et défend à terme une « indépendance énergétique de l’Europe ». Elle propose enfin un « bouclier pour protéger les agriculteurs des conséquences de la crise ».

    Marine Le Pen (RN)

    La candidate du RN, admiratrice de Poutine de longue date, a fini par déclarer que le dirigeant russe n’est « plus le Poutine » dont elle avait sollicité le soutien en 2017. Des tracts édités en début d’année dans lesquels on la voit serrer la main de l’agresseur de l’Ukraine ont même été envoyés au pilon. Une telle proximité fait désormais tache. Marine Le Pen a pourtant reçu, en 2014 et 2020, le soutien financier de la Russie et a souvent dit son accord avec le projet nationaliste et idéologique du Kremlin. Celle qui dit n’avoir « pas d’admiration particulière » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que c’est la « volonté d’intégrer l’Ukraine dans l’Otan qui crée une forme d’inquiétude de la part de la Russie », tout en ajoutant que « la décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable ». Elle appelle à retrouver le chemin « du dialogue et de la paix », et s’oppose à des « sanctions économiques qui ne sont pas efficaces ». Elle se dit aussi « très réservée » sur les livraisons d’armes à Kiev. Sur le plan économique, elle défend enfin un « quoi qu’il en coûte » pour le monde agricole. Plusieurs cadres RN continuent de revendiquer leurs liens avec Moscou.

    Éric Zemmour (Reconquête)

    Depuis longtemps admiratif de l’autocrate Vladimir Poutine, Éric Zemmour a condamné l’invasion en Ukraine, mais peine à masquer son penchant pour la guerre. L’armée est bien au cœur de son projet nationaliste : il promet de porter à 70 milliards d’euros le budget de la défense dès 2030. Le candidat d’extrême droite plaide pour l’arrêt de l’extension de l’Otan à l’Est, en contrepartie d’un cessez-le-feu et du retrait de l’armée russe « des zones séparatistes ». Il se prononce également pour « quitter le commandement militaire intégré de l’Otan », s’éloignant ainsi des positions ultra-atlantistes du Front national de Jean-Marie Le Pen. « Nous ne serons les obligés de personne, ni des Américains, ni de l’Otan, ni des Russes, ni des Chinois, ni de l’Europe », a-t-il déclaré, prenant soin d’ajouter « ni même de l’ONU ». Celui qui hurle au « grand remplacement » refuse aussi d’accueillir sur le sol français les réfugiés ukrainiens. Il préfère que la Pologne s’en occupe, parce qu’ « ils pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie »(sic).

    Guerre en UkrainePrésidentielle 2022 Guerre en UkrainePrésidentielle 2022
    L'Humanité

    Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »

    Actu

    En meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.

    Clotilde Mathieu

    On s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.

    D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.

    La  « majorité des propositions » séduisent l'ancienne électrice PS

    Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.

    « les jours heureux, ça donne de l’oxygène »

    « C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.

    Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

    Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».

    Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

    « Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».

    Comparateur de programme

    Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

    Gary Dagorn

    Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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    DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

    Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

    L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

    Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

    Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

    1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

    Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

    Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

    Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

    En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

    C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

    La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

    Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

    C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

    Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

    Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

    La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

    Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

    « L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

    Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

    Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

    Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

    En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

    Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

    Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

    Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

    1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

    Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

    S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

    1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

    Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

    Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

    Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

    M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

    Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

    • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
    • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
    • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
    • la Bulgarie ;
    • la Croatie ;
    • l’Albanie ;
    • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

    Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

    2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

    Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

    L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

    Qui a perdu la Russie ?

    L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

    Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

    L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

    Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

    L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

    Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

    Gary Dagorn

    Le Monde

    Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

    Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

    Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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    EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

    Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

    « L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

    Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

    Etrange mélange des genres

    L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

    Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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    L'Humanité

    En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise

    Actu

    Gouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.

    Julia Hamlaoui

    Les membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.

    Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».

    cafouillage sur le rsa

    À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.

    La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.

    campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex
    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

    Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

    Publié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour hier à 18h51

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    DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.

    NSPPolls

    Afficher les candidats :

    l'ArcomARCOMla Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)HATVPWIDNombre définitifConseil constitutionnelparrainages définitifsConseil constitutionnel

    Sélectionnez un candidat

    Les sondages Les parrainages Les temps de parole Les patrimoines

    Raphaëlle Aubert

    Manon Romain

    Gary Dagorn

    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19, mis à jour hier à 15h17

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Monde

    Qui sont les soldats du régiment Azov, accusés d’être les « néonazis » de l’armée ukrainienne ?

    Des photos des membres de ce groupe militaire sont très partagées dans le but de montrer que l’armée ukrainienne est « infestée de néonazis ». Ils sont pourtant peu représentatifs des forces armées du pays.

    C’est devenu un argument majeur des prorusses pour défendre la guerre en Ukraine : l’armée de Kiev serait infestée de néonazis. Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son invasion par une volonté de « dénazification » de l’Ukraine, de nombreux internautes partagent ces dernières semaines des photos de soldats ukrainiens avec des symboles nazis : ceux du régiment Azov. Ils affirment que, en soutenant l’Ukraine militairement, les pays occidentaux armeraient ainsi des ultranationalistes.

    Omer Bartov : « En parlant de “dénazifier” l’Ukraine, Poutine veut justifier sa politique expansionniste »

    Quelles sont les origines de ce régiment Azov qui se bat aujourd’hui contre l’invasion russe dans plusieurs villes du pays ? Quels sont ses liens avec le reste des forces armées ukrainiennes ? Les soldats qui le composent doivent-ils tous êtres étiquetés « néonazis » ?

    A l’origine, un bataillon de volontaires néonazis pour combattre les prorusses du Donbass

    Quand la guerre éclate dans le Donbass en avril 2014, l’armée ukrainienne est désorganisée et le gouvernement craint de perdre le contrôle de ce territoire au profit de la Russie, comme ce fut le cas le mois précédent en Crimée. Pour contrer les séparatistes prorusses, le gouvernement autorise des bataillons de volontaires indépendants de l’armée à combattre. Plusieurs formations armées d’extrême droite apparaissent.

    Parmi elles, on trouve le « Corps noir », qui prendra rapidement le nom de « bataillon Azov » en référence à la mer qui borde la Crimée et le sud-est de l’Ukraine. Il s’agit d’une unité d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies, dont certains sont « issus du hooliganisme et du paramilitaire », explique Adrien Nonjon, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’extrême droite et du nationalisme ukrainien.

    Originaire de Kharkiv, le fondateur du bataillon, Andreï Biletski, dirige alors le parti xénophobe, antisémite et raciste Assemblée sociale-nationale (SNA). Azov va utiliser la même symbolique inspirée du nazisme que celle du SNA. Son emblème, un wolfsangel (« crochet de loup ») inversé, rappelle beaucoup l’emblème de la 2e division allemande SS « Das Reich ». Autre symbole du mysticisme nazi, un « soleil noir » représentant un svastika arrondi à plusieurs rayons est aussi incorporé un temps sur le logo du bataillon.

    Sur Internet, les références assumées au IIIe Reich par certains membres du groupe sont documentées. Des photos sont régulièrement partagées par des militants prorusses souhaitant décrédibiliser l’armée ukrainienne, comme celle – remontant au moins à 2017 – où un homme pose, Kalachnikov au bras, devant plusieurs drapeaux, dont un d’Azov et un nazi aux couleurs ukrainiennes. Une autre, remontant au moins à 2015 selon Libération, montre un groupe d’hommes en pantalon treillis autour d’un portrait d’Adolf Hitler, dont l’un est vêtu d’un tee-shirt Azov.

    En juin 2014, les hommes du bataillon Azov participent au combat qui permet aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle de Marioupol, la grande ville portuaire de l’oblast de Donetsk, dans l’est du pays. Cette victoire contre les séparatistes prorusses appuyés par Moscou forge d’eux une image héroïque aux yeux de la population ukrainienne.

    Un régiment de la garde nationale depuis novembre 2014

    L’accord de Minsk I, en septembre 2014, prévoit notamment de « procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires ».

    Les bataillons ont alors le choix entre rejoindre la garde nationale ukrainienne ou se dissoudre. En novembre 2014, le bataillon Azov devient officiellement un régiment de la garde nationale, sous la tutelle du ministère de l’intérieur ukrainien.

    Les mots pour comprendre la crise ukrainienne : Donbass, accords de Minsk, « format Normandie »

    « Cela leur a permis de se légitimer, de recruter plus largement et d’obtenir des armes modernes. C’est devenu une unité d’élite de la garde nationale », retrace Adrien Nonjon. Des Ukrainiens sont séduits, des combattants étrangers (des Géorgiens, des Russes, des Biélorusses et même quelques Français) viennent grossir les rangs d’un régiment qui passe d’une centaine de soldats à sa création à près de 2 500 à la fin de 2017, selon une enquête du magazine allemand Spiegel. Ses soldats sont réputés durs, et certains crimes de guerre dans le Donbass (tortures, viols) leur ont été attribués en 2016 par des rapports des Nations unies ainsi que d’Amnesty International et Human Rights Watch.

    De nombreux volontaires s’engagent dans le régiment Azov sans pour autant être militants d’extrême droite. « [Le] rejoindre (…) n’était qu’un moyen de se battre pour leur pays de la façon qu’ils jugeaient la plus efficace, écrivait, en 2016, Viatcheslav Likhatchev, historien et expert en sciences politiques, dans une note de l’Institut français des relations internationales. Cependant, toutes les nouvelles recrues étaient endoctrinées aux idées d’extrême droite, souvent xénophobes. »

    Pour Michael Colborne, chercheur et journaliste pour le site d’enquête Bellingcat et auteur d’un livre publié en 2022 (en anglais) sur « le mouvement Azov », seule une minorité des soldats du régiment sont aujourd’hui portés par des idées d’extrême droite ou néonazies. En 2015, un porte-parole de la brigade, Andriy Diachenko, affirmait au site du quotidien américain USA Today que « seuls 10 % à 20 % des membres du groupe [étaient] nazis ».

    Cette minorité constitue le noyau du régiment et continue ses provocations à la haine raciale, comme récemment lorsque des soldats se sont filmés enduisant de graisse de porc leurs balles destinées aux militaires tchétchènes musulmans qui aident la Russie.

    Au camp d’entraînement des petits soldats d’Ukraine

    Malgré cela, « ce n’est pas une milice qui peut faire tout ce qu’elle veut, rappelle Michael Colborne. Elle n’est pas indépendante et doit répondre aux ordres de l’Etat ukrainien ». Comme le souligne Adrien Nonjon, « l’objet de leur intégration au sein de la garde nationale a été justement d’empêcher que ces bataillons se retournent contre l’Etat ».

    Un parti d’extrême droite fondé avec des vétérans du régiment Azov

    Le fondateur du régiment, le suprémaciste blanc Andreï Biletski, tente d’exploiter la popularité d’Azov sur le terrain politique. Aux élections législatives de 2014, il décroche un siège de député.

    En 2016, il fonde le parti d’extrême droite Corps national avec des vétérans du régiment. « C’est un mouvement national révolutionnaire d’extrême droite prônant une troisième voie, estimant que l’Ukraine ne doit se ranger ni du côté de l’Eurasie, ni [du côté] de l’Occident, décrit Adrien Nonjon. Il met en avant un nationalisme soldatique selon lequel la guerre est le meilleur moyen pour que la nation parachève sa solidification. »

    Dans son article de 2016, l’historien ukrainien Viatcheslav Likhatchev écrivait : « Azov est l’exemple le plus éclatant de la légalisation, voire de l’héroïsation, de l’ultranationalisme dans le discours public ukrainien. »

    En 2017, des proches de Corps national et des vétérans du régiment Azov ont également créé une « milice nationale », qui veut « lutter contre la criminalité de rue, le trafic de drogue et l’alcoolisme public, selon un article du Guardian.

    Une extrême droite quasi inexistante aux élections

    Mais tous ces efforts pour transformer la popularité d’un régiment en bulletins de vote semblent avoir échoué. Lors des législatives de 2019, Andreï Biletski perd son mandat de député. L’alliance entre les partis ultranationalistes Svoboda, Secteur droit et Corps national n’obtient que 2 % des voix.

    « Azov a grandi trop vite pour se constituer une base solide, estime Adrien Nonjon. Le milieu nationaliste ukrainien est extrêmement divisé et Corps national n’a pas su adapter son programme aux problèmes des Ukrainiens. Du fait de la menace russe, on peut aussi considérer que tous les partis ukrainiens sont aujourd’hui nationalistes, pour la défense de leur nation. »

    Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

    Bien que la galaxie constituée autour d’Azov ait connu un échec dans les urnes, Michael Colborne souligne que des ultranationalistes comme Andreï Biletski ont réussi à s’intégrer et à être normalisés dans le paysage politique ukrainien. De par sa grande liberté de parole et sa capacité à multiplier ses branches (militaire, politique…), Azov a également bénéficié d’une forte popularité au sein des mouvements d’ultradroite occidentaux. Des néonazis américains, norvégiens et même français se sont ainsi rendus en Ukraine pour rencontrer ses membres.

    Un régiment qui représente moins de 2 % des forces armées ukrainiennes

    Difficile de dire précisément combien de personnes compte actuellement le régiment Azov. Michael Colborne estimait ce chiffre à 2 000 avant la guerre avec la Russie. Adrien Nonjon avance plutôt un chiffre situé entre 3 000 et 5 000 membres (avec les réservistes).

    Le conflit en cours rend l’évaluation beaucoup plus difficile en raison des recrutements massifs auprès de la population. De plus, « l’Etat ukrainien et le régiment entretiennent délibérément le flou sur les effectifs exacts car il s’agit d’une information militaire hautement stratégique », rappelle le chercheur de l’Inalco.

    Selon l’International Institute for Strategic Studies, l’Ukraine comptait au total, au début de cette année, 196 000 soldats et 60 000 membres de la garde nationale. Le régiment ne représenterait donc pas plus de 2 % des forces armées du pays.

    Retrouvez tous nos articles sur la crise ukrainienne dans notre rubrique.

    Romain Geoffroy

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    L'Humanité

    Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande

    Actu

    Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.

    Naïm Sakhi

    De meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.

    Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de cap

    Imaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000  adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.

    « Le parti s’est vassalisé au pouvoir »

    Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.

    Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».

    Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.

    Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.

    Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.

    Des ralliements à Macron

    Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.

    Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »

    En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.

    Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste
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    Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

    Actu

    Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

    Olivier Chartrain

    Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

    1. Concurrence à tous les étages

    Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

    Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

    Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

    C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

    L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

    2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

    Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

    Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

    Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

    L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

    Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

    3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

    Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

    Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

    « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

    Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

    InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

    De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

    Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
    Le Monde

    Covid-19 : pourquoi ne connaît-on pas le nombre de personnes contaminées depuis le début de l’épidémie ?

    Plusieurs travaux sont en cours pour tenter d’évaluer le pourcentage de Français infectés tandis qu’une équipe de chercheurs estime qu’il est « de 65 % à 70 % ».

    Depuis le début de l’année, environ un Français sur cinq a été reconnu positif au SARS-CoV-2, selon les données collectées sur SI-Dep – la base de données qui recense, depuis mai 2020, les résultats des tests virologiques. Combien de personnes ont contracté le Covid-19, depuis le début de l’épidémie en France, il y a plus de deux ans ? « Il n’y aura jamais de données brutes » en la matière, prévient l’épidémiologiste et modélisateur Mircea Sofonea, de l’université de Montpellier.

    Si l’on additionne le nombre de personnes déclarées positives dans les indicateurs issus de la base de données SI-Dep, on atteint près de 24 millions de cas. On peut y ajouter près de 140 000 infections recensées par les autorités sanitaires avant la mise en production de ce fichier (lorsque les malades du Covid-19 étaient recensés de manière assez artisanale).

    Mais ce calcul est très imparfait, pour plusieurs raisons :

    • Un dépistage massif tardif. Lors des premiers mois de l’épidémie, les tests virologiques étaient réservés aux malades les plus graves. D’après les estimations de Santé publique France (SPF), seule une infection sur vingt-quatre était comptabilisée de mars à mai 2020. Il faut attendre l’été qui suit la première vague pour que le dépistage s’élargisse.
    • Une politique et une offre de dépistage mouvantes. Le taux de détection du virus varie fortement dans le temps. Les raisons peuvent être personnelles : ainsi, les Français se sont fait davantage tester au moment des fêtes, au moment de retrouver leur famille. Mais c’est surtout la politique de dépistage qui a changé à maintes reprises pendant ces deux années. Les tests ont d’abord été PCR exclusivement, puis antigéniques, accessibles sur ordonnance puis librement, avec des rendez-vous plus ou moins faciles à obtenir selon les périodes, etc. A partir du 15 octobre 2021, l’arrêt du remboursement des dépistages dits « de confort » pour les majeurs non vaccinés a, par exemple, entraîné une baisse du dépistage chez les adultes non vaccinés et asymptomatiques, et des infections sont passées inaperçues.
    • Des personnes contaminées jamais testées. « Toutes les personnes contaminées ne se font pas tester, soit parce qu’elles ne sont pas symptomatiques et qu’elles n’y pensent pas soit parce qu’elles n’ont pas accès au test pour diverses raisons », résumait Clara Blondel, chargée de projets scientifiques, lors du point épidémiologique organisé par SPF, le 11 mars.
    • Les autotests non comptabilisés. Depuis la fin de l’année 2021, l’utilisation des autotests s’est généralisée, notamment chez les enfants, mais ces dépistages ne sont pas comptabilisés dans SI-Dep. En théorie, un résultat positif doit être confirmé par un test antigénique ou RT-PCR, mais rien ne permet d’assurer que cette règle est respectée. Sans compter que la fiabilité des résultats n’est pas sans limites.
    • Des réinfections comptées plusieurs fois. Les personnes qui ont eu la malchance de contracter le Covid-19 à plusieurs reprises ont pu être comptabilisées plusieurs fois dans les indicateurs fournis par les autorités sanitaires. SPF a identifié 417 000 personnes ayant effectué au moins deux tests positifs à plus de deux mois d’intervalle entre le 1er janvier 2021 et le 27 janvier 2022. Mais en raison de l’absence de système d’information spécifique avant mai 2020 et de changements dans l’étape de pseudonymisation des données de celui-ci début 2021, ce décompte n’inclut pas « les événements de réinfection possible avec un premier épisode en 2020 », souligne SPF dans une publication récente. Il n’existe pas de données disponibles sur les réinfections survenues depuis cette publication. A titre de comparaison, les autorités sanitaires anglaises ont détecté 800 000 réinfections possibles sur 17,1 millions de cas confirmés depuis la fin janvier 2020.
    Covid-19 : avec le variant Omicron, des réinfections de plus en plus fréquentes

    D’autres méthodes pour compléter le bilan officiel

    Dès le début de l’épidémie, plusieurs équipes de chercheurs ont voulu estimer le nombre de personnes atteintes du Covid-19 avec d’autres méthodes que les tests virologiques. Il s’agissait notamment de « répondre à une question : est-ce qu’on a atteint l’immunité collective ? », explique Mircea Sofonea.

    • Des premières estimations basées sur les données hospitalières

    En France, dès le début de l’épidémie, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de Santé publique France et de l’Inserm ont associé les données hospitalières françaises et l’enquête menée à bord du Diamond-Princess, un navire de croisière placé en quarantaine début 2020, pour déterminer les taux d’hospitalisation et de létalité du Covid-19. Selon cette extrapolation, environ 3,5 millions de personnes (entre 2,1 millions et 6 millions) auraient été concernées au 11 mai 2020, d’après leurs travaux publiés dans la revue Science le 13 mai 2020.

    • Les limites des enquêtes sérologiques

    L’arrivée des enquêtes de séroprévalence, qui recherchent dans des prélèvements sanguins la présence d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, a donné un autre point de vue. La relation entre présence d’anticorps et infection par le SARS-CoV-2 a toutefois été peu à peu modifiée par la vaccination – on distingue les anticorps dirigés contre la protéine spike (S), qui peuvent être aussi bien issus d’une infection que d’une vaccination et ceux dirigés contre la protéine de nucléocapside (N), issus uniquement d’une infection mais qui seraient détectables moins longtemps que les premiers.

    Dans tous les cas, les résultats de ces études doivent être analysés avec précaution : « On sait que les anticorps diminuent avec le temps, si bien qu’il est difficile d’interpréter les données de séroprévalence », souligne Simon Cauchemez, responsable de l’unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur. En outre, tous les cas ne font pas « de séroconversion, c’est-à-dire le fait de produire des anticorps », abonde M. Sofonea.

    Les enquêtes sérologiques ont toutefois permis aux chercheurs de l’Institut Pasteur de développer une nouvelle méthode : il s’agit de déterminer la probabilité d’être hospitalisé lorsqu’on est infecté « en comparant le nombre d’hospitalisations qu’il y a eu durant la première vague avec le nombre d’infections estimées par la grande enquête de séroprévalence Sapris durant cette vague ».

    Connaissant le nombre de personnes hospitalisées, il devient ainsi possible « de reconstruire le nombre d’infectés » au cours du temps, détaille M. Cauchemez. Mais cette méthode a dû cesser d’être utilisée « avec l’émergence de nouveaux variants plus sévères et avec la vaccination de la population, car ces deux facteurs modifient la probabilité (…) d’hospitalisation dont nous avons besoin », explique M. Cauchemez.

    • « Entre 65 % et 70 % » de Français contaminés au moins une fois

    Plusieurs travaux de modélisation sont en cours. A l’Institut Pasteur, M. Cauchemez explique que les équipes sont en train de « développer une approche plus complexe qui permettra tout à la fois d’estimer le nombre de Français ayant été infectés mais également de quantifier les différents profils d’immunité [par exemple vacciné et infecté, etc.] ». Mais ce travail est « assez compliqué ».

    L’approche de M. Sofonea se base sur la mortalité hospitalière, « la donnée la plus fiable qui existe ». Il faut ensuite « remonter au nombre de cas infectés : c’est plus compliqué, car il faut utiliser la probabilité de décéder en étant infecté, qui varie » dans le temps, en raison de plusieurs facteurs, comme le variant concerné, l’amélioration des techniques de prise en charge ou la montée en puissance de la vaccination. Si la méthodologie est toujours en voie d’amélioration, son équipe estime à « entre 65 % et 70 % » le nombre de Français contaminés au moins une fois depuis le début de l’épidémie.

    Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique

    Sur l’épidémie :

    Et aussi :

    Léa Sanchez

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    L'Humanité

    Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »

    Actu

    Le candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.

    Lola Ruscio

    À l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.

    Les mêmes thèmes de prédilection

    Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »

    Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.

    S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.

    philippe poutouPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Poutine sème le trouble, en imposant le paiement en roubles du gaz russe

    Cette étrange demande, qui laisse les analystes dubitatifs et soulève des questions juridiques, a fait bondir le prix de la matière première.

    A quoi joue Vladimir Poutine autour des sanctions économiques ? Mercredi 23 mars, le président russe a annoncé une curieuse décision, qui, une nouvelle fois, a fait grimper les prix de l’énergie, quasiment un mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre en Ukraine. « J’ai décidé de passer au paiement en roubles pour les exportations de gaz naturel aux pays dits “hostiles”. » Plus question de dollars ou d’euros, les paiements doivent désormais être effectués dans la monnaie russe.

    M. Poutine donne une semaine à sa banque centrale fédérale pour organiser cela. La mesure vise en particulier l’Union européenne, ultradépendante des livraisons russes, qui représentent environ 40 % de sa consommation gazière. Après cette déclaration, le prix du gaz aux Pays-Bas, la référence en Europe, a bondi de 34 %, avant de terminer la journée en hausse de 9 %. Le baril de pétrole de brent a progressé de 5 %, à 121 dollars (110 euros), un niveau historiquement élevé.

    Comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie

    Pris au dépourvu, gouvernements, analystes et autres acheteurs de gaz se perdaient en conjectures pour expliquer ce geste. Contacté mercredi en fin de journée, le ministère français de l’économie indiquait expertiser son impact potentiel. En Allemagne, le ministre de l’économie, Robert Habeck, a estimé que cela revenait à ne pas respecter les contrats de livraison, dont la devise est spécifiée à l’avance.

    Contre-sanction

    La compagnie gazière française Engie soulève de même la question de la légalité d’une telle décision : « Nos contrats prévoient un paiement du gaz en euros, il n’y a pas de clauses qui permettent au vendeur de changer de devise », a déclaré sur Franceinfo son président, Jean-Pierre Clamadieu. « Nous allons essayer de comprendre ce que veut dire cette position qui pour l’instant ne nous a pas été notifiée par notre contrepartie, qui est Gazprom. »

    Les contrats d’approvisionnement d’Engie auprès de Gazprom s’étalent de 2006 à 2030. S’ils changent en cours de route les modalités de paiement pour le gaz, « les Russes pourraient être peu à peu en train de creuser la tombe de leurs contrats de long terme », estime Marc-Antoine Eyl-Mazzega, chercheur à l’Institut français des relations internationales.

    M. Poutine avance un argument nationaliste, affirmant que l’euro, le dollar ou encore la livre sterling sont des monnaies « compromises »

    A ce stade, l’annonce de M. Poutine laisse les observateurs dubitatifs. Depuis l’imposition des sanctions américaines et européennes, la Russie est justement en manque de devises étrangères, près de la moitié des réserves de sa banque centrale ayant été gelées, soit environ 300 milliards de dollars. Moscou devrait donc être ravi de recevoir des devises. Alors comment expliquer un tel geste ? M. Poutine avance un argument nationaliste, affirmant que l’euro, le dollar ou encore la livre sterling sont des monnaies « compromises » après les « décisions illégitimes » de geler les réserves. Il s’agirait donc d’une contre-sanction.

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    L'Humanité

    Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

    Tribune

    Par Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres

    Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.

    Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

    Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

    anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Le constructeur français cherche un moyen de se désengager du pays en limitant la casse. Cette décision pourrait toutefois lui coûter quelques milliards d’euros.

    La pression était devenue trop forte, et ne pas réagir face à l’invasion russe en Ukraine n’était plus tenable. Le groupe Renault – le constructeur automobile de taille mondiale le plus implanté dans le pays de Vladimir Poutine – a annoncé, mercredi 23 mars, dans la soirée, la suspension de son activité industrielle en Russie dans un court communiqué qui a suivi une réunion extraordinaire de son conseil d’administration.

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

    Il s’agit d’une annonce-choc et majeure pour l’entreprise française, détenue à hauteur de 15,01 % par l’Etat, car Renault ouvre désormais la porte à un départ définitif de Russie. Or, ce marché est l’un des plus importants pour l’ex-Régie, plus précisément son deuxième pays après la France en matière de ventes de véhicules (presque 500 000 immatriculations en 2021). Le groupe au losange y possède des activités en propre – une usine dans la capitale – et, surtout, il est propriétaire (à 67,7 %) du constructeur historique AvtoVAZ (marque Lada). Au total, la Russie représente pas moins de la moitié du résultat opérationnel de la division automobile de Renault.

    La Russie, deuxième marché après la France

    D’abord, pour ce qui concerne sa marque propre, « les activités de l’usine Renault de Moscou sont suspendues à partir de ce jour », indique le constructeur français dans son communiqué. Le site moscovite, qui a produit quelque 80 000 véhicules en 2020, était arrêté depuis le 29 février par manque d’approvisionnement, et n’avait repris ses opérations que ces trois derniers jours, après l’arrivée d’un lot de pièces. « L’entreprise a terminé les voitures qui étaient en cours de fabrication, elle a vidé les lignes, puis tout fermé », détaille un bon connaisseur de l’entreprise.

    Entre KGB et transformation industrielle, la saga russe de Renault

    En ce qui concerne le sort des activités proprement russes, la situation est nettement plus compliquée. « Le groupe évalue les options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ, tout en agissant de manière responsable envers ses 45 000 salariés en Russie », explique prudemment Renault. Ce n’est pas dit clairement, mais le groupe tricolore semble bien chercher une porte de sortie définitive pour ces installations qui peuvent produire environ 400 000 véhicules par an. Sauf que, selon une source interne, il y a une impasse : « Se séparer de la participation de Renault dans AvtoVAZ est un casse-tête : les transactions financières avec la Russie sont interdites, mais il n’est pas question de lâcher l’entreprise pour rien, après tout ce que nous y avons entrepris. »

    C’est en 2008 que, parrainé par Vladimir Poutine et Carlos Ghosn, Renault entre au capital du constructeur russe. D’abord à 20 %, pour parvenir graduellement aux deux tiers des parts. Le groupe a investi près de 2 milliards d’euros dans l’entreprise. Il a modernisé les deux sites industriels (Izhevsk et l’usine géante de Togliatti, qui emploie 35 000 personnes), il a rajeuni et modernisé la gamme, il a rationalisé l’organisation industrielle, apportant les savoir-faire et l’organisation de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. L’ancien combinat est devenu rentable à partir de 2017, tout en s’arrogeant une part de marché de 28 %.

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    Le Monde

    Au Royaume-Uni, alors que le pouvoir d’achat s’effondre, le gouvernement choisit de ne pas intervenir

    La facture énergétique des Britanniques va augmenter de 54 % le 1er avril. Le même jour, les cotisations sociales vont augmenter de 1,25 point.

    Dans exactement une semaine, les foyers britanniques vont subir un violent double choc sur leur pouvoir d’achat. Le 1er avril, le plafond de leur facture d’électricité et de gaz, encadré par le régulateur, va augmenter de… 54 %. En moyenne, cela correspond à presque 700 livres sterling (840 euros) supplémentaires par foyer par an. Le même jour, les cotisations sociales, prélevées à la source sur les salaires, vont augmenter de 1,25 point (de 12 % à 13,25 % dans la majorité des cas). En ajoutant le choc d’inflation provoqué par la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat des Britanniques va baisser de 4 % cette année, le plus fort recul depuis les années 1970, selon les calculs de la Resolution Foundation, un groupe de réflexion. Bien qu’un peu moins pessimistes, les prévisions officielles du gouvernement britannique tablent sur un recul de 2,2 % du pouvoir d’achat, « la plus forte baisse sur une seule année, depuis que les statistiques comparables sont disponibles, en 1956-1957 ».

    Les Britanniques font face à un fort recul de leur pouvoir d’achat

    La réaction des pouvoirs publics ? Quelques aides périphériques, non négligeables mais qui sont loin de compenser le choc. Au Royaume-Uni, pas de « bouclier tarifaire » ni de « quoi qu’il en coûte ». Rishi Sunak, le chancelier de l’Echiquier, avait prévenu, dès le 19 mars : « On ne peut pas aider tout le monde, parce que c’est trop cher. »

    Mercredi 23 mars, en présentant son minibudget de printemps, il a confirmé cette stratégie. M. Sunak ne reste pas tout à fait les bras ballants. Il réduit de 5 pence par litre les taxes sur les carburants pendant un an, augmente de 500 millions de livres sterling les aides au chauffage pour les foyers les plus pauvres et instaure une TVA à 0 % pour les matériaux améliorant la performance énergétique des maisons (panneaux solaires, isolation…).

    « Le plus fort choc depuis une génération »

    Mais pour le chancelier de l’Echiquier, il convient avant tout de faire attention aux finances publiques. « Emprunter plus n’est pas sans risque. Je l’ai déjà dit à l’automne : [mon objectif est de] diminuer les emprunts et la dette. »

    Comme partout ailleurs, le choc de la pandémie de Covid-19 sur les finances publiques est effectivement important. La dette publique est passée d’environ 80 % du produit intérieur brut à presque 100 %. Pendant deux ans, le Royaume-Uni a eu recours aux mêmes outils que le reste de l’Europe : chômage partiel, prêts garantis par l’Etat, hausse des aides sociales… Mais, depuis l’automne 2021, M. Sunak fait tout pour tourner la page. Il a notamment supprimé le chômage partiel.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

    Le président ukrainien a exhorté les firmes tricolores à cesser d’opérer en Russie. La décision de Renault de suspendre ses opérations à Moscou pourrait ébranler Auchan et Leroy-Merlin.

    « Renault, Auchan, Leroy-Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, les viols. » Devant le Parlement français, en visioconférence depuis Kiev, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté, mercredi 23 mars, les entreprises françaises présentes en Russie à « quitter » le pays. « Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices », a-t-il ajouté. Dans la soirée, le groupe Renault, dont l’Etat est actionnaire, annonçait suspendre ses opérations et étudier ses options pour sa filiale AvtoVAZ.

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Leroy-Merlin, lui, persistait dans ses intentions d’y maintenir ses opérations. Et pourtant, de toutes parts, les enseignes détenues par l’Association familiale Mulliez reçoivent l’injonction de tirer le rideau en Russie. A commencer par l’enseigne de bricolage, qui y réalise 5 milliards d’euros de ventes. Lundi 21 mars, déjà, le député ukrainien Oleksiy Goncharenko, sur son compte Twitter, avait fustigé Leroy-Merlin, dont « les impôts payés en Russie financent des missiles ». Avec des images chocs à l’appui : celles des ruines de l’un des plus grands magasins Leroy-Merlin, détruit lors du bombardement du centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, par l’armée russe, dimanche 20 mars. Sur la Toile encore, des salariés ukrainiens de l’enseigne ont lancé une pétition pour obtenir la fermeture de tous ses magasins russes. Leroy-Merlin est aussi la cible d’appels au boycott sur le Net.

    En dépit des décisions de retrait ou de suspension d’activité prises par 400 entreprises étrangères présentes en Russie, selon le décompte de l’université américaine Yale, la mobilisation contre les firmes qui s’obstinent à y conserver leurs actifs prend de l’ampleur. En Suisse, le 21 mars, au lendemain de la visioconférence du président Volodymyr Zelensky lors d’une manifestation pour la paix, à Berne, Actares, association d’actionnaires militants, a demandé au géant suisse Nestlé, « instamment », de considérer l’injonction du président ukrainien à plier bagage. Le lendemain, le collectif Anonymous a revendiqué avoir piraté la base de données de Nestlé.

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises du numérique sous le choc

    Liste noire des firmes étrangères en Russie

    Sur Facebook, LinkedIn, Twitter et Instagram, les hashtags #stopputin ou #exitrussia fleurissent sur les comptes de multinationales. Le collectif Boycott Russia y martèle ainsi son « Cessez de financer la guerre en Ukraine ». Lancée avec l’appui de Dmytro Dubilet, fondateur de la start-up Monobank, ancien membre du gouvernement ukrainien, et de « 5000 à 7000 bénévoles », cette campagne recense les firmes étrangères présentes en Russie. Son site publie une lettre ouverte à adresser aux dirigeants de ces entreprises. En quelques jours, son audience a atteint un niveau honorable : 730 000 vues sur Twitter et 438 000 sur Instagram.

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    L'Humanité

    Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

    Entretien

    La fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.

    Marion d'Allard

    En augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.

    EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?

    C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.

    Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?

    Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.

    « Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »

    L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?

    Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.

    Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?

    Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.

    Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le groupe pétrogazier n’achètera plus du pétrole russe en 2023, mais continue ses lucratives activités gazières.

    TotalEnergies (ex-Total) commence-t-il à céder sous la pression ? Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par l’armée russe, le 24 février, la compagnie dirigée par Patrick Pouyanné se distinguait en étant le seul groupe pétrolier occidental à continuer ses activités en Russie. Mardi 22 mars, dans un communiqué inhabituellement long et détaillé, TotalEnergies a finalement adopté une position intermédiaire : le groupe annonce la fin de tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes. Une décision qui sera effective « dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022 », promet le texte. La décision vaut aussi pour le gazole, qui sera désormais importé en plus grands volumes de l’Arabie saoudite.

    Mais le groupe maintient, en revanche, ses activités les plus importantes dans le pays : les livraisons de gaz et ses participations dans de grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Arctique. Ces mesures ont été prises en raison de l’« aggravation du conflit », précise la compagnie française. Le 1er mars, elle s’était contentée de promettre qu’elle ne financerait plus de nouveaux projets en Russie. Cette première mesure contrastait avec les orientations radicales prises par les autres grandes compagnies pétrolières européennes, telles que le britannique BP, le néerlandais Shell ou l’italien ENI, qui ont annoncé la fin de tous leurs engagements en Russie dès le début de la guerre.

    « L’histoire jugera vos choix », prévient le conseiller économique Oleg Ustenko, au nom du président ukrainien

    Le gouvernement français, après avoir haussé le ton, a semblé laisser TotalEnergies libre de ses choix. La décision du groupe intervient alors que l’Union européenne (UE) doit discuter, jeudi 24 mars, de la possibilité d’un embargo à moyen terme sur le pétrole russe. Une option vigoureusement soutenue par les Etats-Unis. Le président américain, Joe Biden, a déjà annoncé que son pays se passerait de l’« or noir » de Moscou – sachant que les Etats-Unis sont bien moins dépendants que l’UE aux importations.

    Courrier accusateur

    Le pouvoir ukrainien a également TotalEnergies dans son viseur. Patrick Pouyanné a ainsi reçu, lundi, un courrier accusateur de la part d’Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans ce courrier, dont Le Monde a obtenu une copie, M. Ustenko demande au PDG de Total de soutenir l’Ukraine en « mettant fin à toutes les relations commerciales avec l’industrie russe des combustibles fossiles » et de « couper le flux de trésorerie finançant le meurtre en masse d’innocents ».

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    Le Monde

    Instagram propose de nouveau un flux chronologique à l’ensemble de ses utilisateurs

    Sans revenir vraiment à un fil similaire à celui qu’il proposait à ses débuts, le réseau social propose un onglet de visualisation qui échappe aux tris de l’algorithme.

    Instagram propose désormais à ses utilisateurs l’option d’afficher un fil de messages chronologique, et non plus seulement géré par un algorithme de classement. Le président-directeur général (PDG) de l’entreprise, Adam Mosseri, l’a annoncé mardi 23 mars sur son compte Twitter.

    Le réseau social de photographies et vidéos, détenu par Meta (ex-Facebook), avait au préalable testé cette fonctionnalité et annoncé son déploiement dès janvier. En plus du fil Instagram habituel, géré par l’algorithme, les internautes pourront cliquer sur deux fenêtres de navigation supplémentaires :

    • Dans l’onglet « Abonnements », ils verront apparaître les contenus postés par les comptes auxquels ils sont abonnés dans l’ordre chronologique où ils ont été publiés.
    • L’onglet « Favoris », lui, affichera les contenus des comptes que l’utilisateur aura désignés comme ses préférés.

    Ces options, disponibles sur iOS et Android, ne seront pas actives sur ordinateur, précise le site d’actualité sur les nouvelles technologies américain TechCrunch.

    Des recommandations toxiques

    Il ne s’agit pas d’un retour au fil d’origine d’Instagram, qui était, jusqu’en 2016, chronologique. « Nous croyons en la personnalisation », assure Adam Mosseri dans la vidéo qu’il a tweetée le 23 mars, rappelant que la page principale de l’application continuera d’être proposée et régie de la même façon. Actuellement, ses algorithmes de classement automatiques prennent en compte de très nombreux indices – notamment les comptes que les utilisateurs aiment (« likent ») régulièrement –, censés déterminer quelles photos et vidéos sont le plus susceptibles d’intéresser ces derniers.

    Plus récemment, ce système de sélection et de recommandation a essuyé de nombreuses critiques d’associations et de chercheurs, qui considèrent qu’il fait primer de nombreux contenus nuisibles. Les documents révélés à la fin de 2021 par l’ancienne employée de Facebook Frances Haugen montraient, entre autres, que les contenus publiés par des célébrités étaient fortement mis en avant dans les fils des internautes, et pouvaient avoir des conséquences négatives pour le bien-être et l’estime de soi d’une partie des utilisateurs d’Instagram.

    Instagram peut avoir des effets néfastes sur les adolescents, selon une étude menée par Facebook

    Pauline Croquet

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les cyberattaques contre la Russie, le « cri de colère » d’une armée de volontaires

    Anonymous, IT Army, Belarusian Cyber Partisans…, au travers de différents groupes, des milliers d’Ukrainiens prennent part à des attaques informatiques contre la Russie, relativement efficaces.

    « Je n’ai jamais vu ça ! » Volodymyr « Bob » Diachenko, consultant ukrainien en cybersécurité, connaît ce milieu sur le bout des doigts. Selon lui, la mobilisation de ses pairs à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en particulier pour mener des attaques informatiques contre la Russie, est à la mesure des événements qui secouent le pays : sans précédent.

    Depuis le 24 février, date du début de l’invasion par l’armée russe, des milliers d’internautes, aux compétences techniques hétérogènes, ont rejoint divers groupes destinés à lancer un maximum d’attaques informatiques contre les infrastructures numériques russes.

    « Tous les gens que je connais sont engagés, à différents niveaux. Personne ne reste à l’écart. C’est tellement simple maintenant, que n’importe qui peut utiliser un programme informatique pour attaquer des sites russes. Il y a des instructions, y compris sur des chaînes officielles ou dans les médias ! », note Bob Diachenko, au téléphone depuis l’ouest de l’Ukraine.

    Foisonnement d’initiatives

    Ce mouvement commence dès les premiers jours du conflit, lorsque le ministère de la transition numérique ukrainien appelle ses citoyens à rejoindre l’IT Army of Ukraine. En une seule journée, 120 000 volontaires rejoignent le groupe Telegram créé pour l’occasion. Ils sont aujourd’hui plus de 310 000. Les administrateurs de ce groupe postent depuis des listes de sites et de serveurs informatiques à viser. Il s’agit là d’attaques basiques, dites « en déni de service », qui consistent à multiplier artificiellement les connexions à un site Internet afin de le rendre inaccessible. Banques, services de livraison, médias ou entreprises participant à l’infrastructure du Web russe : des centaines de cibles ont été désignées.

    Certains groupes se revendiquent par ailleurs de la mouvance Anonymous, donnant un second souffle à ce « puissant imaginaire », en perte de vitesse depuis quelques années. Ainsi, certains comptes proches du courant ont revendiqué le piratage de chaînes de télévision russes, qui se sont mises à diffuser des messages hostiles à la guerre (une opération impossible à confirmer).

    En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernement

    D’autres rassemblements de volontaires sont issus du solide tissu industriel de la cybersécurité en Ukraine. Il y a quelques mois, Bohdan Ivashko officiait au sein du géant du jeu vidéo Ubisoft, où il a notamment travaillé sur le combat de coqs dans Far Cry 6. Désormais employé dans une start-up de cybersécurité, il vient de passer ses dernières semaines à construire Death by a 1000 needles (« mort par 1 000 aiguilles »), un logiciel conçu pour lancer des attaques en déni de service. Ce dernier vient tout juste d’être adopté par le groupe IT Army of Ukraine. « Je me sentais coupable de me retrouver dans une partie plutôt sûre de l’Ukraine, et je ne pouvais pas rester assis pendant que des gens se faisaient tuer », se remémore-t-il aujourd’hui.

    Parfois, ce sont des entreprises entières qui s’impliquent, comme Cyber Unit Technology, qui a lancé un bug bounty (« prime au bug ») un peu particulier. Système mettant d’ordinaire en relation hackeurs et entreprises – les premiers piratant les seconds contre rémunération afin d’identifier des failles de sécurité – il a ici été inversé : Cyber Unit Technology affirme ainsi rémunérer des pirates qui identifieraient des failles informatiques chez les entreprises russes afin d’utiliser ces défauts dans le cadre de cyberattaques.

    Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place

    Des développeurs de la région de Lviv ont également donné naissance à un jeu en ligne, qui, lorsqu’il est ouvert sur un ordinateur ou un téléphone, lance en réalité des attaques contre des sites Web russes. Ses créateurs revendiquent avoir fait « tomber » le site de Rosneft, le géant pétrolier. Une autre entreprise d’origine ukrainienne, Hacken, a modifié un outil qu’elle utilisait pour tester la résistance des sites Web de ses clients en logiciel pouvant être téléchargé par n’importe qui, baptisé Liberator et conçu pour attaquer automatiquement des sites russes. Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place. Interrogé par Le Monde, un de ses développeurs revendique deux mille utilisateurs quotidiens.

    Le risque d’élimination d’activistes trop visibles

    Des groupes de pirates plus anciens ont également rejoint la « danse », comme les Belarusian Cyber Partisans. Ce groupe, dont l’origine reste floue et qui lutte numériquement contre le régime de Minsk depuis plusieurs mois, a revendiqué le ralentissement d’une partie du trafic ferroviaire en Biélorussie avec pour but de contrarier les mouvements de troupes russes, Moscou utilisant son voisin comme base arrière pour son offensive en Ukraine.

    Certaines attaques vont plus loin que de simples dénis de service, explique Bob Diachenko :

    Un autre domaine où nos compétences s’avèrent utiles sont les attaques plus sophistiquées : rentrer dans des comptes courriels, récupérer des données sensibles de sites militaires ou gouvernementaux. Ce sont des choses auxquelles on n’oserait même pas penser en temps de paix, mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est la chose à faire.

    Ces offensives plus évoluées s’organisent plus discrètement. Un ancien membre des services de renseignement ukrainiens reconverti dans la cybersécurité, que nous avons contacté, a ainsi refusé de répondre à nos questions, citant le risque que les Russes puissent éliminer physiquement tout activiste un peu trop visible.

    Ce foisonnement d’initiatives est souvent directement encouragé, voire organisé, par le gouvernement ukrainien, qui trouve dans ces pirates mercenaires d’utiles supplétifs pour compliquer un peu plus la vie numérique russe. Le ministre de la transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov, est la clé de voûte du dispositif : c’est lui qui est à l’origine d’IT Army of Ukraine. C’est aussi lui qui a demandé au dirigeant de Cyber Unit Technologies de constituer une équipe de pirates. M. Fedorov le reconnaissait d’ailleurs sans ambages dans Le Monde : « Nous avons déjà mené une cinquantaine d’attaques », révélait-il, à la première personne du pluriel. Dans les colonnes d’Haaretz, il laisse également entendre que les autorités fournissent aux volontaires des listes de sites à attaquer.

    Mykhaïlo Fedorov, chef de guerre numérique en Ukraine

    Un impact notable

    Difficile d’évaluer avec certitude l’efficacité des attaques. Un faisceau d’indices accrédite cependant l’idée qu’elles ont eu un impact notable. Netblocks, un observatoire de la connectivité à Internet, notait, quelques jours après les premières offensives, que l’accès aux sites du Kremlin, du Parlement russe ou du ministère de la défense était très difficile.

    Sur le long terme, les mesures de Chris Partridge confirment l’efficacité des actions de l’IT Army of Ukraine. Cet ingénieur en cybersécurité, qui travaille pour Amazon, s’est penché sur la question sur son temps libre. Il a construit un outil qui vérifie, pour chaque site visé par le groupe d’« hacktivistes », s’il est encore accessible. Ses mesures montrent qu’une bonne partie des sites attaqués ont été, au moins un temps, inaccessibles en Russie.

    Le ministère russe a officiellement proposé aux banques une aide pour lutter contre ces offensives

    Rostelecom-Solar, une entreprise de cybersécurité russe, a, de son côté, annoncé avoir détecté, lors des dix premiers jours de mars, une hausse significative des attaques en déni de service. Le ministère russe a officiellement proposé aux banques, qui font partie des organismes visés par les volontaires ukrainiens, une aide pour lutter contre ces offensives. Mais ces dernières font-elles une réelle différence dans le conflit ? « Je ne pense pas que ces attaques soient efficaces d’un point de vue stratégique », concède Bob Diachenko, qui préfère voir en elles « une sorte de cri de colère de la société ukrainienne ».

    Participer à ces attaques n’est pas sans risque. L’entreprise spécialisée Talos a détecté, il y a peu, un programme censé effectuer des cyberattaques contre la Russie qui était en fait un logiciel malveillant dérobant les informations personnelles de celui qui le télécharge. L’irruption d’autant de civils dans le versant numérique de la guerre pose par ailleurs des questions nouvelles. L’une des entreprises qui participent à cet effort de guerre, Hacken, est, par exemple, basée en Estonie, à Tallinn, mais l’essentiel de ses salariés se trouve actuellement en Espagne, selon le site Politico. Comment la Russie peut-elle percevoir des attaques menées depuis des pays occidentaux avec lesquels elle n’est pourtant pas en conflit ouvert ? Certains experts craignent une escalade dans le cyberespace.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Martin Untersinger

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    Le Monde

    Jeu vidéo : panique en ligne auprès des fans de « Sutom », jeu vidéo adapté de l’émission « Motus »

    Les réseaux sociaux francophones ont été, durant quelques heures, en ébullition après l’annonce de la fin du jeu en ligne. Un « malentendu » entre France Télévisions et le créateur est à l’origine du phénomène.

    Le 24 mars au matin, les amoureux des jeux de lettres étaient en émoi : Jonathan M., le créateur de Sutom, annonce que le jeu en ligne gratuit et sans publicité dont il est responsable doit s’arrêter. Ce jeu, qui propose chaque jour de découvrir un mot mystère en six essais, est une copie conforme de l’émission « Motus ». Depuis son lancement en janvier, il est très pratiqué sur les réseaux sociaux, plates-formes où il est facile de partager son score grâce à un système d’émojis colorés. L’affolement n’aura été que de courte durée : quelques heures plus tard, le créateur de Sutom annonce que son jeu restera bien en ligne.

    Que s’est-il passé ? Dans une première série de tweets, le développeur raconte jeudi matin craindre d’être poursuivi par France Télévisions, dont le service juridique lui a signifié par courrier, le 11 mars, qu’il ne devait plus utiliser le nom Sutom, inversion de celui l’émission télévisée.

    🟥 Information importante concernant #SUTOM 🟥 Le jeu fermera vendredi soir. Merci à tou.te.s d'avoir joué, ça m'a fa… https://t.co/u3KBaT1mid

    Joint par Le Monde, Jonathan M. explique alors comprendre la démarche du groupe, qui cherche à protéger la propriété intellectuelle de « Motus », même si l’émission n’est plus diffusée. Mais, selon lui, il ne peut pas simplement changer le nom du site : « J’utilise aussi des sons et une charte graphique proche de l’émission. Cela aurait pu devenir une source de problèmes à l’avenir. »

    Malgré ses 230 000 visiteurs par jour, chiffre avancé par Jonathan M., Sutom n’est pas monétisé et ne génère pas d’argent – ce « projet personnel » lui en coûte même, puisqu’il paye un hébergeur.

    Alors qu’il s’apprête à tout arrêter, les plans de Jonathan M. évoluent rapidement : après la circulation intense de ses tweets annonçant la fin du jeu (près de 15 000 mentions j’aime et 7 000 partages), France Télévisions change son fusil d’épaule.

    Fin mot de l’histoire ? « Il s’agit d’un pur malentendu », assure Muriel Attal, une des directrices de la communication du groupe contactée entre-temps par Le Monde, sans donner davantage de détails. L’entreprise publique fait ainsi savoir qu’aucune poursuite de sa part ne sera engagée contre le développeur et semble découvrir la popularité du jeu en ligne, qui proposait de dépoussiérer l’émission animée par Thierry Beccaro arrêtée en 2019.

    .@Jonamaths 😉 reconnaissons que nous avons mis de l’animation sur les réseaux aujourd’hui. 👍 @kevboucher https://t.co/ObMgcNzsYG

    Vague de messages de soutien en ligne

    Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la fin du jeu a déçu beaucoup d’internautes. Alors que Jonathan M. a reçu un « nombre incroyable » de messages de soutien, France Télévisions était l’objet de très vives critiques. Jeudi, Sutom et Motus se sont ainsi hissés dans les dix sujets les plus discutés de Twitter en France.

    La viralité des réactions n’a rien d’étonnant : Sutom a été créé en janvier dans le sillage du grand succès en ligne du jeu Wordle, lancé à la mi-octobre 2021 par le Gallois Josh Wardle. Ce jeu vidéo de lettres jouable sur un simple navigateur s’inspirait lui-même librement de l’émission télévisée « Lingo »… l’équivalent américain de « Motus ». « Quitte à m’inspirer de Wordle, j’ai préféré aussi rendre hommage à l’émission française dérivée de “Lingo” », relate ainsi Jonathan M.

    Le « New York Times » s’offre « Wordle », un jeu de lettres en ligne

    Devenu un jeu vidéo phénomène à la fin de l’année 2021, Wordle a été racheté par le New York Times en janvier 2022 pour « plusieurs millions de dollars », selon les informations données par le quotidien américain. Son succès a inspiré beaucoup de créateurs en ligne : à l’image de Sutom, nombre de développeurs ont proposé des clones dans différentes langues (du suédois au japonais), voire des déclinaisons géographiques, musicales ou même mathématiques.

    Pierre Trouvé

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    Le Monde

    Mort de Steve Wilhite, inventeur du format GIF

    Le créateur du premier format utilisé pour diffuser des animations en ligne est mort des suites du Covid-19.

    Steve Wilhite, inventeur du format d’image GIF, est mort à l’âge de 74 ans de complications liées au Covid-19, a annoncé sa famille. En 1987, alors qu’il travaillait pour CompuServe, à l’époque le principal fournisseur d’accès à Internet américain, il avait mis au point le .gif, un format qui permettait de diffuser des images compressées sans perte de qualité, particulièrement adaptées à la diffusion sur le réseau Internet naissant.

    Facebook achète Giphy, la très populaire plate-forme de gifs

    En 1989, l’équipe de M. Wilhite avait publié une nouvelle version de ce format, permettant de créer des animations. Cette innovation, à une époque où il était quasi impossible de diffuser des vidéos en ligne, avait rendu le gif très populaire. Le nom est passé dans le langage commun dans les années 1990 pour désigner de courtes animations. Des millions de GIF animés, détournements, parodies et petits clips mythiques, sont toujours très utilisés en ligne.

    En 2013, M. Whilhite avait apporté sa réponse à un débat de vingt-cinq ans concernant la prononciation du format qu’il a inventé : « Le dictionnaire d’Oxford accepte les deux prononciations, “djif” et “guif”, mais ils se trompent », expliquait-il alors au New York Times. « Ça se prononce “djif”» Son gif préféré était le « dancing baby », animation-phare des années 1990, avait-il également dit au New York Times.

    via GIPHY

    Le Monde

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    Le Monde

    L’Union européenne va mieux encadrer les géants du numérique

    La nouvelle législation qui doit entrer en vigueur en janvier 2023 a pour but de mettre fin aux abus de position dominante des Gafam.

    Il s’agit de « la régulation économique la plus importante de ces dernières décennies », a clamé le secrétaire d’Etat français au numérique, Cédric O. Après plusieurs mois de négociations, les Etats membres de l’Union européenne (UE), la Commission et le Parlement européen ont trouvé un accord, jeudi 24 mars, sur une nouvelle législation qui doit mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique.

    Un compromis a été scellé entre les institutions européennes sur le Règlement des marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) qui doit imposer aux Gafam – Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft – une série d’obligations et d’interdictions permettant d’endiguer des pratiques anticoncurrentielles.

    L’Europe avance sur la régulation du monde numérique

    « L’accord inaugure une nouvelle ère de réglementation des technologies dans le monde entier. La loi sur les marchés numériques met un terme à la domination toujours plus grande des grandes entreprises technologiques », a estimé l’eurodéputé allemand Andreas Schwab (Parti populaire européen, PPE), rapporteur du texte.

    Le règlement, dont l’entrée en vigueur est espérée en janvier 2023, marque un changement de philosophie dans la lutte contre les abus des grandes plateformes. Après des années à courir en vain après les infractions de ces multinationales dans des procédures judiciaires interminables, Bruxelles veut agir en amont, en leur imposant une vingtaine de règles à respecter sous peine d’amendes dissuasives. Objectif : agir vite et efficacement, avant que les comportements abusifs n’aient détruit la concurrence.

    Apple se dit « préoccupé »

    Le texte cible uniquement les plus grandes plateformes : les Gafam et peut-être une poignée d’autres groupes comme l’entreprise de réservation en ligne Booking ou le réseau social TikTok. La liste reste à définir selon des critères déjà établis de chiffre d’affaires, de capitalisation boursière et de nombre d’utilisateurs. Il y « aura des conséquences profondes » sur l’activité de ces firmes, estime Katrin Schallenberg, du cabinet d’avocats Clifford Chance.

    Dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse (AFP), le groupe américain Apple s’est dit « préoccupé » par « certaines dispositions [qui] créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d’autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup ». Un libre choix des boutiques d’applications logicielles sera instauré, permettant notamment de contourner l’App Store d’Apple, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission.

    Sur Internet, l’Europe mise au défi d’appliquer ses propres règles

    « Si nous soutenons de nombreuses ambitions du DMA sur le choix des consommateurs et l’interopérabilité, nous restons inquiets des risques potentiels pour l’innovation et la variété des choix offerts aux Européens », a réagi auprès de l’AFP un porte-parole de Google, qui dit vouloir étudier le texte final et coopérer avec les régulateurs pour sa mise en œuvre. Meta et Amazon n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

    La législation établit un contrôle de la Commission sur toutes les opérations de rachat de ces géants, quelle que soit la taille de la cible, pour limiter l’accaparement de l’innovation des start-up et éviter les acquisitions ayant pour seul but de tuer un concurrent.

    Elle fixe en tout une vingtaine de règles pour endiguer les abus constatés ces dernières années. Ainsi, les grandes plateformes se verront interdire tout favoritisme envers leurs propres services dans les résultats des moteurs de recherche, comme Google a été accusé de le faire avec son site de vente en ligne Google Shopping.

    Une des priorités de la présidence française de l’UE

    La nouvelle loi empêchera ces géants d’utiliser les données générées sur leur site par des entreprises clientes pour mieux les concurrencer, comme cela a été reproché à Amazon.

    Le texte, qui était une des grandes priorités de la présidence française du Conseil de l’UE, va aussi mieux protéger les utilisateurs en rendant obligatoire leur consentement pour le croisement de données issues de plusieurs services en ligne à des fins de profilage publicitaire. Il empêchera d’imposer des logiciels pré-installés sur les ordinateurs ou les téléphones, comme des navigateurs ou des applications musicales, et facilitera le recours à des produits alternatifs.

    Dans la dernière ligne droite, le Parlement européen a aussi obtenu que soit ajoutée l’interopérabilité des services de messagerie qui permettra par exemple à un utilisateur de Signal de communiquer avec un contact utilisant WhatsApp (Meta).

    Des amendes pouvant atteindre jusqu’à 10 % des ventes mondiales sont prévues en cas d’infraction, et même 20 % en cas de récidive.

    L’UE met en place « des obligations applicables immédiatement, des délais courts et stricts (pour corriger les fautes éventuelles) et des sanctions dissuasives », a résumé le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, qui avait présenté ce projet en décembre 2020 avec son homologue à la concurrence, Margrethe Vestager.

    Infographie : des GAFA plus puissants que jamais

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    La Russie restreint l’accès à Google News

    Il s’agit du premier service de Google à faire l’objet de censure de la part des autorités russes, qui ont déjà bloqué plusieurs grandes plates-formes numériques américaines.

    Les internautes russes rencontrent, depuis jeudi 24 mars au matin, de grandes difficultés à accéder à Google News, le service d’agrégation d’articles de presse de Google.

    Roskomnadzor, l’autorité chargée notamment de la censure d’Internet, a, en effet, expliqué dans un communiqué envoyé aux agences de presse russe avoir décidé de « restreindre l’accès » à Google News dans le pays, décision prise à la demande du parquet russe. Le régulateur des médias reproche à Google News d’avoir permis « l’accès à de nombreuses publications et contenus contenant de fausses informations (…) sur l’opération militaire spéciale en Ukraine », reprenant ainsi les termes choisis par le Kremlin pour désigner son invasion.

    « Nous avons confirmé que certaines personnes rencontrent des difficultés pour accéder à l’application et au site Google News en Russie, et cela n’est pas dû à des difficultés techniques de notre côté », a expliqué un porte-parole de Google.

    Des données issues de l’Open Observatory of Network Interference, un organisme dédié à la détection des opérations de censure sur Internet confirment que News.google.com est très difficilement accessible depuis la Russie, et ce depuis le 24 mars.

    La première fois qu’un service de Google est bloqué

    C’est la première fois qu’un service de Google est touché par des mesures de restriction de l’Etat russe, qui a en a déjà pris pour bloquer Instagram ou Facebook. La justice russe vient, par ailleurs, de juger comme « extrémistes » les activités de ces deux réseaux sociaux.

    Selon de nombreux observateurs, le service de vidéo Youtube, très utilisé en Russie, pourrait être le prochain sur la liste. Ces derniers jours, Roskomnadzor a exigé à plusieurs reprises de YouTube qu’il rétablisse des chaînes supprimées, qualifiant la plate-forme d’« outil de la guerre de l’information antirusse ». Le 19 mars, l’autorité reprochait ainsi au site de vidéos la « censure » de nombreux comptes, dont celui du média RBC, de la chaîne de télévision Perviy Kanal ou de l’agence de presse Ria Novosti.

    « Une fois de plus, nous exhortons Google de mettre fin à toute restriction sur Youtube en ce qui concerne les médias russes, afin de garantir un accès sans entrave aux informations, conformément à la législation russe en vigueur », avertissait Roskomnadzor, le 19 mars.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Le Monde

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    Le Monde

    Facebook, les failles de l’empire

    Le plongeon historique essuyé en Bourse par le réseau social illustre les doutes sur son dynamisme, ainsi que sur son modèle publicitaire et ses filiales Instagram ou WhatsApp. Le cofondateur, Mark Zuckerberg, se veut rassurant.

    Parmi les documents internes à Facebook qu’a fait fuiter, en octobre 2021, la lanceuse d’alerte Frances Haugen, un élément est passé relativement inaperçu : la peur du réseau social et de sa filiale Instagram d’être dépassés auprès des jeunes et de se faire ringardiser par TikTok, le réseau social champion des vidéos courtes. « Sur Instagram, le contenu n’est pas aussi drôle et intéressant que sur TikTok. Ce qu’on y trouve est souvent assez basique et moins amusant, et il y a beaucoup de contenus copiés », assenait un adolescent, figurant parmi les 35 utilisateurs interrogés dans le cadre d’une étude, parue en avril 2021.

    « Facebook Files » : pour le réseau social, deux mois de tourmente médiatique et politique

    Dans un autre document, daté de mars 2021, les auteurs relevaient des tendances « préoccupantes » : « TikTok a doublé [en 2020] son temps par utilisateur et les ados y passent deux à trois fois plus de temps que sur Instagram » ; « La migration d’ados d’Instagram vers Facebook est minimale » ; les utilisateurs de Facebook nés après 2000 effectuent des visites plus fréquentes, mais « plus courtes et superficielles »…

    Le 2 février, ces tourments confidentiels sont devenus une réalité publique. Pour la première fois depuis sa création, en 2004, le réseau social Facebook a annoncé avoir, au quatrième trimestre 2021, perdu des utilisateurs quotidiens (un million de personnes). Une goutte d’eau parmi son 1,93 milliard d’usagers ou les 2,82 milliards combinés de Facebook, Instagram et WhatsApp. Toutefois, le spectre du recul plane aussi sur les trois réseaux de l’entreprise, qui a été renommée Meta : ils n’ont gagné que 10 millions d’utilisateurs en trois mois.

    Facebook perd des utilisateurs, pour la première fois de son histoire

    Conjugués à des résultats publicitaires jugés décevants (+ 37 % de chiffre d’affaires total, à 118 milliards de dollars, soit 107 milliards d’euros, pour 2021, mais + 20 % au quatrième trimestre), ces chiffres ont valu à Meta de perdre 26 % de sa valeur en une séance et de voir ainsi 251 milliards de dollars de capitalisation boursière partir en fumée. Un record dans l’histoire de la Bourse.

    « Facebook est en train de mourir », écrivait le site d’information Protocol, début février 2022. Attaquée sur le terrain de l’éthique depuis l’élection de Donald Trump, en novembre 2016, l’entreprise de Mark Zuckerberg montre aujourd’hui des failles dans le business. « Son modèle économique s’est pris un uppercut », résume Daniel Ives, analyste chez Wedbush Securities.

    La menace TikTok

    Pour Meta, le premier front est lié à TikTok : que faire face à l’explosion des vidéos courtes, de quelques secondes, popularisées par le réseau chinois ? Face aux analystes, Mark Zuckerberg se veut rassurant. « Nous avons déjà vécu avec succès des transitions : le passage du Web au mobile, puis du fil d’actualité [qui classe les contenus sur la page d’accueil d’un utilisateur Facebook] aux stories », affirme-t-il. Constatant l’essor d’Instagram, puis de WhatsApp, Facebook les avait rachetés. Puis, confronté au succès des « stories » de Snapchat, le groupe avait copié ce format de vidéos verticales de quelques dizaines de secondes. Pour contrer TikTok, Mark Zuckerberg compte dorénavant sur Reels, sa réplique maison des vidéos courtes, déployée sur tout Facebook en février, et présente sur Instagram depuis 2020.

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    L'Humanité

    Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Reportage

    À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

    Émilien Urbach

    Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

    Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

    Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

    « En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

    Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Ici, la voiture est indispensable

    Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

    Une précarité grandissante

    Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

    Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

    Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

    La colère gronde contre les compagnies pétrolières

    Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

    Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

    Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

    Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

    pouvoir d'achatessencecarburantspétrole
    L'Humanité

    «  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

    Actu

    À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

    « M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

    « Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

    Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent toutes les sphères de l’existence.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    Le Monde

    Des bénéfices aussi pour les employeurs

    Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

    Sport au travail, un bénéfice négligé

    Quelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.

    Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».

    Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.

    Le (sport au) travail, c’est la santé

    Les deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.

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    Le Monde

    Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau

    Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.

    La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.

    Le Monde

    Les déboires du projet international de réacteur ITER

    Le futur réacteur à fusion expérimental est épinglé par l’Autorité de sûreté nucléaire pour des questions techniques, tandis que la gestion humaine de ce projet pharaonique est critiquée.

    Sur le chantier pharaonique du prototype de réacteur nucléaire à fusion ITER du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il n’y a pas que les ouvriers qui s’activent. Les ingénieurs ont dû changer leurs priorités pour répondre rapidement à la longue liste de demandes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), afin que l’assemblage de cette machine unique au monde se poursuive dans le calendrier prévu.

    Les requêtes de l’ASN, sous forme d’un courrier adressé par son président au directeur général de l’organisation internationale ITER, ont été révélées le 21 février par le site d’information New Energy Times, très critique sur l’énergie de fusion. La missive n’est pas une bonne nouvelle. Elle indique qu’en l’état l’assemblage du réacteur ne peut commencer, notamment l’étape-clé et irréversible du soudage des deux premiers éléments entre eux, sur neuf, constituant la chambre à vide de 19,4 mètres de diamètre et 11,4 mètres de haut, dans laquelle les réactions de fusion doivent avoir lieu.

    Contrairement à la fission nucléaire qui casse des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie, ici, comme dans les étoiles, des noyaux d’hydrogène léger sont forcés à se marier. Pour que cette fusion ait lieu, il est nécessaire de rapprocher et de chauffer à 150 millions de degrés les noyaux suffisamment longtemps pour produire plus d’énergie que celle nécessaire à l’amorce de la réaction. Cette technique, dite « tokamak », utilise des champs magnétiques intenses pour confiner la matière.

    Le projet ITER, décidé en 2006 et qui réunit six pays et l’Union européenne, doit faire la démonstration de la viabilité de cette solution à grande échelle à partir de 2025, pour un coût de construction d’environ 20 milliards d’euros. En 2012, lors de l’accord de l’ASN pour commencer le chantier, trois étapes dites « point d’arrêt » avaient été prévues comme autant de rendez-vous à honorer pour la poursuite des opérations. En 2014, pour le coulage de la chape de béton (le radier), et en 2016, pour des dispositifs de chauffage externes, ces étapes avaient été franchies.

    Garantir la sûreté

    Mais, le 25 janvier, un an après sa demande de « levée du troisième point d’arrêt », ITER a reçu la réponse négative de l’ASN : « Le point d’arrêt lié à l’assemblage tokamak ne pourra pas être levé (…). En conséquence, l’assemblage du tokamak ne peut être engagé. » Ce dernier devait avoir lieu « vers la fin 2022 », explique Laban Coblentz, directeur de la communication d’ITER. Il ajoute : « Le chantier n’est pas arrêté. Ce courrier n’interrompt pas le travail. C’est une phase habituelle de dialogue avec le régulateur. Il faut dire aussi que nous avons affaire à une machine qui est la première du genre et qui très complexe. »

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    L'Humanité

    Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

    Actu

    La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

    Bruno Odent

    Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

    L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

    La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

    Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

    La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

    Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

    Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

    Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
    Le Monde

    Passerelles insoupçonnées

    Le prix Abel de mathématiques a été attribué, mercredi 23 mars, à l’Américain Dennis Sullivan, 81 ans, « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie dans son sens le plus large, et en particulier dans ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques », a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Alors que la médaille Fields est attribuée à un mathématicien de moins de 40 ans, le prix Abel est plus proche du prix Nobel (inexistant en mathématiques) et récompense l’ensemble d’une carrière.

    Vers la fin du XVIIe siècle, Leibniz rêvait de manipuler des formes, à la manière des symboles abstraits de l’algèbre. Il donna le nom d’analysis situs à cette théorie, qu’il ne pourra pas développer et qui ne sera solidement mise en place qu’à la fin du XIXe siècle, par Henri Poincaré. Dans cette théorie, qu’on appelle aujourd’hui topologie, on considère que la surface d’une sphère est équivalente à celle d’un cube, car on peut déformer l’une en l’autre, si on les imagine fabriqués en caoutchouc. En revanche, la sphère n’est pas équivalente à une chambre à air. On étudie des courbes, des surfaces et plus généralement des « variétés » bien plus compliquées, dans des dimensions quelconques. Parmi les contributions majeures de Sullivan, on peut citer sa théorie de l’homotopie rationnelle, qui permet de comprendre la structure topologique des variétés en leur associant des objets de nature algébrique, qu’on peut en principe calculer, réalisant en quelque sorte le rêve de Leibniz.

    Sullivan passe sans effort d’un chapitre des mathématiques à l’autre et découvre des passerelles insoupçonnées qui le conduisent à des points de vue entièrement nouveaux. Il établit par exemple un « dictionnaire » entre deux théories qu’on croyait indépendantes (les groupes kleiniens et la dynamique holomorphe). Il lui suffit alors de traduire un théorème de l’une pour obtenir la solution d’un problème important dans l’autre, qui résistait pourtant depuis près de soixante-dix ans (le théorème du domaine non errant). Il n’est ni géomètre, ni topologue, ni algébriste, ni analyste : il est un peu tout cela à la fois. Très peu de mathématiciens ont un sens aussi aigu de la profonde unité des mathématiques. Depuis quelques années, il essaye d’exporter ses idées topologiques dans un problème majeur de dynamique des fluides. Les experts ne sont pas (encore) convaincus, mais cela conduira peut-être à un succès retentissant.

    C’est aussi par son charisme exceptionnel que Sullivan est remarquable. Il a été pendant de nombreuses années une plaque tournante dans la communauté mathématique. Toujours entouré de chercheurs très divers, en particulier très jeunes, il a une incroyable capacité d’écoute, de partage, de motivation et d’encouragement. Il est à l’opposé de l’image d’Epinal du mathématicien solitaire. Lorsqu’il était professeur à l’IHES, à Bures-sur-Yvette (Essone), il fallait le voir à l’heure du thé mettre en contact des mathématiciens de tous bords et de tous âges qui ne se connaissaient pas, en toute simplicité. Son séminaire à New York est très fréquenté et n’a rien à voir avec un exposé traditionnel : les questions fusent de toutes parts et le conférencier doit être préparé à parler pendant de nombreuses heures, jusqu’à l’épuisement général. Il est l’un des premiers à avoir enregistré ces séminaires sur des cassettes vidéo VHS, dès le début des années 1980. Ce sont aujourd’hui des collectors.

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    L'Humanité

    Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

    Actu

    Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

    Diego ChauvetMarion d'Allard

    Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

    1. Les plus modestes paient le prix fort

    Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

    2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

    L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

    3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

    « Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

    4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

    Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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    Le Monde

    Des fourmis enrôlées dans la lutte contre le cancer

    Une équipe française a entraîné  l’insecte à distinguer des cellules cancéreuses, dans l’espoir qu’il puisse un jour entrer dans la panoplie des moyens de dépistage des tumeurs.

    Dans l’insectarium du Laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée (LEEC), à l’Université Sorbonne Paris Nord (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis), la science fourmille. Dans une atmosphère maintenue à 24 °C, Baptiste Piqueret a entraîné près de 130 fourmis à détecter olfactivement les composés volatils organiques (COV) émis par des cellules cancéreuses, grâce à un système de récompense. Les premiers résultats de ses travaux, conduits sous l’égide de Patrizia d’Ettorre et Jean-Christophe Sandoz, respectivement professeure du LEEC et directeur de recherche au CNRS, ont été publiés le 21 février dans la revue iScience.

    Dans l’étude en question, Baptiste Piqueret a exposé les fourmis à l’odeur d’un échantillon de cellules cancéreuses humaines chauffées à 37 °C, comme le corps humain, en plaçant de l’eau sucrée à proximité. La fourmi se baladait ensuite librement jusqu’à trouver la récompense, qu’elle allait boire, en « antennant ». « Chez les fourmis, les antennes sont l’équivalent du nez chez l’homme. Elle va en quelque sorte renifler son environnement et se rendre compte qu’il y a une odeur à côté de la récompense et associera les deux. »

    Dans la deuxième partie du test, les chercheurs présentaient l’odeur de cellules cancéreuses et une odeur de cellules non cancéreuses pour voir si les fourmis pouvaient faire la différence, cette fois sans récompense. L’exercice était réalisé trois fois de suite et prenait entre une demi-heure et une heure, « selon les capacités d’apprentissage et la personnalité des fourmis », ajoute le post-doctorant. De nouvelles fourmis étaient utilisées pour chaque apprentissage afin de ne pas fausser les résultats de l’étude. « On regarde où la fourmi cherche et le fait qu’elle passe plus de temps à chercher autour de l’odeur qu’elle a apprise nous prouve que l’apprentissage est réussi », synthétise Patrizia d’Ettorre. Afin de vérifier les résultats de l’étude, 50 % des fourmis ont été entraînées à détecter le cancer alors que l’autre moitié a été entraînée à détecter l’absence de cancer.

    Avec l’appui de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, trois types de cellules cancéreuses ont été utilisés pour l’étude : un de l’ovaire et deux du sein. Un taux de réussite de 95 % a été atteint pour la première phase de l’étude. Si la fourmi est capable de les détecter, c’est parce que « les cellules fonctionnent comme des petites usines avec des produits qui entrent et des produits qui sortent », schématise Baptiste Piqueret, qui donne l’exemple de deux cellules du sein, une cancéreuse et une non cancéreuse. Le métabolisme de la cellule malade lui fera utiliser et excréter des composés différents ne présentant pas la même odeur que ceux des cellules saines.

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    L'Humanité

    Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

    Actu

    Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

    L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

    Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

    Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

    Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

    Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

    Où porter les efforts en priorité ?

    Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

    La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

    Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

    Peut-on aller vite ?

    Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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    Le Monde

    Un « politoscope »

    Le livre. Au premier abord, le lecteur se dira sans doute qu’il a déjà lu et entendu ces lamentos sur l’effet néfaste des réseaux sociaux sur le débat public et sur les risques d’influence des opinions par certains groupes d’intérêt. D’autant plus qu’avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle française, l’époque est propice à ce genre de suspicions. Mais si dans son livre, Toxic Data, l’agrégé de mathématiques David Chavalarias propose en effet une critique de plus contre les Gafam, les ingérences russes ou chinoises, son analyse est par plusieurs points assez originale.

    Les illustrations centrales en couleurs, que sans doute peu de lecteurs ont déjà vues, témoignent déjà d’un regard différent sur ces thèmes. On y voit des nuées de points en tas, ou bien dispersés, reliés entre eux plus ou moins fortement. C’est ce que l’auteur, mathématicien de formation, appelle un « macroscope » : un dispositif d’étude à grande échelle de ce qui se passe sur un réseau social comme Twitter et qui permet, par la collecte et l’étude de millions de tweets, de voir d’où part une information, comment un mot-clé circule, comment se forment les communautés politiques, et les voir éclater, se recomposent ou se rapprochent d’une autre…

    En spécialiste des systèmes complexes, dont les réseaux sociaux font partie, il défend l’idée que pour mieux corriger les effets négatifs de ces ogres numériques sur les opinions il convient d’abord de disposer des outils pour les « voir ».

    Plusieurs exemples montrent l’intérêt d’une telle approche. Ce « politoscope », comme il a été baptisé, a permis d’éclairer le fait que le terme « islamo-gauchisme », repris par des ministres, est bien un concept venu de l’extrême droite. Il aide aussi à repérer quels camps diffusent le plus de fausses informations. Il documente l’émergence de la communauté antivax et antipasse sanitaire.

    Les comportements sociaux de chambre d’échos, de bulles de filtre, de polarisation, d’astroturfing, etc., sont bien sûr présents mais vus à l’aune de la science des réseaux et des sciences cognitives, ce qui permet de mieux les comprendre. L’un de ces résultats, tiré d’un théorème mathématique de 1976, est même assez déprimant : plus les interactions sociales sont fortes, plus le comportement collectif est imprévisible aux yeux des individus (rendant instables les situations), mais plus l’entité qui a les informations sur ces interactions peut les prévoir…

    Très inquiet de ces influences sur la santé de nos démocraties et conscient que les choix se jouent parfois à un nombre de voix largement atteignable par des influenceurs, l’auteur esquisse 18 propositions pour éviter les dérèglements. Certaines sont de bon sens : vérifier ses sources, savoir se déconnecter… D’autres sont difficiles à réaliser, comme « surveiller » les algorithmes, « redonner les données au peuple »… D’autres encore sont plus inattendues, comme le recours au jugement majoritaire pour les élections, ou les « preferendums », qui permettent de nuancer le contenu des votes et éviter les jugements binaires et l’inévitable polarisation.

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    Le Monde

    Olivier Py présente son dernier Festival d’Avignon

    Pour l’édition 2022, du 7 au 26 juillet, le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes.

    C’est avec une gravité particulière qu’Olivier Py a annoncé, jeudi 24 mars, dans la cité des Papes, la programmation du 76e Festival d’Avignon, qui se déroulera du 7 au 26 juillet.

    Une certaine mélancolie flottait dans l’air, pas seulement à cause du retour de la guerre en Europe, mais aussi parce que cette édition sera la dernière conduite par Olivier Py, qui arrive au terme d’un mandat de dix ans. En 2023, l’auteur et metteur en scène portugais Tiago Rodrigues lui succédera à la tête du Festival : il sera ainsi le premier artiste étranger à diriger la manifestation fondée par Jean Vilar, en 1947.

    Tiago Rodrigues : « Quand un artiste dirige le Festival d’Avignon, il doit repenser sa façon de travailler »

    « Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif », a prévenu d’emblée Olivier Py. On retrouve pourtant, dans ce programme 2022, les grandes lignes développées par le « pape Py » pendant ses années à la tête d’Avignon : l’engagement, le travail mené pour faire émerger non seulement des artistes femmes, mais aussi les thématiques féministes, l’intérêt pour le Moyen-Orient et l’Afrique, l’ouverture vers le jeune public et le territoire, en ce que le directeur du Festival appelle la « décentralisation des trois kilomètres ».

    Olivier Py, directeur d’Avignon : « Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif »

    C’est le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov qui aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes – un choix décidé bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il y offrira sa vision puissante du Moine noir, adaptation d’une nouvelle d’Anton Tchekhov, qu’il a pu créer début mars au Théâtre Thalia de Hambourg (Allemagne).

    Guerre en Ukraine : les artistes remettent en question leurs engagements auprès de la Russie

    Olivier Py lui-même, pour son dernier Festival, ne pouvait pas faire moins que se lancer dans un de ces marathons théâtraux qu’il affectionne, en revenant au Gymnase Aubanel, le lieu qui avait été celui de sa consécration, en 1995, avec La Servante : il y présentera Ma jeunesse exaltée, une épopée de dix heures, qui, dit-il, tourne autour du « dialogue entre un jeune arlequin et un vieux poète ».

    Auteurs contemporains

    Les classiques seront peu présents dans cette édition, à l’exception notable de William Shakespeare, qui fait partie de l’ADN du Festival. Le metteur en scène italien Alessandro Serra s’attaque à La Tempête, l’ultime pièce du grand Will, en laquelle il voit une critique du colonialisme, tandis que Christophe Rauck, le patron du Théâtre Nanterre-Amandiers, offrira à Micha Lescot le rôle-titre de Richard II.

    Anaïs Nin (vue par Agnès Desarthe) et Marguerite Duras s’inviteront dans des spectacles signés par Elise Vigier et par le duo formé par Anaïs Muller et Bertrand Poncet

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    L'Humanité

    Éditorial. Ça gronde

    Éditorial

    Cédric Clérin

    Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

    Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

    La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

    carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation
    Le Monde

    Les Rencontres d’Arles misent sur les femmes et sur la performance

    La 53e édition du festival de photographie, du 4 juillet au 25 septembre, veut reprendre un rythme normal avec une quarantaine d’expositions prévues.

    Il semble déjà loin, le temps où le collectif féministe La Part des femmes, mené par Marie Docher, interpellait la direction des Rencontres d’Arles pour réclamer davantage de photographes femmes exposées. La 53e édition du festival de photographie, prévue du 4 juillet au 25 septembre, a non seulement veillé à leur accorder une grande place, mais elle met en avant pour la deuxième année de suite les questions de genre et de sexisme : après la passionnante exposition collective « Masculinités », sur la représentation de l’homme, qui avait fait sensation en 2021, le festival accueillera cette année 200 œuvres de la collection autrichienne Verbund, qui réunit depuis dix-sept ans des travaux historiques d’artistes femmes regroupées sous le titre « Une avant-garde féministe des années 1970 ».

    Cette année, les Rencontres ont l’intention de reprendre leur rythme de croisière après deux années creuses – annulation en 2020 et édition allégée en 2021 – avec une quarantaine d’expositions, une semaine d’ouverture vraiment festive (dont le programme doit être annoncé ultérieurement) et un marché du livre foisonnant. Le directeur, Christoph Wiesner, confirme ses choix d’ouverture aux questions brûlantes et contemporaines liées au genre, à la diversité, au racisme. Plusieurs artistes aborderont la question de la performance, entre photographie et vidéo, de l’Américaine Susan Meiselas à la Franco-Américaine Babette Mangolte, qui occupera l’église Sainte-Anne, en centre-ville.

    Cet été, plusieurs photographes aborderont les combats menés par les communautés à travers le monde, pour défendre leur mémoire et leurs terres : Bruno Serralongue, avec la lutte des Sioux du Dakota contre le projet de pipeline ; Tito Gonzalez Garcia et Florencia Grisanti, avec les Indiens mapuche qui s’opposent aux industries de la pâte à papier ; et Julien Lombardi, avec son travail sur Wirikuta, site mexicain où sont ancrés nombre de mythes fondateurs pour les Indiens huichol.

    Image et humanitaire

    Du côté des travaux historiques, le festival revisitera le travail photographique de Lee Miller, trop souvent réduite au rôle de muse de Man Ray, les photos prises en Inde dans les années 1980 par Mitch Epstein, les photographies subjectives du Luxembourgeois Romain Urhausen (1930-2021). On aura aussi des échos de la guerre, grâce aux riches archives photographiques de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui interrogent le rôle de l’image dans l’humanitaire.

    La planète, abîmée ou rêvée, sera aussi présente. A travers les photos de forêts primaires prises par Léa Habourdin, le paysage équatorial indéfini de Noémie Goudal, situé dans un Arctique en transition. Ou bien dans les images des nuages menaçants qui planent sur notre horizon, réunis dans l’exposition « Chants du ciel » – ceux que photographiait Charles Nègre au XIXe siècle, mais aussi le cloud, qui sauvegarde les données numériques, et en particulier les images, dans un espace virtuel.

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    L'Humanité

    Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

    Actu

    Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

    Julia HamlaouiNaïm Sakhi

    Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

    Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

    « Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

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    Le Monde

    Iris Knobloch présidera le Festival de Cannes en 2023

    Malgré des oppositions au sein du conseil d’administration, l’ex-patronne européenne de WarnerMedia succédera à Pierre Lescure.

    Iris Knobloch sera la première femme à présider le Festival de Cannes en 2023. Son profil à la fois international et très ancré dans les affaires diffère radicalement de celui de ses prédécesseurs. Pierre Viot fut grand commis d’Etat, Gilles Jacob critique de cinéma et Pierre Lescure, qui ne terminera pas son troisième mandat à la tête du Festival après l’édition 2022, a dirigé Canal+. La PDG d’I2PO, une SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique) consacrée à l’industrie du divertissement depuis juillet 2021 est aussi administratrice de Lazard et vice-présidente du conseil d’administration d’Accor.

    Elle a travaillé pendant onze ans chez Warner Bros à Los Angeles, puis à Londres avant de présider, de 2006 à 2020, la filiale française de la major hollywoodienne. Iris Knobloch s’est vu confier en octobre 2020 la présidence de WarnerMedia en France, Allemagne, Benelux, Suisse et Autriche. Allemande d’origine, cette avocate de formation a été reçue aux barreaux de New York, de Californie et d’Allemagne. Elle a été élue pour trois ans, mercredi 23 mars, à la présidence du Festival au cours du conseil d’administration par dix-huit voix pour, six contre, trois votes blancs et un nul.

    Iris Knobloch pressentie à la présidence du Festival de Cannes en 2023

    Candidate du ministère de la culture, elle était donnée favorite, mais son élection n’allait pas de soi et avait déjà provoqué quelques remous.

    Sept organisations professionnelles du cinéma représentant les salles, les réalisateurs, les producteurs et les distributeurs s’étaient plaints dans une lettre à Pierre Lescure d’un manque de transparence et de dialogue dans le processus d’élection. La question même du profil retenu et du fait qu’il n’ait pas été débattu auparavant perturbait les opposants. Au point où le report de l’élection a fait l’objet d’un vote.

    Conflits d’intérêts

    En défendant sa candidature, Iris Knobloch a cité François Truffaut : « Le cinéma est un mélange parfait de spectacle et de vérité » et rappelé que Warner avait financé bon nombre de films hexagonaux. Pour éviter tout risque de conflit d’intérêts, la candidate s’était munie d’une consultation détaillée d’un avocat et s’est engagée à « se déporter » (ne pas participer au vote) quand se posera la question du renouvellement du partenariat avec Kering (puisque I2PO est codétenue par Artémis, la holding de la famille Pinault). De plus, elle a promis que sa SPAC n’investirait ni dans la distribution ni dans la production cinématographique ou audiovisuelle. C’est la seule administratrice à se plier à de telles contraintes.

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    L'Humanité

    Éditorial. L’énergie mérite mieux

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

    Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

    L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

    Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie
    Le Monde

    « Vous savez que c’est Arnaud Lagardère, votre patron ? » : comment Nicolas Sarkozy fait pression sur des éditeurs

    Raphaëlle Bacqué Ariane Chemin

    Publié le 22 mars 2022 à 23h47 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 12h12

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    EnquêteDepuis 2021, année de son entrée au conseil d’administration de Lagardère, l’ancien chef de l’Etat n’hésite pas à intervenir au sein du groupe pour surveiller les livres et les médias parlant de lui et de ses « affaires ».

    Les anciens présidents s’occupent parfois bien différemment qu’on ne l’imagine. Ainsi, on pourrait croire Nicolas Sarkozy le nez sur la présidentielle, occupé à faire lanterner Valérie Pécresse ou à calculer l’opportunité d’un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Ou alors, penché sur l’invasion de l’Ukraine, lui qui a côtoyé Vladimir Poutine et rappelle, sur son CV d’administrateur du groupe Lagardère, qu’il est membre du conseil consultatif de Reso-Garantia, la plus grosse société d’assurances russe. Mais non, Nicolas Sarkozy consacre beaucoup d’énergie à l’une de ses nouvelles occupations : surveiller et punir le petit monde de l’édition.

    Son entrée en scène au cœur de ce milieu qu’il connaît mal remonte au printemps 2021. L’ex-chef de l’Etat compose le numéro de téléphone de la directrice des éditions Fayard, Sophie de Closets. « J’attends les excuses de cette dame », clame-t-il depuis des semaines dans tout Paris. Sonnerie dans le vide. Il rappelle, plus agacé encore. « Madame de Closette », ainsi qu’il l’appelle en faisant claquer la dernière syllabe, comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un coup de fil de courtoisie mais d’une soufflante. Comme à chaque fois qu’il veut déstabiliser ses interlocuteurs, M. Sarkozy écorche volontairement leur nom. Sidérée par cette violence, Sophie de Closets (qui n’a pas voulu répondre aux questions du Monde) enregistre la conversation.

    Une douzaine d’affaires

    Depuis des mois, l’ex-chef de l’Etat ferraille contre la justice mais aussi contre les enquêtes de journalistes qui le mettent en cause dans une douzaine d’affaires. A l’époque, il vient d’être condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le dossier des écoutes (l’« affaire Bismuth ») avec son avocat Thierry Herzog. C’est maintenant le tour de l’affaire Bygmalion, liée au financement de sa campagne de 2012. Or, il a appris à la veille du procès, par Le Canard enchaîné du 17 mars 2021, que Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, avait largement nourri les ouvrages consacrés aux déchirements de la droite, que deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont fait paraître chez Fayard : La Haine. Les années Sarko en 2019, et Apocalypse. Les années Fillon, en 2020. Ces deux enquêtes ont été publiées sous la direction de Sophie de Closets, qui a rémunéré Lavrilleux, indique l’hebdomadaire. Un dédommagement pour un livre qu’il avait commencé lui-même sans l’achever, dit-elle, mais Sarkozy y voit un complot.

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    Le Monde

    Architecture : Sciences Po prend du galon dans le 7e arrondissement de Paris

    L’établissement s’est doté d’un nouveau site dans un ancien noviciat, place Saint-Thomas-d’Acquin, lui donnant la stature d’un campus luxueux.

    L’Institut d’études politiques de Paris fête son 150e anniversaire en grande pompe, après une année de ­turbulences intenses marquée par le scandale de l’affaire Duhamel – le politologue, ex-président de la Fondation nationale des sciences politiques, qui finance l’établissement, accusé d’inceste sur son beau-fils (l’affaire a été classée sans suites car prescrite). L’ouverture, le 28 janvier, du nouveau site de la place Saint-Thomas-d’Aquin (7e arrondissement), ancien noviciat de l’ordre dominicain reconverti en armurerie après la Révolution française, lui donne la stature nouvelle d’un campus parisien luxueux. Acheté 93 millions d’euros en 2016, ce nouveau complexe de 14 000 mètres carrés aura permis à l’école de se délester des immeubles dont elle était locataire dans le quartier pour se recentrer sur les deux grands complexes situés de part et d’autre du boulevard Saint-Germain : le site historique de la rue Saint-Guillaume et celui-ci, qui rassemble désormais quatre écoles niveau master, neuf centres de recherche transversaux, la bibliothèque de recherche et la deuxième partie de la bibliothèque générale, ainsi que le tout nouveau McCourt Institute.

    Affaire Duhamel : l’enquête classée sans suite pour prescription

    L’ancienne armurerie de la place Saint-Thomas-d’Aquin communique, en outre, directement, désormais, avec le 13 de la rue de l’Université, site historique de l’Ecole nationale d’administration (ENA) désormais intégré, lui aussi, à Sciences Po. L’école n’en reste pas moins un archipel, mais le nombre de bâtiments qui le composent est passé de 20 à 12.

    A contre-courant de la dynamique à l’œuvre dans l’enseignement supérieur, qui voit les établissements d’enseignement parisiens se relocaliser en périphérie, sur le campus Condorcet (Seine-Saint-Denis) ou à Saclay (Essonne), l’opération visait à doter Science Po d’un campus urbain, de même nature que ceux de la London School of Economics et de New York University. Elle s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation de l’école mise en œuvre par Richard Descoing et poursuivie par son successeur, Frédéric Mion, contraint à la démission en février dans le cadre de l’affaire Duhamel.

    Prestige historique

    Le coût total, 188 millions d’euros, n’est pas modique, mais le résultat est là : l’architecture en pierre du XVIIe siècle, ses trois cours communicantes, les arcades qui rappellent la vocation monacale du lieu, exaltent le prestige historique ultra-parisien de cette fabrique des élites, tandis qu’un nouveau bâtiment lui apporte une dynamique contemporaine.

    La maîtrise d’ouvrage a été déléguée au promoteur Sogelym Dixence, qui a travaillé avec un groupement d’architectes réunissant l’agence Wilmotte et associés (mandataire, qui a pris en charge la réhabilitation de l’ancien), l’architecte des monuments historiques Pierre Bortolussi et l’agence Moreau Kusunoki, connue pour avoir été la malheureuse lauréate du concours du Guggenheim Helsinki, musée américain dont les habitants de la ville ont finalement refusé l’implantation.

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    Le Monde

    A Lviv, un studio de danse offre refuge aux artistes ukrainiens fuyant la guerre

    Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, responsables du lieu, ont tissé un réseau européen pour trouver du travail aux danseuses qui s’exilent.

    « Tant que nous ne sommes pas en danger et que nous pouvons continuer à travailler, nous ne quitterons pas Lviv, affirme tranquillement Nataliia Mogolivets, chorégraphe et pédagogue, directrice du Shakti Yoga Shala and Dance Studio. La ville [située à 70 kilomètres de la Pologne] n’a été bombardée que deux fois, pour le moment et nous devons soutenir la population. » Jointes en visio lundi 21 mars, Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, présidente de l’association et professeure, dégagent une fermeté et une solidité magnétiques alors que la guerre en Ukraine fait rage.

    Devant des peintures de postures de yoga très colorées, les deux femmes, qui ont ouvert le lieu de 800 mètres carrés en 2014, détaillent leur quotidien avec simplicité. Dès le premier jour de l’intervention armée de la Russie, elles ont décidé de transformer le centre en abri pour les réfugiés, accueillant plus d’une centaine de personnes en moyenne, auxquelles elles procurent repas, lits, douches chaudes et soins médicaux. « Nous avons d’abord aidé les étudiants en danse avec leur famille qui fuyaient Kiev, Kharkiv et d’autres villes lourdement bombardées », racontent-elles. Très vite, les amis des amis et d’autres fugitifs, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, les ont sollicitées. « Certaines personnes ne restent que deux ou trois jours avant de quitter l’Ukraine, d’autres sont ici pour plus longtemps, car ne désirant pas partir. Nous avons toujours eu un sentiment fort de responsabilité sociale et persévérons. »

    Guerre en Ukraine : « Ne pas fuir, ne pas ressentir de peur me donne l’énergie de travailler », l’art de la résistance

    Autodéfense, premiers secours et dessin

    Epaulées par vingt-cinq volontaires, les deux artistes multiplient leurs activités. Si trois de leurs six studios sont transformés en dortoirs, les autres affichent un programme de cours variés. Parallèlement aux ateliers de danse et de yoga, ainsi que de relaxation, elles ont ajouté des initiations à l’autodéfense données par un spécialiste, aux premiers secours et au dessin pour les enfants. « La santé est notre objectif principal, mais nous ne sommes pas seulement un abri pour les gens qui sont effrayés et confus, ajoute Nataliia Mogolivets. Nous voulons leur transmettre des connaissances et des compétences dont ils peuvent se servir maintenant. Un autre défi est de garder ce grand espace propre en essayant que ces 150 personnes forment une sorte d’équipe qui respecte des règles élémentaires. »

    A l’instigation de Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, le centre est aussi devenu un point de distribution de médicaments, qui arrivent en majorité d’Europe et sont acheminés dans les hôpitaux et les maternités. Avec l’aide d’associations internationales et des soutiens privés, les deux femmes ont tissé un réseau européen pour trouver du travail aux danseuses contemporaines, classiques ou orientales, qui désirent s’exiler. Nataliia Mogolivets, membre du Conseil international de la danse de l’Unesco pour l’Ukraine, collabore avec son homologue française, la chorégraphe et chercheuse Jeanne Morel, qui contacte les directeurs de compagnies et de ballets.

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    L'Humanité

    Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation

    Actu

    Le « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.

    Julia Hamlaoui

    L’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix)  ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »

    Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.

    Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».

    Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».

    pcfcarburantsjean castex
    L'Humanité

    Enquête À la source des multiples filons de « l’or gris »

    Prescription culture

    Nicolas Mathey

    Lors de sa parution, le livre a défrayé la chronique. Il a nécessité trois années d’investi­gation et l’auteur, Victor Castanet, a entendu 250 témoins. D’où ses révélations sur la gestion des établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) chez Orpea. Il multiplie les témoignages précis de salariés, mais aussi des familles de résidents. On découvre vite que trois personnes ont fait d’Orpea une machine à fric, en maltraitant les pensionnaires : le docteur Marian, fondateur du groupe, le directeur général, Yves Le Masne (« débarqué » au moment de la publication), et le délégué général Jean-Claude Brdenk. Ce dernier mettait une pression permanente sur chaque directeur d’établissement, exigeant des marges bénéficiaires sur les repas des résidents, sur les couches et autres protections.

    Essais
    Le Monde

    « L’Ombre d’un mensonge » : une histoire d’amour douce et urgente sur les terres écossaises

    Bouli Lanners incarne, dans son plus beau film en tant que réalisateur, un homme solitaire qui redécouvre la vie après un AVC.

    L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado, en 2008 ; Les Géants, en 2011 ; Les Premiers, les Derniers, en 2016), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Une histoire douce et urgente – de celles que l’on n’attend plus et pour lesquelles il reste peu de temps. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis, un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudé par les touristes. Un lieu gorgé d’eau, crépusculaire, qui a inspiré au réalisateur son plus beau film.

    Les personnages tiennent en une poignée d’hommes et de femmes, qui tous se connaissent, se croisent à la messe et dans les pubs. La messe, Phil (Bouli Lanners) n’y met jamais les pieds. Les pubs, il s’y rend, mais avec modération. Pépins de santé obligent. Ici, Phil est en terre d’adoption. Venu de Belgique il y a quelques années déjà, il s’est installé dans ce coin perdu qui lui va bien, y a trouvé un emploi à la ferme du vieil Angus (Julian Glover), et n’a plus bougé. On lui fout la paix, c’est tout ce qu’il demande.

    Amnésie temporaire

    Mais voilà qu’un beau jour l’homme à la silhouette pourtant robuste, au corps tatoué de partout, s’effondre, victime d’un AVC. Ce n’est pas le premier, ni le dernier, le prévient-on à l’hôpital. Cette fois encore, il s’en est sorti sans séquelles, excepté une amnésie temporaire qui devrait, prédisent les médecins, s’estomper en quelques semaines. Il suffit d’être patient. Et surtout prudent, ce à quoi est chargée de veiller sa référente, fille d’Angus, Millie (Michelle Fairley), vêtue et chapeautée de gris, effacée, peu causante. Cette froideur lui vaut d’être surnommée par les gens du coin la « reine des glaces ». Passé la cinquantaine, Millie a toujours vécu seule, et nul ne sait si cette femme est seulement capable d’aimer.

    Dans cette courte parenthèse amnésique advient alors une histoire d’amour que Bouli Lanners filme avec une délicatesse et une grâce infinies

    C’est dire la retenue, l’empêchement, la gêne qui accompagnent les premiers pas l’un vers l’autre de ces deux-là. C’est dire aussi à quel point la rencontre, ainsi suspendue à l’embarras des personnages, est émouvante. Phil et Millie, plus tout jeunes, soudain retournés à l’état adolescent : maladroits l’un comme l’autre, ne sachant quoi faire de leur corps, ni où poser leur regard. Ils se connaissent, certes, mais ne se sont jamais vraiment parlé. Du moins le pense-t-on, avant que Millie crache le morceau et prétende que, avant l’accident, ils étaient amants. Phil, pas plus que du reste, ne s’en souvient pas. La révélation le trouble, apporte son consentement à une première étreinte. Dans cette courte parenthèse amnésique advient alors une histoire d’amour que Bouli Lanners filme avec une délicatesse et une grâce infinies.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Aunque el ingrediente principal del salmorejo cordobés es el tomate, fruto cuya época de gloria es el verano, no hay ninguna ley que prohíba usar otro tipo de hortaliza que esté en temporada cuando hace frío. Basta con aprovechar la técnica del clásico andaluz y sus aderezos habituales para crear una versión invernal, algo que se ha hecho toda la vida sin grandes dramas en este tipo de preparaciones: ahí están la porra antequerana de naranja o la porrilla de habas para demostrarlo.

    Este principio guía el salmorejo de zanahoria que el chef Rodrigo de la Calle sirve en Virens, su restaurante de Barcelona centrado en las verduras. Aunque De la Calle practique la "alta cocina verde" allí y en su local de Madrid, El Invernadero, la receta es perfectamente factible en casa. El propio cocinero explica el procedimiento en el vídeo de arriba: dale al play y disfruta.

    SALMOREJO DE ZANAHORIA DE RODRIGO DE LA CALLE

    Ingredientes

    Para unas 4 personas

    • 350 gr de zanahorias de manojo
    • 450 ml de caldo de verduras
    • 100 g de aceite de oliva virgen extra
    • 2 rebanadas de pan de molde
    • 1 diente de ajo
    • Sal

    Guarnición

    • 8 zanahorias pequeñas
    • Hojas de zanahoria fritas
    • Hojas de kale fritas
    • Mató o requesón
    • Brotes o germinados

    Preparación

    1. Escaldar las zanahorias en agua hirviendo un par de minutos. Raspar con un estropajo limpio las más pequeñas de la guarnición. Las demás, asarlas en el horno a 220 grados unos 15 minutos o hasta que estén tiernas, y después tostarlas ligeramente por fuera con un soplete si se tiene. También se pueden hacer en la parrilla en vez de usar horno y soplete.
    2. Triturar las zanahorias asadas con el caldo, el pan, el ajo, el aceite y sal. Ajustar de espesor con más caldo o más pan, y pasar por el chino para que la crema quede más fina.
    3. Servir con las zanahorias pequeñas, hojas de kale y de zanahoria fritas, mató o requesón desmigado, brotes y un chorrito de aceite final.
    Le Monde

    Les clubs français de football comptent se refaire une santé avec l’argent du fonds CVC

    Les vingt clubs de Ligue 1 ont réussi à s’entendre sur la répartition de l’enveloppe de 1,5 milliard d’euros que doit apporter le fonds CVC, contre 13 % du capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue de football professionnel.

    Une bouffée d’oxygène et la perspective de regarder l’avenir avec un peu plus de sérénité. Financièrement malmenés par la pandémie de Covid 19 et la faillite de Mediapro, éphémère diffuseur du championnat de football français, les vingt clubs de Ligue 1 ont tous voté, jeudi 24 mars, la deuxième phase de leur accord avec CVC Capital Partners.

    Il leur fallait s’accorder sur la répartition de la somme de 1,5 milliard d’euros que le fonds d’investissement s’est dit prêt à injecter dans une nouvelle société commerciale créée par la Ligue de football professionnel (LFP), dont il détiendrait 13 % du capital.

    Le principal point de tension portait sur la somme qui serait dévolue au PSG. Selon nos informations, l’affaire n’a pas été facile à négocier, et les discussions se sont achevées tard mercredi avec le premier club français, qui estime générer entre 32 % et 34 % des recettes du foot français.

    Football français : « le pactole de la discorde »

    Finalement, le club parisien a accepté de se contenter de 200 millions d’euros, soit 100 millions d’euros de moins qu’espéré au départ. « Légitimement, ils pouvaient revendiquer plus, mais il fallait aussi avoir le vote des clubs moyens et petits », dit un témoin des négociations.

    Cet effort va permettre à l’Olympique de Marseille et à l’Olympique lyonnais de toucher 90 millions d’euros chacun, alors que Lille, Nice, Monaco et Rennes obtiendront 80 millions d’euros. Les treize autres clubs toucheront, eux, 33 millions d’euros chacun.

    « CVC souhaitait qu’il y ait unanimité sur ce projet, et pas que les clubs se déchirent. On a dit aux clubs que c’était la condition pour investir », fait savoir l’un des négociateurs. CVC ne veut visiblement pas revivre son expérience italienne, où les clubs n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur la répartition des sommes.

    « Les clubs, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix »

    « C’est une étape importante et un pas en avant pour le football français, se félicite Loïc Féry, président et propriétaire du FC Lorient et vice-président du bureau du conseil d’administration de la LFP. Se démarquant de ce qui a pu survenir dans d’autres pays, les clubs professionnels français, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix, unis avec l’ambition de la Ligue 1 de devenir top 3 au niveau européen. C’est une étape importante pour le football français. »

    En parallèle, les clubs se sont également accordés au sujet de la répartition future des revenus récurrents : les droits télévisés et les recettes issues du numérique. Les droits internationaux de la Ligue 1 ne représentent que 70 millions d’euros par an, très loin de ceux de la Premier League britannique (5,3 milliards de livres sur la période 2022-2025, soit 2,12 milliards d’euros par an).

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    Le Monde

    Paris 2024 : le basket cherche un nouveau site olympique

    Les organisateurs et la Fédération internationale de basket-ball n’ont pas retenu le hall 6 du Parc des expositions de la capitale, une semaine après la fronde des basketteurs français.

    Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop), en accord avec la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), a décidé, jeudi 24 mars, de ne plus retenir le hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris comme site de compétition pour la phase préliminaire du tournoi olympique de basket-ball.

    Les équipes du Cojop assurent que leur décision n’est pas liée à la fronde des basketteurs français, menée notamment par Evan Fournier depuis une semaine, mais par des considérations techniques : le hall de la Porte de Versailles, rénové il y a deux ans en pleine épidémie de Covid-19, n’offrirait pas des garanties de luminosité conformes aux standards internationaux des grandes salles de basket. Il apparaissait trop compliqué de créer un éclairage répondant aux exigences de diffusion audiovisuelle sans éblouir directement les joueurs – ou indirectement, par réflexion sur le parquet.

    Difficile, pourtant, de ne pas voir dans la volte-face du Cojop une réponse à la fronde des stars du basket français. Eux qui sont habitués à évoluer dans les plus grandes salles du monde goûtaient peu à la mi-mars de devoir jouer dans un hall qui accueillait encore au début du mois le village des ânes du Salon de l’agriculture. Question de prestige également : si tous les sports sont égaux aux Jeux olympiques, le basket – le sport collectif roi aux JO – comme l’athlétisme ou la natation attirent le plus grand nombre de téléspectateurs.

    « Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO, être envoyé dans le Parc-Expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée », avait raillé sur Twitter Evan Fournier.

    Isidore de Braize et moi arrivant au Hall 6 du Parc expo pour le premier match des Jeux Olympiques ⁦@Paris2024⁩. .… https://t.co/s4zs0gMSb2

    Rudy Gobert, parmi les meilleurs pivots de la NBA – le championnat nord-américain de basket – avait rebondi : « Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote, donc ça n’a pas de sens. » Quant à Nicolas Batum, auteur d’un contre magistral contre la Slovénie en demi-finales olympiques, il interpellait directement les équipes de Paris 2024 : « Allez-vous vraiment laisser le meilleur sport collectif jouer dans cet endroit ? Je ne sais pas qui sont les responsables, mais vous devez faire mieux pour le basketball ! »

    « Autour de la table dès la semaine prochaine »

    Les « responsables » se défendent toutefois d’avoir cédé aux plaintes des stars du ballon orange, qu’un élu connaisseur du dossier prend pour des « caprices » de millionnaires. Un membre du Cojop rappelle que le choix du hall 6 avait été arrêté, en accord avec les critères exigés par la FIBA, dès décembre 2020, après la revue de concept des organisateurs qui avait abouti à la redéfinition de la carte des sites olympiques.

    Les JO de Paris 2024 réduisent la voilure

    Depuis la fin des Jeux de Tokyo, les échanges entre le Cojop et la FIBA étaient réguliers, ajoute-t-il, notamment sur l’emplacement des tribunes, la portance du hall 6 – sous lequel est construit un parking –, les problèmes d’humidité liés à la climatisation et la question de la lumière.

    Les organisateurs de Paris 2024 ont soumis à l’instance internationale de basket les résultats des expertises menées sur ces différentes contraintes techniques, les trois premières répondant positivement aux standards internationaux.

    Seul le rapport sur l’éclairage, remis à la FIBA le 18 mars, soit deux jours après la prise de parole des basketteurs bleus, laissait apparaître des valeurs légèrement au-dessus de la norme. Comme à Rio en 2016 certes, mais au Brésil, la salle de basket avait un plafond plus haut (9 mètres pour le hall 6, conforme toutefois aux 7 mètres minimum requis par la FIBA).

    Reste, désormais, à trouver un nouveau point de chute pour le basket. Jean-Philippe Gatien, le directeur des sports au sein de Paris 2024, avait assuré à L’Equipe à la mi-mars qu’il n’existait « pas de plan B », ni de « délocalisation » possible – Orléans avait récemment argué de sa proximité géographique avec Paris pour accueillir le tournoi olympique préliminaire.

    Les organisateurs assurent qu’ils vont se mettre « dès la semaine prochaine » autour de la table avec la FIBA, le Comité international olympique et les équipes de la ville de Paris pour trouver une alternative. Les possibilités sont réduites : l’Arena en cours de construction de la porte de la Chapelle, à condition de trouver un nouveau lieu d’accueil au badminton ? Le palais omnisports de Paris-Bercy – où se dispute déjà le basket à partir des quarts de finale –, théâtre de la gymnastique artistique ? Un autre lieu ?

    S’ils ne sont pas encore dans le money time, les organisateurs se seraient bien passés d’un tel contretemps, qui risque, une nouvelle fois, de les obliger à revoir la carte des sites.

    Dans sa colère contre le choix du hall 6 du parc des Expositions pour les Jeux de Paris 2024, le basketteur français Evan Fournier avait tenté de rallier les handballeurs français, délocalisés au Stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq.

    Sérieusement je suis handballeur, on me dit que je vais vivre les Jeux Olympiques @Paris2024 à Lille. JE PETE UN PL… https://t.co/eq3R5BPXA7

    Peine perdue. Non seulement, le choix de l’enceinte nordiste (28 000 places) est une demande de la Fédération internationale de handball, désireuse d’avoir une salle en adéquation avec la stature olympique du handball en France, mais la Fédération française (FFHB) a obtenu récemment gain de cause sur quelques points qui avaient suscité son mécontentement initial.

    Les champions olympiques de Tokyo, s’ils ne séjourneront pas au village olympique, le cœur battant des Jeux, seraient toutefois assurés d’assister aux cérémonies d’ouverture et de clôture grâce à un calendrier de compétitions resserré. « Des réflexions sont en cours, assure-t-on du côté de Paris 2024, pour offrir aux handballeurs la meilleure expérience des Jeux. »

    Nicolas Lepeltier

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    L'Humanité

    Bande dessinée « On ne naît pas homme... »

    Prescription culture

    Pierre Serna

    En 1915, Kafka écrivit un petit récit connu de tous, la Métamorphose. Un homme se réveillait en insecte et devait vivre le restant de sa vie ainsi. En 1917, il réitéra une métamorphose en sens inverse, celle d’un singe devenu homme à force d’efforts et venant présenter lui-même son cas aux membres d’une académie. En 2022, Mahi Grand en offre une interprétation remarquable qui pose des questions vertigineuses. Qu’est-ce que le concept d’un singe capturé ? Une cage ! De telle sorte que s’il veut sortir de son enfermement, la seule solution est de ne plus être singe.

    Un singe hors d’une cage n’en est plus un. Mais alors, comment devenir un homme ? Par l’imitation. Cela commence par apprendre à cracher, puis fumer et enfin boire du schnaps jusqu’à plus soif. En clair, être un homme, c’est faire l’humain, imiter les autres pour reproduire ce qu’ils font de façon identique. Un être humain est un singe qui a trouvé une issue à sa cage en répétant mécaniquement ce que font les autres.

    À ce compte, les académiciens ne sont que des hommes-singes démasqués par le singe-homme. Implacable, la leçon s’impose : se sentir bien n’est que réaliser à quel point on est enfermé dans le monde des hommes. Terrible, la seconde leçon s’abat, lourde de sens : dans ce monde de mâles dominants, ce sont toujours les guenons qui sont exploitées. Une très forte mise en images de l’inhumaine humanité.

    bande dessinée
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Aunque el ingrediente principal del salmorejo cordobés es el tomate, fruto cuya época de gloria es el verano, no hay ninguna ley que prohíba usar otro tipo de hortaliza que esté en temporada cuando hace frío. Basta con aprovechar la técnica del clásico andaluz y sus aderezos habituales para crear una versión invernal, algo que se ha hecho toda la vida sin grandes dramas en este tipo de preparaciones: ahí están la porra antequerana de naranja o la porrilla de habas para demostrarlo.

    Este principio guía el salmorejo de zanahoria que el chef Rodrigo de la Calle sirve en Virens, su restaurante de Barcelona centrado en las verduras. Aunque De la Calle practique la "alta cocina verde" allí y en su local de Madrid, El Invernadero, la receta es perfectamente factible en casa. El propio cocinero explica el procedimiento en el vídeo de arriba: dale al play y disfruta.

    SALMOREJO DE ZANAHORIA DE RODRIGO DE LA CALLE

    Ingredientes

    Para unas 4 personas

    • 350 gr de zanahorias de manojo
    • 450 ml de caldo de verduras
    • 100 g de aceite de oliva virgen extra
    • 2 rebanadas de pan de molde
    • 1 diente de ajo
    • Sal

    Guarnición

    • 8 zanahorias pequeñas
    • Hojas de zanahoria fritas
    • Hojas de kale fritas
    • Mató o requesón
    • Brotes o germinados

    Preparación

    1. Escaldar las zanahorias en agua hirviendo un par de minutos. Raspar con un estropajo limpio las más pequeñas de la guarnición. Las demás, asarlas en el horno a 220 grados unos 15 minutos o hasta que estén tiernas, y después tostarlas ligeramente por fuera con un soplete si se tiene. También se pueden hacer en la parrilla en vez de usar horno y soplete.
    2. Triturar las zanahorias asadas con el caldo, el pan, el ajo, el aceite y sal. Ajustar de espesor con más caldo o más pan, y pasar por el chino para que la crema quede más fina.
    3. Servir con las zanahorias pequeñas, hojas de kale y de zanahoria fritas, mató o requesón desmigado, brotes y un chorrito de aceite final.
    L'Humanité

    Théâtre Dickinson en scène

    Prescription culture

    La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) a produit une œuvre d’une puissance haletante, composée dans sa chambre, qu’elle a choisi de ne pas quitter pendant une trentaine d’années. Cette claustration volontaire, qui ne l’empêchait pas d’entretenir une correspondance frénétique, a inspiré à l’autrice de théâtre Catherine Benhamou une pièce délicate et flamboyante. Au fil de son existence, elle explore le lien que cette artiste cloîtrée entretint avec sa famille et ses pairs, avec la nature et son propre corps, et évidemment avec l’inspiration poétique. Cet enfermement traduit une souffrance délirante, et aussi un acte politique, comme seule possibilité d’existence pour une femme créatrice. La poétesse accéda à la paradoxale liberté de l’écriture au prix de la disparition au monde de son corps. Un texte féministe d’une grande intensité.

    Littérature
    Le Monde

    Football : la force offensive des « titis » chez les Bleus

    Trois des sept attaquants choisis par Didier Deschamps pour affronter la Côte d’Ivoire, vendredi, et l’Afrique du Sud, mardi prochain, sont passés par la formation du PSG, sans que le club les retiennent.

    Dans la famille « titi offensif », il y a l’aîné, Kingsley Coman, entré en équipe de France de football en novembre 2015. Six ans plus tard, c’était au tour de Moussa Diaby de connaître son baptême du feu avec les Bleus. Appelé pour la première fois pour les deux matchs amicaux contre la Côte d’Ivoire (25 mars) et l’Afrique du Sud (29 mars), Christopher Nkunku complète le triptyque en attaque de ces joueurs originaires de Paris ou de sa banlieue et formés au Paris-Saint-Germain.

    Football : la double casquette de l’intendant des Bleus indispose les agents de joueurs

    Au total, huit des vingt-trois joueurs convoqués par le sélectionneur, Didier Deschamps, font partie de ces « titis » passés par le centre de formation du PSG. Aux trois déjà cités s’ajoutent les gardiens Alphonse Areola et Mike Maignan, les milieux Adrien Rabiot et Mattéo Guendouzi ainsi que le défenseur Presnel Kimpembe.

    Mais seul ce dernier est encore pensionnaire du club de la capitale, dans lequel il est difficile de se faire une place après sa formation. Les horizons financiers offerts par la prise de pouvoir des Qataris en 2011 ont marqué l’avènement d’une politique sportive nouvelle. Cette dernière repose essentiellement sur le recrutement de stars mondiales, souvent étrangères, dans une double perspective de rayonner et d’être rapidement performant au plus haut niveau.

    Kingsley Coman a vite compris que ce besoin immédiat du résultat allait avoir raison de son bail parisien. « Ce qui est difficile dans la situation du PSG, c’est qu’ils veulent des résultats tout de suite. Avec le développement des jeunes (…), il faut attendre trois ou quatre ans. Peut-être qu’ils n’avaient pas cette patience-là », analysait le natif de la capitale, invité du Canal Football Club dimanche 20 mars. Il a rejoint la Juventus Turin après une seule saison (2013-2014) quasi blanche, et deux petites entrées en championnat.

    Un exode dicté par la politique sportive

    Christopher Nkunku a dû attendre sa troisième et dernière saison pleine à Paris pour obtenir un temps de jeu favorisant sa progression (13 titularisations en Ligue 1, soit autant que les deux exercices précédents). Une dernière année achevée sur une mauvaise note, et un tir au but manqué, synonyme de défaite face à Rennes en finale de la Coupe de France 2019. Il choisit quelques mois plus tard de quitter son club, pour s’engager avec Leipzig contre une indemnité de 15 millions d’euros.

    En trois ans et demi à Paris, il n’a jamais pu réellement se frotter au très haut niveau, avec moins de trente minutes disputées en Ligue des champions. En février 2021, il confiait au micro de Canal Plus les motivations de son départ :

    « L’arrivée de Tuchel m’a fait réfléchir. Le fait de commencer une saison sans connaître mon rôle, c’est compliqué. »

    Le PSG est le quatrième pourvoyeur de joueurs professionnels au sein des cinq grands championnats européens

    La présence massive de « titis » au plus haut niveau international entretient le paradoxe. Une récente étude du Centre international d’étude du sport (CIES) sur les centres de formation en 2021 montre que le PSG est le quatrième pourvoyeur de joueurs professionnels (30) au sein des cinq grands championnats européens.

    « La qualité de tous ces joueurs a été identifiée par les éducateurs du Paris-Saint-Germain, mais c’est juste l’éternel discours sur le temps de jeu qui fait surface », analyse Patrick Guillou, spécialiste du championnat allemand qu’il commente depuis 2004 (aujourd’hui sur la chaîne BeIN Sports) et où évoluent Coman (Bayern Munich) et Nkunku (Leipzig), mais également Diaby, venu gonfler les rangs de Leverkusen depuis l’été 2019, lui aussi pour un montant oscillant autour de 15 millions d’euros.

    L’Allemagne comme tremplin vers l’équipe de France

    Le pays voisin a su donner à ces jeunes talents du temps de jeu et de la visibilité. Kingsley Coman s’y est envolé en 2015 après sa saison turinoise pour rejoindre le Bayern Munich, où il a remporté six championnats et une Ligue des champions en 2020. L’ailier bavarois s’y est imposé comme une référence. S’il leur reste encore du chemin à parcourir pour imiter leur aîné du centre de formation – élu par ses pairs « Titi d’or » en 2012 et 2013 –, Christopher Nkunku et Moussa Diaby ont également fait le choix de fouler les pelouses allemandes pour poursuivre leur progression.

    « Les marchés allemands recrutent de très jeunes joueurs à fort potentiel, en leur promettant (...) une progression »

    « Les marchés allemands recrutent de très jeunes joueurs à fort potentiel, en leur promettant un temps de jeu conséquent et une progression au contact de grands joueurs. Sans oublier le plus important, la possibilité d’exprimer leur talent dans les compétitions européennes, essentielles pour atteindre le niveau international », décrypte Patrick Guillou. L’âge moyen des joueurs y est parmi les plus bas (26,55 ans), selon une étude menée par le CIES en janvier 2022 sur 15 championnats.

    Après deux saisons d’adaptation outre-Rhin, Nkunku explose au plus haut niveau, avec 15 buts et 9 passes en championnat sur l’exercice en cours. Sans oublier ses sept réalisations en six matchs de Coupe d’Europe, dont un retentissant triplé sur la pelouse de Manchester City en septembre.

    Malgré une saison fournie au PSG sous les ordres de Thomas Tuchel (25 apparitions en Ligue 1), Moussa Diaby a fait le choix de partir. « Je suis sorti de ma zone de confort en quittant Paris. En Allemagne, on trouve ce qu’on est venu chercher : du temps de jeu, de la confiance », confiait-il à l’AFP en août 2021. Et comme son ex-compère parisien, la troisième saison est celle de l’explosion, avec là aussi des statistiques régulières sur le plan domestique (12 buts et 7 passes) et continental (4 buts et 2 passes en huit sorties de Ligue Europa).

    Polyvalents et affirmés avec des références au plus haut niveau européen, ils tenteront de se faire une place dans le nouveau système de jeu de Didier Deschamps, qui tend vers le 3-4-3 (trois défenseurs, quatre milieux, trois attaquants). Si Kingsley Coman a montré des aptitudes pour s’y installer, Diaby (4 sélections) et Nkunku (0) devront profiter de ces matchs amicaux pour prouver qu’ils forment une alternative crédible au trident offensif Mbappé-Benzema-Griezmann en vue du Mondial au Qatar.

    Walid Kachour

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    Le Monde

    Mondial 2022 : l’Italie échoue à se qualifier face à la Macédoine du Nord

    Pour la deuxième fois consécutive, l’Italie ne participera pas à une Coupe du monde de football, après sa défaite surprise contre la Macédoine du Nord (0-1).

    Coup de tonnerre : l’Italie, malgré son sacre à l’Euro et ses quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, n’ira pas au Qatar cet automne, éliminée du Mondial par l’équipe de Macédoine du Nord (0-1) après un surprenant match de barrage, jeudi 24 mars à Palerme.

    La Squadra Azzura, incapable de marquer malgré une avalanche d’occasions (trente-deux tirs), a été crucifiée dans le temps additionnel par l’attaquant macédonien Aleksandar Trajkovski (90+2), un ex-joueur de… Palerme.

    La Macédoine en finale de barrage face au Portugal

    La Macédoine, globalement inoffensive pendant 90 minutes, a gagné le droit d’aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit : aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.

    Très loin de sa légèreté de l’été 2021, quand elle avait séduit l’Europe et triomphé de l’Angleterre à Wembley, la Nazionale de Roberto Mancini a buté pendant 95 minutes sur la courageuse équipe macédonienne. La voilà revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l’avait laissée la défaite, en barrages aller-retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis soixante ans.

    Football : l’Italie doit être de nouveau d’attaque pour rallier la Coupe du monde 2022

    Pour tenter d’alléger la pression, l’Italie avait mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33 000 spectateurs), une première dans le pays depuis le début de la pandémie de Covid-19 il y a deux ans. Mais c’est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporteurs de Macédoine du Nord qui a fait la fête au coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.

    « Petit Bras »

    Il y avait chez ces Azzurri sous pression, rattrapés pas leurs fantômes de 2017, beaucoup d’envie mais aussi trop de frénésie. Ils ont forcé trop de frappes, comme Marco Verratti au-dessus (25e) imité par Niolo Barella à côté (28e), quand ils n’ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Ciro Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Lorenzo Insigne (33e). La plus grosse occasion italienne de la première période a été pour Domenico Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n’a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e).

    Trop heureuse de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance : Alessandro Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Darko Churlinov qui filait au but (39e) et Gianluigi Donnarumma s’est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Aleksandar Trajkovski (45e).

    Football : Egypte-Sénégal et Cameroun-Algérie, principales affiches des barrages de la Coupe du monde

    Comme rattrapée par ce « petit bras » que redoutait la veille Chiellini, l’Italie a tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manœuvre mais un Berardi si maladroit : il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d’un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e). Quand ça ne veut pas…

    Les remplaçants – Giacomo Raspadori entré à la place d’un Insigne transparent, Lorenzo Pellegrini et Joao Pedro – n’ont pas fait mieux, voyant toujours un pied repousser leur frappe. Et alors que Roberto Mancini lançait Chiellini dans le bain pour l’assaut final, c’est la Macédoine du Nord qui a frappé. Donnarumma n’a rien pu cette fois-ci. Le gardien du PSG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.

    Guerre en Ukraine : la Russie reste bannie des qualifications pour le Mondial 2022 de football

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Cicatrices et mémoires blessées

    Tribune. Nous sommes 39 % de jeunes Français de 18 ans à 35 ans ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, emplis de récits ou de silences assourdissants qui nous furent imposés ; 39 % à nous questionner aujourd’hui sur nos identités respectives, nourries d’histoires familiales encore troubles, d’un rapport à la France parfois malmené, d’identités trop souvent rabaissées.

    Durant la période qui court – entre le 19 mars, soixante ans après les accords d’Evian qui devaient mettre fin à la guerre d’Algérie, et le 5 juillet, date anniversaire de l’indépendance de l’Algérie –, chacun d’entre nous portera une attention particulière à la parole publique. Cette parole qui a tant de fois dévoyé nos mémoires, au profit de la division de nos parents ou de celle de nos grands-parents entre eux, mais aussi avec le reste de la société française.

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Plus encore, nous porterons une attention toute particulière à la parole de l’Etat, celle qui n’a jusqu’à présent jamais posé les mots justes, ou porté d’actions assez fortes pour contrecarrer les nostalgiques et les marchands de fantasmes racistes et antisémites.

    Alors que de nombreux pas ont été réalisés ces derniers mois pour apaiser chacune des mémoires, certaines vérités n’ont pas encore été dites. Notre pays porte en lui les cicatrices de cette période. Des mémoires blessées pour lesquelles l’Etat se doit de regarder l’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie avec courage et lucidité.

    Le président de la République l’a écrit : « L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance. » Alors, que pouvons-nous attendre, nous, descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs ou d’immigrés, de ces célébrations du soixantenaire ?

    « Entre les barbelés, les enfants de harkis du camp de Bias dribblent pour échapper à la folie postcoloniale »

    Bien souvent, certains nous expliquent que traiter de cette histoire serait trop risqué, que dire une vérité pour les uns froisserait les autres, qu’en période électorale, ce serait jouer avec le feu et que surtout, en cette période trouble pour l’Europe, tous les efforts doivent se tourner vers l’Ukraine.

    Mais qu’y a-t-il aujourd’hui de plus risqué en France que de se voir à nouveau imposer le silence, par une frange de la société qui refuse encore de regarder l’histoire en face ? Qu’y a-t-il aujourd’hui de plus risqué que de laisser la possibilité à certains de rejouer encore et toujours, au travers de leur refus du vivre-ensemble, une vengeance au sein de notre propre société ? Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que la totalité des faits soit enfin reconnue ? Jusqu’à quand notre société restera encore engluée dans ce passé qui refuse au présent l’égalité réelle de tous ses citoyens ?

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    Le Monde

    Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée

    Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.

    Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.

    Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

    Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.

    « La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »

    Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.

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    L'Humanité

    Récit Colette Fellous raconte la vie avec Marguerite Duras

    Prescription culture

    Didier Pinaud

    Colette Fellous, qui a suivi tous les séminaires de Roland Barthes de 1972 à 1976, où elle avouera avoir appris la vie, et à dire « je », fut aussi une grande amie de Marguerite Duras qui disait de la vie qu’elle lui servait à écrire, ce qui fit d’elle « un écrivain majeur » soutient Colette Fellous dans ce récit qui est aussi un essai intitulé le Petit Foulard de Marguerite D. Le petit foulard de soie léopard que Duras portait si souvent était leur secret à elle deux, jusqu’à aujourd’hui où Colette Fellous nous dévoile que c’est elle qui le lui avait offert en 1987, comme elle lui avait offert aussi un parfum Guerlain, mais avec beaucoup moins de succès…

    Barthes disait : « J’ai une maladie, je vois le langage », comme l’avait relaté Colette Fellous dans la Préparation de la vie (Gallimard, 2014). Elle y racontait que Barthes était devenu son guide vagabond, qui apparaissait et disparaissait, un peu comme les Coréens dans le roman Emily L. (Minuit, 1987), que Colette Fellous désigne comme le plus beau livre de Marguerite Duras, laquelle le lui confirmait volontiers – « le plus complet, le plus ambigu, le plus douloureux, le plus vrai ». Colette Fellous revient sur l’entretien qu’elle avait eu avec elle, tout comme elle avait orchestré le célèbre dialogue télé­visé entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard… Ça s’était passé rue Saint-Benoît, chez Marguerite Duras : « Les yeux de Godard écoutaient la voix de Marguerite », dit Colette Fellous. Chacun sait que ces deux voix-là ne s’éteindront jamais, ni celle de Godard ni celle de Duras : « C’est par le manque qu’on dit les choses, le manque à vivre, le manque à voir. Par le manque de lumière qu’on dit la lumière, le manque de désir qu’on dit le désir, par le manque de l’amour qu’on dit l’amour. Je crois que c’est une règle absolue. »

    marguerite duras
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste

    Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.

    Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.

    "La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscrit

    Le terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !

    Une tribu hétéroclite

    Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.

    Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

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    L'Humanité

    Anthologie Langage, langue à-jeu

    Prescription culture

    Nicolas Mathey

    Dans les années 1960, le pataphy­sicien Noël Arnaud prononça une série de conférences consacrées aux usages ­bizarres et décalés de la langue, qu’il nomma charabias, galimatias et autres turlupinades.

    L’écrivain Patrick Fréchet, qui publie une anthologie de textes littéraires inspirée du plan de ces conférences, nous donne enfin et heureu­sement accès à ce festival de langues parodiques, inconnues, jargonnantes, hybrides…

    Parmi ces délices de création poétique, on trouve aussi l’argot des malfaiteurs, le jobelin de François Villon.

    Au chapitre des injures, le divin marquis. Le feu d’artifice se conclut par des amphibilogies et des néolangages : « langue à-jeu », du poète Jean-Pierre Brisset en 1883, « sauvages langaisons », du Julio Cortazar de Marelle en 1963. Kouic est aussi drôle et profond que Couik, l’oiseau du temps des ­cavernes. N.  M.

    Littérature
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie

    Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.

    Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.

    Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

    Le 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »

    M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    « Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».

    Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.

    Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».

    Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    La candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.

    Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.

    Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».

    « Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait »

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »

    En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.

    « Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.

    Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Trois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.

    Une rancœur tenace

    L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.

    Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».

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    Le Monde

    L’Algérie est partout aujourd’hui

    Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.

    Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.

    Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?

    Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.

    Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.

    Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.

    De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.

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    L'Humanité

    Lecture au petit bonheur et en pleine ville !

    Prescription culture

    Essai Dans son livre, Inventons un nouvel art de vivre populaire, Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, propose un plaidoyer pour une politique urbaine à hauteur d’humain.

    Jean-Philippe Milesy

    Saint-Just voulant résumer l’œuvre de la Révolution proclamait : « Le bonheur est une idée neuve en Europe ! » Près de deux cent trente ans après l’exécution du révolutionnaire par les thermidoriens, le bonheur réapparaît au cœur du débat politique. C’est d’abord Michaël Foessel, philosophe et professeur à l’École polytechnique, qui publie Quartier rouge : le plaisir et la gauche (Presses universitaires de France, 2022) et qui revendique que « dans le projet égalitaire de la gauche, il y a aussi une promesse sensuelle ».

    C’est ensuite Fabien Roussel qui, curieusement, s’attire bien des foudres pour revendiquer ouvertement et concrètement la « France des Jours heureux » et le bonheur au cœur de son programme. C’est enfin l’ouvrage que publie Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, et qu’il a intitulé Inventons un nouvel art de vivre populaire. C’est sur ce dernier opus que nous nous arrêterons ici.

    Gennevilliers est un territoire complexe. Ancienne terre d’accueil des impressionnistes, elle est devenue le premier port fluvial de France et accueille de nombreuses entreprises, dont une usine Safran (aéronautique, 1 500 personnes), mais aussi le siège du Groupe Up (économie sociale). Cataloguée « ville ouvrière », avec la condescendance que cela revêt trop souvent, sa population est très « normale », correspondant pour l’essentiel à la composition sociale de la France.

    Patrice Leclerc dans son livre revient clairement sur des idées pourtant très répandues comme l’impératif de « mixité sociale » ou les discours sur « l’ascenseur social » qui lui paraissent perpétuer une certaine « humiliation » des classes populaires. Pour autant, il rejette l’idée que les quartiers ouvriers seraient des « ghettos », et il ne cantonne pas ses programmes aux seuls logements sociaux. Ces quartiers sont, en associant leurs habitants aux projets de développement, devenus des terres du bien-vivre. Le maire qu’il est s’est parfois retrouvé en porte-à-faux devant le premier accueil fait à certains de ses projets. Il s’agit de discuter, convaincre et parfois aussi céder. Mais la clé de ce « nouvel art de vivre » est bien la mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de projets de vivre en commun. Et, de fait, la commune des Hauts-de-Seine se développe dans une certaine harmonie autour de services publics locaux, qu’il s’agisse d’éducation ou de santé, et d’insertion de la ville dans son territoire, qu’il s’agisse de l’établissement public territorial (EPT) Boucle nord de Seine ou de l’ensemble métropolitain.

    « Coexistence », « droit au beau », « émancipation », « culture » sont parmi les mots-clés de la politique conduite depuis des années par les municipalités, communistes, qui se sont succédé depuis les années 1930 et qui se sont toujours donné la peine d’évoluer à l’écoute de leurs électeurs et plus largement de leur population.

    L’abeille qui figure sur la couverture de cet ouvrage est sans doute le symbole du travail patient mené collectivement pour assurer ce nouvel art de vivre populaire.

    Essaispatrice leclercgennevilliers
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.

    Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.

    Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?

    En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.

    Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?

    Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.

    Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…

    C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.

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    Le Monde

    Climat d’épouvante

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    Tribune. Pour contrer l’invasion russe de l’Ukraine, les pays membres de l’OTAN ont choisi de livrer une guerre économique agressive à la Russie. Ils devraient également appliquer des sanctions ciblées contre les kleptocraties africaines alliées du Kremlin et sous influence de l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine, le Groupe Wagner. Ces mesures viseraient à combattre la montée en puissance d’Etats criminels, satellites de la Russie, utilisés comme des réservoirs de ressources naturelles et humaines pour soutenir, à long terme, l’effort de guerre russe.

    En retrait depuis la chute de l’empire soviétique, le Kremlin a renforcé son activité diplomatique sur le continent africain à partir de 2017, en promouvant un discours très anti-occidental et des accords de type « armes et protection contre ressources minières et stratégiques ». Ce rapprochement, confirmé par le premier sommet Russie-Afrique, qui s’est tenu à Sotchi en octobre 2019, n’a rien d’anodin.

    « Ce camp est devenu un centre de torture » : au Mali, l’armée et Wagner accusés d’exactions sur des civils

    Historiquement, l’Afrique a surtout été considérée pour ses réserves de ressources stratégiques. Sur fond de pillage colonial exercé par les puissances européennes, le continent a joué un rôle essentiel au cours de la seconde guerre mondiale en participant à l’effort de guerre aux côtés des pays alliés. Avec la menace d’une troisième guerre mondiale, le Kremlin entend lui aussi s’assurer d’une contribution africaine.

    C’est ainsi que la Centrafrique, longtemps considérée comme un pré-carré français, a fait son entrée en 2018 dans la sphère d’influence russe. Ce pays riche en ressources naturelles, classé 188 sur 189 selon l’indice de développement humain et décimé par deux décennies de conflits armés meurtriers, est devenu en quatre ans un modèle que Moscou entend exporter à d’autres pays africains. Estimée à quelque 2 000 hommes, la présence du Groupe Wagner y a profondément modifié le paysage politico-sécuritaire et économique.

    The Sentry, l’organisation pour laquelle je travaille, a confirmé le financement par le groupe russe de vastes campagnes de propagande anti-françaises, anti-ONU et anti-occidentaux. Au cours de l’année 2020, un véritable hold-up électoral s’est joué, sur fond de guerre d’influences, forçant le second mandat du président Faustin-Archange Touadéra et une quasi-mise sous tutelle du pays par le Groupe Wagner.

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    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    Le Monde

    SANS TITRE

    Editorial du « Monde ». Vitrine de la démocratisation de l’Afrique de l’Ouest après la fin d’une longue dictature en 1991, le Mali a commencé à se décomposer dans les années 2010, affaibli par la corruption de son régime et ébranlé par une rébellion touareg alliée aux islamistes, renforcée par les combattants et les armes « libérés » par la chute du colonel Kadhafi en Libye. L’intervention militaire française, déclenchée en 2013 à la demande de Bamako, a sans doute empêché le pays de tomber, jusqu’à présent, entre les mains des djihadistes.

    Mais son échec, sanctionné par la décision de retrait annoncée le 17 février par Emmanuel Macron, accélère le raidissement de la junte qui a pris le pouvoir en mai 2021, dans le sens d’une rupture brutale avec la France, d’un rapprochement avec la Russie et d’un écrasement des libertés.

    Les contours du retrait militaire français du Mali se précisent

    La décision, annoncée le 18 mars par les autorités maliennes, de « suspendre » la diffusion des programmes de Radio France internationale (RFI) et de la chaîne France 24 est la dernière en date des manifestations de cette inquiétante dérive. Le motif invoqué par les militaires maliens est la retransmission de reportages où s’expriment des victimes d’exactions commises par l’armée malienne et, probablement, par des mercenaires du groupe privé russe Wagner. Or ces actes de torture et ces meurtres visant des civils sont documentés tant par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, qui les a qualifiés de « graves violations du droit international », que par des enquêtes du Monde et de Jeune Afrique.

    La coupure des émissions des chaînes françaises accusées par la junte de chercher à la « déstabiliser » s’inscrit dans un climat marqué par la multiplication des menaces visant à faire taire toutes les voix critiques et les opposants. Les militaires au pouvoir, qui ont privé d’accès aux soins l’ancien premier ministre Boubèye Maïga qu’ils avaient fait incarcérer, ont une part de responsabilité dans son décès, lundi 21 mars.

    Alarmante, l’atteinte à la liberté d’information cible aussi les médias maliens, auxquels les militaires interdisent de relayer les enquêtes de RFI et de France 24. Le silence imposé à ces médias très populaires vise à priver les Maliens d’informations fiables, pour mieux imposer la propagande antifrançaise des militaires et leur alliance avec Moscou.

    De fait, la censure des programmes français marque une nouvelle avancée de l’influence russe en Afrique de l’Ouest. La junte malienne joue sur la frange de l’opinion prompte à justifier sa décision par le « précédent » que constituerait l’interdiction par l’Union européenne des outils de propagande russes que sont RT et Sputnik, au titre de sanction contre l’agression de l’Ukraine. Alors que des mercenaires russes défendent le pouvoir en place à Bamako, la coupure de RFI et de France 24 laisse le champ libre à Moscou pour investir l’espace médiatique laissé vacant.

    Guerre en Ukraine : le Mali et la Centrafrique restent arrimés à la Russie

    Le refus de certains pays africains de condamner la guerre en Ukraine à l’ONU encourage la Russie à pousser ses pions en Afrique en cherchant à attiser la colère contre l’ex-colonisateur. Dans les années 1950-1990, la guerre froide Est-Ouest a alimenté les conflits en Afrique. Le retour d’un climat comparable ne fait que compliquer l’équation de la politique de la France à l’égard de l’Afrique. S’ajoutant aux appétits chinois et à l’agressivité des djihadistes, les ambitions de Vladimir Poutine, accueillies avec bienveillance par certains Africains, pèsent désormais aussi sur le continent.

    Le Monde

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    Le Monde

    Au Soudan du Sud, un processus de paix à bout de souffle

    Un seul des volets de l’accord de paix a été mis en œuvre : la recomposition des structures de gouvernance du pays.

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    Analyse. Une mise en œuvre « très lente », « des difficultés récurrentes ». De l’aveu même de Charles Tai Gituai, le chef de la commission qui supervise le processus de paix au Soudan du Sud, la réconciliation patine dans le plus jeune Etat du monde. Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé, mardi 15 mars, une résolution renouvelant pour un an la mission de casques bleus dans le pays, les inquiétudes se multiplient sur les risques d’une reprise des affrontements entre factions rivales.

    Indépendant du Soudan depuis juillet 2011, le Soudan du Sud aurait pu espérer un bel avenir grâce à ses ressources naturelles, notamment pétrolières, et un vaste potentiel agricole. Mais le pays a été rattrapé par ses divisions. En décembre 2013, Salva Kiir, le président sud-soudanais, et Riek Machar, son vice-président, sont entrés en conflit ouvert, entraînant un cycle de violences qui aurait fait 400 000 morts en cinq ans selon les estimations.

    Un accord de paix a été signé en septembre 2018, sans toutefois parvenir à empêcher la prolifération des violences au niveau communautaire. En février 2020, la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale – Riek Machar retrouvant son poste de vice-président aux côtés de son rival, le président Salva Kiir –, avait fait espérer une sortie durable du conflit.

    Les 400 000 spectres qui hantent le rêve saccagé du Soudan du Sud

    Mais deux ans plus tard, un seul des volets de l’accord de paix a été mis en œuvre : la recomposition des structures de gouvernance du pays. Après la formation du gouvernement d’unité, l’Assemblée législative de transition a fini par être investie en août 2021. Les gouvernements et Parlements des Etats régionaux ont eux aussi été recomposés, après de longues tractations entre les différents signataires.

    Pendant ce temps-là, la situation humanitaire n’a fait qu’empirer, aggravée par la pandémie de Covid-19 et des inondations d’ampleur historique. Ce sont plus de 70 % des Sud-Soudanais qui manqueront de nourriture en 2022, selon l’ONU. En outre, si le cessez-le-feu entre les signataires de l’accord a bel et bien tenu, les violences au niveau local ont flambé, faisant des centaines de victimes. Et un conflit actif est toujours en cours dans le sud du pays.

    « Les mois qui viennent vont être cruciaux »

    « Il y a un manque de confiance et de volonté politique pour faire avancer la mise en œuvre de l’accord de paix », déplore Siv Kaspersen, l’ambassadrice de la Norvège à Juba, tout en l’admettant : « Cet accord est tout ce que nous avons ! ». Alors que la période de transition doit se terminer dans moins d’un an avec la tenue d’élections, « les mois qui viennent vont être cruciaux », prévient-elle.

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    Le Monde

    En Tunisie, le renouveau des semences paysannes

    La pandémie et la crise du prix du blé due à la guerre en Ukraine ont remis au centre du débat la problématique de la sécurité alimentaire dans le pays.

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    Youssef Hammouda et sa femme Samira supervisent le tri des graines dans leur ferme de Zaghouan, dans le nord de la Tunisie. Face au tamis, il faut de la dextérité et de la patience pour séparer le blé « mahmoudi » des autres graines et des mauvaises herbes. Cette semence locale qui a été transmise à Youssef par sa famille est précieuse, « plus saine et plus robuste » que les variétés importées, selon le cultivateur.

    Il en a distribué à d’autres agriculteurs de la région et vend une partie de son blé à une coopérative de deux cents femmes, Lella Kmar Beya, qui le transforment en couscous traditionnel et bio. « Nous n’avons jamais utilisé d’engrais car la graine est de bonne qualité et résiste aux aléas climatiques », souligne-t-il.

    Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique

    Un tel circuit de production est devenu rare en Tunisie. Considéré, dans l’Antiquité, comme le « grenier à blé de Rome », le pays importe aujourd’hui 50 % de ses besoins en céréales, dont 84 % du blé tendre, utilisé pour la fabrication du pain, et près de 50 % du blé dur, pour celle du couscous. Cette dépendance aux marchés extérieurs s’était fait ressentir pendant la crise du Covid-19, à cause de la fermeture des frontières et de la perturbation des échanges mondiaux de produits alimentaires. Elle est à nouveau prégnante : l’Ukraine en guerre est l’un des principaux exportateurs de blé et de céréales vers la Tunisie et la hausse mondiale du cours accentue les inquiétudes autour des stocks, faisant craindre pour la sécurité alimentaire dans les mois à venir.

    « Multiplier les variétés locales »

    Les semences paysannes, parce qu’elles sont bien adaptées au terroir tunisien, sont mises en avant comme l’une des alternatives pour mieux faire face à ce genre de chocs, et revenir à une agriculture plus adaptée au changement climatique. Elles ne pourront pas se substituer complètement aux produits importés, mais « il faut relancer le débat sur la nécessité de cultiver et multiplier ces variétés locales », plaide Karim Daoud, agriculteur et membre du Synagri, le second syndicat agricole du pays.

    Présidente de l’Association tunisienne pour la permaculture, Rim Mathlouthi milite elle aussi, depuis 2014, pour la réhabilitation des semences qui faisaient autrefois la richesse du sol tunisien. « Nous faisons de la pédagogie, nous rendons visibles les agriculteurs comme Youssef et nous les mettons en contact avec d’autres lors de la fête annuelle des semences paysannes », explique-t-elle. « L’objectif est de préserver une agriculture qui a pratiquement disparu dans les années 1970 à cause de l’arrivée des semences hybrides étrangères, prétendument plus performantes, mais très exigeantes en engrais et autres intrants. »

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    L'Humanité

    Liliane Giraudon et la polyphonie des Amazones

    Prescription culture

    Poésie De la mythologie de la guerre des sexes au deuil amoureux, un livre pour questionner ce que les femmes font à la poésie et ce que la poésie fait d’elles.

    Alain Nicolas

    Penthésilée, reine des Amazones, fut, selon Homère, tuée par Achille. Kleist inverse l’issue du combat. Le poète allemand fait du héros grec la proie partagée de Penthésilée et de ses chiens : « Elle, la gorge ; eux, la nuque. » Liliane Giraudon, en évoquant cette réversion du mythe, n’en fait pas une revanche : « On n’en finit plus de ces combats. » Pour autant, il ne s’agit pas de déposer les armes, mais de constater la vanité de « la restau­ration inutile des scènes historiques ». « Le héros est une chose traînée derrière un char. » « Achille appartient à l’art et à la pourriture. » Et, surtout, « le conte de fées est un déchet ». Si cette parole est assez forte pour servir de titre à une des sections de Polyphonie Penthésilée, elle n’empêche pas de questionner frontalement « ce que les femmes font à la poésie ».

    « Ce que les femmes font à la poésie/pourrait se renverser/en ce qu’il est advenu d’elles. »

    Liliane Giraudon remet en cause la « logique patriarcale du supérieur » dans tous les domaines, imposant la présence puissante et crue du corps et le « tumulte » de la langue.

    « Ils disaient qu’ils disaient quand ils disaient/hommes pleins d’hommes/une poésie patriarcale bien verticale/manifestes comiquement phalliques/­à nous le fatras/la prose horizontale. »

    De cette guerre cependant, de ce « pourrissoir », on ne saurait se satisfaire : « Vous seul êtes un vous/autant de je que de toi. » « Ni moi sans vous », poursuit-elle en écho à l’ancienne déclaration d’Iseut à Tristan. Dédiée à Jean-Jacques Viton et Henri Deluy, morts il y a juste un an à quelques semaines d’intervalle, Polyphonie Penthésilée a été écrite de leur vivant. C’est un livre de deuil, où le quotidien des derniers moments afflue et affleure, dans ces corps dont un détail suffit à montrer la détresse. On ignore parfois si une ligne se connecte à un paragraphe ou à un autre, plus sûrement aux deux. C’est peut-être là que joue la polyphonie que le titre annonce.

    Qui parle et à qui ? Le livre est un bruissement de voix, d’« amazones dans leurs petites armures » que Liliane Giraudon invite à parler sous son nom, sans en faire taire la pluralité, sans les assigner au « poétique », au « genre en littérature/pâle relique maintenue sous perfusion/par les besoins de l’industrie ». Polyphonie Penthésilée échappe aux catégories, laissant cependant l’autrice dans ce poignant face-à-face avec la langue :

    « Je me réjouis/Ce soir d’être si seule vérifiant/Navrée/Que tendrement peut s’écrire/Et pas déchirablement. »

    LittératurepoésieFéminisme
    Le Monde

    Des racines et des rêves : la sélection musicale du « Monde Afrique » #98

    Andreia chante le Cap-Vert de sa mère, Pierre Kwenders gravit le mont Kilimandjaro et Meskerem Mees nous entraîne dans son monde imaginaire.

    Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, rendez-vous avec des artistes issus des diasporas cap-verdienne, congolaise et éthiopienne, mais qui puisent autant dans leurs origines que dans leur imagination pour livrer des morceaux irrésistibles.

    « Sao Vicente », d’Andreia

    A l’entendre, on la croirait tout droit venue du Cap-Vert. Mais c’est bien en France, dans une cité de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), qu’est née Andreia Lima. Ce qui ne l’a pas empêchée de passer tous ses étés dans le pays de sa mère, où elle s’est imprégnée, au contact des habitants, et particulièrement de ses tantes, du riche patrimoine musical. C’est donc tout naturellement qu’on retrouve, aux côtés de sonorités afropop ou caribéennes, des influences de l’archipel lusophone dans son premier EP de sept titres, Nha Mundo, à paraître vendredi 25 mars. Le morceau São Vicente, dont le clip est sorti début mars, est dédié à l’île qui abrite Mindelo, « capitale culturelle » du Cap-Vert et lieu de naissance de Cesaria Evora.

    « Kilimanjaro », de Pierre Kwenders

    On connaissait le mont Kilimandjaro, point culminant de l’Afrique avec ses 5 891 mètres d’altitude. C’est désormais aussi un sommet de sensualité grâce à Pierre Kwenders, qui lui dédie son nouveau morceau, paru mardi 22 mars. Dans le clip, le visage du chanteur se greffe au corps d’icônes africaines et américaines telles que Fela Kuti et Whoopi Goldberg, mais aussi dans des scènes de films comme La Noire de…, d’Ousmane Sembène, et La Haine, de Mathieu Kassovitz. Né à Kinshasa (RDC) et installé à Montréal depuis deux décennies, le cofondateur du collectif « afrocentré » Moonshine sortira fin avril son troisième album, Josée Louis and The Paradox of Love, à la croisée de la rumba congolaise, de l’électro, de la pop et du jazz.

    « Where I’m From », de Meskerem Mees

    D’origine éthiopienne, Meskerem Mees est née en Belgique. Mais sur le morceau Where I’m From, dont le très beau clip sorti fin février mêle images filmées et animées, elle ne parle d’aucun de ces deux pays, mais d’un monde imaginaire où « on trouve du vin à la place de l’eau dans le ruisseau » et où « il n’y a ni roi, ni reine et c’est très bien ainsi ». S’accompagnant à la guitare acoustique et épaulée par la violoncelliste Febe Lazou, la jeune artiste a fait paraître en novembre 2021 son premier album, Julius, un petit bijou pop-folk de treize titres enchanteurs qui doivent plus à Bob Dylan qu’à Mulatu Astatke ou Jacques Brel. « Je transforme les émotions et les pensées en histoires et en chansons », précise-t-elle. La magie opère.

    Echos de Tunisie : la sélection musicale du « Monde Afrique » #97

    Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

    Pendant près d’un mois, du 26 mars au 22 avril, le festival Banlieues bleues s’installe pour la 39e fois au nord de Paris, de Nanterre (Hauts-de-Seine) jusqu’à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Une vingtaine de concerts, spectacles et performances sont prévus dans quinze lieux différents et les artistes africains seront bien représentés.

    Ainsi, le 2 avril à La Courneuve, la rappeuse sénégalaise T.I.E partira à la recherche des nouvelles représentations de genre, accompagnée par une soixantaine de participants et six artistes du collectif Les Femmes sauvages. On la retrouvera le 6 avril à Pantin aux côtés des rappeurs Mike Ladd et Juice Aleem, avant d’embarquer le 8 avril, toujours à Pantin, dans « l’éthiotranse » du groupe Kutu, emmené par le violoniste Théo Ceccaldi et les chanteuses Haleluya Tekletsadik et Hewan Gebrewold.

    Le 16 avril à Pierrefitte, place à Sam Mangwana, légende de la rumba congolaise ; et le 22 avril à Aubervilliers, ce sont les Maliennes Ami Yerewolo et Rokia Koné qui clôtureront le festival.

    Plus d’informations ici : www.banlieuesbleues.org

    Fabien Mollon

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    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

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    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Linda Caille

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    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    Publié le 06 mars 2022 à 08h00 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h38 Matthieu Giroux

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Publié le 03 mars 2022 à 15h21 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 18h28 Le Monde avec AFP

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel

    Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.

    Publié le 27 février 2022 à 00h43 - Mis à jour le 28 février 2022 à 10h34 Kyrill Nikitine

    « Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février

    Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.

    Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Ermeline Vicaire, première femme scribe française

    En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.

    Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice

    La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.

    Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner

    Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.

    Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »

    Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.

    Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt

    Critique Article réservé à nos abonnés

    La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »

    La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.

    Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna

    Sélection Article réservé à nos abonnés

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    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions

    Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.

    Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.

    Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans

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    « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »

    Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».

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    Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical

    Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.

    Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »

    « Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

    Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise

    Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.

    Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant

    Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.

    Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »

    Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».

    Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires

    En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.

    Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »

    Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.

    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

    Brève Article réservé à nos abonnés

    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

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    L'Humanité

    POésie Cent huit auteurs pour dire le monde maintenant

    Prescription culture

    Muriel Steinmetz

    Cette anthologie du Printemps des poètes réunit 108 poètes francophones contemporains autour de « l’Éphémère », thème de cette édition. Les plus jeunes sont nés dans les années 1990. Les plus âgés dans les années 1930. La plupart des textes sont des inédits. La force des voix féminines est impressionnante. Les nouveaux talents pullulent. De nombreux textes entrent en résonance avec le bruit du monde, d’autres sont décalés. L’ensemble s’offre comme un révélateur de ce qu’est la poésie aujourd’hui. Elle peut être dans la tonalité de l’événement et d’un présent qu’on pensait impensable.

    Violence et barbarie sont dénoncées. La révolte, l’espoir, l’inquiétude et la quête de liberté côtoient la pandémie avec ces « étudiants confinés », ces « milliers de malades éphémères intubés ». La menace écologique surgit, avec l’hypothèse d’une « fermeture définitive de la planète ». Le danger nucléaire se lit sur « les meubles couverts de poussière atomique ».

    On croise des peintres, Tintoret, Tiepolo, pour ne citer qu’eux, des musiciens comme John Coltrane, Chet Baker. Résonne la voix d’Artaud et se lisent parfois, en creux, les figures d’Aragon, Walser, Pessoa, Walter Benjamin... Souvent bousculée, la langue se mue en chant, voire en cri. Certains vont à la ligne à plaisir, ne craignent plus le vers.

    Au fil des pages, nous sommes en gare de Morlaix, à Istanbul, en Chine, dans une rue de Nantes… Sont aussi évoquées les forêts primaires, les neiges plus si éternelles, le permafrost. Internet, Instagram, le casque Sony sans fil disent l’époque connectée.

    Les formes sont multiples : « Prose poétique narrative, slam, poésie de la quotidienneté, poésie blanche ou élégiaque, interrogations métaphysiques, lyrisme ordinaire, intertextualité, cut-up, jeux oulipiens, et même, pourquoi pas, queue de comète du surréalisme », écrit Jean-Yves Reuzeau en préface.

    printemps des poètes
    L'Humanité

    Bruno Reidal, paysan du Cantal, assassin ordinaire

    Prescription culture

    Cinéma Vincent Le Port filme l’histoire vraie d’un jeune homme en proie à des pulsions meurtrières. Un premier long métrage de très belle facture.

    Marie-José Sirach

    Le 1er septembre 1905, un jeune paysan séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Un meurtre commis de sang-froid. Son forfait accompli, l’assassin se livre à la gendarmerie. L’affaire fait grand bruit dans les journaux de l’époque. L’atrocité du crime – la décapitation au couteau –, l’âge des protagonistes, le mutisme de l’assassin… Son cas est alors confié au professeur Lacassagne, médecin légiste, fondateur de l’école lyonnaise de la criminologie moderne, qui suggère à Bruno Reidal d’écrire sa vie, sans rien omettre.

    C’est à partir de ces écrits trouvés dans les archives de Lacassagne que Vincent Le Port a construit son film. Des confessions qui laissent entrevoir l’intelligence de ce jeune paysan, son goût pour la lecture, sa fascination, son rapport mystique à Dieu et à la religion, la violence des liens intrafamiliaux, la rudesse du monde paysan, sa condition sociale. Reidal est un petit paysan qui regarde, avec envie, avec amertume, nous ne le saurons jamais, les autres séminaristes, beaux jeunes hommes élégants issus des rangs de la petite bourgeoisie provinciale, quand lui marche dans des sabots rembourrés de paille.

    Une vie faite d’interdits et de désirs empêchés

    Le film est d’une grande pudeur et, pourtant, rien ne nous est caché, ni du geste criminel ni de cette confession portée par la voix off de celui qui incarne Reidal à l’image, Dimitri Doré, au jeu minimaliste fascinant. Les plans sur des paysages aux couleurs chaudes contrastent avec la noirceur des intérieurs miséreux des paysans, ces maisons au sol en terre battue, sans fenêtres pour mieux se protéger du froid. Le lieu du crime même est d’une beauté apaisante qui se heurte à la violence du geste meurtrier. Le réalisateur suit à la lettre le récit de Reidal, sa scolarité rythmée par les travaux à la ferme ; sa réussite scolaire et les frustrations qu’elle provoque ; sa ferveur religieuse où la vie et le péché se confondent. La vie de Bruno Reidal est une vie faite d’interdits, de désirs empêchés, de pensées sombres, noires, cruelles et terribles qui vont le conduire à commettre l’irréparable.

    Il y a quelque chose d’envoûtant dans le filmage de Vincent Le Port. La beauté de cette nature primitive filmée évoque des tableaux de maîtres. Les compositions de groupes, au sein de l’école, de la ferme familiale, ces reconstitutions des cartes postales d’antan en noir et blanc, témoignages précieux même si scénarisés qui nous sont parvenus, s’approchent au plus près de la condition des paysans d’alors. Le film est dominé par le poids de l’Église, de ses commandements aussi stricts que des coups de trique, auxquels voudrait se soumettre Bruno Reidal. Mais, aux prises avec ses pulsions meurtrières et sexuelles, il est impuissant à les contenir. Le film ne juge pas. Il nous permet de comprendre combien la frontière est ténue entre folie et normalité. L’itinéraire de Bruno Reidal est bien celui d’un enfant qui n’a pu lutter contre ses démons. Ses aveux disent la violence intérieure, ce glissement pro­gressif vers la folie. Ils racontent une société corsetée par des dogmes religieux incapables d’entendre la douleur et la détresse de ses enfants.

    cinéma
    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Joe Biden salue l'unité des Européens face à Poutine

    Anne Rovan

    Le président des États-Unis s'est joint, jeudi, à Bruxelles, à la première partie du sommet européen.

    Un front soudé face à Vladimir Poutine. Jeudi, lors de son marathon bruxellois, Joe Biden n'a eu de cesse de vanter l'unité des Occidentaux. Y compris lorsqu'il a rejoint les Vingt-Sept en fin de journée. Alors que les Européens se divisent sur la question des nouvelles sanctions concernant les énergies fossiles russes et se débattent pour apporter des réponses aux lourdes conséquences de cette guerre, le président des États-Unis a préféré ne retenir que la rapidité et la détermination avec laquelle ils ont agi depuis le début du conflit, il y a un mois tout juste.

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    Serrer les rangs «est la chose la plus importante que nous puissions faire pour arrêter ce type (Poutine, ndlr)», a-t-il déclaré à son arrivée au sommet. «Je veux remercier Michel pour l'idée de l'unité de l'Europe comme un tout, pas seulement l'OTAN. Avec le G7 et cette organisation, l'unité compte vraiment», a-t-il poursuivi devant Charles Michel, fraîchement réélu par les leaders à la présidence du Conseil européen, mais un peu interloqué que le président des États-Unis confonde son prénom et son nom. Lors de son échange avec les Vingt-Sept, Joe Biden ne s'est donc pas appesanti sur la question qui fâche. «Je sais que cela coûte cher», a-t-il admis, dans une référence à la forte dépendance de l'UE au gaz, au pétrole et au charbon russes.

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    Les discussions ont duré un peu plus d'une heure. Les Vingt-Sept et Biden ont fait le point sur les décisions déjà prises. Dans le communiqué publié à l'issue de l'échange, ils affirment vouloir «mettre fin à toute tentative de contournement des sanctions». Des mots alignés sur la déclaration du G7 qui s'étaient tenus quelques heures plus tôt. La Commission a été chargée de plancher sur le sujet. Et pour éviter les interminables prises de paroles, les dirigeants de huit États membres seulement - Lettonie, Luxembourg, Pologne, Chypre, Suède, Roumanie, Autriche et Espagne - se sont exprimés devant le président des États-Unis. À entendre un diplomate européen, Joe Biden n'a pas toujours été facile à suivre. «Il a raconté beaucoup d'anecdotes qui l'amusaient et a fait pas mal de digressions», s'étonne-t-il. «Très élogieux» et «très encourageant» vis-à-vis des Vingt-Sept, le président a toutefois fait passer quelques messages, appelant notamment les Européens à tenir un discours «ferme» à la Chine pour la dissuader d'aider la Russie. Un sommet UE-Chine est prévu en fin de semaine prochaine.

    «Sécuriser» les sanctions déjà prises

    Après le départ de Joe Biden, les Vingt-Sept se sont entretenus en visioconférence avec le président Zelensky. Celui-ci est revenu sur l'adhésion de son pays à l'UE, énumérant la position des États membres sur le sujet. Ses mots à l'égard de Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine, opposé à des sanctions sur l'énergie russe et à la livraison d'armes à l'Ukraine, ont été très durs. «Viktor, savez-vous ce qui se passe à Marioupol ?», a interrogé Zelensky avant d'appeler le premier ministre hongrois à prendre des «décisions».

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    Ces décisions, le Polonais Mateusz Morawiecki les voudraient radicales. Il a notamment plaidé pour un embargo sur les énergies fossiles russes et sur la fermeture des ports. Les dirigeants de l'Europe centrale et orientale, ainsi que les Baltes, sont peu ou prou sur la même ligne. Mais il n'y a pas de consensus sur le sujet. «On n'est pas en guerre avec nous-mêmes. On ne va pas prendre des mesures qui nous affaiblissent», a résumé le premier ministre belge, Alexander De Croo. Dans les conclusions de la réunion, les partisans de la manière forte ont toutefois arraché une rédaction plus musclée qu'elle ne l'était dans la version précédente. Les leaders se disent ainsi prêts «à agir rapidement avec de nouvelles sanctions robustes coordonnées contre la Russie et la Biélorussie pour contrecarrer efficacement les capacités russes à poursuivre l'agression». La Commission travaille, toutefois à ce stade, à «sécuriser» les sanctions déjà prises et à de nouvelles mesures visant des individus et des entités. Parallèlement, comme l'avait suggéré Charles Michel, un fonds de solidarité va bien être créé. Il est destiné à «reconstruire une Ukraine démocratique» une fois que la guerre terminée. Les Vingt-Sept invitent, d'ailleurs, les partenaires internationaux à y participer.

    Les Vingt-Sept poursuivront leurs discussions ce vendredi sur les prix de détail de l'énergie alors que les citoyens et les entreprises ont vu s'envoler leurs factures. Les prix de gros des énergies sont aussi au menu de la réunion. Les échanges devraient être tendus. Les Vingt-Sept devraient également donner leur accord à des achats conjoints de gaz, de GNL et d'hydrogène pilotés par la Commission en vue de remplir les stocks pour l'hiver prochain et de commencer à se sevrer de l'énergie russe. Un contrat entre les États-Unis et l'UE pour la fourniture de GNL sera dévoilé dans la matinée par Joe Biden et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    L'Humanité

    Le bruit et la fureur du désordre amoureux, selon Doillon

    Prescription culture

    Cinéma Quatre films des débuts du cinéaste sont en salles. Il y montre une audace rare, parfois dérangeante, dans la conduite du récit amoureux où la place de la famille et des enfants est centrale.

    Vincent Ostria

    Jacques Doillon est une des grandes figures de la génération de la post-nouvelle vague française, avec Jean Eustache, André Téchiné et Philippe Garrel, qui ont poursuivi le travail de leurs aînés sur un mode intimiste en lui ajoutant souvent un zeste de marasme bergmanien. Cocktail dramatique que Doillon accommode en plus à la famille et à l’enfance. Une mini-rétrospective intitulée « Le jeune Doillon » permet de voir ou revoir quatre de ses premiers films, à la fois singuliers et proches, où éclate sa vision cinglante du désordre amoureux.

    Une Notion d’enfermement et de prise de tête lancinante

    On trouvera par exemple dans la Femme qui pleure (1979) un dispositif et des situations déjà esquissés dans son premier vrai long métrage, les Doigts dans la tête (1974), sur deux jeunes prolos parisiens. Chris, apprenti boulanger, s’empêtre dans sa relation simultanée avec deux jeunes filles qu’il n’hésite pas à présenter l’une à l’autre. Principe qu’on retrouve en version bourgeoise bohème dans la femme qui pleure. Le psychodrame prend alors un tour plus grinçant et la dimension documentaire des Doigts dans la tête (sur les petits métiers et la vie quotidienne à Paris) disparaît. D’où le sentiment de vase clos et d’étouffement produit par cette œuvre incandescente où Doillon se confie – dans une rare apparition en tant qu’acteur – le rôle du salaud candide.

    La notion d’enfermement et de prise de tête lancinante baigne également l’étrange Drôlesse (1979), huis clos campagnard très primitif. Mais la dimension amoureuse entre une fille de 11 ans et son ravisseur de 17 ans reste métaphorique et platonique. La singularité du film provient de son jeu avec les limites (on craint presque le drame pédophile, dévié in extremis). Sa force, c’est son archaïsme – jusque dans les accents exotiques des autochtones –, ses contrechamps romantiques sur la campagne, mais aussi l’étrangeté bressonnienne de ses héros, François, le kidnappeur, et Mado, la « drôlesse » (qui rappelle Mouchette, héroïne de Bresson). Ce n’est ni la première, ni la dernière gamine du cinéma de Doillon, qui tourna un film entier avec une petite fille de 4 ans (Ponette).

    Dans la Vie de famille (1984), c’est Mara Goyet, également 11 ans, qui donne la réplique au vétéran Sami Frey (en père fantasque). Ce film sort des normes doilloniennes puisque c’est un road movie entre Midi et Espagne. Conte buissonnier inondé de soleil estival, la Vie de famille dépayse la dialectique du conflit sentimental cher au cinéaste. Mais les scènes d’altercation violente qui l’ouvrent et le ferment restent intenses et concentrées, parfois presque malsaines (voir comment le père se jette sur sa belle-fille et la viole presque).

    Il y a quelque chose de sulfureux chez Doillon, qui agite en tous sens les rapports amoureux et familiaux, et met au premier plan des hommes inconstants et abusifs – souvent châtiés pour leur comportement. Anti-politiquement correct, il flirte avec les limites, au risque de se brûler et de heurter le spectateur.

    jacques doillon
    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Dans l’Ain, la « génération climat » à la conquête de la France périurbaine

    Jean-Laurent Cassely (envoyé spécial dans l'Ain)

    Publié le 21 mars 2022 à 10h53 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h02

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    ReportageOriginaire du département, Lumir Lapray, 29 ans, candidate aux législatives, tente d’incarner une vision de l’écologie en phase avec les modes de vie des zones rurales et périurbaines, et de faire concilier deux cultures a priori éloignées.

    « T’es végétarien ? Parce que, dans l’Ain, ce ne sera pas évident pour trouver un resto. » Nous ne le sommes pas, mais si Lumir Lapray s’en enquiert, c’est que ce régime alimentaire est fréquent dans son entourage, celui des jeunes militants du mouvement climat. Rendez-vous est pris dans un restaurant asiatique de Meximieux, petite ville au centre propret avec ses agences immobilières, ses opticiens, ses cafés et sa boulangerie. Lumir Lapray nous demande de passer directement commande de trois bo buns (avec du bœuf) et s’excuse de son retard lorsqu’elle arrive avec son compagnon, Arthur Joliveau, 35 ans.

    On comprendra bientôt que cette cadence sans temps mort est la norme pour la jeune femme de 29 ans, qui court en permanence d’un point à un autre du département depuis qu’elle s’est lancée dans un projet particulièrement audacieux : être élue députée sous une étiquette de gauche citoyenne et écologiste aux élections législatives de juin dans la deuxième circonscription de l’Ain, « un territoire à 96,5 % périurbain » dans l’orbite de Lyon, détaille Lumir Lapray, qui connaît son Insee sur le bout des doigts.

    Jérôme Fourquet : « Une civilisation périurbaine a émergé, avec ses lotissements, ses ronds-points, ses zones commerciales et ses entrepôts Amazon »

    La circonscription s’étend en diagonale le long de l’autoroute A42 qui relie Lyon à Genève, depuis les portes de la lointaine banlieue lyonnaise jusqu’à la plaine de l’Ain et les contreforts du Haut-Bugey. Composite, le territoire se présente à l’automobiliste comme une succession de vastes champs céréaliers constellés ici et là de lotissements de maisons dont les toits à quatre pentes dépassent de murs ou de haies végétales. C’est également un carrefour logistique grâce à sa localisation stratégique, ce qui explique qu’on y croise entrepôts et camions autant que cyclistes et chasseurs.

    Dans ce département aux racines rurales mais dont l’économie est tournée vers l’industrie – au point d’être le deuxième de France pour la part qu’elle occupe dans l’emploi total –, Marine Le Pen est arrivée largement en tête en 2017, avec 25 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs de la circonscription, plusieurs fois redécoupée, ont voté avec une constance impressionnante pour toutes les nuances de la droite républicaine depuis le début des années 1980 : UDF, RPR, UMP puis LR, reconduisant le sortant Charles de la Verpillière, qui ne se représente pas, à trois reprises depuis 2007.

    Barbecues, bagnole et animaux

    Une écolo dans la France des pavillons et des barbecues, de la bagnole et des animaux de compagnie ? Pour beaucoup, à commencer par son propre camp, associer ce type d’espace à cette culture politique est une contradiction dans les termes, admet la jeune femme dont le projet existentiel consiste à « raccrocher le périurbain au progressisme ». « Le mouvement climat a capté qu’il fallait qu’il embarque les banlieues », analyse-t-elle en citant l’exemple du mouvement Alternatiba qui, après un premier QG dans le Xe arrondissement de Paris, la Base, a ouvert une maison de l’écologie populaire à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. « En comparaison, le périurbain et le rural restent encore sous les radars du mouvement, à cause de cette image beauf et conservatrice qu’il renvoie malheureusement. La plupart des gens de mon réseau sont incapables de placer l’Ain sur une carte. » Et chez EELV, dont la jeune primo-candidate espère obtenir l’investiture, on ne se bouscule pas pour le job.

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    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université

    Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.

    De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.

    Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.

    1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants

    De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».

    Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.

    Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruter

    Dans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.

    Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.

    2- L’oral, un moyen de gagner des points

    Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».

    « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach

    A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.

    Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».

    Un master pour accélérer la transition écologique de la mode

    3- Défendre un projet professionnel réaliste

    La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.

    Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »

    4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »

    Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.

    Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »

    Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinction

    Autre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.

    Feriel Alouti

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    EN COURS : Mis à jour le 25 mars 2022 à 06:43

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

    Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
    Le Figaro

    Corse: pour les Français, l’exécutif a cédé aux nationalistes

    Caroline Beyer

    SONDAGE - Sur la question de l’autonomie, les Français restent très partagés.

    C’est une faille dans la campagne d’Emmanuel Macron, un peu plus de deux semaines avant le premier tour de la présidentielle. Pour les Français, l’exécutif a clairement fait preuve de faiblesse sur la question corse. Afin de répondre aux manifestations, après l’agression d’Yvan Colonna, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré que le gouvernement était «prêt à aller jusqu’à l’autonomie».

    Selon un sondage Odoxa, avec Backbone Consulting, pour le Figaro (*), 73% des Français estiment que le gouvernement a cédé à la pression des nationalistes en Corse. Un sentiment partagé par les sympathisants de gauche (83% des Insoumis, 78% des socialistes et 68% des écologistes le pensent), comme de droite (70% des RN, 88% des LR et 93% des «Reconquête»), mais aussi par ceux du président Macron (69% des sympathisants LREM).

    De gauche comme de droite

    «Pour les internautes, le gouvernement a été trop prompt à propos de l’autonomie de la Corse. Il aurait été préférable que des discussions soient privilégiées, plutôt que de céder au plus tôt à la pression des violences et de la rue», résume Véronique Reille-Soult, de Backbone-Consulting dans son analyse des réseaux sociaux.

    À lire aussiAutonomie de la Corse: l’exécutif sème le trouble

    Pourquoi les Français sont-ils si unanimes? D’abord parce qu’ils rejettent massivement (à 74%), les manifestations organisées après l’agression d’Yvan Colonna, mais aussi parce qu’ils affirment (à 55%), ne pas s’en inquiéter, ni craindre qu’elles ne se propagent à d’autres régions françaises. Sur le fond, ils estiment que la place de la Corse est bien au sein de la République française (77%). Une question qui, là encore, fait politiquement consensus, que l’on soit de gauche (79%), de droite (77%) ou du centre (77% chez LREM).

    À 53%, les sondés trouvent que la Corse est «un territoire dont le coût pour la France est trop important». Pour autant, dans leur écrasante majorité, les «continentaux» ne considèrent pas les Corses comme des ennemis dont il faudrait se méfier: 67% d’entre eux ont en effet une bonne image de l’île de beauté.

    À lire aussiCorse: plusieurs modèles d’autonomie prévus par la Constitution

    Sur la question de l’autonomie, les Français sont très partagés: 49% disent oui, 50% disent non. Quant aux autres revendications, elles sont approuvées à une faible majorité. Ainsi, 53% des Français seraient favorables à la co-officialité de la langue corse (surtout à gauche: 62%), 53% accepteraient un statut de résidents pour les habitants de l’île et 52% le rapprochement des prisonniers corses. Enfin, c’est assez largement (à 60%) qu’ils approuveraient la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’île.

    *Regard des Français sur l’indépendance de la Corse, réalisé sur internet les 23 et 24 mars 2022 auprès de 1005 Français.

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
    Le Monde

    Fanny Herrero, scénariste : « Il y a quelque chose de révoltant à ne pas se rendre compte de ses privilèges »

    « J’avais 20 ans » : « Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Fanny Herrero, créatrice des séries « Dix pour cent » et « Drôle », sortie le 18 mars sur Netflix, raconte son enfance dans une famille de sportifs soixante-huitarde à Toulon.

    Dans le salon, la petite télévision posée sur une table dans un coin prend la poussière. D’ailleurs elle n’est même pas branchée. On comprend tout de suite que l’inspiration ne vient pas d’ici. Peut-être dans les livres qui surchargent les étagères de la bibliothèque, ou dans une petite pièce qui jouxte le salon où l’on distingue un bureau avec un écran de taille sérieuse cette fois-ci. Chez Fanny Herrero, la télé ne se regarde pas, elle se fabrique.

    La série « Drôle » : une génération dans le miroir du stand-up

    La créatrice de la série Dix pour cent au succès international fait son retour avec Drôle, une fiction sur quatre vingtenaires « stand-uppeurs » diffusée sur Netflix depuis le 18 mars et dans le cadre du festival Séries Mania. Elle nous raconte son enfance de « rastaquouère » dans une famille de sportifs soixante-huitarde à Toulon et ses années d’études prestigieuses à Paris avant de bifurquer vers sa vraie passion : l’écriture.

    Vos deux parents étaient professeurs de sport, tendance « anar ». Dans une ville de droite comme Toulon, quelle enfance avez-vous vécue ?

    J’ai grandi dans une maison avec un jardin dans un quartier populaire de Toulon. J’ai le souvenir d’une enfance très libre, ludique et joyeuse, mes parents étaient présents et nous formions avec mon frère une sorte de clan. Mon père vient d’une famille d’immigrés espagnols, ouvriers agricoles dans l’Hérault, ils étaient six enfants, c’était la vie dure. Ma mère a grandi au fin fond de l’Auvergne rurale. Mes parents incarnent cette génération pour qui l’école a vraiment été un ascenseur social : bacheliers tous les deux, puis profs de gym. Et puis bien sûr, le rugby tient chez nous une place particulière : c’est par le rugby que mon grand-père paternel s’est sorti de la misère, plus tard c’est aussi ce qui a permis à mon père [Daniel Herrero, ancien joueur de rugby à XV et entraîneur de Toulon] de s’élever socialement.

    « J’ai toujours adoré le français et par-dessus tout, les rédactions. Ce goût pour le langage m’a suivie tout au long de mes études »

    Mes parents étaient de vrais soixante-huitards, pas tant par le militantisme que par le besoin de liberté. Ils ont toujours été naturistes, passionnés par les pédagogies alternatives, intéressés par les luttes sociales, voire un peu anar. Pendant longtemps, mon père s’est habillé de façon excentrique, il avait son bandeau rouge autour du front, mais aussi de vrais vêtements d’Indien d’Amérique – veste à franges, mocassins, qu’il achetait à des marginaux qui vivaient dans une forêt de l’arrière-pays varois. Une de nos vieilles voisines nous appelait « les rastaquouères ».

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    Le Monde

    Parcoursup 2022 : derniers conseils avant la clôture des vœux

    Les candidats ont jusqu’au 29 mars pour choisir leurs formations postbac. Voici quelques recommandations pour compléter sa liste de vœux et ses dossiers avant la date butoir.

    Derniers jours ! Les bacheliers ou étudiants en réorientation ont jusqu’au mardi 29 mars inclus pour exprimer leurs vœux sur Parcoursup, et trouver chaussure à leur pied parmi plus de 17 000 possibilités. Voici quelques conseils pour aborder sereinement cette période décisive.

    1 – Jusqu’au 29 mars : bien réfléchir à ses choix

    A quelques jours de l’échéance, il vaut mieux être au clair sur les différentes possibilités qui existent dans l’enseignement supérieur. « Beaucoup de jeunes sont bloqués, car ils se focalisent sur le fait de devoir trouver une idée de métier. A quinze jours de l’échéance, ce sont d’autres questions qu’il faut se poser », décrit Sylvie Amici, présidente de l’Apsyen (Association des psychologues de l’éducation nationale).

    A savoir : est-ce que je veux suivre une formation courte et professionnalisante comme un BTS ou un BUT ? Est-ce que je préfère des études généralistes mais moins encadrées du type licence, avec en ligne de mire un mastère ? Ou encore une classe préparatoire, pour garder un maximum de matières du lycée et choisir plus tard ? « Si la plate-forme Parcoursup peut effrayer certains, c’est aussi un outil d’information », rappelle la psychologue. Sur les fiches des diplômes figurent d’ailleurs des idées de métiers, qui peuvent alimenter la réflexion.

    Parcoursup 2022 : PASS ou L.AS, quelques conseils pour faire son choix et accéder aux études de santé

    2 – Jusqu’au 7 avril : compléter ses dossiers et confirmer ses vœux

    Les élèves ont jusqu’au 7 avril inclus pour compléter leur dossier. Ils renseignent le profil et la scolarité (bulletins de notes), s’ils ne sont pas préremplis, puis cinq catégories. Quatre sont communes à tous les vœux : les expériences d’encadrement ou d’animation, l’engagement citoyen, les expériences professionnelles ou stages, les pratiques sportives et culturelles.

    Tout ce qui peut permettre de se distinguer est un plus

    Il faut aussi rédiger un « projet de formation » pour chacun des vœux. Autrement dit, une lettre de motivation qui explique pourquoi on veut intégrer ce cursus en mettant en avant ses atouts pour réussir dans cette voie. Pour ce faire, il convient d’éplucher le site de l’école ou de la licence visée pour regarder ses spécificités et le contenu des programmes. L’honnêteté est de mise : inutile de gonfler artificiellement les expériences, les recruteurs ne sont pas dupes et n’attendent pas un CV de ministre de la part d’élèves de 18 ans. Tout ce qui peut permettre de se distinguer est un plus : participation à un atelier d’écriture, capitaine d’une équipe sportive, stage en rapport avec la formation, etc.

    Certaines formations, à l’instar des filières artistiques (DNMADE, écoles d’art) ou sportives (Staps), peuvent demander un portfolio de dessins ou une attestation de club sportif. C’est seulement une fois que la candidature est complète que le candidat peut « confirmer » son vœu. Les vœux non confirmés ne seront pas pris en compte par Parcoursup.

    3 – D’avril à mi-mai : réfléchir à ses priorités

    A partir du 8 avril, les candidatures arrivent dans les établissements. Elles sont anonymisées, et la formation n’a pas connaissance des autres vœux qu’ont faits les candidats. Chaque formation classe les dossiers reçus en fonction des critères indiqués sur sa fiche Parcoursup : attendus, importance accordée à certaines matières, fiche « Avenir », etc. Les commissions d’examen des vœux utilisent des pondérations qu’elles « moulinent » dans un algorithme qui leur est propre, sans en communiquer les détails.

    Elles doivent aussi respecter certains quotas (places réservées aux bacheliers technologiques en BUT ou aux bacheliers professionnels en BTS, quotas de candidats hors académie admis dans chaque licence, quotas de boursiers de l’enseignement secondaire).

    Parcoursup : des choix d’orientation « cohérents » avec les enseignements de spécialité au bac

    Durant cette période, les candidats ont tout intérêt à réfléchir à leurs priorités, afin de gérer de façon sereine les réponses des formations et leurs vœux en attente. « Il faut continuer le travail de recherche sur les formations demandées, vérifier quelles seront les conditions d’études : quels transports, quel hébergement, quel coût ? », énumère Sylvie Amici. Objectif : « Commencer à classer ses vœux, pour soi-même, afin de ne pas se retrouver saisi et répondre à la va-vite au moment des réponses des formations. »

    4 – Du 2 juin au 15 juillet : répondre aux propositions dans les temps impartis

    Six semaines : c’est la durée de la phase d’admission cette année. A compter du 2 juin, le candidat se connecte à son dossier Parcoursup pour découvrir les réponses des formations : « oui » , « oui – en attente », « non » ou « oui si » (le candidat est accepté à condition de suivre un parcours de remédiation).

    Au premier jour, une grande partie des candidats seront confrontés à des décevants « oui – en attente ». Logique, puisque les « oui » seront concentrés chez les meilleurs élèves. Or les candidats ne peuvent conserver qu’un seul « oui ». Leurs renoncements feront mécaniquement progresser les files d’attente. Inutile de se précipiter et d’accepter le premier « oui » venu s’il ne correspond pas à sa formation préférée. Il est possible de « maintenir » cette proposition d’admission en parallèle d’autres réponses de type « oui – en attente ». Pour aider chacun à prendre des décisions, Parcoursup indique le nombre de places offertes et le rang du dernier candidat appelé en 2021.

    Il est primordial de respecter le délai donné pour les réponses. Pour toute proposition reçue le 2 juin (ouverture) ou entre le 3 et le 5 juin, il faudra répondre avant le 7 juin à 23 h 59. Puis pour toute proposition arrivant entre le 6 juin et le 14 juillet, les candidats n’auront que jusqu’au lendemain soir pour accepter une offre. Un délai plus court que les années précédentes : « Avec cette modification, nous estimons qu’il y aura une réduction du nombre de candidats qui attendent plus de trente jours pour recevoir leur première proposition », justifie le ministère de l’enseignement supérieur. Des notifications sont envoyées par SMS, par messagerie électronique et par l’application Parcoursup afin de rappeler à l’ordre les distraits.

    Un répondeur automatique est proposé de manière facultative aux candidats. Ceux qui sont sûrs de leurs priorités classent alors leurs vœux par ordre de préférence, et la machine gère les réponses à leur place en acceptant la meilleure proposition d’admission reçue et en libérant les places dans les formations moins bien classées par l’élève.

    Parcoursup, machine à stress : « Au lycée, chaque note devient un enjeu majeur »

    Après les résultats du baccalauréat, le 5 juillet, les candidats qui ont donné une réponse positive à une formation pourront procéder à leur inscription administrative, selon les modalités indiquées par l’établissement.

    5 – A partir du 23 juin et jusqu’au 16 septembre : si besoin, tenter la procédure complémentaire

    Dès le 23 juin et jusqu’au 16 septembre, les candidats sans proposition d’admission ou déçus par les réponses obtenues en phase principale peuvent formuler dix nouveaux vœux en phase complémentaire de Parcoursup. Seules les formations où il reste des places sont en lice dans le moteur de recherche de la plate-forme, et les candidats devront être plus réactifs (à partir du 24 août, il faudra répondre dans la journée).

    Les commissions des vœux étant protégées par le secret des délibérations, il est difficile de contester un refus d’admission, mais on peut en demander la justification. Dès le 2 juin pour une formation sélective, ou à la fin de la procédure Parcoursup 2022 pour les licences, « chaque candidat non retenu peut demander par courrier, dans le délai d’un mois suivant la notification de cette décision, les critères et modalités de l’examen des vœux ainsi que les motifs qui justifient la décision prise à son égard ». Les informations lui seront transmises directement par la formation concernée, par voie postale.

    Les candidats n’ayant aucune proposition d’admission en phase principale ou en phase complémentaire peuvent aussi solliciter, sur leur espace personnel Parcoursup, la CAES (commission d’accès à l’enseignement supérieur) de leur académie. Cette dernière les aide, au cas par cas, à trouver une place dans une formation adéquate.

    Parcoursup : « Il faut que les jeunes s’autorisent à rêver »

    Natacha Lefauconnier

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    Le Monde

    Les enseignants contractuels au secours de l’académie de Toulouse

    Pour remplacer des postes d’enseignant vacants dans le second degré, le rectorat a organisé jeudi une campagne de recrutement ​inédite.

    « J’ai toujours eu une âme de pédagogue et je me suis fixé comme objectif, dans la vie, de transmettre », raconte Thomas, décidé à devenir enseignant. Ce quadragénaire, qui a souhaité garder l’anonymat, comme la plupart des candidats, était, il y a quelques mois encore, patron de quatre supermarchés répartis dans le Sud-Ouest. Il brigue désormais un poste d’enseignant contractuel en économie et gestion dans un lycée professionnel.

    Assis face à un binôme composé d’un inspecteur ​pédagogique et d’un administrateur des ressources humaines, réunis à une même table pour la campagne de recrutement menée jeudi 24 mars par l’académie de Toulouse, le postulant s’est présenté, a détaillé son parcours professionnel tout en motivant son choix. « J’ai souhaité me réorienter, car je gérais 180 personnes, et les horaires étaient trop pesants, déclare l’ancien dirigeant, diplômé d’une école de commerce. Aujourd’hui, c’est une première étape. Si mon CV plaît, je passerai un entretien plus poussé. »

    « J’ai quitté mon métier pour devenir enseignante »

    Docteur en économie, Loïc, son curriculum vitæ à la main, a, lui aussi, été attiré par les conditions salariales du secteur privé. Recruté par un bureau d’études toulousain deux semaines avant le premier confinement, cet ingénieur, consultant en cybersécurité, déchante. « Mon travail, qui m’amène à effectuer des missions, n’est pas sécurisant », explique ce trentenaire « en quête de sens ». « Professeur de maths est le métier que j’ai en tête, car il me permet de me projeter. Mais avant de passer les concours je veux être sûr de mon choix, en effectuant des remplacements », avance-t-il, prudent.

    Une centaine de recrutements

    Dans une salle​​ ​du​ rectorat de Toulouse​, meublée d’une dizaine de bureaux, devant lesquels les disciplines sont inscrites sur une feuille de papier, ils étaient 400 à se présenter, le 24 mars. En jeu : une centaine de postes d’enseignant contractuels à pourvoir dans des collèges et lycées de l’académie de Toulouse, qui scolarise 190 000 élèves et emploie 18 000 enseignants dans le second degré sur les huit départements de l’ancienne région administrative ​Midi-Pyrénées.

    Les contractuels au secours de l’éducation nationale

    « Cette opération, inédite, s’inscrit dans un contexte particulier », explique Mostafa Fourar, le recteur de l’académie. « Nous sommes en concurrence avec des entreprises qui recrutent. La demande est très forte. Nous avons donc eu cette idée pour constituer un vivier de personnes​, recrutées à bac + 3,​ et même à bac + 2 après examen des candidatures, pour remplacer, à la rentrée, des professeurs partis à la retraite et en arrêt maladie, mais aussi pour répondre à des besoins immédiats. »

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    Le Figaro

    Les vrais prix de l’immobilier, ville par ville

    Marie Pellefigue

    EXCLUSIF - Le marché immobilier des grandes villes de régions revient à plus de calme après des hausses de prix rapides et fortes en 2021. Depuis le début de l’année, les acheteurs sont exigeants et n’acceptent plus les prétentions trop gourmandes des vendeurs.

    En 2021, le marché immobilier des dix plus grandes agglomérations s’est emballé et les tarifs ont continué d’y grimper. Malgré tout, depuis septembre, la frénésie d’achat s’est essoufflée un peu partout, à l’exception de Lille et Rennes où les hausses de prix ont perduré jusqu’à début 2022. La raison? Les acquéreurs locaux ont de plus en plus de mal à financer leur projet et renoncent à acheter. Ceux qui ont les moyens de devenir propriétaires n’acceptent plus de payer au prix fort des biens sans charme ou à rafraîchir.

    Malheureusement, en face d’eux, les propriétaires restent persuadés que l’immobilier a le vent en poupe et que leur logement va se vendre vite et cher. Ils sont ainsi toujours nombreux à afficher des prétentions bien supérieures au marché. Conséquences immédiates: le rythme des transactions s’est rallongé, il dépasse un mois dans la plupart des métropoles, et le niveau des stocks augmente avec un retour des vendeurs en ce début de printemps.

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    Le marché immobilier est donc en train de se détendre et les acheteurs gagnent peu à peu du pouvoir. Bref, 2022 semble être l’année de l’atterrissage en douceur avec une stabilisation globale des prix. À moins que les propriétaires refusent de devenir raisonnables, ce qui pourrait conduire le marché des grandes métropoles vers un scénario «à la parisienne», avec une baisse du nombre de transactions et des tarifs qui fléchissent.

    Lille

    Un marché toujours sous tension mais des prix qui plafonnent

    Pas assez de vendeurs! Voilà le constat partagé par tous les professionnels. Conclusion: après un léger tassement l’été dernier, les prix sont repartis - légèrement - à la hausse au début de l’automne. Selon les notaires, le tarif médian d’un appartement atteignait 3730 €/m² fin décembre, et celui d’une maison était de 232.000 €, soit respectivement 8,9 % et 13 % de plus qu’un an auparavant.

    Depuis janvier, la dynamique reste bonne dans la ville. «Nous avons de nouveaux biens en vente et quand leurs propriétaires sont raisonnables, ils trouvent preneurs en moins d’un mois», confie Catherine Florent, directrice d’Immocarré Saint-Maurice. Désormais, les acheteurs sont plus exigeants et un marché à deux vitesses se met en place. «D’un côté, les beaux biens se vendent dans la fourchette haute d’estimation, de l’autre ceux de moindre qualité se négocient à la baisse»,remarque Benoît Dupont, directeur de Century 21 Lille Nationale. Même dans le haut de gamme, les acquéreurs font plus attention. Ainsi ce 150 m² au cœur du vieux Lille vendu 700.000 € (4667 €/m²) sans extérieur en février aurait pu atteindre 10 % de plus juste après le confinement. Même constat pour les maisons: «Nous avons des demandes pour les belles propriétés entre 1,5 et 2 millions d’euros, au-delà, c’est plus compliqué», reconnaît Bruno Gras, directeur de Barnes Lille. Dans ces tarifs, il est possible de trouver une maison de 350 m² en parfait état avec un jardin de 1500 m² en plein cœur de Marcq-en-Barœul.

    Aujourd’hui, un appartement classique dans le vieux Lille se négocie de 4500 à 6200 €/m². Les prix oscillent entre 3800 et 5000 €/m² dans le centre, à République et Vauban. À Gambetta, Saint-Michel et Cormontaigne, comptez plutôt de 2900 à 3600 €/m². Enfin, à Fives, Moulins ou Lille-Sud, les tarifs sont plus hétérogènes. Un appartement dans une résidence sécurisée ou rénovée peut légèrement dépasser 3500 €/m², en revanche un bien en mauvais état se vend difficilement à plus de 2300 €/m². En première couronne, les prix vont de 2000 à 2500 €/m² pour les résidences des années 1960 et 1970 et oscillent plutôt de 3400 à 3800 €/m² dans les constructions de moins de 30 ans.

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    Dans l’agglomération, les maisons restent toujours davantage demandées, mais leur prix ne progresse désormais plus. Dans les quartiers prisés, une bâtisse de 1930 avec un jardin se vend entre 350.000 et 400.000 €. Elle avoisine plutôt les 2 500 €/m² dans les secteurs moins huppés. Pour 130 m² avec un grand jardin, il faut tabler sur un budget de 450.000 à 550.000 €. Enfin, les belles maisons bourgeoises de 180 à 200 m² se négocient entre 750.000 et 900.000 €.

    D’ici à l’été, le prix des biens sans défaut devrait rester stable. «Ceux qui se rendent compte que la folle euphorie du marché est terminée vendront, les autres non», résume Bruno Gras. En revanche, le tarif des logements moins recherchés va baisser, surtout s’ils sont à rénover. «Leurs propriétaires vont devoir ajuster très vite leurs prétentions, car désormais le marché ne les rattrapera pas», affirme Philippe Descampiaux, directeur de Citya Descampiaux.

    Lyon

    Les acheteurs reprennent la main

    L’an dernier, la très forte demande des acquéreurs a fait face à une offre trop faible, ce qui a poussé les prix vers des sommets partout dans la ville. Mais cette hausse a surtout été enregistrée au premier semestre, car depuis septembre, la frénésie tarifaire s’apaise. Selon les notaires, fin décembre, il fallait compter 5060 €/m² pour un appartement et 676.500 € pour une maison, soit respectivement 5,1 % et 6,4 % de plus qu’un an auparavant.

    Depuis janvier, les acheteurs sont toujours là, mais ne sont plus prêts à suivre les prétentions des vendeurs. «Dans le centre-ville et sur les pentes de la Croix-Rousse, les prix sont stables, voire légèrement en baisse», constate Anne Monard Bretin, directrice de Guy Hoquet Immobilière du Plateau. Ce sont surtout les logements avec des travaux en vente depuis plus de 3 mois qui commencent à souffrir. «Les acquéreurs savent qu’ils disposent de plus de choix et n’hésitent plus à faire des offres à la baisse», explique Valérie Chevalier, directrice d’ERA Lacassagne. Conséquence immédiate: «Les fourchettes de prix de vente entre un logement récent en bon état et un autre qui n’a pas de charme augmentent dans tous les secteurs», ajoute-t-elle.

    Aux abords du parc de la Tête-d’Or et sur la Presqu’île, les appartements valent entre 5300 et 6800 €/m². Même s’ils sont bien placés et en bon état, le seuil des 7000 €/m² est désormais difficile à dépasser, sauf pour les logements de standing. Entre Préfecture et la Part-Dieu, dans le vieux Lyon et à la Croix-Rousse, les tarifs oscillent plutôt entre 4800 et 6000 €/m². Ils vont de 4200 à 5700 €/m² au sud du cours Gambetta et de 5000 à 5500 €/m² à Monplaisir, Montluc et Sans-Souci.

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    «Les appartements à rénover et les grandes surfaces ne se vendent plus aux tarifs plafonds», note Grégory Mauron, directeur de Guy Hoquet Lyon Préfecture et Oullins. Constat identique sur le marché haut de gamme: «Nous mettons beaucoup plus de temps à céder les appartements familiaux de 150 à 200 m², car comme ils sont proposés trop chers, pour un même budget les acheteurs privilégient une maison dans les monts d’Or» soupire Clémentine Aknine, manager de Sotheby’s International Realty Lyon. Ainsi, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, une grande propriété de 250 m² avec 300 m² de jardin et une piscine a été récemment cédée à 1,2 million d’euros. À la Croix-Rousse, une maison de 150 m² avec jardin et garage en bon état se négocie entre 1,05 et 1,1 million d’euros.

    Aujourd’hui, le marché est en plein rééquilibrage et le stock de biens à vendre augmente depuis début mars. Les prix sont déjà légèrement orientés à la baisse dans les quartiers excentrés et pour les biens en mauvais état. Cette nouvelle conjoncture devrait se diffuser d’ici à l’été partout dans la ville. Pour le moment, «il est compliqué de faire comprendre aux propriétaires que le marché a changé et que les acheteurs deviennent à nouveau sélectifs», confie Anne Monard Bretin.

    Marseille

    Un marché toujours très dynamique

    L’arrivée de nouveaux acheteurs, doublée d’une appétence plus marquée des Marseillais pour la pierre a redynamisé le marché immobilier de la ville l’an dernier. Mais les vendeurs ont été trop peu nombreux face à cette forte demande. En conséquence, le marché a fonctionné en flux tendu et, dans les quartiers du sud de la Canebière, une minipénurie a vu le jour. «Les vendeurs ont alors eu des prétentions de plus en plus fortes jusqu’à atteindre des tarifs plafonds dans certaines zones» s’inquiète Jean-Luc Lieutaud, président de l’Unis Paca. D’après les notaires, le prix médian pour un appartement était de 2780 €/m² à fin décembre, soit 7,3 % de hausse en un an, et celui d’une maison atteignait 374.400 €, soit 9,7 % de plus. Du jamais-vu dans la capitale provençale.

    Aujourd’hui, il faut compter autour de 500.000 € pour une maison de 100 m² avec un joli jardin dans les quartiers sud de Sainte-Marguerite ou Mazargues. À l’est, dans les 10e et 11e arrondissements, «les jolies bastides avec des jardins de 1000 m² se négocient entre 5500 et 6500 €/m²», explique William Geslin, cogérant de Sotheby’s International Realty Marseille. Enfin, dans les très cotés 7e et 8e arrondissements, une maison vaut 6000 €/m² en moyenne à condition d’être en bon état. Si elle a la vue sur mer, ce qui est rarissime, les prix s’envolent au-delà de 10.000 €/m², mais l’offre est excessivement faible.

    Pour les appartements, les tarifs sont très variables d’un arrondissement à l’autre. «Dans les quartiers cotés, il faut compter entre 3500 et 5000 €/m², ce plafond étant atteint pour les derniers étages en bon état avec une vue dégagée», confie Gilles Michel de Chabannes, gérant de Michel de Chabannes Transactions. Les prix sont un peu plus bas autour de Longchamp, de Camas et Chave où ils vont de 2800 à 3500 €/m². Enfin, au Panier et à la Joliette, l’ancien vaut de 2500 à 2700 €/m² et le récent de 2800 à 3500 €/m². Dans le centre-ville, les tarifs les moins chers sont ceux de la Belle-de-Mai où il est possible d’investir entre 1700 et 1800 €/m².

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    Depuis janvier, face à cette hausse ininterrompue des prix, le marché commence à se tendre et de plus en plus d’acheteurs reportent leur projet, faute de trouver un bien qui corresponde à leur pouvoir d’achat. «Il y a aussi des refus de financement, car dans la ville les revenus ont progressé nettement moins vite que les prix ces deux dernières années», constate Jean-Luc Lieutaud. Depuis ce printemps, même si les ventes se concluent, le rythme des transactions n’est plus aussi rapide qu’à l’automne. L’immobilier marseillais devrait donc entrer en phase de stabilisation des prix. Ceux des résidences des années 1950 à 1970 dotées d’un très mauvais DPE se négocient d’ailleurs déjà aujourd’hui entre 2500 et 2800 €/m² dans le centre-ville et ses abords, et devraient continuer à baisser.

    Nantes

    Coup de frein sur l’envolée des prix

    La fièvre acheteuse qui a frappé la ville après la crise sanitaire s’est brusquement arrêtée. «Au premier semestre 2021,nous étions en situation de surdemande, mais depuis septembre, le marché se rééquilibre et les biens restent plus longtemps à la vente» indique Gildas Rass, délégué à la communication de la chambre des notaires de Loire-Atlantique. Selon les notaires, le prix médian d’un appartement était, fin décembre, de 3860 €/m² (+ 6,4 % de hausse en un an), et de 433.800 € (+ 2,2 %) pour une maison.

    Depuis début janvier, «les acheteurs se décident rapidement quand le prix leur semble cohérent, confie Caroline Louboutin, directrice de Sotheby’s International Realty Nantes, mais beaucoup de propriétaires mettent en vente au-delà de nos fourchettes d’estimation, ce qui casse la dynamique», soupire-t-elle. Cette incapacité à prendre conscience du fléchissement du marché a entraîné un ralentissement du rythme des transactions. Car les acquéreurs refusent désormais de payer cher un logement avec un défaut, même s’il est léger. «Aujourd’hui, il est très net qu’un seuil tarifaire a été atteint», constate Gildas Rass.

    Depuis six mois, les maisons se négocient un peu moins cher qu’au pic du marché de l’été dernier. À Saint-Donatien, il faut compter au maximum 1 million d’euros pour une grande bâtisse ancienne de 180 m² à rafraîchir avec un petit jardin et sans garage. Celles situées dans les quartiers ouest, à l’intérieur des boulevards, valent autour de 900.000 € à refaire et plutôt entre 1,05 et 1,2 million en bon état et avec un jardin agréable. «Le seuil des 5500 €/m² est désormais très difficile à franchir», prévient Caroline Louboutin. De l’autre côté des boulevards, les pavillons classiques de 100 à 120 m² se négocient aussi à des prix stables, entre 460.000 et 570.000 €. Comme cette maison ancienne rénovée avec goût en plein cœur de Zola qui a trouvé preneur à 540.000 € pour 100 m² avec un petit jardin. Pour trouver plus grand et moins cher, les jeunes couples partent en première, voire deuxième couronne, où les pavillons récents se vendent autour de 500.000 € à condition d’être proches du périphérique et sinon en dessous de 450.000 €.

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    Pour les appartements, le tarif moyen du centre-ville va de 5000 à 5500 €/m². Seuls les biens avec du cachet, très bien situés et en parfait état atteignent 6000 €/m², mais les acheteurs dépassent de plus en plus rarement cette limite. Il faut compter de 3500 à 4000 €/m² pour un bien récent avec balcon dans les quartiers nord, comme Longchamp, ou est, comme Doulon-Bottière et plutôt de 3000 à 4000 €/m² sur l’île de Nantes. Dans ces secteurs, les investisseurs sont aussi moins actifs et ils deviennent exigeants avec les DPE. «Les logements classés en F ou G ne se vendent plus du tout, car leurs prix sont encore trop élevés», note Stéphanie Vedrenne, responsable de l’agence Nestenn rond-point de Vannes.

    D’ici à l’été, la tendance à la modération - voire à la légère baisse - des prix va continuer, car le marché est de moins en moins sous pression. «Nous avons plus de vendeurs depuis janvier et comme les délais de vente ont augmenté, notre stock est plus important», explique Stéphanie Vedrenne. Un argument supplémentaire pour que les acheteurs, bien décidés à stopper cette inflation tarifaire, reprennent la main.

    Rennes

    Des sommets inédits

    L’an dernier, la ville de Rennes s’est placée à la première place du podium des agglomérations où les tarifs ont le plus grimpé. Selon les notaires, en fin d’année, il fallait débourser 3570 €/m² pour acheter un appartement et 490.000 € pour une maison, soit des hausses respectives de 10,5 % et de 16,7 % sur une année. «Le marché est très dynamique et depuis février, l’activité est encore repartie à la hausse» note Claudine Mercier, directrice de LFI Sévigné. Mais aujourd’hui, les acheteurs, même s’ils sont nombreux, sont nettement plus attentifs aux prix qu’ils déboursent. «Depuis décembre, les délais de vente ont largement augmenté, car il faut du temps aux propriétaires pour accepter de baisser leurs prétentions» explique Christophe Poylo, directeur d’Orpi Rennes Aristide-Briand. Aujourd’hui, les biens en parfait état se vendent encore rapidement dans les fourchettes hautes. Mais ceux qui nécessitent des travaux ont plus de mal à trouver preneurs, à moins d’afficher des prix plus doux.

    Dans la ville, il faut compter entre 420.000 et 680.000 € pour une maison à Cleunay, La Sagesse ou Lorient-Saint-Brieuc. «Elles font entre 85 et 120 m², mais pour atteindre le prix fort, il faut une grande surface, du style et une décoration au goût du jour», constate Anne Vestu, directrice de LFI Cleunay. Les belles bâtisses de 140 m² rénovées à Jeanne-d’Arc, aux Sacrés-Cœurs ou à Sainte-Thérèse se vendent plutôt entre 650.000 et 850.000 €. Les mêmes se négocient entre 900.000 et 1 million d’euros à Sévigné, à condition d’être sans défaut. Au-delà de cette limite, les transactions sont plus longues et compliquées, et les acheteurs plus rares.

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    La tendance est identique pour les appartements: ils se vendent vite et bien à condition d’être en parfait état. Il faut aujourd’hui tabler sur des prix moyens de 4200 à 5200 €/m² en centre-ville. Dans les secteurs avoisinants comme les Prairies Saint-Martin, Arsenal-Redon, la Gare-Nord ou Aristide-Briand, les appartements se trouvent plutôt entre 3200 et 3800 €/m². Aux Longs-Champs, autour du parc des Gayeulles ou aux abords du métro Clemenceau, il faut compter de 3000 à 3800 €/m². Au sud, au-delà des boulevards, les logements se négocient entre 2900 et 3200 €/m² à La Poterie et de 2000 à 2500 €/m² à Bréquigny ou au Blosne, à condition d’afficher un DPE supérieur à F. À défaut, les acheteurs ne visitent pas et n’essaient pas de négocier à la baisse.

    D’ici à l’été, un marché à deux vitesses va voir le jour dans la ville. Celui des beaux biens sans aucun défaut, qui ne représentent pas la majorité des logements de la ville, pourrait continuer d’afficher des prix en légère hausse. Pour les autres, en revanche, les tarifs ne vont plus progresser et des négociations à la baisse devraient même apparaître.

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    Le Monde

    Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral

    Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.

    Le grand oral préélectoral sur la question du handicap s‘est tenu, mercredi 23 mars, à la Maison de la Radio à Paris.

    Deux candidats à la présidentielle se sont déplacés – Anne Hidalgo et Marine Le Pen –, sept ont envoyé des représentants : Adrien Quatennens pour Jean-Luc Mélenchon, Michelle Demessine représentant Fabien Roussel, Philippe Mouiller pour Valérie Pécresse, Laurence Trochu porte-parole d’Eric Zemmour et enfin Sophie Cluzel secrétaire d’Etat du gouvernement Macron chargée des personnes handicapées. Ils ont exposé leurs réponses sur l’emploi et l’allocation adultes handicapés (AAH).

    La France compte aujourd’hui 12 millions de personnes en situation de handicap. Mais si le taux de chômage s’est amélioré pour l’ensemble de la population active, il reste deux fois plus élevé pour cette catégorie.

    Cinq cents questions d’internautes

    Dans la dernière étude de l’Adapt (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) publiée le 17 février, 37 % des personnes en situation de handicap disent avoir subi une discrimination au cours d’une recherche d’emplois, contre seulement 16 % pour l’ensemble de la population. « La France parle beaucoup d’une société inclusive. Mais elle reste très théorique », a introduit Eric Blanchet, le président de l’Adapt.

    Sur les cinq cents questions d’internautes collectées avant l’ouverture de la séance, beaucoup portaient sur les ressources financières. Les adultes en situation de handicap se heurtent, à deux écueils de taille dans leur parcours professionnel : le non-respect par les entreprises du quota de 6 % d’obligation d’emploi des personnes en situation de handicap, et les conditions d’attribution de l’allocation adultes handicapés versée en fonction des revenus du foyer.

    Le télétravail thérapeutique : un soutien à l’emploi handicapé

    Dans les interventions successives, la question du handicap semblait prioritaire pour tous les candidats à l’élection présidentielle, mais les philosophies changent. Pour les Insoumis, la « logique est de passer d’une politique de l’offre à une gouvernance par les besoins », qui se traduirait par plus de moyens et plus « de moyens de contrôle ». « Dans notre Constitution, l’emploi est un droit (…). On a besoin de mettre fin au désengagement de l’Etat. »

    Le Rassemblement national aborde le sujet du handicap en termes de lutte contre les discriminations et prône l’exemplarité de l’Etat. « La place que nous faisons au handicap révèle notre humanité (…). Je vais inscrire dans la Constitution le principe de non-discrimination du handicap », a déclaré Marine Le Pen.

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    Le Figaro

    Immobilier: les prix à Paris, quartier par quartier

    EXCLUSIF - Si le marché parisien reste dynamique, les délais de vente augmentent tout comme les tentatives de négociation. Avec des corrections à la clé sur les biens surévalués.

    Le marché immobilier parisien est tout en contraste. Une activité dynamique règne dans tous les arrondissements tandis que les délais de vente s’allongent avec de plus en plus de négociations. Les écarts se creusent davantage entre les biens rares de standing qui partent vite et cher et les autres plus communs, plus discutés. Le secteur le plus coté de la capitale, Invalides (7e), vaut en moyenne 15.470 €/m2 contre 8270 € dans le quartier Amérique (19e), le plus abordable. D’après l’indicateur avancé des ventes notariales, ces professionnels tablent sur un ralentissement de la baisse avec un prix du mètre carré moyen de 10.550 €, en repli de 0,8 % sur un an. Difficile d’anticiper à ce jour les conséquences de la guerre en Ukraine sur ce marché. La tenue d’une élection présidentielle provoquant de l’attentisme a souvent tendance à ralentir les transactions. !

    • 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements: des acheteurs plus hésitants

    Malgré un léger fléchissement sur un an, les prix de ces arrondissements historiques de la capitale restent hauts. Selon les derniers chiffres des notaires, le mètre carré se négocie en moyenne à 13.560 € (+ 2,4 % sur un an) dans le 1er, 12.020 € (- 4,8 %) dans le 2e, 12.780 € (- 1,3 %) dans le 3e et 12.770 € (- 6,8 %) dans le 4e. L’activité reste soutenue mais on note tout de même que «les acheteurs n’hésitent pas à visiter plusieurs biens et mettent davantage de temps pour se décider», comme le reconnaît Robin Calligaris, directeur associé du groupe Connexion Immobilier implanté dans les 3e et 4e. Depuis janvier, ces candidats sont moins nombreux et plus sélectifs. «Dès que le prix affiché est trop élevé ou qu’il y a un défaut majeur, il y a moins de prétendants ou ces derniers négocient à la baisse. Cette situation pourrait préfigurer un nouveau léger retrait des valeurs», avance Nathalie Naccache, à la tête de Fortis Immo Keller Williams.

    Dans le Marais (4e), on trouve des appartements de belle facture de 120 à 170 m² entre 1,5 et 3 millions d’euros. Ils plaisent à des entrepreneurs, des jeunes startupeurs ou à des étrangers friands de pied-à-terre. «Depuis cet automne, on constate un réel retour de la clientèle internationale, surtout des Européens et des Américains prêts à se déplacer pour visiter», relève Magali Benhaim, d’Engel & Völkers Paris Centre. «Dans leurs recherches, certains Américains souhaitent retrouver l’ambiance de la série télévisée Emily in Paris», poursuit Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Realty. «Pour les biens de standing en bon état, sans défaut avec des vues dégagées, les prix restent fermes, naviguant entre 18.000 et 40.000 €/m2 selon leur localisation», indique Martial Michaux, de l’agence Émile Garcin Marais.

    À deux pas du Musée Picasso, soit dans le Marais historique, un couple d’Italiens s’est offert pour 1,4 million d’euros un 2-pièces de 73 m². La partie la moins chère du 4e est celle de l’Arsenal qui se négocie autour de 12.420 €/m2. Toutefois, ce quartier devrait à terme se valoriser en raison de la livraison ce printemps de Morland Mixité Capitale, une ambitieuse et longue opération de réhabilitation de l’ancienne préfecture par le promoteur Emerige. Cet ensemble immobilier comprenant des bureaux, des commerces, une auberge de jeunesse, des habitations et des espaces verts devrait animer ce secteur.

    Ces quartiers centraux recèlent quelques micromarchés prestigieux. Sur l’île Saint-Louis (4e), la localisation phare se situe sur le quai d’Orléans car c’est la partie la plus ensoleillée avec vue sur Notre-Dame, et le nec plus ultra consiste à résider le plus près possible de la pointe. À l’autre bout de l’île se situe l’hôtel Lambert acheté 200 millions d’euros en février par l’homme d’affaires Xavier Niel. Sur ce confetti insulaire, le mètre carré avoisine 20.000 € mais peut s’envoler à 40.000 € pour des vues sur la Seine. Dans les rues intérieures, les valeurs baissent d’un cran. Rue Poulletier, au 1er étage d’un immeuble du XVIIe siècle, un duplex de 130 m² doté de grands volumes et d’une terrasse de 10 m² s’est adjugé 3,7 millions d’euros. Autre spot renommé: la place Dauphine (1er), sur l’île de la Cité. Les rares appartements donnant sur cette place calme et/ou sur la Seine s’arrachent à prix d’or. Niché dans d’un immeuble de 1650 au 6e étage avec ascenseur, un studio de 30 m² en parfait état avec vue sur la place est parti en 2 jours à 740.000 €, soit 24.660 €/m2.

    • 8e, 16e et 17e arrondissements: un marché disparate

    Le 8e arrondissement affiche un prix de transaction moyen de 11.810 €/m2 (+ 1,6 %). Toutefois, cette statistique cache un marché disparate. Le côté parc Monceau demeure actif. Il est prisé des familles aisées pour ses immeubles haussmanniens, ses grands appartements bourgeois, ses établissements scolaires et un accès facile à ce poumon vert de plus de 8 hectares. «Dans ce secteur qui jouxte le 17e, on trouve de tels biens entre 1,5 et 2, voire 3 millions d’euros», indique Gad Fitoussi, de l’agence ERA Wagram Luxury Properties.

    «Aux abords du parc, le mètre carré s’échange entre 15.000 et 18.000 € et monte à 20.000 € et au-delà en cas de vue directe sur cet espace vert», signale Hafsa Saouli, de l’agence Engel & Völkers des 8e et 16e. Rue de Lisbonne, en dernier étage, un 100 m² rénové avec vue indirecte sur le parc Monceau s’est adjugé 2,35 millions d’euros. En revanche, le climat est moins animé du côté du «triangle d’or» du 8e (Montaigne, Champs-Élysées, George-V). «Friands de ce secteur proche des boutiques de luxe et des palaces, les riches clients étrangers (moyen-orientaux et asiatiques) ne sont toujours pas revenus», constate Laurent Demeure. Résultat, les transactions sont rares avec des valeurs qui ne fléchissent pas. À titre d’exemple dans ce secteur, un résident suisse s’est offert un 170 m² avec une vue dégagée et une chambre de service à 3,5 millions d’euros.

    Même situation dans le 16e avec également un marché à deux vitesses, celui du nord, proche de Trocadéro, et celui du sud. Le premier reste atone en raison de l’absence de clients étrangers, les mêmes que ceux séduits par le 8e. «Il y a quand même quelques retours d’expatriés et un flux régulier de Libanais» précise Stéphanie de La Grandière, de S de La Grandière Luxury Properties. Avenue Raymond-Poincaré, dans un immeuble des années 1960, un 3-pièces de 91 m² à rénover au 4e étage a trouvé preneur à 1,2 million d’euros. Dans le sud, la clientèle est française et familiale, et l’activité y est tonique. «Près de 25 % de nos biens en portefeuille partent en un temps record. Ici, le mètre carré oscille essentiellement entre 11.000 et 12.500 €» signale Richard Mellul, de l’agence Century 21 Auteuil.

    Rue de la Source, un 123 m² dans un immeuble des années 1970 avec 3 balcons, sans parking, est parti en six semaines à 1,58 million d’euros avec une négociation de 4 %. «Il n’y a pas encore beaucoup de baisses de prix, mais cela ne saurait tarder car les biens classiques avec défaut suscitent désormais des offres agressives», indique Richard Mellul. Cela a été le cas d’un 5-pièces rue Molitor, entièrement à refaire, qui s’est adjugé 10.460 €/m. «Les biens avec travaux partent avec des négociations entre 5 et 10 %, car le temps d’une rénovation est désormais plus long qu’avant pour cause de problèmes d’approvisionnement ; et en plus les coûts se sont appréciés» explique Stéphanie de La Grandière.

    • 9e, 10e, 11e et 12e arrondissements: la négociation devient la norme

    Comme d’autres arrondissements «intra-muros», les valeurs du 9e s’étiolent. Le prix moyen s’établit à 10.800 €/m2 (- 4 %). «On retrouve enfin une vraie échelle de valeurs et les acheteurs se bagarrent moins», constate Christophe Thibaudeau, de Féau 9e. Dans le cœur historique (Saint-Georges, d’Aumale), les habitations de bon standing se monnaient autour de 13.000 €/m2. Si elles se situent à une belle adresse, en étage élevé avec un balcon et une vue dégagée, la cote flambe à 16.000 €, voire plus. Témoin, ce 3-pièces situé dans le square Moncey qui s’est vendu à 16.200 €/m2 avec une offre au prix de l’acheteur avant même de l’avoir visité. Le 10e reste hype et plaît aux trentenaires friands de cette ambiance festive. Cet arrondissement affiche un prix au mètre carré de 10.050 € (- 3,1 %). «Depuis cet été, les délais de vente s’allongent avec pas mal de discussions sur les prix. On vend un bien sûr six au premier prix affiché du mandat contre un sur deux en 2019», souligne Frédéric Teboul, cofondateur de Fredélion.

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    Dans le «village Saint-Martin», niché entre le boulevard Saint-Martin et le canal du même nom, le mètre carré s’échange entre 11.500 et 12.000 €. À noter, la montée en puissance d’une partie de la rue du Château-d’Eau, côté République. «En 2 ans, ce secteur s’est valorisé, se mettant au niveau des autres bons spots du quartier. L’ambiance a changé avec l’ouverture de nouveaux commerces», signale Frédéric Teboul. Dans cette artère où les grandes surfaces sont rares, un 102 m² tout juste rénové par un architecte s’est vendu 1,32 million d’euros. Même tendance et même niveau de prix pratiqués dans le 11e. «C’est fini les transactions bouclées en 48 heures. Même s’ils ont un vrai projet, les gens prennent leur temps», indique Éléonore Crevon, à la tête d’agences Laforêt des 11e et 12e. Le mètre carré se monnaie autour de 10.500 € vers Philippe-Auguste et monte jusqu’à 11.500 € du côté de Charonne et Faidherbe.

    Dans le prolongement, mais plus à l’est, le 12e est plus familial et moins dense avec des prix qui font quasiment du surplace. «Même si la demande excède l’offre, il y a quand même moins d’acheteurs qu’il y a 6 mois», affirme Yann Picat, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier. Ici, les valeurs sûres sont les secteurs de Nation et Daumesnil avec un mètre carré naviguant entre 11.000 et 12.000 €. Dans l’impasse Canart, un studio de 18,5 m² s’est adjugé 219.900 €.

    • 18e, 19e et 20e arrondissements: en repli

    Dans ces arrondissements périphériques du nord et de l’est de Paris, les valeurs sont en repli. Comptez en moyenne 9750 €/m2 (- 4,8 %) dans le 18e, 8940 € (- 2,3 %) dans le 19e et 9330 € (- 0,7 %) dans le 20e. «Les prix ont tendance à baisser, notamment pour les grandes surfaces. De plus, un fossé se creuse davantage entre les beaux appartements et ceux avec défauts», reconnaît Frédéric Teboul, du réseau Fredélion, implanté dans le 18e. Dans cet arrondissement, le nec plus ultra reste la butte Montmartre. Là, le mètre carré se monnaie entre 12.000 et 13.000 € et bien au-delà en cas de vue sur Paris. C’est le cas d’un studio de 33 m², rue Berthe, qui grâce à sa vue dégagée sur la capitale et sa terrasse de 11 m², s’est adjugé, en un temps record, à 439.000 €. «Les biens de qualité et de standing cumulant les atouts sont rares dans ce secteur. Alors, dans ce marché de pénurie, ils partent sans délai», commente Marie Beauchet, de l’agence Barnes.

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    Rue André-Barsacq, un 50 m² à rénover avec une vue sur le Sacré-Cœur a changé de mains à 18.000 €/m2. Arrondissement le moins cher de Paris, le 19e affiche différents visages. Les secteurs les plus cotés sont la Mouzaïa, offrant une ambiance bucolique avec ses maisons, et les Buttes-Chaumont, avec sa géographie escarpée. Là, le mètre carré se négocie au-dessus de 10.000 € ; 11.500 € en cas de vue sur ce parc vallonné. Rue de la Villette, à deux pas du métro Botzaris, un studio de 25 m² au calme s’est vendu 250.000 €. En revanche, du côté de la place des Fêtes, où se concentrent les tours, les biens se négocient entre 6500 et 7500 €/m2. «En un an, la demande a été divisée par deux et l’offre s’est étoffée de 50 %. Donc même s’il manque de biens, les délais de vente sont plus longs», fait savoir Guénahel Tremelo, de l’agence L’Adresse. Près du métro Jourdain, un 107 m² est parti à 1,5 million d’euros après deux baisses de prix représentant 10 %. «Il y a encore 6 mois, ce bien serait parti au prix initial», raconte ce dernier.

    «On est actuellement au sommet des prix et les acheteurs étant désormais plus exigeants, l’heure est à la négociation. Cela devrait à terme peser sur les valeurs», affirme Benoît Martin, de Laforêt Immobilier. Plus homogène en termes de prix, le 20e affiche des valeurs qui marquent le pas. Vers Jaurès et Stalingrad (19e), le mètre carré avoisine 9000 € et grimpe à 10.000 € vers Gambetta, Pyrénées et le Père-Lachaise. En lisière du cimetière, rue des Rondeaux, un 2-pièces de 42 m² au 6e et dernier étage avec un ascenseur est parti à 10.500 €/m2 avec plusieurs offres au prix.

    • 5e, 6e et 7e arrondissements: l’exception à des prix exceptionnels

    Le cœur de la rive gauche reste plébiscité par les ménages aisés et caracole en tête des prix parisiens avec le 6e à 13.980 €/m2 (+ 1,3 %), suivi du 7e à 13.300 € (+ 2,2 %) et du 5e à 12.340 € (- 8,5 %). Fait nouveau, «depuis janvier, il y a plus de biens à vendre. Cela contribue à fluidifier le marché et répond aux demandes toujours nombreuses dans ces arrondissements résidentiels», indique Jean-Baptiste Cervesi, directeur de deux agences De Ferla Immobilier. Un nouvel élan notamment dû à un retour des expatriés et de la clientèle internationale. «Ces derniers sont souvent en quête de pied-à-terre de 100 à 150 m² avec 2 ou 3 chambres», précise Delphine Avitan, directrice deSotheby’s rive gauche. Dans ces quartiers, «la majorité des candidats acheteurs effectuent des offres sans condition suspensive d’obtention du crédit même s’ils financent leur opération avec un prêt car les taux sont encore accessibles. Beaucoup d’investisseurs se sont retirés de la Bourse pour placer dans la pierre de qualité, une valeur sûre», commente Hugues de La Morandière, directeur associé des agences Varenne.

    Une dynamique qui ne suscite pourtant pas de flambée des prix. Les biens traditionnels affichent des valeurs globalement stables. «Comptez pour un appartement classique en bon état autour de 13.000 €/m2 dans le 5e et de 15.000 € dans le 6e», précise Romain Sarkissian, de l’agence Vaneau Luxembourg. En revanche, les adresses de prestige comme Saint-Germain-des-Prés, Luxembourg, Panthéon, Invalides et Champ-de-Mars s’arrachent à prix d’or. Dans ces secteurs, «les appartements de standing cumulant tous les atouts (étage, lumière, extérieur, vue) affichent des valeurs qui continuent de s’apprécier car les candidats sont nombreux», affirme Bruno Vallery-Radot, de l’agence Féau Saint-Germain. Ainsi, au 4e étage d’un immeuble des années 1970 situé boulevard de la Tour-Maubourg (7e), un 110 m² à rénover avec vue sur les Invalides a été acheté 1,7 million d’euros en une semaine par un investisseur.

    «Avenue Émile-Deschanel, en bordure du Champ-de-Mars, un 170 m² à rénover a été acquis en guise de pied-à-terre pour la somme de 3,7 millions d’euros, soit 22.000 €/m2. Les ventes proches de 4 millions sont à nouveau fréquentes», signale Emmanuelle Lepidi, de l’agence Vaneau. Près du Bon Marché (7e), une agence a organisé plus d’une dizaine de visites pour un hôtel particulier de 250 m² avec jardin de 250 m² qui s’est adjugé 4,1 millions d’euros. Place de Furstemberg (6e), un 2-pièces de 40 m² vient de partir à 40.000 €/m. Mais tout ne part pas vite et à des prix astronomiques. «Il faut que le bien soit au prix du marché sinon il ne suscite pas de demandes et met du temps à se vendre» avertit Alexandra Rousselle de l’agence Guy Hoquet Paris Maubert. Elle a ainsi gardé 4 mois en stock un 2-pièces de 53 m², au premier étage sur cour, rue Mouffetard (5e). Après deux baisses de prix, il s’est vendu 650.000 €.

    • 13e, 14e et 15e arrondissements: des prix qui s’essoufflent

    Dans ces trois arrondissements du sud de Paris, le prix de la pierre s’essouffle: le 13e affiche 9230 €/m2 (- 4,1 %), le mètre carré dans le 14e s’élève en moyenne à 10.060 € (- 2,2 %) et à 10.100 € (- 0,5 %) dans le 15e. Avec des quartiers aux ambiances très différentes, le 13e présente des écarts prononcés: depuis 5000 à 7000 €/m2 dans les tours de la porte de Choisy et des Olympiades jusqu’à près de 13.000 € dans les secteurs établis des Gobelins et de la Butte-aux-Cailles. Dans ce dernier quartier, rue du Père-Guérin, un investisseur a déboursé 210.000 € pour un studio de 19 m². «Ces derniers mois, l’offre s’est reconstituée», indique Andi Hoxha, de l’agence ERA Vendo. «Les acheteurs en profitent pour réfléchir davantage et pour tenter la négociation», ajoute Olivier Quénot, à la tête de deux agences Laforêt dans le 13e.

    Promenade Claude-Lévi-Strauss, un 3-pièces de 70 m² dans un immeuble de 2017, avec double exposition et balcon est parti pour 943.000 €. Voisin, le 14e est en repli. «On enregistre des transactions en dessous de 10.000 €/m², un niveau que l’on n’avait pas vu depuis un an», précise Guillaume Geoffrion, de l’agence Stéphane Plaza Pernety. Désormais, le spectre des valeurs s’étend de 9500 € sur les boulevards extérieurs à 11.500 €/m². C’est dans cette fourchette haute que se situent les quartiers Denfert-Rochereau et Raspail. Sur cette belle artère, dans un haussmannien, un 153 m² en parfait état a été remporté par un couple de quadras 2,08 millions d’euros après deux offres au prix. Dans le 15e, un arrondissement familial, «les grandes surfaces en rez-de-chaussée ou au 1er étage sans extérieur sont à la peine avec une correction de leur valeur», constate Johan Boixel, de l’agence Century 21 Vaugirard-Convention. Rue Humblot, près du métro Dupleix, un 6-pièces de 128 m² avec travaux s’est adjugé 1,37 million d’euros

    De Pôle emploi à France Travail : un changement de nom qui risque de coûter cher

    DÉCRYPTAGE - Lors de la présentation de son programme, le candidat a fait part de sa volonté de mettre en place un «guichet unique» pour atteindre son objectif de plein-emploi.

    Deux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France

    L'ensemble de la saisie est estimé à 90 millions d'euros.

    Jean-Pierre Robin: «L’inflation, cet impôt caché qui va permettre à l’État de se renflouer»

    CHRONIQUE - La pression fiscale monte avec les prix et le poids de la dette s’allège.

    Le Monde

    Les licenciements massifs chez la compagnie de ferries P & O révèlent la faiblesse du droit du travail britannique

    L’entreprise, qui s’est séparée de 800 salariés, souhaite réembaucher du personnel à des conditions bien moins avantageuses.

    Jeudi 17 mars, 800 salariés britanniques de la compagnie de ferries P & O ont appris par le biais d’une vidéo préenregistrée, qu’ils étaient tous licenciés avec effet immédiat. Près d’une semaine plus tard, mercredi 23 mars, les ferries de la société britannique assurant la liaison cruciale entre Calais et Douvres étaient encore à quai, et cette annonce brutale n’en finit pas de faire des vagues au Royaume-Uni. Les manifestations se succèdent – à Douvres, Hull, Liverpool ou Londres –, et l’opposition travailliste tance le gouvernement conservateur de Boris Johnson d’agir pour renforcer un droit du travail pas assez protecteur.

    « Jeudi, on a appris qu’on devait ramener les bateaux à quai et attendre une annonce de l’entreprise. Des collègues m’ont dit qu’ils voyaient des agents de sécurité sur le quai, je leur dis de ne pas les laisser monter », raconte Philip Lees, membre de Nautilus, un des principaux syndicats d’officiers de marine britannique, et licencié lui aussi le 17 mars. « A 11 heures, un directeur des ressources humaines a fait l’annonce sur [la messagerie] Teams, les équipes avaient cinq minutes pour quitter le navire, les personnels de la sécurité étaient agressifs, ils avaient des menottes. C’était brutal, planifié comme une opération militaire. J’étais choqué et très en colère », témoigne ce salarié, qui a consacré trente-trois ans de sa carrière à P & O.

    La compagnie P&O Ferries licencie 800 marins britanniques

    Depuis, M. Lees comme des centaines de collègues défilent pour réclamer leur réinsertion et l’interdiction de la pratique, prohibée ailleurs en Europe, du « fire and re-hire » – le licenciement avec réembauche dans la foulée, à des conditions bien moins avantageuses (il suffit pour l’employeur de justifier de conditions économiques dégradées). « P & O propose déjà aux officiers qu’il vient de licencier des réembauches, mais en sous-traitance, avec des conditions de travail et de salaire dégradées et un contrat de droit maltais », assure au Monde Mark Dickinson, le secrétaire général de Nautilus. « En 2021, un changement législatif a été tenté [par les travaillistes], mais la majorité conservatrice s’y est opposée », précise-t-il.

    « La sécurité nous inquiète »

    Autre faiblesse de la législation britannique : « L’obligation d’un salaire minimum pour les salariés des ferries et cargos, quels que soient leur nationalité et leur pavillon, n’a été adoptée qu’en 2020, et il y a encore trop de marins qui sont juste payés à ce salaire minimum », affirme James Stockbridge, officier de marine employé d’une autre compagnie venu défiler en solidarité avec les ex-P & O, à Londres, lundi 21 mars. Sans compter que cette loi ne s’applique que sur les eaux territoriales britanniques.

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    Le Figaro

    En Australie, la Grande Barrière de corail victime d'un «vaste blanchissement»

    Des vols de surveillance aérienne ont montré une décoloration du corail au niveau de multiples récifs, «confirmant un vaste phénomène de blanchissement, le quatrième depuis 2016», selon un rapport de l'Autorité responsable de ce récif.

    La Grande Barrière de corail d'Australie subit un «vaste blanchissement», le quatrième depuis 2016, provoqué par des températures océaniques supérieures à la moyenne, a indiqué vendredi l'Autorité responsable de ce récif.

    À lire aussiBarrière de corail : un joyau en péril

    Des vols de surveillance aérienne ont montré une décoloration du corail au niveau de multiples récifs, «confirmant un vaste phénomène de blanchissement, le quatrième depuis 2016», selon un rapport de cette autorité qui gère le plus grand système de récifs coralliens du monde. Les coraux ont souffert en dépit d'un phénomène de rafraîchissement de l'été austral par La Nina, a souligné l'autorité.

    À lire aussiL'Australie investit dans la protection de la Grande barrière de corail

    Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau - conséquence du réchauffement climatique - qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.

    Bien que les coraux blanchis soient soumis à un stress, ils peuvent encore se rétablir si les conditions deviennent meilleures, a cependant souligné la même source: «Les conditions météorologiques des deux prochaines semaines sont cruciales pour déterminer l'étendue et la gravité du blanchiment des coraux dans le parc marin».

    Un site classé au patrimoine mondial

    Cette étude sur ce phénomène de vaste blanchiment a été publiée quatre jours après que les Nations unies ont commencé l'inspection de la Grande Barrière afin d'évaluer si le site, classé au patrimoine mondial, est protégé du changement climatique.

    La mission de l'UNESCO évaluera si le gouvernement australien agit suffisamment contre les menaces qui pèsent sur la Grande barrière de corail, notamment le changement climatique, avant que la Commission du patrimoine mondial ne détermine en juin s'il faut la classer «en péril». En juillet dernier, la Commission du patrimoine mondial avait décidé de ne pas classer le site «en péril», à la surprise de beaucoup d'observateurs et contre la recommandation de l'UNESCO.

    L'Australie a lancé un plan de protection «Reef 2050» doté de milliards de dollars après que les Nations unies ont menacé en 2015 de déclasser le site.

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    L'Humanité

    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

    Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    Le Monde

    Grève à la RATP contre les effets de la future concurrence

    Le trafic sera perturbé, vendredi 25 mars, dans les bus et les trams. Les salariés de l’entreprise sont les premiers visés par la réorganisation du travail liée à l’ouverture à la concurrence du monopole historique de la Régie des transports parisiens.

    Les syndicats de la RATP l’avaient promis : après leur grève coup de poing du 18 février, qui a paralysé une grande partie du réseau de transport public parisien, il y aurait un nouveau rendez-vous social à l’approche du printemps. Ce sera chose faite vendredi 25 mars, avec une nouvelle journée de mobilisation des salariés de la Régie des transports, laquelle s’annonce moins perturbée que la précédente.

    La direction de la RATP a indiqué, mercredi 23 mars, que le trafic serait quasi normal sur le réseau ferré souterrain (métro et RER), avec de « légères perturbations » sur cinq lignes (les métros 2, 5, 8, 9 et 13). En revanche, le réseau de surface sera plus touché, avec un tram sur deux ou trois (aux heures de pointe) et un tiers des lignes de bus interrompues, 50 % des véhicules circulant là où la desserte est maintenue.

    RATP : dernier contrat avec Ile-de-France Mobilités, avant la concurrence

    C’est donc une grève à front renversé par rapport à la précédente, où le métro avait été paralysé et où le moteur principal de la colère était la question des salaires. Là, ce sont les conducteurs de bus et de tramway qui se mobilisent contre les effets attendus de la concurrence, laquelle va concerner au premier lieu les 16 000 machinistes bus et 1 000 traminots de la Régie (sur 45 000 salariés de l’établissement public RATP).

    « Les machinistes vont perdre six jours de congés par an »

    L’entreprise est en pleine négociation avec les syndicats sur une nouvelle organisation du travail qui se mettra en place lors du basculement dans un système concurrentiel du réseau historique de bus de la RATP, le 1er janvier 2025 (2029 pour les trams, mais ils sont inclus dans la négociation). A cette date, les machinistes auront basculé soit chez le concurrent (Transdev ou Keolis, qui ont marqué leur intérêt pour ce marché), soit dans RATP Cap Ile-de-France, une nouvelle filiale de la RATP spécialement créée pour répondre aux appels d’offres.

    Pour croître en 2022, Keolis vient défier la RATP dans les transports parisiens

    Or tous devront se conformer à un « cadre social territorialisé » (CST), dont les caractéristiques d’organisation du travail sont mieux-disantes que celles de la convention collective du secteur, mais moins protectrices pour les salariés que celles en vigueur à la RATP. La nouvelle organisation du travail entrera en vigueur le 1er juillet

    « Tout l’enjeu des négociations, qui doivent se terminer courant avril, est de rapprocher nos règles maison de ce CST », souligne Jean Agulhon, le DRH de la RATP. Cela explique le coup de pression de la grève et l’attitude des syndicats, qui rejettent d’emblée les propositions de la direction. « Les machinistes devront travailler quarante minutes de plus par jour qu’aujourd’hui et ils vont perdre six jours de congés par an », détaille Bertrand Hammache, délégué central CGT. Les salariés craignent aussi une augmentation des services avec coupures, plus longs et morcelés. « Sur la division bus, on atteint 70 % de grévistes, note Arole Lamasse, délégué UNSA RATP. C’est une réponse claire à la direction du groupe. »

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    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

    retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
    Le Monde

    Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

    Coach de manageurs, coach de vie, facilitateur… Ces métiers attirent toujours plus de cadres en quête de sens qui entendent transformer leur expérience en expertise. Et qui espèrent, en devenant indépendants, gagner en qualité de vie.

    Sur le tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des personnages reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au diplôme « Pratiques du coaching » de l’université Paris-VIII revient sur les séances menées par chacun dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Thouin, 47 ans, évoque ses doutes. « Parfois, je me demande si je ne vais pas au-delà de mon rôle de coach avec mes clients, si je ne déborde pas sur le cadre de la thérapie », raconte cette ancienne enseignante, qui a décroché de l’éducation nationale pour se lancer dans le coaching. Nabil Tak Tak, le coordinateur pédagogique de la formation, précise à voix basse : « Ils sont bien aiguillés sur ce point : nous ne sommes pas des psychologues. »

    Dans cinq groupes similaires, de futurs reconvertis travaillent ainsi la posture du coach. Ils apprennent à poser le cadre d’une séance et à guider le client vers son objectif en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé sur trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue pour des profils de niveau bac + 3 au minimum – dans les faits, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching une manière de réinventer leur vie professionnelle. Une reconversion dans l’air du temps : le nombre de coachs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale d’une des principales associations professionnelles, l’International Coach Federation. En France, 1 600 coachs sont accrédités aujourd’hui par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (Simacs) compte 5 000 adhérents.

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    Avec des parcours facturés de quelques centaines d’euros à 20 000 euros l’année (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau florissant. Les responsables du diplôme « Pratiques du coaching » de Paris-VIII ont, eux, décidé de réduire leurs capacités d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « On ne veut pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir coach », explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour cette profession, il l’associe à une « quête de sens, nourrie par des actualités anxiogènes », et à l’urgence de se « rendre utile », par exemple face au constat de dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise, dont proviennent souvent ces aspirants coachs.

    Confiance en soi, parentalité, orientation…

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    L'Humanité

    La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons

    Actu

    Jeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.

    Marie Mersier

    Branche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.

     

    Macérâts glycérinés

    Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.

     

    Précautions d’usage

    Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.

    Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.

    www.la-royale.comBien-être
    Le Figaro

    La guerre en Ukraine peut-elle mettre en péril la coopération spatiale internationale ?

    Marie-Liévine Michalik

    DÉCRYPTAGE - Après que les Russes se sont retirés de la base spatiale à Kourou, c'est au tour de la mission Exomars d'être suspendue.

    Pourrait-on se passer de la Russie dans l'espace ? Sur fond de guerre en Ukraine, le 2 mars dernier, l'agence spatiale russe, Roscosmos, annonce quitter la base spatiale de Kourou, rapatriant ainsi 87 membres de son personnel et son lanceur Soyouz, commercialisé par Arianespace pour envoyer dans l'espace des engins de moyen calibre. Dernière décision en date, l'Europe a renoncé à sa mission Exomars, commune avec la Russie, qui prévoyait de décoller pour Mars en septembre 2022. Le voyage, qui devait définir si la planète a oui ou non abrité, a été reporté sine die. Faute de pouvoir s'appuyer sur son partenaire russe. «C'est vraiment dommage à la fois sur le plan scientifique, pour toutes les découvertes que nous aurions pu faire, mais aussi pour toutes les équipes d'ingénieurs, de techniciens et de scientifiques qui y travaillent depuis des années», regrette Philippe Baptiste, président du CNES, Centre national des études spatiales.

    En deux semaines, la guerre en Ukraine a mis à mal deux projets phares de la coopération spatiale internationale, la Russie allant même jusqu'à menacer de laisser tomber la station spatiale internationale en prenant bien soin de rappeler qu'elle survolait des grandes villes américaines et européennes. Ces trois événements successifs signent-ils la fin de la coopération spatiale ? Pis, l'ordre spatial, défini après la Guerre froide, est-il en train de voler en éclats ?

    L'Espace à l'abri du vacarme terrestre

    La position actuelle de la Russie est «effectivement inédite», analyse pour le Figaro, Philippe Baptiste. En effet, pour la première fois, la Russie a pris une décision unilatérale, mettant à mal la coopération, jusque-là complète, entre l'Europe, le Japon et les États-Unis. Si l'espace fut, des années 60 aux années 90, un théâtre politique et symbolique des affrontements terrestres, la collaboration entre les pays n'a jamais cessé. «Nous avons toujours coopéré, même au pire temps de la Guerre froide», poursuit le directeur du CNES.

    « Nous avons toujours coopéré, même au pire temps de la Guerre froide. »

    Il faut néanmoins attendre la chute de l'URSS pour voir apparaître une réelle alliance spatiale. En 1993, après plusieurs mois de négociations, un accord est signé entre les États-Unis et la Russie, le Kremlin prenant désormais pleinement part au projet de créer une station spatiale internationale, «exemple parfait de la coopération internationale», ajoute Philippe Baptiste. En effet, ce qui fait d'ailleurs le propre de la Station spatiale internationale c'est son côté littéralement mondial. «Elle a été conçue pour que les pays fonctionnent ensemble et soient essentiels les uns aux autres», ajoute Frances Westall, professeur au Centre de biophysique moléculaire (CBM) du CNRS d'Orléans.

    Encore aujourd'hui, malgré les tensions entre la Russie et l'Occident, la Station internationale poursuit son fonctionnement «nominal», comme le confirme Philippe Baptiste. Le 18 mars, c'est bien à bord d'un Soyouz qu'un équipage entièrement russe s'est élancé vers l'ISS. La fin de la relève de l'équipage en orbite doit être assurée par les Américains les 15 et 21 avril. Un quotidien au-dessus des étoiles qui semble bien loin des préoccupations terrestres. Et pourtant, les trois cosmonautes russes sont arrivés au sein de l'ISS habillés de jaune et de bleu. Est-ce un soutien ostensible à l'Ukraine ? Quoi qu'il en soit, au-delà de l'ISS, l'avenir spatial peut-il être compromis, au vu des récentes défections de la Russie ?

    Chercher un nouvel équilibre sans la Russie

    «Ce qui est très clair, c'est que la Russie a voulu montrer au monde qu'elle joue un rôle important dans l'espace, affirme Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. Vladimir Poutine veut montrer qu'elle reste un acteur et qu'il en est fier.» Une puissance spatiale, héritée de l'URSS, avec quelques secteurs de pointe comme les moteurs à propulsion électriques pour satellites, que seule la Russie maîtrise.

    L'Europe pourrait-elle alors se passer des lanceurs Soyouz ? Pour Xavier Pasco, il faudrait les remplacer, ce qui n'est pas si simple. Soyouz est un lanceur russe commercialisé par l'Europe à l'international. Du même gabarit, existe le modèle américain Falcon, «mais il sert à lancer certaines missions américaines concurrentes des européennes.» L'Europe perdrait donc son indépendance, en faisant appel au Falcon, elle devrait acheter des lancements aux Américains. Philippe Baptiste est plus optimiste. «C'était de toute manière la fin de Soyouz en Guyane, on avait encore quelques lancements Soyouz dans notre agenda. Mais, Ariane 6 devrait être prête dans quelques mois.» Cette dernière ayant deux versions, une grande pour remplacer Ariane 5 et une plus petite pour remplacer Soyouz. Il ne reste donc plus qu'à attendre quelques mois. Et trouver une solution pour les derniers lancements prévus d'ici là.

    Qui plus est, Soyouz n'est pas le seul modèle touché. Le plus petit lanceur européen, Vega, subit lui aussi les conséquences du conflit ukrainien. En effet, son dernier étage est construit en Ukraine. «Là encore, l'Europe devra s'adapter, complète Xavier Pasco. Un comportement brutal, comme celui de la Russie, a nécessairement des conséquences car chaque opération prend des années dans le spatial.» Pourrait-on imaginer une industrie spatiale européenne ? «Pourquoi pas, répond Frances Westall. Mais il faut plus de dix ans pour construire un équipement destiné à l'espace et les coûts sont toujours très élevés.» La solution la plus probable semble un accord plus resserré avec les États-Unis. Une alternative qui n'est pas sans conséquences économiques et politiques.

    «Un comportement brutal, comme celui de la Russie, a nécessairement des conséquences car chaque opération prend des années dans le spatial.»

    Enfin, si pendant plus de dix ans, la Russie a conservé un monopole sur les vaisseaux habités, les États-Unis ont récemment récupéré une place de choix en commercialisant leur capsule «Space X Dragon». «Cette guerre rappelle l'importance stratégique d'être autonome dans son accès à l'espace», note Xavier Pasco. Une indépendance européenne ébranlée et mise face à ses difficultés. «Tout cela va probablement laisser des traces dans la suite des programmes, prévient Pour Philippe Baptiste. Ce conflit oblige l'Europe à réfléchir sur son positionnement dans le spatial.» Le directeur du CNES appelle l'Europe à «progresser dans son autonomie stratégique». Les deux experts s'accordent sur le fait que l'implication de la Russie est «déclinante» ces dernières années, notamment depuis les premières sanctions économiques en 2014.

    « Tout cela va probablement laisser des traces dans la suite des programmes. Cette guerre oblige l'Europe à réfléchir sur son positionnement dans le spatial. »

    Pour autant, «les missions spatiales actuelles ne peuvent se faire sans coopération internationale, conclut Frances Westall. L'Europe n'a pas les moyens de la NASA, la NASA a besoin de l'Europe…» Quant à la Russie, pourrait-elle se passer de l'Europe et des Américains ?

    Deux inconnues restent essentielles. La Russie va-t-elle durcir le ton, quitte à bafouer la tradition internationale de la coopération spatiale ? Pourrait-elle se tourner vers la Chine, qui ne cache plus ses ambitions ? Avec son important budget spatial, à hauteur de 10 milliards de dollars, l'Empire du milieu pourrait être un allié financier intéressant pour la Russie, cette dernière apportant certaines technologies clé. Beaucoup de questions qui pourraient remettre en cause l'ordre spatial mondial, établi il y a moins de trente ans.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 29e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    L'Humanité

    Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis

    Actu

    À l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.

    Noé Blouin

    L’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.

     

    Anxiété, dépression et addiction

    Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.

    Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.

    Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.

     

    L’aide d’un professionnel de santé

    Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.

    3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie

    « Il faut créer une discussion authentique »

    Camille Naudin Psychologue clinicienne en psychiatrie

    Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?

    Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.

    Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?

    Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.

    Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?

    Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.

    Famille
    Le Monde

    « Cultures et management international » : s’adapter aux pratiques locales

    Les cultures nationales influent en profondeur sur l’exercice du management, expliquent les auteurs de celivre issu d’une quarantaine ­d’années d’investigations menées dans une cinquantaine de pays.

    Au Japon, « la communication tacite et l’évitement du conflit » structurent les échanges. Un interlocuteur préférera, par exemple, « ne jamais opposer de refus, laissant l’autre comprendre le sens de ses propos sans qu’il ait eu à les formuler », expliquent les auteurs de Cultures et management international (Presses des Mines). Une sorte de « télépathie culturelle » qui pourra plonger les professionnels occidentaux non avertis dans l’incompréhension et le désarroi.

    Que se passe-t-il quand « des cultures se rencontrent » ? Tel est l’objet de l’essai de Philippe d’Iribarne, Jean-Pierre Segal, Sylvie Chevrier, Alain Henry et Geneviève Tréguer-Felten. Au fil des pages, ils enchaînent les immersions dans des entreprises à travers le monde pour saisir les « malentendus destructeurs » comme les « coopérations fécondes ». Ces études de cas sont le résultat d’une quarantaine d’années d’investigations menées dans une cinquantaine de pays par les auteurs, qui coopérèrent au sein du groupe de recherche Gestion & Société.

    L’argot de bureau : le « kaizen » ou l’éloge de la régularité

    Leur constat : l’influence culturelle affleure derrière l’ensemble des pratiques managériales. De la direction d’une équipe à la gestion des clients, de l’art de décider à la mise en œuvre d’une démarche éthique, les rapports sociaux engagés dans chacune de ces actions « sont à la source d’émotions et de réactions parfois très vives ». Ce qui apparaîtra à certains collaborateurs comme une norme souhaitée pourra heurter les salariés d’une autre nationalité.

    La recherche de « l’efficacité collective »

    La question du leadership en donne un bon exemple. Selon les pays, la définition que se font les salariés d’un « bon chef » varie : aux Etats-Unis, la personnalité du leader importe, son charisme joue. Il doit savoir motiver ses équipes par ses qualités propres. Outre-Atlantique, on « travaille “pour” son chef ». Les choses sont différentes en Allemagne. Le manager y est en premier lieu le garant d’une efficacité collective, à travers sa capacité à clarifier le partage des tâches. En France, enfin, la motivation des salariés viendra avant tout de la confiance que leur chef saura leur témoigner.

    Que l’on se trouve en Afrique, en Europe ou en Asie, les interprétations d’une même consigne, d’une même décision, apparaissent multiples. Les risques de crispation, de désengagement ou de résistance le sont tout autant. Les auteurs appellent donc à se saisir du sujet de la « compréhension de la logique culturelle des partenaires (…), une des clés de l’efficacité collective ».

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    L'Humanité

    Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin

    Actu

    En chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.

    Gaëlle Brière

    La pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.

    Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.

    Nouvelle, d’avril à juillet

    Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.

    Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues

    Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile

    1. Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
    2. Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
    3. Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
    4. Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
    5. Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.

    Accords parfaits

    Artisanal. Saké français

    Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.

    Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.

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    Bon et sain
    Le Monde

    Les salariés français d’Airbus vont être augmentés

    Direction et syndicats se sont entendus sur un accord prévoyant une augmentation de l’enveloppe salariale de 6,8 % sur deux ans en France.

    Pour les uns, c’est la plus forte progression de salaires depuis vingt ans chez Airbus, et la plus importante du secteur. Pour les autres, cette hausse des rémunérations accordée par le numéro un mondial de l’aéronautique ne permettra pas de rattraper l’inflation. Les négociations annuelles obligatoires se sont achevées, mardi 22 mars, par un accord conclu entre la direction et trois syndicats : FO, la CFE-CGC et la CFTC.

    Les salariés bénéficieront d’une enveloppe d’augmentation de 6,8 % sur deux ans, découpée en deux parties. Entre juillet 2022 et juin 2023, la hausse de la rémunération des personnels d’Airbus aviation commerciale pourra atteindre 3,9 %, dont 2 % d’augmentation générale et 1,9 % d’augmentation individuelle. A partir de juillet 2023, les rémunérations des salariés bénéficieront d’un nouveau coup de pouce de 1 %, auquel pourra s’ajouter 1,9 % d’augmentation individuelle.

    Comment Airbus a détrôné Boeing

    Selon nos informations, les salariés des autres divisions du groupe, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters, devraient avoir droit respectivement à 7 % et 6,6 % d’augmentation entre 2022 et 2023. Pour certains syndicats, la direction est « loin du compte », se désole notamment Patrice Thébault, délégué syndical central CGT d’Airbus aviation commerciale. Selon lui, la hausse des rémunérations « ne permet pas de rattraper l’inflation », prévue par la Banque de France entre 3,7 % et 4,4 % en 2022. Dominique Delbouis, coordinateur FO pour le groupe Airbus, plaide que « plus de 80 % des salariés bénéficieront des augmentations individuelles ». Selon l’accord, l’augmentation individuelle des ouvriers ne pourra être inférieure à 45 euros mensuels, tandis que celle des cadres sera au moins de 100 euros.

    « Clause de revoyure »

    Pour faire face à l’évolution de la situation économique, très instable au sortir de la pandémie de Covid-19 et en raison de la guerre en Ukraine, l’accord conclu comporte une « clause de revoyure » qui est conditionnée à l’inflation et à la situation de l’entreprise. De son côté, le coordinateur FO rappelle que syndicats et direction ont déjà prévu de « renégocier les salaires en mars 2023 pour la période 2023-2024 ».

    Le syndicat pointe aussi du doigt les 4,2 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le groupe en 2021 et surtout les 1,2 milliard d’euros versés aux actionnaires sous forme de dividendes

    Au début des négociations salariales, FO avait tenté d’obtenir de la direction une augmentation des salaires de 4 % pour 2022. Une demande retoquée par Airbus. Outre les hausses de rémunérations, les salariés toucheront une prime d’intéressement de 3 692 euros bruts, à laquelle devrait s’ajouter dans les prochaines semaines une prime de participation aux bénéfices d’un montant presque équivalent, signale M. Delbouis. Mécontente, la CGT dénonce « la politique salariale d’Airbus, qui est en réalité une baisse du pouvoir d’achat des salariés ». Elle fait savoir que « les primes, ce n’est pas du salaire, et [qu’]elles ne permettent pas le déroulement de carrière ».

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    Le Figaro

    Comment les alliés surveillent et renseignent le conflit au profit des troupes ukrainiennes

    Nicolas Barotte

    ANALYSE - Au-delà du matériel militaire envoyé pour la guerre en Ukraine, les alliés prêtent main forte avec des moyens technologiques avancés.

    Dans la longue liste des matériels fournis à l’Ukraine par les États-Unis pour se défendre contre l’invasion russe, la mention arrive parmi les dernières lignes: «Imagerie satellite et capacités d’analyse.» À côté des missiles antichars ou antiaériens, des munitions ou des moyens de protection, les alliés se sont aussi engagés sur un point clé pour permettre aux forces ukrainiennes de résister: partager du renseignement. Car pour faire face au rouleau compresseur russe, Kiev doit aussi compter sur la force de son commandement.

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    «Nous traquons tous les mouvements russes depuis un an», explique un officier en poste au sein de l’Otan, en saluant l’effort des alliés pour renforcer leurs capacités de renseignement et les partager «y compris avec l’Ukraine». Durant le vaste exercice Zapad de l’armée russe, à l’automne dernier, les alliés avaient «déployé des moyens pour caractériser les forces russes», raconte une source militaire française.

    Les capacités satellitaires de l’armée américaine

    L’imagerie spatiale s’est imposée dans le conflit avec une quantité d’images considérable en source ouverte. Mais elles ne suffisent pas pour rendre la matière pleinement opérationnelle. «Il ne faut pas confondre imagerie spatiale et renseignement», indique un gradé spécialiste du sujet. L’Ukraine ne dispose pas de capacités satellitaires susceptibles de mener des recherches ciblées. Les alliés sont en mesure de lui en fournir une et principalement les États-Unis. Avec plus d’une vingtaine de satellites de renseignement en orbite, l’armée américaine dispose d’une capacité à voir le sol ukrainien en surmontant les contraintes des «taux de revisite» ou d’angle mort.

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    Il est impossible de tout voir en même temps. Il faut aussi prendre en compte les conditions météorologiques… «Au début nous n’avons pas eu beaucoup d’images», soupire un acteur du renseignement. Le «plafond bas», qui a recouvert une partie de l’Ukraine ces dernières semaines, a aveuglé la composante optique des satellites, même si l’infrarouge permet de distinguer certains points chauds. Les satellites radars sont capables de percer la voûte nuageuse et d’identifier notamment les masses métalliques. Les satellites de renseignement électromagnétique permettent aussi de détecter et de caractériser les systèmes militaires. Les autres alliés, France et Royaume-Uni, disposent de capacités beaucoup plus réduites.

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    Les avions de l’Otan

    Tous les capteurs sont maintenant braqués sur l’Ukraine et les satellites ne sont pas les seuls. «La situation au-dessus du pays est monitorée en permanence», assure le spécialiste des questions de défense, Joseph Henrotin. L’Otan dispose de 14 avions Awacs en Europe. Depuis l’invasion de l’Ukraine, «la flotte surveille l’espace aérien de l’Otan afin de donner des assurances aux alliés et de les protéger», indique l’Alliance.

    Avec une capacité de surveillance de plus de 310.000 km2 et une autonomie de 8 heures de vol, les Awacs peuvent observer la moitié ouest du territoire ukrainien sans en pénétrer l’espace aérien. Au moins trois d’entre eux sont constamment en l’air actuellement. «Ils ont aussi été conçus pour détecter le lancement de missiles balistiques», poursuit Joseph Henrotin.

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    Ces capacités sont renforcées par les opérations effectuées depuis les porte-avions français ou américain en Méditerranée. Avec son avion de surveillance Hawkeye, le Charles-de-Gaulle assure pouvoir mettre «de la lumière» au fond de la pièce. Les mouvements maritimes en mer Noire sont suivis de près. Toutes les informations recueillies sont susceptibles d’être transmises aux Ukrainiens. Les alliés manquent toutefois de ressources sur la partie est de l’Ukraine, qui reste le point obscur de la guerre, hors de portée de certains moyens techniques.

    Les moyens cyber des alliés

    Les sources de renseignement ne se limitent pas aux capacités d’observation depuis le ciel. Dans le cadre de leurs opérations secrètes, les alliés ont conservé des capteurs humains sur le terrain. Ils disposent aussi de moyens cyber. Tout ce dispositif nourrit les alertes régulières lancées par Washington contre les mouvements et les «fausses opérations» de Moscou. «Notre renseignement est une forme de puissance», insiste-t-on au sein de l’Otan. Le renseignement américain avait notamment convaincu Washington de l’imminence d’une attaque russe en février. Ces capacités d’analyse sont aussi susceptibles d’être fournies à l’Ukraine. Mais les alliés se méfient de la fausse transparence du conflit. «Quand on voit l’image d’un char détruit avec “Z” dessus, de quoi s’agit-il en fait?», s’interroge un diplomate européen.

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    Le partage de renseignements, même entre alliés et qui plus est avec un pays non-membre de l’Alliance, n’a rien d’évident. Chacun est soucieux de préserver ses sources au nom de la «liberté d’appréciation». Personne n’a non plus intérêt à dévoiler ses «techniques». La mise en commun demeure soigneusement encadrée et limitée, même entre alliés.

    À VOIR AUSSI - L’Otan apportera un «soutien supplémentaire» à l’Ukraine contre les menaces nucléaires et chimiques

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    L'Humanité

    Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola

    Actu

    Après dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.

    Sabine Jeannin

    C’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.

    On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».

    Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola

    Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.

    Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.

    Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.

    Un esprit cosmopolite

    À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.

    C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxiè­me foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.

    Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…

    L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…

    En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.

    Éveil de la conscience ouvrière

    Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.

    Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »

    En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »

    La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire

    Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.

    Découverteémile zolayvelines
    L'Humanité

    Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret

    Actu

    Gérard Le Puill

    Après avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.

    Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.

    salon des vignerons indépendantsBon et sain
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : a-t-on surestimé l’armée russe ?

    podcast Un mois après le début de l’offensive militaire russe, et alors que l’Ukraine résiste toujours, peut-on dire que l’armée russe patine, malgré la communication triomphante du Kremlin ? Nathalie Guibert, spécialiste des questions de défense au « Monde », détaille dans ce podcast l’état d’avancée de l’offensive de Vladimir Poutine.

    Lorsque l’offensive russe en Ukraine a démarré le 24 février, nombreux étaient les observateurs à anticiper une victoire rapide de l’armée russe, largement supérieure aux forces ukrainiennes. Mais la suite de cette guerre ne s’est pas passée comme prévu pour Vladimir Poutine.

    L’armée ukrainienne résiste férocement depuis un mois et les grandes villes stratégiques que le Kremlin comptait conquérir et occuper ne sont toujours pas passées sous contrôle russe : Kiev résiste, et si Kharkiv ou Marioupol sont sous les bombes, les forces russes ne les ont pas encore conquises sur le terrain.

    Comment expliquer que l’armée russe, dont on jugeait la supériorité écrasante, ne soit pas parvenue à ses fins ? Quels sont les atouts des forces ukrainiennes et à quel point l’aide occidentale leur permet-elle de résister ?

    Nathalie Guibert est spécialiste des questions de défense au « Monde ». Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous explique pourquoi l’armée russe semble patiner.

    Un épisode produit par Cyrielle Bedu, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur l’état de l’offensive russe en Ukraine :

    Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves

    Cyrielle Bedu

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    Le Figaro

    Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

    Eugénie Bastié

    ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

    Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».

    LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?

    Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

    Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».

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    D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).

    Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

    Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?

    Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.

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    A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

    Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?

    J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

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    En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

    De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

    Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.

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    Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

    Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

    Quelles conclusions en tirez-vous?

    La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

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    J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

    C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».

    Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?

    Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

    Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs

    Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

    Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

    Il serait donc, selon vous, trop tard?

    En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais à faire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.

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    Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

    Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

    Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

    Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

    Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?

    Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

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    Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

    Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

    Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».

    Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?

    La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

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    Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

    Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

    Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

    Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?

    Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

    En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

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    Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

    En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

    On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

    Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.

    Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?

    En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

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    De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».

    Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

    La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?

    Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

    Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

    Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

    On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

    C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

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    Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

    En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

    Êtes-vous optimiste?

    Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

    Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

    Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

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    Autonomie de la Corse: «L'État a-t-il péché par excès de rigidité ou par faiblesse ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Yvan Colonna est mort des suites de ses blessures, le 21 mars 2022. Son agression avait suscité une flambée de violence en Corse, et conduit l'exécutif à ouvrir la voie à l'autonomie de l'île. Cette ouverture constitue une véritable régression démocratique, estime la politiste Chloé Morin.

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    Nicolas Barotte

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Les paroles sont millimétrées, réduites au minimum. Lorsqu’il s’agit d’évoquer la menace nucléaire, régulièrement agitée comme un épouvantail par la Russie dans le confit ukrainien, les écoutilles se referment. «Le risque d’escalade doit être maîtrisé», disait-on à l’Élysée avant le sommet de l’Otan, qui s’est tenu jeudi à Bruxelles. «Nous poursuivons nos efforts diplomatiques», ajoutait-on alors que le porte-parole du Kremlin, mardi, envisageait une frappe nucléaire en cas de «menace existentielle».

    Sur le fond, rien de neuf dans la déclaration de Dmitri Peskov: toutes les doctrines stratégiques envisagent l’emploi des armes nucléaires en cas d’attaque contre les «intérêts vitaux» . Mais Moscou ne précise pas comment l’Ukraine, de son point de vue, fait partie de ce périmètre.

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    Un mois après le déclenchement des hostilités, les forces russes n’ont pas atteint leurs objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, Vladimir Poutine pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire. La crainte est au menu des discussions entre alliés, avec l’hypothèse d’une frappe «tactique» de la Russie. Moscou pourrait chercher à fabriquer un prétexte pour une riposte, dit-on en craignant d’être alors au bord du gouffre.

    D’une puissance plus limitée, l’arme nucléaire tactique pourrait, théoriquement, être employée sur un théâtre de guerre. Les missiles Iskander utilisés par la Russie pour frapper l’Ukraine sont capables d’emporter des charges conventionnelles ou nucléaires, tout comme les missiles hypersoniques Kinjal utilisés récemment.

    Les théoriciens du nucléaire nomment cette stratégie potentielle de la Russie «l’escalade pour une désescalade»: une frappe nucléaire qui permettrait de mettre un terme à un conflit. Mais ce jeu dangereux qui abaisse le seuil d’emploi de l’arme nucléaire inquiète puisqu’il accroît le risque d’embrasement total. Les États-Unis disposent aussi de capacités nucléaires tactiques.

    Une frappe tactique russe «briserait un tabou», observe froidement un diplomate européen. Les conséquences sur le conflit seraient lourdes, dit-il aussi. La communauté internationale ne resterait pas sans réactions, isolant davantage la Russie. La Chine pourrait-elle le tolérer? «Poutine doit faire attention.»

    Nous n’avons rien vu qui nous conduirait à ­changer notre posture de dissuasion stratégique

    Le président russe joue d’abord à faire peur à ses adversaires. Frapper directement le théâtre des opérations sans entraver ses propres troupes semble complexe. Alors «Poutine pourrait chercher une démonstration quelque part ailleurs», poursuit le diplomate, c’est-à-dire une cible avant tout symbolique. La réaction occidentale s’apprécierait alors. Vladimir Poutine ou ses généraux en sont conscients. Nous n’en sommes pas là de toute façon. «Nous n’avons rien vu qui nous conduirait à changer notre posture de dissuasion stratégique», a-t-on commenté au Pentagone mercredi en déplorant la rhétorique du Kremlin. «Ce n’est pas ainsi qu’une puissance nucléaire responsable doit se comporter», expliquait-on.

    Au-delà de la communication agressive, les agences de renseignement sont attentives à d’autres signaux pour mesurer la menace nucléaire, comme la préparation des forces. La dissuasion repose sur une «grammaire» de l’escalade rodée durant la guerre froide. En en disant le moins possible, les alliés veulent éviter toute erreur d’interprétation adverse.

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    Dans le dialogue stratégique, la France, qui fait partie des puissances dotées de l’arme, joue sa part. Trois sous-marins lanceurs d’engins sur quatre, qui garantissent la riposte, se trouvent à la mer, selon le magazine Air & Cosmos. L’information n’a pas été démentie. Le ministère des Armées a aussi procédé mercredi à un tir «de qualification» (sans charge) d’un missile ASMPA rénové, qui équipera à terme les forces aériennes stratégiques. Sans esbroufe, il s’agit d’affirmer la crédibilité de la dissuasion française.

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    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 29e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Le jambon-beurre est-il de droite ?

    podcast Du repas de Noël aux discours électoraux, l’alimentation est devenue politique. Dans ce podcast, Marie Aline et Nicolas Santolaria, journalistes à « M Le magazine du Monde », décortiquent ce nouvel outil de communication.

    Le Bloc identitaire et sa soupe populaire au porc, les apéros pinard à la Goutte-d’Or, à Paris, ou, plus récemment, les déclarations de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle, sur « le bon vin » et « la bonne viande »… ce que l’on mange est devenu un sujet politique.

    Et cette évolution n’a pas échappé à certains youtubeurs d’extrême droite, qui mettent en scène des repas gargantuesques où ils débattent de la théorie du « grand remplacement » entre le foie gras et la côte de bœuf.

    De quelle manière l’alimentation a-t-elle fait irruption dans le débat public ? Et comment s’en servent les partis politiques ? Marie Aline et Nicolas Santolaria, journalistes à M, le magazine du Monde, analysent dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde » le poids politique de la gastronomie.

    Un épisode produit par Garance Muñoz, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    Pour en savoir plus sur la politisation de l’alimentation :

    La France, une société d’héritiers ?

    Garance Muñoz

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    Le Monde

    « La Mouette », Caroline Vigneaux, « Revisor »… Les spectacles d’avril à réserver

    Désormais libérée des contraintes sanitaires, l’offre culturelle se déploie en ce début de printemps. Les critiques du « Monde » proposent aux lecteurs de la « Matinale » leur sélection.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Théâtre, humour, danse, musique classique : une floraison de spectacles et concerts accompagne le début du printemps, l’occasion de découvrir une Mouette et un Avare très contemporains, trois ballets d’Olivia Grandville, d’écouter des chants corses à l’abbaye de Fontevraud ou de « croquer la pomme » avec Caroline Vigneaux.

    • THÉÂTRE

    « La Mouette », par Cyril Teste

    Le metteur en scène Cyril Teste, virtuose du dialogue entre cinéma et théâtre, signe une Mouette magnifique et très contemporaine. Avec lui, la pièce de Tchekhov approfondit encore les mises en abyme opérées par le grand auteur russe entre la fiction et le réel. C’est une Mouette comme on ne l’a jamais vue, entre sensibilité à fleur de peau et audace formelle, et portée par de très beaux acteurs. A commencer par la Nina inédite de la jeune slameuse et actrice Liza Lapert, une découverte : une Nina aux cheveux courts blond platine, le corps couvert de tatouages, déchirante. Fabienne Darge

    Théâtre Nanterre-Amandiers, du 14 au 30 avril, puis à Saint-Quentin-en-Yvelines et à Orléans.

    « Ils nous ont oubliés », par Séverine Chavrier

    On ne le sait pas assez, mais Séverine Chavrier est une de nos metteuses en scène les plus puissantes et les plus singulières. C’est en musicienne, qu’elle est au départ, qu’elle travaille la scène, faisant du son un élément constitutif de la mise en scène. Après Nous sommes repus mais pas repentis, en 2016, qui s’inspirait de Déjeuner chez Wittgenstein, elle aborde un autre texte culte de Thomas Bernhard, La Plâtrière, pour ce spectacle intitulé Ils nous ont oubliés. Le maître de l’exagération y déploie quelques-unes de ses obsessions majeures, avec l’humour dévastateur qu’on lui connaît. Obsessions que Séverine Chavrier fait résonner dans un espace hanté de spectres sonores. F. Da.

    Odéon-Théâtre de l’Europe aux Ateliers Berthier, Paris 6e, du 12 au 27 avril.

    « Tempest Project », par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne

    Tout au long de sa longue vie de théâtre, Peter Brook a cheminé à travers La Tempête de Shakespeare, remettant plusieurs fois sur le métier la mise en scène de cette pièce magique. Il y revient une nouvelle fois aujourd’hui, en compagnie de sa fidèle complice Marie-Hélène Estienne, pour ce spectacle issu d’un chantier de recherches mené en février 2020. C’est le thème de la liberté qui intéresse Brook particulièrement ici, une liberté différente à conquérir selon les personnages, qu’il s’agisse de Prospero, d’Ariel ou de Caliban. Avec, notamment, la grande Marilu Marini. F. Da.

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    Le Monde

    Une famille congolaise, l’amour d’une vie, un inédit de Jack Kerouac… Nos idées de lectures

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’épopée d’une vie, et même de plusieurs, concentrée en vingt-quatre heures : tel est le pari du Québécois Alain Farah dans Mille secrets mille dangers. Un pari brillamment réussi, comme celui, inverse, de JJ Bola dans Nulle part où poser sa tête : le destin d’une famille congolaise, entre Kinshasa et Londres, sur plusieurs décennies. Longue durée aussi pour Serge Rezvani, dont le nouveau livre continue de célébrer l’amour qui le lia à sa femme pendant plus de cinquante ans. Unité de temps et de lieu, en revanche, chez le sociologue américain Eric Klinenberg, qui analyse les effets de la canicule qui frappa Chicago pendant l’été 1995, faisant des centaines de morts. Et, pour finir ces allers-retours dans le temps, une résurrection : le premier roman inédit de Jack Kerouac, L’océan est mon frère.

    ROMAN. « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah

    Alain Farah aime James Joyce, Le Parrain, de Francis Ford Coppola, et les jeux vidéo. Ainsi peut-on commencer la présentation de Mille secrets mille dangers, le troisième roman de l’écrivain québécois, qui mixe et fond ces influences au fil de ses 500 pages absolument épatantes, alternativement burlesques et déchirantes.

    Au premier, l’auteur emprunte, entre autres, le principe d’Ulysse (1922), se déroulant sur une seule journée. Au deuxième, qui s’ouvrait par des noces, il adresse un clin d’œil appuyé en choisissant que ces vingt-quatre heures soient celles d’un mariage. En l’occurrence, celui d’un certain Alain Farah, le 7 juillet 2007. Les troisièmes ont été la première école de fiction de ce dernier, et il en a gardé une manière formidablement ludique d’envisager l’art de la narration.

    A partir du point fixe que constitue l’évocation du mariage, ses moments de grâce et ses couacs nécessairement innombrables, le récit se déploie à travers le temps et aborde mille questions, mille sujets – l’immigration au Québec, la religion, l’héritage que l’on lègue à ses enfants, les névroses familiales, le présent éternel de la maladie, l’addiction aux médicaments, le deuil…

    Mille secrets mille dangers tisse ensemble la joie et la peine comme il tresse le présent, le passé et le futur. Comme, aussi, il trame une langue où le français se teinte de québécismes, de mots d’anglais ainsi que d’arabe. Cette langue pourtant étonnamment claire, aux phrases simples, parvient à nous rendre extraordinairement proche l’épopée – minuscule et immense – vécue par son personnage. Raphaëlle Leyris

    ROMAN. « Nulle part où poser sa tête », de JJ Bola

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    Le Figaro

    Olivier Zajec: «Il n’y a pas de fatalité à l’escalade nucléaire»

    Nicolas Barotte

    ENTRETIEN - Pour ce spécialiste des enjeux de défense, il faut distinguer le risque d’une guerre nucléaire, et celui d’une crise internationale à dimension nucléaire.

    Olivier Zajec est professeur en sciences politiques à l’université Jean-Moulin Lyon 3. Il est spécialiste des enjeux de défense.

    LE FIGARO. - Dans les doctrines sur l’emploi des armes nucléaires, il y a toujours une part de flou. Dans une crise, qu’est-ce qui relève du bluff et de la grammaire codifiée?

    Olivier ZAJEC. - L’ambiguïté est effectivement un point fondamental. C’est pourquoi la première chose à faire, lors d’une crise, est la prise de conscience intime des enjeux pour chaque acteur. La situation que nous vivons est moins comparable à 1938 qu’à la crise de Cuba de 1962. Le IIIe Reich n’avait pas la bombe…

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    Un signalement nucléaire de la part d’une puissance aussi au fait de la grammaire dissuasive que la Russie n’est jamais anodin. L’Ukraine est au cœur des préoccupations géopolitiques de Moscou. Les signaux qui sont envoyés ont donc une fonction très précise. Il ne s’agit pas simplement de bluffer, mais d’indiquer aux compétiteurs de rang équivalent que certaines de leurs décisions pour contrer l’agression militaire en cours pourraient les mener à proximité immédiate ce qu’on appelle la «voûte nucléaire». Pour simplifier, cette voûte sépare les intérêts nationaux des intérêts vitaux. Lorsqu’elle est percutée, une guerre peut passer du stade conventionnel au domaine de l’emploi atomique.

    N’y a-t-il pas une utilisation abusive de cette menace nucléaire pour obtenir une «sanctuarisation agressive» du conflit ukrainien?

    Évidemment, il y a une manœuvre de la part de Moscou, qui recherche un effet sidérant pour éviter une cobelligérance occidentale. La garantie américaine théorique s’applique, par exemple, au territoire des membres de l’Otan. La réponse américaine à une incursion russe y serait forte. L’Ukraine relève d’un statut différent, et Moscou en est conscient. La Russie sanctuarise cette différence en proclamant que l’action déclenchée relève de ses intérêts vitaux. Dans cette première manche, c’est un gain stratégique évident.

    La doctrine russe est-elle plus souple dans l’emploi de l’arme nucléaire que celles d’autres puissances?

    Les avis des experts divergent beaucoup. Le fait que la Russie ait diversifié les types de vecteurs capables d’emporter des charges tactiques, ce qui est une réalité, ne signifie pas forcément que la frontière soit estompée entre l’usage tactique et l’usage stratégique des armes. Et que la frontière encore plus fondamentale entre les armes tactiques et les armes conventionnelles soit également estompée. La Russie respecte encore une grammaire dissuasive minimale. Cela ne veut cependant pas dire que l’idée de «l’escalade pour une désescalade» ne soit pas intégrée, sinon dans la doctrine russe, du moins dans les options décisionnelles du Kremlin. Ce point, lui aussi, est extrêmement débattu.

    Dans quelles situations pourraient être utilisées des armes nucléaires tactiques, qui sont d’une puissance plus limitée?

    Si l’un des adversaires considère que ses intérêts vitaux ont été touchés. Mais ce serait une transgression fondamentale de l’ordre international politique et stratégique qui prévaut depuis 1945. Toutefois, je ne pense pas que cela engagerait automatiquement une riposte. La tentation serait extrêmement forte de montrer une résolution égale. Mais même en matière nucléaire, il n’y a pas de fatalité à l’escalade tant que les décideurs restent conscients de la nature de la crise où ils se trouvent.

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    Le décideur peut toujours refuser l’escalade et on peut citer les travaux théoriques du colonel Becker, parus aux États-Unis en 2020, qui suggèrent de laisser à l’adversaire la responsabilité incommensurable d’avoir brisé le tabou nucléaire. Il s’agirait de capitaliser sur le rejet universel qui suivrait cette transgression et de prolonger l’épreuve de force jusqu’à une «victoire» atteinte sous d’autres formes, comme des sanctions économiques dévastatrices. Bien sûr, cette politique pourrait être critiquée - elle l’est déjà - comme une reculade qui assure la victoire au plus agressif. C’est le spectre de la défaite sans guerre. D’où, depuis quelque temps, le retour des «théories de la victoire» dans la pensée nucléaire stratégique. Elles rendent pensable l’utilisation du nucléaire tactique, en riposte ou en premier, de manière à dissuader de potentiels agresseurs de se livrer à un chantage nucléaire.

    Que dit la théorie: peut-on gagner un conflit à dimension nucléaire?

    De nombreuses matrices fondées sur la théorie du choix rationnel ont conduit à bâtir des modèles d’escalade extrêmement complexes. Ces échelles prétendent rationaliser la guerre atomique en multipliant les barreaux d’une escalade soi-disant contrôlable. Le pari est de dire que malgré les millions de morts potentiels le spasme final pourrait être évité et une victoire proclamée. Une tentation, dans le moment de crise que nous vivons, est de voir renaître cette logique.

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    La revue de posture nucléaire américaine de 2018 prévoit le déploiement de deux types nouveaux d’armes nucléaires tactiques pour «augmenter la flexibilité et la capacité de réaction des forces nucléaires américaines». Accepter cette logique des échelles «tactiques» peut faire oublier le continuum avec les arsenaux nucléaires «stratégiques», qui existent toujours. L’arme nucléaire n’est pas seulement une arme plus puissante que les autres. Si l’on ne veut pas que l’option tactique se réduise à un pari suicidaire, il est nécessaire que la planification et la conduite de l’échange nucléaire comportent une dimension déclaratoire permanente. On en revient à la question des signaux.

    Leur réception n’a rien d’évident et celui qui subirait une première attaque, même limitée ou symbolique, pourrait l’interpréter comme une attaque vitale. Pour revenir à la notion de victoire, il faut distinguer une guerre nucléaire d’une crise internationale à dimension nucléaire. La première ne peut pas être «gagnée». On peut faire en sorte, en revanche, que la deuxième ne soit pas perdue par tout le monde. C’était l’enjeu du dialogue au bord du gouffre pendant la crise de Cuba.

    Vous évoquez la guerre froide. Après ce premier âge nucléaire, la chute de l’URSS a ouvert un deuxième âge avec la perspective de réduire les arsenaux. Nous sommes aujourd’hui dans un troisième âge. Quelles sont ses spécificités?

    Ce troisième âge atomique se place dans un cadre multipolaire, une certaine instabilité de l’équation stratégique, un bouleversement des hiérarchies, et un doute des États-Unis. Mais il faut aussi se concentrer sur ce qui demeure. La dissuasion empêche toujours les affrontements directs entre puissances nucléaires dans leurs sanctuaires nationaux. C’est un facteur de stabilité.

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    En revanche, les enjeux qui ne relèvent pas de manière évidente de ces sanctuaires ont toujours posé un problème spécifique d’appréciation. Ils renvoient à la crédibilité de la dissuasion élargie. Est-ce que l’Ukraine relève d’un enjeu de survie pour la Russie? Voilà ce qu’il faut apprécier. L’arme nucléaire se place certes dans le cadre d’une dialectique des volontés, mais aussi des intelligences. L’une complète l’autre. Cela implique de prendre en compte l’opinion - et surtout les obsessions - de l’adversaire, sans que cela ne débouche sur une paralysie décisionnelle.

    La guerre n’est pas toujours rationnelle. Comment peut-on se défendre, dans un contexte de crise nucléaire, face à une folie meurtrière?

    C’est une question fondamentale. Le nucléaire ne garantit pas contre la stratégie du fou. Les options sont alors complexes et elles renvoient à la solitude du décideur, à l’aptitude à ne pas confondre le souhait et sa réalisation, à sa capacité à maintenir des canaux ouverts avec l’adversaire. Le pire serait d’entrer dans un cul-de-sac décisionnel, de pratiquer un somnambulisme stratégique parce qu’on serait fasciné par les enjeux moraux de l’affrontement. Votre question n’a donc pas de réponse définitive, sinon que le nucléaire implique de faire le pari d’une raison minimale partagée.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

    • A ne pas manquer

    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022 : Pécresse propose, comme Roussel, de réquisitionner les biens d'oligarques russes pour accueillir les réfugiés ukrainiens

    John Timsit

    La prétendante de la droite a également demandé au gouvernement une «transparence des sanctions et sur les biens qui ont été saisis».

    Ce n'est pas tous les jours que la droite reprend une idée du candidat du Parti communiste. Invitée en visioconférence de l'émission de France 2, Élysée 2022, - du fait de sa positivité au Covid -, Valérie Pécresse a été interrogée sur les sanctions que la France devrait prendre contre les capitaux des oligarques russes dans toute l'Europe. L'occasion d'avancer une proposition «un petit peu audacieuse» sur la question qui vise également à répondre à la crise migratoire. «Pourquoi pas les (les biens confisqués, NDLR) utiliser pour accueillir les réfugiés ukrainiens», a ainsi suggéré la prétendante LR.

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    «Ça ne me déplairait pas, je trouve que ça aurait assez de panache pour montrer aussi à la Russie qu'on ne peut pas impunément mener une guerre contre la liberté des peuples et contre ses voisins», a développé la leader de la droite. Une proposition qui rejoint donc celle de... Fabien Roussel. Le prétendant communiste l'avait soumise à ses partisans lors d'un meeting à Mérignac (Gironde) début mars, quelques jours après le lancement de l'offensive russe en Ukraine. «Je propose que les villas des oligarques russes, qu'ils habitent deux semaines par an, soient saisies, réquisitionnées, mobilisées pour héberger les réfugiés ukrainiens (...). qui fuient la guerre», avait alors lancé le candidat du PCF, selon qui ces propriétés «auront au moins une utilité».

    D'emblée, Fabien Roussel, invité de la même émission quelques instants après, lui a donc répondu sur Twitter. «Ce soir, Valérie Pécresse reprend mon idée de réquisitionner les villas des oligarques russes. C'est une excellente chose : nous avons des idées pour dix. Un effort encore et demain, LR reprendra ma proposition de rétablir l'ISF et de le tripler», a raillé le leader présidentiel.

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    Une remarque qui n'est pas restée longtemps sans écho de la part de sa concurrente de droite : «Deux convergences avec Fabien Roussel : notre volonté de loger les réfugiés ukrainiens dans les biens saisis aux oligarques russes…et notre goût pour une bonne entrecôte! Pour le reste…C’est plus compliqué.» Valérie Pécresse fait ici référence à la sortie du communiste début janvier lorsqu'il avait vanté la gastronomie française, représentée par «un bon vin, une bonne viande un bon fromage.» Ce qui avait provoqué l'ire d'une partie de la gauche.

    Si la candidate LR a voulu afficher sa fermeté face à la Russie, elle n'a pas hésité à demander des comptes à l'exécutif pour autant. «Je suis pour que le gouvernement fasse la transparence sur les sanctions et sur l'ensemble des biens qui ont été saisis. Les Yachts, les villas d'Europe...», a aussi rappelé Valérie Pécresse. Avant d'ajouter qu'elle «était fidèle à la tradition d'asile de la France»: «On accueille tous ceux qui sont persécutés dans leur pays.»

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    RÉCIT - Le candidat des Insoumis est parvenu à montrer la force de son mouvement. Il en appelle à la responsabilité individuelle de chacun.

    Un concept «injuste» et «antirépublicain» : Marine Le Pen raille la «remigration», promue par Éric Zemmour

    Lundi soir, le leader de Reconquête a annoncé son souhait de mettre en place un ministère de la «remigration» et d'expulser un million de personnes en cinq ans.

    Rachida Dati: «Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris»

    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Le Figaro

    Jean-Louis Borloo: «Ce quinquennat peut être celui d’un nouveau souffle»

    Emmanuel GalieroWally Bordas

    ENTRETIEN EXCLUSIF - L’ancien ministre dévoile au Figaro son manifeste sur la France.

    Jean-Louis Borloo préside la Fondation Énergies pour le monde.

    LE FIGARO. - À 17 jours de l’élection présidentielle, vous rendez public le manifeste «L’alarme». Quelles sont vos intentions?

    Jean-Louis BORLOO. - Je ne pense qu’à la France. Les Français vont choisir une nouvelle présidence et un nouveau Parlement. J’irai voter et je dirai quel sera mon vote avant le premier tour, mon choix est arrêté. Le moment démocratique qui vient est le plus important depuis très longtemps. Tout le monde le sent bien: il va falloir réparer la France avec une méthode. J’ai écrit ce texte parce qu’il y a urgence pour notre pays. Après avoir consacré trente ans de ma vie à l’action publique, je suis toujours aussi passionné tout en ayant pris suffisamment de distance. Quand vous êtes dans le fleuve, vous ne voyez rien. Il faut être sur la berge. Je suis souvent embarrassé quand de grands leaders politiques, des gens ou des acteurs syndicaux, me demandent mon avis sur la situation car tout le monde sent confusément que certaines poutres fondamentales de notre pays sont très abîmées. J’ai essayé de comprendre, d’aller au fond des choses et de proposer un chemin.

    Quelle est l’urgence?

    La France adore les grands projets mais elle n’évolue pas facilement. Elle a besoin de crises pour prendre les problèmes à bras-le-corps. On y est. Mais ce quinquennat peut-être celui d’un nouveau souffle, de la réorganisation de nos pouvoirs publics et de la grande coalition de tous les acteurs.

    Votre avertissement est très fort. Vous dites même que cela «peut mal finir». Mais si de multiples signaux ont déjà été allumés, pourquoi n’ont-ils pas eu d’effets?

    Nous vivons dans un imaginaire politique tellement ancré que le confort de nos habitudes nous empêche de voir qu’il n’est plus la réalité. J’ai mis moi aussi du temps à comprendre vraiment. Tout le monde essaye de bien faire. Nos élites ou nos cadres politiques ne sont pas de moins bon niveau qu’ailleurs, notre pays est bien formé, notre monnaie est solide, etc. Mais il y a un bug dans les priorités et l’organisation de l’action publique. Et quand vous comprenez d’où vient le problème, les marges de progression sont extraordinaires.

    On se souvient de votre plan banlieues en 2018 et de la manière dont il avait été rejeté par le président de la République. En quoi ce nouveau projet aurait-il plus d’avenir?

    Ce plan ne m’appartenait pas. Il avait été construit avec tous les acteurs du pays et le gouvernement. C’était une commande du président de la République. Je n’ai jamais commenté son histoire. Commenter ou avoir des états d’âme ne serait pas à la hauteur. Y a-t-il eu des avancées? Oui, évidemment. Aujourd’hui, je propose un diagnostic et une méthode.

    Que dites-vous à l’ensemble des candidats engagés dans la présidentielle?

    Je connais la difficulté de leur tâche. Les débats sur l’école, la cohésion sociale, la justice, l’ordre républicain, l’hôpital sont les plus cruciaux car ils fondent notre pays. Avant les mesures, il faut trouver les causes pour trouver les remèdes. C’est difficile. Pour ma part, j’ai décidé d’ouvrir le capot de la voiture France pour repérer les fuites et l’enchevêtrement des innombrables tuyaux que plus personne ne reconnaît. Mais la réponse globale viendra de tous les acteurs publics de la nation sous l’impulsion de la présidence et du Parlement.

    La droite nationaliste, que vous avez toujours combattue, est aujourd’hui à près de 35 % dans les sondages. Cela vous inquiète-t-il?

    C’est le thermomètre de la société prouvant que nos piliers fondamentaux ne vont pas bien. Résolvons les problèmes!

    Cette campagne vous semble-t-elle à la hauteur des enjeux sur lesquels vous alertez le pays?

    Je ne suis pas un commentateur mais j’essaie de comprendre et de proposer. Personne ne sera surpris de ce que je décris. Nous devons regarder la situation ensemble. Tout est tellement enchevêtré que pour avoir une compréhension simple des choses, il faut y passer du temps. Je me dis simplement que je n’ai pas le droit de rester silencieux car je suis convaincu, au fond de moi, que tout le monde peut être d’accord.

    La guerre en Ukraine va avoir un impact. Quelles conséquences économiques redoutez-vous en France?

    Il y a un risque de stagflation car la hausse des matières premières et du coût de l’énergie n’a pas attendu l’Ukraine. Il faut consolider l’idée du plan de relance de 750 milliards, de la protection face aux Gafa et de la souveraineté numérique, satellitaire, physique et politique. Nous rentrons dans une nouvelle ère de l’Europe. Il y a des difficultés mais je reste plein d’espoir.

    En tant qu’acteur politique de premier plan, quelle erreur passée seriez-vous prêt à reconnaître?

    La bonne méthode de gouvernance repose sur l’alliance de tous les acteurs, la préparation d’un document écrit, puis sur un comité d’évaluation et de suivi. Si vous prenez le dossier de la rénovation urbaine, je constate que les acteurs et l’écrit étaient bien là mais quand j’ai vu la suppression du comité d’évaluation, je me suis dit que cela allait s’arrêter. À ce moment-là, et même si je n’étais plus en fonction, j’aurais dû aller voir le président de la République pour lui dire que cette suppression signait la fin de la coalition de tous les acteurs mobilisés et la fin du programme de l’ANRU. C’est une leçon.

    Vous proposez un Conseil national de la République, soixante-dix-neuf ans après le Conseil national de la résistance. Pourquoi cette analogie et qu’en attendez-vous?

    Le général de Gaulle avait réuni ce Conseil national de la résistance pour rassembler les partis politiques hostiles à Vichy et l’ensemble des forces syndicales, quand nous avions 45 % de syndiqués en France et que les gaullistes et les communistes combattaient ensemble dans les réseaux de résistance. De quoi s’agissait-il? Le CNR avait identifié les principaux objectifs de la nation et la répartition des responsabilités. Nous sommes restés sur cette nostalgie, mais, soixante-dix-neuf ans plus tard, après tant de bouleversements (l’Europe, l’euro, les régions, le syndicalisme, l’action sociale et la révolution numérique…), il est temps de rebâtir tranquillement nos fondations. Je ne propose pas de nouvelles mesures mais une réflexion sur l’organisation selon une juste répartition claire et efficace des responsabilités et des compétences.

    De Gaulle avait confié à un homme, Jean Moulin, la mission de réunir les mouvements de résistance. À bientôt 70 ans, seriez-vous prêt à accepter le pilotage de la coalition que vous défendez?

    Un tel projet doit d’abord passer par un débat entre les Français. Ensuite, les poutres essentielles sont la présidence de la République et le Parlement. Il leur appartient de réfléchir à la manière de partager cette réflexion sur la nouvelle organisation de nos pouvoirs publics. Nous ne sommes plus un État centralisé, mais pas non plus un État décentralisé. Nous sommes dans un système d’hybridation, c’est-à-dire de doublons et de confusions. D’ailleurs, je vois la Corse comme l’illustration des grandes difficultés entre l’État central et les régions, que je mentionne dans ce manifeste.

    Vous jugez d’ailleurs nécessaire d’aller «au bout de l’autonomie dans la République»

    Bien sûr! Moi, je suis un républicain. Je suis pour un État fort sur ses responsabilités et pour un transfert des compétences aux collectivités concernant la gestion de proximité. Mais pour y parvenir il faut le temps de bien poser les termes du problème, hors période électorale. La coalition de tous les acteurs peut être lancée immédiatement sur six points cruciaux. Justice, ordre, jeunesse, santé, habitat, environnement… On fait nation sur ces questions capitales. Si ces fondamentaux ne sont pas repris à bras-le-corps au lendemain de la présidentielle, alors oui, il y a un risque d’explosion. Seul le ou la présidente de la République sera en état de proposer une nouvelle architecture. Les gens ont tous envie de participer à une belle histoire et d’en être les héros.

    Un manifeste pour la création d’un Conseil national de la République

    Les 95 pages de L’Alarme, le manifeste de Jean-Louis Borloo, se lisent en trente minutes. L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy en parle comme le fruit d’une longue maturation ayant pris forme il y a un mois. Tout est parti d’un constat: la dégradation des fondamentaux du pays est plus grave que ce qu’en disent les indicateurs.

    Au départ, il avait imaginé la publication d’un manifeste plus dense, façon Stéphane Hessel et son Indignez-vous mais, au fil de ses réflexions, il a choisi d’analyser tous les points de faiblesse de la société française au sein de laquelle il pu agir en tant qu’acteur public à plusieurs niveaux de pouvoir, du local au national.

    Au-delà d’une analyse de la situation qu’il a voulue la plus lucide possible, Jean-Louis Borloo trace des perspectives en se gardant d’une vision «décliniste» des réalités. Il veut croire au contraire que le spectre d’une «crise organique» peut-être une opportunité de rebond pour la France. «Je vous parle avec mon cœur, mes tripes, mon âme et un peu de mon expérience», prévient-il.

    Son diagnostic est résumé dès l’introduction. «Les clignotants sont au rouge… malgré un niveau de prélèvements obligatoires élevé et un déficit qui s’emballe.» Ensuite, l’auteur scrute les raisons de cette situation alarmante, sans blâmer ceux qui ont eu la responsabilité du pays depuis Jacques Chirac. «Il serait tellement commode d’incriminer les présidents de la République», juge-t-il.

    Fragilités nationales

    Pour Jean-Louis Borloo, il existe un «grand paradoxe français»: l’arbre des réussites du pays cache la forêt des structures qui se sont effondrées. Une société qui se radicalise, la désespérance, l’augmentation de la violence, les services publics délabrés, la jeunesse en colère… Il ne veut rien cacher des fragilités nationales qu’il décrypte en se penchant sur l’organisation d’un pays qui a beaucoup changé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ni centralisé, ni décentralisé, l’État lui semble défaillant à cause de la complexité de ses normes et de son architecture.

    C’est pourquoi il propose un Conseil national de la République, près de 80 ans après le Conseil national de la Résistance, en faisant la promotion des «coalitions», à l’image de celles mises en place pour le développement économique du Valenciennois, son territoire, ou lors des grands chantiers de la rénovation urbaine dont il fut l’acteur majeur avec le lancement de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru). À la lumière de ces expériences, il pose une question: «Et si nous proposions tous à la future présidence de la République et au Parlement une alliance sacrée de tous les acteurs?». Cette alliance, portée par le Conseil national de la République, serait chargée de concevoir l’architecture des «pouvoirs publics du XXIe siècle» autour de six priorités: justice, ordre public, jeunesse, santé, habitat et énergie. Jean-Louis Borloo prend soin de se pencher sur chacun de ces piliers en fixant des objectifs précis. Au-delà du national, il défend aussi l’idée d’un grand traité Afrique-Europe.

    Pour finir, l’ex-ministre dessine une «France de la fraternité» et veut croire que la grande union qu’il appelle de ses vœux pourrait «déboucher sur un référendum», porté par la présidence de la République. «Quel est le risque?», conclut Jean-Louis Borloo. Emmanuel Galiero

    L'alarmeLeFigaro

    Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon veut grimper sur la deuxième marche

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    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Présidentielle 2022 : Fabien Roussel hésite à classer Staline parmi ses «camarades» face à des enfants

    Avec d'autres candidats, le communiste sera l'invité de l'émission «Au Tableau», diffusée dimanche soir sur C8.

    Le Figaro

    Covid-19 : 148.635 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Rebond des tests en France, Pécresse positive au Covid, la Pologne qui lève ses restrictions ... Le Figaro fait le point ce jeudi 24 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

    Lire le dossierCovid-19 : la pandémie de coronavirus en chiffres et en infographies

    20.654 patients hospitalisés en France

    112 personnes sont mortes du Covid ce jeudi, selon le dernier bilan de Santé publique France. La pression sur les hôpitaux était stable par rapport à la veille. 20.654 patients sont actuellement hospitalisés (contre 20.653 mercredi), dont 1338 personnes arrivées ces dernières 24 heures. 1523 malades sont traités en services de soins critiques, contre 1564 la veille. 148.635 nouveaux cas ont également été détectés lors des dernières 24 heures, contre 145.560 mercredi et 101.747 sept jours auparavant, selon Santé publique France. La moyenne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, s'élève à 110.874, contre 104.176 cas mercredi. Le taux de positivité des tests continue d'augmenter et s'élève désormais à 28,2%.

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    Le rebond des tests se confirme

    Le nombre de tests de dépistages du Covid-19 a augmenté pour la deuxième semaine consécutive, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé. La reprise est nette: entre le 14 et le 20 mars, près de 3 millions de tests antigéniques et PCR ont été réalisés, contre un peu plus de 2,5 millions la semaine précédente, précise la Direction des statistiques (Drees) dans un communiqué.

    Après deux mois de reflux de janvier à début mars, la hausse concerne toutes les classes d'âge, avec une progression un peu plus marquée chez les moins de 16 ans. Ce regain de demande intervient au moment où l'épidémie repart: le nombre moyen de cas positifs a doublé en trois semaines, de 52.000 début mars à 104.000 mercredi. Un niveau qui reste néanmoins supportable pour les laboratoires, où l'arsenal de tests demeure inchangé depuis le début de la vague Omicron en novembre.

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    L'EMA recommande l'autorisation du traitement préventif Evusheld d'AstraZeneca pour les plus de 12 ans

    L'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré jeudi avoir recommandé la mise sur le marché pour les plus de 12 ans du traitement préventif Evusheld d'AstraZeneca, destiné aux personnes qui manquent d'anticorps et dont l'organisme résiste à la vaccination. Le régulateur européen «a recommandé d'accorder une autorisation de mise sur le marché pour Evusheld, développé par AstraZeneca AB, pour la prévention du Covid-19 chez les adultes et les adolescents à partir de 12 ans pesant au moins 40 kg avant une exposition potentielle» au virus, a déclaré l'EMA dans un communiqué.

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    Valérie Pécresse testée positive au Covid

    «Testée positive au Covid, je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l'équipe», a affirmé la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse. Valérie Pécresse, qui a été testée positive jeudi après-midi, devait se rendre à Bordeaux vendredi mais «le meeting sera animé par quelqu'un d'autre», a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions. Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône «est annulé», a-t-on ajouté. La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour «rétablir l'ordre». Elle avait participé mercredi soir à une émission télévisée avec Marion Maréchal, Fabien Roussel et Adrien Quatennens.

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    Les fondateurs de l'IHU Marseille opposés à un colloque avec des antivax entre leurs murs

    Les six membres fondateurs de l'IHU Méditerranée Infection ont demandé jeudi à la direction de l'institut, dirigé par le Pr Didier Raoult, de délocaliser un colloque sur le Covid-19 prévu fin mars entre ses murs avec des personnalités connues pour leurs positions anti-vaccin. Dans un communiqué commun, le Service de santé des armées, l'université Aix-Marseille, l'Institut de recherche pour le développement, l'Établissement français du sang, l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille et l'Inserm expliquent «qu'ils n'ont pas été concertés et ne sont en rien associés» à cette réunion annoncée pour les 30 et 31 mars.

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    Durant deux jours, le congrès organisé par le collectif Réinfo Covid fondé par l'anesthésiste marseillais Louis Fouché et intitulé «Covid-19: premier bilan des connaissances et des controverses scientifiques» prévoit l'intervention d'une vingtaine de personnalités, dont certaines se sont fait remarquer pour leur position à contre-courant de la communauté scientifique sur l'épidémie. «Les membres fondateurs sont attachés à la liberté d'expression et nul manquement à l'exigence de rigueur et d'excellence (...) ne saurait être toléré», ont souligné dans leur communiqué les membres fondateurs de l'IHU, expliquant «qu'ils ne permettront pas non plus que la réputation de leurs établissements et équipes respectives soit mise en cause».

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    La Pologne enlève le masque et abandonne la quarantaine

    Le port du masque, ainsi que la quarantaine, ne seront plus obligatoires en Pologne à partir du 28 mars, compte tenu de la baisse des infections Covid-19, a annoncé jeudi le ministre de la Santé. «Tant la situation internationale que les perspectives et les prévisions à notre disposition sont positives, c'est-à-dire que nous prévoyons que d'ici fin avril, nous aurons une réduction significative des infections et des hospitalisations», a déclaré à la presse Adam Niedzielski. Selon les nouvelles dispositions, le port du masque ne sera obligatoire que dans les établissements médicaux ou les pharmacies. Le ministre recommande cependant le port de masque lors d'importants rassemblements.

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    Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    L'Humanité

    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon veut grimper sur la deuxième marche

    RÉCIT - Le candidat des Insoumis est parvenu à montrer la force de son mouvement. Il en appelle à la responsabilité individuelle de chacun.

    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Présidentielle 2022 : Fabien Roussel hésite à classer Staline parmi ses «camarades» face à des enfants

    Avec d'autres candidats, le communiste sera l'invité de l'émission «Au Tableau», diffusée dimanche soir sur C8.

    Le Figaro

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    Sophie de Tarlé

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Pour ce classement 2022 des lycées du Figaro, nous avons distingué les quarante meilleurs lycées publics d’une part et les quarante meilleurs lycées privés d’autre part. Cela peut surprendre, mais si nous avions établi un classement général, nous aurions eu 89 lycées privés sur les 100 premiers… Année après année, le privé continue de dominer ce palmarès établi d’après les indicateurs de valeur ajoutée des lycées (Ival) compilés par les équipes de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) au ministère de l’Éducation nationale. En plus des indicateurs classiques (taux de réussite au bac, taux de mentions, capacité à garder les élèves de la seconde au bac), figure la «valeur ajoutée». Un indicateur «qui évalue l’apport propre du lycée à la réussite de ses élèves», comme l’explique Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp. «Nous calculons pour chaque lycée des taux de réussite attendus au vu des profils d’élèves accueillis. La valeur ajoutée est le taux observé, moins le taux attendu», explique-t-elle.

    Si ces indicateurs sont communs, chaque média les pondère comme bon lui semble, ce qui explique que le palmarès du Figaro est exclusif.

    À lire aussiDécouvrez le classement 2022 des meilleurs lycées

    Cette valeur ajoutée s’avère du reste bien utile pour départager ces écoles, tant le taux de réussite au bac est haut. En 2021, 93,7 % (97,5 % dans la voie générale!) des candidats ont eu leur bac. Et un quart des lycées ont obtenu 100 % de réussite à l’examen. Quand on pense qu’on parlait d’un taux de réussite record en 2000 avec… 79,5 % de réussite au bac!

    À VOIR AUSSI - Henri-IV et Louis-le-Grand: le combat d’un professeur pour maintenir l’excellence

    Dans le classement établi par le Figaro, Stanislas, dans le 6e à Paris, écrase la concurrence, réussissant la prouesse d’avoir non seulement des résultats exceptionnels (100 % de réussite au bac, 100 % de mention) mais aussi de faire progresser ses élèves. Il faut dire que «Stan» sait les faire travailler: ses études surveillées après les cours sont largement suivies, même au lycée.

    Dans le public, c’est le Lycée franco-allemand de Buc qui domine, comme beaucoup d’autres lycées internationaux d’ailleurs (Valbonne à Nice, Saint-Germain-en-Laye…). Il est vrai que ces établissements dotés de sections internationales ont plus de liberté que les autres lycées publics: ils peuvent recruter les professeurs, sélectionnent leurs élèves, et ont souvent plus de moyens financiers pour faire vivre l’établissement. Ce qui permet de développer un fort attachement des élèves à leur école, gage de réussite.

    À lire aussiÀ Paris, l’avenir incertain des lycées d’élite

    À Paris, le lycée Henri-IV (2) et Louis-le-Grand (7) gardent aussi une bonne place dans le palmarès. Il est vrai que, jusqu’à présent, ces deux établissements parisiens avaient la main sur le recrutement de leurs élèves. En 2022, ce ne sera plus le cas puisqu’ils ont intégré Affelnet, le logiciel qui affecte les élèves dans le public. La question est de savoir s’ils verront, ou non, chuter leurs résultats. Ce classement montre en effet que, si certains lycées publics sont capables de rivaliser avec le privé, c’est bien parce qu’on leur a laissé une grande marge de liberté.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    Le Figaro

    Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir

    Paul Carcenac

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.

    La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique. 

    Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).

    Découvrez les résultats détaillés en bas de page

    Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais

    Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»

    Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon

    Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.

    Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.

    Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur

    Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»

    Méthodologie et résultats détaillés

    Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :

    • Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
    • Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
    • Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
    • L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
    • La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)

    Bercy lance un service pour identifier les successions vacantes

    Le site permet de suivre l‘avancement et la clôture de dossiers dont les héritiers ne sont souvent pas connus.

    Trois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence

    NOS CONSEILS - Des solutions existent pour privilégier les jeunes générations à moindre coût.

    L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager

    NOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.

    Le Figaro

    Son terrain vaut des millions mais il refuse de le vendre aux promoteurs

    Actualité

    Dans la banlieue de Sydney, un propriétaire a installé son immense maison sur une parcelle de 20.000 m². Malgré des propositions de rachat faramineuses, il ne compte pas céder.

    Par Jean-Bernard Litzler

    Mis à jour le 25/03/22, 05:00

    Publié le 25/03/22, 05:00

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    Eh non, il ne s’agit pas d’un irréductible gaulois mais bien d’un irréductible Australien. C’est le Daily Mail Australia qui raconte l’histoire de Diane et David Zammit, un couple australien confortablement installé dans la banlieue de Sydney, plus précisément dans le secteur de Schofields. C’est là que la famille, dont le mari dirige une société de transport par camion, a installé il y a 16 ans déjà son imposante demeure avec un gros entrepôt pour les camions.

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    La maison que le Daily Mail décrit comme étant bâtie dans le style du château de Windsor, comporte cinq chambres et un triple garage en plus de son entrepôt. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’allée princière qui y mène. La maison est campée sur un terrain de 2 hectares, soit 20.000 mètres carrés, avec un chemin d’accès de plus de 200 mètres menant à la maison au milieu d’une pelouse impeccablement entretenue.

    Des propositions à près de 30 millions

    À l’époque, le secteur était encore une banlieue éloignée et isolée. La maison était sans voisins (voir photo). Cela n’empêchait pas l’endroit d’être déjà bien valorisé car il est accessible et bénéficie de vues agréables sur les montagnes des alentours. Selon les calculs du Daily Mail, la propriété valait déjà près de 4,75 millions de dollars australiens (soit 3,2 millions d’euros), il y a dix ans. Et entre-temps, le secteur a été entièrement construit par des promoteurs qui vendent ces maisons en rang d’oignon avec leur petit terrain autour d’un million de dollars australien (environ 700.000 euros).

    Selon les estimations des promoteurs, la parcelle pourrait valoir près de 40 millions de dollars australiens (autour de 27 millions d’euros). Il est vrai qu’ils pourraient y installer une quarantaine de constructions supplémentaires au vu de la surface moyenne des parcelles du quartier. L’Australie figure en effet dans la longue liste de pays où les prix immobiliers se sont envolés. Malgré cette pression et les multiples relances de divers promoteurs, la famille Zammit n’envisage pas de céder. Elle reconnaît bien sûr que le quartier ne ressemble plus à l’endroit d’origine mais raison de plus pour préserver leur intimité dans un voisinage aussi dense.

    Le Figaro

    Boycott: «Punir Poutine ou les Russes?»

    Gaëtan De Capèle

    L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.

    Volodymyr Zelensky a frappé fort, mercredi, devant les parlementaires français, contre les entreprises toujours présentes en Russie. Mal à l’aise depuis le début du conflit, les voilà accusées par la principale victime de soutenir «la machine de guerre de Poutine» et sommées de se retirer sine die. On comprend sans peine la colère du président ukrainien, héroïque à la tête d’un pays dévasté par les bombes russes, cherchant par tous moyens à asphyxier son envahisseur. On voit, hélas, aussi, même si l’on a le souci de lui apporter un soutien sans faille, les limites d’une telle exigence.

    Les entreprises, si puissantes soient-elles, restent des acteurs privés, qui n’ont pas en charge - c’est heureux - la police du monde. Il leur est aujourd’hui demandé de se conformer scrupuleusement aux sanctions inédites infligées par l’Occident à Vladimir Poutine. Doivent-elles, au nom de la morale, aller au-delà de ce qu’exigent les plus grandes démocraties de la planète? Plier bagage pour ne revenir que lorsque l’ogre russe sera rentré dans sa tanière? C’est la vision manichéenne des sempiternels lobbies anticapitalistes, auxquels a cru bon de se joindre un Yannick Jadot trop heureux de ferrailler avec TotalEnergies.

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    Un raisonnement simpliste résout rarement un problème complexe. Fermer du jour au lendemain des usines et des magasins, jeter des milliers de gens au chômage, de familles dans la misère, les priver de denrées alimentaires créerait à coup sûr un grand chaos. Mais sanctionnerait-on Vladimir Poutine ou punirait-on les Russes? Nourrirait-on un sentiment de révolte contre le dictateur du Kremlin ou contre l’injustice de l’Occident? Vendre les participations que nos entreprises ont patiemment tissées déstabiliserait sans doute d’importantes sociétés locales. Au profit de qui, si ce n’est d’intérêts russes proches du «tsar»?

    Il reste toutes sortes de leviers économiques à actionner pour accentuer encore la pression sur Vladimir Poutine. Dont l’arme suprême d’un arrêt des achats de gaz, que certains exigent aujourd’hui de TotalEnergies. Mais cette décision, comme celle d’un boycott général de la Russie par les entreprises, dépend des États et d’eux seuls.

    Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

    TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

    Renaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»

    CHRONIQUE - Vladimir Poutine lui-même est confronté à un dilemme: continuer sa sanglante aventure quitte à forger pour un siècle une nation ukrainienne hostile à la Russie, ou se retirer pour limiter la casse.

    Guerre en Ukraine: «Quelles conséquences pour les pays du Caucase et d'Asie centrale ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Quatre semaines après le début de l'invasion russe en Ukraine, le chercheur Bayram Balci estime que la Russie comme les États ex-soviétiques du Caucase et de l'Asie centrale ont beaucoup à perdre en termes de développement démocratique, économique et social.

    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    Le Figaro

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Occidentaux ont une politique: permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre, ou en tout cas de ne pas la perdre, sans avoir à s’engager eux-mêmes militairement. Cette politique s’est incarnée dans des sanctions sans précédent prises contre la Russie et par des fournitures d’armes, de plus en plus nombreuses, au gouvernement de Kiev. Mais au 26e jour de guerre, la fermeté occidentale n’a pas fait plier Vladimir Poutine et les images de la ville martyr de Marioupol bombardée sans interruption, celles des frappes contre des maternités, un théâtre et des supermarchés, les pleurs des enfants et le désespoir des babouchkas finissent par poser une question, à laquelle personne n’est aujourd’hui capable de répondre: combien de temps les Européens vont-ils pouvoir laisser Vladimir Poutine écraser l’Ukraine sans réagir militairement? C’est le sens des interventions successives du président Volodymyr Zelensky devant les Parlements nationaux. Mercredi, il s’adressera par vidéo aux élus français et nul doute qu’il plaidera à nouveau pour que les Occidentaux instaurent en Ukraine une zone d’exclusion aérienne pour empêcher aux bombardiers russes de voler. Une mesure jusque-là refusée en raison des risques qu’elle ferait peser sur l’extension du conflit.

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    Le malaise grandit chaque jour dans les sociétés européennes. Depuis la révolution de Maïdan, les Ukrainiens brandissent les drapeaux européens et affirment leur attachement à la démocratie. Sur le terrain, ils se battent avec acharnement pour défendre leur liberté et les valeurs de l’Europe. Combien de temps celle-ci pourra-t-elle rester hors du conflit?

    Une folie

    Les Européens se sont bien gardés de rendre publiques leurs lignes rouges, s’ils en ont. Que se passera-t-il si Vladimir Poutine lance une attaque chimique contre une ville ukrainienne? Quelle sera la réaction des Occidentaux s’il applique à Kiev, la capitale, le même sort qu’à Marioupol, en la bombardant intensément? Comment répondront-ils si le président russe commet la folie de lancer une arme nucléaire tactique contre son voisin? Que feront-ils si Vladimir Poutine, voulant tester leur détermination et celle de l’Otan, envoie un missile à la frontière polonaise ou à celle des pays Baltes? À toutes ces questions, les responsables européens n’ont pas de réponse publique.

    Dans les années 1990, les Bosniaques avaient dû attendre trois ans avant que l’Otan mette fin à leurs souffrances avec une intervention militaire contre les Serbes, lancés à la conquête de la Bosnie par Slobodan Milosevic après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Mais l’adversaire, à l’époque, n’était pas une puissance nucléaire. Et, sur ce point, tous les responsables européens sont pour l’instant unanimes: ce serait une folie d’affronter militairement la Russie.

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    «Le destin de l’Europe» se joue pourtant en Ukraine, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, car c’est là-bas que «la démocratie s’y dresse contre l’autocratie». C’est aussi là-bas que s’y détermine l’avenir du système international, attaqué et déconstruit par la Russie de Vladimir Poutine, aidée dans cet objectif par la Chine. Les ambitions du maître du Kremlin, qui veut rétablir sa zone d’influence sur les terres de l’URSS et de l’empire, pourraient, selon certains, s’étendre à la Moldavie, à la Géorgie, voire aux États baltes. «Elles pourraient sonner la fin de la paix en Europe et entraîner la victoire des forces autocrates sur les démocraties occidentales», prévient un diplomate. Si les Européens échouent à arrêter la folie guerrière de Vladimir Poutine, quelle influence l’Union européenne conservera-t-elle encore dans le monde quand les armes se seront tues?

    La violence de l’attaque russe contre l’Ukraine a réveillé les Européens, qui, depuis trente ans, vivaient dans le mythe de la fin de l’Histoire et ont si longtemps été dans le déni vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, lequel a pourtant assis son pouvoir par la guerre en rasant Grozny, et n’a cessé depuis d’agresser ses voisins et l’Union européenne. En quelques jours, le président russe a réussi l’exploit de mettre fin à la neutralité suédoise et au pacifisme allemand.

    L’Otan sort renforcée

    La liberté a un prix, mais les démocraties, qui l’estiment acquise, sont-elles prêtes à le payer pour les Ukrainiens? Passé l’électrochoc des premières semaines, l’élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés durera-t-il? Les images des villes bombardées produiront-elles toujours autant d’indignation? Malgré les promesses de certains pays, notamment la Pologne et l’Allemagne, d’augmenter leur budget défense, c’est bien l’Otan qui sort renforcée de la guerre et pas l’autonomie stratégique européenne dont rêve la France. L’Allemagne a voté les sanctions contre la Russie, mais quand il s’agit d’envisager de mettre fin aux importations de gaz russe en Europe, qui financent la guerre en Ukraine à hauteur de 800 millions d’euros par jour, Berlin appuie sur les deux freins.

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    Entre le coût de l’action et celui de l’inaction, le chemin que peuvent emprunter les Européens est particulièrement étroit et le juste milieu difficile à trouver. À Budapest en 1956, puis à Prague en 1968, ils avaient préféré s’abstenir. Mais finalement l’Europe n’en est pas morte pour autant.

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    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 29e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 29e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

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    La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    Au 29e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord autour de Kiev, et dans le Nord-Est près de Kharkiv. Des contre-attaques ukrainiennes sont néanmoins signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone. Les choses bougent davantage dans le Sud-Est de l'Ukraine, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud ou à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, Kharkiv en ligne de mire

    À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 million d'habitants où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou a tenté d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels. Néanmoins, cette manœuvre d'enveloppement semble à l'arrêt depuis plusieurs jours.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée vers le Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.

    Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord et les plus à l'Ouest. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.

    Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, notamment à Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel - une information non confirmée à ce jour.

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    De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

    Dans ces conditions, l'objectif de Moscou semble être l'encerclement de la cité, pour l'instant loin d'être réalisé. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant.

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    Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.

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    Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).

    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Vers une victoire russe ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».

    Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Figaro

    Ils ont acheté leur logement à prix cassés, sans être vraiment propriétaire

    Actualité

    Le bail réel solidaire permet à des ménages aux revenus modestes d’accéder à la propriété. Ils possèdent les murs mais louent le terrain.

    Par Marine Richard

    Mis à jour le 25/03/22, 05:00

    Publié le 25/03/22, 05:00

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    «En achetant seule, je pouvais prétendre à un 30 mètres carrés. Grâce au bail réel solidaire (BRS), j’ai pu acheter un 58 mètres carrés», s’enthousiasme Lucie, 35 ans, qui a récemment emménagé dans un appartement, rue Lakanal, à Pantin, en Seine-Saint-Denis (93), pour 183.000 €. Il s’agit de la deuxième opération en BRS livrée en Île-de-France après l’inauguration des premiers logements de ce type au Kremlin-Bicêtre, en Val-de-Marne.

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    Le BRS, qui s’adresse aux ménages modestes, sous conditions de ressources, permet de dissocier le foncier du bâti. Un organisme de foncier solidaire (OFS) est propriétaire du terrain et le ménage jouit du bien, ce qui lui permet d’acquérir le logement à un prix défiant toute concurrence. Mais les acheteurs louent le terrain à l’OFS moyennant une redevance mensuelle. «C’est le foncier qui coûte cher alors que le coût de construction d’un immeuble est le même qu’on soit à Paris ou à Pantin ou ailleurs», explique Christian Chevé, président de La Coop Foncière Francilienne (OFS), qui vient de livrer l’opération Lakanal.

    Pas de plus-value à la revente

    Il s’agit d’une gendarmerie désaffectée datant de 1903 qui a été réhabilitée, et d’un bâtiment neuf à côté. Le prix de vente moyen en fera rêver plus d’un: 3000 € le mètre carré dans les huit logements collectifs, soit un écart de 50% avec le prix de marché, et 3700 € le mètre carré dans les trois logements neufs individuels - des maisons de quatre pièces chacune - soit une différence de 38% avec le prix de marché. Les propriétaires doivent s’acquitter en plus du prix de vente d’une redevance de 2,2 €/m2 pour les logements collectifs, donc environ 127 euros pour Lucie qui vit dans un 58 mètres carrés, et de 2,6 €/m2 pour les logements individuels.

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    Seul bémol, la revente d’un bien en BRS ne permet pas de réaliser une plus-value, afin de permettre aux futurs propriétaires de profiter de ces prix peu élevés et de lutter contre la spéculation. Un dommage qui n’inquiète pas Lucie: «J’achète ce logement pour pouvoir vivre en proche banlieue, je n’achète pas pour faire une plus-value», souligne l’enseignante qui déclare 25.000 € de revenus annuels. Un avis partagé par Mourad, père de deux enfants, enseignant lui aussi, qui envisageait de déménager de Paris vers Romainville, commune limitrophe des Lilas. «Un prix de vente plafonné, c’est le prix à payer si on veut rester dans le coin. J’ai acheté ma maison de 70 mètres carrés pour 250.000 €, donc environ 3500 euros le mètre carré. Dans l’immeuble d’en face, les prix ont atteint les 7000 euros le mètre carré par exemple», explique-t-il. Des prix qui ont augmenté de 42% en 5 ans.

    Le BRS serait-il donc une sous-propriété? Non, répond Christian Chevé, «quand vous achetez une voiture en leasing avec option d’achat c’est pareil. Vous êtes quand mêmepropriétaire de votre véhicule.» La jouissance du bien s’étend sur une longue durée, jusqu’à 80 ans avec La Coop Foncière.

    Reste que le BRS, créé dans le cadre de la loi Alur, n’est pas encore bien connu des banques qui sont peu enclines à accorder un prêt aux futurs acquéreurs. «Après avoir discuté avec plusieurs banques qui ne connaissaient pas le dispositif, on a fini par faire appel à l’aide de la famille», retrace Mourad.

    Après Pantin et le Kremlin-Bicêtre, une nouvelle opération va voir le jour en mai à Romainville, en Seine-Saint-Denis. La Coop Foncière s’est fixée pour objectif de produire 1000 logements en BRS par an, surtout que selon le président de La Coop Foncière Francilienne, 70% des Français pourraient être éligibles à ce dispositif.

    L'Humanité

    L’inconnu au fond des mers

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Connaît-on notre monde ? Y a-t-il encore des découvertes à venir susceptibles de nous révéler des faces encore cachées de la vie sur notre planète ? Une étude océanographique vient de le réaffirmer avec force (1). Réalisée par une équipe internationale (Norvège, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, États-Unis), elle visait l’exploration de la diversité de la vie marine par une analyse de l’ADN contenu dans 1 700 échantillons prélevés à différentes profondeurs dans les océans et dans les sédiments marins.

    De quoi mesurer la biodiversité des eucaryotes (les êtres dotés d’un noyau cellulaire et donc sans les bactéries et virus) dans toutes les mers du globe où ces échantillons ont été prélevés entre 2010 et 2016 lors de 15 expéditions océanographiques. Les chercheurs y ont ajouté les résultats similaires des expéditions de la goélette Tara et des navires espagnols Hespérides et Sarmiento de Gamboa, qui ont fait le tour du monde pour recueillir des échantillons de plancton. Résultats ? Les deux tiers des séquences d’ADN découvertes dans les sédiments des abysses ne correspondent à aucune de celles déjà répertoriées dans les banques de données mondiales. Outre cet apport massif de questions nouvelles – à quels organismes inconnus appartiennent ces séquences ? –, les biologistes ont ainsi pu étudier les relations complexes entre la biodiversité du plancton des couches d’eau proches de la surface et celle des fonds marins en fonction des régions océaniques. En particulier la « pompe à CO2 », qui, par la chute au fond de l’eau des organismes morts, permet le stockage durable du gaz à effet de serre dans les sédiments. Oui, il reste tout un monde à découvrir.

    Ce résultat majeur est également une leçon de politique scientifique. Pour l’obtenir, il a fallu déployer des moyens lourds (navires, outils de séquençage massif, bases de données génétiques), une coopération internationale large et une longue durée. Ces moyens peuvent faire défaut. Ainsi, les biologistes français, privés des cryo-microscopes électroniques nécessaires malgré leurs demandes répétées, n’ont pu contribuer à l’élucidation de la structure moléculaire du Sars-Cov-2. Une durée en contradiction avec la précarisation des jeunes chercheurs et ingénieurs. Une coopération large, à rebours des compétitions acharnées entre scientifiques prônées par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron.

    Sciences Advancesla chronique scientifique de sylvestre huetbiologiesciences
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : comment fonctionnent ces drones «kamikazes» que pourrait fournir l'armée américaine

    Charles LescurierService Infographie

    INFOGRAPHIE - Les États-Unis ont annoncé la livraison de ces engins légers très perfectionnés, transportables dans un sac à dos, qui une fois leur cible détectée plongent dessus pour la détruire.

    Pas de troupes au sol, pas d'avions de chasse, pas de zone d'exclusion aérienne. Si l'aide de l'Occident à l'Ukraine a commencé avec prudence par l'envoi de casque, de gilets pare-balles et de munitions, elle s'intensifie avec le temps pour fournir une gamme d'armes de plus en plus efficaces et sophistiquées. Mercredi 16 mars, le président américain Joe Biden a annoncé une enveloppe supplémentaire de 800 millions de dollars, dont 800 missiles antiaériens Stinger, 9000 armes antichars (dont 2000 Javelin) et toute une panoplie d'armes légères destinées aux combattants ukrainiens. Selon les médias américains, figurerait dans ce package une centaine de drones tactiques légers Switchblade, dits «kamikazes» parce qu'une fois repérée, ils se jettent sur leur cible en explosant.

    Dès le début de l'invasion russe, différents types de drones se sont imposés par leur efficacité. Les drones de combat ukrainiens Bayraktar achetés à la Turquie à partir de 2019 ont prouvé leur efficacité, avec à leur crédit un certain nombre d'attaques réussies contre des chars et des véhicules blindés russes. Dès le lendemain de l'invasion de son pays, le ministre ukrainien de la Défense avait appelé sur Facebook les particuliers possédant un drone commercial à mettre leur appareil à disposition des autorités. Depuis, ces centaines de petits engins civils fournissent quantité d'images pouvant servir à repérer des départs de tirs, à surveiller les abords d'un immeuble, d'un abri ou être exploitées par les troupes au sol… Certains engins ont été bricolés avec l'ajout d'une grenade ou d'un cocktail molotov pour être utilisés directement dans des affrontements.

    Avec le drone Kamikaze promis par les États-Unis, c'est une nouvelle arme, peu chère, d'un coût de 6000 dollars pour le plus petit modèle et facile d'emploi qui pourrait venir renforcer l'arsenal ukrainien. Plus agile que les Stinger (missiles antiaériens) et Javelin (missiles antichars), fabriqué par la société californienne AeroVironment, le Switchblade 300 peut être transporté dans un sac à dos. Il ne pèse que 2,5 kg pour une longueur de 60 cm. Replié dans un tube, il est lancé comme un obus de mortier. Une fois en l'air, il déploie ses ailes et son empennage pour se déplacer à une hauteur de 150 m à une vitesse de croisière de 100 km/h, entraîné par une petite hélice électrique. Pendant le vol d'une quinzaine de minutes au maximum dans un rayon de 10 km, l'opérateur reçoit les images transmises par l'appareil sur une tablette de contrôle portative. Une fois la cible identifiée (troupe, infrastructure, véhicule…), il se précipite dessus, pour la détruire dans l'explosion de sa charge à fragmentation. L'engin peut contourner les défenses ou plonger à la verticale pour atteindre l'intérieur des tranchées ou des véhicules. En cas d'erreur ou de doute, l'objectif peut être désengagé et le drone peut poursuivre sa route en cherchant à en acquérir de nouveaux.

    Il en existe une autre version, le Switchblade 600, plus lourd, plus puissant, d'une portée de 40 km, avec une durée de vol augmentée à 40 min pour une vitesse de 115 km/h. Il peut être opérationnel en moins de 10 minutes et viser des cibles plus imposantes comme des chars grâce à une ogive antiblindage.

    Ces armes portatives, ultramobiles, dont on sait encore peu de choses, employées au plus près de l'ennemi pourraient être un atout majeur compte tenu de la tournure que prend le conflit, avec le siège des villes qui voit des hommes au sol opérer en petites équipes pour frapper les points faibles des forces russes, puis battre en retraite pour tendre ailleurs une nouvelle embuscade. La centaine d'exemplaires promise par Joe Biden donnera une idée de leur efficacité dans le contexte ukrainien, même si l'on ne connaît pas encore le modèle exact qui devrait être fourni.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

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    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Le Monde

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade

    Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.

    Marcher sur les pas de Lorca

    Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».

    Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)

    Plonger dans l’héritage arabo-andalou

    On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.

    Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Turin

    Se perdre dans les « carmenes »

    Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.

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    Le Figaro

    La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil

    Le Figaro

    En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

    C'est une nouvelle journée ensoleillée qui s'annonce ce vendredi 25 mars. Comme depuis le début de la semaine, le temps est ensoleillé sur toute la France, avec néanmoins quelques nuages sur la moitié sud, selon La Chaîne Météo *. Les températures continuent quant à elles d'osciller entre une grande fraîcheur au lever du jour et une douceur printanière l'après-midi.

    À lire aussiParlez-vous météo?

    La météo dans votre région

    Dans le Nord-Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce dès le matin. Le soleil est généreux et le ciel est tout bleu. Le beau temps se maintient l'après-midi, avec néanmoins quelques rafales de vent allant jusqu'à 50 km/h sur les côtes de la Manche. Les températures, quant à elles, sont printanières avec notamment 18°C attendus à Brest.

    Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le soleil brille dès le matin. À noter quelques gelées blanches au lever du jour dans les plaines. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, accompagné de températures particulièrement douces pour la saison.

    Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est très ensoleillé le matin, avec néanmoins quelques gelées blanches attendues en Alsace. Le beau temps se maintient l'après-midi, tandis que les températures remontent. Il fera notamment 18°C à Strasbourg et 19°C à Lyon.

    Dans le Sud-Ouest, si le soleil est de la partie, le ciel est davantage voilé, avec quelques nuages hauts attendus sur le littoral atlantique et dans les Pyrénées. Le vent souffle sur Toulouse, avec des rafales comprises entre 50 et 60 km/h. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, accompagnées de températures dignes d'un mois de mai.

    Dans le Sud-Est, c'est une belle journée qui s'annonce avec un soleil généreux dès le matin, néanmoins caché par quelques nuages le long des côtes méditerranéennes. De nombreuses gelées blanches sont également à prévoir au lever du jour. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que la douceur est de mise. Il fera notamment 16°C à Nice et 17°C à Marseille.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du jeudi 24 mars : les trois quarts de la France au soleil

    À l’exception du Sud-Ouest où le ciel sera nuageux, le temps est ensoleillé sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

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    La météo du mercredi 23 mars : du soleil sur toute la France

    Le soleil brillera sur la grande majorité du territoire, accompagné de rares nuages sur les côtes et de températures printanières.

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    L'Humanité

    Boire à la gourde en plastique, un geste écolo mais pas détox !

    Actu

    Une équipe de chercheurs danoise a trouvé des milliers de substances chimiques dans l’eau du robinet stockée dans les populaires bouteilles en plastique réutilisables. Plusieurs de ces éléments seraient potentiellement dangereux pour la santé humaine. Explications.

    Jérémie Bazart

    Avec les enjeux environnementaux liés aux déchets constitués par les bouteilles en plastique ou les enjeux énergétiques liés à leur production, l’usage des bouteilles réutilisables renforce la conscience verte qui nous anime… mais pourrait bien allumer le bouton rouge de notre alerte santé. Dans une étude qui vient d’être publiée dans « The Journal of Hazardous Materials » (1), deux chimistes de l’université de Copenhague, au Danemark, ont étudié les substances chimiques libérées par ces gourdes dans les liquides qu’elles contiennent.

    Perturbateurs endocriniens

    Les chimistes ont mené leur étude sur des gourdes neuves, d’autres déjà réutilisées, et ils ont analysé leur passage au lave-vaisselle, après plusieurs rinçages à l’eau du robinet (ce qui est l’usage classique qui est fait de ces gourdes). Ils ont mené une recherche générale, non ciblée, de substances présentes dans l’eau à l’aide d’un chromatographe en phase liquide et d’un spectromètre de masse. « Nous avons, grâce à ces outils d’analyse éprouvés, souhaité rechercher toutes les substances présentes, et non pas seulement les substances suspectées d’être présentes », expliquent les chimistes dans un communiqué.

    Ils ont détecté plus de 400 substances différentes dans le plastique de la bouteille et plus de 3 500 substances dérivées du savon pour lave-vaisselle. « Ce qui est intéressant, c’est qu’une grande partie de ces substances nous sont toujours inconnues. Et, pour les substances identifiées, la toxicité d’au moins 70 % d’entre elles reste inconnue », poursuivent les scientifiques.

    Parmi ces substances dangereuses, on trouve des photo-initiateurs (IP), substances connues pour avoir des effets potentiellement nocifs sur la santé des organismes. Ils seraient en effet des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé une variété d’adoucissants plastiques, d’antioxydants, de plastifiants, d’agents de glissement et d’agents de démoulage utilisés dans la fabrication du plastique, ainsi que du diéthyltoluamide (DEET), la substance active contenue dans les sprays antimoustique… C’est à se demander s’il reste encore de l’eau !

    Un effet cocktail inconnu

    Les chercheurs avancent une explication à ce cocktail douteux… « Le lavage use le plastique et augmente ainsi la lixiviation (2). C’est pourquoi les substances les plus toxiques que nous avons identifiées ont été amenées après que la bouteille a été nettoyée dans le lave-vaisselle, expliquent les auteurs. Mais ce n’est pas parce que ces substances se trouvent dans l’eau que l’eau est toxique et nous affecte, nous, les humains. Le problème est que nous ne savons tout simplement pas. Mais, en principe, ce n’est pas bien de boire des résidus de savon ou d’autres produits chimiques. » Il est vrai qu’il est dommage de se soucier autant de la qualité de l’eau du robinet pour la gâter avec une gourde en plastique !

    Au-delà de l’analyse, quantitative, l’étude illustre le peu de connaissances sur les produits chimiques émis par les matériaux avec lesquels nos aliments et boissons entrent en contact (voir encadré) et constitue un véritable plaidoyer pour une meilleure réglementation dans la production de ces bouteilles dont l’avenir est assuré (voir encadré). Enfin, l’article rappelle que la production de bouteilles en plastique biodégradables (elles aussi analysées dans l’étude) ne signifie pas que les bouteilles sont nécessairement constituées de composés naturels. Au lieu de cela, on peut supposer que les plastifiants migreront plus facilement dans l’eau potable des consommateurs. Le greenwashing ne passe pas au lave-vaisselle…

    Matériaux au contact des aliments : un texte flou

    Extrait du règlement (CE) n° 1935/2004. « Il s’applique aux matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à être  (ou sont) mis en contact (...) avec l’eau qui est destinée à la consommation humaine. Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des constituants en une quantité susceptible de présenter un danger pour la santé humaine. »

    Marché des gourdes, jusqu’à plus soif…

    Le commerce des gourdes en plastique est en pleine expansion depuis quelques années et des investisseurs l’ont bien compris. Quelques chiffres :

    – Le marché mondial devrait peser 11 milliards de dollars en 2030.

    – Il croît de près de 4 % depuis 2018.

    – Les gourdes en polymères représentent 30 % du marché mondial, car elles restent plus économiques que celles en métal ou en verre.

    – En France, le marché connaît un taux de croissance à deux chiffres depuis 2018 (Decathlon a annoncé un taux de croissance de 28 % de la vente de gourdes en 2019) et l’arrivée de gourdes connectées (qui alertent lorsqu’il faut boire, mesure la quantité d’eau bue et donc le nombre de bouteilles en plastique économisées, autonettoyantes, doseuses de goût, etc.).

    sciences
    Le Monde

    Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».

    Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »

    La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.

    « C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine

    Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.

    Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol

    Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

    À VOIR AUSSI - «Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel», selon le directeur de l'OMS

    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Le Monde

    Etonnant recul sur son pays d’adoption

    « Vous avez commencé cette guerre, vous pouvez l’arrêter », a tout ­récemment lancé Arnold Schwarzenegger à Vladimir Poutine, dans une vidéo qui a dépassé les 35 millions de vues rien que sur Twitter. L’acteur américain d’origine autrichienne rappelait son admiration pour Iouri Vlassov, l’haltérophile soviétique, né en Ukraine, qui a placé le futur acteur sur le chemin du culturisme, avant de dénoncer la propagande de Poutine au sujet de la guerre en Ukraine. Ce n’était plus le Monsieur Univers devenu star de cinéma qui s’exprimait, mais bien l’ancien gouverneur de Californie.

    I love the Russian people. That is why I have to tell you the truth. Please watch and share. pic.twitter.com/6gyVRhgpFV

    March 17, 2022

    La carrière à la fois politique et artistique ­d’Arnold Schwarzenegger ne pouvait qu’attirer l’attention du Monde. Il est frappant de constater que le quotidien du soir s’intéresse très vite à l’acteur. Dans son édition du 8 avril 1982 est mentionné le premier rôle vedette de l’ancien culturiste, celui de Conan le barbare, dans le film du même nom de John Milius. Le fait que ce dernier ait signé le scénario d’Apocalypse Now, de Francis Coppola, explique en partie l’aura dont ­bénéficie Conan le barbare, mais le phénomène Schwarzenegger retient d’emblée l’attention de la critique du Monde Colette Godard, ­frappée par « l’impressionnante musculature de Monsieur Univers ».

    Celle-ci continue de suivre l’acteur et propose, le 31 août 1984, une interview de lui à l’occasion de la sortie de la suite, Conan le destructeur, de Richard Fleischer. Nous sommes à une époque où Schwarzenegger n’est pas pris au sérieux, et le cinéma à la testostérone, dont il deviendra, tout au long des années 1980, l’emblème avec Sylvester Stallone, se trouve moqué et méprisé.

    Pourtant, l’entretien réalisé par Le Monde impose d’emblée une personnalité qui possède un corps et un cerveau, manifestant un étonnant recul sur son pays d’adoption tout en anticipant sa future carrière politique : « Il y a deux domaines (…) où on ne peut rien prévoir, explique Schwarzenegger : la politique et le show-business. Et il est bien certain que la vogue des héros positifs coïncide avec celle de Reagan. Dans les années 70, on détruisait les idoles, on dénonçait les faiblesses des hommes politiques. Aujourd’hui, regardez les JO, la fièvre nationaliste, ­drapeaux et main sur le cœur. Aujourd’hui, on n’aime pas les perdants. Et moi, je suis d’accord. Il ne s’agit pas de morale politique, c’est seulement que les modèles sont nécessaires. Mieux vaut des modèles de héros braves, forts, agissant dans un but moral. Il est important que l’homme qui dirige un pays soit fort. Sinon, tout s’en va en lambeaux comme ça s’est passé avec Jimmy Carter. »

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    Le Figaro

    Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?

    Camille Lestienne

    Alors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.

    Bonjour,

    Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.

    Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.

    Bonne lecture,

    Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

    1. Une levée des restrictions trop brutale?

    Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.

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    Les chiffres à retenir en France

    • 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
    • 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
    • 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
    • 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)

    Source : Santé publique France au 23 mars

    Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.

    2. Vu de Chine

    En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».

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    3. Quoi de neuf sur le Covid?

    Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.

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    Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.

    Les chiffres de la vaccination en France

    • 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
    • 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
    • 39,4 millions de doses de rappel administrées.

    Source : Ministère de la Santé au 23 mars

    4. Le portrait

    Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.

    5. Masque et passe

    Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

    Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

    Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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    6. Les réflexes à conserver

    Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

    • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
    • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
    • Utiliser des mouchoirs à usage unique
    • Eviter de se toucher le visage
    • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
    • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

    7. Que faire en cas de symptômes ?

    La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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    En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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    Le Monde

    Entre décombres de la guerre et ruines antiques, le Moyen-Orient de Mathieu Pernot

    Claire Guillot

    Publié le 23 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 11h26

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    En imagesTripoli, Homs, Palmyre… Mathieu Pernot est parti sur les pas de son grand-père, photographe amateur qui habitait Beyrouth et qui a sillonné la région dans les années 1920. Ses images racontent la vie qui continue dans ces zones dévastées par les conflits.

    C’est par un vieil album de photos de famille qu’a commencé l’aventure de Mathieu Pernot à travers les ruines du Moyen-Orient. Son grand-père, enseignant et photographe amateur installé au Liban, avait parcouru le bassin méditerranéen dans les années 1920, visitant Tripoli, Homs, Palmyre. De son voyage dans les protectorats français et britanniques, il avait rapporté des images assez attendues, réunies dans un album soigné : ruines antiques majestueuses, souks animés et déjeuners chics en canotier et costume blanc.

    Les pays visités, bouleversés par des décennies de guerres et de catastrophes, n’ont aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce tableau idéalisé de l’Orient. Mathieu Pernot a décidé de partir sur les traces de son grand-père au Liban, en Syrie et en Irak, où d’innombrables décombres contemporains s’ajoutent désormais aux ruines antiques.

    « C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué. » Mathieu Pernod

    « Je ne suis pas un photographe de guerre ni un grand voyageur, reconnaît le photographe qui a reçu pour ce projet le prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson. C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué, surtout en Syrie, où l’accès des Français sur les territoires ­contrôlés par le régime de Bachar Al-Assad est quasi impossible. »

    Commençant par Beyrouth en septembre 2019, il a réussi à y retrouver l’appartement familial, resté miraculeusement intact. Mais très vite, son voyage s’est placé sous le signe de la catastrophe : quelques mois plus tard, le 4 août 2020, l’immeuble était sérieusement touché par l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium dans le port.

    Au Liban, bataille mémorielle autour des silos à grains du port de Beyrouth

    Les effroyables destructions qui ont accueilli Mathieu Pernot au Liban annonçaient celles qu’il allait rencontrer en Syrie, pays ravagé par la lutte acharnée du régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles, et en Irak, territoire marqué par la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI).

    L’esthétique des ruines

    Dans ses images, les couches d’histoire anciennes et récentes se juxtaposent et parfois se télescopent. Les ruines antiques qu’appréciait son grand-père sont parfois préservées, comme dans la cité gréco-romaine de Baalbek au Liban. Ailleurs, elles ont été réduites à des tas de pierres en vrac, comme à Palmyre, en Syrie, cette extraordinaire cité antique en grande partie détruite par l’EI entre 2015 et 2017.

    « Ça m’intéresse d’être dans l’entre-deux, entre le fracas de la guerre et la reconstruction. » Mathieu Pernot

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

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    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

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    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

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    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

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    «Mon voyage approche ! Existe-t-il un moyen d'obtenir mon passeport plus rapidement ?»

    LE FIGARO VOUS RÉPOND - Après dépôt de dossier, le temps de délai pour obtenir un passeport peut aller de 1 à 12 semaines. Mais quelques réflexes peuvent accélérer votre demande.

    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

    marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
    Le Monde

    Pragmatisme et sentiments

    Une mini-fête foraine s’est installée sur le parvis de la mairie de mon arrondissement. Elle attire tous les enfants du quartier, ce qui n’est pas pour me déplaire. Avec un peu de chance, un enfant privé de manège choisira mon épaule pour épancher sa frustration. Alors que je m’enfonce dans la petite foule, une balle en mousse vient cogner mon pied, poursuivie par trois garçonnets essoufflés. Ils ont 8 ou 9 ans, et ressemblent à des personnages de bande dessinée : un petit roux, un grand brun et un châtain clair tout bouclé.

    « Pardon, pardon, madame, c’était pas fait exprès ! »

    Ils sont là pour l’anniversaire d’un copain.

    « On a mangé le gâteau aux Smarties tout à l’heure ! Et là, on joue au ballon prisonnier. »

    La question du goûter est donc réglée – Riri, Fifi et Loulou me mâchent tout le travail. A côté de nous, j’entends des adultes discuter de la guerre en Ukraine. Je demande donc au petit trio à quoi lui faisait penser, jusqu’à présent, le mot « guerre ».

    « Ben, que des gens sont morts, un peu ?

    Moi, avant, ça me faisait penser à un désert et y’a des centaines de pays différents qui viennent se mettre des flèches dans le ventre, se donner des coups d’épée…

    — Et aujourd’hui, ça te fait penser à autre chose ?

    — Oui, à la tristesse, la peur, l’isolement. Et la mort. »

    Paroles d’enfants : « Si t’es tout seul et que t’as ton doudou, t’es pas tout seul »

    Ils se mettent à discuter entre eux de la situation ukrainienne :

    « En fait, moi, je sais pas trop ce que ça dit…

    — Mais siiii ! On en a parlé un tout petit peu à l’école. Y’a la guerre en Ukraine et y’a des personnes qui partent pour aller dans un autre endroit, par exemple à “Bugarest”. Comme ça, si elles ont les moyens, eh ben elles ont pas à rester voir la guerre.

    — En fait, l’Ukraine a quelque chose, elle est très stratégique, parce que déjà elle a la mer Noire, et en fait Vladimir Poutine il voudrait avoir la mer Noire parce que c’est stratégique. Parce que souvent tous les lacs en Russie ils gèlent l’hiver et même des fois un peu l’été dans le Nord, alors que la mer Noire elle gèle pratiquement jamais et aussi parce qu’il y a beaucoup de trafic pour faire passer les bateaux militaires, de marchandises… »

    Loulou est donc spécialiste de géopolitique. Je leur demande s’ils aimeraient en parler davantage, à l’école par exemple. Les avis divergent :

    « Non, mais on se préoccupe pas de ça. Nous, on a d’autres choses à faire ! Même si on y pense tout le temps dans notre tête…

    — Moi, je préfère savoir ce qui se passe dans le monde que rien savoir.

    — Ça dépend, en vrai. Si c’est positif, oui, mais sinon pas trop. »

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    Le Monde

    La « descentada » sans fin des supporteurs du PSG

    Assommés par les défaites de leur club fétiche, les fans du Paris Saint Germain traînent un spleen tenace. Déni, abstinence, voire infidélité : toutes les solutions sont envisagées.

    Deux semaines après le désastre, la plaie est toujours à vif. Les fans du PSG n’ont pas fait leur deuil de la défaite assassine (1-3) infligée par le Real Madrid lors du match retour du huitième de finale de la Ligue des champions. Eux qui imaginaient déjà leur équipe sur le toit de l’Europe après leur victoire à l’aller se retrouvent, une fois de plus, embarqués dans les rapides d’une « descentada ». Au moins sont-ils en terrain connu.

    Lorsqu’on lui demande de ses nouvelles, Alexandre Amiel, producteur, réalisateur et abonné au Parc, répond : « Etat post-traumatique. » Tentative d’autodérision ? Pas sûr. Le bouillant public du PSG a le moral dans les chaussettes. Il est redevenu une armée des ombres. Les désenchantements sont le sacerdoce que doit embrasser tout supporteur, mais l’équipe parisienne a hissé l’art de la lose à un niveau rarement atteint. Les ambassadeurs de la dream team sponsorisée par les millions des Qataris propriétaires du club ne se sont pas seulement mis la rate au court-bouillon. Ils ont été brutalement renvoyés à leur vocation de perdants. Les syndromes de ce mal diffus, la « descentada » aiguë, se manifestent de diverses manières.

    En deuil

    Dans cette salle de sport de la porte de Vincennes, à Paris, où de jeunes gens viennent soulever de la fonte, le dress code a brusquement viré de bord. Plus question de faire saillir sa musculature sous une tunique du PSG. Le tee-shirt noir effectue un retour en force. On fait son deuil comme on peut. A la fois généreux et créatif dans la défaite, le club est le spécialiste des revers spectaculaires. Le plus mémorable reste l’invraisemblable renversement de situation opéré en 2017 par le FC Barcelone. Corrigés 4-0 à l’aller, les Catalans infligèrent un cuisant 6-1 aux Parisiens lors du match retour. Un fait d’armes qui donna naissance à une expression à succès – la remontada –, qu’Arnaud Montebourg, lui-même expert ès déconfitures, s’est proposé d’importer dans le vocabulaire politique.

    « Vers minuit, ma femme s’est réveillée. Mais, tu pleures ? Oui, je pleurais », avoue Kevin, 37 ans

    Presque cinq ans, jour pour jour, après cette bérézina, la soirée du 9 mars 2022 fut, encore une fois, lacrymale. Au troisième but inscrit par le Real, Felix, 11 ans et le PSG chevillé au corps, a éclaté en sanglots. « Le sentiment d’une injustice et, quelque part, d’une malédiction. C’était trop dur, car cette fois on y croyait vraiment », soupire son père. Lui-même n’est pas tout à fait sûr d’être sorti indemne de cette douloureuse élimination. « Je sais, il faudrait que je me blinde, que je fasse le blasé, mais je n’y arrive pas… », souffle-t-il. Lors de cette maudite soirée, les fantômes des défaites du PSG ont rattrapé Kevin, 37 ans. « Vers minuit, ma femme s’est réveillée. “Mais, tu pleures ?” Oui, je pleurais », avoue ce patron d’une entreprise de logistique en région parisienne.

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

    À VOIR AUSSI - Covid-19 : Le passe vaccinal est-il adapté face à Omicron ?

    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

    À lire aussiBillets de train et d'avion : des conditions d'annulation favorables, mais jusqu'à quand ?

    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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    Le Figaro

    Le numérique, un secteur en pleine croissance mais qui peine à attirer les étudiants

    Par Victor Mérat • Publié le 25/03/2022 à 06:00

    SONDAGE - Si les Français ont une bonne image des métiers informatiques, les clichés freinent les vocations, selon un sondage OpinionWay pour l’École 42.

    Où sont les informaticiens, développeurs, data scientists et autres spécialistes en cybersécurité? Les écoles, les entreprises et les acteurs étatiques s’époumonent à le dire: il y a une pénurie de talents dans le numérique. En pleine croissance - la filière table sur la création d’environ 1.75 millions d’emplois en Europe dans les huit prochaines années - et alors que les métiers d’aujourd’hui ne cessent de s’informatiser, le secteur du numérique manque de candidats et les entreprises peinent à recruter. À tel point que dans son plan «France 2030», le gouvernement prévoit de dédier 2,5 milliards d’euros à la formation des talents de demain. Interrogé sur M6 ce mercredi 23 mars, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a insisté sur le besoin, dans les prochaines années «de former des jeunes qui iront dans les métiers du codage et du numérique».

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    C’est pour tenter de comprendre ce phénomène que l’École 42, fondée en 2013 par le patron de Free Xavier Niel et spécialisée dans les formations informatiques, a interrogé les Français sur leur perception de ce secteur et des opportunités de la tech. Objectif: s’attaquer à la racine de ce déficit de vocations. L’une des conclusions du sondage «Les Français et les perceptions des métiers et formations liés à la tech et l’informatique» d’OpinionWay pour l’École 42 publiée en février dernier est que si les Français ont une bonne image de ce secteur, les idées reçues freinent les vocations.

    Diplôme, coûts, sexe: les préjugés ont la vie dure

    Car le premier constat est qu’une large majorité de Français porte un regard positif sur les métiers du numérique. La quasi-totalité des sondés pense que qu’ils offrent de nombreuses perspectives d’emploi, que les salaires sont attractifs et 80% pensent qu’ils sont valorisants. Ces personnes interrogées jugent d’ailleurs que «la maîtrise du code et de l’informatique sont devenues des compétences professionnelles incontournables». Mais, où le bât peut-il blesser?

    Une large majorité de Français porte un regard positif sur les métiers du numérique.

    L’enquête met en exergue le manque d’information patent sur ces métiers ainsi que l’existence de préjugés sur l’accession à ces derniers. S’il existe une myriade de formations gratuites, sept Français sur 10 pensent que les formations sont trop onéreuses. La Grande école du numérique, créée en 2015 par l’État et des partenaires privés comme Google et Capgemini, a labellisé plus de 400 formations gratuites.

    De même, 66% estiment qu’il faut un niveau de diplôme élevé pour intégrer ces écoles ou encore qu’il faut être un as des maths. «Un cliché aberrant» que dénonce Sophie Viger, directrice générale de 42. Un tiers des sondés pensent même «qu’il est nécessaire de faire une école d’ingénieurs pour travailler dans l’informatique». Dernier cliché: ces métiers sont «essentiellement» pour les jeunes. Et en particulier les hommes.

    L’enjeu de la formation, de l’école à l’entreprise

    L’autre frein pointé dans cette étude trouve sa source à l’école. «C’est une catastrophe. Il y a des bonnes volontés mais ce n’est pas assez. Il faut enseigner à tout le monde et de manière beaucoup plus large», soutient Sophie Viger. Près de huit sondés sur dix jugent que les compétences informatiques ne sont pas assez développées à l’école. Dans la même veine, 70% des Français estiment que les métiers de la tech ne sont pas assez valorisés à l’école. De facto, difficile de se projeter dans ce domaine professionnel. Une situation préoccupante pour toute la filière qui espère une prise de conscience rapide.

    Selon l’enquête, 70% des Français estiment que les métiers de la tech ne sont pas assez valorisés à l’école.

    Il y a quelques semaines, l’éditeur de logiciels américain Salesforce dévoilait l’indice de maturité numérique des pays, établit à partir du niveau de qualification professionnelle des répondants - du déclaratif, donc. Celui de la France est de 22/100 contre 33 au niveau mondial. «L’enjeu est que ce problème se répercute sur la croissance», alertait Bertrand Janvier, vice-président régional de la multinationale. «C’est aussi un problème démocratique et de citoyenneté», ajoute Sophie Viger. Les résultats de ces différentes enquêtes montrent toutefois l’opportunité à saisir par la génération Z, notamment.

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    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

    Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
    Le Monde

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    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

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    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine

    Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.

    Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet

    Chronique

    Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français

    C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.

    Publié le 11 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h25 Pascale Krémer

    Témoignages

    Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »

    Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau

    Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : un Capitaine au long cours

    C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.

    Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline

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    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
    Le Figaro

    Hôtels cachés à Paris : nos dix meilleures adresses

    LA SÉLECTION DU FIGARO. - Situés dans un jardin, au fond d'une impasse ou dans une boutique, plus ou moins étoilés, on échange leur adresse sous le manteau… Jeu de piste, au hasard des quartiers, pour découvrir ces hôtels intimistes.

    Paris-Boutik Hotel, deux lieux : une librairie, une épicerie

    Un concept unique sous une même enseigne, deux suites d'hôtels éclatées en deux lieux, derrière de vraies boutiques. L'une offre pour décor les 4500 livres d'une librairie du Marais, l'autre, en duplex, avec deux chambres indépendantes, les rayonnages d'une épicerie bien réelle. Conçues comme des suites d'hôtel elles séduisent les « aventuriers » épris d'inédit dans deux quartiers bobos, bourrés de petits restos, de boutiques, de salles de spectacles… dont la plus célèbre l'Opéra Bastille. À partir de 190 €.

    Le vrai plus : l'atmosphère des deux boutiques et le design léché.

    Hotel Marais Paris Boutik La Librairie, 12, rue Caffarelli, 75003 Paris et Hotel Gare de Lyon Paris Boutik l'Epicerie Bastille, 12, rue Parot, 75012 Paris. Tél. : 01 75 43 29 26.

    Alba Opéra Hôtel | Paris 9e

    Au fond d'une impasse, parallèle à la rue des Martyrs et la rue Rodier, l'Alba Opera, précise : « Ici vécut Louis Amstrong ». Pas étonnant que le trompettiste ait été séduit par le lieu, comme l'avaient été Toulouse Lautrec ou Miguel Ángel Asturias, prix Nobel de littérature en 1967. Aujourd'hui, les VIP préservent leur anonymat, trop heureux de séjourner à deux pas de Montmartre, Pigalle, l'Opéra Garnier et les Grands Boulevards. Ascenseur en bois de 1933, déco et meubles vintage, s'accordent avec l'architecture haussmannienne de cet hôtel ouvert en 1900. Les propriétaires, souvent présents, ont profité du confinement pour relooker leurs suites dont certaines accueillent jusqu'à 4 personnes. On prend un verre au bar jusqu'à pas d'heure, on déjeune ou on dîne quand on veut en room-service. Et surtout on craque pour les viennoiseries et le pain du petit déjeuner. À partir de 105 €, petit déjeuner 12 €.

    Le vrai plus : l'ambiance et la taille des chambres (18 m2 minimum).

    Alba Opera Hotel, 34 ter rue Louise-Émilie de la Tour d'Auvergne, 75009 Paris. Tél. : 01 48 78 80 22.

    Hôtel Chopin | Paris 9e

    Ouvert en 1846, l'Hôtel des Familles a changé de nom en 1970 pour porter celui du compositeur qui gagnait le « showroom » de la Maison Pleyel en empruntant le passage coiffé par une verrière et dallé de marbre noir et blanc. Le trois-étoiles conserve sa façade d'origine en bois, classée aux Monuments Historiques dérobant aux passants ses 34 chambres très «Mimi Pinson». On adore le soir, regagner, en privilégié, le passage clos, à deux pas de la frénésie des Grands Boulevards. À partir de 110 €, petit déjeuner 10 €.

    Le vrai plus : ses voisins mythiques Musée Grévin et Grand Rex.

    Hôtel Chopin, 46 passage Jouffroy, 75009 Paris. Tél. : 01 47 70 58 10.

    Hôtel Habituel | Paris 10e

    De l'extérieur rien ne laisse deviner la vocation hôtelière de l'immeuble, très au calme malgré sa localisation entre les gares du Nord et de l'Est dans le quartier en mutation baptisé « Little India ». L'Habituel, signés par deux stylistes joue les pionniers branchés avec son bar à cocktails ultra-vivant et sa carte de finger food. Coté déco, c'est un curieux mélange de photos de famille extraites d'un album chiné aux puces, de matériaux bruts et d'étoffes évoquant l'Afrique et l'Inde. 25 chambres, 2 suites à partir de 120 €, petit déjeuner 12 €.

    Le vrai plus : les boutiques, les restaurants, les parfums d'épices qui transportent en Inde.

    Hôtel Habituel, 168 rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 Paris. Tél. : 01 40 37 71 71.

    Hôtel Hidden | Paris 17e

    Matériaux naturels, bois, lin, ardoise, cuivre, cuir, créent à proximité des Champs-Élysées un refuge très écofriendly. On y prend le temps de savourer un cocktail au bar, un bon vin avec des tapas maison, un bain après une journée trépidante, un petit déjeuner maison, copieux. L'établissement porte bien son nom et tient ses promesses d'un cocon de 35 chambres où le moindre détail est pensé pour que les hôtes, une fois la porte en bois massif franchie, n'aspirent qu'à se relaxer dans une ambiance zen. À partir de 209 €, petit déjeuner très copieux 16 €.

    Le vrai plus : la literie Cocomat en latex naturel et fibres de coco d'un confort +++ et le linge de lit.

    Hôtel Hidden, 28, rue de l'Arc de Triomphe, 75017 Paris. Tél. : 01 40 55 03 57.

    Hôtel Botaniste | Paris 16e

    Esprit maison de campagne, dans le village d'Auteuil, non loin du Bois de Boulogne et de l'hippodrome, mais aussi du Musée Marmottan, de la Fondation Le Corbusier, des Serres d'Auteuil et de… Roland-Garros. Une halte verte, inattendue, ponctuée de potagers, de petits jardins qui dès le début du printemps et jusqu'à l'automne fleurissent. 42 chambres vastes, très claires, et sans aucun bruit pour apprécier Paris autrement avec cependant métros et bus à proximité. À partir de 180 €, petit déjeuner 16 €.

    Le vrai plus : les délicieux petits déjeuners servis en chambre, en terrasse, au jardin dans des paniers pique-nique, ou emballés pour emporter.

    Hôtel Botaniste, 11 rue Molitor, 75016 Paris. Tél. : 01 78 95 77 77.

    Hôtel de l'Abbaye | Paris 6e

    L'adresse des amoureux, des amants, des poètes et des romantiques, de celles et ceux qui rêvent de séjourner dans une Maison parisienne au cœur de Saint-Germain-des-Prés. Comme dans une demeure particulière, les salons se réchauffent de cheminées, le rez-de-chaussée s'étend dans la cour charmante, le jardin verdoyant et se coiffe de verrières lumineuses. Ouvertes, les fenêtres des 44 chambres et suites enregistrent le chant des oiseaux et les cloches des églises proches. Et on peut s'y donner rendez-vous juste pour un thé, une coupe, un déjeuner. Marcello Mastroianni y posait souvent ses valises. Coup de cœur pour les suites Véranda en rez-de-jardin avec verrière et jardinet privés. À partir de 235 €, petit déjeuner 22 €.

    Le vrai plus : le petit déjeuner avec de bons produits français, beurre et yaourt Bordier, confitures Christine Ferber, céréales bios.

    Hôtel de l'Abbaye, 10 rue Cassette, 75006 Paris. Tél. : 01 45 44 38 11.

    Les Jardins de Mademoiselle | Paris 15e

    Une piscine chauffée, un espace bar petit déjeuner très convivial, trois jardins d'inspiration différente à la française, à la japonaise, à l'orientale. Le premier au rez-de-chaussée remplace le bar et la salle du petit déjeuner dès que les températures sont clémentes. Le Japonais prolonge avec générosité la suite Ko-Jo-No-Mai. Le dernier juché au 4e étage ressemble à une vaste terrasse ouverte à tous, pour grignoter, bronzer, lire. Les trois confèrent à ce quatre-étoiles de 39 chambres, un petit air provincial de bon aloi. Chambre à partir de 150 €, petit déjeuner 18 €, en buffet bien garni.

    Le vrai plus : la piscine chauffée de belle taille et le hammam.

    Les Jardins de Mademoiselle, 15, rue Mademoiselle, 75015 Paris. Tél. : 01 56 23 91 00.

    Hôtel Cabane | Paris 14e

    Malin d'avoir rebaptisé cet hôtel de 43 chambres, Cabane, un nom qui sonne l'escapade, en référence à la cabane en cèdre rouge, conçue comme une suite, nichée dans le jardin. Indépendante, ses hôtes la gagnent par une passerelle privée qui leur est réservée. Gazon, marches et zou on pénètre dans ce nid urbain au milieu de la verdure. Le bois blond foncé de châtaignier tapissant la chambre impose son essence légèrement épicée. Revisitée récemment style californien, années soixante-dix, avec des œuvres d'art insolites, La Cabane se prête aux surprises, aux escapades amoureuses. Volets clos, champagne versé, à chacun de jouer sa partition. Attention, compte tenu de sa spécificité, la Cabane est surbookée, surtout le week-end. Chambres à partir de 75 € ; cabane à partir de 175 €.

    Le vrai plus : le bar et les espaces conviviaux de l'hôtel.

    Hôtel Cabane, 76 rue Raymond Losserand, 75014 Paris. Tél. : 01 40 52 12 40.

    La Canopée Paris | 8e

    Addicts de la nature, du calme et du shopping, à vous cet hôtel au cœur du 8e, proche du Faubourg Saint-Honoré et des Champs-Élysées, s'enroulant autour de son patio avec son châtaignier et sa verrière. La plupart de ses 25 chambres inondées de lumière donnent sur la canopée justement, bain de verdure urbain bienvenu. Panoramiques, papiers peints d'inspiration végétale ajoutent à l'impression de dormir dans un jardin d'éden. Cadre idéal pour un séjour rafraîchissant et déstressant dans ce trois-étoiles entièrement rénové. Chambre à partir de 195 €, petit déjeuner 14 €.

    Le vrai plus : la parfaite insonorisation.

    La Canopée, 15, rue de Penthièvre, 75008 Paris. Tél. : 01 86 22 21 21.

    L'hôtel LUX* Le Morne à l'île Maurice, l'avis d'expert du Figaro

    Au sud-ouest de l'île, au pied du Morne Brabant cet établissement est niché au cœur d'une surprenante nature protégée. Un havre de paix récompensé d'un Worldwide Hospitality Awards pour ses initiatives «zero food waste». On a testé.

    L'hôtel Bulgari Resort à Dubaï, l'avis d'expert du Figaro

    Sur l'île de Jumeirah en forme d'hippocampe, la griffe de joaillerie romaine compte un hôtel unique au Moyen-Orient. Un havre du luxe à l'esprit nautique plein d'élégance, de raffinement, et d'une exquise délicatesse jusque dans les moindres détails. On a testé.

    Londres : cinq hôtels vraiment accessibles pour les personnes à mobilité réduite

    De nouveaux hôtels changent la donne, supprimant marches et obstacles, pour la mobilité et le confort des clients en fauteuil roulant. À Londres, nous avons après enquête (et vérification sur place) retenu cinq adresses.

    Publié il y a 2 heures
    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

    La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation

    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    Le Figaro

    La lettre du Figaro du 25 mars 2022

    Louise Darbon

    Les entreprises françaises dans le piège russe, ce qui s'est dit à Bruxelles hier et le bilan d'un mois de guerre en Ukraine par notre envoyé spécial.

    Chers lecteurs,

    C'est la guerre en Ukraine et ses conséquences nous occuperont en grande partie en ce dernier jour de la semaine. D'abord parce que le conflit embarrasse les entreprises françaises, sommées plus par l'opinion publique que par le gouvernement de quitter la Russie.

    Un mois tout juste après le début du conflit, notre envoyé spécial revenu de Kiev vous proposera aussi le récit de ces quatre semaines au cœur de la guerre.

    Et nous parlerons bien sûr de cette riche journée diplomatique, politique et militaire que fut la journée d'hier. Entre un sommet de l'Otan, une réunion du G7 et un conseil des Vingt-Sept, il s'est passé des choses. L'Otan a notamment décidé de grossir ses rangs du côté oriental.

    Bonne lecture, chers abonnés, passez un bon week-end!

    Louise Darbon

    • À la une

    Les entreprises françaises dans le piège russe

    Sauve qui peut. Les unes après les autres, les entreprises françaises quittent la Russie. Mercredi, c'était Renault. Et Le Figaro (toujours bien informé) a entendu dire que Danone réfléchissait aussi à s'en aller. Ces temps-ci, maintenir son activité dans le pays de Vladimir Poutine n'est pas simple. Même quand les groupes agroalimentaires assurent se cantonner à la production destinée à nourrir les civils russes, l'opinion publique fait la moue.

    L'Europe a choisi ses sanctions graduellement. Aux entreprises françaises de les appliquer, dit le gouvernement. La pression ne vient donc pas particulièrement de ce côté-là: elle est surtout sociétale et politique. 70% des Français voudraient que les entreprises arrêtent tout ce qu'elles font en Russie. Zelensky lui aussi l'a demandé. Renault a obtempéré — mettant fin à quinze ans de présence en Russie et rejoignant LVMH, Kering, Hermès, Airbus, Safran, Alstom, BNP Paribas et le Crédit agricole. Celles qui restent se font discrètes, expliquent qu'il est difficile de priver des milliers de personnes de leur emploi. Des justifications qui risquent d'être difficiles à tenir à l'avenir, déjà parce que la loi sur le devoir de vigilance existe et qu'elle peut mettre ces groupes dans de beaux draps. Et puis parce que l'image de marque des entreprises pourrait être sacrément écornée. Pas sûr que rester dans un pays où l'économie décline vaille le coup.

    Si la pression est forte en France, nos voisins Outre-Rhin sont plus sereins sur la question. Métro par exemple, compte rester en Russie. Pas comme Volkswagen, Mercedes, BMW, Adidas ou Allianz qui sont parties. Après tout, le pays continue de verser des montants colossaux à Moscou pour son gaz. En comparaison, le fait de maintenir ses activités en Russie fait moins tiquer qu'en France.

    • L'éditorial

    «Punir Poutine ou les Russes?»

    Volodymyr Zelensky a frappé fort, mercredi, devant les parlementaires français, contre les entreprises toujours présentes en Russie. Mal à l'aise depuis le début du conflit, les voilà accusées par la principale victime de soutenir « la machine de guerre de Poutine » et sommées de se retirer sine die. On comprend sans peine la colère du président ukrainien, héroïque à la tête d'un pays dévasté par les bombes russes, cherchant par tous moyens à asphyxier son envahisseur. On voit hélas aussi, même si l'on a le souci de lui apporter un soutien sans faille, les limites d'une telle exigence.

    Les entreprises, si puissantes soient-elles, restent des acteurs privés, qui n'ont pas en charge – c'est heureux – la police du monde. Il leur est aujourd'hui demandé de se conformer scrupuleusement aux sanctions inédites infligées par l'Occident à Vladimir Poutine. Doivent-elles, au nom de la morale, aller au-delà de ce qu'exigent les plus grandes démocraties de la planète? Plier bagage pour ne revenir que lorsque l'ogre russe sera rentré dans sa tanière? C'est la vision manichéenne des sempiternels lobbies anticapitalistes, auxquels a cru bon de se joindre un Yannick Jadot trop heureux de ferrailler avec Total­Energies. Un raisonnement simpliste résout rarement un problème complexe. Fermer du jour au lendemain des usines et des magasins, jeter des milliers de gens au chômage, de familles dans la misère, les priver de denrées alimentaires créerait à coup sûr un grand chaos. Mais sanctionnerait-on Vladimir Poutine ou punirait-on les Russes? Nourrirait-on un sentiment de révolte contre le dictateur du Kremlin ou contre l'injustice de l'Occident? Vendre les participations que nos entreprises ont patiemment tissées déstabiliserait sans doute d'importantes sociétés locales. Au profit de qui, si ce n'est d'intérêts russes proches du «tsar»?

    Il reste toutes sortes de leviers économiques à actionner pour accentuer encore la pression sur Vladimir Poutine. Dont l'arme suprême d'un arrêt des achats de gaz, que certains exigent aujourd'hui de TotalEnergies. Mais cette décision, comme celle d'un boycott général de la Russie par les entreprises, dépend des États et d'eux seuls.

    • L'autre dossier

    L'Otan va déployer des renforts sur son flanc oriental

    Hier, c'était réunion au sommet. Ou plus exactement aux sommets. Joe Biden est en Europe, ça n'arrive pas tous les quatre matins. Donc les rencontres se sont enchaînées. Otan, G7, Vingt-Sept. Les Alliés ont redit leur admiration et leur soutien à Zelensky et ses hommes, sans pour autant s'engager dans la guerre à leurs côtés. Il va falloir trouver le moyen d'«arrêter la guerre sans faire la guerre». L'équilibre est ténu. On sait que Poutine peut commettre une erreur à tout moment, et toucher d'un peu trop près les Alliés. L'Otan ne cache donc pas sa crainte d'être entraînée de force dans le conflit.

    Quand le président ukrainien a assuré que «le risque d'une utilisation à grande échelle d'armes chimiques par la Russie sur le territoire de l'Ukraine [était] bien réel», les Alliés l'ont cru. Ils ne lâcheront pas le pays attaqué, sachant bien que l'irruption d'attaques chimiques dans le conflit pourrait en changer «totalement la nature».

    On a montré un front uni, même si discuter à trente n'a rien de simple. Pour autant, l'Alliance a décidé de renforcer sa posture de défense à l'est du Vieux Continent et puis dans le ciel et sur la mer.

    • Et en Ukraine?

    Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

    «Au bout de trois jours de guerre, on avait l'impression que ça durait déjà depuis trois mois. Au bout de sept jours, c'était comme sept ans. Un mois, c'est une éternité». Vadym Karpenko, ancien militaire et volontaire au sein de la défense territoriale, nous dit ce que bien des Ukrainiens ressentent. Un mois déjà depuis ces explosions qui ont déchiré le ciel de Kiev au petit matin du 24 février. Un mois déjà et pourtant le moral est d'acier. Mobilisé en quelques heures, le pays résiste sans fléchir. Une députée le dit: «Le peuple aussi a changé. (...) Maintenant nous sommes une nation indivisible».

    La Russie ne s'y attendait pas, prévoyait une guerre éclair. Et s'enlise. Kiev n'est pas encore tombée, pas même encerclée, tout comme Kharkiv au nord-est du pays, ou Mykolaïv. Et Marioupol est toujours écrasée par les bombes. Le bilan humain est difficile à connaître mais l'on sait que 3,6 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays. Patrick Saint-Paul revient de Kiev et vous dresse le bilan de ce mois de conflit.

    Corentin Sigov fait partie de ceux qui n'ont pas voulu quitter leur pays. Toujours à Kiev, le philosophe témoigne. Pour lui aussi, «le réveil national a été une grande surprise». À voir la résistance ukrainienne, il se met à croire en la capacité de l'Europe à «vaincre le poutinisme». Mais pour ce faire, il faudra faire ce qui n'a jamais été fait: juger les crimes du communisme. Pour cela, il faudra éviter de «faire avorter la chance qu'offre la résistance ukrainienne» par «notre couardise, notre inertie et notre incompréhension».

    • Les informations à connaître en vous levant

    Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit aujourd'hui après le tir de missile nord-coréen - La Corée du Nord a tiré hier un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon. [En savoir plus]

    L'artiste belge Jan Fabre jugé pour harcèlement sexuel au travail - Douze femmes accusent le plasticien et chorégraphe de 63 ans, qui encoure une peine maximale de cinq ans de prison. Le procès s'ouvre ce vendredi. [En savoir plus]

    Corse: pour les Français, l'exécutif a cédé aux nationalistes - Sur la question de l'autonomie, les Français restent très partagés. [En savoir plus]

    • Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro

    Pierre Brochand: «L'immigration que nous subissons depuis un demi-siècle est sans précédent»

    On ne vous apprend rien en vous disant que l'immigration existe depuis belle lurette. Mais celle qui a cours depuis cinquante ans en France est, pour Pierre Brochand, «un événement hors catégorie». Ancien ambassadeur et directeur général de la DGSE, il a vu du pays, il a côtoyé «des milliers d'étrangers» et en retire un constat qu'on ne lui enlèvera pas: «Si la biologique nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons une distance qui peut aller jusqu'à exclure leur cohabitation». Selon lui, les groupes culturels distincts qu'a créés cette immigration de masse vouent notre société à des déchirements. Pour éviter que ça n'arrive, il suggère donc «un changement de cap à 180 degrés» en réduisant «notre attractivité à zéro».

    Adieu la Fiac, bonjour Paris+

    Les Suisses débarquent à Paris. La Fiac, que les fieffés Parisiens connaissent, admirent ou détestent (c'est selon) depuis 1974, sera supplantée cette année par les Bâlois d'Art Basel – sous le nom de Paris+. Marc Spiegler, directeur monde d'Art Basel, s'est épanché auprès du Figaro pour raconter un peu la genèse de cette foire qui prendra place au Grand Palais éphémère en octobre prochain. Il nous présente l'équipe qui gérera les choses, parle de la nomination (qui a fait grincer quelques dents) de ce jeune directeur, Clément Delépine, et annonce l'arrivée de Jennifer Flay (ancienne de la Fiac) en 2023. De quoi faire grincer d'autres dents encore.

    Le Figaro vous chouchoute (toujours)

    Qui a, au cours de sa vie, la chance de se voir offrir l'occasion de partir se dorer la moustache au soleil grec en compagnie de la fine fleur de la rédaction du Figaro Histoire ? De Jean Tulard, le spécialiste de Napoléon ? Qui ? Vous, bien sûr. À qui nous proposons d'aller savourer des spanakopita et de l'avgolemono pendant non pas un, non pas trois mais six jours – l'offre de plats devrait être plus variée mais ceux-ci ont des noms amusants – du 25 au 30 mai. Ce voyage vous permettra d'assister à une pièce de et avec Sylvain Tesson, ainsi qu'à Antigone, de Sophocle, joué à l'antique, avec des masques dans un décor à faire pâlir d'envie ceux qui resteront en France pour aller au bureau boire un café trop clair. Pour les moins riches et les plus jeunes d'entre nous, sachez qu'un tarif spécial «moins riches et plus jeunes d'entre nous» a été instauré.

    • Un poème pour finir

    Le 25 mars 1914: Frédéric Mistral mourait où il était né 83 ans plus tôt, à Maillane, dans sa Provence si chère. Aujourd'hui, on relit quelques vers de son Mirèio (Mireille), un poème provençal composé huit années durant. Celui qui reçut le prix Nobel de littérature en 1904 dédia cette œuvre à Lamartine, qui la commente ainsi: «Un poète qui crée une langue d'un idiome, comme Pétrarque a créé l'italien: un poète qui, d'un patois vulgaire, fait une langue classique, d'images et d'harmonie ravissant l'imagination et l'oreille… Ce doux et nerveux idiome provençal qui rappelle, tantôt l'accent latin, tantôt la grâce attique, tantôt l'âpreté toscane… ».

    Je t'aime ô jeune fille enchanteresse,(au point) que si tu disais : Je veux une étoileil n'est traversée de mer, ni bois, ni torrent fouil n'est ni bourreau, ni feu, ni ferqui m'arrêtât ! Au bout des picstouchant le ciel j'irais la prendre,et, Dimanche, tu l'aurais appendue à ton cou.Mais, ô la plus belle ! plus je te contemple,plus, hélas ! je m'éblouis !...Je vis un figuier, une fois, dans mon chemin,cramponné à la roche nuecontre la grotte de Vaucluse :si maigre, le pauvre ! qu'aux lézards-grisdonnerait plus d'ombre une touffe de jasmin !Vers ses racines une fois par an,vient clapoter l'onde voisine ;et l'arbuste aride, à l'abondante fontainequi monte à lui pour le désaltérer,autant qu'il veut, se met à boire...Cela toute l'année lui suffit pour vivre.Comme la pierre à la bague à moi cela s'applique.Car je suis, Mireille, le figuier,et toi, la fontaine et la fraîcheur !Et plût-au-ciel, moi pauvret ! plût-au-ciel une fois l'an,que je pusse, à genoux comme à présent,me soleiller aux rayons de ton visage,et surtout que je pusse encoret'effleurer les doigts d'un petit baiser tout tremblant !

    Extrait de Mireille, de Frédéric Mistral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    L’idéal du débutant

    Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.

    C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.

    Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.

    Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.

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    Valeurs Actuelles

    À Moissac, Éric Zemmour salue la réussite de l’union des droites avec Marion Maréchal

    Zemmour-Pécresse : un débat inaudible mais deux lignes bien distinctes

    Face à Pécresse sur TF1, Zemmour veut montrer les “incohérences”, “l’insincérité” et la “Macron-compatibilité” de la candidate LR

    À Toulon, Éric Zemmour accueille Marion Maréchal pour sa dernière ligne droite

    Pour sa première au salon de l’Agriculture, Éric Zemmour façonne son image de candidat populaire

    A droite, la crise internationale déstabilise la campagne de Marine Le Pen et Eric Zemmour

    En Savoie, Éric Zemmour poursuit sa campagne sous le signe de la “paix”

    Guillaume Peltier : « Valérie Pécresse est la candidate de l’extrême insincérité, Éric Zemmour de l’extrême sincérité »

    Devant Contribuables associés, Éric Zemmour présente son programme économique

    Olivier Ubéda, le chef d’orchestre de la campagne d’Éric Zemmour

    Le Figaro

    Le coup d’éclat balistique de Kim Jong-un

    Sébastien Falletti

    ANALYSE - Le maître de Pyongyang profite de la nouvelle guerre froide qui s’abat sur l’Eurasie pour avancer ses pions.

    Correspondant en Asie

    Cette fois, le «monstre» ne s’est pas pulvérisé en vol, dans le ciel de Pyongyang. Le nouveau missile Hwasong 17 s’est élevé sans accroc le 24 mars au-dessus de la capitale nord-coréenne, pour atteindre 6200 km d’altitude, avant de redescendre selon une vertigineuse trajectoire en cloche, s’abîmer en mer au large des côtes orientales de la péninsule. Un trajet de plus d’une heure, venant effacer deux essais manqués ces dernières semaines, du plus puissant des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) jamais développé par la Corée du Nord, selon les experts.

    Avec un art consommé du timing, Kim Jong-un a franchi la «ligne rouge» qu’avait vaguement tracée Donald Trump, durant leur tumultueux mano à mano. Pour la première fois depuis cinq ans, le «leader suprême» nord-coréen a osé tester un ICBM capable, en théorie, de frapper le territoire américain. Et il choisit de défier le successeur à la Maison-Blanche de Trump, Joe Biden, le jour même d’un sommet de l’Otan, à Bruxelles, dédié à la guerre en Ukraine, déclenché par le grand frère russe, mettant au défi les Occidentaux de l’arrêter. Bafouant le Conseil de sécurité des Nations unies, qui lui interdit l’usage de la technologie balistique, piétinant un moratoire qu’il avait proclamé sous la menace du «feu et de la fureur» de Trump, en 2017, le maître de Pyongyang profite de la nouvelle guerre froide qui s’abat sur l’Eurasie pour avancer ses pions.

    À lire aussiKim Jong-un, 10 ans de pouvoir absolu à la tête d’une dictature nucléaire

    Après avoir apporté bruyamment son soutien aux «justes et raisonnables demandes» russes, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, le dictateur trentenaire peut espérer un retour d’ascenseur de Vladimir Poutine, à New York. «La Corée du Nord fait le pari que la Russie mettra son veto à une nouvelle batterie de sanctions à l’ONU, et que la Chine détournera les yeux», juge Zhao Tong, chercheur au Carnegie Tsinghua centre à Pékin. Étranglé par les sanctions, barricadé derrière des frontières hermétiques hérissées contre le Covid, l’État paria se blottit plus que jamais contre les grands frères chinois et russe, à couteaux tirés avec Washington, s’accrochant à la nouvelle logique de bloc planétaire comme une planche de salut. Un abri commode pour poursuivre sa fuite en avant nucléaire, en narguant une Amérique accaparée à nouveau par le théâtre européen, et qui tente en vain de reprendre langue avec lui.

    Ce coup d’éclat balistique dépasse l’opportunisme diplomatique pour s’inscrire dans une stratégie de renforcement tous azimuts de son arsenal à long terme, tracée avec détermination par le dirigeant élevé en Suisse, tirant les leçons de son sommet à Hanoï, face à Trump, en 2019. Ce douzième test de missile depuis le début de l’année confirme sa volonté de se doter de l’ensemble de la panoplie d’une puissance nucléaire, allant du sous-marin lanceur d’engins, au missile hypersonique testé l’an passé, jusqu’aux armes atomiques tactiques.

    Il ne s’agit plus d’un appel du pied pour attirer une première puissance mondiale à la table des négociations, mais d’une montée en gamme méthodique pour rejoindre le club des grandes puissances afin d’assurer la survie de la seule dynastie communiste de la planète, en musclant son jeu. «Pyongyang ne croit guère à une percée diplomatique face à la fermeté de Biden», juge Go Myung-Hyun, chercheur au Asan Institute, à Séoul. Comme Poutine, Kim se résigne à la force, plutôt qu’à la croissance pour assurer sa mainmise absolue, l’enrobant dans une geste ultranationaliste. Le meilleur est à venir, avec un possible nouveau test atomique, comme le suggère une activité suspecte sur le site de Punggye-ri. «La dénucléarisation n’aura pas lieu!», prévient Andreï Lankov, de l’Université Kookmin, à Séoul. Un amer constat de plus pour les Occidentaux, confrontés au retour de la puissance brute du Dniepr au fleuve Yalu, sous l’œil complice de la Chine voisine. Et qui aiguillonnera l’Amérique pour de longues années.

    Thierry Wolton: «Vladimir Poutine avait annoncé depuis quinze ans ce qu’il fait aujourd’hui en Ukraine»

    TRIBUNE - Les pays occidentaux disposaient de longue date de toutes les informations nécessaires pour ne nourrir aucune illusion sur Poutine et son régime, soutient le spécialiste des régimes communistes et postcommunistes, auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, Le KGB au pouvoir, le système Poutine (Buchet-Chastel).

    Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour l'essayiste Joseph Macé-Scaron, la guerre en Ukraine a réveillé le souvenir des empires et nous rappelle que ces régimes politiques sont omniprésents.

    Renaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»

    CHRONIQUE - Vladimir Poutine lui-même est confronté à un dilemme: continuer sa sanglante aventure quitte à forger pour un siècle une nation ukrainienne hostile à la Russie, ou se retirer pour limiter la casse.

    Le Monde

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.

    Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    Ce fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    La pulpe

    De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.

    La peau

    La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour ­parfumer divinement la maison.

    Camille Labro

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    Le Monde

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    « La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.

    Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entrepre­nariat, le management, la gestion d’une production.

    « Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »

    La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…

    Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de ­boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Lorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.

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    Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.

    Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »

    Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.

    Camille Labro

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    Le Figaro

    Jacques Aschenbroich, futur président d’Orange

    Elsa Bembaron

    INFO LE FIGARO - Le choix de l’actuel président de Valeo a beau faire grincer quelques dents du côté des syndicats, le gouvernement a maintenu sa préférence à «un vieux sage».

    Une nouvelle étape a été franchie ce jeudi chez Orange, après la tenue d’un comité de gouvernance. La présidence de l’opérateur télécoms devrait être confiée à Jacques Aschenbroich, président de Valeo et ex-PDG de l’équipementier automobile, selon nos informations, qu’Orange ne commente pas.

    Formellement, le conseil d’administration qui se tiendra le 30 devra encore entériner la proposition du comité de gouvernance. Ce choix sera ensuite soumis au vote des actionnaires, lors de l’assemblée générale du 19 mai. Une autre résolution sera proposée, puisque le choix de Jacques Aschenbroich implique une modification des statuts d’Orange, portant sur la limite d’âge du président. Elle est actuellement fixée à 70 ans. Jacques Aschenbroich en aura bientôt 68. Il est donc prévu de faire évoluer cette clause pour lui permettre de terminer ce mandat de quatre ans.

    Le choix de l’actuel président de Valeo a beau faire grincer quelques dents du côté des syndicats, le gouvernement - notamment l’Élysée - a maintenu sa préférence à «un vieux sage». Président non exécutif du groupe, il accompagnera Christel Heydemann. Cette dernière prendra ses fonctions de directrice générale du groupe le 4 avril. Elle «est associée à tout le processus concernant le choix du futur président ou présidente. Elle a échangé avec tous les candidats. Le (ou la) président(e) sera totalement compatible avec elle, et chacun sera dans son rôle», ajoute une source proche du dossier. Au président la charge de la stratégie et les relations publiques, notamment avec les différents États, et à Christel Heydemann la conduite opérationnelle de l’entreprise.

    «Xavier Niel, quelle est votre routine beauté ?» : le collectif Sista dénonce avec humour les interviews genrées

    Les femmes dirigeantes ne sont pas interrogées dans les médias de la même manière que leurs homologues masculins. Le collectif Sista le démontre par l'absurde.

    Regarder la vidéo

    Blaise Matuidi lance Origins, un fonds d'investissement dédié à la Tech

    Les prises de participations cibleront de toutes jeunes start-up. Elles seront soutenues par une équipe de champions.

    Les cryptomonnaies sont une «menace» dans le contexte russe, selon Christine Lagarde

    Les volumes de roubles convertis en cryptomonnaies atteignent un niveau particulièrement élevé depuis les sanctions imposées par les Occidentaux.

    Le Monde

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.

    Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt

    Pour le bocal (saumure de 3 jours) :

    10 g de gros sel

    500 ml d’eau non chlorée

    2 concombres

    1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose

    Préparation :

    Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.

    Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.

    Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.

    Pour la soupe Pour 2 personnes

    Préparation : 20 minutes Ingrédients :

    3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé

    Préparation :

    Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.

    Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.

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    Valeurs Actuelles

    À Moissac, Éric Zemmour salue la réussite de l’union des droites avec Marion Maréchal

    Aide humanitaire pour les ukrainiens: Cannes veut montrer l’exemple

    [Info VA] La conseillère régionale Isabelle Surply suit les pas de Marion Maréchal

    Un village du Tarn ciblé par l’extrême-gauche après le parrainage du maire accordé à Eric Zemmour

    Prince Jean d’Orléans : « Il y a une dérive oligarchique du pouvoir »

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    Le retour d’Olivier Bettati, l’anti-Ciotti

    Jean-Frédéric Poisson : « Je suis persuadé que les Français sont très majoritairement conservateurs »

    Aurélien Pradié : “Zemmour et Macron sont des baratineurs, ce qui les différencie de Valérie Pécresse”

    Le Monde

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Journaliste et autrice, Lucile Leclair s’intéresse à l’agriculture et aux paysans. Elle s’est penchée, pour son dernier ouvrage « Hold-up sur la terre », sur l’accaparement des terres agricoles en France.

    « Je suis une fille du Nord, la quatrième d’une tribu de six enfants à Calais. Une enfance pleine de moments partagés, de souvenirs de table chaleureux, de grands qui s’occupent des petits… Mes parents travaillaient beaucoup, nous n’allions pas au marché, mais il y avait tout de même une culture de la cuisine chez nous, notamment grâce à deux grands-mères excellentes cuisinières, dont une Bretonne qui nous a transmis la passion du beurre, des crêpes, du quatre-quarts et des crumbles à la rhubarbe.

    Très tôt, j’ai eu la bougeotte, l’envie de nomadisme. Le journalisme était un bon alibi pour partir avec un sac à dos… J’ai fait des études de sciences politiques à Paris, je me suis passionnée pour l’agriculture. Je n’ai pas d’antécédents, pas d’agriculteurs dans ma famille. J’ai juste eu très vite cette certitude que l’on « vote avec sa fourchette », que le geste de manger n’est pas différent de celui de mettre un bulletin dans une urne. J’ai décidé d’aller comprendre et apprendre en rencontrant les paysans, en faisant avec eux. Écrire sur eux, raconter leurs histoires est venu ensuite. J’ai tout appris sur le tas.

    Relégués au rang d’exécutants

    Pour mon premier livre, j’ai rencontré des gens qui avaient changé de métier, d’infirmière à apicultrice, de fonctionnaire à maraîcher, de chargée de communication à éleveuse de brebis. Ces personnes racontent à la fois l’époque et la vie qu’ils quittent, en formulant une certaine critique de la société moderne, mais parlent aussi du monde dans lequel ils arrivent. Si l’accès à la terre est souvent difficile, l’une des conclusions de ce livre est qu’il n’y a pas besoin de « gène agricole » pour devenir paysan.

    « La terre est un organisme vivant, et, quand elle est gérée à distance par une entreprise, il n’y a plus de lien entre l’homme et la terre, plus de responsabilité ni de soin. » Lucile Leclair

    Mon livre le plus récent porte sur l’accaparement des terres en France. Avant de commencer mon enquête, je pensais que c’était un phénomène qui ne se passait qu’au Brésil ou à Madagascar. Mais j’ai découvert que, depuis 2010, des milliers d’hectares de terres agricoles sont achetés en France, accaparés par des groupes industriels. Personne ne le voit – il n’y a pas d’enseignes au-dessus des champs, pas de marques dans les paysages –, mais c’est de plus en plus fréquent.

    Or la terre est un organisme vivant, et, quand elle est gérée à distance par une entreprise, il n’y a plus de lien entre l’homme et la terre, plus de responsabilité ni de soin. Les agriculteurs qui autrefois étaient propriétaires sont relégués au rang d’exécutants. C’est souvent une solution de facilité, mais ce n’est pas forcément une fatalité.

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    L’année dernière, pour ce livre, je suis allée dans une dizaine de régions, et, dans le Nord, j’ai suivi l’affaire de la ferme Auchan. L’enseigne de grande distribution voulait reprendre des terres pour cultiver des légumes pour ses magasins, et tout un village a lutté contre le projet pendant un an, jusqu’à ce qu’il soit suspendu. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Jean-François, un agriculteur céréalier qui militait contre la ferme Auchan.

    Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair

    J’étais chez lui avec d’autres ­paysans, et il a préparé son fondant au chocolat – un dessert archi-simple et délicieux. Il a dit : “C’est l’indémoulable de Jean-François.”  Aussi indémoulable que lui dans son pays, finalement. »

    Dernier ouvrage paru : Hold-up sur la terre, de Lucile Leclair, Seuil-Reporterre.

    Camille Labro

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    Le Monde

    Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair

    Au cours d’une de ses enquêtes, la journaliste a fait la connaissance de Jean-François, un agriculteur militant qui lui a transmis la recette de ce dessert simple et délicieux.

    Ingrédients pour 4 à 8 personnes (selon l’appétit)

    • 5 œufs bio entiers,
    • 65 g de beurre demi-sel (à température ambiante),
    • ½ verre à moutarde (environ 70 g) de sucre cassonade,
    • 1 plaque (200 g) de chocolat pâtissier 70 %.

    La préparation

    Préchauffer le four à 180 °C.

    Casser les œufs dans un cul-de-poule et les fouetter vigoureusement en y ajoutant le sucre jusqu’à ce que le mélange soit bien blanchi.

    Couper le chocolat en petits morceaux et le faire fondre au bain-marie. Lorsqu’il est fondu et bien chaud, y ajouter le beurre en remuant pour le faire fondre également et touiller pour obtenir une texture homogène.

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Incorporer le mélange beurre-chocolat au mélange œufs-sucre en remuant le tout rapidement.

    Verser l’appareil dans un moule à gâteau (sans rien au fond), pas trop large, de sorte à atteindre une épaisseur de 4 à 5 centimètres. Enfourner 12 minutes, pas une minute de plus. Déguster tiède ou froid, en démoulant à la cuillère.

    Camille Labro

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    Le Figaro

    Constantin Sigov: «Le trésor de la résistance ukrainienne doit réveiller l’Europe»

    Laure Mandeville

    GRAND ENTRETIEN - Le philosophe politique ukrainien francophone et francophile, resté à Kyiv sous les bombes pour témoigner de la tragédie que traverse son pays, décrit avec des mots poignants «le réveil national venu des profondeurs» qui permet aujourd’hui l’extraordinaire résistance ukrainienne face à l’agression russe.

    Constantin Sigov explique au Figaro qu’«une chance réelle existe d’assister à l’agonie du pouvoir poutinien et à l’émergence d’un véritable changement d’ethos européen», si l’Europe se montre solidaire. C’est «l’alliance de la résistance ukrainienne et la solidarité européenne» qui auront raison de «l’obsession impériale russe», mais cette chance pourrait être gâchée si une approche éthique n’émerge pas face au régime criminel de Poutine, avertit le philosophe. Les Occidentaux se sont bercés d’illusions en pensant que la Russie avait rompu avec le stalinisme en 1991. Il faudra juger les crimes du poutinisme et du communisme pour sortir de «la tragédie soviétique qui se répète depuis 1917».

    LE FIGARO. - Vous avez consacré votre vie aux idées. Et vous avez décidé de rester aujourd’hui dans Kyiv assiégée, pour témoigner de la résistance de votre peuple. Racontez-nous.

    Constantin SIGOV. - Nous sommes à proximité du centre de Kyiv, avec ma mère de 93 ans, mon frère et mon fils. Tous les soirs, nous descendons dans les caves en sous-sol. Et tous les soirs, je demande à mon fils Roman qui travaille avec des journalistes internationaux sur le front, où il va dormir. Hier c’était dans un couloir, entre des rangées de livres parce qu’il n’y avait plus de vitres. Cet immeuble se trouve près de la tour de télévision, près du site de Babi Yar (Mémorial des victimes juives de la Shoah par balles) où est tombé un missile, près du métro Lukianivska. J’ai argué qu’il valait peut-être mieux dormir dans le métro car c’est une station très profonde… Depuis le 24 février, on a installé des sacs de sable contre les fenêtres à l’extérieur, et empilé des livres à l’intérieur. J’espère que vous n’en aurez pas besoin à Paris, mais cela a sauvé des vies ici. On est près de l’église Sainte-Sophie de Kyiv, qui a 100 ans de plus que Notre-Dame de Paris, et que Staline déjà avait voulu démolir. Tous les jours, on se demande si une bombe tombera sur Sainte-Sophie et ses mosaïques du XIe siècle. Sur mon compte Facebook, j’ai publié une mosaïque de l’Orante, cette vierge Marie aux mains levées. L’historien Sergueï Krymski, qui enseigne l’histoire de la culture a souligné que ce geste de Marie est celui de Moïse quand il levait les mains afin qu’Israël ne perde pas la bataille contre les Amalécites, et qu’Aron et Hur l’aidaient à les tenir en l’air. Il nous faut garder les mains levées, Européens et Ukrainiens. Nos mains fatiguent, mais il faut tenir.

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    Car des choses fondamentales sont en train de se décider. Soit la «tragédie soviétique» ouverte en 1917 se terminera, et on mettra une barrière à la fureur néosoviétique impériale qui s’est réveillée, soit on replongera pour des décennies. La rupture n’a pas eu lieu dans les années 1990. On a tous été absolument naïfs en Europe. On a pensé qu’on pourrait se passer du procès de Nuremberg du communisme, malgré les avertissements du dissident russe Vladimir Boukovski. L’absence de procès a ouvert un chemin vers un retour au stalinisme, au poutinisme. La seule issue pour sortir de cette impasse, est un procès, dont la France, pays des droits de l’homme, devra prendre l’initiative. C’est la seule manière pour que les choses ne glissent pas vers une forme de revanchisme émotionnel. Nous les Ukrainiens ne voulons pas de russophobie, nous réclamons la justice.

    Poutine avertit «les nationaux traîtres» de l’intérieur qu’ils seront purgés. Un retour à l’essence du stalinisme…

    Ce mouvement vers la violence et le passé se produit car le régime de Poutine n’a rencontré aucun obstacle. Pour juger les crimes du poutinisme, il aurait fallu qu’il y ait une qualification précise du stalinisme, travail fait par l’organisation Memorial. Sa fermeture en décembre était un signal de la guerre qui approchait. Mais le vocabulaire de Poutine sur les traîtres traduit aussi ce dont il a peur. Car c’est lui qui a trahi son peuple et l’humanité! En Ukraine, nous avons suivi avec attention le 700e anniversaire de la mort de Dante. Dans le chant 33 de La Divine Comédie, Dante décrit une scène de L’Enfer avec des gens qui mangent et boivent lors d’un festin. Mais leur âme est déjà en enfer! Cela veut dire qu’ils ont commis un crime tellement horrible que rien d’humain ne reste en eux. C’est ce qu’on voit avec Poutine. Un jour, un tribunal devra juger de sa responsabilité personnelle dans l’explosion inexpliquée d’immeubles à Moscou en 1999, dans la menée de la seconde guerre de Tchétchénie, dans l’assassinat d’Anna Politkovskaïa et d’autres opposants, puis dans l’invasion de l’Ukraine. Ce procès montrera un criminel en série. La question est de savoir quand sera mis un terme à ce Mal.

    Tous les pays démocratiques vont devoir faire des sacrifices. On va devoir vivre plus modestement, sans le gaz russe. Mais on respectera plus nos propres pays si on prend ce chemin difficile

    Le président Biden parle de Poutine comme d’«un criminel de guerre». Mais il est toujours au pouvoir.

    Personne ne peut prédire la durée de ce régime. Mais en 2014 non plus, pendant la révolution de Maïdan, personne ne savait que le dictateur s’enfuirait. Ce moment s’est produit parce que les dictateurs ne sont pas tout-puissants, même s’ils veulent nous en convaincre! À quel moment se produit l’autodestruction du Mal, nous ne le savons pas. Mais ce moment viendra. Comme pour un téléphone mobile, la batterie du Mal est limitée. La compréhension que cette limite existe nous aide à vaincre la peur.

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    En Russie, des gens rêvent aussi de mettre fin au pouvoir poutinien. Les voyez-vous comme des frères de combat malgré la guerre contre l’Ukraine?

    Il ne faut pas renoncer à la thèse clé selon laquelle ce combat est aussi le leur. Car cette thèse mobilise l’esprit de raison et l’humanité que le régime de Poutine veut détruire. Toute personne qui dit qu’elle est contre la guerre ouvertement, est un allié du monde libre. Je sais qu’il y a des gens en Russie qui l’ont fait, quand la foule russe s’est mise à crier «la Crimée est à nous» en 2014. Ils ont dit que c’était un crime contre le droit international et une annexion. Ainsi mon université Moghila de Kyiv a-t-elle fait docteur honoris Causa l’historien des idées Andreï Zubov et l’écrivain Nobel de littérature Svetlana Alexeïvitch après leur dénonciation de la guerre. Mais il y a un autre versant qu’on ne peut laisser entre parenthèses. C’est le piège intellectuel dans lequel tombe souvent l’intelligentsia russe qui sépare la culture et la politique. Le geste de Thomas Mann qui quitte l’Allemagne nazie pour protester contre le Mal, est de grande actualité. Car nous n’avons pas encore vaincu! De ce point de vue, si un chef d’orchestre refuse de condamner la guerre, je pense qu’on ne doit pas autoriser ses spectacles.

    Vous parlez ici du rôle clé du positionnement moral de chacun.

    Ce moment clé pour l’espace post-soviétique et européen va consister à passer à un nouvel ethos, qui forcera à ne pas séparer la nécessité de distinguer entre le bien et le mal, de toute action culturelle. En son temps, le célèbre écrivain Nadejda Mandelstam avait étonné les intellectuels soviétiques par le ton catégorique avec lequel elle parlait «des mangeurs d’hommes» du régime de Staline, qui avaient tué son mari. Elle disait qu’il n’était pas possible d’échapper au jugement éthique, quelle que soit la virtuosité d’un trille. Nadejda Mandelstam avait compris que la tentation de l’intelligentsia russe était de dire: oui on a tué Ossip Mandelstam, mais on peut aussi vanter les mérites du régime, accepter une double pensée orwellienne.

    La centrale de Tchernobyl, Zaporijjia, mais aussi Kyiv, Kharkiv, c’est l’Europe, et qu’il faut prendre le taureau par les cornes, comprendre que nous ne pouvons arrêter cette tragédie qu’ensemble

    Assistons-nous au dernier coup de queue du dragon impérial russe?

    Oui, le paradigme impérial russe est en train de se briser ici en Ukraine. Mais très peu de Russes sont prêts à le reconnaître. Dans le livre Le Silence de la mer de Vercors, l’officier allemand a un respect pour la culture française. Il ne pense pas que la culture de Goethe est supérieure à la culture française. C’est quelque chose qui manque aux Russes, à cause de l’arrogance impériale, même chez beaucoup de ceux qui sont contre la guerre. Rares sont les intellectuels russes qui essaient d’étudier l’histoire de la culture ukrainienne, de connaître notre littérature, d’écouter les peuples qui ont souffert de l’empire à part eux-mêmes. La fin de l’empire ne pourra venir que s’ils s’intéressent aux autres peuples, comme le faisaient le dissident Andreï Sakharov ou le général Piotr Grigorenko. Il faut exiger qu’ils jugent la guerre et s’impliquent dans l’évaluation des erreurs commises. Tant que les crimes continueront, il faudra refuser les projets culturels communs, faire une pause historique si on veut espérer un repentir. Mais la première chose à faire, c’est de terminer la guerre, pour préserver l’Ukraine démocratique. C’est la première étape. Ensuite, il faudra vaincre le poutinisme. Car la sécurité réelle de Paris et Kyiv surviendra seulement quand ce régime criminel tombera. Tous les pays démocratiques vont devoir faire des sacrifices. On va devoir vivre plus modestement, sans le gaz russe. Mais on respectera plus nos propres pays si on prend ce chemin difficile.

    À lire aussiJusqu’où ira Vladimir Poutine?

    La veille de la révolution de Maïdan, on avait à Kyiv l’impression d’une société amorphe. Le réveil national a été une grande surprise. Cela a montré que dans ses profondeurs, chaque société libre, même anesthésiée, recèle des ressources qui restent longtemps souterraines, comme certaines rivières, puis soudain, surgissent et surprennent tout le monde, pas seulement les dictateurs comme Viktor Ianoukovitch et Vladimir Poutine. En 2014, on a réalisé qu’on était une république, qu’on pouvait être solidaires comme jamais, on a découvert nos voisins de palier, d’immeuble, une transformation totale s’est produite. Et cela recommence aujourd’hui. On avait critiqué avec mépris les maires jadis «prorusses» de Kharkiv et Odessa, mais ils sont maintenant les meilleurs patriotes, solides comme des montagnes. Les citoyens redécouvrent le sens de la cité. C’est ce que Hannah Arendt appelle «le trésor caché de la résistance». En France, aussi, il a existé pendant la Résistance et il peut revenir. On l’a vu apparaître à Prague en 1968, à Budapest en 1956. Cette qualité propre à chaque pays européen rejaillit quand le sujet devient la vie et la mort! Savez-vous qu’à Kyiv, sont nés plus de 800 enfants sous les bombes, dont 12 paires de jumeaux? Aujourd’hui, je ressens physiquement la force incroyable de la vie, de la résistance qui ne pourra être arrêtée. C’est l’élan vital de Bergson. Chacun peut devenir un Churchill. Les Européens avaient oublié le goût de la liberté, ils avaient l’illusion que c’était un acquis. Mais avec cette guerre, ils doivent réaliser que c’est une valeur inestimable.

    La question de la vérité est clé. En Occident, beaucoup se laissent abuser par la propagande russe.

    La machine de propagande poutinienne s’est attaquée à tuer tout goût de la vérité chez elle et en Europe. Dire qu’il y a de la propagande d’un côté comme de l’autre, est un procédé typique de Poutine. Or je rappelle qu’il y a une asymétrie radicale: les civils russes n’ont pas été attaqués. Ceux qui meurent sont les civils d’Ukraine, les femmes, les enfants, les vieillards. La vérité est très vulnérable, car tout a été fait pour la détruire, pour vivre dans la «post-vérité». Le phénomène Schröder (ex-chancelier allemand qui a rejoint le board de Gazprom, NDLR) ou le phénomène des entreprises françaises qui continuent leurs activités en Russie malgré la guerre en sont l’expression. Or dans la langue russe, la pravda, la vérité, c’est aussi la loi. Quand Poutine et son équipe rejettent la vérité, ils le font parce qu’ils veulent vivre dans l’arbitraire. Les Occidentaux pensent que ce n’est pas si grave. Ils ne comprennent pas que la destruction de la vérité est un ouragan qui emporte tout car elle permet d’instaurer l’arbitraire en norme. La vérité fait en sorte qu’on ne te frappe pas, qu’on ne te torture pas. J’ai parlé hier avec l’activiste Igor Kozlovsky qui a passé 700 jours à l’isolement au Donbass et a été torturé sans arrêt par les séparatistes. N’importe qui peut se retrouver dans cette situation aujourd’hui à Kyiv ou Marioupol. Nous les Ukrainiens sommes devenus le corps physique qui témoigne du lien intangible entre la vérité et le droit. En perdant la vérité, on perd le droit à la vie, à la dignité. On devient des esclaves.

    Les « réalistes » se croient à l’abri, alors que la scène européenne est déjà un « Titanic »

    Cela me ramène à l’Europe comme dernière utopie, à sa profonde ambiguïté. Car certes, l’Union européenne a été un aimant pour l’Europe de l’Est.

    Mais ce moment narcissique cachait un angle mort. Les Occidentaux ont accepté que l’ex-URSS vive selon d’autres règles. Ils pensaient vivre dans la même époque que l’ex-URSS, mais dans des espaces différents, or c’est l’inverse! Nous vivons dans le même espace, mais à des époques différentes, puisque à 3 heures et demie de Paris, on peut bombarder et torturer. Le temps historique est différent. Dans notre espace européen, certains pays n’ont pas passé l’examen de la démocratie et n’ont pu se débarrasser de la tyrannie de Poutine et de Loukachenko. Le fait que nous ayons permis cet anachronisme mène aujourd’hui à ce que nous nous retrouvons chargés de la responsabilité d’en répondre.

    Il me semble que de ce point de vue, on assiste depuis le 24 février à une réévaluation radicale de «l’utopie européenne». Il devient évident que la centrale de Tchernobyl, celle de Zaporijjia, mais aussi Kyiv, Kharkiv, c’est l’Europe, et qu’il faut prendre le taureau par les cornes, comprendre que nous ne pouvons arrêter cette tragédie qu’ensemble.

    Comment vaincre le régime poutinien?

    L’un des éléments essentiels devra être de dire qu’il y a une frontière, et un ennemi: un régime, qui veut nous détruire. Il faut reconnaître que la frontière de la démocratie européenne passe de facto sur la frontière Est de l’Ukraine démocratique. C’est le seul moyen de débarrasser la Russie de sa tentation impériale. Car sans l’Ukraine, la Russie sera obligée de dire adieu à l’empire. Ensuite, cette frontière deviendra celle qui permettra à la Russie de se libérer du poutinisme. Nous ne voulons pas de revanche. Mais nous refuserons l’aveuglement volontaire face au Mal. La vente de moyens optiques militaires à la Russie, comme l’a fait la France, ne doit plus être possible. Dans ces temps de ténèbres, il va falloir s’orienter différemment pour que nous allions tous vers la liberté, eux et nous. La liberté est indivisible, mais il ne faut plus tricher.

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    Comment expliquer le soutien de millions de Russes à la guerre de Poutine?

    L’un des philosophes les plus respectés de Russie Anatoli Akhoutine, a écrit récemment que le principal ressort de la machine de pouvoir de Poutine est la corruption des esprits. Il lave le cerveau des uns avec la propagande télévisée, et aujourd’hui cette corruption vise les Européens. Si ça marche, il intimidera, achètera…Cela veut dire qu’on ne peut s’occuper de politique sans inclure une composante éthique, car il s’agit d’un pouvoir criminel infiniment plus dangereux que la mafia, avec trois générations d’expérience de l’utilisation de tous les leviers répressifs du FSB et de l’armée.

    D’où l’absolue incompréhension des «réalistes» européens…

    Ils utilisent ce «réalisme» car leur présupposé est qu’ils sont à l’abri, alors que la scène européenne est déjà un Titanic. Ce sentiment de sécurité trompeur, qui mène les Européens à penser que les États-Unis garantissent leur sécurité tout en les détestant pour cela, ne tient plus. Si nous continuons à vivre dans cette illusion, la garantie de sécurité sera donnée par un dictateur qu’il faudra servir servilement. Le gouffre est proche. Comprendre comment se défendre ensemble, devient essentiel. Il y a une vraie chance qu’un changement puisse naître en Europe et que nous assistions à l’agonie du pouvoir russe actuel, car politiquement et civiquement Poutine a déjà perdu cette guerre. Mais ce n’est pas donné d’avance. Il existe aussi un risque réel que notre couardise, notre inertie et notre incompréhension fassent avorter la chance qu’offre la résistance ukrainienne. La résistance ukrainienne et la solidarité européenne peuvent mettre un coup d’arrêt à l’obsession impériale russe.

    Thierry Wolton: «Vladimir Poutine avait annoncé depuis quinze ans ce qu’il fait aujourd’hui en Ukraine»

    TRIBUNE - Les pays occidentaux disposaient de longue date de toutes les informations nécessaires pour ne nourrir aucune illusion sur Poutine et son régime, soutient le spécialiste des régimes communistes et postcommunistes, auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, Le KGB au pouvoir, le système Poutine (Buchet-Chastel).

    Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

    TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

    Renaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»

    CHRONIQUE - Vladimir Poutine lui-même est confronté à un dilemme: continuer sa sanglante aventure quitte à forger pour un siècle une nation ukrainienne hostile à la Russie, ou se retirer pour limiter la casse.

    Le Monde

    Dans le marché des arts décoratifs, les femmes (re)prennent leur place

    Plusieurs créatrices, un temps oubliées ou boudées, voient leurs œuvres de plus en plus prisées. La récente vente organisée par Christie’s autour de la Française Line Vautrin en témoigne.

    Le 8 mars, Christie’s a voulu célébrer à sa façon la Journée internationale des droits des femmes avec une vente à Paris entièrement consacrée à Line Vautrin (1913-1997), créatrice française connue pour ses miroirs sorcière et ses boîtes dorées truffées de messages chiffrés, rébus et symboles. A l’exception de Gros & Delettrez, qui honorait le même jour un siècle de créations au féminin, aucune autre maison n’a choisi de s’aligner sur le calendrier. Pour Frédéric Chambre, directeur général de Piasa et spécialiste de design, il n’y a pas de débat : « Les collectionneurs ne font pas la différence entre les œuvres des femmes ou des hommes, et heureusement ! » Son confrère Elie Massaoutis, responsable des ventes de design chez Phillips, abonde : « Les gens sont attachés aux œuvres de grande qualité, peu importe qu’elles aient été créées par des hommes ou des femmes. » Après tout, c’est une femme, l’Irlandaise Eileen Gray (1878-1976), qui détient le record pour un meuble du XXe siècle jamais passé en vente : 22 millions d’euros, pour son fauteuil aux dragons cédé chez Christie’s, en 2009, lors de la vente Bergé-Saint Laurent. Pourtant, l’égalité des sexes est loin d’être acquise : selon une enquête d’Artnet, les femmes ne représentaient, en 2019, que 2 % du marché de l’art.

    Design : les femmes s’exposent au grand jour

    Leur sort dans les arts appliqués n’est guère plus enviable. Quand le design faisait sa révolution en renouvelant nos modes de vie, peu de créatrices ont pu imposer leur nom. L’histoire a certes retenu Gae Aulenti (1927-2012), en Italie, et Charlotte Perriand (1903-1999), en France. Mais les héritiers de cette dernière ont dû se battre pour que sa contribution soit pleinement reconnue pour des meubles longtemps attribués aux seuls Prouvé et Le Corbusier. D’autres talents, qui œuvraient pour les ateliers d’art des grands magasins, tels Pomone au Bon Marché ou Primavera au Printemps, ont tout bonnement été oubliés. Ainsi, de Colette Gueden (1905-2001), dont une série de six chaises s’échange pour moins de 600 euros sur le site Selency. « Son nom est pourtant indissociable de Primavera, tout comme celui de Charlotte Chauchet-Guilleré [1878-1964], l’épouse d’un des fondateurs qui œuvra dans l’ombre », insiste Flavien Gaillard, spécialiste chez Christie’s.

    « Supplément d’âme »

    Depuis quelques années, toutefois, femmes designers, décoratrices et céramistes tiennent leur revanche, à la faveur de saines relectures de l’histoire. On redécouvre l’Américaine Elizabeth Eyre de Lanux (1894-1996), dont les meubles réalisés sur une courte période, entre 1927 et 1933, peuvent désormais atteindre de 40 000 à 50 000 euros. Ou la Franco-Hongroise Anton Prinner (1902-1983), qui, habillée en homme et coiffée d’un béret, séduisit Picasso et Brauner avant d’être oubliée. « Ces femmes, décrypte Sabrina Dolla, spécialiste design chez Artcurial, ont en commun une personnalité hors norme, une détermination sans faille en plus de leur talent évident, ce qui rajoute un petit supplément d’âme aux œuvres, une histoire qui cadre bien avec les questionnements actuels de notre société sur le genre. »

    Line Vautrin a, elle, marqué de sa fantaisie l’art de l’après-guerre. Après avoir ouvert une boutique en 1943, rue du Faubourg-Saint-Honoré, elle transforme un ancien hôtel particulier du Marais en showroom et en atelier. Avant de se retirer des affaires et de tomber dans un relatif oubli, dont elle sort en cédant son fonds en 1986 à Drouot. C’est le déclic ! Les marchands David Gill et Naïla de Monbrison la remettent sous les feux des projecteurs. D’autres galeries comme celle d’Aline Chastel, qui participe à partir du 5 avril au PAD, ou L’Arc en Seine prennent le relais. Mais ce n’est que deux ans après sa mort, en 1999, que le Musée des arts décoratifs lui consacre une exposition. La vente de la collection de sa fille, Marie-Laure Bonnaud-Vautrin, chez Christie’s en 2015, la propulse à un autre niveau, avec le record de 421 500 euros pour un miroir sorcière. Si les miroirs s’arrachent, les bijoux aussi se disputent autour de 4 000 à 7 000 euros. « Les prix ont généralement doublé, voire triplé pour les modèles les plus rares en quinze ans », relève Sabrina Dolla. Et le succès ne se dément pas : le 8 mars dernier, Christie’s totalisait 3,2 millions d’euros. Ses acheteurs résident désormais à New York, Londres, Tokyo ou Los Angeles. C’est que Line Vautrin colle à l’air d’un temps « qui plébiscite les pièces facilement reconnaissables, décoratives, ludiques et joyeuses », remarque Elie Massaoutis.

    Au tour des céramistes de percer

    D’autres revivals n’ont pas rencontré le même succès. La galerie américaine Demisch Danant a bien tenté de stimuler les prix des créations anciennes de Maria Pergay (née en 1930), en surfant sur la vogue de l’esthétique des années 1970 et un certain chic à la française qui avait conquis les Etats-Unis comme l’Arabie saoudite. En 2016, Artcurial adjugeait pour 120 800 euros son « tapis volant », un lit de repos aux courbes sensuelles, en acier inoxydable. Depuis, toutefois, les prix ont sensiblement baissé. Trois ans plus tard, la même maison vendait ce modèle pour 78000 euros. Et, en juin dernier, Phillips le cédait pour 94 500 dollars (85 750 euros). Pour Sabrina Dolla, le cas de Maria Pergay, représentée en France par la galerie Jousse, reste un « épiphénomène » : « Sa production est relativement limitée, son marché reste marginal. »

    C’est dans la céramique que les femmes sont parvenues à s’imposer le plus. « Tous les grands noms que l’histoire a retenus sont des hommes, surtout par les quantités de pièces produites, note Flavien Gaillard. Mais souvent les céramistes étaient en couple : Juliette Derel et Jean Rivier, Roger et Jacotte Capron, Georges et Suzanne Ramié, les Ruelland. » Celles qui ont œuvré en solitaire sortent désormais du bois. Figure singulière de La Borne, ce village de potiers très prisé du Cher, Elisabeth Joulia (1925-2003) voit ses prix s’aligner sur ceux de ses confrères, autour de 20 000 euros pour les pièces importantes.

    Même reconnaissance pour Guidette Carbonell (1910-2008), qui, avec ses grands panneaux de faïence, a accompagné les architectes, exposé dans la prestigieuse galerie Jeanne Bucher en 1949. Pour elle aussi, l’écart avec ses pairs s’est résorbé. « Sa cote a dépassé celle de Pol Chambost ou du couple Ruelland », précise Sabrina Dolla. Quant à la Britannique Lucie Rie (1902-1995), elle « distance de loin les résultats de Jacques et Dani Ruelland ou Chambost réunis », indique Elie Massaoutis.

    D’autres encore, comme Denise Gatard (1908-1991), Vera Szekely (1919-1994) ou Valentine Schlegel (1925-2021), dont le marchand Thomas Fritsch exposera au PAD une « bouteille femme » aux côtés de vases de Suzanne Ramié, devraient voir leurs prix se raffermir dans les prochaines années.

    Salon PAD (Design + Art), aux Tuileries, à Paris, du 5 au 10 avril 2022. Padesign.com

    Roxana Azimi

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    Le Figaro

    À Miami Beach, un couvre-feu face aux violences du «Spring Break»

    Chaque année au printemps, une foule de jeunes, notamment des étudiants, investit le front de mer pour des fêtes alcoolisées qui peuvent rapidement dégénérer.

    La ville américaine de Miami Beach, prisée des fêtards venus profiter des vacances universitaires du printemps, se prépare jeudi 24 mars à imposer un couvre-feu après une vague de violences liées au «Spring break». La mesure a été votée mardi soir, après deux fusillades ayant fait cinq blessés les jours précédents dans cette ville du sud-est des États-Unis.

    À lire aussiMiami, loin du vice et près du cœur

    L'an dernier, en pleine pandémie de Covid, la police avait aussi imposé un couvre-feu et interpellé plus d'un millier de fêtards pour troubles à l'ordre public. Chaque année au printemps, une foule de jeunes vacanciers, notamment des étudiants, investit le front de mer de Miami Beach pour des fêtes alcoolisées qui durent jusqu'au bout de la nuit et peuvent rapidement dégénérer. Le «Spring Break» à Miami fait partie de l'imaginaire collectif de générations d'étudiants, mais, ces dernières années, les habitants semblent de plus en plus dérangés par la situation, en dépit de l'indéniable apport à l'économie locale.

    «Ça devient hors de contrôle»

    Le couvre-feu, qui concerne la partie la plus fréquentée de la ville, dont la mythique Ocean Drive, durera de minuit à 06 heures, de jeudi à lundi. Raul, barman de 49 ans n'ayant pas souhaité donner son nom de famille, soutient la mesure, même si ce n'est «pas bon pour le commerce». «Quelque chose doit être fait pour garantir la sécurité publique», dit-il. Sur Ocean Drive, rue célèbre pour ses bâtiments art déco, Ebony McFarland, touriste de 27 ans, ne se réjouit pas à l'idée de passer un deuxième «Spring break» sous couvre-feu, mais n'est pas étonnée. «Ça devient hors de contrôle. Il y a de jeunes gens qui viennent ici et ne savent pas se comporter», explique la résidente d'Atlanta, à plus de 1.000 km au nord.

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    Mercredi, la mairie a annoncé interdire les ventes d'alcool dans les magasins spécialisés et les supermarchés - mais pas dans les restaurants et bars - dans certaines parties de la ville entre 18H00 et le lendemain, à la réouverture. Stephen Hunter Johnson, membre d'un conseil consultatif local sur les questions liées aux Afro-Américains, critique une telle décision, estimant que le couvre-feu vise Miami Beach car la ville attire beaucoup de vacanciers noirs. «La seule urgence, c'est que des Noirs sont sur la plage», a-t-il déclaré au Miami Herald.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

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    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    France24 - Monde

    En direct : Joe Biden attendu en Pologne, près de la frontière ukrainienne

    Publié le : 25/03/2022 - 06:53

    FRANCE 24 Suivre

    Le président américain Joe Biden se rend vendredi en Pologne, à Rzeszow, non loin de la frontière avec l'Ukraine, montant en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion lancée par Moscou, qui ressemble de plus en plus à une guerre d'usure. Suivez notre direct.

    • 6 h 30 : Joe Biden se rend en Pologne, près de la frontière ukrainienne

    Joe Biden est attendu dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, seconde étape de son voyage en Europe. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.

    Il recevra ensuite un briefing sur "la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie", a précisé la Maison Blanche.

    Joe Biden ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région, faisant partie des plus de 100 000 militaires américains actuellement présents en Europe. Il ira ensuite à Varsovie, où il prononcera un discours "sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien" et "tenir la Russie responsable de sa guerre brutale", selon la Maison Blanche.

    Pour retrouver le fil des événements du 24 mars 2022, cliquez ici.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIE

    Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

    France 2022 : l'heure du choix

    Présidentielle 2022 : les candidats divisés sur la place de la France au sein de l'Otan

    Le Monde

    Le « réflexe Livret A », de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine

    En février, le Livret A a collecté près de 3 milliards d’euros. Si son taux de rémunération est passé de 0,50 % à 1 %, il reste bien inférieur à l’inflation.

    Le graphique de la semaine

    En février, le taux du Livret A a gagné 0,5 point... et son encours trois milliards d'euros

    Caisse des dépôts et consignations

    Pour le Livret A, l’année 2022 a démarré sur les chapeaux de roue. Après une collecte nette (les dépôts moins les retraits) de 6,25 milliards d’euros en janvier, c’est 2,94 milliards qui ont été engrangés en février par ce livret d’épargne non fiscalisé, selon la Caisse des dépôts.

    Si l’on ajoute les chiffres du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), produit aux modalités très proches de celles du Livret A, la collecte nette de février atteint 3,48 milliards, et celle réalisée depuis le début de l’année, 10,28 milliards. De quoi porter l’encours total de ces deux livrets à 479,9 milliards d’euros – 352,5 milliards pour le Livret A et 127,4 milliards pour le LDDS.

    Qui a droit à un livret rémunéré 2,2 % net de fiscalité ?

    La somme collectée durant les deux premiers mois de 2022 est très similaire à celle enregistrée pendant la même période en 2021 (10,96 milliards d’euros). Elle dépasse largement les niveaux d’avant-crise sanitaire (7,13 milliards en 2019 puis 6,08 milliards en 2020).

    Epargne de précaution

    En cause, d’après Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, « le relèvement du taux », mais aussi « le contexte sanitaire marqué par la résurgence du Covid-19 » et « la crise ukrainienne [qui] a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution ».

    En 2021, les Français ont épargné près de 50 milliards d’euros de plus sur le Livret A et l’assurance-vie

    Le taux de rémunération de ces deux livrets a en effet été doublé le 1er février. Il est passé à 1 % après avoir stagné à son plus bas historique, 0,50 %, pendant deux ans. « L’effet taux perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois », précise M. Crevel.

    Attention, qui dit hausse récente du taux ne dit pas protection de l’épargne placée contre l’inflation. « Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A », note M. Crevel.

    L’épargne réglementée au défi de l’inflation

    A quand une prochaine augmentation du taux du Livret A et du LDDS ? A priori le 1er août 2022, puisque le calcul, qui prend en compte pour moitié l’inflation des six derniers mois, pour moitié les taux d’intérêt interbancaires à court terme, est théoriquement semestriel.

    Le gouverneur de la Banque de France est toutefois autorisé au 15 avril de chaque année à proposer par courrier à Bercy une révision pour le 1er mai, s’il estime « que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie », indique l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. Interrogée par Le Monde, la Banque de France n’a pas souhaité s’exprimer sur ses intentions pour l’instant.

    Aurélie Blondel

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    New York Times - World

    Counteroffensive in Ukraine Shifts Dynamic of War

    President Biden met with European leaders in Brussels to reinforce solidarity against Russia’s invasion and proposed excluding Russia from the G20. Ukraine said it had destroyed a Russian naval ship.

    Follow the latest updates on Russia’s invasion of Ukraine.

    Michael D. Shear and Matina Stevis-Gridneff

    Biden and his allies vow to take a tougher stance on Russia but are running short of new tactics.

    BRUSSELS — President Biden and leaders of more than 30 nations convened Thursday to demonstrate united opposition to Russia’s invasion of Ukraine, announcing new economic sanctions, aid for refugees, deployment of additional forces to Eastern Europe and grim preparations in case Russia uses chemical, biological or nuclear weapons.

    But the historic gathering of world leaders in a series of three summits on Thursday underscored how the United States and its allies have in some ways reached their self-imposed limits in crafting a united global response to the largest European conflict in more than a half-century. While they are sharpening the tools they are using against Russia, they appear to have few new ones to reach for.

    Mr. Biden and the allies have moved with unexpected speed and authority over the past four weeks, rallying much of the world against President Vladimir V. Putin of Russia.

    And yet, the sense of stalemate on the battlefield is now also felt in the halls of diplomacy, where taking dramatic new steps to counter Mr. Putin’s aggression is proving difficult. Europeans have said they are not willing to bear the consequences of new limits on the Russian energy that they depend on. And Mr. Biden has said he is not willing to commit troops to Ukraine and risk going to war against Russia.

    As the allied leaders met in Brussels, the Ukrainian military, entering the second week of a counteroffensive, claimed on Thursday to have destroyed a Russian military landing ship in the southern port of Berdyansk. In the embattled towns around the capital, Kyiv, intense fighting had set so many fires on Thursday that the city was shrouded in a ghostly haze of white smoke.

    Mr. Biden said the United States would accept 100,000 Ukrainian refugees, and he and his counterparts announced a new round of weapons shipments for Ukraine, but not the fighter jets that President Volodymyr Zelensky has pleaded for.

    They expressed in one voice their “resolve to counter Russia’s attempts to destroy the foundations of international security and stability.” But they again declined to enforce a no-fly zone in the skies over Ukraine, which would mean readiness to shoot down Russian planes.

    They vowed to tighten sanctions on Russia, but the Europeans stopped short of blocking imports of Russian oil and gas, as the United States has done. Europe is hugely dependent on Russian energy, paying Mr. Putin the vast revenues needed to support his military — and giving him the power to wreak havoc on Europe by disrupting supplies.

    “I think we’re seeing a coordinated divergence between the European Union and the United States,” said Mujtaba Rahman, managing director for Europe at Eurasia Group. “There’s no rupture or even a split. Rather, there is an agreement that the U.S. will go more aggressively than the E.U. because they can afford to do so.”

    Speaking to reporters Thursday evening, Mr. Biden said that he had requested the emergency meetings — with leaders of NATO, the European Union and the Group of 7 industrialized nations — to show Mr. Putin that the allies will not “crack” in their determination to keep economic pressure on Russia over days, weeks, months and more.

    “We have to stay fully, totally, thoroughly united,” he said, adding that he favors ejecting Russia from the Group of 20 industrialized and developing nations.

    For Mr. Zelensky, though, none of it was enough. He has become more pointed in his criticism of Western restraint on military aid as Russian forces have savaged Ukrainian cities and towns, especially in the south.

    Speaking by video to NATO leaders behind closed doors, Mr. Zelensky thanked them for their support but chided them for not doing more. He described his battered country, which is not a NATO member, as trapped “in the ‘gray zone’ between the West and Russia,” according to a transcript released by the Ukrainian government.

    “On Feb. 24, I addressed you with a perfectly clear, logical request to help close our skies,” he said of his request for a no-fly zone over Ukraine to keep Russian planes away. “In any format. Protect our people from Russian bombs and missiles. We did not hear a clear answer.”

    “And you see the consequences today,” he added a moment later. “How many people were killed, how many peaceful cities were destroyed?”

    He repeated his appeal for warplanes, though the White House and the Pentagon have said that supplying them could give Russia a pretext for drawing NATO into a direct conflict. “You have thousands of fighter jets! But we haven’t been given any yet,” Mr. Zelensky said. “To save people and our cities, Ukraine needs military assistance — without restrictions.”

    For NATO leaders, the high stakes of their meeting were evident in the joint statement issued at its conclusion. The 72-year-old alliance warned Russia against deploying “chemical, biological and nuclear weapons” in Ukraine, signaling a growing concern that Mr. Putin is willing to use them to advance his aggression or to falsely implicate Ukraine’s government.

    Mr. Biden was cautious Thursday in his response to questions about the warning. He declined to say whether the United States or NATO would respond militarily if Russia used chemical weapons, which are banned by international treaty.

    “We would respond if he uses it,” Mr. Biden said. “The nature of the response would depend on the nature of the use.”

    But in warning about the threat from weapons of mass destruction, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said the organization was “enhancing allies’ preparedness and readiness for chemical, biological and nuclear threats.” It will provide detection equipment, protection and medical support to Ukraine, he said, along with training for decontamination and crisis management to deal with the impact of any use of weapons of mass destruction.

    The alliance’s top military commander, Gen. Tod D. Wolters, “has activated NATO’s chemical, biological, radiological and nuclear defense elements,” Mr. Stoltenberg added, placing on increased alert NATO teams that specialize in detecting and responding to contamination after a chemical, biological, radiological or nuclear attack. Member nations are taking similar steps.

    Mr. Stoltenberg noted that the use of such weapons inside Ukraine could contaminate neighboring NATO countries.

    “Many people fear that Russia will use such weapons and accuse Ukraine of doing it, so it is important to precisely determine who, where and when did it so there’s no ambiguity,” said Gustav Gressel, a senior policy fellow at the European Council on Foreign Relations.

    The United States hit Russia with a new round of sanctions on Thursday, targeting more than 300 members of its Parliament and dozens of defense companies, while moving to restrict Russia’s ability to use gold reserves to prop up its currency. It also imposed sanctions on Herman Gref, a Putin ally and the president and chairman of Sberbank, one of Russia’s largest banks; the bank itself was sanctioned last month.

    The economic actions, which came in conjunction with new sanctions from Western allies, were the latest attempt to inflict economic pain on Mr. Putin. The United States also moved to curtail Russia’s ability to evade existing restrictions on its central bank and major financial institutions, responding to concerns that Russia was finding ways to stabilize the ruble and rebuild its foreign currency reserves.

    The Treasury Department is taking aim at alternative assets that Russia could use to support its economy. It issued new guidance on Thursday to make clear that transactions involving Russia’s $130 billion of gold reserves were also subject to U.S. sanctions. Russia built up its gold war chest in recent years to help blunt the impact of earlier sanctions by using the precious metal to buy currency or secure loans.

    The U.S. is working to close that loophole by threatening penalties for anyone who facilitates such transactions.

    Mr. Biden and European Union leaders are expected to announce an agreement to provide significant amounts of American liquefied natural gas to Europe this year, according to two European diplomats. They said the shipments could limit Europe’s reliance on Russian energy in the near term, and boost confidence in its ability to become less dependent over time.

    “The question of course isn’t whether Europe has enough oil and gas for right now, but what happens next winter,” said Jacob F. Kirkegaard, senior fellow at the Peterson Institute for International Economics in Washington.

    In addition to accepting 100,000 Ukrainian refugees, Mr. Biden announced that the United States would donate $1 billion to help European countries deal with the surge of people fleeing Russia’s invasion, White House officials said on Thursday.

    A senior administration official said special efforts were being made to welcome Ukrainians who have family members in the United States.

    An estimated four million Ukrainians have poured into Poland and other countries as Mr. Putin’s forces have bombarded civilian areas across Ukraine. Mr. Biden’s commitment would significantly increase the United States’ role in dealing with the unfolding humanitarian crisis.

    On the battlefields, Ukrainian fighters have had some success this week in pushing Moscow’s much larger forces farther away from Kyiv and other cities, according to Western intelligence agencies, even as the bloody siege gripping the port of Mariupol has tightened. But many Ukrainian claims of gains have been impossible to verify, and brutal street fighting still echoes through some towns that Ukrainian forces claim to have recaptured.

    Russia did not immediately comment on Ukraine’s claim to have destroyed a warship in Berdyansk, whose port Moscow has used to funnel reinforcements to Mariupol and across Ukraine’s eastern front. But British and U.S. officials confirmed that it was a strike by Ukrainian forces, and videos and photos reviewed by The New York Times confirmed that a Russian ship was ablaze in the port, and showed smoke rising from others.

    “The destroyed ship in Berdyansk could carry up to 20 tanks, 45 armored personnel carriers and 400 paratroopers,” the Ukrainian deputy defense minister, Anna Malyar, said in a statement on Thursday. “This is a huge target that was hit by our military.”

    The United Nations says that the war has forced more than 10 million Ukrainians, about one-fourth of the population, from their homes, including the “internally displaced” who have fled to safer parts of the country — Europe’s largest refugee crisis since World War II. The U.N. children’s agency reported on Thursday that they include 4.3 million children, more than half the children in Ukraine.

    On Friday, Mr. Biden is expected to travel to Poland, in part to witness the surge of people taking refuge there. In his remarks to reporters, Mr. Biden hinted that he might travel to the border with Ukraine — something that officials have been unwilling to confirm.

    “I’m not supposed to say, but anyway,” he said. “I hope I get to see a lot of people.”

    Michael D. Shear and Matina Stevis-Gridneff reported from Brussels. Reporting was contributed by Alan Rappeport from Washington, Andrew E. Kramer from Kyiv, Ukraine, Michael Levenson from New York, Haley Willis from Berlin, Marc Santora from Krakow, Poland, Monika Pronczuk from Brussels and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

    Julian E. Barnes

    Why the U.S. misjudged how long Ukraine, like Afghanistan, would defend itself.

    Ukrainian citizens learned to make Molotov cocktails from government public service announcements, then recorded themselves setting Russian armored vehicles on fire. Ukraine’s soldiers waited in ambush and fired Western-provided missiles at Russian tanks. The country’s president recorded messages from the streets of his capital, urging his country to fight back against the invaders.

    It was a stark contrast from a different set of images, just seven months ago, when the Taliban rolled into Afghanistan’s capital, Kabul, unopposed. Most Afghan troops abandoned their uniforms and weapons. The president fled to the United Arab Emirates, leaving his country to the Taliban militants it had fought for some two decades.

    The intelligence community and American military appear to have misjudged both countries’ will to fight, according to lawmakers. In Afghanistan, intelligence agencies had predicted the government and its forces could hold on for at least six months after the U.S. withdrawal. In Ukraine, intelligence officials thought the Russian army would take Kyiv, Ukraine’s capital, in two days. Both estimates proved wrong.

    Assessing how well and how fiercely a military, and a nation, will defend itself is extraordinarily difficult. There are many factors to consider, including its leadership, the supplies at its disposal, the strength of the enemy and whether an opposing force is seen as an invader.

    The miscalculations demonstrate that even in an age of electronic intercepts and analysis assisted by vast data collection, human relationships still matter in accurately assessing the morale of a country or military. Former intelligence officials say that is why it is critically important that the perspectives of people working directly with partner forces reach policymakers in Washington.

    Had the U.S. view of Afghanistan been more realistic, efforts to evacuate Afghans who had assisted the American war effort could have begun earlier — or perhaps some of the billions of dollars put toward training Kabul’s military could have been spent in other ways.

    With Ukraine, according to lawmakers on both sides of the aisle, if the United States had had a better sense of how strong and effective the Ukrainian resistance would be against a Russian invasion, it might have sent more weapons to the country sooner.

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    The New York Times

    A sense of stalemate settles over Ukraine as heavy fighting grinds on.

    As heavy fighting continued in the suburban town of Irpin, a steady stream of tired civilians, mainly older people, were evacuated to relative safety in the capital of Kyiv on Thursday. A day earlier, Ukrainian firefighters battled a fire at a home struck during a Russian rocket attack in western Kyiv. South of the city, a warehouse near an oil depot was also hit on Wednesday by what was believed to be a Russian cruise missile.

    More than 320 miles to the south, a refugee family from Ukraine waited on Tuesday for a minibus to arrive to take them to a reception center after they crossed the border in the small village of Palanca, in eastern Moldova.

    For the past four weeks, photographers with The New York Times and other news organizations throughout Ukraine have chronicled the war.

    Emma Bubola

    Russia’s invasion is reawakening memories of World War II for older Ukrainians.

    Borys Zabarko was 6 years old when the Nazis invaded what is now Ukraine in 1941 and his hometown, Sharhorod, became a Jewish ghetto. Women, children and old men slept in packed rooms with no bathrooms or water, he said. As typhus epidemics raged, the ground was too cold to dig graves, and bodies were thrown on top of each other. Mr. Zabarko’s father and uncle, who fought with the Soviet army, died in combat.

    After the liberation, Mr. Zabarko said he became convinced that nothing like that would ever happen again.

    Now 86, he spent a recent night in the freezing train station in Lviv, in the west of Ukraine, standing on a crowded platform, carrying some shirts and a copy of a book he wrote, “In the Shadow of Death,” as he tried to get on a train to escape another war.

    “It’s a frightening repeat,” he said by phone from Nuremberg, Germany, where he fled with his 17-year-old granddaughter, Ilona, before eventually settling in Stuttgart. “Again, we have this murderous war.”

    Most Ukrainians watched in shock in recent weeks as their country was hit by violence and destruction on a scale they had never seen before, with children killed, mass graves, and bombing of homes and hospitals.

    For some older Ukrainians, Russia’s invasion has revived painful memories of World War II, in which more than five million people were killed in Ukraine, even if the toll and scale of the current conflict is incomparable.

    Echoes of the world war have been omnipresent since the Russian invasion of Ukraine.

    Dumskaya.net, a news website in Odessa, ended articles with a sentence adapted from one that local newspapers used during World War II. Instead of “Death to the German occupiers,” it now read “Death to the Russian occupiers.” An anti-tank hedgehog that was used in 1941 was pulled out of a museum and deployed to a street in Kyiv.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the grandson of a Red Army veteran, repurposed language from that conflict, describing a “patriotic war” underway, a reference to the Great Patriotic War of the Soviet Union against Nazi Germany.

    For Ukrainians, “World War II is the single most unifying emotional touchstone,” said Markian Dobczansky, a historian at the Harvard Ukrainian Research Institute. While the Ukrainian state is evoking those memories, the Ukrainian people also “make that connection on their own,” he said.

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    Lucas Lilieholm

    Hundreds of demonstrators turned out in several European cities on Thursday to support Ukraine in its fight against Russia. Protesters carried banners and chanted slogans denouncing Russian President Vladimir V. Putin. Some urged European Union and NATO leaders to provide more weapons and warplanes to Ukraine or to enforce a no-fly zone. Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, had called for a global protest a day earlier.

    Maciek Nabrdalik

    A view from Warsaw, where the Slasko-Dabrowski Bridge was lit up with Ukraine’s national colors in support of the country during the war.

    Azi Paybarah

    Russia and Ukraine carried out their first prisoner exchanges since the invasion a month ago, according to a top Ukrainian official. In the first, Ukraine and Russia each returned 10 soldiers who had been captured. In the other, 11 Russian civilians captured near Odessa were returned in exchange for 19 Ukrainian civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk of Ukraine said on Telegram.

    David E. Sanger

    News Analysis

    In Putin’s misbegotten war, NATO sees both danger and opportunity.

    BRUSSELS — As President Biden and 29 other leaders of NATO walked into the alliance’s sprawling Brussels headquarters Thursday morning, they passed a graffiti-sprayed remnant of the Berlin Wall, a monument to Europe’s belief that it had won a permanent victory over the nuclear-armed, authoritarian adversary that challenged the West throughout the Cold War.

    Now, exactly one month into the Russian invasion of Ukraine, the mood permeating the extraordinary NATO summit meeting was a mix of both fear and opportunity.

    The fear is that the aftermath of the invasion has rapidly transformed Europe into two armed camps once again, though this time the Iron Curtain looks very different. The opportunity is that, 30 days into a misbegotten war, Russia has already made so many mistakes that some of the NATO leaders believe that, if the West plays the next phase right, President Vladimir V. Putin of Russia may fail at his apparent objective of taking all of Ukraine.

    That does not mean the Ukrainians will win. Their country is shattered, millions are dispersed and homeless, and among leaders who gathered in Brussels there was a sense of foreboding that the scenes of destruction and violence could go on for months or years. No one saw an outcome in which Mr. Putin would withdraw. Instead, there was concern he could double down, reaching for chemical, or even tactical nuclear, weapons.

    But there was a surprising tenacity about taking on Mr. Putin — a sense that did not exist broadly across Europe until the invasion began, and that has only intensified since.

    “I don’t think we have any choice,’’ Roberta Metsola, the president of the European Parliament, said as Mr. Biden moved from NATO headquarters to the headquarters of the European Union in his day of emergency meetings. “We know that any indecision or any differences will be exploited by Putin and his allies.”

    Twice during the series of meetings, President Volodymyr Zelensky of Ukraine beamed in from his command post in Kyiv, telling the others that no matter how proud they are of how they have stood up to Mr. Putin, they have not done enough. Ukraine, he suggested, was fighting a war for Europe — and one that Europeans, as much as Ukrainians, could not afford to lose, because Mr. Putin would not stop at Ukraine’s borders.

    Mr. Zelensky reminded them that a month ago — to the day — “I addressed you with a perfectly clear, logical request to help close our skies. In any format. Protect our people from Russian bombs and missiles.”

    But “we did not hear a clear answer,” he said, not sugarcoating his critique. “And you see the consequences today — how many people were killed, how many peaceful cities were destroyed.”

    The meeting was Mr. Biden’s idea, and it took some European diplomats by surprise, because they had to quickly devise initiatives — from new sanctions to a declaration that they would provide chemical and biological protection equipment to Ukraine — to signal that they did not just talk about a problem.

    Mr. Biden, speaking to reporters later, said his real purpose was to ensure that the pressure he has built against Russia does not fade.

    “Look, if you are Putin, and you think that Europe is going to crack in a month, or six weeks, two months — they can take anything for another month,” Mr. Biden said. But he said “the reason I asked for the meeting is we have to stay fully, fully, fully” agreed on constant pressure.

    He even suggested expelling Russia from the Group of 20 industrial economies, an organization that encompasses China, among others, and mixes democracies and authoritarian states. Even if Russia could not be removed, he suggested, Ukraine should be added to the meetings, a move that would enrage Mr. Putin.

    Yet it is the early success of that pressure campaign that is also creating the danger.

    While the ostensible purpose of the sanctions is to force Mr. Putin to withdraw from Ukraine, no leader who spoke on the edges of the meeting sounded as if there was much confidence that would happen. Quite the opposite: the concern permeating NATO is that frustration, isolation and international criticism will prompt Mr. Putin to intensify the war.

    That is why so much time was spent inside NATO headquarters debating how NATO might respond to an escalation — especially the use of chemical weapons, perhaps to force Mr. Zelensky to abandon Kyiv, the capital. Mr. Biden, asked repeatedly after the meeting about that response, dodged the question.

    Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, has over the past two days described the urgent need to provide protective gear to the Ukrainians, and he said that NATO nations would go on high alert for any atmospheric signals that chemical weapons are being released.

    “Our top military commander General Wolters has activated NATO’s chemical, biological, radiological and nuclear defense elements,’’ Mr. Stoltenberg told reporters, referring to Gen. Tod D. Wolters, NATO’s Supreme Allied Commander, Europe, “and allies are deploying additional chemical and biological and nuclear defenses.” That has not happened on this scale in modern memory, military experts say.

    Officials will not say what intelligence underlies the warnings that Mr. Putin might now turn to unconventional weapons — other than the reality that he has done so before, against exiled spies and dissidents. And the possibility is being discussed in public to deter Mr. Putin from acting.

    Few anticipated this danger just a month ago. Then again, most assumptions from mid-February have crumbled.

    Before the invasion, NATO officials assumed the Russians were unstoppable, that they would surge across Ukraine in 30 days, seizing the southeast and the capital, according to their own war plan. Now, while few believe that Ukrainian forces can win, there is a widespread assumption that they might fight Russia to a stalemate — stopping its advances around the capital.

    The accepted preinvasion wisdom in Washington and some European capitals was that Mr. Putin was a master tactician, and that he had “sanction-proofed” his economy. Today it is clear he left himself highly vulnerable, and is surviving on one major revenue stream: Europe’s addiction to Russian fossil fuel, the one import the continent has declined to block so far.

    A month ago President Biden’s talk of making democracy prevail over autocracy seemed like a gauzy ideological sheen surrounding his plans to take on China. Today, as Mr. Biden got the leaders to endorse a new program to bolster other fragile democratic states worried that they will be in Mr. Putin’s cross hairs next, it has a different meaning.

    Mary K. Brooks contributed research.

    Megan Specia and Maria Varenikova

    A theater director held by Russian forces describes his harrowing detention.

    Russian forces kidnapped a prominent Ukrainian theater director on Wednesday, ransacking his home in southern Ukraine and holding him for hours as his family and friends were left unsure if he was alive or dead.

    The director, Oleksandr Knyga, was released later in the day, and on Thursday, in an interview with The New York Times by phone after he had returned home, Mr. Knyga gave insights into the reality of life in Russian-held cities in the south of the country.

    He described how nine vehicles had arrived at his house in the town of Oleshky, across the Dnipro River from the city of Kherson, in the early hours of Wednesday.

    “Lots of people with guns and balaclavas burst into the house and started searching it,” Mr. Knyga, 63, said. “It was very stressful for me and my family. My wife and children were there.”

    Mr. Knyga has been the artistic director of the Mykola Kulish Kherson Regional Academic Music and Drama Theater for the past three decades and is known for founding an acclaimed international theater festival — Melpomene of Tavria — which brought theater companies from around the world to the city annually.

    The news of his abduction spread quickly around the international theater community on Wednesday, as they raised the alarm and advocated for his release.

    Mr. Knyga, who is also a member of Kherson’s regional government, said the Russian forces told him they were detaining him for organizing protests.

    “I tried to explain that in this country no one organizes them,” Mr. Knyga said. “We have protests during every local parliament session because people don’t like something, but they don’t seem to be able to understand it.”

    He was taken to the police station, where he said he was locked in a cell for the day, though Mr. Kynga said he was lucky that he wasn’t threatened or physically harmed. He said the Russian forces left him in the street with his bag on Wednesday evening. Since it was far from his home, and he was worried he would not make it back before an 8 p.m. citywide curfew, he stayed with friends.

    They dropped him off at the theater in the morning, where he took a picture to share with colleagues and friends the world over who had worried about his fate. He eventually made it home to his family on Thursday afternoon, where he said he was safe and happy to have a hot meal.

    His account of his abduction on Wednesday was confirmed by the mayor of Kherson and a number of people close to Mr. Knyga who spoke of their distress during the hours that he was missing.

    Oleksandr Moudryi, an actor who has worked at the theater with Mr. Knyga, said he had heard the news of his friend’s abduction on Wednesday, but could not understand why he would be taken.

    But, he noted, the detention of people who have been strong and vocal opponents of the Russian invasion has been on the rise in the area in recent days.

    “Maybe they want people to be scared to show their position,” Mr. Moudryi said. “I don’t know any other reason for this.”

    In the city of Kherson, located in the south of the country, residents have been publicly protesting the occupation of their city for weeks after the area was one of the first to be overtaken by Russian forces.

    But in the last few days, they have been met with much more brutality, said Mr. Moudryi, who has regularly attended the demonstrations and said soldiers are increasingly using tear gas and even shooting at protesters. Videos verified by The New York Times showed soldiers opening fire on protesters there on Monday.

    On Wednesday, the mayor of Kherson, Ihor Kolykhaiev, said in a post on his Facebook page that the City Council had created a section on their website for residents to file missing persons cases.

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    Ivan Nechepurenko

    Two Russian missiles struck a military base in Dnipro, a city in central Ukraine, late Thursday, a local rescue service said in a statement. Several buildings were severely damaged, the statement said, adding that there was no available information about potential casualties.

    Monika Pronczuk

    NATO has activated a task force to respond if Russia uses weapons of mass destruction. Here’s what that means.

    BRUSSELS — NATO has activated a special defense task force to deal with the fallout from a chemical, biological or nuclear attack, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said Thursday, in a sign of how seriously the alliance takes the threat of Russia using weapons of mass destruction.

    Mr. Stoltenberg told reporters after a NATO summit on Thursday that the alliance would provide Ukraine with specialized equipment and training to deal with such an attack. In addition, he said, the alliance’s top military commander, Gen. Tod D. Wolters, “has activated NATO’s chemical, biological, radiological and nuclear defense elements.” He added that “allies are deploying additional chemical and biological and nuclear defenses.”

    The activation of the NATO defense task force means that experts and advanced technological equipment on standby in allied nations are now at NATO’s disposal, ready to be deployed should an attack take place.

    “It is a very meaningful step,” said Ian Lesser, head of the Brussels office of the German Marshall Fund. “They are being trained for it all the time, but it is very unusual that the task force is actually being activated.”

    “It suggests that NATO is taking this very seriously,” he added.

    The task force has 2,000 to 3,000 members at its full capacity, said William Alberque, director of strategy, technology and arms control at the International Institute for Strategic Studies.

    It is currently under French leadership and consists of experts and equipment from Bulgaria, Spain, Hungary, Poland, Romania, Slovenia and the Czech Republic.

    Its members are trained to detect nuclear, biological and chemical attacks by measuring the levels of radiation and chemical isotopes on the ground and in the air, and to help with decontamination and damage control. Mr. Stoltenberg pointed out that the use of such weapons inside Ukraine could contaminate neighboring NATO members.

    If such an attack occurs, the task force can support local authorities in managing the crisis. “They can help the local population to survive, clean up, and move back in, if it is safe,” Mr. Alberque said.

    The NATO experts are also tasked with gathering evidence to determine when and where an attack with weapons of mass destruction was carried out and who was responsible. There are concerns that Russia might try to use weapons of mass destruction and blame Ukraine for an attack, said Gustav Gressel, a senior policy fellow at the European Council of Foreign Relations.

    The defense force was created in 2003 and has never been used before. Its activation is intended to send a strong signal to Russia, experts said.

    “This is the right time to activate it,” Mr. Alberque said. “It sends a strong deterrence signal, but it also tells Russia that we can attribute it.”

    Andrew E. Kramer

    Ukraine’s troops have begun a counteroffensive that is reshaping the conflict.

    KYIV, Ukraine — A month into a war that began with widespread expectations of a quick Russian rout, Ukraine’s military is undertaking a counteroffensive that has altered the central dynamic of the fighting: The question is no longer how far Russian forces have advanced, but whether the Ukrainians are now pushing them back.

    Ukraine has blown up parked Russian helicopters in the south, and on Thursday claimed to have destroyed a naval ship in the Sea of Azov. Its forces struck a Russian resupply convoy in the Northeast.

    Western and Ukrainian officials also have claimed progress in fierce fighting around the capital, Kyiv.

    The asserted gains in territory are hard to quantify, or verify. In at least one crucial battle in a suburb of Kyiv, where Russian troops had made their closest approach to the capital, brutal street fighting still raged on Thursday and it was not clear that Ukraine had regained any ground.

    But even this muddied picture of Ukrainian progress is helpful for the country’s messaging to its citizens, and to the world — that it is taking the fight to a foe with superior numbers and weaponry, and not just hunkering down to play defense. And it underscores the flawed planning and execution that has bedeviled Russian forces from the start, including supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers. Those missteps have enabled Ukraine to unexpectedly go on the offensive.

    In particular, by preventing Russian troops from capturing Irpin, a suburban town about 12 miles from the center of Kyiv, Ukraine showed that its strategy of sending small units out from the capital to engage the Russians, often in ambushes, has had success, at least for now.

    Western governments have issued cautiously optimistic assessments of the counteroffensive. In an intelligence report released Wednesday, the British Ministry of Defense said the Ukrainian moves were “increasing pressure” on the Russians to the east of Kyiv, and that Ukrainian soldiers “have probably retaken Makariv” and another small town directly north of the capital.

    While noting the inconclusive state of the battle, the report raised what it called a “realistic possibility” that the Ukrainian counteroffensive could succeed in encircling and cutting the supply lines of the Russian invasion force in the area, in what would be a clear tactical victory for Ukraine. At the least, it said, “the successful counter attacks by Ukraine will disrupt the ability of Russian forces to reorganize and resume their own offensive toward Kyiv.”

    In the counteroffensive around Kyiv, the Ukrainian military ordered lower-level commanders to devise strategies for striking back in ways appropriate to their local areas. In many cases, this involved sending small units of infantry on reconnaissance missions to find and engage Russian forces that had fanned out into villages near Kyiv, a soldier on one such mission said over the weekend.

    In the battles to the northwest of the capital, time is likely on Ukraine’s side, analysts say. Russian columns have run low on fuel and ammunition, intercepted radio transmissions suggest. Soldiers have been sleeping in vehicles for a month, in freezing weather.

    And military analysts see this axis of the Russian advance, though it came the closest to the center of Kyiv, as the most troubled by logistical failures and setbacks in combat.

    Still, without knowing now which army is actually advancing in the contested towns and villages, the war here is in a state of uncertainty, said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va.

    More broadly, throughout the country, time is also on Ukraine’s side in at least stalling the initial Russian invasion force. But this may shift. An initial upswelling of patriotism could wane as the war’s grim reality sets in or as civilians begin to grasp Ukraine’s military losses, about which little is known.

    “Our understanding of where we are now in this war is very incomplete, and we have to be honest about this,” said Mr. Kofman. “If you don’t know who controls what, you don’t know who has the momentum on the ground.”

    By Thursday, the intensive fighting had set so many fires in towns around Kyiv that the city was shrouded in an eerie, white haze of smoke. But signs of actual, on the ground progress were elusive. Ukrainian forces have been unable to demonstrate they control villages or towns previously held by the Russian army.

    “They are fighting day and night and everything is burning,” said Olha, 33, a saleswoman who escaped from Irpin Wednesday evening, and who was not comfortable providing her full name. She was interviewed at an aid station for displaced civilians where a continuous, cacophonous rumble of explosions could be heard from the fighting nearby.

    Earlier on Wednesday, Kyiv’s mayor, Vitaly Klitschko, told a news conference that Ukrainian forces had in fact pushed back Russian troops and that “almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands.” Other Ukrainian and Western officials have also offered more optimistic accounts than could be verified from witnesses.

    The deputy police chief of Irpin, Oleksandr Bogai, said Russian soldiers were still in the town, occupying several districts and fighting Ukrainian forces. That is essentially the same situation that has persisted for nearly the entire month of the war. “There are huge explosions and a lot of smoke,” he said by telephone. “Civilians are holed up in basements. I don’t know exactly what is happening.”

    In Makariv, another battleground town to the west of Kyiv that Ukrainian officials claimed to have recaptured this week, the fighting was also ongoing, Vadym Tokar, the mayor, said in a telephone interview.

    “I don’t understand where this nonsense came from,” he said of reports his town had been liberated. “It is not true. We have shelling and we have Russian tanks shooting into the town right now.”

    To be sure, some Western and Ukrainian official accounts have also offered more measured assessments. The head of the Kyiv regional military administration, Oleksandr Pavliuk, said Thursday that the counteroffensive had managed to “improve positions” in Irpin and Makariv, but did not assert control.

    Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, announced the counteroffensive on March 16, after it became clear the Russian armored columns had become bogged down, plagued by logistical and communications glitches and taking losses in ambushes.

    Russian forces have continued to make advances in eastern Ukraine, where its military claimed on Thursday to have captured Izyum, a provincial town in the Kharkiv region that had been under attack for weeks. Ukraine denied it was captured. Neither account could be independently confirmed.

    In the fighting around Kyiv, civilians evacuating from the combat zone painted a picture, not so much of liberated towns but of chaotic, lethal violence.

    Vladimir, 66, a retired furniture factory worker who declined to offer his last name, walked out of Irpin Thursday morning after his home burned down overnight.

    “Nobody is putting out the fires,” he said. “My neighbor’s home burned and I saw sparks on my roof and then my house started to burn.”

    Lacking water to fight the fire, he could only watch. “We should never surrender,” he said. “We will never live under the Russians again.”

    There were also few signs the Ukrainian government had established even rudimentary civilian services in the towns it is attempting to recapture.

    A woman who also offered only her first name, Elena, arrived at an aid station on the evacuation route out of Irpin in tears, saying neighbors had helped her bury her adult son in her backyard because no authorities were collecting the dead.

    “I just hope his grave will not be destroyed” in the artillery shelling, she said. “The men dug a grave in the garden between the roses, and put stones around it, and a cross over it.”

    Still, in one sign the counteroffensive has pushed into areas previously controlled by Russian troops, a Ukrainian unit that retrieves military dead from the battlefield has now also been finding the bodies of Russian soldiers in the towns around Kyiv, according to Serhiy Lysenko, the unit’s commander.

    He declined to say in which towns he had been working. For now, he said in a telephone interview, they are leaving the Russian dead in place, not wanting to take additional risks to retrieve them.

    Mr. Kofman, from the CNA research institute, said, “It’s clear Russia cannot achieve its initial political objectives in this war now.” He said Russia must shift its goals or alter its military strategy “if it wants to sustain this war on scale beyond the coming weeks.”

    Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, Ukraine.

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    Lynsey Addario

    A woman looked back toward Ukraine on Thursday while waiting to cross into Poland at the no-man’s land between the two countries. It has been one month since Russian invaded Ukraine, and people continue to flee Ukraine for Poland and elsewhere; the United Nations estimates that more than three million people have fled the country.

    Farnaz Fassihi

    The U.N. General Assembly adopts a strong resolution blaming Russia for Ukraine’s humanitarian crisis.

    The United Nations General Assembly adopted a resolution addressing the dire humanitarian situation in Ukraine on Thursday, passing the measure in an overwhelming vote that underscored Russia’s isolation.

    The resolution, drafted by France and Mexico and sponsored by over 90 countries, was approved by 140 countries — nearly two-thirds of the General Assembly’s members. It blames Russia for creating one of the worst humanitarian crises in Europe in decades and demands that Moscow abide by humanitarian laws, including the protection of civilians and infrastructure, safe passage for humanitarian aid and an end to the war.

    “It just shows, again, that when the international community is asked to take a stand, Russia is isolated,” said Olof Skoog, the European Union’s ambassador to the U.N. “The appeal today of the General Assembly is directed primarily towards Russia,” he added, “and we just hope that this time they will heed that call.”

    Russia, Syria, North Korea, Eritrea and Belarus voted against the resolution. Among the 38 countries that abstained were China, India, South Africa, Iran and Pakistan.

    Russia’s U.N. ambassador, Vasily Nebenzya, slammed the measure as a “pseudo-humanitarian resolution” brought by Ukraine and its allies to “put different labels on Russia” and to present a “one dimensional” view of the conflict. Russia has consistently tried to block efforts to hold it accountable for waging war on Ukraine, using its veto as a permanent member of the Security Council to halt a resolution calling for it to withdraw its troops.

    The resolution is the second the General Assembly has adopted related to Russia’s invasion. On March 2, a week after the invasion began, the body overwhelmingly voted in favor of a resolution condemning Russia and demanding that it withdraw its troops.

    A U.N. spokesman, Stéphane Dujarric, warned on Thursday that “Ukraine was one of the most rapidly deteriorating humanitarian crises of modern times.”

    “The main humanitarian challenge remains to secure safe access into areas where civilians are trapped in ongoing fighting, such as Mariupol, and safe passage out,” he added.

    The U.N. Children’s Fund, or UNICEF, said on Thursday that more than half of Ukraine’s estimated 7.5 million children had been displaced in the last month. The World Health Organization said the conflict had devastated the country’s health care system and had restricted Ukrainians’ access to health care, especially for trauma and chronic conditions.

    Human Rights Watch said that, in light of the vote condemning Russia for violations of international law, U.N. member states should “consider concrete steps to hold Russia accountable for any war crimes its forces are responsible for.”

    Christina Goldbaum and Najim Rahim

    As the U.S. plans to accept Ukrainian refugees, Afghans feel left behind.

    Since the Taliban seized control of Afghanistan last August, more than 74,000 Afghans have been given permission to live in the United States, at least temporarily. Most were among the tens of thousands that flocked to Kabul’s international airport in August and were airlifted out of the country by the U.S. military.

    But now that the Biden administration has announced plans to accept 100,000 Ukrainian refugees into the country, many are wondering what this means for those Afghans who made it the United States and the thousands more who were left behind in Afghanistan.

    In the months since the frenzied evacuation effort, the Biden administration has faced a barrage of criticism over its handling of Afghan refugees. Many of them in the United States have struggled to navigate an immigration system that U.S. officials concede was unprepared to help them.

    Thousands remain in a handful of processing centers overseas waiting to come to the United States. Many more who qualify for the Special Immigrant Visa, or S.I.V., program that makes them eligible for resettlement in the United States are still trapped in Afghanistan, losing hope they will ever be able to leave.

    “Right now, Ukraine’s people can go freely to European countries, but where do we flee?” said Najeeb, a former interpreter for U.S. forces who asked to go by only his first name for fear of retribution.

    Najeeb worked with American troops for five years and, in 2014, applied for the S.I.V. program, which is intended for Afghans who face threats because they worked for the U.S. government. For years, he waited for his application to move through a system that was severely backlogged even before the United States announced it would withdraw troops.

    When the Taliban seized power in August, Najeeb sent frantic messages to his former American supervisor — terrified the Taliban would carry out revenge killings against those connected to the U.S. government — and went into hiding in Kabul where he remains today. Now, he says, he has lost all hope that he will ever be able to leave.

    Even for those who made it to the United States, their future is far from certain. Most Afghans who were evacuated were granted a temporary protection status known as humanitarian parole, which allows them to stay in the country for two years.

    American officials estimate that around 40 percent qualify for S.I.V.s, which would enable them to eventually receive a green card and citizenship. But that process already takes years, and has only been worsened after the abrupt arrival of large numbers of evacuees caused the processing backlogs to balloon.

    Those in the United States who don’t qualify for the S.I.V. program will be required to apply for asylum, and risk the possibility of being rejected.

    “I worked day and night and endured hardships and worked alongside American troops,” said Najeeb, who is still in Afghanistan. “But they abandoned me.”

    Others have expressed frustration at the disparity between how those fleeing from Ukraine and Afghanistan have been treated by the United States.

    “It is good that America cares about the displaced people of Ukraine, but we are all human beings and we should be treated the same,” said Ahmad Rezakhail, 34, a former prosecutor in Afghanistan.

    Mr. Rezakhail, his wife and his two children were evacuated from Kabul in August and are among many Afghans stuck at a sprawling refugee compound in the Emirati desert. In recent months, many have complained that resources at the camp, which is essentially a collection of makeshift hotels, are strained and the conditions are increasingly unpleasant.

    “Our children are sick here and it is very sad that America has imprisoned us,” Mr. Rezakhail said in a phone interview. “America should treat everyone equally.”

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    Glenn Thrush

    Most Americans say Biden is ‘not tough enough’ on Russia, a new poll finds.

    President Biden faces intensifying pressure at home four weeks into the war, with a solid majority of Americans expressing doubt that he has done enough to punish Russia for its invasion of Ukraine, according to a poll by The Associated Press and NORC released Thursday.

    Some 56 percent of Americans — and 43 percent of Democrats — said Mr. Biden, who was meeting on Thursday with European leaders, had not been “tough enough” in his response. About one-third said his handling the crisis was “just right,” according to the poll, which surveyed 1,082 U.S. adults between last Thursday and Monday, more than three weeks into the war.

    Just 6 percent of Americans, barely more than the poll’s 4 percent margin of error, thought Mr. Biden has been “too tough” on Moscow.

    The survey reflected a rapid swing of public opinion — from a decade-long national aversion to conflict to a far more aggressive position, spurred by images of indiscriminate Russian attacks on civilians. Support for a major U.S. role in Ukraine has grown to 40 percent, from 26 percent just before Russia’s invasion in February.

    That sudden shift puts added pressure on Mr. Biden, who is in Brussels huddling with European allies. Mr. Biden has tried to chart a middle course between punishing Russia’s president, Vladimir V. Putin, and provoking a direct military confrontation that could start a war between two nuclear superpowers.

    The poll also reflected the hyperpartisan stasis of American politics. Mr. Biden’s overall approval rating remains mired at 43 percent, virtually unchanged since the war began, with Republicans overwhelmingly rejecting his presidency and disapproving of his actions on Ukraine.

    Democrats are also uneasy. Rachel Collins, 41, a schoolteacher from Chicago, summed the sense of agitation and anger that Mr. Putin’s actions have spurred among her fellow Democrats, who opposed President George W. Bush’s invasion of Iraq.

    “I understand he’s between a rock and a hard place,” Ms. Collins told the pollsters, speaking of Mr. Biden’s dilemma. “It just feels like Putin’s not going to stop at Ukraine.” And that, she said, made her believe that a direct confrontation with Russia was “inevitable.”

    Republicans, reflecting a near-universal disdain for Mr. Biden among the party’s rank-and-file, were reluctant to support military action — yet also convinced the president was not “tough enough” to deter Mr. Putin. Only 12 percent of Republicans approved of Mr. Biden’s actions, the poll found.

    But there was one area of agreement across party lines. Strong majorities in both parties approved of Mr. Biden’s efforts to marshal international support for crippling economic sanctions against Mr. Putin and his allies, with 70 percent of Americans backing a total U.S. ban on oil imports from Russia.

    Dmitriy Khavin and Haley Willis

    ‘We are on the edge of survival’: A Mariupol neighborhood through the eyes of one of its residents.

    Craters, debris and scorch marks blot a once serene neighborhood. A family finds refuge from shelling in a barely lit basement. A resident digs a grave for a 5-year-old girl.

    These are just a few of the harrowing scenes in several videos shared with The New York Times that offer a rare close-up look at life under siege in a neighborhood of Mariupol, a southern Ukrainian city that has been under relentless attack by Russian forces. The city, which has no electricity and water, has become a potent emblem of the humanitarian crisis buffeting the country.

    The footage was filmed by Artur Detkov, a local resident of Mariupol and former bartender, between March 14 and 17. Some has been posted to public Telegram channels; other footage has been shared with The Times for the first time. Mr. Detkov began working as a journalist before the war — but only decided to start documenting life with his video camera once Russia’s invasion began.

    Mr. Detkov said it took on average 25 minutes to upload a 30-second clip from Mariupol, which has been without power and internet for weeks. He was nevertheless able to access enough connectivity at the top of a nine-story building to upload the video and shared the footage with a friend, Andrey Lavdanskiy, a business owner who has since escaped Mariupol and sent it to The Times.

    The video footage covers an area of about one-square mile in the Primorsky district, and mostly centers on a neighborhood called Cheryomushki, where Mr. Detkov said he has lived for 20 years.

    In Cheryomushki, the scars of war are visible on and around apartment buildings and the small shops underneath. As Mr. Detkov films in the neighborhood, which has a school and two kindergartens, the sound of explosions can be heard nearby. Grocery stores in the area have been completely cleaned out, and residents cook what little food they have in small makeshift stoves outside their homes, sometimes surrounded by rubble.

    Though it’s only one small slice of life in Mariupol, the experience of residents in the neighborhood offers a disturbing glimpse of what people in other parts of the city, many under more severe Russian control, are experiencing.

    Mr. Detkov films a woman who says a grave is being prepared for her 5-year-old daughter. “Is this your husband?” he asks, as he points the camera at the grave next to the one being dug.

    In Mariupol, the situation is so dire that virtually every neighborhood has been upended by the fighting. In another video, a person explains that they have moved to Cheryomushki from the even harder-hit Left Bank neighborhood, after it was attacked by Russian forces and separatists carrying out a campaign in the area. The Russian-backed separatists released a video showing the extent of the destruction on Wednesday.

    Another woman speaks from a basement where Mariupol residents have been hiding for weeks.

    “We are on the edge of survival,” she says. “This is simply torture. We don’t have information. We don’t know anything.”

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    Matina Stevis-Gridneff

    President Biden arrived at his third and final summit of the day, this one with the 27 E.U. leaders. He said his objective was to build “total, complete unity” with the world’s democracy, and added that Vladimir V. Putin’s intention since “the very beginning” has been “to break up NATO.”

    Anton Troianovski

    The biggest headline out of Biden’s news conference appears to have been his declaration that Russia should be excluded from the Group of 20 club of leading economies — a group that includes not only democracies but also authoritarian states like Saudi Arabia and China.

    Matina Stevis-Gridneff

    The news conference by President Biden at NATO has now concluded. He will make his way across Brussels, just as the sun sets, to join European Union leaders for another summit, and dinner.

    Zolan Kanno-Youngs

    “Sanctions never deter,” Biden says, claiming he never said the economic penalties would have that effect. But on Feb. 11, Jake Sullivan, Biden’s national security adviser, said that “the president believes that sanctions are intended to deter.” Six days later, Secretary of State Antony J. Blinken said he was at the United Nations “not to start a war, but to prevent one.”

    Matina Stevis-Gridneff

    Biden is making the case that the sanctions against Russia, which are hugely painful for Europe, will be long-lasting. He says part of the point of Thursday’s extraordinary meetings is to get European and other allies to agree and understand that the sanctions are for the long term.

    Anton Troianovski

    The real question on sanctions is whether the Russians blame Putin for that pain — or buy into the Kremlin narrative that sanctions are all about the West trying to bring Russia down.

    Steven Erlanger

    Biden, wrapping up his news conference, says: “Sanctions never deter.” They’re to create pain, and if they are sustained over time, “that will stop him,” he said, referring to Putin, whom he called “this brute.”

    Glenn Thrush

    A German reporter suggests that a right-wing populist like Donald Trump could be elected in 2024, and undo the rebuilding work he had done on NATO. Biden responds by recalling his revulsion at Trump’s reaction to the riot in Charlottesville — and said he is “too long in the tooth” to give up fighting for democracy. Then he compared the Jan. 6 attacks on the U.S. Capitol to storming of the Bundestag, an indirect but unmistakable reference to the Nazi attack on the German legislature in the 1930s.

    Glenn Thrush

    Biden says he would be “lucky” if Republicans chose Trump as their nominee in 2024.

    Zolan Kanno-Youngs

    “The United States is one of the leaders in the international community and has an obligation to be engaged,” Biden says. But the U.S. is still struggling to process thousands of Afghans stuck in processing centers overseas and has processed only 6,500 refugees in the first five months of this fiscal year. A challenge facing the Biden administration is rebuilding a refugee system left with fewer resources by the Trump administration.

    Steven Erlanger

    Asked if meeting refugees on Friday in Poland would change his views about engaging directly with the Russian military in Ukraine, Biden says no, that he’s seen war damage and refugees before, and it will enhance his sense of responsibility “to ease the suffering and pain” of those in Ukraine and “those who have made it across the border.”

    Matina Stevis-Gridneff

    Biden lets slip that he hopes to meet with Ukrainian refugees, then stops himself from saying more. “I guess I’m not supposed to say where I’m going to be,” he jests, to some laughter in the room.

    Glenn Thrush

    Biden deferred to Ukraine’s leadership, but it is noteworthy that he said he didn’t think Ukraine would have to give up territory in a peace deal.

    Matina Stevis-Gridneff

    Biden, pressed again on potential use of chemical, biological and other weapons of mass destruction, says Russia’s deploying such weapons in Ukraine would trigger “a response in kind,” but adds what that looked like would be a matter to decide when and if it happened.

    Anton Troianovski

    Asked whether Ukraine should give up territory to stop the war, Biden says, “It’s their judgment to make.” Russia and Ukraine have been negotiating even as the fighting has continued.

    Anton Troianovski

    Asked whether Russia should be removed from the Group of 20 club of leading economies, Biden says: “My answer is yes.”

    Zolan Kanno-Youngs

    “It’s going to be real,” Biden says of food shortages. “The price of these sanctions is not just imposed on Russia.” The White House in recent weeks has been blunt about the ripple effects of sanctions against Russia, including higher gas prices for Americans. The White House’s strategy has been to blame Putin’s aggression for the higher prices around the world.

    Steven Erlanger

    Biden notes how important Russia and Ukraine are to food and grain production, and says that the United States is ready to help alleviate any shortages.

    Matina Stevis-Gridneff

    Biden says China understands that its economic future is more tied to the West than to Russia and references the coming European Union-China summit, planned for April 1, as the next flashpoint in the discussion over China’s role.

    Glenn Thrush

    Biden says NATO needs to “set up” an organization to investigate and punish countries that violate sanctions against Russia.

    Anton Troianovski

    Biden says he noted to Xi that many Western companies had stopped doing business in Russia after Putin’s “barbaric” invasion. Those companies include McDonald’s, Ikea, Visa and Mastercard — moves that already have had an impact on daily life in Russia.

    Steven Erlanger

    Biden says he spoke to Xi Jinping, the leader of China, a week or so ago and told him he would put his economic aims at jeopardy if China supported Russia’s war in Ukraine.

    Glenn Thrush

    Biden said the response to chemical, biological or nuclear weapons would be proportional to the scale and type of weapons Putin deployed.

    Matina Stevis-Gridneff

    Biden sidesteps a question on what specific intelligence NATO has on the likelihood of Russia's use of chemical weapons but says NATO “would respond.” This has been a key question over the past 24 hours, where discussion of chemical, biological, radiological or nuclear weapons has become more prominent among NATO allies.

    Zolan Kanno-Youngs

    President Biden’s announcement of plans to welcome up to 100,000 refugees fleeing Ukraine will not be easy. The administration admitted just 11,400 refugees in the fiscal year 2021, despite the setting a target of 125,000 refugees.

    Anton Troianovski

    “Putin was banking on NATO being split,” Biden says. Indeed, many signs point to the Kremlin having been taken aback by the force of the Western response, in particular by the intensity of the sanctions.

    Glenn Thrush

    Biden said his decision to allow 100,000 refugees from Ukraine into the U.S. is aimed at “reuniting” families separated by the conflict.

    Steven Erlanger

    Biden says Putin is getting the opposite of what he intended when he went into Ukraine: Western cohesion.

    Zolan Kanno-Youngs

    Biden starts off his remarks with a message we have heard from him throughout the Russian invasion of Ukraine: unity. The White House has waited for European allies to make the first move before issuing sanctions. And now the administration says it will accept up to 100,000 refugees after Poland, Moldova and other nations welcomed those fleeing Ukraine.

    Anton Troianovski

    Biden says the sanctions were meant to “cripple” Russia’s economy. The full effect of the sanctions hasn’t been felt yet inside Russia, but the ruble has already cratered and tens of thousands of Russians stand to lose their jobs as Western companies pull out.

    Steven Erlanger

    Biden says “our weapons are flowing into Ukraine as we speak.”

    Aurelien Breeden

    Asked how the West might retaliate if Russia launched a chemical attack in Ukraine, President Emmanuel Macron of France said, “We are preparing, we are conducting work, but I will not make any red lines explicit on this topic.” He was speaking at a news conference in Brussels after the meetings of NATO and G7 members.

    Patricia Cohen

    Here’s how Putin’s demand for ruble payments for gas could play out.

    President Vladimir V. Putin’s demand on Wednesday that “unfriendly countries” like the United States, Britain and the European Union members pay for Russian natural gas in rubles has raised questions as to whether such a move would lead to renegotiation of some contracts.

    Robert Habeck, the German minister for the economy and climate, responded by saying that the demand amounted to a breach of contract. And Francesco Giavazzi, an economic adviser to Italy’s prime minister, Mario Draghi, said at a Bloomberg Capital Market Forum in Milan: “My view is that we pay in euros because paying in rubles would be a way to avoid sanctions, so I think we keep paying in euros.”

    Mr. Putin’s demand would blunt the effectiveness of sanctions over the invasion of Ukraine that are directed at undermining the value of Russia’s currency. Requiring buyers to pay in rubles would mean an increase in the demand for the currency, which, in turn, would help prop up its value.

    The sanctions have driven down the value of the ruble as people have frantically rushed to turn their rubles into a more stable currency, like the dollar or the euro.

    Vinicius Romano, a senior analyst at the consulting firm Rystad Energy, wrote in a market note on Thursday that “Putin has raised issues that go beyond the energy sector. With this he attempts to challenge the dominance of the euro and U.S. dollar currencies.”

    “Nevertheless, it is unlikely that alternative currencies will be implemented in existing contracts,” he added. “Requiring payments in rubles will force Western companies to negotiate with sanctioned banks.”

    David L. Goldwyn, who served as a State Department special envoy on energy during the Obama administration, said, “The Russians are playing a bit of a game of chicken in order to force gas buyers to prop up the ruble.”

    “Buyers could refuse, and the Russians would be forced to give up sales or accept payment in the currency provided by the contract,” he added. “But it’s a serious risk for the buyers as well to refuse.”

    Alan Rappeport

    The U.S. leveled new sanctions on Russia’s Parliament and defense companies.

    The United States hit Russia with a new round of sanctions on Thursday, targeting more than 300 members of its Parliament and dozens of defense companies, while moving to restrict Russia’s ability to use gold reserves to prop up its currency.

    The actions, which came in conjunction with new sanctions from Western allies, were the latest attempt to inflict economic pain on President Vladimir V. Putin of Russia for his invasion of Ukraine. In addition to imposing new sanctions, the U.S. moved to curtail Russia’s ability to evade existing restrictions on its central bank and major financial institutions. There had been concerns that Russia was finding ways to stabilize the ruble and rebuild its currency reserves.

    “The United States, with our partners and allies, is striking at the heart of Russia’s ability to finance and carry out its warfare and atrocities against Ukraine,” Janet L. Yellen, the Treasury secretary, said in a statement.

    The sanctions were announced as President Biden met with world leaders at summits in Brussels focused on the war in Ukraine.

    Senior Biden administration officials said on Thursday that the sanctions had taken a severe toll on Russia’s economy and cited forecasts projecting that the Russian economy would contract by 15 percent this year, wiping out 15 years of gains. They also pointed to estimates that more than 200,000 people had left Russia in the last month, accelerating a “brain drain.”

    The new sanctions target 328 members of the State Duma, the lower house of Russia’s Federal Assembly. They also include Russian defense companies such as Tactical Missiles Corporation JSC, which makes weapons systems.

    As part of the effort to put financial pressure on Mr. Putin’s allies, the U.S. said it was sanctioning Herman Gref, the president and chairman of Sberbank, one of Russia’s largest banks. The U.S. imposed sanctions on Sberbank last month.

    The Treasury Department is taking aim at alternative assets that Russia could use to support its economy. It issued new guidance on Thursday to make clear that transactions involving Russia’s $130 billion of gold reserves were also subject to U.S. sanctions. Russia built up its gold war chest in recent years to help blunt the impact of sanctions by allowing its central bank to use the precious metal to buy currency or secure loans.

    The U.S. is working to close that loophole by threatening sanctions on anyone that facilitates such transactions. The Treasury Department guidance included anyone “determined to be responsible for or complicit in, or to have directly or indirectly engaged or attempted to engage in” the circumventing of sanctions, including through assets like gold.

    The Biden administration officials said they had seen reports that suggested that Russia was trying to use its gold reserves to prop up the ruble, and that the U.S. and its allies were shutting down Russia’s ability to use gold to circumvent sanctions.

    The warning came a day after Ms. Yellen spoke with a bipartisan group of senators about proposed legislation to impose sanctions on Russian gold. They said that Russia was laundering money through gold by buying and selling it for high-value currency.

    The senators Ms. Yellen had met with — Senator Angus King, an independent from Maine; Senator John Cornyn, Republican of Texas; Senator Bill Hagerty, Republican of Tennessee; and Senator Maggie Hassan, a Democrat from New Hampshire — praised the move by the Treasury on Thursday.

    “In order to limit the effects of Russia’s billions in gold assets, we must keep up the pressure and close any possible escape hatch Putin and his cronies will use to help fund their unconscionable war,” they said in a joint statement. “It is important that the Treasury Department has heeded our calls and taken action to help prevent Russia from selling off its gold.”

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    Peter Robins

    Here’s who is meeting at which summit.

    The three groups President Biden is meeting with in Brussels on Thursday all play key roles in global power politics, with overlapping aims, memberships and histories.

    Here’s a quick guide to how they fit together.

    NATO and the European Union both have their headquarters in Brussels and their origins in the years after World War II, but the differences between them are important. NATO was built as a military bulwark against Soviet power, while the European Union is a political and economic bloc that grew from efforts to unite the formerly warring nations of Western Europe through trade.

    Twenty-one countries now belong to both, including a swath that once fell under the Soviet sphere of influence. But the 27 E.U. members include several countries that have stayed outside NATO, often because of traditions of neutrality, like Austria, Ireland and Sweden. The 30 NATO members include the United States, by far its dominant military partner, and Canada, alongside several countries that have left or declined to join the European Union (Britain, Iceland, Norway) or have applied to join it (Albania, Montenegro, North Macedonia, Turkey).

    The Group of 7, the other group holding a summit on Thursday, was formed during the economic upheavals of the 1970s to facilitate discussions between the leaders of the most powerful market economies; it now includes European Union leaders, alongside those from Britain, Canada, France, Germany, Italy, Japan and the United States.

    Gaia Pianigiani

    Pope Francis said that the “shameful war” in Ukraine was the result of “the old logic of power that still dominates so-called geopolitics.” He called increased defense spending by Western nations “madness,” saying that more arms and sanctions wouldn't solve the conflict and urging a different kind of international relations built on caring rather than on economic and military power.

    Matina Stevis-Gridneff and Monika Pronczuk

    NATO boosts its readiness, and Ukraine’s, for any possible Russian use of weapons of mass destruction.

    BRUSSELS — NATO allies agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with the fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or even nuclear weapons, and the alliance was increasing its own preparedness for any such event, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said on Thursday.

    Mr. Stoltenberg, who was speaking to reporters after a NATO summit in Brussels on Thursday, said that the alliance was worried Russia might deploy chemical or biological weapons — which are banned by international treaty — because it appeared that Moscow was creating a false narrative that the West was about to use them.

    “We are concerned partly because we see the rhetoric and we see that Russia is trying to create some kind of pretext accusing Ukraine, the United States and NATO allies for preparing to use chemical and biological weapons,” he said, “and we have seen before that this way of accusing others is actually a way to create a pretext to do the same themselves.”

    President Biden attended the NATO summit, the first in a series of back-to-back summits with allies in Brussels on Thursday.

    Mr. Stoltenberg said that the alliance would offer Ukraine detection equipment, protection and medical support, as well as training for decontamination and crisis management to deal with the impact of any use of weapons of mass destruction. Such efforts would include civilian and military experts measuring radiation or chemical isotopes levels.

    “We are also enhancing allies’ preparedness and readiness for chemical, biological and nuclear threats,” Mr. Stoltenberg said.

    The alliance’s top military commander, Gen. Tod D. Wolters, “has activated NATO’s chemical, biological, radiological and nuclear defense elements,” he added, “and allies are deploying additional chemical and biological and nuclear defenses.”

    That step means that NATO teams expert in detecting and dealing with contamination after a chemical, biological, radiological or nuclear attack are placed on increased alert, from previously being on standby, to facilitate early detection should such an attack take place. Mr. Stoltenberg pointed out that the use of such weapons inside Ukraine could contaminate neighboring NATO members.

    “Many people fear that Russia will use such weapons and accuse Ukraine of doing it, so it is important to precisely determine who, where and when did it so there’s no ambiguity,” said Gustav Gressel, a senior policy fellow at the European Council of Foreign Relations.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

    Publié le : 24/03/2022 - 19:42

    Leela JACINTO

    Préservant ses intérêts économiques, l'Inde, alliée historique de la Russie, refuse toujours de condamner l'invasion de l'Ukraine. Un mois après le début de la guerre, le pays se trouve pris en porte-à-faux, écartelé entre une pression occidentale grandissante, notamment des États-Unis, un partenaire stratégique dans le Pacifique, et la peur de voir Moscou se rapprocher de ses ennemis, la Chine et le Pakistan.

    Depuis un mois, la guerre en Ukraine domine les agendas diplomatiques. États-Unis, Union européenne, Japon… Chaque jour apporte son lot de sanctions et de nouvelles condamnations contre la Russie. Dans ce ballet diplomatique, l'Inde semble cependant décidée à rester en retrait et à éviter le sujet à tout prix.

    Dernier exemple en date : lors d'un sommet bilatéral organisé entre l'Inde et l'Australie lundi 21 mars, le Premier ministre australien Scott Morrison a ouvert la réunion en évoquant "la très inquiétante toile de fond de la guerre en Europe" et a dénoncé "l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie". Narendra Modi, lui, s'en est tenu à des considérations touchant au commerce, aux technologies ou encore au cricket, sans jamais évoquer le dossier ukrainien.

    L'Inde s'est aussi abstenue lors des cinq votes organisés à l'ONU visant à condamner l'attitude de Moscou, notamment dans le cadre d'une résolution du Conseil des droits de l'Homme exigeant une enquête indépendante sur les violations commises par la Russie en Ukraine.

    Ainsi, si la guerre en Ukraine a amené certains pays comme l'Allemagne à bouleverser leurs politiques diplomatique et de défense, l'Inde, elle, semble vouloir à tout prix maintenir son cap en ménageant ses partenaires occidentaux tout comme son allié russe. Le conflit s'enlisant, sa position pourrait cependant vite devenir intenable.

    Un pays "non aligné"

    Pendant la Guerre froide, l'Inde a été l'un des membres fondateurs du Mouvement des non-alignés (MNA), ces pays qui refusaient de s'aligner officiellement avec les États-Unis ou l'URSS. Aujourd'hui, ce mouvement s'efforce toujours de maintenir cette posture. Pour l'Inde, cela signifie qu'il ne faut se détourner d'aucun pays mais aussi ne pas s'engager dans une quelconque alliance militaire ou interférer dans des conflits étrangers. Depuis la fin de la Guerre froide, New Delhi entretient donc des relations commerciales étroites avec la Russie. Mais cela ne l'a pas empêché de se rapprocher aussi des États-Unis ces dernières années.

    Ainsi, sur les 35 pays qui se sont abstenus lors du vote à l'ONU, le 3 mars, appelant à la fin immédiate de l'invasion de l'Ukraine, tous les pays – à l'exception de la Chine – sont membres du MNA.

    "Nous sommes face à l'un des cas les plus graves d'agression par un pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", dénonce auprès de France 24 Michael Kugelman, expert de l'Asie du Sud au Wilson Center, aux États-Unis. "Pourquoi une trentaine de pays ont-ils refusé de condamner l'invasion russe ? La réponse est simple : parce qu'il n'était pas dans leur intérêt de voter en faveur de cette résolution. Au final, ce sont les intérêts, et pas la morale, qui guident les décisions de politique étrangère."

    Du pétrole et des armes

    En retrait les premiers jours de l'invasion russe, New Delhi a franchi un pas supplémentaire le 9 mars. Au moment où les sanctions économiques occidentales commençaient à être ressenties à Moscou, la ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, a annoncé, devant plusieurs médias, que la Russie avait fait une "offre ouverte" à l’Inde pour la vente de pétrole brut à un prix réduit. Une offre séduisante qui s'est conclue, dix jours plus tard, par l'achat de 5 millions de barils de pétrole brut à prix cassé. La transaction s'est faite en roupies converties en roubles pour contourner les sanctions occidentales.

    Mais c'est surtout dans le domaine de la défense que l'Inde est dépendante de la Russie. "Moscou est historiquement le premier fournisseur d'armes de New Delhi, avec qui il procède aussi à de nombreux échanges de technologies", explique auprès de France 24 Avinash Paliwal, professeur de relations internationales à la School of Oriental and African Studies (Soas) de l'Université de Londres. Et d'insister : "Les forces armées indiennes sont majoritairement équipées d'armements russes."

    La Russie est le premier exportateur d'armes au monde après les États-Unis : elle représente près de 20 % des exportations mondiales entre 2017 et 2021, d'après l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Et l'Inde, à elle seule, recueille 28 % de ces exportations russes.

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    Et si, depuis quelques années, l'Inde tente de diversifier son approvisionnement, se tournant notamment vers la France, Israël et les États-Unis, elle reste fortement dépendante de Moscou. Au total, d'après les données collectées par l'ONG américaine Stimson, environ 85 % de l'arsenal indien actuel provient ainsi de l'ancienne Union soviétique ou de la Russie.

    "La Russie fournit des armes à des prix avantageux. Prenez par exemple le système de défense antimissile S-400 que New Delhi considère comme essentiel pour sa sécurité nationale. Aucun autre pays n'est disposé à proposer une meilleure offre", explique Michael Kugelman.

    La peur face aux ennemis pakistanais et chinois

    "L'Inde est actuellement confrontée à une double menace, celle de la Chine et celle du Pakistan", poursuit le spécialiste. "Elle a donc une forte demande en équipements militaires pour dissuader Pékin et ne peut pas se permettre de refuser les importations russes."

    D'autant plus que la guerre en Ukraine fait naître une nouvelle inquiétude, celle de voir Moscou, conforté en Afghanistan depuis la prise de pouvoir par les Taliban en août 2021, renforcer ses liens avec le Pakistan. Le 24 février, premier jour de l'invasion de l'Ukraine, le Premier ministre pakistanais était d'ailleurs en visite au Kremlin. Et alors que les condamnations de la communauté internationale s'enchaînaient devant la vision des troupes russes passant la frontière, Imran Khan assurait qu'il était "excitant" de se trouver dans la capitale russe.

    L'Inde craint aussi que la Russie, isolée en raison des sanctions économiques, ne se rapproche de son ennemi chinois. "Voir un allié important, la Russie, devenir dépendant économiquement et diplomatiquement d'un adversaire – la Chine – n'est pas à l'avantage de New Delhi", analyse Avinash Paliwal. "Avec la guerre en Ukraine, les liens sino-russes ont pris une nouvelle tournure, et cela se fait au bénéfice de la Chine."

    Perdre un allié dans l'Indopacifique

    Si l'Inde dépend militairement de la Russie dans sa lutte contre la menace chinoise, c'est aussi cela qui l'avait poussée à se rapprocher des États-Unis et devenir un membre de l'alliance informelle du Quad. Ce groupe, qui comprend également l'Australie, le Japon et les États-Unis, se concentre sur la région Indopacifique et a l'ambition d'être un contrepoids à Pékin.

    Et si la guerre en Ukraine risque de jeter Moscou dans les bras de Pékin, elle risque également de détourner les États-Unis du théâtre indopacifique, selon Michael Kugelman. "Elle pourrait inciter Washington à dévaloriser la menace chinoise et à se concentrer sur l'Europe. L'Inde ne veut pas de cela", explique-t-il.

    À ce jour, l'Inde est le seul membre du Quad qui n'a pas condamné l'invasion russe. Les quatre pays "ont des points de vue très différents sur la question russe et c'est l'un des rares désaccords politiques au sein du groupe", précise-t-il.

    En maintenant ses relations avec la Russie, New Delhi risque ainsi de froisser son allié américain. "L’Histoire se souviendra de quel côté l'Inde se tient dans cette guerre", a mis en garde Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, après l'annonce de l'achat des barils de pétrole.

    Un rôle de médiateur ?

    Pour Michael Kugelman, l'Inde pourrait se sortir de ce piège diplomatique en adoptant la voie de la médiation. "Je pense que l'Inde est bien placée pour jouer le rôle de négociateur. Aucun des autres pays qui ont proposé leur médiation – Israël, la France ou la Turquie – n'a le genre de relations profondes que New Delhi entretient avec Moscou", estime-t-il.

    "L'Inde est sensible aux critiques selon lesquelles elle ne pèse pas assez lourd sur la scène internationale. Si elle accepte de jouer le rôle de médiateur, et peut aider à mettre fin à la guerre, elle montrerait sa capacité à faire des choses importantes et significatives dans le monde." Mais là encore, prendre ce rôle de médiateur signifierait s'écarter de sa politique de non-interférence dans les conflits étrangers.

    Cet article a été traduit de l'anglais par Cyrielle Cabot, l'original est à retrouver ici.

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    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    INTERVIEW

    Guerre en Ukraine : derrière sa neutralité, le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie

    CARNET DE ROUTE

    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Le Monde

    Fiscalité : comment sont imposées les SCPI

    Les revenus tirés des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) sont taxés comme des loyers perçus en direct, dans le cadre de la location classique d’un bien immobilier non meublé. Et elles comptent pour l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

    Les dividendes que versent régulièrement les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) aux investisseurs, les « porteurs de parts », sont issus de la location des immeubles qu’elles gèrent. Ils sont donc, à ce titre, considérés comme des revenus fonciers. Pour les épargnants, l’imposition de ces derniers peut prendre deux formes.

    A la triple condition d’être déjà propriétaires d’un bien locatif, d’en percevoir des revenus fonciers et de toucher chaque année un total de loyers et de revenus issus de leurs SCPI de moins de 15 000 euros (avant imputation des charges et des intérêts d’emprunt), les particuliers sont soumis par défaut au régime du microfoncier.

    Il permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 30 % sur l’intégralité des revenus fonciers bruts. Les 70 % restants sont intégrés aux autres revenus (salaires, pensions de retraite, etc.) et imposés au barème classique de l’impôt sur le revenu. « Ces revenus fonciers sont en outre soumis chaque année aux prélèvements sociaux de 17,2 % », rappelle Olivier Rozenfeld, consultant senior pour le groupe Harvest.

    Ces SCPI qui ouvrent droit à des avantages fiscaux

    Ceux qui ne répondent pas aux critères précédemment énoncés, ou qui décident de renoncer au microfoncier, sont imposés au régime réel. Dans ce cas, ils déduisent des revenus fonciers bruts qu’ils encaissent l’intégralité de leurs charges (frais de gestion, intérêts d’emprunt, etc.). Le solde restant étant ensuite imposé avec leurs autres revenus au barème classique, avec en plus, les prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Plus-values exonérées après trente ans

    Petite subtilité pour les SCPI investissant dans des actifs localisés à l’étranger : pour éviter que les revenus tirés de ces biens ne subissent une double taxation (ils ont déjà été fiscalisés dans le pays où est situé l’immeuble), ils ne génèrent pas d’impôt supplémentaire en France pour les porteurs de parts. Et comme il s’agit de revenus de source étrangère, ils échappent aussi aux prélèvements sociaux.

    Attention, ces revenus entrent quand même dans la base taxable des épargnants : ils peuvent donc, mécaniquement, faire grimper leur tranche marginale d’imposition.

    Immobilier : qui doit payer l’impôt sur la fortune immobilière ?

    Au moment de la revente, le régime de taxation classique des plus-values immobilières s’applique : si les parts sont cédées plus cher qu’elles n’ont été achetées, la différence est soumise à une taxation forfaitaire de 19 % au titre de l’impôt sur le revenu, et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Toutefois, à partir de la sixième année de détention, un abattement est appliqué sur la base taxable. Il y a deux barèmes.

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    Le Monde

    Voitures de collection : les « Young Timers » sur les chapeaux de roues

    Ces automobiles, produites dans les années 1980-1990, en édition limitée ou par de grands constructeurs, connaissent un engouement fort auprès d’une nouvelle génération de collectionneurs.

    Les spécialistes s’accordent sur au moins un point : l’appellation « Young Timer » désigne des voitures fabriquées à partir des années 1980. Savoir où elle s’arrête est plus compliqué.

    Pour Paul-Emile Coignet, spécialiste automobile de la maison de ventes Aguttes, il existe en fait deux classifications : « Légalement, une voiture doit avoir trente ans d’âge pour obtenir une carte grise de collection qui lui permet de rouler à peu près partout, en s’affranchissant des règles Crit’Air. Cela limiterait donc les Young Timer aux années 1980 et 1990, mais, pour les amateurs de voitures anciennes, une Young Timer peut dater des années 2000. » Quoi qu’il en soit, elles captent une nouvelle génération de collectionneurs, qui ont entre 40 et 60 ans, et sont en général peu intéressés par les véhicules plus anciens, devenus pièces de musées.

    Lors de la vente Bonhams du 3 février, maintenue malgré le report du salon Rétromobile à la mi-mars, quelques bolides ont illustré par de belles enchères la bonne santé de ce marché : une Jaguar XJ220 de 1994, fabriquée à moins de 350 exemplaires, a atteint 335 000 euros, et la Bugatti EB110 de 1996, avec 10 000 kilomètres au compteur, 1 817 000 euros. « C’est un nouveau record du monde pour la Bugatti, et ces deux modèles cochaient toutes les cases, se félicite Paul Gaucher, spécialiste automobile au département Europe de la maison de ventes anglaise. Ce sont des modèles qui ont marqué leur époque et fait rêver de jeunes conducteurs qui peuvent aujourd’hui se les offrir. »

    Ces montres de luxe dont la cote s’envole

    Un rêve qui peut être bien plus accessible si l’on s’intéresse à des voitures plus courantes de l’époque. Pour exemple, la collection de Richard Romagny, ancien pilote du Dakar, dispersée le 22 novembre 2021 par Artcurial. Elle a invité les amateurs à une véritable traversée dans l’histoire des voitures populaires : une Peugeot 205 GTI 1,6 l adjugée 26 000 euros, une BMW Z3 2,8 l coupé 32 000 euros ou une Citroën Dyane 6, vendue 16 000 euros…

    Ferrari toujours mythique

    « Ces voitures sont encore très nombreuses sur le marché, analyse Paul-Emile Coignet, la valeur se joue donc sur les détails, l’historique, le kilométrage, la couleur, la configuration, une éventuelle préparation mécanique particulière… Lorsqu’elles sont un peu particulières, la cote monte. » Il cite le cas des Peugeot 205 Turbo 16, modèles sportifs du début des années 1980. Il en existe une version, appelée « série 200 » fabriquée à 200 exemplaires seulement (nombre minimal pour qu’un constructeur puisse faire courir sa voiture en rallye). « Nous la vendions 150 000 euros avant 2018, elle est maintenant estimée à 250 000 euros, et la dernière présentée en vente a fait 412 000 euros. »

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    Le Figaro

    Afghanistan: voyage au pays des talibans

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    REPORTAGE - De Kaboul à Bamiyan, puis à Kandahar et dans le Helmand, nos reporters ont parcouru des centaines de kilomètres sur les routes afghanes. Entre rencontres officielles et personnelles, ils racontent ce pays qui vit en apesanteur depuis la prise du pouvoir par le mouvement islamiste, en août 2021.

    Jean-Marc Gonin

    Depuis la chute de ­Kaboul le 15 août 2021, sept mois se sont écoulés. Sept mois durant ­lesquels l'Afghanistan n'a cessé de s'enfoncer dans la crise. Nouveaux maîtres du pays, les ­talibans se sont emparés de tous les pouvoirs, écartant les femmes de la vie active et congédiant des cohortes de militaires et de fonctionnaires.

    À lire aussiÀ Kaboul, la terreur talibane jusqu'au bout du désespoir

    Le pays vit en apesanteur. Ostracisé, frappé par des sanctions, privé de ­reconnaissance internationale, l'Afghanistan des talibans est pris au piège. Ces « étudiants en religion » tentent de convaincre le visiteur qu'ils ont ramené la paix et la sécurité, et qu'ils n'ont pas l'intention de restaurer le ­régime qu'ils imposèrent entre 1996 et 2001. Au chapitre de la paix, on peut leur faire (temporairement ?) crédit : nous avons pu emprunter des routes et sillonner le pays avec une ­facilité ­inédite depuis 1979.

    La sécurité est une tout autre ­affaire. Dans les premières semaines du nouveau pouvoir, des dizaines d'exécutions sommaires ont eu lieu. Depuis lors, leurs dirigeants tentent de réfréner la violence. Ils savent que le monde extérieur ­observe et qu'en cas de ­rechute, l'Afghanistan ne recevra aucune aide ni n'accédera à ses milliards gelés.

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    Deux semaines après notre ­visite, pourtant, l'une des deux femmes activistes que nous avions rencontrées à Kaboul, dans un café où elles étaient venues à visage découvert malgré nos craintes pour leur sécurité, a reçu la ­visite de talibans. Déjà brièvement ­interpellée puis relâchée après une ­manifestation à l'automne dernier, elle a reçu, cette fois, deux balles dans une jambe. Elle vit désormais cachée.

    Jour 1 : hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan

    Les formalités d'accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères ont pris moins d'une heure. On nous a délivré le sauf-conduit nécessaire pour sillonner le pays.

    Avant de nous mettre en route le ­lendemain, nous nous rendons à l'hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan, le plus important de Kaboul. Le Dr Abdulrahim, chirurgien ­orthopédiste, nous reçoit. Une tasse de thé à la main, cet ancien interne, diplômé il y a un an, dépeint une situation bien moins tendue qu'avant août 2021. « Nous effectuions 20 à 30 interventions par jour à cause des combats, dit-il. Aujourd'hui, ce ne sont pas plus d'une ou deux, dues à des accidents classiques. »

    Jour 2 : troglodytes à Bamiyan

    Les trois niches sont désespérément vides. Elles ne portent presque plus trace des bouddhas détruits à l'explosif en 2001. La falaise où ils se dressaient est criblée de trous : des habitations troglodytes. À Bamiyan, elles hébergent les plus pauvres. Habib, 60 ans, est de ceux-là. Pour 50.000 afghanis (570 $), il a fait creuser un trou. Il y a sept ans, ce chiite ­hazara avait quitté l'Afghanistan pour l'Iran. Immigré clandestin, il avait trouvé du travail à Ispahan. Sa famille l'avait rejoint. Pendant cinq ans, ils ont vécu de petits boulots. Soudain, en 2020, les autorités iraniennes les ont renvoyés. Retour à ­Bamiyan. Avec ses économies, Habib a logé les sept membres de sa famille dans cette pièce sombre gagnée sur la ­roche. Il est prêt à n'importe quel ­travail pour nourrir les siens. Mais Bamiyan n'a rien à offrir.

    Jour 3 : visite chez le gouverneur

    C'est un passage obligé. Malgré le ­document reçu à Kaboul, il vaut mieux effectuer une visite au gouverneur de la province où nous nous trouvons. À Bamiyan, il s'appelle ­Abdullah Sarhadi, 55 ou 56 ans - il ne sait pas. Une figure des talibans, ou plutôt une gueule cassée. Il a perdu l'œil droit dans les combats il y a plus de 20 ans. Il était commandant ­militaire dans la région lors du premier pouvoir taliban. On lui attribue des massacres de Hazaras et la démolition des bouddhas géants. En 2001, quand la coalition internationale a chassé les « étudiants en religion », il a été envoyé quatre ans à Guantánamo.

    À lire aussiEn Afghanistan, les talibans incapables de faire régner l’ordre et la justice

    Le mollah Sarhadi signale qu'il n'a pas de temps à perdre avec des reporters français. Il nous a fait ­attendre une heure devant une tasse de thé et des fruits secs, mais il expédie nos questions en dix minutes. « La sécurité est assurée à ­Bamiyan ; les Hazaras ne sont pas persécutés ; les talibans aident la ­population ; on va bientôt payer les fonctionnaires ; l'économie se porte normalement. » Comment dit-on langue de bois en pachtoun ?

    Jour 5 : au palais du gouverneur de Kandahar

    Au bout de 14 heures de route harassante, nous sommes arrivés la veille au soir à Kandahar, la grande cité des Pachtouns afghans. Des ­chaînes du centre de l'Afghanistan aux plaines du Sud, on change aussi de géographie. Mais on grelotte ici aussi. Les hommes se blottissent dans d'amples châles chocolat tandis que les femmes ont passé des ­vêtements chauds sous leur inévi­table burqa. Contrairement à ­Bamiyan ou Kaboul, ici, aucune ne montre son visage.

    Visite au palais du gouverneur. ­Celui de Kandahar est spectaculaire. Vaste bâtiment blanc agrémenté d'une ­colonnade et précédé d'un grand jardin, il date de la colonie britannique. Les talibans y ont marqué leur territoire : au sommet d'un mât de plusieurs dizaines de mètres de haut, flotte un drapeau des talibans « king size ». De part et d'autre, 28 fanions identiques hissés sur des hampes plus modestes encadrent la gigantesque bannière.

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    Le gouverneur n'ayant pas le temps, c'est son adjoint, Molawi Ayatullah Mubarak, qui nous reçoit. Dans son antichambre, une dizaine de quémandeurs attendent. L'excellence nous fait entrer juste après avoir présenté ses condoléances à la famille d'une femme abattue dans un rick­shaw par un taliban en faction sur un barrage. Il leur a promis que le cou­pable, mis sous les verrous, serait puni. Le vice-gouverneur a 44 ans. Son ton et ses manières diffèrent de l'attitude du mollah de Bamiyan. Il essaie de nous convaincre que les ­talibans sont là pour le bien du peuple. Son offensive de charme est transparente : il espère que les ­médias étrangers contribueront à la levée des sanctions. « Après des ­années de guerre, souligne-t-il, nous avons ­ramené la paix. Pourquoi nous interdit-on l'accès aux ressources placées dans des banques étrangères ? »

    Avant de le quitter, nous lui demandons - sans illusion - s'il serait possible d'accompagner les talibans lors d'une patrouille ou d'une mission. Prudent, le vice-gouverneur répond qu'il va voir.

    Jour 5 : la prison de Kandahar

    Le haut mur hérissé de miradors longe la route de l'ouest qui conduit à Herat. Une heure plus tôt, nous avons demandé à entrer dans la prison de Kandahar. Le directeur, Saïd Akhtal Mohammad Agha, 40 ans, nous attend. Il est ­novice : il ne dirige la maison d'arrêt que depuis deux semaines. Auparavant, il faisait du prosélytisme pour les talibans dans les villages. Débonnaire, il parle sans filtre des 1950 détenus que contiennent ses cellules réparties en cinq secteurs : les toxicomanes, les ­criminels, les détenus politiques, les femmes sans enfants et les femmes avec enfants. Saïd Akhtal garantit que l'établissement est supervisé par la Croix-Rouge et que les détenus y ­reçoivent nourriture et soins.

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    Sa fierté, c'est la lutte contre la toxicomanie, une obsession des talibans. Les 1500 drogués constituent la ­majeure partie des personnes ­incarcérées. Selon le directeur, les ­cures de sevrage sont d'une efficacité sans égale. Il nous guide vers le bâtiment des toxicomanes. Nous découvrons un espace où convergent trois voûtes closes chacune par une grille. Des hommes amaigris aux yeux cernés s'approchent pour nous parler. Sakharma a 36 ans. Sa famille l'a ­dénoncé il y a quatre mois et demi. Cela fait 14 ans qu'il consomme du haschich. Sous le ­regard d'un maton, il assure que les conditions de détention sont bonnes et qu'il parvient à décrocher de la drogue. « J'ai le droit de sortir, dit-il, mais je préfère rester ici pour éviter les tentations en ville. » Sous les voûtes sombres et froides, on aperçoit les portes des cellules qui contiennent chacune 20 détenus. Les trois blocs peuvent accueillir jusqu'à 600 prisonniers chacun. Thérapie de choc.

    Jour 6 : au service pédiatrique

    Avec son bonnet gris rayé, sa longue barbe poivre et sel et ses yeux rieurs dissimulés derrière des lunettes ­fumées, le Dr Mohammad Sadiq respire la bienveillance. Il dirige le service de pédiatrie de l'hôpital régional de Kandahar où il exerce depuis 16 ans, dont 8 comme patron. Et en ce mois de février, il ne sait plus où mettre les patients. Ils sont 244 pour une capacité de 155 lits. « Plusieurs facteurs se combinent, explique le ­pédiatre. Nous récupérons des enfants en très mauvais état parce que les ­parents avaient peur de les amener ici à cause des combats. Leurs pathologies se sont donc aggravées. Et puis, ces derniers mois, c'est la malnutrition qui frappe. » En tout, 36 enfants hospitalisés au deuxième étage sont sous-alimentés.

    Dans la salle des admis­sions, une mère vêtue d'une burqa crème tient un bébé de quelques mois au visage décharné, coiffé d'un bonnet. Au-dessus de ses pommettes saillantes, ses yeux bruns paraissent totalement disproportionnés. « Cet enfant est dans un état critique, estime immédiatement le Dr Sadiq. Pas sûr que nous parviendrons à le sauver. »

    Jour 6 : justice coutumière en pleine nature

    Contre toute attente, le ballon d'essai lancé chez le vice-gouverneur a marché. Un coup de fil nous prie de ­rejoindre une escouade de talibans sur la route de l'aéroport. Sur place, trois 4 x 4 remplis d'hommes barbus et armés s'apprêtent à nous conduire vers un village où un juge coutumier va rendre un arbitrage entre deux tribus pachtounes qui se querellent pour un terrain. L'une veut y semer du blé tandis que l'autre veut le conserver en pâturage.

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    Après deux heures de route et de piste, notre convoi est rejoint par un pick-up vert occupé par des talibans locaux. Sur la zone du litige - une vaste plaine de plusieurs dizaines d'hectares -, les délégations d'anciens des deux tribus partent visiter l'espace conflictuel avec le juge. Une heure plus tard, alors qu'un vent ­glacial balaie la zone, le magistrat s'assoit en tailleur avec les deux délégations. « Vous voyez que nous nous occupons des problèmes de la population, lance un des chefs talibans. Cette querelle durait depuis des ­dizaines d'années. »

    Jour 8 : école coranique à Lashkar Gah

    En route pour Lashkar Gah. À la mi-août 2021, les combats y ont fait rage entre police et talibans. Ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le poste central abrité par de hauts murs. Les policiers ont fini par négocier leur sortie, tête haute, sans se rendre.

    Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures

    À côté de la forteresse imprenable, une bâtisse de couleur beige contient la plus grande école coranique de la ville : la madrasa Abdul Hannan. Pas moins de 850 écoliers la fréquentent : 250 pensionnaires et 600 externes. Les premiers y vivent et y reçoivent l'intégralité de leur ­enseignement, les ­seconds fréquentent l'école publique le matin et viennent ici réciter le ­Coran l'après-midi. Le directeur ­Abdul Hannan l'a ouverte il y a 13 ans. « 50 ou 60 ­talibans sont passés par mon école », avoue-t-il sans enthousiasme. Car, paradoxalement, ce professeur de ­religion n'est pas aimé par les nouveaux maîtres et il le leur rend bien. « Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures, dit-il. Et, ici, les enfants ­suivent aussi des cours de ­matières scientifiques. »

    Il y a quelques mois, les talibans sont ­venus arrêter ce « mal pensant ». Quelques heures plus tard, il a été ­relâché sur ordre d'un chef taliban de Kaboul. Ces différends ne font certes pas d'Abdul Hannan un libéral, mais les vues étroites des talibans ne lui conviennent pas. « J'espère qu'ils vont assouplir leur doctrine », ­rêve-t-il. En attendant, la tradition ­rigoriste est observée dans ses classes : des dizaines de gosses accroupis psalmodient en chœur, des heures durant, des versets du Coran en balançant le buste d'avant en arrière…

    Jour 8 : dans un champ de pavot

    En franchissant la rivière Helmand, on pénètre dans le district de Nawa. C'est une mosaïque de parcelles striée par des canaux. Jusqu'ici, ­céréales et cultures vivrières les occupaient. Mais depuis cette année, une plante a refait son apparition : le ­pavot. En nous apercevant, Dastagir, 35 ans, le propriétaire, vient à notre rencontre. « Si vous étiez venus dans un mois, vous auriez vu les fleurs de la première récolte », lance-t-il. Tandis que le précédent gouvernement interdisait le pavot, les talibans, eux, ferment les yeux. 90% de la production mondiale d'opium provient du Helmand et ceux qui en font le négoce ont su graisser la patte des « étudiants en religion ».

    Pour Dastagir, le calcul est vite fait. Cette année, sur son demi-hectare, la parcelle de blé va lui rapporter l'équivalent de 700 $, les légumes 2000 $ et le pavot… 7000 $. Avant de nous quitter, le chef de famille précise qu'il fait vivre 40 personnes sur les revenus de cette terre. Ahmad Jan Popal, le président de la Bost University qui nous a conduits jusqu'ici, nous offre une clé pour comprendre le monde complexe des Pachtouns. « La tribu du district de Nawa soutenait l'ancien gouvernement et bénéficiait par conséquent d'emplois publics. À présent, ils ne touchent plus leur salaire et ne subsistent que grâce à la solidarité familiale. » Pour soutenir tout ce monde, l'opium paie mieux que les courgettes.

    Jour 8 : le conteneur magasin

    Au bord d'un rond-point de Lashkar Gah, un conteneur est apparu en début de semaine. Une planche posée en travers de son ouverture sert de comptoir. Sur quelques étagères posées à la hâte s'étalent des cigarettes, des canettes de soda, des conserves et des paquets de biscuits. Wahidullah, 50 ans, a ouvert ce « magasin » il y a quatre jours en empruntant 50.000 afghanis (environ 500 $) à des proches pour acquérir les quelques articles qu'il vend. Personne ne lui a rien acheté depuis l'ouverture. « Je n'ai plus d'argent, dit-il, il fallait bien tenter quelque chose pour nourrir les miens. » Jusqu'à août 2021, Wahidullah était colonel dans le renseignement militaire.

    Jour 9 : les drogués du cloaque

    Retour à Kaboul. Pour éviter les 13 heures de route, nous avons pris l'avion de Kandahar. En quelques jours, l'ambiance a changé : les talibans ont établi des check-points à chaque carrefour. Ils exigent des automobilistes qu'ils ouvrent le coffre. Ailleurs, ils fouillent maison après maison. Que craint le pouvoir ? Des infiltrations de Daech ? Le retour d'une opposition armée ? Nul ne le sait, mais la tension est palpable.

    La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer

    Dans le quartier de Koti Sangi, sous un large pont qui enjambe un cloaque, c'est la cour des Miracles. Plusieurs centaines de drogués s'entassent dans la pénombre. Au bord de l'eau pestilentielle, un cadavre gît, dissimulé sous une couverture. « Il y en a trois autres un peu plus loin », explique Jawadi, 34 ans. Visage émacié marqué de profonds cernes bleutés, cet ancien soldat est devenu opiomane voilà trois ans alors qu'il portait encore l'uniforme. Il a quitté sa famille pour dormir sous le pont. « La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer. » Jawadi part en chasse d'un petit boulot pour financer sa dose d'opium qui lui coûte 250 afghanis (3 $). Pourquoi les talibans, si hos­tiles à la toxicomanie, n'interviennent pas ? « Au début, ils sont venus et ont arrêté des drogués, raconte Jawadi. Mais on ne les voit plus. Ils ne s'attaquent plus qu'aux vendeurs. »

    Jour 10 : «T», ancien des services secrets

    « T » nous a donné rendez-vous dans un de ces lieux branchés qui ne ­désemplissaient pas avant le 15 août 2021. Cet établissement, ouvert avec des capitaux turcs, a ­encore de la clientèle. Le gérant a simplement dû séparer les salles entre ­celles pour les hommes et ­celles pour les familles où les femmes peuvent s'attabler. Pour les plus prudes, des boxes semi-fermés sont à disposition. ­Curieusement, on nous a laissés nous installer côté famille. Trois femmes fument la chicha. Quand « T » arrive, il nous prie de choisir une table moins en vue. Sous le gouvernement précédent, il a travaillé dans les services de sécurité et collaboré avec la CIA.

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    « T » n'a pas de mots assez durs sur l'incompétence des talibans. « Cela ne va pas durer, prédit-il, ils sont incapables. » Ce jeune homme diplômé, entre autres, d'études islamiques remâche la défaite du gouvernement précédent. Le retour des talibans l'accable et lui fait honte. Il accuse la soudaine débandade américaine.

    « T » regarde l'arrivée du printemps avec optimisme. « En Afghanistan, on l'appelle la saison des guerres. » Selon lui, dans plusieurs régions, la résistance se prépare dans l'ombre à s'attaquer aux talibans et à renverser le régime. Son regard pétille, il déborde d'énergie en tentant de convaincre ses interlocuteurs. Dit-il vrai ou bien veut-il seulement y croire ? Épuisés, meurtris par des décennies de conflits armés, victimes d'une saignée des ­élites parties en exil, les Afghans, même ceux opposés aux talibans, veulent-ils encore la guerre ? « T » en est sûr. Après deux semaines sur les routes du pays à rencontrer des ­dizaines de pauvres gens accablés et désargentés, nous le sommes beaucoup moins.

    De nos envoyés spéciaux Jean-Marc Gonin (texte) et Pascal Maitre/MYOP (photos) - Édition web par Marie Boetti

    L'Humanité

    L’Ukraine ne peut être la Palestine de la Russie

    Chronique

    Pierre Serna

    Désormais, seule importe l’indépendance de l’Ukraine. Malgré la catastrophe provoquée, la guerre enclenchée, la force de destruction d’un côté, la capacité de résistance toujours négligée par le plus puissant, l’équilibre géopolitique pollué par les intérêts outre-Atlantique, le gâchis de vies humaines de part et d’autre, il faut espérer un cessez-le-feu au plus vite et que cesse la guerre.

    Le jeu diplomatique va révéler une vérité dont les conséquences sont importantes. « Il n’existe pas de révolution sans guerre d’indépendance. » Les trois révolutions de la fin du XVIIIe siècle, celle des États-Unis, celle de la France et celle de Saint-Domingue, qui va donner naissance à Haïti, sont autant le fruit d’un combat d’idées que d’une lutte forcée par les armes. Le concept d’indépendance devient essentiel non seulement pour construire une identité qui fonde une communauté de citoyens mais aussi pour conquérir la dignité dans le champ diplomatique qui garantit l’intégrité d’un espace.

    Toutes différences admises et le contexte si différent à l’esprit, l’Ukraine se trouve face à sa guerre d’indépendance. Il serait étonnant en ce mois de mars 2022 qui voit la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie au bout d’une guerre contre l’expansion coloniale française de ne pas en tirer des enseignements pour l’Ukraine. Contraint à une résistance forcenée, ce pays joue son destin devant les autres nations. Ce ne sont pas une alliance avec l’Otan dont chacun convient qu’elle n’est pas la solution ou une entrée à marche forcée dans l’Europe des marchés qui seront les solutions.

    Il revient aux seuls Ukrainiens d’exprimer le destin qu’ils désirent construire pour leur propre futur. Le concept d’indépendance revient, central dans le rapport de forces à construire avec la Russie. Cela implique, comme chaque fois en histoire, que la puissance a priori plus forte reconnaisse l’indépendance totale du pays qui se libère sur la scène internationale en se donnant des règles pour fonder son modèle de société.

    Cela a été le cas pour les petits États-Unis face à l’Angleterre, pour la France face à l’Europe des monarchies, pour Haïti face à la France de Bonaparte, pour l’Algérie et tant d’autres pays face à leurs colonisateurs. C’est aujourd’hui le combat de l’Ukraine et des Ukrainiens. Affirmer leur indépendance en refusant de devenir un pays satellite, occupé ou colonisé selon une forme nouvelle par la Russie est le sens même de la lutte menée par le peuple ukrainien.

    Ce n’est pas seulement une guerre que mène l’Ukraine, mais une révolution aussi pour son indépendance. C’est le combat de toutes les indépendances, de toutes les libertés passées et à venir qui se joue là.

    Guerre en Ukraine
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    Le Figaro

    Camille Combal: «Je suis devenu animateur un peu par hasard»

    Le présentateur est aux commandes de la saison 3 de «Mask Singer», qui débute le vendredi 1er avril sur TF1, et il multiplie les projets.

    Le Caméléon, la Banane, le Papillon, le Cosmonaute… Quelles célébrités se cachent dans les costumes de la troisième saison de «Mask Singer» ? Pour le découvrir, un quatuor d’enquêteurs inchangé: Kev Adams, Alessandra Sublet, Anggun, et Jarry (qui a, depuis le tournage, quitté la chaîne pour France 2). Camille Combal reste le maître de cérémonie de ce divertissement, qui a réuni 5,3 millions de téléspectateurs en moyenne l’an passé. Rencontre avec l’homme qui monte sur TF1.

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    TV MAGAZINE. - Que nous réserve cette saison 3 de «Mask Singer»?

    Camille COMBAL. - Il y a plein de nouveautés, notamment des soirées avec non pas quatre, mais cinq enquêteurs. On recevra aussi deux stars internationales qui ne resteront qu’une seule émission. Puis sera remis le trophée de l’oreille d’or: après une prestation, les enquêteurs et moi-même mettons dans une enveloppe scellée notre première intuition. Bref, il se passe plein de choses… Notre but, c’est vraiment que les enfants et toute la famille passent un super moment en voyant des personnages complètement fous en train de chanter, et qu’ils mènent leur enquête en même temps.

    Y aura-t-il des grosses surprises dans le casting?

    La seule chose que je puisse dire - car c’est toujours la première question que les gens me posent dans la rue -, c’est que je ne sais pas qui se cache dans les costumes!

    Comment cela s’organise-t-il en coulisses?

    On loue deux studios. Il y en a un par lequel rentrent les célébrités et où se trouvent les loges, et un autre où est tournée l’émission. Les personnalités arrivent masquées au studio et les gens de la prod’ se baladent dans les mêmes tenues - masqués avec la visière et la capuche - pour prêter à confusion. On a l’impression d’avoir 44 célébrités! Par la suite, ils enfilent le costume dans un endroit très fermé et rejoignent le plateau. Jusqu’au tournage, on ne croise donc jamais personne…

    C’est la dernière année de Jarry qui, depuis le tournage l’été dernier, a rejoint France 2. Un mot sur son départ?

    Il m’a prévenu un peu avant. Je lui souhaite bonne réussite sur France 2. Le plus important, c’est qu’il soit heureux là où il va et, si c’est le cas, alors je suis heureux pour lui.

    «J’adore créer, partir d’une feuille blanche ou d’un truc existant, mais en essayant de le renouveler. C’est ce qui me plaît le plus.»

    Camille Combal

    En quatre ans sur TF1, vous avez présenté pas moins de dix émissions différentes…

    Au début, j’avais très peur, car on me disait souvent: «Tu en fais trop.» On peut avoir cette impression, car je fais beaucoup d’émissions différentes, mais qui reviennent très peu. C’est notre choix avec TF1. J’adore créer, prendre des risques, partir d’une feuille blanche ou d’un truc existant, mais en essayant de le renouveler. C’est ce qui me plaît le plus. J’espère que les gens comprennent que c’est pour les surprendre.

    Parmi toutes ces émissions, quelles sont celles qui vous ressemblent le plus?

    «La Grande Incruste» et «Plan C», car c’est de là que je viens. Je suis monté à Paris pour faire du stand-up. Je suis devenu animateur un peu par hasard. C’est super cool de renouer avec ça sur une chaîne comme TF1.

    Comment devient-on animateur «par hasard»?

    Avec beaucoup de chance. Je suis venu à Paris pour amuser les gens, rigoler et faire des sketchs. Par des rencontres, j’ai été amené à faire un peu de radio, puis de la télé. C’est cool, je m’éclate, mais ce n’était pas le parcours que j’avais initialement prévu. Du coup, je suis d’autant plus content de vivre tout ça, presque par accident. Je suis un peu une anomalie venue de mes montagnes. Je me rends compte de la chance que j’ai et je savoure chaque minute.

    Avez-vous des tournages à venir concernant «La Grande Incruste»?

    Oui, on va déjà s’incruster dans la campagne présidentielle, car il va s’y passer plein de choses. Puis il y aura HPI , Joséphine , Ninja Warrior

    Suivez-vous la campagne électorale?

    Je suis passionné de politique, donc je regarde. Ma femme n’en peut plus, car je m’endors en regardant les news et je me réveille en écoutant Franceinfo sous la douche. Ma femme a l’impression que je suis porte-parole du gouvernement tellement je suis à fond dans l’actu.

    Dernièrement, TF1 a acquis les droits de «That’s my jam», le jeu télé musical de Jimmy Fallon. Votre nom serait évoqué pour présenter ce format…

    J’ai la chance d’être ténor léger dans la vie, c’est-à-dire qu’en gros ma voix se situe entre celle de Dua Lipa et celle de Patrick Fiori. De là à affirmer que c’est moi qui vais présenter ce programme, je ne peux pas le dire. En tout cas, c’est une belle émission.

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    Avez-vous encore aujourd’hui des envies de scène?

    Ce serait mon rêve! Après, il faudrait que j’aie le temps de l’écrire, de le faire. Il faut aussi partir de chez soi, souvent en tournée. Pour ça, il faudrait que je consulte ma femme et je ne suis pas certain qu’elle soit à fond sur mon envie de tourner…

    Un mot sur Jean-Pierre Pernaut, qui nous a quittés. Quel souvenir gardez-vous de lui?

    Je l’aimais énormément. Quand on se croisait, c’était toujours un mot gentil, de la bienveillance, un conseil… Ça me fait de la peine pour sa famille, et tous ses collaborateurs à TF1. Ma mère m’a tout de suite appelé quand elle l’a appris, c’est comme si on avait perdu quelqu’un de la famille. Ce que les gens voyaient de Jean-Pierre, c’est exactement ce qu’il était dans la vie: un gars vrai, nature et sympa.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Carlos Ghosn veut que la vérité éclate

    Affaire de la Vierge à l’Ile de Ré : deux poids, deux mesures

    Carlos Ghosn : “Le gouvernement français s’est rendu complice des Japonais”

    Panique sur le blé : tous touchés

    Attaques portées contre le régime de l’assurance vie : un risque à la fois fiscal et humain

    Les rendements accusent le coup

    La France en voie de déclassement : ce que le gouvernement veut nous cacher

    La mise en garde d’Agnès Verdier-Molinié sur l’état économique de la France

    France, la grande baisse de tension : « A l’échelle d’un pays, un supplément d’électricité est toujours nécessaire »

    Le Figaro

    Slow Horses: la série d’espionnage revisitée sur Apple TV+

    Adaptée de la saga de Mick Herron, Slow Horses, avec Gary Oldman et Kristin Scott Thomas, notamment, renouvelle le genre très prisé de la série d’espionnage. À suivre dès ce vendredi 25 mars 2022 sur AppleTV+

    Scène d’ouverture: terminal bondé, terroriste présumé, services secrets sur le qui-vive, jeune agent tiré à quatre épingles, interception ratée, course-poursuite dans le dédale des escalators, déflagration, fiasco, 149 morts, 212 blessés, des dégâts chiffrés à 3 millions de livres et un demi-milliard de dommages et intérêts. En cause, la confusion grotesque et dramatique de la couleur d’un t-shirt et d’une chemise. Scène suivante: quartier populaire de Londres, immeuble de bureaux vétuste au fond d’une arrière-cour, bouilloire en panne. Un homme d’âge mûr - vêtements éculés, barbe de trois jours - est réveillé par le bruit de ses propres flatulences. Un autre, plus jeune, celui de l’aéroport, déverse sur le sol le contenu de plusieurs sacs de détritus et fouille, à la recherche d’indices, sans même savoir lesquels ni pourquoi… Kafkaïen.

    L’endroit se nomme Slough House, en français, le bourbier. Jackson Lamb (Gary Oldman), River Cartwright (Jack Lowden) et leurs collègues sont des agents du MI-5 mis au placard pour avoir plus ou moins lamentablement failli dans leur mission. Celle de l’aéroport était un entraînement. Tout de même, River appartient désormais à la catégorie des «Slow Horses», les sous-fifres d’une organisation d’État qui ne sait que faire d’eux. Loin des Kingsman. Plus loin encore du mythique James Bond.

    Une œuvre drôle fondée sur un postulat très sérieux

    Sauf que le jeune River se sent victime d’une terrible injustice et compte bien œuvrer à sa réhabilitation et que Jackson Lamb n’a pas non plus dit son dernier mot… Adaptée du premier tome de la saga d’espionnage à succès du britannique Mick Herron, The Slough House Series, Slow Horses n’est pas seulement une série d’espionnage avec tout ce qu’il convient d’action, d’enjeux géopolitiques majeurs et de mise en cause de la toute-puissance des services secrets sur la scène internationale. Elle fait aussi pour la première la première fois une incursion dans l’univers du second degré et de la comédie noire, par sa construction même autour de déclassés d’un système supposé sans faille. En résulte une œuvre d’autant plus critique qu’elle est drôle, alors même que le nœud de l’intrigue repose sur un postulat très sérieux, à savoir l’enlèvement d’un jeune ressortissant pakistanais par un groupuscule d’extrême-droite. C’est du moins la version officielle.

    La version officieuse se fait jour au fil des six épisodes, des erreurs d’appréciations commises par les pontes du MI-5 et du «réveil» des bras cassés de Slough House. L’écriture est maîtrisée. La réalisation est soignée. L’interprétation est impeccable. En tête, Jackson Lamb - merveilleux Gary Oldman - à mi-chemin entre Stan Laurel et Big Lebowski, suivi de Jack Lowden (Small Axe), Olivia Cooke (Ready Player One), Jonathan Pryce (The Two Popes) et Kristin Scott Thomas, parfaite, comme de coutume, dans le rôle de la patronne de l’organisation.

    À VOIR AUSSI - La bande-annonce de Slow Horses

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    Le Figaro

    Lous and the Yakuza : «Avec la guerre, j'ai appris à parler et à survivre en même temps»

    Étoile de la galaxie belge, cette chanteuse née au Congo a connu la guerre et la pauvreté. À la vitesse du son, ses tubes et ses mélodies l'ont propulsée sur la scène internationale. Rencontre avec une artiste éclectique, également égérie Vuitton.

    Le nom qu'elle s'est choisi pour la scène parle pour elle : Lous, anagramme de soul, la musique de l'âme. En 2019, avec la chanson Tout est gore, Marie-Pierra Kakoma, charismatique chanteuse et auteure-compositrice congo-belge, a enflammé le monde de la musique. Accompagnée de ses «Yakuza» – un groupe composé de danseurs, musiciens et du producteur encensé El Guin­cho (le beatmaker de la chanteuse Rosalía) –, elle a surgi d'une foisonnante galaxie belge qui ne cesse de façonner des talents nommés Stromae, Angèle ou Damso. Auteur de tubes comme Dilemme – 20 millions de streams dans le monde – et de l'album Gore, Lous and the Yakuza s'est imposée comme l'un des phénomènes majeurs de la scène pop, soul et rap internationale avec des mélodies dansantes et un univers tout en vif-argent.

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    Du milieu de son front jusqu'au bout de ses longs doigts court une myriade de petits symboles peints à la main, comme des constellations de messages d'espoir gravés sur sa peau. Lous est élégante et fuselée comme une sculpture en ébène. À 25 ans, c'est une vieille âme dans un corps de jeune femme. Née à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, d'une mère rwandaise et d'un père congolais, tous deux médecins engagés dans l'humanitaire, elle a fait face à toutes sortes d'adversités depuis l'enfance. Elle a fui la guerre au Congo, a vécu séparée de ses parents dans un Rwanda postgénocide. Exilée politique avec sa famille en Belgique, elle a été victime de la pauvreté et du racisme, et s'est même retrouvée à la rue. Jamais, elle ne s'est laissée abattre par le destin : «Je me suis constamment accrochée à mon rêve de devenir chanteuse pour garder la tête hors de l'eau», confie-t-elle. Humaniste, elle contribue au financement de la construction d'hôpitaux en Afrique.

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    Passionnée de littérature, elle a traduit le poème qui a ébloui l'Amé­rique et le monde, The Hill We Climb (La colline que nous gravissons), déclamé par la poétesse afro-américaine Amanda Gorman lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden. Icône féminine et mannequin, elle inspire Nicolas Ghesquière qui l'a choisie comme égérie des campagnes Louis Vuitton. Sa voix, elle, ne laisse pas indemne. Les paroles de ses chansons témoignent de la liberté qu'elle s'octroie : totale, absolue, fol­le. Alors qu'elle fait la navette entre Bruxelles, Paris et Los Angeles pour terminer son prochain album, la chanteuse se confie en exclusivité.

    Je me suis constamment accrochée à mon rêve de devenir chanteuse pour garder la tête hors de l'eau

    Madame Figaro .– De quoi parle Kisé (1), votre nouveau single qui annonce un prochain album ? Lous and the Yakusa.– Kisé est une histoire d'amour, le récit d'une amitié fusionnelle entre deux femmes liées pour le meilleur et pour le pire. Pour exprimer les questionnements de cette relation très intense, j'ai cherché des sons purs, vifs, bruts et des rythmes rapides. Mes inspirations vocales restent les mêmes : Whitney Houston, Céline Dion et la soul. La voix masculine qu'on entend dans les chœurs est celle de El Guincho, qui est très doué pour incorporer des samples afrobeat, dub, tropicália et rock'n'roll.

    Que représentent les symboles qui ornent votre visage et quand avez-vous commencé à les peindre ? À l'école, je faisais des dessins sur mes mains et mes genoux pendant les cours. J'ai commencé à les peindre aussi sur mon visage à mes 18 ans : je n'aimais pas le maquillage, alors j'y traçais ces images qui me faisaient sentir plus forte, plus belle. Je n'ai plus arrêté depuis. Tous ont une signification personnelle. Depuis mon enfance, je suis obsédée par l'archéologie, l'Égypte ancienne, les civilisations maya et inca. Mes dessins sont inspirés par ces cultures, comme par les symboles de mes tribus africaines.

    Quelles sont vos tribus ? J'en ai deux. Je ne citerai pas le nom de ma tribu au Rwanda, car l'appartenance ethnique y a provoqué une guerre terrible. Au Congo, je fais partie de l'ethnie Kalwena, comme on dit en swahili. Selon l'histoire qui m'a été transmise, cette tribu descend d'une femme qui était tombée amoureuse d'un homme originaire d'un autre empire. Pour le protéger, elle lui avait offert un bracelet d'intestins qui symbolisait la force des rois et des reines, et avait mandaté ses frères pour l'aider. L'un d'eux avait alors créé la tribu Kalwena, dont je descends. Je trouve le concept de tribu intéressant, car il témoigne de l'appartenance à une culture. Mais à certaines époques, il n'est que source de séparation et de douleur dans le monde. Je le manie donc avec précaution.

    La guerre a été l'un des premiers apprentissages de ma vie : j'ai appris à parler et à survivre en même temps

    Que connaissez-vous de la douleur du monde ? Je connais le déchirement de la séparation. Je suis née à Lubumbashi et j'ai été séparée de ma mère quand j'avais 2 ans. Pendant la deuxième guerre du Congo, en 1998, ma mère, pédiatre rwandaise, a été emprisonnée à cause de son appartenance ethnique. Mon père, qui est congolais, s'est battu pour obtenir sa libération. Il a réussi à la faire émigrer en Belgique dans un centre de réfugiés, où on l'a rejointe en 2001. La guerre a été l'un des premiers apprentissages de ma vie : j'ai appris à parler et à survivre en même temps.

    Vous avez grandi entre le Congo, la Belgique et le Rwanda. Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ? Au Congo, on vivait dans une grande maison entourée de cinq hectares. Mon père, qui était recteur à l'université de médecine, est obsédé par l'histoire, la transmission, et y a pris des centaines de vidéos de nous. En 2001, on est passés de cette opulence au quartier le plus malfamé de Bruxelles, Saint-Josse. On dormait dans la même chambre. Les voisins haïssaient les Noirs et cultivaient tous les préjugés imaginables sur l'immigration. Ensuite, en 2005, mes parents m'ont dit : «Ta petite sœur et toi allez partir en vacances au Rwanda.» On y est restées six ans ! J'ai été scolarisée à Kigali. C'était après le génocide : on voyait des gens mutilés et des orphelins estropiés partout dans la rue. J'avais 9 ans, je vivais avec ma grand-mère maternelle qui était très dure et le pays me faisait peur. Mes parents, investis dans l'humanitaire, nous ont rejoints. J'ai appris des années plus tard qu'ils avaient dû retourner au Congo, où il y avait la guerre. Mes valeurs ont changé à cette époque : j'ai compris que ma vie à Bruxelles, avec l'eau courante et l'électricité, était un luxe.

    Lous and the Yakuza, la Cover Story

    Comment la musique est-elle venue a votre secours ? Je n'ai pas réussi à m'adapter à la misère autour de moi, mais l'art a joué un rôle compensateur fondamental. Je jouais déjà de la musique – je compose depuis l'âge de 7 ans – et je dessinais. Ces disciplines m'ont sauvé la vie. Je suis rentrée en Belgique à 15 ans et j'ai continué à créer. Je me suis produite dans chaque café qui m'offrait un micro. J'ai commencé à poster des vidéos faites maison sur internet. J'ai tout fait en accéléré. J'ai monté des projets dans l'humanitaire, j'ai vécu seule très jeune dans le but d'être chanteuse, alors que mes parents n'étaient pas d'accord… Je me suis retrouvée SDF, on m'a craché dessus pendant que je dormais dans la rue, c'était horrible. Mon premier album, Gore, porte bien son nom. Mais je suis tenace : c'est ce qui ressort, je l'espère, de ma musique et de mes peintures. Je suis une femme noire qui a réussi toute seule, envers et contre tout. Je suis heureuse si ma trajectoire peut servir d'exemple. Je la raconte en filigrane dans Gore et dans la chanson, Dilemme. J'y parle aussi de colonisation, de solitude, de prostitution.

    Je suis une femme noire qui a réussi toute seule, envers et contre tout

    Vous avez récemment exposé vos tableaux dans une galerie parisienne et à New York – vos œuvres d'art NFT étaient affichées sur un gigantesque écran à Times Square... Quels liens tissez-vous entre la peinture et la musique ? C'est ma première exposition et je suis en train de faire la liaison entre les deux, ce qui est nouveau pour moi. J'avais 21 ans quand j'ai sorti Gore. J'en ai 25 aujourd'hui et j'ai presque fini le deuxième album. Je suis en quête d'une vérité pure depuis mon enfance. La peinture et la musique sont pour moi une manière d'ouvrir les yeux sur la douleur et l'injustice dans le monde.

    Ces thématiques sont au cœur des poèmes d'Amanda Gorman. Vous avez traduit son livre The Hill We Climb dans lequel elle écrit : «Nous ferons de ce monde blessé un monde merveilleux.» Qu'est-ce qui vous touche chez elle ? Amanda Gorman et moi sommes deux auteures habitées par le même amour des mots. Nous sommes aussi deux jeunes femmes noires qui ont vécu les mêmes épreuves : avoir été confrontées à la discrimination, ce qui nous rapproche. Le succès d'Amanda Gorman est dû à l'affirmation d'une égalité universelle entre les hommes. Elle a réussi à la transmettre avec sa prise de parole durant la cérémonie d'investiture de Joe Biden.

    La peinture et la musique sont pour moi une manière d'ouvrir les yeux sur la douleur et l'injustice dans le monde

    Quelle égérie de mode féminine vous fascine le plus ? Je pense à Gia Carangi, une femme merveilleuse qui a été célèbre comme mannequin à la fin des années 1970. C'était une Américaine d'origine italienne et irlandaise : elle était sublime, androgyne, ombrageuse et pleine de créativité. Son destin d'écorchée vive me passionne plus que celui d'autres égéries de mode. Gia était dépendante à la drogue et elle est morte du sida à 26 ans. Malgré sa trajectoire tragique, elle a gardé jusqu'au bout son aura et a réussi à transmettre une combativité. Sa vie a été adaptée à l'écran dans un film avec Angelina Jolie, Anatomie d'un top model (2001).

    Vous êtes vous-même l'égérie de Louis Vuitton. Qu'est-ce qui vous relie à cette maison de mode ? L'histoire que j'ai tissée avec Louis Vuitton est née de ma rencontre simple et douce avec le plus grand créateur que j'ai eu l'occasion de croiser, Nicolas Ghesquière. J'ai apprécié le risque qu'il a pris en me proposant d'être égérie alors que je n'étais pas encore connue. C'est un prestige extraordinaire pour moi d'avoir clôturé deux shows pour Louis Vuitton. J'aime les valeurs de cette maison et la façon dont elle respecte les femmes.

    (1) Kisé (Sony). lousandtheyakuza.com

    Qui sont les trois femmes qui vont présenter la cérémonie des Oscars 2022 ?

    Pour la première fois de son histoire, la cérémonie sera présentée par trois femmes, le 28 mars. Wanda Sykes, Amy Schumer et Regina Hall ont accepté de relever le périlleux défi.

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    Quel personnage Philippine Leroy-Beaulieu va-t-elle incarner dans The Crown ?

    L'actrice d'Emily in Paris a rejoint le casting du show signé Peter Morgan, a révélé le Daily Mail, le samedi 19 mars. Elle y incarnera une dénommée Monique Ritz.

    Le Figaro

    La Grèce achète six Rafale supplémentaires

    Véronique Guillermard

    Athènes a désormais commandé 24 avions de combat français dans le cadre de son effort de défense.

    Six mois après avoir annoncé son intention de commander six Rafale supplémentaires, la Grèce a finalisé une nouvelle commande, ce jeudi, au cours d’une cérémonie organisée à Athènes. Le contrat portant sur six avions de combat neufs a été signé par le vice-amiral Aristidis Alexopoulos, directeur général de l’Armement et des Investissements du Ministère grec de la Défense, et Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation (1), le constructeur du Rafale, en présence de Florence Parly, ministre des Armées, et de son homologue grec, Nikolaos Panagiotopoulos. Ces derniers se sont ensuite rendus à bord du porte-avions Charles de Gaulle, qui fait escale dans le port du Pirée à l’occasion de la fête nationale grecque, le 25 mars. Des Rafale doivent décoller du bateau français, au large de la Crète, pour participer au défilé militaire à Athènes.

    «Ce contrat est une nouvelle marque de confiance du gouvernement grec à l’égard de la France, de Dassault Aviation et du Rafale, qui contribue déjà activement à garantir la souveraineté et l’indépendance opérationnelle de la Grèce, se félicite Éric Trappier. Une fois de plus, je suis honoré de cette confiance renouvelée de l’armée de l’air grecque envers Dassault Aviation, reflétant près d’un demi-siècle de partenariat indéfectible. Je tiens également à assurer les autorités grecques de notre engagement total à répondre pleinement à leurs attentes.»

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    Au total, la Grèce a commandé 24 appareils, dont six ont été livrés en janvier 2021 et convoyés par des pilotes de l’armée de l’air grecque sur la base aérienne de Tanagra. Cette première livraison a donné le coup d’envoi de l’entrée en service opérationnel des Rafale dans l’escadron 332 de l’armée de l’air grecque. Les 12 Rafale, sur les 18 premiers avions de combat (dont 6 neufs et 12 d’occasion récente) commandés en janvier 2021, dans le cadre d’un premier contrat, seront tous livrés à la Grèce d’ici à l’été 2023. Les six appareils acquis hier arriveront au sein des forces grecques à partir de l’été 2024.

    Des avions et des frégates

    Cette nouvelle commande, qui a été assortie de l’acquisition de trois frégates de défense et d’intervention (FDI) auprès de Naval Group (les livraisons sont prévues entre 2025 et 2026), marque un renforcement du partenariat stratégique signé en septembre dernier entre Paris et Athènes. Cette coopération s’était déjà resserrée à l’été 2020 après la décision de la France de prêter main-forte à Athènes, en déployant deux Rafale et deux navires de guerre en Méditerranée orientale pour contrer la Turquie, qui menait des explorations gazières dans des eaux disputées par la Grèce et Chypre.

    Depuis, la tension entre Athènes et Ankara, tous deux membres de l’Otan, est un peu retombée. Même si la Turquie a critiqué plusieurs fois l’accord franco-grec en l’accusant de «menacer la paix et la stabilité» dans la région. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a resserré les rangs au sein des membres de l’Otan, alignés pour soutenir l’Ukraine et lui livrer des armes. La Turquie fournit à Kiev des drones de combat Bayraktar, qui se sont révélés très efficaces pour détruire des blindés, des systèmes de missiles et des camions militaires russes.

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    Athènes entend néanmoins poursuivre son effort de défense en relevant son niveau d’armement afin d’assurer sa sécurité dans un contexte géopolitique de plus en plus instable. C’est pour répondre au besoin urgent de la Grèce et assurer sa suprématie aérienne en mer Égée que la France s’était engagée à livrer rapidement les six premiers Rafale, prélevés sur sa flotte.

    La Grèce a été le premier pays européen et membre de l’Otan à opter pour le Rafale. Depuis, elle a été rejointe par la Croatie, également membre de l’Otan depuis 2009. En mai dernier, Zagreb a porté son choix sur le Rafale pour moderniser son aviation de combat, en achetant 12 appareils d’occasion.

    Avec ce nouveau contrat, le programme Rafale totalise 477 commandes, dont 285 à l’international (dont 25 d’occasion). Il contribue à renforcer l’écosystème Rafale qui associe Dassault Aviation, le motoriste Safran, l’électronicien Thales, ainsi que 400 PME implantées en France.

    (1) Le groupe Dassault est propriétaire du «Figaro».

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les Rafale français font la «police de l’air»

    Un chauffeur de taxi porte plainte contre Tesla France

    Un chauffeur de taxi parisien, en Tesla, avait provoqué un accident mortel en décembre. Il a porté plainte contre la marque automobile pour «mise en danger de la vie d'autrui.»

    Boeing replonge dans la tourmente en Chine

    Un nouveau crash - d’un 737-800 NG de China Eastern - provoque la mort de 132 personnes.

    Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression

    Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.

    Le Figaro

    Les Mille et une vies de Line Renaud: France 3 raconte l’incroyable destinée de la chanteuse

    La chaîne de service public programme un formidable documentaire sur la vie extraordinaire de l’artiste. Signé Mireille Dumas, Les mille et une vies de Line Renaud est une mine d’archives, dont certaines inédites.

    L’actrice, chanteuse et ex-meneuse de revue - qui cumule près de 70 ans de carrière! - s’est confiée face caméra à Mireille Dumas dans Les Mille et une vies de Line Renaud. Résolument optimiste, le film est à l’image de Line Renaud, qui toujours le beau regard franc et les adorables fossettes de sa jeunesse. Elle nous raconte sa folle trajectoire, depuis son enfance dans le Nord, aux années de spectacles à Las Vegas, en passant par sa carrière de chanteuse et de comédienne, sans oublier son engagement sans faille contre le Sida.

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    Les trois femmes de sa vie

    Dès l’âge de sept ans, Line répète à sa mère «il y a quelque chose de mieux ailleurs», comme guidée par le pressentiment de son incroyable destinée. À l’époque, elle est portée par l’affection de sa mère, de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère: «à la maison, on n’avait pas grand-chose à manger mais nous étions heureux car il y avait beaucoup d’amour», nous avait-t-elle confié. «Les trois femmes de ma vie, dit-elle dans le documentaire, je les ai toujours vues les manches retroussées, assurer le quotidien. Alors quand vous êtes élevée comme ça, ce n’est pas du Zola, c’est de la force. Elles m’ont appris le travail, elles m’ont donné la confiance. Ma mère disait toujours: allez, faut regarder devant. J’ai l’impression de marcher sur leurs pas, j’ai leur force, leur énergie. La vie, c’est un combat.»

    Un mariage au-delà de l’amour physique

    Le film raconte aussi une histoire de rencontre, celle de Line et de son mari Loulou Gasté, qui l’a découverte à ses seize ans. Il lui a lancé en la regardant, «vous, vous êtes faites pour chanter le bonheur». Il va plus loin en ayant l’idée de la transformer en «chanteuse qui bouge bien», qui danse et qui joue la comédie. «J’étais très jolie, mais je ne le savais pas…» raconte Line Renaud à Mireille Dumas.

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    Sans tabou, avec une confondante honnêteté, l’artiste explique à Mireille Dumas avoir eu un amant, lorsqu’elle était meneuse de revue à Las Vegas, dans les années 60. C’était Nate Jacobson le patron du Caesars Palace. Peu importe, entre Loulou et elle, l’amour et l’union sont «au-delà de l’amour physique», dit-elle, entre «respect et admiration mutuels». «Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir accompagné Loulou jusqu’au bout et la façon dont j’ai pu l’aider à partir. Et la même chose avec ma mère. C’est probablement les deux choses que j’ai les plus réussies. Eux ont construit ma vie et moi je les ai aidés à finir la leur. Ce qu’ils ont fait pour moi, je sais que je leur ai rendu jusqu’à leur dernier jour. C’est ça ma fierté, ce n’est pas ma carrière.»

    Sidaction, le combat continue

    Le documentaire évoque aussi le farouche combat de Line Renaud contre le Sida. C’est elle qui a eu l’idée d’organiser un gala d’envergure après avoir vu celui, annuel, que présidait son amie Liz Taylor, en 1985. L’année suivante, elle mobilise le monde du spectacle en France, soutenue par Bernadette Chirac et Dalida, entre autres. Le but: recueillir des fonds et aider la recherche. Aujourd’hui, à 93 ans, son combat continue en tant vice-présidente du Sidaction qui débute aujourd’hui jusqu’à dimanche. Demain, France 2 diffusera «Les stars chantent pour le Sidaction» à 21h10, dont le chanteur Vincent Niclo est le maître de cérémonie.

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    Le Figaro

    La réussite exceptionnelle du lycée international de Valbonne, prisé des expatriés de la Côte d’Azur

    REPORTAGE -Planté au sein de la technopole de Sophia-Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, le Centre international de Valbonne propose un collège et un lycée dotés de sections internationales. Cet établissement public se distingue par ses résultats exceptionnels.

    À travers les grandes baies vitrées de son bureau, Éric Petit dispose d’une vue imprenable sur les collines verdoyantes qui entourent le campus de 13 hectares. «Ce matin, je suis tombé sur un sanglier dans mon jardin», s’amuse le proviseur en expliquant que l’établissement a été construit, à la fin des années 70, en pleine nature.

    On est ici à Valbonne, au cœur de la technopole de Sophia-Antipolis. Fondée en 1969, elle draine chaque jour près de 40 000 salariés pour 2500 entreprises. Le Centre international de Valbonne lui-même compte 2350 élèves. 750 sont au collège, 1150 au lycée, 400 en classes préparatoires aux grandes écoles, auxquels il faut ajouter une cinquantaine de «mineurs non accompagnés», de jeunes migrants hébergés ici. Chargé de faire fonctionner ce joyeux mélange, Éric Petit, 58 ans, est à la fois le principal du collège, le proviseur du lycée et le directeur du Centre international de Valbonne, l’Établissement public administratif (EPA) qui gère la restauration et l’internat du campus.

    Ce qui fait toute la différence avec les lycées que j’ai pu connaître, c’est le nombre de très bons élèves

    Après une carrière à Sarcelles, Tourcoing ou encore Villiers-le-Bel, Éric Petit ne regrette pas l’exil sur la Côte d’Azur. «Quand les élèves ont faim, les professeurs se régalent», aime à dire cet ancien prof d’histoire. «Ils sont motivés et porteurs de projets. Ici, l’engagement citoyen est naturel, que ce soit pour l’environnement ou pour une collecte pour l’Ukraine», détaille-t-il. «Ce qui fait toute la différence avec les lycées que j’ai pu connaître, c’est le nombre de très bons élèves. Ailleurs, on en trouve aussi, mais ici on en a un nombre impressionnant», remarque-t-il. Confirmation lors de la dernière session du baccalauréat, en 2021, où le taux de réussite a atteint 99,73%. Sur 377 candidats, 376 ont été reçus, dont près d’un tiers avec une mention très bien. Deux tiers, au total, sont diplômés avec une mention B ou TB. Il y a trois ans, une élève a même terminé première au concours général en anglais.

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    Une école prisée des familles d’expatriés

    Croisés avant la réunion trimestrielle de parents, Jean-Christophe et Sandrine, dont le fils Oscar vient d’entrer en 5e, goûtent l’ambiance de Valbonne. Revenus il y a peu des États-Unis où ils s’étaient installés, ils ont déjà noué des liens dans un milieu qui compte beaucoup d’anciens expatriés. À Valbonne, 80% des élèves sont Français et 20% proviennent de 51 autres nationalités. Le lycée international, imaginé à l’origine sur le modèle des lycées français à l’étranger, n’est pas à proprement parler une école internationale, car l’enseignement s’effectue en français. Mais les élèves passent un bac Option internationale (OIB) après avoir suivi un cursus, depuis le collège, dans une section internationale. Au collège, ils s’inscrivent en anglais, allemand, italien, espagnol ou chinois. Au lycée, où la section anglaise devient américaine, se rajoute une section russe. Cela implique des heures supplémentaires, par rapport à un lycéen lambda, en littérature et histoire-géographie enseignées dans la langue du pays. Pas de quoi décourager Aline et Lisa, 15 ans, inscrites en Esabac, la filière italienne. «Les professeurs sont exigeants, mais en venant ici, on s’y attendait, on savait qu’on travaillerait plus», lancent les deux lycéennes.

    Un recrutement sélectif à partir de la 6e

    Valbonne est un lycée public, mais non de secteur. Cela signifie que tous les élèves sont sélectionnés à l’entrée au collège, en 6e, avec un test de langue française et un autre dans celle de la section choisie (plus de la moitié en anglais). Les professeurs, souvent dotés d’une expérience à l’étranger, sont recrutés sur profil. Est-ce la raison des résultats flatteurs? Pas seulement, pour le proviseur. «J’ai travaillé au lycée Simone-Veil de Valbonneoù il n’y a pas de sélection, les résultats au bac sont également très bons», constate Éric Petit.

    Des frais de scolarité en section anglaise et allemande

    Pour lui, c’est l’environnement familial qui explique en grande partie la réussite. «Beaucoup de parents d’élèves travaillent sur Sophia, sont ingénieurs ou chercheurs, ils se sont forgés grâce à l’école. C’est plus facile pour leurs enfants de se projeter, ils mettent leurs pas dans les traces de papa-maman», observe-t-il. Il n’y a pas ici de frais de scolarité mais, dans les sections anglaise et allemande, faute d’un partenariat avec ces pays, les parents doivent contribuer au coût des enseignants natifs, de 990 à 2600 euros par an.

    Des équipements sportifs à la hauteur

    Le cadre aussi est propice à la réussite. Si l’internat mériterait quelques travaux de rafraîchissement, les élèves disposent d’équipements sportifs (piscine, terrains de rugby ou de foot) et culturels à la hauteur, dont une salle de cinéma refaite à neuf et un studio de radio. L’Observatoire de la Côte d’Azur a installé ici un télescope performant. L’établissement, dont les classes préparatoires sont réputées dans la filière économique, est très versé dans les géosciences. En 2017, il avait organisé les Olympiades internationales de cette matière, une première en France. Le tutorat entre pairs ou l’aide aux devoirs le soir pour les internes participent aussi du succès de l’établissement.

    On se sent bien encadrés, parfois même un peu trop, mais c’est parce que les professeurs veulent qu’on réussisse

    Les élèves admettent bien volontiers que leurs professeurs sont «exigeants», mais ne s’en plaignent pas. «On se sent bien encadrés, parfois même un peu trop, mais c’est parce que les professeurs veulent qu’on réussisse», reconnaît Alicia, 16 ans, qui se réjouit d’avoir pu monter ici une équipe de «cheerleader», «un sport entre gym et danse». La jeune fille est inscrite avec une cinquantaine d’autres lycéens dans la seule section française de l’établissement, celle de l’Internat de la réussite pour tous (IRPT). Celle-ci accueille sur critères sociaux des élèves de quartiers sensibles de Nice ou Antibes. Ce qui est tout à fait en accord avec la devise de l’école: «Enrichissons-nous de nos différences».

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    France24 - Monde

    Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

    Publié le : 25/03/2022 - 05:33

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    Des entités russes et nord-coréennes accusées de "transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord" ont fait l'objet jeudi de nouvelles sanctions de Washington après le tir d'un missile intercontinental par Pyongyang.

    Les États-Unis ont annoncé vendredi 25 mars l'imposition de nouvelles sanctions sur des entités russes et nord-coréennes après le tir par Pyongyang d'un missile balistique intercontinental dans la zone maritime économique exclusive du Japon.

    Les cibles de ces dernières sanctions sont accusées de "transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord", a indiqué le département d'État dans un communiqué.

    "Ces mesures font partie de nos efforts continus visant à entraver la capacité de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) à faire avancer son programme de missile et soulignent le rôle néfaste joué par la Russie sur la scène mondiale" par une telle assistance, poursuit le communiqué.

    La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon. Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé par la suite que le projectile lancé par Pyongyang en direction de la mer du Japon était bien un ICBM. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un observait depuis fin 2017 et jusqu'à présent un moratoire sur ce type de tirs de missiles.

    "Confrontation de longue durée"

    "Le missile, lancé depuis l'aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6 248,5 km et a parcouru une distance de 1 090 km pendant 4,052 s avant de frapper avec précision la zone prédéfinie", a indiqué vendredi l'agence nord-coréenne KCNA.

    Des photos prises par les médias d'État montrent le dirigeant, vêtu de son habituel blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, marchant sur le tarmac devant un énorme missile. Sur d'autres, il applaudir et célébrer le tir avec des hauts gradés en uniforme.

    Le nouveau ICBM fera prendre conscience au "monde entier (...) de la puissance de nos forces armées stratégiques", a déclaré Kim Jong-un, selon KCNA, ajoutant que le pays est désormais "prêt pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains".

    Les sanctions annoncées jeudi concernent deux entités russes nommées Ardis Group et PFK Profpodshipnik, ainsi qu'un homme, Igor Aleksandrovich Michurin. En Corée du Nord, un citoyen, Ri Sung Chol, ainsi qu'une entité, le bureau des affaires étrangères de la seconde Académie des sciences naturelles, sont visés. Le département d'État ne précise pas les liens supposés entre ces entités et le programme nord-coréen.

    Résolutions violées

    Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu jeudi soir avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong pour insister sur l'alliance entre les deux puissances.

    Les deux hauts diplomates ont réaffirmé que le lancement violait de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et "démontre la menace que les programmes illégaux d'armes de destruction massive et de missiles balistiques de la RPDC font peser sur ses voisins et sur l'ensemble de la communauté internationale", a déclaré porte-parole du département d'État, Ned Price, dans un compte rendu de l'appel.

    Une réunion du Conseil de sécurité se tiendra vendredi à partir de 15 h (19 h GMT), selon l’ONU et des diplomates.

    "Les sanctions en série n'atteindront pas leurs objectifs"

    L'ambassade de Russie a accusé Washington de chercher à punir les fonctionnaires à Moscou parce qu'ils ont un point de vue qui "ne correspond pas à celui de Washington".

    "Il est évident que le prochain 'paquet' de sanctions antirusses vise à détruire l'économie et à saper la situation politique intérieure de notre pays", a affirme un communiqué publié sur la page Facebook de l'ambassade, estimant toutefois que "les sanctions en série n'atteindront pas leurs objectifs".

    Le 11 mars, Washington avait annoncé prendre des sanctions économiques à l'encontre de deux personnes et trois entités russes, accusées de soutenir le programme de développement de missiles nord-coréen.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'Humanité

    Jen Schradie «Les algorithmes adorent les contenus d’extrême droite»

    Entretien

    Politique Dans l’Illusion de la démocratie numérique, la sociologue américaine démontre que, loin des mythes d’un Internet égalitaire et horizontal, le Web profite aux messages conservateurs. Un avantage dans la bataille des idées.

    Cyprien CaddeoPierric Marissal

    La présidentielle française fait l’objet d’une morne campagne, faute de débats pour partie empêchés par l’Ukraine, pour partie par le refus d’Emmanuel Macron de descendre dans l’arène. En l’absence d’espaces de confrontation politique dans les médias traditionnels, Internet prend le relais et gagne en influence dans la bataille des idées. Mais sur le Web aussi, la balance penche sérieusement à droite. C’est ce que démontre la sociologue américaine Jen Schradie, par ailleurs enseignante à Sciences-Po, dans son livre (1), fruit de plusieurs années d’enquête sur les réseaux sociaux et sur le terrain, surtout aux États-Unis mais aussi en France. Elle montre à quel point le terrain numérique est inégal et favorise la propagation des idées de droite sur Internet, et de là dans la société en général. La gauche, elle, apparaît au contraire avoir un train de retard dans cette guerre de position qui se joue à coups de likes, de commentaires et de hashtags.

    À la lecture de votre livre, on comprend qu’Internet est dominé par la droite et que les idées conservatrices sont plus virales sur la Toile que celles de gauche. Pourquoi ?

    Ce n’est pas uniquement une question d’idées. Déjà, il y a plus de groupes conservateurs qui utilisent Internet que de collectifs progressistes. En général, les organisations de droite sont davantage constituées en réseaux, hiérarchisées et ont une vraie expertise des algorithmes, de leur fonctionnement, de leurs relais. Un des mythes d’Internet est de croire qu’il est à la portée de tout le monde de créer du contenu viral, que tout le monde peut devenir une sorte de « journaliste-citoyen » : ça demande en réalité une véritable expertise des outils d’Internet et une vraie organisation. Ça nous amène à un autre mythe du militantisme numérique : le Web serait horizontal. Il ne l’est pas. En réalité, les groupes les plus hiérarchisés, avec des individus qui se dédient à des tâches précises, sont plus efficaces.

    Quant aux idées elles-mêmes, les slogans conservateurs ou d’extrême droite sont en général plus provocateurs, ou en tout cas provoquent plus d’émotion, de colère dans les réactions sur les réseaux sociaux. Or, les algorithmes adorent ce genre de contenus qui suscitent de l’engagement. À gauche, il y a beaucoup de thèmes différents, une plus large diversité de groupes, de luttes (égalitaires, antispécistes, LGBT…). Ce n’est pas très efficace, moins viral, car il est plus difficile de résumer pareils concepts ou une réalité sociale en un tweet ou un hashtag.

    Vous dites aussi que, lorsqu’il s’agit de photos, les images d’individus sont souvent plus virales que celles de groupe. En quoi ?

    Les photographies de groupe, très typiques de la gauche, c’est bien pour la famille et les amis. Internet fonctionne comme un réseau d’individus. Les photos où une personne incarne le message sont plus virales, ont une plus forte résonance. C’est comme ça que fonctionnent les mèmes. Ce n’est pas évident pour les militants de gauche parce qu’il y ont souvent cette volonté de mettre en avant un collectif, qu’il soit féministe, antiraciste ou un syndicat, et de montrer toute sa diversité. Par ailleurs, souvent, les ouvriers ou les personnes marginalisées ne veulent pas se mettre en avant, ils ne se sentent pas légitimes et ont peur du harcèlement. À droite, à l’inverse, on ne craint pas de fabriquer un personnage, une incarnation, une histoire personnelle qui seront plus facilement repris sur les réseaux, mais aussi dans les médias.

    Donc, loin du mythe égalitaire d’Internet, nous ne serions pas tous égaux en tant qu’utilisateurs ?

    Non, et notamment les classes populaires. Tout le monde n’a pas le même accès à Internet, avec la même performance de débit, ni les mêmes compétences d’usage. D’autant que chaque réseau social a sa propre logique et requiert un savoir-faire spécifique. De nombreuses personnes que j’ai interviewées pour le livre m’ont dit des choses comme « Twitter ça n’est pas pour moi, je ne sais pas l’utiliser », « c’est pour ceux qui sont au-dessus ». Il existe une autocensure de classe. Mais aussi, encore une fois, une peur d’afficher ses préférences politiques, son opinion sur Internet et de recevoir de la haine en retour, d’être harcelé… La question du temps se pose également : s’engager, se mobiliser sur Internet en demande beaucoup.

    Les militants de droite se sont-ils, à l’inverse, professionnalisés sur Internet ?

    Certains oui, mais c’est tout un écosystème qui s’organise autour, qui partage les informations, les posts, les mèmes, les contenus. On peut parler de coalition objective au sein de l’écosystème, de médias et acteurs entrelacés. Il n’existe pas toujours de liens d’argent entre eux, mais on les retrouve parfois dans les mêmes réunions, les mêmes événements. Par exemple, au cours de mes recherches, j’ai mené des entretiens avec des groupes survivalistes d’extrême droite. Je les ai suivis dans une réunion à Raleigh, en Caroline du Nord. Lors de cet événement, on retrouvait des cadres d’Americans for Prosperity, le grand groupe de financement des frères Koch (les deux milliardaires « philanthropes » sont les principaux donateurs du camp républicain conservateur – NDLR), ou encore des think tanks de droite.

    Que peut faire la gauche pour inverser la tendance ?

    Nuit debout est à cet égard un très bon exemple. C’est un mouvement similaire à Occupy Wall Street aux États-Unis, qui revendiquait une forme d’horizontalité mais a fini par s’essouffler. Arrivé à un certain point, il faut se répartir les tâches et désigner des personnes dédiées à l’activisme numérique, d’autres doivent définir la stratégie à adopter. Et cela vaut sur Internet comme en dehors. Car, en ligne, l’activité ne peut pas se réduire à utiliser la plateforme pour organiser des manifestations, il faut aussi, et l’extrême droite l’a très bien compris, s’en servir pour faire de l’éducation politique, diffuser l’idéologie, structurer le mouvement dans le long terme. Les conservateurs sont très efficaces en la matière car ils pensent l’espace numérique comme un contre-modèle aux médias mainstream, qui ne les respecteraient pas et diffuseraient des fake news.

    Pourtant, l’espace médiatique mainstream penche déjà à droite…

    Tout à fait, et l’exemple d’Éric Zemmour est criant : comme Trump, il critique en permanence les médias alors qu’il est le produit de la presse écrite et de la télévision publique ! C’est un discours qui n’est pas rationnel mais purement stratégique : il a pour but d’entretenir la croyance que les médias sont contre les gens.

    Dans votre livre, vous développez même le concept d’évangélisme numérique, qu’entendez-vous par là ?

    Aux États-Unis, mais aussi un peu en France, le lien est fort entre les groupes chrétiens organisés et la droite. Et j’ai remarqué que les mots employés pour convaincre sur Internet étaient les mêmes que ceux utilisés pour convertir un non-croyant. À commencer par l’usage du terme « vérité », omniprésent chez les évangélistes. « La vérité te rendra libre, Jésus te dit la vérité, tu dois écouter la vérité... » Ce n’est pas un hasard si le réseau social de Donald Trump s’appelle The Truth (« la vérité »).

    Ces écosystèmes doivent-ils leur succès à des porte-parole comme Éric Zemmour ou Donald Trump ou leur survivront-ils ?  

    C’est une question centrale : est-ce qu’il suffirait qu’Éric Zemmour disparaisse du paysage pour mettre fin à l’influence de ses idées sur Internet ? Le charisme et la popularité de ces figures sont importants en tant que relais de ces idées. Mais les concepts, les mots qu’utilisent Trump ou Zemmour, préexistaient dans des écosystèmes déjà constitués et ils sont allés piocher dedans. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces organisations numériques occupent une sorte de vide et sont d’autant plus importantes dans des pays où la société civile et les corps intermédiaires ont tendance à disparaître.

    N’y a-t-il pas un paradoxe à voir les réseaux sociaux profiter à la droite conservatrice et son extrême alors que leurs fondateurs se pensent davantage comme des libéraux ?

    En 1997, en pleine bulle Internet, j’ai emménagé dans la Silicon Valley, où prospérait déjà un mix idéologique bizarre d’hypercapitalisme et de mots issus du socialisme. À commencer par le terme « révolution ». Ils promettaient que tout le monde allait pouvoir devenir entrepreneur, beaucoup de changements, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Quelqu’un comme Mark Zuckerberg, avec sa femme, donne via sa fondation de l’argent aux hôpitaux ou d’autres grandes causes, et en même temps, il gagne tout cet argent en exploitant la violence du réseau. C’est un capitaliste avant tout.

    A contrario, des mouvements de gauche comme #MeToo ou #BlackLivesMatter ont fonctionné sur Internet. Comment l’expliquez-vous ?

    Ce n’est pas que les messages de gauche sur Internet n’existent pas, bien sûr qu’il y en a. Vous avez donné de bons exemples. On le voit encore aujourd’hui avec l’Ukraine et beaucoup de messages de solidarité, mais sur le long terme, je pense que ceux de droite vont reprendre le dessus. Encore une fois, à cause de leur manière de s’organiser. Il ne faut pas non plus surestimer la puissance d’un hashtag comme #BlackLivesMatter. Ni oublier les phénomènes de bulles de filtre (les algorithmes vous recommandent du contenu qui vous intéresse – NDLR). Vous avez l’impression que ces messages sont nombreux parce que vous suivez ce hashtag. À l’inverse, c’est comme ça que tant de gens ont été surpris de l’élection de Trump, car ils étaient dans leur bulle de filtre orientée à gauche.

    Facebook a beaucoup changé en dix ans. La lanceuse d’alerte Frances Haugen a montré par exemple que son algorithme de recommandation favorisait les contenus qui génèrent des émotions négatives comme la colère ou la peur. Cela ne favorise-t-il pas la droite aussi ?

    Vous avez raison, et depuis qu’est sortie la version américaine de ce livre, en 2019, la situation s’est empirée. Je ne nie pas ces problèmes liés aux algorithmes, mais je n’ai pas voulu m’attacher aux réseaux sociaux eux-mêmes, car quand j’ai commencé ma recherche, Facebook était différent, Twitter plus petit, TikTok n’existait pas et il y avait encore Myspace ! Pour cette raison, lorsque j’ai développé mon système de score de militantisme numérique, j’ai plutôt évalué le niveau de participation en ligne, l’activité sur l’ensemble des réseaux sociaux, comme le nombre de partages, de likes, de publications, mais aussi les commentaires sur les sites Internet.

    Il existe donc une vraie différence de participation en ligne entre la droite et la gauche ?

    J’ai étudié 34 groupes de militants différents sur le temps long. Et les 5 plus actifs sont d’extrême droite, ils publient en général deux fois plus de contenu que les activistes de gauche. C’est énorme comme différence.

    Dans le contexte de la présidentielle, comment évaluer cette influence en ligne de l’extrême droite dans le débat ?

    Un collègue de l’université de Toulouse a montré que la couverture médiatique de Zemmour était écrasante ces derniers mois. Même les médias de gauche ont plus parlé du candidat d’extrême droite que des candidats de gauche. C’est grâce à l’organisation autour de Zemmour, qui fait qu’il est par exemple quasiment tous les jours en « trending topics » (les sujets les plus discutés – NDLR) sur les réseaux sociaux. Il s’est passé la même chose avec Trump aux États-Unis et c’est un énorme problème. Cette influence est importante, mais on ne sait pas vraiment à quel point. Mes étudiants travaillent dessus en ce moment, ils mettent par exemple en relation le nombre de messages Twitter sur un thème ou un candidat et le nombre d’articles de presse qui en parlent. On peut aussi se poser cette question : est-ce l’omniprésence de Zemmour dans les médias qui rend les Français plus à droite ou est-ce parce que la France est de plus en plus conservatrice qu’il est autant dans les médias ? Reste que, quand Mélenchon met des dizaines de milliers de personnes dans la rue, on en parle dans les médias, mais rarement pendant plus de vingt-quatre heures. Mon conseil aux journalistes est de ne pas se contenter de regarder Twitter, car de nombreuses catégories de la population sont absentes de ce réseau social (12 millions de comptes en France – NDLR). La preuve, de tous les groupes de militants que j’ai étudiés et qui sont sur Twitter, un seul est issu de la classe ouvrière. Statistiquement, c’est zéro.

    algorithmesExtrême droitePrésidentielle 2022Éric Zemmour
    Le Figaro

    Feuille de match

    Roberto Mancini

    Blagoja Milevski

    TERMINÉ : Fin du direct le 24 mars 2022 à 22:53

    Ce qu’il faut retenir

    Italie-Macédoine du Nord : 0-1Macédoine du Nord : Trajkovski (90+2)

    Tremblement de terre à Palerme. Après avoir manqué la Coupe du monde 2018 en Russie, l’Italie regardera aussi l’édition 2022 au Qatar depuis la Botte. Dominateurs pendant l’ensemble de la rencontre, les joueurs de Roberto Mancini ont été piégés par la Macédoine du Nord (0-1) ce jeudi, en demi-finales des barrages pour le Mondial qatari, avec un but signé Aleksandar Trajkovski dans les arrêts de jeu. Une terrible désillusion pour l’Italie, qui a payé (très) cher son manque de réalisme…

    L’Italie a pris les rênes d’entrée de jeu et de bout en bout dans cette partie, en se créant de nombreuses occasions. 15 tirs pendant la première période mais une seule véritable occasion à mettre au crédit de Marco Verratti et compagnie. A la demi-heure de jeu (32e), Domenico Berardi manquait l’immanquable. L’attaquant de Sassuolo récupérait le ballon après une boulette du gardien adverse mais sa frappe était finalement captée. Quelques minutes plus tard (38e), Verratti allonge son pied sur un centre d’Emerson mais le Parisien est trop juste pour reprendre le ballon. Il faut attendre le temps additionnel pour voir la première frappe cadrée de la Macédoine du Nord (0-0 MT).

    Hold-up parfaitLes visiteurs étaient un poil plus joueurs en seconde période et il y avait plus d’espace sur le pré de Palerme. De son côté, l’Italie continuait tout de même d’empiler les occasions sans être véritablement dangereuse. Berardi ratait à nouveau de nombreuses occasions (54e, 58e, 64e) avant de sortir en fin de match. Il a cependant été l’Italien le plus dangereux. Et l’impensable allait arriver, les Macédoniens réalisant le hold-up parfait avec un but dans le temps additionnel. L’attaquant Aleksandar Trajkovski tentait sa chance à 25 mètres et trompait Gianluigi Donnarumma d’une frappe rasante parfaitement croisée (0-1, 90+2). C’est donc bien la Macédoine du Nord qui, contre toute attente, affrontera le Portugal - vainqueur de la Turquie dans le même temps (3-1) - en finale de ces barrages pour la Coupe du monde 2022. Et l’Italie n’a que ses yeux pour pleurer…

    C’est terminé !

    Au bout du suspens, la Macédoine du Nord réussit le hold up parfait avec un but dans le temps additionnel d’Aleksandar Trajkovski. L’Italie a surdominé avec plus de 30 tirs sans jamais trouvé la faille. La Squadra Azzurra ne verra pas le Qatar cet hiver. Deuxième mondial manqué de suite pour l’Italie. Une première dans son histoire.

    BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT DE LA MACEDOINE DU NORD (90+3)

    Trajkovski d’une frappe sèche aux 25 mètres vient tromper Donnarumma et offrir une finale à la Macédoine du Nord.

    Cinq minutes de temps additionnel

    Chiellini revient avec la Squadra (89e)

    Le défenseur central remplace Mancini. En attaque, Joao Pedro prend la place de Berardi.

    Dimitrievski reste au sol (87e)

    Après une sortie mal contrôlée et un contact avec Mancini, le gardien macédonien reste au sol. Les médecins sont entrés sur le terrain.

    L’Italie pousse mais bon… (84e)

    Depuis cinq minutes, les Azzurri enchaînent les coups francs dans le camp adverse et les corners, mais comme depuis le début du match, les coups de pied arrêtés sont mal frappés et ne trouvent pas de partenaire.

    Premier carton du match ! (81e)

    L’attaquant Churlinov est averti après une faute grossière sur Berardi.

    Mancini joue le nul (78e)

    Changement défensifs pour le coach italien. Le buteur Immobile laisse sa place à Pellegrini et Tonali remplace Barella.

    La Macédoine du Nord se réveille (75e)

    Quatre tirs en deuxième période pour les visteurs, contre un seul lors du premier acte. Cependant, aucune frappe cadrée depuis 30 minutes.

    Mancini se rate (73e)

    Le défenseur central manque sa tête à la reprise d’un corner. Ballon apparemment dévié mais M. Turpin siffle une sortie de but.

    Surdomination totale italienne (71e)

    24 tirs à cinq pour les hommes de Mancini mais seulement cinq tirs cadrés et 14 contrés.

    Bastoni alerte Dimitrievski (68e)

    Premier corner concluant de la partie pour l’Italie. Bastoni s’envole bien mais sa tête est trop axiale pour être dangereuse.

    Mancini change (65e)

    Premier changement pour l’Italie. Raspadori remplace Insigne. Un changement poste pour poste.

    Nouveau raté de Berardi (64e)

    Parfaitement trouvé par Verratti, d’une sublime louche dans la surface, Berardi contrôle du gauche et tente une reprise. Une frappe détournée de justesse par Alioski.

    Double changement pour Blagoja Milevski (60e)

    Les deux milieux défensifs remplacés.

    Berardi toujours… (58e)

    Parfaitement trouvé par Verratti, le n°11 italien tente sa chance du droit cette fois-ci. Sa frappe s’envole.

    Berardi alerte Dimitrievski (54e)

    De son côté droit, le gaucher italien enroule sa frappe mais sa tentative manque de puissance pour inquiéter le portier adverse.

    La Macédoine tente (52e)

    En contre, les visiteurs ont des opportunités. Un centre d’Alioski mal repoussé par la défense italienne et une frappe de Bardhi hors cadre ensuite.

    Les difficultés de l’Italie (50e)

    Auteurs de 15 tirs sans marquer en première période, les Italiens ont depuis plusieurs mois maintenant des difficultés à scorer. 13 buts marqués en huit rencontres de qualification.

    En revanche, une défense qui reste imperméable .Seulement deux buts encaissés lors de ces huit matchs.

    La tentative de Berardi encore repoussée (48e)

    La frappe de l’ailier italien est à nouveau contrée par un adversaire. Verratti avait récupéré ce ballon haut sur le terrain.

    C’est reparti

    Les visiteurs de la Macédoine du Nord donnent le coup d’envoi de cette deuxième période.

    Mi-temps !

    Fin de la première période et toujours 0-0 à Palerme. Un premier acte largement dominé par les Italiens, pourtant peu dangereux. Les Macédoniens, acculés, n'ont tenté qu’un seul tir.

    La première ! (45+1)

    Suffisait de le dire ! Trajkovski a tenté la première frappe du match pour les Macédoniens. Un tir cadré mais facilement capté par Donnaumma.

    Une minute de temps additionnel

    La Macédoine du Nord complètement amorphe (45e)

    Zéro. La Macédoine n’a pas eu la moindre occasion, n’a pas fait le moindre tir ou centre, n’a pas eu un seul corner.

    Comment l’Italie ne marque pas ? (43e)

    Des stats folles pour les joueurs de Roberto Mancini lors de cette première période : 15 tirs, 9 corners et 16 centres.

    Florenzi sauve la patrie (40e)

    Le défenseur italien intervient parfaitement lors de son un contre un face à Churlinov. L’attaquant macédonien, parti en contre, se présentait seul face à Donnarumma.

    Verratti manque le 1-0 (38e)

    Après un centre en retrait d’Emerson, Verratti allonge sa jambe pour reprendre le ballon mais sa frappe est encore contrée. La reprise d’Immobile est elle aussi déviée. Le corner est encore gâché.

    L’Italie pousse (36e)

    Déjà le septième corner pour les Azzurri depuis le début de cette rencontre. Des coups de pieds de coin toujours improductifs.

    La Macédoine tremble (34e)

    Les occasion s’enchaînent pour les Italiens depuis cinq minutes et les visiteurs ne voient plus le jour. Ils viennent de concéder bêtement un corner et semblent déboussoler alors qu’il y a toujours 0-0.

    Et Immobile… (32e)

    Dans la foulée, c’est Immobile qui a récupéré le ballon dans les six mètres mais sa frappe du gauche en pivot ne trouve pas le cadre.

    BERARDI MANQUE L’IMMANQUABLE (31e)

    Relance catastrophique de Dimitrievski qui atterri dans les pieds de l’attaquant de Sassuolo, qui n’a plus qu’à tirer dans un but vite. Berardi prend trop son temps et le gardien adverse peut finalement capter.

    Barella s’essaye aussi (30e)

    Toujours autant en difficultés pour s’approcher du but adverse, les Italiens tentent de loin. Barella croise trop sa frappe.

    6-0 (28e)

    Déjà six tentatives pour les Italiens mais aucune véritablement dangereuse. Les Nords Macédoniens n’ont pas tenté le moindre tir.

    Verratti tente sa chance (25e)

    Le milieu du PSG est l’un des rares joueurs au niveau pour le moment côté italien. Le hibou tente sa chance à 30 mètres mais sa frappe s’envole.

    Peine à voir… (21e)

    Après une perte de balle de la défense centrale macédonienne, Barella récupère le ballon et transmet à Berardi. L’ailier de Sassuolo fait le tour de la défense adverse et tente sa chance. Sa frappe, contrée, revient dans les pieds d’Immobile. L’attaquant de la Lazio trouve un corner, improductif.

    La Macédoine du Nord ne tient pas le ballon (19e)

    Les visiteurs sont à le peine en phases de possession. Le bon pressing italien les empêche de développer son jeu. Dimitrievski allonge souvent pour dégager son camp.

    Possession stérile (17e)

    Après un gros quart d’heure, ce sont bien les locaux qui monopolisent le ballon ici à Palerme. 72% de possession de balle mais seulement un tir non contré et deux corners à jouer pour les hommes de Roberto Mancini.

    Dimitrievski s’impose (15e)

    Sur un corner frappé de la droite par Insigne, le portier du Rayo Vallecano s’envole pour dégager le ballon devant l’attaquant adverse. L’Italie récupère la possession et maintien la pression.

    L’Italie retrouve ses démons (11e)

    début de match plus que poussif pour les Italiens qui sont à la peine en attaque et enchaînent les imprécisions, notamment lors des dernières passes. La défense adverse ne transpire pourtant pas la sérénité.

    Musliu au sol (7e)

    Le défenseur central macédonien peine à se relever après avoir reçu la frappe de Berardi en plein dans les parties.

    La Macédoine se manque (6e)

    Bien partis en contre, les Macédoniens ont été improductif. L’attaquant Trajkovski s’est emmêlé les pinceaux.

    Premier tir (3e)

    Une Italie timide en ce début de match et déjà de nombreuses imprécisions chez les offensifs en bleu. C’est Emerson qui tente sa chance le premier, après un ballon contré. Sa frappe du droit passe au-dessus du but.

    C’est parti !

    Les Italiens donnent le coup d’envoi de cette rencontre à Palerme. L’arbitre est bien connu ici puisqu’il s’agit du Français Clément Turpin. Il sera accompagné de son compatriote Jerome Brisard à la VAR.

    Comment l’Italie est-elle arrivée là ?

    Découvrez le parcours de la Squadra Azzurra depuis son sacre l’été dernier à l’Euro.

    Les enjeux du match

    L’enjeu est simple. Le vainqueur de ce match affrontera celui de la rencontre opposant le Portugal à la Turquie lors d’une «finale» d’accession au mondial 2022.

    La compo de la Macédoine du Nord

    Pas de Elmas lors de ce choc, le joueur du Napoli est suspendu. La Macédoine du Nord évoluera dans un 4-3-3 plus défensif, aux allures de 4-5-1.

    Le 11 nord macédonien : Dimitriewski - Ristovski (c), Musliu, Velkovski, Alioski - Ademi, Nikolov, Bardhi - Churlinov, Ristovski, Trajkovski.

    La compo de l’Italie

    Roberto Mancini aligne son traditionnel 4-3-3 mais doit faire face à de nombreux absents (Chiellini, Bonucci, Spinazzola, Di Lorenzo, Chiesa). Ciro Immobile sera la capitaine.

    Le 11 de la Squadra : Donnarumma - Florenzi, Mancini, Bastoni, Emerson - Verratti, Jorginho, Barella - Berardi, Immobile, Insigne.

    Bienvenue sur le direct Italie - Macédoine du Nord !

    Bonsoir à tous et bienvenue sur le direct commenté de la rencontre opposant l’Italie à la Macédoine du Nord. Une «demi-finale» lors des barrages des qualifications à la prochaine Coupe du monde. Coup d’envoi à 20h45 au Renzo-Barbera de Palerme.

    Ce qu’il faut retenir

    Italie-Macédoine du Nord : 0-1Macédoine du Nord : Trajkovski (90+2)

    Tremblement de terre à Palerme. Après avoir manqué la Coupe du monde 2018 en Russie, l’Italie regardera aussi l’édition 2022 au Qatar depuis la Botte. Dominateurs pendant l’ensemble de la rencontre, les joueurs de Roberto Mancini ont été piégés par la Macédoine du Nord (0-1) ce jeudi, en demi-finales des barrages pour le Mondial qatari, avec un but signé Aleksandar Trajkovski dans les arrêts de jeu. Une terrible désillusion pour l’Italie, qui a payé (très) cher son manque de réalisme…

    L’Italie a pris les rênes d’entrée de jeu et de bout en bout dans cette partie, en se créant de nombreuses occasions. 15 tirs pendant la première période mais une seule véritable occasion à mettre au crédit de Marco Verratti et compagnie. A la demi-heure de jeu (32e), Domenico Berardi manquait l’immanquable. L’attaquant de Sassuolo récupérait le ballon après une boulette du gardien adverse mais sa frappe était finalement captée. Quelques minutes plus tard (38e), Verratti allonge son pied sur un centre d’Emerson mais le Parisien est trop juste pour reprendre le ballon. Il faut attendre le temps additionnel pour voir la première frappe cadrée de la Macédoine du Nord (0-0 MT).

    Hold-up parfaitLes visiteurs étaient un poil plus joueurs en seconde période et il y avait plus d’espace sur le pré de Palerme. De son côté, l’Italie continuait tout de même d’empiler les occasions sans être véritablement dangereuse. Berardi ratait à nouveau de nombreuses occasions (54e, 58e, 64e) avant de sortir en fin de match. Il a cependant été l’Italien le plus dangereux. Et l’impensable allait arriver, les Macédoniens réalisant le hold-up parfait avec un but dans le temps additionnel. L’attaquant Aleksandar Trajkovski tentait sa chance à 25 mètres et trompait Gianluigi Donnarumma d’une frappe rasante parfaitement croisée (0-1, 90+2). C’est donc bien la Macédoine du Nord qui, contre toute attente, affrontera le Portugal - vainqueur de la Turquie dans le même temps (3-1) - en finale de ces barrages pour la Coupe du monde 2022. Et l’Italie n’a que ses yeux pour pleurer…

    C’est terminé !

    Au bout du suspens, la Macédoine du Nord réussit le hold up parfait avec un but dans le temps additionnel d’Aleksandar Trajkovski. L’Italie a surdominé avec plus de 30 tirs sans jamais trouvé la faille. La Squadra Azzurra ne verra pas le Qatar cet hiver. Deuxième mondial manqué de suite pour l’Italie. Une première dans son histoire.

    BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT DE LA MACEDOINE DU NORD (90+3)

    Trajkovski d’une frappe sèche aux 25 mètres vient tromper Donnarumma et offrir une finale à la Macédoine du Nord.

    Cinq minutes de temps additionnel

    Chiellini revient avec la Squadra (89e)

    Le défenseur central remplace Mancini. En attaque, Joao Pedro prend la place de Berardi.

    Dimitrievski reste au sol (87e)

    Après une sortie mal contrôlée et un contact avec Mancini, le gardien macédonien reste au sol. Les médecins sont entrés sur le terrain.

    L’Italie pousse mais bon… (84e)

    Depuis cinq minutes, les Azzurri enchaînent les coups francs dans le camp adverse et les corners, mais comme depuis le début du match, les coups de pied arrêtés sont mal frappés et ne trouvent pas de partenaire.

    Premier carton du match ! (81e)

    L’attaquant Churlinov est averti après une faute grossière sur Berardi.

    Mancini joue le nul (78e)

    Changement défensifs pour le coach italien. Le buteur Immobile laisse sa place à Pellegrini et Tonali remplace Barella.

    La Macédoine du Nord se réveille (75e)

    Quatre tirs en deuxième période pour les visteurs, contre un seul lors du premier acte. Cependant, aucune frappe cadrée depuis 30 minutes.

    Mancini se rate (73e)

    Le défenseur central manque sa tête à la reprise d’un corner. Ballon apparemment dévié mais M. Turpin siffle une sortie de but.

    Surdomination totale italienne (71e)

    24 tirs à cinq pour les hommes de Mancini mais seulement cinq tirs cadrés et 14 contrés.

    Bastoni alerte Dimitrievski (68e)

    Premier corner concluant de la partie pour l’Italie. Bastoni s’envole bien mais sa tête est trop axiale pour être dangereuse.

    Mancini change (65e)

    Premier changement pour l’Italie. Raspadori remplace Insigne. Un changement poste pour poste.

    Nouveau raté de Berardi (64e)

    Parfaitement trouvé par Verratti, d’une sublime louche dans la surface, Berardi contrôle du gauche et tente une reprise. Une frappe détournée de justesse par Alioski.

    Double changement pour Blagoja Milevski (60e)

    Les deux milieux défensifs remplacés.

    Berardi toujours… (58e)

    Parfaitement trouvé par Verratti, le n°11 italien tente sa chance du droit cette fois-ci. Sa frappe s’envole.

    Berardi alerte Dimitrievski (54e)

    De son côté droit, le gaucher italien enroule sa frappe mais sa tentative manque de puissance pour inquiéter le portier adverse.

    La Macédoine tente (52e)

    En contre, les visiteurs ont des opportunités. Un centre d’Alioski mal repoussé par la défense italienne et une frappe de Bardhi hors cadre ensuite.

    Les difficultés de l’Italie (50e)

    Auteurs de 15 tirs sans marquer en première période, les Italiens ont depuis plusieurs mois maintenant des difficultés à scorer. 13 buts marqués en huit rencontres de qualification.

    En revanche, une défense qui reste imperméable .Seulement deux buts encaissés lors de ces huit matchs.

    La tentative de Berardi encore repoussée (48e)

    La frappe de l’ailier italien est à nouveau contrée par un adversaire. Verratti avait récupéré ce ballon haut sur le terrain.

    C’est reparti

    Les visiteurs de la Macédoine du Nord donnent le coup d’envoi de cette deuxième période.

    Mi-temps !

    Fin de la première période et toujours 0-0 à Palerme. Un premier acte largement dominé par les Italiens, pourtant peu dangereux. Les Macédoniens, acculés, n'ont tenté qu’un seul tir.

    La première ! (45+1)

    Suffisait de le dire ! Trajkovski a tenté la première frappe du match pour les Macédoniens. Un tir cadré mais facilement capté par Donnaumma.

    Une minute de temps additionnel

    La Macédoine du Nord complètement amorphe (45e)

    Zéro. La Macédoine n’a pas eu la moindre occasion, n’a pas fait le moindre tir ou centre, n’a pas eu un seul corner.

    Comment l’Italie ne marque pas ? (43e)

    Des stats folles pour les joueurs de Roberto Mancini lors de cette première période : 15 tirs, 9 corners et 16 centres.

    Florenzi sauve la patrie (40e)

    Le défenseur italien intervient parfaitement lors de son un contre un face à Churlinov. L’attaquant macédonien, parti en contre, se présentait seul face à Donnarumma.

    Verratti manque le 1-0 (38e)

    Après un centre en retrait d’Emerson, Verratti allonge sa jambe pour reprendre le ballon mais sa frappe est encore contrée. La reprise d’Immobile est elle aussi déviée. Le corner est encore gâché.

    L’Italie pousse (36e)

    Déjà le septième corner pour les Azzurri depuis le début de cette rencontre. Des coups de pieds de coin toujours improductifs.

    La Macédoine tremble (34e)

    Les occasion s’enchaînent pour les Italiens depuis cinq minutes et les visiteurs ne voient plus le jour. Ils viennent de concéder bêtement un corner et semblent déboussoler alors qu’il y a toujours 0-0.

    Et Immobile… (32e)

    Dans la foulée, c’est Immobile qui a récupéré le ballon dans les six mètres mais sa frappe du gauche en pivot ne trouve pas le cadre.

    BERARDI MANQUE L’IMMANQUABLE (31e)

    Relance catastrophique de Dimitrievski qui atterri dans les pieds de l’attaquant de Sassuolo, qui n’a plus qu’à tirer dans un but vite. Berardi prend trop son temps et le gardien adverse peut finalement capter.

    Barella s’essaye aussi (30e)

    Toujours autant en difficultés pour s’approcher du but adverse, les Italiens tentent de loin. Barella croise trop sa frappe.

    6-0 (28e)

    Déjà six tentatives pour les Italiens mais aucune véritablement dangereuse. Les Nords Macédoniens n’ont pas tenté le moindre tir.

    Verratti tente sa chance (25e)

    Le milieu du PSG est l’un des rares joueurs au niveau pour le moment côté italien. Le hibou tente sa chance à 30 mètres mais sa frappe s’envole.

    Peine à voir… (21e)

    Après une perte de balle de la défense centrale macédonienne, Barella récupère le ballon et transmet à Berardi. L’ailier de Sassuolo fait le tour de la défense adverse et tente sa chance. Sa frappe, contrée, revient dans les pieds d’Immobile. L’attaquant de la Lazio trouve un corner, improductif.

    La Macédoine du Nord ne tient pas le ballon (19e)

    Les visiteurs sont à le peine en phases de possession. Le bon pressing italien les empêche de développer son jeu. Dimitrievski allonge souvent pour dégager son camp.

    Possession stérile (17e)

    Après un gros quart d’heure, ce sont bien les locaux qui monopolisent le ballon ici à Palerme. 72% de possession de balle mais seulement un tir non contré et deux corners à jouer pour les hommes de Roberto Mancini.

    Dimitrievski s’impose (15e)

    Sur un corner frappé de la droite par Insigne, le portier du Rayo Vallecano s’envole pour dégager le ballon devant l’attaquant adverse. L’Italie récupère la possession et maintien la pression.

    L’Italie retrouve ses démons (11e)

    début de match plus que poussif pour les Italiens qui sont à la peine en attaque et enchaînent les imprécisions, notamment lors des dernières passes. La défense adverse ne transpire pourtant pas la sérénité.

    Musliu au sol (7e)

    Le défenseur central macédonien peine à se relever après avoir reçu la frappe de Berardi en plein dans les parties.

    La Macédoine se manque (6e)

    Bien partis en contre, les Macédoniens ont été improductif. L’attaquant Trajkovski s’est emmêlé les pinceaux.

    Premier tir (3e)

    Une Italie timide en ce début de match et déjà de nombreuses imprécisions chez les offensifs en bleu. C’est Emerson qui tente sa chance le premier, après un ballon contré. Sa frappe du droit passe au-dessus du but.

    C’est parti !

    Les Italiens donnent le coup d’envoi de cette rencontre à Palerme. L’arbitre est bien connu ici puisqu’il s’agit du Français Clément Turpin. Il sera accompagné de son compatriote Jerome Brisard à la VAR.

    Comment l’Italie est-elle arrivée là ?

    Découvrez le parcours de la Squadra Azzurra depuis son sacre l’été dernier à l’Euro.

    Les enjeux du match

    L’enjeu est simple. Le vainqueur de ce match affrontera celui de la rencontre opposant le Portugal à la Turquie lors d’une «finale» d’accession au mondial 2022.

    La compo de la Macédoine du Nord

    Pas de Elmas lors de ce choc, le joueur du Napoli est suspendu. La Macédoine du Nord évoluera dans un 4-3-3 plus défensif, aux allures de 4-5-1.

    Le 11 nord macédonien : Dimitriewski - Ristovski (c), Musliu, Velkovski, Alioski - Ademi, Nikolov, Bardhi - Churlinov, Ristovski, Trajkovski.

    La compo de l’Italie

    Roberto Mancini aligne son traditionnel 4-3-3 mais doit faire face à de nombreux absents (Chiellini, Bonucci, Spinazzola, Di Lorenzo, Chiesa). Ciro Immobile sera la capitaine.

    Le 11 de la Squadra : Donnarumma - Florenzi, Mancini, Bastoni, Emerson - Verratti, Jorginho, Barella - Berardi, Immobile, Insigne.

    Bienvenue sur le direct Italie - Macédoine du Nord !

    Bonsoir à tous et bienvenue sur le direct commenté de la rencontre opposant l’Italie à la Macédoine du Nord. Une «demi-finale» lors des barrages des qualifications à la prochaine Coupe du monde. Coup d’envoi à 20h45 au Renzo-Barbera de Palerme.

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    DÉCRYPTAGE - L'Italie et le Portugal, les deux derniers vainqueurs de l'Euro, sont en danger pour la qualification à la Coupe du monde 2022. Leurs cas sont similaires, mais pas identiques.

    L'Humanité

    Guillaume Meurice joue de « la taquinerie artistique »

    Actu

    De ses huit années de chroniques sur France Inter, l’humoriste a tiré un livre d’anecdotes et de réflexions. Rencontre dans un café parisien.

    Emile Leauthier

    À l’angle du boulevard Edgar-Quinet, le Café de la Place déploie sa terrasse aux premières heures du jour. Les tables qui picorent l’asphalte profitent d’un doux soleil printanier. Quelques bières matinales déploient leurs ailes liquides et dorées, mêlant une touche d’amertume à l’odeur de café grillée. Attablé derrière la baie vitrée de l’établissement, l’humoriste et chroniqueur Guillaume Meurice. Fort d’une actualité sur plusieurs fronts, l’homme débarque avec un nouveau livre. Intitulé les Vraies Gens, l’ouvrage est à la fois le journal de bord de ses chroniques dans Par Jupiter, sur France Inter, ainsi qu’un recueil d’anecdotes et de réflexions.

    Vêtu d’une veste à capuche, il raconte, avec un verbe pétillant d’humour et de générosité, entre deux gorgées de café noir et de Perrier citron, les origines des micros-trottoirs qui ont fait son succès : « L’idée vient d’Alex Vizorek. On se connaît depuis longtemps. Lors de l’un de mes premiers spectacles, je m’amusais à faire des caméras cachées dans la rue. Du coup, Alex connaissait ma petite affinité avec le fait d’emmerder les gens alors qu’ils ne m’ont rien demandé, explique-t-il en riant. Quand lui et Charline ont monté l’émission, il m’a dit : “Et si on te donnait un micro pour que tu ailles poser des questions dans la rue ou sur les marchés ? On te laisse carte blanche”. » Ainsi est né le Moment Meurice.

    Un style, fait de finesse et de rebondissements malicieux

    Au fil du temps, l’humoriste impose son style, fait de finesse et de rebondissements malicieux sur les propos, souvent contradictoires, de ses interlocuteurs. Un goût de la « taquinerie artistique » qui provient en grande partie de son enfance. « Mes parents tenaient un magasin dans un petit village perdu dans la campagne. Tout le monde y passait pour acheter son journal. Mon père adore discuter avec les gens. À la maison, on a toujours parlé politique pendant les repas, se souvient-il. D’ailleurs, les copains qui venaient manger chez moi pensaient qu’on s’engueulait. Alors qu’on s’amusait comme ça. » Après huit années de chroniques, l’envie de raccrocher ne se fait pas sentir. « Je m’amuse toujours autant. Même si les thématiques sont récurrentes, le jeu est de trouver à chaque fois un angle différent. »

    L’iniquité de l’accueil des réfugiés en France

    Outre cet art de la rhétorique rondement maîtrisé, ses micros-trottoirs sont devenus populaires en raison de la virulence de certaines personnes interrogées, même si les sujets traités balaient un large spectre. « On retient surtout les propos oppressifs, alors que je fais pas mal de trucs, dont des choses absurdes, comme le championnat de France des mangeurs de sushis. » S’il est cependant une chose que ses chroniques illustrent, ce sont les contradictions qui régissent chaque individu, ces paradoxes qui poussent tout un chacun à opter pour un déni confortable, que l’on essaie de justifier autant que possible. « C’est pour ça que mes chroniques sont marrantes. Les gens sont pleins de contradictions. Au lieu de les assumer, ils vont chercher des explications, le plus souvent farfelues », explique-t-il, amusé.

    Chaque chronique est donc autant d’occasions pour ce trublion du langage de les mettre en lumière. Ainsi, au-delà de l’humour, ses micros-trottoirs acquièrent une dimension sociologique. Les contradictions sont au cœur de son livre, qui esquisse le portrait du règne de la dissonance cognitive, abondamment illustré par nombre d’exemples. Parmi eux, l’iniquité de l’accueil des réfugiés en France. Il interroge la légitimité que s’octroient les pays occidentaux de barrer le passage à des désespérés.

    L’acuité de ce thème semble avoir atteint son zénith depuis le commencement de la guerre en Ukraine, mettant en lumière une flagrante inégalité de traitement. « L’actualité m’a un peu rattrapé. Dans le livre, je cite cette phrase de Cédric Herrou : “Si c’était des bateaux emplis de fillettes aux yeux bleus, on les accueillerait”. »Aujourd’hui, on accueille sans problème les Ukrainiens et les Ukrainiennes, en arguant d’un « devoir d’humanité », alors qu’on laisse mourir des gens parce qu’ils sont noirs. L’être humain n’aime généralement pas se considérer comme un salaud. Alors comment justifier ça ? » Autant de questions et de réflexions à retrouver dans un livre qui provoque malgré tout le rire, la réflexion. Et qui, par le cortège de valeurs qu’il charrie, fait du bien au cœur.

    guillaume meuricefrance interPar Jupiter !livres guillaume meurice
    L'Humanité

    Portrait de juge à la mode de la défunte Strip-tease

    Actu

    plateforme. En reprenant les codes de la collection documentaire belge, deux réalisateurs suivent une juge d’instruction bruxelloise au bagou âpre et au sens de l’humour décapant.

    Caroline Constant

    Dans son bureau bruxellois, la juge d’instruction Anne Gruwez reçoit la lie de la société. Des hommes qui tabassent leur femme au quotidien. Des petits délinquants. Des prostituées. Le défunt dispositif Strip-tease a passé trois ans avec elle, dans son bureau, avec la police, sur des terrains d’enquête. Et les deux réalisateurs Jean Libon et Yves Hinant ont livré ce drôle de documentaire qui témoigne de l’énorme boulot qu’induit son métier. Mais qui dresse surtout le portrait d’une femme unique en son genre, qui manie l’humour et parfois l’autorité pour asseoir sa fonction. Et de repartie, au moins dans les deux tiers du film, Madame la juge n’en manque pas. À un homme soupçonné d’avoir « tabassé Bobonne », elle dit simplement : « Je ne serre jamais la main des malfrats. » À un autre, elle lance exaspérée : « Ce n’est pas mon boulot de vous faire crever et ce n’est pas intéressant non plus pour la société ! » Elle tape la causette avec une prostituée sur ses pratiques sadomasochistes, comme dans un salon de thé. D’ailleurs, son bureau est accueillant pour les policiers, les archivistes, les légistes : elle a un pot de bonbons à leur disposition, qu’elle invite à croquer pendant qu’elle déguste des sucreries. La juge, qui roule dans une vieille 2 CV bleue en écoutant Offenbach à fond, aime aussi partager la voiture des policiers, à cause du gyrophare : « Napoléon disait que le juge était le personnage le plus important de l’empire. Poussez-vous, misérables rampants ! » crie-t-elle dans l’habitacle en désignant les passants. Elle a d’ailleurs une vision de la géographie assez particulière, qui dépend des affaires qu’elle y a traitées. Bien sûr, cette personnalité excentrique, de par ses longues années de travail, connaît les procédures parfaitement, tout autant que les profils des « clients », comme elle les appelle. L’humour et la colère sont souvent des façons d’être pour se protéger de la violence du monde. Dans le film, elle relance une affaire de vingt ans qu’elle aimerait voir résolue : le meurtre, à quelques semaines d’intervalle, de deux prostituées. Parce qu’elle prend très à cœur le sort de « ces dames ». Mais, comme souvent dans Strip-tease, on peut être surpris par la manière de jouer avec la caméra. La gravité gagne en fin de film, lorsqu’une mère infanticide vient raconter en toute décontraction son forfait. On n’entend plus alors que le cliquetis du clavier.

    Strip-tease est une collection documentaire diffusée depuis 1992 sur la RTBF puis sur France 3. Sans commentaire, sans contextualisation, elle montre la réalité sous un jour très cru. Le film Ni juge ni soumise a été le premier du genre à sortir au cinéma. Netflix a la bonne idée de proposer une séance de rattrapage pour ceux qui l’auraient loupé à sa sortie, en 2019. Une série de fiction, Marianne, inspirée de la juge Anne Gruwez et de cet épisode de Strip-tease, est en tournage pour France 2, avec Marilou Berry dans le rôle-titre.

    justicebruxellesdocumentaireNetflix
    L'Humanité

    Gérard Lanvin nous parle d'une histoire de France qui mérite d’être racontée

    Entretien

    Le comédien signe son retour à la télévision avec une histoire simple de Résistance et de solidarité dans la France de 1942. Il nous évoque son personnage, un paysan sauveur de familles de juifs.  Entretien

    Caroline Constant

    Comédien et chanteur, Gérard Lanvin et Mathilde Seigner incarnent dans ce téléfilm un couple de paysans, Virgile et Blanche, en 1942. Ils habitent près de la ligne de démarcation. Et font passer, par solidarité, des familles de juifs en zone libre.

    Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire ?

    Le fait que ce soit un film historique : il raconte une époque dont il faut continuer à parler. Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance. Cette histoire, ces faits d’armes, cet héroïsme constituent une histoire de France qui mérite d’être racontée à ces générations qui arrivent, pour nourrir leur réflexion, parce que tout recommence tout le temps. L’homme passe son temps à se détruire, à se détester, à se faire du mal. Alors que tout le monde est si content quand tout va bien. Elle est bizarre, cette nature humaine.

    Vos personnages, Virgile et Blanche, n’ont aucune hésitation à être solidaires, malgré les risques encourus…

    Ils sont d’un naturel paisible. Ils ont un instinct de survie digne de ces paysans, que j’aime et que je soutiens. Ils savent cultiver, faire de l’élevage, vivre en autonomie. Et ils font vivre aussi les autres, c’est-à-dire les villes, grâce à leur travail. Parce qu’on élève le coq à la campagne, on le mange en ville. Blanche et Virgile se retrouvent dans un endroit, près de la ligne de démarcation, où il est possible de sauver des vies, particulièrement celles de petits juifs. Un toubib qu’ils connaissent bien, joué par Philippe Torreton de façon magnifique, leur propose de faire passer des gens en zone libre. Le film pose une question : sommes-nous capables de devenir un tantinet héroïques ? Une situation vous le propose, à vous de décider. C’est l’instant d’un moment, une réflexion sur une demande précise : il suffit de dire oui ou non.

    Vous aviez dit dans l’Humanité en 1999 : « La solidarité ? C’est le mot phare. À un moment, quoi qu’il arrive, dans le monde entier, devant la misère humaine, ces drames que l’on voit tous les jours, on a envie d’être solidaires. » Vous rapprochez ces propos de ce téléfilm ?

    Bien sûr. Mon idéal, c’est la fraternité, la solidarité, l’amour. Ce sont peut-être des mots un peu obsolètes pour les jeunes générations, avec la technologie pourrie qu’on a inventée pour que tout le monde se foute sur la gueule, et que les cerveaux ne puissent pas prendre de repos. Avant, nous avions le temps de la réflexion, de la digestion, de la compréhension des choses. Aujourd’hui, c’est instantané. Et ça rend les gens fous.

    Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance.

    Ce sont aussi vos retrouvailles avec Fabien Onteniente…

    Avec Fabien, nous avons tourné deux gros succès, 3-0 et Camping, que personne ne voulait produire. Je m’entends très bien avec Fabien, depuis longtemps. C’est un bosseur, et j’aime les bosseurs. Sur un scénario de ce type, nous avons travaillé des jours ensemble, pour trouver de la complicité. Avec Mathilde Seigner, c’est allé très vite, parce que nous appartenons à la même famille d’acteurs : nous sommes instinctifs, et nous avons de grandes gueules qui nous ont causé quelques gros soucis. Mais ce n’est pas grave : Il ne faut jamais avoir de regrets d’avoir dit ce qu’on pensait.

    Et votre retour à la télévision ?

    Nous, acteurs, dépendons du désir des autres. Aujourd’hui, nous croisons de jeunes producteurs, plein d’envie et de force, de volonté, d’amitié et de respect. C’est ce qui manquait jusqu’à présent. Obligatoirement, on me propose pas mal de choses intéressantes. J’ai fait un téléfilm avec Sylvie Testud, qui sortira en octobre, sur la dépendance aux médicaments de nos jeunes adolescents. Je suis acteur, j’ai déjà fait mes preuves au cinéma. Et ce sont les autres qui doivent décider de m’embaucher ou pas.

    Pourquoi ce passage à la chanson, avec des paroles assez dénonciatrices ?

    Mon fils est un grand bluesman. Pendant le premier confinement, j’ai écrit, il a composé, au départ sans objectif particulier. Abdelmalik est venu chanter avec moi, puis notre chanson sur les féminicides, Appel à l’aide, a été très écoutée sur les réseaux. Idem pour un pamphlet sur nos trois dernières présidences people, Le dire et le faire. Quand je les chante en public, les gens reprennent le refrain. J’ai un groupe formidable de musiciens et de choristes. Et le public aussi. Et il y a toute cette énergie qui fait que, tout à coup, on est dans un idéal d’échanges : il y a la musique, le seul plaisir sensuel absolu, sans vice.

    Et donc l’Olympia le 27 mai.

    Avec mon nom sur le fronton de cet Olympia mythique… C’est assez particulier, parce que c’est mon fils qui mise en route cette histoire, c’est lui qui produit mon album. Je travaille pour et avec mon fils, c’est assez formidable. Là, nous allons faire le concert des Bikers Harley. Jouer devant 2000 mecs, ce n’est pas rien. Surtout avec des textes que j’ai écrits et qui sont concernants sur notre époque. C’est le constat de l’an XX.

    téléfilmfrance 2les justesshoah
    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    L'Humanité

    Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

    Prescription culture

    Netflix. Fanny Herrero, créatrice de Dix pour cent qui contait les aventures d’agents artistiques, a entrepris Drôle, série sur les coulisses du stand-up. Avec un résultat intéressant mais mitigé.

    Caroline ConstantDrôle,

    Que dit le stand-up de notre société ? Que dit-il de son besoin d’expression, du désir artistique, de notre monde culturel ? Quels destins et quelles sagas peuvent s’y raconter ? Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, Fanny Herrero, qui avait créé pour France 2 la fameuse série Dix pour cent, s’est penchée sur ce monde. En six épisodes, avec quatre personnages phares, et l’aide de vrais stand-upeurs pour l’écriture des sketchs (Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel, Fanny Ruwet et même Marina Rollman sont crédités au générique), la série raconte quelques mois dans la vie de quatre jeunes artistes.

    Bling s’est brûlé les ailes

    Nezir (Younès Boucif, excellent) est livreur chez Uber Eats. Sur son vélo, il répète et affine ses vannes à l’envi. Dans la vraie vie, il galère : il vit seul dans une cité de banlieue avec son père invalide et ils manquent tous les deux cruellement d’argent. Nezir est le moteur de la série, dans son rapport à l’écriture, à la diction des mots justes et dans ses galères quotidiennes. Il est ami avec Aïssatou (Mariama Gaye, que l’on a vue notamment dans Gloria, l’an dernier). Par le biais d’une vidéo virale, la jeune femme rencontre une célébrité fulgurante, qui bouleverse sa vie de couple, ses projets de jeune maman et l’oblige à se poser des questions sur son écriture.

    Critique Tout sur les séries !

    Bling (Jean Siuen, vu dans le téléfilm la Maladroite, avec Isabelle Carré), lui, a été sous le feu des projecteurs et s’est brûlé les ailes. Comment revenir sur le devant de la scène quand on est désorganisé comme lui et chargé d’alcool et de drogue ? Enfin, Apolline (Elsa Guedj), issue d’un milieu très bourgeois, s’interroge sur la direction à prendre dans sa vie, après « Hypokhâgne, Khâgne, ses cinq années d’école du Louvre ».

    Ces quatre personnages se retrouvent soir après soir au Drôle Comedy Club, une scène de stand-up où ils se produisent. À eux quatre, ils représentent des stéréotypes : Nezir est le type bourré de talent qui va grandir dans l’ombre. Aïssatou est l’étoile montante, ivre de son succès. Bling est la star déchue et Apolline, la (fausse) candide.

    La banlieue comme un monde vide

    C’est aussi la limite de cette série, plaisante sans être géniale : les personnages ne sont que des fonctions, on n’accède ni à leurs émotions, ou si peu, ni à leur univers, ou vraiment en marge. Là où Dix pour cent avait des seconds rôles si forts (on pense à Philippine Leroy-Beaulieu, Ophelia Kolb ou à François Civil), ceux-ci ne sont qu’esquissés, en mode caricatural : le père formidable de Nezir (Mouss Zouheyri), la mère rigide d’Apolline (Pascale Arbillot) Le mari d’Aïssatou, surtout, dont l’intimité jetée en pâture au public, et qui ne fonctionne qu’en injonctions auprès de sa femme, aurait sans doute mérité mieux. Et si Paris est magnifiquement filmé, du vélo de Nezir le plus souvent, sa banlieue apparaît comme un monde vide, dans la cité comme dans le RER, ce qui en dit long sûrement sur ceux qui écrivent dessus mais n’y habitent sans doute pas…

    La série n’est pas malhonnête en soi. Est-elle révolutionnaire ? Non. Apporte-t-elle un quelconque point de vue sur le monde du stand-up ? Non plus. Sur la précarité des jeunes artistes, le mode d’écriture ? Pas plus. Elle est plaisante à regarder, les acteurs y sont plutôt bons. Mais elle ne vaut sans doute pas tout le bruit qu’on entend depuis dix jours à son propos.

    Séries téléviséesNetflixstand-up
    Le Figaro

    Ces expressions qui ont changé d’orthographe et de sens

    Félicie de Terves

    La langue française est riche d’un vaste répertoire d’expressions étonnantes. Le Figaro décrypte certaines d’entre elles, avec des «yeux de lynx»...

    «Tomber dans les pommes», ou dans les «pâmes»? Etre fier comme un «pou», ou comme un «coq»? Si certaines formules résonnent telle une évidence, il convient parfois d’en questionner le sens. Créative, la langue française est un puits sans fond d’expressions extravagantes, pour certaines déconcertantes qui ont changé de forme, voir de sens, à travers le temps.

    » LIRE AUSSI - Dix mots que les Anglais ont dérobés au français

    A l’origine, on ne tombe pas dans les pommes mais dans les «pâmes». «Se pâmer» signifie en effet «tomber en défaillance, s’évanouir», «perdre le contrôle de soi, être dans un état second sous l’effet d’une vive émotion». Le mot «pâmes», de moins en moins usité, a été remplacé à partir de la fin du XIXe siècle par celui de «pommes», à la consonance voisine.

    S’en moquer comme de l’an quarante

    Pour reprendre ses esprits et éviter le drame, rien ne vaut un «remède de bonne femme» ou plutôt de «bonne fame»... A l’origine, bona fama, en latin, signifie «de bonne renommée», et trouve son équivalent dans l’ancien français fame, «renommée». Est-ce à dire que le terme fame a été évincé par son homonyme «femme»? Un remède de «bonne femme» renvoie d’avantage à une médication de grand-mère, ce qui de fait charge l’expression d’une valeur péjorative. À ce titre, le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle explique: c’est par l’expression «remède de bonne femme», et non de «bonne fame» que la sagesse populaire a désigné ces «médicaments ordonnés et administrés» par des «personnes étrangères à l’art de guérir». Toutefois, la ressemblance phonétique du terme latin fama avec le substantif «femme» ne suffirait pas à justifier le glissement de sens entre ce remède simple et populaire qui ne produit aucun effet et le «remède de bonne fame», soit de «bonne renommée».

    Le pou, lointain cousin du coq

    Certains, sans-doute, se moquent «comme de l’an quarante» de ces subtilités langagières. De «l’an quarante» ou «de l’Alcoran»? «S’en soucier comme de l’an quarante» se dit d’une «chose à laquelle on n’attache pas la moindre importance», note le TLFI. Passé ce sens communément admis, revenons sur l’origine de l’expression qu’il s’agit de prendre au conditionnel. «An quarante semble une altération de Alcoran», autre appelation du Coran, note le TLFI. On pouvait ainsi dire: «s’en moquer comme de l’alcoran». D’après le Robert, cette expression était aussi «employée par les royalistes pour signifier qu’ils ne s’inquiétaient pas plus de quelque chose que de l’an quarante de la République qu’on ne verrait jamais»...

    ...Sauf peut-être, avec des «yeux de lynx». L’expression désignerait, selon certaines interprétations, les yeux perçants de ce félin au pelage roux. Et pourtant, elle est inspirée de l’argonaute Lyncée, qui accompagna Jason dans la conquête de la Toison d’or. La vue perçante du héros de la mythologie grecque lui permettait de voir jusqu’au fond de l’océan, et même à travers les rochers. Pour saisir le sens de l’expression «fier comme un pou», il faut en outre revenir à la forme vieillie poul, nom ancien du mâle de la poule, le coq.

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    Le Figaro

    En photos : la diplomatie de la couleur ou les tenues chatoyantes de Kate Middleton pour sa tournée caribéenne

    En tournée dans les Caraïbes avec le prince William, la duchesse de Cambridge offre un défilé de tenues aux couleurs et motifs électrisants. Des choix non dénués de sens pour celle qui est tenue à une stricte neutralité.

    Jamais Kate Middleton n'aura autant osé la couleur et les motifs. En tournée royale dans les Caraïbes avec son époux, le prince William, la duchesse de Cambridge multiplie les apparitions chamarrées. La journée du 22 mars en apporte un bon exemple, lorsque la duchesse a enchaîné pas moins de trois tenues dont la couleur était au centre de la composition stylistique. À commencer par le jaune vif de sa robe Roksanda pour son arrivée en Jamaïque, suivi du rouge et blanc de son ensemble Yves Saint Laurent et Alexander McQueen pour faire ses adieux au Belize, auxquels a succédé une robe à rayures horizontales bleu azur et rouge vif signée Willow Hilson. Kate Middleton, venue représenter la couronne britannique pour le Jubilé de la reine Elizabeth II, joue de toute sa palette pour rendre hommage à la culture des pays qu'elle visite. Ses choix de créateurs répondent également à un jeu de funambule diplomatique oscillant entre créations britanniques et accessoires caribéens.

    Les plus belles tenues de la tournée aux Caraïbes de Kate Middleton

    Valse colorée

    Depuis le début de la tournée du couple princier, les tenues de Kate Middleton valsent entre inspirations printanières, caribéennes et robes de soirée audacieuses et toujours colorées. Maracas à la main, la mère de George, Charlotte et Louis a même osé un pas de danse en sandales compensées dans une robe bleue à motif wax Tory Burch au festival traditionnel célébrant la culture des Garifunas, ce dimanche 20 mars. Dans une tenue bien différente, Kate Middleton captait tous les regards, le lendemain soir avec une robe métallique et scintillante à manches à volants rose vif, chaussée d'escarpins respectant le protocole royal. Le 23 mars, c'est dans une étincelante robe de princesse en tulle et cristaux qu'elle s'est avancée à la réception du gouverneur général de Jamaïque.

    Dans une robe Vampire's Wife, Kate Middleton capte tous les regards lors de sa dernière soirée au Bélize

    À l’occasion de la tournée du couple princier aux Caraïbes, Kate Middleton portait une longue robe de soirée mêlant tradition anglaise et culture bélizienne.

    Emmanuel Macron en sweat à capuche à l'Élysée : le vêtement qui en dit long

    Le président candidat s'est offert une apparition sur les réseaux sociaux en sweatshirt à capuche. Un vêtement qui lance sa campagne ?

    Enceinte et en nuisette noire transparente, ce jour où Rihanna créait l'émoi aux abords du défilé Dior

    La chanteuse et créatrice de la marque Fenty est arrivée au défilé Dior sous un voile ne cachant presque rien de sa grossesse.

    Le Figaro

    L'artiste belge Jan Fabre jugé pour harcèlement sexuel au travail

    Douze femmes accusent le plasticien et chorégraphe de 63 ans, qui encoure une peine maximale de cinq ans de prison. Le procès s'ouvre ce vendredi.

    Rattrapé à son tour par la vague #MeToo, le célèbre artiste belge Jan Fabre doit comparaître vendredi devant le tribunal correctionnel d'Anvers (nord) pour répondre d'accusations de «harcèlement sexuel» au sein de sa compagnie de danse et d'un «attentat à la pudeur». Le procès qui s'ouvre à 09 heures (08H00 GMT) devrait commencer par les témoignages de femmes qui se disent victimes de ses agissements. Elles sont douze au total et «seront présentes», a assuré l'Institut belge pour l'égalité des femmes et des hommes, également partie civile. L'audience doit se poursuivre le 1er avril et le jugement sera ensuite mis en délibéré. Le plasticien et chorégraphe de 63 ans encoure une peine maximale de cinq ans de prison.

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    Ce procès doit être l'occasion d'entendre ses explications pour la première fois depuis septembre 2018, quand l'affaire a éclaté par le biais d'une lettre ouverte d'anciens collaborateurs ou stagiaires de sa compagnie Troubleyn. Dans ce texte, publié par un média néerlandophone spécialisé, vingt personnes au total – majoritairement des danseuses - dénoncent les pressions, humiliations voire le chantage à caractère sexuel subis dans leur travail de la part du chorégraphe.

    Jan Fabre réfute alors les accusations. «Nous ne forçons personne ici à faire des choses considérées pour l'un, l'une ou l'autre comme au-delà de ses limites. Je n'ai jamais eu l'intention d'intimider ou de blesser les gens psychologiquement ou sexuellement», plaide-t-il dans un droit de réponse au même média.

    À l’époque, après la déferlante MeToo née en 2017 avec l'affaire Weinstein aux États-Unis, une étude a été lancée par les autorités flamandes, dans le nord néerlandophone de la Belgique, pour recenser les comportements inappropriés à caractère sexuel dans le monde des médias et de la culture. C'est dans ce contexte que Jan Fabre, grande figure européenne de l'art contemporain, est interrogé en juin 2018 par la chaîne VRT. Quand on lui soumet les résultats de l'étude affirmant qu'une femme sur quatre dans ce secteur d'activité a déjà subi une avance sexuelle non désirée au travail, il répond: «Chez moi, jamais». «Dans notre compagnie, en quarante ans, il n'y a jamais eu le moindre problème», assure-t-il, déclenchant une vive riposte.

    «Pas de sexe, pas de solo»

    La lettre ouverte fourmille de déclarations détaillées et l'accuse d'avoir dit un jour «pas de sexe, pas de solo» à une danseuse. Elle fait les gros titres en Belgique et à l'étranger. À Anvers, l'Auditorat du travail, une section spécialisée du parquet, ouvre une enquête. Trois années d'investigations aboutissent en juin 2021 à un renvoi devant la justice pénale pour «violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail» à l'égard de «12 employés», ainsi que pour un «attentat à la pudeur» à l'encontre d'une de ces femmes.

    Né à Anvers en décembre 1958, Jan Fabre, à la fois auteur, plasticien et metteur en scène de théâtre, a la réputation depuis les années 1980 d'être un des artistes les plus protéiformes et avant-gardistes de son époque. Célèbre pour ses élytres de scarabées (il en a revêtu tout le plafond de la salle des glaces du Palais royal à Bruxelles), il est aussi connu pour ses provocations. En 2012, il a dû s'excuser après une performance montrant un «lancer de chats» à Anvers, qui lui a valu d'être physiquement agressé.

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    Avec la perspective du procès, le secteur culturel a été secoué, amené parfois à trancher entre soutien à un monument de l'art contemporain et prise de distance vis-à-vis d'un homme désormais trop sulfureux. Un spectacle de Troubleyn prévu fin 2021 à Charleroi (Belgique francophone) a été annulé après des «pressions et invectives», selon le programmateur. En revanche, à Namur (centre), pas question de retirer la sculpture de tortue géante devenue un emblème de la ville. «Personne n'a imaginé supprimer tous les films de Woody Allen lorsqu'il a fait l'objet d'une plainte», a souligné le bourgmestre Maxime Prévot.

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    Un homme frappé par un AVC réapprend à vivre, l'adaptation du troisième tome des souvenirs de jeunesse de Marcel Pagnol, un braquage à l'ancienne... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

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    Dans une interview diffusée sur YouTube dimanche, l'artiste russe a annoncé s'être réfugiée en Lettonie: «Je ne suis pas capable d'ignorer ce que je vois de mes propres yeux».

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    France24 - Monde

    Mondial-2022 : l'Italie, championne d'Europe en titre, éliminée par la Macédoine du Nord

    Publié le : 24/03/2022 - 22:51

    FRANCE 24 Suivre

    L'Italie, championne d'Europe en titre, a été éliminée jeudi en demi-finale de barrages de Coupe du monde par la Macédoine du Nord (1-0, Voie C) et manquera un deuxième mondial consécutif. La Macédoine du Nord sera opposée mardi prochain au Portugal, tombeur de la Turquie (3-1), en finale des barrages du mondial au Qatar.

    Le Qatar va rester un mirage pour l'Italie : malgré son sacre à l'Euro et quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, la Nazionale ratera la Coupe du monde pour la deuxième fois de suite, du jamais vu, après sa défaite surprise contre la Macédoine du Nord (0-1) jeudi 24 mars à Palerme dans la Voie C.

    Les Azzurri, incapables de marquer malgré une avalanche d'occasions (32 tirs), ont été crucifiés dans le temps additionnel par Aleksandar Trajkovski (90e+2), un ex-joueur de... Palerme. D'une frappe splendide, l'attaquant macédonien a anéanti les espoirs transalpins.

    La Macédoine, globalement inoffensive pendant 90 minutes, a gagné le droit d'aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit : aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.

    Très loin de sa légèreté de l'été dernier, quand elle avait séduit l'Europe et triomphé de l'Angleterre à Wembley, la Squadra Azzurra de Roberto Mancini a buté pendant 95 minutes sur la courageuse équipe macédonienne. Voilà l'Italie revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l'avait laissée la défaite, en barrages aller-retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis 60 ans.

    Cette "apocalypse", qui a longtemps hanté le football italien, et que les "nuits magiques" de Wembley semblaient enfin avoir chassée, aura sans doute pesé dans les têtes italiennes, qui ont joué trop "petit bras" comme le redoutait mercredi le capitaine Giorgio Chiellini, entré en fin de match et qui n'aura plus l'occasion de jouer de Coupe de monde.

    𝙔𝙤𝙪 𝙟𝙪𝙨𝙩 𝙘𝙤𝙪𝙡𝙙𝙣'𝙩 𝙬𝙧𝙞𝙩𝙚 𝙞𝙩... 🇲🇰 #WCQ | #WorldCup pic.twitter.com/5FqaNMdArk

    March 24, 2022

    Trop de frénésie dans le clan italien

    Pour tenter d'alléger la pression, l'Italie avait pourtant mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33 000 spectateurs), une première en Italie depuis le début de la pandémie de coronavirus.

    Mais c'est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporters de Macédoine qui a fait la fête au coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.

    Les tifosi n'ont pourtant pas fait économie de leur soutien. Mais des hurlements de déception ont conclu chacune des incursions des Italiens. Il y avait chez ces Azzurri sous pression, rattrapés pas leurs fantômes de 2017, beaucoup d'envie mais aussi trop de frénésie.

    Ils ont forcé trop de frappes, comme Marco Verratti au-dessus (25e), imité par Nicolo Barella à côté (28e), quand ils n'ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Ciro Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Lorenzo Insigne (33e).

    Trompé par Trajkovski, Donnarumma devra encore attendre

    La plus grosse occasion italienne de la première période a été pour Domenico Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n'a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e).

    Trop heureux de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance : Alessandro Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Darko Churlinov qui filait au but (39e) et Gianluigi Donnarumma s'est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Aleksandar Trajkovski (45e). 

    Comme rattrapée par ce "petit bras" que redoutait la veille Chiellini, l'Italie a tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manœuvre mais un Berardi si maladroit : il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d'un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e). Quand ça ne veut pas... 

    Les remplaçants - Giacomo Raspadori entré à la place d'un Insigne transparent, Lorenzo Pellegrini et Joao Pedro - n'ont pas fait mieux, voyant toujours un pied repousser leur frappe. 

    Et alors que Roberto Mancini avait lancé Chiellini dans le bain pour l'assaut final, c'est la Macédoine qui a frappé. Donnarumma n'a rien pu cette fois-ci. Le gardien du Paris-SG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.

    Avec AFP

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    Barrages du Mondial-2022 : l'Italie, le Portugal, et un seul billet pour le Qatar

    TIRAGE AU SORT

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    Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football

    Le Figaro

    Les professeurs travaillent-ils 42 heures par semaine ?

    Caroline Beyer

    LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a déclaré Yannick Jadot. En revenant sur le travail «invisible» des enseignants, le candidat écologiste vise le projet éducatif d'Emmanuel Macron.

    LA QUESTION. «Il n'est pas question d'augmenter la charge de travail des enseignants. Ils sont déjà à 42 heures par semaine», a affirmé le candidat écologiste Yannick Jadot, le 22 mars sur France Inter, fustigeant le projet d'Emmanuel Macron. Le 17 mars, le président-candidat a promis, s'il était élu, «une augmentation substantielle» aux enseignants prêts à assumer des missions «supplémentaires», comme les remplacements et l'aide aux devoirs.

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    Réactions indignées des intéressés et de leurs syndicats, qui ont fait valoir l'importante charge de travail pesant sur eux et les faibles rémunérations. Yannick Jadot se situe dans ce sillage. Mais travaillent-ils réellement 42 heures par semaine ?

    VÉRIFIONS. Pour commencer, le chiffre donné par le candidat écologiste concerne les enseignants du secondaire (collège et lycée). On le trouve dans l'enquête Emploi du temps de l'Insee de 2010 qui, pour la première fois, avait alors posé aux enseignants des questions spécifiques pour évaluer leur temps de travail réel. 41h par semaine avaient-ils répondu, avec des différences suivant leurs corps d'appartenance : 43 heures pour les certifiés (titulaires du Capes), 39 heures pour les agrégés, 37 heures pour les profs d'éducation physique et sportive. Des données à mettre en regard avec les «obligations réglementaires de service» (ORS), définis par les textes, qui correspondent au temps passé devant les élèves : 18 heures pour les certifiés, 15 pour les agrégés, 20 pour les profs d'EPS. En parallèle, le décret du 24 août 2014 évoque les autres «missions» des professeurs du second degré (préparation des cours, évaluation des élèves, aide à l'orientation, relation avec les parents), mais ne fixe pas de temps de travail précis.

    À une heure d'enseignement correspond donc, en moyenne, une heure de travail en dehors de la présence des élèves. Des données qui varient du simple au double en fonction de l'avancement dans la carrière. Les plus jeunes disent travailler plus de 45 heures par semaine. Entre 30 et 40 ans, le temps de travail tend à diminuer, surtout chez les femmes. Il croît ensuite à nouveau chez les professeurs les plus chevronnés, qui exercent en lycée et dans des classes à examen.

    Et au sein de l'OCDE ?

    En 2013, la Depp, le service statistique de l'Éducation nationale reprenaient ces données, en les précisant. En quoi consiste ce temps invisible, mais inhérent au métier ? Majoritairement en «activités pédagogiques» (préparation des cours, correction des copies, documentation) - près de 16 heures en moyenne -, mais aussi en activités avec la communauté éducative (enseignants, parents d'élèves) - 3 heures en moyenne.

    Ces données remontant à 2010 sont corroborées par l'étude «Regards sur l'éducation 2019», de l'OCDE, publiée en 2021, selon laquelle, «en moyenne, 43 % du temps de travail des enseignants est consacré à l'enseignement proprement dit». La France, elle, se situe dans cette moyenne, ce qui correspond à un temps de travail réel de 41,8 heures hebdomadaire. Parmi les pays de l'OCDE, ce taux est variable, de 35 % ou moins en Autriche, en Corée, en Islande, au Japon, en Pologne et en Turquie, à 63 % en Écosse (Royaume-Uni). Il est aussi à mettre en regard avec le temps d'enseignement fixé, pour lequel la France se situe dans la moyenne.

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    Faut-il intégrer ce temps invisible dans les obligations réglementaires ? Vaste question. Les syndicats n'y sont pas favorables, mettant en avant une nécessaire «souplesse» d'organisation, qui dépend des moments de l'année scolaire (comme les conseils de classe), mais aussi de la vie personnelle, dans une profession largement féminisée. Mais ils veulent aussi voir ce temps financièrement reconnu. «Les chiffres attestent que les profs font plus de 35h. Il faut donc une revalorisation», résume Sophie Vénétitay, au Snes, premier syndicat du secondaire. L'OCDE montre que le salaire effectif (avec primes et heures supplémentaires) annuel des enseignants français est «légèrement supérieur à la moyenne OCDE», sauf à l'école primaire, mais qu'il reste «loin de certains pays comme les États-Unis, l'Allemagne ou la Finlande».

    Emmanuel Macron a déjà annoncé qu'il n'augmenterait pas tous les enseignants. Seulement les plus «investis», et ce, dans le cadre d'un «nouveau pacte» et de nouvelles missions. Il n'a pas manqué de rappeler que, pendant le Covid, certains avaient «disparu».

    En résumé, Yannick Jadot surfe sur la vague. Les données qu'il reprend sur le temps réel de travail des enseignants sont connues. Elles restent cependant déclaratives et constituent des moyennes. Quant aux professeurs et à leurs syndicats, ils ne souhaitent pas voir gravé dans le marbre leur temps de travail dit «invisible» (préparations, corrections...), pour conserver une forme de liberté.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    France24 - Monde

    Concurrence : l'UE tombe d'accord pour encadrer les géants du numérique

    Publié le : 25/03/2022 - 01:23

    FRANCE 24 Suivre

    Les institutions européennes ont trouvé jeudi un compromis sur le Règlement des marchés numériques, une nouvelle législation qui vise à imposer aux géants du numérique une série d'obligations et d'interdictions afin d'endiguer les pratiques anti-concurrentielles. Cette régulation, dont l'entrée en vigueur est espérée en 2023, pourrait avoir des répercussions internationales.

    Les États membres de l'Union européenne (UE), la Commission et le Parlement européen ont trouvé un accord jeudi 24 mars sur une nouvelle législation qui doit mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique.

    Après plusieurs mois de négociations, un compromis a été scellé entre les institutions européennes sur le Règlement des marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) qui doit imposer aux Gafam - Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft - une série d'obligations et d'interdictions permettant d'endiguer des pratiques anti-concurrentielles.

    Pour le secrétaire d'État français au Numérique, Cédric O, il s'agit de "la régulation économique la plus importante de ces dernières décennies".

    Et elle pourrait avoir des répercussions internationales. "L'accord inaugure une nouvelle ère de réglementation des technologies dans le monde entier. La loi sur les marchés numériques met un terme à la domination toujours plus grande des grandes entreprises technologiques", a estimé l'eurodéputé Andreas Schwab, rapporteur du texte.

    Changement de philosophie

    Le règlement, dont l'entrée en vigueur est espérée en janvier 2023, marque un changement de philosophie dans la lutte contre les abus des grandes plateformes.

    Après des années à courir en vain après les infractions de ces multinationales dans des procédures judiciaires interminables, Bruxelles veut agir en amont, en leur imposant une vingtaine de règles à respecter sous peine d'amendes dissuasives. Objectif : agir vite et efficacement, avant que les comportements abusifs n'aient détruit la concurrence.

    Le texte cible uniquement les plus grandes plateformes : les Gafam et peut-être une poignée d'autres groupes comme l'entreprise de réservation en ligne Booking ou le réseau social TikTok. La liste reste à définir selon des critères déjà établis de chiffre d'affaires, de capitalisation boursière et de nombre d'utilisateurs.

    Il y "aura des conséquences profondes" sur l'activité de ces firmes, estime Katrin Schallenberg, du cabinet d'avocats Clifford Chance.

    Apple "préoccupé"

    Dans une réaction transmise à l'AFP, le groupe américain Apple s'est dit "préoccupé" par "certaines dispositions (qui) créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d'autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup".

    Un libre choix des boutiques d'applications logicielles sera instauré, permettant notamment de contourner l'App Store d'Apple, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission.

    La législation établit un contrôle de la Commission sur toutes les opérations de rachat de ces géants, quelle que soit la taille de la cible, pour limiter l'accaparement de l'innovation des start-up et éviter les rachats ayant pour seul but de tuer un concurrent. Elle fixe en tout une vingtaine de règles pour endiguer les abus constatés ces dernières années. 

    Ainsi, les grandes plateformes se verront interdire tout favoritisme envers leurs propres services dans les résultats des moteurs de recherche, comme Google a été accusé de le faire avec son site de vente en ligne Google Shopping.

    La nouvelle loi empêchera ces géants d'utiliser les données générées sur leur site par des entreprises clientes pour mieux les concurrencer, comme cela a été reproché à Amazon.

    Priorité française

    Le texte, qui était une des grandes priorités de la présidence française du Conseil de l'UE, va aussi mieux protéger les utilisateurs en rendant obligatoire leur consentement pour le croisement de données issues de plusieurs services en ligne à des fins de profilage publicitaire.

    Il empêchera d'imposer des logiciels pré-installés sur les ordinateurs ou les téléphones, comme des navigateurs ou des applications musicales, et facilitera le recours à des produits alternatifs.

    Dans la dernière ligne droite, le Parlement européen a aussi obtenu que soit ajoutée l'interopérabilité des services de messagerie qui permettra par exemple à un utilisateur de Signal de communiquer avec un contact utilisant WhatsApp (Meta).

    Des amendes pouvant atteindre jusqu'à 10 % des ventes mondiales sont prévues en cas d'infraction, et même 20 % en cas de récidive.

    Avec AFP

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    L’Italie condamne Apple et Amazon à 200 millions d’euros d’amende pour infraction à la concurrence

    Gaffe aux Gafam

    Comment les Gafam dépensent des millions en lobbying pour influencer Bruxelles

    La chronique de l’éco

    Union européenne : la régulation des géants du numérique en débat

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    ‘A Frightening Repeat’: Ukrainian World War II Survivors Face Conflict Again

    Nearly 80 years after Ukraine emerged from a devastating world war that killed more than five million of its people, Russia’s invasion has stirred memories that the country had struggled to overcome.

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    By Emma Bubola

    Borys Zabarko was 6 years old when the Nazis invaded what is now Ukraine in 1941 and his hometown, Sharhorod, became a Jewish ghetto. Women, children and old men slept in packed rooms with no bathrooms or water, he said. As typhus epidemics raged, the ground was too cold to dig graves, and bodies were thrown on top of each other. Mr. Zabarko’s father and uncle, who fought with the Soviet army, died in combat.

    After the liberation, Mr. Zabarko said he became convinced that nothing like that would ever happen again.

    Now 86, he spent a recent night in the freezing train station in Lviv, in the west of Ukraine, standing on a crowded platform, as he tried to get on a train to escape another war.

    “It’s a frightening repeat,” he said by phone from Nuremberg, Germany, where he fled with his 17-year-old granddaughter, Ilona, before eventually settling in Stuttgart. “Again, we have this murderous war.”

    Most Ukrainians watched in shock in recent weeks as their country was hit by violence and destruction on a scale they had never seen before, with children killed, mass graves, and bombing of homes and hospitals.

    For some older Ukrainians, Russia’s invasion has revived painful memories of World War II, in which more than five million people were killed in Ukraine, even if the toll and scale of the current conflict is incomparable.

    Echoes of the world war have been omnipresent since the Russian invasion of Ukraine.

    Dumskaya.net, a news website in Odessa, ended articles with a sentence adapted from one that local newspapers used during World War II. Instead of “Death to the German occupiers,” it now read “Death to the Russian occupiers.” An anti-tank hedgehog that was used in 1941 was pulled out of a museum and deployed to a street in Kyiv.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the grandson of a Red Army veteran, repurposed language from that conflict, describing a “patriotic war” underway, a reference to the Great Patriotic War of the Soviet Union against Nazi Germany.

    For Ukrainians, “World War II is the single most unifying emotional touchstone,” said Markian Dobczansky, a historian at the Harvard Ukrainian Research Institute. While the Ukrainian state is evoking those memories, the Ukrainian people also “make that connection on their own,” he said.

    Alexandra Deineka, 83, was 3 years old when she lost several fingers after a bomb hit her house in Kharkiv. This month, the house, in which she still lives, was bombed again, and part of her roof destroyed. “The same story like many years ago,” said her grandson, Dmytro Deineka. “The same, same.”

    When Mr. Zabarko heard air-raid sirens on a recent morning, he ran for an underground garage. There, he found people who had slept the night, hiding from the missiles and bombs dropping on the city, including mothers with children in strollers who were afraid to leave. His mind immediately went back to 1941.

    “The feelings are the same,” he said, “it’s death that flies above you.”

    After spending days sheltering in his apartment, his granddaughter was suffering from unbearable anxiety, he said, and his daughter begged him to take her out of Ukraine. They both got sick with Covid, after traveling by train in overcrowded carriages.

    “We believed that we and our children and our grandchildren would live a peaceful life,” he said, “and now there is another war with people dying, blood spilling.”

    After Germany invaded what is now Ukraine, it ceded the region of Transnistria to its ally in Romania, which deported thousands of Jews to Sharhorod, confining them there.

    After the war, Mr. Zabarko became a historian, wrote books about the Holocaust and headed an association of survivors. Now, he feels as if his life’s work had fallen on deaf ears.

    “This is my personal tragedy,” he said, “If we had learned those lessons, we wouldn’t have war in Ukraine, we wouldn’t have any war.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He added: “For many this is the first time, but we know what war leads to, we lived through it.”

    About 1.5 million Jews were killed in Ukraine’s Holocaust. At Babyn Yar in Kyiv, nearly 34,000 were killed in just two days, in one of the worst mass murders of Jews during the Holocaust.

    Among those victims were the aunt and grandmother of Svetlana Petrovskaya, who had fled Kyiv with her mother after the Nazi invasion.

    On March 1, The Babyn Yar Holocaust Memorial Center in Kyiv said that Russian forces had struck the site.

    “Now the Putin bombs are bombing Babyn Yar,” said Ms. Petrovskaya, 87, a history teacher. “One cannot fathom this.”

    After Ms. Petrovskaya and her mother had fled on a cattle train, her father became a prisoner of war. When the family returned to Kyiv in 1944, Ms. Petrovskaya and other children picked up bricks after school and helped rebuild the city.

    Eighty-two years later, Ms. Petrovskaya left Kyiv on a bus with older people and children, ending up in Budapest, after gathering her jewels, some books of poems, her late husband’s pipes, and letters he had received from his former students.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden, in Brussels for a day of three summits, announced that the United States will accept 100,000 Ukrainian refugees and donate $1 billion to help Europe take in people fleeing the war. He also raised the possibility of Russia’s removal from the Group of 20.

    NATO deployment. NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    Russia’s shrinking force. Western intelligence reports and analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield. The Pentagon previously said that Russia’s “combat power” in Ukraine is now below 90 percent of its original force.

    On the ground. The Ukrainian forces, which are several days into a counteroffensive, claimed to have destroyed a Russian landing ship at a southern Ukrainian port city in Russian-occupied territory.

    “I am a strong person and I did not cry when my husband died but I burst into tears when I left Kyiv,” she said. “It was so much like 1941.”

    After spending hours in the bomb shelters as shells hit near her house, Ms. Petrovskaya overcame her initial reluctance and agreed to leave Kyiv in early March.

    “I never ever, ever thought I would become a refugee again,” she said, “I want to be buried next to my husband.”

    In the 1940s, local collaborators helped the Nazis perpetrate the Holocaust but most Ukrainians, more than three million, fought in the Red Army against the Nazis.

    One of the fighters was Ihor Yukhnovskyi, a physicist and former vice prime minister of Ukraine. Mr. Yukhnovskyi grew up under Polish rule in what is now Western Ukraine and lived under German and Soviet occupation.

    “Ukrainian people did so much during World War II; Russia owes Ukraine a great debt,” Yukhnovskyi, 96, said in by phone from his house in Lviv. “It’s very sad that the president of Russia does not have a basic form of respect.”

    In 1991, he was a member of Parliament advocating for Ukraine’s independence. Now, his grandson has been conscripted to fight.

    “To think that we will give that up is completely absurd,” he said.

    Ida Lesich and her mother were among the more than two million people whom the Nazis sent to labor camps in Germany. In 1943, her mother died in the camp after months breaking rocks, and Ms. Lesich grew up in an orphanage in Kyiv.

    In a phone call from Kyiv, which she is refusing to leave, Ms. Lesich, 85, said that for all her life she had stored away memories of the war. But as bombs started falling on Ukraine, they came back.

    “Putin doesn’t treat people like people,” she said. “He is killing the innocent.”

    When she was 22, Maria Stasenko’s husband was enlisted by the Soviet army. She and her 4-year-old son stayed in Dnipro, even as her house was occupied by German soldiers. Now her grandson is the one preparing to fight.

    “I am living through my third war,” Ms. Stasenko, 102, who was born just after the end of World War I, said in a phone call from her house outside of Dnipro. “I never thought there would be another one.”

    During World War II, Ms. Stasenko volunteered in her city, helping repair destroyed train tracks. Now, like many of the war survivors, she is too old to escape, unable to seek refuge, trapped with their memories and fears. “I am not sure I am going to make it this time.”

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    L'Humanité

    Un gardien attaque ses supporters

    Football Accusé de racisme, le gardien des Girondins de Bordeaux, Benoît Costil, compte porter plainte pour diffamation contre les Ultramarines (UB87), un groupe de supporters de son club. Lanterne rouge de Ligue 1, l’équipe a été battue dimanche à domicile par Montpellier (0-2), point d’orgue d’une saison cauchemardesque. Après une explication musclée avec un de ses défenseurs, le Bosnien Anel Ahmed­hodzic, qui ne comprend pas le français, le portier a été sifflé par l’ensemble du virage sud. À la pause, il a été pris à partie par un leader ultra et a mimé un geste suggérant que le supporter était à la solde de la direction. Après une fin de match conflictuelle entre les joueurs et le public, les UB87 ont réagi en évoquant « des comportements scandaleux, parfois racistes » de Costil, sans toutefois étayer leurs accusations. La direction du club a rappelé la « nécessité de respecter le principe de présomption d’in­nocence ». Affaire à suivre… L. A.

    France24 - Monde

    GP d'Arabie saoudite de F1: coup double pour Ferrari ou retour de Verstappen ?

    Publié le : 25/03/2022 - 07:38

    Jeddah (Arabie saoudite) (AFP) – La première manche de la saison de F1 la semaine dernière à Bahreïn a annoncé la résurgence de Ferrari face au champion Max Verstappen et à sa Red Bull manquant de fiabilité. Qu'en sera-t-il ce week-end en Arabie saoudite ?

    Pour la deuxième fois en moins de quatre mois, Jeddah, ville côtière de la mer Rouge, accueille un Grand Prix, le deuxième dans l'histoire du royaume.

    Début décembre, le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) l'a emporté devant Verstappen, son rival pour le titre, au terme d'une course ponctuée d'accidents et de drapeaux rouges. Cette fois, on mise plutôt sur Ferrari, qui a réalisé un doublé à Bahreïn avec Charles Leclerc devant Carlos Sainz Jr.

    Après un exercice 2020 terminé à la 6e place des constructeurs (son pire classement depuis 1980), la Scuderia a sacrifié 2021 pour se concentrer sur la préparation de 2022. Quoi de mieux, en effet, que l'arrivée d'une nouvelle génération de monoplaces pour refaire son retard -- et même prendre de l'avance -- sur la concurrence ?

    "On est dans la bagarre pour le titre", se réjouissait le vainqueur dimanche. Mais, par le passé, le circuit de Sakhir a généralement été une place forte pour les Rouges et le terrain de jeu de ce week-end est très différent du précédent.

    "Peut-être complètement différent"

    On court certes encore de nuit mais, après un circuit classique dans le désert, nous voici sur le tracé urbain le plus rapide de la saison (plus de 250 km/h de moyenne sur un tour qualificatif l'an dernier), en bord de mer.

    "Il faudra voir notre compétitivité ici, remarque donc Leclerc. C'est tellement proche avec Red Bull que ça peut aller dans un sens ou l'autre, d'une piste à l'autre."

    "Le tableau peut être complètement différent à Jeddah", ajoute son patron Mattia Binotto. "Je pense qu'il faudra attendre au moins quatre ou cinq courses pour évaluer".

    Binotto martèle lui aussi qu'il faudra compter avec Red Bull, qui pouvait prétendre à la 2e place du GP inaugural avec Verstappen et à la 4e avec Sergio Pérez avant qu'un problème d'alimentation en carburant ne provoque leur double abandon dans les trois derniers tours.

    Avec moins d'une semaine pour en identifier la cause et intervenir, l'heure tourne !

    Vettel incertain

    Pas sûr, par ailleurs, qu'on retrouve Mercedes aux avant-postes, l'écurie peinant à dompter sa monoplace à l'aérodynamique originale. Hamilton et son patron Toto Wolff répètent que ça arrivera mais que "ça n'est pas pour demain".

    On attend, enfin, de savoir si Sebastian Vettel, positif au Covid-19 la semaine dernière, fait son retour chez Aston Martin. L'Allemand "n'a pas encore produit le test négatif requis pour s'envoler vers l'Arabie saoudite, a précisé son équipe sur Twitter jeudi. Nico Hülkenberg sera à Jeddah pour (le) remplacer si nécessaire. Nous allons retarder notre décision jusqu'à vendredi afin de donner toutes les chances à Seb."

    Inauguré l'an dernier, le circuit tout en longueur de Jeddah a été légèrement modifié à la demande des organisateurs du championnat. "Ils voulaient qu'on améliore la visibilité quand une voiture arrive rapidement dans un virage derrière une voiture lente", explique le promoteur du GP, Martin Whitaker. Il a fallu reculer certaines barrières de sécurité et la sortie du 27e et dernier virage a été élargie.

    L'arrivée l'an dernier de la Formule 1 en Arabie saoudite -- après ses voisins du Golfe, Bahreïn et Abou Dhabi, et avant le Qatar -- s'est inscrite dans une campagne de développement du "tourisme sportif" dans le pays, avec le double objectif de diversifier son économie pétrolière à l'horizon 2030 et d'améliorer son image à l'étranger.

    Ses détracteurs l'accusent de "sportwashing", c'est-à-dire d'utiliser ces événements pour faire oublier ses manquements aux droits humains, deux semaines après l'exécution en une seule journée de 81 personnes condamnées à mort.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Fin de carrière pour Ashleigh Barty

    Tennis La numéro 1 mondiale, Ashleigh Barty, a annoncé sa retraite sportive. À seulement 25 ans, l’Australienne a déclaré avoir atteint ses objectifs de carrière et être « absolument épuisée ». L’armoire à trophées de cette première au classement ATP depuis 2019 est bien garnie avec trois titres du Grand Chelem remportés en simple : à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l’Open d’Australie, sur ses terres, cette année. « Le succès pour moi, c’est savoir que j’ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais le travail qu’il faut pour donner le meilleur de soi-même », a-t-elle déclaré. La championne a expliqué ne plus avoir « l’éner­gie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu’il faut pour (se) dépasser au plus haut niveau ». Ils et elles sont de plus en plus nombreux à quitter le monde professionnel avant l’heure. L’Australienne rejoint ainsi le cercle des stars du tennis ayant prématurément annoncé leur fin de carrière, qui compte notamment le Suédois Björn Borg, la Suissesse Martina Hingis ou encore l’Américaine Jennifer Capriati. L. A.

    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    L'Humanité

    Giroud de retour chez les Bleus pour soigner ses bleus

    Actu

    Football Du fait de l’absence de Benzema, le Milanais retrouve son poste d’avant-centre en équipe de France, mais veut savoir pourquoi il a été évincé après l’Euro.

    Éric Serres

    « Mal-aimé, je suis le mal-aimé… » chantait Claude François en 1974. Olivier Giroud a-t-il écouté cette chanson depuis que son nom a été effacé des petits carnets de Didier Deschamps à la suite d’un Euro 2021 terminé en queue de poisson face à la Suisse ? Sans doute pas, car après son départ de Chelsea et son arrivée au Milan AC, le natif de Chambéry a retrouvé la joie de jouer et n’a pas perdu son sens inégalé du jeu pour marquer des buts important.

    Du Grenoble Foot 38 en passant par Istres, Tours, Montpellier, puis Arsenal et Chelsea, malgré les critiques, le joueur a toujours laissé son empreinte et une flopée de buts sur son passage. On aime ou pas, mais son palmarès parle pour lui. Il a été champion de France, a remporté trois Coupes d’Angleterre et trois Community Shields avec Arsenal puis, chez les Blues, une Coupe d’Angleterre, une Ligue Europa et une Ligue des champions. Excusez du peu pour le champion du monde 2018.

    À titre personnel, le bilan est tout aussi exceptionnel. Couronné du prix Puskas du plus beau but en 2017, Giroud est, depuis 2019, le meilleur buteur français sur une saison de Coupe d’Europe avec onze buts en Ligue Europa. Et comme si ce retour chez les Bleus ne suffisait pas, il reste le deuxième buteur de l’histoire de l’équipe de France avec 46 réalisations en 110 sélections derrière Thierry Henry (51 buts) et devant Antoine Griezmann (42 buts).

    « Je n’ai jamais annoncé ma retraite internationale »

    À 35 ans, une petite année de plus que Karim Benzema – blessé –, sa disparition du club France après l’Euro n’a pas entaché son plaisir de retrouver la sélection : « Il suffit d’y croire et de s’en donner les moyens, je suis super content d’être à Clairefontaine. Rien n’a changé dans ma fierté et ma détermination à porter le maillot bleu. »

    Il faut dire que le Milanais n’a pas volé son retour en survêtement estampillé deux étoiles. Il réussit une saison quasi parfaite. Avec 8 buts en championnat, l’attaquant a trouvé sa place au sein des Rossoneri, qui visent un 19e scudetto : « Je n’ai jamais annoncé ma retraite internationale. Ça veut donc dire que je continuais à y croire ! » répète-t-il. Sans être rancunier, le garçon attend malgré tout quelques explications de la part de son sélectionneur : « On ne s’est jamais encore parlés de visu depuis l’Euro. Même si beaucoup de choses ont déjà été digérées, il y a ce besoin de parler entre adultes responsables. J’ai besoin qu’il me dise ce qu’il attend de moi. »

    Pour l’instant, la conversation attendue n’a semble-t-il pas encore eu lieu. Mais le sélectionneur, manieur inégalé de la langue de bois, a su encore une fois botter en touche lorsqu’il a été interrogé sur le sujet Giroud : « Olivier a fait partie de cette équipe de France qui a été très performante. Elle a été aussi très performante sans lui. C’est un joueur qui est resté sélectionnable, il fait partie des 23 pour ces deux matchs-là, ne me demandez pas pour le futur. »

    Le futur proche passe par ce match, vendredi à Marseille, face à la Côte d’Ivoire, puis par l’Afrique du Sud, mardi, à Lille. Pour le reste, on imagine bien ce message de Didier Deschamps à l’intention de Giroud : « Merci pour la pige ! On se téléphone et on se fait une bouffe ? »

    équipe de france de footballcôte d'ivoireolivier giroud
    Le Monde

    En Côte d’Ivoire, face à l’urbanisation sauvage, le parc du Banco, « poumon vert » d’Abidjan, se barricade

    La réserve de 3 474 hectares, décrétée forêt protégée en 1929, est notamment menacée par les coupes de bois des habitants et l’explosion démographique.

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    « Nous avons notre Grande Muraille de Chine ! », s’exclame Victor, un ouvrier sur le chantier : au cœur d’Abidjan, le parc national du Banco se protège contre une urbanisation sauvage qui ne cesse d’empiéter sur les limites du « poumon vert » de la capitale économique ivoirienne.

    D’ici trois mois, un mur long de 10 kilomètres devrait ceinturer ce parc qui jouxte les communes les plus populaires de la plus grande métropole du pays. L’objectif : stopper « l’extension d’Abidjan » qui se fait « sans la moindre préoccupation de la préservation ou de la restauration du patrimoine naturel », avait critiqué fin octobre 2021 le ministre ivoirien des eaux et forêts, Alain Richard Donwahi.

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    Forêt classée depuis 1929, le Banco est avec Tijuca à Rio de Janeiro au Brésil, le seul parc constitué de forêt dense primaire situé au cœur d’une grande agglomération. « En six ans, l’explosion démographique suivie d’un boom des constructions anarchiques ont grignoté le parc du Banco », affirme à l’AFP l’écologiste ivoirien, Tom Thalmas Lasme.

    L’immense réserve de 3 474 hectares, érigée en parc national en 1953, « abrite une trentaine de végétaux en voie de disparition en Afrique de l’Ouest », ajoute t-il. Mais les riverains n’hésitent pas à s’infiltrer dans le parc pour abattre des arbres et en faire du bois de chauffe ou pour en chasser les animaux.

    « Indispensable »

    Longé par une voie express sur sa partie ouest, le parc a aussi été victime de « plusieurs incendies causés par les mégots de cigarettes jetés maladroitement par des automobilistes », rappelle aussi Roger Manet, un riverain de 58 ans.

    Alors l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) qui gère la faune et la flore protégées du pays a entrepris la construction de ce mur, dont les travaux sont financés par le Japon et le gouvernement ivoirien.

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    « Pour éviter que ce poumon vert d’Abidjan ne disparaisse à cause de la déforestation et pour renforcer son assise foncière, nous avons érigé une clôture en béton, explique Adama Tondossama, directeur général de l’OIPR. La forêt du Banco absorbe le gaz carbonique et rejette l’oxygène indispensable aux 6 millions d’Abidjanais. » Cette réserve naturelle permet également « la régulation du régime de pluviométrie et joue un rôle important dans la recharge de la nappe phréatique approvisionnant la ville d’Abidjan en eau potable », explique le lieutenant colonel Fousséni Coulibaly, responsable du parc du Banco.

    La barrière doit également permettre de sécuriser la forêt, présentée parfois comme « un refuge pour évadés », en raison de sa proximité avec la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), la plus grande prison du pays. Et d’en faire « une destination pour les touristes », insiste le patron de l’OIPR, qui rappelle que la forêt dispose de 80 km de pistes cyclables.

    « C’est la première fois qu’on visite une forêt aussi proche d’une grande ville. C’est intéressant de pouvoir couper un peu de la ville un peu bruyante pour venir en forêt et profiter de la nature », se réjouit Laurent Pigagnon, un Mauricien en promenade dominicale dans la forêt. « On doit tout faire pour préserver cette forêt, abonde Issiaka Kamaté, un autre promeneur. Sans elle, on aurait beaucoup de malades à Abidjan. »

    « Pour les générations futures »

    L’entretien de cette grande forêt urbaine coûte 200 millions de francs CFA par an (305 000 euros), selon l’OIPR, qui espère davantage de « subventions du gouvernement afin de la préserver pour les générations futures ».

    La Côte d’Ivoire dispose de 14 parcs et réserves qui s’étendent sur 2 millions d’hectares, représentatifs des différents écosystèmes du pays, selon l’OIPR.

    Arthur Gué Cissé, l’homme le plus rapide de Côte d’Ivoire

    Le pays n’a plus que 3 millions d’hectares de forêts, contre 16 millions dans les années 1960, en raison de la déforestation massive engendrée par la culture du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Chaque année, selon les chiffres officiels, pas moins de 300 000 hectares disparaissent.

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    Sophie de Closets quitte la présidence des éditions Fayard

    Claudia Cohen

    Le groupe Hachette Livre, numéro un français de l'édition a annoncé jeudi soir son départ, après dix-huit ans de bons et loyaux services.

    Coup de tonnerre dans le monde de l'édition. Le groupe Hachette Livre, numéro un français de l'édition, a annoncé jeudi soir le départ de Sophie de Closets, présidente-directrice générale des éditions Fayard. Nommée en janvier 2014 à ce poste, Sophie de Closets était entrée chez Hachette Livre en 2004.

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    « J'ai passé dix-huit merveilleuses années au sein du groupe Hachette où j'ai appris le métier d'éditeur et où j'ai pu l'exercer dans des conditions exceptionnelles, écrit Sophie de Closets dans un communiqué de presse. Je tiens à remercier tous les collaborateurs en France comme à l'étranger que j'ai eu la chance de croiser au cours de ces années qui, tous, m'ont impressionnée par leur talent, leur engagement et leur travail et m'ont énormément appris. Je suis évidemment très reconnaissante envers les auteurs que nous avons eu la chance de publier et dont la confiance nous oblige.»

    Le départ de Sophie de Closets a de quoi rebattre les cartes du marché de l'édition, à l'aune du rapprochement entre Editis et Hachette, dont les conditions sont actuellement étudiées à la Commission européenne. Il pourrait signer le début de la saison de mercato des auteurs, qui seraient tentés de suivre la patronne de Fayard dans ces nouvelles aventures littéraires.

    Selon nos informations, des clauses «Intuitu personae» sont rattachées à Sophie de Closets. Présentes dans les contrats entre les auteurs et les maisons d'édition, ces clauses stipulent que les écrivains ont la possibilité de suivre leur éditeur historique si celui-ci était amené à quitter la maison. Quelques-uns des plus grands auteurs de Fayard pourraient ainsi être tentés de la suivre dans ses nouvelles aventures.

    Fayard a récemment publié l'enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet. Elle est aussi la maison d'édition des romancières Aurélie Valognes et Virginie Grimaldi, et l'éditeur français des époux Obama.

    Editis lance Black River, une maison d'édition dédiée aux «comics»

    La nouvelle entité du deuxième groupe d'édition français sera principalement dédiée à des traductions de bandes dessinées américaines.

    Orange et Publicis lancent une coentreprise au service de la digitalisation des événements

    La plateforme numérique évènementielle de Voilà propose une solution «de bout en bout», de la préparation, via l'envoi d'e-mails ou la création de sites dédiés et personnalisables, à l'animation des événements.

    Iris Knobloch élue à la tête du festival de Cannes

    Elle remplacera Pierre Lescure le 1er juillet après l'édition 2022 du Festival.

    Le Figaro

    «Streak running» : est-il efficace de courir tous les jours ?

    Tiphaine Honnet

    Courir tous les jours, qu'importe la distance, c'est le concept de ce défi venu d'Outre-Manche. S'il développe l'endurance et la motivation, la pratique n'est pas sans risque.

    Courir tous les jours. Voici le principe du défi sportif international appelé «streak running», ou «série de courses», en français. Selon l'American Running Streak Association, la distance minimum à parcourir quotidiennement doit être de 1 mile, soit 1,61 km. L'objectif du challenge n'est pas clairement formulé, relever le défi permet surtout de rejoindre ce qui s'apparente à une communauté. Reste que le défi soulève plusieurs interrogations : la pratique est-elle sans risque ? Présente-t-elle un intérêt ? Peut-on en 10 minutes de course quotidienne, percevoir des bénéfices sur le corps ?

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    Un défi d'endurance avant tout

    «Il a été démontré scientifiquement que dès 10 minutes d'endurance, on augmente sa capacité cardiovasculaire, rapporte la médecin du sport Victoria Tchaikovski. Plus on renouvelle l'exercice, plus on apprend au cœur et aux poumons à s'adapter à l'effort.» Sans compter que se mettre en mouvement, peu importe la distance ou la durée, c'est aussi lutter contre la sédentarité. Durant la course, les articulations et les muscles s'activent.

    Toutefois, si l'objectif est de viser en priorité le renforcement musculaire, le streak running risque de vous décevoir, surtout si votre chrono quotidien est faible. «En courant quelques minutes par jour seulement, on ne génère que légèrement de la masse musculaire et ainsi très peu de dépense énergétique au repos», observe la médecin du sport.

    Même constat concernant la perte de poids. «Pour atteindre les graisses, il faut compter minimum 45 minutes de course. Donc si on s'en tient à 1,61 km, soit une dizaine de minutes de jogging au total, ce n'est pas suffisant», tranche Cécile Bertin, experte en running et auteure de Le Marathon, passer la ligne d'arrivée (1).

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    Motiver les débutants

    Pour la médecin du sport Victoria Tchaikovski, ce challenge s'adresse surtout aux joggeurs débutants ou aux personnes décidées à se remettre à l'activité physique après une longue pause. «Le streak running contribue à la mise en place d'une routine satisfaisante pour le corps et aussi le mental, souligne-t-elle. En se fixant un objectif raisonnable et en l'atteignant, on améliore l'image de soi».

    Mieux encore, plus vous courez, plus vous y prenez goût. «On considère qu'il faut entre 6 à 10 semaines pour transformer une pratique sportive en habitude, indique l'experte en running Cécile Bertin. Cela peut être judicieux d'avoir recours à ce défi lorsqu'on arrête le tabac par exemple.»

    Ne pas sauter les étapes

    Avant de partir tête baissée, quelques précautions s'imposent. «La progression est la clé, rappelle le Dr Victoria Tchaikovski. Quand on débute en course à pied, mieux vaut commencer par la distance minimale et augmenter de semaine en semaine d'un kilomètre ou deux. Si on saute ces étapes, on s'expose à des fissures dues à la fatigue, des blessures musculaires, tendineuses ou articulaires.»

    L'idéal, selon la médecin du sport, est de réaliser son streak running le matin. «Contrairement au soir, période plus adaptée au renforcement musculaire, les activités d'endurance sont recommandées en début de journée car elles contribuent à oxygéner le cerveau, diminuer la fatigue et le stress», précise-t-elle.

    Limiter la durée pour mieux récupérer

    La durée totale du challenge doit être également limitée dans le temps, entre 4 à 6 semaines, insistent les spécialistes. «Dès lors qu'on atteint 10 kilomètres ou une heure de course, le corps a besoin de récupérer, explique la médecin du sport. Quand on réalise un effort intense, cela génère des microlésions musculaires, ce qui peut entraîner des courbatures et une fatigue. Pour tout revasculariser et régénérer ces fibres endommagées, il faut compter minimum 24 heures pour un amateur et jusqu'à 48 heures pour un sportif de haut niveau.» Pour rappel, trois piliers sont essentiels pour une récupération efficace : l'hydratation, l'alimentation variée et le sommeil.

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    Enfin, faire une pause limite aussi le risque de dépendance sportive, plus connue sous le nom de bigorexie. «Les adeptes de la course à pied sont les plus exposés car ce sport sécrète des endorphines (hormones du plaisir, NDLR) dont on peut avoir du mal à se passer si on ne fait pas attention», signale Cécile Bertin. Définitivement, le mieux est l'ennemi du bien.

    Sept idées reçues sur les effets du changement de saison sur le corps

    Besoin d'une cure détox au printemps, déprime en hiver... Plusieurs professionnels démêlent le vrai du faux de l'impact du changement de saison sur l'organisme.

    Pourquoi dort-on de moins en moins bien avec l'âge ?

    Dès 40 ans, et parfois même avant, il est fréquent d'observer des changements sur la qualité et la quantité de sommeil. Éclairage sur ces mécanismes très progressifs avec deux spécialistes.

    Pourquoi les muscles s'affaiblissent avec l'âge ?

    Douleurs à l'effort, manque de souplesse et endurance... Jusqu'à 50 ans, la masse musculaire diminue progressivement et perd en tonicité. Explications et solutions.

    Le Figaro

    Pourquoi personne ne veut aller à la soirée de Jay-Z et Beyoncé après les Oscars ?

    La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le coupe star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.

    À l'occasion de la cérémonie des Oscars, qui se déroulera le dimanche 27 mars, Jay-Z organise sa célèbre soirée baptisée Gold Party. Or, cette année, la fête, qui doit se dérouler au Château Marmont, fait l'objet d'un boycott. En effet, un mouvement lancé par un syndicat d'employés dénonce les conditions de travail inacceptables au sein de l'établissement. Ils dénoncent le racisme, le sexisme et le harcèlement dont ils sont victimes depuis quelques mois. Le plus grand syndicat d'Hollywood soutient ce boycott, ainsi que des personnalités comme le réalisateur Spike Lee, et les comédiennes Ashley Nicole Black et Robin Thede.

    L'époux de Beyoncé souhaitait perpétuer une tradition qu'il a lui-même créée. Il y a deux ans, le rappeur avait organisé une soirée en marge de la cérémonie sur le parking du célèbre paradis des stars, lieu de tous les excès. Et ce ne sont pas Rihanna, Reese Witherspoon, Kanye West, Kim Kardashian ou Travis Scott qui diront le contraire. Baptisée alors Gold Party, cette fête, où les smartphones étaient interdits, serait restée gravée dans les mémoires.

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    Piquet de grève

    Le syndicat d'employés appelle désormais à installer un piquet de grève à l'entrée de la fête : «Le fait que Jay-Z ait choisi d'organiser sa Gold Party au Château Marmont est choquant», a déclaré le co-président du syndicat, Kurt Petersen. Avant d'ajouter : «Il doit déplacer sa fête vers un lieu qui traite ses employés, et particulièrement ses employées noires, avec respect et dignité.»

    Néanmoins, en 2021, Thomasina Gross, une ancienne employée noire de l'hôtel, expliquait à Hollywood Reporter : «Je suis une grande fan de Beyoncé et Jay-Z, alors travailler à leur Gold Party année après année a été un tel honneur et un tel plaisir. Je ne peux m'empêcher de penser que si Jay-Z savait comment le Château traite ses employés, il ne négligerait pas ce fait et cesserait d'y organiser des fêtes.»

    Un couple engagé

    Pourtant Beyoncé et Jay-Z sont connus pour être un couple engagé. La chanteuse, figure nationale de «l'empowerment», ouvrira la cérémonie des Oscars en musique avec Be Alive, depuis un cours de tennis de Compton, une banlieue populaire de Los Angeles.

    En 2016, lors de la campagne présidentielle, elle avait milité, tout comme son mari en faveur d'Hillary Clinton. Concerts, discours, posts sur les réseaux sociaux, les parents de Blue Ivy, 7 ans, de Rumi et Sir Carter, 4 ans, ne cachaient pas leur soutien envers la démocrate. Quatre ans après, c'est auprès du mouvement Black Lives Matter que l'interprète de Single Ladies s'était engagée, en participant à une cérémonie virtuelle sur Youtube appelé Dear Class of 2020.

    Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale

    Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.

    Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale

    Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.

    Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse

    La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.

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    Le Figaro

    Le cabinet de conseil McKinsey échappe-t-il à l'impôt sur les sociétés en France ?

    Wladimir Garcin-Berson

    LA VÉRIFICATION - Un rapport sénatorial assure que le prestigieux cabinet est un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Comment ?

    LA QUESTION. McKinsey dans l'œil du cyclone. Révélée par nos confrères de Politico, l'implication de cabinets de conseil dans la définition de politiques publiques, dont la campagne vaccinale tricolore, a suscité des remous chez plusieurs responsables politiques. Fruit d'un travail de plusieurs mois, un rapport d'une commission d'enquête du Sénat «sur l'influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques» est venu mettre en lumière certaines pratiques, parmi lesquelles un recours à «l'optimisation fiscale» en France.

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    «Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans», conclut la commission, décrivant la situation comme un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Ce constat est aussi contraire aux propos «tenus sous serment» par le directeur associé du cabinet, Karim Tadjeddine : mi-janvier, celui-ci avait ainsi assuré que «nous payons l'impôt sur les sociétés en France et l'ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France».

    Alors, le cabinet paie-t-il vraiment son impôt sur les sociétés dans l'Hexagone ? Si non, comment évite-t-il cela ?

    VÉRIFIONS. S'appuyant sur des documents tirés de contrôles menés à Bercy et portant sur deux entités du cabinet en France – McKinsey & Company Inc France et McKinsey & Company SAS -, les sénateurs tirent un constat clair. Entre 2011 et 2020, «le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s'établissent à zéro euro [...], alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés». Une situation qui «interroge», et que les auteurs décrivent comme un «exemple caricatural d'optimisation fiscale».

    Les sénateurs pointent du doigt les versements de «prix de transfert» des entités françaises du cabinet à la maison mère, basée au Delaware, aux États-Unis - un «simili paradis fiscal», grogne un juriste. Ceux-ci permettent de «compenser des dépenses mutualisées au sein du groupe» et de minorer le résultat fiscal de l'entreprise, donc, leur impôt sur les sociétés. Ces prix «participent à rendre le résultat fiscal en France nul ou négatif, depuis au moins 10 ans», soulignent les sénateurs.

    Une pratique complexe mais légale

    Ces prix de transfert sont définis par l'OCDE comme «les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises associées». Ils «sont la source principale des redressements infligés aux groupes en France», explique maître Jean-Yves Mercier, avocat honoraire et membre du Cercle des fiscalistes. Lorsque deux entités d'un même groupe sont situées dans deux États différents, s'il existe des liens commerciaux entre les deux entités, les prestations ou ventes les unissant doivent atteindre un «prix de pleine concurrence», autrement dit, un prix normal, qui s'appliquerait s'il n'existait pas de lien de dépendance entre les opérateurs.

    Une filiale française, ainsi, peut se voir facturer un prix, qui doit être jugé «de pleine concurrence», par sa maison mère, pour diverses prestations : par exemple, une «redevance de marque», des «frais de réseau, appelés management fees», une «concession de droit de propriété industrielle», cite un avocat fin connaisseur de ces questions, sous couvert d'anonymat. Autre exemple, un consultant étranger peut participer à une mission en France, et être facturé à la filiale française par le pays étranger. Ces prix payés à la maison mère étrangère constituent autant de charges pesant sur le bilan de la filiale française, et réduisant donc sa base imposable en France. En l'espèce, selon le Sénat, les filiales françaises de McKinsey auraient «versé des sortes de rétrocessions d'honoraires à une société du Delaware, anéantissant la base fiscale française», résume maître Mercier.

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    Toute la question derrière ce dispositif, légal, est de savoir si les prix de transfert sont à un niveau normal, ou s'ils sont surévalués afin de réduire le résultat fiscal en France. Un travail du fisc, qui risque d'être délicat : le cabinet «respecte toutes les règles et peut démontrer qu'ils ont bien payé des charges, pour un consultant payé au bureau de Londres, pour une redevance de marque qui vaut très cher, au prix du marché, pour des managements fees… Il sera difficile de démontrer l'inverse», analyse un juriste. Par exemple, la maison mère facture à la filiale française 5% de son chiffre d'affaires «au titre de l'utilisation de la marque» McKinsey, indique le sénateur (LR) Arnaud Bazin, président de la commission d'enquête. Un chiffre dont l'administration pourra discuter avec le cabinet. Plus optimiste, un autre observateur rappelle le précédent Google, lorsque l'administration fiscale française avait fait plier le géant du numérique après des années d'enquête.

    Arnaud Bazin indique au Figaro que l'utilisation des prix des transferts permettait à McKinsey d'aboutir à «des résultats systématiquement déficitaires au moins pendant dix ans», entre trois et cinquante millions d'euros de pertes annuelles. Il n'y a «pas de doute» sur la légalité de ce système, mais les prix doivent être «raisonnables», indique l'élu. «Pendant dix ans, il n'y a pas eu d'impôt sur les sociétés payé», confirme-t-il.

    Une approche qui n'est «pas spécifique à la France»

    Pour nos interlocuteurs, le recours à ce dispositif n'est guère étonnant. «Les groupes multinationaux, en général, essaient d'attirer la matière fiscale vers l'endroit où les taux d'imposition sont les plus faibles, voire inexistants», note maître Mercier. «Certaines personnes découvrent l'eau tiède ! […] Tous les cabinets de conseil étrangers pratiquent ce type de choses, à plus ou moins grande échelle. Peut-être que McKinsey était particulièrement gourmand», grince l'un de ses confrères. «Je n'en ai vu aucun autre qui avait ce genre de pratiques sur les dix dernières années», à ce point, précise Arnaud Bazin.

    Les experts s'étonnent surtout que le fisc n'a pas pointé d'anomalie jusqu'ici, et ne se soit pas penché sur le détail des prix de transfert, malgré une situation où l'un des cabinets les plus reconnus ne payait pas d'impôt sur les sociétés. Un problème de «compétence» et de personnel en nombre suffisant à la DGFIP, tacle un avocat fiscaliste. Le cabinet n'a ainsi pas fait l'objet d'un «redressement fiscal», d'aucune «poursuite pénale» et dispose même d'une «attestation de régularité fiscale», précise le rapport du Sénat. En théorie, McKinsey était dans son bon droit, grâce au mécanisme des prix de transfert : tant qu'il n'est pas prouvé que ceux-ci étaient abusifs, rien ne peut lui être reproché. «Ils sont en règle tant que l'inverse n'est pas prouvé», note Arnaud Bazin.

    Contacté par nos soins, McKinsey renvoie à une déclaration de la semaine dernière. Le cabinet dit respecter «l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et ajoute payer «la fiscalité directe et indirecte due chaque année». Entre 2011 et 2020, McKinsey France a payé «de l'ordre de 422 millions d'euros d'impôts et de charges sociales», précise-t-on. «Ça fait 42 millions d'euros d'impôts et de charges sociales par an, ce n'est pas beaucoup», commente un fiscaliste, qui note que la somme globale, imprécise, ne permet pas de savoir à combien s'élève l'IS. Cet impôt a été payé «les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France», dit-on aussi, sans plus de précision. Enfin, sur les prix de transfert, le cabinet assure que son approche «n'est pas spécifique à la France» et qu'elle est connue du fisc.

    En résumé, selon le Sénat, l'absence d'impôt sur les sociétés s'explique par le mécanisme – parfaitement légal - des prix de transfert. Le rôle de l'administration fiscale est désormais de démontrer si ceux-ci sont à un niveau normal, ou s'ils ont été surestimés pour écraser la base imposable. Sur le plus long terme se pose la question de modifier le système en place pour éviter les abus, et le sujet de fond, complexe, du recours aux cabinets de conseil par les acteurs publics. «Nos dirigeants sont parfaitement fautifs», s'agace ainsi un observateur.

    Le gouvernement veut agir sur ce sujet hautement politique, qui n'est pourtant qu'un «cas d'école», selon nos interlocuteurs. «L'administration fiscale va regarder, s'il a fraudé, il paiera. S'il n'a pas fraudé mais qu'il a utilisé des schémas d'optimisation fiscale, il ne paiera pas. [...]. Je ne peux pas corriger le passé car je ne peux changer le droit fiscal d'hier», a nuancé Emmanuel Macron, mercredi soir. Le chef de l'État a aussi souligné le combat de la France contre les paradis fiscaux, au sein de l'OCDE, permettant de limiter l'optimisation. «Nous allons nous assurer que McKinsey paye les impôts qu'il doit à la France», promettait le ministre de l'Économie et des Finances, quelques jours plus tôt. Des «procédures» ont été engagées par la DGFIP pour vérifier la situation, ajoutait Bruno Le Maire, laissant planer la possibilité qu'un contrôle fiscal de l'entreprise soit déjà en cours. «McKinsey paiera», promettait alors le patron de Bercy. Mais la procédure pourrait prendre plusieurs années, le cas échéant.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : faut-il s'attendre à des émeutes de la faim en Afrique et au Moyen-Orient ?

    Elisabeth Pierson

    LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron a proposé ce jeudi à Bruxelles un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire mondiale, alors que nombreux sont ceux à craindre que la pénurie de blé provoque une vague de soulèvements populaires comme en 2008.

    LA QUESTION. C'est l'une des conséquences de la guerre menée par Vladimir Poutine, et non des moindres. La Russie et l'Ukraine produisent à elles seules 15% du blé mondial. Au vu des sanctions contre la première, et de la dévastation des territoires de la seconde, quelle que soit la durée du conflit, les conséquences économiques seront inédites, et se font déjà sentir. Le prix de la tonne a d'ores et déjà explosé aux alentours de 400€, le double de ce qu'elle coûtait en novembre dernier.

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    Dans ce contexte, Emmanuel Macron a proposé ce jeudi lors du Conseil européen à Bruxelles un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire mondiale. «J'ai souhaité, en tant que président du Conseil pour ce semestre au niveau européen, et en lien direct avec l'Union africaine, lancer une initiative "Farm"», a indiqué le chef de l'État qui estime que «nous sommes en train d'entrer dans une crise alimentaire sans précédent».

    Depuis plusieurs semaines, l'inquiétude montait, relayée par plusieurs responsables politiques. Sur TF1 lundi dernier, la candidate Marine Le Pen avait mis en garde contre les potentiels effets de cette inflation, jugeant certaines sanctions envers la Russie inconséquentes. «Si on empêche l’exportation de ce blé, c’est l'ensemble des pays du Maghreb, ainsi que l’Égypte, qui vont se retrouver privés de nourriture», a alerté la candidate. «On risque évidemment des émeutes de la faim, peut-être pires qu’en 2008», avait-elle averti, s'inquiétant du reflux migratoire «important» qui pourrait en découler. Le même jour, le secrétaire général des Nations unies avait lui aussi tiré la sonnette d'alarme sur un «tsunami de famine». «Les prix des céréales ont déjà dépassé ceux du début du printemps arabe et des émeutes de la faim de 2007-2008», avait indiqué Antonio Guterres. «L'indice mondial des prix des denrées alimentaires de la FAO est à son plus haut niveau jamais enregistré».

    En Afrique, au Maghreb et au Proche-Orient, y a-t-il un risque d'un retour aux émeutes de la faim, qui pourraient provoquer de profonds bouleversements socio-politiques, comme ce fut le cas en 2008 ?

    VÉRIFIONS. Et rappelons d'abord ce que sont les «émeutes de la faim». À partir de l'an 2000 et pendant six ans, les recettes en blé ont été déficitaires. L'agriculture moderne est arrivée au maximum de ses capacités, alors que la demande mondiale de céréales augmente. On puise alors dans les réserves mondiales, jusqu'à l'épuisement. «Il n'y avait plus de stocks pour faire face à une nouvelle année de pénurie», explique l'économiste Bruno Parmentier, spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires. Entre fin 2007 et 2008, le prix des céréales tripla. Dans les pays les plus pauvres, des soulèvements populaires éclatent. 37 pays sont touchés, principalement en Afrique (Cameroun, Burkina Faso, Maroc, Égypte, République de Côte d'Ivoire, Mauritanie, Sénégal, Afrique du Sud), mais aussi la Bolivie, le Mexique, le Bangladesh, le Pakistan, le Yémen, l'Ouzbékistan. Des scènes d'émeutes surviennent au cœur des capitales, dont certaines mènent, en 2010, aux printemps arabes.

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    Dans le cadre du conflit ukrainien, le contexte est-il comparable ? Pour les spécialistes consultés par Le Figaro, le risque d'émeutes de la faim ne fait aucun doute. La Russie et l'Ukraine, qui constituent à elles seules 45% de l'exportation mondiale de blé, risquent de ne plus exporter leurs récoltes avant quelque temps : l'une à cause des sanctions, l'autre parce que le port d'Odessa, d'où partent les cargos, est en état de siège, et que l'avenir du pays entier est incertain. D'ailleurs, l'Ukraine aura probablement une récolte nulle, au moins cette année, souligne Bruno Parmentier. «Cela m'étonnerait qu'elle puisse semer à l'est, peut-être à l'ouest, mais tout dépend du cours des événements militaires». Quelle que soit l'issue du conflit, la production et l'exportation mettront au moins des mois, probablement des années à revenir à la normale.

    Un autre facteur va freiner dangereusement la production de 2022 : la pénurie d'engrais, qui boostent largement l'agriculture céréalière. «Là encore pas de bol, les engrais viennent massivement de Russie et d'Ukraine», deux grands exportateurs d'azote et de potasse, soulève l'économiste. L'agriculture étant soumise aux lois de la spéculation, une incertitude dans la production, même infime, prend des proportions énormes dans les prix. «C'est ce qu'on appelle la loi de King : une baisse très limitée de la production se traduit par une flambée des prix, et la spéculation aggrave les effets concrets», explique Sylvie Brunel, professeure à l'université Paris-IV et ancienne présidente d'Action contre la Faim (ACF).

    Des pays pauvres fortement dépendants du blé de la mer Noire

    Or, depuis 2008, le cours mondial n'a jamais retrouvé son niveau d'antan. Les silos n'ont plus que 3 ou 4 mois d'avance, «même pas une année de stock», souligne l'économiste Bruno Parmentier. Résultat, «on a les mêmes facteurs qu'en 2008, en pire». Le prix des céréales a déjà atteint des niveaux inédits, plus haut qu'en 2007 et 2010. Il a même presque doublé pour le blé, qui avait franchi un record de 240€ la tonne en 2007, puis un nouveau pic de 220€ en 2010, et s'approche cette semaine de 400€ la tonne. Et les conséquences vont venir en cascade. «Dès qu'une céréale est hors de prix, les autres augmentent aussi», notamment les deux autres grandes céréales que sont le riz et le maïs, note Bruno Parmentier. À cela s'ajoute un prix du fret qui n'a jamais été aussi élevé, le pétrole qui augmente, l'énergie qui va se raréfier... «Les conditions sont plus que réunies pour un cocktail explosif», craint de son côté Sylvie Brunel.

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    «Pour les pays les plus riches, je ne suis pas inquiet. Ils se débrouilleront toujours pour acheter la nourriture même si elle est chère», explique Bruno Parmentier. Mais l'Afrique du Nord et le Proche-Orient, pays les plus dépendants du grenier à blé de la mer Noire, aux prix plus attractifs que les producteurs occidentaux, comme nous l'expliquions dans notre analyse du 11 mars, se retrouvent en première ligne. «Des pays où le prix de la nourriture conditionne la paix sociale», souligne Sylvie Brunel.

    «Chez nous en France, la baguette va augmenter peut-être de 10, 15 centimes. Cela reste endurable. Quand j'achète une baguette, je paie seulement 8% de blé, le reste est du salaire, du loyer, de l'énergie, des taxes, du transport. Mais dans des pays plus pauvres où le pain est l'aliment principal, la hausse des prix est meurtrière», s'inquiète Bruno Parmentier. En premier lieu l'Égypte, dont la seule vallée du Nil cultivable ne suffit pas à nourrir 100 millions d'Égyptiens. Le pays importe 12 millions de tonnes de céréales chaque année. L'Algérie également, qui, depuis l'indépendance, a très peu investi dans son agriculture. Sa production est restée constante quand sa population a triplé. Même chose pour la Tunisie, et, dans une moindre mesure, le Maroc. Côté Moyen-Orient, d'autres pays, à la fois désertiques et au contexte socio-politique hautement sensible, sont concernés : la Libye, le Liban, l'Irak. «En France, il n'y a pas d'enfant qui va mourir de faim. Mais en Algérie, en Afrique noire, en Syrie, si», affirme le spécialiste des questions agricoles et alimentaires.

    Bombe humanitaire à retardement

    Selon la professeure Sylvie Brunel, les émeutes pourraient subvenir assez rapidement. Déjà à l'approche du Ramadan (qui commence le 2 avril prochain, NDLR), une période «avec un besoin plus pressant de nourriture, et beaucoup de gaspillage». Ensuite à l'issue de deux ans de pandémie, alors que le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire dans le monde a augmenté de 40% du fait de la pandémie, selon l'ONU.

    «Soyons clairs : il est probable qu’il y aura plus de morts de faim en Afrique et au Moyen-Orient que des frappes russes en Ukraine», appuie Bruno Parmentier. Et le consultant de s'attendre à des déstabilisations importantes dans les pays concernés. «Il y a une règle historique : dès lors qu'il n’y a pas à manger dans la capitale, la société explose. Rappelez-vous la France du 14 juillet 1789, mais aussi les révolutions arabes en 2010. Il y aura des déstabilisations politiques en chaîne, les populations vont renverser des gouvernements», annonce l'économiste, fortement inquiet, qui rappelle que les mauvaises récoltes figurent aussi parmi les causes de la Révolution française.

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    En résumé, les experts consultés par Le Figaro sont formels : avec la guerre en Ukraine, les conditions du prix de l'alimentation qui avaient entraîné les soulèvements populaires en 2007 et 2008 sont largement réunies, et même pire qu'alors. Le cours du blé a presque doublé par rapport à ce qu'il était en 2007. Dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient notamment, très dépendants des exportations de la mer Noire, de grandes famines sont à craindre, qui pourraient mener à des bouleversements sociaux et politiques.

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    France24 - Monde

    E3 Classic: Quick-Step sur son terrain face à van Aert

    Publié le : 25/03/2022 - 07:38Modifié le : 25/03/2022 - 07:36

    Paris (AFP) – L'équipe Quick-Step, victorieuse des trois dernières éditions, évolue sur son terrain, vendredi, dans l'E3 Classic, souvent présenté comme la répétition en miniature du Tour des Flandres, face à une opposition menée par le champion de Belgique Wout van Aert.

    Tenant du titre, le Danois Kasper Asgreen conduit la formation belge qui a souvent joué de sa supériorité numérique dans la dernière heure de course. Mais, cette fois, son groupe se présente affaibli par les virus grippaux qui touchent l'ensemble du peloton et contrarient l'approche des courses.

    Le Français Florian Sénéchal, deuxième l'an passé, et le Tchèque Zdenek Styber, vainqueur en 2019, sont toutefois présents aux côtés d'Asgreen, troisième aux Strade Bianche au début du mois.

    Pour sa part, van Aert, deuxième de l'E3 en 2019, dirige l'équipe Jumbo renforcée en vue des classiques du Nord (Laporte, Benoot). Le Belge, déçu par sa 8e place de Milan-Sanremo samedi dernier, retrouve le vainqueur de la Primavera, le Slovène Matej Mohoric (Bahrain), et son dauphin, le Français Anthony Turgis, à l'aise sur les terres flandriennes et leader de la formation TotalEnergies aux côtés du Slovaque Peter Sagan.

    La course, longue de 204 kilomètres avec départ et arrivée à Harelbeke, convient aussi à d'autres coureurs, notamment dans les équipes Trek (M. Pedersen surtout), Groupama-FDJ (Küng), Ineos (van Baarle, Narvaez), DSM (Kragh Andersen) et Lotto (Campenaerts). En raison des dix-sept ascensions des petits monts flandriens dont bon nombre seront franchis dix jours plus tard par le peloton du Tour des Flandres (Taaienberg, Paterberg et Vieux-Quaremont principalement).

    "C'est la classique la plus difficile de l'année", estime même le Belge Oliver Naesen (AG2R Citroën), une fois troisième, deux fois quatrième à l'arrivée. "L'enchaînement des bosses me convient bien. Ces dernières années, j'ai toujours réussi à être dans le groupe de tête, j'espère que la série va continuer".

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How One Month of War in Ukraine Ground to a Bloody Stalemate

    In four weeks, huge numbers of civilians have been bombed and displaced, but Russia has so far achieved almost none of its military objectives, analysts say.

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    By Marc Santora

    One month after President Vladimir V. Putin ordered his military forces to invade Ukraine, Russia has triggered a humanitarian catastrophe unseen in Europe since the end of World War II while achieving almost none of its military objectives.

    Ukraine’s major cities remain under government control, including the capital, Kyiv. Moscow had hoped to quickly topple the government of President Volodymyr Zelensky, which Mr. Putin said was controlled by “Nazis,” but the Ukrainian leader has not only survived but continues to inspire resistance at home.

    But the toll on civilians grows by the hour. Half the nation’s 7.5 million children have been forced from their homes.

    Millions more civilians are stranded in cities and towns being bombarded daily by Russian forces. Across eastern and southern Ukraine, peaceful villages are in ruins, Russian forces have destroyed critical infrastructure, leaving vast swaths of the country without power, heat and water. Hundreds of thousands of Ukrainians now sleep in basements, subway stations and bomb shelters hoping they will be alive to see the dawn.

    The war is far from over and military analysts suggest it could turn into a grueling war of attrition, where Russia will have the advantage of vastly superior weapons and an army that is many times larger than that of its smaller neighbor.

    Here is a look back at the first month of the war:

    Week One

    Feb. 24 to March 3

    Explosions began thundering across Ukraine before 5 a.m. on Feb. 24, minutes after President Putin declared the start of a “special military operation” to “demilitarize” Ukraine.

    Russian troops attacked from Belarus, pushing south though the highly radioactive Chernobyl exclusion zone, as they advanced toward Kyiv. In the south, Russian tanks and soldiers blazed out of staging positions in Crimea, which Russia annexed in 2014. Those forces were joined by naval infantry who came ashore in amphibious assaults, and Russia moved quickly to secure territory along the coasts of the Black Sea and Sea of Azov.

    Kherson became the first major Ukrainian city to fall. Russian troops also gained ground to the east as they moved on Mariupol. There were fears that the vital southern port city could soon be encircled by Russian forces.

    In the east, the Russian military used the breakaway regions of Donetsk and Luhansk, controlled by Russian-back forces, as a springboard to launch devastating assaults, including against Ukraine’s second largest city, Kharkiv.

    In just seven days, one million people fled the country, according to the United Nations. Millions more sought safety in the western reaches of Ukraine.

    A vast network of Ukrainian volunteers emerged to help those stranded in the cities under assault. Martial law was declared, forbidding men between the ages of 18 and 60 from leaving the country, and tens of thousands of Ukrainians picked up weapons for the first time as they joined territorial defense units.

    Alcohol was banned and restaurants around the country emptied their glass bottles so they could be used for Molotov cocktails.

    President Biden warned in a defiant State of the Union address that Mr. Putin “has no idea what’s coming.” Western allies, moving swiftly and largely in unison, imposed a sweeping package of sanctions that left the Russian economy reeling.

    Russian artillery and rocket fire was increasingly aimed at civilian infrastructure, cutting off essentials like electricity, medicine, water and heat. In Kyiv alone, 15,000 people started sleeping in the subways.

    “We’ve hardly slept for seven nights,” President Zelensky said after one week of war. But he added, “Today you, Ukrainians, are a symbol of invincibility.”

    Week Two

    March 3-10

    As Russia continued to bombard cities across Ukraine, the war began to exact an increasing toll beyond the battlefield and inside Russia itself.

    President Biden banned Russian oil imports, roiling energy markets. Businesses, including McDonald’s and Coca-Cola, closed operations in Russia, quickly turning the country into an international pariah.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Still, top U.S. intelligence officials told Congress that Mr. Putin showed no signs of changing course. Faced with military setbacks and a determined Ukrainian resistance, Russia stepped up its attacks on civilians.

    Kyiv, a modern European metropolis, was rapidly transformed into a fortress city. The barricades in the southern port city of Odessa were raised. And the western city of Lviv prepared for a long struggle.

    In Mariupol, now encircled by Russian forces, hundreds of thousands of people remained trapped without water, electricity and other basic services. The bombing of a maternity ward in the city became a global symbol of the savage war.

    The United Nations reported that more than two million Ukrainians — half of them children — had fled the country.

    But as Russian forces suffered heavy losses, it was becoming clear that the Kremlin’s military planners, not to mention Mr. Putin himself, had dramatically miscalculated, not only about the grit of Ukrainian resistance but also the calamitous economic consequences for Russia.

    Mr. Zelensky vowed to never to give in to Russia’s tanks, troops or artillery shells.

    “We will fight till the end, at sea, in the air,” Mr. Zelensky said in a video address to Britain’s Parliament. . “We will fight in the forests, in the fields, on the shores, in the streets.”

    Week 3

    March 10-17

    Russian forces, battered by a determined Ukrainian resistance, stepped up their aerial bombardment across Ukraine, targeting locations far from the front lines while continuing to pummel cities already devastated by fighting.

    The renewed Russian push came as the war took a decidedly darker turn, with hundreds of thousands of people now living in primeval conditions in besieged cities as Russian forces tried to batter the country into submission.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden, in Brussels for a day of three summits, announced that the United States will accept 100,000 Ukrainian refugees and donate $1 billion to help Europe take in people fleeing the war. He also raised the possibility of Russia’s removal from the Group of 20.

    NATO deployment. NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    Russia’s shrinking force. Western intelligence reports and analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield. The Pentagon previously said that Russia’s “combat power” in Ukraine is now below 90 percent of its original force.

    On the ground. The Ukrainian forces, which are several days into a counteroffensive, claimed to have destroyed a Russian landing ship at a southern Ukrainian port city in Russian-occupied territory.

    The situation was catastrophic in Mariupol, where the number of dead grew daily. Bodies were buried in trenches and backyards. A theater believed to shelter for as many as 1,300 people was destroyed by a Russian missile despite being clearly marked as a refuge for children. It is not known how many people died in that one attack and there was no reliable estimate for the number killed in the city.

    Other cities under assault by Russian troops reported increasingly barbaric attacks. Dozens of schools, hospitals and residential buildings across the country were destroyed, according to international observers including the United Nations.

    Vicious fighting in the cities around Kyiv inflicted heavy losses on both armies.

    With Russia’s forces struggling on the battlefield, Mr. Putin called pro-Western Russians “scum and traitors” who needed to be removed from society. He described the war in Ukraine as part of an existential clash with the United States and set the stage for an ever fiercer crackdown on dissent at home and even more aggression abroad.

    Week 4

    March 17-24

    As the first month of the war drew to a close, with Russian forces still unable to seize major cities, there was an emerging consensus in the West that the conflict had reached a bloody stalemate.

    Russia continued to make some gains in the eastern part of the country and it continued to hold territory in the south around Kherson. But with its ground forces meeting stiff Ukrainian resistance, Russia increasingly turned to long-range missiles to target Ukrainian military and civilian infrastructure.

    In a war of attrition, military analysts said, Russia sought to break down the Ukrainian military while crushing the public’s spirit with relentless assaults.

    Firing rockets and bombs from the land, the air and from warships in the Sea of Azov, Russian forces broadened their bombardment of the besieged Ukrainian city of Mariupol. Its soldiers forcibly deported thousands of residents, according to city officials and witnesses.

    An art school, where about 400 residents were hiding, was destroyed. The number of casualties was not known. Across Ukraine, half of the nation’s children had been forced to flee their homes.

    Ukrainian forces mounted ever more aggressive counter offensives on multiple fronts, including around Kyiv, where the more heavily armed Russians were still unable so far to gain a decisive advantage.

    The Russians continued to suffer heavy losses. The Pentagon estimated that in three weeks of fighting, 7,000 Russian soldiers had been killed — greater than the number of American troops killed over 20 years in Iraq and Afghanistan.

    There was rising concern among Western leaders that Mr. Putin might turn to unconventional weapons in an attempt to regain momentum, an issue hanging over a summit and meetings held between President Biden and allied nations on Thursday.

    Ahead of the meetings, Mr. Zelensky renewed his calls for the West to supply his country with weapons to fight the Russians.

    “Life can be defended only when united,” he said. “Freedom must be armed.”

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    L'Humanité

    Les perdants de la future réforme donnent de la voix

    Premier plan

    Retraites Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

    Cécile RousseauCyprien Boganda

    Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

    Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (voir aussi l’entretien ci-contre). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

    Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

     

    Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

    Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

    Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

     

    L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

    Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci. Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

    Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… » En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

    réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans
    Le Figaro

    Périscope N° 71 : Ukraine, quel risque de contagion ?

    Philippe Gélie

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

    Chers abonnés,

    Tout d'abord je vous dois des excuses: la guerre en Ukraine m'a tenu éloigné de cette lettre pendant un mois, même si une douzaine d'éditoriaux sur le sujet ont, entretemps, maintenu le lien avec les lecteurs du Figaro. La guerre n'est certes pas finie – loin de là sans doute –, mais je vais m'efforcer de reprendre le fil de nos échanges hebdomadaires. En commençant par une question cruciale: au-delà de l'Ukraine, y a-t-il un risque de contagion en Europe? Beaucoup s'inquiètent de savoir si nous sommes à l'orée d'une «Troisième guerre mondiale»: faut-il prendre ce risque au sérieux?

    Ukraine, quel risque de contagion ?

    Aléas. On prête à Adolf Hitler cette remarque pour une fois sensée: «Le commencement de chaque guerre, c'est comme ouvrir la porte d'une pièce obscure: on ne sait jamais ce qui se cache dans le noir.» Vladimir Poutine a lancé l'invasion de l'Ukraine, confiant que ses forces d'assaut allaient percer les défenses adverses, pénétrer jusqu'au cœur du pouvoir à Kiev, tuer ou capturer le président Zelensky et le remplacer par un régime à sa botte. Un mois plus tard, la donne a changé: les forces russes progressent poussivement et s'en remettent à la méthode éprouvée du pilonnage pour aplatir la résistance – en même temps que la population civile – sous les bombes.

    Plan B. De nombreux observateurs estiment que le chef du Kremlin est déjà passé au «Plan B» - sans être toujours d'accord sur sa nature. Selon les experts du renseignement américain, la priorité de Poutine est désormais d'annexer assez de territoires dans l'Est ukrainien pour établir une liaison terrestre entre le Donbass et la Crimée, deux régions sous son emprise depuis 2014. Dans le New York Times, Thomas Friedman analyse le «Plan B» comme la création délibérée d'un exode, via les bombardements aveugles des villes et de cibles civiles, afin que les Européens sous pression tordent le bras de Zelensky et menacent de le lâcher s'il n'accepte pas les demandes russes.

    Objectifs. Les mécomptes de l'armée russe en Ukraine n'ont pas encore altéré les exigences du Kremlin. Durant les négociations qui se poursuivent avec la partie ukrainienne, Moscou demande toujours la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l'abandon du Donbass par Kiev et le renoncement formel de l'Ukraine à tout rapprochement avec l'Ouest, notamment toute adhésion à l'Otan. Ces revendications sont celles d'un vainqueur – ou d'un pouvoir dominant incontestable. La Russie n'est pas actuellement dans cette position. C'est pourquoi il faut se poser la question des étapes suivantes dans la stratégie du Kremlin.

    Voies d'escalade. Il y a mille façons par lesquelles une guerre peut échapper au contrôle de ses protagonistes, de la bavure accidentelle à la montée en puissance délibérée. Que se passera-t-il si la Russie invoque la «légitime défense» pour frapper à la frontière polonaise un convoi d'armes à destination des Ukrainiens? Si la Biélorussie entre en guerre au côté de la Russie? Si un missile russe détruit un satellite occidental en orbite? Si des massacres à répétition rendent de moins en moins tenable la posture de neutralité des Occidentaux? Si Moscou est soupçonnée – ou convaincue – d'avoir recours à des armes chimiques? Si Poutine juge bon d'utiliser une bombe nucléaire tactique en Ukraine? S'il lance une cyberattaque massive – voire une agression physique – contre un État membre de l'Otan?

    La perspective d'un conflit nucléaire, autrefois impensable, est maintenant de retour dans le domaine du possible.

    Arsenal. Toutes ces hypothèses ne relèvent pas de plans tirés sur la comète par des commentateurs apeurés. La plupart sont explicitement brandies par la partie russe, voire déjà à l'œuvre comme dans le cas de la cyberguerre. Dès la première semaine de guerre, Moscou a fait usage de bombes thermobariques à effet de souffle, dont les explosions sont comparées à celle de l'usine AZF à Toulouse. Deux jours après que Sergueï Ryabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié les livraisons d'armes à l'Ukraine de «cibles légitimes» , un missile a été tiré en guise d'avertissement aux Occidentaux sur la base de Yavoriv à l'ouest, par où transite l'aide à l'Ukraine. La mise en alerte de l'arsenal atomique russe au troisième jour de la guerre et les allusions fréquentes de Poutine à sa capacité nucléaire ont rappelé aux spécialistes que le déploiement de bombes nucléaires tactiques sur un théâtre d'opérations figure dans la doctrine stratégique russe depuis un oukase présidentiel de 2020.

    Doctrine. Le pari très – trop? – audacieux que représente l'invasion de l'Ukraine (un pays légèrement plus grand que la France) élève considérablement les enjeux pour le chef du Kremlin – peut-être jusqu'à sa survie politique –, donc les risques pour le reste du monde. Le 22 mars, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rappelé que, dans la doctrine russe, la bombe atomique ne pouvait être utilisée que «s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays». Or, la présence de l'Otan sur son flanc ouest est précisément présentée par Poutine comme une menace vitale et imminente justifiant l'invasion de l'Ukraine.

    À lire aussiLa Russie et l'arme nucléaire : capacités, enjeux stratégiques, doctrine et réalité de la menace

    Lignes grises. La frilosité occidentale se manifeste dans le fait qu'aucune ligne rouge n'a été tracée devant Vladimir Poutine. Le président américain, Joe Biden, avait annoncé à l'avance qu'il n'enverrait pas de troupes pour sauver l'Ukraine, se privant de la dimension dissuasive du doute dans les calculs de l'agresseur. Depuis que Moscou est passé à l'acte, les Européens s'en remettent à une double stratégie: pression économique maximale sur la Russie et fournitures d'armes à l'Ukraine. Le problème de cette approche est qu'elle est dépourvue de «profondeur»: on peut toujours augmenter les pressions ou l'aide, mais il n'y a pas d'étape suivante en cas d'insuccès. Par conséquent, si les Européens et l'Otan se retrouvent entraînés dans la guerre, ce sera contre leur volonté – autrement dit, sans l'avoir anticipé et s'y être préparés.

    Tentation. La faiblesse affichée par ses adversaires soumet Poutine à la tentation: celle de tester les limites de l'inertie occidentale. Il a déjà tiré des missiles hypersoniques, dépourvus de valeur tactique sur le terrain, mais signal que la Russie est prête à mettre la barre très haut. D'autres provocations risquent de suivre: Joe Biden voit dans les fausses allégations des Russes sur la possession d'armes chimiques ou biologiques par Kiev «le signe clair qu'eux-mêmes envisagent d'utiliser ces armes, comme ils l'ont fait dans le passé» en Syrie. Les Européens, eux, en sont déjà à faire des stocks d'iode en cas d'attaque atomique…

    À lire aussiJusqu'où ira Vladimir Poutine ?

    Pourquoi s'inquiéter ? Vladimir Poutine est déjà dans une posture de fuite en avant. Sa stratégie du pilonnage des populations civiles - la même qu'en Tchétchénie dans les années 90 – ne lui garantit pas la victoire. Kiev est quatre fois plus étendue que Grozny. Mais elle risque cette fois de le conduire devant la justice internationale, le dissuadant de faire marche arrière. Surtout – c'est sans doute ce qu'on mesure le moins bien à l'Ouest – Poutine est, pour ce qui le concerne, déjà en guerre contre l'Occident. C'est l'Occidentalisation de l'Ukraine à ses frontières qu'il ne tolère pas. Et à ses yeux, l'aide militaire apportée à Kiev ainsi que l'isolement économique de Moscou constituent des actes de guerre. Pourquoi se priverait-il de frapper ceux qui le frappent, si on ne l'en dissuade pas?

    Paranoïa. Pour comprendre le climat qui prévaut en Russie, en tout cas dans les milieux pro-Poutine et dans les médias accessibles à la majorité de la population, je vous soumets tel quel ce message envoyé par une amie russophone:

    «J'ai regardé hier soir la grande émission dominicale de Vladimir Soloviev sur RTR Planeta, c'était absolument terrifiant. D'abord une glorification de l'action de Poutine et un rappel du “triomphe du retour de la Crimée”, puis des reportages mensongers et odieux sur les tortures et humiliations que l'Ukraine ferait subir aux populations russophones. Mais surtout, l'idée qu'il ne faut pas céder un pouce face au nazi Zelensky car la dénazification reste l'objectif principal, il faut punir l'Occident collectif, ce tas de voleurs et de bandits avec lesquels on est en guerre. Comme “ils” préparent des armes chimiques à travers tout le territoire de l'Ukraine, et “menacent la Russie qu'ils haïssent viscéralement”, il faut “leur donner une leçon”, notamment à la Pologne et aux Baltes qui se conduisent de manière insolente. L'un des participants a évoqué l'utilisation d'une bombe nucléaire dans ce contexte, un autre a suggéré de rétablir un corridor jusqu'à Kaliningrad, en envahissant la Lituanie. Bref, j'ai eu l'impression de voir en direct l'émergence du fascisme russe.»

    Nota Bene. Dernière note adressée le 23 mars par un observateur à Moscou: «Deux dominantes dans le buzz officiel, dont on sait maintenant qu'il prélude à l'action: 1/ La Pologne désignée comme prochaine cible. 2/ L'entrée dans le conflit de l'armée biélorusse.»

    Bonne semaine tout de même !

    À lire

    • Amitié. le groupe interparlementaire d'amitié France-Russie, présidé par Gérard Longuet, dénonce la «campagne de désinformation scandaleuse et absurde» menée par l'ambassade de Russie à Paris contre l'Ukraine. «Dans ce contexte, le groupe (...) se réunira le 12 avril prochain pour examiner les suites à donner à son activité».
    • Gaz. l'Europe pourrait se passer des deux tiers de ses importations de gaz russe d'ici à trois ans, selon une étude des think-tanks Ember, E3G, RAP et Bellona. Le tiers restant pourrait être acheminé par le réseau de gazoducs existant à partir d'autres pays producteurs.
    • Justice. Poutine pourrait-il être jugé pour crimes de guerre? The Economista étudié la question.

    Parlons-en:

    Partagez vos remarques ou posez vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. À la semaine prochaine.

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    L'Humanité

    Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

    Reportage

    Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

    Luis Reygada

    Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

    «Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

    « C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

    Mépris de la direction

    Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

    « 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

    Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

    « Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

    Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

    Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

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    Le Monde

    Un testing de SOS-Racisme remet en lumière les discriminations raciales à la location immobilière

    Sur 136 agences, réparties en France, 49 % ont accepté de pratiquer une sélection discriminatoire.

    Trois ans après son premier testing de pratiques discriminatoires auprès d’agences immobilières d’Ile-de-France, SOS-Racisme l’a renouvelé, en 2022, auprès de 136 agences dans la France entière. La méthode innove : plutôt que présenter des candidatures de locataires, des membres de l’association se sont fait passer, par téléphone, pour des bailleurs privés dont le nom, fictif, sonnait « vieille France », cherchant à louer un appartement mais refusant d’emblée tout locataire d’origine étrangère ou supposée telle, insistant sur les profils « arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage », précisaient-ils.

    Le constat, publié lundi 21 mars, montre un léger progrès par rapport à 2019, puisque 51 % des agences contactées ont refusé tout net de pratiquer cette sélection discriminatoire et illégale, contre 48 % il y a trois ans. « Non, on ne peut pas faire de discrimination, a ainsi répondu une employée de l’agence Nestenn de Marseille. C’est grave ce que vous me dites, je ne peux pas, je n’ai pas le droit et je peux être attaquée pour cela. » « Je vous arrête tout de suite, a répondu une autre, du réseau L’Adresse, à Toulouse. Si vous trouvez une agence qui vous accepte, allez-y, parce que moi, je n’accepterai pas ce genre de demande. » « Premièrement, ce genre de discrimination est strictement illégale, a rétorqué un gestionnaire de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) de Toulouse, et si j’ai ce genre de directive, je ne la suivrai pas. »

    Selon SOS-Racisme, les discriminations raciales à la location existent encore en Ile-de-France

    Dans 34 agences, soit environ 25 % des testés, l’administrateur de biens a cependant accepté la sollicitation sans sourciller : « C’est des choses qu’on va pas mettre sur l’annonce parce qu’on n’a pas le droit, mais on fera en sorte que, sur l’accession des locataires, on fasse attention à ça », a promis une agence Fnaim du sud de la France. David Chouraqui, directeur général du réseau Square Habitat, filiale du Crédit agricole, dont trois agences sont montrées du doigt par ce testing, ne cache pas sa colère : « Ces pratiques sont graves et ne correspondent pas à nos valeurs, je vais donc étudier en détail ces cas litigieux », promet-il.

    « Une certaine impunité »

    Enfin, 23 % des professionnels contactés adoptent une attitude ambiguë, rappelant l’illégalité de la consigne mais laissant au propriétaire le soin de l’appliquer : « Normalement, j’ai pas le droit, parce que c’est de la discrimination, et si le dossier est solvable, s’il est bon, je suis dans l’obligation de vous le proposer, a argumenté un agent Guy Hoquet de l’ouest de la France. Après, vous restez décisionnaire », conclut-il. « Dans la loi, je vais vous dire “non, c’est pas possible” ce serait un problème de discrimination, avançait un autre, du réseau L’Adresse, également dans l’Ouest. Mais c’est à vous de prendre la décision. »

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    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats

    Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

    Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur sigle ZFE, vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.

    A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »

    La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissions

    Chez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».

    Muscler les mesures d’accompagnement

    En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »

    Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la Métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les voitures diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.

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    Valeurs Actuelles

    Campagne présidentielle : l’abstention ou l’atout de choix d’Emmanuel Macron

    À en croire les sondages, tout serait joué. Comme écrit à l’avance. Moins qu’une élection, Emmanuel Macron semble vouloir prolonger son bail à l’Élysée « par tacite reconduction », selon le bon mot de Jordan Bardella. Dans ce contexte, on comprend que déjà les éditorialistes s’inquiètent de cette grève des urnes qui se profile. À moins de trois semaines du premier tour de la présidentielle, moins de 70 % des Français interrogés se disent certains d’aller voter. On se dirige tout droit vers une abstention record. Et c’est peu de noter que le président ne fait pas grand-chose pour rendre le scrutin intéressant. Pourquoi descendre dans l’arène médiatique, pourquoi débattre avec ses concurrents quand ce serait prendre le risque d’être la cible de tous ?

    Emmanuel Macron, la fausse campagne

    Emmanuel Macron préfère se dérober à la question. S’épargner des interviews. Il choisit son moment, ses médias, sans rien se laisser imposer. Lundi dernier, Apolline de Malherbe s’étonnait devant Christophe Castaner qu’elle recevait sur BFM TV du silence des équipes du candidat Macron. Le président, à en croire la journaliste, se montrerait sourd aux invitations qui lui sont faites. Il se contente d’émissions choisies. Avec une prédilection pour TF1 et LCI. Une apparition et puis s’en va. Le candidat se fait rare pour mieux être président jusqu’au dernier quart d’heure de son mandat, selon les éléments de langage que répète à l’envi l’entourage d’Emmanuel Macron. Le candidat s’efface le plus souvent derrière le chef de l’État, occupé à régler les affaires du monde. Et quand, par miracle, il se décide à parler pour présenter son programme, les médias sont sommés de l’écouter pendant des heures. Ce n’est plus une conférence de presse, mais une conférence de presque.

    Tirer parti de l’abstention

    Et pourtant, Emmanuel Macron feint de croire que cette démobilisation démocratique pourrait faire le jeu des extrêmes. Il n’est pas le seul. « Si les Français boudent les urnes et se vautrent dans la démission démocratique, les dés seront pipés et tout deviendra possible, y compris, un jour, Jean-Luc Mélenchon ou… Nathalie Arthaud à l’Élysée ! », écrit dans le Point Franz-Olivier Giesbert. Mais le chef de l’État sait mieux que d’autres à quel point l’abstention frappe d’abord ceux qui sont le plus en droit d’espérer un changement de cap. À commencer par les catégories populaires. Celles-là mêmes qui nourrissent principalement le vote du Rassemblement national et de La France insoumise.

    À qui profite le crime ? Au pouvoir en place. À Emmanuel Macron lui-même. « Les classes dirigeantes, qu’elles soient d’est ou d’ouest, de gauche ou de droite, de progrès ou de conservation, invitent certes, bruyamment, à voter en masse, mais au fond d’elles-mêmes sont-elles vraiment malheureuses quand elles détaillent le nombre des abstentionnistes ? », écrit André Bercoff dans son dernier ouvrage ( Abstention piège à cons, Max Milo).

    Sondages ou mirages

    L’abstention est une aubaine. Pour s’en convaincre, il suffit de s’en remettre encore aux instituts de sondage. Les catégories où Marine Le Pen est la plus forte sont celles où les sondés sont les moins nombreux à se déclarer certains d’aller voter. C’est dans l’intérêt d’Emmanuel Macron d’organiser ce grand désintérêt national. C’est dans l’intérêt des Français qui ont quelques raisons de douter du président de ne pas tomber dans ce piège.

    Souvenez-vous de 1995. L’élection d’Édouard Balladur était actée. « Le vainqueur a déjà été désigné, proclamé, fêté, encensé, adulé. Il est élu, il n’y a pas à le choisir. Il y a à le célébrer, donc ce n’est pas la peine, ce n’est plus la peine de vous déranger. Circulez, il n’y a rien à voir », maugréait de sa voix forte Philippe Séguin, soutien de Jacques Chirac. On connaît le résultat. D’où l’importance de voter. Massivement. Les sondages tiennent parfois lieu de mirages.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Éditorial. Hold-up social

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Contresens, arguments erronés, dissimulation… Le projet de réforme des retraites annoncé il y a quinze jours par Emmanuel Macron réunit tous les ingrédients d’un véritable hold-up social. À commencer par un revirement spectaculaire du président-candidat. En 2017, ce dernier martelait sa position : au grand jamais il ne touchera à l’âge légal de départ fixé à 62 ans, tout simplement parce que cette mesure est inutile économiquement. Cinq ans plus tard ? Le voilà défenseur zélé d’un allongement progressif jusqu’à 65 ans au nom de ce même argument économique. Ne cherchez pas la cohérence intellectuelle, il n’y en a pas.

    Injustifiable sur la forme, la position du chef de l’État est également injustifiée sur le fond. Emmanuel Macron, et d’autres avec lui, épouse désormais le raisonnement alarmiste si cher aux libéraux : « Nous sommes dans une société qui vieillit, il est donc normal que nous travaillions plus, surtout compte tenu de la nature des comptes publics. » Simple, mais faux. Déjà, le besoin de financement n’a rien du gouffre qu’on nous dépeint. Au contraire. La branche retraite de la Sécurité sociale est quasiment à l’équilibre. Et dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche un excédent de 2,6 milliards d’euros. Aucune urgence. Sur le plus long terme, tous les scénarios actent un recul du poids des retraites dans la richesse nationale (lié notamment à la disparition des baby-boomers). Dernière réalité occultée : repousser l’âge de départ génère des économies, mais également de lourdes dépenses en chômage (qui se prolongent) et en invalidité (qui se multiplient avec le temps). Un gain budgétaire à somme nulle, donc, et de gros dégâts humains.

    En vérité, de cette réforme brutale et inutile, Emmanuel Macron veut faire une arme à double tranchant. Électorale, tout d’abord : en reprenant les arguments de la droite, le candidat finit de siphonner les soutiens d’une Valérie Pécresse à terre. Mais il donne également des gages aux marchés financiers et aux vendeurs d’épargne privée, qui ont fait de la réforme des retraites et de l’affaiblissement de notre protection sociale leur totem favori. Un opportunisme politique et dogmatique que les Français, espérons-le, n’oublieront pas de balayer le 10 avril prochain.

    réforme des retraitesEmmanuel MacronÉlections 2022 présidentielles 2022
    Le Figaro

    Quels sont les bons âges pour commencer à transmettre son patrimoine?

    NOS CONSEILS - Mieux vaut ne pas donner trop jeune, au risque de s’appauvrir, de se mettre en difficulté ou de perdre la maîtrise de ses biens.

    Donner de son vivant une partie de ses biens reste le moyen le plus efficace pour réduire les droits de succession dus par les héritiers. Avec un abattement fixé à l’heure actuelle à 100.000 € entre chaque parent et chaque enfant (200.000 € pour un couple, par enfant), qui se reconstitue tous les 15 ans, les sommes transmises sans payer de droits de donation grimpent vite. Surtout si l’on y ajoute l’abattement de 31.865 € qui s’applique pour les dons familiaux de sommes d’argent effectuées par un donateur de moins de 80 ans à un bénéficiaire majeur et qui, lui aussi, se renouvelle tous les 15 ans.

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    Une personne de 50 ans qui donne aujourd’hui 131.865 € (donation «classique» couplée à un don familial) à un enfant peut renouveler l’opération à 65 ans, puis à 80 ans, sans le moindre centime à régler au fisc. Les experts recommandent même de donner au-delà de l’abattement, jusqu’aux alentours de 550.000 €. Et ce d’autant plus que le donateur peut payer les droits de donation sans que ce soit considéré comme un supplément de donation taxable. «Mieux vaut lisser la transmission de son patrimoine dans le temps pour purger tous les 15 ans l’abattement et remettre à zéro le barème de calcul des droits. Comme le tarif des droits est progressif, cela permet de profiter plusieurs fois des tranches basses du barème, jusqu’à celle taxée au taux assez raisonnable de 20 % (plafonnée à 552.324 €, NDLR), explique Benoît Berchebru, directeur de l’ingénierie patrimoniale de Nortia. Si rien n’est anticipé, la même somme transmise d’un coup au décès sera taxée au taux de 30, 40, voire 45 %, au titre des droits de succession.»

    Bien évidemment, l’âge pour transmettre varie selon l’importance du patrimoine. Le commun des mortels s’attellera à la tâche à partir de 60 ou 65 ans, après avoir constitué suffisamment de patrimoine pour en céder une partie. «La fiscalité ne devrait constituer que la cerise sur le gâteau, insiste Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris. La stratégie familiale et patrimoniale est à privilégier avant tout.» Il n’empêche, transmettre de son vivant constitue une très bonne opération fiscale, pas seulement pour réduire, à terme, les droits de succession. En donnant l’usufruit d’un logement locatif pour 5 à 10 ans à un enfant qui financera ses études grâce aux loyers qu’il encaissera, les parents sortent le bien de leur patrimoine soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), avec une économie d’impôt à la clé. De même, «il est parfois plus avantageux de donner un bien que le produit de sa vente. La raison? L’acte de donation gomme l’impôt sur la plus-value immobilière très élevé (au taux de 36,2 %, NDLR)», souligne Benoît Berchebru.

    Ne pas se démunir trop ni trop tôt

    Avec le délai de 15 ans, le nombre de donations dont le montant peut être exonéré reste limité pour les patrimoines importants. Pour autant, mieux vaut ne pas donner trop jeune, au risque de s’appauvrir, de se mettre en difficulté ou de perdre la maîtrise de ses biens. C’est notamment le cas si on donne la nue-propriété de sa résidence principale. Le donateur devenu usufruitier de son logement ne peut alors plus le vendre sans l’accord de ses enfants nus-propriétaires. Le donateur se dépouille irrévocablement de son bien. Comme le proclame le dicton populaire: «Donner, c’est donner, reprendre, c’est voler».

    S’il ne faut pas donner trop tôt, le contraire est tout aussi vrai. «Passé l’âge de 81 ans, il ne faut plus donner en démembrement de propriété, car la valeur de l’usufruit atteint le taux de 20 %. L’assiette des droits de donation culmine à 80 % de la valeur du bien en pleine propriété. Le coût de la transmission devient dissuasif, d’où la nécessité d’anticiper ces opérations», souligne Benoît Berchebru. Par ailleurs, passé un certain âge, donner n’a plus guère d’utilité patrimoniale. Les donations consenties par le défunt à ses héritiers dans les 15 ans précédant le décès sont en effet prises en compte lors de la succession.

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    L’abattement de 100.000 € entre parent et enfant étant commun aux droits de donation et aux droits de succession, il sera déjà entamé. En outre, lorsque le tarif des droits est progressif, les tranches basses du barème de calcul déjà utilisées lors d’une donation de moins de 15 ans ne seront pas réutilisées, ou seulement à concurrence du solde restant. La tranche suivant la plus basse non utilisée sera appliquée en priorité. «Mais, contrairement à une idée reçue, une donation antérieure n’est pas retaxée. Seul le surplus hérité l’est», rassure Nathalie Couzigou-Suhas.

    Bercy lance un service pour identifier les successions vacantes

    Le site permet de suivre l‘avancement et la clôture de dossiers dont les héritiers ne sont souvent pas connus.

    Trois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence

    NOS CONSEILS - Des solutions existent pour privilégier les jeunes générations à moindre coût.

    L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager

    NOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.

    France24 - Monde

    Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00

    Romain BRUNET Suivre

    Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.

    Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.

    La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.

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    Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.

    Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.

    Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.

    Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.

    Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.

    Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.

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    La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.

    Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.

    Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.

    Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.

    Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

    Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.

    Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.

    La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.

    Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

    Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?

    Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

    Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.

    Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.

    Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

    Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

    Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.

    Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.

    Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.

    >> À lire : Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes

    La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.

    Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.

    La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.

    >> À lire : Décentralisation : les propositions des candidats pour les territoires

    Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.

    Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.

    Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.

    Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.

    >> À lire : Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

    L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.

    Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.

    Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.

    Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).

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    Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

    Le Figaro

    Nucléaire : la France renforce la crédibilité de sa dissuasion

    Nicolas Barotte

    Paris a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire.

    La France tient sa posture. Un mois après le début de la guerre en Ukraine, et alors que la Russie cherche les moyens de sortir de son impasse opérationnelle, les signes de tension donnent une dimension nucléaire à la crise. «Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine», a déclaré mardi 22 mars le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Ce n'est pas la première fois que la Russie agite cette menace. En face, les puissances occidentales en disent le moins possible, pour ne pas nourrir l'escalade, mais elles se préparent.

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    Mercredi, la France a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire. L'ASMPA équipera les avions des forces aériennes stratégiques, celles qui assurent la dissuasion aérienne de la France. «Ce programme d'armement répond à la volonté du président de la république qui s'est engagé pour ces forces à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l'environnement international», explique le ministère des Armées. Dans le contexte actuel, cet essai supervisé par la Direction générale à l'armement, n'a rien d'anodin. Les États-Unis, à l'inverse, avaient reporté début mars un essai de tirs de missiles balistiques intercontinentaux baptisé Minuteman III. La dimension de leur dissuasion n'est pas la même, et l'exercice aurait pu contribuer à alimenter la tension.

    Les Occidentaux ne se préparent pas moins pour autant. Pour la première fois, la marine française aurait déployé trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) à la mer, selon le journal Air et Cosmos. L'information n'a été ni démentie ni confirmée par l'état-major. En matière de dissuasion, aucune communication n'est autorisée, pour éviter toute erreur d'appréciation. Si les FAS sont la partie visible de la dissuasion, et permettent un « dialogue stratégique » en adressant des messages, les SNLE constituent la partie invisible de la force française. Indétectables sous la mer, ils assurent à la France la possibilité de riposter à toute attaque nucléaire.

    En renforçant sa posture, la France montre qu'elle est prête à toute éventualité. Mais elle veille à maîtriser l'escalade. Il reste encore de nombreux «barreaux sur l'échelle du perroquet» avant d'en arriver au seuil de confrontation. La Russie connaît et décrypte les messages. Elle aussi, au-delà des déclarations qui visent à faire peur, est censée maîtriser ce langage.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"

    Publié le : 24/03/2022 - 16:22

    FRANCE 24 Suivre

    Le candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a été testée positive, jeudi, au Covid-19 et va par conséquent poursuivre sa campagne "à distance" lors des prochains jours.

    Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Valérie Pécresse. La candidate du parti Les Républicains à l'élection présidentielle a annoncé sur son compte Twitter, jeudi 24 mars, qu'elle avait contracté le Covid-19 et qu'elle poursuivrait sa campagne "à distance".

    "Testée positive au Covid, je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l'équipe", a-t-elle affirmé.

    Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.

    March 24, 2022

    Valérie Pécresse, qui a été testée positive jeudi après-midi, devait se rendre à Bordeaux vendredi mais "le meeting sera animé par quelqu'un d'autre", a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions. Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône "est annulé", a-t-on ajouté.

    >> À lire aussi : "Présidentielle : pour Valérie Pécresse, un premier meeting pour relancer une campagne qui patine"

    La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour "rétablir l'ordre". Elle avait participé mercredi soir à une émission télévisée avec Marion Maréchal, Fabien Roussel et Adrien Quatennens.

    En difficulté dans les sondages – ceux-ci lui accordent entre 10 % et 12 % d'intentions de vote – et lâchée par plusieurs figures de la droite (Jean-Pierre Raffarin, Éric Ciotti, Renaud Muselier notamment) ayant apporté leur soutien à Emmanuel Macron, Valérie Pécresse vit une campagne présidentielle difficile. Le temps de la victoire à la primaire LR en décembre et de la dynamique que celle-ci avait engendrée semble désormais bien loin.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Nouveau coup dur pour Valérie Pécresse, désavouée par Jean-Pierre Raffarin

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : des adhérents fictifs chez Les Républicains ont pu voter à la primaire

    ÉLYSÉE 2022

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    New York Times - World

    Ethiopia Declares ‘Humanitarian Truce’ in War-Ravaged Tigray Region

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    The conflict, now lasting 17 months, has left thousands dead, millions displaced and hindered aid from reaching those going hungry in the country’s northern region.

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    By Abdi Latif Dahir and Simon Marks

    NAIROBI, Kenya — Ethiopia’s government on Thursday announced what it called an immediate “humanitarian truce” with forces it has been fighting for 17 months in the northern Tigray region, where millions are hungry and food aid has not been delivered since December.

    The deadly conflict in Africa’s second most populous nation has pitted the Ethiopian military against rebels in the northern region of Tigray.

    Late Thursday night, the provisional government in Tigray, which is aligned with the rebels, released a statement saying that if sufficient humanitarian aid arrived to meet the needs on the ground “within a reasonable timeframe,” then it, too, would be “committed to implementing a cessation of hostilities effective immediately.”

    Officials with the United Nations and several aid agencies greeted the developments with hope, but also cautioned that an end to the humanitarian crisis and the bitter conflict was still far off.

    The war in Ethiopia, which began in November 2020, has left thousands dead, forced more than two million people from their homes and been the focus of extensive human rights abuses, including ethnic cleansing, massacres and sexual violence.

    The Ethiopian government, in announcing the unilateral truce, said it was acting because thousands of people from Tigray had begun flooding into bordering regions seeking help.

    “While it is heartening to see the fraternal bond and solidarity that is being demonstrated by communities that are receiving and helping those in need of assistance, the government believes that the situation warrants urgent measures to ensure that those in need are able to receive aid in their localities,” the government said in a statement on Twitter and on Facebook.

    From the war’s onset, fighting in Tigray, and later in the neighboring Afar and Amhara regions, interfered with the delivery of aid. The former top U.N. humanitarian official, Mark Lowcock, accused the government last May of impeding aid shipments.

    Gezahegn Gebrehana, the Ethiopia country director for the charity organization Oxfam, said parties to the conflict must use this moment to de-escalate and allow unfettered access to aid.

    “We hope this move will lead to a sustainable and inclusive peace before more lives and livelihoods are needlessly lost,” Mr. Gebrehana said in an emailed statement.

    More than nine million people are now in need of food assistance in Tigray, Afar and Amhara, according to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Three-quarters of the population in Tigray are now “using extreme coping strategies to survive,” the U.N. humanitarian office said in a report this month.

    The nation, in the Horn of Africa, is also grappling with a severe drought, according to Oxfam.

    The government said it will work with aid groups to speed the delivery of food and water to those in need. It added that it hoped the truce will facilitate an end to the conflict, and called on the Tigrayan fighters to “desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighboring regions.”

    Understand the War in Ethiopia

    An enduring conflict. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.

    Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.

    Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.

    Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.

    Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.

    A truce. On March 24, Ethiopia’s government announced what it called a “humanitarian truce” with the rebel forces, saying it was acting because thousands of people from Tigray, where food aid has not been delivered since December, had begun flooding into bordering regions seeking help.

    This is not the first time that the Ethiopian government has declared a unilateral cease-fire in the war. It first did so last June, after the Ethiopian military was routed in Tigray, and the Tigrayan fighters retook Mekelle. But it was not long before fighting flared up again elsewhere between government forces and the Tigrayan rebels.

    The announcement of this latest truce came just days after David Satterfield, the U.S. special envoy for the Horn of Africa, visited senior officials in Ethiopia and pushed for the delivery of humanitarian aid to Tigray.

    On Thursday, a State Department spokesman said in an emailed statement that the United States welcomed and “strongly” supported the Ethiopian government’s decision.

    Other U.N. and Western officials, however, expressed skepticism that the truce would hold. Aid flights into Tigray are still hindered, and it wasn’t clear whether militias in Afar would allow aid relief to travel by road through to Tigray, when many people in Afar are also desperate for assistance.

    The war in Ethiopia has also proved risky for humanitarian workers. At least seven have been attacked and killed while working in the region since the war began. A New York Times investigation published last week found that Ethiopian soldiers were most likely responsible for gunning down three aid workers with Doctors Without Borders in the Tigray region last June.

    A spokesman for Ethiopia’s ministry of foreign affairs called that report “baseless” at a news conference in the capital, Addis Ababa, on Thursday. Dina Mufti, the spokesman, said the government regretted the killings and had established a group to investigate, but was unable to gain access to the area because it was under the control of the T.P.L.F.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Fed Up With Deadly Propaganda, Some Russian Journalists Quit

    At least four state television employees have publicly resigned, citing regret for their roles in promoting false narratives about Ukraine.

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    By Anton Troianovski

    Dmitri Likin spent more than two decades helping shape the look of Russian state television, but he says neither he nor his friends ever watched the news.

    It is an illustration of the kind of bargain long made by some employees of the Kremlin propaganda machine — people who valued the steady work and the creative challenge, even if they did not agree with the mission of their workplace.

    It was only this month, after President Vladimir V. Putin invaded Ukraine, that Mr. Likin resigned as the longtime art director for Channel 1, the Russian state television network that is a major player in the Kremlin’s sprawling propaganda apparatus. He insisted that he was “not a politician,” but that the invasion meant he was now part of an operation with a “life-exterminating” agenda.

    “In Russia, television is made for people who for one reason or another are too lazy to use alternative sources of information,” Mr. Likin said in a phone interview, reflecting on his audience. “These are simply people who lack education, or who lack the habit of analysis.”

    Mr. Putin’s invasion of Ukraine has led some Russians who long worked for the government to cut ties with it, a sign of how the Kremlin is struggling to keep society fully unified behind the war. Thousands have been arrested protesting the invasion of Ukraine, tens of thousands have fled the country, and on Wednesday, Mr. Putin’s climate envoy, Anatoly Chubais, became the first senior government official reported to have quit since the invasion began on Feb. 24.

    There have been at least four high-profile resignations at Russia’s state television channels, a crucial pillar of Mr. Putin’s dominance over the country’s domestic politics. Marina Ovsyannikova, the Channel 1 staff member who interrupted a live news broadcast last week to unfurl an antiwar poster that said, “They’re lying to you here,” offered the most striking act of protest. Others, like Mr. Likin, have gone more quietly, providing a glimpse of the ferment inside Mr. Putin’s system — and a reminder of the immense power of television in shaping how most Russians see the war.

    “People are just depressed — clinically depressed,” Zhanna Agalakova, a Channel 1 correspondent who resigned this month, said of some of her colleagues left behind. “Many thinking people are sensing their own guilt. And there is no exit, you understand? Simply asking for forgiveness is not enough.”

    All of Russia’s national television networks are controlled by the Kremlin, and while their influence has declined with the rise of YouTube and social media, they remain the public’s single main source of news. About two-thirds of Russians relied on state television last year to get their news, down from 90 percent in 2014, according to surveys by the Levada Center, an independent Moscow pollster.

    During the war, the state television channels have delivered to Russians a picture of the conflict that is the polar opposite of what people see in the West: The Russians are the good guys, as they were when fighting Nazi Germany in World War II, bringing liberation to Ukrainian lands seized by neo-Nazis funded by the hegemonic West. Pictures of dead civilians and destroyed homes are falsely branded either fake or the consequence of the Ukrainians shelling themselves.

    “Local residents are saying that the Ukrainian military is deliberately shooting at residential buildings,” a Channel 1 reporter said in a segment broadcast on Wednesday from the Ukrainian city of Mariupol, the target of some of the fiercest Russian bombardment of the war. “Others are saying the nationalists were ordered to destroy the city as much as possible before retreating.”

    Most Russians, pollsters say, buy into the message beamed into their living rooms — especially since the war is being presented as a logical extension to the narrative of enmity and grievance toward the West that Russian television has been promoting for years. And most state television journalists have, for now, stayed in their jobs, amping up to a fever pitch the message of Russia struggling for its right to exist. Liliya Gildeyeva, an anchor who quit the state-run channel NTV, told the Russian outlet The Insider this week that she could not judge her colleagues who had stayed behind — and acknowledged that she herself had made compromise after compromise, realizing only when the war started how far she had gone.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    “When you gradually give in to yourself, you do not notice the depth of the fall,” she said.

    The shock of the war appears to be what pushed tens of thousands of Russians into a historic exodus in recent weeks, packing planes to destinations that were still accepting flights from Russia, like Turkey and Armenia. While some were journalists and activists fleeing possible arrest, many others were tech workers and other young professionals who suddenly no longer saw a future for themselves in Russia.

    Some members of Russia’s elite, too, have headed for the exits. News of the most high-profile departure so far came on Wednesday when Bloomberg News reported that Mr. Chubais, the Kremlin’s climate envoy, had quit over the war in Ukraine and left the country. The Kremlin confirmed that Mr. Chubais had stepped down. He was seen as one of the few liberal-minded officials remaining in Mr. Putin’s government, and his leading role in Moscow’s 1990s economic reforms made him unpopular in much of Russian society.

    It is far from clear if the grumblings among some of the elite could in any way destabilize Mr. Putin’s government. Mr. Likin, the former Channel 1 art director, said he believed that people like him who were willing to resign over their principles made up a “tiny minority” of Russia’s populace.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden, in Brussels for a day of three summits, announced that the United States will accept 100,000 Ukrainian refugees and donate $1 billion to help Europe take in people fleeing the war. He also raised the possibility of Russia’s removal from the Group of 20.

    NATO deployment. NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    Russia’s shrinking force. Western intelligence reports and analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield. The Pentagon previously said that Russia’s “combat power” in Ukraine is now below 90 percent of its original force.

    On the ground. The Ukrainian forces, which are several days into a counteroffensive, claimed to have destroyed a Russian landing ship at a southern Ukrainian port city in Russian-occupied territory.

    “A lot of people don’t work for an idea,” Ms. Agalakova, the former Channel 1 correspondent, said of her ex-colleagues who stayed behind. “People have a family, have loans and have some kind of need to survive.”

    Those who quit state television jobs, and especially those who speak out, face an uncertain future. Ms. Agalakova spoke by phone from Paris, where she had been based as a correspondent, and said that some of her acquaintances stopped communicating with her after she quit. Mr. Likin said he planned to stay in Russia and continue his parallel career as an architect. He said he could imagine returning to television if it “changes its agenda from a life-exterminating one to a life-affirming one.”

    Government-sponsored polls claim that most Russians support Mr. Putin’s invasion, though analysts caution that people are even less likely to answer surveys truthfully at a time of war. Years of propaganda on Russian television, Ms. Agalakova now recognizes, prepared the ground for war, in particular by subverting Russians’ remembrance of their country’s World War II sacrifice into support for the Kremlin’s current policies.

    “Of course, when the concept of Nazism is thrown into society, as though it is literally in our backyard in Ukraine, everyone reacts instantly,” Ms. Agalakova said, referring to the Kremlin’s false claims that Russia is fighting Nazis in Ukraine. “This is a shameless game. This is a fraudulent game.”

    Amid the propaganda barrage, Russians who distrust television have found ever fewer places to turn for more accurate news. Since the start of the war, the liberal Echo of Moscow radio station has been shut down, the TV Rain independent television channel has gone off the air for the security of its staff, and access to Facebook and Instagram has been blocked by the government.

    On Tuesday, Russian authorities announced that a popular journalist, Aleksandr G. Nevzorov, was under criminal investigation for posting about the Russian bombing of Mariupol on his Instagram page. It was the latest effort to sow fear among critics of the war by trumpeting the enforcement of a new law that hands out as many as 15 years in prison for any deviation from the official narrative about what the Kremlin calls a “special military operation” in Ukraine.

    Denis Volkov, the director of the Levada polling center, says the real test for Russian public opinion is still to come as the economic hardships touched off by Western sanctions filter through society. Still, he said he thought that the Kremlin’s narrative of a West subverting Ukraine in order to destroy Russia, and of Russia’s waging a noble fight to protect its people abroad, has become so strongly ingrained in the television-viewing public that it was unlikely to be dislodged anytime soon.

    “What seems to fit is accepted, what doesn’t fit is simply rejected,” Mr. Volkov said of how many Russians perceive the news to agree with the television narrative. “What is true or not true doesn’t matter.”

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    L'Humanité

    Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

    Entretien

    L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

    Cyprien Boganda

    Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

    Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

    L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

    Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

    En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

    Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

    Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

    Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

    Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

    Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

    Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

    Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

    Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

    Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

    Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

    Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

    michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
    France24 - Monde

    Présidentielle 2017 : poursuites aggravées pour l'association prestataire de Mélenchon

    Publié le : 24/03/2022 - 12:45

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    L'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen notamment pour "escroquerie aggravée" le 3 février dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI.

    À moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril), l'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, voit sa mise en examen aggravée dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat de La France insoumise (LFI), a révélé, mercredi 23 mars, le média en ligne Mediapart.

    Dans ce dossier, les juges d'instruction se penchent depuis 2018 sur l'utilisation des fonds publics par l'équipe du candidat LFI pour sa campagne du précédent scrutin présidentiel.

    L'Ère du peuple, une association à but non lucratif fondée en 2015 par des fidèles de Jean-Luc Mélenchon afin d'assurer notamment la logistique de ses meetings, avait facturé 440 027 euros au candidat pour des locations de salles ou de matériel informatique et des prestations intellectuelles de ses quatre salariés. Parmi ces derniers, on compte les députés Bastien Lachaud, déjà mis en examen, et Mathilde Panot.

    >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) avait relevé une différence de 152 688 euros entre les salaires versés aux députés et les montants facturés pour leurs prestations au mandataire. Selon Mediapart, cela a permis à l'association de dégager une marge de 66 % et 59 % concernant les deux députés.

    Le 29 mars 2021, les juges d'instruction avaient choisi d'accorder à l'association le statut plus favorable de témoin assisté pour les principales infractions de l'enquête portant sur des soupçons d'escroquerie et de surfacturations, ne mettant en examen l'association que pour "prêt illicite de main-d'œuvre".

    "Le dossier accouche d'une souris", s'était réjoui auprès de l'AFP Manuel Bompard, l'ex-directeur de cette campagne.

    Fausses factures

    Mais selon une source judiciaire contactée mercredi et confirmant les informations de Mediapart, les juges ont aggravé le 3 février les poursuites à l'issue d'un interrogatoire, prononçant la mise en examen de l'association pour "escroquerie et tentative d'escroquerie aggravée" et "faux et usage de faux".

    Depuis le printemps 2021, de nouvelles auditions ont révélé que des missions facturées par L'Ère du peuple étaient en réalité réalisées par d'autres prestataires, selon Mediapart. L'association de Bernard Pignerol aurait alors émis de fausses factures pour justifier les frais.

    Contactés par l'AFP, ni Bernard Pignerol, président de L'Ère du peuple, ni Me Mathieu Croizet, son avocat, n'étaient disponibles pour réagir. Auprès de Mediapart, le conseiller d'État Pignerol a estimé que ces nouvelles mises en causes sont "la preuve d'une instruction à charge".

    >> À voir : Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"

    Elles viennent "uniquement corriger une incohérence juridique voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour 'escroquerie' et 'faux' sans que l'association qui l'embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d'inculpation", a développé Bernard Pignerol.

    Le 22 septembre, en effet, soit six mois après la première mise en cause de L'Ère du peuple, le député LFI Bastien Lachaud, qui était alors salarié en tant que trésorier de l'association, avait été mis en examen principalement pour "prêt illicite de main-d'œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie".

    Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction

    Bastien Lachaud, comme les trois autres employés, dont Mathilde Panot, aurait dû être rémunéré par la campagne du candidat ou le parti et non par le prestataire, estime le juge d'instruction en charge du dossier. Mathilde Panot et Bastien Lachaud, devenus députés ensuite, étaient en même temps membres de l'équipe de campagne.

    Les juges d'instruction ont également mis en examen le 29 avril Marie-Pierre Oprandi, mandataire financière du candidat Mélenchon, pour "prêt illicite de main-d'œuvre" et "usage de faux".

    Candidat à la présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction, dans cette enquête et dans la seconde information judiciaire, toujours en cours, concernant l'emploi des assistants parlementaires de LFI au Parlement européen. Après la révélation de la mise en examen du député Lachaud, il avait dénoncé une "manipulation" pour "pourrir (sa) campagne".

    Selon le site d'investigation en ligne, les enquêteurs s'intéressent aussi aux factures émises par d'autres structures dirigées par des proches de LFI, dont le total surfacturé approcherait un million d'euros.

    Parmi elles figure la société de conseil Mediascop, dirigée par Sophia Chikirou, proche du chef du parti et sa directrice de communication lors de la campagne de 2017. Elle avait été entendue en audition libre fin 2018 par la police anticorruption (OCLCIFF), chargée des investigations.

    Cette nouvelle étape procédurale pourrait suggérer d'autres auditions prochaines de responsables LFI.

    Avec AFP

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    Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

    Élysée 2022

    François Hollande apporte son soutien à la candidate socialiste Anne Hidalgo

    L'Humanité

    Groove guérisseur pour dégommer la grisaille

    Prescription culture

    DISQUES Agapes avec les nouveaux albums de la chanteuse Lembe Lokk et du pianiste afro-américain Robert Glasper, et une réédition de Nina Simone enrichie de remix.

    Fara C.

    Pour chasser la grisaille qui embrume le cœur en ces temps âpres, l’Humanité a sélectionné pour vous les nouveaux disques au groove guérisseur de la chanteuse guitariste d’origine estonienne Lembe Lokk, de Robert Glasper – pianiste afro-américain hypersollicité dans le hip-hop –, et de l’intemporelle passionaria Nina Simone, dont une réédition enrichie fait cohabiter des classiques inaltérables avec une belle poignée de remix opérés par d’émérites DJ.

    Réunies aujourd’hui dans Secret’s Chords-Songs of Leonard Cohen, les chansons du troubadour canadien revisitées de façon hautement personnelle par la charismatique Lembe Lokk nous ont été révélées en 2020, lors de sa résidence au Comptoir de Fontenay-sous-Bois. Celle qui avait gagné en 2018 un prix de l’Académie Charles-Cros s’entoure des raffinés tisserands François Puyalto (basse électrique) et Michel Schick (clarinettes, ukulélé, harmonica). L’intime pulsation cardiaque du jeu et la sobriété prégnante des arrangements mettent en valeur l’inépuisable richesse de Suzanne, Bird on the Wire, Treaty ou encore de l’Étranger, chanté en français (traduction de Graeme Allwright). Un hommage splendide, entre ombre et lumière.

    Cultiver l’amour

    Robert Glasper, 43 ans, frappe fort avec le 3e volet de sa série Black Radio, honorée d’un grammy award. Ses claviers éclairés éperonnent la fine fleur du hip-hop, du jazz et de la soul – les rappeurs engagés Common, Q-Tip, le jazz singer Gregory Porter, les étoiles R’n’B Ledidi, H.E.R et Lalah Hathoway, les deux contrebassistes ici conviées à chanter, Esperanza Spalding, Meshell Ndegeocello, etc. Comme en l’hymne Black Superhero, l’opus célèbre la résistance à l’oppression, et « les rêves vivants, ­lucides » (Amir Sulaiman, In Tune), qu’il importe de préserver tout en cultivant l’amour. Dans Black Radio III, le groove grésille en notre crâne, notre ventre, nos pieds.

    Le double CD consacré à Nina Simone, Feeling Good-Her Greatest Hits and Remixes, s’adresse à toutes les générations, à travers dix-neuf pièces originelles datant de 1964 à 1968 (Mississippi Goddam, Strange Fruit, I Put a Spell on You, Ne me quitte pas...), suivies de sept tubes remixés par des pointures du dancefloor électronique. Toujours impressionnants, le chant de Nina (une expressivité des plus fertiles, un phrasé qui s’étire ou s’embrase) et son jeu pianistique sans pareil ! Les sept dernières plages produites par les DJ contribueront à faire (mieux) connaître au jeune public le legs de l’icône « artiviste » : synthétiseurs et crépitements rythmiques de Joel Corry (Feeling Good), alchimie sonique de Sofi Tukker (Sinnerman) ou bien, sur le titre final, lente montée en transe par Hot Chip.

    www.lembelokk.comwww.robertglasper.comMusique
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

    Publié le : 23/03/2022 - 18:30

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    Le candidat écologiste à la présidentielle accuse TotalEnergies de "complicité de crimes de guerre" en raison des affaires de l'entreprise en Russie. Le PDG du groupe a répliqué en annonçant des poursuites en diffamation.

    En panne dans les sondages, l'écologiste Yannick Jadot tient son coup d'éclat : il s'est offert, mercredi 23 mars, un bras de fer contre TotalEnergies, qui a annoncé le poursuivre en diffamation pour avoir accusé la multinationale de "complicité de crimes de guerre" par son activité en Russie.

    Contrairement à son concurrent Jean-Luc Mélenchon, largement en tête à gauche et qui brigue le "vote utile", mais discret sur cette entreprise, Yannick Jadot a constamment pointé du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Une manière aussi de faire parler son identité d'écolo favorable aux énergies renouvelables et pourfendeur des énergies fossiles.

    >> À voir : Qui sont les candidats à l'élection présidentielle ?

    Mercredi matin, le PDG du groupe français Patrick Pouyanné a décidé de contre-attaquer sur RTL. "Quand M. Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre, NDLR], c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable", a-t-il déclaré, "en colère".

    💬 Ukraine : "Je suis un patron en colère. Monsieur Jadot nous accuse de crime de guerre, ce n'est pas acceptable, c'est une insulte"@PPouyanne PDG de @TotalEnergies invité de @VenturaAlba dans #RTLMatin pic.twitter.com/ajE5zYNWXe

    March 23, 2022

    "M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il cinglé.

    Le groupe avait indiqué mardi arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes avant fin 2022 devant "l'aggravation du conflit" en Ukraine, mais pas de gaz. Une décision "complémentaire" de l'arrêt décidé précédemment des apports de capitaux à de nouveaux projets en Russie, qui ne signifie toutefois pas que le groupe se retire du pays.

    >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Tweet de Yannick Jadot en forme de réponse quelques heures plus tard : "TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice ! J'appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi", a réclamé le candidat écologiste.

    .@TotalEnergies, soutenu par E. Macron , fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice ! J’appelle @PPouyanne, PDG de Total, à débattre avec moi

    March 23, 2022

    Action en diffamation

    Le "débat" se passera vraisemblablement au tribunal. Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a annoncé lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".

    "Être 'complice de crimes de guerre', c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a indiqué le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot : "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".

    Dénonçant une "insulte à l'intégrité de (leurs) équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens", le tout "dans le strict respect de la politique de l'Union européenne et des mesures de sanctions européennes applicables".

    Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie: Partout dans le monde, #Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que « Total doit rester en Russie », et il y a les écologistes. Face aux Lobbys #JeSoutiensYannickJadot https://t.co/yZiqdb8J03

    March 23, 2022

    En attendant, deux responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre Yannick Jadot sur les réseaux sociaux. "Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a écrit la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot.

    L'eurodéputé David Cormand, ex-numéro 1 d'EELV, a enfoncé le clou, faisant même référence à la position conciliante de Jean-Luc Mélenchon : "Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie : partout dans le monde, Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que 'Total doit rester en Russie', et il y a les écologistes. Face aux lobbys, #JeSoutiensYannickJadot", ajoute David Cormand.

    Avec AFP

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    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    Valeurs Actuelles

    Eric Zemmour qualifie la colonisation de “bénédiction”, un sénateur PS le taxe de “négationniste, racialiste et suprémaciste”

    L’élu guadeloupéen Victorin Lurel a appelé, mercredi 23 mars, à modifier la loi pour qu’elle puisse condamner les propos du candidat.

    Victorin Lurel, sénateur de Guadeloupe, s’est indigné mercredi 23 mars contre les propos d’Eric Zemmour sur la colonisation. Le candidat de Reconquête !, lors d’un échange avec un citoyen guyanais d’origine amérindienne sur Outre-Mer 1ère, a affirmé considérer cette partie de l’histoire de France comme une « bénédiction ». L’élu socialiste, fervent opposant à la reconnaissance d’un aspect positif de la présence française, a publié un communiqué de presse sur Twitter, dans lequel il dénonce une « faute lourde et inexcusable » d’Eric Zemmour, appelant à une sanction électorale contre ce « sombre individu ».

    Eric Zemmour « heureux » que ses ancêtres aient été colonisés

    « Ce candidat négationniste, racialiste et suprémaciste a développé une pensée méphitique, historiquement et factuellement fausse et viciée pour mieux plaire et complaire aux plus bas instincts d’une frange marginale de la population », accuse Victorin Lurel. Il appelle également à une évolution de « l’arsenal juridique pour permettre à la justice de condamner pénalement ce type de provocations ». Le sénateur a joint à son communiqué un de ses discours de 2005, dans lequel il s’insurgeait contre la reconnaissance dans les programmes scolaires du rôle positif de la présence française outre-mer. Un élément finalement abrogé par Jacques Chirac.

    Lors de son passage sur Outre-mer 1ère, mercredi 23 mars, Eric Zemmour avait expliqué que ses ancêtres berbères avaient, comme les populations guyanaises de souche, été colonisés par la France. « Et j’en suis heureux », avait précisé le candidat avant d’ajouter : « la colonisation a été pour moi une bénédiction ».

     

    Les propos de Monsieur @ZemmourEric sont parfaitement ignominieux. Retrouvez ⤵️ mon communiqué ainsi que le discours prononcé en 2005 sur l’infâme loi sur les « bienfaits de la colonisation » pic.twitter.com/D0Xo6g5ztT

    — Victorin LUREL (@VictorinLurel) March 23, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pour la Maison Tellier « Ce qui est fragile doit être protégé »

    Entretien

    Musique Dans Atlas, son nouvel album, le groupe français la Maison Tellier s’interroge, en treize chansons, sur le poids qui pèse sur nos épaules et celles du monde.

    Clément Garcia

    Depuis dix-huit ans, les frères de son de la Maison Tellier, cinq natifs de Rouen réunis sous les auspices d’une plénitude country-folk, défrichent les routes d’un rock français lyrique et savamment construit. À l’appui de textes forts et sensibles, souvent métaphoriques, ils font dialoguer les mondes intimes et extérieurs. Malgré (ou grâce à) une activité débordante, les voilà de retour avec Atlas, un septième opus qui renoue avec leurs premières amours folk. Un album panoramique qui résume le son et l’ambition d’un groupe à la déjà riche carrière, porté par le chant élégiaque d’Helmut Tellier, des cuivres rutilants et des arpèges de guitares qui tissent un fil fragile, celui sur lequel marche notre humanité. À l’occasion de sa sortie, Helmut et Raoul Tellier, respectivement chanteur et architecte sonore de la Maison, nous ont accordé un entretien.

    Atlas apparaît comme un album sur la fragilité intime et du monde extérieur.

    Raoul C’est une lecture qui nous plaît. La frontière est mince entre la fragilité et la solidité de certains instants intimes et relationnels. Nous avons voulu écrire des textes sur le fil qui évoquent ça. Une belle relation, par exemple, peut très vite mal tourner...

    Helmut C’est aussi ça « porter le poids du monde sur nos épaules », comme le suggère le titre de notre album. Le monde nous impose, dès le plus jeune âge, d’être forts, durs, de ne pas montrer de failles. Et souvent, la fragilité est associée à la faiblesse. Or, ce n’est pas le cas. On a tous des fragilités, des failles qu’on essaie de combler comme on peut.

    Trois degrés de séparation évoquent immédiatement le réchauffement climatique. La température, ces derniers jours, monte partout...

    Helmut L’avantage avec ce genre de chanson, c’est son propos intemporel. Je ne sais plus où j’ai lu cette phrase qui dit que l’état naturel de l’humanité, c’est la guerre ou le conflit. L’anomalie, c’est plutôt le fait de naître dans un pays où la liberté et la démocratie sont des choses acquises. En grandissant, tu t’aperçois que, ça aussi, c’est très fragile. Et ce qui est très fragile doit être protégé. Je comprends que ça puisse rendre fou que, collectivement, on n’arrive pas à l’admettre et à l’accepter.

    Raoul À titre individuel, on tient tous à garder nos acquis. Mais certaines de ces choses qu’on prend pour acquises entrent en contradiction avec le fait de vivre en société. C’est tout le problème de la liberté. « Moi, je veux ma liberté », ça veut dire quoi ? La liberté individuelle n’est pas toujours compatible avec le bien-être collectif. Là aussi, il y a de la fragilité : quand certains affirment plus fort que d’autres leur envie de liberté personnelle, ça peut mettre en danger les acquis collectifs.

    Vous retrouvez, avec Atlas, un son très cuivré qui lui donne une dimension épique.

    Helmut « Fragile et épique », ça nous convient totalement ! Épique mais pas dans la colère. On a surtout voulu donner du souffle. Le fait d’avoir baigné dans les musiques d’Ennio Morricone joue certainement. On a cherché dans Atlas un groove presque soul, un genre que l’on pourrait qualifier de folk soul.

    Raoul Depuis le début, nous recherchons ce son. Une de nos références, c’est le groupe Calexico, une musique qui brûle, entre le sud des États-Unis et le nord du Mexique. Avec Atlas, je pense qu’on a trouvé le bon dosage, avec quelques riffs qui font la qualité des morceaux que j’aime le plus.

    Votre précédent album, Primitifs modernes, sonnait plus rock. Atlas ouvre-t-il un nouveau cycle ?

    Helmut J’aime bien voir ça comme ça. Mais on ne cherche pas à systématiser notre parcours. On pense avoir fait l’album le plus honnête et sincère possible. Mais ce n’est pas si facile de se renouveler dans la continuité, à cinq, musicalement et humainement. C’est le défi d’un groupe qui a l’ambition de durer dans le temps.

    Raoul C’est vrai que l’album Primitifs modernes a fermé une page sur nos envies très rock. C’est comme si on avait laissé notre parcelle préférée en jachère. Et là, on est revenus sur cette parcelle et on s’aperçoit que la jachère a été profitable. Aura-t-on encore envie de la cultiver dans deux ans ? Je ne sais pas...

    Vous multipliez les projets avec des publics scolaires, adolescents. Vous avez également participé à la création du groupe Animal triste. Vous n’avez pas eu l’air de chômer pendant la pandémie…

    Raoul C’était une période étrange. J’aurais pu passer deux ans à apprendre à fabriquer des meubles ou me mettre à la peinture. On s’est saisis de cette période pour faire plein de trucs, plutôt que de se lamenter.

    Helmut Les périodes de crise à travers l’histoire fournissent souvent des objets de création très intéressants. Quand le monde extérieur ne t’apporte pas assez de joie, tu la cherches où tu sais la trouver. Pour nous, c’est faire de la musique. Et le minimum de politesse requise, c’est de proposer quelque chose de stimulant, qui fait un peu oublier ces moments difficiles.

    Raoul Mais ce n’est pas uniquement lié à la pandémie. On n’est plus tout jeunes et j’arrive à une période de ma vie où je ressens assez fortement l’urgence de créer au maximum. La joie, nous la trouvons en allant vers différents publics, avec des scolaires mais aussi des personnes âgées, des danseurs, des comédiens... Tant qu’on peut rencontrer un maximum de gens, faisons-le !

    Vous avez été à l’initiative d’un concert hommage à l’album Harvest, de Neil Young, avec Emily Loizeau, Albin de la Simone, Arman Méliès. Qu’est-ce qui continue de vous inspirer dans cette musique ?

    Raoul J’ai un rapport très intime avec cet album, un des premiers que j’ai achetés quand j’étais adolescent. C’est comme un doudou. Quand j’y retourne, je sais que je vais y trouver des sensations très agréables. Et c’est la marque des chefs-d’œuvre d’y trouver encore des choses après trente ans d’écoute. Harvest est aussi un album « fragile et épique », où le chant comme la guitare sont toujours sur le fil.

    AtlasMusique
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse promet de faire “toutes les réformes que la droite voulait faire”

    Invitée en visioconférence d’ « Elysée 2022 » en raison de sa contamination au Covid-19, Valérie Pécresse a défendu son programme, jeudi 24 mars, sur France 2 à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle, Fabien Roussel et Nathalie Arthaud. Mise à mal par les sondages et régulièrement épinglée pour la proximité de son programme avec celui d’Emmanuel Macron, la candidate Les Républicains a de nouveau fustigé le bilan du président sortant. Elle a promis de « faire, enfin, toutes les réformes que la droite voulait faire pour réparer ce pays et ses grands services publics essentiels comme l’école, la santé, la justice ».

    « Remettre de l’ordre »

    « Je dis (à ceux qui hésitent) de regarder le bilan d’Emmanuel Macron et de regarder mon projet », a déclaré Valérie Pécresse, martelant sa promesse de « remettre de l’ordre » en France « dans la rue, aux frontières, dans les comptes ». La candidate a notamment assuré qu’elle pourrait économiser 9 milliards d’euros sur les niches fiscales, sans cependant livrer le détail de celles qu’elle compte supprimer. A l’instar d’Emmanuel Macron, elle a défendu un RSA conditionné à 15 heures d’activité par semaine.

    Sur les questions migratoires et identitaires, Valérie Pécresse a jugé impossible l’interdiction du voile dans la rue. Elle a rappelé son projet de mettre fin au droit du sol et donc de conditionner l’obtention de la nationalité française, pour les enfants d’immigrés, à ce qu’ils apportent « la preuve de leur assimilation ». « Parce que la nationalité française, c’est un ensemble de valeurs, une culture, une histoire, une langue », a-t-elle argumenté.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Présidentielle 2022: Hayange, une ville sur les cendres de sa vie passée

    Angélique Négroni

    VOIX DE FRANCE (5/6) - Chômage, pauvreté… Autrefois bouillonnante d’activité et riche d’emploi, cette ville sidérurgique de Moselle a aujourd’hui d’autant plus de difficultés qu’elle porte, dans sa physionomie comme dans son quotidien, les stigmates très vifs de son industrialisation perdue, révolue.

    À moins de trois semaines de l’élection présidentielle, Le Figaro est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.

    Envoyée spéciale à Hayange (Moselle)

    Hayange. Une ville de Moselle à découvrir comme on part en haute mer. Par beau temps. Pour éviter l’abattement. D’où qu’on arrive, impossible d’échapper à la silhouette lugubre des hauts fourneaux, vestiges du règne de la sidérurgie au sein de cette vallée de la Fensch. Drapées dans des teintes sinistres, ces immenses cathédrales d’acier surgissent du cœur de la cité en brandissant leurs cheminées, ancrées dans un fond de vallée surplombé par une imposante statue. Celle de la Sainte Vierge, qui, installée sur un socle de granit, embrasse la ville du haut de ses 7 mètres et lui ouvre les bras.

    Dans cette vallée dite «des Anges», qui est le suffixe de nombreux noms des villes environnantes, toutes les sonorités toponymiques se ressemblent, à l’instar des souvenirs. À Hayange, Florange, Algrange, Knutange ou encore Nilvange, les mêmes fleurons de l’industrie sont évoqués: ArcelorMittal, Usinor-Sacilor… Et partout dans ce «vieux pays pas très connu», chanté par Bernard Lavilliers, où «y a pas de touristes dans les rues», on a vécu les mêmes drames, les mêmes désillusions. La fermeture des usines mais aussi des mines de charbon et de fer, le reclassement des ouvriers laissés sur le carreau. On a aussi vécu des manifestations mémorables pour sauver des emplois et cette inéluctable désindustrialisation du bassin lorrain devenu le berceau de vallées où sont tapis ces monstres d’acier inertes. Une histoire, un décor dont s’est servi Nicolas Mathieu pour écrire Leurs enfants après eux : la fresque d’un monde en déclin où se débat la jeunesse, qui lui a valu le Goncourt 2018.

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    Le jeudi matin, jour de marché à Hayange, les témoins de cette vie passée sont là. La ville est peuplée d’anciens salariés qui faisaient tourner les machines des hauts fourneaux de la ville, avant leur arrêt, il y a une dizaine d’années. Arrivés dans les années 1950 avec leurs parents d’origine italienne, polonaise, portugaise ou encore maghrébine, ils ont connu cette cité où les panaches de fumée noire éclipsaient le soleil, où les draps étendus dehors s’encrassaient, où les étincelles, crachées par les cheminées, retombaient dans les jardins. Et même si l’air irrespirable était chargé de dioxyde de soufre, la vie, alors, était belle, à écouter Gérard Lohmann, cet ancien sidérurgiste tour à tour fumiste, pontier et cariste, qui a travaillé dès 14 ans dans les hauts fourneaux. À ce moment-là, les bars et les cabarets se succédaient en enfilade sur les trottoirs, la solidarité jouait à plein entre ouvriers qui, le soir venu, avaient des paillettes de graphite plein les cheveux et s’égayaient dans les rues animées. Désormais, «ça ne vit plus. Le centre-ville est mort avec plein de magasins qui ont fermé», décrit Gérard Lohmann qui fait partie de ces hommes dont parle Nicolas Mathieu: «Inconsolables depuis que leurs fameuses usines avaient fermé, que les hauts fourneaux s’étaient tus.»

    Pour ce militant de gauche qui distribue chaque jeudi des tracts pour le Parti ouvrier indépendant, la ville a vraiment touché le fond depuis qu’elle vote Rassemblement national. Depuis 2014, Hayange est la seule commune du Grand Est conquise par le parti de Marine Le Pen: raflée par Fabien Engelmann, un ancien de Lutte ouvrière devenu frontiste en 2010. Cette ville qui végète, selon l’ancien sidérurgiste de gauche, est à l’image de la France, dit-il, portée «par aucun projet d’envergure». «Engelmann fait la chasse aux crottes dans les rues et fait danser les grands-mères dans les bals. Macron, lui, a fracturé le pays et engage des réformes inconsidérées comme la retraite à 65 ans», dénonce-t-il, en poursuivant: «Ma femme a 62 ans et on veut déjà la foutre dehors de la crèche où elle travaille. Elle aura 500 euros de retraite!» Michel Baehr, chauffeur routier qui l’accompagne ce jour-là au marché, donnera quant à lui sa voix à un candidat situé à l’opposé de l’échiquier politique: «Ce sera Zemmour ou Le Pen», affirme-t-il. Avec eux, au moins, «on s’occupera enfin des Français qui ont de faibles revenus», espère-t-il.

    Flambée des prix du carburant

    Même si, de l’avis de tous, la guerre en Ukraine confisque les sujets de préoccupation des Français, au cours de cette campagne électorale, le pouvoir d’achat est bien au cœur des inquiétudes de cette cité aux prises avec la désespérance sociale. Le taux de chômage y est de 11,3 %, les foyers imposables ne représentent que 37 % et le taux de pauvreté atteint les 20 %. En plein cœur de la ville, des poches d’habitations sont si délabrées qu’un «permis de louer», instauré par l’agglomération, est nécessaire pour pouvoir y loger. À certaines adresses, un contrôle est réalisé: il faut montrer l’état du logement avant d’y installer des locataires. «Dans cette vallée, Hayange est la ville la plus populaire», indique Marie, employée d’une agence immobilière.

    C’est le cœur de la ville qui est le plus déshérité. Les quartiers excentrés -anciennement des communes, avant d’être rattachées à Hayange dans les années 1970 - sont mieux lotis, avec pavillons et jardins. Témoin des fins de mois difficiles dans cette ville, au travers de ses activités immobilières, Marie se dit aussi concernée par les revendications pour gagner plus. «Les classes moyennes sont les moins bien soutenues. Je suis célibataire et je suis littéralement lynchée par les impôts. C’est à désespérer de travailler», déplore-t-elle. À chaque fois à la limite des seuils, elle n’a droit à aucune aide. Pourtant, elle accordera une deuxième chance à Macron. «Entre les “gilets jaunes”, la crise sanitaire et maintenant la guerre, il a eu son lot d’emmerdes. Qui aurait pu faire mieux que lui?», interroge-t-elle en redoutant que l’accueil des Ukrainiens en France ne fasse grimper l’extrême droite. Le 9 mars dernier, 236 réfugiés ont été accueillis à Metz. Un élan de solidarité normal pour Marie, mais diversement apprécié.

    Sans le Luxembourg, il y aurait à Hayange 30 % de chômeurs

    «On peut s’occuper des Ukrainiens mais à condition de soutenir d’abord ceux qui ont des petites pensions en France. Ma mère vit avec 900 euros par mois, c’est le montant de la retraite de mon père, qui a travaillé dans la métallurgie à Florange. Sans mon soutien et celui de mes neuf frères et sœurs, elle ne pourrait pas vivre», s’indigne Malika, qui tient le karaoké de la commune. En avril prochain, elle ne donnera sa voix à aucun candidat. «Je n’irai pas voter.» En 2017 déjà, le taux d’abstention à Hayange avait été élevé, dépassant les 30 %. Pour autant, «le maire a fait de bonnes choses pour la ville, tient-elle à préciser. Elle est plus propre et il y a moins de drogués dans les rues».

    La flambée des prix du carburant est l’autre sujet qui, ici, conduirait vite à des tensions. À Hayange, comme dans tout le Grand Est, la voiture est essentielle et les grosses cylindrées… abondent: tous les jours, des milliers d’automobilistes prennent le volant pour rejoindre le Luxembourg voisin. Plus de 100.000 personnes franchissent chaque jour la frontière pour venir travailler au «Lux», comme on désigne ici cet eldorado où l’on double son salaire. «Sans le Luxembourg, il y aurait à Hayange 30 % de chômeurs», estime Arlette Zeoli, l’une des responsables de frontaliers.lu, un site qui aide à l’installation professionnelle dans ce pays. Clairement, le vide laissé par la sidérurgie n’a pas été remplacé et les autoroutes qui mènent au Luxembourg sont saturées. «Archibondées», confirme Cathy, aide soignante. Avec son mari, Dominique, ancien mineur reconverti en électricien, ils se sont résignés eux aussi à passer la frontière pour travailler. Quand d’autres y vont seulement pour se ravitailler en cigarettes, alcool et carburant, vendus moins cher.

    «Il y a quelques jours encore, c’était avantageux d’y faire un plein. Maintenant, ça ne vaut plus le coup. Ça a aussi augmenté, au Lux», fulmine Denis, un ancien ouvrier de 65 ans. Cette hausse qui affecte le quotidien décuple sa colère contre Macron, «le président des riches», dit-il, sans trop savoir encore pour qui voter en avril. En 2014 aux municipales, il avait donné sa voix à la gauche, à la dernière présidentielle à Marine Le Pen. Alors, le mois prochain «pourquoi pas le Mélenchon, dit-il, c’est un homme du peuple». Mais ce pays voisin qui débauche à tour de bras fragilise aussi certains secteurs où l’on peine, comme en Moselle, à trouver des employés.

    «C’est notamment vrai dans le domaine de la santé. Médecins, infirmières, aides à domicile travaillent au Luxembourg», souligne Marc Olénine, ancien responsable d’un organisme de formation professionnelle et auteur d’ouvrages sur la région. Autre conséquence: le prix de l’immobilier s’envole dans les communes proches de la frontière. Les montants deviennent si déraisonnables que la population recule et s’installe plus loin, comme à Hayange. «Comme c’est bien moins cher qu’ailleurs, les maisons partent vite», relève Marie. Une aubaine pour la ville dont la population augmente. «16.073 habitants aujourd’hui», indique son maire, Fabien Engelmann, les yeux rivés sur la santé économique de son territoire.

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    Celui-ci détient un atout: l’usine de rails, qui emploie plus de 400 salariés, semble désormais - après des péripéties avec une entreprise britannique - solidement amarrée au puissant groupe industriel allemand Saarstahl. Restent pourtant des inconnues, et autant d’angoisses. Quel sera l’avenir du vaste domaine de la famille Wendel, au rôle essentiel dans l’histoire industrielle de la Lorraine, qui va être mis aux enchères? Surtout, les hauts fourneaux sont appelés un jour à être rasés: mais, une fois dépollué, y aura-t-il des candidats à l’installation pour ce site qui devrait conserver un usage professionnel? Hayange, qui est aujourd’hui dans l’attente d’un nouveau souffle, va-t-elle rééditer son choix de 2017 dans les urnes? Ses habitants, qui ont confié la destinée de leur ville au RN, n’avaient pas plébiscité Marine Le Pen. Ils lui avaient préféré Emmanuel Macron, qui avait recueilli plus de 52 % des suffrages.

    Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon veut grimper sur la deuxième marche

    RÉCIT - Le candidat des Insoumis est parvenu à montrer la force de son mouvement. Il en appelle à la responsabilité individuelle de chacun.

    Un concept «injuste» et «antirépublicain» : Marine Le Pen raille la «remigration», promue par Éric Zemmour

    Lundi soir, le leader de Reconquête a annoncé son souhait de mettre en place un ministère de la «remigration» et d'expulser un million de personnes en cinq ans.

    Rachida Dati: «Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris»

    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    France24 - Monde

    Ukraine : Odessa se tient prête face à une éventuelle invasion russe

    Publié le : 24/03/2022 - 17:30Modifié le : 24/03/2022 - 21:41

    Julie DUNGELHOEFF

    De nombreuses villes d'Ukraine vivent depuis un mois sous les bombardements quotidiens de l'armée russe. Odessa, ville portuaire et stratégique du pays, est pour le moment relativement épargnée mais la menace d'une offensive russe plane toujours. Le maire d'Odessa Gennadiy Trukhanov assure à Julie Dungelhoeff, envoyée spéciale de France 24, que la municipalité a tout prévu en cas d'invasion russe.

    Valeurs Actuelles

    Macron contre Pécresse : la stratégie du photocopieur

    Lorsqu’on lui demandait s’il aurait pu faire de la politique, le regretté Jean d’Ormesson avait un jour répondu : « Impossible ! Je suis toujours porté à penser que mon adversaire a raison contre moi. » Pourtant, Emmanuel Macron, qui semble atteint du même trouble, s’inspirant souvent des idées de ses adversaires, ne s’en tire pas si mal… Le voilà président depuis cinq ans et, à dire vrai, plutôt bien parti pour rempiler. À l’occasion de sa conférence de presse, jeudi dernier, chacun a pu constater que, fidèle à son habitude, le président candidat avait parfois pastiché le programme de ses concurrents.

    À Valérie Pécresse, il reprend l’idée de conditionner le RSA à l’exercice d’une activité. À Yannick Jadot, il copie-colle l’ambition d’un vaste plan de rénovation thermique des logements. Il veut aussi développer une véritable stratégie pour notre espace maritime, idée lancée par Jean-Luc Mélenchon. À Éric Zemmour, il emprunte la volonté de supprimer la redevance télé. Pour privatiser le service public ? Il n’en dit mot.

    Visiblement, durant ces derniers mois de précampagne, Emmanuel Macron a pris des notes, reprenant dans chaque projet ce qu’il y avait de mieux. Le tout donne un ensemble aux allures de “best of”, et où il y a, comme on dit vulgairement, “à boire et à manger”. À droite et à gauche. Jacobin et girondin. Libéral et étatiste. Emmanuel Macron, depuis son arrivée en politique, a toujours refusé les étiquettes. Et c’est vrai qu’elles sont enfer-mantes, simplistes, réductrices. Mais en entretenant le flou, on finit par faire tomber la politique dans une sorte de nihilisme où tout se vaut, où le combat des idées n’a plus lieu d’être puisqu’il ne repose sur rien. Seule reste alors la communication, arme maîtresse du macronisme.

    Son inspiratrice préférée reste, semble-t-il, la candidate LR… Entre Macron et Pécresse, les projets paraissent jumelés. En déplacement à Nîmes, la candidate a ainsi fustigé « un président caméléon qui dit à tout le monde ce qu’il a envie d’entendre ». Il n’en fallait pas davantage pour que, sur les réseaux sociaux, les militants LR fassent circuler une image où Emmanuel Macron se voyait comparé à… une photocopieuse.

    Le président cambrioleur

    Valérie Pécresse en est consciente, Emmanuel Macron chasse sur ses terres, celles du centre droit et de la droite modérée. Le président de la République sait que beaucoup d’électeurs LR sont tentés de voter pour lui… Ils lui reconnaissent une certaine audace, une capacité à présider, et disent parfois qu’après tout, selon l’expression consacrée, “il a bien géré la crise”. Le réflexe “légitimiste” joue aussi face à la situation ukrainienne. La tentation de Macron est claire : après avoir brisé le PS en 2017, il voudrait plier Les Républicains, pour agrandir encore et encore le large continuum central qu’il a déjà constitué autour de lui.

    Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, compte bien ne pas se laisser faire. Jointe par Valeurs actuelles, elle tonne contre un président qui a « présenté son projet après tout le monde pour refaire le même coup qu’en 2017 ». À son avis, entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, ce n’est pas « bonnet blanc et blanc bonnet ». La candidate LR « fait ce qu’elle dit. Elle n’est pas dans la séduction mais dans la conviction. Elle ne prend pas les Français pour des idiots ». Tout le contraire d’un président dont le projet aurait des airs d’ « arnaque » : « Il est au pouvoir depuis dix ans. Pourquoi ferait-il demain ce qu’il n’a pas fait hier ? » Valérie Boyer pointe également la responsabilité de la presse, « dithyrambique », estime-telle, à l’endroit du président sortant. Une certitude, en pillant le programme de la concurrence, il anesthésie le débat.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Ukraine: sous pression, la plupart des fleurons français sont contraints de préparer leur retraite de Russie

    Cécile Crouzel

    DÉCRYPTAGE - S’ils ne sont pas concernés par les sanctions contre la Russie, ils sont la cible de l’opinion publique.

    Un mois après son invasion par l’armée russe, l’Ukraine résiste toujours. Les groupes français installés en Russie, eux, sont de plus en plus nombreux à plier sous la pression les incitant à quitter ce pays sur lequel ils misaient beaucoup, il y a encore quelques semaines. Après Renault, qui a annoncé mercredi soir son projet de quitter la Russie, d’autres annonces sont à attendre. Selon nos informations, Danone n’exclut plus de se retirer du pays. «Toutes les options sont sur la table», confirme un proche du dossier. Parmi les solutions étudiées: la vente d’actifs aux salariés locaux et la cession à un investisseur local qui ne se soit pas compromis avec le pouvoir poutinien. Lactalis étudie, lui aussi, tous les scénarios, comme Air Liquide.

    Ces réflexions en disent long sur la difficulté qu’ont les entreprises françaises à se maintenir en Russie. Lors du premier mois de guerre, les groupes agroalimentaires martelaient qu’ils se devaient de continuer à nourrir les civils russes. Pour marquer cet engagement, ils ont cantonné la production locale aux produits laitiers de base, aux produits de nutrition infantile ou spécialisée, éliminant les articles non essentiels comme KitKat et Nespresso chez Nestlé ou Evian chez Danone. Ils ont promis de reverser leurs profits réalisés en Russie à l’aide humanitaire pour les réfugiés ukrainiens.

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    Las, ces mesures ne suffisent pas à faire passer la pilule du maintien en Russie, y compris pour leurs propres salariés. Chez Lactalis, les tensions montent en interne dans les filières anglo-saxonnes. Les salariés ukrainiens de Leroy Merlin ont appelé cette semaine l’enseigne à quitter la Russie.

    Certes, aucune loi ne les oblige à partir. «Des décisions de sanctions européennes contre la Russie ont été prises par les 27 États membre de l’Union européenne, nous demandons aux groupes français de les appliquer», rappelle-t-on à Bercy. Dans l’esprit de l’exécutif français, les sanctions n’ont pas été prises pour pénaliser les Russes, mais pour affaiblir le pouvoir de Poutine. L’Europe n’a décidé ni de couper tous les ponts avec le Russie, ni d’affamer le peuple russe, ni de couper l’ensemble de l’approvisionnement en énergie venu du pays. Attaché à une logique de gradation des sanctions, le gouvernement tient à faire respecter leur équilibre. La position d’Emmanuel Macron n’a pas changé depuis qu’il a reçu une quinzaine de grands patrons à l’Élysée, le 4 mars.

    Quand une entreprise décide de tout arrêter en Russie, elle laisse des salariés

    «Il y a des pressions, des risques réputationnels pour des entreprises qui opèrent en Russie, a souligné jeudi le président français à l’issue des sommets du G7 et de l’Otan. Ma position est de laisser libres les entreprises de décider pour elles-mêmes. C’est le choix des dirigeants de ces entreprises d’apprécier en fonction de leurs équilibres, de leur activité, de faire les choix qui conviennent. Quand une entreprise décide de tout arrêter en Russie, elle laisse des salariés, elle laisse une emprise, qui continue à tourner. Est-ce qu’on fait souffrir plus la Russie et ses dirigeants? Je ne suis pas sûr. Je pose juste ça sur la table. Parce que ça veut dire que ce sont des capitaux russes qui récupèrent cette profitabilité. Ce qui est important c’est d’être cohérent dans nos actions.»

    Si le gouvernement reste sur la même ligne, la pression sociétale est montée au fil du durcissement de cette guerre. Sept Français sur dix attendent des entreprises qu’elles suspendent leurs ventes en Russie et arrêtent toute activité sur le territoire, selon le baromètre de l’agence WPP réalisé ce mois-ci. «Jour après jour, les agences médias sont en lien étroit avec les entreprises présentes en Russie pour adapter leur communication aux circonstances. Les prises de position évoluent à mesure que la pression des personnalités politiques et des consommateurs s’accentue», confie Mathieu Morgensztern, de WPP France.

    Aux dénonciations des activistes sur les réseaux sociaux et aux protestations des ONG se sont ajoutées celles des hommes politiques, attisées par la campagne électorale. La passe d’armes entre le candidat écologiste Yannick Jadot et TotalEnergies est vive. Le paroxysme a été atteint mercredi, lorsque le président ukrainien a enjoint les entreprises françaises à «quitter le marché russe». «Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres, ils doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie» en Ukraine, a déclaré Volodymyr Zelensky, dans une allocution en visioconférence devant les députés et sénateurs français.

    Quelques heures après, Renault annonçait son projet de quitter la Russie. Rester devient de plus en plus difficile quand les autres entreprises se retirent ou mettent leur activité entre parenthèses. «La situation évolue très vite, nous échangeons tous les jours avec les équipes et réévaluons nos choix», admet une porte-parole d’Accor (57 hôtels en Russie) qui a déjà renoncé aux inaugurations prévues.

    Les justifications ne suffisent plus

    Dès début mars, en même temps que des géants mondiaux comme McDonald’s ou H&M, une première salve d’entreprises françaises avait suspendu ses activités en Russie: LVMH, Kering, Hermès dans le luxe, Airbus, Safran, Alstom dans l’industrie. BNP Paribas et Crédit Agricole ont fait de même ces derniers jours. Société générale se retrouve bien seule. Elle est face à un dilemme. Contrairement à ses concurrentes, son activité est importante en Russie: sa filiale Rosbank emploie 12.000 salariés et compte 2 millions de clients. «On ne peut pas suspendre l’activité d’une banque et empêcher les clients d’accéder à leurs comptes ou de rembourser leurs crédits. Il faudrait donc qu’elle brade Rosbank en la cédant à une banque russe ou chinoise, par exemple», avertit Jérôme Legras, responsable de la recherche chez Axiom AI. La direction de Société générale se borne à dire que Rosbank est gérée de façon autonome. Mais elle a adressé aux agences et centres d’appels «un script» pour répondre aux questions des clients.

    Une discrétion à laquelle il est de plus en plus difficile de se tenir. Même la galaxie Mulliez a dû faire exception à ses vœux de mutisme. Pour la première fois depuis le début du conflit, Leroy Merlin s’est fendu d’un communiqué après le discours du président ukrainien. L’enseigne de bricolage souligne qu’elle a «une responsabilité d’employeur vis-à-vis de (ses) 45.000 collaborateurs et de leur famille». C’est aussi ce que met un en avant industriel français: «Notre usine moscovite reste ouverte car c’est le seul moyen de garder le contact avec nos 2200 salariés dans le pays». Autre argument: «Il faut continuer de payer les salaires, même en cas de sous-activité, et les factures, estime un acteur français présent en Russie. Sinon, nos filiales sont menacées d’expropriation ou de faillite frauduleuses.» Que ces filiales passent aux mains d’oligarques serait évidemment contreproductif.

    Mais ces justifications ne suffisent plus. Même insister sur la nécessité d’alimenter la population russe porte de moins en moins. C’est ce que montrent les interrogations de Danone ou Lactalis. Le cas Air Liquide est lui aussi frappant. Une partie de son activité en Russie consiste à livrer de l’oxygène à des hôpitaux. Or désormais, le groupe «examine toutes les options, y compris un arrêt des activités en Russie», explique une porte-parole.

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    Seul l’approvisionnement en gaz de l’Europe pourrait continuer de justifier une présence en Russie. Cette semaine, TotalEnergies a annoncé réduire ses activités dans le pays au gaz. Patrick Pouyanné, le PDG, est allé défendre son groupe sur RTL, mercredi. Sans que cela suffise à faire taire les critiques.

    «Le conflit est relayé 24 heures sur 24 sur les chaînes d’info, et il faudrait s’attendre à une réaction purement rationnelle des consommateurs français? Il n’est pas étonnant que des attaques contre les groupes français actifs en Russie aient lieu», relève un communicant.

    Certes, quitter la Russie occasionnerait des pertes. Mais le risque d’être attaqué en justice en vertu de la loi sur le devoir de vigilance, et surtout celui de dégrader durablement son image de marque sont également très dommageables. Le jeu en vaut-il la chandelle, alors que la Russie est une économie en déclin? Il est probable que de plus en plus d’entreprises répondent par la négative.

    Air Liquide

    Alors même qu’il distribue de l’oxygène aux hôpitaux, le groupe est sous pression. Il a gelé en début de semaine ses investissements en Russie. Un porte-parole assure jeudi que «toutes les options, y compris un arrêt des activités, sont sur la table».

    Total Energies

    Accusé par les ONG et des politiques, le groupe conserve ses actifs russes dans le gaz et le pétrole (21 % de ses réserves), qui alimentent l’Europe. Après avoir gelé ses investissements, il arrêtera à terme d’importer des hydrocarbures.

    Auchan

    Malgré les pressions, l’enseigne alimentaire reste en Russie, un de ses principaux marchés après la France. Elle dit avoir une responsabilité vis-à-vis de ses 30.000 salariés et de ses clients, qu’il nourrit. Et assure que partir ne ferait qu’enrichir les oligarques.

    Renault

    Le constructeur tricolore a pris mercredi soir la décision de quitter la Russie après quinze ans de présence. Il négocie avec l’État russe pour trouver comment sortir du capital d’AvtoVAZ, le fabricant des Lada, dont il détient 68 %. Le Losange a estimé à 2,19 milliards d’euros «la charge d’ajustement» dans ses comptes au 2e semestre 2022.

    Danone

    La retraite de Russie n’est plus un tabou pour le producteur de lait infantile. Après avoir expliqué qu’il se devait de rester dans le pays pour nourrir les civils russes, le groupe a intégré une pression croissante, parfois venue de l’interne.

    Il étudie désormais des pistes de sortie, dont la revente de ses actifs aux employés ou à des acteurs locaux indépendants du pouvoir poutinien.

    Un chauffeur de taxi porte plainte contre Tesla France

    Un chauffeur de taxi parisien, en Tesla, avait provoqué un accident mortel en décembre. Il a porté plainte contre la marque automobile pour «mise en danger de la vie d'autrui.»

    Boeing replonge dans la tourmente en Chine

    Un nouveau crash - d’un 737-800 NG de China Eastern - provoque la mort de 132 personnes.

    Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression

    Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.

    New York Times - World

    Russia’s Attacks on Civilian Targets Have Obliterated Everyday Life in Ukraine

    By Keith CollinsDanielle IvoryJon Huang, Cierra S. Queen, Lauryn Higgins, Jess Ruderman, Kristine White and Bonnie G. WongMarch 23, 2022

    In the weeks since Russia began its invasion, at least 1,500 civilian buildings, structures and vehicles in Ukraine have been damaged or destroyed. More than 953 civilians have been killed, including at least 78 children, according to the United Nations high commissioner for human rights, who noted that the real toll was likely to be considerably higher.

    Sumy

    Kyiv

    Lviv

    Kharkiv

    UKRAINE

    Luhansk

    Dnipro

    Donetsk

    Mariupol

    Mykolaiv

    Kherson

    Odessa

    CRIMEA

    UKRAINE

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    Sumy

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    Kharkiv

    Luhansk

    Dnipro

    Donetsk

    Mariupol

    Mykolaiv

    Kherson

    Odessa

    The map above shows some of the buildings and other civilian infrastructure attacked in the first weeks of the war. This devastation, identified and cataloged by The New York Times, included at least 23 hospitals and other health-care infrastructure, 330 schools, 27 cultural buildings, 98 commercial buildings, including at least 11 related to food or agriculture, and 900 houses and apartment buildings.

    The Times examined thousands of verified photos and videos; descriptions and visual evidence from official announcements from Ukrainian military and government agencies; and reporting from Times journalists and wire photographers working on the ground. Because of the difficulties in getting comprehensive reporting of events in wartime, the tallies are undercounts. But the breadth of evidence identified by The Times shows how, in just a few weeks, normal everyday life for many people in Ukraine has been obliterated as Russia is investigated for potential war crimes.

    School in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Kharkiv

    Shopping mall in Kyiv

    City square in Sumy

    Apartments in Kyiv

    School in Byshiv, Kyiv

    Houses in Byshiv, Kyiv

    House in Malyn, Zhytomyr

    Church in Malyn, Zhytomyr

    Apartment in Kharkiv

    School in Zhytomyr

    Shopping mall in Kyiv

    Apartment in Kharkiv

    Apartments in Kyiv

    Church in Malyn, Zhytomyr

    Residences in Borodianka, Kyiv

    Buses in Novoiavorivsk, Lviv

    School in Kharkiv

    Stadium in Chernihiv

    Apartment in Volnovakha, Donetsk

    Church in Zhytomyr

    Car wash in Baryshivka, Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Kyiv

    Kyiv

    Trolleybus in Kyiv

    Heating plant in Zhytomyr

    Hotel in Chernihiv

    Food storage in Brovary, Kyiv

    House in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    Restaurant in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Stanytsia Luhanska

    Kitchen in Mykolaiv

    Hospital in Melitopol, Zaporizka

    Onion warehouse in Mykolaiv

    Apartments in Kyiv

    Grocery store in Hostomel, Kyiv

    Residential street in Mykolaiv

    Apartment in Mariupol

    Homes in Chernihiv

    Apartment in Kyiv

    With the beginning of the invasion came aggressive airstrikes against military and government buildings and airports in Ukraine. Soon after, Russia appeared to shift many of its attacks to highly populated areas with important civilian infrastructure.

    Russian attacks have damaged preschools, post offices, museums, sports facilities and factories. Power and gas lines have been severed; bridges and railway stations blown up. At least 10 houses of worship have become targets, including a now-crumpled church in Malyn.

    Civilians have been killed in their cars. Remnants of a missile were found in a zoo. At least one war memorial in the small city of Bucha took gunfire. A car wash in Baryshivka, east of Kyiv, was reduced to rubble. Onions spilled from a warehouse that was destroyed in Mykolaiv, where several residential neighborhoods have been shelled to pieces and the morgue has overflowed with bodies.

    UKRAINE

    Mariupol

    In Mariupol, residents have been subjected to an unending onslaught by Russian forces, and bodies are being buried in mass graves. Last week, an adviser to the city government said that the official death toll was 2,400 civilians, well above the conservative estimate given by the U.N. The next day, Russian forces bombed the city’s Drama Theater, where hundreds of people had been sheltering, most likely increasing the toll. The word “children” was written in Russian in giant letters on the pavement on both sides of the building, clearly visible from the sky.

    Maternity hospital

    Drama Theater

    Apartment

    Hospital

    Hospital

    Hospital

    Commercial area

    Church

    Residential apartments

    Hospital

    Warehouse

    A recent analysis of satellite imagery found at least 391 buildings with evidence of damage in a Mariupol area dotted with schools and health facilities. An analysis of photos, videos and reports from the ground found that at least 69 civilian structures in the city have become targets, including at least one church. Visual evidence and reports from Mariupol have been especially limited because the city has been bombarded by Russian forces for weeks.

    The top prosecutor at the International Criminal Court has opened a formal investigation into alleged war crimes and crimes against humanity. Under international humanitarian law, combatants and commanders are supposed to take steps to minimize harm to civilians or “civilian objects,” like homes, buildings, other infrastructure or vehicles that are not being used for military purposes. In some cases, they are supposed to warn the occupants ahead of an attack.

    Depending on the circumstances of an attack, targeting civilian structures or indiscriminately bombing densely populated areas could be violations of law, said Laurie Blank, a clinical professor of law at Emory University.

    Videos and photos from Ukraine indicate that Russian forces have used cluster munitions in populated civilian neighborhoods. Some countries have agreed not to use the weapons under a treaty because they are imprecise and sometimes leave unexploded submunitions, which can pose a lasting threat to people in the area. Russia and Ukraine have not signed the treaty, but use of the munitions in populated areas may be seen as an indiscriminate attack.

    International law experts cautioned that photos and videos of ruined schools and other institutions do not necessarily prove that a war crime or crime against humanity has been committed. Details of each instance must be investigated thoroughly, including the intent of an attack and the circumstances surrounding the event. (For example, if a school or a grocery store was being used as a military staging ground, it could potentially be considered a justified target according to international law.)

    “There is only so much we can learn from photographs,” said Alexandra Meise, an associate teaching professor at Northeastern University School of Law. “As much as a photograph is worth a thousand words, as the saying goes, a photograph cannot necessarily tell you intent or the legitimacy of a military objective.”

    Still, experts said that documenting damage to civilian infrastructure could be an important first step in investigating potential violations of law and in telling the story of hardships faced by civilians on the ground.

    UKRAINE

    Kharkiv

    In the region of Kharkiv, home to Ukraine’s second-largest city, government officials have said that more than 60 schools have been damaged after relentless shelling.

    Barabashova market

    School

    Apartment building

    Tram

    Sports complex

    Apartment

    Tram depot

    Cafe

    Apartment

    Apartment building

    Apartment building

    Leila Sadat, professor of international law at Washington University in St. Louis and special adviser to the International Criminal Court prosecutor since 2012, said that the pattern of widespread attacks involving civilian structures should be investigated to see if there were violations of law.

    Ms. Sadat said the burden of proof to show that a structure was a justified military target and that the attack was proportionate should be on the aggressor. It would not be enough, for example, to argue that soldiers were present in a building or even that a structure was being used by both civilians and military personnel, she said.

    “And to the extent that we’re seeing strikes on a daily basis,” she said, “that’s just, at best, a level of carelessness that is incompatible with proper conduct of a war under humanitarian law.”

    There have been at least 62 confirmed attacks on health care personnel and health-related infrastructure, like hospitals and ambulances, in Ukraine, according to data provided by the World Health Organization. These have resulted in at least 15 deaths and dozens of injuries.

    The Times identified by location at least 23 health care facilities and vehicles that have been damaged during the invasion. This included a maternity hospital in the besieged city of Mariupol that was bombed, killing at least three people, according to government officials, including at least one child.

    Despite photographs and video of the blasted-out hospital in Mariupol, including footage of victims of the bombing and corroboration by the United Nations, Russian officials denied having hit it, or alternatively said it had not been used as a hospital.

    One image, a pregnant woman lying on a stretcher, carried by men across fallen branches with a smoldering hospital in the background, appeared on the front pages of newspapers, including The Times.

    The Associated Press, one of the few news organizations that, at the time, was able to send dispatches from Mariupol, reported later that both she and her baby had died.

    How we reported this article

    The Times collected and cross-referenced data on attacks on civilians and civilian infrastructure, defined as nonmilitary infrastructure, primarily from these sources:

    Announcements in social media posts and press releases by Ukrainian military and government agencies.

    Pictures taken by photographers for The Times, Getty Images, Agence France-Presse, the Associated Press, Reuters or the European Pressphoto Agency.

    Video clips from social media that have been verified by The Times’s Visual Investigations unit.

    Interviews with witnesses and residents; on the ground observation; and other reporting by Times journalists in Ukraine.

    Reports by nongovernmental organizations.

    Source: East View Geospatial (urban area map data)

    Additional work was contributed by Matthew Bloch, Alain Delaqueriere, Scott Reinhard, Julie Walton Shaver, Charlie Smart and Tim Wallace. Reporting was contributed by Ainara Tiefenthäler, Sarah Kerr, Evan Hill, Haley Willis, Brenna Smith, Christiaan Triebert, Christoph Koettl, Dmitriy Khavin, Muyi Xiao and Blacki Migliozzi.

    L'Humanité

    Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

    Agoras

    La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

    Anna Musso

    L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

    Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

    Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

    Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

    Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

    Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

    Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

    Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

    Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

    Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

    Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

    Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

    Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

    Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

    Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

    Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

    sciencesserge tisseronjean-michel besniercerveau sciences
    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    France24 - Monde

    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    Publié le : 24/03/2022 - 18:55

    Cyril PAYEN

    Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

    Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

    Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

    >> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

    "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

    Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

    Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

    Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Reportage

    Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

    GUERRE EN UKRAINE

    Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le sous-chef rennais du restaurant IMA, « étoile verte » Michelin Martin Gastard, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Martin Gastard, sous-chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Charlotte Brochard, gérante du restaurante la Petite Ourse à Rennes ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier.

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    France24 - Monde

    "Vu de Russie" : comment la propagande russe justifie la "dénazification" de l’Ukraine

    Publié le : 24/03/2022 - 20:56Modifié le : 24/03/2022 - 21:45

    Elena VOLOCHINE

    La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit.

    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

    Publié le : 24/03/2022 - 06:52Modifié le : 24/03/2022 - 22:19

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets au sujet de la guerre en Ukraine se sont tenus jeudi à Bruxelles, où le président américain Joe Biden est arrivé mercredi soir. Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé "une aide militaire sans restriction" à l'Otan, qui a annoncé la fourniture à Kiev d'équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Retrouvez le fil du 24 mars.

    • 6 h : l'ex-président russe affirme que les sanctions occidentales n'influenceront pas le Kremlin

    Il serait "insensé" de croire que les sanctions occidentales contre les entreprises russes pourraient avoir un quelconque effet sur le gouvernement de Moscou, a rapporté vendredi l'agence de presse russe RIA, citant l'ancien président russe Dmitri Medvedev. Les sanctions renforceront la société russe et ne causeront pas de mécontentement de la population vis-à-vis des autorités, a déclaré Dmitri Medvedev.

    • 5 h 50 : V. Zelensky salue "l'opposition héroïque du peuple ukrainien

    Dans sa dernière vidéo publiée sur Facebook, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, retranché à Kiev, rend hommage à "l'opposition héroïque du peuple ukrainien face à l'invasion militaire russe". 

    En un mois de guerre, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, dont 121 enfants, 6,5 millions ont dû quitter leur maison, et plus de 4 300 d'entre elles ont été détruites, selon un dernier bilan du président Zelensky.

    • 3 h 11 : la Russie sortira affaiblie du conflit en Ukraine, selon Washington

    "Je pense que la Russie sortira certainement plus affaiblie qu'elle ne l'était avant le conflit ; militairement, économiquement, politiquement et géopolitiquement, et (elle sera) plus isolée", a estimé le sous-secrétaire à la Défense, Colin Kahl.

    Colin Kahl a indiqué qu'un document relatif à la stratégie de défense du Pentagone, qui devrait être publié prochainement, déclarerait que la Russie représente une "menace aiguë". La Russie ne peut toutefois pas constituer un défi sur le long terme pour les États-Unis, contrairement à la Chine, a-t-il ajouté.

    • 2 h 37 : Joe Biden se rendra vendredi près de la frontière ukrainienne, en Pologne

    Le président américain va se rendre vendredi dans la ville de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, à l'occasion d'une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe, a annoncé jeudi la Maison Blanche. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine.

    Il recevra ensuite un briefing sur "la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie", a précisé la Maison Blanche. Joe Biden ira ensuite à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région et "qui contribuent, aux côtés de notre allié polonais, aux efforts de dissuasion de l'Otan sur son flanc est".

    Le président démocrate doit se rendre vendredi soir dans la capitale Varsovie, où il s'entretiendra samedi plus longuement avec le président Andrzej Duda. Il y prononcera ensuite un discours "sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques," selon la Maison Blanche.

    • 1 h 05 : le Brésil "clairement opposé" à l'exclusion de la Russie du G20

    "Nous avons vu l'émergence d'initiatives dans divers organismes internationaux visant à expulser la Russie de ces entités ou à suspendre sa participation. Le Brésil s'y est clairement opposé (...) conformément à notre position traditionnelle en faveur du multilatéralisme et du droit international", a déclaré le ministre des Affaires étrangères brésilien Carlos França devant le Sénat lors d'un débat sur les conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    "Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l'OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu'ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents", a-t-il ajouté.

    • 23 h 13 : Kadyrov dit avoir pris la mairie de Marioupol, puis minore

    Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a assuré jeudi que ses forces avaient pris la mairie de Marioupol, avant de publier une vidéo où il n'est question que d'un bâtiment officiel de la périphérie de cette grande ville du sud-est de l'Ukraine que l'armée russe assiège.

    "Les gars rapportent par radio qu'ils ont libéré le bâtiment de l'administration de Marioupol et qu'ils y ont hissé notre drapeau", a-t-il déclaré sur Telegram, assurant que les forces ukrainiennes avaient "abandonné leurs positions". Il a ajouté que d'autres unités russes avançaient parallèlement dans ce grand port en grande partie détruit par les bombardements. "Inch'Allah, Marioupol sera bientôt complètement nettoyé", a-t-il lancé.

    Mais dans une vidéo publiée quelques heures plus tard, Ramzan Kadyrov assure que les forces de Moscou "ont complètement nettoyé les quartiers résidentiels de la partie orientale de la ville". Les images montrent un groupe de soldats hissant un drapeau à l'effigie du dirigeant tchétchène sur un bâtiment endommagé. "Les soldats ont hissé un drapeau au-dessus du bâtiment du bureau du procureur du district de Levoberejny, le dernier libéré", a-t-il écrit.

    • 22 h 52 : le Canada va augmenter ses exportations de pétrole

    Le Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, a annoncé jeudi une augmentation d'environ 5 % de ses exportations de pétrole pour répondre "aux demandes d'aide" de ses "alliés, aux prises avec des pénuries" en raison du conflit en Ukraine.

    • 18 h 59 : le président américain espère que la Chine n'aide pas la Russie

    Joe Biden a exprimé "l'espoir" que la Chine n'aide pas la Russie à amortir l'impact des sanctions occidentales, estimant que l'avenir économique du géant asiatique "était davantage lié à l'Occident" qu'à son voisin russe.

    • 18 h 44 : Joe Biden estime que la Russie devrait être exclue du G20

    À la tribune du triple sommet extraordinaire organisé à Bruxelles, le président américain a estimé que la Russie devait être exclue du G20. Joe Biden a ajouté avoir demandé que l'Ukraine puisse assister aux réunions de ce groupe.

    Le locataire de la Maison blanche a par ailleurs affirmé que l'Otan n'a "jamais été plus unie qu'aujourd'hui" et promis une "réponse" de l'Alliance en cas d'utilisation d'armes chimiques.

    • 17 h 50 : Emmanuel Macron propose un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire

    Le président français a proposé un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire, en accord avec le G7, afin de répondre aux risques de "famine" dans de nombreux pays que pourrait provoquer la guerre en Ukraine. Il a appelé Moscou à être "responsable" en permettant que les semis en Ukraine aient lieu, faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois "une famine inéluctable", avec notamment des risques de pénuries de céréales en Égypte et en Afrique du Nord.

    • 17 h 32 : le président français dit laisser les entreprises libres de leurs décisions concernant leurs activités en Russie

    Emmanuel Macron a déclaré jeudi que les entreprises françaises respectaient toutes les sanctions occidentales contre la Russie et que celles qui ne sont pas concernées par ces mesures étaient libres de leurs décisions concernant leurs activités dans ce pays.

    • 17 h 30 : la "collaboration" avec la Russie passible en Ukraine d'une peine allant jusqu'à 12 ans de prison

    La Rada, le Parlement ukrainien, a définitivement voté un projet de loi qui rend passible la "collaboration" avec la Russie d'une peine allant jusqu'à 12 ans de prison. Le texte a été adopté par 350 voix pour, aucune contre et 39 abstentions, selon un communiqué diffusé sur le site Internet de la Rada. Il ajoute au code pénal ukrainien en vigueur un nouvel article intitulé "Aide et complicité avec l'État agresseur", qui punit "de 10 à 12 ans" de prison toute "coopération" avec "l'ennemi", son administration et ses forces armées ou formations paramilitaires.

    • 17 h 11 : "L'isolement de la Russie est croissant", dit Emmanuel Macron à Bruxelles

    S'exprimant lors du triple sommet extraordinaire organisé mercredi à Bruxelles, Emmanuel Macron a déclaré que la Russie était de plus en plus isolée. Le président français a également réaffirmé la nécessité de dissuader toute escalade du conflit et dit que le G7 était prêt à accroître ses sanctions contre la Russie si nécessaire.

    "Nous avons décidé d'intensifier les travaux pour prévenir les scénarios d'escalade (et de) continuer à fournir des armes, défensives et létales mais avec une ligne rouge qui continue de ne pas être cobelligérants", a précisé Emmanuel Macron.

    Le président français a par ailleurs déclaré que la Chine ne pouvait faire autrement que d'être une puissance de médiation et de modération dans le conflit en Ukraine déclenché par la Russie, en raison de son statut sur la scène internationale et de son rejet de toute atteinte à la souveraineté territoriale des États.

    • 16 h 36 : l'Assemblée générale de l'ONU "exige" la cessation "immédiate" de la guerre

    L'Assemblée générale de l'ONU regroupant 193 États a adopté à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution qui "exige" de la Russie un arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine.

    Lors d'un vote de l'Assemblée générale réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre. Le 2 mars, lors d'un vote qualifié d'"historique" par l'Assemblée générale, 141 pays avaient approuvé une première résolution non contraignante qui "exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". Cinq États, dont la Russie, avaient voté contre et 35 s'étaient abstenus.

    • 16 h 28 : près de 3,7 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays

    Près de 3,7 millions de personnes ont fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe fin février, selon le décompte de l'ONU publié jeudi.

    Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

    • 16 h 25 : Russes et Ukrainiens échangent des prisonniers

    Russes et Ukrainiens ont procédé jeudi à des échanges de prisonniers, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Facebook.

    "En échange de dix occupants capturés, nous avons récupéré dix de nos militaires", a-t-elle écrit, affirmant qu'il s'agissait du "premier véritable échange de prisonniers de guerre" avec la Russie depuis le début de son offensive en Ukraine.

    Par ailleurs, onze marins civils russes, rescapés d'un navire ayant coulé en mer Noire près d'Odessa, ont été envoyés en Russie contre le retour en Ukraine de 19 marins civils capturés par les Russes.

    • 15 h 02 : les États-Unis vont envoyer du gaz naturel liquéfié en Europe

    Les États-Unis vont livrer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe via le Royaume-Uni, a déclaré l'ambassadrice britannique à Washington.

    L'Union européenne veut réduire sa dépendance au gaz russe en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales contre la Russie. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui doit rencontrer vendredi à Bruxelles le président américain Joe Biden, a exprimé la volonté d'obtenir à cette occasion un engagement des États-Unis sur des approvisionnements supplémentaires en GNL pour les deux prochains hivers.

    • 14 h 56 : l'Otan équipe ses forces contre une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    L'Otan va fournir à l'Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires et va également protéger ses forces déployées sur le flanc oriental contre ces menaces, a annoncé le secrétaire général de l'Alliance.

    Les Alliés sont "préoccupés" par la possibilité de l'utilisation de telles armes en Ukraine après l'invasion russe et "sont convenus de fournir des équipements pour aider l'Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires", a expliqué le Norvégien Jens Stoltenberg à l'issue d'un sommet extraordinaire des dirigeants de l'Alliance.

    • 14 h 29 : des civils tués dans un bombardement russe à Kharkiv

    Au moins six civils ont été tués et quinze autres blessés, jeudi, dans un bombardement russe à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional sur Telegram. 

    "Selon des données préliminaires, six civils ont été tués et quinze autres blessés et hospitalisés", a écrit Oleg Syniegoubov, précisant que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire.

    >> À voir, notre Entretien : "Moscou commet un génocide contre le peuple ukrainien", prévient le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov

    • 14 h 27 : l'Otan annonce l'envoi de renforts en Europe de l'Est

    Les dirigeants des trente pays membres de l'Otan se sont entendus sur l'envoi de renforts dans quatre pays de l'est de l'Europe (Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie) pour pouvoir faire face à toute éventualité au regard de la guerre en Ukraine, "qualifiée de menace pour la sécurité mondiale".

    Dans un communiqué publié à l'issue du sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, les dirigeants mettent en garde la Russie contre toute tentation d'utiliser des armes chimiques en Ukraine, et la Chine contre tout soutien militaire ou économique à l'effort de guerre russe.

    • 14 h 18 : Washington vise la Douma et les industries de défense

    Les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense, en réponse à l'invasion de l'Ukraine.

    Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux États-Unis, concernent en particulier 328 députés de la Douma – ainsi que l'institution elle-même – et 48 "grandes entreprises publiques" du secteur de la défense, selon un communiqué de la Maison Blanche.

    • 14 h 15 : les États-Unis prêts à accueillir 100 000 Ukrainiens

    Les États-Unis ont annoncé être prêts "à accueillir jusqu'à 100 000 Ukrainiens et autres personnes fuyant l'agression de la Russie", selon un communiqué de la Maison Blanche publié alors que le président Joe Biden participe à plusieurs réunions internationales à Bruxelles.

    Washington va par ailleurs débloquer "plus d'un milliard de dollars en financements supplémentaires" pour renforcer l'aide humanitaire en Ukraine mais aussi pour faire face aux "impacts graves" du conflit ailleurs dans le monde, notamment à "l'augmentation nette de l'insécurité alimentaire", selon la même source.

    • 14 h 00 : possible "suspension" des fermetures de centrales à charbon allemandes

    Le gouvernement allemand a déclaré qu'il se donnait la possibilité de "suspendre" la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, mais garde l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030. L'Allemagne est particulièrement touchée par les effets de la guerre sur le coût de l'énergie en raison de sa dépendance aux hydrocarbures russes, en particulier le gaz, qui représente quelque 55 % de ses importations.

    • 13 h 50 : la Pologne refuse de payer en roubles le gaz russe

    Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. L'Allemagne – pour qui un tel changement représente une "rupture de contrat" – et l'Autriche ont déjà rejeté la demande formulée mercredi par le président russe Vladimir Poutine de paiement en roubles uniquement. 

    • 13 h 04 : la Suisse gèle plus de 5,6 milliards d'euros d'avoirs russes

    Le gouvernement helvète a gelé environ 5,75 milliards de francs suisses (5,62 milliards d'euros) d'avoirs russes sous le coup de sanctions en Suisse, et ce chiffre est susceptible d'augmenter, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental. Il s'agit notamment d'un certain nombre de propriétés situées dans des cantons qui abritent des stations touristiques, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Berne.

    • 12 h 07 : Zelensky demande à l'Otan "une aide militaire sans restriction"

    Le président ukrainien a demandé "une aide militaire sans restriction" à son pays pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que l'Ukraine affronte pour l'instant "dans des conditions inégales".

    "Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram, à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    Devant l'Otan, le président ukrainien a par ailleurs accusé la Russie d'avoir utilisé des bombes au phosphore lors de ses opérations militaires en Ukraine.

    • 11 h 45 : plus de la moitié des enfants ukrainiens ont été déplacés

    Quelque 1,8 million d'enfants ukrainiens ont traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins et 2,5 millions sont déplacés à l'intérieur du pays, d'après l'Unicef. "Un mois de guerre en Ukraine a entraîné le déplacement de 4,3 millions d'enfants [au total], plus de la moitié de la population enfantine du pays, estimée à 7,5 millions", a détaillé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.

    "La guerre a provoqué l'un des déplacements d'enfants à grande échelle les plus rapides depuis la Seconde Guerre mondiale", a souligné la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell."C'est une triste réalité qui risque d'avoir des conséquences durables pour les générations à venir. La sécurité des enfants, leur bien-être et leur accès aux services essentiels se voient menacés par une violence horrible et ininterrompue", a-t-elle ajouté.

    Au moins 81 enfants ont été tués en Ukraine et 108 blessés, d'après le dernier décompte publié mercredi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), qui souligne que les bilans réels sont probablement très supérieurs.

    • 10 h 36 : nouvelles sanctions britanniques contre 59 entreprises et personnalités russes

    Le Royaume-Uni a gelé les actifs des banques russes Gazprombank et Alfa Bank, ainsi que ceux de la compagnie maritime publique Sovcomflot, dans le cadre de la dernière série de sanctions annoncées jeudi. Les chemins de fer russes, l'entreprise de défense Kronshtadt, principal producteur de drones russes, et la société militaire privée Wagner sont eux aussi ciblés par cette nouvelle série de restrictions. 

    Parmi les personnalités sanctionnées, figurent le magnat du pétrole Evgeny Shvidler, le fondateur de la banque Tinkoff Oleg Tinkov, et German Gref, le PDG de la plus grande banque russe Sberbank. Londres a annoncé qu'elle visait également Polina Kovaleva, qui est la belle-fille du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. D'après le gouvernement britannique, Polina Kovaleva possède une propriété de 4 millions de livres à Londres.

    • 10 h 00 : sommet extraordinaire de l'Otan consacré à l'Ukraine

    Les pays de l'Alliance atlantique se réunissent à Bruxelles ce jeudi matin pour discuter de la nécessité de "réinitialiser ses défenses sur son flanc oriental", a indiqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, peu avant le début de la réunion. 

    "Le président [ukrainien] Zelensky va s'adresser aux dirigeants de l'Alliance et ils vont examiner leur soutien pour aider l'Ukraine à exercer son droit à l'autodéfense", a précisé Jens Stoltenberg.

    Quatre nouveaux groupements tactiques de l'Otan vont être créés en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie et en Slovaquie, et l'Alliance va renforcer les quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois pays Baltes. Actuellement, plus de 100 000 militaires américains sont déjà présents en Europe et plus de 40 000 troupes sont sous commandement direct de l'Otan dans la partie orientale de l'Alliance.

    • 9 h 05 : bombardement meurtrier près de Louhansk 

    Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué jeudi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï.

    Le gouverneur a ajouté que le bilan risquait de "s'avérer bien supérieur", accusant les Russes d'utiliser des bombes au phosphore. D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat.

    • 8 h 45 : un mois après le début de la guerre : quel bilan sur le terrain ?

    Après quatre semaines de combats, l'armée russe s'est "enlisée" en Ukraine, explique notre chroniqueur international. Les forces russes n'ont quasiment pas avancé depuis le 4 mars. Plusieurs phénomènes expliquent cela : les Russes ont sous-estimé l'influence du climat, notamment du phénomène de "raspoutitsa" et la capacité de résistance des Ukrainiens. Décryptage.

    • 7 h 26 : Odessa compte sur ses catacombes en cas d'attaque 

    Les frappes des navires russes sur Odessa, lundi, ont décuplé l'angoisse des habitants de cette ville du sud. En journée, des femmes et des enfants se réfugient dans des catacombes, où se sont rendus nos envoyés spéciaux. Une partie de ces quelque 2 500 kilomètres de tunnel a été équipée d'Internet pour rester informé et isolé contre le froid, afin de servir d'abri à long terme en cas d'attaque de grande ampleur.

    • 6 h 30 : marathon diplomatique à Bruxelles

    Trois sommets – Otan, G7 et Union européenne – attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement occidentaux. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s'exprimer en vidéoconférence lors de ces sommets.

    Le président américain Joe Biden est arrivé mercredi en Europe, afin de cimenter l'unité des Occidentaux dont les options de représailles contre la Russie se réduisent au fur et à mesure que la guerre en Ukraine se poursuit.

    "Ce que nous aimerions entendre [de la part des alliés des Américains] est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra", a déclaré son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, lors d'un échange avec la presse à bord d'Air Force One, en route pour Bruxelles.

    • 5 h 15 : la participation de Poutine au G20 irait "trop loin"

    "La Russie a envahi l'Ukraine. C'est un acte violent et agressif qui fait voler en éclats l'état de droit international", a souligné le Premier ministre australien Scott Morrison lors d'une conférence de presse à Melbourne. "Et l'idée de s'asseoir autour d'une table avec Vladimir Poutine... à mes yeux, va trop loin".

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    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    CYBERARMÉE

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    EXCLUSIF

    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : comment la Russie s'est construite face à l'Europe

    Amaury Coutansais Pervinquière

    GRAND ENTRETIEN - L'histoire russe oscille entre ouverture à l'Occident et retour aux traditions slaves. L'historienne Marie-Pierre Rey décrypte l'éloignement actuel à l'aune de ce balancement.

    Marie-Pierre Rey est professeur d'Histoire russe et soviétique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de La Russie face à l'Europe d'Ivan le Terrible à Vladimir Poutine (Collection Champs Histoire) et Un tsar à Paris. 1814 - Alexandre 1er et la chute de Napoléon (Collection Champs Histoire)

    LE FIGARO. - À travers l'histoire, la Russie a balancé entre occidentalisme et slavophilie. Comment cette oscillation a-t-elle forgé l'identité russe ?

    Marie-Pierre REY. - Ces deux courants de pensée se structurent autour des années 1830-1840 en Russie, mais ce balancement commence à apparaître au sein des élites russes dès le XVIIIe siècle, dans le sillage du règne de Pierre le Grand. Il fallait définir un modèle de développement politique et social pour la modernisation de l'Empire. La question se cristallise au milieu du XIXe siècle et va traverser toute l'histoire tsariste et soviétique, jusqu'à aujourd'hui.

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    Pour les occidentalistes, la Russie est un pays européen qui doit regarder à l'Ouest pour aller vers la modernité politique, économique, administrative, et un État de droit. Pour cela, elle doit se débarrasser de ce qui est perçu comme des archaïsmes : l'autocratie, le servage, les traditions païennes et l'obscurantisme de l'Église orthodoxe. Les occidentalistes veulent se mettre, au moins momentanément, à l'école de l'Europe pour aller vers le progrès, sans pour autant renier la culture et l'histoire russe. À l’inverse, les slavophiles considèrent que la Russie n'est pas réductible à l'européanité et doit trouver dans ses traditions le modèle qui la guidera vers la modernité. Par exemple, la «commune paysanne» qui exprime, selon eux, un attachement à des valeurs de partage, de communauté qui tranchent précisément avec l'égoïsme et l'individualisme européen. L'orthodoxie, ainsi que le Zemski Sobor, une ancienne assemblée consultative, doivent permettre de forger un avenir.

    Pour les slavophiles, la Russie ne doit pas regarder vers l'Europe parce qu'elle mettrait en danger son identité en la diluant. Elle doit, au contraire, affirmer sa spécificité avec l'autocratie, l'attachement à des valeurs collectives et au génie national (Narodnost).

    Jusqu'au XIXe siècle Pierre Le Grand (1682-1725) a été le point de repère dominant des dirigeants russes. Pourquoi ?

    Le règne de Pierre Le Grand est fondateur pour l'histoire russe, mais aussi dans la réflexion menée par les élites sur l'avenir de l'Empire. C'est à cette époque que s'est posée la question de la modernisation, comprise comme une modernisation administrative, militaire, technique, scientifique, éducative et, dans une moindre mesure, politique, économique, voire artistique. Elle est revendiquée par le pouvoir comme l'appropriation d'usages et de pratiques venues d'Europe. Pierre Le Grand lui-même s'est rendu en Europe. Ces voyages visaient à voir de près la modernité technologique, technique, administrative, éducative pour l'introduire ensuite en Russie. Mais il ne faut pas se méprendre, il s'agissait de rendre la Russie plus forte militairement et d'en faire un État puissant.

    Pierre Le Grand lui-même s'est rendu en Europe. Ces voyages visaient à voir de près la modernité. Mais il ne faut pas se méprendre, il s'agissait de faire de la Russie un État puissant.

    Pierre le Grand demeure une référence parce qu'il fait de la modernisation un programme politique, mais aussi parce que sous son règne les premières résistances à cette politique apparaissent. Son propre fils s'y opposera et sera mis à mort, car le tsar le trouvait trop attaché aux traditions moscovites, et refusant cette occidentalisation à marche forcée. Cette politique connaît une légende dorée russe : Pierre le Grand nous a pétris, a fait sortir un homme nouveau de la glaise comme un tsar démiurge.

    Vladimir Poutine, enfant de Saint-Pétersbourg, se réfère souvent à Pierre le Grand. Est-ce un exemple pour lui ?

    Son cœur balance sans doute entre Pierre le Grand et Nicolas Ier, puisque nous savons qu'il avait dans son bureau un tableau de Nicolas Ier, empereur de 1825-1855.

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    Pourquoi un tel modèle ?

    Nicolas Ier représente un homme fort, un autocrate qui réprime à l'intérieur de ses frontières tout ce qui pourrait avoir des velléités de pensée différente. C'est un moment important pour l'expansionnisme russe, mais qui s'achève par la défaite dans la guerre de Crimée. Celle-ci intervient à la fin d'un règne de trente ans marqué par une puissance et une poussée de l'expansionnisme russe. En cela, il est sans doute un modèle pour Vladimir Poutine.

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    Avec Nicolas Ier, mais déjà avec son prédécesseur Alexandre Ier (1801-1825), la Russie a eu un rôle d'arbitre en Europe. Comment cela a-t-il influencé la représentation de la Russie en Europe ?

    Alexandre Ier a joué un rôle clé en 1814-1815 dans le règlement des questions européennes après la défaite définitive de Napoléon. Le Tsar se rend en France, puis en Angleterre pour négocier les deux traités de Paris, puis au Congrès de Vienne, ce qui montre son rôle à ce moment décisif. Ce séjour à Paris déclenche une vague d'Alexandromanie qui a contribué de manière importante à l'amélioration de l'image de la Russie en Europe. Alexandre a du charme, est cultivé, parle français sans accent et se livre à une opération de séduction pour démentir la propagande napoléonienne qui décrivait la Russie et les Russes comme des barbares.

    Néanmoins, cette image se dégrade très vite avec son successeur Nicolas Ier pour deux raisons essentielles. La première, ce Tsar est un conservateur qui n'a que haine pour les idées libérales et a fortiori démocratiques et républicaine. La seconde parce qu'il est convaincu qu'il faut, pour préserver les équilibres en Europe, continuer à défendre la notion de Sainte Alliance. Ces deux éléments vont le pousser d'une part, à réprimer à l'intérieur de son empire l'insurrection polonaise de 1830-1831 parce qu'elle exprime une volonté d'indépendance et de libéralisme. D'autre part, au nom de la Sainte Alliance, il va intervenir à l'extérieur de ses frontières, à Cracovie en 1846, mais aussi en appui au sultan Ottoman en 1848 dans les provinces moldaves, et en Hongrie en 1849, à la demande de l'empereur d'Autriche.

    Cette image se dégrade très vite sous le règne de son successeur Nicolas Ier pour deux raisons essentielles. La première, ce Tsar est un conservateur qui n'a que haine pour les idées libérales et a fortiori démocratiques et républicaine. La seconde parce qu'il est convaincu qu'il faut, pour préserver les équilibres en Europe, continuer à défendre la notion de Sainte Alliance à laquelle il va donner une orientation différente.

    Ces interventions extérieures vont lui valoir ce surnom de gendarme de l'Europe et de «Nicolas la trique». Ce conservatisme répressif a abouti, en quelques années, au retour des images très négatives, en particulier en France. Au même moment, l'ouvrage du marquis de Custine, La Russie en 1839, est publié. Ce best-seller charrie les thèmes de barbarie et de soumission et développe l'idée que, derrière un vernis de civilisation, la Russie a une sorte d'asiatisme qui la prédispose à la barbarie et à la soumission hypocrite à un pouvoir cruel, qui correspond à ce que le peuple mérite.

    Malgré le rideau de fer, le communisme et la «Grande Lueur à l'Est» ont créé une certaine attraction pour la Russie. Est-ce un moment de bascule de l'histoire russe ?

    La révolution d'octobre 1917 est un moment de renversement qui intervient alors que les élites européennes veulent, après la boucherie de la Première Guerre mondiale, inventer de nouveaux systèmes. Beaucoup d'intellectuels et d'artistes européens seront séduits par cette révolution, et formeront les rangs des «compagnons de route» qui croient à l'avenir en Europe du socialisme marxiste-léniniste. Pour les Russes, cette passion naissante au sein de certaines élites qui perçoivent la Russie comme modèle est importante. Désormais, elle montre la voie et incarne la modernité. Une idée qui se renforce en 1929, puisque la Russie ne bascule pas dans la crise économique, ce qui va séduire une nouvelle vague d'intellectuels plus technocratiques s'intéressant au modèle développé en Russie soviétique, puis en URSS.

    D'un autre côté, l'Europe dans son ensemble se montre plutôt rétive à l'expansion révolutionnaire, réprimant les révolutions spartakiste et hongroise. L'échec relatif de l'expansion en terre européenne amène progressivement les dirigeants soviétiques à estimer que l'avenir de la révolution ne se joue pas en Europe. Au congrès de Bakou en 1920, les décideurs soviétiques s'intéressent à une extension de leur modèle à l'Est et non plus à l'Ouest.

    Pour les Russes, cette passion naissante au sein de certaines élites qui perçoivent la Russie comme modèle est importante. Désormais, elle montre la voie et incarne la modernité.

    À lire aussiGuerre en Ukraine : «Les livraisons d'armes par les Européens peuvent compenser les déficiences ukrainiennes»

    À la chute de l'URSS, la Russie a semblé pencher de nouveau vers l'Europe. L'invasion de l'Ukraine l'a clairement arrêté. Comment analyser cet événement ?

    Ce mouvement avait commencé avant la chute de l'URSS. La politique de Gorbatchev à partir de 1988 est précisément une réorientation vers l'Europe, par exemple son rêve de maison commune européenne. Puis en 1990, la signature de la Charte pour la nouvelle Europe montre le ralliement de l'URSS à des valeurs européennes d'État de droit, de liberté de pensée. Les débuts de la période Eltsine poursuivent cette lancée. Mais peu à peu la Russie s'éloigne de l'Europe. L'agression de l'Ukraine n'est que le dernier acte et le plus tragique de cet éloignement.

    Peu à peu la Russie s'éloigne de l'Europe. L'agression de l'Ukraine n'est que le dernier acte et le plus le plus tragique de cet éloignement.

    Celui-ci s'explique par des données sécuritaires avec l'avancée de l'OTAN, qui est un sujet d'agacement et de ressentiment éprouvé au fil des années par Vladimir Poutine. Il s'explique aussi par l'autoritarisme grandissant du régime poutinien, et sa dérive : les libertés publiques et les droits de l'Homme sont bafoués, la justice est aux ordres du pouvoir, la police prend de plus en plus d'importance, les services secrets arrêtent, les médias sont muselés et il y a de moins en moins d'opposition...

    Le rapprochement de l'Ukraine des valeurs européenne est jugé par le pouvoir russe comme une rupture subversive qui pourrait favoriser une sorte de contagion démocratique en Russie, à l'image des Révolutions de Couleur. L'agression russe n'est, selon moi, que le paroxysme brutal d'un mouvement enclenché depuis presque vingt ans.

    À VOIR AUSSI - Pour Varsovie, la Russie n'est plus «autoritaire» mais «totalitaire»

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 29e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine : Zelensky réclame aux Israéliens le «Dôme de fer»

    Le président ukrainien s'est exprimé dimanche devant les parlementaires de la Knesset. Il a notamment demandé à bénéficier du système antimissiles israélien, l'un des plus performants au monde.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Valeurs Actuelles

    La promotion d’un juge de l’affaire Bygmalion entravée par Eric Dupond-Moretti ?

    Le procédé est légal, mais la démarche est « totalement inhabituelle », selon les informations du Monde, dévoilées jeudi 24 mars. Et le doute plane donc sur les raisons qui auraient pu pousser Eric Dupond-Moretti à rayer de la liste des prétendants le nom du juge d’instruction Serge Tournaire, candidat pour devenir le nouveau premier vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Paris. Certaines sources évoquent comme raison la participation du magistrat au dossier Bygmalion. Sa nomination à ce poste stratégique pourrait irriter Nicolas Sarkozy, dont la macronie espère encore le soutien, et personnage central de ce fameux dossier.

    « Nommer Serge Tournaire aurait pu fâcher Nicolas Sarkozy »

    Le 18 février dernier a été dévoilée la « transparence » annuelle, une liste détaillant les nominations et mutations prochaines de magistrats. Selon les informations du Monde, Serge Tournaire avait candidaté au poste de premier vice-président en charge de l’instruction au tribunal de Paris, poste bientôt vacant, son actuel titulaire approchant la limite d’âge. Mais son nom aurait été « biffé » au dernier moment par le garde des Sceaux. « Il est logique que le cabinet ou le ministre regarde cette liste », précise au Monde un familier de la Chancellerie. Mais « ce qui est totalement inhabituel, c’est la façon dont cela s’est passé », souligne-t-il.

    Si Eric Dupond-Moretti entretient, avec certains juges, des relations délicates héritées de sa carrière d’avocat, aucun conflit d’intérêts ne l’oppose à Serge Tournaire, précise le quotidien. En revanche « nommer Serge Tournaire aurait pu fâcher Nicolas Sarkozy ! » affirme un ancien collaborateur du garde des Sceaux. Rayer son nom, du moins pour l’heure, pourrait donc contenter l’ex-président qui n’a pas encore fait savoir quel candidat il soutenait entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse. Selon Le Monde, cette possible intervention d’Eric Dupond-Moretti ne remet toutefois pas en cause la nomination finale de Serge Tournaire, puisque qu’une version « complémentaire» de la « transparence » qui devait être dévoilée en mars a finalement été reportée après l’élection présidentielle.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

    La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

    Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

    Mobiliser l’intelligence collective

    Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

    Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

    Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

    « J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

    « Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

    « Nos Futurs », la parole à la relève

    Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

    Trouver « la force d’agir »

    C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

    « Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

    Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

    Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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    Le Figaro

    Gironde: un conducteur au tribunal pour avoir fumé du CBD au volant

    Angélique Négroni

    Cette molécule du cannabis n’est pourtant pas illégale, ce qui remet en cause l’utilité du test salivaire.

    Perte de points, suspension de permis, amende élevée, prison… Des automobilistes pourraient, injustement, avoir subi ces lourdes peines prévues en cas de prise illégale de drogue au volant. Soumise ce vendredi à des juges de Bordeaux, une affaire révèle, en effet, que les tests salivaires ne seraient pas toujours fiables. Utilisés par les forces de l’ordre pour combattre la drogue au volant, ces derniers ne font pas la différence entre le CBD - molécule licite présente dans le cannabis et aujourd’hui en vente libre - et le cannabis, inscrit, quant à lui, sur la liste des stupéfiants, et donc illégal. Sollicité dans ce dossier, un expert judiciaire rapporte la preuve scientifique de ce problème de taille. Des résultats d’examen capillaire font, en effet, apparaître que les méthodes auxquelles les forces de l’ordre ont recours ne permettent pas de séparer le bon grain de l’ivraie.

    En produisant lors de l’audience, ce vendredi, ces fameux résultats, Arnaud C., un conducteur poursuivi pour usage de stupéfiants au volant, espère enfin prouver qu’il a toujours dit vrai. «Je ne me drogue pas et n’ai jamais pris que du CBD», assure-t-il au Figaro. En voyant tous ces produits envahir désormais les pharmacies ou les buralistes et qui se consomment en tisane ou en huiles essentielles, Arnaud C., a, comme tant d’autres, cédé à cette nouvelle offre. Depuis quelques mois, il a pris l’habitude de se rouler une cigarette avec du CBD, cette molécule non psychotrope du cannabis.

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    Lors d’une journée de septembre dernier, non loin d’Arcachon (Gironde), où il réside, Arnaud s’allume cette cigarette et prend le volant, vitres ouvertes pour profiter d’une brise légère. Mal lui en a pris. Les gendarmes devant lesquels il passe sentent cette odeur qui s’apparente à celle du cannabis. Il est aussitôt intercepté pour être soumis à un contrôle. «J’ai immédiatement signalé que c’était du CBD», raconte Arnaud, qui avait alors produit les factures d’achat réalisé la veille chez un buraliste. Rien n’y a fait. Il subit un dépistage salivaire. À sa grande surprise, il est positif. Selon la procédure, il doit alors se soumettre à un autre prélèvement salivaire, avec un écouvillon expédié en laboratoire pour analyse. En parallèle, les forces de l’ordre lui proposent, comme le prévoient les textes, une prise de sang. «Mais ils ont tout fait pour m’en dissuader en me disant que cela me coûtera 500 euros et qu’il faudrait aller à l’hôpital. J’ai donc refusé.» Avec le recul, il aurait dû, selon lui, accepter.

    Les résultats montrent sans aucune ambiguïté que les tests salivaires ne sont pas la sacro-sainte preuve pour engager ou non des poursuites pénales. Ils ne sont pas fiables

    Car quatre jours plus tard, les analyses confirment qu’il est positif et la première sanction tombe, avant le procès. Soupçonné d’avoir commis un délit, il écope de six mois de suspension de permis sur décision préfectorale. Sur les conseils de son avocat, Me Rémy Josseaume, il réalise un examen capillaire. «Cela permet de remonter dans le temps la consommation de la personne», explique ce dernier. Surtout, ces résultats permettent de mesurer le concentré de THC, qui a un effet psychoactif: élevé en cas de prise de cannabis et faible en cas de consommation de CBD. Les résultats de l’examen capillaire sont clairs: «Les concentrations de THC mesurées dans les cheveux de monsieur Arnaud C. sont extrêmement faibles. Elles sont trop faibles pour provenir d’une consommation de cannabis psychoactif», est-il écrit. «Les concentrations de CBD sont beaucoup plus élevées. Ce résultat correspond à une consommation de cannabis-CBD», peut-on lire encore. En d’autres termes, l’usager n’aurait pas pris de substance illicite.

    «Ces résultats montrent sans aucune ambiguïté que les tests salivaires ne sont pas la sacro-sainte preuve pour engager ou non des poursuites pénales. Ils ne sont pas fiables», juge Me Josseaume. Ou, plutôt, ils seraient trop sensibles. «Les tests utilisés par les forces de l’ordre détectent, en effet, les traces de THC contenues en infimes quantités dans le CBD», explique l’expert à l’origine de l’examen capillaire. Une détection qui expédie dans ce cas à tort l’automobiliste à la barre d’un tribunal. Et les peines encourues sont lourdes: 4500 euros d’amende, la perte de 6 points sur le permis, deux ans de prison et une suspension de permis pouvant aller jusqu’à trois ans.

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    Pour prouver qu’il n’a pas pris de drogue et même si la démarche est contraignante, le conducteur, doit, selon Me Josseaume, se plier à la prise de sang qui permettra de vérifier les taux de concentration des produits. «Mais les forces de l’ordre doivent cesser de dissuader les usagers de la route d’y recourir», dit-il en précisant: «Malgré ce qui est parfois affirmé, les frais engagés pour cette prise de sang sont avancés par l’État, qui ne réclamera aucun remboursement en cas de relaxe.»

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Valeurs Actuelles

    L’Ile-de-France retire ses subventions à un établissement lié à l’école de Marion Maréchal

    Les motifs de la décision sont assumés par la région Ile-de-France. Selon L’Orient-le-Jour, jeudi 24 mars, une université catholique francophone au Liban, qui devait bénéficier d’une aide financière de la part de la collectivité territoriale, a vu cette promesse retoquée en raison de ses liens avec Marion Maréchal. L’université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) est en effet partenaire de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep) de Lyon, établissement fondé par l’ancienne députée FN, désormais soutien officiel du candidat Eric Zemmour. Le nom de l’université libanaise apparaît sur le site de l’Issep parmi d’autres établissements partenaires.

    Sous l’impulsion du groupe communiste

    Elle devait bénéficier d’une subvention francilienne pour un projet de « résidence d’écriture des formes dramatiques courtes pour le Liban », dans le cadre du soutien de l’Ile-de-France à divers projets culturels francophones, précise L’Orient-le-Jour. Mais la proximité avec l’Issep a été dénoncée par les élus communistes, ensuite rejoints par les autres groupes de gauche. Mercredi 23 mars, la région a donc voté le retrait de cette aide de 35 000 euros à destination de l’Usek.

    Marion Maréchal avait annoncé le 9 mars se mettre en retrait de ses fonctions de présidente de l’Issep en raison de son implication dans la campagne présidentielle d’Eric Zemmour. « L’Issep est une école supérieure privée apartisane, je souhaite donc éviter toute confusion et m’attache à préserver l’indépendance et la neutralité de notre établissement », avait-elle déclaré. Une promesse de neutralité qui ne semble pas avoir convaincu les élus franciliens.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Valeurs Actuelles

    Comment Éric Zemmour veut marquer les esprits au Trocadéro

    Comme François Fillon et Nicolas Sarkozy en leur temps, Éric Zemmour veut se servir du Trocadéro pour lancer son ultime chevauchée. Dimanche 27 mars, le candidat de Reconquête ! organisera un grand meeting sur cette place historique du XVIe arrondissement de Paris. Cinquante mille personnes sont attendues. L’objectif est de marquer les esprits à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Zemmour, qui désire rassembler les droites, veut s’adresser aux électeurs de François Fillon de 2017 tentés par le vote Pécresse – le 5 mars 2017, l’ancien Premier ministre organisait sur la même place un important meeting. L’ancien journaliste chargera aussi Emmanuel Macron en se livrant à un réquisitoire contre un quinquennat qu’il juge raté.

    Après Villepinte et le Mont-Saint-Michel, Olivier Ubéda veut à nouveau marquer la campagne. Dans un croquis d’ébauche que Valeurs actuelles s’est procuré, on peut voir le dispositif qui sera mis en place avec le pupitre du candidat, deux écrans géants et un parvis où seront disposés sur les 49 carreaux de marbre des tubes lumineux bleu, blanc et rouge spécial jour. Les équipes d’Éric Zemmour travaillent aussi d’arrache-pied pour remplir les 20 000 mètres carrés de la place du Trocadéro.

    Le point le plus complexe est la sécurité des militants. Alors que les agressions contre les sympathisants de Reconquête ! se multiplient ces derniers jours, le service d’ordre devra veiller à écarter les éléments perturbateurs. La menace des antifas est prise au sérieux par l’entourage du candidat. Concernant les finances, le meeting devrait coûter un peu moins que celui de Villepinte, en décembre dernier. « On approche des 450 000 euros », confie un responsable de la campagne. Le prix à payer pour faire une démonstration de force par la mobilisation et espérer voir le visage d’Éric Zemmour sur les écrans au soir du 10 avril.

    Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4452 de Valeurs actuelles

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Info ou Intox 2022 : déconstruire les fausses informations avec les lycéens

    Info ou Intox

    Publié le : 21/03/2022 - 18:20

    Maëva Poulet Suivre

    Alors que se tient du 21 au 26 mars la Semaine de la presse et des médias dans l’école, l’équipe des Observateurs de France 24 est partie à la rencontre d’une classe de seconde du Lycée Paul Valéry, à Paris, afin de répondre aux questions des élèves sur la désinformation et d’échanger avec eux des conseils pour démêler le vrai du faux. En partenariat avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), notre reportage retrace cette expérience, à la fin de laquelle les élèves ont eux-mêmes réalisé un épisode de notre émission "Info ou Intox". 

    À l’issue de cinq séances, les élèves ont été initiés à la vérification des faits à partir d’intox qu’ils avaient identifiées eux-mêmes. La thématique du Covid, autour de laquelle circule massivement de fausses informations, a retenu leur attention, et notamment des vidéos sur TikTok ou Facebook prétendant que les autotests Covid réagiraient positivement à l’eau. Ils ont pu démonter cette affirmation avec l’appui d’un virologue.   

    Le module Info ou Intox issu de leur travail est disponible ci-dessous. 

    "INFO ou INTOX", un programme multilingue en partenariat avec le CLEMI 

    Pour sa huitième édition, ce numéro annuel d’"INFO ou INTOX" est présenté par Maëva Poulet en français, Derek Thomson en anglais, Fatma Ben Hamad en arabe et Natalia Ruiz Giraldo en espagnol. Il a été produit en partenariat avec le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information). 

    Cette émission s’inscrit dans une volonté de l'équipe des Observateurs de France 24 de transmettre conseils et bons réflexes à avoir sur les réseaux sociaux, tout en répondant aux interrogations des élèves.  

    "INFO ou INTOX" a aussi sa version courte hebdomadaire 

    Depuis octobre 2018, "INFO ou INTOX" se décline dans une version hebdomadaire disponible sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 et sur les réseaux sociaux des Observateurs de France 24. Les épisodes sont aussi disponibles sur le compte Instagram de France 24 et des Observateurs en français, anglais et arabe. 

    Tous les soirs à 20 h 45 et 22 h 20, les infox repérées par les Observateurs de France 24 sont décryptées par les chroniqueurs Anthony Saint-Léger et James Creedon.  

    Vous voulez contacter la rédaction des Observateurs car vous pensez avoir repéré une fausse information ? 

    Nos contacts : 

    Mail : observateurs@france24.com 

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    Sur Twitter à @InfoIntoxF24 

    WhatsApp : +33 6 30 93 41 36 (attention, le numéro est régulièrement saturé). 

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    Le Monde est un média français d’information générale qui rend compte de l’actualité internationale, nationale, économique et culturelle. Forte de plus de 500 journalistes présents sur tous les continents, la rédaction du Monde offre la couverture la plus exhaustive possible de l’actualité sur ses différents supports. Le Monde se lit sur ses éditions imprimées, son site Internet, ses applications et sur les réseaux sociaux.

    Le Monde a été fondé en 1944, au sortir de la seconde guerre mondiale, par le journaliste Hubert Beuve-Méry. Depuis sa création, il occupe une place singulière dans le paysage médiatique français. Il s’efforce, selon la charte d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde, d’offrir une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée ». Il cherche à traiter tous les aspects de la vie publique au travers de sa rédaction de journalistes généralistes et spécialisés ainsi que de son réseau de correspondants à l’étranger. Sa ligne éditoriale repose sur l’expertise, l’investigation et la pédagogie.

    Le Monde défend des valeurs humanistes et progressistes. Il soutient la démocratie contre toute forme d’autoritarisme. Il est proeuropéen et défend les droits humains et les libertés publiques, le pluralisme des idées et le respect de l’environnement. Il n’est lié à aucun parti politique. Ses éditoriaux, non signés, engagent toute la rédaction. Il s’attache à faire vivre le débat public, notamment par la publication de tribunes d’opinion dont les auteurs sont extérieurs à la rédaction. En lisant Le Monde, le lecteur doit pouvoir se forger librement une opinion.

    Totale liberté éditoriale

    L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.

    Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.

    Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »

    Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.

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    Valeurs Actuelles

    Au Grand Débat des Valeurs, Jordan Bardella plaide pour le grand rassemblement

    Mardi 22 mars, 23 h 15. Après le passage d’Éric Ciotti, Jordan Bardella, dernier invité du Grand Débat des Valeurs foule à son tour la scène du Palais des Sport. En fond sonore, des applaudissements, atténués par le jingle The nosebleed Section du groupe australien Hilltop Hoods. Poings serrés, Bardella s’avance, après un bref signe de main. C’est le directeur adjoint de Valeurs actuelles, qui l’interroge. Tugdual Denis, après avoir motivé la salle, présente le président du Rassemblement national, soutien de Marine Le Pen. Après un premier échange de politesse, l’entretien démarre.

    « Y a-t-il un hiatus entre la droite conservatrice et le Rassemblement national ? », embraye Tugdual Denis, se nourrissant d’un certain malentendu général entre les partis de droite. « Le choix que feront les Français dans vingt jours n’est pas un choix qui vise à exprimer sa sensibilité », commence Bardella, tourné vers le public. « C’est un choix de civilisation. Entre ceux qui se soucient de la disparition de la France, et ceux qui acceptent cette disparition de la France et veulent vivre sur ses ruines. Toutes les autres considérations sont anecdotiques », affirme le soutien de Marine Le Pen. Il continue ensuite au sujet de l’évolution du FN, puis du RN : « Toutes les évolutions que l’on a faites depuis 5 ans visent à transformer la démarche de témoignage qu’on a longtemps occupée, en une voie qui soit politiquement viable, juridiquement applicable, et in fine politiquement sérieuse », justifie-t-il, calme et serein.

    Le RN et la droite : entre union des droites et concurrence

    Jamais le RN n’a connu de concurrence aussi abrupte sur des sujets qu’il a toujours portés. À droite, Éric Zemmour, candidat de Reconquête!, Valérie Pécresse du Parti LR, et la chef du RN se situent dans un mouchoir de poche idéologique. Pour Bardella, Reconquête! et LR ne sont ni des concurrents, ni des ennemis, ni des adversaires. Il dit partager les mêmes constats que « pour Reconquête!, (…) : le souci, l’inquiétude, de la disparition progressive de notre pays ». Le public applaudit, unanime.

    Bardella se veut rassembleur en prétendant que son sujet, « c’est de faire en sorte de sauver la France dans trois semaines ».

    Jordan Bardella démontre par la suite que la stratégie de constat, utilisée par le RN « depuis 50 ans », et exercée par Zemmour, ne « mène qu’à faire 15 % ». Un silence souffle aussitôt dans l’assemblée, que l’on devine partisane du « Z ». Des applaudissements discrets comblent le vide. Bardella y met fin, et se veut rassembleur en prétendant que son sujet, « c’est de faire en sorte de sauver la France dans trois semaines ». La clameur reprend de l’élan et les applaudissements retentissent. « On n’a pas le temps d’attendre 2027 », termine l’invité. Pour Bardella, Marine Le Pen n’est pas qu’un vote utile. Elle permettrait de rassembler les droites. « Sa candidature, c’est la candidature de la solidité, affirme l’invité. Les Français la connaissent, ça fait 20 ans qu’elle est en première ligne, qu’elle sacrifie une partie de sa vie personnelle pour les Français. Je pense qu’on ne peut pas lui enlever. »

    Le bilan de Macron : constat partagé

    Dans ce Grand Débat des Valeurs, il est tout naturel que le sujet des violences qu’ont subies des militants Reconquête! et RN soit abordé. « Qui sont les responsables et les coupables des agressions ? » À cela Jordan Bardella réagit, l’air plus grave. « Ça fait 30 ans qu’on subit la violence. J’ai même écrit à Darmanin pour qu’il exprime des sanctions. » Son interlocuteur l’interrompt : « Vous a-t-il répondu ?Pour l’instant non… répond Bardella. Mais la poste, c’est parfois un peu long », s’amuse-t-il. Sourire partagé dans l’auditoire, qui finit par applaudir.

    « Macron, c’est le désordre. Il dit tout et le contraire de tout, avec la conviction d’avoir raison. »

    « La violence vient d’ultra-gauche, et on le sait tous, l’ultra-gauche jouit d’une complaisance inouïe de l’État », affirme Bardella. Il continue, et cible Macron : « Quant au débat, Jupiter nous a envoyé une lettre depuis les airs. » « Il a fui son bilan », accuse-t-il. L’invité prend d’ailleurs la peine de le dresser. L’insécurité, l’immigration, la fin de mois… « Macron, c’est le désordre. Il dit tout et le contraire de tout, avec la conviction d’avoir raison », finit le président du Rassemblement national.

    Pour Tugdual Denis, il ne reste plus qu’à le remercier chaleureusement comme il l’a accueilli, et conclure. L’oral de Jordan Bardella clôt la soirée du Grand Débat des Valeurs, après avoir délivré son message à un public réceptif et réactif. « Merci au Palais des Sports, merci à Jordan Bardella, merci à tous nos invités, et bonne soirée à tous ! », proclame Tugdual Denis pour le dénouement. 23 h 45, le jingle retentit une dernière fois. Les journalistes de Valeurs actuelles, qui auront rythmé une soirée de discussions riches et nourries à 18 jours de l’élection présidentielle, font les derniers remerciements pour le final.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

    Publié le : 21/03/2022 - 19:59

    Marc DAOU Suivre

    Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe. 

    La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.

    En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?

    Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.

    "La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.

    Feu vert iranien

    "Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.

    Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.

    "La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".

    Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".

    "Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".

    L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.

    "Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".

    Une visite "hautement symbolique"

    Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.

    "Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".

    Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.

    "Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".

    Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".

    "Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.

    Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".

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    Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

    Le monde dans tous ses États

    Syrie : retour à la case Bachar ?

    Reporters

    La traque des criminels de guerre syriens en Europe

    New York Times - World

    China Plane Crash

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    China Eastern Pilots Were Highly Experienced, Adding to Crash’s Mystery

    Two industry veterans were at the controls of Flight 5735, which took a sudden dive in good weather. At the crash site in southern China, search crews found wing and engine parts on Thursday.

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    By Austin Ramzy and Keith Bradsher

    The pilot of the China Eastern Airlines flight that crashed in southern China with 132 people aboard was an industry veteran with more than 6,000 hours of flying time. His co-pilot was even more experienced, having flown since the early days of China’s post-Mao era, training on everything from Soviet-model biplanes to newer Boeing models.

    Together, the men operating Flight 5735 had more than 39,000 hours of flying experience, the equivalent of four and a half years nonstop in the cockpit, adding to the mystery of why the plane plunged from a cruising altitude of 29,000 feet into a wooded mountainside on Monday.

    How they piloted the Boeing 737 will be closely examined as investigators seek to explain what is probably China’s worst air disaster in more than a decade. Experts have said it is unlikely that anyone survived the crash.

    On Thursday, rescuers said they had found engine components, part of a wing and other “important debris” as they searched the mountainside in a rural part of the Guangxi region for a fourth day.

    A four-foot-long piece of debris suspected to be from the plane was found more than six miles from the main crash site, said Zheng Xi, the commander in chief of the Guangxi Fire Rescue Corps. As a result, search teams will widen the area they are combing, he added.

    At the main crash site, a state broadcaster showed the workers digging with shovels around a large piece of wreckage that the reporter described as a wing, which bore part of the China Eastern logo and was perched on a steep, barren slope fringed by dense thickets of now-flattened bamboo. Heavy rains had left the roads slick and inundated the earth with muddy pools.

    A day earlier, the workers had found a black box, believed to be the cockpit voice recorder, which could provide investigators with crucial details. Officials said it was damaged but that its memory unit was relatively intact. The plane’s second black box, which records flight data, has yet to be recovered.

    China Eastern officials have described the crew as having no health problems or faults on their records. Their past performance was “very good,” Sun Shiying, the chairman of China Eastern Airlines’ Yunnan branch, said on Wednesday. When reached by phone, an airline representative declined to answer further questions about the crew.

    China Eastern did not identify the crew by name, but the state-owned Ta Kung Pao newspaper and Phoenix Magazine in Hong Kong identified the pilot as Yang Hongda and the first co-pilot as Zhang Zhengping.

    Mr. Zhang, who was born in 1963, was one of China’s most experienced pilots, having taken up flying as a teenager in Yunnan Province in the early 1980s, according to a 2018 profile by CAAC News, the Civil Aviation Administration of China’s newspaper. He was selected from among thousands who applied to aviation school. There, he trained on a copy of a Soviet-model biplane. Later, after joining China Yunnan Airlines, he flew Antonov An-24s, a turboprop model once common in Chinese commercial aviation, according to the article.

    After China Yunnan purchased its first Boeing models, Mr. Zhang traveled to Seattle in 1988 to train on the Boeing 737-300, the newspaper said. He later learned to fly the Boeing 767, a wide-body aircraft. Over his career as a commercial pilot with China Yunnan, which later merged with China Eastern, Mr. Zhang flew four different models of aircraft and accumulated 31,769 hours of flight experience.

    “At China Eastern Airlines Yunnan company, he is one of the few veteran pilots, a mentor to young captains, and a witness to the rapid growth of Yunnan’s aviation industry since the era of reform and opening up began 40 years ago,” the newspaper said, referring to the market reforms begun in China after the Mao era.

    The airline commonly paired young pilots with older pilots, and Mr. Zhang had mentored more than 100, CAAC News said. Mr. Yang was one of them.

    Mr. Yang, the son of a China Eastern pilot, had steadily progressed up the ranks at the airline, Phoenix Magazine said. He had begun flying 737s in 2018, the airline said. He was 32 and had a daughter who had just celebrated her first birthday, the newspaper Southern Weekly, based in the city of Guangzhou, reported.

    In addition to Mr. Zhang and Mr. Yang, a second co-pilot with 556 hours of experience was also on the flight. The three had valid health certificates and met all other requirements to fly, the airline said. Their “family conditions were stable,” Mr. Sun said.

    Experts said that investigating the crash, which involved a sudden dive from cruising altitude in good weather, would require a close look at both the aircraft and the pilots, including the possibility that the plane was deliberately brought down. But they stressed that the cause was far from determined.

    “Certainly an intentional downing is always a part of any investigation, and especially with this particular flight profile,” said Hassan Shahidi, chief executive of the Flight Safety Foundation, a nonprofit organization created after World War II to promote aviation safety. But he cautioned that it was “premature to jump onto any possibilities.”

    Steven C. Marks, a Miami lawyer who specializes in lawsuits against Boeing and Airbus that allege equipment failures, said he was skeptical that a pilot had intentionally caused the crash, particularly given the likelihood that others would have intervened.

    “If the captain were intending to commit suicide, they’d have to overcome the other flight crew members,” Mr. Marks said.

    Liu Yi, Li You and John Liu contributed research.

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    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    Valeurs Actuelles

    Valérie Pécresse au Grand Débat des Valeurs, une volonté de rupture avec Emmanuel Macron

    D’emblée, le débat s’annonce chahuté, les quelques dizaines de militants LR dans le public tentent de tenir la dragée haute à une salle très largement acquise à son concurrent Eric Zemmour. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu 9 mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. » Une référence à son passé de ministre de l’Enseignement Supérieur sous Nicolas Sarkozy.

    C’est d’ailleurs ce même passé qui est au cœur de la première question : comment expliquer le désamour du peuple de droite pour un parti héritier de François Fillon, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, etc. L’intéressée reconnaît « qu’on n’a pas tout fait et qu’on n’a pas tout fait bien. Nos électeurs attendaient sûrement plus de nous », avant de renvoyer la responsabilité au président actuel : « l’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! Il va dans des salles avec des gens triés », instite-t-elle avant de lancer dans un sourire : « Là on a pu remarquer que je n’avais pas trié la salle. » En quelques minutes, les huées du public ont laissé la place aux rires et aux applaudissements. « Demandez des débats ! Demandez le bilan ! Et demandez son projet, car trois heures de conférence de presse et on attend toujours », harangue-t-elle.

    Clairement, Valérie Pécresse s’est choisi pour seul adversaire Emmanuel Macron. C’est ainsi qu’interrogée sur le départ de certains électeurs vers Eric Zemmour ou Marine Le Pen, elle louvoie et s’en prend de nouveau à Emmanuel Macron : « Nous avons un programme de vraie rupture, les différences sont colossales. Notre France est une et indivisible, pas une addition de communautés. Nous ne voulons pas déconstruire l’histoire de France, nous, nous sommes la droite. » Au fil de la soirée, le locataire de l’Élysée se transforme en punching-ball : « Il n’y a pas de Français qui ne sont rien » ; « jamais » Valérie Pécresse ne pourrait dire qu’un de ses compatriotes n’a pas de dignité ; elle ne veut plus « emmerder les Français mais leur simplifier la vie » ; accuse le président d’être « cynique, prêt à dire tout et le contraire de tout ». Sans jamais parvenir à gagner entièrement la salle à sa cause : des sifflets, des « ben voyons » ponctuent ses phrases, encore renforcés quand la candidate botte en touche sur son choix au soir du premier tour : « On ne vas pas dans une élection en pensant la perdre. J’ai été la surprise de toutes les élections que j’ai menées. […] Je veux être la surprise de cette élection et je ne crois pas aux sondages. »

    Ses adversaires de droite ne sont pas totalement passés sous silence pour autant. 

    S’attaquant à la question sensible de l’immigration, elle défend un « projet fait de mesures efficaces mais non brutales contrairement à l’extrême droite », avant de se présenter en tant que seule alternative crédible à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle.

    Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron, on veut le remplacer, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! La France ne peut pas supporter 5 ans de plus d’Emmanuel Macron. » Sur ce dernier appel au rassemblement derrière un but commun, Valérie Pécresse quitte une salle qui paraît alors plus indulgente à son égard ; des applaudissements prennent la place des huées qui l’avaient accueillie. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    In Reversal, Australia Agrees to Send Offshore Refugees to New Zealand

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    Under the arrangement, first offered in 2013, New Zealand will take in 150 refugees a year for three years from Australia’s widely criticized detention system.

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    By Natasha Frost

    MELBOURNE, Australia — After refusing to budge for years, the Australian government announced on Thursday that it had accepted an offer from New Zealand to resettle some refugees it currently or formerly held in its widely criticized system of offshore detention centers.

    The arrangement — to take in 150 refugees a year for three years — was first offered in 2013 by John Key, then New Zealand’s prime minister, to Julia Gillard, his Australian counterpart. It came after Australia had introduced a policy that prevented those arriving by boat from ever settling in the country and held them on Nauru, a Pacific island nation, and Manus Island in Papua New Guinea.

    Human rights groups deemed the detentions a violation of international law.

    It was not immediately clear why the Australian government changed its mind. Over the years, Australia had suggested that allowing the arrangement would only encourage more people to make dangerous sea crossings to try to enter the country. The government had also pointed to the possibility that former refugees who became New Zealand citizens would eventually attempt to settle in Australia. All refugees who enter New Zealand are put on a path to citizenship.

    Kris Faafoi, New Zealand’s immigration minister, said on Thursday, “We are pleased to be able to provide resettlement outcomes for refugees who would otherwise have continued to face uncertain futures.” He added, “New Zealand has a long and proud history of refugee resettlement, and this arrangement is another example of how we are fulfilling our humanitarian international commitment.”

    Under the new arrangement, the 150 spots will come out of New Zealand’s total annual refugee quota of 1,500 people. Each person will be screened through the United Nations High Commissioner for Refugees and be subject to the same procedure as other people seeking asylum in New Zealand, Mr. Faafoi said in a statement.

    Refugees can already register for the program, which will most likely have a processing time of about 12 months, advocates said.

    Australia has detained more than 3,000 refugees and asylum seekers on Nauru and Manus. About 112 people remain on Nauru, while hundreds of others have been brought to the Australian mainland temporarily for medical and other reasons.

    The detention centers have drawn the attention of news media around the world, and human rights groups have cited the cruelty of the conditions under which the refugees live.

    “We’re talking about extremely harsh conditions,” Graham Thom, the refugee coordinator at Amnesty International Australia, said of life in the offshore centers. “There were all sorts of reports around assault and sexual assault, harassment and, again, suicides because of the mental health damage and physical health damage.”

    In 2016, a 23-year-old Iranian refugee on Nauru died after setting himself on fire during a visit by officials from the United Nations refugee agency, in an apparent protest of Australia’s policies. Within a week, a 21-year-old Somali refugee set herself ablaze on the same island, sustaining critical injuries.

    Behrouz Boochani, a Kurdish-Iranian refugee and award-winning writer who was held in a detention center on Manus Island until it closed in 2017, became a prominent voice for the hundreds of people exiled on the island.

    Dr. Thom suggested that the Australian government had pivoted, in part, because “the length of time and the cost” of the detentions had become burdensome. Housing the 112 people on Nauru cost Australian taxpayers nearly $220 million every six months, he said.

    “Things like that were starting to weigh on the government when, clearly, pressure is on the budget elsewhere,” he added.

    Elizabeth Young, an advocate for the Asia Pacific Refugee Rights Network based in New Zealand, said of the government’s about-face, “It wasn’t until Peter Dutton stopped being the home affairs minister that it really started being talked about for the first time, publicly, as an actual possibility.”

    In a statement, Karen Andrews, who succeeded Mr. Dutton last year, stuck to the government’s hard line on illegal immigration. She said that no one who had attempted to travel to Australia illegally by boat would be permitted to settle in the country.

    “Australia remains firm — illegal maritime arrivals will not settle here permanently,” she said on Thursday. “Anyone who attempts to breach our borders will be turned back or sent to Nauru.”

    Abul Rizvi, a former deputy secretary of Australia’s immigration department, said there was little evidence to suggest that New Zealand would become a pathway for asylum seekers to eventually settle in Australia. It will take refugees many years to become New Zealand citizens, by which point most will have jobs and connections within that country, he said.

    “The New Zealand labor market at the moment is very robust — unemployment is well below Australia’s rate of unemployment,” Dr. Rizvi said. “If you came to Australia, you don’t have access to any sort of social support if you’re a New Zealand citizen. What would drive them to come to Australia?”

    He said that the current Australian government had prolonged the situation.

    “The only reason that they could have been doing this for as long as they’ve been doing it is because they thought there was some political mileage from it,” he said.

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    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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    Le Monde

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    Le Figaro

    L’aspartame est-il dangereux pour la santé?

    Anne-Laure Frémont

    DÉCRYPTAGE - Une étude française relance le débat en pointant un léger surrisque de cancer pour les consommateurs.

    Sodas «light», bonbons, yaourts, sucrettes: les édulcorants artificiels sont partout. Le plus connu d’entre eux, l’aspartame, très faible en calories mais dont le pouvoir sucrant est 200 fois supérieur à celui du sucre, est présent dans près de 1400 produits alimentaires commercialisés en France. Mais sont-ils vraiment sans danger? Cette question, qui a fait l’objet de centaines d’études, divise toujours. En 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) concluait que l’aspartame était «sûr pour la population générale» ; deux ans plus tard, son équivalente française, l’Anses, indiquait plus prudemment qu’aucune étude ne démontrait de risques avérés de cancer même si certaines soulignaient «la nécessité d’approfondir les connaissances» à ce sujet.

    À lire aussiÉdulcorants: les produits «light» sont-ils bons pour la santé?

    Une nouvelle étude française publiée jeudi dans la revue Plos Medecine vient réalimenter le débat: elle conclut, «en accord avec plusieurs études expérimentales in vivo et in vitro», que ces additifs alimentaires, en particulier l’aspartame et l’acésulfame-K, «pourraient représenter un facteur de risque accru de cancer», selon Charlotte Debras, son auteure principale. «Les premières sonnettes d’alarme ont été tirées par des études expérimentales sur des cellules ou des modèles animaux qui ont suggéré l’impact de certains édulcorants sur l’inflammation chronique notamment, ou plus récemment sur le microbiote intestinal, même si ce sont des pistes à prendre avec précautions. On manquait jusque-là de données chez l’homme au niveau épidémiologique», explique la Dr Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm et coordinatrice de l’article.

    102.000 adultes français ont participé à l’étude

    Les chercheurs de l’Inserm, de l’Inrae, de l’université Sorbonne Paris Nord et du Cnam ont ainsi analysé les données de santé et de consommation d’édulcorants de plus de 102.000 adultes français participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Lancée en 2009, elle a mis en regard leurs consommations enregistrés sur plusieurs périodes de 24 heures avec leurs antécédents médicaux, données sociodémographiques, poids, activité physique et mode de vie. «Les participants nous donnaient aussi le nom et la marque des produits qu’ils consommaient, ce qui nous a permis de retrouver la composition de leur alimentation et leur exposition aux additifs. C’est grâce à cette finesse de données qu’on a pu étudier le lien avec le risque de maladie», précise Mathilde Touvier.

    Les participants ont été classés en trois groupes: les non-consommateurs d’édulcorants, les «plus faibles» consommateurs et les «plus forts» consommateurs (en moyenne 79 milligrammes par jour, l’équivalent de deux sachets individuels de sucrette). «On a observé qu’entre ces derniers et les non-consommateurs, il y avait 13 % de risque supplémentaire de cancer, poursuit la chercheuse. Notamment de cancer du sein et pour le groupe de ceux pour lesquels l’obésité est reconnue comme un facteur de risque comme le cancer colorectal, de l’estomac, du foie, de la bouche, de l’œsophage, de la prostate…»

    Le risque serait d’opposer ici additifs artificiels et sucre naturel en laissant croire que le second est meilleur

    S’il en salue la méthodologie et l’intérêt, Boris Hansel, diabétologue et professeur de nutrition à l’hôpital Bichat, qui n’a pas participé à l’étude, en souligne toutefois les limites: «Si vous regardez le groupe de forts consommateurs d’édulcorants, ce sont des gens qui par ailleurs font moins de sport, mangent moins de fruits et légumes, sont davantage fumeurs… autant de caractéristiques liées à un risque accru de cancer. Certes, ils sont par exemple plus jeunes, mais on a donc des populations très différentes en termes de comportements et d’hygiène de vie.» Ce qui les rend difficile à comparer. À noter aussi que les «forts» consommateurs d’édulcorants sont plus souvent des femmes, ce qui peut biaiser le résultat lié au surrisque de cancer du sein.

    Mathilde Touvier reconnaît les biais intrinsèques à ce genre d’étude et rappelle que pour les limiter «tous les modèles sont ajustés afin d’en tenir compte: par exemple, si on regarde uniquement les non-fumeurs, on procède à ce qu’on appelle des analyses stratifiées permettant de vérifier si dans chaque catégorie de population on observe aussi ces associations entre consommation et surrisque». Les auteurs de l’étude notent bien qu’elle est une première étape et ne permet pas à elle seule de conclure que les édulcorants sont cancérigènes.

    À lire aussiLes sucres sont-ils des amis ou des ennemis?

    Prudence donc dans le message délivré. Car «si dire “il faut consommer moins d’édulcorants” conduit la population à manger plus de sucre, c’est problématique en termes de santé publique, prévient le Pr Hansel. Il n’est pas question de promouvoir les édulcorants, mais le risque serait d’opposer ici additifs artificiels et sucre naturel en laissant croire que le second est meilleur». Ce qui est loin d’être garanti compte tenu des effets délétères d’une consommation excessive de sucre: prise de poids, troubles cardiométaboliques, caries dentaires, etc. La conclusion de cette étude serait, selon lui, que «les édulcorants pourraient être aussi dangereux que les sucres en excès». Et «si on ne peut pas réduire son appétence pour le sucré, mieux vaut en discuter au cas par cas avec son médecin».

    Si vous voulez une boisson light, buvez de l’eau. C’est une question d’éducation nutritionnelle : il faut apprendre à manger moins sucré

    Au-delà de la question du risque, Laurent Chevallier, médecin nutritionniste, rappelle pour sa part que les édulcorants n’ont à ce jour aucun effet prouvé sur la perte de poids ou la prévention du diabète. «Ce sont des produits nutritionnellement inutiles et pour lesquels subsiste un certain nombre d’interrogations. Donc ça ne sert tout simplement à rien d’en prendre. Si vous voulez une boisson light, buvez de l’eau. C’est une question d’éducation nutritionnelle: il faut apprendre à manger moins sucré», tranche-t-il.

    En 2015, l’Anses concluait que «la prise en compte globale des risques et des bénéfices potentiels ne permettait pas de justifier l’utilisation à long-terme (des édulcorants) comme substitut des sucres». Elle ne prévoit pas de mettre son avis à jour. De son côté, «comme le requiert la législation de l’Union européenne», l’Efsa a engagé un programme de réévaluation de la sécurité de tous les additifs alimentaires déjà autorisés, y compris de l’aspartame.

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    Valeurs Actuelles

    L’immigration est “le seul défi qui menace la paix civile” en France, affirme l’ancien directeur de la DGSE

    « A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auquel nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire. » Ces propos ont été tenus par Pierre Brochand, jeudi 24 mars, dans les colonnes du Figaro. A l’occasion de cet entretien, celui qui a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, mais également ambassadeur de France, notamment en Hongrie et en Israël, s’est longuement exprimé au sujet de l’immigration de masse dans l’Hexagone. 

    Un événement « hors catégorie » 

    « Je tiens le type d’immigration que nous subissons depuis un demi-siècle pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire, a ensuite poursuivi Pierre Brochand, au cours de la même interview. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité. » Des propos qu’il a ensuite étayés en rappelant les raisons pour lesquelles, selon lui, cet enjeu est particulièrement important. « Il suffit d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive », a peu après jugé l’ex-directeur de la DGSE, avant de citer le « volume massif des flux », une « vocation de peuplement », une « absence de régulation politique et économique », mais également une « majorité de civilisation extra-européenne et musulmane », ou encore un « esprit de revanche post-colonial » et une « réticence à la mixité », toujours dans les colonnes du Figaro

    « Il vaut mieux prévoir le pire » 

    Son raisonnement, Pierre Brochand l’a ensuite poursuivi de cette façon, auprès du quotidien national : « Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. » Après quoi, en guise d’avertissement, il a considéré qu’il n’y avait « aucune raison », aujourd’hui, « que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis ». Et de conclure : « Il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Mondial-2022 : le Portugal dompte la Turquie et jouera la finale des barrages

    Publié le : 24/03/2022 - 22:46

    Nicolas BAMBA

    En demi-finale des barrages qualificatifs pour la Coupe du monde, le Portugal a dû s'employer pour venir à bout de la Turquie jeudi dans la Voie C (3-1). Les Portugais joueront la finale face à la Macédoine du Nord, qui a de son côté réussi l'exploit de battre l'Italie (1-0). La finale aura lieu le 29 mars à Porto.

    Le chemin vers une sixième phase finale de Coupe du monde consécutive ne s'est pas refermé pour le Portugal. À Porto, le capitaine Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers n'ont pas failli face à la Turquie, leur adversaire en demi-finale des barrages pour le prochain Mondial au Qatar. Les Portugais ont obtenu leur ticket pour la finale des barrages, non sans avoir eu quelques sueurs froides.

    Au Stade du Dragon, les hommes de Fernando Santos ont commencé pied au plancher en s'installant dans le camp turc. Et logiquement, ils ont fini par trouver l'ouverture : Bernardo Silva a touché le poteau sur un tir, mais Otavio a bien suivi l'action et trompé Ugurcan Cakir, le portier adverse (15e).

    Piquée au vif, la Turquie a bien réagi derrière mais sans grand succès dans ses quelques offensives. Au contraire, avant la pause, la Seleçao portugaise a fait le break avec une tête puissante signée Diogo Jota, bien servi par Otavio (42e).

    1⃣6⃣#PORTUR | 1-0 | #VamosComTudo #WCQ pic.twitter.com/oMgIVXKEEU

    March 24, 2022

    Burak Yilmaz rate son penalty

    Avec ce score de 2-0 et la maîtrise du cuir (60 % de possession de balle), le Portugal pensait vivre une seconde période sereine. Il en a été ainsi jusqu'à l'heure de jeu et la réduction du score signée Burak Yilmaz (65e). Revigorés, les Turcs ont jeté leurs forces dans la bataille et ont bien cru renverser la vapeur dans les dernières minutes.

    Dans la surface de réparation, Enes Ünal a été fauché par José Fonte à la 81e minute. L'arbitre a revu les images et accordé un penalty à la Turquie. Mais Burak Yilmaz s'est raté et a envoyé son tir droit dans les tribunes, au grand soulagement des supporters portugais. Et finalement, dans le temps additionnel, Matheus Nunes s'en est allé inscrire le but de la délivrance (90e+4).

    Le 29 mars, le Portugal jouera bien la finale des barrages. Il affrontera la Macédoine du Nord, qui a réussi jeudi l'exploit de battre l'Italie, championne d'Europe en titre, à Palerme (1-0). La Squadra Azzurra va manquer la Coupe du monde pour la deuxième fois d'affilée.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Mondial-2022 : la France clôture sa campagne de qualifications par un succès en Finlande

    Amnesty International épingle le Qatar sur les droits de l'Homme à un an du Mondial-2022

    Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football

    France24 - Monde

    Cette vidéo ne montre pas le bombardement du ministère ukrainien de la Défense

    Publié le : 24/03/2022 - 18:16

    Alexandre Capron Suivre

    Une impressionnante vidéo où deux immeubles s’effondrent après un tir de missile prétend montrer le bâtiment du ministère ukrainien de la Défense touché par l’armée russe. La vidéo vient en réalité de Gaza, et le bâtiment est une tour qui abritait un média fondé par le Hamas et visé par des tirs israéliens.

    La publication, virale principalement en arabe, affirme montrer le ministère de la Défense à Kiev touché par un missile russe. Des journalistes au premier plan, situés sur un toit, filment l’effondrement du bâtiment.

    Un abonné du compte Twitter @InfoIntoxF24 a aussi alerté notre équipe sur ce contenu circulant en français. On retrouve quelques occurrences de cette affirmation sur Facebook ici et , relativement peu partagées.

    Pourquoi c’est faux

    Une recherche de la vidéo avec le plugin InVid WeVerify (voir ici comment l’utiliser) permet de retrouver exactement la même vidéo, publiée par plusieurs médias comme Voice of America.

    Elle a été prise le 12 mai 2021 par le journaliste pour l’AFP Omar al-Sersawi et montre la destruction de la tour Al-Shourouk dans la ville de Gaza, qui abritait le bureau de la chaîne de télévision Al-Aqsa.

    Une autre vidéo du même événement est également visible sur le site de la BBC en arabe avec un autre angle.

    Al-Aqsa TV est une chaîne de télévision palestinienne fondée en 2006 par le Hamas, qui diffuse depuis la bande de Gaza. Elle avait été visée dans le cadre de représailles d'Israël à des tirs de roquettes du Hamas vers l’État hébreu. Pour cette tour, comme pour deux autres visées par les bombardements, l’armée israélienne a averti les habitants d’une attaque imminente, dans le but de permettre leur évacuation.

    Ces frappes avaient été qualifiées par Human Rights Watch comme "ayant apparemment violé les lois de la guerre", notamment parce qu'elles avaient touché des bâtiments civils et causé des dégâts extrêmement importants, de sorte qu'elles "pourraient constituer des crimes de guerre" selon l’ONG.

    Aucune information, ni du côté russe, ni du côté ukrainien, ne fait état de tirs qui auraient touché le ministère ukrainien de la Défense.

    Si vous souhaitez signaler une photo ou une vidéo douteuse pour vérification à nos équipes, contactez-nous via le compte Twitter @InfoIntoxF24.

    Télécharger l'application

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    L'Humanité

    Pierre Semard, l’indomptable

    Actu

    engagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.

    L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?

    La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.

    Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.

    Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine

    En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.

    Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.

    Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.

    À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs ­responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.

    Début 1942, alors qu’il devrait être ­libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.

    L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.

    Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.

    pierre semardgilbert garrelcgt
    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

    Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.

    Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.

    Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.

    Protection des marques

    Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.

    En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.

    Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes

    Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.

    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

    Le Monde

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    New York Times - World

    4 Die After Falling From Balcony in Swiss Resort Town

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    The police, who are investigating the cause, said the people were most likely members of the same family, including an 8-year-old girl, her parents and aunt. A boy, 15, was in the hospital in critical condition.

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    By Emma Bubola

    Four people, apparently members of the same family, died after falling from the balcony of their seventh-floor apartment in Montreux, western Switzerland, on Thursday, the police said in a statement. A fifth person, a teenage boy, who also fell from the balcony, was hospitalized in serious condition, they said.

    The five people have not been officially identified, but the police said they were believed to be members of a family of French nationals: a 40-year-old man, his 41-year-old wife, her twin sister, and the couple’s 8-year-old daughter, along with the sole survivor, the couple’s 15-year-old son.

    Alexandre Bisenz, a spokesman for the Vaud canton police, said that it was likely that the people had jumped from the balcony. The police are trying to determine the exact circumstances and causes of the incident, and they said they had ruled out the presence of other people in the apartment at the time.

    According to a preliminary investigation, the police said, two police officers knocked at the door of the family’s apartment on Thursday morning at about 7 a.m. to hand a summons to the father in connection with the home-schooling of one of the children.

    The police officers heard a voice coming from the apartment asking them to identify themselves. After they did so, the officers did not hear any further sounds coming from the apartment, and they prepared to leave the building.

    They were still in the building when a witness called the police to say that some people had fallen from a balcony, said Jean-Christophe Sauterel, the police spokesman in Vaud, the canton where Montreux is situated. Montreux, a Swiss resort on Lake Geneva, is a tourist hot spot famous for its jazz festival.

    Michelle Steiger, 72, a neighbor, said the family involved in the episode was very discreet and that the residential building was inhabited by many families with children.

    Mr. Sauterel said the local authorities usually send the police to visit individuals who fail to respond to repeated written summons. He said that one of the children living in the apartment was being home-schooled, which is legal in Switzerland, but requires routine checks on the process. When parents do not respond to solicitations for these checks, they can be summoned by the police, he said.

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    France24 - Monde

    États-Unis : Ketanji Brown Jackson, la première femme noire aux portes de la Cour suprême

    Publié le : 24/03/2022 - 18:02

    Sébastian SEIBT Suivre

    La juge Ketanji Brown Jackson est auditionnée depuis lundi par les sénateurs, qui doivent confirmer sa nomination comme juge à la Cour suprême des États-Unis. Elle deviendrait la première femme noire à occuper un tel poste et permettrait au président Joe Biden de tenir l’une de ses promesses de campagne.

    Les républicains américains ont tenté de la dépeindre comme une "défenseure" de terroristes, qui se montrerait clémente avec les pédophiles. Au quatrième jour de son audition par les sénateurs, jeudi 24 mars, Ketanji Brown Jackson n’a pas semblé ébranlée par ces accusations. Cette juge de 51 ans sait que malgré les attaques, elle est en bonne voie pour entrer dans l’histoire américaine en devenant la première femme noire à siéger à la Cour suprême.

    Ketanji Brown Jackson n’a, en effet, besoin que d’une majorité simple pour être confirmée. Elle sait pouvoir compter sur le soutien des 50 sénateurs démocrates et, si la totalité des 50 républicains devait lui être hostile, la vice-présidente Kamala Harris aurait le dernier mot… très probablement en sa faveur.

    La Cour suprême, un bastion blanc et masculin

    En la choisissant pour remplacer le juge Stephen Breyer, qui prend sa retraite, Joe Biden espérait aussi que des républicains la soutiennent. Après tout, il y a à peine un an, Ketanji Brown Jackson avait été confirmée par ce même Sénat pour devenir juge à la Cour d’appel fédérale du district de Columbia avec le soutien de trois sénateurs républicains.

    Mais une nomination à la Cour suprême est une toute autre histoire. "Toutes les auditions depuis plusieurs années sont devenues des foires d’empoigne politiques [entre démocrates et républicains]", rappelle la radio publique américaine NPR. Les démocrates avaient tout essayé, sans succès, pour bloquer la nomination en 2018 de Brett Kavanaugh, soupçonné d’agression sexuelle, puis d’Amy Coney Barrett en 2020, accusée d’être une intégriste religieuse. Auparavant, à la fin de la présidence de Barack Obama en 2016, les républicains avaient réussi à éviter que Merrick Garland entre à la Cour suprême, tout simplement pour empêcher l’ex-président démocrate de faire pencher le rapport de force au sein de la plus haute instance judiciaire américaine en faveur du camp progressiste.

    Avec Ketanji Brown Jackson, il ne s'agit pas de faire bouger les lignes politiques à la Cour. La candidate de Joe Biden prendrait la place d’un autre démocrate, ce qui ne changerait rien au fait que la Cour suprême est actuellement très marquée à droite, avec six juges conservateurs sur neuf.

    L’enjeu avec Ketanji Brown Jackson est à la fois hautement symbolique tout en étant politiquement très important pour Joe Biden. En effet, ce dernier avait fait de la nomination d’une femme noire à la Cour suprême l’une de ses promesses de campagne en juin 2020. Cette nomination s’inscrirait très bien aussi dans une stratégie plus générale adoptée par le président depuis son arrivée à la Maison Blanche : "Sur les près de 50 magistrats fédéraux nommés, les trois quarts étaient des femmes et les deux tiers des personnes de couleur", souligne le Wall Street Journal.

    Ce serait aussi un événement historique pour la Cour suprême, qui demeure l’une des institutions les plus "wasp" ("white anglo-saxon protestant", c’est-à-dire à l’image du pionnier blanc protestant qui incarne la classe dominante depuis la fondation des États-Unis) de tout le pays. En près de 200 ans d’existence, la Cour suprême a accueilli 120 juges, dont 115 étaient des hommes et 117 étaient blancs.

    Le premier juge afro-américain – Thurgood Marshall – a siégé de 1967 à 1991, date à laquelle il a été remplacé par Clarence Thomas, un autre juge de couleur, qui s'est révélé être très conservateur.

    “You have earned this spot. You are worthy. You are a great American.”Senator Cory Booker offered Judge Ketanji Brown Jackson a respite from conservative attacks during her Supreme Court confirmation hearing, endorsing her candidacy in emotional terms.https://t.co/LBUOzMBIva pic.twitter.com/H2NHOsSB9H

    March 24, 2022

    Ketanji Brown Jackson est parfaitement consciente de la portée historique de sa candidature. Lors de sa prise de parole devant les sénateurs lundi, elle a assuré se tenir devant eux comme tant d’autres femmes "avant moi, y compris Constance Baker Motley, la première femme noire à avoir été juge fédérale et qui est née le même jour que moi [mais 49 ans plus tôt]".

    Un passé inédit d’avocate de la défense

    Ketanji Brown Jackson n’est cependant pas qu’un symbole. Cette juriste, mariée à un chirurgien et mère de deux enfants, est sortie de la prestigieuse faculté de droit de Harvard avec les honneurs, a travaillé comme assistante pour Stephen Breyer, le juge de la Cour suprême qu'elle doit remplacer, et siégeait jusqu’à présent à la cour d’appel fédérale du district de Columbia, "qui est considérée comme la deuxième plus prestigieuse juridiction du pays après la Cour suprême à cause de l’importance des affaires qui y sont traitées", rappelle le site Scotusblog, consacré à l’actualité de la Cour suprême – "Scotus" signifiant "Supreme Court of the United States".

    Telles sont en tout cas ses lettres de noblesse juridique. Mais Ketanji Brown Jackson a aussi emprunté des chemins professionnels qu’aucun autre de ses probables futurs collègues à la Cour suprême n’a suivis. Elle a officié pendant deux ans comme avocate commise d’office et a aussi été juge d’application des peines. "La plupart des juristes qui envisagent une carrière dans les plus hautes sphères de la magistrature préfèrent passer par le bureau du procureur car ils savent que les politiciens ont tendance à soutenir plutôt ceux qui se trouvent du côté des forces de l’ordre plutôt que les avocats de la défense, qui se retrouvent souvent à plaider la cause de criminels", explique le site américain d’information Vox. Et "elle n’a pas eu peur d’aider des clients que les autres évitaient à tout prix", note le New York Times.

    Pour plusieurs commentateurs, c’est ce choix de carrière particulier plutôt que sa couleur de peau qui fait tout l’intérêt de la nomination de Ketanji Brown Jackson. "Elle aura plus d’expérience de la réalité de l’application des peines pénales que tous les autres juges de la Cour suprême réunis", résume le Los Angeles Times.

    Ce sont ces quelques années passées à défendre des criminels ou à décider de la sanction à appliquer que les républicains ont épluchées pour tenter de déstabiliser Ketanji Brown Jackson durant les auditions cette semaine. ll lui a ainsi été reproché d’avoir défendu, il y a seize ans, un détenu de Guantanamo. Ketanji Brown Jackson a été accusée d’avoir pris le parti de "combattants ennemis" des États-Unis, ce à quoi elle a répondu que l’affaire lui avait été attribuée et que n’importe qui avait le droit à la meilleure défense possible.

    Plusieurs sénateurs républicains ont ensuite suggéré qu’elle avait de l'indulgence pour les pédophiles car elle avait "souvent infligé des peines moins lourdes" que le maximum prévu par la loi pour des individus possédant des images pédopornographiques. Mais plusieurs médias, y compris conservateurs, ont relevé qu’une écrasante majorité des juges américains faisaient de même. "C’est digne de QAnon [le groupe conspirationniste pro-Trump qui est persuadé qu’une secte sataniste et pédophile dirige les États-Unis]", s’est emporté sur Twitter Andrew Bates, un porte-parole de la Maison Blanche.

    Mais qu’importe pour les républicains, souligne la radio NPR. Ils savent qu’ils ne pourront pas empêcher la nomination de la première femme noire à la Cour suprême. Mais s’ils peuvent faire passer le message que les démocrates ont soutenu une juge "qui serait peu sévère avec les criminels", c’est l’essentiel. Après tout, les élections de mi-mandat ne sont que dans quelques mois.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

    Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions

    États-Unis : Biden fait un premier pas vers une réforme de la Cour suprême

    L'Humanité

    Samedi, ils défileront « contre la spéculation et le logement cher »

    Actu

    En préparation de la journée d’action du 26 mars, et à quelques jours de la fin de la trêve des expulsions, les signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (DAL, CGT, CNL…) ont déployé une banderole devant le ministère d’Emmanuelle Wargon.

    Alexandre Fache

    C’est sans doute le sujet qui prend le plus de place dans le budget des ménages, et le moins d’espace dans la campagne présidentielle : le logement. Pour tenter de faire entendre un peu mieux la voix des mal-logés, des précaires et, plus généralement, de tous ceux qui souffrent de la crise de l’habitat en France, un collectif d’associations (DAL, Attac France, CNL, Mrap…) et de syndicats (CGT, Solidaires, FSU, CSF…), signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (www.pourlelogement.org), appelle à la mobilisation ce samedi 26 mars. Une dizaine de rassemblements sont prévus dans l’Hexagone, dont une manifestation à Paris, qui reliera, non sans arrière-pensées, la place de la Bourse (à 15 heures) au ministère du Logement, 246, boulevard Saint-Germain, en passant par quelques immeubles symboles de la spéculation immobilière dans la capitale, comme l’ancienne grande poste de la rue du Louvre, ou la Samaritaine du milliardaire Bernard Arnault. « Ce sera aussi une journée européenne de mobilisation et plus d’une centaine de rassemblements sont prévus sur le continent, notamment en Allemagne ou en Belgique », souligne Jean-Baptiste Eyraud, l’infatigable président du DAL, qui a déployé, jeudi 24 mars, avec quelques autres militants, la banderole de la « Plateforme » devant le ministère.

     

    « Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après »

    « En dix ans, les recettes fiscales liées au logement sont passées de 57 à 79 milliards d’euros. Et pourtant, la part des dépenses, elle, a fondu, de 44 à 37 milliards d’euros, constate Jean-Baptiste Eyraud. Résultat, on ne consacre plus que 1,6 % du PIB à ce secteur, contre 2,2 % il y a dix ans. Il faut revenir à ce chiffre et réinvestir massivement si on veut loger dignement les gens et sortir ce bien essentiel des griffes du marché. » Un objectif qui n’est sans doute pas celui du président-candidat Macron, qui reste toutefois très discret sur le sujet. « Pas la peine qu’il nous donne le détail, on a vu son bilan, poursuit le président du DAL : baisse des APL, ponctions des bailleurs sociaux, constructions en berne, suppression de l’ISF… Et on a peur que demain, il fasse encore pire. » Une crainte partagée par les autres organisations présentes ce jeudi matin. « Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après, alors que même les plus libéraux outre Manche en sont revenus, de cette politique », résume Alain Gaulon, secrétaire confédéral de la CNL, qui alerte sur la reprise imminente des expulsions locatives.

    Repoussée de plusieurs mois en 2020 et 2021, du fait de la crise sociale engendrée par le Covid, la fin de la trêve hivernale est bel et bien fixée cette année au 31 mars 2022. Aucune prolongation n’a été accordée, malgré la résurgence de la pandémie ces derniers jours. « On craint un raz-de-marée d’expulsions, 30 000 familles pourraient être concernées, alors qu’il s’agit d’une solution parfaitement indigne, abjecte, et même contre-productive économiquement. Car expulser des gens, puis les héberger après, coûte très cher. On ferait mieux de les accompagner pour qu’ils retrouvent la voie vers une autonomie financière », détaille Alain Gaulon. Secrétaire confédérale de la CGT chargée du logement, Véronique Martin s’indigne, elle, de l’immobilisme assumé de l’exécutif sur ce dossier, alors que des solutions existent. « Il n’y a jamais eu autant de logements vides en France, 3,1 millions en 2020 selon l’Insee, et le gouvernement ne fait rien. Il n’y a aucune politique de réquisition, les taxes sur la vacance ne sont pas dissuasives, et l’encadrement des loyers est beaucoup trop faible et limité géographiquement. » Résultat, l’écart se creuse d’année en année entre des super-propriétaires de plus en plus riches et des classes populaires écrasées par le coût du logement et de l’énergie.

     

    Chèque énergie et bouclier tarifaire, pas suffisant pour les ménages

    Le coup de pouce au chèque énergie et le bouclier tarifaire sur le gaz protégeront-il suffisamment les plus modestes ? Les militants signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s en doutent. « Ce sont des mesures insuffisantes pour les ménages, dont les conséquences financières vont par ailleurs retomber sur les bailleurs et les collectivités locales », analyse Alain Gaulon, de la CNL. « Ces petites aides sont toujours bonnes à prendre. Mais on ne fait que réparer le fait d’avoir livré le secteur de l’énergie au marché. La vraie solution, c’est qu’il revienne dans le giron du public, comme d’ailleurs le logement », suggère Véronique Martin, de la CGT. Jeudi après-midi, les militants apprenaient que leur manifestation de samedi était interdite par la préfecture de police, au motif que le trajet prévu empruntait « des rues commerçantes, étroites et touristiques ». « Cela fait deux fois en quelques semaines que la préfecture nous interdit de nous mobiliser, après le campement des mal-logés place de la Bastille. On avait fait casser cet arrêté, on espère faire de même avec cette interdiction », confie Jean-Baptiste Eyraud. Un référé-liberté doit être examiné sur le sujet ce vendredi 25 mars. 

    Logementdroit au logement DALspéculation immobilièremal-logés
    Valeurs Actuelles

    Immigration : plus d’un million de premiers titres de séjour octroyés durant le mandat de Macron

    Exactement 1 278 374. C’est le nombre de nouveaux titres de séjours attribués de 2017 à 2021, selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie – qui s’est appuyé sur des chiffres du ministère de l’Intérieur. Et il s’agirait d’un record. Cette période coïncide avec le mandat d’Emmanuel Macron, qui a octroyé bien plus de nouveaux titres de séjours à des immigrés non-européens que ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy. L’Observatoire parle même d’une « hausse sans précédent des titres de séjour octroyés » sous le mandat de Macron.

    « Un léger reflux » lié au Covid-19

    En moyenne, 255 675 nouveaux titres de séjour ont été attribués chaque année entre 2017 et 2021. C’est 17,5 % de plus que le quinquennat de François Hollande, qui comptait 217 463 premiers titres de séjours donnés à des ressortissants non-européens. L’écart se creuse davantage avec le quinquennat de Nicolas Sarkozy (+35,5 %) lors duquel seulement 188 820 nouveaux titres de séjour ont été donnés. « L’immigration accélère encore son rythme sous Macron », a ainsi constaté l’Observatoire. Et ce, même si l’organisme public français de statistique a observé « un léger reflux » des délivrances de visa durant l’année 2020, lorsque la France était sous cloche à cause de la crise du Covid-19.

    Les Afghans parmi les premiers demandeurs

    Concernant les demandeurs d’asile, la France aurait reçu de nombreuses demandes de la part de ressortissants afghans (avec une augmentation de 62 % par rapport à 2020). Pour rappel, des milliers d’Afghans ont quitté leur pays après que les talibans se soient emparés de Kaboul le 15 août 2021. La France recevrait également des demandes de ressortissants venant de Côte d’Ivoire, du Bangladesh, de Guinée ou encore de Turquie.

    30 000 clandestins régularisés chaque année

    Les chiffres du ministère de l’Intérieur concernant l’immigration illégale sont aussi en hausse lors du quinquennat Macron. L’Observatoire de l’immigration et de la démographie a relevé 24 000 éloignements en moyenne contre 28 000 sous la présidence Hollande. De plus, 30 000 clandestins seraient régularisés chaque année selon l’étude. Enfin, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie a rappelé certaines données fournies par l’INSEE, relatant que les naissances issues d’un ou des deux parents étrangers ont augmenté de 16 %.

    🔍SPÉCIAL : BILAN MIGRATOIRE du quinquennat MACRON.

    📊RECORD : 1 278 374 nouveaux 1ers titres de séjour attribués en 2017-2021 aux ressortissants non-européens. Source : @Interieur_Gouv.

    ▶️Détail complet sur notre site : https://t.co/pCqCpkAG8f

    📢Faites-le savoir : PARTAGEZ ! pic.twitter.com/XaEG2dcsMo

    — Observatoire de l’immigration et de la démographie (@ObservatoireID) March 16, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Après le festival d'Angoulême, une pluie de Covid chez les participants

    Aurélia Vertaldi

    Denis Bajram, Jean-David Morvan... Plusieurs auteurs qui avaient fait le déplacement en Charente la semaine dernière alertent sur leur contamination.

    Alerte rouge sur les réseaux sociaux depuis la clôture du festival de la bande dessinée d'Angoulême. De nombreux auteurs et participants présents à la 49e édition de la manifestation ont contracté le covid, relate La Charente libre . Afin de prévenir les personnes croisées pendant l'événement et de les inciter à se faire tester, bon nombre d'entre eux ont communiqué via Twitter ou Facebook.

    À lire aussiFestival d'Angoulême: un Grand Prix surprenant, de belles expositions et un concert de dessins en hommage à l'Ukraine

    Vétéran de la BD franco-belge, créateur et dessinateur de la série d'anticipation Universal War One et plus récemment de Goldorak , Denis Bajram compte parmi les malchanceux. « Nous y avions échappé jusqu'à maintenant mais il nous a rattrapés au festival d'Angoulême : Valérie et moi venons de nous faire tester positifs au Covid-19, explique-t-il sur Facebook. Heureusement, nous n'avons que de faibles symptômes. Nous invitons donc toutes les personnes qui ont parlé avec nous au festival à aller se faire tester à leur tour. Bonne chance à tous. »

    «Faites gaffe à vous»

    Denis Bajram est loin d'être le seul. Audrey Odori a prévenu ses «potos» sur Twitter dès mardi que son premier test était positif. La jeune graphiste, dont c'était la grande première à Angoulême, raconte ensuite quelles difficultés elle a rencontrées dans son parcours de soins, bien qu'elle souffre d'une maladie auto-immune. Le scénariste Jean-David Morvan, auréolé cette année avec Madeleine Riffaud du prix Goscinny pour l'excellent Madeleine Résistante  complète la liste : « En tout cas moi je reviens positif (de ce matin et sans vrai symptôme pour le moment), faites gaffe à vous. »

    Parmi les autres personnes contaminées, Jean-Pierre Mercier. «Alerte à toutes les voitures : je suis positif au COVID. Je répète : je suis positif au COVID, explique l'expert auprès de la Cité de la Bd d'Angoulême. Tous les ceusses que j'ai croisé ces derniers jours, faisez attention à vous, testez-vous, soignez-vous...»

    Sans oublier notre confrère de Libération Marius Chapuis...

    D'aucuns y ont néanmoins réchappé, comme l'auteur James van Ottoprod, pas peu fier d'avoir été plus raisonnable que ses confrères: «J'avais peut-être l'air con à Angoulême à me balader avec mon masque dans les lieux clos, mais au moins je n'ai pas ramené le Covid dans mes bagages, contrairement à nombre de collègues.»

    Le festival, qui s'est déroulé du 17 au 20 mars, comptait parmi les premières grandes manifestations françaises se déroulant après la levée quasi totale des mesures sanitaires par le gouvernement. Il avait, de ce fait, valeur de test. Mais rien n'indique aujourd'hui encore qu'il se soit transformé en cluster, comme on a pu en connaître au début de l'épidémie de covid en 2020. L'organisation du FIBD relativise avec un optimisme prudent. «Les cas augmentent globalement en France, estime Franck Bondoux le directeur délégué, et nous ne disposons pas de statistiques révélant une hausse significative de cas en Charente.» Il estime que toutes les garanties étaient offertes par l'organisation. «Nous avons suivi les consignes gouvernementales et fait des aménagements en espaçant les stands et élargissant les allées dans les bulles, en ayant facilité l'accès pour les auteurs étrangers aux tests PCR et nous nous sommes régulièrement fait tester... Mais nous ne pouvons pas être plus royalistes que le roi.» Ce qui est certain, c'est que la découverte de ces cas entache un peu le plaisir des retrouvailles après l'édition annulée de 2020 et celle tronquée de 2021.

    Angoulême 2022: un palmarès élitiste qui couronne des œuvres belles et exigeantes

    La 49e édition du festival de bande dessinée a dévoilé son palmarès. Un cru toujours aussi pointu, qui ne reflète hélas plus vraiment l'éclectisme d'un genre populaire.

    La politique est-elle un sujet de bande dessinée comme les autres ?

    Albums engagés, coulisses de campagnes... Le nombre d'albums parus ou à paraître autour de l'élection présidentielle interroge sur un genre qui prend de l'ampleur.

    Le Monde

    Podcast. Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération (2/5)

    Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Deuxième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’alimentation.

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher. Il a installé son exploitation bio sur une petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre. Avec son équipe, ils creusent leur propre sillon.

    La journaliste Judith Chetrit est allée à leur rencontre pour ce deuxième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chétrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Joséfa Lopez

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    New York Times - World

    Taliban Renege on Promise to Open Afghan Girls’ Schools

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    The schools were supposed to reopen this week, and the reversal could threaten aid because international officials had made girls’ education a condition for greater assistance.

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    By Safiullah Padshah and Christina Goldbaum

    KABUL, Afghanistan — The Taliban on Wednesday abruptly reversed their decision to allow girls’ high schools to reopen this week, saying that they would remain closed until officials draw up a plan for them to reopen in accordance with Islamic law.

    The move is likely to deal a significant blow to the credibility the Taliban had been trying to build with international donors in recent months. And it could threaten the billions of dollars of humanitarian aid that have helped keep millions of Afghans from famine as the country grapples with a devastating economic collapse.

    The news was crushing to the over one million high school-aged girls who had been raised in an era of opportunity for women before the Taliban seized power in August last year — and who had woken up thrilled to be returning to classes on Wednesday.

    One 12th-grade student in Kabul said the decision had stamped out her last bit of hope that she could achieve her dream of becoming a lawyer.

    “Education was the only way to give us some hope in these times of despair, and it was the only right we hoped for, and it has been taken away,” the student, Zahra Rohani, 15, said.

    On Monday, the Ministry of Education had announced that all schools, including girls’ high schools, would reopen on Wednesday at the start of the spring semester. The following day, a Ministry of Education spokesman released a video congratulating all students on the return to class.

    Across the capital, Kabul, many girls had arrived at high schools on Wednesday morning excited to return to the campuses, and some schools did open, at least briefly. But as news spread that the Taliban had reversed their decision, many left in tears.

    Mehrin Ekhtiari, a 15-year-old student in 10th grade, said she and her classmates were shocked when a teacher announced the news to the classroom on Wednesday morning.

    “My hope was revived after eight months of waiting,” she said, adding later that the announcement had “dashed all my dreams.”

    In recent months, the international community has made girls’ education a central condition of foreign aid and any future recognition of the Taliban. Under the Taliban’s first rule, from 1996 to 2001, the group barred women and girls from school and most employment.

    Reporting From Afghanistan

    Aziz-ur-Rahman Rayan, a spokesman for the Ministry of Education, said in a phone interview that Taliban officials had decided on Tuesday not to allow girls above the sixth grade to return to school yet. He attributed the decision to a lack of a religious uniform for girls and the lack of female teachers for girls, among other issues.

    At an hourslong news conference at the Ministry of Education on Wednesday morning to note the start of the spring semester, Taliban officials did not mention the last-minute reversal and did not take questions from journalists present about girls’ high schools.

    Many principals and teachers said they only received the new instructions from the ministry after students had already arrived for classes Wednesday.

    The move came a little more than a week before a pledging conference where the United Nations had hoped donor countries would commit millions of dollars in badly needed aid, as Afghanistan grapples with an economic collapse that has left over half of the population without sufficient food to eat. It is unclear whether donors will be willing to contribute following the Taliban’s abrupt reversal on the key commitment of girl’s education.

    “It creates a lot of challenges in terms of how is the world going to engage with them and try to stop Afghans from starving when there’s no space to negotiate and convince the Taliban to shave off even the sharpest edges of their rights abuses,” said Heather Barr, the associate director of women’s rights at Human Rights Watch.

    The United Nations and the United States condemned the decision on Wednesday.

    “I’m deeply troubled by multiple reports that the Taliban are not allowing girls above grade 6 to return to school,” tweeted Ian McCary, the chief of mission for U.S. Embassy Kabul, currently operating out of Doha, Qatar. “This is very disappointing & contradicts many Taliban assurances & statements.”

    Many Afghan girls had waited for months to hear whether they would be allowed to return to school, after the Taliban seized control of the country. When schools reopened in September for grades seven through 12, Taliban officials told only male students to report for their studies, saying that girls would be allowed to return after security improved and enough female teachers could be found to keep classes fully segregated by sex.

    Later, Taliban officials insisted that Afghan girls and women would be able to go back to school in March, and many Western officials seized on that promise as a deadline that would have repercussions for the Taliban’s efforts to eventually secure international recognition and the lifting of at least some sanctions.

    In recent months, the Taliban had also come under mounting pressure to permit girls to attend high school from international donors, aid from which has helped keep Afghanistan from plunging further into a humanitarian catastrophe set off by the collapse of the former government and Western sanctions that crippled the country’s banking system.

    At one girls’ private high school in Kabul, more female students had arrived for classes Wednesday morning compared to previous years, the school’s principal said in an interview. But the excitement that had filled the hallways early was soon replaced with a sense of devastating disappointment when they learned that the school would have to close.

    “They came to my office, crying,” said the principal, who requested to remain anonymous for fear of Taliban retribution.

    The decision “doesn’t make sense at all, and it has no logic,” the principal added, noting that the new government has had over seven months to design a new uniform and address the teacher shortage.

    But even as girls’ high schools sent students away in Kabul, they were able to return to classes for the start of the spring semester in at least two northern cities, Kunduz and Mazar-i-Sharif, according to teachers and education officials there.

    That geographic discrepancy is indicative of the new government’s largely erratic policymaking and its struggle to adopt a uniform, nationwide approach to key issues.

    As an insurgency over the past two decades, the Taliban operated on a decentralized basis with local leaders empowered to make independent decisions in their provinces. Since seizing power, the Taliban have been reckoning with the need for consistent policies while struggling to tread a delicate line that satisfies their more moderate members, their hard-line base and the international community.

    For months, Taliban delegations have been meeting with E.U., U.N. and American officials, appealing for funding and recognition. So far, no country has recognized the Taliban’s government, and many donors remain skeptical of its promises to meet human rights obligations.

    The sudden reversal on the girls’ secondary schools seemed to validate existing concerns among Western donors that, despite assurances, they are dealing with much the same Taliban as the 1990s.

    It is also the latest sign that increasingly the group’s ideological views are taking precedence over international engagement, according to Ibraheem Bahiss, an International Crisis Group consultant.

    “The Taliban have been solidifying their position and becoming hard-line on a lot of issues,” Mr. Bahiss said.

    In recent months, the new government has issued restrictions on local media and cracked down on peaceful protests. Taliban officials have also issued new restrictions on women, including a ban on traveling farther than 45 miles in a taxi unless they are accompanied by a male chaperone.

    If the Taliban continue to restrict women’s movement, the policies could effectively confine women to their homes, advocates say — a move reminiscent of the group’s repressive rule in the 1990s.

    “You can’t exercise your other rights if you can’t leave your house to attend your job or attend education classes,” Ms. Barr said. “It’s a really alarming sign of what may be to come, it’s likely to herald further crackdowns on women.”

    Safiullah Padshah reported from Kabul and Christina Goldbaum from Dubai. Najim Rahim contributed reporting from Houston and Sharif Hassan contributed reporting from Mexico City.

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    Le Monde

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    Depuis le 24 février, date de l’invasion de l’armée russe en Ukraine, nous avons reçu près de 80 000 questions et commentaires, soit environ 2 600 par jour, qui ne pourront pas tous être publiés.

    « Pourquoi vous ne passez pas ma question ? », « je tente ma chance pour la énième fois… », « je suis censuré », « vous publiez toujours les mêmes ! », etc. A chaque fois que Le Monde couvre un événement en direct, permettant à ses lecteurs de poser des questions en temps réel, nous recevons un certain nombre de contributions de ce genre, plus ou moins cordiales. Le suivi en direct de la guerre en Ukraine, ininterrompu depuis la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février, n’échappe pas à cette règle.

    le live du jour sur la guerre en Ukraine

    Depuis plus de dix ans, Le Monde couvre des événements en direct en étant guidé par trois grands principes : la rigueur, la réactivité et l’interactivité. Comme pour tous les contenus que nous publions, nous avons toujours eu à cœur de placer la précision et la clarté des informations avant la rapidité. Si cette dernière reste logiquement un élément indispensable lors de la couverture en temps réel d’un événement, nous préférerons toujours arriver un peu plus tardivement que nos confrères mais avec des informations fiables et certifiées. Règle qui s’est imposée comme particulièrement incontournable lorsque l’actualité (et nos « lives » avec) concernait en particulier des attentats terroristes.

    Cette prudence peut parfois générer de la frustration ou de l’impatience, mais, dans la plupart des cas, si une information que vous avez lue ailleurs n’est pas publiée dans notre direct, c’est parce que nous n’avons pas (ou pas encore) été en mesure de la vérifier ou de comprendre toute sa portée. Il se peut aussi que la réponse ait déjà été donnée quelques heures auparavant (n’hésitez pas à remonter le fil du direct avant de poser votre question) ou qu’elle soit disponible ailleurs sur notre site, dans un des nombreux articles que nous publions tous les jours sur la guerre en Ukraine.

    Nous avons également parfois des contraintes purement pratiques et humaines quand, à certaines heures du jour et surtout de la nuit, les effectifs sont plus réduits et ne permettent pas de surveiller l’actualité et de répondre aux questions autant que nous le souhaiterions.

    Guerre en Ukraine : dans les coulisses du live du « Monde »

    Quoi qu’il en soit, nous nous efforçons de toujours maintenir cette interactivité et ce lien avec les lecteurs, auquel nous sommes attachés ; la quasi-totalité des questions sont bien lues, mis à part dans les pics d’actualité très intenses où le flot des contributions est si important qu’il devient impossible à suivre. Depuis le 24 février, nous avons reçu un total de près de 80 000 questions et commentaires, soit une moyenne de 2 600 par jour environ.

    Nous avons pu constater, lors des lives quotidiens au début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020, à quel point il était essentiel d’offrir un lieu d’échange et de réponses pour des citoyens inquiets ou perdus dans des règles sanitaires qui évoluaient chaque semaine.

    « Nous avons été une quinzaine de journalistes à nous relayer sur ces 83 jours de “live” du “Monde” »

    L’attention que nous portons aux contributions vaut aussi, hélas, pour les quelques commentaires désagréables que nous recevons de temps en temps, au ton réprobateur, moqueur ou parfois à la limite de l’insulte, et qui, à force, peuvent peser sur la sérénité du travail des journalistes qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour vous informer en direct.

    C’est d’ailleurs l’occasion de préciser que ces journalistes ne sont pas des spécialistes de la guerre, de l’Ukraine ou de la Russie mais des journalistes généralistes, dont le premier domaine de compétence est le traitement de l’actualité en temps réel, dans le respect des règles de rigueur évoquées ci-dessus. Or, plus la guerre dure, plus certaines des questions reçues sont extrêmement précises, voire pointues, et nous ne sommes pas toujours en mesure d’y répondre dans l’immédiat. C’est pourquoi nous organisons, aussi souvent que possible, des tchats avec des spécialistes, qu’il s’agisse d’intervenants extérieurs (comme cet échange avec Michel Goya, historien et ancien militaire) ou de journalistes de notre rédaction (mardi, trois d’entre eux ont répondu à vos questions sur les conséquences économiques de la guerre). Nous transmettons aussi régulièrement les questions les plus fréquentes aux services spécialisés de la rédaction pour ensuite composer et mettre à jour des articles réunissant les réponses à vos principales interrogations.

    Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentes

    Enfin, certaines des questions reçues relèvent quasiment de la prédiction ou de la divination ; vous êtes nombreux à vouloir connaître le futur et savoir la fin de l’histoire (et c’est compréhensible). « Que se passerait-il si… ? », « comment telle situation va-t-elle évoluer ? », « que pense tel dirigeant ? », etc. Or c’est un exercice très délicat, voire impossible, pour un journaliste que de se prêter à l’actualité-fiction, sur la base d’hypothèses. Dans une situation comme celle-ci, où la guerre se joue aussi sur le terrain de l’information et de l’influence, il nous semble plus que jamais crucial de nous limiter autant que possible aux faits réels et avérés.

    • Une quinzaine de rédacteurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ;
    • 6 rédacteurs en chef adjoints ;
    • 12 correcteurs pour relire le live ainsi que les articles du « desk » (lire notre article sur ce sujet) ;
    • 6 « home editors » (HE) pour actualiser en permanence la page d’accueil du Monde ;
    • 3 « social media editors » (SME) pour faire vivre Le Monde sur les réseaux sociaux ;
    • 2 iconographes pour faire le lien avec les photographes mobilisés et poster les dernières images du terrain ;
    • 6 journalistes du service Infographie (4 cartographes et 2 chercheurs), afin de produire des cartes de situation, postées chaque jour dans le live.

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    La “Journée de lutte contre l’islamophobie” votée à l’ONU fait débat

    Le 15 mars, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la création, à cette date, d’une « Journée de lutte contre l’islamophobie ». La résolution défend « la promotion d’une culture de la tolérance et de la paix », mais certaines personnes s’inquiètent des réalités qui peuvent s’abriter derrière ce terme, rapporte La Croix mercredi 23 mars.. D’autant plus que la genèse du projet n’est pas anodine. Celui-ci a en effet été porté par le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

    Pas de référence à la liberté de croire

    Or, le pays a longtemps lutté pour que les attaques et la « diffamation » envers sa religion d’Etat soient fermement condamnées. En son sein, le blasphème est d’ailleurs passible de la peine de mort. Certains observateurs redoutent donc que derrière la création d’une journée contre l’islamophobie se cache une volonté de censurer le débat. Pour Paul Rollier, anthropologue spécialiste du Pakistan cité par La Croix, les pays de l’OCI « continuent à promouvoir leur positionnement, mais en parlant désormais de “droits de l’homme” et de “protection contre les incitations à la haine” ».

    La France s’est rangée au consensus qui a permis l’adoption de la résolution, tout en pointant la dangerosité du terme « islamophobie ». « Cette formule laisse penser que c’est la religion qui est protégée en tant que telle, et non les croyants. Elle segmente la lutte contre l’intolérance religieuse, en ne sélectionnant qu’une religion à l’exclusion des autres, sans référence à la liberté de croire ou de ne pas croire », a déclaré le représentant de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Des propos qui font écho au débat qui existe en France sur l’utilisation du terme « islamophobie » pour faire taire toute critique de l’islam.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Réfugiés : en France, les uns arrivent, les autres sont expulsés !

    Actu

    En Essonne, 49 jeunes migrants risquent d’être remis à la rue sans solution d’ici vendredi. Ils dénoncent une mesure visant à faire de la place aux réfugiés ukrainiens.

    Loan Nguyen

    « On doit être sortis sous quarante-huit heures, sinon la police va nous expulser », s’insurge Sekou Keita (*), 15 ans, visiblement paniqué. Ce mineur, venu seul de Guinée, a passé environ trois semaines à la rue avant que la préfecture de l’Essonne ne lui accorde, mi-janvier, une mise à l’abri en hôtel, à Ormoy. Les services de l’État s’apprêtent à le remettre à la rue, sans solution de relogement, comme 48 autres jeunes, une semaine avant la fin de la trêve hivernale...

    « C’est d’une brutalité sans nom »

    « Ils nous ont dit que, si on voulait rester, il fallait faire une demande d’asile », explique le jeune homme, courrier officiel à l’appui. Sauf qu’une telle procédure signifierait abandonner leur recours pour être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. En effet, les jeunes hébergés dans cet hôtel ont tous vu leur minorité contestée par la Croix-Rouge, prestataire de service pour le département de Paris. Une décision malheureusement courante, donnant lieu de la part des demandeurs à un recours devant le juge des enfants, qui doit prochainement se prononcer sur leur situation administrative.

    Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

    « On ne voit pas bien sur quelle base légale la préfecture s’appuie. C’est d’une brutalité sans nom », dénonce Pierre Mathurin, coordinateur parisien de l’association Utopia56, qui aide les personnes exilées lors de maraudes. Pour les jeunes comme pour l’association qui les accompagne, la nécessité de mettre à l’abri les milliers d’Ukrainiens arrivant en France ne serait pas étrangère à l’empressement des services de l’État à faire sortir ces mineurs de leur hébergement. « C’est à partir du moment où des Ukrainiens ont commencé à venir à l’hôtel qu’ils ont poussé pour qu’on sorte », affirme Sekou Keita. « Le directeur (de Grandissons ensemble, la structure qui héberge les mineurs, mais aussi des demandeurs d’asile – NDLR) nous a dit que l’hôtel allait fermer, mais les Ukrainiens et les familles qui sont là, on ne leur demande pas de sortir à eux ! » souligne-t-il.

    Faire de la place aux Ukrainiens

    Si la préfecture de l’Essonne nie les expulser pour faire de la place aux Ukrainiens, sur le terrain le doute subsiste. « On voit bien depuis quelques semaines, depuis que les premiers Ukrainiens ont commencé à arriver en France, qu’on leur donne la priorité. Par exemple, on a été très surpris de n’avoir aucune mise à l’abri depuis deux semaines des demandeurs d’asile afghans, dont le campement déborde à Pantin », regrette Pierre Mathurin.

    Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

    Du côté de la préfecture de l’Essonne, on explique que le recours des jeunes devant le juge des enfants n’étant pas suspensif, « (ces) personnes sont donc considérées comme majeures et relèvent du droit commun ». « Elles se trouvent par conséquent en situation irrégulière sur le territoire national, et ne peuvent donc plus être prises en charge dans ces sites temporaires. Elles peuvent solliciter l’hébergement de droit commun (115) ». En attendant, les jeunes attendent la peur au ventre que la police les sortent de leur chambre d’hôtel, mais refusent d’évacuer les lieux.

    (*) Le prénom et le nom ont été modifiés.

    migrantsUkraineGuerre en Ukrainemineurs étrangers migrants
    Le Figaro

    Notre critique de La chronique des Bridgerton saison 2: après la sensualité le refoulement sur Netflix

    Constance Jamet

    CRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?

    Après avoir sauvé le Noël confiné d’une partie de la planète en décembre 2020, La Chronique des Bridgerton, l’adaptation fleur bleue, digne des idylles Harlequin, des romans de Julia Quinn revient. Exit Daphné, naïve débutante du Londres de la Régence qui découvrait la flamme du désir dans les bras du beau duc de Hastings, la série produite par Shonda Rhimes braque les projecteurs sur son frère aîné et chef de clan: le vicomte Anthony Bridgerton.

    À lire aussiLa chronique des Bridgerton: Netflix trouve la synthèse parfaite entre Gossip Girl et Jane Austen

    Cet ancien débauché désire rentrer dans le rang et marcher jusqu’à l’autel après avoir eu le cœur brisé par sa maîtresse, chanteuse d’opéra. Qui donc pourrait satisfaire celui qui recherche la perfection? Anthony (Jonathan Bailey) jette son dévolu sur Edwina Sharma, revenue des Indes, soutenue par une reine Charlotte plus entremetteuse et détective que jamais quant à l’identité de la colportrice de potins Lady Whistledown. La jeune femme est sous le charme de ce bon parti. Pas sa sœur, qui veille sur elle comme un cerbère. Kate (Simone Ashley, Sex Education) sait qu’Anthony recherche un mariage de raison et non d’amour. À force de se provoquer, ces deux esprits bornés prêts à tout sacrifier pour le bonheur des leurs et leurs responsabilités se retrouvent pris au piège d’un épineux triangle amoureux.

    Au cœur du trauma familial

    «La saison précédente était l’éveil à la sexualité de Daphné, celle-ci dépeint l’effondrement émotionnel du vicomte», décrypte pour Le Figaro le créateur Chris Van Dusen. Fini la sensualité qui sous-tendait les tribulations de sa sœur. Phoebe Dynevor fait quelques apparitions, mais, comme annoncé, son époux de fiction, le sexy Regé-Jean Page, a déserté le feuilleton. Les scènes de sexe se comptent sur quelques doigts d’une main au profit d’une introspection psychologique et d’une réflexion sur le refoulement. «Il était temps que La Chronique des Bridgerton aborde le trauma de cette fratrie: la mort prématurée de leur père. Aucun des frères Bridgerton ne se l’avoue. Chacun est à la dérive et personne n’arrive à trouver sa place dans la société et sa définition de la masculinité», souligne Luke Thompson, qui incarne le cadet et artiste dandy Benedict Bridgerton.

    À lire aussiPhoebe Dynevor: «Dans cette nouvelle saison de La Chronique des Bridgerton, la pression n’est plus sur moi»

    Cette structure plus austère en désarçonnera certains, surtout que Chris Van Dusen tire un peu à la ligne, même s’il se rattrape sur la traque de Lady Whistledown et les machinations de Lady Portia Featherington. Les fastueuses scènes de bal, les costumes fuchsia et anachroniques demeurent. De même que le parti pris de dépeindre un Londres cosmopolite et multiethnique, à l’image des Sharma, qui parlent hindi.«Je n’ai jamais voulu faire un drame historique, ce dont je rêvais, c’est une série moderne dans laquelle tout le monde se voit représenté», se défend Chris Van Dusen. Son pastiche des romances austeniennes, qui s’autorise de délicieux clins d’œil au mythique Orgueil et préjugés de la BBC, avec Colin Firth, reste un bonbon acidulé, frivole et excessif. Ce qu’il nous faut pour traverser ce lourd printemps.

    L'actrice Chulpan Khamatova quitte la Russie et dénonce la guerre en Ukraine

    Dans une interview diffusée sur YouTube dimanche, l'artiste russe a annoncé s'être réfugiée en Lettonie: «Je ne suis pas capable d'ignorer ce que je vois de mes propres yeux».

    Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran

    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

    Mort de Pierre Papadiamandis, le compositeur fétiche d'Eddy Mitchell

    DISPARITION- Le pianiste français est décédé mardi à l'âge de 85 ans a annoncé son entourage.

    Le Monde

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    « Le Monde Campus » propose un nouveau podcast pour faire découvrir des initiatives menées par des jeunes dans toute la France.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition de « Nos futurs, la parole à la relève », le nouveau podcast du « Monde Campus ». Actions pour le climat, préservation de notre alimentation, éducation aux médias, lutte contre le cyberharcèlement, engagement politique… pendant cinq épisodes, partez à la rencontre de jeunes qui s’engagent sur le terrain pour faire bouger les lignes et construire le monde de demain. Un podcast réalisé en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes et diffusé du 23 au 27 mars sur Lemonde.fr et les plates-formes d’écoute.

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Mercredi 23 mars

    Climat : ils ne marcheront plus à petits pas

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité. Rencontre avec les bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie.

    Jeudi 24 mars

    Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher, que nous sommes allés rencontrer. Il a installé son exploitation bio sur petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre.

    Vendredi 25 mars

    Médias : apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame-de-Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et de sortir de leur bulle. Reportage en classe, lors de la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves.

    Samedi 26 mars

    Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

    Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Reportage sur l’île de Ré auprès de Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha, qui interviennent dans un collège pour faire de la prévention auprès des jeunes.

    Dimanche 27 mars

    Politique : l’engagement des jeunes, autrement

    Se rendre aux urnes ne les intéresse plus. Voter, pour quoi faire ? Pourtant impliqués dans les grands débats de société, les jeunes se détournent de la politique. Pour faire entendre leurs voix, ils trouvent d’autres chemins d’expression. L’engagement associatif, les manifestations, les débats sur les réseaux sociaux. De ce constat est né, en 2014, Allons enfants. Un parti politique composé de jeunes de 18 à 29 ans avec pour objectif de donner une image nouvelle à la politique et de rajeunir les élus. Rencontre avec deux candidats – Aya Salama, 18 ans, lycéenne à La Roche-sur-Yon et la plus jeune candidate du parti, et Sébastien Allix, 27 ans, président d’une association à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    L'Humanité

    L’optimisme français masque-t-il la réalité du Covid ?

    Actu

    Avec l’émergence du variant BA-2, très contagieux, l’Organisation mondiale de la santé et certains épidémiologistes s’interrogent sur la pertinence de la levée des restrictions sanitaires. Le gouvernement, pour sa part, se veut rassurant.

    Nadège Dubessay

    L’accalmie aura été de courte durée. Le nombre de nouveaux cas positifs au Covid est reparti à la hausse. Plus de 180 000 ont été comptabilisés le 22 mars (contre 116 000 sept jours plus tôt). Le taux d’incidence est en hausse de 36 %, avec 928 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de patients à l’hôpital ne baisse plus. Le 22 mars, les hôpitaux accueillaient 20 742 malades du Covid, contre 20 919 patients le 15 mars.

    1 604 patients en soins critiques

    Dans le même temps, le nombre de malades en soins critiques continue de décroître, avec 1 604 patients le 22 mars, contre 1 783 une semaine auparavant. Lors d’une conférence de presse organisée le 22 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que plusieurs pays européens, dont la France, ­l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, avaient levé trop « brutalement » leurs mesures anti-Covid et faisaient ainsi face à une remontée des cas, d’autant que le variant BA-2 se révèle extrêmement contagieux.

    Une potentielle « nouvelle vague à l’hôpital »

    Selon Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, ce nouveau variant « circule de plus en plus ». Sur RMC, il alertait : « À chaque fois, on a un variant encore plus contagieux », s’inquiétant d’une potentielle « nouvelle vague à l’hôpital ». Alors que 5 millions de personnes vaccinées n’ont pas reçu la troisième dose de rappel, il précisait : « Si on n’a fait que les deux injections l’année dernière, on a quand même un risque de faire une forme sévère avec ce variant aussi. »

    Une décrue espérée en avril

    Côté gouvernement, on tente de se dédouaner et de justifier la levée des restrictions sanitaires. « BA-2, comme Omicron, parce qu’il est très contagieux, déjoue partiellement les mesures classiques de freinage. Dans ce cas, il n’y a pas lieu d’imposer à toute la population française des restrictions vécues par beaucoup comme excessives au regard de la dangerosité actuelle », a expliqué Olivier Véran. Le ministre de la Santé se veut rassurant : « On s’attend à voir monter les contaminations jusqu’à fin mars, avant une décrue en avril. Il n’y a pas de signal inquiétant en réanimation », a-t-il assuré.

    Un optimisme pas forcément partagé par tous. Même si le masque n’est plus obligatoire depuis le 14 mars, des professionnels de la santé ont lancé le hashtag #JeGardeLeMasque sur les réseaux sociaux. L’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, souligne que ne pas le porter, c’est « s’exposer à une contamination plus grande avec une forte charge virale infectante et donc une forme plus grave de la maladie ». Il déplore qu’aujourd’hui « les personnes les plus vulnérables se retrouvent un peu démunies et laissées seules à devoir éviter les complications graves d’infections ou de réinfections à venir ».

    « Les Français auront les vagues qu’ils méritent », a lâché sur BFMTV, lassé, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon, à Paris. Hans Kluge, le directeur de l’OMS pour l’Europe, s’est dit « vigilant » sur la situation épidémique actuelle, tout en affirmant rester « optimiste ». Un optimisme que chacun espère pouvoir partager, enfin.

    coronavirus covid-19
    BBC

    SANS TITRE

    US President Joe Biden will on Friday travel to a town near the Polish-Ukrainian border on the final leg of his four-day Europe trip.

    Air Force One will land in the Polish town of Rzeszow, a few kilometres from the Ukraine border.

    During his visit, Mr Biden is expected to meet members of the US 82nd Airborne Division, part of NATO's increasingly muscular deployment to its eastern flank.

    He will also receive a briefing on the dire humanitarian situation in Ukraine. More than two million refugees have fled to Poland - the capital Warsaw hosts around 300,000 of them.

    Mr Biden will meet Polish President Andrzej Duda to thank the country for their humanitarian efforts.

    The US President's trip comes as the West faces urgent questions about what more it will do to help Ukrainians still in the country withstanding Russian onslaught.

    Annabelle Liang

    BBC News, Business reporter

    Russia could accept Bitcoin from some countries as payment for oil and gas, according to a high-ranking official.

    Pavel Zavalny said "friendly" countries may also be allowed to pay in their local currencies.

    Zavalny, who heads Russia's State Duma committee on energy, named China and Turkey as among the countries which were "not involved in sanctions pressure".

    Earlier this week, Russian President Vladimir Putin said that he wanted "unfriendly" countries to buy its gas with roubles.

    The move is understood to be aimed at boosting the Russian currency, which has lost over 20% in value this year. Russia is the world's biggest exporter of natural gas and the second largest supplier of oil.

    Read more here.

    Russian missiles are suffering a failure rate as high as 60%, multiple unnamed US officials have claimed in a Reuters report.

    The failures could be caused by anything, from inability to launch to failing to explode on impact.

    The reported rate, which has not been verified elsewhere, could explain Russia's struggle to maintain momentum in the month-long invasion.

    According to the US, Russia has launched at least 1,100 missiles since the war began. They have not said how many hit their targets and whether they successfully detonated.

    Russia did not respond to Reuters' requests for comment.

    The Institute for the Study of War (ISW) says Russian forces have made steady progress in the beseigned southern city of Mariupol, entering the city's central area on 24 March.

    The port city, seen as crucial to Russia's campaign, has been encircled by Russian troops since the start of March.

    As the situation deteriorates in Mariupol, local Ukrainian authorities have left the city to better coordinate regional operations, says the ISW, which is an independent US-based think tank.

    It said Russian forces have also continued shelling Kharkiv and struck a humanitarian aid delivery point, killing six and wounding 15, and secured several minor advances in Donetsk and Luhansk regions.

    But it also noted Ukraine's successful attack on Russian ships at the occupied port of Berdyansk, adding that Ukraine forced Russian troops onto the defensive northwest of the capital Kyiv, and prevented Russia from encircling the Chernihiv region.

    One month into the Ukraine war, the BBC's Jeremy Bowen has returned to Irpin - a city just outside the Kyiv which has become key in the battle for the capital.

    Ukrainian forces say they're pushing back Russian troops there. But as they withdraw, their shelling increases.

    On Thursday Ukrainian military officials said that they managed to destroy a large Russian landing ship called Saratov in the occupied port city of Berdyansk.

    Another ship, the Orsk, was also destroyed and several other ships were damaged, military officials said.

    An earlier briefing from Ukraine's military claimed that Russia remains focused on conquering southern Ukraine, in an effort to create a "land bridge" to the occupied territory of Crimea.

    They are still trying to capture the cities fo Popasna, Rubizhne and Mariupol in the south, but have so far had "no success".

    In Sumy and Kharkiv, the Russians are attacking civilian infrastructure, the report said, adding that some Russian forces are withdrawing after suffering losses as high as 50%.

    The BBC cannot verify these claims for now.

    More from Zelensky's address to European leaders.

    During his speech, Zelensky also went through a detailed rollcall of European Council members, noting their level of support - or lack of it - for Ukraine so far.

    He praised many countries for standing with Ukraine, including Poland, Estonia, the Czech Republic, and Italy.

    "Emmanuel," he said, addressing France's leader Macron by his first name. "I really believe that you will stand for us."

    Addressing Sweden, he made reference to their similar flag colours. "Yellow and blue should always stand together."

    But he also singled out some nations for being late or reluctant to take measures - Germany, Portugal and Ireland - and then lambasted Hungary for its neutral stance.

    "I want to stop here and be honest. Once and for all.You have to decide for yourself who you are with," he said. Hungarian leader Viktor Orban has long been a close ally of Russia's Vladimir Putin.

    Zelensky then called on Hungary to stop hesitating on sanctions and letting weapons through, referring to the famous Shoes on the Danube Bank memorial in Budapest - a monument to the victims of massacres by fascist, pro-Nazi forces in World War Two.

    "Look at those shoes. And you will see how mass killings can happen again in today's world. And that's what Russia is doing today," Zelensky said.

    A few hours ago, Ukraine's leader Volodymyr Zelensky delivered a late-night address to the European Council summit in Brussels.

    He outlined Russia's destruction and damage to his country, and thanked Europe for uniting in their support for Ukraine.

    Then, in his characteristic forthright style, he told European leaders that they had acted too late in stopping Russia.

    "You have applied sanctions. We are grateful. These are powerful steps.

    "But it was a little late... there was a chance," he said, adding that if there had been preventative sanctions perhaps Russia wouldn't have gone to war.

    He also pointed to the Nord Stream 2 gas pipeline, where he suggested if it had been blocked earlier, "Russia would not have created a gas crisis".

    Zelensky then beseeched neighbouring nations to approve Ukraine's request to join the EU. "Here I ask you - do not be late."

    In recent weeks Zelensky has made many speeches to parliaments around the world - and he has not been afraid to chide the West for what he sees as its failure to deliver enough support.Read more here.

    If you're just joining us, welcome. There has been a flurry of diplomatic activity on Thursday as Nato, G7 and EU leaders met in Brussels:

    In Ukraine itself fighting has continued:

    And with that, this is Jude Sheerin and Max Matza signing off from the US. Our colleagues Tessa Wong and Frances Mao in Singapore will continue to bring you the latest developments.

    Ukrainians are being arbitrarily detained and subjected to enforced disappearances in Russian-controlled areas, the United Nations has told the BBC.

    At least 36 cases of civilian detentions were verified by the UN, with families often denied any information about the fate of those being held.

    Ukrainians say they fear an escalating campaign of kidnappings and intimidation, as Russia struggles to assert control over towns it captures.

    Viktoriia Roshchyna, a journalist, was working in occupied areas in the east of the country when she was taken by unidentified men on 15 March.

    Her employer, Hromadske, said she "was probably detained by the FSB", Russia's internal intelligence service, based on witness accounts of her being taken in the city of Berdyansk.

    She was released six days later when a hostage-style video - apparently recorded under duress - began to circulate on pro-Russian Telegram outlets.

    In it Roshchyna said Russia had not taken her captive and thanked Moscow's forces for "saving her life".

    Read more:

    Civilians abducted as Russia tries to assert control

    UK Prime Minister Boris Johnson has told BBC Newsnight that he's not optimistic that Russian President Putin wants peace.

    "I think he's decided to double down and try to Groznify the great cities of Ukraine," he told Newsnight's political editor Nick Watt.

    "Groznify" is a reference to the Chechen city of Grozny, which Russia bombed and besieged in 1999-2000.

    Simon Atkinson

    BBC News, Melbourne

    Australia has sanctioned Belarusian President Alexander Lukashenko and members of his family in response to their role in the war in Ukraine.

    Lukashenko has been added to the list for providing strategic support to Russia and its military.

    His son Viktor Lukashenko and wife Galina Lukashenko are also subject to the sanctions.

    Another 22 Russian “propagandists and disinformation operatives" have been added, including senior figures at media organisations Russia Today, InfoRos and NewsFront.

    “Australia has now sanctioned a total of 32 pro-Kremlin propagandists, reflecting the strategic importance of disinformation in Russia's attempts to legitimise Putin's unprovoked and illegal invasion of Ukraine," said Marise Payne, Australia’s foreign minister.

    "These latest steps, one month into Russia's invasion of Ukraine, continue our focused efforts to ensure that Russia and those who support its illegal, unprovoked invasion of its democratic neighbour, pay a high cost."

    Vladimir Putin, a string of oligarchs and senior Russian politicians have already been sanctioned by Canberra.

    Russia will regret its decision to attack Ukraine, US Under Secretary of Defense for Policy Colin Kahl told reporters in a briefing on Thursday.

    "I think with a high degree of certainty that Russia will emerge from Ukraine weaker than it went into the conflict," he said.

    "Militarily weaker, economically weaker, politically and geopolitically weaker, and more isolated."

    He added that the Russians are running out of precision missiles due to the month-long conflict.

    Kahl also said that a forthcoming US strategy assessment will declare Russia "an acute threat", but added the country does not pose the same long term challenge to the US as China.

    A former UK toy store has reopened as an aid collection centre for those wishing to make donations for people in Ukraine.

    Volunteers from a Polish social club, which started the project, said they've been "humbled" to have already received so many donations at the site in Southampton.

    It is hoped much of the aid - which includes food, children's toys and clothes - will reach people trapped in the besiged southern port city of Mariupol.

    Toby Luckhurst

    BBC News, Krakow

    Some 2.2 million people have now crossed into Poland from Ukraine. With Ukrainian men of military age prevented from leaving, the vast majority of them are women and children - and many are staying in Krakow, Poland's second largest city and the first entry point for many refugees.

    Margriet Helmhout owns a sock factory in the northern Netherlands. She first donated some of her wares to the refugees before deciding to drive down herself to help, volunteering at a kitchen in the square outside Krakow's main station.

    The trestle tables are lined with blue-and-yellow napkins, matching the colours of the Ukrainian flag. Boxes behind the volunteers are packed with plastic carrier bags, sanitary products and writing materials.

    Margriet tells me she quickly realised that the refugees needed more than clothes and food: "We were outside in the square in my car, with a table in front. We only bought drawing things - books, pencils, children's stuff," she said. "Then the women are more happy - the children have something to do."

    Margriet shows me a drawing the children made for her, a sunset with Ukraine scrawled across the top. "It made me cry," she said.

    Gordon Corera

    Security correspondent, BBC News

    The US Department of Justice has charged four Russian government employees with cyber attacks on the global energy sector between 2012-18.

    They are accused of targeting hundreds of companies and organisations in around 135 countries.

    Their activities are said to have caused two separate emergency shutdowns at one facility in Saudi Arabia. The alleged conspirators subsequently attempted to hack the computers of a company that managed similar critical infrastructure entities in the US.

    Some of the individuals are linked by the US indictment to the FSB, Russia’s Security Service.

    Read more about this case.

    Frank Gardner

    BBC Security Correspondent

    One month into this invasion and so far, Ukraine has defied the odds. Outnumbered on almost every metric - in tanks, in troops, in aircraft - Ukraine's forces, reinforced by citizen volunteers, have in many places fought the Russian army to a standstill.

    The tide could still turn against Ukraine. Its forces are running dangerously low on the vital Western-supplied anti-tank and anti-aircraft missiles needed to fend off the advancing Russians.

    Yet despite this, Ukraine's forces are outperforming Russia's in this war, on several levels. This week the Pentagon spokesman John Kirby praised them as defending parts of their country "very smartly, very nimbly, very creatively".

    So what exactly have been the secrets of their success?

    Read more - What Ukraine is getting right

    Bethany Bell

    BBC News, Vienna

    The UN’s nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency (IAEA), says Ukraine has told it that Russian forces are shelling checkpoints in the city of Slavutych.

    The city of around 25,000 residents is where many workers from the Chernobyl nuclear power plant live.

    Chernobyl, the site of the world’s worst nuclear accident in 1986, has been under the control of Russian forces for about a month.

    Ukraine has told the IAEA that the shelling is endangering the homes and families of staff at Chernobyl and preventing the further rotation of personnel to and from the site.

    Rafael Grossi, head of the IAEA, said he was concerned by the development which comes just a few days after staff were allowed to return home after nearly four weeks without a change of shift.

    He said the IAEA would continue to closely monitor the situation.

    Ukrainian forces are striking "high value targets" in Russian-occupied areas of the country, Britain's Ministry of Defence (MoD) says in one of its regular intelligence updates.

    These targets include a landing ship and ammunition depots in the occupied port of Berdyansk, the MoD says.

    The MoD predicts the Ukrainians will continue to target Russian logistics, depriving them of fresh supplies, reducing their ability to mount attacks and "further damage already dwindling morale".

    Valeurs Actuelles

    En Seine Saint-Denis, les habitants redoutent les “nuisances” du projet Grand Paris

    Pas encore commencés, mais déjà critiqués. Les futurs travaux du Grand Paris inquiètent les habitants de Bondy, en Seine-Saint-Denis, en raison notamment de la présence programmée d’une centrale à béton à proximité d’une crèche. Un collectif de riverains, d’associations et d’élus locaux s’est formé pour exiger une modification du projet, rapportent Les Echos, jeudi 24 mars. Un recours gracieux a été adressé au préfet du département et rejeté. Le collectif envisage donc de porter l’affaire au contentieux et a lancé plusieurs pétitions.

    Pollution et mobilité

    Le débat concerne les travaux de la future ligne 15 du métro, qui doit encercler la capitale et sa proche banlieue d’ici 2030.  A Bondy, la création d’une gare va nécessiter des travaux sur une emprise de 8 000 mètres carrés. La zone accueillera un lieu de stockage de remblais et une centrale à béton. « Nous n’avons aucune garantie quant à la nature des déchets stockés et quant aux éventuelles émissions polluantes de la centrale à béton, qui pourront fortement affecter les enfants », explique aux Echos Francis Redon, président de l’association Environnement 93. Le collectif dénonce aussi la paralysie d’une passerelle reliant les deux côtés d’une route, et qui constitue le seul point de passage pour les personnes à mobilité réduite. Le groupe précise être favorable à l’installation de la gare, mais critique l’organisation des travaux.

    Du côté de la Société Grand Paris, en charge du projet, on affirme que les contre-propositions des riverains et élus sont « inapplicables, pour des raisons de budget, de délais et surtout pour des raisons techniques ». Julien Beccherle, directeur de projet de la ligne 15 Est à la SGP, assure également aux Echos que « seuls des déblais sans danger seront stockés près de la crèche, et ne le seront que quelques heures avant d’être acheminés vers leur site de traitement ou de valorisation ». Les travaux devraient débuter en 2024.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    La Grèce signe l'achat à la France de six Rafale et de trois frégates

    Publié le : 24/03/2022 - 22:30

    FRANCE 24 Suivre

    La Grèce a signé jeudi l'achat à la France de trois frégates Belharra, prévu dans le cadre du "partenariat stratégique" entre les deux pays, ainsi que de six avions de combat Rafale neufs supplémentaires.

    C'est une nouvelle étape de l'alliance stratégique entre les deux pays. À la veille de sa fête nationale, la Grèce a signé, jeudi 24 mars, l'achat à la France de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) et de six avions de combat Rafale.

    La France est fière de contribuer au renforcement de la sécurité grecque. La Grèce acquiert aujourd’hui 3 FDI et 6 Rafale supplémentaires, qui s’ajoutent aux 18 Rafale déjà commandés.

    March 24, 2022

    "Assurer la défense d'un pays demande d'être prêt à toutes les éventualités, même les plus dures", a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly, "convaincue que notre défense commence au large" comme "nous l'avons encore vérifié dès les premiers temps de l'invasion en Ukraine".

    Sur le cuirassé Averof, un navire-musée symbole de l'histoire navale grecque, ancré au Phalère, près d'Athènes, le PDG de Naval Group Pierre Éric Pommellet et le vice-amiral grec Aristeidis Alexopoulos, directeur général des Investissements de défense et des armements, ont d'abord signé le contrat portant sur trois frégates, baptisées Belharra à l'export.

    Le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, a parlé d'une "étape marquante dans notre coopération bilatérale en matière de défense et plus généralement dans les relations entre la France et la Grèce".

    Un contrat de plus de 5,5 milliards d'euros

    Sur fond de tensions avec la Turquie voisine, la Grèce avait décidé l'an dernier de renforcer sa capacité militaire en commandant à Paris 24 avions de combat Rafale et trois frégates, pour un montant total de plus de 5,5 milliards d'euros.

    "La Grèce fait le choix de frégates de dernière génération qui rassemblent le meilleur du savoir-faire naval français", s'est félicité Pierre Éric Pommellet dans un communiqué, saluant un "nouveau chapitre dans l'alliance stratégique entre la Grèce et la France".

    En septembre, les deux pays ont conclu à Paris un "partenariat stratégique", que Florence Parly a qualifié jeudi d'"atout majeur" pour "construire une défense européenne plus forte demain".

    Les frégates taillées pour des affrontements de forte intensité en haute mer seront construites par Naval Group, à Lorient, dans l'ouest de la France, pour être livrées à la marine grecque en 2025, pour les deux premières, et 2026, pour la troisième.

    Le contrat prévoit une quatrième frégate en option, la fourniture de torpilles MU90 ainsi qu'un soutien de Naval Group à la marine grecque.

    Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a également fait le déplacement pour signer un contrat portant sur la livraison de six Rafale neufs supplémentaires, au standard le plus récent, à partir de l'été 2024.

    La vente de 18 de ces avions de combat avait déjà été signée l'an dernier, dont six d'occasion ont été livrés à la Grèce, tandis que les autres seront entièrement déployés d'ici à l'été 2023, précise l'avionneur dans un communiqué. 

    Éric Trappier a salué auprès de l'AFP une "marque de confiance forte" du gouvernement grec à l'égard du Rafale, "qui illustre la force du partenariat stratégique entre la France et la Grèce et entre Dassault et la Grèce depuis 50 ans".

    "La guerre en Ukraine montre à quel point la supériorité aérienne est un facteur de succès primordial", a aussi noté Florence Parly, avant de se rendre en délégation à la nuit tombée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle.

    Apaisement des relations entre Athènes et Ankara

    Le bâtiment français a fait escale au large du Pirée à l'occasion de la fête nationale grecque. Des Rafale y décolleront vendredi pour participer à la parade militaire à Athènes. La Grèce célèbre le 25 mars le début de la guerre de l'indépendance de l'Empire ottoman, en 1821.

    La signature de ces nouveaux contrats intervient alors que les relations semblent s'apaiser entre la Grèce et la Turquie, qui ont promis de coopérer davantage face à la conjoncture de la guerre en Ukraine.

    La Grèce et la France avaient commencé à renforcer leur coopération militaire à l'été 2020 pour contrer les tentatives turques d'exploration gazière dans des zones disputées de Méditerranée orientale.

    Le "partenariat stratégique" conclu en septembre entre Paris et Athènes comporte une clause d'assistance mutuelle.

    Ankara a critiqué l'accord franco-grec à plusieurs reprises, estimant qu'il menaçait "la paix et la stabilité régionales". Or un sommet "inattendu" à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre grec "a contribué à améliorer les relations bilatérales en raison de la guerre en Ukraine", a indiqué à l'AFP Christos Rozakis, ancien vice-président de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

    Avec AFP

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    La Grèce veut acheter six nouveaux Rafale, Paris salue un pas vers une "autonomie européenne"

    La France va fournir à la Grèce trois frégates, renforçant un "partenariat stratégique"

    Le Figaro

    Pourquoi il faut relire La Condition humaine, d'André Malraux

    LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Dans ce grand roman d'avant-guerre, l’auteur nous partage ses considérations sur l'absurde, le destin et la douleur. Une véritable méditation sur le tragique de l'action, souligne Pascal Bruckner.

    Pascal Bruckner est romancier et philosophe, auteur notamment du Sanglot de l’homme blanc (1983), des Voleurs de beauté (prix Renaudot, 1997) et d’Un bon fils (2014). Il a été élu à l’Académie Goncourt en 2020.

    C’est l’un des incipits les plus fameux de la littérature du XXe siècle avec celui de L’Étranger de Camus. « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L’angoisse lui tordait l’estomac. »

    Tragédie en six actes, ce roman de 1933 relate comment, en 1927, l’Armée révolutionnaire de Chang-Kaï-Shek, en marche sur Shanghaï, s’appuie sur les cellules communistes pour fomenter l’insurrection avant de les faire assassiner en masse par une société secrète criminelle. Il faut replacer ce livre dans son contexte : l’avant-guerre, la montée et la répression du communisme, la fin des empires coloniaux et leurs louches tractations. Mais il est difficile de convaincre un lecteur de 2022 que les troupes communistes, dont Mao Tsé-toung prendra le commandement seulement en 1934 pour la Longue Marche, représentaient la justice face au Kuomintang, symbole de la répression et de la corruption.

    «La Condition humaine», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

    Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro Store

    L’Histoire a tranché et la petite île de Taïwan incarne aujourd’hui la liberté et la démocratie face au monstre totalitaire de Pékin. Malraux, comme il le relatera dans ses Antimémoires, rencontrera Mao Tsé-toung en 1967 et en tirera un récit épique, entre légende et embellissements historiques. Les témoins laissent entendre que Mao Tsé-toung n’aurait proféré que des banalités, n’ayant aucun intérêt pour la France, mais Malraux, écrivain épique, ne pouvait admettre que le grand révolutionnaire chinois se fût adressé à lui comme à un vulgaire témoin. Qu’importent les petits arrangements avec la vérité lorsqu’il s’agit de peser sur l’Histoire et de prendre les siècles à témoin.

    Peu de gens savaient à l’époque que le Grand Timonier figurerait aux côtés de Hitler, Staline et Pol Pot comme l’un des pires criminels du XXe siècle. Seuls quelques dinosaures, issus de la grande bourgeoisie, lui vouent encore un culte et nous adjurent de recommencer à Paris la geste révolutionnaire chinoise.

    La violence n'intéresse Malraux que s'il peut en tirer des considérations générales sur l'absurde

    Quant au roman lui-même, il est devenu avec le temps un objet littéraire intrigant. Je l’avais lu avec passion à vingt-cinq ans, je l’ai repris avec inquiétude, craignant, à tort, de n’être plus ébloui comme le jeune homme que j’avais été. Notre passé proche semble souvent plus éloigné de nous-mêmes que les siècles antérieurs. Il y a deux œuvres dans cette fiction existentialiste : le récit d’une révolution écrasée dans le sang et une pensée en acte sur l’amour, le sexe, la douleur et la mort. Ce qui passionne l’auteur n’est pas la description de la misère et de l’exploitation, il n’avait pas cette fibre humanitaire si répandue de nos jours, mais la réaction de personnages confrontés à des situations limites.

    Tous, le professeur Gisors, opiomane communiste, son fils Kyo qui dédiera sa vie à son idéal, Tchen le terroriste déchiqueté par la bombe qu’il voulait lancer sur la voiture de Chang-Kaï-Shek, le Russe Katow passé des bolcheviques aux Blancs avant de revenir au communisme, Ferral l’homme d’affaires crapoteux forment des petits laboratoires d’idées. La violence n’intéresse Malraux que s’il peut en tirer des considérations générales sur l’absurde, le destin et la douleur. Quelques scènes magnifiques ponctuent cette méditation sur le tragique de l’action, la plus belle, la plus forte étant le sacrifice de Katow, véritable saint laïc : alors qu’il attend d’être jeté dans le foyer d’une locomotive, comme le seront les deux jeunes gens étendus et liés contre lui, dans la pénombre d’une gare-prison, il offre sa capsule de cyanure dans un geste de solidarité fraternelle à l’un d’eux.

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    Tout le livre semble écrit en état de transe, comme si les situations limite élevaient chaque homme au-dessus de lui-même pour rester à la hauteur de l’événement. Il faut se battre pour « ce qui de son temps aura été chargé du sens le plus fort et du plus grand espoir ». Seule une vie digne de ce nom mérite que l’on meure pour elle car « mourir est passivité mais se tuer est un acte ». « Tous ces frères dans l’ordre mendiant de la Révolution » ont quêté la seule grandeur accessible de leur époque, le combat pour la dignité des opprimés. Peut-être qu’un Malraux contemporain décrirait ces hommes et ces femmes, musulmans, chrétiens ou agnostiques, engagés en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient contre le djihadisme, ce nihilisme à visage divin. L’écriture de La Condition humaine est cinématographique, inspirée des grands romanciers américains ; Malraux préfacera magnifiquement Sanctuaire de Faulkner en le décrivant comme l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.

    Dans La Condition humaine, la rapidité des plans est servie par une écriture haletante où s’entrechoquent les conceptions du monde, les intérêts divergents. Et si les personnages se réduisent parfois à leurs idées, des consciences prises avec les forces brutes de l’Histoire, ils nous touchent par leurs faiblesses quand ils redeviennent des êtres de chair et de sang qui hésitent et sombrent mais avec grandeur. L’auteur n’écrit pas une fiction ordinaire mais une chanson de geste où chacun est supposé s’extraire de la médiocrité. Seules les formules lapidaires sont à même de contenir l’épouvante, la barbarie, ces épreuves qu’un monde absurde oppose à la conscience aiguë de la tragédie.

    Malraux s'est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l'action, du voyage, de l'engagement

    Reste que Malraux, mythomane magnifique, gentleman cambrioleur, aventurier sans scrupules, alcoolique et opiomane ravagé de tics, déchiffreur inspiré des œuvres d’art, ne s’est pas trompé face à l’abjection franquiste et nazie. Il a pris les armes quand il le fallait, contrairement à tant de consciences de gauche qui ont brodé sur l’engagement tout en quêtant l’approbation de la Kommandantur pour publier leurs livres. Chef d’escadrille en Espagne, même si les historiens insistent sur son incompétence en matière d’aviation, il prendra part à la Résistance tardivement en mars 1944, puis se fera nommer colonel à la tête de la brigade Alsace-Lorraine.

    On sait la passion qu’il voua ensuite au général de Gaulle, le hissant avant d’autres au rang de Paladin des temps modernes. L’intelligentsia parisienne l’a boudé pour son ralliement à la droite et l’a brocardé comme un barde crachoteur, une Pythie mécanique, « intelligent par hasard », dira de lui méchamment Roland Barthes. Pourtant, André Malraux fera toujours plus rêver que les petits professeurs de la Rive gauche, experts en travaux de dentelle et autres crochets. En trois livres, parus de 1928 à 1936,

    Les Conquérants, La Voie royale, La Condition humaine, Malraux s’est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l’action, du voyage, de l’engagement. Si l’adolescence est l’âge de l’absolu, c’est bien l’éternel adolescent, admirateur du colonel Lawrence, commentateur génial de l’art mondial, que l’on chérit en l’auteur de L’Espoir. Le plus beau roman que Malraux ait écrit est sans nul doute sa propre existence. La mort transforme la vie en destin, a-t-il écrit. Malraux s’est éteint mais sa vie, énigmatique et fascinante, lui vaut une place unique dans le panthéon littéraire du XXe siècle.

    Vol. 2 : André Malraux – La Condition humaine, ISBN 978-2-8105-0944-7 Prix public : 12,90 € – 384 pages. Parution le 24 mars 2022 en kiosque (le 7 avril 2022 en librairie).

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    BBC

    Ukraine War: Civilians abducted as Russia tries to assert control

    By Matt Murphy & Robert Greenall BBC News

    Ukrainians are being arbitrarily detained and subjected to enforced disappearances in Russian-controlled areas, the UN has told the BBC.

    At least 36 cases of civilian detentions were verified by the UN, with families often denied any information about the fate of those being held.

    Ukrainians say they fear an escalating campaign of kidnappings and intimidation, as Russia struggles to assert control over towns it captures.

    Viktoriia Roshchyna, a journalist, was working in occupied areas in the east of the country when she was taken by unidentified men on 15 March.

    Her employer, Hromadske media, said she "was probably detained by the FSB", Russia's internal intelligence service, based on witness accounts of her being taken in the city of Berdyansk.

    She was released six days later when a hostage-style video - apparently recorded under duress - began to circulate on pro-Russian Telegram outlets. In it Ms Roshchyna said Russia had not taken her captive and thanked Moscow's forces for "saving her life".

    An elderly father held hostage

    Svetlana Zalizetskaya, a journalist in the occupied city of Melitopol, accused Russian forces of taking her 75-year old father hostage as punishment for her refusal to co-operate with the new administration.

    In Melitopol aged father of journalist Svetlana Zalizetska was taken hostage by probably FSB people. They say they will release him only if Svetlana gives herself up. She is not in Melitopol anymore. pic.twitter.com/9MDLdKTial

    Ms Zalizetskaya, the director of local news agency RIA Melitopol, wrote on Facebook that her father had been detained after her meeting with the Russian-installed leader of the city, where she refused to end her criticism of the invasion.

    She said that she received a phone call from his captors, in which her father informed her that he was being held "in some basement" and said that he "didn't know what they wanted from him".

    His captors demanded that Ms Zalizetskaya, who has pledged to "tell the world of atrocities" committed by Moscow's forces in Melitopol, surrender herself.

    Ukraine's National Union of Journalists (NUJ) said four journalists were also being held in Melitopol.

    The head of the Ukrainian NUJ, Sergiy Tomilenko, said the detentions were part of "a wave of information cleansing" which is aimed towards the "intimidation of journalists and public figures".

    A spokesperson for the UN's Office of the High Commissioner on Human Rights (UNOHR), whose monitoring mission in Ukraine has been documenting the abductions, told the BBC that those being targeted "are mostly representatives of local communities, journalists and people who were vocal about their pro-Ukrainian positions".

    But they said they were not able to assess whether those being detained form part of "targeted lists reportedly drawn up by Russian security officials".

    In February, US officials sent a letter to the UN warning that Russia had drawn up a "kill list" of Ukrainians to be attacked or detained following the invasion of the country.

    Some sources have suggested that a hack of a Ukrainian digital services app in January may have helped Russia identify targets, while the Royal United Services Institute (RUSI) has speculated that a hack of the Ukrainian national car insurance registry may have allowed security services to identify the locations of targets.

    A number of officials in occupied parts of Ukraine have been detained by Russian forces in recent weeks. In the southern city of Melitopol, Mayor Ivan Fedorov was abducted from a city crisis centre by Russian troops earlier this month.

    Discussing his detention with local media, Mr Fedorov alleged that other detainees at the holding centre he was taken to were being tortured.

    "They didn't touch me physically but trust me, seven armed men were enough to make their position clear," Mr Fedorov said. "In the next cell someone was being tortured - there were screams which generated plenty of psychological pressure."

    "They try to accuse them of sabotage and squeeze their fingers in the door to make them say which army they're from, but they're just local residents."

    Alleged abductions have occurred in several other cities, including Nova Kakhovka in the north, where the secretary of the city council has disappeared, and in Bucha, where the local council told the BBC that six employees were detained and later released after a Russian raid.

    MPs told to avoid their homes

    Ukrainian MP Alyona Shkrum said she believed the detentions were likely to increase as Russia faces a lack of co-operation and increased resistance in occupied regions.

    "I'm sure Putin thought it will be just as it was in Crimea, they come they take over the administrative buildings and the mayor will say 'lets co-operate, I will be your mayor now, what difference does it make'," she told the BBC.

    "It didn't happen at all here... nobody, even from sort of pro-Russian parties agreed to do what Russian soldiers wanted them to do".

    Ms Shkrum, a pro-Western MP, told the BBC that she was warned by the Ukrainian security services that she was likely on a Russian hit-list and was warned to avoid her apartment in Kyiv.

    "Pretty much there are two lists," she said. "A list of people to be killed as members of parliament, they are mostly people who [Russia] feel they cannot co-operate with. And a list of people to be taken hostage and taken to Moscow and forced to vote on something."

    "I also have sanctions against me in Russia, so I presume I am on the list to be killed or captured," Ms Shkrum added.

    Locals fear campaign of detentions

    The abductions have not been limited to public figures, with some civilians and ex-members of the armed forces also detained.

    Mattia Nelles, a Ukrainian political analyst, told the BBC that his uncle, a former medic with the Ukrainian army who fought in the Donbas from 2016-2018, had been targeted by Russian soldiers in the eastern city of Svatove.

    "Security forces of the Russian Federation have come to his house and searched for him," Mr Nelles said. "Luckily he was not at his house but neighbours confirmed that he is wanted."

    Mr Nelles said it was unclear which element of Russia's forces are behind the wave of detentions, but in his uncle's case he said the troops were "a mix of army personnel and some other security forces. We can only speculate whether its FSB, they didn't wear insignia".

    He fears that the campaign of arrests will escalate in the coming days. He observed that in southern areas, such as Kherson, so far the "amount of arrests seem relatively low" and some of the lists appear to be "drawn up on the go" as Russian forces identify those resisting occupation.

    "Locals fear we are seeing the beginning of a more sustained campaign," he warned.

    War in Ukraine: More coverage

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    En Éthiopie, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire illimitée"

    Publié le : 24/03/2022 - 16:57

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    Une "trêve humanitaire illimitée" a été décrétée jeudi par le gouvernement éthiopien pour "sauver des vies et réduire la souffrance humaine". Plus de neuf millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire dans le nord du pays, où forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent depuis novembre 2020.

    Le gouvernement éthiopien a décrété, jeudi 24 mars, une "trêve humanitaire illimitée" dans son conflit avec les rebelles du Tigré afin de permettre "la libre circulation de l'aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d'assistance" dans cette région du nord du pays, selon un communiqué.

    Le Parlement éthiopien avait levé le 15 février, de manière anticipée, l'état d'urgence imposé en novembre, lorsque les rebelles tigréens menaçaient de marcher sur Addis Abeba.

    La trêve est "effective immédiatement", indique le gouvernement dans un communiqué, expliquant sa décision par "la nécessité de prendre des mesures extraordinaires pour sauver des vies et réduire la souffrance humaine".

    >> À lire aussi : "Éthiopie : le barrage sur le Nil est 'une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays'"

    Toutefois, "l'engagement pris par le gouvernement d'Éthiopie ne pourra avoir l'effet désiré d'améliorer la situation humanitaire sur le terrain que si l'autre partie en fait autant", poursuit le gouvernement, appelant les rebelles tigréens à "s'abstenir de tout nouvel acte d'agression et à se retirer des zones qu'ils occupent dans les régions voisines du Tigré".

    Forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent dans le nord de l'Éthiopie depuis qu'en novembre 2020, le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale déloger les autorités de la région, gouvernée alors par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui contestait son autorité depuis des mois.

    Plus de 400 000 déplacés au Tigré

    Rapidement défaites, les troupes rebelles du TPLF ont ensuite, courant 2021, repris militairement le Tigré et le conflit s'est depuis propagé aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.

    Les bientôt 17 mois de conflit ont provoqué une grave crise humanitaire dans le nord de l'Éthiopie, où plus de neuf millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire, selon le PAM.

    "L'intensification du conflit et la présence de forces du Tigré en Afar", région par où transitent les convois routiers vers le Tigré, "empêchent l'afflux de nourriture et de carburant au Tigré depuis mi-décembre", expliquait récemment le PAM.

    Plus de 400 000 personnes ont été déplacées au Tigré, selon l'ONU.

    "Le gouvernement d'Éthiopie espère que cette trêve améliorera considérablement la situation humanitaire sur le terrain et ouvrira la voie à la résolution du conflit dans le nord de l'Éthiopie, sans bain de sang supplémentaire", selon le communiqué.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    Soignants suspendus, ces invisibles blouses blanches

    Fatima claque à la hâte la porte de son logement social de Meulan-en-Yvelines. Vite, dévaler l’escalier en faisant ricocher sur chaque marche son chariot de courses. Pas question de croiser le regard inquiet de ses deux enfants la soupçonnant de filer aux Restos du cœur. La situation est déjà bien assez humiliante comme cela. En ce jeudi de mi-mars, le réfrigérateur est désespérément vide, les comptes sont à sec, et l’on racle la mitraille. Fatima s’engouffre sans passe Navigo – désormais inaccessible pour sa bourse – dans les souterrains du RER et s’enquille des kilomètres de zones pavillonnaires bétonnées en direction d’une église du XIIIe arrondissement pour récupérer son colis alimentaire hebdomadaire préparé par une association. Au retour, elle fait un crochet par le supermarché à la chasse aux étiquettes fluorescentes sur les étals, puis tente sa chance en toute fin de marché pour y récupérer les légumes abîmés. « Je n’ai jamais eu de dette de ma vie. Et voilà que pour faire vivre mes enfants, je mendie auprès du Secours catholique et de l’assistance sociale pour négocier avec mon bailleur les derniers impayés de loyer et d’électricité », nous souffle Fatima de sa voix étranglée par les sanglots.

    Il y a encore six mois, cette maman célibataire de 46 ans était assistante administrative au sein d’un centre de PMI (protection maternelle et infantile) aux Mureaux (Yvelines). Avec un salaire de 1 500 euros par mois, Fatima s’en sortait. Et elle aimait son métier. Mais voilà, Fatima refuse de se faire vacciner par défiance à l’égard de ce qu’elle estime être une « injection expérimentale » et n’a donc plus le droit de travailler. Qu’importe qu’elle ait cotisé pendant de nombreuses années de labeur, Fatima n’a droit à rien. Elle est “suspendue”. Un statut absent du code du travail, improvisé à la hâte par les législateurs, laissant ces soignants errer sans blouse blanche dans les effectifs des hôpitaux sans pouvoir pour autant prétendre gonfler les statistiques de Pôle Emploi.

    Si depuis mi-mars, le passe vaccinal est levé pour la majorité des lieux où il était imposé, il reste obligatoire au sein des établissements de santé et lieux accueillant un public vulnérable

    Selon la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, les salariés des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, les médecins libéraux, les aides à domicile, mais aussi les pompiers et les militaires sont soumis à l’obligation vaccinale depuis le 15 septembre dernier. Si depuis mi-mars, le passe vaccinal est levé pour la majorité des lieux où il était imposé, il reste obligatoire au sein des établissements de santé et lieux accueillant un public vulnérable ; leurs salariés toujours contraints de présenter un schéma vaccinal complet.

    Combien sont-elles au juste ces blouses blanches fantomatiques ? « Le gouvernement a avancé en octobre le chiffre de 15 000. Mais leur nombre est en réalité impossible à connaître aujourd’hui. À ceux-là s’ajoutent ceux qui sont en arrêt maladie, ceux qui viennent gonfler la cohorte des suspendus après avoir refusé la troisième dose ces dernières semaines, auxquels il faut retirer ceux qui ont fini par se plier à l’injonction vaccinale », explique Me Jean Paillot, avocat en droit de la santé chargé de plusieurs de ces dossiers, littéralement “suspendus” au-dessus d’un grand vide juridique.

    Un statut qui n’existe pas dans le code du travail

    « La notion de suspension, sans faute avérée et sans rétribution, à durée indéterminée n’existe tout simplement pas en droit du travail ! En une loi, le gouvernement envoie valdinguer un siècle d’acquis en droit du travail et fait fi de toutes les conventions internationales comme de notre Constitution, incompatibles avec cette loi », s’insurge sa consœur Me Maud Marian, spécialiste en droit des affaires prêtant main-forte gracieusement à plus de 500 soignants au sein d’un collectif.

    Dans un ciel juridique chargé, aux tribunaux embouteillés et à la mécanique lente et grinçante, peu de dossiers ont jusqu’ici abouti. Un arrêt du Conseil d’État rendu le 2 mars vient malgré tout éclaircir leur horizon et fait jurisprudence : désormais tout soignant suspendu alors qu’il était en arrêt maladie avant le 15 septembre, date de la mise en vigueur de la loi du 5 août, doit toucher son salaire, et ce, jusqu’à la fin de son congé maladie. Une décision contraignant de facto les directeurs d’hôpitaux à rembourser la part des salaires jusqu’ici non versés…

    Mars 2020, hôpital Pompidou, à Paris. Stéphanie, infirmière anesthésiste depuis quinze ans au sein de l’établissement, est transférée en salle de réanimation au cœur de l’unité Covid. La “start-up nation”, incapable de doter ses soignants en blouses, charlottes et masques, transforme ses soldats placés en première ligne en chair à canon dans cette guerre contre la pandémie. Tous les matins de cette drôle de guerre, Stéphanie se tâte, hume l’air et avale une gorgée de café, à l’affût du moindre symptôme. Puis, elle enchaîne les journées de douze heures, la peur au ventre. Ça bipe, ça sonne à tout instant en unité Covid. Un sentiment d’impuissance en fait craquer plus d’un dans les couloirs en lino.

    “Cette maltraitance institutionnelle m’a achevée”

    Pour tenir, il lui faut dormir : alors elle chipe dans le placard à pharmacie du service du Midazolam, un puissant somnifère utilisé au bloc opératoire. Le soir, en récupérant sa voiture sur le parking de l’hôpital, elle lève les yeux vers les applaudissements de ces Français reconnaissants, avant de filer retrouver sa fille de 10 ans, « son refuge », que cette mère célibataire élève seule dans un HLM de Vanves.

    Forcément, s’ajoute à la fatigue la culpabilité de lui faire courir un tel risque. « Ce n’est pas la surcharge de travail qui m’a fait craquer, mais l’après-ressac. Quand le service a retrouvé son calme au mois de mai, on m’a prévenue que je ne toucherai pas mes heures supplémentaires, mais qu’on allait les décompter en allégeant drastiquement mon planning à venir. L’hôpital n’avait plus besoin de moi, alors il m’a jetée. C’est cette gestion inhumaine, cette maltraitance institutionnelle qui m’a achevée », nous confie Stéphanie, en arrêt maladie depuis pour épuisement professionnel. Malgré ce congé qui l’éloigne de facto des patients, l’infirmière non vaccinée a été suspendue par l’hôpital, sans aucune rémunération depuis septembre, autre que le RSA pour lequel elle vient d’obtenir ses droits.

    « Le plus dur, je crois que c’est de recevoir un coup de fil d’une boîte d’intérim vous demandant si travailler à la chaîne pour mettre des cacahuètes dans un sachet est un job qui pourrait vous intéresser… », nous raconte Éric

    « Le plus dur, je crois que c’est de recevoir un coup de fil d’une boîte d’intérim vous demandant si travailler à la chaîne pour mettre des cacahuètes dans un sachet est un job qui pourrait vous intéresser… », nous raconte Éric, infirmier depuis plus de trente ans dans la région de Nantes, désormais suspendu. « J’ai besoin d’un cathéter, d’un générateur de dialyse, du contact avec mes patients ! », poursuit-il toujours aussi passionné par son métier. Ce papa de trois jeunes filles s’est pourtant résigné à troquer un brancard contre un chariot élévateur en tant qu’employé dans une plate-forme logistique. Il découvre le monde ouvrier avec son lot de gueules cassées et de parcours cabossés. Avec le Smic de son épouse, les salaires du couple lui permettent tout juste de rembourser l’emprunt de la maison, mettre à l’abri chichement la famille en attendant que l’orage sanitaire passe.

    Tous les samedis depuis plus d’un an, Florian Philippot enveloppé de son écharpe orange, excite du haut de son char de parade une foule d’anti-passe au rythme de Résiste de France Gall devenue, au fil des manifestations, hymne de leur résistance face à la « tyrannie du QR Code ». Dans les cortèges, les blouses blanches sont nombreuses à battre le pavé. Alors, malgré la levée du passe vaccinal, pas question pour lui de relâcher la pression sur l’exécutif.

    “Une arme politique pour ostraciser tous ceux qui ne se soumettent pas au vaccin”

    « Cette obligation vaccinale des soignants n’a rien de sanitaire puisque l’injection n’empêche ni contamination ni transmission. C’est une arme purement politique pour ostraciser tous ceux qui ne se soumettent pas au vaccin. Macron l’a encore assumé froidement devant les caméras de BFM la semaine dernière en répondant sèchement à une infirmière en pleurs qui lui demandait seulement le droit de travailler », s’insurge le président des Patriotes. Au-delà de l’obtention « d’une obéissance pavlovienne », pour Philippot, il y aurait une volonté manifeste du gouvernement de détruire purement et simplement l’hôpital public en organisant son appauvrissement, le réduisant à l’os pour combler l’appétit féroce d’investisseurs privés.

    Le Covid n’a fait que révéler l’état de déliquescence avancé de notre système de santé. Des décennies de plans, d’annonces de remèdes miracles et “Ségur”, se sont succédé comme autant de pansements incapables de cautériser l’hémorragie de soignants, de médecins, de matériels, de budget… dont l’hôpital se meurt année après année. Peut-on encore parler de crise quand tout laisse à penser qu’il s’agit d’une sape organisée ?

    Le Covid n’a fait que révéler l’état de déliquescence avancé de notre système de santé

    « Le programme prévu par les puissants est l’effondrement volontaire de notre système de santé pour favoriser un hold-up des investisseurs privés. Pour eux, la suspension des soignants représente un super plan social à pas cher ! », analyse Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur mis en disponibilité de l’AP-HM, refusant ce « chantage au contrat social » qu’impose l’obligation vaccinale. Il en veut entre autres pour preuve ce raout annuel à Chamonix, la Convention on Health Analysis and Management (Cham), réunissant la crème des décideurs politiques, des industriels de la santé et des Gafam, invités à défendre leurs solutions pour résoudre l’insoluble crise de notre système de santé français. Emmanuel Macron comme Olivier Véran y ont leur rond de serviette.

    Ici, on invente les contours de notre système de santé du futur, “disruptif”, cela va de soi. Télémédecine, santé connectée, big data (mégadonnées) nourrissant des algorithmes à l’infini, intelligence artificielle… tout ce que la “start-up nation” recèle de progrès pourrait, à défaut de résoudre en profondeur la crise de l’hôpital, transformer le mammouth en vache à lait et la France en un leader mondial de l’économie de la santé par l’ouverture de son marché aux start-up et aux entreprises de la santé. « Tout est déjà prêt pour cela ! », nous assure Louis Fouché, qui, plutôt que de regarder impuissant le système s’effondrer, planche déjà sur les fondations d’un tout autre modèle de santé intégrative, à l’exact opposé du programme que nous réservent nos dirigeants.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Figaro

    Didier Deschamps de retour à Marseille, en souvenir du bon (et moins bon) temps

    Baptiste Desprez

    RÉCIT - En tant que joueur, puis entraîneur de l’OM, le sélectionneur des Bleus a tout connu. Des moments magiques, historiques mais aussi tumultueux et chaotiques.

    Envoyé spécial à Marseille

    Au moment de pénétrer sur la pelouse d’un Stade-Vélodrome en fusion, ce vendredi soir, Didier Deschamps aura tout intérêt à ne pas se repasser le film de sa longue et riche carrière à l’OM s’il ne veut pas rater le coup d’envoi de France-Côte d’Ivoire. Que ce soit lors de ses cinq années de joueur (1989-1994, dont une saison prêté à Bordeaux) ou de ses trois saisons dans le costume de l’entraîneur (2009-2012), les souvenirs sont nombreux, magiques, historiques mais aussi tumultueux et chaotiques.

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    Du capitaine marseillais, seulement âgé de 24 ans, qui soulève la coupe des clubs champions le 26 mai 1993 après la victoire face à l’AC Milan à Munich, au technicien vainqueur du championnat de France en 2010 et de trois Coupes de la Ligue, dix-sept années s’étaient écoulées sans le moindre trophée pour le club phocéen. Et depuis son départ, où il a quitté la Canebière épuisé face à la crise larvée avec ses dirigeants de l’époque et la colère des supporteurs, le palmarès de l’OM est resté tristement vierge. Hasard, coïncidence? Chacun est libre de juger, mais les chiffres et les titres ne trompent pas. Avec «DD», Marseille rimait avec trophées et victoires.

    Il figurait dans une équipe en 1992-1993 qui gagnait tout le temps, qui avait horreur de perdre des matchs. Didier a épousé et symbolisé cette soif de la gagne à l’OM

    Pour une large majorité des Marseillais, Didier Deschamps revient en légende du club ce vendredi, après avoir déjà effectué un retour en 2016 lors de la demi-finale de l’Euro face à l’Allemagne du côté du «Vel’». Sur la Canebière, personne ne doute que l’accueil des 60.000 spectateurs sera à la hauteur pour l’une des plus grandes figures du club olympien. «Il a laissé une trace indélébile dans le cœur des Marseillais, plante Alain Soultanian, dit «Muso», le fidèle kiné du club avec trente-huit ans de présence, qui a connu le Deschamps joueur et entraîneur. À mes yeux, il n’y a même pas de discussion possible.»

    Avis partagé par bon nombre d’interlocuteurs, tous plus que jamais sous le charme du sélectionneur de l’équipe de France. «Deschamps, c’est la gagne en permanence, mais il faut rétablir une vérité un peu oubliée, on a attribué à l’Italie et à son passage à la Juventus cette soif de la gagne, cette haine de la défaite, mais c’est une contre-vérité, cela a débuté à l’OM, concède Mario Albano, grand reporter à La Provence et qui suit le club depuis 1983. Il figurait dans une équipe en 1992-1993 qui gagnait tout le temps, qui avait horreur de perdre des matchs. Didier a épousé et symbolisé cette soif de la gagne à l’OM.»

    Une équipe de gladiateurs

    Avec deux titres de champion de France glanés en 1990 et en 1992 (celui acquis en 1993 fut retiré en raison de l’affaire VA-OM) et la seule Ligue des champions que compte le football français dans son histoire, le passage de Deschamps en tant que joueur reste une formidable réussite encore bien présente dans tous les esprits. «En 1993, il faisait partie d’une équipe de gladiateurs, le Vélodrome adorait ça et ça décuplait les forces, abonde Soultanian, présent au stade ce vendredi. Dans ce Marseille de l’époque, la défaite n’était pas envisageable, surtout avec un patron comme Bernard Tapie, c’était gagner à tout prix, se mettre les tripes par terre.»

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    Pour Jean-Pierre Bernès, son conseiller et ami, ancien directeur général de l’OM, l’actuel patron des Bleus place ses passages à Marseille au même niveau que Nantes, son club formateur, et la Juventus Turin, équipe où il a véritablement explosé sur la planète football. «Marseille est l’équivalent des deux autres expériences et Didier a toujours apprécié cette ville, ce club et ses supporteurs, même si cela ne s’est pas bien terminé», témoigne-t-il, en référence à la banderole affichée au Vélodrome «Deschamps et tes joueurs: cassez-vous», le 28 mars 2012, avant un quart de finale de Ligue des champions face au Bayern Munich.

    C’est une tâche dans sa carrière qui l’a beaucoup marqué. Physiquement il avait pris du poids, était épuisé, ce n’était plus le même Deschamps

    Le début de la fin, au cours d’une saison où «DD» ne cachera plus ses inimités et désaccords avec le directeur sportif de l’époque, José Anigo, avant de quitter le club à l’issue du championnat terminé à une triste 10e place. Assurément sa période la plus difficile et tumultueuse sur la Canebière, professionnellement, psychologiquement et même physiquement, symbolisé par un embonpoint conséquent sur la balance. Bien loin de l’homme svelte et affûté aujourd’hui dans son costume de sélectionneur.

    «C’est une tâche dans sa carrière qui l’a beaucoup marqué, admet Bernès. Physiquement il avait pris du poids, était épuisé, ce n’était plus le même Deschamps.» Sentiment partagé en 2019 par Claude, sa femme, dans un témoignage au documentaire Didier face à Deschamps. «Je voyais qu’il grossissait, qu’il allait tout le temps au frigo, qu’il en avait besoin, soufflait-elle sur ce sujet. Mais je n’allais pas en rajouter en plus à son mal-être, je ne lui aurais rien dit parce qu’à ce moment-là, il n’aurait pas été prêt à l’entendre. Il avait besoin de se réfugier (dans la nourriture, NDLR).» Même le principal intéressé, qui se garde bien de revenir sur cet épisode délicat de sa carrière, a avoué se sentir «très fatigué et amoché physiquement».

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    D’où une cote d’amour à l’OM plutôt fluctuante malgré un palmarès qui ferait soulever tout le Vélodrome aujourd’hui. «Il était devenu un peu parano sur la fin, mais avec le temps qui passe, son passage de coach à l’OM a laissé place à de la nostalgie et son aura en est ressorti renforcé, avance Mario Albano. Ce n’est pas un héros populaire comme Basile Boli, mais il ne sera pas sifflé par le Vélodrome, comme le seront Mbappé et Rabiot, je peux vous le dire.» Les années passent et les titres demeurent, ce qui est moins le cas des moments plus chaotiques, versatilité du public oblige.

    Joueur ou coach de l’OM, Didier Deschamps avait pris ses quartiers à Cassis, préférant le calme et la quiétude à la vitalité de la Cité phocéenne. C’est ici même qu’il attrapa le virus du padel en 2009, dans le club local situé à la Presqu’île, addiction qui l’a poussé à faire construire un terrain sur sa propriété située sur la Côte d’Azur. «C’est un fou de ce sport, on a fait beaucoup de matchs ensemble, sourit Bernès, avant de se remémorer quelques souvenirs de parties. C’était la gagne en permanence, avec moi, son fils, ses amis. Il ne veut jamais perdre, jamais. C’est dur de jouer contre lui, en plus j’avais quelques années en plus, mais ça ne le gênait pas.»

    Du Didier Deschamps dans le texte. La gagne, encore et toujours. C’est aussi cela, Marseille.

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    L'Humanité

    Les militants de la Base, QG des luttes

    Un jour avec

    À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

    Pia de QuatrebarbesPia de Quatrebarbes

    Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

    Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

    Ne pas se faire confisquer son avenir

    Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

    Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

    « Le climat est complètement absent des débats »

    Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

    Neuf alternatibases en france

    Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

    À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

    Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

    Climatengagementalternatiba Climatengagement
    Valeurs Actuelles

    Quand la justice condamne des éleveurs pour « troubles du voisinage »

    Peut-on imaginer un éleveur demander à ses vaches de cesser de meugler ? Imagine-t-on qu’il désodorise le purin au parfum de lavande ? La France a-t-elle besoin d’une justice pour punir ses paysans d’être le socle de la ruralité ? L’affaire du tribunal d’Amiens qui vient de condamner un éleveur de l’Oise, Vincent Verschuere, à verser 102 000 euros de dommages et intérêts à ses voisins, pour nuisances sonores et olfactives causées par ses vaches, fait craindre le pire au monde agricole. Avec cette condamnation, cet éleveur de 33 ans, qui a repris l’exploitation familiale il y a dix ans, pourrait se déclarer en faillite, comme 100 000 fermes – soit un tiers des exploitations en France – qui ont mis la clé sous la porte au cours des dix dernières années.

    Une règlementation pesante pour les exploitations

    Une affaire de voisinage qui remonte à 2010. Lorsqu’il s’installe dans la ferme achetée par son arrière-grand-père à Saint-Aubin-en-Bray (Oise), le jeune agriculteur décide de mettre l’exploitation aux normes. Première étape : adapter le bâtiment qui abrite ses 80 vaches laitières – 260 bêtes au total avec les taureaux et les veaux -à la réglementation européenne. Vincent Verschuere précise : « Si je voulais respecter les nouvelles distances entre les effluents stockés et les sources d’eau, je devais construire un nouveau bâtiment. Le précédent était vétuste, il datait des années 1970. » Il insiste : « Je n’avais pas le choix. Et cela m’a coûté 600 000 euros, financés entièrement par emprunt que je n’ai même pas fi ni de rembourser. »

    Un bâtiment pour lequel il reçoit toutes les autorisations nécessaires de permis de construire. Le hangar se trouvant à moins de 100 mètres des premières habitations, il obtient une dérogation du préfet, qui, en contrepartie, exige des mesures compensatoires pour assurer la tranquillité du voisinage. « Nous nous sommes engagés sur un sol 100 % recouvert de paille, sans zone de raclage du lisier pour éviter les odeurs, une fosse enterrée, et une régulation électronique de la salle de traite pour limiter le bruit », justifie l’éleveur. Et cela en plus des règles pour le bien-être animal, de la sécurité des bâtiments, de la consommation d’eau, de l’allaitement des bêtes, des couloirs de contention… Les services vétérinaires donnent également leur aval à la construction du bâtiment.

    Troubles du voisinage “anormaux” ?

    Dans le village, le projet ne manque pas d’éveiller la curiosité. Des réunions d’information, à l’initiative de l’éleveur, sont organisées à la mairie pour présenter les plans. Très vite, les réactions affluent. C’est que la question du bruit et des odeurs est particulièrement clivante chez les derniers arrivés au village. « Pour nous, c’est notre cadre de vie, on est habitué et on n’est pas dérangé mais eux… », lâche une habitante. Eux, ce sont six habitants, dont un voisin « très procédurier », fonctionnaire employé à la Drire, qui décident d’attaquer la mairie pour obtenir l’annulation du permis de construire. Ils créent une association de protection de l’environnement baptisée Le Roseau pour dénoncer la présence de mouches. La bataille juridique se déplace alors sur le terrain des nuisances sonores et olfactives.

    Pendant huit ans, les parties s’affrontent au petit jeu des troubles du voisinage « normaux ou anormaux ». Côté éleveur, huit experts agricoles et vétérinaires observent « un fonctionnement normal de l’exploitation » – rapports à l’appui -, avec des odeurs et des meuglements habituels. Côté plaignants, deux huissiers de justice viennent constater des odeurs « anormales » – dont un le jour de sortie du fumier. « Ce n’était pas un hasard, j’étais constamment surveillé », lâche l’éleveur. Le tribunal de Beauvais rend son verdict en 2018 et reconnaît « les troubles anormaux de voisinage ». Ce que vient de confirmer la cour d’appel d’Amiens, alors même que le principal plaignant, le voisin le plus gêné… a déménagé depuis plusieurs années !

    Nous observons une augmentation des contentieux liés à la ruralité. Les urbains ou les néoruraux ne supportent plus rien, cela devient un vrai problème de société.

    Chez les juristes, les indemnités demandées ne manquent pas de susciter l’indignation. Vincent Verschuere doit verser à chacun des six plaignants entre 2 700 et 23 600 euros (102 000 euros au total, sans compter les frais d’huissiers et d’avocat). « Notamment pour préjudice de jouissance – le fait de ne pouvoir profiter de son jardin du fait des troubles retenus par la cour, comme les odeurs, les bruits, les infestations d’insectes », nous explique son avocate, Sandra Palmas. « Un montant hors norme. Du jamais-vu », lâche Me Poirette à Soissons. « Le pire, c’est que nous observons une augmentation des contentieux liés à la ruralité », ajoute Me Demarcq, le bâtonnier d’Amiens. Lui-même a défendu l’an dernier un propriétaire de canards à Cayeux-sur-Mer qui s’était vu traîner en justice par un voisin qui se plaignait du tapage nocturne des appelants, en l’occurrence des canards colverts… « Les urbains ou les néoruraux ne supportent plus rien, cela devient un vrai problème de société », décrypte le bâtonnier.

    Dans l’Oise, une exploitation sur deux est concernée

    Enfin, le verdict ne manque pas non plus de faire réagir le monde agricole. « Ces gens veulent une France “carte postale”. Mais ce n’est pas cela la ruralité ; la France, c’est un territoire vivant, avec des animaux, des machines qui font les semis au printemps et la moisson en été… Qu’on cesse de nous parler sans cesse du bien vivre ensemble et qu’on nous respecte », fustige Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Lorsqu’elle a appris la condamnation de Vincent Verschuere, elle était à une réunion d’éleveurs en Savoie. « Ce fut des grondements de colère et d’indignation », nous dit-elle. « On n ‘en peut plus. Moi, quand je viens à Paris, je ne me plains pas de la pollution et des rues toutes noires. » Elle confie « vouloir tout faire pour aider cet agriculteur ». Une cagnotte a été lancée sur Leetchi.

    Et face à cette négation de la campagne, la détresse des éleveurs ne peut trouver qu’un soutien éphémère dans la politique. Après l’affaire du coq Maurice – une habitante de l’île d’Oléron qui se plaignait du cocorico matinal -, une loi pour protéger le patrimoine sensoriel avait été votée en janvier 2021. « Une loi pour protéger nos campagnes mais bafouée par les juges », déplore notre éleveur. « Cette loi ne résout rien car la définition de troubles anormaux du voisinage reste à l’appréciation souveraine des magistrats », souffle son avocate. La condamnation de Vincent Verschuere pourrait faire jurisprudence. Dans l’Oise, près d’une ferme sur deux a bénéficié d’une dérogation pour exploiter à moins de cent mètres d’une habitation. Elles pourraient être les prochaines cibles.

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    France24 - Monde

    Quel bilan tirer un mois après le début de l'offensive de l'armée russe ?

    Publié le : 24/03/2022 - 10:51

    Bilal TARABEY Bilal TARABEY

    Un mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, il semble que la guerre-éclair souhaitée par Vladimir Poutine se heurte à la résistance ukrainienne. Explication de la stratégie et de la progression des forces russes avec Bilal Tarabey, chroniqueur international à France 24.

    Il y a un mois tout juste, des soldats russes franchissaient la frontière ukrainienne, dans la nuit du 23 au 24 février. Après l'offensive rapide des premiers jours, il semble que les troupes russes s'enlisent sur le front ukrainien après un mois de combats. Leurs forces n'ont quasiment pas avancé depuis le 4 mars, explique Bilal Tarabey, chroniqueur international à France 24. Plusieurs phénomènes expliquent cela : les Russes ont sous-estimé l'influence du climat, notamment du phénomène de "raspoutitsa" et la capacité de résistance des Ukrainiens. Décryptage.

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

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    Reportage en Ukraine : dans le dédale des catacombes d'Odessa avec ses habitants

    LE FIL DU 23 MARS

    L'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine, affirme Washington

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    Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique « Dessins ».

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    L'Humanité

    30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

    Entretien

    Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

    Emilio Meslet

    L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

    Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

    Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

    Est-ce un phénomène naturel ?

    En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

    Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

    La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
    New York Times - World

    Coronavirus Rules Are Swiftly Falling Away in Asia, With a Big Caveat

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    Daily life in the region was once regulated by a snarl of virus restrictions. That is changing fast — except in mainland China, which is still rolling out lockdowns.

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    By Jason GutierrezMike Ives and Victoria Kim

    MANILA — In the Philippines, tens of thousands are crowding into political rallies in Manila, and the zoo there is packed. In India, millions fanned out last weekend to celebrate a Hindu festival. And in South Korea, 15,000 fans descended on a stadium in Seoul for three nights to see the K-pop band BTS perform for the first time since October 2019.

    Many Asian-Pacific countries are dismantling thickets of Covid rules at bewildering speeds, even though the Omicron variant of the coronavirus is still raging in parts of the region. The moves are driven by a mix of medical advice, economic pressures and the sentiment of a pandemic-weary public that enough is enough.

    “God knows we need this break,” said Shelly Bacallia, 29, who took her son to the Manila Zoo over the weekend, a reward of sorts for surviving a series of punishing Covid lockdowns. “We’ve been cooped up for the past two years.”

    There is at least one major caveat to the trend: Mainland China, which has generally adhered to its “zero Covid” approach, sticking with the snap lockdowns and strict border controls it has employed since early 2020. The state-controlled media emphasizes that the country of 1.4 billion people has by far the best record of controlling the virus. It plays up the pandemic death and illness toll of other countries while pointing to China’s low numbers as a sign of the superiority of the country’s system.

    But experts have questioned the wisdom of that approach as the country has grappled with its largest outbreak since the pandemic began in Wuhan, factories have suspended work and truck traffic has been delayed — snarling frayed supply chains.

    “China’s zero-Covid policy will increasingly leave it — and Hong Kong, to the extent that it follows — isolated,” said Victor V. Ramraj, a law professor who edited a recent collection of articles about Covid-era legal policy in the region and teaches at the University of Victoria in Canada.

    Hong Kong, a Chinese territory whose Covid policies once mirrored those on the mainland, diverged this week in its strategy, which has exacted a huge cost. With its previously tight border controls, the territory had cut itself off from the outside world, crushing an economy reliant on international trade.

    On Monday, Hong Kong’s leader, Carrie Lam, announced a reversal of its ban on flights from nine countries and signaled plans to further relax Covid rules. But the changes came even as the territory was experiencing a huge outbreak, with the city’s Covid fatality rate currently among the world’s highest, at three per 100,000 residents. Bodies are piling up next to Covid patients in hospitals and mortuaries are filling up quickly.

    But almost everywhere else in Asia, virus rules have been in steady retreat, the pace dictated by epidemiology, economic imperatives or political pressures.

    In India, where enormous Covid outbreaks once killed hundreds of thousands, restrictions there have largely vanished in recent weeks, except for a requirement to wear masks. Last weekend, millions of people celebrated Holi, a Hindu springtime festival in which people throw colored powder at one another.

    S. Sivaraman, 68, an advertising executive in the capital, New Delhi, went to a Holi party in a park with his family and about 100 neighbors. As people ran around dousing one another with powder, he said, the traumas of the pandemic were briefly forgotten.

    “We felt so happy to be out of a cage,” he said, “meeting people freely and hugging each other.”

    Thailand has been gradually relaxing entry requirements for foreign tourists in recent months. In Indonesia, Bali — an essential driver of the country’s tourism sector — has reopened at a faster pace than the rest of the country; it was among the first provinces to drop quarantine for foreign travelers.

    There had been some concern that Indonesia’s central government could put in place new restrictions during the Ramadan holiday that begins in April. But Theresia Elena, the general manager of the Dash Hotel Seminyak on Bali, said she wasn’t worried.

    “That won’t happen,” she said. “This is Bali. We’ve been given sweet promises.”

    New Zealand’s initial caution toward the virus became politically untenable this year, after business groups called for fewer restrictions and citizens living overseas protested limits on their return. The country now plans to welcome back foreign tourists in April, months ahead of schedule, in a bid to bolster its economic recovery. Starting on April 4, vaccine passes will no longer be required to enter public facilities, and vaccine mandates will be dropped for education, health, police and defense workers, Prime Minister Jacinda Ardern said on Wednesday.

    The South Korean government said this month that it would relax several antivirus measures under similar pressure from businesses. The departing president, Moon Jae-in, eased the rules in the midst of an election campaign in which the governing party’s candidate had been trying to court votes from long-suffering small-business owners with pledges to unwind pandemic rules, including nightly curfews and limits on the number of people allowed to gather publicly.

    Jacob Lee, an infectious-disease specialist at Hallym University in South Korea, criticized the change, saying that it had been, above all, “clearly a political decision.”

    “Scaling up social distancing would have been the correct and scientific thing to do,” he said. “But South Korea took the nonsensical step of preemptively easing distancing.”

    The Latest on China: Key Things to Know

    Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    Japan, which has maintained some of the tightest entry barriers, is also considering removing quarantine requirements for foreign businesspeople and students. More Southeast Asian countries are admitting tourists, including Singapore, Cambodia and Vietnam, though travelers have been frustrated with unclear guidelines on quarantines and testing.

    In the Philippines, Covid protocols have taken a back seat during campaign rallies for the presidential election in May. Tens of thousands of people crowded into Manila’s Ortigas business district last weekend to see Leni Robredo, who is running to replace the departing president, Rodrigo Duterte. It was the largest public gathering in the country in two years.

    At the same time, masks are still required in public places, some schools are still holding classes online, and reminders about social distancing are still plastered around venues.

    That includes the Manila Zoo, where Ms. Bacallia’s 7-year-old son received a second dose of a Covid vaccine at a pop-up clinic last weekend as a condition for entry. He is scared of needles and put up a fight.

    “But it is good that we can all go out now,” she said. “We told him, ‘We’re going to the zoo, but you need your shot first before you can get in.’ That helped to calm him down.”

    The question now is how long China can hold onto its zero-Covid policy.

    This month, officials imposed stringent restrictions on residents’ movement in two major cities, Shanghai and Shenzhen, on a day when each megacity reported fewer than 70 new cases.

    But there are signs that even China is tweaking its approach, after the country’s leader, Xi Jinping, urged officials to limit the economic pain of the country’s Covid response.

    Still, the virus controls retain the support of many.

    Ryan Liu, 33, who works at an internet company in Shenzhen and has barely left home this month, said he was happy to make a sacrifice for the greater good.

    “In our view, or in the view of most of us, we prefer this kind of strict control measures,” he said. “We must take some measures, and we can’t let it go.”

    Jason Gutierrez reported from Manila, and Mike Ives and Victoria Kim from Seoul. Reporting was contributed by Hari Kumar in New Delhi, Keith Bradsher in Beijing, Muktita Suhartono in Jakarta, Indonesia, and Amy Qin and Amy Chang Chien in Taipei, Taiwan. Li You contributed research.

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    Le Figaro

    Clément Noël : «Champion olympique, ce n'est pas comme gagner au Loto»

    Cédric Callier

    Sacré champion olympique en slalom à Pékin, le skieur des Vosges se confie sur sa nouvelle vie et ses perspectives pour l'avenir.

    À 24 ans, Clément Noël est devenu, le 16 février dernier à Pékin, le troisième champion olympique français en slalom après Jean-Claude Killy en 1968 et Jean-Pierre Vidal en 2002. Une consécration attendue pour un tel talent, même si celle-ci est survenue lors d'une saison délicate pour le Vosgien. Rencontre avec un jeune homme qui n'est attiré ni «par la lumière médiatique», ni par «l'envie de s'imposer comme un donneur de leçon.»

    Clément, êtes-vous redescendu de votre nuage olympique de Pékin ?Clément Noël : (sourire) Le retour sur terre s'est rapidement fait. Quand on sort de l'ambiance olympique pour retrouver les mêmes personnes qu'avant et qu'on repart sur le circuit de Coupe du monde classique, cela aide à revenir à une certaine réalité. D'autant plus que je n'ai pas eu de bons résultats pour finir la saison, ce qui ramène encore plus vite sur terre.

    À Pékin, vous étiez apparu très ému après votre titre. Cette forte émotion était-elle proportionnelle aux doutes qui vous animaient avant la compétition ?Oui et non. Elle est surtout proportionnelle à l'événement, au fait qu'il s'agissait des Jeux olympiques. En revenant en Coupe du monde après, je me suis vraiment rendu compte à quel point c'était un autre monde. La Coupe du monde, c'est bien, mais c'est tous les week-ends donc c'est forcément moins émouvant, moins fort… Les Jeux décuplent tout. Mais c'est vrai aussi que je doutais avant ces Jeux, ce qui a accru mon bonheur de réussir.

    Du coup, craignez-vous un contrecoup olympique ? Après un tel exploit, redoutez-vous que la suite manque de saveur ?Je ne sais pas… Il faudra attendre la saison prochaine pour avoir la réponse. Là, je veux croire que j'aurais toujours la même motivation pour aller chercher de beaux résultats. Ce qui ne m'empêche pas d'être conscient qu'après avoir vécu ce titre, cela ne sera pas simple. On l'a déjà vu avec d'autres champions par le passé. Donc ce contrecoup existe, je le sais. Peut-être d'ailleurs explique-t-il un peu ma fin de saison ratée. Je dois l'accepter et m'en servir pour repartir à bloc la saison prochaine.

    Même à mes yeux, un titre olympique est irremplaçable. S'il y avait un slalom où je devais briller, c'était celui-là.

    Cela doit vous sembler paradoxal d'être sacré champion olympique lors de ce qui a été votre moins bonne saison en Coupe du monde des quatre dernières années…Heureusement que j'ai été champion olympique car cela aurait été une mauvaise saison sinon. Sur le plan sportif, cela a été un exercice compliqué. Ce que je vais retenir de positif, c'est que sur le plan du ski pur, cela a été une de mes meilleures saisons. Je pense que j'avais la possibilité de devenir le meilleur, ce qui s'est vu sur les deux premières courses et aux Jeux. C'est dommage d'être passé à côté avec ce potentiel-là. Cela n'a pas été un problème de technique ou de vitesse, mais de confiance et de tête. Il y a beaucoup de négatif, de choses à travailler mais vraiment, je veux essayer de retenir le positif et bosser le reste.

    Néanmoins, aux yeux du grand public, un titre olympique efface tout le reste…Oui. Même à mes yeux, un titre olympique est irremplaçable. S'il y avait un slalom où je devais briller, c'était celui-là. Si on m'avait demandé de choisir deux courses à gagner cette année, j'aurais pris le slalom des Jeux et celui de Val d'Isère, et c'est justement ces deux-là que j'ai remportés. De même, je n'échangerai pas ma médaille d'or olympique contre un globe de cristal car le plus important tient dans l'émotion des Jeux, de vivre des moments énormes. Pour résumer, ma saison a été plutôt ratée sur le plan sportif, mais elle a été belle et forte en émotions quand même.

    Ce rêve d'être champion olympique, le nourrissez-vous depuis longtemps ?J'ai toujours eu l'esprit de compétition sur le moment présent, je ne me suis jamais projeté à être champion de ski. J'ai toujours vécu au jour le jour ma carrière. Le rêve d'être champion olympique, je dirais que je l'ai eu une semaine avant les Jeux. Pourtant, en arrivant à Pékin, je ne voulais pas me fixer d'objectif précis, même si évidemment je voulais une médaille. C'est simplement au fur et à mesure, quand j'ai vu d'autres sportifs s'imposer, être heureux, que je me suis dit que je voulais vivre ça aussi. Je ne pouvais plus m'empêcher de me faire le film dans ma tête de gagner le titre. Mais je n'y pensais pas avant.

    Ce titre olympique a-t-il changé votre quotidien ?Sur la fin de la saison, non, car je suis reparti sur le même rythme en Coupe du monde. Ce qui a changé, c'est que les gens désormais me reconnaissent en tant que champion olympique. Qu'il s'agisse des gens du milieu, ou des gens qui en sont plus éloignés. Par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde à Méribel, je voyais énormément de soutien parce que j'étais champion olympique. De même, là, je suis à Paris depuis quelques jours et il m'est arrivé trois ou quatre fois que des gens me reconnaissent dans la rue, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant. Mais pour revenir à votre question, mon quotidien n'a pas changé, j'ai juste plus de soutien et de reconnaissance.

    Sur l'aspect financier, votre titre modifie-t-il vos perspectives ?Non. Je n'ai pas encore les éventuelles répercussions sur de nouveaux contrats ou sollicitations qui pourraient faire que cela change tout. Évidemment, les Jeux sont une belle manière de gagner de l'argent avec notamment la prime pour une médaille. Sauf qu'ils ont lieu une fois tous les quatre ans. Donc ce n'est pas comme gagner au loto. Cela permet de gagner un peu plus sur une saison normale, mais moi, vu les résultats qui ont été les miens cette saison en Coupe du monde, pas beaucoup plus. Cela offre surtout des opportunités pour se vendre, pour monnayer sa médaille mais ce n'est pas si facile que ça.

    Une entreprise pétrolière russe en ce moment, ce ne serait pas dans mes convictions de l'accepter. Je veux être en phase avec mes sponsors, même si j'estime que ce n'est pas à moi forcément de montrer l'exemple.

    Refuseriez-vous certaines sollicitations, même avec un très beau chèque, s'ils ne correspondent pas à vos valeurs ?Cela dépend ce que c'est… (Il réfléchit) C'est compliqué à dire. Je n'ai pas de leçons à donner aux gens, mais c'est sûr que je n'ai pas envie de défendre l'indéfendable. Après, qu'est-ce qui le serait ? Une entreprise pétrolière russe en ce moment, ce ne serait pas dans mes convictions de l'accepter. Je veux être en phase avec mes sponsors, même si j'estime que ce n'est pas à moi forcément de montrer l'exemple. J'essaie de faire mon petit bonhomme de chemin. Sur la question environnementale par exemple, nous sommes les premiers concernés avec le réchauffement climatique qui menace l'avenir de notre sport. Mais en même temps, le circuit Coupe du monde nous fait voyager un peu partout en avion, parfois sur des neiges artificielles qui font peur aux gens… Nous n'avons pas de leçons à donner sur le sujet, nous ne sommes pas les moins pollueurs du monde. Nous essayons de faire des efforts à notre petite échelle, sans être irréprochables.

    Cet aspect people vous plait-il ? Appréciez-vous cette notoriété nouvelle ?Je l'accepte, évidemment, mais la lumière ne m'intéresse pas particulièrement. Je fais du sport pour mes proches et pour moi, parce que j'aime cela. Mais je ne le fais pas pour avoir une forte notoriété. Je ne trouve pas cela important et pire, je suis parfois un peu mal à l'aise vis-à-vis de cela. Je sais que certains considéreront que je les prends de haut… Par exemple, dans l'aire d'arrivée de Méribel, j'entendais des gens qui criaient mon nom mais je gardais le regard en bas, comme si je ne les entendais pas car me nourrir de ce soutien en envoyant des bisous aux gens, j'ai un peu de mal… J'essaie de rester plus dans mon coin, même si je ne refuserais jamais un autographe avec un jeune car je veux partager cela. Mais ce n'est pas dans cette dimension que je me sens le plus à l'aise.

    En tant que champion olympique, votre voix devrait porter davantage. N'étant pas langue de bois et plutôt engagé dans vos prises de position, comptez-vous vous en servir ?Je ne pense pas que cela soit mon rôle. Quand on me pose des questions sur des sujets qui m'intéressent ou me touchent, je réponds ce que je pense. Mais ce n'est pas dans mon caractère de vouloir imposer ma voix, d'aller faire ma grande gueule sur un sujet où je ne suis pas particulièrement concerné. Ce n'est pas parce que je suis devenu champion olympique que ma voix vaut plus que celle d'un autre.

    Pourquoi vous êtes-vous orienté vers le slalom et non la descente par exemple ?J'ai choisi, oui et non. Quand on a l'esprit de compétition, on choisit la discipline dans laquelle on se sent le plus à l'aise et performant. Donc d'une certaine manière, c'est plus la discipline qui nous choisit car au début, on fait tout. Personnellement, j'ai toujours été plus à l'aise en slalom, ce qui est sans doute dû au fait que je vienne des Vosges où il n'y a pas de grandes pistes avec de grands dénivelés. Adolescent, j'ai fait beaucoup plus de slalom car les rares postes en géant, je devais les partager avec les touristes et je ne pouvais pas m'y entraîner tout le temps. Cela s'est imposé à moi.

    Comptez-vous vous diversifier à l'avenir ?J'essaie, mais c'est très difficile. Le géant est très différent du slalom, ce n'est pas comme en vitesse où la descente et le Super G sont très similaires. C'est plus difficile d'être polyvalent géant-slalom. Certains y arrivent bien car ils ont tout le temps été à l'aise dans les deux disciplines. Ce qui n'est pas mon cas. Mais j'essaie. La saison dernière, j'avais été plutôt bon en géant. Cette année, j'ai été mauvais et comme j'ai perdu mes 500 points, je ne peux plus partir avec un bon dossard. Je vais persévérer dans le géant mais pour l'instant, ce n'est pas très concluant.

    Votre tête, désormais, est-elle tournée vers les JO 2026 en Italie, ou vers les Mondiaux 2023 en France ?Là, pour être honnête, ma tête est tournée vers les vacances. Cette saison a été éprouvante, dure, avec pas mal de moments où cela n'allait pas trop pour moi. Donc je préfère oublier un peu le ski pendant quelques semaines avant de me remotiver et de me concentrer sur la saison prochaine. Je ne vais pas penser à 2026 tout de suite. Mais oui, les Championnats du monde en France, j'aimerais bien y être bon.

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

    Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

    La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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    Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

    Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

    Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

    El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

    La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

    “A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

    Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

    “Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

    Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

    Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

    El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

    Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

    Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

    En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

    En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

    Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

    A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

    Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

    La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

    “Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

    Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

    Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

    Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

    Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

    La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

    La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

    Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

    El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

    La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

    Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

    El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

    Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

    Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

    “Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

    Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

    “Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

    Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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    Valeurs Actuelles

    Déchainement de violences contre les forces de l’ordre dans la banlieue lyonnaise

    Trop banal pour être médiatique ? Comme chaque week-end, une série de violences gratuites ont éclaté contre les forces de l’ordre dans plusieurs banlieues françaises. Et particulièrement dans la banlieue est de Lyon, où la police fait état de « plusieurs épisodes de violences urbaines visant les forces de l’ordre », pour la seule journée de dimanche, nécessitant « l’usage de 32 moyens collectifs de défense », selon les informations recueillies par Valeurs actuelles, et dont voici le détail :

    Dans la soirée du 19 mars, vers 22h, à Vaulx-en-Velin, commune située à quelques kilomètres de Lyon, deux équipages de police procèdent à un contrôle d’identité lorsqu’ils sont la cible de jets de projectiles de la part d’un groupe de voyous, que les agents parviennent à disperser en faisant usage de leur lance-grenade Cougar. Mais pour quelques minutes seulement, puisqu’une quinzaine d’assaillants reviennent rapidement à la charge, contraignant les policiers à faire usage de huit grenades lacrymogènes CM6.

    Coup de feu dans les 8e et 9e arrondissement : trois clandestins algériens interpellés

    Quasi simultanément ce même soir, vers 22h, à Vénissieux, autre banlieue lyonnaise sous tension, les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) sont la cible de jets de projectiles et tirs de mortiers d’artifice. Fait extrêmement rare, les agents parviennent à interpeller un des assaillants, âgé de seulement 14 ans, ce qui ne suffira pas à calmer les ardeurs du quartier puisque dans la nuit, vers une heure du matin, les mêmes faits se reproduisent contre la police.

    En rouge, les différents lieux où des incidents ont éclatés, dont des attaques contre la police.

    Dans le 9e arrondissement de Lyon, un peu plus tôt, entre 20h et 22h, les policiers du Raid étaient par ailleurs intervenus dans un appartement après que plusieurs coups de feu ont été tirés depuis la fenêtre d’un appartement à l’aide d’un fusil de chasse. Rapidement repéré, l’appartement était fouillé par la police, qui trouvait un fusil de chasse ainsi que de nombreuses munitions. Trois individus qui fréquentaient le domicile étaient interpellés et placés en garde à vue. Djamel G., Karim M. et Zayed H, les trois suspects, tous de nationalité algérienne et en situation irrégulière, étaient âgés respectivement de 16, 18 et 24 ans.

    Au même moment, aux alentours de 21h, rapporte Lyon Mag, une fusillade a éclaté sur un point de deal situé près d’une barre d’immeubles du quartier de la Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon. Selon les informations du média local, une Kalashnikov a été utilisée, ainsi qu’une grenade offensive, blessant quatre adolescents.

    Le lendemain, dimanche 20 mars, les violences reprennent de plus belle dès le milieu de l’après-midi. Vers 15h45, à Vénissieux, dans la cité des Minguettes classée comme quartier de reconquête républicaine (QRR), deux policiers de la BST sont insultés et la cible de projectiles par une vingtaine d’individus. Après plusieurs tirs de lance-grenade, les agents parviennent à quitter les lieux sans encombre, mais sans parvenir à rétablir l’ordre durablement, puisque peu après 20h une vingtaine d’assaillants s’en prennent à une patrouille de la BST en jetant des projectiles, avant d’être dispersés par un tir de lance-grenade.

    Un peu plus au nord, dans la banlieue de Lyon, c’est à Rillieux-la-Pape que les policiers ont essuyé une série d’attaques ciblées. Première étincelle sur le bucher de la sécurité publique, un signalement pour des rodéos urbains dans rue Jules Michelet. Avec l’appui de la police municipale, les forces de l’ordre mettent en place un dispositif de surveillance du quartier. Profitant de la chute accidentelle d’un des motards, les policiers tentent de l’interpeller mais sont pris pour cible par une quinzaine de voyous, encapuchonnés et le visage dissimulé, qui leur jettent des projectiles.

    Les policiers tentent une médiation avec des « habitants du quartier, plus âgés »

    Pour faire face, les forces de l’ordre répliquent encore une fois au lance-grenade, puis entament « une médiation avec des habitants du quartier, plus âgés, permettant un retour au calme », indique la même source policière. Un calme toutefois relatif, à nouveau troublé vers 21h, lorsqu’un incendie de véhicule est signalé à la police. Il s’agit d’une Suzuki Swift qui finira complètement brûlé, faute de possibilité d’intervention. Une fois sur place, les agents aperçoivent deux voyous en train de filmer la scène et comprennent du même coup qu’il s’agit d’un guet-apens. Une quinzaine de voyous surgissent pour attaquer les policiers, qui appellent du renfort et parviennent à faire face en répliquant en tirant 12 grenades lacrymogènes CM6, cinq LBD et une grenade MP7. Les assaillants, repliés derrière des voitures stationnées, finissent par prendre la fuite à l’arrivée des renforts, mais aucune interpellation n’aura lieu.

    Plus au nord, dans la commune voisine de Bron, toujours en banlieue lyonnaise et toujours dans la soirée du 20 mars, aux alentours de 20h, deux équipages de police étaient ciblés par une dizaine d’individus, dissipés par six coups de lance-grenade. Et ce, alors que presqu’au même moment, un équipage de police étaient lui aussi ciblé à Vaulx-en-Velin.

    Contacté par Valeurs actuelles, Ludovic Cassier, secrétaire départemental SGP Police Rhône, indique que ce genre d’incidents se produit presque tous les week-ends, mais aussi durant la semaine, et qu’a priori aucune interpellation supplémentaire n’aurait eu lieu, faute de pouvoir identifier les auteurs « qui se dispersent aussitôt ». Et faute de caméras de surveillance.

    Selon les informations de Lyon Mag, ces violences se seraient poursuivies à Bron, ce mercredi 23 mars, dans la soirée. Face au caillassage en règle, indique le média, les forces de l’ordre ont répondu avec des tirs de grenades de gaz lacrymogène, mais interpellation n’a été menée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : les candidats divisés sur la place de la France au sein de l'Otan

    Publié le : 24/03/2022 - 20:43

    Raphaël KAHANE Suivre Virginie HERZ Suivre Achren VERDIAN

    À l'occasion d'un sommet extraordinaire de l'Otan sur la guerre en Ukraine organisé jeudi, zoom sur les propositions des candidats à la présidentielle sur la place de la France dans l'organisation. Certains poussent pour une sortie du commandement intégré de l'Otan: de quoi parle-t-on exactement ? Éclairage de Virginie Herz. La candidate Valérie Pécresse cumule, elle, les déconvenues; ayant contracté le Covid-19. Elle devra faire campagne à distance durant les prochains jours.

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"

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    Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique «  Dessins  ».

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    Le Figaro

    JussiTwoSeven, le graffeur de la vie sauvage

    Valérie Duponchelle

    PORTFOLIO - Le street artist finlandais a développé très jeune un don pour le dessin, devenu sa signature, comme en témoignent ses œuvres murales monumentales.

    Son prénom indique la Finlande, son nom la volonté d’un artiste, farouche et furtif comme les animaux sauvages qu’il fait courir sur les murs d’Helsinki la Nordique. L’animal dans la ville, c’est un des phénomènes spectaculaires qu’a révélé le confinement de la planète: les canards rue de Rivoli à Paris, les cerfs à Jersey City, de l’autre côté de Manhattan, les coyotes à Los Angeles…

    » Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre

    Le musée de la Chasse et de la Nature offre à Jussi TwoSeven une belle place dans sa prochaine exposition «Incursions sauvages» *. À travers sept artistes du street art, le musée adoré des Parisiens interrogera la porosité manifeste des frontières entre la nature et la ville. Et explorera le sens de l’apparition, partout sur la planète, de ces animaux sauvages égarés en milieu urbain: sangliers, cerfs et renards en Occident ou, plus spectaculaires, félins en Inde, ours et éléphants en Chine. Jussi TwoSeven découvrira le lieu en avril, en œuvrant sur place, un labeur d’environ onze jours. À la même période, en mai, ce dessinateur hors pair fera courir les loups dans la ville pour le Brighton Fringe Festival, sa première œuvre en Grande-Bretagne.

    Originaire d’Espoo, à l’ouest d’Helsinki, il a passé toute sa vie dans la capitale finlandaise. «C’est ma base, là où j’ai mon studio, ma maison. Je suis né en 1983. J’ai eu une vie très normale, sauf peut-être ma passion précoce pour le dessin. Je suis l’aîné de trois garçons. Aujourd’hui, j’ai quatre enfants, trois garçons et une fille, de trois couples différents. J’ai commencé très jeune, à 20 ans! Mon aîné vient d’avoir 18 ans. Mon cadet a 6 ans. J’ai dû grandir très tôt pour devenir un parent, je changeais des couches alors que mes amis continuaient de faire la fête. Je ne modifierais rien de tout cela aujourd’hui», confie, en trébuchant légèrement sur les mots, cet homme qui ne répond plus qu’au nom d’artiste TwoSeven.

    «Le nombre 27 survient souvent dans ma vie, c’est mon jour anniversaire, c’est l’adresse de mon enfance, c’était dans mon code postal. Entre le monde des galeries et la scène du street art, j’ai voulu un nom fait maison qui renvoie à mon histoire. C’est peut-être mon chiffre porte-bonheur.

    J’ai commencé à faire des graffitis quand j’étais ado. Mais c’est après mon premier enfant que j’ai développé mon style, passant du graffiti sauvage et illégal à un art plus défini. J’étais un parent à temps plein et un artiste à temps partiel. Je faisais en même temps des études d’ingénieur en mécanique, j’ai un diplôme dont je ne me suis jamais servi. Ce furent des années de bataille pour tout mener de front et gagner ma vie en même temps. De 1999 à 2009, le street art était vraiment sauvage à Helsinki. Tous les jours, les graffitis étaient effacés. La ville avait une politique très stricte en la matière: chaque mur devait être propre!» Il a donc connu de multiples courses contre la police et les politiciens. Aujourd’hui, l’atmosphère a changé. Il y a des murs où les graffitis ont une place légale. «Je ne fais plus de graffitis sauvages, je mets mes peintures dans la rue avec les permissions requises. C’est très différent de mon expérience d’adolescent.»

    Pourquoi mettre des dessins hors échelle à l’air libre? «Cela vient de ma culture du graffiti, cela révèle un autre type de beauté, quelque chose de plus intéressant. C’est la combinaison de l’art et de l’environnement. Un mur, une rue, la circulation devant ce mur, tout cela change le regard sur l’art. La mise en contexte d’une œuvre, le choix du site sont presque aussi importants que l’œuvre elle-même. Si mon art peut transformer un endroit banal en un lieu vraiment unique, j’ai le sentiment d’avoir réussi. Je ne choisis pas toujours les sites, mais ce que j’ai réalisé de mieux a toujours pris place dans ceux que j’avais choisis moi-même. Je commence toujours par étudier l’environnement pour être en adéquation avec lui», répond ce modeste à la forte volonté sous-jacente.

    Généralement, mes pièces dans l’espace public durent assez longtemps et, par chance, ne sont pas vandalisées ni taguées.» Une de ses plus grandes installations date de 2015 et est toujours intacte. «Je me sers de peinture en bombe et industrielle, la même que celle pour les bâtiments, que je dilue à l’eau. Parfois, je vernis le résultat final. Je travaille sur site, dans la rue. C’est forcément l’été à nos latitudes, sinon la peinture ne sèche pas. Alors l’hiver, qui est long en Finlande, je prépare mes projets à venir, esquisses, toiles, j’organise mes expos. Mais comme tout part du dessin au crayon, la préparation de chaque projet est longue et minutieuse. J’y passe des heures.»

    Ce citadin, obsédé par la vie sauvage animale, veut signifier que, même dans un cadre urbain, la nature nous entoure et est importante. «Je veux la ramener au cœur de la ville, qu’elle prenne le dessus sur elle. Je photographie des animaux naturalisés dans tous les muséums d’histoire naturelle que je connais ou que je découvre. Il y a de nombreux musées de la chasse en Finlande! J’ai aussi une amie qui est taxidermiste, je vais beaucoup dans son atelier. Puis, je travaille ces photos sur mon ordinateur, je les ajuste, je les combine parfois, je les dessine enfin au crayon. Alors, je peux peindre la pièce. Il faut travailler avec une échelle, monter et redescendre sans cesse, c’est très physique», explique Jussi TwoSeven, qui se dit «moyennement sportif» dans un pays de skieurs et d’athlètes.

    Ours, loups, chouettes, renards et tout un éventail d’oiseaux peuple son univers dessiné, avec une préférence pour les espèces finlandaises.. Il aime le mouvement décomposé par le photographe Eadweard Muybridge (1830-1904). Mais il ne connaît pas le travail majestueux du photographe finlandais Pentti Sammallahti, 72 ans, qui a surpris des loups noirs sur la neige blanche.

    * «Incursions sauvages», exposition collective au musée de la Chasse et de la Nature, 62, rue des Archives, Paris 3e. Du 11 avril au 10 septembre 2022.

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    Marina Abramovic, The Artist Is Present pour l'Ukraine

    DÉCRYPTAGE - L'artiste serbe de New York est la reine de la performance. Elle en réactive une de ses plus célèbres pour venir en aide aux victimes de la guerre.

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    CRITIQUE -Le peintre maniériste de la cour des Habsbourg a inventé un monde de chimères que les surréalistes ont vénéré. Arcimboldo, portrait d’un audacieux, un documentaire fascinant et savant à ne pas manquer ce dimanche 20 mars à 17 heures 50 sur Arte, et disponible sur arte.fr

    L'art génial et méconnu du gribouillage exposé à la Villa Médicis

    De Léonard de Vinci à Cy Twombly, en passant par Michel-Ange et Picasso: l'exposition insolite met en lumière le jardin secret des plus grands artistes, qui, à l'origine, n'était pas destiné au regard du public

    France24 - Monde

    Boycott des cinéastes russes : le monde de la culture divisé

    Publié le : 23/03/2022 - 15:58

    Natacha VESNITCH

    Notre chroniqueur cinéma Thomas Baurez revient sur les répercussions de l'offensive en Ukraine sur le monde de la culture, et en particulier sur celui du cinéma avec le boycott des cinéastes russes des grands festivals.Au programme également de ce nouveau numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche" : Vincent Lacoste dans la peau d'un militant communiste pendant la guerre d'Algérie, le choc "Bruno Reidal, confession d'un meurtrier", et la rétrospective d'une icône à la Cinémathèque française : Romy Schneider.

    Valeurs Actuelles

    La crise corse, nouveau péril pour le gouvernement

    Chef de guerre au sommet de Versailles avec les 27 chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union européenne, mais président impuissant devant les émeutes qui secouèrent Bastia le même jour. Emmanuel Macron est confronté à une nouvelle crise sur le territoire national, à la fois sociale, politique et diplomatique. La Corse pourrait ramener à la dure réalité un chef de l’État usant de la guerre en Ukraine pour apparaître comme le protecteur des Français. « Comment peut-il jouer au leader mondial de la paix à Versailles pendant que son pays brûle ? », se moque l’eurodéputé Reconquête ! Gilbert Collard.

    Une semaine de manifestations, avec la jeunesse corse en première ligne, et des incidents à répétition jusqu’à l’apogée, dimanche 13 mars à Bastia, où plus de 10 000 personnes ont manifesté en soutien à Yvan Colonna, toujours dans le coma après son agression en prison, le 2 mars. Une manifestation historique sur l’île de Beauté et des émeutes qui ont duré de longues heures pour les forces de l’ordre venues en renfort depuis le continent. Soixantedix gendarmes mobiles ou CRS ont été blessés, dont 18 hospitalisés.

    Un quinquennat de mépris

    Comment en est-on arrivé à cette journée qui a vu 650 engins incendiaires artisanaux, boules de pétanque, bouteilles de gaz et bidons d’essence être jetés sur tout ce qui représentait les institutions françaises ? Un mépris, un traumatisme et une négociation partie en fumée entre la majorité présidentielle et les nationalistes corses. Un accord évoqué par le Canard enchaîné du 9 mars 2022, à propos duquel le politologue Arnaud Benedetti semble « dubitatif ». « On était au point mort dans les relations entre les deux exécutifs », rappelle-t-il.

    En 2017, pendant la campagne présidentielle, tout commence pourtant très bien entre Emmanuel Macron et la Corse. Accueilli à Furiani, il promet « un pacte girondin » aux insulaires, qui ont élu, en 2015, des nationalistes à la tête de leur exécutif. Depuis, plus rien. « Le dossier n’est pas traité depuis cinq ans », déplore Arnaud Benedetti, qui souligne un manque de connaisseurs de la Corse autour du président et du Premier ministre. « Jean Castex ne savait même pas que le père de Gilles Simeoni [président du conseil exécutif de Corse depuis 2015, NDLR], Edmond, était l’un des fondateurs du mouvement autonomiste », souligne-t-il.

    Une ignorance qui s’est transformée en surdité aiguë. Les nationalistes corses n’ont reçu que des fins de non-recevoir à toutes leurs demandes de levée du statut de détenu particulièrement signalé des trois condamnés pour l’assassinat du préfet Érignac, en 1998. « À proportion que les nationalistes ont gagné les élections, l’État donnait l’impression de repousser le dialogue », observe le politologue.

    On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac.

    La paupérisation de la Corse a également joué un grand rôle dans ce mouvement de révolte. « Cela fait des années que l’essence est autour de 2 euros, ici », souligne Jean-Michel Mosconi, délégué LR dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud et coordinateur régional du mouvement de Julien Aubert, Oser la France. Chez les Corses, on perçoit de plus en plus « une différence de traitement » par rapport au continent. « On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac », craint le porte-parole des Républicains.

    La jeunesse au premier rang de la lutte

    L’agression d’Yvan Colonna dans la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) a « libéré un ressentiment accumulé », analyse Arnaud Benedetti. Les relations avec les préfets sont parfois tumultueuses et le président de la République ne semble pas percevoir les subtilités de l’île. « Emmanuel Macron n’est pas très attaché à l’identité, à la terre, ce n’est pas l’interlocuteur capable de comprendre notre façon de vie », estime Jean-Michel Mosconi. Le fossé se creuse et les jeunes générations se soulèvent, poussées par le mouvement de Jean- Guy Talamoni, Corsica Libera, ancien président de l’assemblée de Corse. Un président indépendantiste assumé, bien plus radical que Gilles Simeoni, qui « ne va même pas voter aux présidentielles », note une observatrice de la vie politique corse. Il ne s’est d’ailleurs plus assis au côté d’un membre du gouvernement depuis la visite de Jacqueline Gourault en 2018. De quoi mettre Gilles Simeoni en position délicate, lui qui doit à l’État l’eff acement d’une créance de 50 millions d’euros due par la collectivité de Corse.

    Depuis l’agression d’Yvan Colonna, les jeunes sont en première ligne dans la mobilisation. De nombreux lycées sont bloqués partout sur l’île, les militants de Ghjuventù Indipendentista mènent les manifestations à Corte, dans la lignée de Corsica Libera. Au look très Black Bloc, ils souhaitent « prendre du galon auprès des anciens » et sont accueillis par une haie d’honneur dans le cortège, cagoulés et armés. Les aff rontements montent d’un cran. « C’est devenu une lutte armée », s’inquiète Alain Vastel, secrétaire national CRS du syndicat Unité-SGP Police FO. « Ils sont équipés, organisés, les meneurs ont des brassards », témoigne Jean-Christophe Couvy, le secrétaire national du syndicat, qui soupçonne « des formations » en amont venues de l’extérieur. « Il y a une internationale Black Bloc », dénonce-t-il.

    Les policiers se retrouvent alors en première ligne face à cette « situation insurrectionnelle ». Pourtant, les CRS sont de moins en moins nombreux sur l’île. « Depuis deux ans, il n’y a plus qu’une unité », alors que deux étaient installées, à Bastia et à Ajaccio. Désormais, 80 CRS se partagent entre les deux bases, renforcés en temps de crise par des compagnies venues du continent. À titre de comparaison, trois compagnies sécurisent l’Élysée, depuis quelques années. Une baisse de moyens sur l’île qui a failli entraîner une catastrophe, dimanche 13 mars, lorsque des unités se sont retrouvées confrontées à « des problèmes d’acheminement » de munitions. « Il faut saluer le sang-froid de nos forces de l’ordre, on marche sur des oeufs, on ne peut pas se permettre de tuer ou de blesser gravement un manifestant », soupire Jean-Christophe Couvy. Finalement, la préfecture a été épargnée. Mais les jeunes Corses jouent sur les reculades du gouvernement, persuadés d’avoir « plus obtenu en trois jours de violence qu’en sept ans de démocratie » au sein des institutions corses.

    Une crise au plus mauvais moment

    La fin de la cavale d’Yvan Colonna, en 2003, avait été annoncée en grande pompe par Nicolas Sarkozy, en pleine allocution à Toulon. Le ministre de l’Intérieur endossait alors un costume d’homme d’État. Cette fois, Yvan Colonna est malgré lui le caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron, qui se voit confronté à une nouvelle crise après les “gilets jaunes” et les émeutes aux Antilles. « Les oppositions ne vont pas manquer de s’en saisir », prédit Arnaud Benedetti. Le président sortant se doit de sortir l’artillerie lourde et évoque même une possible « autonomie », pendant que le FLNC menace de reprendre les armes.

    Une annonce « digne de la Macronie », reconnaît Jean-Michel Mosconi, qui « veut tout et rien dire ». Gilles Simeoni reste d’ailleurs prudent, évoquant « des mots importants » mais attendant « des prolongements et des concrétisations ». Emmanuel Macron souhaite éteindre l’incendie de la révolte et a envoyé son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, deux jours sur l’île pour ouvrir des négociations. Un cycle de discussion « sans précédent », vante le ministre. Une démarche risquée pour le candidat Macron qui compte, parmi les personnalités qui se sont ralliées à lui, Manuel Valls, qui avait tracé « une ligne rouge », et Jean-Pierre Chevènement, historiquement hostile à l’autonomie. Jean-Guy Talamoni prévient de son côté : « Nous aurions les moyens de bloquer l’île, si Darmanin vient avec l’idée de calmer les Corses le temps de la présidentielle. »

    Surtout, le calendrier impose à l’exécutif de s’occuper de la guerre en Ukraine, du Covid et de la baisse du pouvoir d’achat, la Corse ne semble donc pas être la priorité et le Sénat pourrait s’opposer au potentiel statut et faire capoter l’accord… et la paix civile. « Il y aura un statu quo pendant la campagne, mais des déceptions risquent de poindre après », alerte Jean-Michel Mosconi, qui s’inquiète de nouveaux dérapages : « Peut-être pas pendant l’élection, mais pour le mandat. » Du côté des syndicats policiers, on espère que l’arrivée du printemps et de la saison estivale calme les esprits, la Corse ne pouvant se permettre de se passer des touristes. Dernière inquiétude pour la majorité : le décès d’Yvan Colonna pourrait entraîner « le pire », s’inquiète le député MoDem François Pupponi.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine: Nato will respond if Russia uses chemical weapons, warns Biden

    US President Joe Biden has said Nato "would respond" if Russia uses chemical weapons in Ukraine.

    The president - who is in Europe for talks with allies - did not spell out what that might mean.

    His comments came on an unprecedented day of emergency summits in Brussels, where Western leaders showed a united front against Russia's invasion.

    Mr Biden is travelling to Poland on Friday where more than two million Ukrainians have fled from the fighting.

    Asked whether the use of chemical weapons by Russia's Vladimir Putin would prompt a military response from Nato, Mr Biden replied that it "would trigger a response in kind".

    "We would respond if he uses it. The nature of the response would depend on the nature of the use," he said.

    Western nations have warned Russia could be preparing to use chemical or biological weapons in Ukraine, as its invasion of the country enters its fifth week.

    War in Ukraine: More coverage

    UK Prime Minister Boris Johnson has said it would be "catastrophic" if Mr Putin used chemical weapons, while Nato Secretary General Jens Stoltenberg has made it clear it would result in severe consequences.

    The White House has set up a national security team to look at how the US and allies should react if Russia launched a chemical attack. But there is no suggestion Nato would respond by using chemical weapons, says BBC US Editor Sarah Smith.

    Mr Biden has previously stressed the US and Nato would not send troops to Ukraine over fears of a direct military confrontation with Russia.

    The president was speaking after an emergency meeting of Nato leaders to debate how to respond to the possible use of weapons of mass destruction, as well as military aid for Ukraine and tougher sanctions on Moscow.

    "The single most important thing is for us to stay united," the president said after the summit.

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    Mr Biden is expected to announce a major deal with the EU on liquified natural gas, in an attempt to reduce Europe's reliance on Russian energy.

    The agreement would see Washington provide the EU with at least 15 billion additional cubic metres of the fuel by the end of the year.

    Four new Nato battlegroups are being deployed to Hungary, Slovakia, Romania and Bulgaria.

    The president also said he would support calls for Russia's expulsion from the G20 group of wealthy nations. But he said that would depend on the views of other members.

    After a meeting with EU Commission President Ursula von der Leyen in Brussels on Friday morning, Mr Biden will head to Poland. The president will travel to the city of Rszeszów, close to the border with Ukraine, where he will meet Ukrainian refugees.

    Mr Biden has announced the US would take in up to 100,000 Ukrainians and provide an additional $1bn (£756m) in food, medicine, water and other supplies.

    More than 3.6 million refugees have fled Ukraine since the invasion began, including more than 2.1 million to Poland.

    Mr Biden will also visit US troops who have recently been deployed there.

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    Le Monde

    Tract

    23 mars 202223 mars 2022uneanneeaulycee

    Tweet

    La question des (bons) enseignants s’invite dans la campagne présidentielle…

    TweetActualité 23 mars 2022 à 12:30

    Vraiment excellent, mais il manque une option que propose le Grand Mage Mamad … qui répare même les motos russes (Authentique !!!)

    Répondre 23 mars 2022 à 14:15

    Le « dégel hypothétique du point d’indice  » ?

    Vous voulez dire la raspoutitsa ?

    Répondre 23 mars 2022 à 18:15

    Moi, mon mage BonProf à moi il est bien mieux. Il fait aussi garde d’enfants, animateur périscolaire, cuistot, et même chauffeur de bus scolaire.

    Répondre 23 mars 2022 à 20:48

    Voyons @Alain38 on ne dit pas ça comme ça ! Les éléments de lange sur ce thème, c’est « le Mage Bonprof est prêt à accepter des missions supplémentaires ». Vous ruinez la campagne avec votre prosaïsme pataud !

    Répondre 23 mars 2022 à 19:05

    Alors là… je l’affiche demain en salle des profs… et partout partout partout (avec votre accord, bien sûr). Depuis votre parodie de « Devenez prof », je me languissais d’un pareil dessin. Merci (et bon courage).

    Répondre 23 mars 2022 à 20:42

    Ouaaah super !

    Vous pouvez m’en faire un pour le Mage Boninformaticien ou Bonélectronicien SVP ? Vous savez, celui que les entreprises cherchent en vain sur le marché du travail : 25 ans, bac+9, 10 ans d’expérience (préf. banque), références en Kotlin 4 et Android 15, intéressé par les pays du Golfe, carnet d’adresses étoffé chez les GAFAM, bonnes capacités de communication-vente. Embauche à 85% du SMIC la première année, 100% du SMIC dès la deuxième année (durée du projet : 9 mois).

    Répondre 24 mars 2022 à 22:30

    Bah voilà, vous voyez que vous pouvez être drôle quand vous voulez…

    Répondre 23 mars 2022 à 20:44

    Les imagettes sont super 🙂 Bravo !

    Répondre 23 mars 2022 à 21:14

    Bonprof ! Bonprof !

    Avec un nom comme ça, ce serait pas un sbire à Poutine ?

    Répondre
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Investigaciones visuales

    Los soldados rusos tomaron su ciudad y después sus hogares

    En su avance hacia Kiev, tropas de Rusia invadieron un complejo de departamentos en un suburbio cercano a la capital y tomaron a los vecinos de rehenes. Parte de la operación quedó registrada en video.

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    Por Brenna Smith y Masha Froliak

    KIEV, Ucrania — Durante días, Roman Naumenko y sus vecinos del complejo de departamentos Pokrovsky, ubicado en las afueras de Kiev, habían estado observando desde unos cuantos kilómetros de distancia cómo las fuerzas rusas intentaban tomar el control de un aeropuerto cercano.

    “Vi cómo los helicópteros, que venían unos tras otros, disparaban”, comentó. “Fue un impacto enorme. No podía creer que fuera de verdad”.

    Los residentes se quedaban fuera de sus edificios filmando la destrucción con sus celulares.

    Cada día, las fuerzas rusas se acercaban más y más al complejo de departamentos. El 3 de marzo, un misil cayó directamente sobre uno de los edificios. En ese momento, más de 150 familias seguían en el complejo residencial de 14 edificios, según declaró un administrador del edificio a The New York Times.

    Más tarde, ese mismo día, los soldados estaban literalmente en la puerta de Naumenko.

    “Vimos a la infantería rusa en la cámara de seguridad de nuestro edificio”, relató. “Desde ese momento, los rusos se quedaron”.

    También obligaron a unos 200 residentes a quedarse, manteniendo a muchos de ellos como rehenes en los sótanos de sus propios edificios, forzándolos a entregar sus celulares y ocupando sus departamentos. Otros lograron pasar desapercibidos, pero aun así eran, en esencia, prisioneros en sus propias casas mientras las fuerzas rusas irrumpían y tomaban posiciones de francotirador en los edificios, que habían albergado a 560 familias.

    El Times entrevistó a siete residentes del complejo de departamentos Pokrovsky en la ciudad de Hostómel, unos 16 kilómetros al noroeste de Kiev. Todos experimentaron el asalto y el cautiverio de primera mano antes de encontrar maneras de huir. A partir de sus relatos, junto con las imágenes de las cámaras de seguridad y los celulares, el Times logró reconstruir la experiencia que se vivió mientras las fuerzas rusas se acercaban.

    “Fue realmente aterrador”, aseguró Lesya Borodyuk, una vecina de 49 años que comenzó a llorar mientras relataba lo ocurrido. “Le escribí a mi hija. Me estaba despidiendo de ella. Le dije que ahora probablemente nos iban a bombardear”.

    Fuera, en el estacionamiento, las cámaras de seguridad mostraban al menos una decena de soldados rusos y vehículos de combate de infantería. Los soldados trasladaron ametralladoras pesadas y obligaron a un hombre a entrar en un edificio a punta de pistola.

    Ksenia, que pidió ser identificada solo por su nombre de pila, observó con su marido y sus hijos desde la ventana de su segundo piso cómo las fuerzas rusas llegaban a su edificio.

    “No sabíamos lo que podía pasarnos”, afirmó. “Era un estado total de temor”.

    Un grupo de soldados utilizó rifles para romper la puerta principal de un edificio de departamentos. Una vez dentro, entraron al ascensor y destruyeron sus cámaras de seguridad. En algunos edificios, los soldados fueron piso por piso arrancando puertas de las bisagras y asaltando departamentos, según relataron los residentes.

    Al cabo de unas cuantas horas, según los siete residentes con los que habló el Times, los soldados rusos tomaron todo el complejo y atraparon a cerca de 200 civiles dentro de varios edificios.

    “Echaron a la gente de los departamentos”, relató Elena Anishchenko, que planeaba celebrar su cumpleaños número 33 con vecinos el día que llegaron los soldados. “No le preguntaron nada a nadie; simplemente les decían que fueran al sótano”.

    A muchos vecinos les confiscaron o destruyeron sus teléfonos celulares y computadoras portátiles.

    “Nos dijeron: ‘No se enojen, pero si hallamos su teléfono le dispararemos en el acto”, relató Anishchenko.

    Aislada del mundo exterior, Anishchenko dijo que ya no pudo leer las noticias ni hablar con su familia.

    Algunos residentes como Ksenia pudieron permanecer en sus hogares, quizás porque tenía un bebé.

    Otros pasaron desapercibidos. Naumenko y su esposa se escondieron en el séptimo piso de su edificio. Él aún tenía su teléfono, que encendía una vez al día para enviar un mensaje de texto a su familia diciéndoles que todavía estaba vivo.

    Preocupación familiar: ‘No me puedo comunicar’

    Los amigos y parientes de los que estaban atrapados en Pokrovsky pasaban penurias. En grupos de chat y mensajes de texto habían visto videos y capturas de pantalla de los soldados rusos cuando tomaron control del complejo. Luego dejaron de recibir los mensajes de sus seres queridos.

    Iryna Khomyakova, hija de una de las vecinas del complejo, vio los videos del circuito cerrado que mostraban a los soldados ingresando al ascensor. Preocupada, llamó a su madre, quien le informó que los soldados rusos acababan de entrar al edificio y que la habían obligado a bajar al sótano con otros.

    “El teléfono de mi mamá murió”, dijo el 9 de marzo, y no había tenido noticias de ella en días.

    Por mensaje de texto, Hanna Yaremchuk le dijo al Times que había perdido el contacto con su padre durante días y añadió que a él también lo tenían en un sótano. Se preguntaba: “¿Está vivo? ¡No lo sé!”.

    Viviendo con soldados

    Para los detenidos, la capacidad de moverse dependía de los guardias.

    A Borodyuk y a otras personas que estaban en su sótano se les permitía ir a sus departamentos a buscar comida y ropa abrigadora para soportar el frío del sótano de ladrillos. A los vecinos les permitían cocinar juntos y convivir.

    Los rusos que custodiaban el sótano de Anishchenko eran más estrictos. Solo permitían a los residentes visitas cortas y supervisadas a sus departamentos para conseguir comida y víveres para todos.

    “La gente era presa del pánico”, comentó Anishchenko, “Todo el mundo estaba al límite de su cordura”.

    Luego de un tiempo, cien o más soldados patrullaban fuera de los edificios, y algunos incluso vivían en los departamentos.

    En el séptimo piso, Naumenko y su esposa seguían eludiendo la detección. Los recientes bombardeos en la zona habían volado las ventanas y la temperatura había descendido por debajo del punto de congelación. Sin electricidad, improvisaron formas de cocinar, encendiendo aceite en un platillo para calentar la comida y usando una vela para calentar una lata de agua. Sin calefacción en el edificio, dormían completamente vestidos y con chaquetas.

    En el departamento de Ksenia, cada día implicaba conseguir suficiente comida para alimentar a sus hijos y sobrevivir hasta la mañana siguiente. Su nueva vida estaba muy lejos de lo que imaginaba.

    “Estuvimos esperando este departamento durante cuatro años”, aseguró Ksenia. “Invertimos en la remodelación. Pero ni eso importa ahora”.

    ‘Los liberaremos de los nazis’

    Afuera, la lucha era implacable.

    “Nos acostumbramos a los sonidos de los disparos y aprendimos a distinguir unos de otros”, aseveró Naumenko. “Sabíamos si estaban lejos o cerca. Si iban a dar contra nuestro edificio o pasarían por encima. Podíamos escucharlo”.

    Dentro del complejo de departamentos, los soldados les decían a sus prisioneros que Ucrania estaba a punto de ser liberada, relató Anishchenko.

    Borodyuk recordó a un oficial ruso de mayor rango que intentaba consolar a una niña en el sótano donde estaban detenidas. “Él le dijo: ‘Mi hija también tiene 8 años. La quiero mucho. La extraño. No tengas miedo, pequeña, los liberaremos de los nazis’”.

    Borodyuk relató que algunos de los soldados rusos más jóvenes ni siquiera sabían por qué estaban en Ucrania. Cuando los cautivos le preguntaron a un soldado por qué estaba aquí, respondió llorando: “¿Dónde estoy? ¿Qué tengo que hacer?”.

    Evacuado por casualidad

    El 9 de marzo, Rusia y Ucrania acordaron establecer varios corredores humanitarios durante un breve periodo para permitir la salida segura de los civiles de las zonas de conflicto. Pero los soldados rusos en Pokrovsky no informaron a sus prisioneros.

    Anishchenko se enteró por casualidad. Durante una visita supervisada a su departamento para buscar comida, vio un convoy moviéndose con banderas blancas desde la ventana y le preguntó a un soldado ruso qué estaba pasando. Él le dijo que había un corredor libre de disparos durante 72 horas. Ella y algunos de sus vecinos empacaron una maleta y corrieron.

    Al salir, el entorno era sombrío. “Vimos cadáveres tirados en el suelo”, narró. “Vimos autos estrellados y quemados con cuerpos dentro”.

    Naumenko encendió su celular y vio información en un grupo de WhatsApp sobre la evacuación del corredor humanitario. Él y su esposa recogieron rápidamente sus cosas.

    Al salir del complejo, un soldado les advirtió que no les dispararía, pero que los que patrullaban en otros lugares podrían hacerlo.

    Huyeron de todos modos y salieron ilesos, junto con todos los demás residentes con los que habló el Times. Naumenko se encuentra ahora en Kiev, donde piensa quedarse, y tal vez luchar.

    “Las cosas que vi en Hóstomel fueron una pesadilla. No quiero que esto ocurra aquí”, concluyó.

    Edición de video por Dmitriy Khavin.

    Brenna Smith es becaria en el equipo de video de Investigaciones visuales del Times. @brenna__smith

    Masha Froliak es investigadora y traductora. Trabaja con el equipo de Investigaciones visuales del Times

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    France24 - Monde

    Jocelyne Béroard (Kassav') annonce un concert-hommage à Jacob Desvarieux en 2023

    Publié le : 24/03/2022 - 16:31

    Sonia PATRICELLI

    Invitée de À l'Affiche, la chanteuse du groupe Kassav' Jocelyne Béroard a annoncé un grand concert pour rendre hommage à son ami chanteur et musicien, le père du zouk, Jacob Desvarieux, décédé du Covid-19 en 2021. Elle vient de publier son autobiographie "Loin de l’amer" (Éd. Le Cherche Midi). Elle se confie, de son enfance en Martinique à son arrivée comme choriste dans Kassav', en passant par leurs plus grands succès. Une histoire vue de l’intérieur du groupe qui a inventé le zouk tout en affirmant aux quatre coins du monde son identité créole. Entretien mené par Sonia Patricelli.

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

    Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

    Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    Valeurs Actuelles

    Le maire de Lorient raillé par les habitants après la construction d’une piste cyclable en zigzag

    Les travaux d’aménagements pour les vélos dans la ville bretonne ont provoqué les moqueries des habitants sur les réseaux sociaux. Face à la polémique, le maire a été obligé de réagir.

    Les cyclistes lorientais ont découvert avec étonnement l’avancée des travaux de l’avenue de la Marne. Sujet à un réaménagement depuis octobre 2021, la piste cyclable doit être terminée en avril, relaie 20 Minutes, mercredi 23 mars. Sauf que pour le moment, la voie réservée au vélo ne ressemble pas à celle présentée sur les plans du projet. Sur Twitter, le compte « LorientVelo » a publié une photo de la rue, lundi 21 mars, montrant une piste en zigzag.

    « Je l’ai empruntée, ce n’est raisonnablement pas possible de l(a) suivre, et il suffit de voir les traces de pneu des vélos pour se rendre compte que les cyclistes tirent tout droit », a indiqué le cycliste à l’origine de la photo, à 20 Minutes.

    Je… Je… Je n’ai pas les mots… L’aménagement cyclable est tout neuf🤦 Sérieusement @VilledeLorient @FabriceLoher c’était pas possible de faire une ligne droite ? Vous croyez que ça nous fait marrer de zig-zaguer ? pic.twitter.com/WlLKLG6Yyw

    — Lorient 🚲 (@LorientVelo) March 21, 2022

    Le maire dénonce un « procès d’intention sans fondement »

    Face à la popularité de la publication, le maire UDI de Lorient, Fabrice Loher, a tenté de se défendre, expliquant sur Twitter que l’aménagement n’est « vraiment pas terminé » et dénonce « un procès d’intention sans fondement ». Interrogé par Ouest-France, le président de Lorient Agglomération assume le tracé en zigzag pour faire ralentir les cyclistes sur ce trottoir partagé avec des piétons.

    En plus des railleries, un conseiller départemental écologiste a réagi, affirmant que « les aménagements présentés en conseil n’étaient pas ceux-là », mais bien « des aménagements linéaires ».

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    Lorient : un adolescent mis en examen pour avoir tiré sur une école

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Monde

    Roomba i7 + d’iRobot

    Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.

    En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.

    Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.

    Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.

    J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.

    Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?

    Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.

    A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.

    Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)

    L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.

    Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).

    Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).

    Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.

    Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.

    Comment nous les avons sélectionnés

    En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.

    Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.

    L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.

    Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les pièges

    Nous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.

    Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.

    En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.

    Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.

    Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.

    Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.

    Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.

    Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.

    Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.

    Comment nous les avons testés

    Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.

    • Aspiration

    Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.

    Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).

    Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.

    Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.

    • Navigation

    Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.

    Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…

    Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.

    En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.

    * Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.

    • Entretien

    Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).

    La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.

    • Programmation

    Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.

    • Bruit

    Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.

    • Autonomie

    Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).

    • SAV

    Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.

    Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +

    Roomba i7 + d’iRobot

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.

    Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).

    Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.

    Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.

    Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.

    Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».

    Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.

    L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.

    Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.

    Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.

    Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.

    Des défauts non rédhibitoires

    Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).

    Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.

    Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).

    La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.

    D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.

    Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.

    Notre deuxième choix : Roborock S7

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.

    Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.

    À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.

    L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.

    Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).

    Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).

    Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.

    À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.

    Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.

    * Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.

    On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.

    Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.

    Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.

    En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).

    Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.

    Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.

    L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).

    Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.

    Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.

    La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.

    Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.

    Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.

    Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.

    Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.

    En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.

    Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.

    La concurrence

    L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.

    Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.

    Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.

    Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.

    Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.

    Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.

    D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.

    A venir…

    Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…

    Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.

    L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.

    La connectivité : tout sauf un gadget

    La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.

    Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…

    Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.

    Entretien et réparations

    Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.

    La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.

    Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.

    Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.

    En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.

    Alexandra Bellamy

    France24 - Monde

    Madagascar, pays dévasté par cinq catastrophes naturelles en un mois et demi

    Publié le : 24/03/2022 - 11:40

    En moins de deux mois, Madagascar a été frappée par cinq catastrophes naturelles dont deux cyclones, faisant 200 morts et 460 000 sinistrés. La ville de Mananjary, sur la côte est du pays, a quasiment été rayée de la carte. Ses habitants ne survivent que grâce à l'aide internationale. À quoi ressemble leur quotidien ? Reportage de notre correspondante Gaëlle Borgia.

    Une émission préparée par Rebecca Martin.

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    Valeurs Actuelles

    Insécurité à Nice : derrière les galets, la rage

    Aux Moulins, il n’y a pas de problème. C’est un exemple formidable, déclarait Christian Estrosi le 24 juin 2020, à quelques jours du second tour des élections municipales. Un mois plus tard, c’est entouré de CRS et avec un hélicoptère au-dessus du quartier que le fraîchement réélu maire de Nice se rendait dans ce “quartier prioritaire”, après une fusillade en plein jour. Accompagné du préfet, il était alors pris à partie, encerclé… Ce qui se voulait une démonstration de force tournait à l’humiliation.

    Cette fusillade n’était alors pas un fait isolé. L’été 2020 fut ainsi marqué par une explosion des règlements de comptes avec armes à feu, mais aussi des coups de couteau. Quelques mois auparavant, le candidat Estrosi faisait tout pour éviter le sujet de l’insécurité lors des élections municipales, préférant se concentrer sur le développement des pistes cyclables. Pourtant, sondage après sondage, les Niçois continuent d’affi rmer que la sécurité est bien leur première préoccupation !

    Et Christian Estrosi, dont la municipalité commande ces sondages réguliers pour évaluer l’humeur des Niçois, l’impact de sa politique ou encore la popularité de ses opposants, le sait bien. Faute de résultats probants — les coups et blessures volontaires ont augmenté de 10,5 % entre 2017 et 2021. Le soutien d’Emmanuel Macron fait donc ce qu’il fait encore de mieux : de la communication.

    Grandiloquence des paroles et impuissance des actes

    En février 2021, une pleine page de publicité achetée (avec l’argent des contribuables niçois) dans l’infl uent quotidien local Nice-Matin affi chait « Nice ville la plus sûre de France ». L’ennui est que la revendication audacieuse s’appuyait sur un site Internet inconnu où avaient été recueillis 60 avis… Vergougna, aurait dit mon arrière-grandmère en niçois.

    les coups et blessures volontaires ont augmenté de 10,5 % entre 2017 et 2021. Le soutien d’Emmanuel Macron fait donc ce qu’il fait encore de mieux : de la communication

    Christian Estrosi était tout fi er aussi de relayer en décembre 2021 que Nice était la commune déployant le plus de moyens pour la sécurité. Las, au même moment, des policiers étaient violemment attaqués dans le quartier de l’Ariane à l’occasion du tournage d’un clip de rap. C’était oublier un peu vite qu’une politique ne s’évalue pas qu’en vertu des moyens qu’on lui octroie, mais surtout au regard des résultats qu’on obtient.

    « Nous faisons face à une augmentation des incivilités, des comportements agressifs et des trafi cs dans le parc HLM », déplorait le 14 mars, dans les colonnes de Nice-Matin, un important élu estrosiste. Qu’en aurait donc pensé le Christian Estrosi qui déclarait lors de sa première candidature à la Mairie : « Quand je vois des immondices s’amonceler au bas des fenêtres de certaines tours, quand je vois des carcasses de voitures joncher les parkings, quand je vois des boîtes aux lettres défoncées, des halls d’immeubles dévastés, quand plusieurs jours, voire plusieurs semaines, des ascenseurs demeurent hors service, contraignant les personnes âgées à monter quelquefois dix à quinze étages à pied, j’ai honte » ?

    C’était en 2007, quinze ans plus tard ces mots pourraient être les miens.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The competition is so intense that it is not only putting the traditional brewers out of business but also mass producers in recent years

    Carefully climbing the steep stairs, I followed Tsunenori Kano into the loft of the fermentation room of his family's 180-year-old soy sauce brewery, Kadocho. The dark space was eerily silent except for the creaking of my steps on the old wooden boards laid between the vats of soy sauce. The soy sauce was now dormant, it being late winter, but it still filled the air with a savoury aroma. Around me, a thick, fungus-laden crust covered the ceiling, hung from the beams and grew up the walls.

    "That is the bacteria and yeasts that are as old as the building," said Kano, the seventh-generation brewer, "they provide the authentic taste."

    I was in Yuasa, a quiet port tucked into a bay on the western coast of the Kishu Peninsula in Wakayama Prefecture, on a quest to learn about the ancient origins of the holy grail of Japanese cuisine: soy sauce.

    Soy sauce is arguably the most important seasoning in Japanese cooking. Its well-balanced, salty-sweet taste and deep layer of umami richness make nearly all foods taste more delicious and satisfying. Its uses range from a dab on sushi to a splash into noodle soups and stir-fries, as well as the featured flavour of glazed dishes like teriyaki.

    In 2017, Japan's Agency for Cultural Affairs designated Yuasa a Japan Heritage Site for being the birthplace of soy sauce, which is said to have been first made here in Japan in the late 13th Century.

    Kinzanji miso remains a popular local delicacy, enjoyed as a snack, side dish or even light meal (Credit: Tom Schiller)

    The now-beloved condiment came about soon after a Japanese Buddhist monk named Shinchi Kakushin returned from a trip to China and became the abbot at Kokoku-ji Temple near Yuasa. He brought with him a recipe for making Kinzanji miso, a uniquely chunky type of miso made from whole soybeans, various other grains (such as barley and rice) and vegetables. Yuasa's townsfolk soon discovered that the small amounts of liquid that pooled in tubs of fermenting Kinzanji miso, as its ingredients were pressed down with heavy stones, was in itself delicious. This by-product, called tamari (a generic word that means "to accumulate") became the basis for soy sauce as we know it today.

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    Within years, Yuasa was transformed from being a waystation on the Kumano Kodo pilgrimage route that leads to the renowned temples and shrines on nearby Mt Koya into Japan's most important soy sauce brewing centre. At its peak, the tiny town of just 1,000 or so houses was crowded with more than 90 soy sauce breweries, almost one soy sauce shop for every 10 homes.

    Today, the town's historical district is protected by Japanese law. It is an extensive area encompassing 323 houses and other hongawara-buki (traditional buildings) recognised for their immense cultural value. Many of them still have their traditional lattice windows and curved tile roofs, architectural features that were symbols to passers-by of the owners' prosperity. They include five soy sauce shops and six Kinzanji miso makers that are still active. Visiting them tells the remarkable story of the intertwined fortunes of Kinzanji miso and soy sauce.

    The distinctive flavour of Yuasa soy sauce reflects its ancient origins from Kinzanji miso. Unlike other types of miso, which are pastes used as seasonings, Kinzanji miso is an elegant tasting, nourishing dish. It's a culinary relic of Song Dynasty cuisine – considered one of the world’s great developments in cooking when exquisite new tastes were created from ordinary ingredients – and has remained a popular local delicacy over the centuries, enjoyed as a snack, side dish or even light meal when added to a bowl of rice or mixed into chagayu (a porridge made from rice, water and tea). It was served at every meal I had while in Yuasa.

    Tsunenori Kano is the seventh-generation brewer at Kadocho (Credit: Tom Schiller)

    As its tamari byproduct was so tasty, locals wanted a way to produce larger amounts of it. They efficiently adapted the Kinzanji miso-making process to create soy sauce, a thinner, yet similar tasting, form of the tamari.

    Established in 1841, Kadocho is one of the oldest of Yuasa's remaining soy sauce brewers; the soy sauce they produce is as close to the original type as you are likely to find anywhere in Japan.

    As we descended from the loft, Kano walked me through the brewery and explained how the soy-sauce making process was adapted from that of Kinzanji miso.

    Pointing out ancient wooden tools and iron equipment, he said that to make soy sauce, just two, rather than a variety, of grains, are used – steamed soybeans and toasted wheat – which are mashed rather than left whole (as is the case for Kinzanji miso) to better extract their flavour and umami.

    They're then mixed with koji kin (green Aspergillus oryzae mould spores), as is done for Kinzanji miso, and left for three days in an enclosed room, called a muro, where the temperature is carefully controlled. There, the grains germinate, their starches converting into sugars, enabling fermentation. This mash is next put into wooden barrels with copious amounts of fresh water and salt – rather than the watery vegetables used for Kinzanji miso – and the brew is fermented for at least 1.5 years to acquire the same kind of mellow, complex flavour that Kinzanji miso has.

    A powerful-looking man, Kano said that much of the work is done by hand. This includes regularly mixing the mash in his 34 large barrels with long wooden paddles and pressing the soy sauce from the mash when it is ready. Last, Kano slowly heats the soy sauce in an iron cauldron for half a day to stop its fermentation, using pine wood for the fire.

    Very little soy sauce is still made in the traditional way, using wooden barrels and long paddles (Credit: Ryouchin/Getty Images)

    Only about 1% of the soy sauce produced in Japan by some 1,200 companies is still made in the traditional way using wooden barrels, according to Keiko Kuroshima, a licensed soy sauce inspector and evaluator. One of Japan's three self-styled soy sauce sommeliers, she is the author of the definitive guide to soy sauce Shoyu Hon (Soy Sauce Book), published in 2015.

    "Other soy sauce is mass-produced in stainless steel tanks with the aim to create a consistent taste in as short a period of time as possible, often using artificial means to accelerate fermentation," she said. "The wooden barrels help create a greater diversity of flavour because of the micro-organisms that live in them. They also better reflect the skills of the brewer, their being more engaged in the process."

    Kadocho's soy sauce, whose flavour is characteristic of soy sauces made in Yuasa, has a thick body and powerfully rich taste, yet is pleasantly aromatic and mellow, like a well-aged cognac. Its flavour partly reflects Kano's use of a higher ratio of protein-rich soybeans to wheat than the industry standard.

    Most brewers, even traditional ones, use a 50:50 ratio of soybeans to wheat, which produces a thinner, lighter-tasting soy sauce. Kubota Soy Sauce Brewery, another old Yuasa brewer, makes two kinds of soy sauce. One, I was surprised to learn, is made with as much as 80% soybeans and only 20% wheat. The other one, matriarch Fumiyo Kubota told me, is their "light" soy sauce. It is made with 70% soybeans and 30% wheat. When I stopped by, she was busy preparing koji – the mixture of koji kin and soybeans and wheat – in preparation for a new batch of soy sauce that will brew for the next 1.5 to two years.

    The number of Yuasa's soy sauce brewers has dramatically declined over the last century. The main factor is competition from mass producers, "who compete primarily on price given the standardised quality of their soy sauce," according to Kuroshima. Traditionally made soy sauce is roughly two to three times more expensive than mass-produced soy sauce. "The competition is so intense that it is not only putting the traditional brewers out of business but also mass producers in recent years," she said.

    The liquid that pooled in tubs of fermenting Kinzanji miso became the basis for soy sauce as we know it today (Credit: Tom Schiller)

    One man who is bucking this trend is Toshio Shinko, who is working to re-establish Yuasa's position as a leading maker of soy sauce. He is the fifth-generation head of Kinzanji miso maker Marushinhonke, a business started by his great-great-grandmother in 1881. In 2002, Shinko created Yuasa Soy Sauce, located in a slick new building on a hill overlooking the town.

    His aim, he said, "is to make the best soy sauce in the world" by combining the best possible ingredients with old techniques, such as using wooden barrels, along with new production methods. His featured soy sauce, called Kuyo Murasaki, includes a special ingredient: some of the rare tamari by-product from his family's Kinzanji miso. Shinko has also created a line of specialty products, including organic and halal soy sauce, to ensure the condiment's place at the table for years to come.

    Yuasa's official recognition as the birthplace of soy sauce has revitalised the community, promising more variations and uses of soy sauce. To celebrate this exciting future, before I left Yuasa Soy Sauce, I stopped by its cafe and treated myself to a cone of its deliciously rich soy-sauce ice cream.

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    Cet instrument possède beaucoup de qualités : ses sonorités classiques sont convaincantes, la mécanique de son clavier est difficile à prendre en défaut, et ses boutons sont particulièrement simples à comprendre. Cela en fait le meilleur choix de ce comparatif pour un enfant qui débute les cours de piano classique. L’Alesis Prestige est aussi l’instrument le plus polyvalent de ce comparatif, le mieux à même d’aborder des répertoires comme la pop, la World, le Jazz, ou même les compositions pour orgue.

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Avec ses sonorités sans ostentation, son esthétique classique et sa qualité de fabrication qui inspire confiance, le P-45 est un instrument sérieux, bien adapté à la pratique de la musique classique. Il s’avère toutefois un peu moins polyvalent que l’Alesis Prestige et son clavier souffre d’une certaine mollesse. Ces deux limites l’empêchent de se hisser à la première place.

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Ce piano mérite sa place parmi les élus de notre comparatif grâce à son prix et à sa taille particulièrement réduite. Le CDPS 100 offre aussi la meilleure sensation digitale de ce comparatif grâce à la texture de ses touches, proche du matériau que l’on retrouve sur les pianos de concert, l’ivorite. Côté restitution sonore cependant, il reste un ton en dessous des Alesis et Yamaha. Il nous semble tout particulièrement destiné aux débutants qui vivent dans un logement où l’espace est compté, ou aux pianistes n’ayant pas joué depuis des années et qui se remettent au piano. C’est un clavier discret destiné à jouer de temps en temps des morceaux plutôt simples.

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    C’est le modèle du comparatif qui offre les sensations les plus proches d’un piano acoustique. La différence avec ses concurrents s’entend lorsqu’on s’attaque à des progressions d’accord riches, particulièrement quand la pédale de sustain est enfoncée longuement. Ce piano sera capable d’accompagner un enfant inscrit au conservatoire pendant une ou deux années de plus que l’Alesis, avant que l’achat d’un piano acoustique s’impose. Par ailleurs, c’est le seul modèle que nous recommanderions à un pianiste de haut niveau disposant d’un budget serré, et souhaitant s’offrir un piano numérique pour son côté pratique (compact, nomade et avec prise casque). Le Kawai possède d’ailleurs deux prises casques qui permettent à un élève et à son professeur de s’y raccorder simultanément.

    Notre sélection des meilleurs pianos numériques pas chers pour débutants

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    Pianiste concertiste, je me produis dans des salles de musique classique sur tous les continents depuis trente ans. J’ai été formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à l’Ecole normale de musique, où j’enseigne depuis.

    Le piano est différent de la plupart des instruments : on ne peut pas l’emporter avec soi. Tous les pianistes doivent s’adapter continuellement à de nouveaux modèles. Cela commence dès les premières leçons chez le professeur ou au conservatoire. Cela se poursuit lorsqu’on a la chance, comme moi, de donner des concerts. Au fil des années, j’ai développé un appétit pour la découverte de ces nombreux partenaires de jeu, avec en point d’orgue le piano « Walter » original de Mozart, sur lequel je me suis produit plusieurs fois en concert à Salzbourg. Cette expérience hors du commun m’a permis de prendre la mesure des progrès immenses accomplis par les facteurs de pianos depuis cette époque, et de mieux comprendre ce que souhaitait transmettre le compositeur. Ce plaisir de la découverte m’a poussé à réaliser des bancs d’essais et des comparatifs de pianos pour différents médias dont la revue Pianiste.

    Pour tester les claviers de ce guide, je me suis entouré de sept autres pratiquants, dont deux autres concertistes professionnels : Julien Gernay, pianiste concertiste international belge, professeur à l’Ecole normale de musique de Paris, ainsi que Miori Ito, pianiste concertiste japonaise. Miori Ito connaît très bien la problématique du choix d’un premier instrument car elle enseigne elle-même le piano dans des conservatoires franciliens à des enfants, dès leur plus jeune âge. Je me suis également entouré de pianistes de niveau débutant et moyen. Ce panel éclectique m’a permis de réaliser une synthèse complète des différents avis afin de réaliser le guide le plus objectif possible.

    À qui s’adressent les pianos numériques ?

    Les claviers numériques s’adressent à tout un éventail de pianistes : de l’enfant débutant à l’adulte souhaitant redécouvrir le piano, sans oublier les professionnels qui doivent doubler leur « vrai » piano d’un clavier plus nomade ou moins dérangeant pour le voisinage. Face au piano acoustique, qui constitue la principale alternative, les pianos numériques présentent beaucoup d’avantages, mais certains inconvénients également.

    • Les pianos numériques valent-ils les pianos acoustiques ?

    Nous n’allons pas rentrer dans une guerre de chapelle : ces deux familles instrumentales se complètent. Dans l’apprentissage pianistique du classique ou du jazz, il sera toutefois obligatoire de passer à un moment ou un autre sur un piano acoustique pour le travail quotidien car il s’agit de l’instrument originel, et qu’à l’heure actuelle, pour être tout à fait honnête et transparent, il n’y a pas d’instrument numérique qui puisse rivaliser avec le toucher et les sonorités d’un piano acoustique. En revanche, si l’on s’en tient à un répertoire pop, le piano acoustique n’est pas toujours indispensable.

    • Quels sont les atouts des pianos numériques ?

    Ils sont nombreux ! Premièrement, leur prix. Comme vous pourrez le constater au travers de ce guide, il est possible d’acquérir un piano (ou « clavier ») numérique pour une somme comprise entre 400 et 500 euros, et par conséquent, de ne pas prendre un risque financier trop important. Rappelons-le, les premiers prix pour un piano droit acoustique approchent les 3 500 euros pour un instrument neuf, et environ 1 500 euros pour un instrument d’occasion en bon état. On recommande d’accorder ce type de piano une fois par an, pour un tarif moyen compris entre 80 et 100 euros. Avec un instrument numérique, il n’est plus nécessaire d’accorder ou de régler l’instrument, il reste toujours au diapason.

    Les pianos numériques permettent, grâce à leur volume sonore réglable, ainsi qu’à leur prise casque, de travailler sans contrainte et sans déranger le voisinage, une condition presque indispensable de nos jours lorsque l’on réside en appartement. Cette discrétion sonore permet aussi aux professionnels de travailler en horaires décalés. Notons qu’on peut rendre silencieux un piano acoustique en l’équipant d’un système silencieux mais c’est assez coûteux. Cette option permet aux marteaux de la mécanique de venir frapper un capteur en lieu et place des cordes et ainsi, via un boîtier numérique, de brancher un casque et de travailler en silence.

    Enfin, les pianos numériques sont moins encombrants que les pianos acoustiques. Ils sont indiqués pour les appartements où l’espace est compté. Leur format permet aussi de les embarquer beaucoup plus facilement qu’un piano acoustique lorsque vous changez de lieu de résidence ou partez en villégiature.

    • Quels sont les atouts des pianos acoustiques ?

    Inventé en 1711, portant au départ le nom de Piano-Forte, le piano acoustique se distinguait du clavecin par ses riches nuances : il permettait de jouer certaines notes fortes et d’autres douces grâce à son mécanisme composé de marteaux venant frapper les cordes. Par la suite, l’instrument n’a cessé de progresser pour devenir depuis le XIXe siècle l’instrument que l’on connaît désormais, et qui continue d’évoluer grâce aux facteurs de piano, les fabricants.

    Un concertiste distingue immédiatement un piano acoustique d’un piano numérique : les sonorités du premier sont plus vivantes, plus pleines, plus amples. La résonance des cordes avec le bois du piano est inimitable. En outre, le toucher d’un piano acoustique est meilleur. Entre le clavier et le marteau qui frappe la corde, on trouve une mécanique complexe et difficile à reproduire à l’intérieur d’un modèle numérique. Quand on joue en nuances sur un piano acoustique, on sent le rebond du marteau sur les cordes. Quand on joue de façon véloce, la mécanique répond très rapidement : on peut répéter les pressions sur la même touche à intervalles très rapprochés. Seuls quelques rares pianos numériques haut de gamme s’approchent de ce toucher en répliquant une partie de sa mécanique.

    Comment nous les avons testés

    Les tests ont été réalisés dans l’auditorium du groupe « Le Monde » à Paris lors de plusieurs sessions de quelques heures. Tous les instruments étaient systématiquement regroupés afin que nos pianistes puissent passer d’un instrument à l’autre en quelques secondes, et vérifier leurs impressions instantanément dans un même environnement acoustique.

    Nous avons souhaité que ce groupe de 8 personnes comprenne des pianistes aux profils variés, afin qu’il soit le plus représentatif des utilisateurs potentiels de ce type d’instrument. Parmi nous se trouvaient une débutante de 7 ans, un adulte qui n’avait plus pratiqué depuis quinze ans, deux amateurs versés dans différents styles de musique (jazz, variété, classique), un ancien pianiste professionnel de world/jazz, ainsi que trois concertistes classiques, eux-mêmes enseignants.

    Notre protocole était le suivant : chaque pianiste disposait des 7 instruments pour une petite heure, et pour ses premiers essais, il passait le même temps sur chaque clavier pour ne pas en privilégier un plus qu’un autre. Après quoi il pouvait se concentrer sur les pianos numériques qui lui paraissaient les plus crédibles pour préciser ses impressions. Les marques étaient cachées afin que les tests se déroulent à l’aveugle et que les intervenants ne soient pas influencés. Les pseudonymes des instruments allaient de « clef à molette » à « concombre » en passant par « plaine », des noms choisis pour n’inspirer aucune émotion positive. Chaque pianiste a choisi un ensemble de morceaux et d’exercices qu’il jouait sur chaque instrument, et remplissait une fiche comportant les critères qui suivent :

    • Le réalisme de l’imitation (pianos, orgue, etc.)

    • La qualité et la restitution sonore

    • Le toucher et les sensations digitales

    • La réactivité et les nuances expressives

    Au cours des tests, nous avons échangé avec chaque pianiste pour recueillir ses impressions, et mieux comprendre son ressenti, ses attentes, les défauts qu’il percevait. Il a beaucoup été question de la brillance de son, de la réverbération des sonorités, de la qualité de la pédale d’expression, de l’ergonomie et de la qualité de fabrication.

    Les 7 pianos de ce comparatif ont été poussés dans leurs retranchements par les trois concertistes qui ont participé aux tests. Ils ont joué des morceaux compliqués, dont quelques pièces très rapides. Ces tests avaient pour but de tester la réactivité des touches de chaque modèle, leur expressivité, leur aptitude à reproduire beaucoup de sons simultanément (la polyphonie), entre autres qualités acoustiques.

    Ces morceaux ne font d’évidence pas partie du répertoire des pianistes qui s’équipent de pianos d’entrée de gamme, ils sont d’ailleurs assez difficiles à interpréter sur ces claviers assez limités. En concert, ces pièces sont habituellement jouées sur des pianos acoustiques à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans le cas des pianistes world et jazz, leur répertoire le plus virtuose est parfois joué sur des instruments numériques, mais des modèles bénéficiant de mécaniques bien plus évoluées. Avec ces morceaux ardus, nous avons voulu vérifier que les instruments testés pourraient accompagner les élèves pendant leur progression pianistique.

    Au final, le choix n’a pas été aisé, car ces pianos numériques offrent pour la plupart des qualités relativement proches, que ce soit au niveau de la richesse sonore ou bien de la réponse digitale. Mais au fur et à mesure des essais, quatre instruments sont sortis du lot.

    Notre premier choix : le Alesis Prestige

    Alesis Prestige

    Le meilleur rapport qualité prix pour débuter

    L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 449€

    Prenant la première place sur le podium de notre sélection, l’Alesis Prestige est le modèle d’entrée de gamme de la société américaine du même nom. Née en 1984, la marque est peu connue du grand public car elle est spécialisée dans les instruments numériques de studio et de concert.

    La restitution sonore de l’Alesis Prestige est bonne, sa banque de sons, de qualité. Malgré nos sollicitations extrêmes, les études de Frédéric Chopin étant le test ultime pour ce type d’instrument, la mécanique du clavier n’a jamais été prise en défaut, avec un très bon retour rapide des touches. Ce clavier procure de belles sensations digitales malgré son toucher plastique, et permet de réaliser des nuances réalistes. Seules les nuances les plus douces sont plus difficiles à réaliser, un défaut dont souffrent la plupart de ses concurrents.

    Ses qualités polyphoniques - l’aptitude à restituer beaucoup de notes simultanées - sont très correctes, notamment dans le légendaire « Clair de lune » de Claude Debussy. La seule véritable ombre au tableau se situe dans la restitution des sonorités médiums graves, entre la deuxième et troisième octave, beaucoup moins naturels que le reste du spectre sonore de l’instrument. Mais lors d’une écoute au casque, le son paraît bien plus clair dans ces registres.

    L’Alesis Prestige est le piano le plus simple à utiliser de ce comparatif grâce à ses grandes touches aux descriptions claires, qui changent de couleur lorsqu’on change d’instrument. On peut effectuer des réglages sonores comme la réverbération et la brillance du son par différents boutons physiques dédiés. Cela en fait un choix idéal pour les enfants qui débutent.

    L’esthétique de l’Alesis Prestige diffère légèrement de la concurrence avec des formes anguleuses et des haut-parleurs disposés frontalement. Sa qualité de fabrication est de premier ordre.

    Relativement imposant et lourd (12,8 kg), il reste assez facile à loger et à transporter. Il est équipé de toutes les connectiques que l’on est en droit d’exiger : 2 sorties ligne (jack 6,3mm), 2 sorties casque (jack 6,3mm et 3,5mm), 1 Port USB type B qui permet aussi de connecter l’instrument en MIDI à un ordinateur, par exemple. Fourni avec une simple pédale d’expression, il est toutefois possible de lui adjoindre un pédalier (3 pédales) grâce à sa connectique DIN 5 broches. De plus, il intègre 16 sons d’instruments, une fonction métronome ainsi qu’un mode d’enregistrement.

    Au cours de nos tests, cet instrument a fait le consensus. Il devrait convenir à un grand nombre de personnes notamment pour sa facilité d’utilisation, sa polyvalence, son ergonomie générale et ses différents sons, notamment celui des grandes orgues. À conseiller sans hésitation pour débuter le piano d’une manière ludique.

    Notre second choix : le Yamaha P-45

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Inventeur du « Clavinova », que notre mémoire collective a tendance à confondre avec « piano numérique », la marque nippone produit des pianos depuis le début du XXe siècle et des modèles numériques depuis 1984. Avec le P-45, Yamaha nous propose un clavier très abordable et transportable pour ceux qui ne souhaitent pas s’encombrer du meuble entier dans lequel sont logés d’autres pianos numériques de Yamaha.

    Sobriété et efficacité, voici les maîtres mots de ce clavier, qui se propose de répondre aux demandes de tous les publics sans chercher à sortir du lot. Avec le P-45, il est aisé de créer son univers sonore et de chercher différentes nuances. Les possibilités expressives demeurent bonnes lorsque le volume est abaissé au minimum, grâce aux belles possibilités dynamiques du clavier, et grâce à la banque de sons de premier ordre – la plupart des claviers concurrents font moins bien sur ce point. N’oublions pas de rappeler que depuis des décennies nous retrouvons les pianos de concert de la marque dans les plus grandes salles de concert autour du globe et que Yamaha est propriétaire depuis 2008 de la prestigieuse marque autrichienne Bösendorfer. Yamaha n’a pas manqué pas de sources sonores de qualité pour enregistrer les sons du P-45, et cela s’entend lorsqu’on le joue.

    Le clavier de ce P-45 n’est cependant pas très flatteur, la réactivité est bonne mais la remontée des touches est un peu « molle », ce qui ne l’empêche pas de répondre aux différentes sollicitations, qu’elles soient douces ou extrêmes, mais avec quelque chose que l’on pourrait qualifier de nonchalant. Il se prêtera plus aux Gymnopédie d’Erik Satie qu’à une pièce plus véloce comme le Concerto Italien de Jean-Sébastien Bach. Notons toutefois que cette nonchalance ne gênera réellement qu’une petite minorité de pianistes.

    Concernant les connectiques, on se satisfera du minimum : une prise casque et une prise USB. Ce qui permettra malgré tout de relier ce Yamaha P-45 à votre ordinateur pour l’utiliser en clavier maître MIDI si vous souhaitez pousser plus loin l’utilisation numérique de l’instrument, et aller au-delà des 10 sons d’instrument disponibles d’origine.

    Eternel second lors de notre banc d’essai, le P-45 est un instrument qui ne surprend pas mais qui devrait convenir à un grand nombre de personnes, car il ne prend aucun risque, et ne commet donc aucune erreur. Le piano caméléon en quelque sorte. Que cela soit par la fiabilité de la marque, qui n’est plus à démontrer, ses qualités polyphoniques, son adaptabilité et son rendu convaincant, quel que soit le type de musique que vous souhaitez pratiquer, jazz, world, classique.

    Notre choix de piano numérique petit budget : le Casio CDPS 100

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Casio, une vieille maison fondée en 1846, est la marque qui a commercialisé en 1980 le tout premier clavier numérique : le Casitone 201. C’est son lointain successeur que nous avons testé ici, le CDPS 100, qui figure parmi les pianos les plus abordables de notre sélection. Il n’en est pas moins celui qui dispose du clavier le plus agréable. Son imitation « ivorite » des touches, du plus bel effet, offre une délicatesse digitale sans pareil. Ce clavier n’est pas sans rappeler la sensation tactile si particulière des pianos de la première moitié du XXe siècle.

    L’autre gros atout du CDPS 100 est son encombrement particulièrement réduit : c’est de loin le modèle le moins profond du comparatif. Lorsqu’on le colle au mur, il « dépasse » moins que ses concurrents. Le Casio doit sa minceur à ses haut-parleurs cachés à l’intérieur de sa coque. Cette caractéristique acoustique nuit un peu à la qualité de la restitution sonore, un brin inférieure à celle des autres lauréats du banc d’essai, mais reste très correcte malgré tout. On ne peut pas remplir un grand salon avec son volume sonore mais ça n’est pas sa vocation première. En revanche, le CDPS 100 trouvera parfaitement sa place dans la chambre d’un enfant.

    Il ne s’agit pas d’un instrument qui a pour vocation de jouer l’intégrale de la musique virtuose de Franz Liszt, encore moins que les meilleurs pianos de ce comparatif, mais il conviendra malgré tout, grâce à la qualité de son clavier, à un grand nombre de musiciens en devenir, ou aux pianistes qui ont arrêté la musique il y a des années et souhaitent s’y remettre.

    Son minimalisme est à la fois sa principale qualité et son défaut. Un défaut, par exemple, pour ceux qui souhaiteraient pousser plus loin l’expérience et accéder aux différents réglages sans avoir à passer par le mode d’emploi pour comprendre la marche à suivre. Notons toutefois que la plupart des connectiques sont présentes : USB, MIDI, Jack. On pourrait regretter l’absence de la technologie Bluetooth mais n’oublions pas qu’il s’agit du premier prix de la marque. Particulièrement nomade, ce piano peut aussi être utilisé avec des piles lors de vos pérégrinations.

    Notre choix plus haut de gamme : le Kawai ES-110B

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    Marque japonaise fondée en 1927, Kawai est désormais l’une des références en matière de pianos acoustiques, et on le ressent lorsque l’on est au clavier de cet ES-110B. Pour une bonne centaine d’euros de plus que ses concurrents, le piano numérique d’entrée de gamme de Kawai n’a pas laissé indifférent notre panel de pianistes.

    La puissance sonore est au rendez-vous, de même que la facilité à produire des nuances. On se prend au jeu, et l’on pourrait presque s’imaginer sur un piano acoustique, c’est dire ! Avec son allure presque austère, ce piano n’est pas là pour attirer le regard mais pour se faire entendre, quel que soit le répertoire abordé, de Bach à la New World en passant par les préludes de Rachmaninov. Attention, cette brillance et cette puissance sonore peuvent être difficiles à gérer de prime abord, voire devenir gênantes. Le son est un peu trop plein, trop démonstratif pour être parfaitement à l’aise lorsqu’on joue certaines pièces subtiles et délicates.

    Il est difficile de prendre cet instrument en défaut lorsque l’on recherche la virtuosité tactile. Il sera toujours là pour vous soutenir et reproduire vos désidératas, que cela soit dans la recherche de plans sonores ou bien encore lors de l’exécution de traits exigeants (toutes proportions gardées lorsque l’on compare cet instrument au reste de la gamme de pianos numériques de la marque). Grâce à sa polyphonie de 192 notes (contre 128 pour l’Alesis), l’ES-110B est plus à l’aise dans les successions d’accords riches et complexes, surtout lorsqu’on fait un usage abondant de la pédale de sustain. De tous les pianos de ce comparatif, c’est le modèle qui imite le son des instruments acoustiques avec le plus de sérieux.

    La connectique n’est pas en reste avec ses 2 sorties casques qui permettent au professeur et à l’élève de se brancher, ses connexions MIDI et Bluetooth. De plus, il offre d’origine une base de 8 sonorités de piano (plus 11 autres sons) et dispose d’une fonction d’enregistrement.

    Cet instrument conviendra aux pianistes plus exigeants qui recherchent un modèle d’entrée de gamme mais sans compromis, permettant d’aborder toutes les pages du répertoire classique et jazz, quitte à le payer un peu plus cher. Si vous pouvez vous le permettre, n’hésitez pas.

    La concurrence

    Nous avions aussi sélectionné plusieurs instruments qui n’ont pas décroché leurs places sur le podium malgré des qualités indéniables.

    Le Thomann DP-28 Plus est un très bon instrument et sûrement le plus complet sur le plan de la connectivité avec une double connectique pour les casques, une connection MIDI ainsi qu’une USB et des sorties additionnelles auxiliaires sans oublier une connectivité Bluetooth adjointe à une application disponible sur iOS et Android. De plus, le son de cet instrument est riche et puissant. Malheureusement, il a échoué à quelques centimètres du trio gagnant à cause de son échantillonnage. Il propose une sonorité instrumentale trop éloignée de celle d’un piano acoustique, notre référence dans l’absolu. Il n’en reste pas moins un instrument de très bonne facture et surtout, disponible à un prix très compétitif !

    Le Korg Borg B2 est un très bel instrument. La disposition des haut-parleurs sur toute la longueur du clavier, parallèle aux touches, est du plus bel effet et permet une restitution sonore très intéressante mais presque trop puissante, trop orientée vers l’utilisateur. L’émulation de la résonance par sympathie des cordes (précisons-le, inexistantes) vient enrichir la sensation acoustique. Malheureusement, son clavier et son rendu sonore à la limite de l’agressivité ne lui ont pas permis de se placer au sommet.

    Le Roland GO-88P est un instrument à part dans cette sélection. Poids plume avec ses 7 kg sur la balance, il est plus proche des claviers légers de type synthétiseur. Son spectre sonore et son échantillonnage nous paraissent rédhibitoires. Ceci dit, il pourrait convenir à ceux qui souhaitent une approche plus « pop » de l’instrument et, détail qui à son importance, il est équipé de la technologie Bluetooth lui permettant de communiquer avec tous vos appareils.

    Paul Montag

    France24 - Monde

    Baky Meïté, ancien rugbyman : "J’ai été agent d’entretien pendant le confinement"

    Publié le : 24/03/2022 - 10:46

    Pauline PACCARD Suivre

    Baky Meïté est l’ancien capitaine de l’équipe nationale de rugby de Côte d’Ivoire. Il s’est engagé au printemps 2020 lors du premier confinement comme agent d'entretien dans un hôpital parisien. De ces mois passés à nettoyer des interrupteurs et des poignées de portes, il en a tiré un récit intitulé "les chiffons bleus". Un hommage très sensible à ces travailleurs invisibles dont on ne parle plus vraiment.

    Covid-19 : des rugbymen professionnels sur le terrain de l'entraide

    TECH 24

    Solidarité numérique : contre le virus, l'union virtuelle fait la force !

    Coronavirus : confinés, les Italiens entre déprime et solidarité

    BBC

    Ukraine: India 'feeling the heat' over neutrality

    Soutik BiswasIndia correspondent

    On Monday, US President Joe Biden told a meeting of business leaders in Washington that among the so-called Quad group of nations, India was being "somewhat shaky" in its response to Vladimir Putin's invasion of Ukraine.

    The US, Japan and Australia - the three other members of this coalition formed to counter China's influence - have been "extremely strong in terms of dealing with Putin's aggression", he said.

    India, however, has doggedly pursued a non-aligned foreign policy since independence, where, according to the first prime minister Jawaharlal Nehru, "we will stay away from the big blocs…to be friendly to all countries…not join any alliance."

    But will the war in Ukraine now put India's fabled neutrality under strain?

    'Unchartered territory'

    "India is feeling the heat, no doubt about it," Michael Kugelman, deputy director of the Asia Program at the Wilson Center, a Washington-based think tank, says.

    "Fence-sitting is a bigger diplomatic gamble now than in the past, given that Russia's invasion of Ukraine is one of the worst aggressions in decades and India's relations with the West have never been stronger."

    India has abstained from voting in the United Nations - three times in a week - on resolutions condemning Russia. There have been reports of a surge of Indian imports of discounted Russian oil as energy prices spiked in the wake of the war. And it has pointedly stopped short of criticising Russia which it has called a "longstanding and time-tested friend in the past.

    The two countries share a decades-old relationship harking back to the Cold War, and Russia is also India's biggest defence supplier.

    The US is now trying to persuade India that things have changed. For one, the relationship between the two countries has deepened - bilateral trade between India and the US is $150bn, compared to $8bn between India and Russia.

    US Under Secretary of State for Political Affairs Victoria Nuland visited Delhi this week, and had, in her own words, "broad and deep conversations" with Indian Foreign Minister S Jaishankar and senior officials. She acknowledged the historical relationship between India and Russia, but said "times have changed now" and there was "an evolution of thinking in India".

    Ms Nuland told journalists that the US and Europe were willing to be strong "defence and security partners" of India. She said US could help wean India off its dependence on Russian defence supplies. The war was a "major inflection point in the "autocratic-democratic struggle" in which India's support was needed, she noted.

    Such an explicit message from the US, Mr Kugelman says, "may well be unchartered territory".

    But Indian experts are loathe to believe that the country is under diplomatic pressure.

    They point to the fact that other Quad members have been sympathetic to India and that the US itself had acknowledged India's humanitarian assistance to Ukraine. "If there's one country which is isolated in the Quad, it's not India, it's the US," says former Indian diplomat Jitendra Nath Misra.

    And weakening a strategic partner through sanctions - for buying Russian arms or oil - doesn't benefit the US, which wants India to play counterweight to China in the Indo-Pacific.

    'Strategically neutral'

    At the same time, India's close ties with Russia do not mean that it has been aloof to the crisis in Ukraine, experts say.

    They point to the joint statement issued last week by Mr Modi and his Japanese counterpart Fumio Kishida during the latter's visit to Delhi: the two leaders expressed their "serious concern about the ongoing conflict and humanitarian crisis in Ukraine". They also "emphasised that the contemporary global order has been built on the UN Charter, international law and respect for sovereignty and territorial integrity of states".

    Mr Modi has spoken to both President Putin and Ukrainian President Volodymyr Zelensky urging them to end the violence. His government managed to get more than 22,000 Indians out of Ukraine in 90 evacuation flights.

    Former diplomat Anil Triguniyat, who served in Moscow, says President Biden's remark that India's response was "shaky" was "possibly a joke of some kind".

    "India's position has been consistent and principled all through. India has stood for diplomacy, dialogue, respecting territorial integrity and sovereignty of Ukraine," he says. "We have to be strategically neutral. There's no other way."

    Happymon Jacob, a professor of foreign policy at Delhi's Jawaharlal Nehru University, believes that the "heat hasn't really increased on India and it is managing the contradictions quite well".

    "The question is whether India could have done more," he says.

    Can India do more?

    The jury is out on this.

    Although India had managed the crisis admirably, it should have called a "spade a spade… It is an invasion, it is a war," India's former foreign secretary Shiv Shankar Menon told The Wire. It "affects your credibility if you don't", he added.

    But Delhi's special relationship with Moscow - "fraught with nostalgia and deep trust", as Mr Kugelman describes it - means that it won't easily turn against its ally.

    "These sentiments die hard, even after Russia has launched a massive, cold-blooded invasion. But at the same time India doesn't want to alienate its ties with the West".

    One way to avoid alienation, say experts, is for India to offer itself as a third-party mediator - something which Ukraine's Ambassador to India, Igor Polikha, had urged at the beginning of the war.

    "India can leverage its deep ties to Moscow and cordial relations with Kyiv and try to push both sides to de-escalate," Mr Kugelman says.

    "To be sure, Putin might be undeterrable. But if Delhi is at least making an effort to bring about de-escalation, that should pre-empt potential tensions with the West over India's refusal to take the West's side."

    Mr Jacob echoes the sentiment, saying when Ukrainians asked for mediation, India could have taken up the offer. "India still has the opportunity. It should still go ahead and offer itself as a neutral mediator."

    After all, India needs both US and Russia on its side to help manage its fraught relationship with China. Last year, the two neighbours faced off against each other along their disputed border in the Himalayan region.

    In the long term, Mr Triguniyat says, India should pursue a policy of strategic autonomy - not far removed from non-alignment -and initiate a grouping of "nations for strategic unity" to serve their development interests in a "much more severe Cold War 2.0" that is likely to emerge after the war in Ukraine.

    Former Indian foreign secretary Shyam Saran has said the "nightmare scenario" for India would be if "the US comes to the conclusion that it confronts a greater threat from Russia and that this justifies a strategic accommodation with China". Bluntly this means, "concede Chinese dominance in Asia, while safeguarding its European flank."

    That's a "nightmare" India will never get used to.

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    Jusqu’à 1 600 personnes logées sur le ferry

    Pour loger les victimes de la guerre qui arrivent dans la ville portuaire, le « Méditerranée », qui relie normalement Marseille à Alger, a été choisi pour cette opération financée par le ministère de l’Intérieur. Le plus gros bateau de l’armateur corse possède tous les équipements nécessaires pour permettre aux réfugiés ukrainiens d’être logés sur place. De plus, le navire sera amarré à la gare maritime la plus proche du centre-ville pour faciliter leur circulation. Jusqu’à 1 600 personnes pourront ainsi vivre à bord dès le 29 mars 2022. 

    Cette opération est le fruit d’une mobilisation entre plusieurs acteurs locaux. La région PACA, qui gère les lycées et l’apprentissage, prendra en charge la formation des jeunes Ukrainiens. Les représentants du patronat s’engagent également à trouver des stages voire des emplois à ces réfugiés. D’autres actions de solidarité financées localement sont prévues comme la gratuité des transports, des dons matériels, ou encore la mise à disposition d’équipements numérique.

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    Le Monde

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Quelle que soit l’activité pratiquée (randonnée, canoë ou simple jardinage), il est très important de protéger sa peau du soleil, tête et cou compris. Nous avons parlé à trois dermatologues, à un coureur d’ultra-marathon et à quatre ultra-randonneurs puis effectué 200 heures de tests sur le terrain. Nous sommes parvenus à la conclusion que le chapeau qui vous protégera le mieux du soleil est celui que vous garderez sur la tête. Le grand favori de tous nos testeurs, le Sunday Afternoons Ultra Adventure, assure le meilleur équilibre entre protection et respiration. Il est suffisamment discret pour se faire oublier.

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est respirant, ventilé et facile à transporter, tout en étant assez confortable pour ne pas être une gêne. Il a gardé les meilleures qualités du modèle précédent, les améliorant même, avec par exemple un tissu plus léger (dont l’indice de protection reste à UPF 50 +) et un encombrement réduit. Si nous avons été obligés d’ôter les autres chapeaux afin de ne pas perdre en visibilité pour négocier des cols montagneux couverts de neige, le bord de l’Ultra Adventure s’arrête juste avant l’oreille, laissant une vue dégagée. En cas de vent, le bord reste rigide et continue donc de protéger le visage. Et vous ne le perdrez pas même si les bourrasques deviennent violentes, grâce à sa taille ajustable et à sa bride efficace. Des logements sont conçus pour caler vos lunettes de soleil, et des bandes réfléchissantes sont prévues pour la nuit. Il est très facile à plier sans lui faire perdre sa forme.

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Nos testeurs ont approuvé le Columbia Bora Bora II Booney à l’unanimité pour son côté respirant, ce qui paraît logique car il est pourvu de la plus grande surface en filet d’aération de tous. Il nous a gardé la tête plus fraîche que ses concurrents, tant sur le terrain que pendant le test. Pour un chapeau de randonnée plus élégant que la plupart de ceux que nous avons pu trouver, il offre une protection très respectable, avec un tissu assurant une protection d’indice UPF 50. La bride et le tour de tête ajustables l’ont maintenu en place quand le vent s’est levé. Dans l’avion, et la nuit quand on n’en a plus besoin, le Columbia se fait tout petit dans un sac.

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est fait d’un tissu assurant un indice de protection UPF 50 +, conçu pour protéger le visage et le cou, et il est particulièrement joli. Ce chapeau résistant, de conception canadienne, affiche des finitions de bien meilleure qualité que les autres (en témoignent les coutures arrêtées à la main) et son bord rigide ne perd pas sa forme en cas de vent ou quand on le compresse. Seul hic : toutes ces qualités ont un prix.

    Notre sélection des meilleurs chapeaux de randonnée

    Nos recherches

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je suis une grande randonneuse, j’ai plus de 25 000 km de chemins de randonnée derrière moi. J’ai été détentrice du record de la marcheuse la plus rapide en totale autonomie sur l’Appalachian Trail (3 516 kilomètres de la Géorgie au Maine) et je passe entre deux et cinq mois par an à faire de la randonnée. J’écris régulièrement des comptes rendus sur du matériel de camping et j’enseigne le cours en ligne Thru-hiking 101 de Backpacker Magazine.

    Pour cet article nous avons consulté trois dermatologues certifiés par l’American Board of Dermatology qui ont répondu à nos questions sur l’exposition solaire, les qualités d’un bon chapeau et pourquoi certains protégeaient mieux du soleil que d’autres.

    Enfin, nous avons demandé à cinq athlètes de plein air la différence entre un chapeau qui a l’air bien dans le magasin et un chapeau qui fait ses preuves sur le terrain. Parmi eux, le coureur d’ultra-marathon David Jared, qui habite au Texas, est un spécialiste des courses au nom évocateur de chaleur, tels que le semi-marathon Jalapeño, le semi-marathon Wildlfire et le Habanero Hundred. Il a l’habitude de courir entre 40 et 65 km par semaine par des températures comprises entre 32 et 38 °C en plein soleil. Nous avons aussi consulté le marcheur longue distance et ultra-runner Lint Bunting, qui a plus de 50 000 km de randonnée au compteur, notamment le Triple Crown (comprenant l’Appalachian Trail, le Pacific Crest Trail et le Continental Divide Trail) réalisé trois fois, et qui inclut la traversée du Nouveau Mexique et du sud de la Californie. Il a également parcouru l’Arizona.

    Qui a besoin d’un chapeau ?

    Que ce soit en courant, en randonnée, en camping, en faisant du rafting, du golf ou simplement en sortant le chien, vous êtes exposé aux rayonnements ultraviolets. Tous les dermatologues que nous avons interrogés nous ont avertis que même l’hiver ou quand le ciel est nuageux, les ultraviolets frappent la terre et, par conséquent, vous, qui êtes dessus.

    Lisa Quale, formatrice santé à l’Institut pour les cancers de la peau, rattaché à l’université d’Arizona, m’a expliqué que « le visage, le haut des oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les bras figurent parmi les endroits du corps où les cancers de la peau sont les plus courants. » À ses yeux, le chapeau doit être considéré comme un élément incontournable de toute panoplie de survie. Il convient en outre d’éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, de porter des vêtements couvrants et offrant une bonne protection contre le soleil, et d’utiliser de la crème solaire et une ombrelle (un des objets préférés de Bunting, qui a parcouru plus de 48 000 km aux États-Unis avec une ombrelle anti UV en mylar).

    Vous avez une « peau qui bronze bien » ? Que nenni. Le Dr Marie Jhin, dermatologue et auteure d’Asian Beauty Secrets : Ancient and Modern Tips from the Far East explique qu’une peau qui bronze vite est simplement un épiderme dont les cellules essaient de se protéger des agressions. Un hâle « fournit un indice de protection solaire de 3 maximum, et tout indice inférieur à 15 ne procure pas de protection adéquate contre les coups de soleil. » Pour le Dr D’Anne Kleinsmith, également dermatologue, c’est clair : « Un bon bronzage, ça n’existe pas. »

    Où les avons-nous testés ?

    Nous avons testé les chapeaux de randonnée dans deux types de situations : dans des déserts de haute altitude et des cols de montagne en plein soleil d’une part, et lorsque le soleil était voilé d’autre part (nos dermatologues nous ont avertis qu’on courait autant de risque d’attraper des coups de soleil sous les nuages qu’en plein soleil). Nous les avons emportés dans les lieux suivants :

    • au parc national Joshua Tree, en Californie, sur le chemin de randonnée California Riding and Hiking Trail : c’est un parc désertique de la taille de Rhode Island, qui comprend certaines zones des déserts de Mojave et du Colorado.
    • sur les monts San Jacinto, en Californie : leur sommet de quasiment 3 300 mètres combine altitude, vent et terrain désertique de style Palm Springs.
    • dans les Highlands écossais, le long du West Highland Way : une balade de 150 km, idéale pour tester la résistance des chapeaux au vent.
    • à Ptarmigan Pass, dans le Colorado : ce col en haute altitude est exposé à de grands vents et à un ensoleillement au-dessus du niveau de la canopée.
    • à Nancy Pass/Fancy Pass Loop, dans le Colorado : ces deux cols de haute altitude ont nécessité de s’orienter dans la neige, impeccable pour les tests de visibilité.
    • à Hanging Lake et Booth Falls, dans le Colorado : de petites randonnées d’une journée où l’altitude monte vite, tout comme la chaleur, ce qui permet de tester le côté respirant des chapeaux.

    Comment avons-nous choisi ?

    Nous avons consacré une quinzaine d’heures à lire des guides et des avis de clients, à interroger des dermatologues et à écumer la littérature scientifique sur l’exposition au soleil lors des sports en extérieur. Forts de ces informations, nous avons établi certains critères (en gras ci-dessous) pour évaluer les chapeaux testés.

    Sa capacité à protéger du soleil est la principale raison de porter un chapeau, mais elle ne se réduit pas à l’ombre portée par son rebord. Lisa Quale souligne qu’un bon chapeau de randonnée doit être fabriqué avec un tissu d’indice UPF d’au moins 30. Cette sorte de matériau, tissé très serré, empêche la plus grande partie des ultraviolets d’atteindre votre corps, même lorsqu’il est mouillé, par la transpiration par exemple (d’autres tissus verraient leurs fibres se détendre et laisseraient ainsi passer davantage de rayonnements).

    Les randonneurs, alpinistes et quiconque pratique des activités en altitude sont plus exposés aux UV que ceux qui jouent au volley sur la plage. Le Dr Jhin nous a expliqué que le niveau de rayons UVA et UVB augmentait avec l’altitude ; et ce sont eux qui provoquent des coups de soleil, des lésions et des cancers de la peau. « Plus on est exposé à ces rayons dangereux, plus le risque est grand » prévient-elle, « je vois d’ailleurs beaucoup de pilotes de ligne exposés à ces rayons en vol développer des cancers de la peau. »

    L’exposition au soleil peut venir d’en haut mais aussi des rayons reflétés par le sol, même dans des lieux ombragés par les arbres. L’eau, le sable, les rochers, le béton et la neige réfléchissent davantage que les autres surfaces, ce qui vaut la peine d’être noté par les amateurs de rafting, de course, d’alpinisme et par tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver. Le Dr Jhin explique en outre qu’un bord de chapeau sombre contribue à protéger le visage.

    Tous les athlètes que nous avons interrogés affirment que le côté respirant et le système de ventilation sont des facteurs déterminants pour décider de porter leur chapeau… ou de le laisser roulé en boule au fond du sac. Jared, qui court des ultra-marathons, nous a confié que pendant ses activités, « [il] génère tellement de chaleur que parfois [il a] envie d’enlever [son] chapeau. Or il ne servira à rien dans la main. S’il est plus respirant et qu’il évacue une partie de cette chaleur, [il peut] le garder plus longtemps sur la tête. » Nous avons choisi des chapeaux faits avec des tissus très respirants et qui permettent à la chaleur de s’évacuer grâce à des aérations stratégiquement situées.

    Au début, nous pensions que le plus important pour un chapeau de randonnée était qu’il soit couvrant, mais lors de nos tests sur le terrain il nous est vite apparu que le gagnant serait celui qui permettrait de garder une bonne visibilité. Les chapeaux les plus couvrants permettent de bien voir ses pieds, et pas grand-chose d’autre. Ce sont de véritables œillères qui n’offrent qu’une vision en tunnel. Or, il est essentiel de bien voir pour s’orienter, éviter les cailloux, les obstacles, les effrayantes rencontres que sont les véhicules à moteur et surtout pour profiter pleinement de la nature.

    Nous avons essayé de ne pas nous laisser trop influencer par le look, mais en définitive le confort et l’élégance sont des facteurs à envisager lorsqu’il s’agit de garder le chapeau sur la tête (et même de l’acheter, à la base). Côté confort, nous avons pris en compte le toucher du tissu, son poids ainsi que la taille et le côté ajustable du chapeau, de même que les pans, Velcro, brides ou sangles qui pendent et créent un frottement désagréable. Jared nous a avertis que, quand on achète un chapeau de randonnée pour la première fois, « c’est facile de croire que n’importe lequel fera l’affaire, mais j’ai appris que trouver celui qui va vous convenir à vous est aussi difficile que de trouver les bonnes chaussures. Assurez-vous qu’il est confortable et adapté aux conditions que vous allez affronter. »

    Un chapeau de randonnée peut coûter cher. C’est pourquoi nous avons tenu compte de leur durée de vie en les sélectionnant, ainsi que de leur solidité et de leur garantie. Nous nous sommes particulièrement penchés sur la manière dont un chapeau allait survivre à une vie d’expéditions dans la nature. Nous avons cherché à savoir s’il garderait sa forme d’origine après avoir été fourré sans ménagement dans une housse de compression, un sac à dos ou un bagage pour un vol long courrier. Nous avons aussi voulu jauger à quel point il était compact et si les coutures tiendraient le choc quand il était malmené. En outre, perdre son chapeau à chaque bourrasque n’est vraiment pas une sinécure, nous avons donc sélectionné des couvre-chefs dotés de sangles, de mentonnières et autres bidules du même genre permettant de ne pas le perdre par grand vent.

    Pour évaluer tous ces critères, six testeurs (trois femmes et trois hommes) ont emporté les chapeaux pendant au moins une randonnée de quatre heures en altitude (entre 2 000 et 3 800 mètres) en Californie et dans le Colorado. À eux six, ils ont cumulé une centaine d’heures de tests. De plus, deux testeurs (un homme et une femme) les ont emportés lors d’un périple de 150 kilomètres sur le chemin de randonnée West Highland Way en Écosse. Le test par temps nuageux s’est avéré idéal pour déterminer si le chapeau était confortable. En effet, bien que les dermatologues avertissent qu’il faut en porter un même quand le ciel est voilé, la plupart du temps nous n’avions pas l’impression qu’il était nécessaire. Il était donc essentiel qu’il soit très confortable.

    Dans notre banc d’essai maison, nous avons testé les chapeaux en les plaçant côte à côte, dans des conditions semi-contrôlées. Nous sommes partis du principe que ceux qui couvraient le plus garderaient la tête plus fraîche. Nous nous sommes armés de melons, d’un thermomètre de cuisine et de beaucoup de patience, et avons pris la température interne de dix melons de même taille, forme et poids (3,5 kg) toutes les heures, pendant six heures, dans la pleine chaleur du sud de la Californie. Chaque « tête/melon » a porté un chapeau entre 13 heures et 19 heures en plein soleil, avec des températures variant entre 31 et 34,5 °C. Trente-cinq kilos de melon tiède plus tard, nous avons relevé une différence notable dans les températures internes de chacun, en fonction de la couverture assurée par le chapeau.

    Notre chapeau à protection solaire préféré : le Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est la version améliorée d’un modèle qui était déjà notre préféré (mentionné dans notre guide piscine et plage). Il propose une meilleure ventilation et un meilleur maillage UPF 50 + que la version antérieure. Il est très couvrant, tout en nous laissant voir où l’on va, et assez léger pour qu’on le garde sur la tête sans être gêné. Il est compactable et solide et ne vous quittera pas à la moindre brise.

    Son tissu léger assure une protection indice UPF 50 +. L’élégance n’est pas son point fort mais une de nos testeuses nous a confié qu’il était si confortable qu’elle avait « presque oublié » qu’elle le portait. Et c’est vraiment important. Il est doté d’une sangle réglable à l’arrière qui permet de le porter quel que soit votre tour de tête, et d’une mentonnière qui l’empêche de s’envoler.

    Un chapeau couvrant, c’est une tête plus fraîche. L’Ultra Adventure a une visière de 8,25 cm et une jupe flottante qui protège largement le visage, les oreilles, la nuque et le haut des épaules. La visière rigide reste efficace même en cas de vent, et s’étend jusqu’aux oreilles qu’elle protège sans pour autant entraver la vision latérale du marcheur.

    Ce chapeau est également un grand gagnant en termes de facilité de rangement et de robustesse. Il est assez souple pour avoir supporté d’être plié et fourré dans un sac de compression lors de plusieurs voyages en avion à travers le pays. Contrairement à d’autres, il a conservé sa tenue d’origine et n’est pas ressorti tout froissé ou déformé. Il nous a semblé tout à fait solide, mais en cas de problème, Sunday Afternoons répare ou remplace à vie tous ses chapeaux qui auraient un défaut de fabrication, et offre de les réparer à petit prix dans les autres cas.

    Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire

    Bien que l’Ultra Adventure figure parmi les modèles les plus respirants de tous ceux que nous avons testés, le Columbia Bora Bora II Booney, dépourvu de cape, offre une meilleure ventilation. Lorsqu’il y a du vent, nos testeurs ont trouvé agréable le flux d’air vers la tête de l’Ultra Adventure, tout en convenant qu’il gagnerait à posséder un plus grand maillage et davantage d’aérations sur les côtés.

    Plus facile à assumer : le Columbia Bora Bora II Booney

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Il offre une moins bonne protection solaire que notre premier choix, mais le Columbia Bora Bora II Booney présente davantage de ventilation et peut-être un peu plus de classe. Sa visière est plus courte : 6,35 cm contre les 8,25 cm de l’Ultra Adventure. Les deux sont faits d’un tissu à l’indice de protection UPF 50, mais celui-ci n’a pas de pans latéraux ce qui signifie que le bas des joues, les côtés du visage et les longs nez ne sont pas aussi couverts. Cela dit, nos testeurs ont adoré le large filet qui fait presque totalement le tour du chapeau et assure une excellente ventilation. Toute transpiration est absorbée par un épais bandeau intérieur qui sèche très vite.

    Un seul bémol : l’absence de visière rigide. Quand il y a du vent, le bord se rabat sur le front et expose le nez au soleil.

    En outre, si ce chapeau est le plus facile à ranger de tous, il reste fripé plus longtemps et met plus de temps à regagner sa forme d’origine. Un utilisateur mécontent l’a comparé à « ces gros chapeaux mous que les vieilles dames portent à la plage (pensez à la femme dont le fils se fait dévorer par un requin dans le premier film des Dents de la mer). »

    Pour les activités plus calmes : le Tilley LTM6 AirFlo

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est vraiment classe, et si c’est une motivation suffisante pour garder un chapeau sur la tête quand vous sortez, c’est parfait. Son tissu en nylon et élasthanne affiche un indice de protection UPF 50 + et il offre une sctructure plus ferme que nos autres choix. En contrepartie, il n’est donc pas aussi simple à ranger : le plier peut provoquer des marques qui ne disparaissent plus. Pour le tester, nous l’avons fourré dans un sac pendant un vol à travers les États-Unis et avons été ravis de constater qu’à l’arrivée, il ressemblait encore à quelque chose. Ceci dit, il est évident que le compresser sans ménagement dans un petit espace peut complètement le déformer, donc s’il vous en faut un très compactable, choisissez l’un des deux premiers que nous proposons. Le bord du Tilley n’est pas ajustable, vous devrez donc mesurer votre tour de tête et choisir la bonne taille à la commande. L’avantage est qu’il vous ira comme un gant, qu’il sera confortable à porter et ne risquera pas de tomber. Une mentonnière permet d’éviter qu’une bourrasque de vent ne l’emporte. Son principal inconvénient, c’est son prix : il coûte 90 euros, soit environ deux fois plus que notre premier choix qui protège davantage. Tilley le garantit à vie et propose même une assurance de deux ans contre la perte.

    Notons également que la ventilation du Tilley n’est pas comparable à celle de nos deux autres choix, donc si vous subissez de très longues périodes de chaleur, il se peut que vous transpiriez.

    Et pourquoi pas tout simplement une casquette ?

    Y a-t-il vraiment une raison de payer 90 euros pour un Tilley alors qu’on peut trouver une casquette à cinq euros dans la première boutique de souvenirs venue ? Selon Lisa Quale, si le choix se résume à une casquette ou rien du tout, « n’importe quoi vaut mieux que de rester tête nue. » Mais ce n’est pas suffisant.

    Le Dr Kleinsmith avertit que les casquettes « ne protègent absolument pas les oreilles, les côtés du visage, ni le cou. » C’est une des raisons qui expliquent que « ce sont beaucoup les hommes qui développent des cancers de la peau sur les oreilles. » La casquette trucker très à la mode est encore pire que la casquette classique, car « le maillage laisse passer beaucoup plus d’UV nuisibles », prévient Quale. Elle recommande de choisir plutôt un couvre-chef fait d’un tissu spécial UPF, tissé serré, pour mieux protéger des UV.

    Si vraiment c’est une casquette que vous voulez porter, choisissez bien la couleur. À partir d’un indice de protection de 30, elle n’a pas d’importance, mais si le tissu n’est pas protecteur, vous gagneriez à vous y intéresser. « En règle générale, les couleurs plus sombres protègent mieux du soleil car elles absorbent mieux les UV avant qu’ils n’atteignent la peau », décrit Quale. « Les couleurs claires laissent davantage passer les UV (pensez à la différence de fraîcheur des pièces qui ont des rideaux sombres plutôt que clairs). »

    Il y a une astuce pour savoir si votre casquette laisse trop passer les rayons : « Brandissez-la vers une source lumineuse. Si vous voyez que beaucoup de lumière passe à travers, choisissez-en une autre, au tissage plus serré. »

    Si malgré tout vous ne disposez que d’une casquette, Bunting, randonneur et coureur de haut niveau, conseille d’y coincer un foulard ou un bandana à l’arrière pour « former une petite cape qui va protéger le cou et les oreilles. » C’est un système qui a l’immense avantage d’être extrêmement adaptable en fonction de la chaleur et de l’ombre des arbres, et donne la possibilité de « tremper le bandana dans un cours d’eau, pour vous rafraîchir tandis que l’humidité s’évapore. » Bien qu’il ait utilisé ce système et une ombrelle en mylar, les plus de 48 000 kilomètres de randonnée ont prélevé leur tribut sur la santé de Lint : « J’ai probablement un cancer de la peau au niveau de l’oreille, ce qui me rend vraiment parano pour tout ce qui concerne la protection solaire. Bon, je me dis que si le cancer est confirmé, je pourrai toujours me faire enlever l’oreille. Au moins ça me permettra de faire des blagues sur le fait de randonner léger. »

    La concurrence

    REI Paddler’s Hat : Il n’est pas aussi respirant que le Sunday Afternoons Ultra Adventure ou le Columbia Bora Bora II, mais il a bien tenu lorsque le vent a soufflé. Sa visière rigide, contrairement à celle du Columbia, est restée en place malgré les bourrasques. Si vous envisagez d’être actif dans des conditions météo venteuses, jetez-y un œil.

    Sunday Afternoons Derma Safe : Ce chapeau n’est pas aussi respirant que notre premier choix, peut-être parce que le Derma Safe recouvre les pans en maille d’une couche de tissu supplémentaire pour mieux protéger du soleil, alors que l’Ultra Adventure laisse la maille ouverte.

    Kavu Chillba : Le Chillba est arrivé deuxième au test du melon, après avoir gardé sa tête de fruit jusqu’à 5,5 °C plus frais que ses homologues. Nous l’avons également trouvé plus élégant que les autres et adoré qu’il puisse faire office de bol à chips. Malgré cela, il prend plus de place et il est donc moins pratique à transporter que les autres. Les coureurs de fond le trouvent moins sûr que les autres couvre-chefs : la bride interne qui sert à régler la taille à l’intérieur de la calotte n’empêche pas le bord d’avoir prise au vent et de se retourner. Son design conique semble d’inspiration asiatique, et j’ai eu droit en le portant à quelques remarques racistes de la part de passants (je suis d’origine asiatique).

    Outdoor Research Sun Runner : Bien que nos testeurs aient fréquemment été complimentés par d’autres randonneurs sur la couleur et le design original de ce chapeau, ils ont tous trouvé que le tissu était trop chaud et pas assez respirant. D’ailleurs, le melon qui l’a porté accusait 4,5 °C de plus que ses collègues. Ce phénomène est au moins partiellement imputable à la couleur bleue du modèle testé (il existe en cinq couleurs, dont blanc et beige), mais nous avons interrogé deux utilisateurs qui ont parcouru plus de 1 500 km avec leur Sun Runner beige et qui témoignent de la même chose. Il a l’avantage de rester bien calé pendant les activités les plus intenses, et nous avons beaucoup apprécié sa cape anti-soleil amovible qui permet de le transformer en casquette quand la nuque et les oreilles n’ont plus besoin d’être protégées.

    Straw Lifeguard Hat : Dans les années 1990, ce type de chapeau se voyait sur toutes les plages du sud de la Californie, et si on le trouve encore dans moult magasins de surf, ce n’est pas sans raison. Ce chapeau est de loin celui qui a offert la meilleure protection de tous ceux que nous avons essayés. Un testeur a noté que « sa visière est si large qu’on pourrait randonner tout nu et ne pas recevoir une seule goutte de soleil sur la peau » (quoique l’exposition au soleil ne se mesure pas en gouttes…). Mais dès qu’il y a du vent, il décolle ! Il s’est également montré peu résistant, ne se plie pas et il n’est vraiment pas pratique à transporter accroché au sac à dos ou pour prendre l’avion. Si nous recommandons ce chapeau pour faire du jardinage, traîner à la plage ou au bord de la piscine, il ne fonctionne pas pour les activités plus intenses.

    La casquette : Tous les dermatologues à qui nous avons parlé nous ont avertis que le principal inconvénient de la casquette était qu’elle ne protégeait pas les oreilles ni le nez. Même une casquette de couleur claire a entraîné une augmentation de température de 2,3 °C dans notre melon.

    La casquette trucker : L’arrière de ce genre de casquettes est composé d’un filet en maillage, ce qui lui permet d’être plus respirante mais moins couvrante. Les athlètes que nous avons interviewés nous ont mis en garde : avec une casquette trucker, la peau du crâne de ceux qui n’avaient plus de cheveux brûle à travers le maillage.

    L’entretien

    Un lavage régulier permet d’éviter l’accumulation de transpiration et de sel qui peuvent abîmer le tissu, provoquer une décoloration permanente et/ou de la moisissure.

    Ne mettez jamais votre chapeau dans la machine : lavez-le à la main, à l’eau tiède. Vous pouvez utiliser une brosse douce et du liquide vaisselle pour les taches particulièrement résistantes. N’utilisez jamais d’eau de javel ou d’adoucissant, qui pourraient abîmer les traitements appliqués au tissu.

    Une fois propre, redonnez-lui sa forme et lissez-le bien pour éviter les plis, puis laissez-le sécher à l’air libre.

    Sources

    1. Lisa Quale, formatrice santé à l’University of Arizona Skin Cancer Institute, interview par email.

    2. Lint Bunting, randonneur longue distance, interview par email.

    3. Dr Marie Jhin, dermatologue et autrice, interview par email.

    4. Dr D’Anne Kleinsmith, dermatologue, interview par email.

    5. Joe Jackson, What are the Best Sporty Sun Hats ?, Outside, 17 avril 2014  

    Liz Thomas (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Bérengère Viennot (traduction française)

    El País (ESP)

    Así es la Costa Turquesa, el nuevo destino mediterráneo

    LONELY PLANET

    Un viaje por el desconocido litoral sur de Turquía en busca de ciudades milenarias, playas con aguas color jade, pueblos pintorescos y la llama eterna del monte Olimpo

    Los antiguos licios sabían lo que hacían cuando fundaron su imperio en la península de Teke, un pedazo de paraíso mediterráneo entre los golfos de Antalya y Fethiye. Esta zona al sur de Turquía, más allá de los circuitos convencionales, se está convirtiendo en la alternativa estrella para disfrutar de la costa mediterránea: con sus ciudades milenarias y sus playas de aguas color jade enmarcadas por paredes de roca sus paisajes resultan muy llamativos. El turismo mochilero descubrió hace tiempo estos rincones, pero cada vez son más los que optan por asomarse a este rincón. 

    Más información en la nueva guía Lonely Planet de Turquía y en www.lonelyplanet.es.

    Es la llamada Costa Turquesa, un destino de sol y mar, pero con muchas referencias culturales que permiten hacer un viaje redondo. A poca distancia de la playa y de los complejos turísticos no cuesta nada encontrar joyas arqueológicas, como las antiguas ciudades de Janto, Tlos y Arykanda, que se alzan precarias sobre los montes, o las tumbas talladas en precipicios de Pinara y Mira. Las excursiones entre ruinas de un tramo de la larguísima Vía Licia (de 500 kilómetros) también recompensan con paisajes por los que vale la pena el esfuerzo.

    Y para quienes busquen básicamente sol y buenas playas, aquí no corren el riesgo de equivocarse: bastaría con llegar al impresionante tramo de arena de Patara, la impoluta costa que une las antiguas Olympos y Cirali (Chimaera), y la preciosa playa de Kaputas.

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    La isla de Kekova y su ciudad sumergida

    Una muestra del espíritu de esta Costa Turquesa es Ucagiz, en el extremo sur de la península de Teke, un pintoresco pueblo pesquero y agrícola en el que está prohibido urbanizar. El entorno es realmente idílico, en una bahía entre islas y penínsulas. Su laberinto de calles detrás del puerto continúa siendo, aun con turistas, un conjunto de casas rústicas digno de una acuarela.

    Ucagiz es una parada regular de los circuitos en gület (veleros tradicionales) por el Mediterráneo turco, y también el punto de partida para visitar la ciudad sumergida de Kekova y el aislado pueblo de Kaleköy, uno de los lugares más maravillosos de la zona. Por la noche, tras irse los autobuses turísticos, Ucagiz recupera su aire adormecido y es cuando se puede disfrutar del encanto del lugar. Es impresionante la fortaleza de los cruzados, situada sobre el pueblo con vistas al mar, dentro de la cual se encuentra el teatro más pequeño del mundo antiguo, tallado en la roca, y, cerca de allí, las ruinas de varios templos y baños públicos. Desde lo alto se ve el campo de tumbas licias abajo, y las antiguas murallas de la ciudad a las afueras.

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    Para asomarse a la isla de Kekova y su ciudad sumergida solo hay que tomar un barco en Ucagiz. Una vez allí, se puede nadar entre las ruinas submarinas que bordean este enclave mediterráneo o bucear con tubo para asomarse a los restos de la antigua Simena, una ciudad licia que desapareció bajo el agua tras una serie de terremotos en el siglo II. Es un lugar mágico, con ruinas parcialmente sumergidas a seis metros bajo el mar, que se presta a que los kayaks se deslicen sobre muros, cimientos y escaleras que se ven perfectamente a través de las aguas cristalinas.

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    Patara: aires ‘hippies’ y un paseo por la Vía Licia

    Patara es un lugar perfecto para repasar la historia entre ruinas milenarias antes de una tarde en la playa. Situada en la costa a unos 10 kilómetros al sur de Janto, puede presumir de tener una de las playas más largas sin interrupción de Turquía, junto a numerosas y evocadoras ruinas licias. Hacia el interior, a 1,5 kilómetros del mar y las ruinas, encontramos el tranquilo pueblo de Gelemis, que en otros tiempos fue una parada obligada de la ruta hippie y que no ha perdido su belleza natural. Ha experimentado un pequeño auge del turismo, pero sigue siendo una comunidad agrícola, como atestiguan los invernaderos y túneles de plástico. No hay hoteles enormes, y casi todos los visitantes son viajeros independientes, muchos de los cuales regresan año tras año a las mismas pensiones familiares.

    Patara está en la llamada Vía Licia, aclamada como una de las 10 mejores rutas a pie de larga distancia del mundo. Sus 500 kilómetros siguen caminos señalizados por la península de Teke desde Fethiye hasta Antalya, atraviesan pinares y bosques de cedros bajo montañas de casi 3.000 metros y pasan por pueblos, impresionantes vistas costeras y una enorme cantidad de yacimientos de ciudades licias. Quienes no tengan tiempo de hacer toda la ruta pueden caminar fácilmente por algunos tramos.

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    La ruta licia en coche puede hacerse por ejemplo en una semana, en un viaje por lo mejor del antiguo reino de Licia, entre yacimientos, playas fantásticas y la costa más espectacular del país. De Fethiye a Ciray, pasando por Patara, Kalkan y Kas, es un recorrido magnífico lleno de posibilidades para detenerse y disfrutar. Como las ruinas licias de Tlos, que se remontan a hace unos 4.000 años; situadas de forma espectacular en una cima rocosa con vistas a un mosaico de campos. O el cañón de Saklikent, que puede explorarse a pie por una pasarela de madera o en una excursión organizada de rafting o barranquismo. También podremos acercarnos al yacimiento arqueológico de Patara para admirar el restaurado bouleuterion que hacía las veces de parlamento de Licia, o a las ruinas de la antigua Janto y Letoon, la cala Kaputas, rodeada de altos acantilados y un lugar perfecto para un chapuzón, o al puerto histórico de Kas, entre montañas y casi aislado del resto del mundo.

    Entre las ruinas más espectaculares están las de Pinara, que fue una de las seis ciudades más importantes de la antigua Licia. Es el esplendor y el aislamiento del lugar lo que hace que valga la pena visitarlas. Muy por encima del yacimiento hay una escarpada columna de piedra llena de tumbas rupestres; hay más sepulcros entre las ruinas de la ciudad, como la Tumba Real, que todavía deja ver sus magníficos relieves, entre ellos varios que representan ciudades amuralladas licias. Con su fotogénico fondo montañoso, el teatro de Pinara se encuentra en buen estado, pero el odeón y el templo de Afrodita (con columnas en forma de corazón) están en ruinas.

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    Oludeniz y el valle de las mariposas

    Con su resguardada y protegida laguna junto a un parque nacional, una larga lengua de playa arenosa y el Baba Dag (monte Baba) que proyecta su sombra sobre el mar, Oludeniz es un lugar de ensueño que parece salido de un folleto de viajes. Como casi todos los destinos bonitos, se ha convertido en víctima de su propio éxito como meca del turismo playero, aunque sigue siendo un enclave para pasar un tranquilo día en el mar. Y, para los que siempre soñaron con lanzarse a volar desde una montaña, este es uno de los principales destinos de Turquía para hacer parapente en tándem (desde el monte Baba). Cerca se conecta con la Vía Licia, que discurre elevada, lejos de la diversión y el jolgorio.

    A solo 12 kilómetros de Oludeniz está el pueblo de Faralya y debajo de este se encuentra el valle de las Mariposas (Kelebekler Vadisi), un profundo desfiladero con una magnífica playa en la entrada. Legendaria desde la década de 1970, es una meca para turcos y viajeros bohemios. A pesar de ser cada vez más popular, y parada de muchos barcos que llegan a pasar el día, es aún un enclave grandioso que se presta a caminatas preciosas para tratar de ver a la excepcional calimorfa, la mariposa que da nombre al valle. Solo se puede acceder al valle en barco desde Oludeniz o a pie por un empinado sendero que desciende serpenteante por un acantilado desde Faralya.

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    Dalyan, una excursión popular

    El pueblo de Daylan, a orillas de un río con el mismo nombre, tiene uno de los mejores tramos de arena de Turquía: la playa de İztuzu, a la que se llega rápidamente en barco. Aquí el turismo ha tenido un gran impacto ya que todos los veranos llegan muchas embarcaciones desde Marmaris y Fethiye. Afortunadamente, sus vecinos conservan un espíritu muy hospitalario y el ambiente nocturno es tranquilo, a pesar de que la calle principal está repleta de cafés, restaurantes y bares. Al caer la tarde uno debe sentarse en un banco a orillas del río para admirar el lugar más famoso de aquí: las tumbas de los reyes de la antigua Caria que, talladas en los acantilados, adquieren un brillo dorado con la puesta de sol.

    Además de las ruinas de la cercana Cauno, Dalyan es una base excelente para explorar el Köycegiz Gölü (el lago Köycegiz) o acercarse a un centro de rehabilitación de tortugas en İztuzu.

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    Quimera y la llama eterna

    En Quimera (o Chimaera) los viajeros llegan sobre todo para subir al monte Olimpos a ver la llama eterna. Conocida en turco como yanartaş (roca ardiente), es un conjunto de pequeñas llamas que arden de forma espontánea en las laderas rocosas. De noche parece como si el mismo infierno hubiera llegado a este lugar, y no cuesta imaginar por qué los pueblos antiguos atribuían estas extraordinarias llamas al aliento de un monstruo mezcla de león, cabra y serpiente, que había aterrorizado Licia. Según el mito, el héroe Belerofonte, a lomos del caballo alado Pegaso, mató a Quimera vertiendo plomo fundido en la boca del monstruo.

    Hoy de la tierra sigue saliendo gas, que arde al entrar en contacto con el aire. Aunque las llamas se pueden apagar cubriéndolas, inmediatamente vuelven a aparecer nuevas al lado. De noche, las 20 o 30 llamas de la zona principal se ven desde el mar. El mejor momento para visitar Quimera es después de cenar. Desde Cirali —donde espera una de las mejores playas de Turquía: una amplia extensión de arena y guijarros junto a dunas costeras y pinos— hay que seguir los carteles de Chimaera por la carretera principal a lo largo de la ladera hasta llegar a un valle desde donde se sube a pie por un empinado camino. Desde Olympos, casi todos los campings ofrecen transporte por las noches después de la cena y en Cirali se pueden comprar nubes para asar al fuego.

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    Kalkan, glamur en la costa turca

    En este próspero pueblo pesquero, que hasta hace un siglo se llamaba Kalamaki, se encuentra el complejo turístico más glamuroso de la Turquía mediterránea. Hoy es una exclusiva localidad turística construida principalmente en una ladera que baja hasta una bahía casi perfecta. Aquí es fácil tomar un cóctel seguido de una cena en un restaurante de marisco o dormir en un hotel boutique, aunque cada vez hay más casas de vacaciones que han estropeado el idílico paisaje de la bahía.

    Casi todo el mundo utiliza Kalkan como campamento base para visitar las ruinas licias o para practicar actividades al aire libre. Aparte de la playa cerca del puerto deportivo y de Kaputas, una pequeña y perfecta cala de arena a unos siete kilómetros, se pueden practicar actividades acuáticas como submarinismo y salidas de kayak.

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    Kabak, un secreto para viajeros alternativos

    A unos cinco kilómetros al sur de Faralya (y alejado del mundo), Kabak atrae como un imán a los entusiastas de la acampada y el senderismo, a los devotos del yoga y a los aficionados a los paisajes de belleza inmaculada. En otros tiempos fue el secreto mejor guardado de la región y el refugio de los turcos con un estilo de vida alternativo. Pero alguien se fue de la lengua y en el valle bordeado de pinos que hay sobre la playa se cuentan ahora una decena de campings y cada vez más alojamientos exclusivos. No obstante, sigue siendo uno de los sitios más tranquilos en la zona de Fethiye. Se puede bajar a la playa de Gemile a pie o en todoterreno, para disfrutar de un espectacular arenal flanqueado por dos largos acantilados.

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    Antalya, la capital de la Costa Turquesa

    En otros tiempos Antalya era simplemente la puerta de entrada a la Costa Turquesa, pero hoy es un destino por sí misma. Situada en pleno golfo de Antalya, la mayor ciudad de la costa occidental mediterránea de Turquía es un cotizado destino de vacaciones de sol y playa, pero merece la pena acercarse también para conocer un poco cómo es la vida en una ciudad turca, que aquí es de lo más animada, sobre todo durante los largos y cálidos meses de verano.

    Su corazón es el barrio histórico de Kaleici (literalmente “dentro del castillo”), muy bien conservado, un laberinto de calles en las que asoman muchos alojamientos instalados en las restauradas casas otomanas. El casco antiguo rodea un puerto de la época romana con vistas desde lo alto de los acantilados.

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    Paseando por las estrechas calles de Kaleici veremos arquitectura de la época otomana magníficamente restaurada mezclada con otros edificios totalmente destartalados. El barrio comienza en la puerta principal, Kale Kapisi (Puerta de la Fortaleza), reconocible por la antigua Saat Kulesi (torre del reloj) de piedra y la estatua de Atalo II, fundador de la ciudad. Al norte está el İki Kapilar Hani, un extenso bazar cubierto de finales del siglo XV, y varias mezquitas antiguas. Pero el paseo por esta zona protegida descubre además elegantes casas otomanas y antiguas edificaciones que se han restaurado y convertido en pensiones, hoteles boutique y tiendas.

    Al este, en lo alto de Hesapci Sokak, está la monumental Puerta de Adriano, también conocida como Ücapilar o Tres Puertas, erigida para la visita del emperador romano a Antalya en el año 130. Y aún nos queda asomarnos al puerto romano (İskele Caddesi) al pie de la ladera, que fue el sustento de la ciudad desde el siglo II antes de Cristo hasta finales del siglo XX, cuando se construyó un nuevo puerto unos 12 kilómetros al oeste. El puerto antiguo fue restaurado en la década de los ochenta y hoy es un puerto deportivo para yates y barcos de excursiones.

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    BBC

    N Korea claims successful launch of 'monster missile' Hwasong-17

    North Korea has announced that it successfully launched its largest intercontinental ballistic missile (ICBM) in a test on Thursday.

    The Hwasong-17 was first unveiled in 2020 at a parade where its colossal size surprised even seasoned analysts.

    Thursday's launch marked the first time the country tested a ICBM since 2017.

    ICBMs are long-range missiles, capable of reaching the US. N Korea is banned from testing them and has been heavily sanctioned for doing so before.

    State media said leader Kim Jong-un directly guided Thursday's test and the weapon was key to deterring nuclear war.

    Ankit Panda from the Carnegie Endowment for International Peace called the launch a "significant milestone" for North Korea's nuclear arsenal.

    "This test was long telegraphed and continues North Korea's efforts to improve its nuclear deterrent," he told the BBC.

    Thursday's missile launch was tracked by militaries in Japan and South Korea - Japanese officials said it flew to an altitude of 6,000 km (3,728 miles) and fell in Japanese waters after flying for more than an hour.

    Its altitude surpasses that of a previous missile - the Hwasong-15 - which reached an altitude of 4,500km (2,800 miles) in a series of tests carried out by North Korea in 2017.

    Experts estimated the Hwasong-15, if it had been fired on a standard trajectory, could have travelled more than 13,000km (8,080 miles), placing any part of the continental United States within reach.

    The new missile would be able to travel higher and further than this.

    This is a big missile. Huge.

    As one analyst described it: "A monster missile".

    It is believed to be the largest mobile ICBM designed to carry multiple warheads.

    The international community had been warned this was coming.

    Kim Jong-un first showed off this missile at a military parade in October 2020 and state media had mentioned several times that the pause in long range missile tests was over.

    The next steps also feel familiar. The United States and its allies will issue condemnation, there will be further sanctions placed on North Korea, there will be discussions about diplomacy and perhaps co-co-ordinating with China in the hope the Beijing can influence neighbouring Pyongyang.

    We've been here before.

    And yet Kim Jong-un, while under strict international sanctions and a self-imposed blockade at the border to prevent the spread of the pandemic, has managed to build weapons that go further and faster.

    As state media said - this ICBM is seen as a "necessary deterrent". The regime has made it a priority even as it tackles a "grave" economic crisis.

    Pyongyang is determined to be seen as a nuclear power, as part of the elite nuclear club and most analysts believe more tests are coming.

    Something the international community is unlikely to ever accept.

    The Biden administration has understandably been busy. North Korea has not been a priority.

    The real headache, if Washington chooses to take on this challenge, is what more can they do that hasn't already been done.

    The latest test comes after a flurry of missile tests in recent weeks, some of which the US and South Korea said were in fact parts of an ICBM system. Pyongyang claimed these were satellite launches at the time.

    The ICBM test is being seen as a major escalation by the North and has been condemned by the UN, its neighbours and the US.

    The United States called it a "brazen violation" of UN Security Council resolutions.

    "The door has not closed on diplomacy, but Pyongyang must immediately cease its destabilising actions," White House spokeswoman Jen Psaki said.

    UN Secretary General Antonio Guterres called the launch "a significant escalation of tensions in the region", while South Korean president Moon Jae-in said it was a "breach of the suspension of intercontinental ballistic missile launches promised by Chairman Kim Jong-un to the international community".

    After the launch, state media quoted Mr Kim as saying that the country was preparing for a long confrontation with US imperialism.

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    North Korea tests banned intercontinental missile

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    N Korea missile tests: What does Kim Jong-un want?

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    Valeurs Actuelles

    Un espace réservé aux musulmans dans un cimetière en Seine-Saint-Denis

    La municipalité de Saint-Denis va voter, ce jeudi 24 mars 2022, en faveur de l’aménagement d’un « carré n°39 » réservé aux personnes de confession musulmane, rapporte Le Parisien. Ainsi, dès avril prochain, les familles des défunts pourront enterrer leurs proches dans le cimetière communal de la ville où les tombes seront orientées en direction de La Mecque.

    « C’est la République qui fait face à ses devoirs pour tous ses concitoyens »

    170 emplacements pour les musulmans vont être créés dans le cimetière. « Quand on a décidé de rouvrir la vente des concessions l’an dernier, il nous est apparu logique d’avoir une approche égalitaire par rapport à l’ensemble des confessions, surtout dans notre territoire qui a une population de religion musulmane très importante », a affirmé le maire Mathieu Hanotin (PS). « On ne pouvait pas l’exclure de cette réouverture de notre cimetière. C’est la République qui fait face à ses devoirs pour tous ses concitoyens », a-t-il ajouté. 

    Le maire socialiste évoque également la pandémie de Covid-19 qui a provoqué un afflux dans les cimetières. « Cela a occasionné une pression supplémentaire et a fortiori, sur les carrés musulmans, car les rapatriements ont longtemps été impossibles », a-t-il poursuivi. 

    Une décision qui intervient alors que selon des chiffres donnés en 2013 par Philippe Galli, préfet de la Seine-Saint-Denis, il y a environ 700 000 musulmans en Seine-Saint-Denis, soit près de la moitié de la population du département.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    Le Monde

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

    Avec son anse renforcée de 18 mm à double verrouillage, le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini nous a demandé quatre fois plus de temps pour parvenir à le forcer avec une meuleuse, en comparaison avec le Kryptonite New-U Evolution Mini-7. Il ne comprend pas de câble, et il pèse environ 2 kg. Il fait donc 680 g de plus que l’Evolution Mini-7. Mais si vous vous garez dans une zone à hauts risques, cet antivol est celui qu’il vous faut. Il a mieux résisté aux tentatives de sciage que tous les autres antivols : nos testeurs ont mis plus d’une minute à réaliser les deux coupes nécessaires pour l’ouvrir. Comme notre premier choix, il utilise un mécanisme de serrure à disques très robuste et il est assez long pour passer autour du cadre et de la roue sans être trop encombrant. Et pour vous rassurer encore plus, ce modèle est également fourni avec une année offerte du meilleur programme de protection antivol de Kryptonite.

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 105,83 €

    Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.

    Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo

    Le test complet

     

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.

    Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.

    Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.

    Comment nous avons procédé pour la sélection

    Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.

    Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.

    La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.

    Comment nous avons procédé pour les tests

    Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.

    Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.

    Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.

    Les outils

    Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.

    Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.

    Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.

    Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.

    Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.

    Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.

    Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui

    Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.

    Les techniques de vol testées

    Le crochetage de serrure

    Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.

    Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.

    Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.

    Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.

    Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.

    Les pinces coupe boulons

    Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.

    L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.

    Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.

    Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »

    Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.

    Les scies à métaux

    Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.

    Les perceuses sans fil

    Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.

    La meuleuse d’angle

    Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.

    Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.

    Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.

    Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).

    À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.

    La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.

    Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.

    Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.

    Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.

    Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).

    L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.

    Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

    L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.

    Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.

    Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 105,83 €

    Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.

    La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.

    S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.

    Entretien et maintenance

    Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.

    La concurrence

    Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.

    L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.

    Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.

    Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.

    Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.

    Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.

    OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.

    OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.

    OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.

    Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.

    U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.

    ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.

    U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.

    Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.

    Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.

    Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.

    RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…

    Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.

    TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.

    Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.

    Les évolutions à venir : les antivols connectés

    ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.

    Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.

    Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.

    LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.

    Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.

    Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.

    Sources

    1. John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview

    2. Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview

    3. Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain

    4. Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017

    Récapitulatif

    Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :

    Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)

    L'Humanité

    La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

    Actu

    Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

    Anna Musso

    Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

    l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

    Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

    « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

    Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

    Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

    « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

    Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

    « La science au service de la paix »

    De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

    En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

    sciencescoopérationGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex

    Publié le : 18/03/2022 - 15:07

    Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.

    BBC

    Great Barrier Reef: Australia confirms new mass bleaching event

    Australia's Great Barrier Reef is being devastated by another mass bleaching event, officials have confirmed.

    It is the fourth time in six years that such severe and widespread damage - caused by warm sea temperatures - has been detected.

    Only two other mass bleaching events have ever been recorded.

    Scientists say urgent action on climate change is needed if the world's largest reef system is to survive.

    There are particular concerns that this bleaching event has occurred in the same year as a La Niña weather phenomenon. Typically in Australia, a La Niña brings cooler temperatures.

    Scientists are now fearful of the damage that could be caused by the next El Niño.

    The declaration was made by the Great Barrier Reef Marine Park Authority which has been conducting aerial surveys.

    Recently it warned that water temperatures in parts of the reef had been up to 4C above the March average.

    The announcement comes as two scientists are in Queensland for a UN monitoring mission.

    The first mass bleaching event was seen in 1998. It was again observed in 2002, 2016, 2017 and 2020.

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Análisis noticioso

    La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio

    El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.

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    Por Steven Erlanger

    BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.

    Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.

    En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.

    “Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.

    En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.

    Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.

    Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.

    Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.

    “Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.

    Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.

    “Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.

    Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.

    La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.

    Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.

    De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.

    Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.

    No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.

    Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.

    Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.

    El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.

    Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.

    Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.

    China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.

    Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.

    También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.

    La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.

    “Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.

    Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.

    Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.

    Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.

    Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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    France24 - Monde

    En France, des milliers de personnes dans la rue pour une hausse des retraites

    Publié le : 24/03/2022 - 20:23

    FRANCE 24 Suivre

    Des milliers de retraités ont battu le pavé jeudi dans une vingtaine de grandes villes françaises, à l'appel de neuf organisations, pour demander une augmentation de leurs pensions en pleine flambée de l'inflation.

    "Ras-le-bol d'être maltraités" : plusieurs milliers de retraités ont manifesté, jeudi 24 mars, dans une vingtaine de grandes villes pour réclamer une hausse des pensions, en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

    "Macron, rends les sous !" : dans le cortège parisien, le message était clair, son destinataire aussi. Selon les organisateurs, 3 000 personnes ont défilé dans la capitale en début d'après-midi, pour exiger comme certains un "13e mois pour les retraités".

    Ancien chaudronnier, encarté à la CGT, Alain affirme qu'il "perd des sous tous les mois" quand "tout augmente, l'essence, les pâtes, les patates". Résultat : "On ne va plus au resto une fois par semaine, on est obligé de se serrer la ceinture."

    Un "rattrapage" demandé

    Le pouvoir d'achat était au cœur des revendications du "groupe des neuf" syndicats et associations qui appelaient à cette journée de mobilisation, leur douzième depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.

    À deux semaines et demie du premier tour de l'élection présidentielle, et en pleine flambée de l'inflation, ils réclament un "rattrapage" de leurs pensions de retraite, qui n'ont déjà pas suivi la hausse des prix ces dernières années.

    "On a trop longtemps estimé que les retraités étaient trop payés à ne rien foutre", déplore Gérard Gourguechon, ancien inspecteur des impôts et figure du syndicat Solidaires, dénonçant une "discrimination par l'âge".

    À Lyon également, dans une foule de 1 400 à 1 500 manifestants (respectivement selon la préfecture et la CGT), l'ex-informaticienne Sylvie Touleron regrette que les retraités soient "souvent oubliés, alors que notre niveau de vie ne suit pas", en particulier pour les femmes dont "beaucoup sont sous le seuil de pauvreté".

    Certains vivent même "dans la misère" et "on ne peut pas accepter ce genre de situation au XXIe siècle", s'indigne Robert Rutto, ancien employé dans une centrale nucléaire.

    Constat identique à Nantes, où 200 personnes ont manifesté en début d'après-midi, dont Régine Grasset, ancienne vendeuse : "J'ai travaillé 42 ans et aujourd'hui je touche 1 100 euros par mois. Parfois, en guettant les promotions au supermarché, je me dis 'vraiment, tout ça pour ça ?'"

    À Lille aussi ont battu le pavé quelques centaines de "retraités intraitables", selon une pancarte. Venue dénoncer une "paupérisation des retraités", Agnès Hiret, ex-enseignante, juge la dernière revalorisation de janvier "très loin du compte" et demande "que la hausse des pensions suive celle de l'inflation".

    "Les jeunes vont manger des briques"

    Ancien ouvrier de l'industrie chimique, Bernard Bourlon estime pour sa part qu'il a "des revenus corrects" mais se bat "surtout pour les suivants", car "si les jeunes ne se battent pas, ils vont manger des briques".

    Les doléances s'étendent aussi à la présence des services publics dans les zones rurales, au coût des complémentaires santé ou encore à la prise en charge de la dépendance par la Sécurité sociale.

    "De plus en plus, on tend à passer de la carte Vitale à la carte bleue", a critiqué Jacques Auffèves, responsable de la CGT-Retraités du Rhône.

    "Les retraités en ont ras-le-bol d'être maltraités", explique Monique Daune, secrétaire parisienne du syndicat d'enseignants retraités Snes-FSU. "Les personnes âgées ont payé un lourd tribut pendant la crise sanitaire, et il a fallu le scandale Orpea pour que les pouvoirs publics se rendent compte qu'il y avait un problème", ajoute-t-elle.

    Dans la matinée, d'autres manifestations avaient déjà réuni une centaine de personnes au Puy-en-Velay selon la police, 220 personnes à Caen pour la préfecture (350 d'après la CGT).

    Dans la capitale normande, Isabelle Cruchet, retraitée de la fonction publique, a estimé que "les pensions alimentent le dynamisme de l'économie" et lancé : "Quand aurons-nous le respect que nous méritons ?"

    Avec AFP

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    Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : Emmanuel Macron veut repousser à 65 ans l'âge du départ à la retraite

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    Retraites, aides sociales, énergie, le candidat Macron présente son programme présidentiel

    Valeurs Actuelles

    Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne

    Un employé de la mairie de Lyon a été contrôlé par les gendarmes alors qu’il rentrait chez lui dans un véhicule appartenant à la municipalité, fin février, rapporte 20 Minutes, mercredi 23 mars. Le chauffeur était en état d’ivresse avec 1,2 gramme d’alcool par litre de sang. Présenté comme « l’accompagnateur cycliste » du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, le fonctionnaire a présenté sa démission dans la foulée.

    Un léger accident signalé

    En plus de son état d’ivresse, un léger accident aurait même été constaté, nécessitant alors des réparations chez un garagiste du 8e arrondissement de la ville. « Un comportement délictuel ne permettant pas de poursuivre ses missions, la Ville de Lyon a accepté sa démission. Il appartient désormais à la justice d’instruire son dossier et de décider de la suite judiciaire » de cette affaire, a indiqué la mairie. 

    Les fonctions qu’exerçait l’employé sont difficiles à déterminer, hormis celle d’accompagner le maire de Lyon dans ses trajets quotidiens entre l’Hôtel de Ville et ses déplacements officiels. D’après Le Progrès, il serait un ancien collègue de l’écologiste au moment où celui-ci travaillait pour l’organisation Handicap International.

    Lyon : les dernières actualités

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Lyon : un homme de 19 ans condamné à un an de prison ferme pour avoir tabassé un policier

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    ‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía

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    Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.

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    Por Simon Marks y Declan Walsh

    Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.

    Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.

    Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.

    Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.

    Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.

    Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.

    “Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.

    Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.

    La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.

    Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.

    Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.

    Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.

    Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.

    Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.

    La misión es primero

    Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.

    Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.

    Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.

    Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.

    En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.

    “Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.

    Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.

    Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.

    El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.

    Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.

    El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.

    Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.

    El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.

    “Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.

    El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.

    Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.

    Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.

    Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.

    Understand the War in Ethiopia

    An enduring conflict. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.

    Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.

    Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.

    Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.

    Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.

    A truce. On March 24, Ethiopia’s government announced what it called a “humanitarian truce” with the rebel forces, saying it was acting because thousands of people from Tigray, where food aid has not been delivered since December, had begun flooding into bordering regions seeking help.

    Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.

    El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.

    El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.

    El nombre de una bebé

    Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.

    Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.

    En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.

    Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.

    En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.

    Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.

    El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.

    Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.

    El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.

    Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.

    Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.

    Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.

    Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.

    Se llama María.

    Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.

    Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    BBC

    Italy 0-1 North Macedonia: European champions stunned in World Cup play-offs

    Last updated on 24 March 202224 March 2022.From the section Footballcomments909

    European champions Italy will not play in the 2022 World Cup after being stunned by North Macedonia in their play-off in Palermo.

    Aleksandar Trajkovski picked up the loose ball in the 92nd minute, drove forward and fired a sensational winner from outside the area.

    The goal sparked wild celebrations on the North Macedonia bench, while Italy's players and coaching staff dropped to their knees in front of their home fans.

    It means Italy have failed to qualify for a second consecutive World Cup, ensuring the Azzurri will endure at least 12 years between appearances at football's showpiece event.

    It is just eight months since Roberto Mancini's side celebrated one of their greatest triumphs - beating England at Wembley to win Euro 2020 having been considered outsiders going into the tournament.

    But they have now paid the price for a disjointed - if previously unbeaten - World Cup qualification campaign during which they finished runners-up to Switzerland in their group, winning four and drawing four of their eight matches.

    As expected Italy dominated possession on Thursday but failed to penetrate the resolute North Macedonia defence, registering five shots on target from 32 attempts.

    The visitors, ranked 67th in the world, are rewarded for their defensive display with a play-off final against Portugal, who beat Turkey 3-1.

    North Macedonia are 90 minutes away from reaching consecutive tournaments, having never reached a Euros or World Cup before qualifying for Euro 2020.

    Four-time World Cup winners Italy, who are ranked sixth in the world, will watch events in Qatar in November and December from afar.

    As the players emerged from the tunnel and the national anthems played, this was billed as a routine victory for Italy.

    The mouth-watering prospect of veteran superstars Giorgio Chiellini and Portugal's Cristiano Ronaldo meeting in the play-off final loomed large.

    But it was anything but routine.

    Mancini's side started brightly and Marco Verratti kept them ticking, but they struggled to translate their possession into clear-cut chances.

    North Macedonia came to Italy with a defensive gameplan and they threw everything in the way of the ball, as Visar Musliu caught the full force of a Domenico Berardi volley in the groin.

    Berardi was a rare bright spark for Italy but when he was gifted possession by North Macedonia keeper Stole Dimitrievski, who had left his goal momentarily unguarded, the Sassuolo forward could not get the ball out of his feet in time to roll it into the net.

    That theme continued into the second half as Berardi's movement again proved to be a threat without the final product.

    As he rolled his marker just outside of the area with ease, he could only fire his effort over the bar with just the keeper to beat.

    North Macedonia had just 34% possession and four shots over 90 minutes, but they took their opportunity against the run of play clinically.

    As the ball bounced up inside the Italian half, Trajkovski, who used to play for Palermo, chested the ball away from two blue shirts and set off towards Gianluigi Donnarumma's goal.

    The Paris St-Germain keeper had virtually nothing to do for 90 minutes, but he was too slow to react to Trajkovski's fizzing effort as it nestled into the bottom corner.

    The journey is not yet complete for North Macedonia, who face Italy's predecessors as European champions in the final, but this is unquestionably the upset of the play-offs.

    Line-ups

    Formation 4-3-3

    Formation 4-1-4-1

    Match Stats

    Live Text

    Match ends, Italy 0, North Macedonia 1.

    Second Half ends, Italy 0, North Macedonia 1.

    Attempt missed. João Pedro (Italy) right footed shot from the centre of the box is close, but misses to the right. Assisted by Alessandro Florenzi.

    Attempt missed. Alessandro Florenzi (Italy) right footed shot from the right side of the box misses to the left.

    Offside, North Macedonia. Stefan Spirovski tries a through ball, but Aleksandar Trajkovski is caught offside.

    Foul by Emerson (Italy).

    Enis Bardhi (North Macedonia) wins a free kick in the attacking half.

    Goal! Italy 0, North Macedonia 1. Aleksandar Trajkovski (North Macedonia) right footed shot from outside the box to the bottom left corner. Assisted by Bojan Miovski.

    Foul by Giorgio Chiellini (Italy).

    Aleksandar Trajkovski (North Macedonia) wins a free kick in the attacking half.

    Substitution, Italy. Giorgio Chiellini replaces Gianluca Mancini.

    Substitution, Italy. João Pedro replaces Domenico Berardi.

    Foul by Gianluca Mancini (Italy).

    Stole Dimitrievski (North Macedonia) wins a free kick in the defensive half.

    Substitution, North Macedonia. Kire Ristevski replaces Darko Velkovski.

    Corner, Italy. Conceded by Ezgjan Alioski.

    Domenico Berardi (Italy) wins a free kick on the right wing.

    Foul by Ezgjan Alioski (North Macedonia).

    Corner, Italy. Conceded by Aleksandar Trajkovski.

    Emerson (Italy) wins a free kick on the left wing.

    France24 - World

    The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

    Issued on: 24/03/2022 - 18:43

    Cyril PAYEN Follow

    In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

    It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

    Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

    'We will win and soon you will all be able to go home!'

    Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

    With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

    Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    ON THE GROUND

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    Valeurs Actuelles

    Lyon : Grégory Doucet veut faire dissoudre des associations identitaires

    Vers de nouvelles dissolutions d’associations identitaires ? Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), a écrit un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avec une demande dans ce sens le 27 janvier dernier concernant plusieurs associations lyonnaises de ce type, rapporte Rue89 Lyon. Quelques mois après la dissolution de Génération Identitaire, l’édile écologiste souhaite voir disparaître des associations qui occupent toujours les locaux de GI à Lyon, au 8 montée du Change. En particulier une salle de sport, l’Agogé, et une association, Les Remparts.

    Justifications vagues et imprécises

    Ces justifications sont cependant assez vagues : l’édile écologiste invoque de supposées violences imputables aux identitaires, sans réellement pouvoir prouver ses accusations. De même, il affirme qu’il y a plusieurs autres associations hébergées dans les anciens locaux de Génération Identitaire, sans pouvoir dire lesquelles. « Il n’y a pas que ces deux associations. Il y a en réalité de multiples associations qui ont établi leur siège social dans ces locaux et qui investissent les lieux. C’était même déjà le cas avant la dissolution de Génération Identitaire », tente d’expliquer Mohammed Chihi, l’adjoint à la Sécurité du maire de Lyon.

    Lyon : les dernières actualités

    Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    D’autres regards sur l’espace à travers les arts

    Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».

    Anna Musso

    Alors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »

    espaceExpositionscnes
    BBC

    Notts County and the conman: Following your team through a football scam

    Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Football

    The first game of the new football season feels the same no matter what team you support. There's a heady mix of excitement and anticipation, a first look at new signings, a clean slate to dream that this might be the year.

    When I took my seat at a packed Meadow Lane for Notts County's first game of the 2009-10 season, that first-game buzz was like nothing I had ever experienced, because something incredible had just happened.

    Less than a month earlier, in July 2009, League Two Notts County had been taken over by a mysterious consortium called Munto Finance. They had stated their bold ambition to reach the Championship within five years and pledged to back those plans with untold wealth.

    The club's younger fans, myself included, immediately began to dream of surpassing city rivals Nottingham Forest. The more battle-hardened supporters took some of the loftier claims with a pinch of salt. They had seen too many false dawns to get too carried away just yet.

    Then days later Sven-Goran Eriksson was unveiled as Notts County's new director of football.

    Even the old campaigners watched agog as the former England manager addressed the world's media at a news conference. Suddenly talk of aiming for the Championship was banished because Eriksson was going to take Notts County to the Premier League.

    This is the same Notts County who only six years earlier emerged from a nightmare 534 days in administration. The same Notts County who had lurched from one relegation battle to the next and failed to muster a top-half finish in League Two since 2005.

    That same Notts County were now heading straight to the top flight, with one of football's biggest names leading the way.

    Our journey to the big time could not have got off to a better start.

    With Eriksson watching on and a crowd of more than 9,000 packed into Meadow Lane, new signing Lee Hughes scored a hat-trick in a 5-0 hammering of promotion favourites Bradford City.

    Being in the crowd alongside my family that day was one of my best memories as a Notts County supporter.

    But none of it was real.

    I didn't know it then but there were no wealthy backers from the Middle East. The untold millions didn't exist. It was not day one of Notts County's rise to glory.

    The club, the players, Eriksson and every supporter who had dared to dream had been conned by a fraudster called Russell King and disaster was looming just around the corner.

    More than a decade later I teamed up with presenter Alice Levine, who is also from Nottingham, producer Nick Southall and editor Carl Johnston to investigate the incredible story of what really happened at Meadow Lane and much more besides, for a new podcast called The Trillion Dollar Conman, which is the latest addition to the Sport's Strangest Crimes series on BBC Radio 5 Live.

    What we discovered was far darker than we could ever have imagined. It is a story that spans decades, taking us from Nottingham to North Korea, via Jersey, Bahrain and Dubai. It is a story of lies, greed, fast cars, fake sheikhs, false promises and lives ruined.

    Of course, the fans knew nothing of any of this as they melted into town for a pint to catch their breath after that incredible Bradford game.

    In fact, most supporters, myself included, weren't asking any questions about who actually owned the club and where the millions were supposed to be coming from, because Eriksson's arrival was all the proof we needed.

    The Swede wasted no time in assembling his League Two fantasy football team. We interviewed him at length for the podcast and he told us he wanted to rebuild from the back - starting with a promising young goalkeeper by the name of Kasper Schmeichel.

    Eriksson had recently been manager of Manchester City, where Schmeichel, the 22-year-old son of legendary Manchester United goalkeeper Peter, had failed to dislodge Joe Hart as the club's number one keeper.

    He told us Schmeichel and his father took some persuading that dropping down four divisions was a good idea, but he eventually signed a five-year deal on a salary said to be worth up to £1.5m a year.

    Soon Notts County were being linked with some of the biggest stars in world football, including legendary Brazil full-back Roberto Carlos and Portuguese winger Luis Figo, who had just announced his retirement at Inter Milan but was being tipped to reverse his decision and extend his career in Nottingham.

    But most ludicrous of all was David Beckham, who at 34 was still an England international and at LA Galaxy.

    On several occasions Beckham was asked by journalists whether he would be reunited with Eriksson at Notts County. He even appeared to add fuel to the fire by replying: "There's a few options, put it that way."

    Then one of the finest defenders of the Premier League era walked through the door at Meadow Lane.

    Sol Campbell might have been 34 and without a club after leaving Portsmouth, but only three years earlier he had scored in a Champions League final and played in a World Cup. He had won 73 England caps.

    It would take more than a month for Campbell to get fit enough to make his debut away at Morecambe, in September 2009.

    My family and I were among more than 800 Magpies fans who made the trip to the Lancashire coast to watch what we expected would be a footballing masterclass by one of the best defenders the country had ever produced.

    We would be disappointed.

    Every one of the supporters I have spoken to agrees that Campbell had a shocker that day and Morecambe deservedly won 2-1, their first league victory of the season.

    We all thought our miserable day out was just a blip, but days later the news broke that Campbell had walked out on Notts County.

    Publicly, Campbell's sudden departure was quickly explained away by the club, but less than a week later another bombshell dropped, one that could not be so easily brushed off.

    The Sun newspaper revealed a man called Russell King had been secretly at the heart of the Notts County takeover, and that he had served a two-year sentence for fraud in the early 1990s for falsely reporting his Aston Martin stolen to try to claim £600,000 in insurance.

    The club said King was nothing more than a "strategic consultant" who had negotiated contracts on the club's behalf.

    We now know that wasn't the case. Without ever having his name above the door, it was King who had orchestrated the takeover of Notts County and he was running the show.

    But the story went wider. His takeover of the world's oldest professional football club was actually the centrepiece of one of the most outlandish scams in sporting history.

    King had managed to take over almost half a London investment bank by making false claims he was managing the sovereign wealth of the Bahrain royal family. He then took over Notts County using a bank guarantee from the same bank, which would later turn out to be worthless.

    At the same time he had also established what he claimed was a huge international mining company and, incredibly, secured a deal with the North Korean regime to mine the country's vast mineral wealth, including coal and gold.

    Eriksson told us that in October 2009 he was persuaded by King to go with him to North Korea, where regime officials asked him whether he could fix them a good group for the 2010 World Cup.

    He tells us he struggled to make them believe this was out of the question.

    With the North Korean mining deal in the bag, King went about making wildly false claims that this was one of the biggest mining companies in the world, with assets worth nearly two trillion dollars, and preparations were made to list the company on the stock market.

    Experts who have tracked King's activities for years say he planned to use his ownership of Notts County - a club creating global headlines - as a means of driving interest in the stock market listing.

    But King's lies began to catch up with him and his scheme ended in failure. Those close to the deal told us had he pulled off the stock market listing it would have been one of the biggest frauds in corporate history.

    King fled to Bahrain, where he set to work on a new fraud which would culminate in the launch of a fake Middle Eastern version of the Financial Times. Police continued to pursue him and by 2019 he was in jail, convicted for a fraud he had carried out in Jersey a decade earlier.

    Last year he was released from prison. We went to speak with him for The Trillion Dollar Conman podcast - to give him a chance to explain his side of the story. But he didn't want to.

    Back in Nottingham in Christmas 2009, with King off the scene, Notts County were heading for serious trouble as months of wild spending caught up with them.

    For the second time in a decade the club were in financial ruin and faced being closed down.

    But with days to go before they were due in the High Court a local businessman called Ray Trew struck a deal to buy it for £1. He told us the debts he eventually uncovered exceeded £7m.

    For the fans, myself included, this was a bittersweet moment. We were, of course, relieved our club had been saved (again) but Eriksson's departure following the takeover brought home to us that the dream really was over.

    We all felt a collective hangover descend. We were left with six months of bizarre, surreal and often blurry memories to pick over. What on earth had happened? Did we dream the whole thing? We had no permanent manager and the team were listlessly drifting further from the top of the league.

    Then in late February 2010 everything changed again with the appointment of Steve Cotterill as manager. Straight talking and supremely confident, Cotterill who is now in charge of Shrewsbury Town in League One, gave the whole club the jolt it needed to emerge from its collective malaise.

    Notts County were seventh, 14 points behind leaders Rochdale when he took over. But they went on an outstanding run of 14 wins from 18 matches, scoring five goals in a game on four occasions.

    They stormed up the table, eventually winning the title at a canter, 10 points ahead of Bournemouth in second.

    The most remarkable season in Notts County's long and turbulent history ended with the League Two title. And this time it was real.

    New York Times - World

    A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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    Afghanistan Dispatch

    Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

    ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

    Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

    It is the only store for miles.

    “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

    That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

    While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

    The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

    There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

    But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

    Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

    Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

    Reporting From Afghanistan

    “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

    He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

    From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

    TURKMENISTAN

    AFGHANISTAN

    Kabul

    Herat

    WARDAK

    KABUL-KANDAHAR HWY.

    (HWy.1)

    1

    ZABUL

    Kandahar   

    KANDAHAR

    PAKISTAN

    100 miles

    By The New York Times

    He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

    Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

    A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

    Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

    “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

    A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

    “We are hungry,” Wahdat said.

    With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

    Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

    The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

    Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

    The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

    “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

    A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

    Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

    Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

    But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

    Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

    “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Hauts-de-Seine : un vigile dans le coma après avoir été violemment agressé à La Défense

    C’est une violente agression qui s’est déroulée vers 21 heures, ce mercredi 23 mars. Selon nos informations, un agent de sécurité a été roué de coups par un individu au centre commercial « Westfield Les 4 Temps » de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Sur les images de vidéosurveillance, que s’est procuré Valeurs actuelles, on aperçoit un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le fait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage.

    🔴 [Info @Valeurs] Un vigile a été violemment agressé mercredi soir au centre commercial de la Défense (92), indique une source policière. L'agent de sécurité est dans le coma. L'auteur est en fuite. pic.twitter.com/wynrS6FNTK

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 24, 2022

    Agresseur en fuite

    Plusieurs témoins de la scène ne sont pas intervenus et l’agresseur a ensuite pris la fuite. Selon une source policière, l’agent de sécurité se trouve dans le coma avec un pronostic vital réservé. Pour l’heure, le motif de l’attaque n’est pas connu. Une enquête pour violences aggravées a été ouverte pour tenter d’identifier et retrouver l’auteur des faits.

    Hauts-de-Seine : les dernières actualités

    Nanterre : l’équipe de tournage de “Lupin” dépouillée par une vingtaine d’individus, le butin estimé à 300.000 euros 

    Hauts-de-Seine : un gang de jeunes revendiquait ses vols de montres Rolex dans des clips de rap

    Le Mont-Valérien vandalisé par un tag anti-passe sanitaire, une plainte va être déposée

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    EU negotiators agree landmark law to reign in US tech giants

    Issued on: 25/03/2022 - 03:24

    NEWS WIRES

    Negotiators from the European Parliament and EU member states agreed Thursday on a landmark law to curb the market dominance of US big tech giants such as Google, Meta, Amazon and Apple.

    Meeting in Brussels the lawmakers nailed down a long list of do's and don'ts that will single out the world's most iconic web giants as internet "gatekeepers" subject to special rules.

    The "Digital Markets Act" (DMA) has sped through the bloc's legislative procedures and is designed to protect consumers and give rivals a better chance to survive against the world's powerful tech juggernauts.

    "The agreement ushers in a new era of tech regulation worldwide," said German MEP Andreas Schwab, who led the negotiations for the European Parliament.

    "The Digital Markets Act puts an end to the ever-increasing dominance of Big Tech companies," he added. 

    The main point of the law is to avert the years of procedures and court battles needed to punish Big Tech's monopolistic behaviour where cases can end with huge fines but little change in how the giants do business.

    Once implemented, the law will give Brussels unprecedented authority to keep an eye on decisions by the giants, especially when they pull out the chequebook to buy up promising startups.

    "The gatekeepers -- they now have to take responsibility," said the EU's competition supremo Margrethe Vestager.

    "A number of things they can do, a number of things they can't do, and that of course gives everyone a fair chance," she added.

    'Concrete impacts' 

    The law contains about 20 rules that in many cases target practices by Big Tech that have gone against the bloc's rules on competition, but which Brussels has struggled to enforce.

    The DMA imposes myriad obligations on Big Tech, including forcing Apple to open up its App Store to alternative payment systems, a demand that the iPhone maker has opposed fiercely, most notably in its feud with Epic games, the maker of Fortnite.

    Google will be asked to clearly offer users of Android-run smartphones alternatives to its search engine, the Google Maps app or its Chrome browser.

    Apple would also be forced to loosen its grip on the iPhone, with users allowed to uninstall its Safari web browser and other company-imposed apps that users cannot currently delete.

    In a statement, Apple swiftly expressed regret over the law, saying it was "concerned that some provisions of the DMA will create unnecessary privacy and security vulnerabilities for our users".

    After a furious campaign by influential MEPs, the law also forces messaging services such as Meta-owned WhatsApp to make themselves available to users on other services such as Signal or Apple's iMessage, and vice-versa.

    France, which holds the EU presidency and negotiated on behalf of the bloc's 27 member states, said the law would deliver "concrete impacts on the lives of European citizens".

    "We are talking about the goods you buy online, the smartphone you use every day, and the services you use every day," said France's digital affairs minister, Cedric O.

    'Comply or Challenge' 

    Violation of the rules could lead to fines as high as 10 percent of a company's annual global sales and even 20 percent for repeat offenders.

    The DMA "will have a profound impact on the way some gatekeepers' operations are currently conducted," said lawyer Katrin Schallenberg, a partner at Clifford Chance.

    "Clearly, companies affected... are already working on ways to comply with or even challenge the regulation," she added.

    The Big Tech companies have lobbied hard against the new rules and the firms have been defended in Washington, where it is alleged that the new law unfairly targets US companies. 

    With the deal now reached by negotiators, the DMA now faces final votes in a full session of the European Parliament as well as by ministers from the EU's 27 member states.

    The rules could come into place starting on January 1, 2023, though tech companies are asking for more time to implement the law.

    (AFP)

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    BBC

    England in West Indies: Jack Leach and Saqib Mahmood spare tourists' top order

    Last updated on 24 March 202224 March 2022.From the section Cricketcomments336

    Jack Leach and Saqib Mahmood were England's unlikely saviours after the tourists' top order collapsed on day one of the decisive third Test against West Indies.

    Having been asked to bat first on a lively pitch, England crumbled to 114-9 before Leach and Mahmood shared a crucial last-wicket partnership of 90 in Grenada.

    Mahmood was bowled in the final over of the day for 49, his highest score in professional cricket, but not before he and Leach had dragged England to 204.

    That represents an admirable recovery from England, who were facing being dismissed below 100 when they fell from 23-0 to 90-8 earlier in the day.

    Captain Joe Root was caught behind for a duck in the morning session while three wickets fell for no runs in an abject spell after lunch - England unable to deal with the movement found by West Indies' pace attack.

    But as the ball softened and pitch flattened out, Leach, who finished 41 not out, stoutly stopped the procession of wickets before he and Mahmood added valuable runs, including one fine Mahmood six.

    They ensured England's bid to earn a first series win in the Caribbean since 2004, which would also halt their eight-match winless run in Tests, was not all but over on the opening day.

    Not since 1885 have numbers 10 and 11 top scored in a men's Test. Their effort was remarkable.

    When Mahmood and Leach came together six of the top seven had made single-figure scores while the highest partnership in the innings was the ninth-wicket stand of 24 between Leach and Chris Woakes, who made an important 25 before becoming the third batter to be clean bowled.

    Batting became much easier as the seam movement of earlier lessened, but that should not take away from Leach and Mahmood's performance.

    At first it was all about survival, Leach digging in as he had famously against Australia during Ben Stokes' Ashes miracle in 2019, but as the partnership grew so did the attacking intent.

    Leach drove the seamers down the ground and Mahmood, playing just his second Test, flicked seamer Kyle Mayers, whose day began by dismissing Root and Zak Crawley, over the mid-wicket rope.

    With four balls to go, Mahmood cracked Jermaine Blackwood down the ground to the boundary. That took him beyond his previous professional best score of 45.

    A ball later, with a maiden top-level fifty a run away, Mahmood tried to work the off-spinner into the leg side for a single but played on to his stumps.

    He had to drag himself from the field but he left with his team-mates on their feet, applauding from the balcony.

    The two drawn Tests in this series have been played on flat batting tracks, England showing positive signs in two draws.

    Despite the Leach-Mahmood stand, the fact England's batters failed at the first sign of seam movement is of significant concern.

    In the first session Crawley hit a loose drive to extra cover for seven, Root nicked behind and Dan Lawrence was trapped in front by Jayden Seales - the first of three wickets for the impressive seamer.

    Trundling seam-bowling all-rounder Mayers took two wickets for no runs in his first five-over spell, justifying his selection over spinner Veerasammy Permaul.

    England played and missed throughout the first two hours and, in truth, could easily have been further in the mire.

    After lunch the tourists slumped further when Ben Stokes miscued a pull back to bowler Alzarri Joseph for two, Jonny Bairstow nicked behind to wicketkeeper Joshua da Silva for a duck and opener Alex Lees, who had survived 96 balls for 31, fell in the same fashion to Kemar Roach.

    All three wickets fell with the score on 53. When Foakes was bowled by Seales from a ball that nipped back, numbers two to seven in England's batting line-up had all been dismissed for single-figure scores for the first time since 1951.

    This series is being billed as the start of England's "red-ball reset". The period before Leach and Mahmood's stand was all too familiar. They are fortunate it was not terminal for their hopes.

    England's Saqib Mahmood, speaking to BBC Sport: "I looked at the scoreboard when I was on 12 and thought 'well, I've got my average here'. We just tried to take it in little bursts and there were times when we were thinking 20 and 30-run partnerships.

    "Some of the balls that the batters got were almost unplayable. The ball that Ben Foakes got swung away and nipped back and as a bowler you're taking that every time and you're not keeping those out as a batter. It was a pretty calm dressing room throughout - both teams wanted to bowl first and that tells you quite a bit about the wicket."

    BBC cricket correspondent Jonathan Agnew: "This has been a lesson for England about how soft the ball goes once it's old. They have to emulate the way the West Indies bowled with the new ball in the morning. This is the sort of pitch on which Stuart Broad and James Anderson would have been a handful, but it's up to their replacements to do it."

    L'Humanité

    Le Kremlin riposte en imposant le paiement du gaz en roubles

    Actu

    Vladimir Poutine dégaine l’arme monétaire, en réaction aux nombreuses sanctions des pays occidentaux. Il veut ainsi éviter l’effondrement de sa monnaie. L’Ukraine dénonce un acte de « guerre économique » et appelle au boycott du gaz russe.

    Nadjib Touaibia

    C’est l’autre guerre, celle qui s’installe sur le front économique. En réaction aux nombreuses sanctions des pays occidentaux, Poutine dégaine l’arme monétaire. Il exige désormais le paiement en roubles des livraisons de gaz à l’UE. Celle-ci est dépendante de Moscou à hauteur de 40 % de sa consommation.

    « J’ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises », a annoncé mercredi le président russe en précisant qu’il s’agit d’une réaction au gel de quelque 300 milliards de dollars de réserves russes par les Occidentaux.

    C’est « une décision historique. (…) Un pas vers la dédollarisation de notre économie », a salué Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement. La banque centrale et le gouvernement se doivent de mettre en place dans un délai d’une semaine un nouveau système « clair, transparent » et qui implique « l’acquisition de roubles sur le marché » russe des changes.

    La présidence ukrainienne a aussitôt réagi. Elle dénonce « une guerre économique » menée pour « renforcer le rouble » et insiste à nouveau pour un embargo pétrolier européen. En mars 2019, le géant gazier public russe Gazprom avait déjà réalisé sa première vente de gaz en roubles à une entreprise européenne. La mesure est à présent envisagée à grande échelle. Les pays qualifiés « d’hostiles » par Vladimir Poutine représentent 70 % des 63 milliards d’euros d’exportations de Gazprom. Jusque-là, 58 % des paiements se faisaient en euros et 39 % en dollars.

    Chute de l’euro et du dollar

    Gouvernements et opérateurs occidentaux, qui ne voyaient pas venir une telle riposte, ont été pris de court. Les acheteurs du gaz russe mettent sans surprise en avant les clauses contractuelles, lesquelles prévoient à l’avance la monnaie de paiement. L’Allemagne pointe une « rupture de contrat ». La Pologne refuse les paiements en roubles, l’Autriche décide d’en faire autant. Le ministère français de l’Économie dit évaluer l’impact potentiel d’une telle mesure.

    Le Kremlin est parvenu à agir sur les marchés de l’énergie et à freiner l’effondrement de sa monnaie en se substituant à la banque centrale, dont une partie des réserves a été gelée. Les cours de l’énergie ont en effet bondi. Le prix du gaz a augmenté de 34 % et s’est stabilisé à + 9 % en fin de journée. Le baril de pétrole a enregistré une hausse de 5 %, à 121 dollars (110 euros). Le cours du rouble est remonté de 7 % sur le marché des changes, tandis que l’euro et le dollar ont légèrement chuté.

    « Je veux insister sur le fait que la Russie va continuer à livrer son gaz aux prix et dans les volumes stipulés dans les contrats », a assuré Vladimir Poutine, précisant que seule la monnaie du paiement allait changer. Ce qui pourrait signifier une renégociation des contrats. Le recours au rouble permet tout compte fait à Moscou de contourner en partie les sanctions. L’hôte du Kremlin table pour ce faire sur la dépendance des pays européens au gaz russe. Sur ce terrain, le rapport de forces est, pour l’instant, en sa faveur.

    France24 - World

    North Korea says it test-fired ICBM, US imposes new sanctions

    Issued on: 25/03/2022 - 06:26

    FRANCE 24 Follow

    The United States imposed new sanctions Thursday on entities and people in Russia and North Korea after Pyongyang's latest ICBM missile test.

    The targeted persons and organizations are accused of "transferring sensitive items to North Korea's missile program," according to a State Department statement.

    "These measures are part of our ongoing efforts to impede the DPRK's ability to advance its missile program and they highlight the negative role Russia plays on the world stage as a proliferator to programs of concern," the statement said, using the official acronym for North Korea.

    The new sanctions were quickly derided by Moscow's ambassador in Washington Anatoly Antonov, who said: "serial sanctions will not achieve their goals."

    Thursday's launch was the first time Pyongyang had fired the country's most powerful missiles at full range since 2017, and it appears to have travelled higher and further than any previous intercontinental ballistic missile tested by the nuclear-armed nation.

    Kim Jong Un personally oversaw the test-firing of a "new type" of ICBM to boost his country's nuclear deterrent against the US "imperialists," North Korea's state media reported early Friday.

    In response, the State Department said Washington has sanctioned the Russian entities called Ardis Group, PFK Profpodshipnik and Russian national Igor Aleksandrovich Michurin.

    It also sanctioned North Korean citizen Ri Sung Chol and a North Korean entity called Second Academy of Natural Science Foreign Affairs Bureau.

    The statement did not detail the specific allegations against these people and entities.

    Secretary of State Antony Blinken spoke with South Korean Foreign Minister Chung Eui-yong late Thursday to reaffirm Washington's alliance with Seoul.

    The two top diplomats reiterated that the launch violated multiple UN Security Council resolutions, and "demonstrates the threat the DPRK's unlawful weapons of mass destruction and ballistic missile programs pose to the DPRK's neighbors and the broader international community," State Department spokesman Ned Price said in a readout of the call. 

    For its part, the Russian embassy accused the United States of seeking to punish officials in Moscow because they hold a view that "does not correspond to the views of Washington."

    "It is obvious that the next 'package' of anti-Russian sanctions is aimed at destroying the economy and undermining the domestic political situation in our country," Antonov posted on the embassy's Facebook page.

    Last week, the US Treasury announced sanctions against two Russian individuals and three entities over their support for North Korea's weapons program.

    (AFP)

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    North Korea claims it conducted test of spy satellite

    Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea

    North Korea testing new intercontinental ballistic missile system, US says

    Valeurs Actuelles

    Des gendarmes visés par des tirs de projectiles en Haute-Savoie

    Dans le quartier du Crozet, à Scionzier (Haute-Savoie), la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars a été émaillée d’incidents, rapporte France 3 Régions. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour des feux de poubelles. Une première équipe de la gendarmerie locale les a accompagnés avant que des renforts, du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ne soient appelés à cause d’une situation très tendue sur place.

    Un homme placé en détention provisoire 

    Les gendarmes ont fait face à une quinzaine d’individus et ont été la cible de projectiles, selon la procureure de la République du tribunal de Bonneville, Karline Bouisset. Un pavé a notamment brisé la vitre d’un véhicule frôlant la tête d’un gendarme, sans faire de blessé. 

    Un jeune homme, majeur, a été interpellé et placé en garde à vue. Il n’était pas connu des services de police. Compte tenu de la gravité des faits et de la multiplicité d’auteurs, la procureure de la République a ouvert une information judiciaire pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, actes de destruction par un moyen dangereux et destruction du bien d’autrui en réunion ». « Les agissements de ce groupe d’individus causent, au sein du quartier du Crozet et, plus largement, de la commune de Scionzier, un sentiment d’insécurité inacceptable. Les actes de violence commis sur des militaires de la gendarmerie nationale sont intolérables et seront poursuivis avec la plus grande fermeté », a indiqué le tribunal de Bonneville. Le suspect encourt une peine d’emprisonnement de 10 ans et 150 000 euros d’amende.

    Haute-Savoie : les dernières actualités

    Haute-Savoie : sans permis, un jeune de 19 ans arrêté à 205 km/h sur l’autoroute

    Thonon-les-Bains : le maire refuse d’inscrire le nom d’usage d’une personne transgenre sur sa tombe

    Haute-Savoie : une petite fille de 5 ans meurt percutée par un skieur

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    BBC

    In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you - Dr Elena Touroni

    A viral chart from 2019 keeps popping up on social media: a graph detailing Leonardo DiCaprio’s dating history. A Reddit user had spotted a trend – although the actor was 44 at the time, he seemingly only dated women aged 25 or younger, always breaking up with partners before they reached their 26th birthday.  

    Responses to the chart were mixed; some commended DiCaprio for his ability to attract younger women, while others berated the veteran actor, begging him to find someone closer to his own age. Even at three years old, the chart continues to resurface, as commentators keep a keen eye on DiCaprio’s current relationship with 24-year-old Camila Morrone.  

    The reactions to the actor’s dating habits embody the contentious views surrounding age-gap relationships – for some, they are a source of admiration, while for others, there is something inherently unsettling about coupling up with a much younger person. 

    From Demi Moore and Ashton Kutcher, to George and Amal Clooney, high-profile age-gap relationships have always set tongues wagging. Although in 2014 the average age difference in US heterosexual relationships was a relatively small 2.3 years, many couples have a much wider gap. In Western countries, around 8% of male-female couples have an age-gap of 10 years or more, rising to 25% in male-male unions and 15% of female-female relationships. For some the gap is even larger – data suggests that around 1% of heterosexual couples in the US have an age difference of 28 years or more. 

    Our views around age-gap relationships are shaped by thousands of years of evolutionary psychology, and generations of social and cultural norms. Within the last hundred years, economic shifts and increased gender equalities have changed what is considered a ‘normal’ age-gap, and recent social justice movements have increased scrutiny of power dynamics in mixed-age relationships. Couples with large age gaps often face judgement, and while some experts believe that this could be about to change, others argue that young people could be becoming more disapproving of mixed-age love than ever before. 

    An evolutionary nudge 

    Those who find DiCaprio’s dating habits distasteful aren’t without good reason. Aversions to age-gap relationships are very common and, like most taboos, they stem from thousands of years of evolution as well as more recent social and cultural cues. 

    “In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you,” says Dr Elena Touroni, a consultant psychologist and co-founder of The Chelsea Psychology Clinic in London. “From an evolutionary perspective, the drive to have a family can have an impact on who we choose to have a relationship with – both from a biological perspective but also in the sense of both parents being alive to raise the child.”

    For both men and women, fertility tends to decline after the age of about 35, and though women lose their ability to conceive much more rapidly, it makes sense that we’ve evolved to be attracted to people who are similarly aged. Although there is relatively little data on age in LGBTQ+ relationships, we know that age-gaps among same-sex couples are much more common, perhaps reflecting how much the ability to biologically conceive together influences how we approach finding a partner. 

    It’s not just about parenting, however. Pairing up with someone of a similar age makes your relationship more likely to go the distance, research shows. Experts believe that this is because these couples tend to go through life challenges and stages at a similar time, and can therefore continue to find common ground. 

    “In the initial 10 years of marriage, people report higher levels of marital satisfaction when their partner is younger than them,” says Grace Lordan, an associate professor of behavioural science at the London School of Economics, who is currently researching age-gap relationships and happiness. “However, over time, the marital satisfaction of different-aged couples declines more than similar-aged partners. The probability of similar-aged couples divorcing is also lower.” 

    Yet despite these factors nudging us towards partners of the same age, socio-economic circumstances can sometimes counteract evolutionary urges. In 1900, the average age-gap between couples was about double the gap in 2000;  historically people (particularly those in the middle- and upper-classes) would have been much more likely to marry someone far older or younger than them. 

    The reasons for this are both biological and economic. If a 50-year-old man wants to have children, it is not in his interest to couple up with a similarly-aged woman who is much less likely to still be fertile. In a patriarchal society in which men have the economic power, the choice to pair up with a much younger woman would be more likely to be available to him.   

    In the 19th and early 20th Centuries, most women were excluded from the workforce, so it made sense for them to prioritise marrying someone who had already achieved financial security. For men, it made sense to establish themselves economically and worry about marriage at a later date – when due to their increased social power they were able to find younger wives who provided the best chance of having children. 

    Whom we judge and why 

    As women have gained greater economic power, however, the appeal of a much-older spouse has fallen, making age-gap relationships less common – and often more taboo. 

    These days, even as most societies embrace increasingly progressive views on love, relationships and the rich variety of ways they can present, couples where one person is much older than the other still face judgement. Rather than assume people are happily together, there's a tendency to worry about possible power imbalances, and view the relationship as transactional, assuming one party is seeking to elevate their social status or wealth. There's even specific vocabulary to aid that judgement; an older man must be a ‘sugar daddy’, a younger woman a ‘gold-digger’ or victim of ‘daddy issues’.  

    The relationship between Emmanuel and Brigitte Macron, married since 2007, has been scrutinised in the media (Credit: Alamy)

    In recent years, that vocabulary has been expanded to include relationships in which women are the significantly older partner; words like ‘cougars’ and ‘toyboys’ reflect the rise in this kind of relationship. Statistics show that in 1963 just 15% of UK brides were older than their grooms. By 1998, this had risen to 26%, and findings from one 2011 study suggested that the number of women married or cohabiting with a man five years or younger had almost tripled since the 1970s. 

    Women who choose to date younger men seem to face a disproportionate amount of judgement. “Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it,” says Lordan. “Women who match with younger men go most against the grain when it comes to our narrative of marriage, and so suffer the most judgement.” 

    The media attention that surrounded French President Emmanuel Macron’s marriage to a woman 24 years his senior, or the fevered coverage of 41-year-old Kim Kardashian’s relationship with 28-year-old Pete Davidson only underlines this. Yet Touroni believes that older men/younger women relationships are now perceived with even more judgement than older women/younger men couples. 

    This is perhaps in part linked to the #MeToo movement, which placed increased attention on power dynamics in relationships. Some argue a significant age-gap, combined with the social and economic power that men wield in a male-dominated society, can leave young women in a vulnerable position. One study conducted shortly after #MeToo took hold shows that many outsiders believe that there’s an aspect of exploitation in age-gap relationships. Researchers found young people were particularly averse to relationships in which the male partner was older, and posited this was because they assumed that the relationship was exchange-based – for example, that people were exchanging sex for a certain lifestyle. 

    Will the age-gap taboo disappear? 

    Today, there is an increased acceptance that all relationships look different – whether this relates to sexuality, gender or even the number of people in the same relationship.

    Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it – Grace Lordan

    Touroni says as more kinds of relationships are normalised, she hopes that people will respect the choices of those in age-gap relationships. “We are living in an era of more freedom and flexibility, so I would like to think that over time we will become significantly less judgemental about other people’s relationship choices, whether that’s age-gaps or anything else.” 

    Yet there’s little evidence that society’s fascination with age-gaps is lessening. So-called May-to-December celebrity love affairs still regularly make headlines, and young people seem even more judgemental of age-gap relationships than their older counterparts, particularly when a man is older than a female partner. Given that young people are generally at the forefront of social changes, their disapproval could mean that the age-gap taboo might become even more deeply entrenched. 

    “Overall, I do hold out hope that we are becoming less judgemental of others, whatever their choices are,” says Lordan. “But the narratives of what a ‘good’ relationship looks like are so hard-wired in Western society, it is unlikely that we will reach a place where people stop judging the lifestyle choices of others that go against these norms, including age-gap couples.”

    L'Humanité

    Biden, « roi » d’Europe, pense à Pékin

    Actu

    Sommets Otan, G7 et UE : les trois réunions qui ont eu lieu jeudi ont consacré le leadership de Washington. La guerre en Ukraine oblige les États-Unis à réinvestir le Vieux Continent. Sans oublier pour autant la Chine ?

    Christophe Deroubaix

    Joe Biden ne rêvait que d’Asie. L’Histoire le rattrape par la manche et le ramène en Europe. Le président des États-Unis a mené jeudi un véritable marathon sur le Vieux Continent avec trois sommets : de l’Otan, du G7 puis de l’Union européenne, où il figurait comme invité exceptionnel. Ce vendredi, il se rendra en Pologne pour un déplacement dont la symbolique n’échappe à personne : ce pays anciennement membre du pacte de Varsovie est désormais le premier pays membre de l’Otan sur la nouvelle « ligne de front » avec la Russie. La nature du pouvoir a changé depuis 1949 mais l’ennemi demeure à l’Est pour une organisation atlantiste revenue de son « état de mort cérébrale » et quasiment en cure de jouvence depuis le 24 février.

    Les « alliés » semblent plus soudés que jamais et consentent même à s’engager dans une voie dans laquelle ils se gardaient de mettre un doigt de pied il y a quelques mois : l’inflation des dépenses militaires. Symbole des symboles : la décision de la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne, dirigée par le chancelier social-démocrate Olaf Sholz, de porter à 2 % du PIB le montant des dépenses militaires et d’y consacrer 100 milliards d’euros supplémentaires. Même les pays neutres – Finlande, Norvège et Suède – ont fait un mouvement vers l’organisation atlantiste, sans la rejoindre formellement. Les manœuvres militaires, certes habituelles, actuellement menées par les armées finlandaise et suédoise sur le sol norvégien revêtent un caractère particulier dont le sens est donné par cette phrase d’un officier suédois cité par l’AFP : « Nous sommes plus ou moins comme une famille maintenant. »

    Et il n’y a aucun débat sur le « chef » de cette famille : il siège dans le bureau Ovale. Les circonstances de l’Histoire obligent Joe Biden à se consacrer plus qu’il ne le souhaitait à l’Europe et le placent également dans une position privilégiée : celle d’un leadership revigoré, voire plébiscité. S’il a été question jeudi d’une Europe de la défense, c’est en lien direct avec l’Otan, donc forcément sous l’égide de Washington, dont les dépenses militaires représentent les deux tiers de celles de l’ensemble des trente pays membres. Et comme le souhaitait l’hôte de la Maison-Blanche, Jens Stoltenberg, le chef de l’Otan, dont le mandat a été reconduit pour une année, a annoncé le déploiement de quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Hongrie, Roumanie et Slovaquie, qui s’ajoutent aux quatre groupements déjà stationnés en Pologne et dans les pays Baltes.

    les « guerres de Bush » ont trop coûté

    De Bruxelles à Varsovie, le président états-unien aura pourtant toujours l’œil rivé sur la boussole stratégique de son pays depuis dix ans : encore plus à l’est, vers Pékin. « Barack Obama avait annoncé son “pivot” vers la Chine en 2011, expliquait Philip Golub dans un entretien à l’Humanité (29 octobre 2019). L’idée était de réorienter la politique internationale des États-Unis vers l’Asie orientale dans le but de limiter l’expansion de la Chine. Barack Obama avait dit dans des réunions privées qui avaient ensuite fuité que l’intervention des États-Unis en Libye qu’il a lancée, sous la pression de la France, du Royaume-Uni et de Hillary Clinton, était la plus grande erreur qu’il ait commise en matière de politique étrangère. » L’analyse des élites américaines était alors la suivante : les « guerres de Bush » avaient coûté, trop coûté, financièrement comme en termes de prestige, au pays et diverti de la réelle menace pour son leadership mondial, à savoir la montée en puissance de la Chine. Donald Trump s’est inscrit dans ce virage avec l’accent mis sur la guerre commerciale. En arrivant à la Maison-Blanche, Joe Biden souhaitait évidemment glisser ses pas dans ceux de ses prédécesseurs.

    Il n’y aura pas d’aventure à Kiev

    La guerre en Ukraine l’oblige donc à s’adapter tout en refusant des « retours en arrière » qui se caractérisent par des « lignes rouges » dont la principale demeure le refus de toute intervention militaire, y compris de manière « soft » via une zone d’exclusion aérienne pourtant demandée par Volodymyr Zelensky. L’opinion publique des États-Unis ne veut plus de guerres extérieures. Il n’y aura donc pas d’aventure à Kiev quelques mois après le retrait pour le moins chaotique de Kaboul.

    Il n’en reste pas moins que, comme le remarque Benjamin Haddad, le directeur Europe de l’Atlantic Council, dans le Figaro, « c’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début ». Mais pour le président, il ne peut s’agir que d’un « détour » : la route de Pékin passera par Moscou, d’autant que le soutien à demi-mot du premier sur la guerre menée par le second dessine un duopole. Raison supplémentaire donc pour Biden de plonger Poutine dans un bourbier. Jeudi, les États-Unis ont annoncé avoir « entamé des consultations avec leurs alliés pour fournir des missiles anti-navires à l’Ukraine ». Un pas supplémentaire dans l’aide militaire à Kiev mais pas « sans restrictions », comme l’a demandé jeudi encore Volodymyr Zelensky aux Occidentaux.

    Otanjoe biden
    France24 - World

    Italy to miss World Cup again after loss to North Macedonia

    Issued on: 24/03/2022 - 23:42

    NEWS WIRES

    Italy missed out on the World Cup finals again after losing 1-0 at home to North Macedonia in their playoff semi-final on Thursday as Aleksandar Trajkovski's last-gasp strike earned the visitors a famous win.

    European champions Italy did not qualify for the World Cup four years ago, their first failure to reach soccer's global showpiece tournament since 1958, but they dominated from the off in Palermo and looked on course for victory.

    The hosts became more desperate in their search for a winner after the break as chances continued to come and go before, in stoppage time, Trajkovski arrowed in a stunning winner to spark wild North Macedonian celebrations.

    Roberto Mancini's Italy side had 32 efforts at goal in the match, but somehow fell short, with North Macedonia going on to play Portugal in the playoff final next week for a place in the Qatar World Cup which will not involve Italy once more.

    "It is a huge disappointment," Italy midfielder Jorginho told Rai Sport. "It hurts, it hurts so much.

    "We have always created and dominated matches but we have not been able to finish teams off. It is not to blame anyone in particular but it is the reality.

    "I don't know why we haven't been able to do this, I am also involved in this, and it hurts me to think about it."

    Without veteran pairing Leonardo Bonucci and Giorgio Chiellini through injury, Italy's makeshift defence was barely troubled in the first half, as all the action took place down the other end.

    Domenico Berardi had the best of the openings having been presented with the ball after North Macedonia goalkeeper Stole Dimitrievski misplaced a pass, but the Sassuolo forward's shot was tame, with Dimitrievski getting back to make the save.

    Ciro Immobile also wasted a glorious first-half chance for Italy when blazing over the bar from a good position.

    Berardi was again guilty of profligacy after the break, shooting over when he should have hit the target.

    As the match wore on, Italy nerves kicked in and their finishing became more erratic. Mancini shuffled his pack, giving Cagliari striker Joao Pedro his debut, but with their only meaningful attack of the match, North Macedonia seized their chance.

    Italy did not look to be in too much danger, but Trajkovski, who plays in Saudi Arabia for Al-Fayha, had other ideas, writing his name into North Macedonian folklore with a shot that crept inside the post to stun the home fans.

    (REUTERS)

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    Valeurs Actuelles

    Policiers agressés à Viry-Châtillon : les recours de deux jeunes rejetés, leur peine de 18 ans de prison confirmée

    Le recours de deux hommes âgés de 23 ans a été rejeté par la Cour de cassation. Ce mercredi 23 mars, leur condamnation à 18 ans de prison pour tentative de meurtre sur des policiers ont ainsi été confirmées, relaie BFM TV. Ils ont été condamnés dans le cadre de l’affaire des policiers brûlés de Viry-Châtillon. Les faits remontent au 8 octobre 2016. Une dizaine d’individus avaient pris d’assaut deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne, en plein jour. Certains jeunes avaient lancé des cocktails molotov sur les fonctionnaires de police. Deux agents avaient été blessés dont un gravement. En avril 2021, la cour d’assises des mineurs de Paris avait condamné cinq jeunes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion. Huit autres avaient été acquittés, provoquant la colère des défenseurs de la police et de l’avocat des deux policiers blessés.

    Des peines « légalement appliquées » par la cour d’assises

    La Cour de cassation a précisé, dans un arrêté rendu public ce mercredi, que « les peines ont été légalement appliquées » par la cour d’assises des mineurs de Paris, relate BFM TV. Il est précisé dans l’arrêté : « Lorsque des violences ont été exercées volontairement et simultanément, dans une intention homicide (…) l’infraction peut être appréciée dans son ensemble. » Et ce, sans être obligé de « préciser la nature des violences exercées par chacun des accusés sur chacune des victimes ». Les avocats des deux individus, toujours placés en détention, n’ont pas souhaité commenter la décision, relate BFM TV.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    SANS TITRE

    The Power of the Dog (Credit: Netflix)

    Best picture

    Caryn James: The Power of the Dog, Jane Campion's western that isn't really a western, is a masterpiece – beautifully made, brilliantly acted and endlessly thoughtful about the damaging consequences of social and sexual expectations. The film is truly the year's best. But... Coda ticks so many boxes that Oscar voters usually love, with its little-movie-that-could backstory, history-making deaf cast, and an emotiveness a far cry from Campion's restraint. You might as well toss a coin to predict the outcome, but Parasite's win two years ago is a good sign for artistic films, so I'm guessing The Power of the Dog will come through.

    Nicholas Barber: Jane Campion's gothic western melodrama, The Power of the Dog, has long been the favourite to win best picture. Several of the other nominees are in with a chance – Coda, especially, is nipping at The Dog's heels – but none of them has as much depth, intrigue, or, well, power. The Power of the Dog should win.

    King Richard (Credit: Warner Bros)

    Best actor

    NB: It's bound to be third time lucky for Will Smith. He has been nominated for the best actor prize twice before, but his performance as Serena and Venus Williams's father in King Richard has a perfectly Oscar-friendly balance of movie-star charisma and deglamorised authenticity. Benedict Cumberbatch should win, though. His characterisation of an embittered, conflicted cowboy in The Power of the Dog is complex, riveting, and miles away from the stuffy scientists he usually plays.

    CJ: Will Smith has picked up every major award in this category leading up to the Oscars, and is likely to win. For once, the popular choice is a pretty good one. King Richard is no more than sturdy and conventional, but as the determined father of Serena and Venus Williams, Smith makes the film work.

    The Eyes of Tammy Faye (Credit: Searchlight)

    Best picture

    Belfast; Coda; Don't Look Up; Drive My Car; Dune; King Richard; Licorice Pizza; Nightmare Alley; The Power of the Dog; West Side Story.

    Best actor

    Javier Bardem, Being the Ricardos; Benedict Cumberbatch, The Power of the Dog; Andrew Garfield, Tick, Tick…Boom!; Will Smith, King Richard.

    Best actress

    Jessica Chastain, The Eyes of Tammy Faye; Olivia Colman, The Lost Daughter; Penélope Cruz, Parallel Mothers; Nicole Kidman, Being the Ricardos; Kristen Stewart, Spencer.

    Best actress

    CJ: Jessica Chastain might as well have had "Oscar bait" written across her forehead in fuchsia lipstick in the mediocre Eyes of Tammy Faye, but the strategy of acting-with-makeup worked well enough to get her a Screen Actors Guild award and most likely the Oscar. It would be great to have Olivia Colman win for her amazingly honest, subtle performance as a conflicted mother in The Lost Daughter, but seeing a win for her this year is magical thinking. 

    NB: Three out of the five nominees are impersonating celebrities, and that always goes down well with the Academy's voters. Kristen Stewart plays Princess Diana in Spencer, Nicole Kidman plays Lucille Ball in Being the Ricardos, and Jessica Chastain plays Tammy Faye Bakker in The Eyes of Tammy Faye. At least, I think it's Chastain under all that prosthetic make-up. Having won the Screen Actors Guild award already, she is likely to win the Oscar. But all it takes is one of Olivia Colman's fearsome glares to show that she should win her second Oscar for The Lost Daughter.

    Coda (Credit: Apple TV)

    Best supporting actor

    NB: Troy Kotsur has so far won a Bafta, a SAG award, and a Critics' Choice award for playing a dope-smoking deaf fisherman in Coda – and he has made a charming speech in American Sign Language every time. How can the Academy resist? Personally, though (and you may detect a theme here), I'd pick Kodi Smit-McPhee for The Power of the Dog. He is just as strange and magnetic as Benedict Cumberbatch is in the same film.

    CJ: It will be a shock if Troy Kotsur doesn't follow his SAG and Bafta wins with an Oscar for his funny, touching performance as the father in Coda. And he would make history as the first deaf actor to win an Oscar, an appealing plus for Academy voters. As good as Kotsur is though, Kodi Smit-McPhee deserves to win for his sly, nuanced performance in The Power of the Dog as a young man with many secrets to keep.

    West Side Story (Credit: Niko Tavernise/ 20th Century Fox)

    Best supporting actress

    CJ: No suspense here. Ariana DeBose has won every lead-up award so far for her kinetic singing/dancing/acting role in West Side Story. She is wonderful, a dynamo on screen. In this category full of great possibilities, the award should go to Kirsten Dunst for her achingly real performance as the unhappy, unconfident wife in The Power of the Dog, but quiet performances like hers rarely win the prize.

    NB: Ariana DeBose is fiery, funny and vulnerable in West Side Story – and that's even before you get to her singing and dancing – so she has earnt the Oscar that she will almost certainly win. The amazing part is that Rita Moreno won an Oscar for playing the same role in the original West Side Story 60 years ago.

    Jane Campion/ the Power of The Dog (Credit: Netflix)

    Best director

    NB: Jane Campion was on the best director shortlist for The Piano in 1994. This year she should and will win the Oscar for The Power of the Dog. Any film that is nominated in 12 different categories (and I wouldn't mind if it won in all of them) must have someone exceptional in charge.

    CJ: Jane Campion lost to Steven Spielberg in this category 28 years ago when she was nominated for The Piano and for Schindler's List. This is her year, and best director is the surest win for The Power of the Dog, a glorious work of art, from the screenplay Campion wrote to the acting and pacing she guided, to the subtly inventive visuals. Against strong competition, including Spielberg for West Side Story, Campion is the year's best director, as voters for the Baftas, the Director's Guild award and most likely the Oscars will agree.

    Dune (Credit: Warner Bros)

    Best original score

    CJ: This race is a face-off between Hans Zimmer, who has already won a Bafta for his eerie, electronically-infused Dune score, and Jonny Greenwood for The Power of the Dog. Oscar voters clearly like Zimmer. This is his 12th nomination but he has only won once, for The Lion King in 1994, so they may lean his way. The award should go to Greenwood, though. His sophisticated score, ominous without being heavy-handed, nodding to traditional westerns while creating something entirely fresh, is a perfect fit for Campion's vision.

    NB: Hans Zimmer may well win for his thunderous Dune score, but the fact that Jonny Greenwood doesn't have an Oscar yet is getting embarrassing. His music for The Power of the Dog is spine-tinglingly eerie – and he also found time to write the scores for Spencer and Licorice Pizza.

    The Lost Daughter (Credit: Netflix)

    Best adapted screenplay

    NB: Again, The Power of the Dog should win. Nothing else plays such sophisticated games with perspectives and expectations. It's still the favourite, but Drive My Car is catching up... 

    CJ: It would be lovely if Maggie Gyllenhaal's exquisitely-rendered adaptation of Elena Ferrante's The Lost Daughter could share the Oscar with Jane Campion's bracing, intelligent screenplay for The Power of the Dog. Since a tie between these two writer-directors is unlikely I'm guessing the award will go to the film with the highest profile, and Campion takes another prize.

    Licorice Pizza (Credit: Metro Goldwyn Mayer)

    Best original screenplay

    CJ: The Worst Person in the World should win for its cock-eyed but authentic and touching take on one woman's identity crisis and serial romances. But being nominated was a surprise in itself for this Norwegian-language gem. The likely winner will be Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza, a coming-of-age film set in Los Angeles, a place close to many voters' hearts, as well as their homes.

    NB: Kenneth Branagh's feelgood, semi-autobiographical Belfast has the edge here, although Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza took the prize at the Baftas, and his Oscar is overdue. If I'm honest, I'd like Don't Look Up to win, as flawed as it is, because anyone who writes an apocalyptic satire about the climate crisis deserves a prize.

    Encanto (Credit: Disney)

    Best animated feature

    NB: It will be tough for any cartoon to compete with Encanto, a Disney family fable packed with colour, magic and hit songs by Lin-Manuel Miranda. But Flee should win. It says a lot that Jonas Poher Rasmussen's heart-rending chronicle of refugee life has been nominated in the international feature and documentary categories, too.

    CJ: What a strong category this year. The Mitchells vs the Machines and Raya and the Last Dragon are stunning and fun, and the documentary Flee (although underwhelming to me) has a lot of support from voters and high-profile film people, including Bong Joon-ho. But the thoroughly charming musical Encanto will win, and should, with its lively, warm, inclusive story about a magical family. The hit We Don't Talk About Bruno wasn't submitted for best song, but its popularity is likely to spill over here.

    Summer of Soul (Credit: 20th Century Studios)

    Best documentary feature

    CJ: It can be perilous predicting a category that has shocked us with so many recent out-of-nowhere winners. My Octopus Teacher?! Icarus?! But I'm confident this time. Ahmir "Questlove" Thompson's Summer of Soul (... Or When the Revolution Could Not Be Televised) is brilliant, a joyful concert film that is also a trenchant work of history, reclaiming a 50-year old music festival. Plus, Oscar voters seem to like pop music, so the film that should win actually will.

    NB: Summer of Soul should win and will win. The footage of the music legends at 1969's Harlem Cultural Festival is magnificent enough on its own; the wealth of social and political context added by Ahmir "Questlove" Thompson takes it to another level.

    Drive My Car (Credit: Janus Films)

    Best international feature

    NB: Drive My Car, Ryusuke Hamaguchi's rueful three-hour adaptation of Haruki Murakami's short story, has been winning prizes everywhere it goes, and it's been nominated for four Oscars: best international feature, best picture, best director and best adapted screenplay. It's a racing certainty to win in this category, if not in one or two others.

    CJ: The surest bet going into the Oscars is Ryusuke Hamaguchi's Drive My Car winning the international film prize. For me, this eloquent Japanese film about a grieving theatre director and the sensitive young woman who drives him around is a close second to Power of the Dog for best picture overall. The fact that it is also nominated in that top category is a sign of how highly it is regarded by Oscar voters, too.

    The Power of the Dog (Netflix)

    Best cinematography

    CJ: Will Ari Wegner become the first woman to win the Oscar for cinematography? Yes. Should she? Absolutely, but redressing the way women have been left out of that category is a just a grace note. Wegner's glowing, burnished cinematography gives The Power of the Dog its scope, its realistic feel (could be Montana, but it's actually New Zealand) and serves Jane Campion's artistry and fondness for skewed angles, as her characters peer at the landscape or glance at each other, with lust or menace.

    NB: Greig Fraser will win for the vast desert vistas he puts on screen in Dune, but it sometimes feels like a cheat when there is so much CGI mixed in. In a strong category, Janusz Kamiński should win for West Side Story, because his camera whirls through New York with all the elegance and agility of the dancers being filmed.

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    France24 - Monde

    Îles Kouriles : la guerre en Ukraine ravive les tensions entre le Japon et la Russie

    Publié le : 24/03/2022 - 09:02

    Lou ROMÉO

    Au sein de l'archipel des Kouriles, quatre îles cristallisent les tensions entre la Russie et le Japon sur fond de guerre en Ukraine. "Territoires du Nord" pour Tokyo, "Kouriles du Sud" pour Moscou, elles sont d'une importance symbolique pour le Japon mais revêtent un fort intérêt stratégique pour la Russie dans la zone Asie-Pacifique. 

    L'annexion par la Russie en août 1945 de quatre îles de l'archipel des Kouriles, bouts de terre volcaniques battus par les vents à l'extrémité nord du Japon et à proximité de la ville russe de Vladivostok, empêche la signature d'un traité de paix entre les deux puissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Moscou a finalement annoncé, mardi 22 mars, l'arrêt des pourparlers de paix, en représailles aux sanctions adoptées par le Japon dans le sillage des pays occidentaux après l'invasion de l'Ukraine.

    Peu peuplées mais riches en poissons, en métaux et en pétrole, ces quatre îles sont en effet d'une importance géostratégique majeure pour la Russie. Situées sur la mer d'Okhotsk, elles ouvrent un couloir pour la marine et les sous-marins russes vers le Pacifique et constituent un verrou face à la présence militaire américaine au Japon.

    "Indicateur des tensions géopolitiques"

    "La situation des Kouriles est un indicateur des tensions géopolitiques : la Russie, une puissance euroasiatique, veut défendre son flanc pacifique face à l'importante relation qui unit le Japon aux États-Unis", souligne Karoline Postel-Vinay, chercheuse à Sciences Po et au Ceri spécialisée sur le Japon, contactée par France 24.

    Pour comprendre l'importance de ces îles pour la Russie, il faut se plonger dans l'histoire japonaise. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, 130 bases américaines sont en effet recensées au Japon, explique Arnaud Nanta, historien du Japon au CNRS, contacté par France 24.

    Après sa capitulation lors de la Seconde Guerre mondiale et les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, le pays asiatique a inscrit dans sa Constitution de 1947 un principe de pacifisme absolu qui l'empêche de développer son armée au-delà de la stricte autodéfense. Il est depuis placé de facto sous la protection des Américains. Mais à l'instar de ce qui s'est passé en Allemagne, le contexte géopolitique pourrait "ouvrir une brèche" dans le consensus antiguerre japonais, analyse Karoline Postel-Vinay.

    La posture de l'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, semble en effet trancher avec celle de son prédécesseur. Shinzo Abe avait mené une vingtaine de rencontres cordiales avec le gouvernement russe pour régler la question des Kouriles et essayer d'empêcher un rapprochement entre la Russie et la Chine. En s'alignant sur les sanctions occidentales et en employant délibérément le terme d'"invasion" pour parler de la situation en Ukraine, Fumio Kishida rompt avec l'habituelle discrétion du Japon en matière de relations internationales.

    >> À lire : Pourquoi le Japon refuse de se pencher sur les crimes de son passé impérialiste

    Mais ce n'est pas très étonnant, selon Karoline Postel-Vinay. "Les Japonais sont très dépendants de leur alliance avec les États-Unis et n'avaient pas vraiment d'autre choix que de s'aligner sur la position occidentale envers la Russie, remarque la chercheuse. Et si les îles Kouriles ont une importance symbolique pour le Japon, elles ne suscitent que peu d'intérêt au sein de la population."

    Aux dires des chercheurs, à l'exception de quelques nationalistes, plus personne au Japon ne se soucie donc vraiment ces îles inhospitalières peuplées de 20 000 habitants seulement. Et ce, d'autant plus, que des relations commerciales, maintenant suspendues, existaient entre entreprises japonaises et russes autour des richesses naturelles de l'archipel. 

    >> À voir : L'Asie centrale, une région si convoitée

    Point central du dispositif militaire russe dans le Pacifique

    "Même si les Kouriles repassaient sous contrôle japonais, il faudrait un effort considérable – et peu réaliste – pour les ré-industrialiser, estime Arnaud Nanta. Ces îles conservent une importante symbolique, affective, pour le Japon, mais elles sont surtout extrêmement stratégiques pour la Russie, puisqu'elles constituent un point très important de son dispositif militaire dans le Pacifique."

    Les efforts de Shinzo Abe pour établir des relations cordiales avec la Russie  afin de récupérer les îles Kouriles et éloigner la Russie de l'influence chinoise avaient ainsi peu de chances d'aboutir.

    >>À lire : Pearl Harbor, l'attaque surprise japonaise qui fit entrer les États-Unis en guerre

    "La Russie cherche à développer sa présence en Asie-Pacifique depuis le milieu des années 2000 mais encore plus vigoureusement depuis 2014, explique Isabelle Facon, spécialiste de la Russie à la Fondation pour la recherche stratégique, contactée par France 24. Avant cela, la politique étrangère russe était focalisée sur ses voisins, qu'elle voit comme sa sphère d'influence, et ses relations avec l'Occident. Dans sa politique de rééquilibrage, tout ce qui soutient sa position dans la zone Pacifique, qui n'est par conséquent pas très développée, est central et les îles Kouriles y jouent un rôle important."

    Toute la flotte Pacifique de la Russie est basée à proximité des Kouriles et de l'île russe de Sakhaline. En 2020, le pays a de surcroît adopté dans sa Constitution un article interdisant toute "aliénation" du territoire de la Fédération de Russie. "L'argumentaire de Moscou vis-à-vis de l'Otan pour justifier l'invasion de l'Ukraine est finalement le même que celui qui se développe sur le front extrême-oriental de la Russie, remarque Arnaud Nanta. Les Chinois et les Russes ne veulent pas que les Américains disposent de bases dans la moitié ouest du Pacifique. Et les Kouriles pourraient être une porte d'entrée pour les Américains si l'archipel passait sous contrôle nippon."

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : quel intérêt la Chine aurait-elle à aider militairement la Russie ?

    ANALYSE

    Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"

    Le Débat de France 24

    Ukraine : Xi Jinping allié de V. Poutine ? Pékin demande à Washington de ne pas nuire à ses intérêts

    Valeurs Actuelles

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel, quatre carnavaliers ont été condamnés, mardi 22 mars, à des peines de 4 à 5 mois de prison à la suite des incidents qui ont émaillé le carnaval de la Plaine à Marseille, le week-end dernier, rapporte La Provence. Deux d’entre eux ont aussi reçu l’obligation de se rendre à un stage de citoyenneté. Le procureur avait requis de son côté, six mois de prison ferme.

    Plusieurs individus condamnés ont affirmé ne plus se souvenir des événements en raison des effets de l’alcool. D’autres personnes qui plaidaient coupables ont écopé d’amendes ou de 35 heures de travaux d’intérêt général (TIG).

    Un carnaval qui tourne au drame

    Dimanche 20 mars, alors que se déroulait le carnaval de la Plaine dans le 6e arrondissement de Marseille, des individus s’en sont pris aux installations publiques. Peu après 20 heures, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour sécuriser la place Jean-Jaurès, où se déroulait l’évènement. En effet, un certain nombre de personnes ont commis diverses dégradations sur du mobilier urbain, taguant des caméras de vidéosurveillance de la ville, et endommageant des pylônes électriques, au point de faire sauter le courant. Les forces de l’ordre et les pompiers sont donc intervenus. Mais ils ont subi des jets de projectiles divers, blessant trois policiers.

    Marseille : les dernières actualités

    Un ferry à Marseille mis à disposition pour accueillir des réfugiés ukrainiens

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    This is the Caribbean like it used to be

    Compared with the rest of the world, the Covid-19 pandemic has given Montserrat a pass. A British overseas territory, the volcanic eastern Caribbean island has suffered negligible rates of Covid, with fewer than 200 infections and just two deaths among its population of 5,000 people, known as Montserratians.

    Montserrat's government now wants to turn its containment success into a tourist draw through a year-long digital nomad visa. After a lockdown in 2021, its tourism-dependent economy is joining the trend of island states pushing to attract remote workers to come and stay a while as Covid persists elsewhere.

    Launched in April 2021, the programme, called the Montserrat Remote Worker Stamp, offers a "best of both worlds" approach that balances nature and connectivity, said Rosetta West-Gerald, Montserrat's new director of tourism.

    Longer-term, she said, the island hopes the scheme will foster extended relationships – and a deeper economic impact.

    "Beyond 2022, it is our hope that some of the remote workers will fall in love with the island and be converted into homeowners or residential visitors," West-Gerald said.

    Why should I go now?

    As Covid rates begin to wane globally, the island's appeal has only grown. At its launch last year, the visa set itself apart by requiring a minimum stay of two months, rather than a maximum duration found in similar schemes. Then in early 2022, the two-month minimum was scrapped. Digital nomads can stay for a year or a week, as they prefer.

    That flexibility perhaps stems from a need to boost visits by all possible means. "[During the pandemic] the closure of the island drastically affected the economy," said Clover Lea, who runs the Gingerbread Hill bed and breakfast in the village of St Peter's. Her reservations fell by 80%.

    Gingerbread Hill does shopping, grocery pick-up and other errands for quarantining guests (Credit: Hemis/Alamy)

    Others are more sceptical of the digital nomad scheme so far. "I don't know if the remote worker thing has really had much of an effect," said Margaret Wilson, proprietor of Olveston House, a hotel. Yet she recognises the island's appeal, even if the scheme remains a work in progress.

    "Why visit Montserrat now? Don't ask me, I'm biased," Wilson said. "To me, it's paradise." 

    Apart from pandemic-related changes, Montserrat's appeal is rooted in history, which may be disappearing as hyper-development and overtourism transform other Caribbean islands. Its best-known qualities include its famous friendliness, an outsized musical tradition and pride in its Irish heritage.

    In the 17th and 18th Centuries, thousands of Irish Catholics sought opportunity beyond persecution in Britain and colonial America, betting their futures on Montserrat's export-focused – and slave-based – economy. Today's Montserratians express pride in their combined Irish and African family trees. Montserrat is the only location outside Ireland to make St Patrick's Day a national holiday. The festival, which also marks the anniversary of a 1768 slave rebellion, has become a key touchpoint of Montserratian culture and identity.

    At the festival's heart are culinary standouts like goat water (actually a stew), Montserrat's national dish. It's a reflection of the island's combined African and Irish ancestries: a riff on Irish goat stew with a mix of old-world African spices like Scotch bonnet chilli powder – topped with a decidedly new-world shot of rum. Since the recipe calls for hours of simmering, goat water is usually prepared only for special occasions.

    In 1995, blasts from the Soufrière Hills volcano covered Montserrat's southern half in ash and soot (Credit: MichaelUtech/Getty Images)

    The island is in many ways still recovering from a more recent historical shock. Jolted by a series of volcanic eruptions that began in 1995, the blasts from the Soufrière Hills volcano covered the island's southern half in ash and soot. Thousands of islanders fled to safety, many relocating to the UK. Today, the island's population is half what it was pre-eruption.

    But the same reality – the island's sparse population – makes Montserrat a rare crowds-free Caribbean locale.

    "This is the Caribbean like it used to be," Lea said.

    Travel with no trace 

    For so small an island, Montserrat's menu for sustainable tourism runs long. In Centre Hills, a forest reserve unscathed by the volcanic blasts, visitors can hike up to achieve cinematic views of the island and surrounding ocean. In February, the British government announced plans for a £35m "climate-resilient" port at Little Bay, on the island's north-west side.

    For families with children, the Montserrat National Trust in October launched the EcoPlay Park, an outdoor space and learning centre within the island's botanical garden. The site includes playgrounds and an "orchid wall" describing the endemic Monserrat orchid. EcoPlay "expresses who we are and where we live", according to Yasmin Shariff, an architect involved in the project.

    The Oriole Walkway trail is Montserrat's most popular hike (Credit: Hemis/Alamy)

    Kids of all ages might get enthusiastic about Montserrat's diverse animal life. The Oriole Walkway trail, named after the yellow-breasted national bird, is Montserrat's most popular hike. Animal watchers can scout for other exotic fauna: the galliwasp, a species of lizard; and the "mountain chicken" – actually a frog, whose name suggests its size (among the world's largest) and its past use as a food source by Montserrat's mountain populations.

    In the near future, the island will be rolling out a tourist-focused environmental programme that will showcase its highland ecosystems, birdwatching and volcano viewing. The programme will allow visitors to learn about Montserrat's full breadth of natural diversity, West-Gerald said. 

    Know before you go

    As many pandemic precautions remain in place, the inter-island ferry service for Monserrat, nearby Antigua and Barbuda and other islands is suspended. Travellers can fly via Antigua before an onward 15-minute hop to Montserrat. Private charters can be arranged at FlyMontserrat.com.

    Fully vaccinated visitors, while allowed to visit the island, are required to quarantine for five days, with a mandatory test required before being allowed to cease isolation. (Montserrat previously required a quarantine of 10 days.)

    Many accommodations are offering reduced rates and added services to assist quarantining guests. Gingerbread Hill has begun to do shopping, grocery pick-up and other errands for their guests. Olveston House – once owned by Beatles record producer George Martin – offers similar services.

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    BBC

    The biggest factor associated with kindness wasn't age or income, but personality

    I was out running the other day when I saw a man and a woman at the end of the street trying to lift a double mattress out of a van. They were clearly struggling. I was wearing trainers. I wasn't carrying anything. I wasn't in a rush. I could offer to help. But if I did might the woman think that I thought she couldn’t manage it because she was female? By now they had got the mattress into a back garden and were starting to heave it up an outdoor staircase. The fence was too high for them to see me, so to offer to help I'd have to go into their garden uninvited. Would I be intruding on their privacy? Might they mind?

    By now it was all a bit too late and they were halfway up the stairs. I was probably overthinking it, but it seems I'm not alone in being cautious about offering to do something kind for a stranger.

    Back in August 2021, we launched the Kindness Test on BBC Radio 4. It was an online questionnaire created by a team at the University of Sussex led by the psychologist Robin Banerjee. More than more than 60,000 people from 144 countries chose to take part, making it the world's largest psychological study on the topic of kindness. (Read more about it in BBC Future's earlier story 'What we do and don't know about kindness'.)

    As well as scales measuring personality, well-being, and empathy, kindness was assessed by asking people how often they carry out a long list of kind acts. The variation in responses was large, with some people very honestly admitting that they weren't kind very often, and others showing high levels of kindness. When asked when they had last received an act of kindness, 16% of people told us they said it was within the last hour and a further 43% said it was within the last day. It was clear that whatever people's age or wherever they lived, kindness was very common.

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    But there are barriers which prevent us from being kinder still and we were keen to explore those in the Kindness Test. When people were asked to rank a list of possible factors which prevented them from carrying out kind acts, the most common reason respondents gave was that they feared they might be misinterpreted. This reminds me of my hesitation to offer to help carry the mattress, not because I didn't want to help, but because I was afraid it might come out the wrong way and cause offence.

    Many of us are cautious about offering a helping hand to people we don't know (Credit: Johner Images/Getty Images)

    Sometimes well-intentioned acts of kindness can be fraught, like offering a seat on the bus to a woman who might or might not be pregnant. And sometimes we fear embarrassment or rejection.

    This might explain why the most common kind act that people reported carrying out, was "helping people when they ask". Now that might sound a little grudging. How truly kind is an act if you have to be asked to do it? But to me it seems instructive that this came top. Perhaps we are nervous about offering help, but very happy to do it once we know the person welcomes our assistance. 

    There's another finding which might shed light on our reticence. The biggest factor associated with kindness wasn't age or income, but personality. We used a scale which measured what are known as the Big Five personality factors. Not surprisingly the kindest people scored high on "agreeableness", but they also scored high on extraversion and openness. 

    I wonder whether these people feel more able to offer their help, not necessarily because they want to help any more than anyone else, but that their extraversion and their openness (their fondness for new experiences) makes them less fearful of what might happen when they do.

    And for those of us who hesitate to help, we can take comfort from the answers people gave when we asked them how felt after receiving an act of kindness. The words most commonly used were "happy", "grateful", "loved", "relieved" and "pleased". Less than 1% of people said they felt embarrassed. We also found that even when you take personality into account, people who talk to strangers more often not only observe, but receive more kindness themselves.

    Gillian Sandstrom from the University of Sussex, who was on the team analysing the Kindness Test, has found that our fears of talking to strangers usually don't live up to the reality and people tend to enjoy it more than they expect to.

    When regions of the world were compared, the fear of misinterpretation was lower in the US than in the UK or in countries in Africa. In the US, the use of social media was more often given as a barrier to kindness. 

    Just over a quarter of people worried about their kindness being perceived as a weakness

    Worldwide, the second-most-common reason people gave for not being kinder was a lack of time, especially in Western and Northern Europe. This seems to be less of a factor in North America or Southern Europe. It is true of course that if you want to volunteer you need to have time to spare, but plenty of the other kind acts people carry out don't take time. The most common act of kindness that people told us they had done recently was to say something kind to someone, which tends not to take too long.

    Robin Banerjee from the University of Sussex, who led the Kindness Test, demonstrated that people are giving, seeing and receiving a lot of kindness everywhere in the world, but based on our admittedly English-speaking sample, there are some tentative trends too: "The data showed that this can't be reduced to a simple East versus West comparison or collectivistic versus individualistic countries. We found a much more nuanced pattern. We could have two quite industrialised, Westernised countries with different views about kindness."

    Extroverts' fondess for new experiences might make them more open to helping others (Credit: Jasmina007/Getty Images)

    Just over a quarter of people worried about their kindness being perceived as a weakness. Yet we also know from the Kindness Test that after giving an act of kindness people not only feel more connected to others and happier, but they said it helps them to feel as though they are a good person and adds meaning to their lives.

    And that's just the givers. Receiving kindness makes us feel good too and is associated with higher levels of well-being. This is just the start of the analysis of the data from the Kindness Test and many more papers on the findings will be published in scientific journals. But taking all this evidence into account, perhaps we need to start trying to view kindness, not as a weakness, but as a strength.

    And maybe next time I run past people manoeuvring a mattress, I'll summon up the courage to offer to help.

    To hear more about the results of the Kindness Test listen to Anatomy of Kindness presented by Claudia Hammond on BBC Radio 4 and BBC Sounds.

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    France24 - Monde

    Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma

    Publié le : 24/03/2022 - 15:35

    FRANCE 24 Suivre

    Selon une estimation de la mission de l'ONU au Mali, près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 – avec notamment une forte hausse en fin d'année – dans des violences imputées essentiellement à des groupes islamistes radicaux, ainsi qu'à des milices et des groupes proclamés d'autodéfense communautaire.

    Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 dans des violences imputées principalement aux groupes jihadistes, mais aussi aux milices d'autodéfense et aux forces armées, indique jeudi 24 mars un document de la mission de l'ONU dans le pays (Minusma).

    Plongé dans la tourmente depuis 2012, le Mali a connu au cours des six derniers mois de 2021 une augmentation de 16 % du nombre de personnes tuées par rapport aux six premiers mois, affirme cette note de la division des droits de l'Homme de la Minusma portant spécifiquement sur le second semestre de l'année passée.

    Précisément, 318 personnes ont trouvé la mort dans les violences au cours du second semestre, selon le document. Le chiffre était de 266 au premier semestre, rappelle-t-il.

    Le nombre d'enlèvements en baisse

    Les enlèvements ont quant à eux diminué, passant de 425 à 343 d'un semestre à l'autre.

    Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), affilié à Al-Qaïda, "et les autres groupes similaires ont multiplié les attaques contre des civils" et les forces maliennes ainsi que la Minusma, dit le document.

    Le Mali est aussi en proie aux agissements de groupes affiliés à l'organisation État islamique.

    La Minusma impute aux groupes islamistes radicaux la mort de 206 personnes, et l'enlèvement ou la disparition de 239 autres entre juillet et décembre 2021. Les milices et les groupes proclamés d'autodéfense communautaire sont responsables de la mort de 70 personnes au cours de la même période, ajoute-t-elle.

    >> À lire aussi : "Pour Wassim Nasr, 'le conflit est monté d'un cran' dans le nord du Mali en mars 2022"

    Vingt-cinq civils ont été tués au cours d'opérations des forces de sécurité, poursuit la Minusma. "Les forces armées maliennes ont exécuté arbitrairement au moins sept civils (six hommes et un garçon de huit ans) et tué un autre homme par balles" le 25 octobre dans la région de N'Dola (centre), selon le document.

    Les autorités maliennes réfutent catégoriquement les accusations d'exactions contre les forces de sécurité.

    La Minusma impute aux forces régionales et internationales la mort de cinq personnes au second semestre. Des forces françaises et africaines opèrent au Mali.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Au Mali, près de 30 morts dans une attaque jihadiste contre un camp de l'armée

    Mali : raid de l'armée contre une "base terroriste" dans le Nord

    Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    L'Humanité

    Le casse-tête russe des entreprises françaises

    Actu

    ukraine Avec plus de 500 filiales d’entreprises françaises implantées en Russie, la politique de sanctions contre Moscou place Paris dans une position délicate.

    Rosa Moussaoui

    Aussitôt publiée sur Instagram, l’image, postée par des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin, est devenue virale : dans les ruines du centre commercial Retroville, au nord-ouest de Kiev, un magasin de l’enseigne française de bricolage détruit par les bombardements qui ont fait sur ce site, dimanche soir, au moins huit morts. Sous la scène de destruction, cette exhortation : « Cessez les ventes en Russie », et le lien vers une pétition. Dans la foulée, le ministère ukrainien de la Défense fustigeait la « première compagnie au monde à financer le bombardement de ses propres magasins et de ses propres employés ». Et dans son adresse par liaison vidéo au Parlement français, mercredi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé les entreprises françaises qui maintiennent leur activité en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » de Moscou. Citées : Leroy Merlin, Auchan, Renault.

    Réponse d’Adeo, la maison mère de Leroy Merlin : se retirer de Russie équivaudrait à une « faillite préméditée » qui ouvrirait la voie à « une expropriation » propre à « renforcer les moyens financiers de la Russie ». L’argumentaire vaut pour l’ensemble de l’Association familiale Mulliez, qui exploite aussi les magasins Auchan ou Decathlon : le groupe cultive en Russie, où il est implanté depuis deux décennies et emploie 77 500 salariés, de juteux intérêts. Avec 231 magasins, Auchan y a ainsi engrangé, en 2021, 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires ; Leroy Merlin, avec ses 113 magasins, 5 milliards d’euros. Quant à Decathlon, cette enseigne y réaliserait, avec ses 60 magasins, 1  à 2 % de son chiffre d’affaires global de plus de 11 milliards d’euros en 2020.

    Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le premier employeur étranger (160 000 salariés) et le deuxième investisseur étranger en Russie. D’où la valse-hésitation de Bercy et de l’Élysée face aux conséquences, pour les intérêts français de la guerre économique décrétée contre Moscou. « Les entreprises privées prennent librement leurs décisions, soufflait Bruno Le Maire le 7 mars. Nous ne leur demandons qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », c’est-à-dire l’embargo sur les produits importés. Traduction : une entreprise comme Auchan, commercialisant pour l’essentiel, en Russie, des produits locaux, ces sanctions ne seraient donc pas de nature à entraver la poursuite de son activité.

    Selon Bonduelle, « il n’y a pas d’injonction à quitter la Russie »

    Discret feu vert au maintien de l’activité en Russie ? Mercredi, Danone, qui promet d’interrompre ses investissements, confirmait toutefois son intention de poursuivre la production de produits laitiers et de lait infantile. Bonduelle, implanté dans le pays depuis vingt-cinq ans, entend faire tourner encore ses trois usines : « Nous considérons qu’il est de notre responsabilité (…) de tout mettre en œuvre pour ne pas contribuer à des pénuries alimentaires. Aujourd’hui, il n’y a pas d’injonction des autorités à quitter la Russie. » Dans le secteur bancaire, BNP Paribas et Crédit agricole ont suspendu leurs activités, mais pas la Société générale, qui emploie 12 000 salariés en Russie via sa filiale Rosbank. Même refus de se retirer pour le groupe d’aéronautique et de défense Safran qui, d’après les révélations du site Disclose, aurait vendu à Moscou entre 2015 et 2020, avec Thales, des équipements militaires de pointe.

    Ces dernières semaines, deux géants français, d’abord décidés à se maintenir en Russie, se sont retrouvés en première ligne : Renault, avec des appels ukrainiens au boycott du constructeur automobile, et TotalEnergies, accusé par Yannick Jadot de « complicité de crimes de guerre » en Ukraine, ce qui vaut au candidat écologiste à l’élection présidentielle des poursuites en « diffamation ». Mercredi, Renault a fini par jeter l’éponge avec l’annonce de la « suspension » des activités de son usine de Moscou.Et pour sa filiale AvtoVAZ, qui fabrique les Lada (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), la marque au losange évalue « les options possibles concernant sa participation ». TotalEnergies, de son côté, a annoncé mardi soir renoncer à tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l’année 2022. Mais pas question de se passer du gaz russe, a prévenu son PDG, Patrick Pouyanné : « J’ai des contrats de vingt-cinq ans et je ne sais pas sortir de ces contrats. Si j’arrête le gaz russe, je paie des milliards immédiatement aux Russes. » Jusqu’ici, le gaz russe représente 45 % des importations européennes ; l’Union européenne espère diviser par trois ses achats d’ici l’an prochain et s’en passer complètement d’ici à la fin de la décennie. Sans définir clairement de stratégie d’approvisionnement alternative. En attendant, fait valoir Pouyanné, « sans gaz russe, on arrête une partie de l’économie européenne ».

    totalEnergiesGuerre en Ukrainerenaultauchan
    Valeurs Actuelles

    Deux sans papiers mis en examen pour le viol d’un handicapé dans les Pyrénées-Orientales

    Les faits se sont déroulés dans le village d’Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Sur un chemin aux abords de l’ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et leur permet de travailler, un jeune handicapé de 20 ans, aurait été violenté par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l’un d’eux, relaie Le Figaro. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non-assistance à personne en danger.

    Deux étrangers et sans domicile fixe mis en examen

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, selon le journal. Les suspects sont « deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe », a indiqué le procureur de la République, Jean-David Cavaillé. 

    Après avoir été rapidement interpellé par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame, l’individu de 20 ans a été mis en examen pour « viol et vol avec violences » alors que celui âgé de 28 ans sera jugé pour « recel et non-assistance en personne en danger ».

    Perpignan : les dernières actualités

    Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place

    Perpignan : entre les défections au RN et les mouvements sociaux, Louis Aliot sous pression

    Perpignan : en colère contre le maire Louis Aliot, les policiers municipaux en grève

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Dinosaurs: Jurassic giants emerge from Wyoming badlands

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    Two giant sauropods offer a first glimpse of treasures likely to emerge from one of the world's most productive fossil sites.

    The long-necked, long-tailed beasts are stars of the new Dinosphere show at The Children's Museum of Indianapolis.

    Just over three years ago, they were encased in rock in Wyoming quarries.

    "I'm utterly gobsmacked at how quickly this project has gone," said British palaeontologist Phil Manning.

    The University of Manchester professor is a scientist-in-residence at the US museum, and led the excavation works on a section of ranch land they call the "Jurassic Mile".

    As the name suggests, this one-square-mile of ground in the Big Horn basin contains deposits from the Jurassic Period in Earth history.

    The sauropods that have just gone on display are likely just a foretaste of what's expected to become one of the most productive fossil sites in the world.

    The Children's Museum has staged its new dino stars together, but in very different poses. One is in the more classic on-all-fours posture; the other - which may surprise people - is seen rearing up on its hind legs.

    "There've been multiple studies that have looked at the rearing of sauropod dinosaurs," explained Prof Manning.

    "These animals would have done it probably either as a defence posture or to reach higher branches for higher browsing. It's quite logical. These animals had a centre of mass closer to the pelvis, so rearing up must have been possible. After all, how else could they mate?"

    When the BBC was given exclusive access to the Jurassic Mile dig in 2019, it wasn't clear what type of sauropods were being unearthed.

    The analysis is still ongoing, but they're almost certainly Diplodocid species that are new to science.

    UK audiences would be very familiar with this sauropod grouping because a cast of Diplodocus carnegii stood at the entrance of London's Natural History museum for many years.

    D. carnegii also came from Wyoming. Indeed, the state is where the Diplodocus genus was first identified by Othniel Charles Marsh.

    The Yale University man had an infamous rivalry with a Philadelphia palaeontologist called Edward Drinker Cope. These two men went to war in the 1870s to prove their scientific prowess and intellectual superiority.

    The collectors turned Wyoming and adjoining states into a fossil battlefield as they raced to dig up, describe and then display novel dinosaurs.

    The Children's Museum had shown palaeontology can still move at speed, said Prof Manning - although, obviously, without the animosity and skulduggery of Marsh and Cope. Just good teamwork.

    The Naturalis Biodiversity Center in the Netherlands was a key partner on the excavation, likewise Canada's Research Casting International company which prepared the fossil bones.

    The on-all-fours sauropod looks to have died in some sort of catastrophic flood event. Its remains were hemmed in with the bones of other animals by a big tree trunk.

    The rearing sauropod could have died in a ponded area. Interestingly, lots of teeth from meat-eating dinosaurs known as theropods were found amongst the remains.

    "There are a couple hypotheses for why we found so many theropod teeth. One is [that] this was a large animal, making quite the smorgasbord for other animals to find out on the plains," said Dr Jenn Anné, lead palaeontologist at The Children's Museum.

    "So a couple of theropods could chomp down on it and have enough space between them that they didn't have to fight over it. Another hypothesis could be that this animal laid there for a fairly long period of time. Multiple individuals came up and took a nibble over time. It could also be that some of the teeth washed in from other areas."

    The museum took out a 20-year lease on the Jurassic Mile, so the international team has a productive future ahead of it.

    As well as the animal remains, there are well preserved fossil plants. These would tell us about the environment in which the dinosaurs lived, said Dr Victoria Egerton, a Manchester palaeobotanist who's also a scientist-in-residence at the museum.

    "It's amazing to see our work go on show like this. It's what you dream of as a scientist. It will reach millions of people and I see myself as being very, very lucky," she told BBC News.

    Related Topics

    France24 - World

    Odesa prepares for Russian assault: FRANCE 24 meets mayor of Black Sea port city

    Issued on: 24/03/2022 - 18:08Modified: 24/03/2022 - 21:41

    Julie DUNGELHOFF

    One month into the invasion of Ukraine by Russia, Moscow's forces are struggling to reach the strategic port city of Odesa, known as Ukraine's "Pearl of the Black Sea", where residents are busy preparing for a possible attack by naval forces. FRANCE 24's Julie  Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi spoke to the mayor of the city.

    Valeurs Actuelles

    “Dieu” a riposté “contre celui qui a blasphémé” : les révélations de l’agresseur d’Yvan Colonna

    Trois semaines après la violente agression qui a coûté la vie à Yvan Colonna dans la prison d’Arles, les enquêteurs tentent d’en savoir un peu plus sur les motivations de son agresseur. Mis en examen pour « tentative d’assassinat terroriste », Franck Elong Abé en a dit davantage sur les huit minutes qui ont précédé la mort du nationaliste corse, révèle Libération. L’individu au profil désormais établi, passé notamment par les talibans en Afghanistan, a expliqué devant les enquêteurs de la Police judiciaire de Marseille avoir agi selon les volontés de Dieu. « Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Dieu s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé », a-t-il lâché.

    Son passage à l’acte serait consécutif à une haine qu’il aurait mûrie pendant plusieurs jours, narre Libération. Franck Elong Abé, qui se présente comme un instrument « du créateur de la Terre et du ciel » et du « Mektoub » (le destin), raconte que le 2 mars, la journée commence froidement entre les deux hommes. Présent dans la salle de sport, Yvan Colonna le voit arriver et le salue. Mais ce dernier ne répond pas. C’est alors qu’il va lui « sauter dessus ». Lors d’une des auditions dont Libération a eu accès au procès-verbal, Frank Elong Abé explique : « Instantanément, l’ordre m’est venu d’agir […] J’ai bondi au niveau de la tête, les pieds en avant. […] Il criait [le nom du surveillant] trois ou quatre fois. » Puis il poursuit dans les détails : « Il m’a dit ‘enculé’, quelque chose comme ça. Je pense qu’il était surpris et stupéfait. […] Je lui ai mis un coup de pied au niveau du cou et sa tête tape le sol et c’est là qu’il perd connaissance. »

    Un « acharnement » sur Colonna

    Libération précise que le récit du suspect est détaillé, « presque robotique ». Il décrit notamment comment il a tenté de l’étrangler. Lorsqu’il l’a vu « respirer », il a utilisé un sac-poubelle « pour l’étouffer ». Un récit étayé par les images de vidéosurveillance auxquelles Libération a eu également accès. La suite est encore plus macabre. Entendant un surveillant arriver, il explique aux enquêteurs avoir eu « le comportement d’un gamin qui venait d’avoir fait une bêtise » et aurait même pensé à faire « du bouche-à-bouche ». Il dira sur place aux gardiens de la prison qu’Yvan Colonna a fait un malaise, et restera très calme de bout en bout. Selon Libération, conscient qu’il serait confondu par les caméras de vidéosurveillance, Franck Elong Abé va retourner dans sa cellule et se parer d’un qamis, un couvre-chef islamique.

    Après avoir visionné les images, la directrice adjointe en charge de détentions décrira un « acharnement » sur le nationaliste corse. Si dans la prison, aucun élément n’avait permis de laisser présager d’une telle agression, selon l’ancien taliban, des éléments l’auraient convaincu de passer à l’acte, à commencer par deux phrases prononcées par Yvan Colonna : « Moi, je crache sur Dieu », aurait-il dit un jour, puis « Si Dieu existe, qu’il me fasse mourir maintenant », aurait-il prononcé lors d’un débat sur la croyance. Un autre homme proche des deux détenus a confié aux enquêteurs que Franck Elong Abé lui avait dit : « Je ne parle plus à Yvan car il s’est moqué de ma religion. » Visiblement conscient de son acte, devant les enquêteurs, l’individu a terminé en faisant preuve d’un certain fanatisme : « Je préfère être en prison toute ma vie que de devoir répondre à Dieu de ma lâcheté de ne pas l’avoir défendu. Beaucoup de gens tuent par amour et vous les comprenez, moi je défends la cause de Dieu et, là, vous ne comprenez pas. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    BBC

    Persistent cough may be tuberculosis not Covid, doctor warns

    The UK's top public health doctor says anyone with a persistent cough and fever should not dismiss it as Covid - and should consider other infectious illnesses like tuberculosis (TB).

    Dr Jenny Harries' warning comes as provisional data shows there were 4,430 cases recorded in England in 2021, despite sharp declines in recent years.

    Charities are calling for more funding to tackle the disease around the world.

    They say the pandemic and conflicts have set back progress worldwide.

    In 2020, global deaths because of tuberculosis ranked second to Covid for any infectious disease.

    'Undetected cases'

    The charity Stop TB Partnership warns the war in Ukraine could have "devastating impacts on health services", including the country's strong national TB treatment programme.

    In 2021, Ukraine treated 24,000 people with TB including 5,000 with a drug-resistant form of the illness.

    The country is among one of the 30 countries with highest rates of drug-resistant cases in the world.

    The charity is urging all countries to put facilities in place urgently so refugees can be given the care they need.

    In the UK a requirement for Ukrainians to take a TB test before arrival has been waived for those who are coming to the country on the family scheme visa.

    Refugees arriving on the scheme will get medical care and testing via GPs.

    Meanwhile Dr Jenny Harries, chief executive of the UK Health Security Agency, said delayed diagnosis and treatment, particularly during the pandemic, will have increased the number of undetected cases in England.

    She added: "It is important to remember not every persistent cough, along with fever, is Covid-19.

    "A cough that usually has mucus and lasts longer than three weeks can be caused by a range of other issues, including tuberculosis."

    Provisional UKHSA figures show:

    Though sometimes life-threatening, the vast majority of TB cases can be treated successfully with six months of antibiotics.

    But incomplete or inadequate treatment can lead to the development of drug resistance - meaning the bug can no longer be killed effectively by one or more medicines. Other combinations of drugs are then tried.

    Drug-resistant TB is a particular problem - with 11.6% of cases in England in 2020 recorded as resistant to any drug and 2.4% resistant to both of the most frequently-used antibiotics.

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    Stop TB Partnership

    UK Health Security Agency - GOV.UK

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    France24 - World

    Fleeing Putin, Russians resettle in pro-Kremlin Serbia

    Issued on: 25/03/2022 - 07:32Modified: 25/03/2022 - 07:30

    Belgrade (AFP) – As free speech was curtailed, her friends imprisoned and the Russian economy tanked in the days after Vladimir Putin ordered the invasion of Ukraine, Marina packed her bags and fled Moscow.

    But more than a thousand miles away in her new home in Serbia, the 41-year-old former travel agent has found herself unable to escape the long arm of Russian propaganda in Belgrade where the Kremlin's war enjoys broad support.

    "Some locals tell me they support Russia when they learn I am from Russia. They say it to express their support, but it turns out this support extends to supporting Putin and his actions and the war," Marina told AFP, who asked to withhold her surname.

    In the weeks following the invasion, Serbia has become a haven for many Russians hoping to escape abroad, with the country providing one of the few regular flight routes into Europe following mass bans across the continent.

    For centuries, Serbia and Russia have been united by deep fraternal links thanks to their Slavic and Orthodox heritage. And while Serbians have welcomed Russians with open arms, it is not without contradictions.

    The Russians by and large resettling in Serbia have sought to flee from the catastrophic fallout at home sparked by Putin's invasion of Ukraine.

    Serbia, however, has remained an outlier in Europe where large swaths of its population continue to back Putin's self-described war against the West in Ukraine.

    Much of the support for Putin is rooted in the collective hatred of NATO, with memories of the alliance's bombing of the country in the 1990s still fresh in the minds of many in Serbia.

    Rage and despair

    In Belgrade, hundreds of demonstrators hailing Putin and condemning NATO have taken to the streets, as the government has wafted between condemning the war at the United Nations while refusing to sanction Moscow at home.

    The catch-22 has led to occasional confrontation, according to Marina, who said conversations with Serbia supporters of Putin oftens sparks feelings ranging from rage, despair, and shame.

    "It turns out that this person is bombarded with Russian propaganda and actually believes that pictures of destroyed cities and dead people in Ukraine are fakes," says Marina.

    "And this mindset is so strong I don't believe I can do something so I give up and quit the conversation."

    There is no official tally of the number of Russians who have decamped to Serbia -- they can stay visa free for 30 days -- but a Telegram group for new arrivals already numbers in the hundreds.

    Among the conversation topics on the group includes advice on how to handle the unwanted affection from Serbians backing Putin.

    IT specialist Iakov Borevich said he chose Belgrade due to the "closeness of culture" with Russia and the "mentality" but has grappled with some of the pro-Kremlin sentiments on the street, including a mural of Putin near his new apartment that says "Brother" in Cyrillic.

    But Borevich said he also remains somewhat sympathetic to the outpouring of emotion in Serbia that has also entangled many of his fellow Russians who often conflate patriotism with supporting Putin.

    "Perhaps, for the population of the country, for Serbia, the face of the country is the leader, and this manifests as positive feelings towards Russia," says Borevich.

    'Not a patriot'

    For many, leaving Russia was a difficult decision -- one that was made in a matter of hours while packing a few belongings and leaving behind friends and loved ones.

    "My dad told me I was not a patriot anymore... and that I have to stay and contribute to the economy," says Kirill, a 31-year-old civil engineer, who recently relocated to Belgrade.

    "But I completely understood that if I stayed, all the taxes I'd pay would be a straight contribution to the war."

    Even still, he remains unsure if he will stay in Serbia or return home to St Petersburg.

    Others fear they will never go back amid Putin's ongoing crackdown on dissent as a new iron curtain closes off Russia from much of the world.

    "As soon as I came here, I felt a great weight lifted off my shoulders," said Marina.

    "Now I am horrified to see what is happening in Russia."

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron n’entrevoit aucune issue “dans les prochains jours”

    L’Otan a annoncé, jeudi 24 mars, apporter une aide supplémentaire à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe. Le président Zelensky a exhorté une nouvelle fois les membres de l’alliance à lui fournir une assistance « sans restriction ».

    Joe Biden veut exclure la Russie du G20

    Le président des Etats-Unis a plaidé, jeudi 24 avril, pour une exclusion de la Russie du G20. Joe Biden a jugé qu’à défaut, l’Ukraine pourrait être invitée à assister aux discussions, relate BFMTV. Il a également fait part de son « espoir » que la Chine n’apporte pas son aide à la Russie. Joe Biden a par ailleurs promis une « réponse » de l’Otan en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie en Ukraine, sans en préciser la nature. Selon lui, l’alliance n’a « jamais été aussi unie ».

    Craintes pour la sécurité alimentaire mondiale

    Emmanuel Macron a déploré une « crise alimentaire sans précédent » comme conséquence du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands producteurs de blé. Il a annoncé vouloir lancer avec l’Union africaine une initiative « pour prévenir tout risque pour la sécurité alimentaire ». « La situation sera encore plus grave dans 12 à 18 mois », a-t-il prévenu.

    Poutine devra « rendre des comptes », prévient le G7

    Alors que les dirigeants du G7 ont, dans une déclaration commune dévoilée jeudi 24 mars, affirmé que Vladimir Poutine et ses soutiens devront « rendre des comptes », Emmanuel Macron a déclaré qu’il continuerait de discuter avec le président russe. « De manière évidente, les négociations ne permettront pas d’issue dans les prochaines heures ni les prochains jours », a-t-il tempéré. Il a également évoqué des échanges avec son homologue chinois Xi Jinping, disant « vouloir croire que la Chine ne participera à aucune forme d’escalade ».

    Emmanuel Macron annonce une « accentuation » des sanctions

    Emmanuel Macron a assuré que la pression du G7 sur la Russie « ira en s’accentuant », en marge du sommet de jeudi 24 mars. Il a confirmé que la livraison d’armes « défensives et létales » se poursuivrait, réaffirmant la ligne rouge consistant à « ne pas devenir cobelligérant » dans cette guerre. Le président français a jugé que le conflit et l’arrivée de 3,5 millions de réfugiés sur le territoire de l’UE constituent « l’un des plus grands défis » auxquels l’Union européenne a dû faire face depuis la Seconde Guerre mondiale.

    L’ONU exige l’arrêt des combats

    L’Assemblée générale des Nations unies a voté à une large majorité une résolution sur les « conséquences humanitaires » de la guerre en Ukraine, rapporte Le Figaro. Présenté par la France et le Mexique, ce texte « exige » une cessation immédiate des combats, mais reste cependant non-contraignant. La résolution a été votée par 140 pays sur 193, tandis que seuls cinq, dont la Russie, s’y sont opposés. Ce vote « montre l’isolement de la Russie », a déclaré Emmanuel Macron.

    L’Otan a « activé » ses défenses face à la menace nucléaire

    Les pays de l’Otan ont « activé des éléments de défense » pour faire face à des menaces « biologiques, chimiques et nucléaires », a fait savoir le Secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de jeudi 24 mars. « Nous prenons des mesures afin de soutenir l’Ukraine, mais aussi de nous défendre nous-mêmes », a-t-il expliqué.

    Bombardements meurtriers à Kharkiv

    Les autorités ukrainiennes affirment que six civils ont été tués et une quinzaine ont été blessés par une frappe russe sur Kharkiv, ville située près de la frontière russe, relate Le Figaro. Le gouverneur de la région a affirmé que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des civils recevaient de l’aide humanitaire.

    Kiev accuse Moscou d’utiliser des bombes au phosphore

    Le président ukrainien a repris, jeudi 24 mars, les accusations du maire d’Irpin qui a affirmé que l’armée russe utilise des bombes au phosphore, relaie Le Parisien. Cette substance s’enflamme au contact de l’air et de telles armes provoquent donc des incendies ravageurs et d’importantes brûlures. Les bombes au phosphore ne sont pas totalement interdites, mais leur usage dans les zones à forte concentration de civils est réprouvé par les conventions internationales sur les armes chimiques.

    Un mois de guerre

    Il y a un mois jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Depuis, des centaines de soldats et de civils ont perdu la vie et les dégâts matériels sont considérables, notamment dans les villes les plus touchées comme Kiev, Kharkiv ou encore Marioupol. Comme le rapporte 20minutes ce 24 mars, c’est la ville de Lougansk, située à l’Est de l’Ukraine, qui a été la cible d’un bombardement faisant quatre morts et six blessés en début de matinée. Mais la patrie de Volodymyr Zelensky continue de résister, comme le souligne Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.

    Trois sommets successifs

    Selon lui, Vladimir Poutine a commis « une grosse erreur » avec l’invasion de l’Ukraine dont il a « sous-estimé la résistance ». Ce 24 mars, le président ukrainien s’adresse aux 30 dirigeants de l’Alliance, qui doivent discuter de la nécessité de « réinitialiser [ses] défenses sur son flanc oriental ». Un sommet du G7 doit aussi se tenir dans la foulée, ainsi qu’un troisième sommet de deux jours durant lequel Joe Biden sera présent aux côtés des chefs d’Etat de l’Union européenne pour déployer de nouvelles stratégies contre les agissements de Vladimir Poutine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Australia declares 'mass bleaching' at Great Barrier Reef

    Issued on: 25/03/2022 - 07:24

    Sydney (AFP) – Australia's spectacular Great Barrier Reef is suffering "mass bleaching" as corals lose their colour under the stress of warmer seas, authorities said Friday, in a blow widely blamed on climate change.

    The world's largest coral reef system, stretching for more than 2,300 kilometres (1,400 miles) along the northeast coast of Australia, is showing the effects of the heat, said the Reef Authority.

    Aerial surveys showed coral bleaching at multiple reefs across a large area of the system, "confirming a mass bleaching event, the fourth since 2016," it said in a report.

    The Great Barrier Reef, home to some 1,500 species of fish and 4,000 types of mollusc, was suffering despite the cooling effect of the La Nina weather phenomenon, which is currently influencing Australia's climate, the authority said.

    The area, which comprises about 2,500 individual reefs and more than 900 islands, suffers from bleaching when corals expel algae living in their tissues, draining them of their vibrant colours.

    Though bleached corals are under stress, they can still recover if conditions become more moderate, the Reef Authority said.

    "Weather patterns over the next couple of weeks continue to remain critical in determining the overall extent and severity of coral bleaching across the Marine Park," it said.

    The mass bleaching report emerged four days after the United Nations began a monitoring mission to assess whether the World Heritage site is being protected from climate change.

    'Ghostly white coral'

    UNESCO's mission is to assess whether the Australian government is doing enough to address threats to the Great Barrier Reef -- including climate change -- before the World Heritage Committee considers listing it as "in danger" in June.

    “The beloved, vibrant colours of the Great Barrier Reef are being replaced by ghostly white coral, said Greenpeace Australia climate impact activist Martin Zavan.

    He pressed the government to show the damaged areas to the UN mission now inspecting the reef rather than the picturesque areas that have been untouched.

    "If the government is genuine about letting the UN mission form a comprehensive picture of the state of the Reef, then it must take the mission to the northern and central Reef," Zavan said.

    "Here, corals are being cooked by temperatures up to four degrees above average, which is particularly alarming during a La Nina year when ocean temperatures are cooler."

    The World Heritage Committee's decision to not list the Great Barrier Reef as being in danger last July surprised many, given UNESCO had recommended the listing weeks earlier.

    When the UN previously threatened to downgrade the reef's World Heritage listing in 2015, Australia created a "Reef 2050" plan and poured billions of dollars into protection.

    Amanda McKenzie, chief executive of Australian climate action body the Climate Council, said the world's oceans reached record high temperatures last year.

    "Unfortunately, as more severe bleaching is reported across our beloved Great Barrier Reef, we can see these devastating events are becoming more common under the continuing high rate of greenhouse gas emissions," she said.

    “To give our Reef a fighting chance, we must deal with the number one problem: climate change. No amount of funding will stop these bleaching events unless we drive down our emissions this decade.

    © 2022 AFP

    BBC

    Netflix boss Scott Stuber says Oscar best picture win would be the dream

    By Katie RazzallCulture editor

    A streaming service could win best picture at the Oscars for the first time on Sunday, which Netflix's head of global film Scott Stuber says would be "the dream".

    "We all grew up wanting that," Stuber says in his first UK broadcast interview. "We are all going into the room with that hope and dream. Can you make a film that will be considered best in class?"

    Netflix, once the new kid on the block, has 27 Oscar nominations at this year's Academy Awards, more than any other studio. The Power of the Dog, the story of two warring brothers set in 1920s Montana, is one of the frontrunners to be named best picture.

    Its director, Jane Campion, is also nominated for best director, and its stars Benedict Cumberbatch, Kodi Smit-McPhee, Jesse Plemons and Kirsten Dunst are all up for acting awards.

    Netflix has never won best picture, despite previous nominations for Roma, Mank and The Irishman. This year, it faces competition from another streaming giant, Apple, whose film Coda is also hotly tipped.

    Stuber, often described as the most influential man in Hollywood, told me: "I'm nervous. You never know what's going to happen in that room. It would be thrilling, it would be exciting, I hope we'll be the ones who win it. But if not, we're OK."

    We were talking in one of the gleaming new Netflix offices in the heart of Hollywood, just a mile from the Dolby Theatre, which will host the Academy Awards on Sunday. It's a fitting location for a streamer that is revolutionising the film industry.

    After getting started in television programming, Netflix only began making original films less than seven years ago. Stuber joined in 2017 from Universal, a studio from a more traditional mould.

    His mission was to bring great storytelling and big-name directors to Netflix, and to move the streamer further from its previous business model, when it licenced movies from others.

    He has attracted directors like Alfonso Cuaron, Martin Scorsese and Spike Lee as well as Campion, even though he faced initial reservations. "When you're new, there's always scepticism," he says.

    "I thought OK, I have a big job, I'm the head of a new studio, let me call everyone. And a lot of people would go, 'No', and I thought, 'Oh really, but we've been friends or we've made that film or that film.' And it kind of shocked me."

    Many film-makers have now changed their views, and the latest signing is Stephen Spielberg, whose company has a multi-year deal with Netflix.

    Stuber says they are talking about a "really terrific thriller" that will cost between $50m-$70m (£38m-£53m) and a "big movie" that will be announced in the next few months costing hundreds of millions of dollars. "I hope to get him behind the camera for us one day," he says.

    Spielberg once said films made by streaming services should not be allowed to enter the Oscars. What changed?

    Stuber believes the director is only trying to "make sure that whatever these new distribution models are, at the core they are trying to protect the movie business".

    He adds: "I wish that Friday night at the movies was still as important as it was when I was 19. It's changing, because there's video games and phones and TikTok, but really what we have to do is protect the movie business."

    But is Netflix doing that? Some claim Netflix and its streamer competitors are killing cinema by not giving movies enough of a platform in cinemas before launching them onto their services.

    Cumberbatch has previously criticised Netflix for the short theatrical window it gave The Power of the Dog, just a few weeks exclusively in cinemas before it launched on Netflix. He told Vanity Fair he questioned whether he was "working for the Goliath that is killing David".

    Stuber points out that the movie has been shown in more than 2,000 cinemas, and remained in many while being streamed. He says Netflix wants to offer directors like Campion the option for their films to be seen on the big screen, while also bringing them to a home audience.

    He does also appear open to longer windows for films to be exclusively screened in cinemas. "We want it to work, we want these films to matter in big profound ways. We're trying to get the best combination of audiences. Think of the audience on Netflix. The size of the audience for that film is huge compared to what it would be [if only in cinemas]."

    Netflix has more than 200 million subscribers across 190 countries. As for the idea that Netflix is killing cinema? "That would be terrible, for someone who loves it."

    Stuber still thinks films are best seen "on the big screen or a big screen at home" and believes it will stay that way. His prediction for the future of film is that there will be less time between release dates for movie franchises, due to streaming demand.

    "You'll see someone make two big Star Wars movies and they'll be six months apart instead of two years apart, and I think you'll see someone make a big film and then quickly have eight to 10 episodes of a series offshoot. So the audience that loves that story will be able to see it very quickly thereafter."

    When it comes to the TikTok generation, he says "it's imperative to make sure they still love movies".

    Netflix has announced around 90 original films for this year, with eight in production now including Heart of Stone, starring Wonder Woman Gal Gadot, which is currently shooting in the UK. Enola Holmes 2 has also recently finished filming at Shepperton Studios in Surrey, where Netflix is doubling its presence.

    The UK is "one of the great places in the world to make film" for its artistry, storytelling, craftsmanship and levels of talent, says Stuber.

    He believes we are heading into a "bold decade in film, as we figure out all these distribution models and how they work together".

    He says "it's going to be a great time for new voices around the globe" and that we'll find the next generation of Campions, Spike Lees and Scorseses.

    His ambition is to get Daniel Day Lewis to Netflix. "I think he's remarkable, but he's retired," he bemoans. Stuber is also a huge Denzel Washington fan. "My dream was to get the two of them in a movie together.

    "But that dream won't come true, so hopefully I can just get Denzel."

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    Guerre en Ukraine : quels scénarios ?

    La divination est en général un art extrêmement risqué – il repose non pas sur une capacité à prédire l’avenir du haut d’un trépied pythien, mais sur l’analyse des grandes tendances et leur projection dans l’avenir, “toutes choses étant égales par ailleurs”. Or, l’opposition des événements est tellement courante, en particulier dans les campagnes militaires, que le risque est grand de devoir expliquer le lendemain d’un événement pourquoi la prédiction ne s’est pas matérialisée. Ajoutons-y l’incertitude des batailles et le fameux “brouillard de guerre” qui embrouille notre jugement, et il semble difficile de pronostiquer avec certitude l’issue de la guerre en Ukraine. On peut néanmoins aujourd’hui dégager quelques tendances qui peuvent nous permettre sinon de deviner, tout du moins d’anticiper l’avenir – en comprenant ce qui s’est passé durant ces quatre premières semaines de guerre.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec. La stratégie de rechange, celle de la mise en place progressive d’un rouleau compresseur inarrêtable ne semble pas elle non plus porter ses fruits, ou tout du moins pas aussi rapidement que prévu : confrontés à une résistance ukrainienne qu’ils ont très largement sous-estimée et à des problèmes logistiques récurrents, les troupes russes ne tiennent aujourd’hui quasi que des routes et même le peu de villes qu’ils occupent semblent échapper à leur contrôle en raison de l’hostilité claire des populations. Pire encore, le contrôle des airs n’est toujours pas assuré côté russe et les drones ukrainiens (les fameux Bayraktar TB2 achetés et désormais coproduits avec la Turquie) se sont fait une place dans la sainte trinité des armements ukrainiens les plus efficaces contre les Russes, avec les Javelin et les Stinger de fabrication américaine. Enfin, les pertes importantes en équipements et en troupes (y compris parmi les haut gradés) couplées aux sanctions occidentales posent la question de la soutenabilité de la guerre à long terme, que ce soit d’un point de vue purement matériel ou de celui du front intérieur, alors que des denrées comme le sucre commencent à manquer dans les supermarchés russes.

    Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme

    On sait également que l’armée ukrainienne résiste beaucoup mieux que prévu. Une fois le choc de la première attaque passé, les troupes ukrainiennes ont su s’organiser et mobiliser équipements et hommes rapidement pour infliger de fortes pertes à l’ennemi. Les Russes pensaient avoir affaire à une armée encore soviétisée et corrompue, ils doivent faire face à des soldats bien équipés et capables d’initiative – la réforme de l’armée depuis 2014 a semble-t-il été efficace. Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme, même si leurs contre-attaques semblent pour l’instant devoir être limitées dans l’espace et dans le temps. Autre développement, le front paraît s’être stabilisé un peu partout, ce qui tend à laisser penser que nous pourrions arriver à une impasse stratégique, un blocage du front – ce que les informations de soldats russes creusant des tranchées sur le front du Donbass semblent confirmer. Cette impasse pourrait favoriser la paix – après tout, si personne ne peut atteindre ses objectifs ultimes (le renversement du gouvernement ukrainien et l’occupation effective d’une grande partie du territoire côté russe, la libération de l’ensemble du pays côté ukrainien), on peut imaginer que le temps est mûr pour la négociation. Ce scénario optimiste a malheureusement peu de chances d’aboutir, dans la mesure où aucune porte de sortie honorable ne se profile pour les deux parties à la fois : les troupes russes ne peuvent pas se retirer sans avoir obtenu quelque chose et les Ukrainiens ne peuvent pas concéder alors que l’ennemi essuie de lourdes pertes et ne contrôle effectivement que peu de territoire en dehors des routes et de quelques villes.

    Il est malheureusement plus vraisemblable que l’avenir de la guerre en Ukraine soit celui d’une guerre d’attrition, avec de longs sièges, l’emploi de nouvelles armes et des tentatives d’ouverture de nouveaux fronts pour briser l’impasse. On le sait, une guerre commence s’il y a désaccord parmi les parties sur leur rapport de force et elle ne peut s’arrêter que si les deux parties se mettent d’accord sur celui-ci. Il n’est pas certain que nous y soyons encore arrivés, il y a donc fort à parier que la stabilisation des positions ces derniers jours ne soit qu’une pause avant de nouvelles initiatives de part et d’autre.

    * Thibault Muzergues est essayiste. Il avait anticipé le retour de la guerre en Europe dans son livre Europe champ de bataille (Le Bord de l’Eau, 2021).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Martyr or killer? Corsican nationalist's death inflames island

    Issued on: 25/03/2022 - 07:24

    Ajaccio (France) (AFP) – A jailed Corsican nationalist whose death in prison has turned him into a martyr for some is to be buried on Friday amid unease in Paris about fierce public support for the convicted killer.

    Yvan Colonna, a former goat herder on the French Mediterranean island, was announced dead on Monday after being strangled and attacked in prison on March 2.

    The 61-year-old was serving a life sentence after his conviction of assassinating a senior French official in 1998, but he is seen as a hero by some for his role in the violent struggle for Corsican independence.

    "We want to show to the French state that there is a Corsican people," local musician and pro-independence activist Jean Mattei, 72, told AFP on Wednesday night during a vigil for Colonna attended by thousands.

    "When you touch one of us, we're all there, whatever our divisions," he said.

    Colonna will be buried Friday in his family fiefdom of Cargese on the rugged western coast of what is known as the Island of Beauty due to its mountains and pristine coastline.

    News of the attack against him by an Islamic extremist sparked several nights of rioting in early March and led the government to make a surprise offer of talks about increased autonomy for the island.

    Tributes

    An estimated 4,000 people lined the streets on Wednesday evening after his body arrived by plane at the island's capital of Ajaccio, many burning flares and flying the black-and-white Corsica flag.

    Marches, candle-lit vigils and a decision to lower flags on the regional council building and at Ajaccio airport this week underlined public affection for Colonna while causing deep unease on the French mainland.

    French President Emmanuel Macron said the decision to lower flags was "an error and inappropriate" in an interview on Wednesday night.

    Colonna was tried and convicted three times for murdering top French official Claude Erignac by shooting him at point-blank range in the head in 1998 as he headed to a theatre performance with his wife.

    Although he maintained his innocence, Colonna went on the run before being arrested four years later when police tracked him down to a remote mountainous area in the south of the island.

    "The death in the way it happened, in prison, for Yvan Colonna was an offence," Socialist Party leader Olivier Faure told RTL radio on Thursday.

    "But to make him into a hero, to give the impression that he is a model for the young generations, is a scandal," he said.

    The killing of Colonna and the subsequent riots have given a boost to the Corsican cause, however, with Macron's government agreeing to talks about greater political freedoms for the island.

    The leader of Corsica's pro-autonomy regional council, Gilles Simeoni, welcomed the proposals as "important words that open up prospects, but they ought now to be extended and firmed up."

    burs-adp/js/yad

    © 2022 AFP

    France24 - Monde

    Commonwealth : la Jamaïque plaide pour un régime républicain lors d'une visite du prince William

    Publié le : 24/03/2022 - 12:33

    FRANCE 24 Suivre

    À l'occasion d'une visite du prince William marquée par des manifestations dénonçant le rôle historique du Royaume-Uni, le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a défendu l'idée d'une transition de son pays vers un régime républicain. L'île est une monarchie constitutionnelle et son chef d'État est la reine Elizabeth.

    Pour le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, le basculement vers un régime républicain est "inévitable". À l'occasion d'une visite du prince William, marquée par des manifestations dénonçant le rôle du Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, dans le commerce des esclaves, le chef du gouvernement a déclaré qu'une transition du pays vers un modèle républicain n'était qu'une question de temps. La Jamaïque "passe à autre chose", a-t-il assené mercredi 23 mars, répondant au prince, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, qui transmettait "la profonde affection" de sa grand-mère pour la Jamaïque.

    "Il est inévitable que nous nous dirigions vers une république pour répondre à la volonté du peuple de la Jamaïque et à notre ambition de devenir un pays indépendant, développé et prospère", a-t-il ensuite tweeté.

    (1/4) I was delighted to welcome the Duke and Duchess of Cambridge, Prince William and Kate Middleton to Jamaica and to the Office of the Prime Minister for a courtesy call this morning. pic.twitter.com/vAq7bznWet

    March 23, 2022

    Des questions "non résolues"

    Indépendante et membre du Commonwealth depuis 1962, l'île est une monarchie constitutionnelle et son chef d'État est la reine Elizabeth, qui vient de fêter ses 70 ans de règne.

    Andrew Holness avait auparavant dit devant la presse que la visite de William et son épouse Kate offrait une occasion de se pencher sur des questions "non résolues".

    La Jamaïque suivrait ainsi l'exemple de la Barbade devenue une république en novembre 2021, lors d'une cérémonie à laquelle assistait le père de William, le prince Charles.

    Colonisée par les Espagnols après l'arrivée de Christophe Colomb, la Jamaïque est passée en 1655 sous le joug de la couronne britannique qui a utilisé l'esclavage pour développer l'économie de l'île.

    "L'esclavage était abject et n'aurait jamais dû avoir lieu", a dit le prince William, reconnaissant la "douleur" de l'île, lors d'un dîner organisé par le gouverneur général de la Jamaïque, Patrick Linton Allen, représentant de la reine. Exprimant sa "profonde tristesse", il s'est dit d'accord avec son père, qui avait reconnu en 2021 que "l'effroyable atrocité de l'esclavage tache à jamais notre histoire".

    William n'a toutefois pas présenté les excuses réclamées mardi à son arrivée par des manifestants opposés à sa visite qui souhaitaient également des compensations, pour le rôle de la monarchie britannique dans le commerce d'esclaves ayant amené des centaines de milliers d'Africains travailler sur l'île dans des conditions inhumaines.

    "Éternelle reconnaissance"

    Le prince a par ailleurs exprimé son "éternelle reconnaissance" envers la génération Windrush, ces dizaines de milliers d'immigrés caribéens, principalement de Jamaïque, venus aider à la reconstruction du Royaume-Uni après la Deuxième Guerre mondiale.

    Le traitement réservé par le Royaume-Uni à ces immigrés arrivés légalement, mais ensuite privés de droits, voire renvoyés faute de documents nécessaires, a fait scandale.

    La tournée de William et Kate aux Caraïbes avait déjà connu un raté avec l'annulation la semaine dernière de la première étape dans un village du Belize, à cause d'un conflit entre la population locale et une organisation caritative dont William est le parrain.

    Le duc et la duchesse de Cambridge doivent se rendre ensuite aux Bahamas.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    Xavier Driencourt : “En Algérie, le ‘système’ a une réelle capacité de survie”

    Valeurs actuelles. Après votre premier séjour d’ambassadeur à Alger, de 2008 à 2012, vous avez été affecté une seconde fois au même poste. Pourquoi ce choix inhabituel ?

    Xavier Driencourt. Lorsque je suis revenu en Algérie, en 2017, la situation exigeait un diplomate ayant une expérience de ce pays. Affaibli par son AVC de 2013, le président Bouteflika était en fin de règne, avec toute l’incertitude que cela génère. On a pensé que, connaissant l’Algérie, je serais immédiatement opérationnel. Puis il y eut le Hirak, mouvement révolutionnaire inédit qui dura jusqu’à la fin de 2019, la démission de Bouteflika et l’élection du président Tebboune. Je suis parti en 2020 pendant la crise du Covid.

    Quelles ont été les relations franco-algériennes pendant cette période de bouleversements ?

    Les autorités algériennes d’un côté et le mouvement de l’autre manipulaient le thème de l’ingérence française dans la politique intérieure algérienne. Dans l’opinion publique existe cette idée tenace que l’Algérie serait dirigée en sous-main depuis Paris par l’Élysée, l’ambassade à Alger et la DGSE. Une campagne anti-France fut organisée pendant toute l’année 2019 sans doute par diverses officines proches du pouvoir. Il était très commode pour eux d’avoir un bouc émissaire.

    Vous écrivez que la France a du mal à tenir des positions claires s’agissant de l’Algérie… Comment l’expliquer ?

    En gros, j’ai l’impression que nos hommes politiques sont mal à l’aise, craintifs, presque inhibés face à l’Algérie, car il s’agit à la fois d’une affaire diplomatique et d’une question de politique intérieure française. Ce que j’appelle « l’imprégnation de notre vie politique par l’Algérie » s’explique par la consanguinité entre nos deux pays, fruit de notre histoire commune. On dit que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie : les harkis, les pieds-noirs, ceux qui ont combattu pendant la guerre, les immigrés de première génération, les jeunes Français d’origine algérienne… Tous ces gens-là forment un bloc très hétérogène. Les responsables français sont sur le fil du rasoir quand ils parlent de l’Algérie, car leur discours est écouté à la fois par les autorités algériennes et par une partie de leur population.

    Les Algériens, qui nous connaissent bien mieux que nous ne les connaissons, ne se privent pas de jouer de cette ambiguïté. Pour eux, c’est la France qui dépend de l’Algérie et non l’inverse. Ils savent que nous avons intérêt à garantir leur stabilité, car si les choses tournent mal chez eux, elles pourraient tourner mal chez nous aussi…

    Le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”

    La France « imprègne » -t-elle de la même manière la vie politique algérienne ?

    D’une certaine façon, oui car le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”. Le président Macron y a d’ailleurs fait référence.

    Il existe là-bas ce que j’appelle une contradiction permanente : on critique la France publiquement tout en demandant dans la discrétion sa générosité – une place au lycée français, une inscription à l’université, un visa médical pour venir se faire soigner chez nous, etc. Cette attitude me fournissait l’occasion d’appliquer ce que je résumais auprès de mes collaborateurs par la formule « pétrole contre nourriture ». On me demandait un passe-droit ? Je saisissais cette opportunité de pouvoir exiger quelque chose en retour. Donnant-donnant.

    Vous consacrez un chapitre à la notion de “système”, terme répandu en Algérie pour désigner ceux qui dirigent vraiment le pays. Qu’est-ce qui caractérise ce “système” ?

    Ce terme utilisé par les Algériens ne correspond pas à une structure, mais plutôt à fonctionnement fondé sur une certaine opacité du mode de gouvernement. Personne ne sait réellement qui dirige, les décisions se prennent, en quelque sorte, “derrière le rideau”. On est facilement abusé par la façade de leurs institutions, dupliquées sur les nôtres, mais il existe une différence entre l’apparence et la réalité. Du temps de Bouteflika, le système était plutôt un jeu à trois entre l’armée, les services de renseignements (DRS) et le président. Le fondement de la légitimité se situe finalement dans un nationalisme antifrançais revendiqué.

    Je raconte dans le livre la scène de l’enterrement de Redha Malek en juillet 2017, enterrement pendant lequel on a volontairement humilié le Premier ministre d’alors, M. Tebboune qui pourtant venait d’être nommé. Saïd Bouteflika, le frère du président, et Ali Haddad, le patron des patrons, sont arrivés au cimetière et ont volontairement ignoré le Premier ministre, discutant entre eux sans se soucier de lui ni le saluer. Pour tous les témoins, c’est une image incroyable et le message est extrêmement clair. Deux semaines plus tard, le voyage qu’il fit en France fut un prétexte pour le renvoyer.

    Comment un ambassadeur peut-il opérer dans un tel contexte ?

    C’est très particulier… Vous devez construire votre réseau personnel. Vous ne savez pas vraiment qui sont les véritables interlocuteurs, qui travaille à la présidence de la République, qui dirige vraiment les journaux, vous n’avez pas les numéros de portable des gens. Vous êtes dans le noir, vous tâtonnez. C’est un gigantesque puzzle dont il faut rassembler les pièces. Pour monter un projet ou une coopération, il faut non seulement frapper à la bonne porte, mais être patient, faire preuve de ténacité et parfois marchander, négocier… Et parfois, sans savoir pourquoi, les choses se bloquent, ou se débloquent !

    Aujourd’hui, Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont en prison. Le système a-t-il survécu au Hirak ?

    Je crois que la force de ce régime est la très grande stabilité dudit système. Beaucoup d’observateurs, y compris algériens, partagent cette vision des choses. Le Hirak, de ce point de vue, n’a pas vraiment changé les choses, le système a une réelle capacité de survie. Le général Gaïd Salah a été l’homme fort du système, ces dernières années et tout particulièrement au cours de l’année 2019. Après sa mort fin 2019, ses proches, des membres de sa famille ont été poursuivis en justice pour diverses affaires. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il avait fait “cavalier seul” et que le système, qui encore une fois fonctionne de manière collégiale, n’a pas accepté cette mise en avant. D’autres, comme le général Mediène, l’ancien patron des services de renseignements, le DRS, qu’il avait fait arrêter et juger, reviennent discrètement sur le devant de la scène.

    La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Sur la question sensible de la mémoire, le quinquennat d’Emmanuel Macron a-t-il permis de faire évoluer les choses ?

    La loi française de 2005 sur les “bienfaits de la colonisation” a été l’élément déclencheur qui a créé en Algérie une revendication en faveur de la repentance. En France, nous avons répondu par des déclarations sur la reconnaissance de l’histoire, sans jamais aller jusqu’à la repentance. Mais du côté algérien, ce discours sur le thème de la repentance est politiquement porteur.

    Emmanuel Macron a tenté de tendre la main à l’Algérie avec une politique habile des petits pas sur la question mémorielle. Après sa déclaration de 2017, il a reconnu l’assassinat de Maurice Audin, réhabilité Ali Boumendjel, commandé le rapport Stora, restitué des restes mortuaires et décidé l’ouverture anticipée de la consultation des archives judiciaires relatives à la guerre d’Algérie. Mais le problème est qu’il n’y a eu aucun retour du côté algérien, ni félicitations ni remerciements. La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Existe-t-il un danger islamiste en Algérie ?

    Plus au sens où on l’entendait pendant la “décennie noire” des années 1990. À cette époque, des groupes islamistes, notamment le Front islamique du salut (FIS), étaient en mesure de s’emparer du pouvoir par les urnes ou la violence pour instaurer une théocratie. Depuis la fin de la guerre civile et la “réconciliation nationale” opérée par Bouteflika, les islamistes ont renoncé à intervenir activement dans le jeu politique et compris qu’ils n’auraient jamais le dessus sur l’armée. Mais ils n’ont pas pour autant abandonné l’idée de prendre le pouvoir : leur stratégie, beaucoup plus subtile et donc plus dangereuse, ne passe plus par les armes, mais par le contrôle des esprits, de la société, l’école, l’université et les mosquées. Dans cette société de surveillance, beaucoup moins occidentalisée que dans les années ayant suivi l’indépendance, le “bon” Algérien, pour simplifier, devrait parler arabe (ou anglais), défendre sa religion et manifester une forme de sentiment antifrançais.

    En France, on parle aussi beaucoup de la question des procédures d’expulsion d’islamistes sortis de prison, dont le retour en Algérie pose souvent problème…

    Cette question revenait régulièrement, il est vrai, dans mes échanges avec les autorités locales. La France, en la matière, est prise au piège, car elle a besoin de la coopération algérienne aux deux bouts de la chaîne. D’un côté, aucune expulsion n’est possible si le consulat algérien ne reconnaît pas la nationalité de l’islamiste en délivrant le fameux laissez-passer consulaire. De l’autre, le gouvernement doit garantir qu’il ne fera pas subir au terroriste de traitement inhumain ou dégradant, sans quoi la Cour européenne des droits de l’homme s’opposera à l’expulsion. Nous sommes contraints par notre État de droit et ils le savent…

    La France dispose tout de même de leviers pour leur forcer la main, notamment celui de la délivrance des visas. En Algérie, écrivez-vous, les autorisations de séjour ne sont pas comme ailleurs une affaire consulaire, mais un dossier politique. Pourquoi cela ?

    Les raisons sont d’abord historiques : l’Algérie ayant été longtemps un département français, la circulation de part et d’autre de la Méditerranée fut libre jusqu’à l’instauration de l’obligation du visa, en 1986, à la suite des attentats de Paris. On considérait alors cette mesure comme une anomalie temporaire et ce sentiment ne s’est jamais estompé. Pour les Algériens, le visa est donc en quelque sorte “anachronique” et devrait en tout état de cause leur être accordé de droit. Beaucoup critiquent la France publiquement mais considèrent tout de même la détention d’un visa comme un graal. On a toujours besoin d’un visa pour des raisons très prosaïques – études des enfants, soins médicaux, séjours touristiques…

    Ensuite, le visa revêt une importance particulière en Algérie en raison des accords du 27 décembre 1968, pris dans la foulée des accords d’Évian, qui accordent aux Algériens des avantages dans le domaine migratoire dont aucun autre pays ne peut se prévaloir. Dans ce cadre dérogatoire au droit commun, le visa, même touristique, même de très courte durée, est le sésame absolu pour venir s’installer en France.

    Comment la France gère-t-elle ce dossier sensible ?

    Entre la fin de mon premier séjour, en 2012, et mon retour, en 2017, la France a plus que doublé le nombre de visas délivrés chaque année, passant de 200 000 à 413 000. J’ai demandé des instructions au gouvernement pour savoir s’il fallait maintenir cette tendance, la stabiliser, ou l’inverser : c’est la dernière option qui fut choisie. Dès l’année suivante, la mise en œuvre du nouveau “plan d’action visas” fit passer le nombre de visas délivrés à environ 250 000. Cette nouvelle politique suscita un mécontentement très vivace à Alger, mais dans ce domaine, les autorités algériennes sont réellement démunies : c’est la France qui décide souverainement.

    Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas

    Dans notre relation avec l’Algérie, qui est, selon vos mots, « une épreuve permanente » , les visas ne devraient-ils pas nous donner un avantage considérable ?

    Ce pourrait être le cas si nous étions, comme eux, dans le cadre d’une diplomatie bien comprise. Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas. Ils comprennent et ils respectent le rapport de force. J’ai eu souvent l’occasion de mettre en garde nos autorités contre ce que j’appelle une certaine forme d’angélisme. À Alger, on parle volontiers de “partenariat d’exception” mais une bonne diplomatie passe par la réciprocité ; nous n’avons pas gagné grand-chose : nos parts de marché diminuent, la coopération dans le domaine consulaire avec les reconduites à la frontière ne progresse pas, on l’a vu avec la crise de l’automne dernier, les gestes mémoriels ne débouchent pas sur des gestes du côté algérien. Bref, la réciprocité est nécessaire, c’est vrai dans la relation politique, dans la relation administrative ou consulaire, comme dans le mémoriel. Nous avons aussi des intérêts à défendre. La conclusion de mon livre n’est finalement guère optimiste.

    L’Énigme algérienne, chroniques d’une ambassade à Alger, de Xavier Driencourt, Éditions de l’Observatoire, 256 pages, 21 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

    Publié le : 24/03/2022 - 15:53

    Samia METHENI Suivre

    Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    More technology of business:

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

    Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

    Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

    Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

    Dificultad

    Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

    Ingredientes

    Para 2 platos generosos

    • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
    • 6 dientes de ajo
    • 3 cebolletas china (la parte verde)
    • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
    • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
    • 50 g de cacahuetes fritos
    • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
    • El zumo de una lima
    • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
    • 60 g de parmesano rallado
    • Media cucharadita de pimienta blanca molida
    • Media cucharadita de sal en escamas
    • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

    Preparación

    1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

    2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

    3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

    4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    BBC

    Poland hotel becomes triage centre for cancer patients

    This video can not be played

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    Around 600 children with cancer have now been evacuated from Ukraine in order to continue vital treatment abroad.

    The BBC recently spent time at a hotel in Poland that is being used as a safe place for fleeing families to rest before being relocated for cancer treatment.

    Viewers in the UK can watch the full report on BBC iPlayer.

    Correspondent: Sophie Hutchinson

    Producer: Katherine Roberts

    Cameras: James Anderson

    Editing: Joshua Falcon

    France24 - World

    Australia breeze past gritty Bangladesh in World Cup

    Issued on: 25/03/2022 - 07:20

    Wellington (AFP) – Favourites Australia beat Bangladesh by five wickets in howling winds in Wellington to maintain their perfect record at the Women's Cricket World Cup on Friday.

    The result ends Bangladesh's slim hopes of securing a semi-final berth, although the Tigers pushed the six-time champions hard in a match where innings were reduced to 43 overs because of the weather.

    Bangladesh made 135-6 after being put in to bat, with Lata Mondal top-scoring on 33 in a match that was essentially a dead rubber for Australia, who are guaranteed a playoff spot.

    The wind was so strong at Wellington's Basin Reserve that the bails would not stay on the stumps and the umpires made the rare decision to play on without them.

    Players from both teams waited to bat huddled on the sidelines wrapped in blankets, rubbing their hands together to ward off the cold.

    "It's certainly the hardest conditions I've played in," Australia captain Meg Lanning said.

    "I was freezing cold... today was about finding a way to get through it and win. We certainly had to fight, Bangladesh put us under pressure and played extremely well."

    Bangladesh's batters made a slow start in the atrocious conditions, reaching 58-2 after 18 overs.

    Sharmin Akhtar's departure on 24 made runs even harder to come by, with Bangladesh scoring only eight from the next eight overs as Australia's spinners piled on the pressure.

    Mondal showed aggression late in the innings but fell in the final over as Bangladesh finished on 135-6.

    Beth Mooney anchored Australia's innings with an unbeaten 66, backed up by Annabel Sutherland's 26 not out, while Salma Khatun took 3-23 for Bangladesh.

    Australia remain the only undefeated team at this year's tournament and are overwhelming favourites for a seventh title.

    Bangladesh's chances of advancing were always remote and required a string of unlikely results, but they will take heart from a win over Pakistan and close losses to the West Indies and South Africa in their debut World Cup campaign.

    They could still throw a spanner in the works by defeating England on Sunday to eliminate the defending champions.

    © 2022 AFP

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

    France24 - World

    Live: Biden to visit Polish town near Ukraine to signal West’s resolve against Moscow

    Issued on: 25/03/2022 - 07:19

    FRANCE 24 Follow

    US President Joe Biden will travel to a town near the Polish-Ukrainian border Friday to signal Western resolve against a Russian invasion that has increasingly turned to a grinding war of attrition. Follow FRANCE 24’s live blog for the latest updates on the situation in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

    7:12 am: Zelensky urges halt to Russia's bombardment

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday that Ukrainians "need to achieve peace" and halt Russian bombardment that has forced millions to flee to countries like Poland, where US President Joe Biden is due to receive a briefing later today on the humanitarian crisis.

    On the heels of Western leaders' summits in Brussels that aimed to show a united front against Russia's month-long invasion of its neighbour, Biden will travel to the eastern Polish town of Rzeszow, less than 80 kilometres from the Ukrainian border, and meet experts involved in the refugee response. He will also meet members of the US 82nd Airborne Division.

    Western leaders denounced Moscow's invasion as barbaric and promised new military and humanitarian aid after Thursday's talks in Brussels.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    France24 - Monde

    Ukraine : les frappes sur les supermarchés alimentent la peur d’une pénurie de nourriture

    Publié le : 21/03/2022 - 17:23Modifié le : 23/03/2022 - 17:14

    Pariesa Young Suivre

    L’attaque qui a détruit un centre commercial de Kiev le 20 mars, faisant au moins huit morts, n’est pas la première à viser un lieu de ravitaillement agro-alimentaire. Des images montrent que depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, des supermarchés sont détruits, faisant craindre une stratégie délibérée de la Russie qui pourrait causer des pénuries. 

    Le centre commercial Retroville se trouvait à une dizaine de kilomètres au nord-ouest du centre de Kiev. La plupart du bâtiment a été détruit le 20 mars, comme le montrent des vidéos publiées le lendemain. Selon le New York Times, aucun équipement militaire ou véhicule n’ont été trouvés dans les décombres. Selon la Russie, le centre servait de dépôt d’armements.

    Aftermath of the attack in Kyiv. pic.twitter.com/cJTjZp0BqC

    March 21, 2022

    Les photos du centre commercial que l’on peut retrouver sur Google Maps et qui datent d’avant la frappe montrent qu’il contenait entre autres des magasins agro-alimentaires, comme un supermarché de la chaîne Novus et des restaurants. Au début de l’invasion russe le 24 février, le centre avait annoncé qu’il fermait temporairement mais maintenait ses enseignes agro-alimentaires ouvertes, avec une capacité de fonctionnement limitée. 

    Des clients tués 

    À Myla, à une vingtaine de kilomètres de Kiev, une enseigne Megamarket a été touchée par un bombardement, la première semaine de mars, comme le montrent des images satellite.

    Russia's deliberate destruction of Ukraine's food stores and grocery shops is painfully evident from @planet satellite imagery, with large grocery stores destroyed and deliberately targeted.This is the newly constructed Megamarket in Myla, destroyed in the first week of March. https://t.co/2r4muTDKCu pic.twitter.com/YC70QktvU4

    March 21, 2022

    À Kharkiv, la seconde ville d’Ukraine, les civils ont été particulièrement touchés par les frappes russes. Un supermarché a été visé le 6 mars. Des vidéos publiées sur Telegram montrent de nombreuses personnes tuées et blessées à l'extérieur de l’enseigne. 

    De nombreux supermarchés et lieux de ravitaillement ont été détruits à Kharkiv. 

    D’autres vidéos partagées en ligne montrent des supermarchés endommagés à Kharkiv ou aux alentours, à Chuhuiv

    Ces attaques se produisent alors que d'importantes pénuries ont déjà été signalées en Ukraine, en particulier à Kiev et Kharkiv. Moins d’une semaine après le début de l'invasion russe, le ministère de ukrainien de l’Intérieur estimait déjà que 40 000 personnes dans l’est du pays manquaient déjà d’une offre adéquate de nourriture. 

    L’Ukraine a été contrainte de fermer ses ports et d’arrêter ses importations notamment de nourriture. Des employés de supermarchés se sont mobilisés pour continuer d’assurer la vente de produits alimentaires malgré la situation. 

    Le Programme alimentaire mondial a commencé pour sa part a distribuer de l’aide le 4 mars, en Ukraine ainsi qu’auprès des réfugiés. D’autres organisations internationales sont mobilisées dans ce but. 

    Télécharger l'application

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    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    India Dispatch

    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    SRI

    LANKA

    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    L'Humanité

    L’Algérien Fethi Ghares, leader du MDS, a été libéré

    Actu

    Nadjib Touaibia

    Libre ! Le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS, gauche), l’Algérien Fethi Ghares, a vu, hier, la fin de ses neuf mois de détention. Jugé en appel, il venait d’écoper d’une année de prison, dont six mois avec sursis, une peine déjà purgée. Un premier verdict, prononcé le 9 janvier, le condamnait à deux années d’incarcération. Le dirigeant politique avait été accusé « d’atteinte à l’unité nationale », « d’atteinte à l’ordre public », et « d’atteinte à la personne du président de la République ». Des inculpations auxquelles s’exposent les militants d’opposition en s’exprimant sur le régime. La répression s’est intensifiée à l’ombre de la pandémie, après l’extinction du hirak. Un Front contre la répression et pour les libertés (FRL) a été créé le 5 mars, à l’initiative de formations de gauche et d’acteurs de la société civile. « Il faut continuer à se battre pour faire libérer tous les autres détenus », lance Yacine Teguia, membre du bureau national du MDS. Un combat inachevé dans l’Algérie post-hirak.

    France24 - World

    Mitoma upstages Minamino to stake World Cup, Premier League claims

    Issued on: 25/03/2022 - 07:02

    Tokyo (AFP) – Two-goal hero Kaoru Mitoma could be Japan's secret weapon at the World Cup and will also hope to eventually make his mark in the Premier League with a Brighton side crying out for firepower.

    The tricky 24-year-old winger sent Japan to the Qatar showpiece with a late brace in a 2-0 win over Australia in Sydney on Thursday just minutes after coming on as a substitute.

    Mitoma's heroics came in only his second appearance for his country and underlined why Brighton manager Graham Potter took a punt on him last summer from J-League champions Kawasaki Frontale, where he scored 30 times in 64 matches.

    Brighton, the third-lowest scorers in the Premier League, handed Mitoma a four-year contract and then sent him off to Belgian side Union Saint-Gilloise to gain experience.

    "He's one we have tracked for a while so we are looking forward to seeing how he progresses in the next year and we will be watching him closely during his time in Belgium," said Brighton's then-technical director Dan Ashworth.

    Mitoma has thrived in Belgium's top flight, bagging five goals in 18 appearances and scoring a hat-trick for the surprise league leaders after coming off the bench with his team 2-0 down against RFC Seraing earlier this season.

    Mitoma opted to go to university rather than turning professional straight out of school but he is progressing nicely now that he is playing regularly in Europe, although the Premier League would be a big step up from Belgium's first division.

    "I've been playing against lots of different players from around the world and I've got used to it," said Mitoma, who was part of the Japan team that finished fourth at last year's Tokyo Olympics.

    "It's widened my range and increased the things that I can do. I'm a lot more confident than I was when I was in Japan."

    Outshining Minamino

    Mitoma upstaged Takumi Minamino in a wet Sydney.

    With the Liverpool forward misfiring in front of goal, Mitoma came off the bench in the 84th minute as Minamino departed and gave Japan the lead with a clinical finish just five minutes later.

    Mitoma's sublime second goal arrived four minutes into injury time, after he ghosted past several Australia defenders before unleashing a shot that goalkeeper Mat Ryan let slip past him.

    Japan manager Hajime Moriyasu has largely stuck to a tried-and-trusted group of players in qualifying but Mitoma will be hoping to play a leading role in Qatar after his stunning cameo.

    "Whatever the situation, even if you only have one minute, you have to get results in this business," said Mitoma, who is right-footed and plays on either flank.

    "It has nothing to do with how long you get on the pitch, you have to get results."

    Mitoma is one of several players hoping to force their way into Moriyasu's starting XI before the World Cup kicks off in November.

    Real Mallorca starlet Takefusa Kubo, on loan from Real Madrid, and Celtic trio Kyogo Furuhashi, Reo Hatate and Daizen Maeda have all seen limited playing time during the qualifiers.

    Moriyasu said after Thursday's game that he wants Japan to reach the World Cup quarter-finals for the first time in their history in Qatar.

    "I'll be taking another look at lots of different players and keeping a close eye on how they develop and perform leading up to the World Cup," said the manager.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Alternatives et service public ferroviaire

    Tribune

    Membres de la Convergence nationale rail

    Pour fêter dix ans de défense et de promotion du service public ferroviaire, la Convergence nationale rail (CNR) organise un colloque, le 26 mars, à Paris. Dans un contexte de guerre sur le sol européen et de campagne électorale en France, deux événements lourds d’enjeux, les participants-es au colloque prendront le temps d’évoquer la situation du service public ferroviaire et, au-delà, et de dégager des propositions et stratégies alternatives aux politiques libérales qui n’ont de cesse de démanteler le bien commun pour faire le lit des intérêts privés.

    De ce point de vue, au moment où plusieurs pays en Europe remettent en cause le dogme de l’ouverture à la concurrence des activités ferroviaires en reprenant leur gestion sous maîtrise publique, en France on pousse les feux de la libéralisation en faisant « ruisseler » en abondance l’argent public pour tenter de démontrer que la concurrence, ça marche ! C’est ce qui s’est passé en région Paca, où la droite a attribué à Transdev l’exploitation pour dix, voire douze ans, de la ligne ferroviaire Marseille-Nice, qui représente 10 % des trafics et 34 % des recettes. En Bourgogne-Franche-Comté, les élus PS et EELV ont décidé de mettre toutes les circulations ferroviaires en appels d’offres.

    En Île-de-France, pour favoriser l’arrivée de la concurrence privée à coups d’appels d’offres, Valérie Pécresse, présidente de la région, engage la mise en concurrence du réseau bus de la RATP pour commencer et ensuite celle des autres activités, SNCF compris (RER, métro, tramways, transiliens, trams-trains…). C’est là une démarche éminemment idéologique et dogmatique que la CNR, avec d’autres forces, combat !

    De son côté, la SNCF n’est pas en reste, puisque, dans le cadre d’une politique nationale de dépeçage du service public ferroviaire en Île-de-France, en appui de « plans de restructuration », elle entend fermer ou réduire les horaires d’ouverture des guichets dans 130 gares, menaçant de suppression 500 emplois de cheminots. Et pour justifier l’injustifiable, la directrice de SNCF-Transilien ose expliquer que c’est pour prendre en compte « les nouveaux comportements » des usagers, qui, dit-elle, toute honte bue, seraient à 98 % connectés à Internet ! A contrario de ce qu’avance la Défenseure des droits dans son récent rapport, qui affiche que 13 millions de personnes sont en difficulté avec le numérique, une personne sur cinq n’a pas d’ordinateur, ni tablette chez elle et un jeune sur quatre âgé de 18 à 24 ans dit avoir du mal à faire des démarches en ligne.

    Face à cette politique de déshumanisation, de discrimination, de rupture d’égalité d’accès et de traitement des usagers, la Convergence nationale rail a déposé deux recours contre la SNCF au tribunal administratif de Montreuil.

    Le colloque sera l’occasion de mettre en exergue l’urgence qu’il y a à développer le transport de marchandises par train, plaçant celui-ci au cœur de la transition écologique. A fortiori quand l’Ademe confirme que, avec seulement 10 % de report de la route vers le train, c’est 500 fois moins de CO2 sur le territoire !

    Autour de trois tables rondes, associations, syndicalistes, élus-es, ONG, experts, directions confronteront leurs analyses en ayant comme objectif de renforcer les convergences d’intérêts et d’actions aux fins de redonner de belles couleurs au service public ferroviaire, au service public !

    transport ferroviaire
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden, in Brussels for a day of three summits, announced that the United States will accept 100,000 Ukrainian refugees and donate $1 billion to help Europe take in people fleeing the war. He also raised the possibility of Russia’s removal from the Group of 20.

    NATO deployment. NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    Russia’s shrinking force. Western intelligence reports and analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield. The Pentagon previously said that Russia’s “combat power” in Ukraine is now below 90 percent of its original force.

    On the ground. The Ukrainian forces, which are several days into a counteroffensive, claimed to have destroyed a Russian landing ship at a southern Ukrainian port city in Russian-occupied territory.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    France24 - World

    No, the infamous Canadian sniper Wali has not been killed in Ukraine

    Issued on: 23/03/2022 - 15:52Modified: 24/03/2022 - 13:37

    A number of viral posts on social media have claimed that a Canadian sniper, dubbed "the world's deadliest sniper", was killed within hours of arriving in Mariupol, Ukraine, where he had gone to fight. However the man, nicknamed Wali, is still alive and well. He told the FRANCE 24 Observers team that he thinks the disinformation around his death serves to dissuade foreign fighters from going to Ukraine. 

    A former soldier of the 22nd regiment of the Canadian Armed Forces turned computer scientist, Olivier Lavigne-Ortiz, nicknamed Wali, went to Ukraine to fight against the Russian invasion by joining the International Legion of Territorial Defense of Ukraine in early March.

    He's well-known for his previous involvement in conflict zones, such as Afghanistan or Iraqi Kurdistan where he fought against the Islamic State group. He's also an adept sniper. 

    But according to several posts online published between March 12 and 16, the young man died in Mariupol, Ukraine. Some of these posts claimed he was killed just "20 minutes after arriving at the front lines", and others claimed to have video of the shooter who killed him. One rumour said it was a female Russian sniper who shot him.

    These claims were bought to our attention by a Twitter user who asked us to verify the info.

    A rumour denied twice

    The Canadian fighter himself denied the rumours of his death on his own social media accounts. On March 14 in a Facebook post, he explained, "Don't worry about my safety. I am already far from the base that was bombed yesterday. I was there before, but briefly."

    The group of fighters that Wali had joined, the Norman Brigade, also posted a statement on Facebook to explain:

    Wali is not in Mariupol. The rumors about his death started to appear around March 13th and the Norman Brigade's commanding officer has allegedly communicated with him on March 15th in the morning. [...] Wali is a free spirit and I had to send him to another unit of his choice because he was bypassing clear instructions and OPSEC guidelines. This is not a game. He was becoming a danger for the mission , for his family and for himself. 

    After a few days of silence during which the misinformation intensified, Wali posted again on his Facebook page on March 22, this time with a photo of himself in a ball pit. He said: 

    The rumours that I had died in battle were completely ridiculous. The truth is that we took ground from the enemy as well as causing casualties. Unfortunately, we also lost comrades, dead and wounded.

    'There was a torrent of messages asking me if I was dead or not'

    The FRANCE 24 Observers team was able to speak with Wali by video call on March 22:

    I was the last person to hear of my own death, and the first person to  deny it. On the front line, we're not allowed to have our phones. They're turned off and left in a safe place. When I came back from the combat zone for a rest period on March 21, I turned on my phone. There was a torrent of messages asking me if I was dead or not.

    I never actually went to Mariupol: I started fighting in an area near the Dnieper River. Then, after a dispute with the brigade commander, I returned to Kyiv. When I learned that I was pronounced dead, I decided to take this picture in an old abandoned day-care centre. It was my way of announcing that these rumours were ridiculous, and that everything was fine with me. The rumours were so strong that as long as I didn't respond to them, they would flourish.

    However, to me it's just crude, amateur trolling. I find it hard to understand the strategy behind this misinformation, because for me it was easy enough to deny. Those who spread these fakes lose all credibility once the denial is published. It shows that they have no argument left, and are ready to throw anything on social networks. They may also be losing the disinformation war on the internet.

    Misinformation first shared in China

    According to Checknews, the fact-checking unit of French newspaper Libération, the reports of Wali's death were first leaked on Chinese websites which cited Russian-speaking sources. The claim was then spread widely, including on several Facebook and Twitter pages in West Africa. 

    Let's take a look at the propaganda of the Chinese media. The Chinese are spreading a rumor: the Canadian sniper Wali was killed by Russian special forces 20 minutes after he arrived in the battlefield pic.twitter.com/6dSIaNT0a3

    March 13, 2022

    Chinese Spy-on-line mentions False News that Wali was dead when he has arrived to Ukraine a day.#UkraineWar#Ukraine️ pic.twitter.com/eDwQ2bvfcM

    March 15, 2022

    The fighter told us that he didn't look too closely into the origins of these rumours, however he has an idea about why they might have started to spread.

    It's a war of symbols for reasons of prestige. I am not essential to the war effort, but I am one of the best known foreign volunteers in Ukraine. So for propaganda purposes, it's good to say I have died, in order to slow down the flow of volunteers who may want to join the fighting in Ukraine. My 'quick' death would send the message that even experienced fighters can be killed easily. 

    Download the app

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    France24 - World

    ‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times

    Issued on: 24/03/2022 - 18:16

    Aude MAZOUE

    Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign, for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Happy days".

    It was within the confines of the space-age French Communist Party headquarters in Paris's 19th arrondissement (district), in a modernist bunker-like conference room, that Fabien Roussel unveiled his presidential campaign platform back in January. Based on what he called a "social, ecological and republican pact", Roussel's platform for the April vote marks the Communists' first presidential run in 15 years, after the party sat out the last two elections in favour of like-minded leftists.

    "Tonight, I am issuing a call, a call to create happy days," Roussel declared at the dais. "Together, let's create a France of happy days." The upshot was a battle plan at once ambitious and jovial, even festive, in stark contrast to the party venue's cold concrete feel.

    The Communist candidate is hardly the first to seek out political support on the promise of better times. When Britain’s Boris Johnson touted "sunlit meadows" on the horizon after Brexit, he was merely referencing Winston Churchill's "sunlit uplands" from 1940. In Canada, when Justin Trudeau came to power proclaiming "sunny ways", he was emulating predecessor Wilfrid Laurier from 1895. Similarly in France, "Happy days" (les jours heureux) is a pointed historical reference to the sunnier times that greeted the end of World War II.

    Indeed, Roussel isn't the first French politician in recent years to make use of that specific throwback. Emmanuel Macron, addressing the nation during France's first Covid-19 lockdown in the austere spring of 2020, declared: "My dear compatriots, we will have better days and we will return to the happy days. I am convinced of it."

    During a campaign rally using cutting-edge technology back in 2017 – at which far-leftist presidential candidate Jean-Luc Mélenchon appeared in hologram form to seven French cities at once – he, too, deployed a reference to those coveted "happy days".

    Where does ‘happy days’ come from?   

    It wouldn't be lost on Roussel, Macron or Mélenchon that the expression is a reference to the National Council of the Resistance (CNR) that coordinated France's fight against the Vichy Regime and Nazi occupation during World War II. The CNR was founded on May 27, 1943, by six political parties – including the French Communist Party – and two labour union confederations. Even then, as the war raged on, the group projected there was a sunnier future ahead and devised its programme for those "happy days" to come after the war. The innovative document the Council would adopt the following March contained major progressive advances: it sought to give women the right to vote, to create the Social Security and a pay-as-you-go pension systems, and to nationalise France's coal mines, the Renault car company, savings banks, the central bank, the railways and the national electric company.

    "A programme of that sort, put into place at the end of such a traumatic cataclysm, echoes our own challenges – when our country, brutally brought to a halt by the pandemic, is confronted with a crisis unprecedented in scale," said Roussel, seeking to resurrect his party's golden years as it returns to the presidential ballot. Indeed, after World War II, the French Communist Party was the premier political force on the French left wing.

    >> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

    Some read something deeper still into Roussel's "France of the happy days" campaign slogan.

    He is “referring not only to the social movements of recent years” – which have challenged the French welfare state and the large-scale social reforms born out of the French Resistance like pensions –  “but also to the Front populaire", the left-wing coalition that brought French workers such cherished advances as paid holidays and a shorter workweek, noted historian Jean Vigreux, writing for The Conversation in February

    Why has Roussel deployed the expression?

    Determined to break with the anxiety-laden ambience that prevails in conservative and far-right discourse, Roussel is providing another vision of the world, imbued with optimism. "The tone of the campaign is betting on the 'hope' and 'joy' underpinning the French Communist Party's reasserted presence," wrote Vigreux. "Those two terms have to do with well-known language, strong markers meant to 're-enchant the world' and that easily counter a right-wing vision of nationalist, anti-immigrant retreat, or even of purported decline."

    Roussel's presidential platform is in keeping with his slogan. One of his key pledges highlights "the right to happiness at work, but also to happiness on holiday" and intends to allow one and all to enjoy vacations. In order to finance that project – at a cost of €1 billion on his estimate – Roussel plans to launch a "Robin Hood" tax on private jets and business-class journeys. "That way, everyone who uses their jet or who travels in business class will tell themselves that they are also financing access to holidays," the Communist explained.

    One thing is clear, Roussel's campaign is a whole new vibe for the French Communist Party, 15 years after its last presidential run. After the fall of the Berlin Wall and in the wake of lacklustre results at the presidential polls in 1995, 2002 and 2007, many saw a party on its last legs. In 2012 and 2017, it didn't put forward an in-house candidate, instead backing the far-left Mélenchon. But with his "happy days" rhetoric, 2022 candidate Roussel has, at the very least, found a way to buoy the hopes of his fellow Communists once again.

    This article has been adapted from the original in French. To explore FRANCE 24's other campaign buzzwords, click here.

    French presidential election © France 24

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    'Créolisation': Candidates clash on immigration, assimilation and identity

    L'Humanité

    Le vote le plus utile

    Tribune

    Anicet Le Pors

    Anciens ministres

    Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France, et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est, pour nous, Fabien Roussel. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons. Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

    Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

    anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
    France24 - World

    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Renault suspend ses activités industrielles en Russie

    Renault suspend ses activités en Russie

     

    Une journaliste russe décédée

    La Russie, candidate à l’organisation de l’Euro de football

    Pourtant mise au ban du sport mondial, la Russie serait candidate pour organiser l’Euro de football, qu’il s’agisse de la compétition de 2028 ou de 2032, relate Le Figaro. D’autres pays sont également candidats : la Turquie, l’alliance Royaume-Uni/Irlande et l’Italie. Les pays qui accueilleront les deux compétitions seront désignés « en septembre 2023 ».

     

    Leroy Merlin annonce maintenir son activité en Russie

    Zelensky s’adressera aux Parlements suédois et danois

    Zelensky appelle les entreprises françaises à couper leur lien avec Moscou

    Zelensky s’exprime devant le Parlement français

    Une attaque russe à l’arme chimique est une « menace crédible » selon Biden

    Ce mercredi 23 mars, le président américain a estimé qu’une attaque russe à l’arme chimique était une « menace crédible », a-t-il évoqué en sortant de la Maison Blanche. Joe Biden se rend en Europe pour plusieurs visites diplomatiques, relaie Le Figaro. Il assistera à trois sommets internationaux – celui de l’UE, de l’Otan et du G7 – ce jeudi 24 mars à Bruxelles.

    Des pourparlers difficiles

    L’Ukraine a fait état de « pourparlers difficiles » alors que Kiev cherche toujours une solution pour mettre fin au conflit, rapporte Ouest-France. « Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe », a exprimé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak. Un peu plus tôt, Moscou avait eu les mêmes mots.

    Des échanges de prisonniers

    La Russie a confirmé que deux échanges de prisonniers avaient eu lieu avec l’Ukraine. « Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l’évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine ont eu lieu », a précisé le ministère.

    2433 enfants ukrainiens scolarisés en France

    Selon BFMTV qui cite les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 2 433 enfants sont actuellement scolarisés en France et 2730 sont en cours de scolarisation. 5163 enfants au total.

    Vladimir Poutine au G20 en fin d’année ?

    Selon l’ambassadrice russe installée en Indonésie, le président russe prévoirait de participer au sommet du G20 prévu à la fin de l’année en Indonésie. Sa venue « dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s’améliore à présent. Mais jusqu’à présent l’intention est qu’il vienne », a-t-elle affirmé.

    La Pologne expulse plusieurs diplomates russes

    La Pologne a décidé d’expulser 45 diplomates russes pour espionnage. Les services de contre-espionnage avaient demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser du territoire polonais, car ils « mènent en fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne ».

    “La guerre détruit l’Ukraine” selon le chancelier allemand

    Le chancelier Olaf Scholz estime que l’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour ». Il ajoute, rapporte franceinfo : « La vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie. »

    L’Ukraine veut “des armes offensives” pour répondre à la Russie

    Dans une vidéo publiée mardi 23 mars sur Telegram, que relaie Le Parisien, Kiev demande « des armes offensives » aux Occidentaux. « Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a lancé le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak. « Pourtant, on ne nous les donne pas. »

    121 enfants tués depuis le début de l’offensive, annonce Zelensky

    Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky a affirmé que 121 enfants ukrainiens étaient décédés depuis le début de l’invasion russe, relaie BFMTV. En outre, selon lui, la Russie n’« enterre ses propres soldats ».

    “Le drapeau russe ne flottera jamais au-dessus de Kiev”, selon le maire de Kiev

    « Les soldats russes ne rentreront jamais dans la ville de Kiev et le drapeau russe ne flottera jamais au dessus de notre ville. Nous préférons mourir que de nous mettre à genoux », a déclaré Vitali Klitschko dans France Bleu.

    Macron dénonce l’usage “d’armes explosives” par la Russie contre des civils

    Dans un message vidéo devant le premier Forum humanitaire européen, ouvert depuis lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fustigé l’utilisation par la Russie « d’armes explosives » sur des civils. « Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible », a martelé le président français, ce mardi 22 mars, relaie BFM TV.

    Zelensky invité à prendre la parole au sommet de l’Otan jeudi

    Le chef de l’Etat ukrainien est invité à prendre la parole ce jeudi 24 mars au sommet de l’Otan. Volodymyr Zelensky pourra s’adresser par visioconférence aux dirigeants des pays membres de l’Otan, relate BFM TV. Un responsable de l’Alliance atlantique a estimé que ce sera « l’occasion pour les dirigeants des pays alliés d’entendre directement le président Zelensky parler de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le peuple ukrainien »

    La Russie utilisera l’arme nucléaire seulement en cas de « menace existentielle »

    Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie aura recours à l’arme nucléaire en Ukraine, seulement s’il y a une « menace existentielle » contre elle, relaie BFM TV. Il a confirmé : « Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires et il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays. »

     

    Échange téléphonique entre Macron et Poutine

    Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce mardi 22 mars. Les deux dirigeants ont discuté durant une heure au téléphone, sans pour autant faire avancer la situation. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron s’est dit certain de la nécessité de poursuivre les échanges diplomatiques aussi bien avec la Russie que l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat français a également parlé avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

     

    L’Occident prévoit de nouvelles sanctions

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole russe

    « 26 000 réfugiés ukrainiens en France », annonce Jean Castex

    Zelensky propose au pape de jouer un rôle de médiateur

    Talked to @Pontifex. Told His Holiness about the difficult humanitarian situation and the blocking of rescue corridors by Russian troops. The mediating role of the Holy See in ending human suffering would be appreciated. Thanked for the prayers for Ukraine and peace. pic.twitter.com/wj4hmrTRGd

    — Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 22, 2022

    Le Conseil de Paris vote la citoyenneté d’honneur à Kiev

    La maire de Paris a également qualifié Kiev de ville « vibrante et éprise de liberté » alors que plus de 3,5 millions de personnes ont fui. Selon le Parisien, la municipalité a dévoilé une enveloppe pour l’Ukraine d’un million d’euros, dont 640 000 euros pour l’accueil des réfugiés dans la capitale. La citoyenneté d’honneur a été votée à l’unanimité.

    Le #ConseilDeParis a voté à l’unanimité la citoyenneté d’honneur à la ville de Kyiv. Avec cette distinction, attribuée pour la première fois à une ville, Paris renouvelle son amitié et son soutien pour la capitale ukrainienne qui lutte actuellement pour sa liberté. 🇺🇦 pic.twitter.com/gB68IHQezB

    — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 22, 2022

    L’Ukraine est le “rempart de l’Europe” pour Zelensky

    Ovationné devant le Parlement italien, Volodymyr Zelensky a demandé aux Italiens de renforcer son soutien à l’Ukraine, avant d’ajouter : « Nous défendons les valeurs de liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, c’est la porte de l’Europe, son rempart. » Le président a aussi comparé Kiev à Rome, relate BFM TV  : « Kiev a une importance pour le monde comme Rome. Cette ville a déjà connu des épisodes de guerres terribles. »

    Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou

    Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.

    Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques

    Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »

    Sirènes anti-bombardements à Odessa

    Selon BFM TV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.

    Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers

    Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.

    « Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.

    Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine

    Le site d’Euronews censuré en Russie

    Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.

    L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires

    The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.

    The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg

    — Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022

    La France, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol

    Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.

    Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.

    Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe

     

    Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum

    L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »

    Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.

    Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.

     

    Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev

    « Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »

     

    Meta interdit en Russie pour « extrémisme »

    Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE

    Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMF TV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.

    Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »

    Nouveau couvre-feu à Kiev

    Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.

    Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol

    Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFM TV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.

    Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.

    Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés

    19 enfants évacués à Marioupol

    Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie

    Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.

    Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev

    Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFM TV.

    Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine

    Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.

    Au moins 847 civils tués selon l’ONU

    Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.

    From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5

    — UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022

    Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »

    Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».

    Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin

    Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de plus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.

    De nouveaux couloirs humanitaires

    La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes. 

    Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques

    La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.

    Multiplications des raids dans l’Est

    Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.

    Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales

    Vers une guerre longue ?

    Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Tough break: Embattled conservative Pécresse to campaign remotely after positive Covid test

    Issued on: 24/03/2022 - 19:26Modified: 24/03/2022 - 19:33

    Tracy MCNICOLL Follow

    French conservative presidential candidate Valérie Pécresse announced Thursday on Twitter that she had tested positive for Covid-19. She pledged to continue her campaign "at a distance". With just 17 days until French voters go the polls for the election's first round on April 10, the diagnosis marks yet another setback for the Les Républicains nominee.

    "Having tested positive for Covid, I am pursuing my campaign at a distance and in respect of the health rules. All of our meetings are going ahead thanks to the team's mobilisation," Pécresse tweeted on Thursday afternoon.

    France's current Covid-19 protocol requires that vaccinated individuals isolate for seven days after a positive test result, from Thursday afternoon in Pécresse's case. That span can be shortened if the person tests negative and is no longer experiencing symptoms on the fifth day. After the isolation period, one is expected to wear a mask for seven days. Pécresse previously indicated she is vaccinated. Her campaign team said Thursday that the candidate has "light symptoms" akin to a cold, but "nothing serious".

    Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.

    March 24, 2022

    The embattled conservative is currently polling between 10 and 12 percent in the latest surveys ahead of the first-round vote, well back of the threshold required to advance to the April 24 run-off.

    Scheduled to appear on primetime TV on Thursday night with four other presidential candidates, Pécresse will appear instead live by videolink, the France 2 television programme announced.

    She was due to hold a rally on Friday in Bordeaux. Associates have indicated that others would step in to headline the event in her place, but that Pécresse may appear via a recorded video. A scheduled campaign stop in Marseille on Saturday has, however, been "cancelled", associates said.

    Pécresse had presented her plan to reform the French Constitution with an aim to "reestablishing order" on Thursday morning, before the positive test result. 

    She took part in a television show on Wednesday night debating rivals or their representatives face-to-face (maskless but distanced). Pécresse's adversaries for the evening included Fabien Roussel, the French Communist Party candidate, and Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who is supporting her aunt's far-right rival Éric Zemmour in the 2022 presidential race.

    French presidential election © France 24

    Pécresse appeared on stage Tuesday night before a crowd of 4,000 readers of right-wing magazine Valeurs Actuelles at an event that featured Zemmour among its other headliners.

    The French government lifted many of the country's Covid-19 protections on March 14, including its vaccine pass and the requirement to mask indoors in most settings. Critics say the move was decided too early amid fears of a sixth Covid-19 wave as confirmed cases have doubled over the past three weeks to a daily average of 110,000 nationwide.

    (With AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN French Presidential Election

    A ‘Titanic’ flop: lacklustre rally turns up the heat on conservative front-runner Valérie Pécresse

    French Presidential Election

    Defections sap conservative contender Pécresse in French presidential race

    CAMPAIGN BUZZWORDS

    'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

    France24 - World

    Far-right Zemmour threatens to seize African leaders' assets if they don't take back immigrants

    Issued on: 24/03/2022 - 12:32

    NEWS WIRES

    Far-right French presidential candidate Eric Zemmour said on Wednesday that he could seize the homes of African leaders and block remittances to their countries if they failed to take back immigrants, as he seeks to reboot his flagging campaign.

    Zemmour, 63, a former political commentator, has made immigration and security the centre of his campaign and said this week that, if elected, he would create a Ministry of “Re-Immigration” that would deport hundreds of thousands of immigrants over his five-year term.

    That campaign promise drew a rebuke from the National Rassemblement’s Marine Le Pen, who is also far-right. She called the proposal “anti-republican” in a Tuesday interview with BFM TV, though she declined, when pressed, to say if it was racist. 

    Zemmour had been considered to be a formidable challenger to Le Pen, but is trying to reverse his political fortunes as opinion polls have shown him dropping behind his competitors and unlikely to make it to the second and final round of the election next month.

    >> Read more: French far-right candidate Zemmour says Ukrainians welcome, but not Arab refugees

    President Emmanuel Macron, a centrist whose policymaking has drifted to the right, and Le Pen are front-runners in the first round of the election, polls show, in a re-run of the 2017 election. Macron is favoured to win the final round.

    As president, Zemmour would go to Algeria, Morocco and Tunisia to negotiate accords for the expulsions, he has said.  About 30% of French immigrants were born in one of those three countries, according to the French Institute of Demographic Studies.

    >> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

    Asked what he would do if the countries’ leaders refused, Zemmour told a news conference: “The heads of African countries have homes in France. We could seize them, you see. There are a number of foreigners who send money through Western Union.  That’s an important part of the budgets of these countries. We can block them. I call those ways to put pressure.”

    Zemmour insisted on Wednesday he was the only presidential candidate in the race who could unify a fragmented French right.

    He also defended his focus on immigration despite Russia’s invasion of Ukraine, saying France’s main challenges remained “identity and security”.

    “It’s not because of an exterior crisis that interior crises miraculously evaporate,” Zemmour said.

    (Reuters) 

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    Far-right Zemmour faces lawsuit for denying Nazi deportation of homosexuals

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French far-right candidate Zemmour says Ukrainians welcome, but not Arab refugees

    France 2022: The Campaign

    French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

    Valeurs Actuelles

    Afghanistan : les talibans ferment les écoles aux filles quelques heures après les avoir rouvertes

    À peine rentrées, déjà reparties. Pour la première fois depuis sept mois, les jeunes filles afghanes avaient été autorisées à regagner les collèges et les lycées, du moins dans certaines provinces, raconte CNews. Mais de façon assez incompréhensible, l’Émirat islamique a décidé de faire marche arrière et de les renvoyer chez elle ce mercredi 23 mars alors qu’elles étaient à l’école. « Oui c’est vrai », a confirmé sans autre commentaire Inamullah Samangani, un des porte-parole des talibans.

    Une scène surréaliste alors que des journalistes filmaient justement ce mercredi matin le retour des jeunes filles dans les écoles secondaires. Un enseignant est alors entré et leur a demandé de rentrer chez elles. « On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme », rapporte la correspondante de France 24 à Islamabad, Sonia Ghezali.

    Séparer les filles des garçons

    Les talibans avaient pourtant décidé la veille d’autoriser leur retour en cours pour la première fois depuis le mois d’août. Les fondamentalistes avaient justifié cette longue attente par le souci de s’assurer du bon fonctionnement des établissements selon les principes islamiques. Ils voulaient aussi bien séparer les filles des garçons. Interrogée, une enseignante a concédé avoir vu des « élèves pleurer et hésiter à quitter le cours ». « C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer », a-t-elle ajouté. Cependant, selon plusieurs témoignages, la situation serait confuse puisque la règle ne serait pas appliquée partout. Cela « traduit aussi l’idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d’onde », affirme Sonia Ghezali à France 24.

    Cette question de l’éducation des jeunes filles est cruciale pour la communauté internationale, en vue de la reconnaissance du régime islamiste et fondamentaliste. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale ni pour gagner la reconnaissance du monde », lâchait pourtant le porte-parole du ministère de l’Éducation. Dans le pays, les droits des femmes ont été restreints depuis l’arrivée des talibans rappelle CNews. « Aujourd’hui, nous assistons à une tentative d’effacer progressivement les femmes et les filles de la vie publique en Afghanistan » déplore l’ONU.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    ‘Putin banked on NATO being split, he’s getting the opposite,’ Biden says

    Issued on: 24/03/2022 - 07:34Modified: 24/03/2022 - 21:53

    FRANCE 24 Follow

    Russian President Vladimir Putin had banked on NATO being split when he launched an invasion of Ukraine last month, but Putin actually sparked the exact opposite, with the alliance now being “more united than ever”, US President Joe Biden said at a NATO-G7 summit in Brussels on Thursday. Read FRANCE 24’s live blog for all the updates on Ukraine as they happened. All times are Paris time (GMT+1).

    5:17 am: Zelensky reassures Ukraine in nightly address

    With the war headed into its second month, Ukrainian President Volodymyr Zelensky spoke of hope and determination in his nighttime video address to the nation late Thursday.

    “It is already night. But we are working,” he said in a quiet voice. “The country must move toward peace, move forward. With every day of our defence, we are getting closer to the peace that we need so much. We are getting closer to victory. … We can’t stop even for a minute. For every minute determines our fate, our future, whether we will live.”

    He reported on his conversations Thursday with leaders of NATO and EU countries gathered in Brussels, and their promises of even more sanctions on Russia.

    “We need to look for peace,” he said. “Russia also needs to look for peace.”

    2:22 am: Biden to visit Polish town near Ukraine border, White House says

    US President Joe Biden on Friday will visit a town in Poland that is near the border with Ukraine, the White House said, as he seeks to show Western resolve against Russia's invasion.

    Biden will be greeted by Polish President Andrzej Duda in Rzeszow, about 80 kilometres (50 miles) from the Ukrainian border, the White House said Thursday in a statement on the president's travel plans for Friday during an emergency visit to Europe prompted by the war in Ukraine.

    Until now the White House had not disclosed specifics of the president's planned stay in Poland, the second stage of his tour after NATO and other summit meetings in Brussels.

    US Secretary of State Antony Blinken also stopped in Rzeszow on March 5 as he visited Poland to show US support for NATO's eastern flank countries – formerly part of the Soviet sphere of influence and now concerned about what Moscow's next move might be after attacking pro-Western Ukraine.

    2:18 am: Russia more of a burden to China after Ukraine invasion, says Pentagon official

    Russia's invasion of Ukraine has made it more of a strategic burden on China, a senior Pentagon official said on Thursday.

    "I do think that there's a degree to which what Putin has done in Ukraine makes Russia much more of a strategic burden for Beijing than it was six weeks ago or six months ago," Under Secretary of Defence for Policy Colin Kahl said.

    In February, China and Russia declared a "no limits" partnership, backing each other over standoffs on Ukraine and Taiwan with a promise to collaborate more against the West.

    1:28 am: Japan to freeze assets of additional 25 Russian individuals, says foreign ministry

    Japan will freeze the assets of an additional 25 Russian individuals and prohibit exports to 81 Russian organisations, the foreign ministry said in a statement on Friday.

    On Thursday, Prime Minister Fumio Kishida said Japan will proceed with steps to strip Russia of most favoured nation trade status and to prevent it from evading financial sanctions using digital assets.

    12.50 am: Mexican finance minister says Ukraine crisis will impact value chains, inflation

    Mexican Finance Minister Rogelio Ramirez de la O said the crisis in Ukraine sparked by the Russian invasion will impact value chains and affect inflation.

    "We are at the beginning of a new monetary cycle and the end of low interest rates. The tension in Europe will prolong the disruption of some global value chains and will have effects on prices," he said during a press conference on Thursday.

    23:21 pm: Chechen leader says his forces 'liberated' Mariupol city hall

    Chechen leader Ramzan Kadyrov said Thursday that forces from his Russian region had taken control of the city hall in Ukraine's besieged southeastern port of Mariupol and hoisted the Russian flag.

    Kadyrov posted on Telegram a video of a phone recording in Chechen, which he said was Russian parliamentary lawmaker Adam Delimkhanov speaking to "our valiant men".

    "The guys are radioing to say that they liberated the building of the Mariupol authorities and put up our flag over it," the Chechen leader said on his Telegram, which has more than 1.4 million subscribers.

    The former rebel-turned-Kremlin-ally wrote that Ukrainian "bandits who remained alive did not risk it and abandoned their positions... and fled".

    "Other units are moving in parallel through the city and clearing it of Azov filth," he added, referring to Ukraine's far-right Azov Battalion.

    "God willing, soon Mariupol will be completely cleansed," he wrote.

    22:20 pm: Russia and Ukraine exchange prisoners

    Russia and Ukraine have exchanged prisoners, Kyiv and Moscow confirmed Thursday, in what Ukraine said was the first swap of soldiers since Moscow ordered troops into Ukraine one month ago. 

    "Following an order from President Volodymyr Zelensky, the first fully-fledged exchange of prisoners of war has taken place," Ukrainian Vice Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on Facebook.

    "In exchange for 10 captured occupiers we rescued 10 of our servicemen," she said, referring to Russian and Ukrainian troops.

    Vereshchuk also said that 11 Russian civilian seamen rescued near the Black Sea port city of Odessa were exchanged for 19 Ukrainian civilian ship crew members held by Moscow.

    22:13 pm: Ukraine says 3,343 people were evacuated from cities on Thursday

    A total of 3,343 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Thursday, a senior official said, fewer than the 4,554 who managed to escape the previous day.

    Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post that 2,717 people had left the besieged city of Mariupol.

    She accused the Russians of blocking humanitarian aid convoys into the city for the last three day.

    21:33 pm: Pro-Russian separatist leader arrives in Mariupol

    The leader of one of the pro-Russian separatist "republics" in eastern Ukraine announced on Thursday he had arrived in the besieged city of Mariupol to check the distribution of humanitarian aid to civilians.

    Ukraine says nearly 100,000 people are trapped without food, water or power in the southeastern city and enduring fierce shelling by Russian forces.

    A video shared by the "information ministry" of the separatist stronghold of Donetsk showed Denis Pushilin visiting a humanitarian aid centre managed by the Russian army with dozens of civilians receiving food.

    6:58 pm: Biden calls on G20 to exclude Russia

    US President Joe Biden said he thinks Russia should be removed from the Group of Twenty (G20) major economies and that the topic has been raised during his meetings with world leaders in Brussels earlier on Thursday.

    “My answer is yes, depends on the G20,” Biden said, when asked if Russia should be removed from the group. Biden also said if countries such as Indonesia and others do not agree with removing Russia, then in his view, Ukraine should be allowed to attend the meetings.

    6.51 pm: NATO will respond if Russia uses chemical weapons, Biden warns

    US President Joe Biden said on Thursday that if Russia were to use chemical weapons in its invasion of Ukraine, NATO would respond.

    “We would respond, we would respond if he uses it. The nature of the response would depend on the nature of the use,” Biden said at a news conference in Brussels.

    6:41 pm : ‘Putin is getting the opposite of what he intended,’ Biden says

    Vladimir Putin “was banking on NATO being split,” when he launched his invasion of Ukraine a month ago, US President Joe Biden said at a G7-NATO summit in Brussels Thursday. “But he is getting exactly the opposite of what he intended, NATO is more united than ever”.

    “Putin didn't think we could sustain this cohesion among allies.”

    6:24 pm: France calls for urgent food security plan

    French President Emmanuel Macron has called for an urgent international food security plan to avert “famine” in vulnerable countries caused by the Russian war in Ukraine.

    Macron is urging Russia to show responsibility by allowing farm production in Ukraine, which is a major cereal grain exporter. Without that, he said, an “inevitable famine” would ensue within 12 to 18 months in some countries, with Egypt and North Africa facing severe grain shortfalls.

    5:19 pm: West ready to increase sanctions on Russia

    French President Emmanuel Macron on Thursday said that Russia is finding itself ‘increasingly” isolated over its war in Ukraine and that the West is ready to impose even more.

    “These sanctions have an impact and are tangible and we must continue them for their dissuasive effect,” he told a news conference after a NATO and G7 leaders summit. 

    4:32 pm: UN calls for 'immediate' end to war in Ukraine

    The UN General Assembly has adopted a new non-binding resolution that demanded an “immediate” stop to Russia’s war in Ukraine.

    In a vote at UN headquarters in New York, 140 countries voted in favor, 38 abstained and five voted against the measure, which follows on the heels of a March 2 resolution that similarly demanded Russia immediately cease its use of force.

    2:54 pm: Russia may be seeking pretext for chemical attack

    Russia may be trying to create a pretext for the use of chemical weapons in Ukraine by accusing the United States and its allies of preparing such an attack, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday.

    “We are concerned partly because we see the rhetoric and we see that Russia is trying to create some kind of pretext accusing Ukraine, the United States and NATO allies of preparing to use chemical and biological weapons,” he told reporters after a NATO summit in Brussels, adding any use of chemical weapons would have widespread consequences.

    2:40 pm: Washington sanctions Russia's Duma

    The United States has announced a fresh round of sanctions targeting the 328 members of the Russian Duma, dozens of Russian defence companies as well as the chief executive of Sberbank.

    Treasury Department said US authorities may also sanction gold-related transactions involving Russia.

    2:25 pm: NATO to beef up eastern flank

    NATO leaders meeting in Brussels have agreed to beef up their eastern flank and warned Moscow against the use of chemical arms in Ukraine.

    "We remain united and resolute in our determination to oppose Russia's aggression, aid the government and the people of Ukraine, and defend the security of all allies," a joint statement said after th talks attended by NATO's 30 member countries.

    Alliance members agreed to set up four more battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania, and Slovakia, as well as warning China not to support Russia's war.

    2:16 pm: Ukrainians 'very motivated' to fight for their land

    A month since Russia invaded Ukraine, President Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Lyiv with "unrestricted" military aid. The appeal came as Ukraine claimed battlefield gains against the Russians.

    Speaking to FRANCE 24, Markiyan Lubkivsky, adviser to Ukraine’s defense minister, said that Ukrainians are "very motivated to fight for every square metre of their territory".

    12:14 pm: Zelensky calls for 'unrestricted military assistance' from NATO

    Ukraine's Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Kyiv with unrestricted military aid in a message via video link.

    "To save people and our cities, Ukraine needs military assistance without restrictions. In the same way that Russia is using its full arsenal without restrictions against us," the Ukrainian leader told NATO representatives gathered in Brussels.

    Earlier, Zelensky appealed for EU membership in a video address to the Swedish parliament, adding that Ukrainians were fighting for the security of the whole of Europe.

    "We are not fighting just for the people of Ukraine, but for Europe's security and we have shown that we deserve to be a fully fledged member of the EU," he said.

    11:46 am: UN says over half of Ukrainian children displaced by war

    More than half of all children in Ukraine have been displaced from their homes since Russia launched its full-scale invasion on February 24, the United Nations said Thursday.

    "One month of war in Ukraine has led to the displacement of 4.3 million children -- more than half of the country's estimated 7.5 million child population," the UN children's agency Unicef said.

    Displaced children make up nearly half of the over 10 million people who have been forced to flee their homes since the invasion began. More than 1.8 million children have fled Ukraine as refugees, while another 2.5 million are now displaced inside their war-ravaged country, the UN said.

    "The war has caused one of the fastest large-scale displacements of children since World War II," Unicef chief Catherine Russell said. "This is a grim milestone that could have lasting consequences for generations to come," she warned.

    11:27 am: Unprecedented trio of NATO, G7 and EU summits in one day

    Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Western nations gathering in Brussels on Thursday to take "serious steps" to help Kyiv fight Russia's invasion, as an unprecedented one-day trio of NATO, G7 and EU summits got underway.

    11:14 am:  Abramovich played early role in Ukraine peace talks, says Kremlin

    The Kremlin on Thursday said sanctioned Russian billionaire Roman Abramovich played an early role in peace talks between Russia and Ukraine, but the process was now in the hands of the two sides' negotiating teams.

    "He did take part at the initial stage," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters. "Now the negotiations are between the two teams, the Russians and Ukrainians."

    11:03 am: Stoltenberg set to get extension as NATO chief, say reports

    NATO Secretary General Jens Stoltenberg is set to extend his term as head of the alliance by another year due to the war in Ukraine, Norwegian broadcaster TV2 and daily Dagens Naeringsliv  reported on Thursday, citing unnamed sources.

    Stoltenberg's term expires on Oct. 1 and he had been due to take up a post as central bank governor of his native Norway by the end of 2022.

    09:15 am: Putin made 'big mistake' invading Ukraine, says NATO chief

    NATO chief Jens Stoltenberg on Thursday accused Russian President Vladimir Putin of making a "big mistake" by invading Ukraine, as leaders gathered to discuss overhauling the alliance's eastern defences. 

    "President Putin has made a big mistake and that is to launch a war against an independent sovereign nation. He has underestimated the strength of the Ukrainian people, the bravery of the Ukrainian people and their armed forces," Stoltenberg said ahead of a NATO summit in Brussels. 

    08:38 am: Turkey calls for increased ceasefire efforts

    Turkey called for ramped up efforts to achieve a ceasefire in Ukraine and vowed to continue its "mediation and facilitation" work between Moscow and Kyiv, ahead of a NATO summit where leaders will discuss Russia's invasion.

    NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia and has good ties with both. While supporting Ukraine and criticising Russia, Ankara has also opposed sanctions on Moscow and launched mediation efforts.

    07:12 am: Putin attending G20 summit 'a step too far', says Australian PM 

    Allowing Russian President Vladimir Putin to sit with other world leaders at this year's G20 summit would be "a step too far", Australia's Prime Minister Scott Morrison said Thursday.

    Putin has already been invited to the G20 heads of state summit in November by this year's host Jakarta, and he intends to be there, Russia's ambassador to Indonesia said this week. But Morrison objected, citing Russia's war in neighbouring Ukraine. 

    06:45 am: Zelensky urges global protests against Russia's war

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged citizens around the world to take to the streets to protest Russia's invasion of his country.

    "Come with Ukrainian symbols to support Ukraine, to support freedom, to support life," Zelensky said in a video address in English. "Come to your squares, to your streets, make yourselves visible and heard."

     

     

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    France24 - World

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    Issued on: 24/03/2022 - 08:58

    David GORMEZANO

    One month has passed since Russia launched its "special military operation" on February 24, turning Ukraine into a war zone. On a journey from the Polish border to the Ukrainian capital of Kyiv, FRANCE 24 met civilians and soldiers suddenly plunged into a brutal and bloody conflict.

    Ukraine’s airports have all been closed since the start of the war, so we cross the border from Poland by road on March 11. After the border post at Hrebenne, we come across the first checkpoints where armed Ukrainian civilians monitor the comings and goings of vehicles and sometimes check their identities. There are still 70 kilometres to go to reach the city of Lviv – still untouched by the conflict as we approach. Most Western embassies have withdrawn there. 

    At the train station of this "cultural capital" of Ukraine, signs reading "free buses to Poland", remnants of the panic scenes of the first week of the conflict, are still visible. In front of the National Opera, families pose for pictures. On the walls, posters encourage citizens to resist the Russian invasion. Alcohol is forbidden and a strict curfew kicks in at 10pm. 

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    From Lviv to Kyiv 

    On the road to the capital, most petrol stations are stocked with fuel. Trucks and cars are still driving through the centre of the country, the Ukrainian "black soil", the breadbasket of Europe, without any trouble. As we approach Kyiv, we join a road along the Dnieper, the great river that crosses Ukraine from north to south. Here, traffic becomes scarce and checks at the roadblocks are much more stringent, as locals fear infiltration by Russian agents. Any unknown face or vehicle is considered suspicious. We enter the Ukrainian capital. Concrete blocks and anti-tank devices block the highways and deserted avenues. 

    ‘Putin is the devil’ 

    On Sunday March 13, the capital wakes in frozen silence. A few worshippers brave the bitter cold to attend Mass in St Michael's Golden-Domed Monastery. Names and portraits of Ukrainian fighters who have died in Donbas since 2014 cover the walls in places around the building. Metropolitan Epiphanius, primate of the Ukrainian Orthodox Church, tells us he has been praying for those who are being bombed, for those who are in shelters and for the salvation of the country. He repeats that Russian President Vladimir Putin is the incarnation of the "devil" and that this war is nothing more than a "confrontation between good and evil". 

    Earlier in the morning, Ukrainian authorities announced that a base in Lviv used for joint military exercises between Ukrainian and NATO forces had been bombed overnight. By attacking western Ukraine for the first time, Russian forces are demonstrating that they can target any location in the country. 

    ‘Tomorrow there may be no water or electricity’ 

    On Monday, March 14, in the streets of Kyiv, rare passers-by queue outside pharmacies and the only supermarkets that are still open. We meet Yuri, who is looking over the city from the balcony of his 13th-floor apartment. His wife and daughter have fled to Sweden. Like all men aged 18 to 60, Yuri can be mobilised at any time. He explains that "the war will be long because Putin hates Ukrainians". 

    In this huge tower in the south of the city, only a few families have remained. According to authorities, almost half of the inhabitants have left Kyiv. In another district of the capital, we come face to face with Edward, a young man with a suitcase in hand and tears in his eyes, who explains that he wants to go to France. 

    On the threshold of the house he has just left behind, we meet four women waiting for the great catastrophe they believe is mere minutes away: massive bombings or the encirclement of the city by Russian troops. They sleep in the cellar. Natalia, whose partner is fighting in Mariupol with the Ukrainian army, confides feelings of rage but, no less, her certainty that Ukraine will win the war. 

    >> Kyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing

    ‘They are hordes of savages’ 

    In the early hours of Tuesday morning, apartment buildings inside the city's perimeter are hit by Russian air strikes, as they had been the day before. Former world heavyweight champion Vitali Klitschko, mayor of Kyiv, arrives at the scene, bullet-proof waistcoat on his back. "It's a difficult and dangerous time," he says as firefighters finish putting out the blaze. Surrounded by journalists and frightened passers-by, the emergency services pull four bodies from the building. 

    Nearby, several buildings are damaged by a powerful explosion. Windows are shattered and residents are throwing debris, furniture and destroyed door frames out the windows. On the eighth floor, Nina, an elderly lady, has packed her suitcase and is waiting for her son-in-law to collect her from her apartment, which has become uninhabitable. 

    Born in St. Petersburg and the daughter of a military officer during the Soviet Union, she feels only disgust for Russia. "I hate them, they are hordes of savages. I feel Ukrainian now," she says. Kyiv is under a 36-hour curfew; residents are forbidden to leave their homes, except to reach a shelter. 

    ‘We have tanks, artillery, ammunition’ 

    When Moscow launched its "special operation" in Ukraine, the Russian military immediately tried to storm the Ukrainian capital by seizing Hostomel airport and sending armed elements into the city. The Ukrainian army fought them off with fierce resistance, and for days there was bloody fighting in the municipalities bordering Kyiv – in Irpin in particular, but also in Bucha and Brovary. We head to this area north of the capital on Thursday, March 17. 

    Our military escort asks us not to take any pictures that could reveal the precise location of the trenches, bunkers and other defence lines we are walking through. On the way, we discover on the side of the road dozens of empty crates of anti-tank missiles, including the US-made Javelins that have become symbols of Ukrainian resistance to the Russian invasion. 

    At the end of the day, Ukrainian authorities accuse Russian troops of having shelled and destroyed the Mariupol theatre, where 500 to 1,200 civilians, including many children, had taken refuge. A week later, the human toll of this attack remains unknown. 

    ‘I rush to get to work’ 

    In Kyiv, the localized explosions have not stopped. But little by little, the inhabitants seem to be getting used to the wait, and to the anxiety. In a supermarket, employees are busy stocking shelves. Among them, Galyna tells us that she "hurries" to work because she has known "her" customers for a long time, they need her and she feels safer at work than at home. In her sixties, she says she has seen it all before and hopes that peace will come. 

    Access points to the south of the city remain open to traffic and the capital is not suffering from food shortages, except for bread, which is difficult to find. 

    >> ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Business leaders are participating in the war effort in their own way, like entrepreneur Dmytro Tymoshenko, who has converted his industrial paint company into a logistics platform for the fighters. 

    >> Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Since the Maidan revolution in 2014 and the outbreak of war in Donbas, Ukrainian ultranationalist groups have been viewed with suspicion by the West and labelled Nazis by Russia. For Moscow, their existence alone justifies the invasion of Ukraine. 

    The most famous of these groups, the "Azov Regiment", is integrated into the Ukrainian army and is currently fighting Russian troops in Mariupol. We meet the Organisation of Ukrainian Nationalists (Oun), who we watch training in the woods around Kyiv, guided by Oleg Magdych, a former pastor supervising the unit of young volunteers. 

    Blowing up the Kremlin with Tom Cruise

    As the weather turns warmer and spring begins to set in, a meeting with a small theatre group quickly turns into a reunion of friends. There is a need to joke and laugh before confronting the tragedy and horror. The Russians are "murdering" the country and it is time for solidarity and combat, until the final victory, say Alex and his 30-year-old friends. The history of the relationship between Ukraine and its invading neighbour is littered with corpses and atrocities, they add, regretting that Europe did not come to see Russia as a mortal threat earlier. Three weeks of war have definitively wiped out any form of pacifism. 

    >> A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war 

    Leaving Kyiv 

    On Monday, March 21, the capital wakes up to the images of "Retroville", a brand new shopping centre completely destroyed by a powerful Russian strike. The explosion was heard throughout the city and killed at least eight people, although it is not clear whether the victims were civilians or soldiers. The Russian army claims the fashionable shopping centre was being used as a weapons and ammunition depot. 

    The Ukrainian capital has been holding its breath for days and it feels now like the threat is getting closer. Before leaving the city, we meet a former member of France's Foreign Legion and a French military nurse who have come to join the Ukrainian army. 

    Watched by the whole world, the Russian-Ukrainian conflict raises the spectre of a third world war. For their part, the inhabitants of Kyiv are preparing for a new 36-hour curfew, torn between the fear of a long, dirty war and the conviction that Ukraine will pull through. 

    This report was produced from March 11 – 21 2022 with James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha and all the FRANCE 24 teams. It was adapted from the original in French.

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    BBC

    Ukraine war: The dangers faced by front line fighters in Kharkiv

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    Mark and Vlad, both 22, have been on the front line since Russia's invasion of Ukraine began a month ago.

    In this video, they show the BBC's Quentin Sommerville and cameraman Darren Conway the dangers they now face on a daily basis in Kharkiv.

    The eastern city is only about 25 miles from the Russian border and has come under constant attack.

    More on this story: Defiant troops to Russians: 'Go home while you're alive'

    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

    France24 - Monde

    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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    Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    Ici l'Europe

    Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

    L'Humanité

    Pour des Jours heureux

    Tribune

    Collectif

    Nous avons été députées et députés des groupes communistes et apparentés. Durant nos mandats, nous nous sommes toujours battus pour défendre la justice sociale et l’émancipation de nos concitoyennes et concitoyens face à un système économique qui donnait toujours plus de pouvoir à la finance et qui favorisait le développement de l’individualisme dans notre société. Ces combats qui ont fondé et nourri notre engagement politique au service du monde du travail sont plus que jamais d’actualité. La richesse est accaparée dans des proportions jamais atteintes entre les mains de quelques multimilliardaires, l’évasion fiscale demeure un fléau, les services publics sont en crise et le vivre-ensemble s’étiole. Dans ce contexte difficile, qui fait le lit des idées d’extrême droite, la candidature de Fabien Roussel et son programme des Jours heureux portent un espoir nouveau. En remettant au cœur des débats les questions de salaire, de l’emploi, des retraites, du partage des richesses et des services publics, en partant des réalités concrètes vécues par nos concitoyennes et concitoyens et en offrant des perspectives heureuses de progrès social et humain, il offre une audience nouvelle aux combats que nous avons portés pendant toutes ces années. Une dynamique s’est créée au cours des dernières semaines, elle ne demande qu’à s’amplifier encore. C’est pourquoi, nous, anciennes députées et anciens députés, nous engageons dans cette campagne et apportons tout notre soutien à la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle pour construire la France des Jours heureux.

    Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    France24 - Monde

    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Publié le : 23/03/2022 - 22:49

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO

    La ville de Kiev est toujours sous le feu de l'armée russe, près d'un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine. Les combats se poursuivent en lisière de la ville et dans la ville d'Irpin, au nord-ouest de la capitale, où les derniers civils sont évacués. L'envoyée spéciale de France 24, Gwendoline Debono, a suivi durant une journée ces allers-retours à haut risque menés par des médecins volontaires. 

    Leur ambulance jaune est synonyme de délivrance pour les habitants toujours bloqués près des fronts où combattent les troupes ukrainiennes face à l'armée russe. Taras est médecin en France et d’origine ukrainienne et il a décidé de quitter la Corse, où il exerçait quand la guerre a débuté en Ukraine, pour devenir médecin volontaire dans la zone de conflit.

    Taras fait toujours équipe avec Sergei, le chauffeur. Ce jour-là, ils vont chercher des civils pris au piège dans la ville d’Irpin à la lisière de Kiev, la capitale ukrainienne. Des habitants en détresse sont conduits en sécurité.

    Mais Tara et Serguei sont souvent pris dans des tirs croisés, qui les empêchent d'approcher. Ils doivent se mettre à couvert et attendre, alors que les forces ukrainiennes tentent de repousser les positions d’artillerie russes.

    Les troupes russes envoient parfois des salves de mortier sur le point d’évacuation, alors que Taras et Serguei tentent de faire monter des habitants dans l'ambulance. La violence d'un tir fait trembler le véhicule de Taras qui en perd l'équilibre. Le médecin peine à enjoindre les habitants d'une maison à se réfugier dans son ambulance : le fracas de trois autres détonations couvre sa voix.

    Ils répertorient les éclats sur leur véhicule sans blindage. Lors de cette journée, il n'y aura pas eu de blessés. Demain, Sergei et Taras iront sauver d’autres hommes, femmes et enfants à bord de l’ambulance.

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    Reportage en Ukraine : dans le dédale des catacombes d'Odessa avec ses habitants

    Décryptage

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Trump suggère d’intimider Poutine avec des sous-marins nucléaires

    « Si nous n’avions pas cette arme, nous ne pourrions pas discuter. » Donald Trump l’assure. La solution à la guerre en Ukraine serait la menace nucléaire. L’ancien président des Etats-Unis a accordé une interview à Fox Business, lundi 21 mars. Et il a inévitablement été interrogé sur la guerre en Ukraine, qui fait rage depuis l’offensive lancée par Vladimir Poutine le 24 février dernier. Donald Trump s’est prononcé au sujet du président russe : « Je l’entends prononcer sans cesse le mot qui commence par un «N», le nucléaire. » Il a alors conseillé aux Etats-Unis et aux pays occidentaux de se montrer plus offensifs : « Nous devrions lui dire que s’il utilise encore une fois le mot «nucléaire», nous allons envoyer des sous-marins [nucléaires] et nous ferons des allers-retours le long de sa côte. » 

    Les Etats-Unis ont « les meilleurs sous-marins du monde »

    Donald Trump en a profité pour se vanter, auprès de Fox Business, d’avoir réussi à rebâtir les « capacités nucléaires » des Etats-Unis. Et ce, « comme jamais personne ne l’avait pensé auparavant », a-t-il insisté sur la chaîne américaine. L’ancien locataire de la Maison Blanche a estimé que grâce à ses « efforts », le pays possède « les meilleurs sous-marins du monde, les plus puissants avec les meilleures machines ».

    Au début du mois de mars, lors d’un meeting à la Nouvelle-Orléans, Donald Trump avait déjà suggéré de bombarder la Russie avec des avions américains parés du drapeau chinois. « Comme ça nous disons que la Chine est responsable, que nous n’avons rien fait, ensuite ils se battent l’un contre l’autre. Nous n’aurons plus qu’à nous asseoir et regarder », avait martelé le prédécesseur de Joe Biden.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Publié le : 23/03/2022 - 21:44

    David GORMEZANO Suivre

    Avec le déclenchement par Moscou de son "opération militaire spéciale", l’intégralité du territoire ukrainien est devenue une zone de guerre. De la frontière polonaise à la capitale Kiev, une équipe de France 24 est allée à la rencontre d'Ukrainiens, civils ou militaires, plongés brutalement dans ce conflit meurtrier. Carnet de route.

    Les aéroports du pays sont tous fermés depuis le 24 février. Il faut donc franchir par la route la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, vendredi 11 mars. Après le poste-frontière de Hrebenne se dressent les premiers checkpoints, où des civils ukrainiens en armes surveillent les allées et venues des véhicules et contrôlent parfois les identités. Il reste 70 kilomètres pour atteindre la ville de Lviv – encore épargnée par le conflit à ce moment-là – où se sont repliées la plupart des ambassades occidentales.

    À la gare de cette "capitale culturelle" de l'Ukraine, des écriteaux "cars gratuits vers la Pologne", vestiges des scènes de panique de la première semaine du conflit, sont encore visibles. Devant l'Opéra national, des familles se prennent en photo. Sur les murs, des affiches encouragent les citoyens à résister à l'invasion russe. L'alcool est interdit et le couvre-feu commence à 22 h.

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    De Lviv à Kiev

    Sur la route en direction de la capitale, la plupart des stations-service sont approvisionnées en carburant. Camions et véhicules traversent sans encombres le centre du pays, ces "terres noires" ukrainiennes, grenier à blé de l'Europe. À l'approche de Kiev, nous rejoignons une route longeant le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine du nord au sud. Là, le trafic se raréfie, les contrôles aux barrages se font beaucoup plus insistants, les habitants craignant des infiltrations d'agents russes. Tout visage ou véhicule inconnu paraît suspect. Dans une ambiance lugubre, nous entrons dans la capitale ukrainienne. Des blocs de béton et des dispositifs antichar barrent les autoroutes et les grandes avenues désertes.

    "Poutine est le diable"

    Dimanche 13 mars, la capitale se réveille dans un silence glacial. Quelques fidèles assistent à la messe au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or. Des noms et des portraits des combattants ukrainiens morts au Donbass depuis 2014 recouvrent par endroits les murs entourant le bâtiment. Le métropolite Épiphane, primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, nous dit avoir prié pour ceux qui sont bombardés, pour ceux qui sont dans les abris et pour le salut du pays. Il répète que Vladimir Poutine est l'incarnation du "diable" et que cette guerre n'est rien d'autre qu'un "affrontement entre le bien et le mal".

    Un peu plus tôt dans la matinée, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'à Lviv, une base servant aux exercices militaires conjoints entre les forces ukrainiennes et celles de l'Otan avait été bombardée dans la nuit. En s'attaquant pour la première fois à l'ouest de l'Ukraine, les forces russes démontrent qu'elles peuvent cibler n'importe quel endroit dans le pays.

     

    "Je sais que demain, il n'y aura peut-être plus d'eau ou d'électricité"

    Lundi 14 mars, dans les rues de Kiev, de rares passants font la queue devant les pharmacies et les supermarchés encore ouverts. Nous rencontrons Yuri, qui contemple la ville depuis le balcon de son appartement, situé au 13e étage. Sa femme et sa fille se sont réfugiées en Suède. Mobilisable comme tous les hommes de 18 à 60 ans, il nous explique que "la guerre va être longue car Poutine déteste les Ukrainiens".

    Dans cette immense tour du sud de la ville, seules quelques familles sont restées. Selon la municipalité, près de la moitié des habitants ont quitté Kiev. Dans un autre quartier de la capitale, nous tombons nez à nez avec un jeune homme, Edward, valise à la main et larmes aux yeux, qui nous explique qu'il veut rejoindre la France.

    Sur le seuil de la maison qu'il vient de quitter nous attendent quatre femmes vivant dans l'attente de la grande catastrophe qu'elles pensent imminente : des bombardements massifs ou l'encerclement de la ville par les troupes russes. Elles dorment à la cave. Natalia, dont le compagnon se bat à Marioupol avec l'armée ukrainienne, nous confie son sentiment de rage mais aussi sa certitude que l'Ukraine gagnera la guerre.

    >> À lire : "Dans une ville sous le feu russe, les habitants de Kiev retiennent leur souffle"

    "J'ai rompu avec ma famille russe"

    Mardi, au petit matin, des immeubles d'habitations ont été touchés, comme la veille, par des frappes russes à l'intérieur du périmètre de la ville. L'ancien boxeur Vitali Klitschko, maire de Kiev, arrive sur les lieux, gilet pare-balles sur le dos. "C'est un moment difficile et dangereux", assure-t-il alors que les pompiers finissent d'éteindre l'incendie. Entourés de journalistes et de passants effarés, les services de secours ont extrait quatre corps de l'édifice.

    Non loin de là, plusieurs immeubles ont été endommagés par une puissante explosion. Les vitres ont volé en éclat et les résidents jettent par les fenêtres débris, mobilier ou châssis de portes détruits. Au huitième étage, Nina, une vieille dame bien maquillée, a fait sa valise et attend son gendre pour quitter son appartement, devenu inhabitable.

    Née à Saint-Pétersbourg, fille d'un militaire au temps de l'Union soviétique, elle n'a pas de mots assez durs envers la Russie. "Je les déteste, ce sont des hordes de sauvages. Je me sens désormais ukrainienne", souligne-t-elle. Kiev est placée sous couvre-feu pour 36 heures ; les habitants ont interdiction de sortir de chez eux, sauf pour rejoindre un abri.

    "Nous avons des tanks, de l'artillerie, des munitions"

    Lorsque Moscou a lancé son "opération spéciale" en Ukraine, les militaires russes ont immédiatement tenté de prendre la capitale ukrainienne d'assaut en s'emparant de l'aéroport de Hostomel et en envoyant des éléments armés dans la ville. Au prix d'une résistance acharnée, l'armée ukrainienne les a repoussés ; pendant des jours, des combats sanglants se sont déroulés dans les communes limitrophes de Kiev. À Irpin tout particulièrement, mais aussi à Bucha ou à Brovary. C'est sur ce front, au nord de Kiev, que nous nous rendons jeudi 17 mars.

    Notre accompagnateur militaire nous demande de ne prendre aucune image qui pourrait révéler la localisation précise des tranchées, bunkers et autres lignes de défense que nous parcourons. En chemin, nous découvrons sur le bas-côté des dizaines de caisses vides de missiles antichar, dont les fameux Javelin, "made in USA", devenus des symboles de la résistance ukrainienne à l'invasion russe.

    [INFOWAR] Mème issu des premières heures du conflit, le Saint Javelin, fourni par les anglais à l'Ukraine avant le début des hostilités et ayant permis d'infliger semble-t-il des dégâts douloureux à l'arme blindée russe. pic.twitter.com/wFGrGAmhgi

    February 25, 2022

    En fin de journée, les autorités ukrainiennes accusent les troupes russes d'avoir bombardé et détruit le théâtre de Marioupol, où 500 à 1 200 civils dont de nombreux enfants se seraient réfugiés. Une semaine plus tard, le bilan humain de cette attaque n'est toujours pas connu.

    "Je veux faire mon travail"

    À Kiev, les explosions localisées n'ont pas cessé. Mais peu à peu, les habitants semblent s'habituer à l'attente, à l'angoisse. Dans un supermarché, les employés s'affairent à garnir les rayonnages. Parmi eux, Galyna nous dit qu'elle "se grouille" pour venir au travail, parce qu'elle connaît "ses" clients depuis longtemps, qu'ils ont besoin d'elle et qu'elle se sent plus en sécurité au travail que chez elle. Âgée d'une soixantaine d'années, elle semble en avoir vu d'autres et espère que la paix viendra.

    Les accès au sud de la ville restent ouverts à la circulation et la capitale ne souffre pas de pénurie alimentaire, sauf pour le pain, toujours un peu difficile à trouver.

    >> À lire : "À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix"

    Des chefs d'entreprise participent à leur façon à l'effort de guerre, à l'image de ce patron qui a reconverti sa société de peinture industrielle en plateforme logistique au service des combattants.

    >> À voir : "À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie"

    Des ultranationalistes à la réputation sulfureuse

    Depuis la révolution de Maïdan et le déclenchement de la guerre au Donbass, les groupes ultranationalistes ukrainiens sont observés avec méfiance par l'Ouest et qualifiés de nazis par l'Est. Pour Moscou, leur existence justifie à elle seule l'invasion de l'Ukraine.

    Le plus célèbre de ces groupes, le "Régiment Azov", est intégré à l'armée ukrainienne et combat actuellement les troupes russes à Marioupol. De notre côté, nous rencontrons l'Organisation des nationalistes ukrainiens (Oun), que nous suivons à l'entraînement dans les bois autour de Kiev, guidés par Oleg Magdych, un ancien pasteur encadrant l'unité de jeunes volontaires.

    Faire exploser le Kremlin, comme Tom Cruise dans "Mission impossible 4"

    Alors que les températures s'adoucissent et que le printemps pointe le bout de son nez, la rencontre avec une petite troupe de théâtre a vite pris l'allure d'une réunion de copains. Les blagues et de grands éclats de rire fusent avant que le tragique ne reprenne le dessus. Les Russes "assassinent" le pays et l'heure est à la solidarité et au combat, jusqu'à la victoire finale, assènent Alex et ses amis trentenaires. L'histoire de l'Ukraine et de son envahissant voisin est jonchée de cadavres et d'atrocités, ajoutent-ils, regrettant que l'Europe ne soit pas parvenue plus tôt à considérer la Russie comme un ennemi mortel. Trois semaines de guerre ont définitivement balayé toute forme de pacifisme.

    >> À lire : "À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis"

    En quittant Kiev

    Lundi 21 mars, la capitale se réveille en découvrant les images de "Retroville", un centre commercial flambant neuf complètement détruit par une puissante frappe russe.

    L'explosion a été entendue dans toute la ville et a fait au moins huit morts sans que l'on puisse déterminer avec exactitude si les victimes sont civiles ou militaires. L'armée russe affirme que ce centre commercial à la mode servait de dépôt d'armements et de munitions.

    La capitale ukrainienne retient son souffle depuis des jours et la menace se rapproche encore un peu plus. Avant de quitter la ville, nous rencontrons devant la gare un ancien de la Légion étrangère et un infirmier militaire français venus s'engager avec l'armée ukrainienne.

    #Ukraine A la gare de #Kiev ce matin, brève rencontre avec deux volontaires venus signer un engagement avec l'armée ukrainienne. "Malachenko" est luxembourgeois et ancien légionnaire. Boris est français et infirmier militaire. "Nous sommes venus pour défendre nos valeurs" pic.twitter.com/yuLiwRyiIZ

    March 21, 2022

    Scruté par le monde entier, le conflit russo-ukrainien fait planer le spectre d'une troisième guerre mondiale. De leur côté, les habitants de Kiev se préparent à un nouveau couvre-feu de 36 heures, partagés entre la crainte d'une longue guerre sale et la conviction irréductible que l'Ukraine s'en sortira.

    Ce reportage a été réalisé du 11 au 21 mars 2022 avec James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha et toutes les équipes de France 24.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Valeurs Actuelles

    Russie : l’opposant Alexei Navalny condamné à 9 ans de prison

    L’opposant russe, Alexei Navalny, a été condamné par la justice ce mardi 22 mars. Il a écopé de neuf ans de prison pour « escroquerie » et « outrage à magistrat », relaiefranceinfo. La juge chargée du dossier a, en effet, ajouté une peine d’un an et demi de liberté surveillée, ainsi qu’une amende d’environ 1,2 million de roubles – à peu près 10 000 euros. Le principal opposant à Vladimir Poutine était déjà emprisonné depuis plus d’un an. Et depuis mi-février, il est jugé dans un tribunal mis en place dans l’enceinte de sa colonie pénitentiaire, située à 100 km de Moscou. La semaine dernière, le parquet avait requis treize ans de prison pour Alexei Navalny.

    Ses avocats arrêtés

    La justice russe reproche à Alexei Navalny d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption. Il est également accusé d’outrage lors des dernières audiences, relate franceinfo. Ce n’est pourtant pas la version d’Alexei Navalny. Il a dénoncé de fausses accusations de la part du Kremlin, qui aimerait voir son opposant rester en prison le plus longtemps possible, selon lui.

    Les avocats du prévenu, Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev, ont été interpellés à l’issue du verdict, devant la prison. Comme le relaie franceinfo, les autorités les auraient arrêtés, car ils auraient gêné la circulation routière en s’adressant à la presse. Juste après le verdict, ce mardi 22 mars, Alexei Navalny a réagi sur son compte Twitter : « Poutine a peur de la vérité, je l’ai toujours dit. La lutte contre la censure, amener la vérité aux habitants de la Russie, reste notre priorité. »

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.

    That’s understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    — Alexey Navalny (@navalny) March 22, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:38

    Sébastian SEIBT Suivre

    En fin de semaine dernière, les températures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pôle Sud, elles étaient jusqu’à 40 °C supérieures aux moyennes saisonnières.  Des hausses liées aux caprices des “rivières atmosphériques”.

    Des températures allant jusqu' 40 °C au-delà des normales saisonnières en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude à certains endroits en Arctique. Les deux régions polaires ont connu simultanément une vague de chaleur inédite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coïncidence est très inhabituelle", reconnaît Julienne Stroeve, spécialiste du climat polaire à l'University College de Londres, contactée par France 24. 

    C'est la montée en flèche du thermomètre en Antarctique qui a attiré l'attention des scientifiques en premier. "Les températures enregistrées, même sur le plateau Antarctique [situé à plus de 2 000 mètres d'altitude en moyenne], étaient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spécialiste de la météo et du climat en Antarctique à l'Institut des géosciences de l'environnement à l'Université Grenoble Alpes, contacté par France 24. 

    Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

    March 23, 2022

    À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °C

    Il faisait ainsi plus qu'anormalement doux à la station Concordia qui se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La température est, en effet, montée à -11,5 °C alors qu'il fait généralement plutôt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette région à cette période de l'année.

    "La barrière topographique formée par le dénivelé dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est très stable et les températures ne devraient jamais dépasser les -30 °C", explique à France 24 Martin Siegert, un glaciologue à l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevés de températures réalisés dans cette partie du globe la semaine dernière.

    Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

    March 19, 2022

    En 65 ans d'observations météorologiques dans cette partie proche du pôle Sud - qui se trouve à plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'était jamais produit. Mais le thermomètre est resté sous les 0° C, ce qui a permis d'éviter une fonte des glaces "qui aurait été complètement inédite", note Martin Siegert.

    >> À lire aussi sur France  24 : En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptés

    De l'autre côté du globe, dans la région Arctique, le thermomètre a dangereusement flirté avec les températures de dégel alors même "qu'on est encore à la fin de la période froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'île de Hopen (au nord de la Norvège et au sud de l'archipel de Svalbard), "une température de 3,9 °C a été enregistrée, ce qui ne s'est jamais produit depuis le début des relevés en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue norvégien.

    Mais la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette région du monde est la plus durement affectée par le réchauffement climatique - les températures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne -  et les événements météo extrêmes commencent à s'y multiplier. 

    Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tôt que d'habitude. En général, le dégel débute à la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la région arctique.

    De l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-Zélande

    Si ces records historiques se sont produits en même temps dans les deux régions polaires, "c'est une coïncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la météo en Arctique et en Antarctique", précise Martin Siegert.

    Mais dans les deux cas, ce sont des rivières atmosphériques qui sont à l'origine de ce réchauffement soudain des pôles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantités de vapeur d'eau sur de longues distances.

    Pour expliquer le phénomène dans la région Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'où est partie la rivière atmosphérique qui a transporté toute l'humidité vers le nord et surtout dans la région de la Sibérie", explique Jonathan Wille. 

    En Antarctique, le phénomène a été plus complexe. Il y a bien eu une rivière atmosphérique qui a pris son origine "à l'extrémité sud-est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande", remarque le spécialiste de l'université de Grenoble.

    Mais ce n'est pas tout. En atteignant les côtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendré des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphérique est resté sur place et s'est même engouffré toujours plus vers le pôle Sud. "C'est une rivière atmosphérique qui est allée plus vite, est restée plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussé plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, résume Jonathan Wille. 

    Une "bizarrerie météo ou un événement précurseur" ?

    "Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du réchauffement climatique", reconnaît Martin Siegert. Après tout, l'une des conséquences de ces changements dus à l'activité humaine est que les événements météo extrêmes - comme des pics de chaleur dans les régions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. 

    Mais pour l'instant, il est encore trop tôt pour attribuer ces pics de température au réchauffement climatique. "La situation est revenue à la normale dans les régions polaires cette semaine, et il se peut que la météo de la semaine dernière reste un phénomène isolé", estime Julienne Stroeve.

    "C'est la grande question à laquelle il va falloir répondre : est-ce qu'on a eu affaire à une bizarrerie météo ou à un événement précurseur [du climat à venir dans ces régions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la rivière atmosphérique s'était dirigée plus à l'ouest du continent austral - où les températures sont déjà naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraîner une fonte des glaces inédite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montée des eaux.

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    Au sommet de l'Antarctique, une coopération pour préserver "un continent sanctuarisé"

    CHANGEMENT CLIMATIQUE

    En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

    EXPOSITION

    De l’Arctique à l’Antarctique, une exposition alerte sur les effets du changement climatique

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

    Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

    Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

    — H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

    France24 - World

    A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

    Issued on: 24/03/2022 - 11:15

    FRANCE 24 Follow

    On February 24, Russian President Vladimir Putin launched a “special military operation” against Ukraine, marking the start of the biggest military offensive in Europe since World War II. One month on, Russia's invasion remains largely frustrated by the dogged resistance of Ukrainians, with no end in sight for a conflict that has killed thousands of people and displaced millions of civilians.

    Despite the relentless shelling of a number of Ukrainian cities, Russia is still far from taking control of the country. FRANCE 24’s international affairs editor Philip Turle says there are a number of contributing factors that can explain why the invasion has not gone according to plan.

    Vladimir Putin thought he could roll into Ukraine and the Ukrainians would roll over (...). But it's not gone that way," Turle said. “Since 2014, the Ukrainians have become much more wary of Russia’s intentions. This is something Putin overlooked when he launched the invasion."

    The other reason is that the Russians have failed to take control of the main cities, he added. “Even Kharkiv, which is on the border with Russia, is still not completely in Russian hands. The only city (under Russian control) is Kherson. Kyiv has not fallen. There is incessant fighting and bombardement in Mariupol but much of the city is still in the hands of the Ukrainians.”

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    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    ON THE GROUND

    ‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs

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    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Opex 360

    Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    Valeurs Actuelles

    De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

    Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.

    Sauver ou périr

    Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.

    Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.

    Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.

    Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »

    En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.

    Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP

    Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.

    Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.

    Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.

    Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques

    En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.

    Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.

    Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.

    Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.

    Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris

    L’ambassade de Russie réagit

    « Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».

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    BBC

    Michael Bublé: Multi-Grammy winner on Bond themes, romantic gifts and new album

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    Michael Bublé has two of the UK’s best-selling albums of all time, with Crazy Love and Christmas both racking up sales of more than three million. But the Canadian star still wants more.

    His latest album, Higher, released on 25 March, features collaborations with Sir Paul McCartney and Willie Nelson, as well as covers of tracks by the likes of Bob Dylan and Barry White.

    Watch his interview with the BBC's entertainment reporter Alex Stanger, where he talks about Bond themes and romantic gifts.

    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

    WAR IN UKRAINE

    China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

    War in Ukraine

    Following the Ukraine war – and fighting it – on social media

    France24 - Monde

    La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

    Publié le : 24/03/2022 - 08:12Modifié le : 24/03/2022 - 19:48

    FRANCE 24 Suivre

    Pyongyang a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM), mettant un terme au moratoire qu'elle observait depuis 2017. L'armée sud-coréenne a indiqué avoir immédiatement riposté en tirant "des missiles depuis le sol, la mer et les airs" vers le large de ses côtes.

    La Corée du Nord a tiré, jeudi 24 mars, un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon, rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017 et s'attirant une ferme condamnation de l'ONU.

    Vendredi matin, l'agence d'État nord-coréenne KCNA a confirmé que le tir "d'un nouveau type" d'ICBM, baptisé Hwasong-17, avait été personnellement ordonné par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, et qu'il avait parfaitement atteint sa cible en mer du Japon.

    Le président sud-coréen Moon Jae-in avait indiqué, dans un communiqué, que le projectile lancé jeudi après-midi par Pyongyang en direction de la mer du Japon était un ICBM. Il s'agit "d'une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale", a-t-il déploré.

    >> À lire aussi : "Pourquoi la Corée du Nord multiplie-t-elle les tirs de missiles en ce début d’année ?"

    L'armée sud-coréenne a indiqué avoir immédiatement riposté en tirant "des missiles depuis le sol, la mer et les airs" vers le large de ses côtes.

    L'ONU a condamné "avec force" ce tir. "Le lancement d'un missile de longue portée fait courir le risque d'une escalade des tensions dans la région", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole d'Antonio Guterres. "Le secrétaire général presse la RPDC (République populaire démocratique de Corée) de ne pas entreprendre davantage d'actions contre-productives."

    Le Conseil de sécurité devrait se réunir vendredi à la demande des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Albanie, de l'Irlande et de la Norvège face à ce tir "sans ambiguïté" de la Corée du Nord, ont indiqué des diplomates à l'AFP.

    "Un acte scandaleux et impardonnable"

    Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé "un acte scandaleux et impardonnable". Le régime nord-coréen "menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale", a-t-il déclaré depuis Bruxelles, où il se trouve pour un sommet du G7.

    Condamnant "avec force" le nouveau tir, la Maison Blanche a assuré que les États-Unis prendraient "toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon".

    Ce nouveau tir démontre que la Corée du Nord "continue de donner la priorité à ses armes de destruction massive", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

    Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d'arme depuis le début de l'année.

    Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

    Pyongyang avait effectué trois lancements d'ICBM en 2017. L'engin alors testé, le Hwasong-15, était capable d'atteindre les États-Unis.

    Un échec la semaine dernière

    Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars s'est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime a gardé un silence complet sur cet événement.

    "Pyongyang a essayé de lancer un ICBM à l'aéroport de Sunan la semaine dernière mais a échoué", a affirmé à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Institut d'études politiques Asan. "Alors il a mené le lancement d'aujourd'hui pour maquiller ce ratage et parce qu'il doit maîtriser les technologies d'ICBM dès que possible."

    Beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que Pyongyang, qui célèbrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du pays et grand-père de Kim Jong-un, se livre à une démonstration de force pour marquer cette fête, la plus importante du calendrier politique nord-coréen.

    "Kim Jong-un considère très important de prouver qu'il est un dirigeant compétent avant le 110e anniversaire de Kim Il-sung, surtout à son propre peuple", a expliqué Cheong Seong-chang, du Centre d'études nord-coréennes de l'Institut Sejong.

    Période de transition à Séoul

    Kim Jong-un a déclaré l'an dernier qu'améliorer les capacités militaires du pays était prioritaire pour le régime.

    Priorité parmi les priorités : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.

    Ce missile, le Hwasong-17, a été surnommé le "missile monstre" par les analystes militaires. Il a été montré lors d'une parade à Pyongyang en octobre 2020. On ignore à ce stade si c'est ce missile qui a été testé jeudi.

    Les États-Unis et la Corée du Sud accusaient déjà le régime nord-coréen d'en avoir récemment testé certaines parties depuis le début 2022, sous couvert de ce qu'il a présenté comme des essais de lancement de satellites.

    "Kim a probablement le sentiment que c'est le moment parfait pour développer des ICBM, et rappeler au monde avec insistance que le Nord, contrairement à l'Ukraine, est un pays doté de l'arme nucléaire", a expliqué à l'AFP Ahn Chan-il, un analyste spécialisé dans la Corée du Nord.

    Cet essai survient également alors que la Corée du Sud est en période de transition présidentielle, le chef de l'État sortant Moon Jae-in devant céder son fauteuil en mai au conservateur Yoon Suk-yeol, élu au début du mois et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

    Avec AFP

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    France24 - Monde

    Reportage en Ukraine : dans le dédale des catacombes d'Odessa avec ses habitants

    Publié le : 23/03/2022 - 23:53

    Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF

    Odessa a été à son tour touchée par des frappes russes lundi. Cette ville fait partie des objectifs stratégiques de Vladimir Poutine, car elle lui assurerait le contrôle de l’axe logistique entre la mer noire et Kiev. Mais ses habitants sont forts d'un atout particulier : les catacombes de la ville, qui ont déjà servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Nos reporters Julie Dungelhoeff et Amar Al Hameedawi sont allés à la rencontre d'Ukrainiens réfugiés vingt mètres sous terre. 

    Voilà des semaines que ses habitants s'étaient préparés à ces instants : depuis lundi 21 mars, la ville ukrainienne d'Odessa est à son tour la cible du feu russe. Cette cité historique de la Russie impériale et porte d'entrée sur la Mer noire constitue un objectif à la fois stratégique et symbolique pour le Kremlin dans sa guerre contre l'Ukraine. Mais les catacombes de la ville jouent représentent un atout pour la population ukrainienne.

    Les Ukrainiens le savent tous désormais : les sirènes annoncent l'imminence d'un bombardement russe. À Odessa, beaucoup d'habitants se sont mis à l'abri sous terre, dans les catacombes :  2500 km de tunnel à 20 mètres sous leurs pieds. Parmi eux, Alexandre, qui explique que ce refuge peut supporter une bombe d'une tonne. Et pour cause : c'est ce type de bombes qui frappe la ville Marioupol ces derniers jours. 

    En dehors de la nuit, on trouve dans cette ville souterraine essentiellement des femmes et des enfants. Une mère de famille ne cache pas son effroi : "Qui ne serait pas effrayé ? On veut tous rester en vie." Depuis le début de l'offensive russe, des bénévoles comme Alexandre veulent préparer les habitants au pire : "On a mis en place des lits pour que le tout le monde puisse dormir, on a isolé les murs au cas où nous devions rester longtemps. Mais on espère que ça n’arrivera pas."

    Les frappes tirées depuis les navires russes sur Odessa ont décuplé l'angoisse de sa population, qui trouve dans ses tunnels un semblant de réconfort : "Dimanche,  nous avons entendu les explosions. Nous étions loin de l’abri mais on s'y est réfugiés en courant. Ici on se sent plus en sécurité. On n'entend pas ce qui se passe dehors et les enfants ne paniquent pas", explique une mère de famille. Un réconfort bien précaire toutefois, pour une population remplie d'inquiétudes, à l'image d'une jeune fille : "Moi ce qui me fait peur c'est que cela dure très longtemps."

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    Résister face aux Russes, la question qui divise les habitants d'Odessa

    PÉNURIE DE SEMI-CONDUCTEURS

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Décryptage

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    L'Humanité

    Protection de l’enfance et justice des mineur.e.s en France : éducation et protection pour tous et toutes !

    Tribune

    Nous professionnels de la justice des enfants, de l’éducation spécialisée, de la protection de l’enfance, de la prévention et de la médiation, appelons les candidats et candidates à l’élection présidentielle à se préoccuper de la question tant des moyens et des missions de la protection de l’enfance que de la justice pénale des mineur.e.s.

    La situation des enfants, des adolescents et adolescentes est alarmante dans notre pays et la crise que connaissent certains tribunaux pour enfants, comme notamment ceux de Bobigny ou de Marseille oblige à ce que les moyens nécessaires soient dégagés en urgence afin d’y mettre fin. 

    Le code de la justice pénale des mineurs entré en vigueur le 30 septembre 2021 apparaît guidé par des logiques gestionnaires et comptables, il conduit à l’accélération des procédures judiciaires au détriment du temps éducatif pourtant indispensable dans l’aide à la construction des enfants et des adolescents. Ce faisant, il contribue à rapprocher la justice pénale des enfants de celle des adultes, au détriment de principes constitutionnels tels que la primauté de l’éducatif sur le répressif.

    La protection de l’enfance est défaillante.

    Loin d’être un dispositif de soutien et d’aide aux enfants et aux familles, cohérent et efficient sur l’ensemble des territoires, elle est sujette à de multiples paradoxes et dysfonctionnements qui ont parfois des conséquences tragiques sur le devenir des enfants et des adolescents.

    Les lois récentes relatives à de la protection de l’enfance, consacrent le retrait de l’Etat dans les prises en charge civiles et dans l’exercice de ses missions de prévention, alors que certains des départements sont incapables d’y faire face.

    Les conseils départementaux opèrent alors des choix en fonctions des budgets alloués souvent en faisant jouer la concurrence entre les associations du secteur associatif habilité et des entreprises du secteur de l’économie dite « sociale et solidaire ».

    La protection de l’enfance est donc diverse selon le département concerné, et les enfants ne sont pas égaux face à leur prise en charge.

    Plus grave, la loi de protection de l’enfance de 2007 et la mise en œuvre de la révision des politiques publiques en 2009 séparent les publics relevant de la protection de l’enfance de ceux de la justice pénale des mineurs.

    Décision lourde de conséquence, car si la spécialisation de l’intervention de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) auprès des adolescents a été complètement abandonnée dans les faits, les départements se sont trouvés dans l’incapacité d’assurer un vrai relai.

    A ce jour, alors que les départements souvent exsangues réclament un soutien financier de l’Etat pour compenser les transferts de charges vers les conseils départementaux, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui elle dépend de l’Etat, ne peut toujours pas intervenir au civil dans le cadre de ses missions de prévention et de protection de l’enfance, ce malgré la quasi stabilité de l’activité au pénal.

    Ainsi faute d’intervention adaptée en temps utile, les mises en danger perdurent, des situations se dégradent. Dans ce contexte, certains jeunes se retrouvent ainsi confrontés à la justice sous le volet pénal.

    Ces mêmes jeunes, sont morcelés dans des suivis éducatifs dédoublés (civil et pénal) sans prise en compte de leur situation et de la nécessité de garantir le maintien de la continuité éducative.

    Face à ces constats, il est plus qu’urgent de rompre avec des politiques sociales et éducatives marquées d’une approche sécuritaire.

    La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation du service public de la justice des enfants et de la protection de l’enfance, qui conduit à une situation où près de 40% des jeunes SDF sont d’anciens jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance.

    Par ailleurs, la dernière loi du 7 février 2022 récemment adoptée ne va pas répondre au manque criant de moyens, notamment en hébergement pour les mineurs-es isolés-es étrangers-éres.

    Parce qu’il y a urgence à protéger les enfants et les adolescent.e.s de ce pays, nous revendiquons la remise en place d’un cadre commun pour qu’elles ou ils soient avant tout considéré.e.s comme des êtres en devenir ayant droit à la meilleure des protections qu’elles ou ils soient suivi.e.s au civil ou au pénal.  Cela passe par  :

    • un dispositif législatif efficient, mais également et surtout par des moyens humains suffisants avec une reconnaissance et une valorisation des métiers du social ;
    • le redéploiement des budgets des structures d’enfermement au profit des structures éducatives ;
    • la fin des politiques de mise en concurrences entre les associations du secteur associatif habilité en matière civile comme pénale et l’abandon des Contrats à Impact Social qui installent une logique de rentabilité dans le champ du social ;
    • le fait de redonner – effectivement – un champ de compétence civil à la PJJ afin qu’elle puisse agir de nouveau au titre de l’action éducative et de la prévention, pour aider ou accompagner les départements dans le suivi des jeunes les plus en difficultés et pour lesquels la plus-value de l’approche de la PJJ est incontestable ;
    • plus généralement, par la mise en œuvre d’un code de l’enfance, incluant le civil et le pénal, protecteur, éducatif .

    Depuis trop longtemps, les politiques libérales ont déconstruit l’état social au profit de politiques sécuritaires renforçant les mesures pénales et leur mise en œuvre, au détriment d’un travail de fond, en amont.

    C’est pour cela que nous vous demandons de vous positionner sur l’ensemble de ces mesures, les questions relatives à l’enfance devant faire partie intégrante des sujets sur lesquels les citoyens auront à se prononcer au travers de l’élection du président de la République. 

    Aujourd’hui, il faut faire le choix de la prévention, de la protection de l’enfance et de l’éducation pour l’avenir des enfants de ce pays. Nous pensons qu’ensemble nous devons faire le choix du pari de l’éducation !

    Premiers signataires :

    • Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature - Sophie Legrand, Secrétaire générale du Syndicat de la magistrature - Sonia Ollivier, co-secretaire du Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse (SNPES-PJJ/FSU) - Jacqueline Francisco éducatrice à la PJJ Co-Sécretaire nationale du SNPES-PJJ/FSU – Benoît TESTE, secrétaire général de la FSU – Jennifer Bellay SNEPAP-FSU Bureau Régional Ile de France - Stéphane Danancier Pavo, dessinateur de presse – ARAEZ Estellia, avocate au barreau de Bordeaux- Marie-Rose Moro, Professeure de pédopsychiatrie Université de Paris - Julien FONTE SNUTER-FSU - Fiche Gisèle, AHPJM (Association pour l'histoire de la protection judiciaire des mineurs) - Delcambre Gisèle Juge des enfants – Dominique ATTIAS avocate, ancienne vice bâtonnière Barreau de Paris, présidente fédération Barreaux d’Europe – Le Conseil National des Barreaux – Lyes Louffok, militant des droits de l’enfant - Yazid KHERFI Consultant en prévention urbaine – Isabelle CLANET DIT LAMANIT, Bâtonnière élue, barreau des Hauts-de-Seine - Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) - Mehdy Belabbas - Éducateur PJJ Militant Associatif - Laurence Roques, présidente de la Commission LDH du CNB - Julien RIVOIRE, Porte-Parole d'Attac France - DUJARDIN Claire, présidente du SAF - Myriam Baghouli avocate au Barreau de la Seine-Saint-Denis – Pierre Lecorcher CGT PJJ - Sophie HERLIN-MARTINEZ, CGT Fédération des services publics - Delecourt Christophe Co-secrétaire général de l'Union Fédérale des Syndicats CGT de l’État - Pascale Bruston, juge des enfants, Paris - BARANGER Thierry, ancien président des tribunaux pour enfants de Paris et Bobigny - Sandrine Chabaneix, juge des enfants au TJ de Paris - Vrain Anaïs, magistrat - Verzeletti Céline co-secrétaire générale UFSE-CGT -  Caroline Mecary, avocate - Ugo Bernalicis, député du Nord, membre de la France insoumise - BRZEGOWY Marc Directeur Interrégional honoraire de la PJJ - Amine Ghenim, Bâtonnier du barreau de la Seine-Saint-Denis - Carlos Lopez éducateur a la PJJ ex co secrétaire nationale du SNPES-PJJ/FSU - HUBERT Benoît Co-Secrétaire Général du SNEP-FSU - Claude Romeo – Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du TE de Bobigny, expert UNICEF, membre du Bureau du CNPE - Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU - Vince leduc spécial - Mathilde Panot, députée du Val de Marne, Présidente du groupe parlementaire la France insoumise - Albert Lévy Ancien Magistrat - Jean-Luc Rongé, président de Défense des enfants international France (DEI-France) –Carole Sulli, avocate au barreau de Paris (SAF) – Peretti Marie-Clair THÉÂTRE DU FIL metteur en scène chargé de la formation - Castel Brice secrétaire général du SNUASFP FSU - Philippe Bouyssou Maire d'Ivry sur Seine – Carla Dugault , présidente de la FCPE - Guislaine DAVID Co-secrétaire nationale du SNUIPP FSU, Nicolas WALLET Co-secrétaire national du SNUIPP FSU, Arnaud Malaisé Co-secrétaire national du SNUIPP FSU - Vito Fortunato Co-secrétaire national du SNPES-PJJ/FSU - Fred Sochard dessinateur - Chatelain Jean-Christophe, retraité PJJ - LEFEBVRE Elodie Avocate au Barreau de Paris, membre du Conseil de l'Ordre - Ramon VILA SUD SANTE SOCIAUX - Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégué-es généraux de Solidaires - G.BONNET ancien Directeur d'établissement justice et DASS de mineurs en danger -  Gilles Rouby COLLECTIF DES ASSOCIATIONS CITOYENNES - Esther Benbassa Sénatrice écologiste de Paris -Simon WARYNSKI (Président de la FNUJA) - Annie LAHMER, Conseillère Régionale d'Ile de France - Jurmand Jean-Pierre, membre de l'AHPJM - Hervé Hamon magistrat honoraire ancien président du Tribunal pour enfants de Paris - BRISSON Daniel DDPJJ Honoraire - KILO Nathalie, Avocat - Agathe Grenouillet Avocat au Barreau de la Seine Saint Denis -   DEBARRE Solène, Avocate au barreau de Paris - Me Marc-Olivier CHORT, avocat - Lefebvre Geneviève Juge des enfants honoraire - ROMINGER, Charles Avocat au Barreau de Paris - Aude CATALA, Avocat - SFAOUI Johanne Avocate au Barreau de PARIS - ROTH Isabelle Avocat Barreau de PARIS -  Martine de Maximy Magistrate honoraire - JEANNOT Brigitte Avocate SAF - Nawel OUMER, avocate, Syndicat des avocats de France - Poncet Monge Raymonde Sénatrice EÉLV  - Blanc Patrice, avocat au Barreau de Seine St Denis - LENDRES Frédérique Avocate - Viviane SOUET, Avocate - Rifka Peres, avocat au Barreau de Bobigny - Beatrice Beaudoin-Schneider, Avocat de l'Antenne des mineurs du Barreau de Paris - DANVEL CLAUDINE  AVOCATE Paris A l’antenne des mineurs du barreau de Paris - Juliette Dorier, Avocate au Barreau de Seine-Saint-Denis - Agathe Fadier, avocate au barreau de Paris - Mireille STISSI  Directrice interrégionale honoraire de la Protection Judiciaire de la Jeunesse - Sophie Taillé-Polian, sénatrice du val de marne, génération.s - Issa Keita Avocat au Barreau de Bobigny - Josselin Valdenaire CGT PJJ - Justine LANGLOIS avocate - Sandrine RONDIN avocat - Aurélie Soria avocate - Catherine Delanoë Daoud, avocate Paris - MARIE Annabel avocat - Poussin Pascale avocate - Léa CANCHES, avocate - BOULAFRAH Fatima avocat barreau Hauts de Seine - LEPINARD Anne-Sophie, Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine - Ariane Ory-Saal, avocate au Barreau des Hauts de Seine, FNUJA - UTARD Sarah avocat président de l’UJA de Metz membre de la FNUJA- Pauline MOURET, Avocat d’enfant - Rosenthal Boris FNUJA - Pr Bernard GOLSE Pédopsychiatre-Psychanalyste. professeur émérite de Psychiatrie de 'l'enfant et de 'l'adolescent à l'Université Sorbonne-Paris Cité - Brigitte Cappe présidente de FOF PARIS NORD de France Collectif CEP Enfance - Schauder Claude, Association Lire DOLTO aujourd’hui Anc prof assoc des Universités en psychopathologie - Mireille DAMIANO Syndicat des Avocats de France - Guillemette AUBIN-VIARD, Présidente de la Fédération des Orthophonistes de France - Safar Gauthier Marlène Avocate Paris - Dr Christophe LIBERT président de l’Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile (API) - Karine SHEBABO, avocat au Barreau de Paris  - Yongpeng Jessy collectif Elianna et EPA  - Bénédicte FEGAR-COGNEAU, présidente de FOF-Bretagne  - Le Verre Marie, juge des enfants - Véronique Jacquet Éducatrice de jeunes enfants - Evelina Ferro Monitrice Éducatrice - GODFROY Cyrille, co-secrétaire général, Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) - Antoine JULIÉ Avocat - LAFOND CHRISTELLE, AVOCAT AU BARREAU DE PARIS - Hassid Yael avocate  - Chabrun Catherine, ICEM - Sylvie Barreteau pédopsychiatre 92 - CHABERNAUD Jean-Louis, SNPEH et CNP de pédiatrie - Fabienne VOISEUX FOFARA - MARTY-PICHON Julie FNEJE - CHAZELAS Laurent, président de l'AFPEN (association Française des Psychologues de l'Education nationale) - Me MEREGONI, Alexandra - TONNA ESTHER UFAS CGT - JOSIANE BIGOT Association Themis accès au droit pour les enfants Strasbourg droit Strasbourg - Marie-Laure Cadart médecin et anthropologue - Jérôme Gleizes Conseiller de Paris Groupe écologiste - Fleutot Marie Edith présidente de FOF.BFC, pour FOF BFC – Turon Cécile AVOCATE - CACHEUX, Alexandre, Président de l'ANPASE - ÉLOI LEMAIRE secrétaire de l'ANPASE - Ariana BOBETIC, avocat  - Virginie MARQUES Avocate au barreau de la Seine-Saint-Denis - SAF  -  Ghenim Meriem Avocate au barreau de la Seine Saint Denis - syndicat des avocats de France  - Florence NEPLE, présidente de la commission égalité du Conseil National des Barreaux  - Dr Amandine BUFFIERE, Présidente de la FDCMPP - Josine BITTON Avocate  - SAVARY-GOUMI Marianne Syndicat Avocats de France - Guillaume BOISEAU chef de service en AED - Lalla BOUSTANI Avocat - - RODRIGUES Sandrine, avocat - GERDET Isabelle Avocat - Massou dit Labaquère Maripierre Avocate - Catherine PORGE DORANGE avocate à Paris - EPISCOPO Marjorie Avocat - Hélène GACON, Avocate au barreau de Paris - Sophie DURAND thérapeute de famille et de couple- médiatrice familiale - Vervenne Hannes, avocat - Maya ASSI avocat - Marie-Dominique Moustard  - Sophie ROYER (Avocat au Barreau de Seine Saint Denis) - DEFOSSE-MONTJARRET Alexandra Avocat - Sabah RAHMANI Avocate au Barreau de LYON - Caroline Lanuzel. Assistante de service social – Daniel Pical, magistrat honoraire, représentant de l’Association Internationale des Magistrats de la Jeunesse et de la Famille (AIMJF) auprès du Conseil de l’Europe – Persuanne Vincent, Fédération des Espaces pour la Santé des Jeunes - Picard Frédéric avocat au barreau de Versailles - Lydie TARDY Assistante sociale - Martine PERON, avocat au barreau de Versailles - Mouci Stéphanie Avocate - HOUDAILLE Marie-Laure - Avocat au Barreau de Versailles - Barthes Florence Avocat - Nathalie James co secrétaire nationale SNPES-PJJ/FSU - Arnaud Blatteyron co secrétaire SNPES-PJJ/FSU - Alexia Peyre psychologue clinicienne élue nationale SNPES-PJJ/FSU - Sylvie GARDE-LEBRETON Avocat LYON  - Julie DELORME, Avocat - Véronique Picard-Masson Avocate au Barreau des Hauts de Seine - Leïla SADOUN-MEDJABRA Avocate - Anaïs CRUVEILLER Avocat SAF Bordeaux - Fanny Ginsburg Avocat - Sandy Jaunet Wegerhoff, Avocate au Barreau des Hauts-de-Seine - LANDAIS VANESSA AVOCAT - Emily Rastelli Éducatrice spécialisée, thérapeute familiale, Salon de la parentalithé et Semo Les Marronniers - Chambellan Anne Avocat - PACOURET Raphaël Commission Mineurs du Barreau de VERSAILLES - Xavier Fraissange , éducateur spécialisé  - Bessard Bénédicte  - Henry valerie réfèrent éducatif au titre de l'ASE - Aurélien Brisset - Gorlier Élise Cd 26 - MORCRETTE Nathalie assistante sociale AEMO - GAUDIN Isabelle éducatrice spécialisée AEMO - Marie Muraillat Educatrice Spécialisée - ABAUTRET Françoise orthophoniste - Labbé Séverine Assistante sociale en Conseil Départemental - RENOUX GAEL - Mahdavi Sarah psychologue ase  - Romieu Céline ase - Anne Creach. Éducatrice spécialisée - Le Guiniec Cécile Éducatrice Spécialisée - Sauvanet sophie chef de service éducatif - Maître Josiane OLEOTTO-GUEY Avocat à la Cour VERSAILLES - HELLE Mélanie Educatrice spécialisée MECS Ados - Laridan Sylvie  - El Houari Aurore éducatrice spécialisée  - Tristram julie Assistante sociale à l’aise protection de l’enfance - Cadet Laetitia  - Zoccoli Audrey (Ass) - Mandé Virginie Psychologue  - picard Béatrice tisf - Coralie Goineau - DENIZET Madiana. Étudiante éducatrice spécialisée - Cindy Varvier, éducatrice spécialisée - BAGOT Elise ASS - DROMART Camille éducatrice de jeunes enfants  - MALLET Géraldine cheffe de service en protection de l'enfance - Marie Dugué Assistante Familiale - Michèle BELTZUNG Educatrice en AEMO Sauvegarde69 - Jeanneau Claire, éducatrice spécialisée dans un service de milieu ouvert en Loire- Atlantique  - Jamgotchian Nicolas, éducateur  - Carre Emilie éducatrice spécialisée en investigation judiciaire  - Jeanne Barbot, éducatrice spécialisée dans un service d'aemo Bretagne - Delphine PARAN assistante familiale - Janin Alice éducatrice spécialisée - COULET Angèle, chef de service éducatif placement familial  - Le Luduec Marion éducatrice spécialisée  - PAVY Marie Laure - Borot Nathalie assistante sociale - Estelle Foraud, assistante sociale, Sauvegarde de l'enfant 26 - Brossard Aurélie éducatrice spécialisée en AEMO - Dupain Maxime Chef de service éducatif - Lebeau Maryline éducatrice spécialisée  - Hubert Marie éducatrice spécialisée - Aurélie FORAUD - Fougère José éducateur spécialisé  - CHASSÉ Johanna éducatrice spécialisée  - Véro SAURIAC, assistante familiale - Céline Renaudin éducatrice spécialisée  - Marianne Mugnier, formatrice en travail social - Cassiere Marie Éducatrice Spécialisée en Placement à Domicile - Courbon Elisabeth. Assistante sociale en AEMO - Ramel Virginie - QUÉAU Fabien Chef de Service - Julie Boton 3ème année de formation d’éducatrice spécialisée - Bénédicte Christy Assistante sociale - Vissiere Marie Pierre enseignante – Anne Lebegue Présidente de l'association l'avocat et l'enfant de Montpellier - Karine GILBERT  - PIERRON Olivier- Éducateur spécialisé - Marie-France VULLIERMET Avocat Lyon – Pillias Séverine  - Goudalle Flora éducatrice spécialisée - Caroline Gehin éducatrice spécialisée - Hermesse David éducateur spécialisé EPDSAE - Pelardy Karine éducatrice spécialisée  - Serif Saida - Théry Antoine, metteur en scène - Dorothée G - Mormiche Maelys - éducatrice spécialisée - Kubiak Lucien - Pauline Signoret Puéricultrice de PMI - Auguste Anthony aemo - Weis kate éducatrice spécialisée - Nissaf ghenania AFMJF - Hobbé Véronique assistante sociale CD - Lamer Morgane Éducatrice spécialisée  - Grundrich Nathalie monitrice éducatrice - LOHOU Charline éducatrice spécialisée  - Fanny BARADUC - GILLES Perrine Éducatrice de prévention (29) - Alicia Dault ase Finistère  - DE SMET Robin (ES en AEMO) - Baës Christelle éducatrice spécialisée  - Hélène GUIET. Éducatrice en protection de l'enfance. - Nevers Magali Assistante Sociale - Mylène Malfondet Puéricultrice PMI - Cantin Myriam psychologue - Caroline Lanuzel. Assistante de service social - Villain Adrien éducateur spécialisée directeur de lieu de vie et d'accueil - Christian GAUMONT. CGT Insertion Probation - Duperray Marie - BLANC Elsa Avocat - Martine AIRAULT VAQUEZ. Avocate - Chanoinat Virginie éducatrice spécialisée - Flavie Pages (spip) - Cécile Marchal Éducatrice Spécialisée - VALENTIN Marie secrétaire de la CGT EPI 59/62 (insertion probation) - Coralie NOUHAUD THEATRE DU FIL - Yoon ESTIENNE – ASS - Mélina URICH POSTIC Avocat - Richard Sancho Andreo Président Association Le Furet Strasbourg - Marie ELGARD Avocat - DIVAN Robin CPIP - GRIMAUD Valérie AVOCAT - Mme Claude ARMAND LUQUE CPIP - Caroline KLEIN - Nolwenn RANNOU - WATIEAUX DESJARDINS Patricia, Avocat - OUGHCHA Karema AVOCAT - SOW Sainabou AVOCAT - Nivelle Didier. Cpip Spip de la Vienne - Cibois Natacha assistante sociale SPIP - Sophie POZZOLI, éducatrice spécialisée à la PJJ - Pauline BEURTON CPIP - LELEU Cécile, Éducatrice spécialisée  - Barboux Sandra assistante sociale - Elodie Mauras Educatrice Spécialisée en libéral - - Michel Dugnat président de l'Association Recherche Information Périnatalité - Evelina Ferro Monitrice Éducatrice - JAVEL Victor, éducateur spécialisé en formation, étudiant à l'ARIFTS Rezé - Angèle BRACHET - éducatrice spécialisée
    France24 - Monde

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    Publié le : 23/03/2022 - 19:59

    Elena VOLOCHINE

    La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Selon la rhétorique officielle, Moscou ne frappe que des cibles militaires. Son armée protégerait même les civils des forces ukrainiennes.

    France 24, qui décrypte la communication ukrainienne, comme à l'occasion de la prise de parole du président Volodymyr Zelensky devant les parlementaires français mercredi 23 mars, analyse aussi le point de vue russe, dans une toute nouvelle chronique, "Vu de Russie". Riche d'une expérience de dix ans comme correspondante de France 24 en Russie, cheffe du bureau de la chaîne à Moscou, Elena Volochine a sélectionné deux extraits de journaux d'information télévisée russes de premier plan, traduits et explicités sur France 24. Pacifisme d'une armée russe héroïque face à des forces ukrainiennes qualifiées de "néo-nazies", diabolisation de l'Occident, fake news, diabolisation de l'ennemi, spectre d'une menace américaine : on y retrouve les principaux axes du récit russe sur le conflit depuis son déclenchement le 24 février, explique notre journaliste.

    L'armée russe en mission "humanitaire" face à des "néo-nazis"

    La première séquence est tirée de la première chaîne de la télévision russe, Pervi Kanal. Un média que la journaliste russe Marina Ovsyannikova a fait connaitre au monde entier par une image devenue virale : le 14 mars dernier, en plein journal télévisé, elle interrompait la présentatrice en faisant irruption sur le plateau munie d'une pancarte sur laquelle figurait ces mots : "non à la guerre, ne croyez pas à la propagande, on vous ment".

    Elena Volochine reprend et explique les trois titres du JT diffusé lors d'une heure de grande écoute, le 22 mars, énoncés en ces termes : 

    • Premier titre : "Roubijne : l'histoire dramatique du sauvetage des habitants de la vengeance des forces ukrainiennes, notre équipe de tournage a partagé une voiture avec des réfugiés."

    Roubijne se trouve dans la République populaire de Louhansk, un des deux territoires séparatistes, deux Oblast pris à l'Ukraine en 2014, au moyen de l'appui militaire russe. "Le côté qui est en guerre avec Kiev, où atterrissent par la force des choses les obus ukrainiens, est le seul que montre la télévision russe depuis le début du conflit" note Elena Volochine.

    Or, les sources d'information officielles – telle que la chaîne Pervi Kanal – sont désormais les seules auxquelles peut accéder le public russe, dans un pays où les derniers médias indépendants ont été contraint de mettre la clef sous la porte. Le 21 mars, un tribunal de Moscou a, en outre, interdit les réseaux sociaux américains Facebook et Instagram en Russie, en estimant qu'ils menaient des activités "extrémistes".

    • Deuxième titre : "Marioupol et ses habitants, dès que les bombardements ukrainiens se taisent, ils sortent des caves pour continuer à vivre."  

    "Dès que les bombardements ukrainiens se taisent" : des mots lourds de sens, insiste la cheffe du bureau de France 24 à Moscou. Selon les propos de la propagande russe, ce seraient les Ukrainiens seuls qui bombardent Marioupol, tandis que les Russes, eux, n'auraient de cesse d'aider les civils ukrainiens en détresse. 

    Une des principales pages du journal est ensuite consacrée à la ville de Marioupol, "les unités nationalistes ukrainiennes" y sont assimilées à des Nazis, tirant "sur des quartiers habités", relève Elena Volochine,

    "Les corridors humanitaires dans notre direction sont l'unique chance de salut", poursuit le présentateur du journal russe. Plus tard dans le journal, il est affirmé que les Ukrainiens se refusent à mettre en place tout couloir humanitaire.

    • Troisième titre : "pas de droit à l'erreur, nos héros-artilleurs (...) risquent leur vie et protègent leurs camarades des tirs de l'aviation ukrainienne, ils ont abattu les cibles aériennes jusqu'à la dernière" 

    Le but ici, explique la correspondante de France 24 à Moscou, est de présenter l'armée russe comme "à la pointe de la technologie, prête à risquer sa vie, ne ratant jamais ses cibles, lesquelles sont toujours militaires, et donc jamais civiles."

    L'armée russe est bel et bien médiatisée : ses porte-paroles font même deux points quotidiens avec la chaîne de télévision, remarque Elena Volochine, "mais les destructions causées par l'armée russe, elles, ne sont jamais montrées". Le citoyen russe n'a accès qu'à des images satellites de frappes ultraciblées, en phase avec le discours officiel du Kremlin : des armes (russes) de pointes ciblant des objectifs jamais situés dans des zones habitées.

    Le spectre de la "menace occidentale"

    La cheffe du bureau de France 24 à Moscou s'est également intéressée aux bandes annonces qui passent entre les journaux d'une autre chaîne d'information en continu, la télévision d'État Rossiya 24. 

    L'une d'elle affirme que Washington détiendrait des "laboratoires secrets de fabrication d'armes biologiques" en Ukraine. C'est là une rhétorique centrale pour Moscou, explique la journaliste : celle comme quoi les États-Unis constitueraient une sournoise menace contre la Russie, voire contre le monde.

    Le 11 mars, la Russie a ainsi convoqué le Conseil de sécurité de l’Onu pour évoquer l’utilisation par les États-Unis de ces laboratoires "secrets". Ces accusations reposent sur une théorie du complot, qui est aussi promue par la Chine et le mouvement conspirationniste américain QAnon.

    Lors du journal de Rossiya 24, le présentateur fait mention que "4,5 millions d'habitants pacifiques demeurent les otages des néo-nazis ukrainiens, comme à Kharkiv (...) Les civils sont toujours utilisés comme boucliers humains (...) parmi eux se trouvent aussi des étrangers issus de 25 pays."

    En plus de glorifier l'armée russe, le but escompté ici est double, explique la correspondante de France 24 à Moscou : dénigrer les actions de la riposte ukrainienne, tout en entretenant le mythe de la présence de mercenaires étrangers faisant ainsi miroiter au passage le spectre de l'Occident ennemi.

    La télévision russe a également recours à des "fake news", poursuit Elena Volochine. Rossiya 24 prête à France 24 un propos jamais tenu par la chaîne, comme suit : "Dans ce reportage sur les mercenaires étrangers, les mercenaires qui allaient partir sur la ligne de front doutent de leur décisions", explique le présentateur. Sans   montrer aucune image de France 24 pour étayer son propos.

    Rossiya 24 fait ensuite état d'"ex-membres des forces spéciales américaines prêtent allégeance au diable"; étayant le propos d'explications floues.

    "Si vous n'avez rien compris, c'est normal", ironise Elena Volochine, avant de conclure : c'est là unes des méthodes de la propagande russe, laquelle consiste à distiller et compiler des termes tels que "satanistes, américains, Nazis". Le finalité escomptée : terroriser le téléspectateur russe vis-à-vis de l'ennemi supposé, l'Occident.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    Publié le : 23/03/2022 - 17:02

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    Le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est adressé mercredi, par visioconférence, aux parlementaires français au sujet de la guerre en Ukraine. Il a notamment exhorté la France à défendre ses valeurs en Ukraine et à aider à mettre fin à cette "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité".

    Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a exhorté, mercredi 23 mars, la France à soutenir l'Ukraine pour la défense des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité face à Moscou et demandé aux entreprises françaises encore présentes en Russie de cesser de financer la "machine de guerre" du Kremlin.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie, libre et diverse", a dit le président ukrainien, via une traductrice, devant les deux chambres du Parlement français, auxquelles il a demandé d'observer quelques instants de silence en hommage aux victimes ukrainiennes de la guerre.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. On peut le faire ensemble et s'il y a des gens qui ont des doutes parmi les personnes présentes, je peux vous dire que votre peuple est sûr, comme tous les autres peuples de l'Europe."

    "Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe"

    "Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d'enfants et de femmes, les viols. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices", a déclaré le chef de l'État ukrainien.

    La chaîne de magasins Auchan est emblématique de la grande distribution en Russie, où elle exploite 231 magasins pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10 % de son activité globale. Auchan s'est refusé à tout commentaire. La semaine dernière, un porte-parole du distributeur français avait jugé extrêmement extrêmement surprenantes" les critiques formulées à son encontre par le président ukrainien.

    L'enseigne de bricolage Leroy Merlin, très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, revendique 36 000 salariés dans ce pays, qui opèrent dans 107 hypermarchés et 62 villes. Des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin ont demandé lundi à l'enseigne de cesser ses activités en Russie après le bombardement d'un magasin du groupe à Kiev. Leroy Merlin, qui appartient au même groupe qu'Auchan, s'est également refusé à tout commentaire.

    D'autres enseignes internationales emblématiques comme le suédois Ikea et la chaîne de restauration rapide McDonald's ont en revanche suspendu leurs opérations en Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine.

    La Russie est aussi le deuxième marché du groupe automobile Renault dans le monde derrière l'Europe. Le fabricant français est présent via le groupe AvtoVAZ, qui a stoppé une partie de sa production à la mi-mars en raison d'une pénurie de composants liée aux sanctions occidentales infligées à la Russie. Renault n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Le groupe avait indiqué plus tôt ce mercredi envisager de suspendre à nouveau la production de son usine de Moscou à partir de ce soir en raison de problèmes de logistique.

    Renault est d'autant plus exposé qu'il est associé en Russie avec le conglomérat public russe Rostec, dirigé par Sergueï Tchémézov, un allié de Vladimir Poutine.

    Le groupe français TotalEnergies, également critiqué pour son maintien en Russie, a quelque peu pris ses distances mardi avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

    Multiplication des interventions auprès des parlements occidentaux 

    Volodymyr Zelensky, qui multiplie les interventions devant les parlements nationaux - il s'exprimait encore mercredi matin devant la Diète japonaise et parlera jeudi devant le parlement suédois -, s'adressera également jeudi à l'Otan réunie en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    >> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : la stratégie offensive de Volodymyr Zelensky auprès des parlements occidentaux"

    Nous avons besoin d'encore plus d'aide, pour que la liberté ne perde pas, d'armes antichar, de défense antiaérienne. Vous pouvez nous aider", a insisté le président ukrainien devant le Parlement français.

    Comparant aux "ruines de Verdun" les destructions infligées par l'armée russe à l'Ukraine depuis le début de son opération d'invasion le 24 février, Volodymyr Zelensky a également appelé la présidence française de l'Union européenne à favoriser l'adhésion "historique" de l'Ukraine au bloc communautaire.

    "Merci la France, gloire à l'Ukraine", a conclu le président ukrainien sous les applaudissements nourris des députés et sénateurs.

    Avec Reuters et AFP

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    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

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    Éthiopie : les rebelles du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu

    Publié le : 25/03/2022 - 07:39

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    Alors que la guerre entre l’armée et les forces tigréennes dure depuis 17 mois, les rebelles de la région du nord de l’Éthiopie ont annoncé vendredi un cessez-le-feu, quelques heures après l'annonce par le gouvernement éthiopien d'une "trêve humanitaire illimitée".

    Un cessez-le-feu après une année et demie de guerre en Éthiopie. Les forces de la région du Tigré, en conflit depuis 17 mois avec le gouvernement, ont annoncé "une cessation des hostilités, effective immédiatement", dans un communiqué publié vendredi 25 mars, appelant le gouvernement éthiopien à "prendre des mesures concrètes pour faciliter l'accès sans restrictions au Tigré", région du nord de l'Éthiopie où la faim menace.

    Le gouvernement éthiopien du Premier ministre Abiy Ahmed a décrété jeudi une "trêve humanitaire unilatérale", afin de permettre "la libre circulation de l'aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d'assistance" au Tigré, où aucun convoi d'aide humanitaire n'est arrivé par la route depuis le 15 décembre.

    Les rebelles se disent déterminés à la réussite du cessez-le-feu tout en estimant que "lier des questions politiques et humanitaires est inacceptable", mais assurent qu'ils "feront de leur mieux pour donner une chance à la paix".

    4,6 millions de personnes en situation "d'insécurité alimentaire"

    Forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent dans le nord de l'Ethiopie depuis qu'en novembre 2020 Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix l'année précédente, a envoyé l'armée fédérale déloger les autorités de la région, gouvernée alors par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) qui contestait son autorité depuis des mois.

    Rapidement défaites, les troupes rebelles du TPLF ont ensuite, courant 2021, repris militairement le Tigré et le conflit s'est depuis propagé aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait en janvier que 4,6 millions de personnes, soit 83 % des quelque six millions d'habitants du Tigré, étaient en situation "d'insécurité alimentaire", tandis que deux millions souffraient d'une "pénurie extrême de nourriture".

    Depuis mi-février, les opérations humanitaires au Tigré - où plus de 400 000 personnes ont été déplacées par le conflit - sont quasiment interrompues par les pénuries de carburant et de liquidités, selon l'ONU.

    L'ONU a longtemps dénoncé un "blocus humanitaire de fait" du Tigré, dont le gouvernement et les rebelles se sont rejetés mutuellement la responsabilité.

    Avec AFP

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    En Éthiopie, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire illimitée"

    Éthiopie : Amnesty International accuse des rebelles du Tigré de viols collectifs

    Guerre au Tigré : près de 40 % de la population souffre de "pénurie extrême de nourriture"

    France24 - Monde

    Au Mali, une cour ouest-africaine ordonne la suspension de sanctions contre la junte

    Publié le : 24/03/2022 - 18:36

    FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

    La Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uéoma) a ordonné jeudi la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali après le manquement de la junte à son engagement de rendre prochainement le pouvoir à des civils.

    Rare succès de la junte face aux organisations régionales. Une cour de justice ouest-africaine a ordonné, jeudi 24 mars, la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali en raison de la transgression par les militaires de leur engagement à un retour prochain des civils au pouvoir.

    La décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ajoute une inconnue à la confrontation diplomatique en cours. Elle a été rendue à la veille du sommet d'une autre organisation régionale, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), consacré au Mali.

    "Sursis à exécution" des sanctions

    La Cour de justice de l'Uémoa, saisie par les avocats de l'État malien, a ordonné le "sursis à exécution" des sanctions décidées le 9 janvier par les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de cette organisation.

    L'Uémoa avait alors suspendu le Mali de ses organes, endossé des sanctions prises par la Cédéao comme le gel des avoirs financiers d'environ 150 personnalités liées à la junte malienne, et surtout annoncé "des sanctions additionnelles vigoureuses incluant notamment des sanctions économiques et financières". Elle avait dit qu'elle se solidariserait avec les mesures de rétorsion que prendrait ultérieurement la Cédéao, dont les pays de l'Uémoa sont tous membres.

    Dans la foulée du sommet de l'Uémoa, la Cédéao avait annoncé la fermeture des frontières avec le Mali et suspendu les échanges financiers et commerciaux autres que ceux de produits de première nécessité.

    Les organisations régionales sévissaient ainsi contre le projet alors affiché par les militaires de se maintenir encore jusqu'à cinq ans de plus à la tête de l'État, alors qu'ils s'étaient initialement engagés à organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la direction de ce pays pris dans la tourmente sécuritaire et politique depuis 2012.

    L'impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales. Les autorités maliennes ont accusé la Cédéao de se laisser instrumentaliser par la France, en pleines tensions diplomatiques entre Bamako et Paris.

    Mi-février, un collectif d'avocats mandatés par le gouvernement malien avait saisi la Cour de justice de l'Uémoa de deux requêtes : l'une pour demander l'annulation de sanctions illégales selon eux, et une autre pour les suspendre.

    C'est sur cette dernière requête que s'est prononcée la Cour de justice en attendant de statuer sur le fond. La Cour note qu'elle peut ordonner un sursis d'exécution en cas d'"urgence". Les arguments de l'État du Mali quant à ce caractère d'urgence sont "fondés dans la mesure où (l')application (des) sanctions risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables au regard de l'impact social, économique et financier", dit-elle.

    Un sommet de la Cédéao vendredi

    Les conséquences sur les sanctions de la Cédéao étaient peu claires dans un premier temps. La décision de la Cour de justice devrait peser sur un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao prévu vendredi au Ghana.

    La Cédéao a jusqu'alors conditionné une levée progressive de ses mesures de rétorsion à la présentation par les autorités d'un calendrier électoral "acceptable". Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, est reparti dimanche du Mali sans être parvenu à un accord avec la junte sur ce point.

    La Cédéao a demandé l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois. Au cours de la visite du médiateur Goodluck Jonathan il y a quelques jours, le gouvernement installé par les militaires a lui-même reconnu que la chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait ramené les prétentions initiales à deux années supplémentaires avant la tenue d'élections.

    La Cédéao a invité le colonel Goïta, qui a pris le pouvoir par la force avec d'autres colonels en août 2020 et s'est fait investir président à la suite d'un second putsch en mai 2021, à prendre part au sommet.

    Mais le colonel Goïta ne pourra pas participer, indique un courrier des Affaires étrangères maliennes consulté par l'AFP. Il exprime cependant sa "disponibilité à interagir" avec les dirigeants ouest-africains par visioconférence, dit ce courrier envoyé à la Cédéao.

    Le Mali dépêchera une délégation de quatre ministres, dont le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop.

    Avec AFP

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    Mali : la junte au pouvoir demande à la France le retrait de ses troupes "sans délai"

    La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

    Le Mali entérine jusqu'à cinq ans de "transition" avant d'organiser des élections

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - Monde

    Somalie : des dizaines de morts dans une double attaque revendiquée par les Shebab

    Publié le : 24/03/2022 - 17:24

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    Une double attaque survenue mercredi soir dans le centre de la Somalie et revendiquée par les Shebab a causé la mort d'au moins 48 personnes. Le pays, et particulièrement sa capitale, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, alors que le pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président.

    Deux attaques survenues mercredi soir à Beledweyne, une localité du centre de la Somalie, et revendiquées par les Shebab, ont tué au moins 48 personnes, a déclaré, jeudi 24 mars, le gouverneur de l'État de Hirshabelle.

    Ces attaques sont intervenues quelques heures après une autre attaque menée contre l'aéroport de la capitale Mogadiscio, réputé pour être le site le plus sécurisé de ce pays instable de la Corne de l'Afrique.

    "Nous pouvons confirmer pour l'instant que 48 personnes ont été tuées et 108 autres blessées dans les deux explosions", a déclaré Ali Gudlawe Hussein, gouverneur de l'État de Hirshabelle, ajoutant que les secouristes avaient trouvé des corps ensevelis sous des débris.

    "Nous exhortons (les citoyens) à être très vigilants, nous ordonnons à toutes les agences sécuritaires de renforcer la sécurité", a-t-il dit.

    "Les terroristes ont mené la première attaque avec un kamikaze et ont tenu prête une voiture chargée d'explosifs devant l'hôpital afin de faire plus de victimes", a déclaré par téléphone Isak Ali Abdulle, le responsable de la police locale. "Il s'agissait d'attaques simultanées dévastatrices qui ont endommagé des biens et causé des pertes civiles massives."

    La première attaque a tué deux députés sortants, dont Amina Mohamed Abdi, qui faisait campagne pour sa réélection, ainsi que "plusieurs" de ses gardes.

    La deuxième a eu lieu peu de temps après devant l'hôpital, où des voitures éventrées étaient visibles jeudi.

    Les Shebab ont revendiqué les attaques, affirmant avoir visé des "hommes politiques concourant pour les élections" en cours.

    Attaque contre l'aéroport de Mogadiscio

    Mercredi matin, au moins trois personnes ont par ailleurs été tuées lors d'une attaque sur l'aéroport de Mogadiscio, enceinte sous haute protection abritant des bureaux de l'ONU, des ambassades et une base de la force de l'Union africaine (Amisom).

    L'attaque – durant laquelle une station-service a pris feu, dégageant un épais panache de fumée – a duré environ 45 minutes, ont indiqué plusieurs témoins, avant que les assaillants ne soient abattus. Cette dernière a également été revendiquée par les Shebab.

    Les Shebab, qui combattent le fragile gouvernement fédéral somalien, ont été chassés de Mogadiscio en 2011 après une offensive de l'Amisom, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales de Somalie et continuent de mener des attentats sur des cibles gouvernementales et militaires.

    La Somalie, et particulièrement sa capitale, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, alors que le pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président.

    Le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il soit parvenu à organiser un scrutin.

    Depuis, le processus avance péniblement, retardé par des conflits au sommet de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains États fédéraux.

    Après maints reports, la clôture des élections de la Chambre basse a été fixée au 31 mars. Cette étape doit ouvrir une nouvelle phase devant mener à la désignation d'un nouveau chef de l'État.

    "La violence n'est pas une façon d'avancer"

    Les retards à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des Shebab.

    "La violence n'est pas une façon d'avancer pour la Somalie. L'UE condamne le terrorisme et les massacres politiquement motivés", a écrit jeudi sur Twitter Tiina Intelmann, ambassadrice de l'Union européenne en Somalie.

    Violence is not a way forward for #Somalia. #EU condemns terrorism and politically motivated killings. Condolences to the family of MP Amina Mohamed Abdi #Beledweyne @EU_in_Somalia

    March 24, 2022

    "Nos pensées vont à tous ceux qui ont été touchés par les attaques à Mogadiscio et à Beledweyne hier. Nous condamnons fermement l'utilisation de la violence pour intimider et perturber les élections. Le Royaume-Uni se tient aux côtés de la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme", a également écrit sur Twitter Katie Foster, l'ambassadrice anglaise pour la Somalie.

    Avec AFP

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    Somalie : attaque mortelle d'islamistes radicaux shebab dans un hôtel de Mogadiscio

    Somalie : attaque meurtrière des Shebab dans un hôtel réputé de Mogadiscio

    Somalie : attaque meurtrière des Shebab dans un restaurant de Mogadiscio

    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'Ashes of a dead land': Ukraine appeals for help as more bombs pound Mariupol

    Issued on: 23/03/2022 - 11:11Modified: 23/03/2022 - 11:47

    The besieged port city of Mariupol is under continuous bombardment as Russian forces redouble their efforts to capture it after its leaders refused to surrender, Ukrainian officials said on Tuesday. The city council said the pounding was turning Mariupol into the "ashes of a dead land".

    Opex 360

    Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

    Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

    Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

    Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

    Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

    « Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

    „Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

    — Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

    L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

    S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

    Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch

    Issued on: 24/03/2022 - 08:24

    FRANCE 24 Follow

    United Nations chief Antonio Guterres on Thursday strongly condemned North Korea's firing of what could be its largest-ever intercontinental ballistic missile and urged Pyongyang to "desist from taking any further counter-productive actions," his spokesman said.

    The launch was "another breach" of North Korea's "announced moratorium in 2018 on launches of this nature, and a clear violation of Security Council resolutions," Stephane Dujarric said in a statement.

    North Korea fired a new intercontinental ballistic missile on Thursday, Tokyo and Seoul said as they voiced outrage at Pyongyang's most powerful launch since 2017.

    South Korea's military said it had fired missiles from ground, sea and air in response.

    Pyongyang has launched nearly a dozen weapon tests this year in an unprecedented spree in defiance of UN sanctions.

    But long-range and nuclear tests such as the one conducted on Thursday have been paused since leader Kim Jong Un met then-US president Donald Trump for a bout of doomed diplomacy, which collapsed in 2019.

    Thursday's launch was a "breach of the suspension of intercontinental ballistic missile launches promised by Chairman Kim Jong Un to the international community," South Korea's President Moon Jae-in said in a statement.

    "It poses a serious threat to the Korean peninsula, the region and the international community," Moon said, adding that it was a "clear violation" of UN Security Council resolutions.

    The missile was fired on Thursday afternoon from Sunan – likely the same site as a failed test last week – and had a range of 6,200 kilometers (3,850 miles), Seoul's Joint Chiefs of Staff said.

    The missile flew for 71 minutes and landed in Japan's territorial waters, according to the Japanese government.

    "This is such an outrageous, unforgivable act," Japan's Prime Minister Fumio Kishida said in Brussels where he was due to meet with members of the Group of Seven.

    North Korea was threatening "the peace and safety of Japan, the region and the international community," he added.

    "This cannot be accepted."

    Monster missile   

    Nuclear-armed North Korea has long coveted an ICBM that can carry multiple warheads and, the US and South Korea say, has been testing the Hwasong-17, a giant ICBM first unveiled in October 2020.

    Despite biting international sanctions over its weapons programs, Pyongyang has doubled-down on Kim's drive to modernise the military, and last week test-fired what analysts said was likely the Hwasong-17.

    That launch ended in failure, exploding mid-air in the skies above the capital.

    "Pyongyang attempted to fire an ICBM at the Sunan airport last week but failed," said Go Myong-hyun, senior researcher at the Asan Institute for Policy Studies.

    "So it carried out today's launch to make up for that failure and because it has to complete the ICBM technology right away," he told AFP.

    The moratorium was "virtually scrapped" anyway, Go said, when North Korea conducted two tests for what it called a "reconnaissance satellite".

    "What is also key is whether Pyongyang will make today's launch official," he added.

    Key anniversary

    Analysts say that North Korea uses ostensibly peaceful satellite development as a fig leaf for full-range ICBM development as there is significant overlap in technology.

    The United States and South Korea had this month warned that Pyongyang was preparing to test-fire an ICBM at full range, after what they called a spate of tests disguised as space launches.

    Seoul and Washington said these were likely tests of components of the Hwasong-17.

    North Korea will mark the 110th anniversary of the birth of founder Kim Il Sung on April 15, and analysts predict Pyongyang will conduct an ICBM or satellite launch as part of the celebrations.

    "Kim Jong Un feels it's very important to prove his leadership's competency before the 110th birthday anniversary of Kim Il Sung, especially to his own people in North Korea," said Cheong Seong-chang of the Center for North Korea Studies at the Sejong Institute.

    The North has carried out three ICBM tests, the last in November 2017, of a Hwasong-15 – deemed powerful enough to reach the continental United States.

    "Kim Jong Un wants to ultimately establish himself as a leader who has successfully developed both nuclear weapons and ICBMs," Ahn Chan-il, a North Korean studies scholar, told AFP.

    North Korea is also taking advantage of Washington's deteriorating relationships with China and Russia, following Moscow's invasion of Ukraine, he said.

    "Kim probably feels this is the perfect time to develop ICBMs while repeatedly reminding the world that the North, unlike Ukraine, is a nuclear-armed country."

    South Korea is also going through a presidential transition, with Moon set to hand power to successor Yoon Suk-yeol in May, which creates foreign policy confusion, Hong Min, a researcher at the Korea Institute for National Unification, told AFP. 

    "Everything is very disorganised and all over the place," he said. 

    "For the incoming administration, it is highly likely that they are not yet prepared," he added.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    North Korea claims it conducted test of spy satellite

    Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea

    North Korea testing new intercontinental ballistic missile system, US says

    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne

    Publié le : 04/03/2022 - 19:08

    Guillaume GRALLET Suivre

    La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.

    Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.

    Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.

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    France24 - Monde

    Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal

    Publié le : 25/03/2022 - 07:21

    Nicolas BAMBA

    Un mois et demi après la victoire du Sénégal face à l'Égypte en finale de la CAN-2022, les deux équipes se retrouvent en match aller des barrages pour la Coupe du monde 2022 vendredi. Meurtris par leur finale perdue au Cameroun, les Pharaons égyptiens veulent rendre aux Lions de la Teranga la monnaie de leur pièce. Mais les champions d'Afrique arrivent au Caire en confiance.

    Comme on se retrouve... La dernière fois que Sénégalais et Égyptiens ont croisé le fer, c'était au stade d'Olembe de Yaoundé, au Cameroun début février, en finale de la dernière CAN. Au bout du suspense, les hommes d'Aliou Cissé avaient eu le dernier mot et brandi le trophée pour la première fois de leur histoire, devant des Pharaons dépités.

    C'est donc avec un esprit revanchard que le sélectionneur Carlos Queiroz et ses joueurs vont accueillir les nouveaux champions d'Afrique, vendredi 25 mars au Caire, pour le match aller de leur barrage qualificatif pour la Coupe du monde 2022.

    Salah y pense depuis la finale perdue

    Impuissant et battu par Sadio Mané, son coéquipier à Liverpool, Mohamed Salah s'était montré déterminé dans le vestiaire égyptien du stade d'Olembe. "Nous aurons notre revanche sur eux", avait-il promis à ses coéquipiers, dans une scène captée par une chaîne de télévision nationale égyptienne. Avant même cette finale perdue, l'Égypte savait qu'elle allait retrouver le Sénégal pour les barrages.

    Mohamed Salah a une histoire particulière avec le Mondial. En octobre 2017, l'attaquant était devenu un véritable héros quand, d'un doublé face au Congo-Brazzaville, il qualifia l'Égypte pour sa première Coupe du monde depuis 1990. Mais en Russie durant l'été 2018, le n°10 était apparu diminué par une blessure. Il ne put empêcher l'élimination de son équipe dès le premier tour (trois matches, trois défaites).

    Quatre ans plus tard, celui qui s'est élevé parmi les meilleurs joueurs du monde veut, à bientôt 30 ans, goûter à nouveau à la compétition la plus prisée de la planète football. Une question d'ambition, bien sûr. Et aussi de revanche, quelques semaines après avoir été perdu une deuxième finale de CAN après celle de 2017.

    محتاجينكم بكره pic.twitter.com/cGsymOTDj9

    March 24, 2022

    Le Sénégal en confiance

    Côté sénégalais, on aborde ces retrouvailles avec un état d'esprit plus léger. Après tant de rendez-vous manqués et une finale au scénario hitchcockien où ils ont cru voir leurs cauchemars reprendre vie, les Lions de la Teranga arrivent en confiance à l'heure d'affronter à nouveau les Pharaons. Leur couronne continentale symbolise leur nouveau statut.

    Interrogé par l'AFP, Claude Le Roy, ancien sélectionneur du Sénégal, pense que cette équipe "s'est libérée" et a pris "un léger ascendant psychologique" sur les Égyptiens. "Ils doutent peut-être un peu plus. Les Sénégalais sont dans l'euphorie. Quoi qu'il arrive, il leur sera beaucoup pardonné. Les Égyptiens, pas du tout", explique le technicien français.

    En 2002, Aliou Cissé était le capitaine de l'équipe du Sénégal qui, pour sa première Coupe du monde, s'était hissée jusqu'en quarts de finale, en battant au passage l'équipe de France. En 2018, devenu sélectionneur, lui et ses hommes furent sortis au premier tour, non sans frustration : à égalité de points avec le Japon, les Sénégalais avaient manqué l'accession aux huitièmes de finale parce qu'ils avaient reçu plus de cartons jaunes (6 contre 4 pour les Japonais). Pour espérer laver cet affront au Qatar, la bande de Cissé serait avisée de prendre un bon départ au Caire avant le barrage retour le 29 mars à Dakar, dans le stade Abdoulaye-Wade flambant neuf.

    ✈️ Direction le Caire 🇪🇬 pic.twitter.com/EDDKVfz7El

    March 23, 2022

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    Mondial-2022 : le Portugal dompte la Turquie et jouera la finale des barrages

    ZONE EUROPE

    Mondial-2022 : l'Italie, championne d'Europe en titre, éliminée par la Macédoine du Nord

    Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football

    France24 - World

    Our country wants to be fully independent, Jamaican PM tells British Royals

    Issued on: 24/03/2022 - 12:36

    NEWS WIRES

    Jamaican Prime Minister Andrew Holness told Britain's Prince William and his wife Kate on Wednesday his country wants to be "independent" and address “unresolved” issues, a day after protesters called on the United Kingdom to pay reparations for slavery.

    The royal couple arrived in Jamaica on Tuesday as part of a week-long tour of former British Caribbean colonies, but have faced public questioning of the British Empire's legacy.

    In a speech later on Wednesday, Prince William did not address calls to remove his grandmother, Queen Elizabeth, as head of state.

    The royal couple's trip comes after Barbados became a republic nearly four months ago by removing the queen as the sovereign head of state, a move Jamaica has begun to study.

    "There are issues here which as you would know are unresolved," Holness said during a photo shoot with William and Kate.

    "But Jamaica is as you would see a country that is very proud... and we're moving on. And we intend... to fulfill our true ambition of being an independent, fully developed and prosperous country."

    Dozens of people gathered on Tuesday outside the British High Commission in Kingston, singing traditional Rastafarian songs and holding banners with the phrase "seh yuh sorry" – a local patois phrase that urged Britain to apologise.

    In a speech at the governor general's residence attended by Holness and other dignitaries, William also stopped short of apologising for slavery, though he did say he agreed with his father's declaration that "the appalling atrocity of slavery forever stains our history".

    William, second-in-line to the British throne, also expressed his "profound sorrow" for the institution of slavery, which he said should never have existed.

    Jamaican officials have previously said the government is studying the process of reforming the constitution to become a republic. Experts say the process could take years and would require a referendum.

    Jamaica's government said last year it will ask Britain for compensation for forcibly transporting an estimated 600,000 Africans to work on sugarcane and banana plantations that created fortunes for British slave holders.

    (REUTERS)

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    Barbados becomes a republic, renouncing Britain's Queen Elizabeth

    Prince William says British royal family 'very much not racist'

    LONG READ

    Acquittal of 'Colston Four' for toppling slave trader statue ignites UK culture wars

    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Saturday Profile

    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    France24 - World

    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Issued on: 24/03/2022 - 03:25

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO

    As fighting rages in the town of Irpin, on the edge of Kyiv, volunteer medics are helping to evacuate the last civilians. FRANCE 24's Gwendoline Debono joined them for a day.

    Their yellow ambulance is synonymous with saviour for civilians still stuck on the front lines in Irpin.

    Taras, a French doctor of Ukrainian origin, left Corsica at the beginning of the war to come and help out as a volunteer medic

    He works alongside Sergei, an ambulance driver. At the first sign of trouble, they don their flak jackets and helmets and rush to the front lines.

    They go to look for civilians trapped in the town of Irpin, northeast of Kyiv. As they try to lead them to their ambulance, Russian forces start shelling the evacuation area.

    Taras and Sergei manage to bring civilians, including women, children and elderly men, to safety but their unarmoured vehicle shows damage from the shelling. 

    Click on the player above to watch the report.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    ON THE GROUND

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    France24 - World

    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    Issued on: 23/03/2022 - 17:00

    Sébastian SEIBT

    US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables in order to cut off the world's internet. But this worst-case scenario is more difficult to implement than it sounds.

    "Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

    Biden added that "one of the tools (Russia's) most likely to use, in my view – in our view ­– is cyber attacks. They have a very sophisticated cyber capability”.

    This is not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has warned about the threat of such attacks. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attack.

    Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

    The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

    March 22, 2022

    Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries, including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

    More than 430 underwater cables at risk

    But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario where Russia would deprive the whole world of the internet by attacking the web's undersea cables.

    This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. In January 2022, Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, reported the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

    In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

    Above all, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

    Easily concealed attacks...

    "It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen, speaking with FRANCE 24.

    All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

    These operations appear simple, but the results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

    "They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

    If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is so worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables linking Europe to the United States run. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

    ... but difficult in practice

    Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

    The big difference is that depriving the world of the internet is not as easy as it was to cut electric wires on the front line in 1939. "Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world precisely because these infrastructures are so vulnerable.

    "Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

    "Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise".

    Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

    Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use [managing financial flows, watching movies, playing video games], some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

    This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", reassured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West, as confirmed by Radakin. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

    It is possible, though, that Russia could make some lesser level of attack, just to prove their power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” agreed Bueger.  “It would fit the pattern of Russia using their new weapons, because it would be an advanced type of attack."

    This article has been translated from the original in French.

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    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

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    France24 - World

    Artistic resistance on the ground: France's JR creates giant portrait for Ukraine

    Issued on: 24/03/2022 - 17:15Modified: 24/03/2022 - 17:17

    Olivia SALAZAR-WINSPEAR Aline BOTTIN

    French street artist JR travelled to the Ukrainian city of Lviv to install one of his trademark giant portraits. It features a small, smiling Ukrainian girl, dressed for winter, captured in black and white. JR says "this little girl reminds us what Ukrainians are fighting for". Five-year-old Valeria is one of the millions of the refugees to have fled Ukraine since the Russian invasion.

    We also hear from Ukrainian artist Bohdan Mucha, who's documenting the war through photography and video at home in Kyiv.

    On the 60th anniversary of the end of the Algerian war of independence, a new French film takes a look at personal tragedy within the context of political resistance.

    And we meet the Irish dance troupe who are remixing the traditions of the Emerald Isle and taking them to the world.

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    Valeurs Actuelles

    Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

    La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

    C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

    Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

    Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

    Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The ins and outs of the French presidential election

    Issued on: 24/03/2022 - 17:40

    Florence VILLEMINOT Follow Genie GODULA Follow

    Presidential elections happen all over the world, but France has its own, unique way of doing things. While there's always some suspense around who will end up in the Élysée Palace, there are some pretty clear rules about getting there: whether it's campaign financing, how much media access the candidates get and how the vote happens on election day. In this episode of French Connections Plus, Florence Villeminot and Genie Godula take a closer look at the protocol governing the French presidential election.

    French presidential election © France 24

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Madagascar left reeling from two major cyclones

    Issued on: 24/03/2022 - 13:33

    The island of Madagascar, just off the east coast of Africa, has been hit by five natural disasters in less than two months, including two major cyclones. More than 200 people have died and 460,000 have been left without shelter. The eastern city of Mananjary has been practically wiped off the map. The remaining 35,000 residents are trying to survive but many have no housing, electricity or clean drinking water. International aid agencies are helping keep them alive. Our correspondents visited what remains of the city.

    Opex 360

    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

    BBC

    Ukraine war: Fortnite owner Epic Games raises £37m for humanitarian efforts

    By Tom GerkenBBC News

    Epic Games says it has raised more than $50m (£37m) to aid humanitarian efforts in Ukraine.

    The Fortnite publisher announced on 21 March it would donate all proceeds from in-game sales, including cosmetic in-game items and virtual currency bought in a shop or online, until 3 April.

    And Xbox is donating the fee it would usually take on items bought by players in Fortnite.

    The amount raised so far is greater than that given by some countries.

    A statement on the Fortnite website said it would send funds "as quickly as we can".

    "We're not waiting for the actual funds to come in from our platform and payment partners, which can take a while depending on how the transaction was processed. As transactions are reported, we'll log them and send the funds to the humanitarian relief organisations within days."

    Epic is sending money to Unicef, Direct Relief, the UN Refugee Agency, and the UN World Food Programme.

    As of today, we’ve raised $50 million USD together in humanitarian relief funds to support people affected by the war in Ukraine. To see more about how the funds are being distributed visit https://t.co/aexRh7ZEWQ pic.twitter.com/IETgljrXV8

    Epic's fundraising joins other efforts by games companies and their fans to raise money for the victims of the war in Ukraine.

    Humble Bundle, for example, sells collections of video games online, with proceeds usually benefitting both the developers and charities.

    But in its latest offering, Humble has raised more than £10m exclusively for charities benefitting Ukraine. It is providing a bundle of 120 games and items usually valued at more than £1,800 that it now offers for a minimum donation of only £30.52.

    Kamini Tiwari, vice-president of social impact at Humble, praised the players who have put up their money to get the games. "We're very, very happy that our community is leaning in to support us," she said. "I think they also, like us, recognise that need is so great.

    "We are constantly humbled - pardon the pun - by our community. Throughout the year, and particularly during times of crisis and disaster, it's been great to see that across the gaming industry so many others are leaning in as well."

    Chucklefish Games, makers of WarGroove and Starbound, is one of the independent developers based in London that has offered up its games to the bundle.

    Alexis Trust, communications manager at the studio, said she felt it was their "duty to help those in need".

    She said the firm's partners, Lithuania-based Hidden Layer Games, which made the game Inmost, is "a two-man team from Ukraine and Russia".

    "Throughout the project the team experienced first-hand the difficulty of working between borders during a time of political tension, and so made the difficult decision to move together to Lithuania where their dream project could actually become a reality.

    "When the Russian military invaded Ukraine, we felt that it was our duty to extend that help to other families in whatever capacity we could."

    But Humble isn't the only bundle right now aiming to help those in Ukraine. There is also the now-completed itch.io bundle, which raised £4.7m by offering up 1,000 games in exchange for a minimum donation of £7.56.

    Brandon Sheffield, creative director of Necrosoft Games, organised the bundle. He told the BBC he thinks the cause "really resonated with people".

    And, he said, it was surprisingly easy to persuade developers of indie hits like Celeste and Superhot to help.

    "Believe it or not, it didn't take very much convincing at all," he said. "Everyone was pretty much ready to help. The publisher Raw Fury joined the itch.io platform just so that they could put four of their games into this."

    The charities which benefitted from the itch.io bundle were International Medical Corps, as well as the Voices of Children Foundation - a Ukrainian charity which provides support to children affected by trauma caused by war.

    "I feel like that's incredibly important for the future of Ukraine," Mr Sheffield said. "I chose this local organisation that's already there.

    "Because they're there, they've been like impromptu shelters, going around and using the money that they've been donated to try to protect the people in Kyiv and other places where they can actually access them."

    And Andy Pearson, chief marketing officer of British publisher PQube Games, that has donated games for the bundle, compared what was happening in the games industry to some of the big musical fundraising events of the past.

    "It's phenomenal. It exceeded the initial expectations and then continued to go on from there.

    "It was amazing. I am thinking now - has this been done before? And it has - it's like Live Aid - those big, big events where you had lots of creators all coming together in one versus a single person trying to contribute. That's what's really helped establish this."

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    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Former Ivory Coast rugby star on working as janitor during Covid-19 pandemic

    Issued on: 24/03/2022 - 12:32

    Baky Meïté is a former captain of the Ivory Coast rugby team. Back in the spring of 2020, he put his rugby career on hold to work as a janitor in a geriatric hospital in Paris. He has now published a book, "Les Chiffons Bleus", as a tribute to his former colleagues who appear somewhat forgotten today. He joined us for Perspective.

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie

    Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.

    Plafonner les prix

    Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe  environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».

    Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.

    .@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter  » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP

    — France Inter (@franceinter) March 7, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    BBC

    Why patients are flocking to India for surgery

    By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

    Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

    Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

    "It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

    Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

    For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

    However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

    In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

    It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

    Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

    They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

    After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

    "I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

    Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

    "It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

    The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

    "These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

    Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

    Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

    But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

    The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

    "India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

    "We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

    And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

    "We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

    Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

    Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

    However, this boom in overseas patients has its downsides.

    "There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

    Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

    Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

    "Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

    The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

    "Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

    While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

    The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

    He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

    More technology of business:

    Some in that industry would welcome a lot more oversight.

    "There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

    For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

    Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

    Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

    "Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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    BBC

    UK's rainfall records rescued by volunteer army

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    Thousands of weather enthusiasts are celebrating the rescue of a unique trove of UK rainfall data.

    The volunteer army stepped up during the first Covid lockdown to transfer handwritten rain gauge totals on to computers.

    This digitisation effort has given the UK Met Office a much clearer idea of when our islands were sodden or parched going back almost 200 years.

    And that's extremely useful for understanding climate change.

    "What our 16,000 volunteers did in the first weeks of lockdown is going to really help us recognise long-term trends," said the Rainfall Rescue project scientist and Reading University professor Ed Hawkins, who's now analysed the new dataset.

    "But almost more important is what we learn about extremes. We want to know about the big floods, the big droughts - how likely they are, how frequently they might happen. This will allow us to put modern extremes in their proper context," he told BBC News.

    The Rainfall Rescue project was launched in those first few days after the government issued its pandemic stay-at-home order in March 2020.

    People were asked to while away their time by helping to recover a series of pre-1960 weather records known as the "10 Year Rainfall Sheets".

    These were 65,000 scanned pieces of paper in the UK Met Office archives that contained the scribbled monthly and decadal rainfall totals at thousands of weather stations across the country.

    Converting all the data into a modern electronic form, able to be analysed by computer, was expected to take a long time, especially since the ornate handwriting on many sheets demanded human eyes do the job rather than an automated character-recognition system.

    But the British public raced through the information in just 16 days.

    "Across those 66,000 sheets, we had 5.4 million individual rainfall observations. They were keyed into the computer four times for quality control purposes. So that actually makes over 20 million individual observations being keyed," explained Met Office archivist Dr Catherine Ross.

    "Add in other data, such as the names of the places where the rainfall was recorded and who the observers were - we're up to 100 million keystrokes."

    A vast effort, but one that will now pay big dividends.

    Consider the task of planning for the consequences of too little or too much water.

    How do we satisfy our need for water resources, for domestic supply and industrial use, and also ensure we have the necessary infrastructure to protect our homes from flooding?

    The "weather memory" recovered from the decadal sheets will underpin future decision-making.

    Some nuggets of information to emerge from the project include:

    Much of the rescued data comes from a period prior to the Met Office's foundation in 1854 - a lot of it gathered by keen amateurs.

    These were individuals working in schools, in hospitals, at reservoirs and iron & steelworks, in lighthouses and at a chocolate factory.

    There's even royal data from Sandringham House. Its 10-year sheet from 1900-1909 has written on it: "For His Majesty the King."

    Consider one Lady Bayning. She recorded rainfall in Norfolk between 1835 and 1887, and would take her rain gauge with her to London for the social season.

    A good number of sheets had incomplete information, perhaps a missing location for the rain gauge.

    "We had to track down a Reverend Iliff from Sunderland," recalled Jacqui Huntley, one of eight dedicated Rainfall Rescue volunteers (known as "The Collective") who set themselves the task of validating the recovered data.

    "The poor man had so much bad luck. First, his rain gauge was stolen. He then had his arm broken and could only take readings for a few months, and then they put a road through his garden. We had to find his precise street to know where exactly he had his rain gauge."

    Dr Mark McCarthy is head of the Met Office's National Climate Information Centre. He said: "I'm always humbled to think about these individuals who were collecting weather records long before the Met Office existed or indeed any sort of systematic observing of our climate was under way.

    "They saw fit to collect their records for whatever reason, and 150, 200 years later they've produced real gems for science."

    The Rainfall Rescue project was carried out on the Zooniverse citizen science platform. The analysis of its data is published in a paper published in Geoscience Data Journal.

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    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'No heat to eat': Britons face worst cost of living crisis in 70 years

    Issued on: 24/03/2022 - 10:04

    Dheepthika LAURENT

    IN THE PAPERS - Thursday, March 24: We look at reactions from the British press after the government's new budget reveals the worst cost of living crisis in 70 years. Also, Joe Biden is in Brussels for several summits on Ukraine. Meanwhile, a top Vladimir Putin aide quits his government and leaves the country, while The Times of London reports that the threat of a coup against Vladimir Putin is very real. Finally, we look at a crisis of domestic pet obesity in the UK and how the internet may play a role.

    Links to the articles we mentioned:

    British front pages

    Cartoon by Peter Brookes

    Russia

    The Spectator cover 

    The Times: 'Ukraine war: Putin ‘at risk of coup’ by Russian security services'

    Pet obesity

    The Guardian: "'He raids the bin and eats the cat’s food!’ – the dangerous rise in obese pets'

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    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    The Saturday Profile

    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

    Send any friend a story

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    BBC

    Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown

    By Michelle RobertsDigital health editor

    The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.

    Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.

    People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.

    This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.

    Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.

    Projectile vomiting

    Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.

    Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."

    Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.

    The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.

    Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.

    "As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."

    For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.

    That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.

    Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.

    Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.

    Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.

    To help reduce the spread:

    Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.

    "As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."

    Related Internet Links

    Norovirus in England - GOV.UK

    Diarrhoea and vomiting - NHS

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    France24 - World

    From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex

    Issued on: 18/03/2022 - 15:47

    Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

    Publié le : 25/03/2022 - 07:14

    Nicolas BAMBA

    Dans le cadre des barrages pour la Coupe du monde 2022, les Lions indomptables du Cameroun accueillent les Fennecs d'Algérie à Douala vendredi en match aller. Les Algériens, humiliés lors de la dernière CAN, doivent une revanche à leurs supporters. Mais les Camerounais veulent aussi redorer leur blason et comptent sur Rigobert Song, tout nouveau sélectionneur.

    Cameroun-Algérie, c'est une affiche entre déçus. Les parcours ont été différents lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations, mais à l'arrivée, chacun en est sorti frustré. Les Camerounais n'ont pris que la troisième place alors qu'ils rêvaient d'un sacre à domicile. Les Algériens, tenants du titre, ont eux pris la porte dès le premier tour malgré leur statut de favoris.

    Un mois et demi après, il est temps de repartir de l'avant. De cette double confrontation qualificative pour le Mondial-2022 (aller ce 25 mars à Douala, retour le 29 mars à Blida), il n'en ressortira qu'un seul qualifié. L'autre regardera la prochaine Coupe du monde à la télévision, comme en 2018.

    L'Algérie croit toujours en Belmadi

    Lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, sa quatrième après celles de 1982, 1986 et 2010, l'Algérie s'était hissée jusqu'en huitièmes de finale, le meilleur résultat de son histoire. L'Allemagne, future lauréate, avait alors bataillé dur pour venir à bout des Fennecs au bout de la prolongation. C'était la fin de l'époque de Vahid Halilhodzic au poste de sélectionneur.

    Les promesses de ce Mondial brésilien restèrent sans suite immédiate : l'Algérie tomba en quarts de finale de la CAN 2015, puis au premier tour de la CAN 2017 avant de livrer une campagne désastreuse lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018.

    Après toutes ces déconvenues, Djamel Belmadi a pris les commandes de la sélection et a ravivé la flamme. Sous sa direction, l'Algérie remporta haut la main la CAN 2019, 29 ans après la dernière. Son impact a été tel que même la grosse contre-performance lors de la CAN 2022 (un match nul et deux défaites, dernière place du groupe E) n'a pas menacé son poste.

    Dirigeants et supporters n'ont pas oublié qu'avant cette sortie de route, ses Fennecs étaient impériaux. Le capitaine Riyad Mahrez et ses coéquipiers étaient restés invaincus entre octobre 2018 et janvier 2022, soit une série de 35 matches sans défaite (un record en Afrique). C'est sur cette vague que Djamel Belmadi veut surfer pour offrir à l'Algérie un cinquième ticket pour la Coupe du monde.

    Le Cameroun mise sur Song

    Le Cameroun a vécu une fin de CAN fort mouvementée. Après la demi-finale perdue face à l'Égypte, les Lions indomptables se sont arrachés pour obtenir la troisième place face au Burkina Faso au terme d'un dernier match dingue. C'est au même moment que les tensions sont apparues au grand jour entre Eric Maxim Choupo-Moting, joueur cadre du groupe, et Toni Conceiçao, le sélectionneur portugais.

    La situation du technicien étant devenue intenable, la Fédération camerounaise de football a mis fin à son contrat et a confié les rênes, le 28 février, à un novice charismatique : Rigobert Song. Très populaire et ex-capitaine emblématique de la sélection, l'ancien défenseur est une légende du football camerounais. Il détient le record de sélections (137 capes), a gagné deux CAN (2000 et 2002) et a joué quatre fois la Coupe du monde (1994, 1998, 2002 et 2010). Un dernier record qu'il partage uniquement avec ses compatriotes Samuel Eto'o et Jacques Songo'o en Afrique.

    Rigobert Song, qui n'a jamais entraîné à un tel niveau, n'a eu qu'un petit mois pour préparer cette première grosse échéance. Il n'a pas provoqué de grosse révolution dans l'équipe des Lions indomptables puisqu'il va s'appuyer sur presque tous les joueurs qui ont joué la dernière CAN. Vincent Aboubakar, meilleur buteur du dernier tournoi continental (8 buts), sera bien là.

    Nation d'Afrique comptant le plus de participations à la phase finale de la Coupe du monde, le Cameroun vise une huitième qualification. Pour son premier match en tant que sélectionneur, Rigobert Song n'aura pas le loisir d'évoluer sans pression. Il se sait attendu, d'autant plus que son équipe devra se rendre en Algérie pour la manche retour la semaine prochaine.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football

    Mondial-2022 : le match Brésil-Argentine, interrompu pour un imbroglio sanitaire, sera rejoué

    Football : l'ancien défenseur Rigobert Song nommé sélectionneur du Cameroun

    BBC

    Orchards vanishing from the landscape, says National Trust

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Orchards are vanishing from the landscape with an area the size of the Isle of Wight lost since 1900, according to research carried out by the National Trust.

    The disappearance of more than half of orchards across England and Wales is having an impact on flora and fauna, the organisation said.

    Orchards have been torn down to make way for houses and farming.

    The biggest decline has been seen in the south west.

    Annie Reilly of the National Trust said: "Many of the orchards which were once on the peripheries of our towns and cities in the 18th and 19th centuries have been lost with urban expansion and often remain as map evidence or street names only."

    The colourful display of springtime blossom has been part of British folklore and culture for centuries, with fruit trees in orchards among the first to bloom.

    "It matters for people to be able to enjoy the beauty of that burst of blossom in the spring and it matters for nature," said head of historic environment at the trust, Tom Dommett.

    Traditional orchards can support wildlife, such as flies, bees, bats and birds. The knotted trunks and branches of trees provide a home for patrolling bats; while flowers are a food source for pollinating insects.

    The researchers used artificial intelligence to analyse historic maps held by the National Library of Scotland, combined with data sets compiled by Natural England and The People's Trust for Endangered Species.

    According to the National Trust:

    The National Trust has vowed to plant four million blossoming trees as part of its commitment to plant and establish 20 million trees across England, Wales and Northern Ireland by 2030.

    Follow Helen on Twitter.

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    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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    BBC

    Rachel Zegler: West Side Story actress gets Oscars invitation after outcry

    West Side Story actress Rachel Zegler will attend the Oscars after all, following an outcry when she revealed she had not been invited.

    Zegler plays Maria in Steven Spielberg's new adaptation of the hit musical, which is nominated for seven prizes at Sunday's Academy Awards.

    Earlier this week, she said she would watch the ceremony on TV in "sweatpants and my boyfriend's flannel".

    But has now been added to the final list of stars who will present awards.

    "The absolutely incredible team at @Disney and our Snow White producers worked some real-life magic, and I am thrilled to be able to celebrate my @westsidemovie fam at the Oscars," she wrote on Twitter.

    The 20-year-old is currently shooting Disney's new live action Snow White film in the UK.

    "It's not lost on me that being able to shoot a film the scale of Snow White during Covid is not easy, and any adjustment to our schedule is no small sacrifice," Zegler said.

    She thanked the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, who organise the Oscars, and this year's ceremony producer Will Packer.

    "I'm so excited to open that shiny envelope," she said. "I could not be more grateful to everyone who helped make this possible. seriously. Now, what to wear..."

    More on the Oscars:

    The actress originally revealed she had not been invited to the glittering Hollywood show in response to a social media user who asked what she was planning to wear.

    Russ Tamblyn, who played Riff in the original 1961 film, was among those who called on the Academy to reconsider, saying it was "your duty to find Rachel a seat at the Oscars".

    He wrote: "She STARS in #Westsidestory which is nominated across the board. When they say representation matters, this is what that means. Please do right by her."

    Zegler is not nominated personally, but her co-star Ariana DeBose, who plays Anita, is favourite to win best supporting actress, while the film's other nominations include best picture.

    The latest additions to the award presenter line-up also include tennis legends Serena Williams and Venus Williams, whose story is told in another best picture nominee, King Richard.

    They will be joined by Jake Gyllenhaal, Jason Momoa, Josh Brolin and Eurphoria's Jacob Elordi.

    Previously announced presenters include Sir Anthony Hopkins, Samuel L Jackson, Lily James, Daniel Kaluuya, Zoë Kravitz, Mila Kunis, Lady Gaga, Rami Malek, Lupita Nyong'o, Elliot Page, Uma Thurman and John Travolta.

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    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

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    France24 - Monde

    MMA : la Française Manon Fiorot, une "bête" lancée à la conquête du top 10 de l'UFC

    Publié le : 25/03/2022 - 07:29

    Romain HOUEIX Suivre

    La plus illustre représentante française en MMA sera dans la cage samedi pour son quatrième combat à l'UFC. Une nouvelle étape dans l'ascension de cette combattante hors pair, qui a roulé sa bosse en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis avant d'avoir sa chance dans la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes.

    Manon Fiorot n'est pas du genre à user son adversaire pour gagner aux points. Elle aime plutôt gagner aux poings, en mettant son concurrent K.-O. Samedi 26 mars, elle affronte Jennifer Maia à l'occasion de son quatrième combat à l'UFC, la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes (MMA) au monde. Une victoire lui permettrait d'entrer dans le top 10 et de faire un pas supplémentaire vers la ceinture de championne du monde poids mouches.

    La Française de 31 ans est une touche-à-tout du sport. Ses premières amours ont été le karaté, qu'elle a commencé à l'âge de 7 ans, puis le snowboard, qu'elle pratique dans une filière sport-études. Une discipline dont elle devient même championne de France avant de revenir sur le tatami. Là encore, elle enchaîne les performances et rejoint l'équipe de France. Mais une grave blessure aux ligaments croisés la fait encore changer de voie.

    Karaté, kick-boxing, muay-thaï, MMA…

    "J'en avais marre du karaté. Dans ma salle, il y avait aussi des cours de kick-boxing. J'ai débuté et j'ai commencé les compétitions. Résultat : 15 combats et 15 victoires", se souvient-elle, interrogée par France 24. Elle se tourne aussi vers le muay-thaï. Dans cette discipline, elle décroche à deux reprises le titre de championne de France, avec douze victoires en autant de combats.

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    Elle s'intéresse alors au MMA et entre dans la cage. L'apprentissage de l'octogone est difficile lors de son premier combat au championnat amateur de Las Vegas de 2016. "Ma toute première compétition se passe mal car je perds au premier tour. La fille m'emmène au sol et à la lutte. Je n'étais pas prête à cet aspect", relate-t-elle six ans après.

    Mais la jeune femme n'est pas du genre à abandonner. Alors que jusqu'ici, elle s'entraînait de manière désordonnée – individuellement dans chaque discipline –, elle rejoint un club de MMA, la Boxing Squad de Nice. Les entraîneurs l'aident à hausser son niveau. Un an après, elle prend sa revanche et devient championne du monde amateur.

    La téléréalité pour devenir pro

    Elle envisage alors de passer pro. Son entraîneur lui présente une opportunité pour le moins originale : participer à une émission de téléréalité sud-africaine dont la gagnante remporte un contrat pro dans l'Extreme Fighting Championship, la principale ligue de MMA d'Afrique.

    "On savait qu'il y avait une passerelle vers l'UFC. Tous les champions de ce circuit ont eu leur chance. L'expérience était cependant assez difficile. Mon manager avait un peu menti sur mon aisance en anglais et mon poids", confie Manon Fiorot.

    Son entraîneur s'attèle à calmer les producteurs en les enjoignant d'attendre le premier combat. À raison, car la magie opère. "Je gagne mon combat par K.-O. C'était le premier de l'émission et les autres combats avaient été assez ennuyeux", raconte Manon Fiorot. Ensuite, elle trace son chemin, remporte aisément l'émission et se voit offrir l'opportunité de se battre pour la ceinture face à Amanda Lino, la championne, en décembre 2019.

    "Elle était chez elle. Il y avait une grosse pression. C'était un énorme stade rempli, acquis à sa cause. Elle était invaincue et c'était mon premier combat en format 5x5 minutes", se souvient Manon Fiorot. "Pourtant, j'ai l'impression de survoler le combat. Je prends énormément de plaisir. Je ne perds aucun échange. À la fin, il n'y a pas de K.-O. mais la décision est unanime en ma faveur."

    Alors que Manon Fiorot doit défendre sa ceinture, le Covid-19 frappe la planète et met à l'arrêt le sport à l'arrêt. Tout le sport ? Non. L'UAE Warriors, la ligue des Émirats arabes unis, continue. L'entraîneur de la Française l'encourage à changer de crèmerie pour continuer son ascension. Elle y remporte trois combats, dont la ceinture des poids mouches en novembre 2020. Elle devient la première détentrice de la ceinture féminine – qui n'existait pas auparavant.

    "J'avais donc deux ceintures. On savait que l'UFC allait m'inviter. Mon entraîneur m'a alors dit 'tiens-toi prête', car souvent ça marche ainsi. On remplace au pied levé un absent sur un combat", explique la combattante.

    Une bête en cage

    Son passé multisports constitue un de ses atouts pour sa carrière de combattante. Manon Fiorot dit avoir gardé le meilleur de chaque discipline. Du karaté, elle a conservé un jeu de jambes impeccable, tout en vitesse et en puissance, ainsi que l'approche stratégique de cet art martial : savoir toucher sans être touchée. 

    "J'ai gardé le timing et la vitesse du karaté. Au début, ça a quand même été assez compliqué. Car avec la lutte, on ne peut pas avoir la même distance qu'au karaté", explique-t-elle. "J'ai beaucoup travaillé sur la boxe anglaise, le fait de combattre de manière plus rapprochée. Mon entraîneur m'a fait progresser là-dessus ainsi que sur la lutte."

    Même son interlude en snowboard lui est utile. Dans Ouest-France, elle explique ainsi que la discipline lui a enseigné une certaine créativité, qui lui permet encore aujourd'hui de surprendre ses adversaires. 

    Des éléments qui ont forgé son style de combat : elle est une spécialiste du pieds-poings. Une "striker", pour reprendre le jargon des arts martiaux mixtes, même si elle travaille énormément le "grappling", l'aspect lutte de la discipline, pour ne rien négliger. Son style agressif lui vaut un surnom impressionnant dans le circuit : "The Beast" – "la bête" dans la langue de Molière.

    "J'ai fait pas mal de camps à l'étranger. Et souvent, on me disait "She is a beast" ["C'est une bête"] ! C'est resté. J'ai tendance à être très agressive et à finir mes combats, ce qui est assez rare en MMA féminin", souligne-t-elle.

    Finalement, quelques mois après sa victoire aux Émirats arabes unis, en janvier 2021, l'UFC l'appelle. Face à Victoria Leonardo, elle gagne par K.-O., devenant la première Française à remporter un combat dans la prestigieuse ligue. Le 6 juin 2021, pour son deuxième combat, Manon Fiorot s'impose facilement à Las Vegas face à la Brésilienne Tabatha, également par K.-O.

    Le Covid-19 ne la met pas K.-O.

    Le troisième combat est plus difficile. Pas tant à cause de la stature de son adversaire qu'en raison des circonstances : Manon Fiorot contracte le Covid-19 juste avant le combat. L'affrontement est décalé.

    "Le Covid a compliqué ma préparation. Après la semaine d'isolement, j'ai eu une semaine très intense alors que normalement, tu es censé simplement t'affûter avant un combat", explique la combattante de MMA. "Avec la fatigue, le match a été très compliqué."

    La victoire est malgré tout au rendez-vous. Manon Fiorot triomphe de la Brésilienne Mayra Bueno Silva sur décision unanime. Pas de K-.O. cette fois, mais elle monte directement à la 14e place de sa catégorie à l'UFC.

    La rencontre suivante doit lui ouvrir les portes du top 10. La Française a initialement rendez-vous avec Jessica Eye le 6 mars, mais l'Américaine se blesse à l'œil. L'UFC lui offre alors une chance encore plus belle, un combat contre une adversaire du top 5 : Jennifer Maia. Un défi qui est loin de lui faire peur malgré le changement de dernière minute.

    Une chance de perdue, une meilleure de retrouvée

    "J'ai eu un camp d'entraînement de trois mois et je suis plus que prête. Trois semaines d'attente, c'est gérable et je suis vraiment contente de ce nouveau défi. Je pense que Jessica Eye et Jennifer Maia ont un style similaire, nous travaillons juste sur quelques détails pour ce nouveau combat", explique la meilleure représentante française de l'UFC. "Je sais qu'elle est dure, tenace et qu'elle a gagné le deuxième round contre Valentina [la championne du monde, NLDR]. Mais c'est moi qui vais remporter ce combat. Cette année, je veux terminer meilleure challenger de la division des poids mouches.

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    Manon Fiorot espère que cette rencontre accélérera son chemin vers un combat pour le titre. Une victoire, et surtout avec la manière dont la Niçoise est coutumière, la propulserait donc dans le top 5 et lui ouvrirait une voie royale vers la championne, Valentina Shevchenko. Le défi ultime, car la championne du monde actuelle n'a perdu que trois fois dans sa longue carrière, commencée en 2003. Outre la catégorie poids plume, Valentina Shevchenko est également numéro 1 du classement "pound-for-pound" féminin (toutes catégories confondues) féminin de l'UFC. 

    Pas de quoi impressionner Manon Fiorot, qui rêve de s'emparer de la ceinture et de la défendre jusqu'à la fin de sa carrière.

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    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

    BBC

    I've experienced first-hand the transformative power that formulations and treatments can have – Paul Gerrard

    Rituals of beauty, wellbeing and self-care permeate cultures across history, encompassing ideas of identity and expression, transformation and restoration, cleansing and healing, culture and worth. From a nurturing new face cream to online meditation, beauty and wellbeing provide survival mechanisms, opportunities to take stock and rebalance during anxiety-filled times. 

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    The pandemic has seen a spike in mental health issues – with 76 million more cases of anxiety, and 53 million more cases of depressive disorder, according to Unicef and Gallup. In troubled times, some beauty professionals have responded imaginatively. When A-list makeup artist Lee Pycroft noticed rising stress levels among her clients, she retrained as a psychotherapist. She now offers combined makeovers and therapy. "Makeupfulness" is where makeup and mindfulness merge. "Certain language techniques, active listening, reframes and questioning help a person calm down while I do their makeup, enabling them to think more clearly," Pycroft told Glamour. "I have witnessed women going through severe life challenges start to behave differently after a makeover and a chat. It might be that they go and do something kind for themselves, or are able to see their challenges from a different perspective as they have achieved some emotional flexibility around an issue."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    In 2014, when Tom Chapman lost a friend to suicide, he launched the Lions Barber Collective, a barbering look-book project to raise awareness and funds for suicide prevention. "It's been joked about forever that hair pros are a cheap psychiatrist or counsellor, but in reality, we listen on average for 2,000 hours a year," he said. "Imagine what we could achieve by training hair pros to be more successful in suicide prevention and mental health awareness." Working with psychiatrists, Chapman created the "Barber Talk training", enabling hair professionals to identify warning signs, ask the right questions, listen with empathy and, finally, guide those in need to the groups and resources that could help them.

    This resonates deeply with Paul Gerrard, founder of Happy Paul, a range of mood-enhancing male skincare. "Happy Paul's journey has been like therapy," says Gerrard. "I've suffered from depression since my early teens and I've experienced first-hand the transformative power that formulations, product and spa treatments can have. Yet wellness has become a luxury commodity afforded to the few." The brand was created, he says, to be accessible to all. "To me, wellness is about looking after yourself, first and foremost, and that shouldn't be exclusive." Happy Paul's sustainable, vegan products – including an uplifting roll-on blend of bergamot, lemon and eucalyptus – encourage simple, rewarding acts of selfcare, with some of the profits going to mental-health charity Young Minds. 

    The pandemic is driving awareness and approval for more companies that support people and communities. Founded in 2018 by beauty writer Sali Hughes and beauty PR Jo Jones, Beauty Banks aims to tackle hygiene poverty in the UK and to establish being clean as a basic right. Young people can be particularly affected, say the duo, skipping school rather than going into class without washing their hair. Jones and Hughes had first-hand experience of the surplus the industry produces. Their plan: to ask their contacts to donate hygiene products to those in need via partnerships with more than 100 registered foodbanks, domestic abuse charities, homeless shelters, schools, NHS trusts and care-leaver associations. 

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "We were furious and frustrated when we learned about hygiene poverty, so we decided to do something about it," writes Jones, on the charity’s website. "Both Sali and I work in the beauty industry and know there is a lot of waste and, most importantly, a tremendous amount of generosity and kindness. So we leverage our connections, influence and skills to power Beauty Banks." An average delivery to a charity, catering for about 150 people, is worth around £500, and contains items many of us take for granted including soap and sanitary products. 

    And, as interest in self-care and community has soared, so too has concern for the planet. Successive reports about the climate and ecological crisis have put the global population on high alert and shoppers are asking serious questions about the things they buy every day. The beauty industry is a terrible offender: there are persistent issues of irresponsible sourcing and poisonous levels of ocean pollution, both via plastic packaging and the chemicals used in formulations. Some of our shampoos and shaving foams end up in oceans, and what’s bad for seabirds and coral is, perhaps unsurprisingly, bad for us.

    The search is on for formulations and ingredients that protect and truly nourish, that work positively, not only for the bodies they're applied to but also the conditions in which they're grown and harvested. And For Weleda, founded in the 1920s by Austrian philosopher Rudolph Steiner and encompassing both beauty and naturopathic medicines, using biodynamic growing methods, the answer has always been clear: to go back to the source, back to nature. "Natural ingredients work in harmony with the body, in a way petrochemical-derived synthetics do not," says Jayn Sterland, Weleda UK's managing director and chair of the British Beauty Council's Sustainable Beauty Coalition. "A skin complaint is often a visible sign of imbalance. Applying a cream merely masks the problem. Using plant-based ingredients which are more skin compatible and work in harmony with the body can trigger our own healing capability."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    Last year, in an effort to boost supplies of well-grown ingredients to the entire beauty sector, sustainable beauty brand Davines and the Rodale Institute launched a 10-hectare regenerative organic farm and research centre in Parma, Italy. "You don't often think about where ingredients come from, and what the impact that production process has on our personal health and the health of the planet or the farmworkers," Rodale's chief executive Jeff Moyer told Vogue Business, at the time. "Expanding this idea [of regenerative agriculture] to go beyond just food and fibre is a great opportunity for all of us."

    A better world

    As Sterland puts it: "The holistic health benefits [of regenerative beauty] are well documented, both for the user and for the planet." And this is where the intersections between health, wellbeing and beauty start to take shape, and where the richest potential for beauty to have a positive impact on the world takes place. High street beauty brand Lush's technicolour windows and playful products belie the serious work that takes place behind the scenes. "Biodiversity has always been important for us," says the brand's supply chain impact project manager Cadi Pink. "One of our key strategies within sourcing, for example, has been to increase the diversity of materials we're using, in order to put less pressure on ecosystems [via industrial agriculture]." The label has mapped out key biodiversity hotspots around the world, where the brand is actively nurturing regenerative and agroforestry in practice.  

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "Sustainability initiatives often focus on minimising harm," adds James Atherton of the Lush Regenerative Fund, or Re:Fund. "Regeneration goes that extra step and asks: 'how do we add value and health to the ecologies and the social spaces that we're working in?' The opportunity now for the beauty industry is to align more on what we mean by regeneration," he continues. "Often, we see it attached to tree planting or regenerative agriculture but there's this quote by [Brazilian trade union leader] Chico Mendes, 'environmentalism without class struggle is just gardening'. And I love that. We've always believed that, if you're working with grassroots communities, they are the experts. We're just there to offer support where we can."

    One such community is the Laikipia Permaculture Centre, a collective of five Maasai women's groups, supported by the regenerative agriculture consultancy reNature, producing Aloe Secundiflora leaves for Lush in ways that combine traditional knowledge with the principles of permaculture. Aloe Secundiflora, originally used by the Maasai for healing and washing, can be processed into everything from shampoo and skin cream to shower gel. The women now produce their own cosmetics for the local market, which gives them additional income. As the demand for responsible beauty grows, harvesting natural ingredients well, with communities and nature in mind, will be vital.

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge, from $34.5 billion in 2018 to $54.5 billion in 2027. Alongside established names such as Weleda and Lush, a significant number of emerging dynamic brands are accelerating new futures in beauty with innovations in local ingredients, waterless formulas; even aiming at carbon neutrality. What makes these brands so right for these times is their holistic approach to beauty's problems, and their understanding that seemingly separate issues such as product formulation, social justice and environmental protection are fundamentally interlinked and connected. 

    Danish make-up brand Kjaer Weis is certified organic, working closely with its suppliers, while packing its products into smooth refillable, metal cases. BYBI invites customers to send back their skin booster bottles for them to be sterilised and used again. Wellness brand Haeckels, founded by beach warden Dom Bridges, harvests antibacterial seaweed from Margate beaches in the UK for its handmade skincare; its bottles are made from biodegradable algae; its outer packaging is grown from mushrooms. Brands including Pachamamai, Ethique and Lush use condensed formulations to make solid bars, amplifying the efficiency of products while also reducing the need for unnecessary water in the mixtures (and the need for plastic bottles to hold those formulations).

    "These purpose-driven beauty companies weave sustainability throughout their whole business, from sourcing and formulation through to independent product certification and paying employees a fair, real, living wage," says Sterland. For Lush, the potential of beauty to change the world is part of the brand's DNA. "We very much see ourselves as campaigners," says spokesperson Jonnie Hatfield. "It's not enough just to be against something any more. You really need to be making a difference."

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    Opex 360

    La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

    — 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

    Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

    BBC

    Laptop art: From Vans to Harry Styles

    Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.

    Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.

    Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.

    "I am interested in people and stories," he says Mjölnir.

    "These laptops show both these things."

    These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.

    "If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.

    "Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.

    "I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.

    "I noticed that people normally had lots of stickers, or none.

    "It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.

    "My favourite laptop is the one with the five birds on it.

    "The owner is a woman who is fascinated by corvids."

    Here are a selection of the images Mjölnir made.

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    France24 - Monde

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

    Focus

    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    France24 - World

    ‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs

    Issued on: 24/03/2022 - 04:20

    FRANCE 24 Follow Julie DUNGELHOFF

    Russian forces bombed residential areas in their first attack on the Black Sea port of Odesa on Monday. Ukraine fears the city could be the next target of Russia’s offensive in the south. Its inhabitants have found the perfect refuge from Russian bombs – the city's catacombs.

    FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi met with civilians hiding out 20 metres underground in Ukraine's vital port city.

    Click on the player above to watch their report.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    ON THE GROUND

    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84

    Issued on: 23/03/2022 - 20:05

    NEWS WIRES

    Madeleine Albright, who fled the Nazis as a child in her native Czechoslovakia during World War Two but rose to become the first female U.S. secretary of state and, in her later years, a pop culture feminist icon, died on Wednesday at the age of 84, her family said.

    Albright, a tough-talking diplomat in an administration that hesitated to involve itself in the two biggest foreign policy crises of the 1990s - the genocides in Rwanda and Bosnia-Herzegovina.

    “We are heartbroken to announce that Dr. Madeleine K.  Albright, the 64th U.S. Secretary of State and the first woman to hold that position, passed away earlier today. The cause was cancer,” the family said on Twitter.

    Below is a statement from the family of @Madeleine: pic.twitter.com/C7Xt0EN5c9

    March 23, 2022

    Albright, who had become the U.S. ambassador to the United Nations in 1993, had pressed for a tougher line against the Serbs in Bosnia. But during President Bill Clinton’s first term, many of the administration’s top foreign policy experts vividly remembered how the United States became bogged down in Vietnam and were determined to not repeat that error in the Balkans.

    The United States responded by working with NATO on airstrikes that forced an end to the war but only after it had been going on for three years.

    Albright’s experience as a refugee prompted her to push for the United States to be a superpower which used that clout. She wanted a “muscular internationalism”, said James O’Brien, a senior adviser to Albright during the Bosnian war.

    She once upset a Pentagon chief by asking why the military maintained more than 1 million men and women under arms if they never used them.

    Early in the Clinton administration, while she unsuccessfully advocated for a quicker, stronger response in Bosnia, Albright backed a United Nations war crimes tribunal that eventually put the architects of that war, including Serbian President Slobodan Milosevic and Bosnian Serb leaders, in jail, O’Brien said.

    The plain-spoken Albright took a tough line on a 1996 incident where Cuban jet fighters downed two unarmed U.S.-based planes, saying: “This is not cojones, this is cowardice,” using a Spanish vulgarity meaning “testicles”.

    Albright, who was born in the former Czechoslovakia in 1937, was nominated to become the first woman secretary of state, and confirmed unanimously in 1997. She was in the post until 2001.

    The painful lessons learned in Rwanda and Bosnia served the United States well in Kosovo, when Washington saw the more powerful Serbs begin a program of ethnic cleansing of ethnic Albanians. NATO responded with an 11-week campaign of air strikes in 1999 that extended to Belgrade.

    During efforts to press North Korea to end its nuclear weapons program, which were eventually unsuccessful, Albright traveled to Pyongyang in 2000 to meet North Korean leader Kim Jong-il, becoming the highest ranking U.S. official to visit the secretive Communist-run country.

    Once the Clinton years and the 1990s were over, Albright became an icon to a generation of young women looking for inspiration in their quest for opportunity and respect in the workplace. Albright was fond of saying: “There’s a special place in hell for women who don’t help each other.”

    (REUTERS)

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    Valeurs Actuelles

    Pour un État au service de la fraternité

    Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

    L’Etat « moderne » est à bout de souffle

    Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

    Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

    Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

    Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

    Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

    * Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

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    France24 - World

    Trump 'guilty' of numerous felonies, says resigning New York prosecutor

    Issued on: 24/03/2022 - 03:48

    NEWS WIRES

    Donald Trump is "guilty of numerous felony violations," said a prosecutor who resigned from a criminal probe into the former US president's business practices, according to his resignation letter published Wednesday by the New York Times. 

    Mark Pomerantz, who led the New York investigation into Trump's finances, resigned on February 23 along with Carey Dunne, the other lead prosecutor on the case.  

    Pomerantz's letter said that he had quit over the decision by new Manhattan district attorney Alvin Bragg not to move ahead with prosecution of the Republican billionaire. 

    That decision, he wrote in the letter which the US daily published in full, was "contrary to the public interest."

    "The team that has been investigating Mr. Trump harbours no doubt about whether he committed crimes -- he did," Pomerantz wrote. 

    The investigation had probed whether Trump fraudulently overvalued multiple assets to secure loans and then undervalued them to minimise taxes.

    It was launched by Bragg's predecessor Cyrus Vance, with Bragg taking over the case when he took office in January.

    When Dunne and Pomerantz resigned last month, Bragg's spokesperson said that the investigation was "ongoing."

    The Times reported that he has told aides the case can move forward if new evidence emerges or a Trump insider decides to turn on the former president.

    But, Pomerantz wrote: "No events are likely to occur that will alter the nature of the case... There are always additional facts to be pursued."

    But the decision not to prosecute "will doom any future prospects that Mr. Trump will be prosecuted for the criminal conduct we have been investigating," he continued.

    Republican Trump, 75, has not been charged and has repeatedly described the case as a political witch hunt by a Democratic prosecutor.

    In July last year, the Trump Organization and its long-serving finance chief, Allen Weisselberg, were charged with 15 felony fraud and tax evasion charges.

    They pleaded not guilty, and Weisselberg's trial is due to begin in the middle of this year.

    The criminal investigation into Trump is very similar to a civil inquiry being conducted by New York state Attorney General Letitia James, who is also a Democrat.

    In January, she said her probe had uncovered "significant evidence" of fraudulent or misleading practices at the Trump Organization.

    James can sue the Trump Organization for damages over any alleged financial misconduct but cannot file criminal charges.

    Trump has so far kept Americans guessing about whether he intends to seek the Republican presidential nomination again, but the host of legal probes threaten to complicate any bid for another run at the White House in 2024.

    (AFP)

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    Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

    Trump's new social media application 'Truth Social' begins gradual rollout

    US Capitol Siege

    Texas man convicted on all counts in first trial of Capitol Hill rioters

    Valeurs Actuelles

    Lycées d’élite : le grand remplacement

    Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

    Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

    certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

    Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

    Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

    Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

    * Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

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    France24 - World

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    Issued on: 23/03/2022 - 16:02

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky called on French companies including carmaker Renault, supermarket group Auchan and DIY retailer Leroy Merlin to leave Russia, during an address to the French parliament on Wednesday.

    “French companies must quit the Russian market,” Zelensky said during a 15-minute video address in his trademark green T-shirt. “Renault, Auchan, Leroy Merlin and others must stop sponsoring the Russian war machine.”

    French lawmakers gave Ukraine and its ambassador to France three standing ovations before the address by Zelensky, who has spoken to parliaments across the Western world in previous weeks in a bid to garner support for his country.

    Invoking a specifically French national trauma, as he has done in other nations’ parliaments, the Ukrainian leader said that images of devastated cities such as Mariupol “recall the ruins of Verdun as in the photos of World War I that everyone has seen”.

    “The Russian army makes no distinction between targets. They destroy residential areas, hospitals, schools, universities.”

    “They do not take into account the concepts of war crimes,” he added.

    Unlike in other speeches to parliaments when Zelensky has appealed for weapons, his main target appeared to be French companies that continue to operate in Russia as well as people who “bury their heads in the sand and try to find money in Russia”.

    Partly state-owned Renault suspended its production at its plants near Moscow last month after Russia’s invasion but has since reportedly resumed production.

    Major French retailers such as Auchan, Leroy Merlin and sports group Decathlon have not followed a boycott of Russia by other top Western brands from McDonalds to Coca-Cola.

    French energy giant TotalEnergies, formerly known as Total, has said it will continue to buy Russian gas but will stop purchasing Russian oil and petroleum products by the end of this year.

    “I know how to replace this oil and diesel fuel,” CEO Patrick Pouyanne told RTL radio on Wednesday, but “with gas, I don’t know how to do it”.

    (AFP)

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    AS IT HAPPENED

    ‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Opex 360

    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    pdf

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    BBC

    Diébédo Francis Kéré: The first African to win architecture's top award

    Burkino Faso-born architect, Diébédo Francis Kéré, has become the first African to win the prestigious Pritzker Prize, which is often referred to as the Nobel Prize of architecture. His highly esteemed work, including permanent and temporary structures, has been erected in his country of birth, but also across Africa, Europe and the United States.

    Mr Kéré, 56, was elated to receive what is considered architecture's most renowned award, telling the BBC he was "very happy, very proud. It was a huge surprise."

    But his decades-long journey to the top of his field was far from straightforward, with limited opportunities in his village.

    "I grew up in a community where there was no kindergarten, but where community was your family," he told the Pritzker Prize.

    "I remember the room where my grandmother would sit and tell stories with a little light, while we would huddle close to each other and her voice inside the room enclosed us, summoning us to come closer and form a safe place. This was my first sense of architecture," he continued.

    At the age of seven, Mr Kéré found himself crammed into an extremely hot classroom with more than 100 other students.

    As the first child in his community to have attended school, this experience of poor building facilities was his earliest inspiration to improve the educational lives of Burkina Faso's children, using architecture.

    Years later and after studies in Germany, the dream became a reality, with Mr Kéré designing a primary school in his home village of Gando as his first building in 2001.

    It was built with significant input from local people, who contributed to the workforce and resources, according to the prize's website.

    "Architecture is an instrument we can use to create better cities, to create space to inspire people, to create classrooms which inspire the best generation," he told BBC Afrique.

    The success of the primary school earnt Mr Kéré the Aga Khan Award in 2004, which is awarded every three years to identify building projects that address the needs of societies with a large Muslim population.

    The renown of the Gando school later paved the way for him to design more educational establishments, like Lycée Schorge, also in Burkina Faso.

    One of the distinguishing markers of Mr Kéré's work is his use of light, which Pritzker Prize facilitators noted in their announcement: "A poetic expression of light is consistent throughout Kéré's works. Rays of sun filter into buildings, courtyards and intermediary spaces, overcoming harsh midday conditions to offer places of serenity or gathering."

    Mr Kéré's signature use of light is also evident in his design of healthcare facilities, such as the Centre for Health and Social Welfare in Burkina Faso's Opera Village, which is still under construction, according to the architect's own website.

    Beyond his designs in Burkina Faso, the award-winning architect has also designed permanent and temporary structures across Europe and the United States, such as London's 2017 Serpentine Pavilion.

    Each year, the Serpentine Gallery invites an international architect to build their first ever London edifice on its grounds.

    His inspiration for the design was the trees in his home village of Gando, with structures that sought to connect the visitors with the surrounding nature, according to the Serpentine website.

    Mr Kéré has also done designs for the famous Coachella Valley Music and Arts Festival, which runs each year in California and attracts celebrities and big names in the entertainment industry with Billie Eilish, Swedish House Mafia and Kanye West among those set to perform this year.

    Mr Kéré's design for the 2019 festival was named Sarbalé Ke, which means House of Celebration. His inspiration for the structure was the Baobaob tree, which has a hollow interior bark.

    Mr Kéré's ongoing architectural works include parliament buildings in both Burkina Faso and Benin. Although unfinished, the designs once again demonstrate his signature use of light.

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    Philip K. Dick, mystique déjanté

    Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

    En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

    Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

    « Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

    La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

    L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

    Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

    Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

    Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

    Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

    La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

    Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

    « Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

    En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

    Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

    Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

    C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

    Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

    Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

    Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

    Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

    De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

    Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

    Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

    Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

    Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

    Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

    Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

    Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

    la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

    Publié le : 22/03/2022 - 11:55

    Pauline PACCARD Suivre

    Activiste pour le climat et cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays For Future Uganda, Vanessa Nakate fait partie d'un groupe de représentantes de la société civile ougandaise actuellement en Europe. Elles témoignent des impacts négatifs de projets pétroliers de Total en Ouganda et Tanzanie, en matière de droits humains et d'environnement. Ils dénoncent également les menaces et harcèlement auxquels certains d'entre eux font face en tant que défenseurs des droits et de l’environnement. 

    La jeune militante écologiste ougandaise Vanessa Nakate, 25 ans, milite contre un projet pétrolier de Total dans un parc naturel de son pays. Sur France 24, elle en appelle au soutien du gouvernement français.

    En novembre 2021, elle a fait la une du célèbre hebdomadaire américain Time magazine. Une reconnaissance internationale pour cette militante qui a multiplié pendant plusieurs années les actions pour réveiller les consciences sur la crise climatique dans son pays.

    "L'une des réalités assez horribles de cette crise climatique est que ceux qui sont les plus impactés sont les moins responsables" assène la militante, rappelant que le continent africain représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) mondiales, alors qu'il est le plus touché par les effets du réchauffement climatique.

    Vanessa Nakate regrette que malgré l'extraction de ressources - notamment de pétrole en Afrique australe - censée participer au développement économique des régions, la pauvreté demeure forte. "Les bénéfices sont rapatriés dans les pays d'origine des projets alors que la pollution reste", déplore-t-elle.

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    Vanessa Nakate, militante écolo et porte-voix de l'Afrique

    ENVIRONNEMENT

    Revers judiciaire pour Total et son projet d'oléoduc géant en Ouganda et en Tanzanie

    OUGANDA

    Nakabuye Hilda Flavia, figure de l'écologie en Ouganda : "Greta Thunberg est mon inspiration"

    Valeurs Actuelles

    Le cœur est un chasseur solitaire

    A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

    Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

    Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

    Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

    Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

    “August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

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    France24 - World

    WikiLeaks founder Assange marries long-term partner in ceremony at UK prison

    Issued on: 23/03/2022 - 19:35

    NEWS WIRES

    WikiLeaks founder Julian Assange married his long-term partner Stella Moris inside a British high-security prison on Wednesday at a small ceremony attended by just four guests, two official witnesses and two guards.

    Assange is being held in jail while U.S. authorities seek his extradition to face trial on 18 counts relating to WikiLeaks’ release of vast troves of confidential U.S. military records and diplomatic cables more than a decade ago.

    “I am very happy and very sad. I love Julian with all my heart, and I wish he were here,” Moris said outside the gates of Belmarsh prison following the ceremony.

    The 50-year-old Australian, who denies any wrongdoing, has been in the southeast London jail since 2019, and before that was holed up in the Ecuadorean Embassy in the British capital for seven years.

    While living at the embassy he fathered two children with Moris, a lawyer more than a decade his junior, whom he met in 2011 when she started work on his legal team. Their relationship began in 2015.

    The registrar-led nuptials took place during visiting hours at the prison, where some of Britain’s most notorious criminals have served sentences, including child murderer Ian Huntley.  Afterwards, the guests were asked to leave immediately.

    For the occasion, Moris wore a lilac satin wedding dress and Assange a kilt - a nod to his family ties to Scotland - which were created by British fashion designer Vivienne Westwood, who has campaigned against his extradition.

    The bridal dress featured an inscription of a personal message from Westwood, and the long veil was embroidered with words such as “valiant”, “relentless” and “free enduring love”.

    “To me, Julian is a pure soul and a freedom fighter,” Westwood said.

    Outside the jail, Moris cut a wedding cake and gave a speech to supporters who had gathered for the occasion.

    “You know what we are going through is cruel and inhuman,” she said. “The love that we have for each other carries us through this situation and any other that will come. He is the most amazing person in the world. He is wonderful and he should be free.”

    Assange suffered a blow earlier this month when he was denied permission to launch an appeal at Britain’s Supreme Court against a decision to extradite him. However, he could still challenge the government’s ratification of the extradition. 

    (REUTERS)

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    London court denies bail to WikiLeaks founder Julian Assange

    Wikileaks founder Julian Assange stripped of Ecuadorian citizenship

    WikiLeaks founder Assange can be extradited to the US, London court rules

    Valeurs Actuelles

    Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine

    Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.

    « Une forme de révisionnisme »

    Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.

    « C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.

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    France24 - World

    ‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says

    Issued on: 23/03/2022 - 07:43Modified: 23/03/2022 - 22:22

    FRANCE 24 Follow

    The United States has assessed that Russian military forces have committed war crimes in Ukraine, US Secretary of State Antony Blinken announced on Wednesday, referring to a review of “countless accounts and images of destruction”. Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates on the situation in Ukraine [Paris time].

    4:30 am: 7,000 to 15,000 Russian troops dead in Ukraine, says NATO

    NATO estimated on Wednesday that 7,000 to 15,000 Russian soldiers have been killed in four weeks of war in Ukraine, where fierce resistance from the country's defenders has denied Moscow the lightning victory it sought.

    By way of comparison, Russia lost about 15,000 troops over 10 years in Afghanistan.

    A senior NATO military official said the alliance's estimate was based on information from Ukrainian authorities, what Russia has released – intentionally or not – and intelligence gathered from open sources. The official spoke on condition of anonymity under ground rules set by NATO.

    Ukraine has released little information about its own military losses, and the West has not given an estimate, but President Volodymr Zelensky said nearly two weeks ago that about 1,300 Ukrainian servicemen had been killed.

    2:25 am: Russian regulator blocks Google News, reports Interfax

    Russia's communications regulator has blocked the news aggregator service of Alphabet Inc's GOOGL.O Google, accusing it of allowing access to what it calls fake material about the country's military operation in Ukraine, Interfax news agency said on Wednesday.

    "We’ve confirmed that some people are having difficulty accessing the Google News app and website in Russia and that this is not due to any technical issues on our end," Google said in statement.

    "We’ve worked hard to keep information services like News accessible to people in Russia for as long as possible."

    Interfax said Roskomnadzor, the regulator, had acted on a request from the office of Russia's prosecutor general.

    "The American online news resource in question provided access to numerous publications and materials containing inauthentic and publicly important information about the course of the special military operation on the territory of Ukraine," Interfax quoted the regulator as saying.

    A new Russian law makes it illegal to report any event that could discredit the Russian military.

    1:15 am: Russia expels US diplomats in tit-for-tat move

    Russia on Wednesday said it was expelling US diplomats in retaliation for Washington's step to remove 12 of Moscow's representatives to the UN based in New York.

    "On March 23, a note with the list of the American diplomats declared 'persona non grata' was handed to the head of the American diplomatic mission who was summoned to the Ministry of Foreign Affairs," the ministry said in a statement.

    The decision was taken in response to the expulsion by Washington of Russian diplomats at the UN in New York, the source said.

    "The US side has been given firm notice that any hostile action by the United States against Russia will be met with a resolute and appropriate response," the statement added. 

    A US State Department spokesperson confirmed it had received the list from Moscow.

    12:15 am: 64 attacks on health care in Ukraine war, says WHO

    The World Health Organization (WHO) said on Thursday it had verified 64 instances of attacks on health care in Ukraine between Feb. 24 and March 21 resulting in 15 deaths and 37 injuries.

    Close to 7 million Ukrainians have been internally displaced in the one month of war, with one in three of them suffering from a chronic health condition, according to the global health agency.

    Pressure has been mounting on medical professionals and volunteers from Ukraine and abroad to keep the country's healthcare system going, since the start of the Russian invasion. Read full story

    The conflict, which began on Feb. 24, has caused more than 3.6 million refugees to flee Ukraine and already led to the unprecedented isolation of Russia's economy due to sanctions. 

    11:57 pm: Russian move on Ukraine aid fails at UN Security Council

    A Russian-drafted call for aid access and civilian protection in Ukraine that does not mention Moscow's role in the crisis failed at the U.N. Security Council on Wednesday, with only Russia and China voting yes and the remaining 13 members abstaining.

    "If Russia cared about the humanitarian situation, it would stop bombing children and end their siege tactics. But they haven't," Britain's U.N. Ambassador Barbara Woodward told the council after the vote. Russia denies attacking civilians.

    A Security Council resolution needs at least nine votes in favor and no vetoes by Russia, China, Britain, France or the United States to be adopted. Russia's U.N. Ambassador Vassily Nebenzia accused those who abstained on Wednesday of doing so "for political reasons."

    Explaining China's yes vote, Ambassador Zhang Jun said Beijing had a "strong expectation" that there should be an immediate ceasefire, but that while pushing for a halt to the fighting, the council should "also respond to the humanitarian crisis in a positive, pragmatic and constructive manner."

    11:52 pm: Ukraine's Zelensky urges global protests against Russia's war

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged citizens around the world to take to the streets to stop Russia's invasion of his country.

    "Come with Ukrainian symbols to support Ukraine, to support freedom, to support life," Zelensky said in a video address in English. "Come to your squares, to your streets, make yourselves visible and heard."

    In a passionate speech on the eve of a one-month anniversary of Russia's invasion, Zelensky urged people around the globe "to stand against the war starting from March 24... and after then" and speak up against Russia's bloody war.

    "Show your standing, come from your offices, your homes, your schools and your universities, come in the name of peace," Zelensky said.

    "The world must stop the war."

    Hundreds of civilians have been killed, hundreds more injured and over three million Ukrainians have fled their country since Russia invaded its neighbour on February 24 with the goal of thwarting its pro-Western course.

    11:35 pm: UK to send 6,000 missiles, £25 mn to Ukraine army, says Johnson

    Prime Minister Boris Johnson said late Wednesday that Britain would send 6,000 missiles, consisting of anti-tank and high explosive weapons, and £25 million ($33 million, 30 million euros) in financial aid to Ukraine's military.

    "The United Kingdom will work with our allies to step up military and economic support to Ukraine, strengthening their defences as they turn the tide in this fight," he said in a statement, announcing the package on the eve of attending NATO and G7 summits.

    11:30 pm: Russian army 'taking defensive positions' in Ukraine: Pentagon

    The Russian army has retreated more than 30 kilometres (18 miles) east of Kyiv in the past 24 hours and has begun to establish defensive positions on several fronts in Ukraine, a senior Pentagon official said Wednesday. 

    "The Ukrainians have managed to push the Russians back 55 kilometres east and northeast of Kiev," the senior official, who requested anonymity, told reporters. "That is a change from yesterday."

    On Tuesday the Pentagon had estimated that Russian forces were around 20 kilometres from the center of the capital.

    To the northwest, "they're basically digging in and they are establishing defensive positions," the official added. "So it's not that they're not advancing. They're actually not trying to advance right now."

    Moscow's indiscriminate attacks have devastated several Ukrainian cities since it sent tens of thousands of troops into its eastern European neighbour on February 24, with the civilian toll soaring and more than ten million people fleeing their homes.

    Many analysts still see no clear path out of the conflict.

    9:30 pm: Biden arrives in Brussels for crunch summits on Ukraine

    US President Joe Biden arrived in Brussels on Wednesday for crunch summits with European, G7 and NATO allies, expected to focus on Russia's invasion of Ukraine, pictures on broadcaster CNN showed.

    Biden, who will be seeking to rally allies to forge a united response to Moscow, will participate in meetings of NATO, the European Union and G7 Thursday before visiting Poland Friday and Saturday.

    9:01 pm: Renault suspends operations at Moscow plant

    French carmaker Renault on Wednesday announced the immediate suspension of operations at its Moscow plant. The announcement comes just hours after Ukraine’s President Volodymyr Zelensky gave a 15-minute-long speech to the French parliament in which he accused a number of French companies, including Renault, of financing the war by still operating in Russia, calling on them to leave.

    8:22 pm: Russian journalist killed in Kyiv shelling

    Oksana Baulina, a Russian journalist for the investigative news outlet The Insider, was killed when Russian troops shelled a residential neighbourhood in the Ukrainian capital, the outlet said Wednesday.

    Baulina, who previously also worked for Russian opposition leader Alexey Navalny’s anti-corruption group, “died under fire in Kyiv” while “filming the destruction” caused by Russian shelling, The Insider said on its website.

    7:30 pm: Russia expels US diplomats in tit-for-tat move

    Russia is expelling an unspecified number of US diplomats in retaliation for Washington’s move to remove 12 of Moscow’s representatives to the UN based in New York.

    “On March 23, a note with the list of the American diplomats declared ‘persona non grata’ was handed to the head of the American diplomatic mission who was summoned to the Ministry of Foreign Affairs,” the ministry said in a statement. “The US side has been given firm notice that any hostile action by the United States against Russia will be met with a resolute and appropriate response,” it said.

    7:05 pm: Russian forces have committed war crimes in Ukraine, Blinken says

    The United States has reached the assessment that Russian military forces committed war crimes in Ukraine, US Secretary of State Antony Blinken announced Wednesday.

    “Last week, I echoed President [Joe] Biden’s statement, based on the countless accounts and images of destruction and suffering we have all seen, that war crimes had been committed by Putin’s forces in Ukraine. I noted then that the deliberate targeting of civilians is a war crime,” Blinken said in a statement. “Today, I can announce that, based on information currently available, the US government assesses that members of Russia’s forces have committed war crimes in Ukraine,” he said.

    6:08 pm: Germany says ‘breach of contract’ to pay Russian gas deliveries in roubles

    Russia’s demand for payments in roubles for gas deliveries to Europe constitutes a breach of contract, German Economy Minister Robert Habeck warned Wednesday.

    “The announcement of paying in rubles is... a breach of the contract and we will now discuss with our European partners how we would react to that,” he said. Germany imported 55 percent of its natural gas from Russia before Moscow invaded Ukraine.

    5:03 pm: Russian minister urges public not to stockpile medicines

    Russia’s Health Minister Mikhail Murashko has urged people not to buy extra supplies of medicines as many fear shortages and price hikes due to Western sanctions over Moscow’s military operation in Ukraine.

    “I want to tell the public: you don’t need to stock up,” Murashko said during a televised cabinet meeting with President Vladimir Putin. “The suppliers say that deliveries are continuing as planned.”

    4:42 pm: Ukrainians push back Russian forces around Kyiv  

    Kyiv’s Mayor Vitali Klitschko on Wednesday said that Ukrainian forces have managed to push back Russian troops in several areas around the Ukrainian capital. Klitschko said there were battles raging on the northern and eastern outskirts of the city, and that “the small city of Makariv and almost all of Irpin is already under the control of Ukrainian soldiers”.

    He urged Russian soldiers to go back home and said Ukrainians are ready to defend Kyiv building by building. “We are ready to fight for each building, each street, every part of our city,” he said.

    3:24 pm: ‘French companies need to leave Russia,’ Zelensky says

    Zelensky, who received a standing ovation after his 15-minute speech to the French parliament, said Ukraine needs “more than just oxygen… We need to act together”. Zelensky called on the French companies that are still operating in Russia to leave the country, and pleaded for France to send Ukraine more weapons, more air raid defences and to strengthen French sanctions on Moscow.  

    3:10 pm: Zelensky addresses French lawmakers

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is currently addressing the French parliament via video link. He has begun his speech by saying “most of the answers are in your hands”, and asking the lawmakers to hold a minute of silence for Ukraine and the many victims of the Russian invasion that started on February 24.

    2:47 pm: Zelensky to address French parliament

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is scheduled to address French lawmakers in the National Assembly at 3pm.

    2:16 pm: NATO to deploy four new 'battle groups' to eastern members

    NATO’s Secretary-General Jens Stoltenberg on Wednesday said that the transatlantic military alliance is set to bolster its eastern flank by deploying four new battle groups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia “with major increases in the eastern part of the alliance on land, in the air and at sea”.

    He also said NATO would lend Ukraine 'additional support' against nuclear, chemical threats, and that Russia “must understand it can never win a nuclear war”.

    1:42 pm: Black Sea port city of Odesa holds on despite first strike

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings in the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic city.

    1:24 pm: Zelensky urges Japan to impose trade embargo on Russia

    Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Japan on Wednesday to ramp up pressure on Russia with a trade embargo, making an unprecedented direct appeal to parliament that invoked the two nations' shared experience of nuclear disaster.

    Speaking to lawmakers by video link in a gesture never previously accorded to a foreign leader, Zelenskiy thanked Japan for leading the way among Asian nations in condemning Russia's invasion of Ukraine and launching sanctions.

    12:41 pm: Ukraine says talks with Russia 'difficult'

    Kyiv said Wednesday that talks with Russia to end nearly one month of fighting were encountering "significant difficulties" after Moscow accused the United States of hindering peace efforts.

    "The negotiations are continuing online. They are proceeding with significant difficulties because the Ukrainian side has clear and principled positions," Ukraine's lead negotiator Mykhailo Podolyak told reporters in written comments.

    12:01 pm: "Putin plans to attend G20 summit" 

    President Vladimir Putin plans to attend a G20 summit later this year in Indonesia, Moscow's envoy said Wednesday, dismissing suggestions Russia could be excluded from the group over the war in Ukraine.

    A day earlier, the United States indicated it would consult allies over Russia's membership in international forums to increase pressure over the invasion of Ukraine, which has prompted a refugee crisis in Europe and roiled global markets. 

    Russian Ambassador to Indonesia Lyudmila Vorobieva said G20 host Jakarta had already invited Putin to the November heads of state summit in Bali.

     

    10:52 am: International volunteers gather on Polish border to help refugee influx 

    Following the Russian invasion, more than 3.5 million refugees have fled Ukraine. Poland has taken in most of these refugees. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports the Polish-Ukrainian border on how volunteers from all over the world are providing Ukrainians with practical help and moral support.

    10:20 am: Putin's offensive in Ukraine 'stuck', says Germany's Scholz

    Russian President Vladimir Putin's invasion of Ukraine has stalled despite the daily assaults inflicted by his troops, German Chancellor Olaf Scholz said on Wednesday, urging Moscow to "immediately" stop the fighting.

    "Putin's offensive is stuck despite all the destruction that it is bringing day after day," Scholz said in a speech to the German parliament.

    Unprecedented sanctions imposed by Western partners are working and will only bring further damage to Russia's economy, warned the German leader.

    "But that is just the beginning, many of the toughest consequences will only been seen in the coming weeks," he said, warning that "we are constantly creating sanctions".

    Putin "must hear the truth" that not only is the war destroying Ukraine, "but also Russia's future".

    Scholz insisted that Germany stands by Kyiv but said he would not endorse calls for NATO to help erect a no-fly zone over Ukraine or to send in "peacekeeping troops".

    "As difficult as it is, we will not give in on that," he said, adding that Germany would not risk a direct military conflict between nuclear-armed Russia and NATO. 

    09:46 am: 'Sending peacekeepers to Ukraine may lead to NATO-Russia confrontation'

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said sending peacekeepers to Ukraine may lead to a direct confrontation between Russia and the NATO military alliance.

    Poland last week said an international peacekeeping mission should be sent to Ukraine and be given the means to defend itself.

    09:06 am: Nine humanitarian corridors agreed for Wednesday, says Ukrainian deputy PM

    Agreement has been reached to try to evacuate civilians trapped in Ukrainian towns and cities through nine “humanitarian corridors” on Wednesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    Signalling no agreement had been reached with Russia to establish a safe corridor form the heart of Mariupol, she said people wishing to leave the besieged port city would find transport in nearby Berdyansk.

    08:04 am: Local ceasefire agreed for Luhansk, says governor

    The governor of the Luhansk region in eastern Ukraine said agreement had been reached on a local ceasefire to evacuate civilians trapped by fighting. Governor Serhiy Gaidai said on the Telegram messaging app that the ceasefire would come into force at 9am.

    01:34 am: March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

     

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    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    Valeurs Actuelles

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

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    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

    Valeurs Actuelles

    Sony dévoile sa vision automobile

    PHILOSOPHIE

    Sony, le fabricant d’électronique, s’allie à Honda pour produire des voitures électriques. Après avoir livré, il y a deux ans au CES de Las Vegas, un premier prototype, la Vision S berline, il récidive avec sa Vision-S 02. Un concept de SUV 7 places cette fois, qui tire tout autant profit de son savoir-faire dans le domaine de la gestion des batteries, des caméras, des capteurs pour parvenir à une conduite autonome totalement sûre. Honda et Sony vont créer une entreprise conjointe : au premier, le soin de fabriquer et d’assembler les autos ; au second, celui de développer la plate-forme dédiée aux services de mobilité (imagerie, télécommunication, connectivité, univers du jeu). « Nous avons l’intention de nous appuyer sur notre vision pour “faire de l’espace de mobilité un espace émotionnel” et de contribuer à l’évolution de la mobilité centrée sur la sécurité, le divertissement et l’adaptabilité », s’enthousiasme Kenichiro Yoshida, le président-directeur général de Sony, empruntant au discours ambiant.

    CONCURRENCE

    C’est qu’il n’est pas le seul à sceller des alliances de cette nature. Google a noué un partenariat avec Ford et Renault, Microsoft avec Volkswagen et General Motors. Amazon, le champion du commerce en ligne, avec Stellantis (ex-PSA), pour élaborer le futur SmartCockpit intégré aux véhicules de quatorze marques de la galaxie Stellantis dès 2024. Le projet de Sony ne portera pas sur les mêmes volumes, mais le pli est pris. Honda ne veut plus faire que de la voiture électrique. Tesla en a démontré, il est vrai, la viabilité. Alors, tout le monde s’engouffre dans la brèche, poussé par les impératifs écologiques et les normes serrées qui les encadrent.

    CARACTÉRISTIQUES

    Classique dans ses lignes, la Sony Vision-S 02 repose sur la même base technique que la Vision S berline. Ambiance claire et luxueuse. Tableau de bord composé d’écrans larges, façon Honda e. Pour visionner un film, jouer à la console, afficher mille informations, c’est parfait. Évidemment, il faut accepter ce nouveau dogme qui veut que le conducteur ne conduise plus grand-chose ou le moins possible, qu’il se sente, avec ses passagers, dans une voiture comme au bureau, le temps d’un trajet, sous un large toit en verre pour contempler le ciel et les petits oiseaux. Mais alors, les 544 chevaux et le “0 à 100” a priori édifiant (en 4,8 secondes pour la berline) de la fiche technique ? Ce n’est pas le moindre des paradoxes de ces voitures “intelligentes”, qui perçoivent manifestement l’automobiliste comme Dr Jekyll & Mr Hyde.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    Opex 360

    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    d’après le quotidien Clarins

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    Valeurs Actuelles

    La folie douce des collectionneurs

    Dans la Collection invisible, Stefan Zweig raconte la passion d’un aveugle pour des eaux-fortes qu’il ne peut plus voir. Une collection est une histoire de héros singuliers, aux sensibilités diverses. Certains se damnent pour un objet, d’autres le laissent venir à eux, il y a aussi ceux qui le vendent… Camille de Foresta, commissaire-priseur chez Christie’s (www.christies.com) explique : « Le collectionneur, le vrai, celui qui passe sa vie à traquer l’objet rare, veut avoir le contrôle sur sa collection jusqu’au bout, pour éviter qu’elle soit mal dispersée après sa disparition. Un sentiment de puissance est à l’œuvre. Le collectionneur scrute tout le processus de vente, les photos, le catalogue… et il est présent à la vente. » Lors de plus grosse vente jamais réalisée en France, la collection Bergé-Saint Laurent (février 2009) qui a totalisé plus de 373 millions d’euros, Pierre Bergé était partout ! Et une fois la collection vendue, le collectionneur en amorce une nouvelle. C’est une addiction. Karl Lagerfeld, qui a collectionné les arts décoratifs du XXe siècle, a dispersé sa collection avant d’en entamer une autre, de mobilier et d’objets d’art du XVIIIe siècle. Il serait sans doute tombé d’accord avec l’idée que le commissaire-priseur est le maillon d’une chaîne qui touche à toute une vie. Pierre-Antoine Martenet, expert chez Quirinal (www.quirinal.fr), accompagne ceux qui débutent. Ils ont, pour la plupart, la quarantaine et possèdent un patrimoine déjà constitué. Il leur reste une enveloppe conséquente, ils étudient alors le placement plaisir. « Les mentalités sont bien différentes en Suisse ou en Belgique, où il est plus question de spéculation », explique-t-il. Les Français, eux, ont l’envie véritable de posséder des objets qui les enrichissent et nourrissent leur individualité, en écho au patrimoine national, qui influence notre goût et notre art de vivre.

    Catherine collectionne les poupées anciennes sans relâche

    Catherine, 80 ans, collectionne les poupées anciennes : Googlie en biscuit aux yeux exorbités, Kewpie en celluloïd datant des années 1910. Catherine traverserait le monde pour une Googlie, mais elle ne prend pas l’avion ; alors elle épluche les catalogues de ventes américaines et enchérit à 3 ou 4 heures du matin. Ne surtout pas le laisser à quelqu’un d’autre. La quête est plus enrichissante que la possession. Souvent, Catherine est déçue par son achat, elle pense déjà au suivant.

    Jacques Duthoo, 57 ans, se dit amateur et amasseur plutôt que collectionneur. Son fil rouge, c’est l’automobile, du bouchon de radiateur aux savonnettes des réclames de pompes à essence des années 1970, l’objet le ramène à un souvenir. « Tout est lié à mon enfance que je cherche à revivre. Chez moi, je peux entasser et rêver. » Jacques possède des vitrines “fourre-tout”, organisées par marques, Bugatti, Ferrari, Jaguar… avec des modèles réduits, des assiettes à dessert, des couverts, des porte-clés…

    De son côté, Olivier de Serres, 71 ans, collectionne les paquets de cigarettes, les avions, les disques pop rock des années 1960 et les Citroën. Ses parents roulaient en Citroën, l’automobile est sur toutes les photos de famille. À 18 ans, il s’offre sa première traction avant. Puis deux, puis trois, ça y est, il a mis le doigt dans l’engrenage. Et c’est bientôt une flotte complète qui vient enorgueillir sa demeure tourangelle. Sa passion relève encore d’un moyen de ralentir le temps qui passe. La passion des voitures anciennes est intense et a ses temps forts en salle des ventes, au printemps (récemment en mars, les ventes pendant le salon Rétromobile d’Artcurial, www.artcurial.com) comme à l’automne.

    Jean, antiquaire bourguignon de 60 ans, collectionne les jouets en tôle et les casques à pointe. À 14 ans, il file aux puces de Clignancourt à la recherche de petites voitures. Il n’est pas arrêté sur une marque. Il aime l’objet. Enfant, il jouait aux petits soldats, adulte, il se rue sur les accessoires d’époque. Les casques à pointe étaient à l’origine fabriqués en cuir avec des garnitures ; à la fin du XIXe siècle, la Prusse, la Bavière, le royaume de Saxe et autres possèdent tous un casque différent. Ils sont très hauts en 1842, s’abaissent en 1870, en 1915 ils deviennent surtout protecteurs.

    Il apprend à lire avec Tintin, puis en collectionne les premières éditions

    Yves Bergeret, 75 ans, collectionne Tintin, le journal des jeunes de 7 à 77 ans. Tout commence avec sa mère, abonnée à la Vie catholique illustrée dans les années 1950. Le dernier feuillet reproduisait alors une page d’un album de Tintin. Yves apprend à lire ainsi. Devant ses progrès, sa mère lui offre un premier album. Depuis, il collectionne les premières éditions en noir et blanc, les boules de cristal et autres statuettes rares relatives à son héros, Hergé, le visionnaire. “Tintinomania”, c’est le titre de la vente exceptionnelle qui vient d’être organisée, le 10 mars, à Tarbes par Me Adam, avec des lots issus de la collection d’un passionné de la région toulousaine.

    Le vrai collectionneur est dans une quête permanente, il cherche le Graal et ne le trouvera jamais, souvent déçu mais jamais abattu, la passion emporte tout sur son passage. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » Oui, s’écriait Sacha Guitry – qui ne possédait que des objets illustres dont il racontait la provenance. Sa plus belle collection, selon lui, les femmes de sa vie ! « Les collectionneurs sont des gens heureux », aurait dit Goethe.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    France24 - World

    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    France24 - World

    Woman opposition MP among scores killed in Somalia suicide attacks

    Issued on: 24/03/2022 - 16:58

    NEWS WIRES

    The death toll from two bombings that killed a parliamentary election candidate in central Somalia has risen to 48, a regional leader said on Thursday.

    Amina Mohamed, a vocal critic of the government, was killed on Wednesday by a suicide bomber in the city of Beledweyne, around 300 km (185 miles) north of Mogadishu, on the eve of her expected re-election, witnesses and relatives said.

    “The two blasts killed 48 people including traders, clerics, officials and civilians and injured 108 others,” Ali Gudlawe Hussein, president of Hirshabelle state, said in a statement broadcast on Facebook.

    “The first suicide bomber targeted lawmaker Amina and those with her. And when the casualties were taken to hospital, a suicide car bomb targeted them.”

    Al Qaeda-linked militant group al Shabaab said it was behind the bombings.

    Somalia is conducting parliamentary elections in an indirect process that involves clan elders picking the 275 members of the lower house, who then choose a new president on a date yet to be fixed.

    In a statement late on Wednesday, Prime Minister Mohamed Hussein Roble said Wednesday’s killings were aimed at disrupting the elections.

    Data from the election commission shows that the election of 246 lawmakers has so far been completed, ahead of an April 15 deadline.

    (REUTERS)

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    Somali president suspends prime minister’s executive powers in escalating row

    Somalia's president says PM Roble suspended as election spat deepens

    EYE ON AFRICA

    Explosion outside Somalia's Mogadishu airport kills at least eight

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    Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray

    Issued on: 24/03/2022 - 16:06Modified: 24/03/2022 - 16:08

    NEWS WIRES

    Ethiopia’s government on Thursday declared “an indefinite humanitarian truce effective immediately”, saying it hoped to help hasten delivery of emergency aid into the Tigray region, where hundreds of thousands face starvation.

    Since war broke out in northern Ethiopia in November 2020, thousands have died, and many more have been forced to flee their homes as the conflict has expanded from Tigray to the neighbouring regions of Amhara and Afar.

    Prime Minister Abiy Ahmed’s government “is committed to exert maximum effort to facilitate the free flow of emergency humanitarian aid into the Tigray region”, it said in a statement.

    “To optimise the success of the humanitarian truce, the government calls upon the insurgents in Tigray to desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighbouring regions,” it said.

    “The government of Ethiopia hopes that this truce will substantially improve the humanitarian situation on the ground and pave the way for the resolution of the conflict in the northern Ethiopia without further bloodshed.”

    The conflict erupted when Abiy sent troops into Tigray to topple the Tigray People’s Liberation Front (TPLF), the region’s former ruling party, saying the move came in response to rebel attacks on army camps.

    Fighting has dragged on for over a year, triggering a humanitarian crisis, as accounts have emerged of mass rapes and massacres, with both sides accused of human rights violations.

    Tigray itself has been subject to what the UN says is a de-facto blockade.

    The United States has accused Abiy’s government of preventing aid from reaching those in need, while the authorities in turn have blamed the rebels for the obstruction.

    Nearly 40 percent of the people in Tigray, a region of six million people, face « an extreme lack of food », the UN said in January.

    Meanwhile, humanitarian organisations have been forced to increasingly curtail their activities because of fuel and supply shortages.

    The government previously declared a “unilateral ceasefire” in Tigray in June last year, after the TPLF retook the region from federal forces. But fighting intensified in the second half of 2021 before reaching a stalemate.

    (AFP)

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    Tigray rebels gang-raped women and girls in Ethiopia conflict, says Amnesty Int'l

    Ethiopia lifts wartime state of emergency, three months earlier than expected

    Nearly 40 percent of Tigrayans face 'extreme lack of food', UN warns

    France24 - World

    UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

    Issued on: 24/03/2022 - 15:30

    NEWS WIRES

    Jihadists, armed militias and the armed forces in Mali killed close to 600 civilians in 2021, the UN said Thursday, with casualty numbers rising towards the end of the year.  

    In the last six months of 2021, civilian killings rose 16 percent, according to a report by the United Nation's peacekeeping mission in the troubled Sahel state, known as Minusma. 

    Mali, an impoverished nation of 21 million people, has over the past decade been wracked by a jihadist insurgency. Vast swathes of the country are in thrall to myriad rebel groups and militias.

    Thousands of soldiers and civilians have been killed and hundreds of thousands of people have been forced to flee their homes.

    Mali's under-equipped army has also often been accused of committing abuses during the brutal conflict.

    On Thursday, Minusma's human rights division said 318 civilians had been killed in the country in the second half of 2021, compared to 266 during the first six months. 

    Kidnappings, on the other hand, decreased from 425 during the first half of 2021 to 343 in the second half. 

    Jihadist groups had killed 206 civilians between July and December last year, and were responsible for abducting or disappearing 239 others, according to the Minusma report.

    Other armed militias killed 70 civilians over the same period, while Malian armed forces killed 25. 

    In one incident in October in central Mali, the report said that Malian forces "arbitrarily executed at least seven civilians," including an eight-year-old boy.

    Mali's army-dominated government has repeatedly denied accusations its military has committed abuses. 

    French troops and soldiers from neighbouring African states also operate in Mali.

    The Minusma report said that foreign troops were responsible for killing five civilians during the second half of last year. 

    Human Rights Watch this month also released a report accusing Malian soldiers and jihadist groups of a wave of civilian killings.

    (AFP) 

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    France24 - World

    Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

    Issued on: 24/03/2022 - 18:02

    Sébastian SEIBT

    Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

    The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

    "Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

    It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

    Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

    March 23, 2022

    At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

    It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

    "The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

    Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

    March 19, 2022

    In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

    On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

    But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

    Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

    Warm breezes from Spain and New Zealand

    Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

    But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

    To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

    In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

    When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

     'Weather quirk or unprecedented event'?

    "It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

    But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

    "That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

    Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

    This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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    Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

    Issued on: 23/03/2022 - 18:17

    Sam BALL

    At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

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